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Michel Kalika, Philippe Mouricou,

Lionel Garreau

Le mémoire
de master
t 1JMPUFSVONÏNPJSF
t 3ÏEJHFSVOSBQQPSU
t 1SÏQBSFSVOFTPVUFOBODF
5e édition
Couverture : Raphaël Lefeuvre
Mise en page : Belle Page

© Dunod, 2018, 2021 pour la nouvelle présentation


11 rue Paul Bert, 92240 Malakoff
www.dunod.com
ISBN 978-2-10-082688-9
Sommaire

Remerciements ..................................................................................... 3
Les 10 erreurs à ne pas commettre ....................................................... 4
Les 10 conseils à retenir ........................................................................ 5
Introduction ............................................................................................ 9

Partie 1
Le pilotage du mémoire

1. Qu’est-ce qu’un mémoire de master ? .............................. 15

2. Les compétences pour réussir un mémoire ..................... 23

3. Le choix du sujet ................................................................. 33

4. Les relations avec les acteurs du mémoire ....................... 41

Partie 2
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Le contenu du mémoire

5. L’introduction ...................................................................... 55

6. La revue de littérature ......................................................... 63

7. La méthodologie ................................................................. 81

8. Les résultats ....................................................................... 113

9. La discussion et la conclusion ......................................... 127

7
Le mémoire de master

Partie 3
La rédaction et la soutenance du mémoire

10. Le plagiat et la citation des sources ................................. 135

11. La forme du mémoire ......................................................... 145

12. Les conseils pour la rédaction .......................................... 157

13. La soutenance .................................................................... 169

Conclusion .......................................................................................... 179

Annexes ............................................................................................... 181

Index .................................................................................................... 199

Bibliographie .......................................................................................203

8
Remerciements

N os remerciements vont à nos collègues et à nos étudiants dont les


remarques très judicieuses nous ont aidés à rédiger ce livre ainsi qu’à
Karine Bouvier pour son attentive relecture de cette édition. Les auteurs
demeurent, bien évidemment, seuls responsables des imperfections de
l’ouvrage.

3
Les 10 erreurs à ne pas commettre
1. Considérer le mémoire de master comme le dernier examen à passer et
non comme une opportunité de valoriser son CV.
2. Choisir un sujet trop vaste, ne pas le délimiter suffisamment rapidement.
3. Lire sans avoir une idée précise de l’orientation que l’on veut donner à
son mémoire, de son objectif et se laisser submerger par des références
sans être maître de son sujet.
4. Ne pas s’intéresser à la littérature académique et lui préférer des articles
de presse, des ouvrages professionnels et des articles de blogs.
5. Perdre du temps à définir le plan du mémoire au début alors qu’il va chan-
ger et évoluer au fil de la rédaction. Ce qui est important dès le départ,
c’est le planning de travail et les étapes de la préparation du mémoire ;
pas le plan final !
6. Se retrouver involontairement en situation de plagiat en ayant repris
dans le mémoire final des copier-coller de fiches de lecture où les cita-
tions n’avaient pas été mises entre guillemets et surlignées.
7. Partir sur le terrain sans avoir une idée claire de ce que l’on recherche.
8. Sous-estimer le temps de rédaction, de relecture et de vérification des
exemplaires remis aux membres du jury.
9. Être davantage préoccupé par le volume du mémoire (le nombre de
pages à écrire !) que par la qualité de la contribution.
10. Ne pas attacher suffisamment d’importance à la forme finale (présenta-
tion, orthographe, etc.) du mémoire remis au jury.

4
Les 10 conseils à retenir
1. Inscrire son mémoire dans son projet professionnel et le considérer
comme un atout futur de son CV.
2. Échanger régulièrement avec son tuteur ou son professeur ; lui envoyer
un rapport mensuel d’avancement.
3. Utiliser les réseaux sociaux pour établir des contacts, collecter de l’infor-
mation et diffuser les résultats de son mémoire.
4. Citer clairement les sources et vérifier leur qualité. Explorer en priorité la
littérature académique.
5. Faire systématiquement des fiches de lecture pour tous les documents
consultés.
6. Savoir lire rapidement les articles en commençant par le résumé, l’intro-
duction et la conclusion afin de vérifier qu’ils sont étroitement liés à son
sujet avant de les lire intégralement.
7. Commencer à écrire très tôt, même des paragraphes épars, à chaque fois
qu’une idée vient.
8. Préparer la soutenance avec professionnalisme.
9. Publier son mémoire après sa soutenance en utilisant les possibilités de
mise en ligne ou d’édition.
10. Communiquer les résultats de son mémoire sur les réseaux sociaux et sur
son site personnel.

5
Introduction

Ce livre trouve son origine dans les nombreuses questions que les étudiants
de master posent au moment où ils doivent réaliser ce qui est souvent leur
premier travail écrit personnel d’une certaine ampleur.
Dans le contexte de la réforme LMD (Licence, Master, Doctorat), qui traduit
l’harmonisation européenne des études supérieures, le mémoire constitue
une condition de diplomation dans la plupart des formations à bac + 5 à
l’Université ou en école. Il doit vous permettre d’apporter la preuve de votre
capacité à mobiliser les connaissances les plus pointues sur un sujet, à vous
les approprier et à les utiliser dans un contexte professionnel.
Le mémoire n’est ni un rapport de stage, ni un essai, ni un exposé. Il s’agit
d’un exercice visant à produire des connaissances sur un sujet de votre choix
en déployant une démarche scientifique. Au-delà du rendu écrit, la plupart
des institutions d’enseignement supérieur prévoient la tenue d’une soute-
nance. Le mémoire constitue donc un exercice dont la nature est différente
de la préparation des examens passés préalablement.
Force est cependant de constater que la rédaction du mémoire fait rarement
l’objet d’une formation spécifique ou d’un suivi très soutenu. Cet ouvrage a donc
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

pour objectif de vous aider dans la réalisation et dans la rédaction de ce travail.


Le site www.lememoiredemaster.com vient compléter cet ouvrage ; vous y
trouverez des témoignages, des références bibliographiques thématisées,
ainsi que des supports complémentaires.

L’importance du mémoire de master


La réalisation du mémoire de master est un moment déterminant des
études qui clôt souvent le cursus académique. Loin d’être une simple forma-
lité, il constitue une étape fondamentale de votre formation et joue un rôle
évident de transition vers la vie professionnelle. Sa bonne préparation est
donc essentielle.

9
Le mémoire de master

Au-delà de sa dimension académique, le mémoire est aussi un projet créa-


teur de valeur dans une perspective professionnelle. En effet, il représente
une opportunité de développer une expertise spécifique et pointue sur un
sujet qui vous intéresse. Au-delà de la ligne supplémentaire sur votre CV, il
doit vous permettre de construire un profil unique avant votre entrée sur le
marché du travail.
Sur un plan plus personnel, le mémoire de master est aussi une œuvre dont
vous pourrez être fier. Certains étudiants font relier leur mémoire et l’offrent
à leurs parents ou grands-parents. Les proches sont d’ailleurs parfois invités
à la soutenance.

Le public
Tous les étudiants suivant un cursus de niveau Bac + 5 en formation initiale
ou en formation continue trouveront dans cet ouvrage des conseils adaptés
à leur situation. Cela concerne aussi bien les étudiants des grandes écoles
que ceux des cycles universitaires. Les doctorants de DBA et PhD y trouve-
ront également de nombreux conseils utiles pour leur thèse.

Les auteurs
Fort de leurs expériences d’enseignants et de formateurs, les trois auteurs
de cet ouvrage ont piloté des centaines de mémoires et de thèses, dirigé
diverses filières de master, de MBA et de DBA, et animé de nombreux cours
de méthodologie du mémoire. Ils enseignent ou ont enseigné à l’Université,
dans une Grande École de Management et dans un IAE et synthétisent ici le
fruit de leur expérience.

La tonalité du livre
Les auteurs ont pris le parti de rédiger un livre simple et clair, répondant aux
questions concrètes que se posent les étudiants. Il s’agit d’un outil1 qui se
caractérise par l’aspect opérationnel des conseils formulés.

1. Il est conseillé au lecteur de surligner ce qui le concerne et lui semble important et d’anno-
ter le livre dans les marges. Il lui est également recommandé de parcourir à nouveau cet ouvrage
avant l’impression de la version finale du mémoire.

10
Introduction

Même si le niveau d’exigence pour un mémoire de master est moindre que


pour une thèse de doctorat ou pour un article scientifique, la nature de
l’exercice s’en rapproche. Les auteurs ont donc fait le choix d’illustrer leurs
propos à l’aide d’exemples tirés de travaux de recherche.
Bien évidemment, la généralité des réponses apportées ne dispense pas les
étudiants de valider auprès des enseignants responsables de leur mémoire
ou de leur programme la pertinence des recommandations prodiguées ici.
Chaque institution, chaque professeur ou directeur de mémoire peut en
effet avoir des attentes particulières qu’il convient d’identifier.

Le plan
Ce livre est construit de façon méthodique afin de permettre aux étudiants
de trouver aisément des réponses aux questions qu’ils se posent légiti-
mement. Un index permet de les trouver très rapidement. Le mémoire de
master constituant un projet à part entière, la première partie du livre porte
sur son pilotage. La deuxième partie porte sur le contenu du mémoire de
master. Enfin, le mémoire de master faisant l’objet d’une rédaction, et cet
exercice présentant des difficultés bien spécifiques, la troisième partie de
l’ouvrage lui est consacrée.

11
Partie 1

Le pilotage du mémoire

P our soutenir un jour son mémoire, il faut l’avoir au préalable piloté,


c’est-à-dire géré comme un projet. Or un projet se gère en fonction
d’objectifs, en mobilisant des compétences, en établissant des plannings
et en respectant des délais.

Il faut en outre avoir une capacité de vision de ce que sera le mémoire


final. C’est en imaginant ce que peut être le produit final de votre travail
que vous réussirez sa construction progressive.
1
Qu’est-ce qu’un
mémoire de master ?

Q uelle que soit la filière de formation, la fin de la scolarité est couronnée


par un mémoire, dont les objectifs peuvent être divers. Le mémoire de
fin d’étude, le mémoire de recherche appliquée ou la thèse professionnelle
(la terminologie varie selon les programmes) est un document écrit présenté
suivant des règles qui diffèrent selon les cycles et fait généralement l’objet
d’une soutenance orale devant un jury composé d’enseignants et, parfois,
de praticiens.
Même si le format du mémoire et la structure du document sont susceptibles
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

de varier fortement en fonction des institutions et des types de mémoires


considérés, plusieurs caractéristiques communes peuvent être mises en évi-
dence.

Les caractéristiques des mémoires


Le mémoire est un document écrit comptant généralement entre 60 et
90 pages (hors page de garde, sommaire, remerciements, bibliographie et
annexes). On y trouve communément les composantes suivantes :
y Une page de garde, des mentions obligatoires spécifiques à l’institu-
tion, des remerciements (ce point est facultatif ) et un sommaire.

15
Partie 1 Le pilotage du mémoire

y Une introduction qui doit vous permettre de positionner votre travail


dans un champ de connaissances établi, de formuler une problématique,
d’annoncer les orientations retenues (notamment en ce qui concerne le
terrain étudié, les données collectées et le processus d’analyse), d’an-
noncer les principaux résultats et d’énoncer la structure du document.
y Une revue de littérature qui permet de construire un cadre théorique sur
la base de connaissances préexistantes qui peuvent être, selon le type de
mémoire réalisé, issues de la littérature académique ou d’autres sources. La
revue de littérature peut déboucher sur une série d’hypothèses (comme
c’est le plus souvent le cas dans les travaux qui adoptent une méthode
quantitative), sur une série de questions de recherche ou encore sur un
pré-modèle conceptuel (ces deux dernières possibilités étant, le plus sou-
vent, réservées aux travaux qui adoptent une méthode qualitative).
y Un chapitre méthodologique qui a pour objectif de présenter et de jus-
tifier les orientations retenues pour conduire le travail de terrain : choix
d’un type de méthode, choix d’un terrain pour conduire les investiga-
tions empiriques, méthode de collecte des données et méthode d’ana-
lyse des données.
y Un chapitre de présentation et d’analyse des résultats. Ces der-
niers peuvent prendre la forme de tableaux statistiques commentés
(recherche quantitative), d’un exposé plus narratif comprenant des ver-
batims (recherche qualitative), d’une restitution d’une mission en entre-
prise ou d’un projet de création d’entreprise.
y Une discussion visant à montrer en quoi les résultats apportent quelque
chose de nouveau par rapport à l’état actuel des connaissances (c’est ce
que l’on appelle une contribution).
y Une conclusion exposant les limites de votre mémoire et les perspec-
tives ouvertes par ce dernier.
y Une bibliographie présentant de façon systématique et méthodique
l’ensemble des sources utilisées dans le mémoire.
y Des annexes éventuelles (ex : la retranscription intégrale des entretiens).

16
Qu’est-ce qu’un mémoire de master ? 1

Les étapes du mémoire


La réalisation du mémoire de master comporte quatre grandes phases :
1. Définition du sujet.
2. Collecte de l’information.
3. Traitement de l’information.
4. Rédaction.
Ces phases ne sont pas totalement séquentielles et se chevauchent les unes
les autres. Ainsi, la rédaction peut être menée en parallèle avec la collecte
d’informations. Nous conseillons d’ailleurs aux étudiants de commencer la
rédaction dès le début en utilisant tout le potentiel des logiciels de traite-
ment de texte qui permettent de construire un document progressivement.
Il est possible de détailler le processus du mémoire sous la forme d’un algo-
rithme (voir figure 1.1). Cette représentation linéaire ne doit toutefois pas
laisser penser que le pilotage du mémoire est un long fleuve tranquille. En
effet, les itérations et les retours en arrière sont très nombreux et ils consti-
tuent des sources d’amélioration. Le tout s’accompagne de phases d’en-
thousiasme, mais aussi parfois de découragement, qu’il est nécessaire de
surmonter.
C’est dans ces phases-là qu’il faut partager ses difficultés avec ses amis et
ses camarades de promotion (y compris via les réseaux sociaux) et avec son
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professeur si la chute de moral s’inscrit dans la durée.


Le thème du mémoire de master définit un domaine d’intérêt. Il dépend
des objectifs, des compétences et des opportunités.
Les opportunités peuvent venir de plusieurs sources :
y Les enseignants, proposent des thèmes de recherche ou d’étude du fait
de leurs connaissances des thèmes intéressants et de leurs contacts avec
les milieux professionnels.
y Les milieux professionnels, sous la forme de proposition de stage ou de
bourse de recherche.

17
Partie 1 Le pilotage du mémoire

Il appartient à l’étudiant de savoir saisir ces opportunités, car en règle géné-


rale, elles facilitent le déroulement de l’étude tant pour la recherche des
sources bibliographiques que pour la collecte des données.
Une fois le thème de l’étude défini, il convient pour les mémoires de
recherche de préciser la problématique.
Une problématique est une question de nature conceptuelle ; il s’agit
d’une interrogation de nature théorique (Romelaer et Kalika, 2006 ; Usunier
et al., 2001 ; Van Campenhoudt et al., 2017). Elle met donc en relation des
concepts.
Les recherches documentaires mobilisent très largement Internet et
l’auteur du mémoire doit, dès le début de son travail, faire une recherche
approfondie sur le thème de son mémoire en s’assurant de la qualité et de
la fiabilité des sources consultées. Nous vous conseillons de vous appuyer
en priorité sur des sources académiques en utilisant des moteurs de
recherche comme Google Scholar et des bases de données scientifiques.
Des enquêtes préliminaires (des premiers échanges avec des acteurs de
terrain par exemple) peuvent également vous aider à définir la probléma-
tique de votre mémoire.
Le cadre théorique précise ce qui est intégré par l’auteur dans le sujet et
ce qui n’en fait pas partie. C’est en pratique la définition du périmètre de
la recherche ou de l’étude. Il est très utile à ce stade de faire un schéma
précisant visuellement les concepts ou aspects du problème traités dans
le mémoire au sein d’un cadre en les distinguant de ceux qui ne le sont
pas. Le lecteur saura ainsi clairement ce qui fait l’objet de votre étude et ce
qui lui est extérieur. En règle générale, le cadre de l’étude débouche sur la
formulation d’hypothèses, de questions de recherche ou d’un pré-modèle
conceptuel.
Il s’agit ensuite de définir les choix méthodologiques de votre mémoire
c’est-à-dire la façon dont vous confronterez votre cadre théorique à un
contexte particulier. Vous devez donc vous interroger sur la façon dont vous
collecterez des données et sur les méthodes d’analyse que vous mettrez en
œuvre.

18
Qu’est-ce qu’un mémoire de master ? 1

Figure 1.1 – L’algorithme du mémoire

Objectifs

Opportunités Compétences

Sujet du mémoire

Enquêtes Recherches
exploratoires documentaires

Problématique

Validation par le professeur


Cadre théorique
Planning de travail

du mémoires

Définition des choix


méthodologiques

Collecte des données

Analyse des données

Résultats

Rédaction
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Soutenance

Viennent ensuite les phases de réalisation de la collecte des données et


de leur analyse. Vous serez alors amené à produire des résultats qui vous
permettront de mettre en évidence des implications conceptuelles, mana-
gériales et pour la société.
Les aspects concernant la rédaction sont présentés dans la troisième partie
du livre ainsi que celles relatives à la préparation de la soutenance.
Tout au long du mémoire, la validation par le professeur doit être sollicitée
pour les étapes essentielles.
De la même façon, le planning de travail doit être en permanence réactualisé.

19
Partie 1 Le pilotage du mémoire

L’organisation du travail
L’organisation du travail est déterminante pour mener à bien le projet de
mémoire. Deux aspects méritent un développement dès le début de ce livre,
même si nous y reviendrons plus tard. Il s’agit, d’une part, de l’organisation
de l’information et, d’autre part, de l’organisation du temps.

L’organisation de l’information
Le mémoire étant un document écrit, l’information doit être, dès le début,
classée et structurée avec méthode. Les logiciels de traitement de texte sont
devenus l’outil de base de tout étudiant rédigeant un mémoire et facilitent
très largement la réalisation progressive de votre travail.
Quelques conseils sont à prendre en compte :
y Investissez du temps, le plus tôt possible, dans la maîtrise des fonction-
nalités de base de votre logiciel de traitement de texte (styles de texte et
niveaux de titres, table des matières et index automatiques, vérification
orthographique et grammaticale, suivi des modifications, tableaux et
schémas, etc.).
y Organisez un système de sauvegarde et d’archivage des différentes
versions de votre travail. Réalisez tous les jours, surtout dans les phases
d’intense rédaction ou de traitement de données, une sauvegarde sur
des supports externes de type clé USB ou sur un service de stockage en
ligne tel que OneDrive, Google Drive ou Dropbox. Donnez à vos fichiers
des noms précisant clairement les numéros et dates des versions. N’hé-
sitez pas à imprimer régulièrement ce que vous avez rédigé de façon à
posséder une trace écrite. Constituez, dès le début du travail, plusieurs
fichiers correspondant aux phases de votre plan de travail et aux diffé-
rents chapitres de votre mémoire, par exemple les fichiers « planning de
travail », « bibliographie », « sites Web », « idées diverses », « collecte des
données », « contacts », « plan du mémoire », ou encore « partie 1 ». La
structure initiale des fichiers est bien sûr susceptible d’être modifiée au
fil de l’avancement du travail.

20
Qu’est-ce qu’un mémoire de master ? 1

y Faites des fiches de lecture de tous les articles ou livres que vous lisez.
Dans vos fiches de lecture, mettez entre guillemets et surlignez en rouge
ce qui est « copié-collé » pour éviter de reprendre au moment de la
rédaction des paragraphes que vous n’avez pas écrits et de plagier par
inadvertance. Un logiciel tel que Citavi pourra également être utilisé à
cette fin.
y Rédigez très tôt des paragraphes et des synthèses, que vous aurez le loi-
sir d’organiser plus tard.

L’organisation du temps
La contrainte temporelle est présente tout au long du travail de pilotage du
projet, qu’il s’agisse de la définition du sujet, de la collecte et du traitement
des données et bien évidemment de la rédaction. Vous devez donc dès le
début du projet vous astreindre à :
y Un travail régulier.
y Des horaires réguliers de travail.
y Établir un planning.
y En respecter les étapes et échéances.
La gestion du temps est un aspect important du travail de réalisation du
mémoire, et l’on n’est pas toujours suffisamment conscient du fait que la
qualité du travail présenté lors de la soutenance dépend très largement de
la gestion du temps en amont.

21
2
Les compétences pour
réussir un mémoire

L a réalisation du mémoire requiert (et vous permettra de développer) des


compétences qui vous seront utiles tout au long de votre vie profession-
nelle. Certaines de ces compétences sont de nature managériale et tiennent
au pilotage du « projet mémoire ». Une deuxième série de compétences est
d’avantage liée à l’exercice du mémoire mais pourra être redéployée dans
d’autres contextes. Enfin, les autres compétences sont plus spécifiques à
l’exercice du mémoire et au travail de recherche académique.
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Les compétences managériales


La réalisation d’un mémoire correspond à la gestion d’un projet et requiert
les compétences générales d’un processus de management, à savoir, la fina-
lisation (définition des objectifs), l’organisation, l’animation, le contrôle et la
gestion du système d’information (Helfer et al. 2016).

23
Partie 1 Le pilotage du mémoire

Figure 2.1 – Le processus de management

Finalisation

Système d’information

Organisation

Animation

Contrôle

Source : Helfer, Kalika et Orsoni (2016 : 4)

Vous devez donc vous appuyer sur les compétences managériales générales
suivantes :
y La capacité à définir vos propres objectifs et à clarifier ceux des acteurs
impliqués dans ce projet.
y La capacité à organiser votre travail, à le planifier et à faire appel à temps
aux collaborations nécessaires. L’organisation d’un mémoire concerne à
la fois la gestion de l’information (fichiers de texte et de bibliographie) et
la gestion du temps (planning).
y La capacité à animer, c’est-à-dire en l’occurrence à faire adhérer les per-
sonnes impliquées dans votre projet (professeurs, acteurs de terrain,
etc.).
y La capacité à contrôler le processus de pilotage de votre projet, à vérifier
l’avancement et à vérifier que les objectifs fixés sont atteints ou en voie
de l’être.
y La capacité à collecter l’information, à l’organiser et à la restituer à bon
escient.

24
Les compétences pour réussir un mémoire 2

Les compétences générales liées


au mémoire
Vous devez aussi manifester toute une série de compétences générales pour
mener à bien votre projet.

