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INSTITUT INTERNATIONAL POLYTECHNIQUE LES ELITES D’ABIDJAN

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DEPARTEMENT DES SIC

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ANNEE ACADEMIQUE 2022-2023

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SYLLABUS DE COURS

COMMUNICATION VERBALE ET
NON VERBALE

Licence 1- Communication

Dr KOUAKOU Francis Pacôme, Communicologue

Cél : 07 08 43 33 39/ O1 41 07 20 05

OBJECTIFS PEDAGOGIQUES
Ce cours vise à initier les étudiants aux concepts de communication verbale et
non verbale ; à les caractériser, ainsi qu’à les familiariser à l’ensemble des
moyens de communication aussi bien verbale que non verbale. Par ailleurs, ce
cours sensibilise vivement les étudiants à savoir repérer et identifier les
messages non verbaux et leur prise en compte effective dans la
compréhension des messages partagés.
INTRODUCTION
L’être humain est un être social, c’est-à-dire appelé à vivre en société et à
échanger avec ses semblables. Il va utiliser des signes linguistiques à travers les
mots écrits et à l’oral. La parole à elle seule ne peut tout dire, c’est pourquoi
de manière consciente ou non, nous utilisons certaines postures, attitudes,
gestes, etc…pour accompagner notre communication verbale. C’est sans doute
pourquoi David Abercrombie (1867-1931), affirmait qu’ « on parle par les
organes vocaux, mais on communique avec tout le corps. La communication est
plus qu’un simple échange de mots.» Elle va au-delà des mots et c’est ce que
l’on appelle communication non verbale. Il s’agit donc de l’ensemble des
caractéristiques qui accompagnent et contribuent à la communication mais qui
ne sont pas considérés comme étant partie du système de langue. Agissant
ensemble, l’une et l’autre de ces communications se complètent pour donner
le bon message.
Dès lors, quels sont donc les traits caractéristiques de ces deux formes de
communication? Par quels moyens se manifestent-t-elles ? Quel sont leur
importance dans la communication interpersonnelle ?
CHAPITRE I. GENERALITES SUR LA COMMUNICATION
I. NOTION DE COMMUNICATION
1. Notion d’information
La communication peut se définir comme l’action par laquelle des personnes
vont entrer en contact et établir une relation en vue de transmettre ou
d’échanger des messages.
Elle peut prendre des formes multiples, poursuivre des objectifs très variés
mais elle doit souvent respecter des règles spécifiques pour être efficace. La
communication se définit comme l’action d’échanger, de mettre en commun
des informations ou des messages pour les transmettre et créer une relation
entre individus. La communication est indispensable à la vie en société. Et tout
est communication ! La communication est un processus complexe caractérisé
par une pluralité de composantes.
2. Notion de communication

