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Fondamentaux

Comptabilité-finance d’entreprise

Par Salah GRINE


Expert comptable et ex-cadre de banque

almoustachar1@gmail.com
Salah GRINE

Expert comptable DPLE et diplômé en gestion et administration des entreprises des universités
françaises.

Ancien cadre de banque, actuellement gérant associé d’un cabinet d’expertise comptable, enseignant
universitaire et formateur en analyse financière et montage de dossiers de crédits dans le secteur
bancaire.

Auteur de quelques ouvrages dont « Le Tableau de financement analytique, de l’analyse financière à


l’analyse stratégique » et « Financement bancaire des entreprises, de l’usage de l’analyse financière au
montage du dossier de crédit ».
De l’obligation de tenue de comptabilité

La tenue de la comptabilité générale est obligatoire en vertu de la loi n° 9-88


relative aux obligations des commerçants qui stipule que « toute personne physique ou
morale ayant la qualité de commerçant au sens du code de commerce est tenue de tenir une
comptabilité … ».

Le Code Général des Impôts, quant à lui, dispense de la tenue des comptes les contribuables
ne dépassant pas certains seuils de chiffre d’affaires (les forfaitaires soumis à la CPU).
La tenue de comptabilité

La comptabilité générale renseigne globalement sur :

le patrimoine,
les résultats,
l’activité,
et la situation financière de l’entreprise.

Et ce, à travers :

le Bilan,
le Compte de Produits et Charges (CPC),
l’Etat des Soldes de Gestion (ESG),
le Tableau de financement (TF),
et l’Etat des Informations Complémentaires (ETIC).

Qui forment un ensemble indissociable appelé « Etats de synthèse ».


Le bilan renseigne sur le patrimoine et la situation financière
Actif (emplois) Montant Passif (ressources) Montant

- Actif immobilisé - Financement permanent


. Immobilisations en non-valeurs 40 . Capital 50
. Immobilisations incorporelles 60 . Réserves 15
. Immobilisations corporelles 450 . Report à nouveau 5
. Immobilisations financières 130 . Résultat net en instance d’affectation -
. Ecarts de conversion-actif - . Résultat net de l’exercice 200
Capitaux propres 270
. Capitaux assimilés (subv.& prov. réglementées) -
. Dettes de financement 900
. Provisions durables risques & charges -
. Ecarts de conversion-passif -
-Actif circulant - Passif circulant
. Stocks 460 . Fournisseurs 620
. Clients 1310 . Organismes sociaux 70
. Personnel (débiteur) - . Personnel (créditeur) 150
. Etat (débiteur) 220 . Etat (créditeur) 160
. Comptes d’associés (débiteurs) - . Comptes d’associés (créditeurs) 350
. Autres débiteurs 300 . Autres créanciers 190
. Titres et valeurs de placement - . Autres provisions -
. Compte de régularisation Actif 20 . Compte de régularisation Passif 30
. Ecarts conversion-actif - . Ecarts de conversion-passif 20
- Trésorerie-actif - Trésorerie-passif
. Chèques & valeurs à encaisser - . Crédits d’escompte -
. Banques, CCP, … - . Crédits de trésorerie -
. Caisse 10 . Banques 250
Total 3000 Total 3000
NB : Les emplois sont classés par ordre de liquidité croissante et les ressources par ordre d’exigibilité croissante.
Le bilan en masses

Actif (emplois) Montant Passif (ressources) Montant


- Actif immobilisé : 680 - Financement permanent 1170
. Immobilisations nettes 680 . Capitaux propres & assimilés 270
. Dettes de financement 900
- Actif circulant 2310 - Passif circulant 1580
. Stocks 460 . Fournisseurs 1140
. Créances de l’actif circulant 1850 . Autres dettes à court terme 440
- Trésorerie-actif 10 - Trésorerie-passif 250
Total 3000 Total 3000

Une vue plus synthétique du patrimoine de l’entreprise ,


Un calcul plus facile de certains agrégats et ratios : Fonds de roulement (FDR),
Besoins en fonds de roulement (BFR), Trésorerie nette (TN), …

FDR = Financement permanent (-) Actif immobilisé = 1170 - 680 = 490


(-)
BFR = Actif circulant (-) Passif circulant = 2310 - 1580 = 730
(=)

TN = Trésorerie-actif (-) Trésorerie-passif = 10 - 250 = -240


Equation fondamentale de l’analyse financière
Le Compte de Produits & Charges
renseigne sur l’activité & les résultats

CHARGES Montant PRODUITS Montant


- Charges d’exploitation - Produits d’exploitation
. Achats revendus marchandises 1200 . Ventes de marchandises 1800
. Achats consommés mat. prem. & four. 280 . Ventes de biens & services 400
. Autres charges externes 220 Chiffre d’affaires 2200
. Impôts & taxes 15 . Variation de stocks de produits 100
. Charges de personnel 475 . Immobilisations produites/l’entreprise -
. Autres charges d’exploitation - . Subventions d’exploitation -
. Dotations d’exploitation 120 . Autres produits d’exploitation -
. Reprises d’exploitation; transferts de char. -
- Charges financières - Produits financiers
. Charges d’intérêts 100 . Produits des titres de participation, … -
. Pertes de changes - . Gains de change -
. Autres charges financières - . Intérêts et autres produits financiers -
. Dotations financières - . Reprises financières; transfert de charges -
- Charges non courantes - Produits non courants
. Valeur nette d’amort. des immob. cédées 50 . Produits de cessions d’immobilisations 400
. Subventions accordées - . Subventions d’équilibre -
. Autres charges non courantes - . Reprises/subventions d’investissement -
. Dotations non courantes - . Autres produits non courants -
-Impôt sur les résultats 40 . Reprises non courantes, transfert de char. -
- Résultat net 200
Total 2700 Total 2700
Le CPC en liste

Produits d’exploitation
(-) Charges d’exploitation
=
Résultat d’exploitation

(+) Produits financiers


(-) Charges financières
=
Résultat courant

(+) Produits non courants


(-) Charges non courantes
(-) Impôt sur les résultats
=
Résultat net
Bilan et CPC dégagent le même résultat

L’activité de l’entreprise, durant l’exercice, dégage un résultat (Produits – Charges) dont rend compte le
CPC.