La capacité à vous approprier des concepts


Vous devez être capable de mobiliser vos connaissances et de les appliquer.
En revanche, il ne vous est pas demandé de restituer des parties de cours
dans votre mémoire. Ce qui sera vérifié par les lecteurs et le jury, c’est cette
capacité d’appropriation d’outils, de grilles d’analyse et non leur récitation.
On attend généralement d’un mémoire de master qu’il soit l’application per-
sonnelle des connaissances acquises au cours du cycle d’études : il s’agit de
passer des concepts aux implications. La première condition requise pour
réaliser un bon mémoire est donc la connaissance des cours.
Sera vérifiée également1 la capacité de l’étudiant à créer des variantes des
outils et des grilles d’analyse qui soient bien adaptées à la situation, et un
certain « bon sens » dans l’utilisation de ces outils. Comme nous l’avons déjà
remarqué, les outils qui ont été vus en cours ne peuvent pas traiter de toutes
les situations de toutes les entreprises, et, en conséquence, parmi les quali-
tés que le jury recherche chez l’étudiant, il y a aussi la capacité à les utiliser de
façon réaliste et la capacité à trouver des outils adaptés, entre autres dans les
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

orientations bibliographiques données par les enseignants.

La capacité à intégrer différents enseignements


Les problèmes sont, par définition, transversaux et mobilisent des connais-
sances développées dans des enseignements distincts. Il vous appartient
d’aborder les problèmes posés dans leur globalité. Par exemple, en Sciences
de Gestion, l’intégration des aspects à la fois marketing, financier et humain,
dans une perspective internationale est généralement appréciée, car elle
dénote une aptitude au management global. Dans une perspective de

1. Nous remercions Pierre Romelaer pour cette suggestion.

25
Partie 1 Le pilotage du mémoire

recherche, il peut être demandé à l’étudiant de se focaliser spécifiquement


sur un aspect précis et de l’approfondir au maximum.

La capacité à apporter une contribution concrète


Les implications pratiques de votre travail peuvent être multiples. Il peut
s’agir aussi bien de résoudre un problème managérial, d’apporter une
réponse à un enjeu de société, de mener une étude à la demande d’une
entreprise ou de développer une innovation. En ce sens, vous devez appor-
ter la preuve que vous êtes capable de créer de la valeur par votre travail.

La capacité à piloter un projet dans sa globalité


Au cours de la réalisation de votre mémoire, vous pourrez parfois avoir l’im-
pression d’être livré à vous-même. Vous devrez alors faire preuve d’autono-
mie et d’initiative. En effet, ni vos professeurs et ni les acteurs de terrain que
vous pourrez solliciter ne seront à votre entière disposition.

La capacité à réaliser un travail personnel1


Le travail qui sera remis et soutenu est celui réalisé par vous et personne
d’autre. Cela n’interdit pas que des aides soient sollicitées pour des points
précis. Elles sont dans ce cas explicitement remerciées et mentionnées. En
revanche, la sous-traitance des mémoires est très sévèrement sanctionnée
par les jurys.

La capacité à utiliser Internet et les réseaux sociaux


Internet et les réseaux sociaux ont pris aujourd’hui une telle place dans
la collecte de données et les échanges d’informations, que leur maîtrise
devient un enjeu essentiel du succès du mémoire. En effet, les réseaux

1. Dans certaines institutions, le mémoire peut être préparé à plusieurs. La décision suppose
l’accord du professeur, mais aussi que les personnes se connaissent, partagent une aptitude à
travailler en groupe et témoignent d’un intérêt commun pour le sujet envisagé. Le mémoire
attendu dans ce cas est d’une ampleur plus importante et vous ne devez pas sous-estimer les
coûts de coordination (discussions et déplacements) indispensables à toutes les étapes du pro-
jet. Ces temps de coordination doivent être intégrés dans le planning.

26
Les compétences pour réussir un mémoire 2

sociaux (Viadeo, LinkedIn, Twitter, Facebook, etc.) sont aujourd’hui utilisés


par les étudiants pour :
y La recherche d’informations.
y La veille sur un thème particulier.
y La recherche de stage.
y Les démarches pour obtenir des réponses à un questionnaire.
y La recherche d’un expert pouvant valider une partie rédigée du mémoire.
y Le partage de données ou d’idées avec des amis de promotion.
y La mise en ligne du mémoire après sa soutenance pour assurer sa propre
promotion et sa recherche d’emploi.
Il s’agit donc d’une nouvelle compétence qu’il faut maîtriser ou acquérir.

Les compétences spécifiques


liées au mémoire
Nous avons vu que la réalisation du mémoire répond à des objectifs à la fois
professionnels, personnels et académiques. Il doit satisfaire aux exigences
du programme d’enseignement supérieur de type master dans lequel il se
situe.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Ce que les enseignants attendent de vous en tant que rédacteur du mémoire


peut se résumer comme suit.

La capacité à délimiter votre sujet


Ne prenez pas un sujet trop vaste, définissez soigneusement votre sujet
d’étude et demandez l’avis de votre enseignant. La première phase consiste
à « descendre dans l’entonnoir » et à passer d’un sujet vaste et trop large
pour être maîtrisé dans le temps imparti à un sujet plus réduit dont la fai-
sabilité est forte. Il existe une relation inverse entre la largeur d’un sujet de
mémoire et sa faisabilité.

27
Partie 1 Le pilotage du mémoire

La capacité à définir un objectif


Après avoir défini le sujet, soyez précis et rigoureux, et posez clairement la
grande question à résoudre. Pour les mémoires de recherche, définissez la
problématique de recherche.

La capacité à consolider vos connaissances


Vous devrez avant tout approfondir votre connaissance des cours afin d’être
capable d’utiliser les concepts qui vous ont été enseignés. Apprenez réguliè-
rement vos cours et consultez au fur et à mesure les manuels de référence.
Si vous n’agissiez pas ainsi, vous ne disposeriez pas des outils nécessaires
pour appréhender la réalité, au moment de réaliser votre mémoire, et vous
risqueriez de vous sentir submergé et découragé.

La capacité à explorer la littérature pour approfondir


ces connaissances
Au-delà des contenus dispensés dans le cadre de votre formation, il est néces-
saire d’explorer la littérature scientifique et managériale afin de vous situer
à la pointe des connaissances actuelles sur votre sujet. Constituez-vous une
documentation liée à votre sujet et comprenez que les recherches bibliogra-
phiques peuvent être sans fin.
Il faut distinguer plusieurs types de ressources bibliographiques :
y Les revues académiques et actes de conférences.
y Les revues professionnelles.
y Les ouvrages de recherche.
y Les ouvrages professionnels.
y Les thèses et les mémoires disponibles en ligne.
y Les sites Internet.
Selon le type de mémoire que vous préparez (à finalité recherche ou profes-
sionnelle) et selon le chapitre du mémoire que vous considérez1 vous allez
privilégier une catégorie de sources plutôt qu’une autre.
1. Nous verrons ainsi que la littérature académique constitue la principale “matière première”
théorique utilisée dans la revue de littérature.

28
Les compétences pour réussir un mémoire 2

Dès le début de vos recherches bibliographiques, vous devez utiliser un


logiciel de gestion de références bibliographiques (Zotero, EndNote, Men-
deley, Refworks ou Papers) qui facilitera la réalisation finale de vote biblio-
graphie. Faites des recherches sur Internet en choisissant des mots clés :
plusieurs mots clés pertinents permettent de trouver une documentation
plus restreinte mais plus précise. Ouvrez un dossier « Documentation »
et téléchargez ce qui vous intéresse dans des fichiers. En bibliothèque,
recherchez les articles et les livres qui ont été écrits sur le sujet. Organi-
sez vos fichiers de façon thématique et par auteurs. Faites des copies des
extraits qui vous intéressent et classez-les dans des dossiers par thèmes.
Ne vous noyez pas dans la documentation et ne perdez pas de vue votre
sujet. Attention, lorsque vous collectez de l’information, vérifiez bien la
crédibilité du site que vous utilisez et notez immédiatement la source
avec précision pour éviter la perte de temps liée à la réalisation finale de
la bibliographie1.
La collecte d’information passe bien sûr par les moteurs de recherche, les
recherches en bibliothèque, mais aussi par l’utilisation des réseaux sociaux.
Ainsi, de nouveaux métiers (curator : appliqué au Web, il s’agit d’un veilleur
qui filtre l’information, la met en valeur et la redistribue à sa communauté)
et de nouveaux outils (de curation) apparaissent sur le Web pour synthétiser
les articles ou informations sur un thème donné et les rediffuser. Ces outils
sont particulièrement utiles et efficaces. Ils complètent avec avantage les
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

systèmes d’alertes proposés gratuitement par Google.


Par exemple, le site Scoop.it permet de sélectionner les articles cités sur les
réseaux sociaux sur un thème donné et l’on peut les personnaliser avant dif-
fusion.
Les sites Paper.li ou Tweetedtimes.com permettent de sélectionner les
thèmes et personnes qui vous intéressent sur Twitter et Facebook et d’en
faire un journal, là aussi personnalisé, que vous pouvez diffuser.

1. Il est conseillé d’avoir un fichier consacré à la « Webographie » des sources Internet et de copier
l’URL des sites consultés dans ce fichier.

29
Partie 1 Le pilotage du mémoire

La capacité à organiser votre travail


Faites un calendrier par semaines, puis par jours lorsque vous arrivez à la fin
du travail. Commencez très tôt à systématiquement tout sauvegarder dans
votre dossier « mémoire » sur votre ordinateur.
Il vous faut distinguer le plan de travail, le planning que vous vous fixez
pour le réaliser et le plan du mémoire lui-même. Le plan de travail précise
les étapes que vous allez suivre pour mener à bien le projet professionnel. Il
précise le processus de gestion du « projet mémoire ».
La maîtrise du temps est l’un des aspects fondamentaux de la gestion de
tout projet de mémoire. Vous devez donc :
y Faire la liste aussi précise que possible des étapes à suivre pour mener à
bien le projet.
y Évaluer le temps prévisionnel à affecter à chacune des étapes.
y Prévoir des « périodes de sécurité » permettant de respecter la date
limite de dépôt du mémoire.
y Établir un rétroplanning, vérifiant que l’ensemble des étapes prévues
correspond bien au délai imparti.
y Actualiser périodiquement le planning.
Ce planning peut être représenté sous différentes formes et notamment sous
la forme d’un tableau (voir l’exemple suivant) ou par le biais d’un diagramme
de Gantt. Bien évidemment dans la pratique, le déroulement du travail n’est
pas linéaire et l’on observe des retours en arrière qui sont tout à fait normaux.

Tableau 2.1 – Planning de suivi du mémoire

Étapes Prévu Réalisé


Date Date Date Date
début fin début fin
Définition du sujet
Recherche documentaire, collecte
de l’information
Temps de lecture des documents collectés

30
Les compétences pour réussir un mémoire 2

Définition des objectifs du travail,


de la problématique ou des questions de
recherche
Définition du plan du mémoire

Validation par le(s) tuteur(s)


Collecte des données, enquêtes de ter-
rain
Traitement des données collectées
Interprétation des résultats

Rédaction
– Chapitre 1
– Chapitre 2
etc.
– Conclusion
– Introduction
– Résumé managérial
– Bibliographie
– Annexes
– Table des matières
etc.
Vérification et mise à jour de la
documentation collectée
Relecture par vous-même
Relecture et vérification de la forme
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(par un tiers éventuellement)


Validation par le(s) tuteur(s)
Impression du document
Vérification de chaque exemplaire
Envoi ou dépôt des exemplaires
du mémoire
Préparation de la soutenance orale

31
Partie 1 Le pilotage du mémoire

La capacité à communiquer par écrit


Ce travail sera pour vous l’occasion de manifester et de perfectionner votre
capacité à communiquer par écrit.
Votre mémoire est un travail écrit destiné à être lu par les membres du jury
qui le jugeront. Bien que de manière indirecte, c’est avant tout à eux qu’il
s’adresse.
Pour parvenir à vos fins, il vous faudra aussi entrer en contact avec plusieurs
interlocuteurs (professeurs et acteurs de terrain) par le biais de courriers
électroniques ou de lettres.
Il se peut que vous ayez aussi à élaborer un questionnaire d’enquête, ce qui
constitue une autre forme de communication écrite.

La capacité à communiquer par oral


Il ne faudra pas négliger cette aptitude, car vous aurez besoin d’entrer en
contact avec divers interlocuteurs pour collecter vos informations. On ne
s’adresse pas de la même façon à un camarade de promotion, à un profes-
seur ou à un responsable de service.
Enfin la soutenance est un moment important qu’il est conseillé de préparer
pour ne pas être pris au dépourvu par les critiques et objections. Vous devez
être en mesure d’argumenter et de défendre votre travail.

La capacité à gérer les relations avec différents acteurs


Soulignons l’importance des relations entre vous, étudiant, et les profes-
seurs et membres des organisations (entreprises, administrations) impliqués
dans le suivi de votre travail.
La gestion des relations s’étale sur toutes les phases du pilotage du mémoire :
y Recherche de stage ou de thème de mémoire.
y Recherche de contacts avec des professionnels experts d’un thème.
y Collecte d’information par voie d’enquête.
y Validation du texte du mémoire.

32
3
Le choix du sujet

L e choix du sujet de votre mémoire est une étape essentielle dans la


réalisation de votre projet. Pour vous aider à faire ce choix de façon
consciente, nous soulignons dans un premier temps les critères qui nous
semblent devoir être intégrés prioritairement à votre réflexion et, dans un
deuxième temps, nous vous présentons une grille d’aide à la décision.

Les critères de choix du sujet du mémoire


Les critères sont très variables selon les programmes et les étudiants, mais
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on peut cependant vous conseiller de choisir un sujet qui possède les carac-
téristiques suivantes.

L’intérêt personnel
La réalisation du mémoire est un exercice qui se prolongera durant plusieurs
mois. Pour un travail de cette importance, il est recommandé de choisir un
sujet pour lequel vous ressentez un intérêt personnel et que vous aurez plai-
sir à traiter. Il faut exclure d’emblée le sujet pour lequel vous ressentez une
aversion ou même de l’indifférence, ce qui accroîtrait considérablement la
difficulté du travail.

33
Partie 1 Le pilotage du mémoire

Au-delà de l’intérêt intrinsèque que vous portez au sujet, il nous semble


pertinent de choisir un sujet utile dans une perspective professionnelle. En
effet, la réalisation de votre mémoire contribuera à votre formation, vous
aidera à parfaire vos connaissances et vous donnera une certaine assurance
dans le domaine que vous aurez approfondi. Vous développerez une auto-
nomie, des capacités relationnelles et pourrez même profiter de cette occa-
sion pour enrichir votre réseau lors de la phase de terrain.
Si vous êtes étudiant en formation initiale, essayez donc de choisir un sujet
cohérent par rapport au stage que vous souhaitez réaliser (l’entreprise qui
vous accueillera pourra peut-être constituer un bon terrain de recherche)
ou au premier emploi que vous souhaitez obtenir. Si vous êtes déjà dans
la vie active, pensez à la valorisation ultérieure de votre travail en termes
de développement d’une expertise clé, d’obtention d’une promotion ou de
réorientation.

L’intérêt pour votre formation et vos professeurs


Pour réaliser votre mémoire vous devez avoir assimilé les enseignements
dispensés au cours de vos études.
À la lecture de votre mémoire, il devra être manifeste que vous dominez les
connaissances qui vous ont été enseignées et que vous avez été capable de
les mettre en application à l’occasion de cet exercice. C’est notamment sur ce
critère essentiel que vos enseignants évalueront votre travail.
En outre, un sujet ne doit pas être choisi sans concertation avec l’enseignant
ou, pire, contre son avis. Il est clair qu’il doit aussi l’intéresser si vous espérez
obtenir son concours pendant les longues semaines de travail que vous allez
vivre.
Pour régler ces questions, certaines institutions établissent des listes de
sujets de mémoire proposés aux étudiants.

L’intérêt théorique
Plutôt que de choisir un sujet renvoyant à une thématique « à la mode »,
nous vous conseillons tout d’abord de choisir un sujet qui fasse écho à l’état

34
Le choix du sujet 3

actuel des connaissances produites par la recherche académique et qui vous


permette de mobiliser des concepts et des théories. Méfiez-vous des sujets
qui ne font pas intervenir de concepts tels que « les défis actuels de l’indus-
trie automobile ». Les étudiants qui s’engagent dans ces voies ont souvent
beaucoup de mal à donner un ancrage théorique à leur mémoire et à ali-
menter leur revue de la littérature.
L’intérêt théorique de votre sujet est donc un critère de première impor-
tance (Saunders, Lewis et Thornhill, 2015). Commencez par vous demander
si le sujet que vous envisagez de traiter correspond aux centres d’intérêts
exprimés par certains chercheurs appartenant à votre champ disciplinaire.
Essayez de repérer les auteurs et les travaux qui peuvent constituer le point
de départ de votre mémoire (Huff, 1999). Au besoin, n’hésitez pas à passer
en revue les résumés des articles publiés récemment dans les principales
revues scientifiques de votre discipline.
Le risque est cependant de choisir un sujet déjà largement traité. Un bon
moyen de résoudre cette contradiction est de trouver un angle d’attaque
original à l’intérieur d’une thématique déjà explorée. Même si votre travail
n’est pas totalement innovant, efforcez-vous de faire un travail personnel.
La réalisation du mémoire sera de toute façon formatrice. Dans certains cas,
le sujet n’est pas original. Ce qui est alors attendu de l’étudiant, c’est qu’il
sache traiter le sujet de façon professionnelle, en appliquant les méthodes
étudiées en cours de façon suffisamment complète, avec assez de compé-
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

tences et en faisant un travail adapté au terrain.

L’intérêt managérial
Dans une perspective professionnelle, il est judicieux de choisir un sujet
répondant aux attentes du secteur professionnel vers lequel vous vous
orientez ou aux attentes de l’entreprise ou de l’organisme où vous effectuez
un stage ou une investigation. Cette dimension est particulièrement impor-
tante dans les travaux en Sciences de Gestion et en Économie mais peut
aussi être intégrée dans d’autres disciplines (ex : Sciences Politiques, Affaires
Internationales, etc.).

35
Partie 1 Le pilotage du mémoire

L’intérêt pour la société


Une autre façon d’envisager la pertinence d’un sujet de mémoire consiste
à s’intéresser aux enjeux qu’il soulève pour la société et pour le monde
contemporain. Des sujets tels que le marketing en direction des enfants, les
pratiques de RSE des multinationales, l’impact des relations internationales
sur les évolutions des cours du pétrole, les trajectoires professionnelles des
étudiants, les questions de genre chez les migrants ont un intérêt évident
pour la société mais cet aspect peut être pris en considération pour quasi-
ment n’importe quel projet de mémoire.

La faisabilité
Vous devez enfin vous interroger sur la faisabilité de votre sujet de mémoire.
Cette dernière s’évalue sur plusieurs plans :
y Sur le plan temporel, le sujet doit pouvoir être traité dans la durée
prévue. Ne vous mettez pas dans une situation impossible ! Il est indis-
pensable que la période que vous pourrez consacrer à votre mémoire
suffise pour réaliser le travail projeté. Ce facteur est très important. En
cas de doute, voyez très rapidement votre enseignant qui sera peut-être
conduit à limiter ou à changer votre sujet. Il ne faut jamais oublier que la
première qualité d’un mémoire est d’être finalisé !
y Sur le plan conceptuel, la faisabilité conceptuelle doit être vérifiée
avec l’enseignant responsable. Vous devez ainsi vous interroger sur l’état
actuel de vos connaissances et de vos compétences. En effet, l’un des
enjeux du mémoire est d’approfondir vos connaissances… ce qui sup-
pose que vous ayez déjà quelques connaissances sur votre sujet avant de
vous lancer. Évitez par exemple de vous lancer sur un sujet en macroéco-
nomie si vous n’avez aucune connaissance préalable dans ce domaine.
Par ailleurs, tous les sujets de mémoire ne sont pas d’une complexité
équivalente. Certains sujets vont ainsi nécessiter une immersion dans
une littérature volumineuse et peu structurée alors que d’autres seront
mieux balisés. L’aide d’un enseignant peut être très utile pour bien cir-
conscrire le sujet.

36
Le choix du sujet 3

y Sur le plan de la collecte des données, assurez-vous que rien ne


s’oppose à ce que vous puissiez collecter les données qui vous seront
nécessaires : confidentialité, disponibilité des interlocuteurs et éven-
tualité de contentieux entre l’entreprise et votre établissement (dû par
exemple au mauvais souvenir qu’aurait laissé un stagiaire d’une promo-
tion antérieure). Réfléchissez au « comment faire ? » : quels seront vos
interlocuteurs ? Comment obtiendrez-vous vos données ? À qui vous
adresserez-vous et de quelle manière (téléphone, courrier électronique,
entretiens en face à face, etc.) ? Si vous avez déjà des contacts avec des
personnes travaillant dans l’agroalimentaire, il n’est peut-être pas avisé
de vouloir à tout prix faire votre mémoire sur un sujet ayant trait au sec-
teur automobile où vous ne connaissez personne. Si vous êtes originaire
de Bretagne, du Québec ou bien de Tunisie par exemple, il est peut-être
pertinent de privilégier la collecte des données dans cette zone géo-
graphique plutôt que de choisir un terrain d’investigation totalement
inconnu.
y Sur le plan technique, certains sujets présentent une forte technicité et
nécessitent une maîtrise approfondie de techniques d’analyse très spéci-
fiques. Ainsi, un étudiant qui choisirait de se lancer dans un sujet tel que
« l’influence du taux de change sur les prix des matières premières » et
qui n’aurait aucune compétence particulière en économétrie s’expose-
rait à de très grandes difficultés.
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y Sur le plan matériel, soyez conscient des frais que peuvent entraîner
certains projets de mémoire. Il est recommandé de prévoir le budget
nécessaire. Vous ne devez pas être obligé de faire des dépenses inconsi-
dérées pour traiter le sujet : ne sous-estimez pas les frais de déplacement
et d’acquisition de logiciels notamment.
y Sur le plan de la diffusion des données, si vous collectez vos données
avec le concours d’une entreprise ou d’une organisation, assurez-vous
que cette dernière ne s’opposera pas à ce que figurent dans votre
mémoire certains renseignements essentiels à votre travail alors qu’ils
seraient jugés comme confidentiels.

37
Partie 1 Le pilotage du mémoire

En résumé, il convient de choisir un sujet pour lequel vous disposez réel-


lement des ressources et des compétences requises qui permettront de le
mener à bien.

Grille d’aide au choix d’un sujet


L’étudiant qui hésite entre plusieurs sujets peut construire la grille d’aide à la
décision suivante (tableau 3.1), l’évaluation se faisant soit de manière quanti-
tative (de 1 = très faible à 10 = très forte) ou qualitative, à l’aide de commen-
taires circonstanciés, ou les deux. Vous notez à l’intérieur de ce tableau les
évaluations et/ou les commentaires.

