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3. Les revendications
En quoi se différencient les revendications de la description dans un dépôt de brevet : la description
ça correspond à différentes caractéristiques du produit et les revendications se sont les objectifs du
produit.
Les 3 documents (requête, description et revendications) on peut les rédiger nous-même mais si on
les rédige mal on crée une faille dans notre brevet et ça peut porter un préjudice. En principe on fait
appel à un expert qui va rédiger le brevet.
Par exemple : on a une brouette, on est les premiers à l’avoir faite, si on liste les caractéristiques on
dit qu’on a un contenant, il y a une roue, il y a un pied à l’avant, elle a deux poignets et pour les
revendications on parle de la capacité du contenant, la brouette roule, on peut la caler et on peut la
transporter avec les 2 poignets.
Autre exemple : la technique des capsules Nespresso (la capsule est percée et l’eau coule), il y a une
version des capsules qui est transparente avec pleins de trous, cette version c’est l’un des anciens
chefs de projet de Nespresso qui s’est rendu compte qu’on pouvait ne pas nécessairement percer
directement la capsule mais laisser les éléments couler du début à la fin et c’est à partir de là qu’il a
quitté Nespresso pour fonder sa société. Nespresso l’a attaqué mais il a gagné parce que le brevet de
Nespresso ne prévoyait pas cette version de capsules.
4. Le coût
Combien coute le dépôt d’un brevet : l’INPI s’autofinance avec les dépôts, le dépôt du brevet est de
26 EUR, le rapport de recherche est de 520 EUR (c’est une première démarche que l’INPI fait par
rapport à notre dépôt), la délivrance du brevet est de 90 EUR, si notre brevet a plus de 10
revendications c’est 42 EUR par revendication supplémentaire. Un dépôt en France est d’environ 800
EUR.
En revanche ce qui coûte cher n’est pas de déposer le brevet mais de faire rédiger le brevet par un
professionnel ce n’est pas obligatoire mais si on fait une erreur…
On a un certificat d’utilité c’est un petit brevet qui ne dure que 10 ans et là on enlève les 520 EUR du
rapport de recherche.
On a un coût initial et tous les ans un coût pour le brevet (chaque année on doit payer une somme).
C. L’inventeur salarié
Quand on est embauché en tant que salarié dans une entreprise et qu’on invente quelque chose il y
a 3 cas de figures :
1. L’invention de mission
Par exemple on est embauché chez Logitech pour fabriquer un nouveau modèle de souris à la vitesse
36000, tout ce qu’on va inventer dans le cadre de notre mission si on est embauché en tant
qu’inventeur revient à l’entreprise automatiquement.
Donc l’invention de mission c’est un salarié qui est embauché en tant qu’inventeur et tout ce qu’il
crée dans le cadre de sa mission revient automatiquement à l’entreprise.
En pratique, les entreprises vont souvent rappeler cette règle (c’est un rappel à la loi), les entreprises
peuvent aussi pour intéresser les salariés, proposer des primes sur les inventions.
Exemple : on est embauché chez Logitech pour créer des applications sur Android sur Google Play,
est ce que les applications qu’on va créer sont des inventions de mission : non, parce que ce n’est pas
une invention, il s’agit d’une application Android (un logiciel) donc ce n’est pas une invention.
L’entreprise va donc mettre dans le contrat que les applications qu’on va créer reviennent à
l’entreprise. Ce n’est pas la même chose parce que quand c’est une invention de mission c’est la loi
qui le dit (ce n’est pas contestable) mais quand il s’agit d’un logiciel c’est le contrat qui va le dire
(c’est contestable par exemple la façon dont le contrat a été rédigé ou le fait qu’on a toute liberté de
créer un logiciel donc on est l’auteur).
C’est très important de qualifier correctement les éléments parce qu’à la fin on pourrait hériter des
lois.
Exemple : un jeu qui a été édité par un salarié, le salarié a dit qu’il était l’auteur du jeu, l’entreprise a
refusé puisqu’il est un exécutant de leur demande de faire le logiciel, mais le salarié a réussi à
prouver qu’il n’avait pas eu de direction au-dessus de lui et qu’il était autonome dans le choix de ses
scénarios et dans le choix de ses dessins et de l’histoire et a réussi à faire casser le contrat qui disait
qu’il devrait céder ses droits. Tout ça parce que le logiciel n’est pas une invention et n’est pas breveté
donc on ne peut pas lui appliquer l’invention de mission.
2. L’invention hors mission attribuable à l’employeur :
Temps de travail
Moyens de l’entreprise
Activité de l’entreprise
Un salarié qui n’est pas embauché en tant d’inventeur, mais qui invente quelque chose soit
pendant son temps de travail, soit en utilisant les moyens de l’entreprise, soit dans le domaine de
l’activité, si il remplit une de ces conditions il est dans le cas de l’invention hors mission attribuable à
l’employeur, c’est-à-dire qu’il a l’obligation de déclarer son invention à l’entreprise qui se réserve le
droit de lui acheter au prix du marché, si il n’est pas d’accord avec elle sur le prix du marché il doit
aller à l’INPI qui va réunir une commission des inventeurs salariés et va lui donner le prix du marché.
Ce qui arrive le plus souvent c’est dans le domaine de l’activité de l’entreprise, par exemple on est
embauché chez Microsoft dans le département administration réseau, et on invente un nouveau
système d’exploitation chez nous, est ce qu’on est dans le cas de l’invention hors mission attribuable
à l’employeur ? Oui, parce que le législateur quand il a créé cet article il s’est dit que le salarié a
accès à un univers auquel il n’aurait pas accès à des facilités.