Ce résultat, qui se traduit patrimonialement par :

- un enrichissement (cas de bénéfice) de l’entreprise


ou
- un appauvrissement (cas de perte) de l’entreprise

se retrouve logiquement, en (+) ou en (-), au niveau des capitaux propres au bilan.


Schéma comptable classique
Pour aboutir à l’établissement du Bilan et du CPC, l’organisation de la comptabilité suit le schéma suivant :

OPERATIONS COMPTABLES

Comptabilisation dans LES JOURNAUX AUXILIAIRES

Report dans les COMPTES

Etablissement de la BALANCE
(avant inventaire)

TRAVAUX D’INVENTAIRE

Etablissement de la BALANCE
(après inventaire)

Etablissement ETATS DE SYNTHESE


(Bilan, CPC, ESG & TF)
NB : cette organisation a été chamboulée par l’informatique qui permet le report dans les comptes et l’établissement de la
balance et du bilan de façon automatique.
Modèle d’un Journal auxiliaire

Journal : Achats Mois : Avril


Date N° Pièce Compte Libellé Débit Crédit
10.04.16 000001 61110000 Facture Sté WER n° 124001 1.500,00
10.04.16 000001 34552000 TVA/Facture Sté WER n° 124001 300,00
10.04.16 000001 44110001 Facture Sté WER n° 124001 1.800,00
11.04.16 000002 61341000 Assurance ATLANTA 2.000,00
11.04.16 000002 44110002 Assurance ATLANTA 2.000,00

Totaux 3.800,00 3.800,00


Modèle d’un Compte

N° compte : 44110001 Intitulé compte : Fournisseurs WER


Date N° Pièce Libellé Débit Crédit Solde
10.04.16 000001 Facture Sté WER n° 124001 1.800,00 1.800,00
18.04.16 000002 Facture Sté WER n° 121450 4.200,00 6.000,00
19.04.16 000003 Règlement Facture Sté WER n° 124001 1.800,00 4.200,00
Total 6.000,00 1.800,00 4.200,00
Modèle Balance

COMPTE INTITULE SOLDE INITIAL MOUVEMENT SOLDE FINAL


DEBITEUR CREDITEUR DEBITEUR CREDITEUR DEBITEUR CREDITEUR
11110000 CAPITAL SOCIAL - - - 100 000,00 - 100 000,00
21110000 FRAIS DE CONSTITUTION - - 9 880,00 - 9 880,00 -
21210000 FRAIS D'ACQUISITION DES IMMOBILISATIONS - - 337 440,00 - 337 440,00 -
23130000 TERRAINS BATIS - - 3 000 000,00 - 3 000 000,00 -
23211000 BATIMENTS INDUSTRIELS (A,B...) - - 3 000 000,00 - 3 000 000,00 -
28111000 AMORTISSEMENTS DES FRAIS DE CONSTITUTION - - - 1 976,00 - 1 976,00
28121000 AMOR. FRAIS D'ACQUISITION DES IMMOBILIS. - - - 67 488,00 - 67 488,00
28321000 AMORTISSEMENTS DES BATIMENTS - - - 87 500,00 - 87 500,00
34990000 COMPTE D'ORDRE - - 337 440,00 337 440,00 - -
44170000 FOURNISSEURS - FACTURES NON PARVENUES - - - 14 400,00 - 14 400,00
44530000 ETAT, IMPOTS SUR LES RESULTATS - - - 43 887,00 - 43 887,00
44550000 ETAT, T.V.A. FACTUREE - - - 10 628,00 - 10 628,00
44571000 ETAT, RETENUE · LA SOURCE - - - 10 628,00 - 10 628,00
44630001 APLPHA FRANCE, CCA - - 1 140 000,00 6 400 000,00 - 5 260 000,00
44630002 ALPHA FRANCE, INTERETS/CCA - - - 95 650,76 - 95 650,76
44810000 DETTES SUR ACQUISITION D'IMMOBILISATIONS - - 6 000 000,00 6 000 000,00 - -
44910000 PRODUITS CONSTATES D'AVANCE - - - 665 000,00 - 665 000,00
51410000 BANQUES (SOLDES DEBITEURS) - - 7 977 440,00 7 833 880,07 143 559,93 -
61365000 HONORAIRES - - 14 400,00 - 14 400,00 -
61473000 FRAIS ET COMMIS. SUR SERVICES BANCAIRES - - 8 803,30 - 8 803,30 -
61911000 D.E.A. DES FRAIS PRELIMINAIRES - - 1 976,00 - 1 976,00 -
61912000 D.E.A. DES CHARGES A REPARTIR - - 67 488,00 - 67 488,00 -
61932000 D.E.A. DES CONSTRUCTION - - 87 500,00 - 87 500,00 -
63114000 INTER. DES CPTS COURANTS & DEPOTS CREDI. - - 117 223,40 - 117 223,40 -
65840000 PERTES DIVERSES - - 0,13 - 0,13 -
67010000 IMPOTS SUR LES BENEFICES - - 43 887,00 - 43 887,00 -
71243000 PRESTATIONS DE SERVICE - - - 475 000,00 - 475 000,00
TOTAUX - - 22 143 477,83 22 143 477,83 6 832 157,76 6 832 157,76
Le Plan Comptable Général

La tenue d’une comptabilité générale doit se faire en conformité avec le Plan Comptable
Général (ou spécifique au secteur) qui :

• Standardise les comptes et des modèles d’états de synthèse à utiliser;

• Fixe les principes comptables fondamentaux à respecter.

Objectif :

Normalisation des comptabilités.