Tableau 3.1 – Grille d’aide au choix d’un sujet de mémoire

Évaluation Évaluation Évaluation


Critères
sujet n° 1 sujet n° 2 sujet n° 3
Intérêt personnel
Intérêt intrinsèque, utilité pour
mon projet professionnel, etc.
Intérêt pour ma formation
et mes professeurs
Cohérence par rapport à la
formation suivie et aux centres
d’intérêt du professeur enca-
drant, etc.
Intérêt théorique
Existence d’une littérature scien-
tifique ou managériale sur le
sujet, originalité, etc.
Intérêt managérial ou pour la
société
Utilité potentielle des résultats
pour une ou plusieurs organi-
sations, cohérence par rapport
à des problèmes managériaux,
lien avec des grands enjeux de
société, etc.

38
Le choix du sujet 3

Faisabilité
Faisabilité en termes de temps,
cohérence par rapport à vos
connaissances et compétences
actuelles, facilité d’accès au ter-
rain et de collecte des données,
coûts, aspects liés à la faisabilité
des données, etc.
Synthèse de l’évaluation

En résumé, vous devez bien vérifier la faisabilité du sujet et vous assurer que
le choix du sujet de mémoire intègre les dimensions suivantes :
y Intérêt personnel.
y Intérêt pour votre formation et vos professeurs.
y Intérêt théorique.
y Intérêt managérial.
y Intérêt pour la société.

Figure 3.1 – Intérêt et faisabilité du sujet

Intérêt
théorique
Intérêt pour Intérêt
votre formation et vos managérial
professeurs

Intérêt du sujet
Intérêt Intérêt pour
personnel la société

Faisabilité

Choix du sujet

39
4
Les relations avec les
acteurs du mémoire

P iloter un mémoire, c’est aussi gérer un ensemble de relations avec dif-


férents acteurs. Les deux principaux groupes d’acteurs impliqués dans
le projet sont, d’une part, vos enseignants (et en particulier le professeur
chargé d’encadrer votre mémoire) et, d’autre part, les acteurs du terrain et
du monde de l’entreprise.

Gérer les relations avec les professeurs


Le premier contact avec les enseignants consiste en général à trouver un
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enseignant qui accepte de vous diriger dans votre mémoire de master, à


moins que celui-ci ne soit désigné par l’administration de votre établisse-
ment. Vous devrez ensuite entretenir des relations continues avec ce pro-
fesseur qui sera souvent partie prenante dans l’évaluation de votre travail.

Trouver un professeur pour encadrer votre mémoire


Dans le cas le plus fréquent, il convient de convaincre un enseignant de l’in-
térêt de votre sujet et de vos qualités. On ne peut que vous conseiller de
préparer avec soins vos envois de courriels1 (et courriers) et d’éviter :

1. E-mail et courriel sont utilisés indifféremment dans le texte de cet ouvrage.

41
Partie 1 Le pilotage du mémoire

y Les e-mails circulaires où figurent plusieurs noms d’enseignants desti-


nataires.
y Les e-mails ou démarches ne tenant pas compte des sujets qu’enseignent
les professeurs ou sur lesquels ils travaillent ; la consultation préalable
des sites Web des destinataires évite les erreurs et les non-réponses.
y Les courriers personnalisés adressés au mauvais destinataire.
En revanche, il vous est conseillé de joindre :
y Un exposé clair et synthétique de votre projet accompagné d’un plan-
ning de réalisation et d’une liste préliminaire de références bibliogra-
phiques.
y Un curriculum vitae.
Du point de vue d’un encadrant potentiel, un courriel professionnel, clair et
synthétique est déjà un premier gage de garantie de votre implication dans
le travail à venir.

Comprendre le rôle de votre encadrant


La qualité et la continuité de votre relation avec le professeur encadrant
votre travail constituent des facteurs clés de succès dans la réalisation du
mémoire. Le mémoire donne lieu à une relation nouvelle avec les ensei-
gnants. Alors que la plupart des cours « classiques » reposent sur une logique
de « face-à-face » pédagogique où le professeur dispense des connaissances
aux étudiants, le mémoire s’appuie sur une logique de « côte à côte » péda-
gogique. Le tuteur est avant tout une personne-ressource dont le rôle est de
vous accompagner.
Mais attention, vos enseignants sont des personnes à disponibilité limitée.
Ils dirigent probablement de nombreux mémoires et ont de nombreux étu-
diants à suivre. L’autonomie est donc l’une des qualités dont vous devez faire
preuve en réalisant votre mémoire : avant d’entrer en contact avec un ensei-
gnant pour lui demander de l’aide, faites votre possible pour résoudre votre
problème par vous-même. Ne perdez jamais de vue que le temps de votre
enseignant est une ressource rare dont vous ne pouvez disposer librement.

42
Les relations avec les acteurs du mémoire 4

Quand vous rencontrez un problème, voici une bonne formule dont vous
aurez aussi à user dans votre vie professionnelle : analysez-le et essayez d’en
identifier les différentes solutions possibles. Si vous n’arrivez pas à trancher,
alors, seulement, sollicitez votre enseignant, en lui montrant que vous avez
envisagé différentes solutions et que vous les soumettez à son arbitrage.
D’une part, cette démarche d’analyse/synthèse sera enrichissante pour
vous, d’autre part, vous pourrez ainsi prendre à votre compte et assimiler la
solution choisie (car vous l’aurez vous-même envisagée). De plus, pour votre
encadrant, vous aurez fait la démonstration de votre capacité de réflexion.
Évitez de trop solliciter l’assistance de votre enseignant pour qu’il vous
indique des références bibliographiques : cette recherche de documents fait
partie de votre travail et il est d’ailleurs impossible pour un tuteur d’avoir une
connaissance globale de l’ensemble de la production scientifique. Même s’il
pourra vous diriger vers certains auteurs, votre tuteur n’est pas une biblio-
thèque ambulante. La recherche documentaire fait donc partie intégrante
du travail que vous devez réaliser dans le cadre du mémoire.
Ne vous découragez pas : un document en appelle un autre et les auteurs
se citent entre eux. Consultez aussi la bibliographie d’un ouvrage général
dans le domaine. Pensez à Internet, aux moteurs de recherche et aux fichiers
thématiques des bibliothèques.
Même s’il fait preuve d’une exigence bienveillante à votre égard, votre enca-
drant n’est pas non plus votre nouveau meilleur ami. Restez donc profes-
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

sionnel dans vos échanges. Évitez de tutoyer votre enseignant ou encore


de l’appeler par son prénom. Ne multipliez pas non plus les appels télé-
phoniques, en particulier sur son téléphone portable, et évitez les appels
en dehors des horaires habituels de travail (sauf si vous y avez été invité).
Les demandes d’amitié sur Facebook sont également à proscrire. L’usage de
services de messagerie telle que WhatsApp est à limiter ; préférez l’e-mail,
plus professionnel.
Il convient par ailleurs, à ce stade, de préciser certaines tâches qui n’in-
combent pas à votre encadrant :
y Répondre à vos e-mails dans un délai de moins de 24 heures.

43
Partie 1 Le pilotage du mémoire

y Vous fournir une liste complète de références bibliographiques perti-


nentes.
y Faire les choix à votre place.
y Lire et corriger vos fiches de lecture.
y Vous solliciter pour savoir si vous avancez.
y Vous fournir les données pour trouver les répondants pour votre étude
empirique.
y Décrocher un stage à votre place pour vous permettre d’accéder à un
terrain.
y Relire votre mémoire pour corriger les fautes.
y Précorriger votre mémoire pour vous garantir d’avoir la moyenne.

Échanger avec le professeur encadrant votre mémoire


En revanche, il est important d’avoir un contact avec votre enseignant aux
étapes suivantes :
y Lors du choix du sujet.
y Pour définir le plan de travail.
y Pour définir le plan final de votre mémoire.
y En cas de difficulté particulière.
Ce contact peut être effectué soit par e-mail, soit en face à face. Pour trai-
ter de problèmes complexes, préférez les rencontres en présentiel et pour
régler des points mineurs, le courrier électronique sera le plus adapté. Atten-
tion, ne négligez pas la valeur ajoutée d’un dialogue oral avec l’encadrant,
qui pourrait faire émerger de nouvelles idées intéressantes pour la poursuite
de votre travail.
Dans le cadre des e-mails, il faut fournir à l’encadrant l’ensemble des points
nécessaires afin qu’il puisse répondre à votre ou vos questions. Dès lors, il
convient :

44
Les relations avec les acteurs du mémoire 4

y D’exposer l’état d’avancement relatif au mémoire (voir Annexe III).


y D’expliciter le problème rencontré et les voies de solutions auxquelles
vous avez pensé.
y Éventuellement de fournir en pièce jointe quelques pages du mémoire
liées au problème à traiter.
Dans le cadre des rendez-vous en face-à-face, envoyez toujours un docu-
ment synthétique présentant les éléments que vous souhaitez discuter en
amont du rendez-vous. Ce document devra comprendre :
y Les points déjà actés dans le déroulé du mémoire.
y Les thèmes de discussion à traiter lors du rendez-vous.
y Les éléments permettant à l’encadrant d’apporter une opinion (extraits
du mémoire, solutions envisagées avec leurs avantages et inconvé-
nients, etc.).
Un rendez-vous sans support préalable n’est pas envisageable une fois le
sujet conjointement décidé. D’expérience, les rendez-vous sans document
préparatoire sont moins productifs, plus longs, et débouchent sur des idées
assez génériques moins directement exploitables pour l’étudiant. Certains
encadrants se réservent par ailleurs le droit d’annuler un rendez-vous si un
document préalable n’a pas été fourni.
Il est également utile de produire et d’envoyer au tuteur après chaque entre-
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

vue un compte rendu qui permette de synthétiser les décisions prises. Cela
vous permettra aussi de vous assurer que vous avez bien compris la teneur
des échanges et au tuteur de vérifier que vous avez bien compris ses propos.
Le compte rendu permet parfois de reprendre certains points qui n’avaient
pas été clairs durant l’entrevue. Il a aussi le grand avantage à laisser une trace
écrite commune à l’étudiant et au tuteur. Chacun pourra en effet s’y référer
par la suite en cas de problème.

45
Partie 1 Le pilotage du mémoire

Gérer les relations avec les professionnels


La gestion d’un projet de mémoire implique aussi généralement d’établir
des relations plus ou moins fortes avec des professionnels, qu’ils soient vos
collègues dans le cas de mémoires centrés sur une activité de stage, ou des
personnes avec lesquelles vous n’avez pas de relation en dehors du projet
de mémoire.
Informez-vous sur l’organigramme hiérarchique afin de ne pas commettre
d’impairs. Il faut vous efforcer d’identifier la personne qui détient l’informa-
tion dont vous avez besoin. Assurez-vous que vous avez la permission du
responsable pour ne pas mettre en difficulté quelqu’un par rapport à sa hié-
rarchie. Une maladresse pourrait vous valoir l’hostilité des deux personnes
et vous compliquerait la tâche. Les trois questions à vous poser systémati-
quement sont donc :
y Qui peut me fournir l’information ?
y À qui dois-je demander l’autorisation ?
y Quand et comment puis-je obtenir l’information (entretien en présentiel,
entretien téléphonique, e-mail ou réseau social numérique) ?
Vous définirez la (ou les) méthode(s) que vous jugerez la plus efficace (ou les
plus efficaces) mais il vous faudra tenir compte des us et coutumes de l’en-
treprise, des préférences individuelles de vos interlocuteurs, et parfois du
besoin de vous démarquer. Vous pourrez communiquer par courriel avec
certaines personnes qui ont l’habitude d’utiliser l’e-mail. En revanche, avec
d’autres personnes, il vous faudra prendre un rendez-vous pour un entre-
tien téléphonique ou en face-à-face. Enfin, une lettre manuscrite pourra
attirer l’attention là où le flot d’e-mails pourrait noyer votre demande. La
sélection du moyen de communication le mieux adapté à chaque interlo-
cuteur est une application de l’intelligence sociale qu’un étudiant se doit
de développer. Par exemple, tout comme pour votre encadrant, évitez d’ap-
peler sur son téléphone portable, le week-end, un membre de l’entreprise
sans y avoir été explicitement invité.

46
Les relations avec les acteurs du mémoire 4

La demande d’entrevue
Nous rencontrons souvent des étudiants qui nous affirment que les profes-
sionnels contactés ne répondent pas à leur demande d’entrevue. Cela s’ex-
plique par deux raisons : soit le ciblage est mauvais, et la personne n’est pas
le bon interlocuteur – elle ne prendra alors souvent même pas le temps de
répondre à un e-mail considéré comme du spam dans les dizaines ou cen-
taines d’autres e-mails à traiter – soit l’e-mail de contact est mal rédigé. Si
vous pouvez vous tromper sur le ciblage (il est parfois difficile d’identifier
clairement le bon interlocuteur), il est en revanche très regrettable de man-
quer une opportunité d’entrevue en raison d’un e-mail pauvrement rédigé.
Votre statut d’étudiant vous permettra d’ouvrir de nombreuses portes. En
effet, les acteurs de terrain apprecient généralement les entrevues avec
les étudiants (à l’exception des entreprises en vogue dont les membres
reçoivent de très nombreuses demandes). Il convient alors de rédiger un
e-mail extrêmement clair qui :
y Introduit votre statut (nom de l’institution, diplôme préparé).
y Mentionne le contexte de la demande d’entrevue (le mémoire).
y Précise le contenu de votre étude.
y Explique pourquoi la personne ciblée est pertinente pour votre étude.
y Expose éventuellement l’intérêt de sa participation (proposez-vous une
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

contrepartie comme une présentation des résultats, un résumé de l’ana-


lyse, etc.).
y Montre que vous vous rendrez disponible selon les contraintes de l’in-
terlocuteur.

47
Partie 1 Le pilotage du mémoire

Exemple d’e-mail n’ayant pas reçu de réponse


Monsieur,

Je suis Angèle Lusse et suis en master 1 de management. Dans le cadre


de mon mémoire je m’intéresse à l’appellation bordelaise et à son
développement. Ainsi je souhaite vous rencontrer afin de pouvoir vous poser
plusieurs questions en tant que président d’appellation. L’entretien peut se
faire en direct ou par téléphone, selon vos disponibilités et préférences.

Bien à vous.

Angèle Lusse

Modification de l’e-mail (ayant obtenu une réponse)


Monsieur,

Je suis actuellement étudiante en master en management. Dans le cadre


de mon mémoire je m’intéresse à la façon dont les producteurs et les
appellations bordelaises se développent. Pour ce faire, je vais rencontrer
des producteurs, des représentants des appellations, ainsi que du CIVB.
Aussi, votre position de président d’appellation m’amène à vous solliciter
pour un entretien afin que je puisse recueillir votre point de vue sur le rôle
des appellations dans le développement des productions bordelaises. En
contrepartie de votre participation, je vous ferai parvenir un résumé de
mon mémoire afin que vous puissiez bénéficier des résultats des analyses
que je ferai lors de cette étude.
J’espère vous rencontrer bientôt pour pouvoir échanger avec vous sur ce
sujet.

Bien à vous.

Angèle Lusse
Étudiante, Université libre de Paris

48
Les relations avec les acteurs du mémoire 4

Les rencontres avec les professionnels


Lors de vos rencontres avec des acteurs de terrain, veillez à avoir un com-
portement professionnel. Vous pourrez ainsi profiter de cette occasion pour
vous constituer un réseau.
Gardez également en mémoire que vous représentez l’institution où vous
effectuez vos études. C’est l’image de votre école ou université, ainsi que les
futures opportunités pour d’autres étudiants issus de votre institution qui
sont en jeu !
Ces quelques règles de base vous permettront d’adopter un comportement
adéquat :
y Arrivez à l’heure. Dans les grandes entreprises, il est de coutume de
devoir passer par l’accueil et de déposer une pièce d’identité pour entrer
dans les bureaux. N’oubliez pas d’arriver quelques minutes en avance de
façon à avoir le temps d’effectuer ces formalités. N’arrivez pas non plus
un quart d’heure en avance, votre interlocuteur a prévu votre entrevue
à une heure précise et a probablement d’autres rendez-vous inscrits à
son agenda.
y Adaptez votre tenue vestimentaire. Dans les grandes entreprises, la
tenue est souvent assez formelle. Dans les start-up, elle est plus décon-
tractée. Ne venez pas en jean/baskets au siège d’une grande entreprise,
mais ne venez pas non plus en costume/chemise ou tailleur pour ren-
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

contrer de jeunes entrepreneurs.


y Adaptez votre discours. Tout comme pour la tenue, le discours doit être
adapté à l’environnement plus ou moins formel. N’essayez pas d’impres-
sionner votre interlocuteur en utilisant un jargon académique incompré-
hensible pour les praticiens.
y Saluez votre interlocuteur par une poignée de main. Dans le monde
professionnel, il est d’usage de saluer avec une poignée de main. Prépa-
rez-vous-y : ne tendez pas la joue pour embrasser votre interlocuteur,
mais ne fuyez pas lorsqu’il vous tend la main. En France, une poignée
de main se veut ferme (mais sans générer de douleur !) et courte (dans

49
Partie 1 Le pilotage du mémoire

d’autres pays, la poignée de main peut en revanche se prolonger plu-


sieurs dizaines de secondes, voire au-delà de la minute, le temps des pre-
miers échanges).
y Ne négligez pas le « small talk ». Même si vous venez avec un objectif
en tête (faire un entretien, recueillir des données, etc.) n’allez pas droit
au but, sauf si votre interlocuteur vous y invite. Montrez à votre interlo-
cuteur que vous vous intéressez à son entreprise et à son activité. Posez-
lui des questions sur l’activité actuelle de l’entreprise (ce qui suppose de
vous être informé au préalable), ou encore sur l’actualité économique,
etc. L’idée est de manifester votre intérêt et votre empathie.
y Remerciez votre interlocuteur. Une fois la rencontre terminée, il
convient de remercier votre interlocuteur du temps qu’il a pris pour
vous recevoir. Si vous vous êtes engagé à lui fournir une prestation ou
un document en échange de l’entrevue, rappelez-lui que vous allez
reprendre contact avec lui par la suite.
Les préconisations spécifiques pour la conduite de l’entretien pour la col-
lecte de données sont décrites dans le Chapitre 7.

L’e-mail de remerciement
Après l’entrevue, il est d’usage qu’un étudiant remercie par le biais d’un
e-mail la personne qui lui a accordé l’entrevue. Cet e-mail est aussi l’occa-
sion de :
y Rappeler vos coordonnées (dans l’éventualité où votre interlocuteur sou-
haiterait vous recontacter).
y Réaffirmer les engagements éventuels que vous avez pris envers lui.
y Préparer d’éventuelles futures rencontres que vous avez prévues le cas
échéant (n’hésitez alors pas à joindre à votre e-mail un rendez-vous par
calendrier électronique afin que les créneaux soient insérés automati-
quement dans l’agenda de votre interlocuteur).

50
Les relations avec les acteurs du mémoire 4

Le « service après-vente »
Afin de convaincre les interlocuteurs de vous accorder une entrevue, il est
fréquent de s’engager à envoyer une synthèse des résultats de l’analyse.
Cette synthèse pourra éclairer l’interlocuteur sur l’enjeu soulevé par votre
mémoire. Il est aussi possible de fournir simplement le mémoire, même
s’il ne faut pas forcément vous attendre à ce que vos interlocuteurs vous
fassent des retours détaillés. Enfin, il est également envisageable de faire
une présentation orale des résultats. Cette opportunité est souvent créée à
l’initiative de l’interlocuteur qui aura trouvé vos analyses particulièrement
intéressantes.
Encore une fois, c’est non seulement votre image qui est en jeu mais aussi
celle de votre institution et des étudiants de celle-ci. Veillez à respecter vos
engagements, à produire un document de qualité professionnelle et à réali-
ser une présentation de bonne facture. Les conseils que vous trouverez dans
cet ouvrage concernant la rédaction du mémoire et la tenue de la soute-
nance sont applicables au rendu que vous proposerez aux professionnels
que vous aurez rencontrés pour la réalisation de votre mémoire.
Par ailleurs, n’hésitez pas à tenir informés vos interlocuteurs de la bonne
fin de votre mémoire. Cela vous permettra de garder le contact, éventuel-
lement de solidifier ces relations, mais aussi de solliciter vos interlocuteurs
lorsque vous en aurez besoin.

51
Partie 2

Le contenu du mémoire

C omme nous avons eu l’occasion de le préciser plus tôt, les exigences


liées au mémoire sont susceptibles de varier en fonction de sa
nature (mémoire de recherche appliquée, thèse professionnelle, projet
d’intégration de MBA, mémoire de création d’entreprise, etc.) des insti-
tutions et des disciplines. Il est donc primordial de vous renseigner sur la
nature et le niveau des exigences propres à votre situation.

Les chapitres de cette deuxième partie concerneront en particulier


les étudiants devant réaliser un travail d’introduction à la recherche
académique. Cette partie abordera donc les enjeux liés au contenu du
mémoire en reprenant les parties composant la structure la plus classique
d’un travail de recherche comprenant une dimension empirique.
Ce découpage ne correspond pas forcément au séquençage temporel
de votre travail. En effet, il est normal de retravailler son introduction
jusqu’à la remise du document final. Dans le même ordre d’esprit, vos
lectures de travaux académiques ont vocation à se poursuivre tout au
long de l’exercice ce qui vous permettra d’enrichir continuellement votre
revue de littérature.
Pour illustrer notre propos, nous utiliserons de nombreux exemples issus
d’articles de recherche publiés dans des revues scientifiques issues de
plusieurs disciplines. Notre intention n’est pas ici d’affirmer que le niveau
d’exigence d’un mémoire de master doit être le même que celui d’un
article scientifique mais de vous donner des points de repère de qualité
quant à la manière de structurer votre mémoire.
5
L’introduction

L ’introduction situe le cadre du travail et présente aussi le plan adopté.


Son style doit être simple et clair. L’idéal est qu’elle suscite l’intérêt du lec-
teur et lui donne envie de lire l’ensemble du document. Il s’agit d’un exercice
très codifié. On y retrouve souvent le même type d’informations, présentées
dans le même ordre.
Pour Cossette (2016) l’introduction d’un article de recherche, d’un mémoire
ou d’une thèse peut s’apparenter à un entonnoir prenant pour point de
départ les travaux dominants sur votre sujet et trouvant sa conclusion dans
l’annonce du plan de votre propre travail.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Figure 5.1 – Représentation schématique de l’introduction

Positionnement de votre mémoire à l’aide


de travaux dominants sur votre sujet

Définition des principaux concepts

Identification d’un manque

Problématique

Stratégie de recherche,
contributions et
plan du mémoire

Adapté de Cossette (2016 : 30)

55
Partie 2 Le contenu du mémoire

Même si ce modèle « ne doit pas être comme un carcan » (Cossette, 2016 : 29),
l’enjeu de cette section est de vous permettre de comprendre les codes de
structuration de l’introduction.