Autre point l’employeur ne va pas racheter tout ce que le salarié a créé, si ce qu’il a créé n’est pas
intéressant il ne va pas racheter, deuxième point on a souvent des litiges sur ce point-là, on a des
salariés qui travaillent dans une grosse boîte et grâce à cette boite ils ont des idées et ils partent de
l’entreprise et créent un produit, une invention qui reprend le domaine d’activité de l’entreprise
initiale donc on a le soucis de l’invention hors mission attribuable à l’employeur.
3. L’invention libre
C’est quand on n’est pas embauché en tant qu’inventeur, et qu’on invente quelque chose qui n’est
pas sur notre plan de travail et qui n’est pas en utilisant des machines de l’entreprise et qui n’est pas
dans le domaine de l’activité de l’entreprise.
Si on est stagiaire administrateur réseau chez Microsoft Xbox Game, et on crée une nouvelle manette
chez nous, est ce qu’on est dans ce cas de figure de l’invention hors mission attribuable à
l’employeur? Les stagiaires ont l’avantage de ne pas se faire appliquer ces règles parce qu’ils ne sont
pas salariés, donc un stagiaire qui a fait quelque chose qui n’est pas marquée dans le contrat ça
revient à lui. On a plus de jurisprudence sur le CNRS avec le débat sur les stagiaires qui ont créé des
projets et que les maîtres de stage les ont repris.
D. La durée de protection du brevet
1. Le principe
La durée de protection d’un brevet classique est de 20 ans, alors que pour le certificat d’utilité est de
10 ans. L’intérêt de faire un certificat d’utilité au lieu d’un brevet c’est qu’on a beaucoup d’inventions
qui au bout de 5 ou 6 ans seront dépassées. Par exemple notre téléphone d’il y a 10 ans c’était un
iPhone 5, on a des éléments qui ont toujours un intérêt au bout de 10 ans alors que d’autre on n’a
plus d’intérêt.
Quand on dépose un certificat d’utilité en cours de route on peut voir avec l’INPI et les faire basculer
en brevet.
2. Les exceptions :
Ce sont des situations où au milieu de la vie de notre brevet on risque d’avoir quelqu’un qui va
pouvoir utiliser notre brevet sans accord légalement.
Les licences obligatoires :
Notre brevet est de 20 ans mais si en cours de vie de notre brevet on arrête de l’exploiter
pendant 3 ans sans motif légitime toute personne intéressée peut aller au tribunal et
demander une licence obligatoire.
La licence obligatoire c’est que nous on continue à utiliser le brevet mais la personne qui a
demandé au tribunal va payer une somme forfaitaire qui est fixée par le tribunal et cette
somme une fois qu’elle en sera acquittée elle pourra l’utiliser jusqu’à la fin du brevet.
Les licences obligatoires sont plus une menace, si quelqu’un a un brevet et n’arrive pas à
l’exploiter et une personne vient le voir en disant que son brevet l’intéresse et qu’elle
voudrait l’exploiter. Il va négocier avec lui mais s’il ne veut vraiment pas la personne peut le
mettre en demeure en disant soit on négocie l’exploitation soit elle part au tribunal et
demande une licence obligatoire et 70% des cas les gens négocient et préfèrent ne pas
passer au tribunal.
Les licences d’office
Quelqu’un crée une cape pour se rendre invisible, il dépose le brevet sachant qu’à chaque
fois qu’on fait un dépôt de brevet à l’INPI on a un service dans la défense nationale qui vérifie
tous les dépôts de brevets et si jamais notre brevet intéresse la défense nationale elle peut
nous solliciter pour demander au mieux une licence d’office et au pire nous exproprier de
notre brevet.
Quand on veut crypter les données on peut les crypter jusqu’à un certain niveau et on arrive
à faire un nouveau niveau de cryptage, en théorie ça peut intéresser la défense nationale
avec le mot clé cryptage, elle va regarder comment notre brevet est fait et si notre brevet
l’intéresse elle peut nous contacter pour le louer donc ça sera la licence dans l’intérêt de la
défense nationale donc elle va nous demander une licence d’exploitation dans le meilleur des
cas et dans le pire des cas elle va nous exproprier de notre brevet.
Santé publique
Si jamais on a un brevet qui intéresse la santé publique et qu’on se rend compte qu’on
n’arrive pas à exploiter correctement le brevet. Par exemple, on n’arrive pas à produire assez
suffisamment de vaccins donc le ministère de santé peut nous forcer à lui céder une licence
d’office.
Pourquoi pendant le covid on n’a pas appliqué les licences d’office pour produire plus de
vaccins en France ? Quand on dépose un brevet on a un délai d’opposition (la durée entre le
délai de dépôt et le délai d’enregistrement est de 2 ans)
Économie nationale
Si on crée une invention qui intéresse l’économie nationale et qu’on n’arrive pas à exploiter
correctement notre invention l’état peut nous demander une licence d’office comme par
exemple une batterie d’une voiture électrique, on arrive à faire une batterie qui passe de 800
km à 1600 km l’état peut nous demander une licence d’office si on n’arrive pas à produire
suffisamment de batteries pour alimenter les constructeurs automobiles. C’est une menace
mais ça reste peu appliquée puisque c’est rare qu’une entreprise n’arrive pas gérer ses
ventes si son intérêt est de vendre au maximum.