Architecture du Plan Comptable Général

CLASSE 1 : COMPTES DE FINANCEMENT PERMANENT


11. CAPITAUX PROPRES
111. Capital social ou personnel
1111. Capital social
1112. Fonds de dotation
1117. Capital Personnel
11171. capital individuel
11175. Compte de l’exploitant
1119. Actionnaires, capital souscrit-non appelé
112. Primes d’émission, de fusion et d’apport
1121. Primes d’émission
1122. Primes de fusion
……

CLASSE 2 : COMPTES D’ACTIF IMMOBILISÉ


21. IMMOBILISATIONS EN NON-VALEURS
211. Frais préliminaires
2111. Frais de constitution
2112. Frais préalable au démarrage
2113. Frais d’augmentation du capital
…….
CLASSE 3 : COMPTES D’ACTIF CIRCULANT
31. STOCKS
311. Stocks de marchandises
3111. Stocks Marchandises A
……
Les principes comptables fondamentaux

Les principes comptables fondamentaux sont consacrés par le Code Général de Normalisation
Comptable (CGNC) adopté en 1992.

Objectif :

Donner une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et des résultats de l’entreprise
et permettre la comparabilité des états de synthèse des entreprises.

Il s’agit des sept (7) principes suivants :

Le principe de continuité d’exploitation ;


Le principe de permanence des méthodes ;
Le principe du coût historique ;
Le principe de prudence ;
Le principe de spécialisation des exercices ;
Le principe de clarté ;
Le principe d’importance significative.
Le principe de permanence des méthodes

• L’entreprise est censée établir ses états de synthèse en appliquant les mêmes règles d’évaluation et de
présentation.

• Le changement de méthode ne peut s’opérer que dans des cas exceptionnels pour atteindre
l’image fidèle et doit être précisé et justifié dans l’Etat des Informations Complémentaires (ETIC),
avec indication de l’incidence sur le patrimoine, la situation financière et les résultats.

Objectif :

Permettre la comparabilité des informations comptables dans le temps et éviter la « valse des
résultats ».
Le principe du coût historique

• La valeur d’entrée d’un élément inscrit en comptabilité reste intangible quelle que l’évolution de cette
valeur dans le temps, sous réserve du principe de prudence (amortissement & provisions).

Objectif :

Eviter d’amplifier les tensions inflationnistes et procurer une certaine fiabilité à la comptabilité.
Le principe de prudence

• Tous les faits et toutes les incertitudes susceptibles d’entraîner un accroissement des charges ou une
diminution des produits d’un exercice doivent être pris en compte pour la détermination du résultat de
cet exercice.

• Un produit n’est à rattacher à un exercice que quand il est certain à la date d’établissement des états
de synthèse.

• Une charge ou un risque sont à prendre en compte même s’ils ne sont que probables.

Objectif :

Eviter de transférer sur les exercices ultérieurs des charges ou des minorations de produits.
Le principe de spécialisation des exercices

• En raison du découpage de la vie de l’entreprise en exercices comptables, les charges et les


produits doivent être rattachés à l’exercice qui les concerne et ce, même s’ils ont été connus après
la date de clôture et mais avant l’établissement des états de synthèse.

• En vertu de la règle d’intangibilité du bilan, un produit ou une charge se rattachant à un exercice


antérieur mais connu après l’établissement des états de synthèse de cet exercice, doivent être
rattachés à l’exercice au cours duquel il ou elle a été connu(e).

Objectif :

Dégager le résultat exact de chaque exercice en évitant le transfert de charges ou de produits


sur les exercices ultérieurs.
Le principe de clarté

• Les opérations comptables doivent être inscrites dans les comptes, sans compensation entre
elles, sous la bonne rubrique et avec la bonne dénomination.

Objectif :

Assurer la transparence et la compréhension des comptes de l’entreprise.


Le principe d’importance significative

• Les états de synthèse doivent révéler tous les éléments dont l’importance est susceptible
d’influencer l’opinion que les lecteurs peuvent avoir sur le patrimoine, la situation financière et les
résultats de l’entreprise.

• Ce principe trouve essentiellement son application en matière d’évaluation et de présentation des


états de synthèse.

Objectif :

inciter les dirigeants à donner la bonne information quantitativement et qualitativement.


Le principe de la continuité de l’exploitation

• L’entreprise est censée établir ses états de synthèse dans la perspective d’une poursuite normale de
ses activités. A contrario, dans les cas où les conditions d’une cessation d’activité totale ou partielle sont
réunies, l’hypothèse de continuité d’exploitation doit être abandonnée au profit de l’hypothèse de
liquidation ou de cession.

Objectif :

Assurer sincérité et comparabilité aux états de synthèse.

Ce principe conditionne l’application des autres principes.


Les travaux d’inventaire

• L’objectif principal de la comptabilité est la détermination du patrimoine de l’entreprise et de son


résultat pour une période donnée, généralement pour un exercice de 12 mois.

• Pour obtenir un patrimoine et un résultat reflétant la réalité économique en fin d’exercice, un certain
nombre d’ajustements sont toujours nécessaires et qui donnent lieu à ce l’on appelle « les travaux
d’inventaire ».

Les travaux d’inventaire consistent à :

• recenser et évaluer tous les éléments du patrimoine de l’entreprise (immobilisations, stocks, dettes
et créances), c’est ce que l’on appelle « l’inventaire extracomptable » (article 5 de la Loi comptable n° 9-88
du 25 décembre 1992).

• régulariser les charges et produits de l’exercice et tenir compte de la dépréciation des actifs et
des risques encourus par l’entreprise (amortissements et provisions), c’est ce que l’on appelle «
l’inventaire comptable ».
L’amortissement des immobilisations

• L’amortissement est la constatation comptable de l’amoindrissement de la valeur des éléments de


l’actif immobilisé qui se déprécient par l’effet du temps, de l’usage et du changement de
technologie.

• L’amortissement, qui permet de reconstituer les capitaux investis, est calculé selon les usages de
la profession de façon à amortir chaque catégorie d’immobilisation sur la durée normale d’utilisation.