Positionner votre mémoire


La recherche est un exercice cumulatif. Cette idée est exprimée par Isaac
Newton dans une citation restée célèbre : « Si je suis parvenu à voir plus loin
que les autres, c’est en montant sur les épaules de géants ». Newton cherche
ici à expliquer que tout travail de recherche prolonge des écrits antérieurs.
Dès lors, chaque article, chaque projet de recherche ou chaque mémoire de
master peut présenter un intérêt mais c’est surtout par l’accumulation des
travaux que sont développées les idées.
À mesure que la science se développe, les connaissances deviennent de plus
en plus pointues et les chercheurs réalisent des travaux de plus en plus spé-
cialisés. À l’intérieur d’une même discipline vont alors se créer des courants
de recherche. Ce fonctionnement est décrit par Huff (1999 ; 2016) au travers
de la métaphore des « conversations académiques ». Selon cette chercheuse,
la manière la plus simple d’envisager un travail académique est d’imaginer la
science comme une série de conversations distinctes et interreliées. C’est en
articulant leurs travaux avec ceux de leurs collègues participant à la même
conversation que les chercheurs parviennent à faire avancer les connais-
sances sur un sujet donné.
Il est donc indispensable de pouvoir positionner votre mémoire à l’intérieur
d’une conversation académique. Un travail de recherche bibliographique
préliminaire est donc indispensable (Huff, 1999) afin de vous permettre de
répondre aux questions suivantes :
y À quelle conversation théorique est-ce que je veux participer ?
y Qui sont les auteurs les plus importants dans cette conversation ?
y Quels sont les sujets autour desquels ces auteurs échangent désormais ?
y Quelles seraient les choses intéressantes que je pourrais essayer d’ajou-
ter dans cette conversation ?

56
L’introduction 5

Les premières lignes de votre introduction doivent précisément permettre


de répondre à ces objectifs. Concrètement, cet effort de positionnement
prend souvent la forme d’un premier paragraphe relativement général indi-
quant que la thématique couverte par le mémoire a fait l’objet d’une atten-
tion grandissante chez les chercheurs du champ disciplinaire considéré,
constitue un sujet de première importance pour les entreprises, ou repré-
sente un enjeu majeur pour la société.
Dans cette phrase introductive, il est souvent fait explicitement mention des
concepts clés mobilisés dans la recherche. Pour préciser les choses, les auteurs
illustrent généralement cette assertion par une citation réunissant deux ou trois
références renvoyant à des travaux fondateurs sur la thématique considérée.
L’encadré suivant propose quelques illustrations de paragraphes introduc-
tifs issus d’articles scientifiques construits sur ce modèle. Les concepts clés
ont été indiqués en gras.

Exemples de paragraphes introductifs

« Depuis maintenant plus de quinze ans, de nombreux chercheurs,


notamment américains, se sont penchés avec attention sur le problème
de la socialisation des consommateurs. Parmi les plus importants, on
retiendra S. Ward (1974, 1977), G. Gorn et M. Goldberg (1980), J.-R. Rossiter
et T.S. Robertson (1974, 1979) ou encore J.U. Mac Neal (1964, 1969). » (Brée,
1987 : 1)
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« Le concept d’hégémonie masculine, formulé il y a une vingtaine d’années,


a eu une influence considérable sur notre façon de réfléchir aux questions liées
aux hommes, au genre et à la hierarchie sociale. » (Connell et Messerschmidt,
2005 : 829)
« Le cadre méthodologique classique developpé par Markowitz (1952,
1959) a eu une influence considérable sur la majorité des modèles financiers
cherchant à apporter une solution au problème de la constitution du
portefeuille d’actifs (portfolio selection problem). » (Xidonas, Mavrotas,
Hassapis et Zopounidis, 2017 : 1)

57
Partie 2 Le contenu du mémoire

Définir les principaux concepts


Une fois annoncée la conversation théorique de rattachement, il est souvent
indispensable de définir le concept principal (ou les concepts principaux)
mobilisés dans votre mémoire. Plutôt que d’utiliser une définition issue du
dictionnaire, il est conseillé de reprendre une définition faisant autorité au
sein de la communauté académique. Cette dernière sera donc, fréquem-
ment, issue d’un article scientifique.
Conformément aux normes de citation, la définition est le plus souvent indi-
quée en caractères en italiques entre guillemets suivis d’une référence com-
prenant le numéro de page d’où est extraite la citation. Elle peut aussi faire
l’objet d’une reformulation mineure au détour d’une assertion plus générale.
L’encadré suivant propose quelques illustrations de définitions de concepts
issus d’introductions d’articles scientifiques. Les concepts clés ont été indi-
qués en gras et les définitions ont été soulignées.

Exemples de définitions de concepts

« Les chercheurs ont commencé à examiner l’idée selon laquelle la créativité


d’un individu — la production d’idées qui sont à la fois nouvelles et utiles
(Amabile, 1983, 1996) — est intimement liée à l’environnement culturel
auquel il appartient. » (Chua, Roth et Lemoine, 2015 : 189)
« Le dark tourism se définit comme la forme de tourisme lié aux endroits
associés à la mort, qu’elle soit le fait d’une bataille, d’une mort accidentelle,
d’un massacre ou encore d’un désastre (Lennon et Foley, 2000 ; Sharpley et
Stone, 2009). » (Liarte et Virgili, 2017 : 147)

Bien entendu, l’introduction de votre mémoire n’est pas le seul endroit


où vous pouvez proposer des définitions de concepts. De plus, il n’est pas
indispensable de définir tous les termes de votre sujet mais simplement le
concept central ou les concepts centraux.

58
L’introduction 5

Identifier un manque dans la littérature


L’objectif de tout travail de recherche est de faire progresser la connaissance
dans un domaine donné, d’apporter quelque chose de nouveau et d’intéres-
sant. Avant de s’engager dans la présentation de votre projet, il faut donc expli-
quer pourquoi il était indispensable de réaliser un mémoire sur votre sujet.
Pour y parvenir, vous serez amené à identifier un manque dans la littérature
(knowledge gap). Vous pourrez alors présenter votre mémoire ou votre thèse
comme une réponse à ce manque. Dans l’encadré suivant, les techniques les
plus courantes pour identifier un manque dans la littérature sont présentées
et illustrées à l’aide d’exemples issus d’articles de recherche.

Quatre techniques pour identifier un manque


dans la littérature
1. La littérature appréhende très bien un aspect du problème mais elle
présente une lacune qu’il faut combler.
Dans un article consacré aux mouvements sociaux scientifiques, Frickel
et Gross (2005) soutiennent qu’il est nécessaire de proposer une théorie
générale car les travaux empiriques existants sont trop descriptifs.
2. La littérature connait très bien un sujet mais une nouvelle technologie
ou une nouvelle pratique se développe ce qui nécessite de réexaminer
la question.
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Dans un article publié en 1988, Belk cherchait à montrer que les individus
considéraient les produits qu’ils possédaient comme une extension de
leur propre identité personnelle. Le développement des technologies
de l’information et de la communication (Internet, réseaux sociaux, etc.)
amène cet auteur à mettre à jour le concept d’extended self développé
vingt-cinq ans plus tôt (Belk, 2013).
3. La littérature du courant X soutient que… mais la littérature du cou-
rant Y montre le contraire.
Deephouse (1999) souligne l’existence d’un paradoxe dans la littérature
en stratégie. D’un côté, la littérature classique en management straté-
gique (e.g. Michael Porter) considère qu’une entreprise doit adopter une

59
Partie 2 Le contenu du mémoire

stratégie différente de celle de ses concurrents afin de développer son


avantage concurrentiel. De l’autre côté, la théorie de l’isomorphisme
institutionnel souligne qu’une entreprise peut avoir intérêt à imiter les
leaders du secteur pour accroître sa légitimité et capter les ressources qui
en découlent (les financements par exemple).
4. Il y a un paradoxe entre ce que dit la littérature et ce que font les entre-
prises ou les consommateurs.
Mittal et Griskevicius (2016) cherchent à comprendre pourquoi certains
consommateurs refusent de souscrire à une assurance santé (la recherche
est réalisée aux Etats-Unis). La littérature sur ce sujet a souvent mis en
avant des explications faisant intervenir le coût des assurances santé mais
des études montrent que certains consommateurs refusent de souscrire
à de telles assurances alors qu’ils en ont les moyens. Pour explorer ce
paradoxe, les deux chercheurs avancent l’hypothèse que ce serait le
statut social du consommateur lorsqu’il était enfant qui influencerait sa
décision de souscrire – ou pas – à une assurance santé.

Formuler une problématique


Sur la base du manque identifié dans la littérature, vous pourrez alors poser
votre problématique. Une problématique est une question non résolue. C’est
une interrogation de nature théorique qui met en relation des concepts
(Romelaer et Kalika, 2016 ; Usunier et al., 2001 ; Van Campenhoudt et al., 2017).

Exemple de problématique

« À partir de la littérature sur le sensemarking, nous posons la probléma-


tique suivante : Comment les praticiens utilisent-ils les représentations
visuelles pour développer leurs pratiques de sensemarking et de sensegi-
ving stratégique ? » (Garreau, Mouricou et Grimand, 2015 : 689)

Dans la plupart des articles de recherche écrits par des chercheurs anglo-
saxons, la problématique n’est pas formulée explicitement sous forme de
question mais prend la forme d’une assertion permettant de combler le
manque dans la littérature préalablement identifié du type : « The purpose

60
L’introduction 5

of this study is to address this knowledge gap by… ». Les chercheurs franco-
phones et d’Europe continentale sont, de leur côté, plus attachés à la problé-
matisation sous forme de question. Les deux stratégies sont possibles dans
votre mémoire mais pour des raisons de clarté, nous vous recommandons de
formuler une problématique sous forme de question dès votre introduction.

Présenter la stratégie de recherche,


annoncer les contributions et le plan
Les éléments qui suivent figurent également dans l’introduction :
y La théorie utilisée ou les théories utilisées. Ce cadre conceptuel corres-
pond, en quelque sorte, à la grille de lecture utilisée par le chercheur
pour appréhender son sujet.
y Le terrain choisi pour conduire les investigations empiriques.
y Le type de données collectées, le volume de données collectées et le
type d’analyse réalisé sur les données.
y Les principaux résultats et les principales contributions (qui permettent
d’expliquer pourquoi les résultats sont intéressants).
y L’annonce du plan.
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61
6
La revue de littérature

L a revue de littérature constitue le cœur théorique du mémoire. Il s’agit


de la partie qui nécessitera de votre part le plus de travail de recherche
bibliographique. Comme l’expliquent Borges et Karyotis (2013 : 64), « un
des objectifs de la revue de littérature est d’identifier ce que l’on connaît à un
moment donné par rapport à un sujet ». Cette partie de votre mémoire vise
donc à faire l’état des connaissances disponibles sur votre sujet et à mettre
en évidence les aspects qui doivent faire l’objet de recherches complémen-
taires. Même s’il est impossible de prétendre à une quelconque exhaustivité,
la revue de littérature de votre mémoire doit être à jour et s’appuyer sur les
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travaux les plus importants sur votre sujet.


Cependant, l’enjeu de cette partie ne réside pas seulement dans la démons-
tration de votre capacité à comprendre et à synthétiser la littérature acadé-
mique existante : la revue de littérature doit vous permettre d’entreprendre
un effort de conceptualisation qui vous permettra d’amorcer le travail de
terrain et in fine, d’apporter une réponse à votre problématique.
Même si la rédaction de la revue de littérature débute relativement tôt
dans le processus de réalisation du mémoire, cette étape n’est pas une par-
tie autonome (Borges et Karyotis, 2013 ; Saunders et al., 2015). Les lectures
que vous réaliserez dans ce cadre pourront alimenter les autres parties de

63
Partie 2 Le contenu du mémoire

votre mémoire afin de préciser encore davantage votre problématique ou


de positionner plus précisément votre contribution. Inversement, il est
assez fréquent d’intégrer des éléments nouveaux dans la revue de littéra-
ture et d’ajuster la structure de cette partie dans les dernières semaines
précédant le rendu de votre mémoire final : « ce sont ces allers et retours
qui permettront de construire un mémoire de qualité » (Borges et Karyotis,
2013 : 71).
La revue de littérature doit participer à l’objectif principal de votre mémoire :
vous permettre d’apporter votre contribution à la connaissance disponible
sur votre sujet de recherche. Pour y parvenir, la revue de littérature devra
vous permettre de présenter les éléments théoriques qui vous accompagne-
ront pendant le travail de terrain.
Une théorie est « un ensemble de concepts abstraits plus ou moins liés entre
eux et rendant compte de manière hypothétique, provisoire et synthétique
d’une réalité plus ou moins générale » (Cossette, 2016 : 8). Pour comprendre le
rôle de la théorie dans un mémoire de master, filons une métaphore souvent
utilisée par les chercheurs : la théorie constitue la grille de lecture que vous
utiliserez pour analyser le réel, « une paire de lunettes » qui orientera votre
compréhension à l’aide de concepts et de relations entre ces derniers.
Prenons l’exemple d’un mémoire qui s’attacherait à étudier les choix d’orien-
tation des étudiants1. S’il décidait de s’appuyer sur les théories développées
par Bourdieu (Bourdieu, 1979 ; Bourdieu et Passeron, 1964 ; 1970), l’auteur
verrait son regard porter sur les mécanismes de reproduction sociale, de
domination, de légitimation de la hiérarchie sociale et de transmission du
capital (économique, intellectuel, social, etc.). Il serait cependant possible de
choisir une grille de lecture différente pour étudier les choix d’orientation
des étudiants. Ainsi, en s’appuyant sur les travaux de Boudon (1973), l’accent
serait alors mis sur les stratégies et les anticipations individuelles dévelop-
pées par les étudiants et leurs familles.

1. La construction de cet exemple doit beaucoup à la revue de littérature présentée dans la


thèse de Pinto (2013).

64
La revue de littérature 6

Si le choix d’une ou de plusieurs théories dans votre mémoire a pour consé-


quence d’orienter le regard que vous porterez sur les phénomènes étudiés, il
vous permettra aussi de dépasser le stade de la description pour entrer dans
une logique d’explication et de conceptualisation.

Qu’est-ce que la littérature académique ?


Votre mémoire de master devra principalement s’appuyer sur la littéra-
ture académique (articles publiés dans des revues scientifiques à comité
de lecture, ouvrages de recherche, actes de conférence et thèses). Comme
l’explique Joannidès de Lautour (2017), les sources issues de la littérature
non-académique (rapports de think tanks, sondages, articles de presse ou de
blogs) peuvent difficilement trouver leur place dans la revue de littérature
de votre mémoire pour deux raisons : (1) elles se contentent généralement
de traiter un problème pratique sans le théoriser et (2) elles n’ont pas fait
l’objet d’une validation particulière par la communauté scientifique.
Les sous-sections qui suivent vont nous permettre de détailler les compo-
santes de la littérature académique.

Les articles publiés dans des revues à comité de lecture


Les articles publiés dans les revues scientifiques à comité de lecture consti-
tuent la source principale de littérature académique. Ces articles sont
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

en général écrits par des chercheurs spécialistes de leur domaine. Avant


d’être publiés, ils ont fait l’objet d’un long processus d’évaluation en double
aveugle (les auteurs ne savent pas par qui ils sont évalués, les évaluateurs ne
savent pas qui sont les auteurs des articles qu’ils évaluent).
Si les articles publiés dans les revues scientifiques sont considérés comme
étant la source la plus fiable de connaissances académiques, ils sont parfois
difficiles à lire. En effet, les termes utilisés sont très techniques (notamment
dans les sections méthodologiques) et peuvent nécessiter des connais-
sances préalables chez les lecteurs. En réalité, les articles scientifiques sont
avant tout destinés à être lus par un public de spécialistes essentiellement
constitué d’étudiants et d’enseignants-chercheurs. Un autre problème

65
Partie 2 Le contenu du mémoire

souvent rencontré concerne l’accès aux articles académiques. En effet, ces


derniers font souvent l’objet d’un accès restreint et ne sont pas disponibles
librement sur Internet. Il vous faudra donc utiliser les bases de données
scientifiques de votre bibliothèque universitaire ou de votre médiathèque
pour accéder à cette littérature.
Les revues scientifiques font l’objet de classements établis en fonction de
critères liés à leur prestige et à leur sélectivité. En France, ces classements
sont établis par le CNRS1 et par l’HCÉRES2 mais des classements disciplinaires
peuvent également exister (à l’instar du classement de la FNEGE3 pour les
Sciences de Gestion).

Les communications à des conférences scientifiques


Avant leur publication, les articles de recherche font souvent l’objet de pré-
sentations à des conférences scientifiques telles que la conférence annuelle
de l’Association Internationale de Management Stratégique (Stratégie,
Organisation, Management), l’International Conference on Information Sys-
tems (Management des Systèmes d’Information) ou la conférence annuelle
de l’European Marketing Academy (Marketing).
Même si elles peuvent afficher une thématique précise, ces conférences
ont une portée relativement large au sein de leur champ disciplinaire. Les
articles présentés lors de ces conférences font, le plus souvent, l’objet d’une
publication en ligne.

Les ouvrages de recherche


Il s’agit d’ouvrages écrits par des enseignants-chercheurs et publiés par des
maisons d’éditions spécialisées dans l’édition scientifique telles que SAGE,
Palgrave Macmillan ou encore Wiley-Blackwell. Les presses adossées à des
universités proposent aussi le plus souvent des ouvrages scientifiques.
Ces ouvrages peuvent consister en une recherche originale, une série de
chapitres réalisés par différents auteurs ou une compilation de travaux

1. Centre National de la Recherche Scientifique.


2. Haut Conseil de l’Évaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur.
3. Fondation Nationale pour l’Enseignement de la Gestion des Entreprises.

66
La revue de littérature 6

préalablement publiés dans des revues scientifiques par différents auteurs.


Les séries « Hanbook of… » proposent généralement d’excellentes synthèses
de perspectives théoriques sur un sujet.

Les thèses de niveau doctoral


Les thèses sont des documents réalisés par des étudiants sous la direction
d’un directeur de thèse et ayant fait l’objet d’une soutenance en vue d’ob-
tenir un doctorat, un PhD ou un DBA. Certaines thèses ne consistent pas
en une recherche présentée de façon extensive mais en une collection de
travaux destinés à être publiés dans des revues scientifiques. On parle alors
de thèses par articles.

Rechercher la littérature académique


pertinente
La recherche bibliographique est une tâche fastidieuse. Il peut souvent être
difficile de trouver les premiers articles. En effet, les concepts utilisés dans la
littérature académique sont parfois très spécifiques et inconnus du grand
public. Votre première tâche consiste donc à identifier les mots-clés perti-
nents pour réaliser vos recherches.
Lorsque vous aurez repéré les premiers articles pertinents, vos recherches
deviennent plus faciles : la plupart des articles se citant les uns les autres,
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

vous n’aurez qu’à suivre le fil des bibliographies pour compléter vos
recherches bibliographiques.

Repérer des articles académiques sur Google Scholar


Le moteur de recherche Google Scholar constitue un bon moyen pour com-
mencer à identifier la littérature pertinente. Cet outil, qui est accessible par
le biais du lien scholar.google.com, recense les articles et ouvrages scienti-
fiques. Attention, ce site recense aussi des textes qui n’ont pas été approuvés
par la communauté scientifique. Il est donc nécessaire d’identifier si les textes
font bien partie des catégories précitées.

67
Partie 2 Le contenu du mémoire

L’enjeu principal ici est d’identifier les bons mots-clés pour faire votre
recherche. Une fois que vous aurez repéré les articles et les ouvrages fonda-
teurs par rapport à votre sujet de mémoire, vous pourrez accéder à la liste
des travaux qui les prolongent par le biais du lien de rétro citations (« cité
XXX fois »). Il s’agit d’une technique extrêmement efficace pour compléter
vos recherches bibliographiques. Google Scholar ne propose pas toujours
les accès aux textes complets des articles, vous pourrez donc avoir besoin
de consulter les bases de données scientifiques pour accéder aux versions
électroniques des articles que vous recherchez.

Accéder aux bases de données scientifiques


Si certaines revues proposent un accès libre (Open Access) à leurs articles sur
Internet, la plupart ne sont disponibles que par le biais de bases de données
scientifiques payantes.
L’accès aux bases de données s’effectue par le biais du portail de la biblio-
thèque ou du centre de documentation de votre institution. À partir de cette
page, vous pourrez accéder aux différentes bases de données scientifiques
à laquelle l’école ou l’université est abonnée. Les bases de données de réfé-
rence mondiale sont JSTOR, Emerald, Proquest ABI, Business Source Complete,
ou encore les bases de données des éditeurs de journaux scientifiques tels
que SAGE, Wiley ou Elsevier. Les bases de données francophones les plus uti-
lisées sont CAIRN, Erudit, ou encore revues.org.
Selon les abonnements (extrêmement coûteux, qui peuvent aller au-delà du
million d’euros annuel) de votre institution vous aurez accès à plus ou moins
de ressources ainsi qu’à des textes plus ou moins récents (il est courant que
les éditeurs soumettent la dernière année de publications à des tarifs plus
élevés).

Savoir utiliser le système D


Le coût des abonnements aux bases de données a conduit les chercheurs et
les étudiants à explorer des voies de contournement pour s’échanger leurs
travaux. Nous n’évoquerons ici que les solutions légales.

68
La revue de littérature 6

Tout d’abord, certains sites tels que hal.archives-ouvertes.fr ou ideas.repec.org


permettent aux auteurs de déposer des versions non définitives de leurs
articles. La seule différence avec les versions publiées dans les revues réside
souvent dans la mise en page.
Les chercheurs disposent également le plus souvent d’un profil sur des
réseaux sociaux académiques tels que ResearchGate ou Academia sur les-
quels ils partagent leurs travaux.
Si vous ne parvenez pas à accéder à un article par ces biais, n’hésitez pas à
contacter directement l’auteur par e-mail ou par le biais de Twitter pour lui
demander de vous envoyer une copie de son article.