II. LES TYPES DE COMMUNICATION


1. Communication interpersonnelle
Quant à la communication interpersonnelle, elle est l’échange (interaction) en
face à face d’informations ou d’idées entre deux ou plusieurs personnes. Elle
comprend la communication verbale et non verbale. La communication verbale
se fait par des mots et la communication non verbale se fait par des gestes, des
mimiques ou le silence, elle se traduit par les vêtements qu’on porte et par les
attitudes qu’on prend etc.
La communication interpersonnelle repose sur les facteurs suivants :
- L’émetteur : c’est celui qui envoie le message, qui écrit, qui parle, qui
envoie l’info… Le récepteur : c’est celui qui reçoit le message, qui le lit, qui
l’entend…
- Le message : c’est l’information transmise selon une certaine forme, ce
qui est écrit, ce qui est dit,…
- Le canal ou média: il correspond au mode de transmission du message
entre l’émetteur et le récepteur. On distingue plusieurs façons de diffuser le
message : par l’oral (discussion, exposé…) et par des supports écrits (note de
service, courrier électronique…).
- Le code : le message est codé par l’émetteur et décodé par le récepteur.
Il faut connaître le code pour comprendre le message. Si l’émetteur parle
anglais il faut que le récepteur comprenne l’anglais.
- Le contexte ou référent : c’est l’environnement dans lequel a lieu la
communication : le lieu, le moment, les rapports sociaux, l’actualité,…La
situation dans laquelle se déroule la communication influe sur les acteurs. Le
contexte va influencer la communication, en agissant par exemple, sur les
comportements des acteurs, sur l’énonciation du message et sur le choix du
canal…
- Le bruit : c’est tout ce qui perturbe la communication : les parasites dans
une communication radio, le bruit de la rue pendant une conversation, une
mauvaise qualité de papier ou d’impression qui ne permet pas de bien lire un
texte…
- Le feedback : c’est la possibilité du récepteur de répondre à l’émetteur.
Le récepteur n’est plus passif mais devient actif, il devient à son tour. Certaines
communications ne permettent pas le feedback. Le récepteur reste passif.
L’absence de feedback peut parfois entraîner la fin de la communication.
2. Communication de groupes
La communication de groupe consiste en l’émission d’un message par un
émetteur à un groupe ciblé (un nombre de récepteur bien défini). Lorsque l’on
parle de communication de groupes, le « groupe » sous-entend deux
acceptions :
- le groupe en tant qu’« ensemble d'individus formant une unité sociale
durable, caractérisé par des valeurs communes, des liens plus ou moins
intenses, une situation sociale identique et/ou des activités communes, une
conscience d'appartenir à ce groupe et par la reconnaissance, par d'autres
groupes, de son existence » ;
- le groupe en tant qu’« organisation », « entreprise ».
La communication de groupes en tant qu’organisation n’est pas celle que nous
allons prendre en compte dans ce cours car ce type bien spécifique fera l’objet
d’un autre cours sous l’intitulé de « communication des organisations » ou de «
communication d’entreprise ». Mais nous orientons cet enseignement dans la
perspective d’un émetteur qui s’adresse à plusieurs récepteurs comme dans le
cadre de l’animation d’un groupe.
3. Communication de masse
Par communication de masse, on entend l'ensemble des techniques
contemporaines qui permettent à un acteur social de s'adresser à un public
extrêmement nombreux. Les principaux moyens de communication de masse
ou mass media sont la presse, l'affiche, le cinéma, la radiodiffusion et la
télévision.