• La comptabilisation dans les charges de l’entreprise d’une dotation aux amortissements, représentant
la dépréciation de ses immobilisations, permet de donner une appréciation sincère de son
résultat et de son patrimoine.
Les provisions

• En vertu du principe de prudence, une provision doit être constituée pour tenir compte :

– soit d’une dépréciation d’un élément d’actif généralement non amortissable et l’on parle alors de
provisions pour dépréciation ;

– soit pour faire face à une charge ou à un risque et on parle alors de provisions pour risques et
charges ;

– soit en raison de textes réglementaires ou législatifs et on parle alors de provisions


réglementées.

• Les provisions doivent être calculées avec rigueur pour ne pas obérer le résultat de l’entreprise, faire
l’objet d’un rejet par l’Administration fiscale, ou donner lieu à des dividendes fictifs.
L’Etat des Soldes de Gestion (ESG)

L’Etat des Soldes de Gestion décrit la formation du résultat net et celle de l’autofinancement et se
compose :

Tableau de formation des résultats,

Capacité d’autofinancement (CAF) - Autofinancement


ESG- Tableau de formation des résultats

1 + Ventes de Marchandises (en l'état) 1800


2 - Achats revendus de marchandises 1200
I = MARGE BRUTE SUR VENTES EN L'ETAT 600
II + PRODUCTION DE L'EXERCICE (3+4+ 5) 500
3 Ventes de biens et services produits 400
4 Variation stocks produits 100
5 Immobilisations produites par l'entreprise pour elle-même -
III - CONSOMMATIONS DE L'EXERCICE (6+7) 500
6 Achats consommés de matières et fournitures 280
7 Autres charges externes 220
IV = VALEUR AJOUTEE (I+II+III) 600
8 + Subventions d'exploitation -
9 - Impôts et taxes 15
10 - Charges de personnel 475
V = EXCEDENT BRUT D'EXPLOITATION (EBE) 110
ou INSUFFISANCE BRUTE D'EXPLOITION (IBE)
11 + Autres produits d'exploitation -
12 - Autres charges d'exploitation -
13 + Reprises d'exploitation, transferts de charges -
14 - Dotations d'exploitation 120
VI = RESULTAT D'EXPLOITATION -10
VII +/- RESULTAT FINANCIER - 100
VIII = RESULTAT COURANT -110
IX +/- RESULTAT NON COURANT 350
15 - Impôts sur les résultats 40
X = RESULTAT NET DE L'EXERCICE 200
28
La production

L’activité de l’entreprise durant un exercice est représentée par la production qui est égale à :

Chiffre d’affaires (production vendue)


(+) Production stockée (ou (–) celle déstockée)
(+) Production immobilisée
(=) Production de l’exercice

• La production stockée (ou déstockée) étant égale à la variation des stocks de produits finis ou semis finis et des
travaux en cours.
• La production immobilisée représente les immobilisations réalisées par l’entreprise pour elle-même.
• La notion de production ou d’activité est essentielle surtout dans le cas d’entreprises réalisant des marchés
s’étalant au delà d’une année et pouvant ne pas faire pas l’objet de facturation partielle.
• Le rapprochement de la production du chiffre d’affaires est également primordial, sachant qu’une importante
différence n’est pas toujours le signe d’une mévente, mais peut être la résultante :

- d’une diversification des produits ;


- d’une nouvelle politique commerciale visant à offrir un plus grand choix à la clientèle;
- d’une augmentation des points de vente de l’entreprise ;
- Etc.
La Marge brute

Ventes de marchandises
(–) Coût d’achat de marchandises revendues (SI + Achats + F. d’achat – SF)
(=) Marge Brute

Calculée uniquement dans les entreprises de commercialisation, elle représente la genèse de la rentabilité et doit
être positive. Si tel n’est pas le cas, l’on peut être en présence de deux cas de figure :

• Vente à perte; ce qui peut être normal dans une activité de commercialisation de produits subventionnés par les
pouvoirs publics (cas des produits de première nécessité) ; perte qui doit par ailleurs se retrouver compensée par
des subventions d’exploitation ;

• Comptabilité non fiable,…

La variation du taux de marge brute (Marge brute/CA-HT) devant être expliquée :

• Une amélioration pouvant être le résultat d’une augmentation des prix de vente, d’une baisse du coût
d’approvisionnement non répercutée sur les prix de vente, ...

• Une détérioration pouvant être le résultat d’une baisse des prix de vente, d’un renchérissement des
approvisionnements non répercuté sur les prix de vente, …
La Valeur Ajoutée (VA)

Production
(–) Achats matières & fournitures
(-) Autres charges externes
(=) Valeur Ajoutée

Significative particulièrement dans les entreprises de transformation, la VA mesure l’activité propre de l’entreprise
et donc sa création de valeur.

La VA doit permettre de :

• Rémunérer le personnel ;
• Rémunérer l’Etat (impôts et taxes) ;
• Rémunérer les capitaux investis (intérêts et dividendes) ;
• Financer les investissements de maintien et tout ou partie de ceux de croissance.
L’Excédent Brut d’Exploitation (EBE) (1)

Valeur Ajoutée
(+) Subventions d’exploitation
(-) Impôts & Taxes
(–) Charges de personnel
(=) EBE (ou IBE)

• Résultant de la différence entre les produits et charges d’exploitation hors dotations aux amortissements et aux
provisions, l’EBE est un agrégat qui n’est affecté ni par la politique d’investissement, ni par celle de
financement et encore moins par celle de placement.

• Il renseigne sur l’aptitude de l’entreprise à vendre avec profit ses produits et services.

• Provenant d’opérations entraînant toutes des flux de trésorerie, L’EBE exprime la capacité de l’entreprise à
dégager de la trésorerie pour maintenir et développer son outil de production et rémunérer les capitaux investis.

• L’observation de son évolution est essentielle ; une entreprise dont l’EBE est constamment faible ou négatif n’est
tout simplement pas viable ; elle ne peut, en effet, compter indéfiniment sur des éléments hors exploitation (produits
financiers ou non courants) pour équilibrer ses comptes. Sa position serait d’autant plus intenable si, en parallèle, elle
devait faire face à des besoins en fonds de roulement croissants.