Tester ou explorer
Le premier enjeu de votre revue de littérature est de démontrer votre capa-
cité à mobiliser, à comprendre et à synthétiser une ou plusieurs grilles de lec-
tures théoriques. Le deuxième enjeu sera de mettre ces éléments théoriques
au service de votre propre projet de recherche et donc, de construire votre
propre contribution. Pour y parvenir, deux démarches sont envisageables
(Charreire Petit et Durieux, 2014). Elles consistent, soit à tester une théorie
préexistante (il s’agit alors d’une démarche hypothético-déductive aussi
qualifiée de theory testing), soit à développer des éléments théoriques nou-
veaux (on parlera alors de démarche exploratoire ou de theory building)1. Le
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

type de démarche retenu conditionnera fortement le rôle et la structure de


la revue de littérature. Il vous faut donc réfléchir dès la rédaction de votre
revue de littérature au type de mémoire que vous souhaitez réaliser.

La revue de littérature dans une démarche de test


Une hypothèse peut se définir comme une « conjecture sur l’apparition ou
l’explication d’un événement » (Charreire Petit et Durieux, 2014 : 84). Plus

1. Cette dichotomie est évidemment simpliste : de nombreuses autres démarches existent (cer-
taines intègrent d’ailleurs une part de theory building et une part de theory testing). Elle permet
cependant de poser des points de repères utiles à tout étudiant souhaitant s’engager pour la
première fois dans un projet de recherche.

69
Partie 2 Le contenu du mémoire

concrètement, il s’agit d’une affirmation mettant en relation des concepts.


Un exemple d’hypothèse mettant en interaction deux concepts peut ainsi
être trouvé dans l’article de Rodell, Colquitt et Baer (2017 : 17) qui est issu
du champ du Management des Ressources Humaines : « Plus un supérieur
hiérarchique est charismatique (charismatic supervisor qualities), plus ses
subordonnés font preuve de sentiments positifs à son égard (employee state
positive affect) ». Les deux concepts qui sont ici mis en relation sont, d’une
part, le charisme du supérieur hiérarchique et, d’autre part, les sentiments
positifs des employés à son égard. La relation qui est attendue est de
nature positive (figure 6.2).
Figure 6.1 – Représentation schématique d’une hypothèse

Sens de l’hypothèse (+ou-)


Concept 1 Concept 2
Source : Charreire Petit et Durieux (2014 : 85)

Une hypothèse constitue une réponse provisoire et souvent partielle à la


problématique de votre mémoire construite sur la base de vos lectures
théoriques. Dans un travail de recherche, on compte en général plusieurs
hypothèses. Si ces hypothèses sont agencées entre elles, on parle alors
de modèle. Un modèle donne le plus souvent lieu à une représentation
visuelle sous forme de schéma.

70
La revue de littérature 6

Figure 6.2 – Exemple de modèle dans une démarche de test

Sélectivité
H4 (+
)
Sentiment
H5 (+)
Sectorisation d’appartenance
) à un réseau
H6 (+

Ségrégation
H1 (+)

Socialisation
H7 (+) entre les
Animation
membres
(H3)

H2 (+)
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Outil numérique
H8 (+)
Échange
d’information
H9 (-) export
Concurrence

Source : Dominguez et al. (2017 : 475)

71
Partie 2 Le contenu du mémoire

Une fois formulées à l’issue de la revue de littérature, les hypothèses sont


mises à l’épreuve des faits au travers d’un processus de collecte et d’ana-
lyse de données (Borges et Karyotis, 2013 ; Charreire Petit et Durieux, 2014).
Cette démarche, qualifiée d’hypothético-déductive car les hypothèses sont
déduites de la littérature par le biais du raisonnement proposé par l’auteur,
convient particulièrement aux travaux qui utilisent des méthodes quantita-
tives. Elle s’inspire de l’épistémologie néopositiviste (Popper, 1963) afin de
produire des résultats considérés comme valides et permettant d’appro-
cher la réalité. Des éléments plus détaillés relatifs aux questions épistémo-
logiques1 qui sous-tendent tout projet de recherche peuvent être trouvés
dans l’ouvrage coordonné par Thiétart (2014) ainsi que dans celui coécrit par
Gavard-Perret, Gotteland, Haon et Jolibert (2012).
La figure 6.3 représente, de façon synthétique, la démarche hypothético-
déductive dans laquelle la revue de littérature permet de poser la ou les
hypothèse(s) du mémoire.
Dans le cadre d’une démarche de test, la revue de littérature doit déboucher
sur la formulation d’une ou de plusieurs hypothèses. Les auteurs d’articles
ou de mémoires adoptant une telle démarche adoptent en général un plan
thématique dans lequel chaque sous-section de la revue de littérature se
conclut par une ou plusieurs hypothèses.
La formulation des hypothèses est une étape très importante. En effet, des
hypothèses mal formulées peuvent considérablement entraver la suite du
processus de recherche. Il est donc essentiel d’échanger avec votre profes-
seur sur leur formulation. Il faudra notamment veiller à ce qu’elles soient
constituées d’énoncés concis, précis et facilement compréhensibles ; qu’elles
découlent de discussions théoriques plus denses et qu’elles puissent faire
l’objet d’un test (conduisant à leur validation ou à leur rejet).

1. L’épistémologie est une branche de la philosophie qui a pour objet l’étude des fondements de
la construction de la connaissance scientifique.

72
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Opérationnalisation Analyse des données


Choix du sujet de
des concepts Mesure de la fiabilité
recherche et définition
Définition des indicateurs et de la validité.
de la problématique
et des échelles de mesure Test des hypothèses

Permet
Oriente Permet de mettre au point Conduit à
de préciser

Plan de recherche
Revue de littérature
Choix du terrain, définition Validation ou rejet
État des connaissances Conduit à Débouche sur
des procédures de collecte de chaque hypothèse
sur le sujet
et d’analyse des données

Permet de poser Conduit à Permet de tirer des

Collecte des données


Conclusions théoriques,
Hypothèse(s) directement par l’étudiant
managériales
de recherche ou par le biais, d’une base
et pour la société
de données
Figure 6.3 – Représentation schématique de la démarche de test
La revue de littérature

73
À partir de Borges et Karyotis (2013) et Gavard-Perret et al. (2012)
6
Partie 2 Le contenu du mémoire

Les erreurs les plus fréquentes à ce stade sont les suivantes :


y Confusion entre hypothèse et question. Certains étudiants ont une
compréhension partielle de la notion d’hypothèse et se contentent de
poser des questions qui, par définition, ne peuvent pas faire l’objet d’un
test conduisant à une validation ou à un rejet.
y Formulation floue. Les formulations floues du type « la gamification
est un enjeu majeur pour les entreprises du XXIe siècle » sont également
à proscrire. En effet, elles ne permettent pas de mesurer des concepts
et donc, de réaliser un test. Ces hypothèses n’étant pas testables (et
donc pas falsifiables), elles ne pourront pas alimenter la partie théo-
rique de votre mémoire. Une autre difficulté concerne la mesure des
composantes de l’hypothèse. Il est en effet difficile de mesurer « la
gamification » ou « l’enjeu majeur » à l’aide d’indicateurs ou d’échelles
de mesure.
y Hypothèses faisant intervenir trop de concepts. Il s’agit là encore
d’une erreur ayant pour conséquence d’empêcher le test des hypo-
thèses. Ainsi, l’hypothèse « le niveau de rémunération a un impact posi-
tif sur la motivation, la satisfaction des salariés et sur la rétention des
talents » serait difficilement testable en raison des nombreux concepts
mentionnés. On conseillera alors de formuler plusieurs hypothèses : la
première sur la relation entre le niveau de rémunération et la motiva-
tion ; la seconde sur la relation entre le niveau de rémunération et la
satisfaction et, enfin, la troisième sur la relation entre le niveau de rému-
nération et l’intention de départ.
y Multiplication des hypothèses. Il n’existe pas de nombre minimum ou
maximum d’hypothèses mais gardez à l’esprit que chaque concept men-
tionné dans vos hypothèses devra être mesuré (chaque concept peut
d’ailleurs être mesuré de plusieurs manières). Une multiplication des
hypothèses a donc pour conséquence de complexifier drastiquement la
collecte des données.

74
La revue de littérature 6

La revue de littérature dans une démarche exploratoire


Comme l’expliquent Charreire Petit et Durieux (2014 : 77), l’exploration
est « la démarche par lequel le chercheur a pour objectif la proposition de
résultats théoriques novateurs ». Contrairement au « theory testing », cette
démarche n’est pas rattachée à un paradigme épistémologique particulier
et constitue une alternative moins normée que la démarche hypothético-
déductive.
Même si de nouvelles théories peuvent être découvertes à l’aide d’analyses
quantitatives (Walsh, 2015), les chercheurs qui adoptent une démarche
exploratoire mobilisent le plus souvent des méthodes qualitatives qui per-
mettent de développer une compréhension fine des phénomènes obser-
vés (Royer et Zarlowski, 2014). Ces démarches reposent sur une démarche
d’abstraction qui vise à développer des concepts et à théoriser des rela-
tions sur la base d’une interprétation des données.
Si les connaissances développées par le chercheur viennent du terrain et pas
de la théorie préexistante, quel rôle peut donc jouer la revue de littérature
dans un mémoire se réclamant d’une démarche exploratoire ?
La solution qui est le plus souvent retenue consiste à s’appuyer sur une
revue de littérature pour montrer dans quelle direction la recherche anté-
rieure s’est dirigée, mettre en évidence les étapes ultérieures qui restent à
réaliser et expliquer leur importance. La revue de littérature constitue alors
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

une partie relativement courte du mémoire visant à jouer le rôle de « rampe


de lancement théorique » en montrant les insuffisances de la littérature dis-
ponible pour justifier le travail empirique dont les détails sont présentés par
la suite. Dans ces démarches, la revue de littérature peut se conclure par une
série de questions de recherche (auxquelles des réponses seront apportées
à la fin du mémoire) ou par un pré-modèle conceptuel (qui sera complété ou
amendé à la fin du mémoire).

75
Partie 2 Le contenu du mémoire

Figure 6.4 – Représentation schématique de la démarche exploratoire

76
La revue de littérature 6

Dans une démarche exploratoire, l’exercice de la revue de littérature laisse


une liberté importante aux auteurs. Trois structures-types peuvent néan-
moins être identifiées :
y La structure chronologique. Elle vise à retracer l’historique des déve-
loppements théoriques et à expliquer l’évolution des connaissances sur
un sujet donné (pourquoi la recherche s’est orientée dans cette direction)
en mettant en évidence les apports de travaux fondateurs. Cette struc-
ture permet généralement aux auteurs de se placer dans la continuité
des travaux antérieurs en expliquant que leur propre travail apporte une
pièce nouvelle à l’édifice théorique construit par l’articulation et par l’ac-
cumulation de travaux antérieurs.
y La structure thématique. Sur la base de la littérature existante, elle
permet de mettre en évidence l’importance de plusieurs concepts qui
seront utilisés pour construire le cadre conceptuel de la recherche.
y La fertilisation croisée. Elle consiste à articuler plusieurs théories (en
général deux) en insistant sur les complémentarités qui existent entre
ces dernières. Cette fertilisation croisée peut, là encore, déboucher sur
des questions de recherche ou un pré-modèle conceptuel.
Si les travaux adoptant une démarche hypothético-déductive incluent sys-
tématiquement des hypothèses formulées sur la base des éléments présen-
tés dans la revue de littérature, l’output des revues de littérature dans un
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travail exploratoire est parfois moins clair. Comme nous l’avons mentionné
préalablement, la formulation de questions de recherche « ouvertes », qui
permettent de préciser la problématique ou la présentation d’un pré-mo-
dèle conceptuel (qui sera par la suite développé ou complété à l’aide des
résultats), est une option souvent retenue par les chercheurs adoptant une
démarche exploratoire mais il ne s’agit pas d’une solution adoptée systé-
matiquement. En effet, certains auteurs se contentent de présenter des
concepts centraux, d’une part pour faciliter la compréhension des résultats
par le lecteur et d’autre part pour présenter la grille de lecture théorique
qu’ils avaient en tête avant d’entamer leurs investigations empiriques.

77
Partie 2 Le contenu du mémoire

Conseils pour rédiger votre revue


de littérature
La revue de littérature est probablement la partie du mémoire la plus dif-
ficile à rédiger. Il est donc indispensable de faire preuve d’organisation et
d’anticipation. Comme dans le chapitre précédent, voici quelques conseils
issus de notre propre expérience d’écriture, d’encadrement et de discussions
avec des collègues1.

Rédigez des fiches de lecture


Les articles scientifiques s’appuient sur des théories. Même si vous ne vous
en êtes pas forcément rendu compte lors de vos cours, la plupart des outils
et des notions que vous avez étudiés découlent aussi de théories. Dans le
cadre de votre mémoire, l’une de vos tâches essentielles consistera à prendre
connaissances des grilles théoriques et de choisir la théorie (ou les théories)
que vous mobiliserez.
À mesure que vous progresserez dans l’exploration de la littérature acadé-
mique, votre connaissance des théories en lien avec votre sujet se dévelop-
pera. Dès le début de votre travail, nous vous conseillons donc de rédiger
des mémos théoriques que vous enrichirez au fur et à mesure de vos lec-
tures. Ces derniers pourront, par la suite, alimenter la revue de littérature de
votre mémoire.
Pour vous aider dans la rédaction de mémos, n’hésitez pas à commencer vos
recherches par les chapitres d’ouvrages de synthèse (Handbooks) et par les
articles de synthèse (Reviews, Meta-analysis).
À la différence des articles conceptuels, les articles empiriques apportent
rarement des développements intellectuels significatifs. Ils ne prennent tout
leur sens que lorsqu’on agrège leurs résultats. Même s’ils peuvent parfois
paraître abstraits et techniques, ils sont très faciles à résumer car ils mobi-
lisent souvent les mêmes théories. Au bout d’un certain temps, vous serez
capables de résumer un article empirique en quelques dizaines de minutes.

1. Nous tenons ici à remercier particulièrement Elisa Salvador et Alexandre Renaud.

78
La revue de littérature 6

Le tableau suivant propose une structure permettant de réaliser une syn-


thèse d’articles empiriques.

Tableau 6.1 – Faire un mémo pour synthétiser des articles empiriques

Article Théorie Terrain Méthodologie Résultats

Réfléchissez au rôle de votre revue de littérature


Même si elle peut faire intervenir la présentation de travaux et de courants
de recherche, une revue de littérature n’est pas un exposé magistral et doit
contribuer au mémoire. Comme nous venons de le voir, cette contribution
ne prendra pas la même forme selon que vous adoptiez une démarche de
test ou une démarche exploratoire.
Gardez cet objectif d’insertion dans un mémoire global tout au long de la
réalisation de votre revue de littérature : cette partie doit obéir à un chemi-
nement logique et ne peut se résumer à une série de sections déconnectées
les unes des autres. Réfléchissez à la logique d’ensemble de votre revue de
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littérature et n’hésitez pas à guider le lecteur dans votre cheminement intel-


lectuel en insérant des chapeaux introductifs, des annonces de plan et des
transitions entre les parties.

Faites preuve d’esprit critique lors de vos lectures


La revue de littérature s’appuie sur une analyse critique de travaux acadé-
miques. Ce travail d’analyse débute dès la lecture des travaux que vous pour-
rez éventuellement mobiliser. Saunders, Lewis et Thornhill (2015) mettent
ainsi en garde les étudiants devant rédiger un mémoire contre toute forme
de lecture passive.

79
Partie 2 Le contenu du mémoire

Lorsque vous lisez un document, posez-vous les questions suivantes :


y Pourquoi suis-je en train de lire ce document ?
y Qu’est-ce que l’auteur essaie de montrer ?
y Est-ce pertinent par rapport à mon propre projet ?
y Suis-je convaincu par ce que je suis en train de lire ?
y Comment puis-je utiliser cette source dans mon propre travail ?
Selon Saunders et ses collègues (2015), des méthodes de travail assez
simples peuvent vous permettre de stimuler votre réflexion. S’ils conseillent
aux étudiants d’imprimer les articles qu’ils souhaitent lire, ils leur proposent
également d’abandonner l’utilisation du surligneur (qui les conduit à un
coloriage passif des documents) et de lui préférer le stylo (en écrivant exac-
tement pourquoi un passage est important dans la marge du document).

Articulez les travaux et croisez les sources


Une revue de littérature ne peut se résumer à une succession de fiches de
lectures. Le syndrome de la « mono-citation » qui désigne la tendance de
certains étudiants à ne s’appuyer que sur un article pour rédiger chaque sec-
tion de la revue de littérature est à proscrire : en effet, iI est indispensable
de faire preuve d’une réflexion critique lorsque vous rédigez votre revue de
littérature et cette réflexion critique ne peut se réaliser que par l’articulation
des sources. Dans le même ordre d’esprit, il convient de privilégier la lecture
directe des travaux que vous citez aux citations par emprunt.

80
7
La méthodologie

L e chapitre méthodologique a pour objectif de décrire et de justifier


les procédures mises en œuvre pour collecter et analyser les données
qui permettront de répondre à votre problématique. Si la méthodologie
est pertinente, alors le lecteur pourra poursuivre sa lecture. En revanche,
si la méthodologie est considérée comme inadéquate, peu pertinente, ou
incomplète, alors la lecture de la suite du mémoire devient inutile car les
résultats n’auront aucune crédibilité. Le chapitre méthodologique aura donc
une importance stratégique dans votre mémoire.
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Une analogie avec l’enquête de police


Pour bien comprendre le rôle de la méthodologie dans un mémoire, il est
possible de réaliser une analogie avec une enquête de police.
Comme dans un mémoire où une problématique va être définie, il va d’abord
falloir circonscrire l’affaire : que cherche-t-on ? Il s’agit souvent de retrouver
l’auteur du crime mais il faut aussi établir un mobile et collecter des preuves.
Dès lors, l’enquêteur va devoir collecter des informations : ce sont les
« données » de l’enquête. Ces informations peuvent consister en des
témoignages, des éléments matériels (des empreintes de doigts ou de
chaussures), des extraits de vidéosurveillance, des éléments observés lors

81
Partie 2 Le contenu du mémoire

d’une filature. Ces données sont ensuite analysées et recoupées les unes
avec les autres afin de résoudre l’affaire. Ce travail de collecte et d’analyse
des données est comparable à celui que vous devrez réaliser dans le
cadre de votre mémoire.
Il faut enfin parvenir à convaincre le juge ou les jurés de la culpabilité
du prévenu afin que ce dernier soit condamné. Les méthodes employées
étaient-elles légales ? Les preuves sont-elles bien concordantes ? Dans
votre mémoire, le rôle du chapitre méthodologique sera de convaincre
vos correcteurs et vos lecteurs de la rigueur de votre dispositif et de la
crédibilité de la réponse que vous apporterez à votre problématique.

Les méthodes quantitatives et qualitatives


Classiquement, les méthodologies de recherche peuvent se classer en deux
grands courants : les démarches quantitatives et les démarches qualitatives.

Les méthodes quantitatives


Les méthodes quantitatives reposent sur des données qui se présentent
essentiellement sous la forme de chiffres et qui sont basées sur des procé-
dures d’analyse statistiques. Elles visent à mesurer un phénomène. Il s’agit
alors, le plus souvent, de définir la population1 et les variables à étudier, de
collecter des données afin de mesurer des variables et de mettre en évi-
dence les liens entre ces variables (en mesurant leur intensité) à l’aide de
méthodes statistiques.
Dans la mesure où il est rarement possible d’étudier l’intégralité des
individus composant une population, la collecte des données repose le
plus souvent sur la construction d’un échantillon. Si cet échantillon est
représentatif (c’est-à-dire qu’il respecte les caractéristiques de la popula-
tion), on pourra alors généraliser les résultats obtenus à l’ensemble de la
population.

1. Comme l’expliquent Hahn et Macé (2012 : 7), « une population est constituée de l’ensemble des
individus objets de l’étude. Un individu est une unité de la population ».

82
La méthodologie 7

Les méthodes qualitatives


Les méthodes qualitatives reposent, quant à elles, sur des données qui se
présentent essentiellement sous la forme de mots ou d’images. Elles visent à
comprendre un phénomène. Il s’agit alors de faire émerger les concepts per-
tinents et d’identifier les liens entre ces derniers. Les méthodes qualitatives
permettent d’étudier les phénomènes en profondeur et dans leur contexte
(c’est-à-dire de prendre en considération l’environnement). Elles reposent
donc, le plus souvent, sur des échantillons de taille plus réduite que ceux
utilisés pour mettre en œuvre des méthodes quantitatives.
Si les démarches qualitatives sont populaires en France dans des certains
domaines des Sciences Sociales (certaines disciplines en Sciences de Ges-
tion, Sociologie, Études en Santé, etc.) elles sont en réalité très minoritaires
dans différents domaines de recherche au niveau mondial où les démarches
quantitatives sont largement dominantes.

Les méthodes mixtes


Loin de s’opposer, les méthodes quantitatives et qualitatives peuvent être
considérées comme complémentaires. Il est par exemple assez fréquent que
dans un domaine de recherche donné, des travaux qualitatifs exploratoires
précurseurs permettent de formuler des propositions qui seront ensuite
testées au travers de méthodes quantitatives afin d’aboutir à des résultats
généralisables.
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Cette complémentarité a poussé de nombreux chercheurs à développer


des méthodes mixtes (Creswell et Plano Clark, 2011). Il s’agit de projets
de recherche comprenant des phases reposant sur des méthodes quan-
titatives et des phases reposant sur des méthodes qualitatives. On peut
ainsi imaginer commencer une recherche en réalisant des entretiens qui,
une fois analysés, permettront de construire un questionnaire déployé à
grande échelle. Il est également possible de prolonger une étude quan-
titative par une étude qualitative afin d’incarner et de contextualiser les
résultats.

83
Partie 2 Le contenu du mémoire

Ces protocoles mixtes étant très lourds à mettre en œuvre, nous vous
conseillons de ne choisir qu’une seule méthode (qualitative ou quantitative)
dans votre mémoire ce qui suppose, en amont, de bien définir les objectifs
de votre projet.