CHAPITRE II : COMMUNICATION VERBALE ET NON VERBALE


I. LA COMMUNICATION VERBALE
La communication verbale désigne l'ensemble des éléments linguistiques
transmis par la voix, voire par des mots et qui renvoient à des codes de langage
précis, comme la langue des signes. Ces formes d'expression permettent à deux
personnes ou plus d'échanger et de se comprendre. La communication verbale
consiste à utiliser la parole pour échanger des informations avec d’autres. Vous
communiquez habituellement verbalement dans les conversations en face-à-
face. Réunions, interviews, conférences, discours, et les appels téléphoniques
sont d’autres formes de communication verbale. Elle véhicule les messages
exprimés dans un langage composé de mots, de phrases transmis à l’oral, à
l’écrit ou en audio-visuel. Elle intervient pour une faible part dans l’image que
l’on peut transmettre aux autres. Elle est caractérisée par la voix et surtout par
le ton que l’on peut donner. Pour l’accueil d’un client, la voix devra être
chaude, amicale et naturelle.
1. Types de communication verbale
Il existe deux types :
-Communication écrite: Les mots sont utilisés par l'usage de l'écriture, par la
représentation de signes sur papier.
-Communication orale: Dans ce cas, ce type de communication se manifeste
par des mots parlés.
2. Caractéristiques de la communication verbale
Voici les principaux :
Les messages oraux sont éphémères, contrairement à la communication écrite.
Ils sont oubliés avant, et ils ne restent pas les mêmes dans le temps.
Elle est spontanée, puisqu'elle peut naître d'une conversation entre deux
interlocuteurs, sans qu'il n'y ait rien de préconçu.
Il y a une interaction entre les individus qui ont une conversation.
C'est immédiat dans le temps.
Le conduit auditif est utilisé dans le processus.
Il peut y avoir des variations selon le contexte culturel.
Vous pouvez utiliser des mouvements et des gestes associés aux mots qui sont
révélés.
2. Exemples de communication verbale
Voici quelques exemples de communication verbale, se référant à ses deux
types, la communication orale et écrite :
Une conversation.
Un courrier électronique.
Un appel téléphonique.
Un sifflet.
Un livre numérique, ou au format papier.
La rédaction d'une lettre.
Un cri.
II. LA COMMUNICATION NON VERBALE
La communication non verbale désigne, quant à elle, tout ce qui a trait à tous
les signaux que notre corps peut renvoyer. Nous parlons alors de langage
corporel.
Le langage corporel se traduit par une façon d’être sur un plan général.
La communication non-verbale est représentée par tous les signes qu’un
individu peut renvoyer à un autre, et, assez souvent, sans véritablement en
avoir conscience.
Ce langage non verbal s’articule autour d’une gestuelle, d’un comportement
général, à travers des postures, des mimiques, tics ou grimaces, selon diverses
expressions faciales, selon un regard, selon une attitude, le sourire, le regard,
les gestes, la tenue vestimentaire et corporelle etc.
1. L'importance de la communication non verbale
Si on peut aisément mentir ou cacher certaines informations en usant des
mots, il est beaucoup plus difficile de ne pas trahir sa pensée avec des éléments
de communication non verbale. Par ailleurs, pour faire passer un message avec
force, il faut s'assurer de la congruence entre nos paroles et ce que nous
véhiculons. Sans cela, nous ne pouvons pas être convaincants. De ce fait, la
communication non verbale est un sujet qui intéresse de nombreux domaines :
politique, commerce, droit, éducation...
2. Les fonctions de la communication non verbale
Elle assume trois fonctions essentielles :
- une fonction de communication, c'est-à-dire confirmer ou infirmer le
discours, informer sur son état émotionnel. Ex. : sourire pour montrer la
sympathie.
- une fonction relationnelle qui consiste à structurer les échanges. Ex. : lors
d'une réunion, on peut lever le doigt pour indiquer que l'on souhaite prendre la
parole.
- une fonction symbolique qui se caractérise par les normes et les rites de
communication. Ex. : lors d'un entretien d'embauche, le demandeur d'emploi
peut envoyer une multitude d'informations dès son arrivée à travers sa tenue
vestimentaire, sa coiffure, le positionnement de la voix et de son corps dans
l'espace.
Maîtriser les signes verbaux que l'on émet et les mettre en cohérence avec ses
paroles est essentiel pour s'affirmer en situation de communication
interpersonnelle.
3. Les éléments de communication non verbale
- Le sourire :
Il est primordial dans l’hôtellerie, c’est une marque muette de bienvenue qui
calme et valorise le client (Je suis heureux de vous recevoir, Soyez le
bienvenu…). Il permet de créer un climat de confiance. Attention, « le sourire
commercial » figé et crispé ne donne pas du tout le même résultat. Il faut être
naturel et spontané.
- Le regard :
Il établit le contact entre deux personnes. Il donne la première impression de
sympathie ou non.
Regarder un client, c’est le reconnaître même si on ne peut pas s’occuper de
lui. Un regard souriant permet de rassurer le client (Je vous ai vu, je fais le
maximum pour vous servir.)
-Les gestes et attitudes
Ils ont certainement été les premiers moyens de communication entre les
humains et constituent un véritable paralangage qui accompagne et complète
le message verbal.
La gestuelle se manifeste par des postures qui peuvent concerner : la tête, le
buste, le bassin, les jambes et les bras. Par les gestes, nous nous exprimons et
nous pouvons avoir un comportement de défense ou d’agression.
-Le hochement de la tête d'avant en arrière qui signifie l’approbation,
-La main tendue en signe de paix,
-Le poing levé en signe de révolte,
-Le bras ou le doigt d'honneur,
-Etc.
On communique également à travers des signes conventionnels :
-le doigt pointé vers la porte signifie « sortez ! »
-le signe de la main pour dire « au revoir »