(1) Qui est proche de l’EBITDA (Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation, and Amortization).
Le résultat d’exploitation (1)

EBE (ou IBE)


(+) Autres produits d’exploitation (2)
(-) Autres charges d’exploitation (3)
(+) Reprises d’exploitation & transferts de charges
(-) Dotations d’exploitation
(=) Résultat d’exploitation

• N’étant affecté ni par la politique financière de l’entreprise ni par les opérations non courantes, le résultat d’exploitation
est un véritable instrument de mesure de la performance industrielle et commerciale.

• Rapporté aux capitaux mis en œuvre (Immobilisations + BFR), il permet d’apprécier la rentabilité économique de
l’entreprise.

(1) Proche de L‘EBIT (Earnings Before Interest and Taxes) qui correspond au bénéfice avant les charges et les produits d'intérêt ainsi que les impôts.
(2) Jetons de présence reçus, revenus immeubles non affectés à l’exploitation, profits/op. faites en commun,..
(3) Jetons de présence versés, pertes/créances irrécouvrables, pertes/opérations faites en commun, …
Le résultat courant

Résultat d’exploitation
(+) Produits financiers
(-) Charges financières
(=) Résultat courant

• Rapproché du résultat d’exploitation, le résultat courant permet de mesurer l’impact de la politique financière
de l’entreprise et, par voie de conséquence, le poids des charges financières, qui sont à considérer comme
excessives dès lors qu’elles dépassent 3% du chiffre d’affaires ou de la production et/ou 30 % du résultat
d’exploitation.
Le résultat net

Résultat courant
(+) Produits non courants
(-) Charges non courantes
(-) Impôt sur les bénéfices
(=) Résultat net

• Prenant en compte l’ensemble des produits et charges, le résultat net est l’instrument de mesure de la
rentabilité par excellence quand il n’est pas affecté par des opérations non courantes.

• L’analyste devant vérifier que le résultat net est, toutefois, réel et suffisant.

- Réel, c’est-à-dire ne résultant pas d’artifices comptables : non comptabilisation de certaines charges et
étalement d’autres, surestimation des stocks et de certains produits (immobilisations produites par l’entreprise pour
elle-même, …).

- Suffisant, c’est-à-dire permettant d’assurer une rémunération satisfaisante des capitaux propres pour
rendre les associés plus enclins à répondre favorablement à des augmentations de capital.
La capacité d’autofinancement CAF

La CAF se calcule comme suit :

1 + Résultat net de l'exercice


Bénéfice (+) ou Perte (-) 200
2 + Dotations d'exploitation (1) 120
3 + Dotations financières (1)
4 + Dotations non courantes (1)
5 - Reprises d'exploitation (2)
6 - Reprises financières (2)
7 - Reprises non courantes (2) (3)
8 - Produits des cessions d'immobilisation - 400
9 + Valeurs nettes d'amortissements des immobilisations cédées + 50
I = CAPACITE D'AUTOFINANCEMENT (C.A.F) - 30
10 - Distributions de bénéfices -
II = AUTOFINANCEMENT - 30

(1) à l'exclusion des dotations relatives aux actifs et passifs circulants et à la trésorerie
(2) à l'exclusion des reprises relatives aux actifs et passifs circulants et à la trésorerie
(3) y compris reprises sur subventions d'investissement.
La Capacité d’autofinancement

• Représente le flux résiduel de trésorerie effective ou potentielle secrétée par l’entreprise.

• Tout autant que le résultat net, la CAF doit être maniée avec une certaine prudence, car elle peut être,
volontairement ou non, « dopée » par :

- la surestimation des éléments dits « évalués » (immobilisations produites par l’entreprise pour elle-même,
les stocks) ;

- l’immobilisation non justifiée de certaines charges ;

- des éléments exceptionnels (dégrèvement d’impôts, dédommagement, …).


La Capacité d’autofinancement

La CAF doit remplir cinq fonctions essentielles :

• Le financement des investissements de maintien (en bon état de fonctionnement de l’outil de production) ;

• Le remboursement des emprunts ;

• La rémunération du capital (distribution de bénéfices) ;

• Le financement de tout ou partie de la croissance de l’entreprise ;

• Le renforcement de la structure financière (AN & FDR).


Le Tableau de financement (TF)

Il met en relief l’évolution financière de l’entreprise au cours de l’exercice en décrivant les ressources
dont elle a disposé et les emplois qu’elle en a faits.

Le TF comporte deux tableaux :

Synthèse des masses du bilan,

Emplois et ressources.
TF – Synthèse des masses du bilan

Exercice Variation a - b
N N-1 Emplois Ressources
Masses a b c d

1 Financement Permanent .............................


2 Moins Actif immobilisé …………………………….
3 = Fonds de roulement fonctionnel (A) (1-2)
4 Actif circulant …………………………………………….
5 Moins Passif circulant ………………………………..
6 = Besoin de financement Global (B) (4-5)
7 Trésorerie nette (Actif – Passif) = (A – B ) ….
TF – EMPLOIS ET RESSOURCES
Exercice Exercice précédent
Emplois Ressources Emplois Ressources
I. RESSOURCES STABLES DE L’EXERCICE (FLUX)
Autofinancement (A) ………………………………………………………………………………..
Capacité d’autofinancement ………………………………………………………………………
- Distribution de bénéfices ………………………………………………………………………….
Cessions & réductions d’immobilisations (B) …………………………………………….
Cessions d’immobilisations incorporelles …………………………………………………..
Cessions d’immobilisations corporelles ……………………………………………………..
Cessions d’immobilisations financières …………………………………………………….
Récupérations sur créances immobilisées …………………………………………………
Augmentation des capitaux propres & assimilés (C).....................................
Augmentations de capital, apports, …………………………………………………………..
Subventions d’investissement ………………………………………………………..…………
Augmentation des dettes de financement (D) (nettes de prime de rembour.)
TOTAL I - RESSOURCES STABLES (A+B+C+D) ……………………………………………..
II. EMPOIS STABLES DE L’EXERCICE (FLUX)
Acquisitions & augmentations d’immobilisations (E) ………………………………..
Acquisitions d’immobilisations incorporelles ……………………………………………
Acquisitions d’immobilisations corporelles ……………………………………………….
Acquisitions d’immobilisations financières ……………………………………………….
Augmentations des créances immobilisées ………………………………………………
Remboursement des capitaux propres (F) …………………………………………………
Remboursement des dettes de financement (G) ……………………………………….
Emplois en non-valeurs (H) ……………………………………………………………………...
TOTAL II – EMPLOIS STABLES (E+F+G+H) …………………………………………………..
III. VARIATION BESOIN DE FINANCEMENT GLOBAL (BFG) ………………………….
IV. VARIATION DE LA TRESORERIE …………………………………………………………….
TOTAL GENERAL
L’Etat des informations complémentaires (ETIC)