Une perspective qualitative


Choisir le terrain de recherche
Le terrain renvoie au contexte dans lequel se déploie la partie empirique
de votre mémoire. Il peut désigner une industrie (l’industrie automobile
par exemple), une entreprise ou une organisation (la SNCF par exemple) ou
encore un groupe social identifié (les professionnels de santé ou encore les
millenials par exemple). Dans une démarche qualitative, on parle souvent
d’objet de l’étude, qu’il s’agisse d’individus, ou d’entités sociales comme des
organisations, des entreprises, des groupes d’acteurs, etc.
Choisir un terrain de recherche revient donc à répondre aux deux questions
suivantes :
y Qui allez-vous et/ou qu’allez-vous étudier ?
y Où allez-vous collecter vos données ?
Pour choisir un terrain de recherche, plusieurs critères doivent entrer en
considération. Ces derniers tiennent à la pertinence du terrain par rapport à
votre sujet de recherche, à l’accessibilité des données et à l’intérêt que vous
portez à votre terrain de recherche.
La première dimension à intégrer dans votre réflexion tient à la pertinence
de votre terrain par rapport à la thématique de votre mémoire et à sa pro-
blématique. Il s’agit du point essentiel que vous devez justifier dans votre
section méthodologique.
Une première solution consiste à explorer un terrain déjà connu des cher-
cheurs qui ont travaillé sur votre sujet. Les résultats obtenus seront alors faci-
lement comparables avec ceux qui ont été mis en évidence par les travaux
que vous cherchez à prolonger. Ainsi, l’industrie bancaire a souvent été prise

84
La méthodologie 7

comme terrain par des chercheurs travaillant autour de la notion de réputa-


tion des organisations (Deephouse, 2000 ; Roulet, 2015).

Figure 7.1 – Comment choisir son terrain de recherche ?

Pertinence
En quoi votre terrain
est-il pertinent
par rapport à votre au sujet
de votre mémoire ?

Accessibilité Intérêt personnel


Sera-t-il facile d’accéder Avez-vous un intérêt
au terrain pour collecter particulier pour le terrain ?
des données ? Est-il cohérent avec
Disposez-vous vos projets professionnels ?
d’un accès privilégié ?
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Une deuxième solution consiste, au contraire, à justifier le choix d’un terrain par
le fait qu’il n’ait été que très peu exploré par les chercheurs travaillant sur votre
sujet. En choisissant un terrain original, vous pourrez peut-être faire émerger des
résultats inédits qui compléteront la littérature scientifique existante.
Le terrain peut également être choisi parce qu’il possède des caractéris-
tiques qui le rapprochent de la théorie et qui le rendent particulièrement
exemplaire d’un phénomène ou de son évolution. Ainsi, l’auteur d’une
recherche qui analyserait l’influence de la religion sur le comportement des
consommateurs pourrait facilement justifier la décision de ne travailler que
sur des produits issus de l’industrie agroalimentaire en raison des interdits
alimentaires qui existent dans de nombreuses religions.

85
Partie 2 Le contenu du mémoire

Enfin, certaines caractéristiques « extrêmes » peuvent également être utili-


sées pour justifier votre choix car elles pourront permettre d’aboutir à des
résultats plus saillants. Par exemple, les travaux sur le sensemaking ont sou-
vent pris comme terrain des accidents ou des catastrophes naturelles car ces
situations sont très incertaines et rendent difficile la construction d’interpré-
tations partagées par les individus (e.g. Weick, 1993).
Le deuxième critère touche à l’accessibilité du terrain et à la disponibilité des
données. Si certains terrains sont intrinsèquement moins accessibles que
d’autres (il est plus difficile d’interroger des dirigeants d’entreprises indus-
trielles multinationales que des consommateurs âgés de 20 à 25 ans), l’acces-
sibilité dépend également de vos expériences professionnelles antérieures,
de votre réseau et de vos connaissances préalables du terrain. Ainsi, si vous
effectuez (ou avez effectué) un stage dans une entreprise, les portes de cette
dernière vous seront probablement ouvertes pour y collecter des données.
Cette solution aura également le mérite de résoudre un certain nombre de
problèmes logistiques liés à la collecte des données tels que le temps de
déplacement nécessaire pour se rendre à un entretien par exemple.
La troisième considération tient à votre intérêt personnel pour le terrain de
recherche que vous allez étudier et/ou à sa cohérence par rapport à vos pro-
jets professionnels. Même s’il s’agit d’un point important, cet élément n’a pas
le statut de justification. Il n’est donc pas nécessaire de le développer dans la
section méthodologique de votre mémoire.

Mettre en place des procédures d’échantillonnage


intentionnel
Il est rarement possible d’appréhender le terrain de façon exhaustive. Cette
contrainte nécessite donc la mise en place de critères d’échantillonnage per-
mettant de sélectionner les individus ou les cas étudiés au sein d’une popu-
lation plus large.
Les recherches qualitatives diffèrent cependant des recherches quanti-
tatives par la nature de l’échantillonnage sur lequel elles reposent. Ainsi,
comme l’explique Romelaer (2005: 106), « l’idée n’est pas du tout d’avoir une

86
La méthodologie 7

représentativité statistique et un échantillon complet ». Au principe d’échantil-


lonnage statistique, privilégié par les méthodes quantitatives, on substituera
donc le principe d’échantillonnage intentionnel ou purposeful sampling :
une sélection délibérée d’informations riches et pertinentes par rapport aux
objectifs de la recherche (Patton, 2015).
Il n’existe pas de stratégie idéale d’échantillonnage intentionnel : il vous
incombera donc de justifier votre propre stratégie par rapport aux objectifs,
aux spécificités et aux contraintes de votre propre recherche. Voici quelques
techniques d’échantillonnage intentionnel permettant de sélectionner des
participants à la recherche (Patton, 2015: 267-271) :
y Sélection des participants selon un principe de « variation maximale »
afin de documenter la diversité des situations possibles et d’identifier
des points communs.
y Sélection des participants selon un principe d’homogénéité afin de ne
collecter que des données qui soient comparables les unes avec les
autres.
y Sélection d’informateurs qui occupent une position clé dans l’organisa-
tion ou dans le groupe social étudié.
y Constitution de quotas a priori sur des critères liés aux questions de
recherche afin de pouvoir établir des comparaisons.
y Sélection de tous les individus présents à un endroit et/ou à un moment
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donné.
y Méthode de la « boule de neige » ou snowball sampling consistant
à demander à chaque participant de vous mettre en relation avec
quelques-uns de ses contacts.

Collecter des données qualitatives


Au-delà du choix du terrain et des principes généraux de constitution de
l’échantillon, il vous incombe de choisir le ou les moyens utilisés pour col-
lecter des données. Une recherche peut s’appuyer sur un seul mode de col-
lecte des données (ce qui facilite le plus souvent l’analyse) ou opérer une

87
Partie 2 Le contenu du mémoire

triangulation des modes de collecte en vue d’aborder le terrain sous des


angles complémentaires.

> L’entretien semi-directif1


L’entretien constitue une des méthodes de collecte les plus utilisées par les
chercheurs adoptant une perspective qualitative. Il s’agit d’une discussion
entre un chercheur et un ou plusieurs répondants. L’entretien semi-directif
constitue le type d’entretien le plus couramment utilisé par les chercheurs
en sciences de gestion et en sciences sociales en général. Il permet au cher-
cheur d’amener un répondant à livrer des informations riches et détaillées
sur les thématiques couvertes par la recherche.
Pour y parvenir, l’entretien semi-directif s’appuie sur un guide d’entretien
dans lequel sont spécifiées des thématiques autour desquelles la discus-
sion va se développer. Comme le notent Gavard-Perret et ses collègues
(2012 : 112), « l’ordre de discussion n’est toutefois pas imposé ». En effet, après
une première question introductive relativement ouverte, l’idée est de lais-
ser le répondant s’exprimer dans son propre langage en le guidant sur la
base de relances et de reformulations effectuées à l’aide du guide d’entretien
autour des thématiques qui auront été définies à l’avance. Dans la mesure
où des éléments nouveaux et des questions nouvelles peuvent émerger des
entretiens, il est possible de faire évoluer le guide d’un entretien à un autre.
L’entretien semi-directif n’est donc ni un questionnaire (puisque la discus-
sion ne suit pas une trame rigide dans laquelle les questions seraient pré-
cisément formulées à l’avance), ni une conversation informelle (puisque
les thématiques du guide d’entretien auront été définies en fonction des
questions de recherche et/ou des concepts figurant dans la littérature).
Selon Romelaer (2005 : 104), ce type d’entretien constitue « un compromis
optimal entre la liberté d’expression du répondu et la structure de recherche ».
Outre les thématiques anticipées par le chercheur, l’entretien semi-directif
permet également de faire émerger des éléments nouveaux et de réaliser
des « découvertes ».

1. Sur cette question, voir notamment Chevalier (2018), Gavard-Perret et al. (2012), Groleau
(2003), Journé (2012) et Romelaer (2005).

88
La méthodologie 7

Dans un entretien semi-directif, la question introductive doit servir à amor-


cer la discussion. Il s’agit de la seule intervention du chercheur ayant fait l’ob-
jet d’une rédaction préalable.
Pour constituer une entrée en matière efficace, la question introductive doit
tout d’abord consister en une question ouverte. Elle doit par ailleurs être for-
mulée dans un langage compréhensible par le répondant (Romelaer, 2005).
Il faut donc éviter les questions faisant intervenir des concepts inconnus
des praticiens (ex : « De quelle configuration organisationnelle décrite par
Mintzberg votre organisation se rapproche-t-elle ? »). Elle doit enfin éviter
d’orienter le répondant dans un sens ou dans un autre.
La question introductive est souvent formulée à l’issue d’un premier échange
où le chercheur explique de façon très générale et succincte son projet de
recherche (ex : « J’ai souhaité vous rencontrer car je réalise mon mémoire
de master sur le sujet de… »), s’assure que le répondant est d’accord pour
être enregistré dans le cadre de l’entretien (ce point devra avoir été men-
tionné lors de la demande préalable d’entretien afin d’éviter les mauvaises
surprises) et expose, si le répondant le demande, les procédures qui seront
mises en place pour garantir la confidentialité des données.
Le guide d’entretien se présente sous la forme d’un document d’une page
comprenant, outre la question introductive, une liste de thèmes (rarement
plus d’une dizaine) sur la base desquels seront effectuées les relances et
reformulations. Il est conseillé d’échanger avec votre tuteur à propos de
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

votre guide avant de réaliser vos premiers entretiens.


Le guide d’entretien est un document propre au chercheur. Il n’a donc pas
vocation à être transmis au répondant avant ou pendant l’entretien car cela
appauvrirait ses réponses. En revanche, n’hésitez pas à inclure votre guide
d’entretien dans votre mémoire (soit dans votre chapitre méthodologique,
soit en annexe) et à indiquer les modifications que vous y avez apporté au fil
de la collecte des données.

89
Partie 2 Le contenu du mémoire

Exemple de guide d’entretien


Le guide d’entretien suivant a été utilisé pour une recherche portant sur
le rôle de la culture organisationnelle dans le cadre d’une fusion. Cette
recherche s’appuie principalement sur des données collectées au travers
d’une vingtaine d’entretiens semi-directifs rétrospectifs. D’une durée
moyenne de 1 h 30, les entretiens ont été intégralement retranscrits. Les
répondants sont des membres de l’équipe de direction et des middle
managers des entreprises Alpha et Gamma (les noms des entreprises ont
été anonymisés). Alpha et Gamma appartiennent à la même industrie et
ont pour point commun de s’être engagées dans des opérations de fusion.
Question introductive :
Pouvez-vous m’expliquer comment ce projet de fusion est né ?
Thématiques de relances :
Valeurs des organisations
Processus, façons de travailler
Enjeux organisationnels
Aspects politiques
Processus d’intégration
Rôle des consultants dans la fusion
Rôle des parties prenantes
Conséquences de la fusion

Au cours de l’entretien, le rôle du chercheur est de faciliter la prise de parole


du répondant, de faire en sorte que ce dernier ne s’éloigne pas trop des thé-
matiques couvertes par la recherche et de lui signifier son attention.
Plusieurs relances peuvent être pratiquées (Romelaer, 2005) :
y La relance par des « Oui… » pour encourager le répondant à poursuivre
son discours.
y La reformulation-résumé qui permet au chercheur de s’assurer qu’il a
bien compris le propos du répondant et de lui signifier son attention. Ce
type d’intervention peut également être utile lorsque le répondant perd

90
La méthodologie 7

le fil de sa pensée ou que la conversation est interrompue (par un appel


téléphonique par exemple).
y La relance pour approfondissement qui incite le répondant à développer
un point qu’il a mentionné spontanément et qui figure également dans
le guide d’entretien.
y La relance recentrage qui rappelle la question introductive et peut être
utilisée lorsque le répondant s’éloigne vraiment du sujet.
L’entretien semi-directif s’arrête lorsque tous les éléments figurant dans le
guide ont été traités ou lorsque le répondant souhaite arrêter l’entretien. En
règle générale, un entretien semi-directif dure entre 1 h et 2 h.
Lors de la réalisation d’un entretien semi-directif, il est conseillé de prendre
des notes pour consigner le cheminement intellectuel du répondant afin
d’être en mesure de faire un résumé si ce dernier venait à perdre le fil de sa
pensée. Ces notes vous permettront également de préparer les relances et
de conserver des éléments non-verbaux (rires, gestes, etc.) qui pourront être
intégrés à la retranscription. Après l’entretien, il est indispensable de faire un
rapide compte-rendu « à chaud » intégrant les aspects liés au contexte dans
lequel l’entretien s’est déroulé.
S’ils ne peuvent pas se dérouler en face-à-face, les entretiens peuvent égale-
ment avoir lieu par téléphone ou par Skype mais les informations collectées
par ce biais sont souvent moins riches. L’usage du téléphone ou de Skype ne
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

doit pas vous exonérer de demander l’accord du répondant avant de com-


mencer l’enregistrement.
Qu’ils soient semi-directifs ou non, les entretiens doivent systématique-
ment être enregistrés et faire l’objet d’une retranscription intégrale (prévoir
4 h de retranscription pour 1 h d’entretien). Veillez donc à réaliser les entre-
tiens dans des lieux calmes. Il est possible, mais pas obligatoire, d’insérer les
retranscriptions anonymisées de vos entretiens dans les annexes de votre
mémoire. Dans l’idéal, la retranscription doit avoir lieu dans les 48 h suivant
l’entretien sans quoi des éléments de contexte et des éléments non-verbaux
risquent d’être omis par le chercheur. Il est possible de prévoir un envoi des
retranscriptions aux répondants après l’entretien afin de leur demander s’ils

91
Partie 2 Le contenu du mémoire

souhaitent apporter des compléments. Dans ce cas, il est indispensable d’in-


tégrer cette contrainte à votre planning de travail.
Dans une recherche qualitative, la conduite des entretiens est supposée se
poursuivre jusqu’au moment où de nouvelles informations n’apparaissent
plus dans les entretiens : c’est ce qu’on appelle la saturation (Romelaer,
2005). Ce critère est néanmoins difficile à opérationnaliser dans le cadre d’un
mémoire de master. Les institutions d’enseignement fixent ainsi souvent un
nombre d’entretiens minimum pour le mémoire de master, compris entre 6
et 10, mais ce chiffre peut être dans la pratique bien plus élevé (il n’est pas
rare de voir des mémoires comprenant une vingtaine d’entretiens).

> L’observation
L’observation repose sur « l’observation systématique de comportements
humains, leur enregistrement, leur description, leur analyse et leur interpré-
tation » (Saunders et al., 2015 : 354). Elle constitue un mode de collecte
des données particulièrement privilégié par les chercheurs adoptant une
méthode ethnographique mais peut également être mise au service de pro-
jets s’inscrivants dans d’autres perspectives méthodologiques telles que la
théorie enracinée ou encore l’étude de cas.
On distingue fréquemment deux types d’observation : l’observation non-par-
ticipante et l’observation participante (Groleau, 2003 ; Journée, 2012).
y L’observation non-participante consiste à entrer dans un contexte
social donné pour observer les acteurs en gardant une posture d’exté-
riorité et en cherchant à se faire oublier de ces derniers afin de limiter les
biais que l’observation pourrait provoquer sur les comportements. Pour
y parvenir, les interactions avec les acteurs sont souvent limitées à des
échanges sociaux sans lien avec la situation étudiée. Certaines formes
d’observation non-participante impliquent une quantification des com-
portements observés.
y L’observation participante consiste à entrer dans un contexte
social donné et à participer aux activités des acteurs faisant l’objet de

92
La méthodologie 7

l’observation en devenant un membre du groupe social ou de l’organi-


sation observée. Au cours de la recherche, l’observateur devient donc un
insider.
Il ne suffit pas d’être présent sur le terrain pour réaliser une observation au
sens où nous l’entendons lorsque nous évoquons les modes de collecte des
données : il convient de faire preuve d’une « attention vigilante » (Journé,
2012) afin de produire des données de façon systématique en intégrant ce
que disent les individus mais également les éléments non-verbaux (e.g. Gar-
reau et al., 2015).
Comme les entretiens, l’observation vise à produire un matériau empirique
qui pourra, par la suite, faire l’objet d’une analyse. Ces données prendront la
forme de notes d’observation (ou d’un journal d’observation). Selon Patton
(2015), les notes d’observation doivent permettre de restituer des informa-
tions riches, de prêter une attention particulière aux éléments de contexte
qui sont susceptibles d’influencer les événements et les comportements
observés et d’aller au-delà des représentations des acteurs de terrain ce qui
suppose un effort de distanciation et de réflexivité.
Il est difficile d’observer de façon systématique tout ce qui se passe sur le ter-
rain : l’attention du chercheur est forcément dirigée par sa problématique,
ses questions de recherche ou encore par l’étude de concepts issus de la
littérature. Pour préparer la collecte des données, il est donc recommandé
d’élaborer une grille d’observation composée de quelques thèmes qui feront
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l’objet d’une attention particulière (Groleau, 2003 ; Journé, 2012). Dans le cas
d’une collecte par observation, cette grille joue une fonction équivalente
à celle du guide d’entretien pour un entretien semi-directif : elle oriente et
systématise la collecte des données.
Lorsqu’elle s’appuie sur la prise de notes, l’observation donne lieu à la rédac-
tion d’un journal d’observation. Il n’existe pas de modèle standard pour
structurer le journal de bord, il peut donc être composé de trois types de
documents :
y Des notes de terrain constituées « des données sur les événements, les faits,
les activités, l’endroit et le temps » (Groleau, 2003 : 230).

93
Partie 2 Le contenu du mémoire

y Des notes méthodologiques dans lesquelles l’observateur fait preuve de


réflexivité critique par rapport à son propre protocole de recherche et à
l’impact de sa présence.
y Des notes d’analyse dans lesquelles le chercheur consigne ses premières
impressions.
Laszczuk et Garreau (2015) proposent de leur côté une autre manière de
prendre des notes qu’ils qualifient de « journal de bord sibyllique ». Ce docu-
ment consigne des notes de terrain organisées de façon chronologique et
obéissant au même canevas :
y Anticipations du chercheur avant l’observation (que va-t-il se passer ?).
y Compte-rendu (que s’est-il passé ? Que s’est-il dit ?).
y Analyse des écarts (comment expliquer la différence entre les anticipa-
tions et le compte-rendu ?).
y Prise de recul du chercheur (que faut-il faire pour la prochaine fois ?).

> Les données d’archive


Une dernière stratégie pour collecter des données qualitatives consiste
à étudier des données qui préexistent à votre recherche. Il peut s’agir de
données publiques (articles de presse, interviews, rapports annuels, etc.) ou
de données faisant l’objet d’un accès plus restreint et dont la nature peut
être plus confidentielle (documents de travail internes à une organisation,
présentations PowerPoint, comptes rendus de réunions, e-mails, etc.) Ces
données peuvent également avoir été collectées par un autre chercheur et
utilisées dans un projet de recherche antérieur.
Ce type de données peut être utilisé pour plusieurs raisons :
y Lorsqu’elles sont utilisées en complément d’autres modes de collecte
(e.g. entretiens ou observations), elles permettent d’apporter des élé-
ments de contexte utiles pour comprendre et restituer les spécificités du
terrain. Dans une perspective de triangulation, elles peuvent également
permettre de corroborer ou d’infirmer des informations issues de don-
nées collectées par d’autres moyens.

94
La méthodologie 7

y Elles peuvent être utilisées comme source principale de données dans le


cas de travaux adoptant une perspective historique ou processuelle afin
de documenter des événements antérieurs à la recherche.
y Elles peuvent parfois permettre de contourner des difficultés d’accès au
terrain (il est par exemple très difficile d’obtenir des entretiens auprès de
dirigeants de grandes entreprises… mais ces derniers s’expriment sou-
vent publiquement au travers de conférences ou d’interviews).
y Elles ne souffrent pas par les mêmes biais que les données collectées
directement par le chercheur. Ainsi, pour réaliser une étude sur les
conflits dans une équipe, l’utilisation d’e-mails et de comptes-rendus de
réunions peut se révéler plus riche que les propos tenus – a posteriori –
des membres de l’équipe dans le cadre d’un entretien qui peuvent souf-
frir de biais liés à l’extériorité du chercheur ou à la reconstruction des
événements par les individus.

Analyser des données qualitatives


Il existe de nombreuses méthodes permettant d’analyser les données qua-
litatives. Nous nous attacherons ici à décrire de façon concise deux d’entre
elles : le codage et l’analyse lexicométrique.

> Le codage des données


Le codage des données peut se définir comme l’affectation d’intitulés appe-
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lés « codes » à des segments de données en vue d’enrichir ou de construire


une grille d’analyse (Saldana, 2016). L’affectation des codes aux segments de
données est réalisée par le chercheur ; le codage nécessite donc une inter-
prétation des données.
Les codes peuvent être définis de façon inductive et ainsi émerger des don-
nées. Cette démarche d’analyse est qualifiée, par Allard-Poesi (2003) de
codage a posteriori. Dans cette démarche, un codage de premier niveau per-
met dans un premier temps d’organiser et d’inventorier les données.