-le hochement de la tête pour dire « oui »
-le battement de mains (applaudissement) pour montrer notre satisfaction
devant une manifestation.
Les bébés, même aveugles, tournent la tête pour refuser le sein ou pour
marquer le fait qu’ils ne veulent pas être touchés.
Il y a aussi le geste de pencher la tête sur le côté : chez le jeune enfant, c’est
plutôt un signe de timidité ; chez l’adulte, homme ou femme, c’est un signe de
séduction ; et il semble les femmes inclinent la tête sur le côté beaucoup plus
que les hommes...ce qui rend les hommes qui inclinent la tête de côté
irrésistibles, parce qu’ils sont rares...
La position que l’on adopte assis est elle aussi significative. Les hommes
manifestent leur inconfort ou leur nervosité en changeant de position sans
arrêt sur leur chaise, tandis que les femmes manifestent la même chose en
restant assises sans bouger.
L’espace
La notion d’espace dans la communication est régit par la culture, les lieux, la
classe sociale ou encore le contenu du message adressé. E. T. Hall, le père de la
proxémique, ou l’étude du positionnement dans l’espace, a travaillé sur les
distances de la portée de la voix selon différents critères dont il a tiré un livre
(The Silent Language).
Son hypothèse primaire est que la distance est un outil de communication
complexe et élaboré. Il a ainsi défini les quatre distances de communication
chez l’homme :
-la distance intime : entre 0 et 15 cm pour le mode proche ; entre 15 et 40 cm
pour le mode éloigné
-la distance personnelle : entre 40 et 75 cm pour le mode proche (« distance
de l’embrassade ») ; entre 75 et 125 cm pour le mode éloigné
-la distance sociale : entre 125 et 210 cm pour le mode proche (« distance de
la désimplication ») ; entre 210 et 360 cm pour le mode éloigné
-la distance publique : entre 360 et 750 cm pour le mode proche ; plus 750 cm
pour le mode éloigné. En règle générale, la communication non verbale est
inconsciente car faite de choses non automatisées. Elle n’est pas essentielle à la
communication car elle n’en est pas la forme la plus développée. La
multicanalité importante de laquelle la communication non verbale dépend,
rend la communication humaine plus élaborée que la communication animale.
Le silence
Les silences font intégralement partie de la communication car ils expriment
quelque chose et qu'ils sont indispensables à l'écoute de l'autre. Certains
silences sont lourds de sens. Il existe de multiples silences :
-Celui de la personne furieuse, offensée ou irritée qui se contient, qui n’est pas
en paix avec elle-même et avec les autres et cherche à s’isoler,
-Celui de la personne attentive qui écoute l’autre jusqu’au bout, pour
comprendre ce qu’il veut dire et recevoir son message. Il peut être un «
intervalle » de réflexion entre stimulant et réponse afin que la parole ne laisse
pas place à l’impulsivité ou à des automatismes de l’inconscient,
-Celui de la personne qui s’ennuie exprime le retrait et l’isolement des autres,
-Celui de la personne qui n’a rien à dire à un inconnu, ce silence d’indifférence
se produit lorsqu’il n’y a pas la volonté de communiquer avec l’autre,
-Celui de la personne qui exprime son incompréhension à ce qui est dit, ce
silence dubitatif renvoie au scepticisme ou à l’interrogation,
-Celui de la personne qui exprime le respect ou la révérence vis-à-vis d’une
tierce personne,
-Celui de la personne qui exprime la supériorité, l’arrogance,
-Celui entre amoureux. Ce silence réciproque se réalise parce qu’il n’y a pas
besoin de paroles pour se comprendre. Il se produit lorsqu’il y a une
connaissance et une communion profonde entre les deux personnes qui sont
en train de communiquer.
-Celui de la personne qui exprime la douleur ou le chagrin,
-Celui de défi, d'obstination qui est calculé,
Chaque silence doit être interprété et analysé en fonction du contexte. Il faut
faire très attention de ne pas produire d'inférences dans cette interprétation
car cela revient à donner un sens à ce qui semble vide.
Un silence peut être approprié ou inapproprié (comme des paroles). De
nombreux aphorismes l’illustrent. « Savoir tourner sept fois sa langue dans sa
bouche avant de parler » ; « Le silence est d’or » ; « Savoir tenir sa langue » etc
3. Comment adopter une communication non verbale positive ?
Adopter une communication non verbale positive permet de donner plus de
crédit à notre parole et de dégager une attitude qui favorise l'écoute, la
confiance voire l'empathie de son ou de ses interlocuteurs. Cela passe
nécessairement par une cohérence entre les mots que nous choisissons
d'utiliser, notre attitude et notre apparence. Avoir une poignée de main ferme,
soutenir le regard de son interlocuteur, se tenir droit et sourire font partie des
conseils les plus courants pour faire une bonne impression dès les premières
secondes d'un entretien d'embauche ou d'un rendez-vous professionnel. Bien
sûr, de nombreux autres éléments peuvent être utiles en fonction du type
d'échange (entretien, négociation, conférence, formation...) et de l'objectif
visé. Souvent oublié, le contexte culturel doit aussi être pris en compte : ne pas
utiliser la main gauche pour serrer la main dans les pays musulmans ou encore
considérer avec attention la carte de visite d'un interlocuteur chinois.
CONCLUSION
Communiquer, c’est échanger des messages donc du sens et vouloir saisir tout
le sens d’un message nous oblige à considérer tous les signes non verbaux émis
consciemment ou inconsciemment par les interlocuteurs. Ainsi donc, si l’esprit
humain tend à se focaliser sur ce qui est dit, c’est-à-dire le verbal, ce cours nous
invite à porter désormais plus d’attention à la communication non verbale. Il
faut veiller à ce que les messages émis par notre comportement ne viennent
pas trahir ce que nous disons.

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