L’ETIC complète et commente l’information donnée par les états de synthèse (Bilan, CPC, ESG et le TF) et ce, sous forme de 23 états
qui se ventilent comme suit :

Principes et méthodes comptables


A1. Principales méthodes d’évaluation spécifiques à l’entreprise
A2. Etat des dérogations
A3. Etat des changements de méthodes
Informations complémentaires au bilan (BL) et au compte de produits et charges (CPC)
B1. Détail des non- valeurs
B2. Tableau des immobilisations
B2 bis. Tableau des amortissements
B3. Tableau des plus ou moins-values sur cessions ou retraits d’immobilisations
B4. Tableau des titres de participation
B5. Tableau des provisions
B6. Tableau des créances
B7. Tableau des dettes
B8. Tableau des sûretés réelles données ou reçues.
B9. Engagements financiers reçus ou donnés hors opérations de crédit-bail.
B10. Tableau des biens en crédit-bail
B11. Détail des postes du CPC
B12. Passage du résultat net comptable au résultat net fiscal
B13. Détermination du résultat courant après impôts
B14. Détail de la taxe sur la valeur ajoutée
Autres informations complémentaires
C1. Etat de répartition du capital social
C2. Tableau d’affectation des résultats intervenue au cours de l’exercice
C3. Résultats et autres éléments caractéristiques de l’entreprise au cours des trois derniers exercices.
C4. Tableau des opérations en devises comptabilisées pendant l’exercice
C5. Datation et événements postérieurs
La liasse fiscale

Tableau 1 : Actif et Passif


Tableau 2 : Compte de Produits & Charges
Tableau 3 : Passage du résultat net comptable au résultat net fiscal
Tableau 4 : Immobilisations autres que financières
Tableau 5 : Etat des Soldes de Gestion
Tableau 6 : Détail des postes du CPC
Tableau 7 : Biens en crédit-bail
Tableau 8 : Amortissements
Tableau 9 : Provisions
Tableau 10 : des plus ou moins-values sur cessions ou retraits d’immobilisations
Tableau 11 : Titres de participation
Tableau 12 : Détail de la taxe sur la valeur ajoutée
Tableau 13 : Répartition du capital social
Tableau 14 : Affectation des résultats intervenue au cours de l’exercice
Tableau 15 : Etat pour la calcul de l’impôt dû par les entreprises bénéficiant d’encouragements
Tableau 16 : Etat des dotations aux amortissements
Tableau 17 : Etat des plus-values constatées en cas de fusions
Tableau 18 : Intérêts des emprunts contractés auprès des associés et des tiers autres les banques
Tableau 19 : Locations et baux autres que le crédit-bail
Tableau 20 : Etat détaillé des stocks
Le Besoin en Fonds de roulement (BFR)

BFR = Actifs circulants (-) Passifs circulants

• Le BFR est la partie des besoins cycliques non couverte par des ressources cycliques et qui doit être
financée par le FDR ou partiellement par des crédits bancaires d’exploitation.

• L’évolution du BFR est intimement liée à celle de l’activité; toute augmentation de cette
dernière implique généralement celle du BFR et doit s’accompagner par un renforcement du FDR ou, le
cas échéant, par l’augmentation des crédits bancaires d’exploitation et ce, pour éviter un resserrement
de trésorerie.
Le Fonds de roulement (FDR)

FDR = Capitaux permanents (-) Actif immobilisé

• Le FDR représente la part des capitaux permanents affectée au financement des besoins
générés par le cycle d’exploitation.

• Il permet à l’entreprise de pallier les décalages entre les recettes et les dépenses et faire face aux
retournements de situations pour éviter la cessation de paiements.

• Le FDR est à apprécier en fonction de l’importance du BFR (peut être jugé satisfaisant tout FDR
couvrant 30 à 50 % du BFR).

• Un FDR insuffisant met l’entreprise dans une situation de dépendance vis-à-vis des tiers (clients,
fournisseurs, banquiers, …) qui peuvent lui imposer des conditions obérant sa rentabilité, qui est le
gage de sa pérennité.
Le FDR négatif

Un FDR négatif n’est pas toujours le signe d’une trésorerie négative, car le BFR peut être négatif et dans
des proportions plus importantes (cas des supermarchés dont les clients paient au comptant et les
fournisseurs sont payés après un certain délai).

Exemple :

FDR : - 10.000 KDH


(-)
BFR : - 15.000 KDH
(=)
Trésorerie : + 5.000 KDH

Mais, cette situation est dangereuse en ce sens qu’il suffit que l’activité s’arrête un certain temps pour
que l’entreprise se retrouve obligée de céder des immobilisations pour payer ses fournisseurs.
L’équation fondamentale de l’analyse financière

Capitaux Propres Stocks

+ +
Dettes de financement créances (clients, …) Trésorerie-actif

- - -
Actif immobilisé Passif circulant (frs,..) Trésorerie-passif
= = =
FDR - BFR = TN
Schéma d’analyse financière

Analyse de l’activité
(Chiffre d’affaires & production)

Analyse de la rentabilité
(formation des marges opérationnelles)

Analyse de la Structure Financière


(FDR et AN)

Analyse de la trésorerie
(via variation FDR et BFR)
Le leaseback

Le leaseback consiste en la cession à un organisme de crédit-bail d’une immobilisation (terrain,


bâtiment ou matériel) tout en permettant à l’entreprise d’en garder la jouissance en devenant
locataire.