95
Figure 7.2 – Un exemple de codage de premier niveau

96
Intervieweur
Alors pour commencer, est-ce que vous pouvez m’expliquer comment ce projet de fusion est né ?
Partie 2

Richard D.
Bon… c’est une longue histoire. Nous, nous sommes une entreprise qui conseille les entreprises sur leurs solutions
de mobilité. Au départ, c’est ça notre métier. Et la, la ville de L. allait lancer un gros projet de vélos en libre-service.
Sauf que nous, ce n’est pas trop notre métier.
Intervieweur
Les vélos?
Richard D. veau
Non si, les vélos on sait faire. On a un savoir-faire sur les objets connectés, on a déjà fait des projets comme ça. Nou t
Vous connaissez le pare d’attraction S. ? proj
e
Intervieweur
Oui oui...
Richard D.
Bah le système de vélos à l’intérieur, c’était un projet à nous. Donc bon, faire des vélos connectés en libre-service
Le contenu du mémoire

pour un gros parc comme ça et pour une ville moyenne comme L., techniquement, ce n’est pas trop trop différent.
Encore que. Mais bon, disons Que ça, ça ne nous paraissait pas insurmontable. Du coup je ne sais plus où j’en étais…
Intervieweur
ition
Acquis
Vous me disiez que ce n’était pas votre métier. e r e ss ources
Richard D.
d s
c o m p étence
Ah oui voilà… ce qu’en ne savait pas faire, c’était tout le côté, appel d’offres, machin, relations avec les élus. et
Tout ça nous échappait complètement On n’avait jamais travaillé avec une collectivité publique en fait.
Et donc il nous faisait des compétences qu’on avait pas. Il se trouve que notre directeur marketing, sa femme,
elle travaille pour une filiale du groupe M. et cette société, elle ne travaille qu’avec des collectivités locales.
Intervieweur ns s ociaux
Ah… L i e
tants
Richard D. préexis
Donc oui, ça tombait bien. On a noué les contacts. J’ai personnellement rencontré les dirigeants de M.
à de nombreuses reprises. Et on s’est dit qu’on allait réfléchir ensemble à proposer quelque chose pour cet appel
d’offre. Nous sur Se côté offre disons… et eux sur tout le processus d’appel d’offre très compliqué.
La méthodologie 7

Les codes issus du codage de premier niveau sont ensuite retravaillés et


réorganisés. Lors du codage de deuxième niveau, une nouvelle grille d’ana-
lyse est construite. Tournée vers la conceptualisation, elle est composée d’in-
titulés plus abstraits et généraux.
Figure 7.3 – Un exemple de codage de deuxième niveau
Sous-catégories Catégories principales

Concertation avec toutes les composantes de l’organisation

Complémentarité des ressources et compétences


Le mariage
de projets
Projet(s) commun(s) / Démarche proactive

Différences culturelles perçues comme source d’enrichissement

Processus top-down imposé par le top management

Redondance des ressources et compétences


Le mariage
forcé
Réaction à des pressions externes / Démarche réactive

Différences culturelles perçues comme un obstacle

Il est également possible de définir a priori une partie des catégories de l’ana-
lyse (codes) sur la base de la littérature (Allard-Poesi, 2003). Miles, Huberman
et Saladna (2014) préconisent ainsi de partir d’une liste d’une dizaine de codes
issus de la littérature et de la compléter par des catégories émergentes.
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Dans les deux cas, le lien entre les segments de données et les codes doit être
systématisé (tous les extraits qui se rapportent au même code doivent avoir
été codés avec ce dernier) et objectivés (les codes doivent être définis préci-
sément de façon que deux chercheurs qui analyseraient les données à l’aide
de la même grille de codage produiraient un codage relativement similaire).
Historiquement, les chercheurs qualitativistes réalisaient le codage de façon
manuelle et artisanale. Les entretiens étaient imprimés et codés. Les pas-
sages se rapportant à un même code étaient ensuite découpés et collés sur
une même fiche cartonnée. Les fiches cartonnées étaient ensuite classées
dans des chemises correspondant aux catégories principales de l’analyse.

97
Partie 2 Le contenu du mémoire

Ces méthodes manuelles ont aujourd’hui été abandonnées au profit d’outils


informatiques de type CAQDAS1 pour réaliser le codage des données. NVivo,
Atlas.ti, MaxQDA et Dedoose constituent les principaux logiciels apparte-
nant à cette catégorie. La plupart des éditeurs proposent des versions d’éva-
luation et des tarifs préférentiels pour les étudiants. Animé par Mouricou et
Garreau, le blog nerdyscholar.com propose des fiches thématiques dédiées
au logiciel NVivo.
Si certaines formes d’analyse (par exemple la réalisation d’une taxonomie)
se limitent à identifier des catégories, il est parfois nécessaire de développer
l’étude au-delà de la catégorisation. La théorisation consistant à dévelop-
per des concepts et les relations entre eux pour expliquer un phénomène,
il est nécessaire une fois le codage effectué d’analyser les relations entre les
concepts (Mouricou et Garreau, 2018).

> L’analyse lexicométrique


L’analyse lexicométrique consiste à réaliser une analyse statistique sur les
mots qui sont employés dans un contexte donné ou pour une pratique don-
née. Ce type d’analyse peut, par exemple, permettre d’analyser la structure
du discours de personnalités politiques ou dirigeants d’entreprise, d’étudier
la façon dont des médecins s’adressent à leurs patients ou encore de com-
prendre comment des restaurateurs répondent aux critiques faites sur leur
restaurant sur TripAdvisor.
L’analyse lexicométrique s’appuie sur des logiciels tels que Alceste, Prospero,
IRaMuTeQ, Tropes ou encore LIWC qui permettent d’analyser la fréquence
des mots utilisés, de les regrouper sur la base d’un dictionnaire et de mettre
en évidence des ensembles de mots qui sont utilisés de façon concomitante
et représentent des univers de sens.
Les méthodes employées sont des méthodes statistiques traditionnelles
permettant de mesurer les liens de proximité entre les mots utilisés qui
peuvent s’appuyer sur des dictionnaires spécifiquement adaptés à certains
environnements afin d’affiner l’analyse.

1. Computer Assisted Qualitative Data Analysis Software.

98
La méthodologie 7

Une perspective quantitative


Dans une perspective quantitative, il s’agit de collecter des données essen-
tiellement numériques qui vont faire l’objet de traitements statistiques per-
mettant à la fois de décrire l’échantillon utilisé et de mettre en évidence des
relations entre variables étudiées (Moscarola, 2018).
Animé par Moscarola, le site http://faireparlerlesdonnées.blog propose de
nombreux exemples utiles aux étudiants souhaitant se familiariser avec ces
méthodes.

Définir la population et construire l’échantillon


En statistique, une population est un ensemble homogène d’individus sur
lequel porte l’étude. Il peut s’agir de personnes (consommateurs, patients,
salariés, managers, etc.), d’organisations, ou encore d’objets, de produits ou
de projets qui seront comparables et sur lesquels on cherchera à collecter
de l’information. La définition de la population étudiée est directement liée
à l’objet de l’étude et doit être effectuée avec plus grand soin. Il est fréquent
d’ailleurs qu’elle évolue avec la maturation de l’objet de recherche.
Dans certains cas le chercheur pourra choisir de collecter des données rela-
tives à l’ensemble de la population. Ces cas sont relativement exceptionnels
et supposent que la population soit peu nombreuse et facilement accessible.
Par exemple si l’on souhaite étudier le climat social d’un service ou la percep-
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tion de l’impact d’une formation, on interrogera respectivement toutes les


personnes du service et tous les participants au séminaire de formation.
En règle générale, et pour des raisons de faisabilité, de coût et de temps, on
se contentera de collecter des données sur une fraction de la population, un
échantillon. L’échantillon devra alors donner une image fidèle de l’ensemble
de la population afin que l’on puisse extrapoler les résultats.
On distinguera plusieurs méthodes de constitution d’un échantillon.

> La méthode aléatoire


La méthode aléatoire qui consiste à choisir des individus au hasard, ce qui
signifie que l’on connaît la probabilité que chaque individu possède d’être

99
Partie 2 Le contenu du mémoire

sélectionné. Cela suppose à la fois que l’on dispose d’une liste exhaustive
des individus et que ceux qui sont choisis soient disponibles et accessibles
au chercheur. Dans le cas d’une étude sur les clients d’une entreprise indus-
trielle, cela est possible à partir du fichier client ; dans le cas d’une étude
portant sur les membres d’une association professionnelle, le listing des
membres peut constituer la base du tirage.

> La méthode par quotas


La méthode par quotas est utilisée lorsque l’on ne dispose pas d’une liste
complète des individus de la population ou lorsque l’accès aux individus
serait trop coûteux. On constitue alors l’échantillon en lui donnant une
structure comparable à celle de la population de base en choisissant une
ou plusieurs caractéristiques importantes au regard de l’objet de l’étude. Par
exemple, si l’on cherche à étudier l’usage des technologies de l’information
par les personnes âgées de plus de 20 ans, la constitution d’un échantillon
de 100 personnes pourra reposer sur les données de l’INED et chercher à
refléter les caractéristiques de cette population en termes d’âge et de genre.

Tableau 7.1 – Constitution d’un échantillon de 100 personnes


selon la méthode des quotas

Composition
Population de base >20ans de l’échantillon
Millions Hommes Femmes Total % Hommes Femmes Total
20 à
64 ans 17,9 18,5 36,4 74,0 36 38 74
65 ans
ou + 5,5 7,3 12,8 26,0 11 15 26
total 23,4 25,8 49,2 48 52 100
% 47,6 52,4
Source : INED, population française par sexe et groupe d’âges au 1er janvier 2018.

On cherchera donc ainsi à interroger 36 hommes de 20 à 64 ans et 38


femmes de la même tranche d’âge de façon que la structure de l’échantillon
corresponde à celle de la population sur laquelle on souhaite extrapoler les

100
La méthodologie 7

résultats. On peut aussi rajouter des quotas de lieux de résidence (urbains/


ruraux) ou de niveau de formation car ces caractéristiques sont suppo-
sées importantes au regard du sujet étudié. On comprendra aisément
cependant que la multiplication des quotas, croisés dans l’exemple ci-
dessus, compliquerait la constitution de l’échantillon.

> La méthode raisonnée


La méthode raisonnée consiste à surreprésenter dans l’échantillon une
catégorie qui est numériquement faible dans la population de base. Par
exemple, dans l’exemple ci-dessus, si l’on considère pour des raisons de pré-
cision des réponses, qu’interroger 11 hommes et 15 femmes de plus de 65
ans est insuffisant, on en interrogera alors plutôt une trentaine, mais dans les
résultats globaux on pondérera les réponses de façon à leur redonner leur
poids par rapport à la population totale.

> La méthode théorique


La méthode théorique consiste à constituer l’échantillon en fonction de la
question et du modèle de recherche qui intéresse le chercheur. Si l’étude
porte sur les facteurs de réussite des startups, on cherchera à interroger
deux groupes aux effectifs voisins, un groupe de startups ayant réussi et un
groupe ayant déposé le bilan. On notera au passage la difficulté qu’il peut
y avoir à trouver celles du second groupe. Ce cas où l’on cherche à compa-
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rer deux sous-échantillons en terme de performance est assez fréquent en


management.

> La méthode de convenance


La méthode de convenance repose sur l’interrogation d’individus qui sont
proches du chercheur. Celui-ci diffuse son questionnaire à des amis, à des
relations, à des fichiers auxquels il a accès, en demandant parfois aux répon-
dants de diffuser à leur tour le support d’enquête. Cette méthode est très
utilisée par diffusion d’une URL de questionnaire sur les réseaux sociaux.
Dans ce cas, l’échantillon obtenu ne peut être considéré comme représenta-
tif, mais les résultats ont un caractère exploratoire. Il est néanmoins possible

101
Partie 2 Le contenu du mémoire

de comparer l’échantillon ainsi obtenu à la population de base et éventuel-


lement de le redresser.

> La taille et la représentativité de l’échantillon


La question de la taille de l’échantillon pour obtenir des données quantita-
tives représentatives de la population renvoie à la théorie des sondages et
donc à la marge d’erreur acceptée et au niveau de confiance dans les résul-
tats (Hahn et Macé, 2017). On considère généralement qu’une taille mini-
male de 30 individus est nécessaire pour que les traitements statistiques
relevant de la loi normale s’appliquent.
Un échantillon est dit représentatif de la population de base (ou population
mère) lorsqu’il en présente les mêmes caractéristiques, ces dernières étant
supposées importantes pour le sujet étudié. Si l’on sait que l’âge n’a géné-
ralement aucune influence sur les variables étudiées, la représentativité de
l’échantillon en termes d’âge n’aura qu’un intérêt très limité.
Cette question de la représentativité de l’échantillon est primordiale quand
on souhaite prédire le résultat d’une élection ou lorsque l’on souhaite estimer
un marché pour un nouveau produit. Elle n’est cependant pas fondamentale
quand on cherche, ce qui est souvent le cas dans les tests de modèle, une
relation entre des variables.
Au-delà de ces aspects liés à la représentativité, certaines institutions
peuvent imposer une taille minimum de l’échantillon correspondant à un
certain volume de données collectées et traitées par l’étudiant (ex : 80 ques-
tionnaires exploitables). Il vous incombe donc, à nouveau, de prendre
connaissance du niveau d’exigence adopté au sein de votre formation.

Spécifier les variables selon leur rôle


Les données quantitatives permettent de mesurer des variables. Une
variable peut se définir comme un élément qui peut prendre plusieurs
valeurs (variables quantitatives) ou modalités (variables qualitatives). On dis-
tingue généralement trois catégories de variables : les variables à expliquer,
les variables explicatives et les variables de contrôle.

102
La méthodologie 7

Ainsi, le concept de performance de l’entreprise peut être appréhendé par des


variables de performance financière, organisationnelle ou sociale et à chacune
de ces variables correspondra des indicateurs différents. De la même façon, le
concept de taille d’entreprise peut être appréhendé par plusieurs variables : la
taille de l’activité, la taille des effectifs, etc. chaque variable peut être mesurée
par plusieurs indicateurs : la taille de l’activité peut l’être par des questions sur
le chiffre d’affaires, la valeur ajoutée, le tonnage de la production dans des
activités industrielles, la surface des locaux dans des activités de distribution ;
la taille des effectifs, elle, sera mesurée par des questions sur le nombre de per-
sonnes employées à temps plein, à temps partiel, en équivalent temps plein,
le nombre de cadres etc. Les réponses aux questions constituent les données
qui vont faire l’objet de traitements statistiques.
On distingue généralement trois catégories de variables.
Figure 7.4 – Variables à expliquer, explicatives et de contrôle

Variables explicatives Variables à expliquer

Variables de contrôle
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> Les variables à expliquer


Les variables à expliquer constituent le cœur de l’objet d’étude. Il s’agit
par exemple de la performance de l’entreprise. On cherchera, alors, à com-
prendre les facteurs qui en sont à l’origine.

> Les variables explicatives


Les variables explicatives ou causales visent à expliquer le phénomène. Il peut
s’agir de la taille de l’entreprise, du management des ressources humaines
ou encore de la stratégie. En effet, la taille et les effets d’expérience associés

103
Partie 2 Le contenu du mémoire

n’ont pas le même rôle dans l’industrie sidérurgique que dans le service aux
personnes.

> Les variables de contrôle


Les variables de contrôle visent à mieux spécifier la relation entre la variable
explicative et la variable à expliquer. Dans l’exemple ci-dessus, le secteur
d’activité pourra constituer une variable de contrôle.

Spécifier les variables selon leur nature


On peut distinguer les variables quantitatives, les variables ordinales et les
variables nominales.

> Les variables quantitatives


Les variables quantitatives ou numériques (chiffre d’affaires, effectifs,
dépenses, etc.) sont exprimées par des nombres qui peuvent faire l’objet de
traitements statistiques. On distingue les variables quantitatives continues
lorsque la variable peut prendre toutes les valeurs (dépenses mensuelles
d’un étudiant), des variables discrètes lorsque les valeurs sont des entiers
naturels (nombre d’enfants).

> Les variables ordinales


Les variables ordinales sont utilisées lorsqu’une mesure objective n’est pas dis-
ponible. On s’appuiera alors sur des avis et des perceptions – le plus souvent
recueillis à l’aide de questionnaires – pour mesurer les concepts du modèle.
Pour y parvenir, on construira des échelles permettant de mesurer des degrés
d’accord correspondant à des affirmations (pas du tout d’accord, pas d’accord,
moyennement d’accord, d’accord, tout à fait d’accord), sur des fréquences
(jamais, rarement, parfois, souvent, très souvent) ou encore à des niveaux de
satisfaction (très faible, faible, moyen, fort, très fort). Les échelles de Likert
(du nom du psychologue américain à l’origine de cette technique) comptent
généralement 5 à 7 échelons. Il est également possible de demander au
répondant de quantifier sa réponse sur un continuum constitué de deux
expressions opposées (ex : repoussant vs attirant). On parle alors d’échelle
d’Osgood. Les échelles peuvent, sous conditions d’intervalle équidistant, faire

104
La méthodologie 7

l’objet de calculs statistiques. Une même variable sera souvent mesurée par
plusieurs indicateurs (qui dans un questionnaire renverront différentes ques-
tions posées aux répondants). La qualité de la mesure de la variable dépendra
alors de la cohérence des différents indicateurs et pourra être mesurée par un
indice statistique appelé l’Alpha de Cronbach.
Figure 7.5 – Mesure d’une variable ordinale à l’aide d’un questionnaire

Échelles
Concept Variable Données
de mésure

> Les variables nominales


Les variables nominales correspondent à des catégories caractérisant les
individus. Le sexe, le secteur industriel et le pays, en sont des exemples.
Une variable nominale est caractérisée par différentes modalités (femme/
homme, service/industrie, etc.) et chaque individu de la population corres-
pond à une seule modalité.

Collecter les données quantitatives


Comme l’explique Moscarola (2018 : 67), la collecte des données quantita-
tives peut être réalisée par différents moyens.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

> Les documents existants


Les documents existants (texte de rapports, discours, circulaires, agendas de
managers, etc.) peuvent constituer la base de la collecte de données quanti-
tatives. Il faut alors que ces documents traduisent des faits qu’il est possible
de dénombrer. Ces données doivent faire l’objet d’une saisie ou d’une mise
en forme dans un tableau afin de pouvoir faire l’objet de traitements statis-
tiques. Notons que ces documents figurent pour certains en ligne sur le Web
et sont accessibles gratuitement et librement.
L’étudiant, avant de se lancer dans une enquête, doit toujours se demander
si les données qu’il souhaite recueillir ne sont pas déjà disponibles. De nom-
breuses données quantitatives sont disponibles sur Internet. Il conviendra

105
Partie 2 Le contenu du mémoire

bien sûr toujours respecter les règles d’indication des sources et de s’interro-
ger sur la qualité et la fiabilité des données collectées.

> Les bases de données


Les bases de données déjà constituées représentent une autre source de
données quantitatives. Elles sont soit accessibles sans frais (par exemple :
www.insee.fr), soit payantes (par exemple https://fr.statista.com/).

> Les questionnaires d’enquête


Les questionnaires d’enquête visant à collecter des données quantitatives
comportent des questions fermées présentant différentes modalités de
réponse, des murs d’images, des échelles d’accord/désaccord. Il convient ici
de rappeler qu’avant l’administration en face à face ou, comme cela est de
plus en plus le cas, en ligne, le questionnaire doit impérativement être testé.

Analyser les données quantitatives


Les données collectées se présentent sous la forme d’un tableau avec en
ligne les individus de la population (ex : les personnes qui ont répondu à
votre questionnaire ou les organisations composant votre échantillon) et en
colonne les données par variable ou item (ex : les réponses aux questions de
l’enquête).
Avant d’effectuer toute analyse des données quantitatives recueillies sous
forme d’enquête en ligne ou de questionnaire d’interview, il convient systé-
matiquement de vérifier la vraisemblance des valeurs figurant dans le tableau
de données pour détecter les erreurs de saisie ou de réponse. Il n’est en effet
pas exceptionnel que les répondants se trompent lorsqu’on leur demande
une évaluation chiffrée. Ainsi, lorsque l’on recueille un revenu annuel, il arrive
d’avoir une réponse correspondant au revenu mensuel ! Il convient donc
d’examiner attentivement la distribution des données, notamment en éli-
minant les valeurs aberrantes. Pour les non-réponses, on peut remplacer la
valeur absente par la moyenne des répondants de la catégorie.
Une fois ces vérifications préliminaires, les analyses seront réalisées par le
biais d’un logiciel tel que Sphinx, SPAD, SPSS, XLStat ou encore Stata. Les

106
La méthodologie 7

analyses statistiques que l’on peut effectuer sur des données quantitatives
peuvent avoir trois types d’objectifs différents : décrire, expliquer ou modé-
liser.

> Description
La description d’une population sera permise par la présentation à plat
des données (tris à plat et croisés) mais aussi par des analyses factorielles
multidimensionnelles telles que l’analyse factorielle ou l’analyse en compo-
santes principales (Desmazes, 2009) fournissant une analyse simultanée de
l’ensemble des réponses et permettant ainsi d’identifier les axes structurants
des données collectées et des groupes d’individus.
Ces techniques, parfois qualifiées d’exploratoires, visent aussi à simplifier le
jeu de données disponibles, à en réduire la complexité, en regroupant les
variables et individus en catégories ou groupes, entre lesquels des relations
pourront être étudiées ensuite. Dans l’exemple suivant Merdji (2006) réalise
une analyse factorielle pour étudier les attitudes exprimées par 250 enfants
et adolescents au travers d’un questionnaire à l’égard de 72 animaux.
Figure 7.6 – Analyse factorielle des préférences pour les animaux

Identification possible
Lion Amis de l’homme
Tigre (valeur d’alter ego)
Puissants
Loup Guépard Ours brun Dauphin
(valeur de rivalité) Koala Panda
Berger allemand Pingouin
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Gorille
Requin Dinosaure Chimpanzé Perroquet Poney
Crocodile Aigle
Rhinocéros Éléphant Girafe Cheval
Baleine Chiot
Boa
Sanglier Lapin Chaton
Poussin
Mammouth Chat Papillon
Lointains et dangereux Proches et inoffensifs

Pieuvre Chauve souris Poisson rouge Agneau


Corbeau
Araignée Méduse Papillon de nuit Coccinelle
Thon Mouton
Rat Bœuf Sardine Dinde Veau
Chèvre
Guêpe Ver de terre Crevette
Saumon Canard
Chenille Escargot
Primitifs Crapaud Vache Poule Poisson, basse-cour
Porc Cochon Poulet et familiers négligeables
(valeur négative)
Moustique Mouche (valeur d’usage)
Identification impossible

Source : Merdji (2006 : 192)

107
Partie 2 Le contenu du mémoire

> L’explication
L’explication vise la mise en évidence des relations entre des variables expli-
catives et une variable à expliquer. Comme l’expliquent Hahn et Macé (2017),
il existe de nombreuses méthodes explicatives et les techniques utilisables
dépendent en fait de la nature des variables.
Le tableau récapitulatif suivant indique les méthodes de traitement statis-
tique adaptées.
Tableau 7.2 – Méthodes statistiques explicatives selon la nature des variables

Variables explicatives
Nominale(s) &
Nominale(s) Quantitative(s)
quantitative(s)
t3ÏHSFTTJPO
Régression logistique logistique
Nominale Régression logistique
(Logit /Probit) t"OBMZTF
discriminante
Variable à expliquer

t"OBMZTFDPOKPJOUF
Ordinale t-PHJU1SPCJU Logit/Probit ordonné Logit/Probit ordonné
ordonné
Quantitative
Régression de Poisson Régression de Poisson Régression de Poisson
discrète
t"OBMZTFEF
Quantitative Analyse de variance Régression simple ou
covariance (ANCOVA)
continue (ANOVA) multiple
t3ÏHSFTTJPONVMUJQMF
Source : Hahn et Macé (2017 : 23)

> La modélisation
La modélisation vise à représenter un phénomène et l’ensemble des rela-
tions entre variables au travers de techniques statistiques telles que les
équations structurelles.
Les modèles d’équations structurelles sont des modèles statistiques qui per-
mettent de mettre en relation des concepts non directement observables.
Ces méthodes d’analyse de données quantitatives (PLS, LISREL, AMOS)
sont mobilisées pour représenter les hypothèses d’un modèle conceptuel
complexe comportant deux séries de variables aux statuts différents ; les

108
La méthodologie 7

variables manifestes observables et mesurables, les variables latentes éva-


luées à partir des variables manifestes. Un premier modèle (externe) relie les
variables latentes aux variables manifestes (VM) qui les mesurent ; un second
(interne) relie les variables latentes (VL) entre elles. Le blog LeSphinx-deve-
loppement propose des explications plus détaillées sur les fondements de la
méthode des équations structurelles1.