C’est une opération qui se traduit par une baisse de l’actif immobilisé et donc par une amélioration
du FDR et de la trésorerie de l’entreprise.
Capacité d’endettement
& Capacité de remboursement

Le rapport « Capitaux propres/Capitaux permanents », qui doit être égal ou supérieur à 0,5,
mesure l’autonomie financière (ou la capacité d’endettement) qui peut être mesurée également
par le rapport :

Capitaux propres > ou = 1


Dettes de financement

La capacité de remboursement est, quant à elle, mesurée par le rapport :

Dettes de financement < ou = à 3 ou 4 (ans)


C.A.F ......................
La capacité de remboursement

Malgré le remboursement d’une partie des dettes de financement, la capacité de remboursement


pourrait se détériorer si la CAF venait à baisser dans certaines proportions.

Exemple :

Année 1 : Dettes de fin = 1.200 = 3 (ans)


CAF 400

Année 2 : Dettes de fin = 1.000 = 4 (ans)


CAF 250
Les avances
en comptes courants d’associés

Les avances en comptes courants d’associés, qui sont des dettes, ne renforcent le FDR quand ils ont un
caractère de stabilité ou sont bloqués.

Généralement exigé par le banquier, le blocage des avoirs en comptes courants d’associés se traduit par un
double engagement à l’égard de ce dernier :

-Engagement des associés de ne demander le remboursement de leurs avoirs qu’avec l’accord du


banquier;

- Engagement de la société bénéficiaire des avoirs de ne procéder à leur remboursement qu’avec l’accord
du banquier.
Les manipulations comptables

• Une manipulation comptable est une pratique volontaire des dirigeants visant à fausser
l’image du patrimoine, de la situation financière et/ou du résultat de l’entreprise et à la
présenter différemment par rapport à ce qu’elle est en réalité.

• La manipulation s’opère au moyen de deux types de procédés :

Gestion du résultat

Window-dressing
Les manipulations comptables

• Quelques procédés de « gestion du résultat » :

1. Politique d’amortissement et de provisionnement;


2. Bénéfices à l’avancement;
3. Valorisation des stocks et travaux en cours;
4. Valorisation des immobilisations produites par l’entreprise pour elle-même
5. Activation des charges;
6. Frais de recherches & développement ;
7. Non-prise en compte d’événements négatifs;
8. Transfert de charges sur des périodes futures;
9. Accélération des remontées de bénéfices des filiales;
10. Aller et retours sur un portefeuille de titres cotés; …
Les manipulations comptables

Quelques procédés de « Window-dressing » :

1. Le choix de la date d’arrêté des comptes (profiter de la saisonnalité pour faire ressortir un BFR non
représentatif et afficher un pic de trésorerie qui n’est que temporaire);

2. Le leaseback (améliore également le résultat);

3. L’affacturage (opéré en fin d’année pour réduire les créances clients);

4. La défaisance (cession simultanément d’actifs financiers et de dettes à une société tierce en vue d’un
désendettement),…
Le seuil de rentabilité

Le seuil de rentabilité (SR) est atteint par une entreprise lorsque sa marge sur coût variable couvre les
charges fixes.

Exemple :

Coût fixe (CF) : 1.000.000 DH


Cout variable/unité produite : 6 DH
Prix de vente/Unité : 10 DH

Résultat = CA – (CF + CV)


= (Q x 10) – [1.000.000 + (Q x 6)]
= 4 Q – 1.000.000

Le SR étant le chiffre d’affaires qui rend le résultat nul, il s’en suit :

4 Q – 1.000.000 = 0 d’où Q = 1.000.000/4 = 250.000 unités


d’où SR = 250.000 x 10 = 2.500.000 DH.
L’effet de levier

« L’effet de levier » permet d’améliorer la rentabilité des fonds propres lorsque le taux d’emprunt est inférieur au
taux de rentabilité économique de l’entreprise.
Exemple :

• Taux de rentabilité économique (1) : 10 %.


• Investissement : 1.000 KDH
• Fonds propres : 600 KDH

1er cas : financement par emprunt au taux de 7 % :


Résultat = (1.000 x 10 %) - (400 x 7%) = 72 Rentabilité financière (2) = 72/600, soit 12 % (3)

On parle alors d’effet de levier favorable.

2ème cas : financement par emprunt au taux de 12 % :


Résultat = (1.000 x 10 %) - (400 x 12%) = 52 Rentabilité financière (2) = 52/600, soit 8,67 % (3)

On parle alors d’effet de massue ou effet « boomerang ».

(1) Appelée également « ROA » (Return On Assets) et est déterminée par le rapport Résultat d’exploitation/Capitaux investis
(2) Appelée également « ROE » (Return On Equity).
(3) Compte non tenu de l’impôt sur les résultats.
La réduction du capital social

Une réduction du capital social a lieu dans les cas suivants :

1- La réalisation de pertes nécessitant leur imputation sur le capital social (cette réduction du capital
pouvant se faire par réduction de la valeur nominale ou par annulation de titres);

2- Le rachat par la société de ses propres titres (parts sociales ou actions) pour rembourser un ou
plusieurs associé(s) cédant(s) ;

3- Le remboursement à tous les associés d’une partie de leurs apports dans le cas où ceux-ci
s’avèreraient trop importants par rapport aux besoins en trésorerie de l’entreprise.
L’amortissement du capital social

• L'amortissement du capital correspond au remboursement aux actionnaires de tout ou partie de la


valeur nominale des actions.
• N’entraînant pas une réduction du capital car s’effectuant par prélèvement sur des bénéfices et
réserves distribuables, l’amortissement du capital est considéré comme une distribution de
dividendes imposable pour les personnes physiques.
• Faisant perdre à l'actionnaire son droit au premier dividende, l’amortissement du capital
peut améliorer l’autofinancement de l’entreprise. Mais, l’actionnaire conserve ses autres droits (de
vote, de souscription, au superdividende, …).
• L'amortissement du capital est effectué en vertu d'une stipulation statutaire ou d'une décision de
l'Assemblée Générale Extraordinaire.

Etant précisé qu’Il est interdit à la société qui a émis des actions à dividende prioritaire sans
droit de vote d'amortir la valeur nominale des actions de son capital.
L’opération coup d’accordéon

• L’opération coup d’accordéon consiste en une augmentation du capital de l’entreprise suivie d’une
réduction de celui pour éponger des pertes.

• Cette opération est souvent dictée par le respect des lois sur les sociétés commerciales qui
requièrent une recapitalisation lorsque, du fait des pertes, les capitaux propres deviennent
inférieurs au quart du capital.

• L’augmentation de capital pouvant se faire par de nouveaux apports ou par incorporation de dettes
dont les avoirs en comptes courants d’associés. Dans le 2ème cas, et à moins d’incorporer une dette à
court terme, le FDR n’est nullement impacté et ce, comme le montre l’exemple qui suit.
L’opération coup d’accordéon

Exemple :

Départ Aug./CCA Réduction Arrivée


Capital 1 000 4 000 - 3 000 2 000
Report à nouveau 500 500
Résultat net - 3 000 -
Capitaux propres - 1 500 4 000 - 3 000 2 500
Dettes de fin. 1 700 1 700
CCA bloqués 4 000 -
Capitaux permanents 4 200 4 200
Actif immobilisé 6 000 6 000
FDR - 1 800 - 1 800
Les ratios financiers

• Les ratios financiers sont utilisés pour évaluer la rentabilité, la structure financière, la
trésorerie et l’activité d’une entreprise et pour comparer ses performances avec d’autres
entreprises du même secteur ou pas.

• Les ratios financiers permettent d’obtenir une information simple à analyser et de détecter
facilement les points forts et les points faibles de l’entreprise.

• Compte tenu de la multitude de ratios financiers existants, le choix ne devrait répondre qu'à un
seul critère : la pertinence de l'information obtenue.
Les différents types de ratios financiers

Il existe plusieurs typologies de ratios que l’on peut classifier comme suit :

– ceux analysant la rentabilité de l’entreprise,


– ceux analysant la structure financière de l’entreprise,
– ceux analysant la trésorerie de l’entreprise,
– ceux analysant l’exploitation de l’entreprise,
– ceux analysant certains aspects de l’entreprise.
Des ratios d’analyse de la rentabilité

1- Les ratios mesurant la rentabilité de l’activité, qui permettent d’apprécier l’évolution de l’entreprise et de la
comparer aux concurrents et de s’assurer qu’elle maîtrise ou non à la fois ses coûts et ses prix de vente.

Ventes de marchandises – Achats revendus de marchandises


Ventes de marchandises

Excédent brut d’exploitation (EBE)


Chiffre d’affaires

Résultat net .
Chiffre d’affaires
2- Les ratios mesurant la rentabilité par rapport aux moyens déployés

Résultat net . (ROE – Retun On Equity ou taux de rentabilité financière)


Capitaux propres

Résultat net . (ROA – Retun On Asset)


Total des actifs

Résultat d’exploitation (ROCE – Return On Capital Employed


Capitaux engagés (1) ou taux de rentabilité économique)

(1) Capitaux engagés = Capitaux propres + Dettes nettes ou Actif immobilisé + BFR
Des ratios d’analyse de la structure financière

1° le ratio d’équilibre financier, qui mesure le taux de couverture du BFR par le FDR et partant les besoins en
trésorerie. Il peut être considéré comme satisfaisant s’il est supérieur ou égal à 30 %.

Fonds de roulement (FDR) .


Besoin en Fonds de Roulement (BFR)

2° le ratio de liquidité, qui mesure la capacité de l’entreprise à rembourser ses dettes à court terme par ses actifs à
court.
Actifs à court terme
Passifs à court terme

3° le ratio d’endettement, qui mesure l’autonomie financière de l’entreprise vis-à-vis des créanciers.

Dettes de fin < ou = à 1


Capitaux propres
ou
Capitaux propres < ou = à 0,5
Capitaux propres + Dettes de fin.
Des ratios d’analyse de la structure financière

4° le gearing ou le taux d’endettement net

Dettes financières nettes (de la trésorerie) < 1


Capitaux propres

5° Financement des immobilisations

Capitaux permanents
Immobilisations nettes

6° la capacité de remboursement, qui est mesuré par le ratio suivant :

. Dettes de financement < ou = à 3 ou 4


Capacité d’autofinancement
Des ratios d’analyse de la structure financière

1° le ratio de liquidité générale

. Actifs circulants .
Dettes à moins d’un an

2° le ratio de trésorerie restreinte

. Créances + disponibilités .
Dettes à moins d’un an

3° le ratio de trésorerie immédiate

Disponibilités . .
Dettes à moins d’un an

4° le délai moyen de règlement fournisseurs

Dettes fournisseurs TTC – Avances x 360


Total des achats TTC

5° le délai moyen de règlement clients

Créances clients TTC - Avances x 360


Total des ventes TTC
Des ratios d’analyse de l’exploitation

Exemples :
. Charges de personnel .
Total des charges (VA, CA, ….)

Charges financières
CA (ou production)

Dotations aux amortissements


Valeur Ajouté

Chiffre d'affaires (ou Production)


Nombre de salariés
Choisir les bons ratios financiers

L’intérêt des ratios réside dans leur pertinence. Le choix peut se faire selon la démarche suivante :

D’abord, cerner le secteur d'activité de l’entreprise pour retenir les ratios les plus significatifs
(généralement ceux retenus par les concurrents).

Ainsi, dans le secteur du e-commerce, l’on parle plutôt de panier moyen ou de taux de conversion des
visiteurs.

Ensuite, définir les éléments importants à suivre (la marge brute, l’EBE, le taux de rentabilité, les
délais de règlement, le panier moyen,…).

Ainsi, la marge brute est très importante dans le négoce et le ratio CA par salarié est très important dans
les activités libérales.

Enfin, il convient de retenir les ratios pertinents par rapport aux états financiers.
Merci pour votre attention
et votre participation

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