Figure 7.7 – Variables manifestes et variables latentes


dans un modèle d’équations structurelles

VM1

VL1 VM5

VM2

VL3 VM6

VM3
VL2 VM7

VM4

L’exemple suivant est tiré d’une recherche consacrée aux effets du techno-
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

stress et de la surcharge informationnelle (Kéfi et Kalika). Seules les variables


latentes sont présentées sur ce graphique. Chaque variable latente est en fait
mesurée par une série d’items présents dans le questionnaire sur lequel les
managers interrogés devaient donner leur degré d’accord sur des échelles
de Likert.

1. http://www.lesphinx-developpement.fr/blog/la-modelisation-par-equations-structurelles-
avec-sphinx-iq/.

109
Partie 2 Le contenu du mémoire

Figure 7.8 – Exemple d’un modèle d’équations structurelles

R² = 0,322

Surcharge H5
informationnelle -0,299***
0,576***
H1

R² = 0,277
Dépendance_ H4
email Performance
n.s due aux TIC

H2
0,572*** R²=0,327 0,194**
H6
H3 Techno- 0,389***
H8b
surcharge H8a n.s H8
0,508*** n.s
n.s Mesures
R²=0,258 H7
organisationnelle
Techno- anti-technostress
invasion
Effet direct
Effet modérateur
*p < 0.05 ; **p < 0.01 ; ***p < 0.001
Source : Kéfi et Kalika (2018 : 12)

Conseils pour rédiger le chapitre


méthodologique
Les principales orientations méthodologiques de votre mémoire sont docu-
mentées dans le chapitre « méthodologie ». Ce dernier a pour objectif de
porter à la connaissance de vos lecteurs l’ensemble des techniques utilisées
pour réaliser la partie empirique de votre travail, de souligner leur rigueur
et éventuellement, de permettre que votre protocole soit reproduit. Tradi-
tionnellement inséré entre la revue de littérature et les résultats, le cha-
pitre méthodologique a donc pour fonction de garantir la traçabilité de vos
conclusions. Ce chapitre n’est donc pas un cours général de méthodologie
mais un exposé précis du travail que vous avez réalisé s’accompagnant de
justifications appropriées issues d’ouvrages et d’articles méthodologiques de
référence.

110
La méthodologie 7

Le chapitre méthodologique est généralement organisé en quatre sous-


sections :
y Le design de recherche dans lequel vous présentez la méthode utilisée
et expliquez pourquoi cette dernière est cohérente par rapport à votre
problématique.
y La présentation du terrain et des procédures d’échantillonnage.
y La présentation du dispositif de collecte des données.
y La présentation du dispositif d’analyse des données.
La rédaction du chapitre méthodologique doit vous permettre de
répondre à un certain nombre de questions relativement habituelles. Il
n’existe pas de bonne ou de mauvaise réponse dans l’absolu mais des jus-
tifications plus ou moins convaincantes. Le tableau suivant propose une
check-list qui vous permettra de vérifier que vous n’avez pas oublié un
point essentiel.

Tableau 7.2 – Questions à traiter dans votre chapitre méthodologique

Sous-section Question clé Conseils


Design de Pourquoi avoir choisi une Ce point peut être facilement justifié par
recherche méthode qualitative ou rapport aux objectifs de votre mémoire.
quantitative ?
Est-il possible de vous La théorie enracinée, l’ethnographie, la
rattacher à une méthode méthode des cas, la recherche-action, la
standard ? méthode QCA (Qualitative Comparative ana-
lysis) ou la recherche évaluation ne sont que
quelques exemples de méthodes cohérentes
et connues des chercheurs. N’hésitez pas à
vous appuyer sur des ouvrages méthodolo-
giques reconnus pour donner une traçabilité
à votre méthodologie.

111
Partie 2 Le contenu du mémoire

Présentation Pourquoi avez-vous Il n’est pas inhabituel de consacrer plusieurs


du terrain choisi d’étudier ce ter- pages du mémoire à la présentation du terrain
rain ? et de ses spécificités. L’enjeu est ici de rendre
intelligible votre terrain à des personnes qui
n’y ont pas eu accès et qui n’ont pas forcément
les connaissances préalables qui leur permet-
tront de comprendre vos résultats.
Comment avez-vous La réponse à cette question ne sera pas de
construit votre échantil- la même nature selon que vous ayez choisi
lon ? une méthode qualitative ou quantitative. Ne
parlez pas d’échantillon représentatif si vous
avez choisi une méthode qualitative. Insérez
un tableau présentant les caractéristiques de
votre échantillon dans votre mémoire.
Collecte Pourquoi avez-vous Plutôt que de rédiger un cours magistral sur
des données choisi tel ou tel mode de les différents modes de collecte des données
collecte des données ? que vous avez utilisé, expliquez clairement à
votre lecteur comment s’est déroulée la col-
lecte des données.
Comment avez-vous mis Expliquez les grandes lignes dans le corps de
en œuvre ces procédures texte. Produisez tous les justificatifs néces-
de collecte des données ? saires dans les annexes de votre mémoire
(ex : échelles de mesure, guide d’entretien,
retranscriptions anonymisées, etc.)
Quel est le volume de Produisez un tableau de synthèse.
données que vous avez
utilisé ?
Analyse Quelle technique Nommez la technique d’analyse que vous
des données d’analyse avez-vous avez employée (ex : ANOVA, ANCOVA, régres-
employé ? sions multiples, analyse de contenu, codage
thématique des données, etc.)
Détaillez les différentes étapes de l’analyse
comme s’il s’agissait d’une recette de cuisine.
Ne vous contentez pas de mentionner le nom
du logiciel que vous avez utilisé.
Produisez les justificatifs nécessaires (ex :
matrice de corrélation si vous avez réalisé des
régressions multiples, grille d’analyse si vous
avez réalisé un codage, etc.)

112
8
Les résultats

L es résultats constituent le véritable « plat de résistance » de votre


mémoire ou de votre thèse (Cossette, 2016 : 60). Ils permettent, en effet,
de répondre à la problématique.
À l’instar des autres parties du mémoire, le contenu et la présentation de ce
chapitre dépendront fortement du type de méthodologie employé. Ainsi, les
mémoires ou les thèses adoptant une perspective quantitative proposent, en
règle générale, un chapitre sur les résultats relativement succinct comprenant
des tableaux statistiques. Ces tableaux sont alors commentés afin d’expliquer
au lecteur quelles sont les hypothèses qui peuvent, à l’issue de l’analyse des
données, être considérées comme validées, quelles sont celles qui peuvent être
rejetées et quelles sont celles sur lesquelles il n’est pas possible de se prononcer.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Dans une recherche qualitative, en revanche, la présentation des résultats


occupe souvent un espace significatif dans le mémoire. Cette différence s’ex-
plique essentiellement par le fait que les éléments de preuve qui y sont admi-
nistrés sont plus difficiles à synthétiser que dans une recherche quantitative
car ils consistent en des verbatims (des citations extraites des entretiens) ou en
des descriptions de situations observées. Dans certains travaux, ces résultats
peuvent même être complétés de photographies ou d’extraits de documents
d’archives. Les résultats d’une recherche qualitative obéissent, par ailleurs, à
un canevas moins structuré que ceux d’une recherche quantitative, ce qui a le
mérite de laisser davantage de place à votre créativité mais devra vous conduire
à vous interroger pour définir le type de restitution le plus adapté à votre projet.

113
Partie 2 Le contenu du mémoire

Les résultats d’une recherche qualitative


D’un point de vue générique, l’exposé des résultats d’une analyse qualitative
peut prendre deux grandes formes principales :
y Dans une perspective processuelle, l’exposé peut prendre la forme
d’une histoire retraçant l’évolution du phénomène observé en faisant
apparaître des grandes périodes (Langley, 1999).
y Dans une perspective thématique, la présentation des résultats
reprend les principales catégories de la grille d’analyse (les codes). Ces
derniers sont souvent mis en relations dans un deuxième temps afin de
former un modèle ou de compléter un modèle existant.
Les résultats d’une étude qualitative doivent reposer sur des éléments de
preuve qu’il vous incombera de sélectionner parmi les données que vous
avez analysées. Ces éléments peuvent prendre différentes formes.

L’analyse illustrée de verbatims


L’une des méthodes les plus courantes pour asseoir l’analyse est d’utiliser sur des
extraits de données brutes (des citations tirées des entretiens par exemple) pour
montrer que votre analyse s’appuie sur des éléments empiriques.
Comme le montre l’exemple suivant, les verbatims sont alors utilisés pour
illustrer l’analyse des résultats et mis en évidence par l’utilisation de guille-
mets et de caractères en italique.

Exemple d’analyse illustrée d’un verbatim

Le commandement contribue également à la mise en œuvre du change-


ment de BM de ServerHouse. La vision stratégique des fondateurs leur a
permis d’anticiper des opportunités de marché et de développer rapide-
ment un positionnement original et avant-gardiste :
« Il s’avère qu’on a eu ‘le nez creux’ et évidemment quand on avait décidé de
faire ça pour nous on était loin d’imaginer que d’ici 10 ans on parlerait de Cloud
Computing, SaaS et autres jouets du marketing moderne. » (Directeur Général)
Source : Garreau, Maucuer, Laszczuk (2015 : 174)

Des éléments permettant de situer le contexte dans lequel a été produit


le verbatim (par exemple, des caractéristiques socio-démographiques du

114
Les résultats 8

répondant dans le cas d’une citation tirée d’un entretien) peuvent par ail-
leurs être indiqués entre parenthèses.
Cette forme d’administration des preuves est parfois considérée comme
relativement faible : comment savoir si l’analyse qui est produite ne s’appuie
pas sur un verbatim isolé ? L’auteur n’a-t-il pas sélectionné exclusivement les
verbatims qui allaient dans le sens des résultats qu’il souhaitait produire et
ignoré ceux qui allaient dans le sens opposé ?
Pour convaincre le lecteur de la pertinence des analyses qui sont restituées,
d’autres méthodes complémentaires peuvent donc être employées.

Les tableaux de verbatims


En complément de l’analyse illustrée des verbatims, il est possible d’utiliser
des tableaux de verbatims afin de rassurer le lecteur quant au volume des
données qui ont permis de développer l’analyse qui est proposée.
Les premières colonnes du tableau reprennent les codes et les sous-codes
de la grille d’analyse ; la dernière colonne permet de proposer deux ou trois
verbatims illustratifs pour chaque catégorie.
Tableau 8.1 – Exemple de restitution de verbatims sous forme de tableau

Micro-pratique Définition Données


Complexification Décrire une « Votre présentation est un peu trop théorique à
situation de mon goût. Ceux qui ont pratiqué ces contractuali-
façon complexe sations effectives avec des collectivités locales dans
afin de mettre des pays pauvres savent qu’il est difficile de définir
l’accent sur le un cadre général. » (ONG, 2009)
fait que le dis-
cours de l’inter- « Le modèle tel que vous le présentez me paraît un
locuteur est trop peu désincarné. Sur le volet formation/transfert de
simpliste compétences qui me semble être un enjeu majeur
dans de nombreux pays, j’ai l’impression qu’il y a
mélange des genres. » (Chercheur, 2009)

« Pour comprendre le modèle, j’ai besoin de savoir si


vous vous engagez sur une norme de qualité de service
et à partir de quel moment, de quelle échelle - compte
tenu d’un contexte socio-économique précis -, l’opéra-
tion devient réalisable. » (Chercheur, 2009)

115
Partie 2 Le contenu du mémoire

Contextualisa- Cadrer une « Je voudrais rappeler que le Comité 21 accom-


tion situation, i.e. pagne Suez Environnement dans sa démarche de
« une manière concertation depuis 2007. La concertation a pour
de cadrer la but d’améliorer l’adéquation de la stratégie de l’en-
signification en treprise aux attentes de la société civile et ainsi d’en-
choisissant de richir sa réflexion et ses engagements en matière de
mettre l’accent développement durable. » (Comité 21, 2009)
sur certains
faits plutôt que « Le rôle des autorités territoriales est très important
d’autres », per- compte tenu de la loi qui transfère les compétences
mettant donc de de gestion des ressources en eau. » (Organisation
sélectionner le publique, 2009)
contexte (Cor-
vellec et Risberg, « Les villes moyennes d’Afrique du Sud ont essayé de
2007, p.315). mettre en place des services d’eau gratuits mais les
autorités se sont rendu compte que le recouvrement
des coûts d’exploitation n’était pas finançable par
les usagers en dehors des grandes villes. Elles sont
donc revenues à un système de subvention y com-
pris pour le fonctionnement. » (Chercheur, 2009)

Source : Adapté de Garreau & Maucuer (2015 : 31)

Cette méthode peut également être utilisée pour comparer des phases
(dans le cas d’une étude processuelle) ou des cas (pour une étude de cas
multiples). Il s’agit alors d’ajouter des colonnes au tableau afin que le lecteur
puisse comparer les verbatims recueillis.
Bien entendu, ce type de tableaux ne se substitue pas à votre analyse, il est donc
essentiel d’indiquer au lecteur quelles conclusions tirer de la lecture du tableau.

Les vignettes
Les vignettes sont des encadrés permettant de « zoomer » sur un événe-
ment ou une situation particulière. Elles sont utilisées lorsque l’exposé des
résultats nécessite de décrire finement des situations en faisant intervenir
des éléments de contexte. Les vignettes sont également utilisées lorsqu’il
est difficile de restituer l’ensemble des données collectées au lecteur car ces
dernières sont trop volumineuses. Elles sont donc fréquemment utilisées par

116
Les résultats 8

des chercheurs s’appuyant sur des méthodes ethnographiques et qui se sont


immergés dans leur terrain pendant plusieurs mois voir pendant plusieurs
années.

Exemple de restitution sous forme de vignette

La scène se déroule au début d’une réunion entre Marc, le chef de projet


et Stéphanie, une de ses jeunes collègues. « Donc le terrain ici, bon, on l’a
identifié comme… je ne sais pas si c’est sur la carte ou dans mes notes bon… je
devrais avoir la superficie exacte » murmure-t-il. Pendant plusieurs minutes,
Marc cherche alors cette information dans ses dossiers avant de se tourner
vers sa boite mail. « Je pense que je l’ai ! Là j’ai un document de notre ami
Pierre… » s’exclame-t-il fièrement avant de réaliser qu’il ne s’agit pas de
la carte qu’il cherchait. Alors que Stéphanie attend patiemment, Marc
continue ses recherche. « Je sais que c’est quelque part… je vais la trouver !
Pffff » dit-il en essayant d’expliquer son propos sans pouvoir s’appuyer sur
le document manquant. « Donc au début du projet, on avait fait une piste
cyclable là, comme ça… » continue-t-il. Il retourne cependant rapidement à
sa quête d’origine sans dire un mot. « Quel est le document que tu essaies de
trouver ? » demande alors Stéphanie poliment. « C’est une carte qui permet
de déterminer la superficie du terrain avec cette fichue piste cyclable et tous les
autres trucs » répond-t-il sans même la regarder. Marc semble alors nerveux
et passe en revue les documents dans son dossier de façon compulsive.
« Avril, Mai… je suis tombé dessus pas plus tard que la semaine dernière !
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Peut-être que ce n’est pas dans le bon dossier. Gervais… Gervais (le nom du
projet). C’est sûr que ça ne peut pas avoir disparu. C’est impossible. Rien ne peut
disparaître ». Il retourne finalement à son ordinateur pendant plus de six
minutes et trouve enfin le document. La réunion peut alors commencer.
Source : Garreau, Mouricou et Grimand (2015 : 698).

Les matrices à condensé


Les matrices à condensé permettent d’offrir au lecteur une vue d’ensemble
des données utilisées pour produire l’analyse. Contrairement aux tableaux
de verbatims, leur contenu ne consiste pas en des verbatims « bruts » mais
en des synthèses réalisées par le chercheur (Miles et al., 2014).

117
Partie 2 Le contenu du mémoire

Dans l’exemple suivant, les lignes reprennent les catégories principales utili-
sées pour coder les données. Les colonnes correspondent, quant-à-elles, aux
différents cas étudiés par l’auteure de l’article.

Tableau 8.2 – Exemple de restitution sous forme de matrice à condensé

Concex ; Prodex : Telex; Airex ; Energex Elex ; Pudex ; Liquex ;


FMN Routex Hotex
Modes de Par les résultats, associé à Par les résultats, avec Par les résultats, avec le
coordination la socialisation ou la coor- la socialisation et/ou le mode bureaucratique et/ou
mobilisés dination par les personnes, mode bureaucratique, la socialisation,
et parfois la circulation Des relations latérales Une circulation des connais-
des connaissances mais et une circulation des sances siège-filiales et filiales-
uniquement dans le sens connaissances dans tous siège, mais pas de relations
siège-filiales les sens latérales
Perspective Forte intégration globale Forte intégration globale Forte intégration globale
intégration Forte réactivité locale Forte réactivité locale Forte réactivité locale
globale/
réactivité locale
Autres variables Poids du secteur d’activité Structure prenant en Poids fort de l’activité
de contingence (stratégique ; image d’expert) compte à la fois l’ap- (clients ou marques à la fois
(internes et Histoire du groupe et de la proche activité et le volet globaux et locaux)
externes) France (dans le secteur) pays ou zone
Centralisation ou Faible autonomie des filiales Autonomie des filiales Autonomie des filiales
autonomie des ou alors subie (au regard des limitée ou plus forte (car limitée ou variable selon les
filiales liens avec les gouvernements une valeur du groupe) clients (locaux ou globaux)
locaux)
Uniformité ou Différenciation selon les Forte différenciation selon Différenciation selon les
différenciation filiales inexistante ou subie l’activité ou uniformité clients/marques on unifor-
selon les filiales du fait des conditions locales (car valeurs partagées) mité (car valeurs partagées)
Approche retenue Logique de contrôle stricto Spécialisation et interdé- Siège au centre des liens
sensu malgré les conditions pendance des filiales entre les filiales. Forte
locales subies Approche en réseau présence des responsables
du siège (zone, marques,
fonctions)

Source : Beddi (2013 : 144)

118
Les résultats 8

Les résultats d’une recherche


quantitative
La présentation des résultats dans le cadre d’une étude quantitative est
très largement guidée par la méthode statistique utilisée. L’utilisation d’un
modèle consistant en un article de recherche publié dans une revue acadé-
mique de votre champ disciplinaire et utilisant la même méthode que vous
(quand bien même ce dernier traiterait d’un sujet différent du vôtre) peut
constituer ainsi un bon point de départ1.
Par souci de simplicité, nous nous contenterons ici de décrire la présentation
des résultats la plus souvent adoptée pour des analyses reposant sur des
régressions linéaires multiples. Vous trouverez dans des ouvrages spécifi-
quement dédiés aux statistiques, en particulier dans l’excellent ouvrage de
Hahn et Macé (2017), des informations plus détaillées et tenant compte de
la pluralité des méthodes statistiques envisageables.
La plupart des logiciels statistiques (Stata, Spad, SPSS, SPHINX, etc.) per-
mettent de réaliser ces analyses et ces tests en quelques clics. Il n’est donc
pas indispensable d’avoir une maîtrise approfondie des techniques d’ana-
lyses statistique pour s’engager dans une démarche quantitative… mais
quelques prérequis vous seront utiles.
Avant la présentation des statistiques descriptives, il est nécessaire de pré-
ciser le taux de réponse obtenu (nombre de réponses/nombre d’individus
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

sollicités), de l’expliquer (pourquoi est-il fort ou pourquoi est-il faible ?) et


de décrire l’échantillon obtenu par rapport à quelques variables significa-
tives. Pour un échantillon d’entreprises, on précisera la taille de celles-ci, les
secteurs d’activités ou l’origine géographique par exemple. Pour un échan-
tillon de salariés ou de consommateurs, l’âge et le sexe, seront en général
indiqués. La question de la représentativité ou de la non-représentativité de
l’échantillon doit être abordée et les écarts entre l’échantillon et la popu-
lation mère indiqués. Si les résultats bruts en termes de pourcentages de

1. Le mieux est peut-être, dans cette perspective, de suivre à la lettre la façon dont l’article qui
utilise la même méthode rend compte des analyses.

119
Partie 2 Le contenu du mémoire

réponses positives à une question sont importants, on indiquera les redres-


sements1 éventuels effectués aux réponses obtenues.
Dans le corps du mémoire pourront figurer quelques graphiques com-
mentés de variables significatives. Le détail des distributions ou des histo-
grammes des réponses (tri à plat) pourra être inséré en annexe.

Les statistiques descriptives


Dans un premier temps, il est d’usage de présenter les statistiques des-
criptives relatives aux variables de votre modèle sous forme de tableau.
Pour chacune des variables que vous avez mesurées, ce tableau fait habi-
tuellement apparaître les éléments suivants : moyenne (mean), écart-type
(standard deviation), valeur minimale et valeur maximale. Le mode de la dis-
tribution peut aussi être précisé.

Tableau 8.3 – Structure type du tableau « Statistiques descriptives »

Variable Moyenne Écart-type Valeur Max. Valeur Min.

Pour mettre en évidence les différences de réponses entre les différentes


sous-catégories de l’échantillon, il sera utile de présenter des tris croisés. Un
test du Khi-deux permettra de souligner le caractère significatif ou non de
ces différences.

1. Le redressement consiste à pondérer les réponses des répondants en leur affectant un coeffi-
cient qui leur donne le poids qu’elles auraient si l’échantillon était représentatif de la population
de base. S’il y a par exemple 40 % de femmes dans l’échantillon alors qu’elles représentent 50 %
de la population étudiée, on affectera à chaque réponse des femmes le coefficient 1,25 (50/40).

120
Les résultats 8

La matrice des corrélations


La matrice des corrélations (ou matrice des corrélations de Pearson) vient
généralement compléter le tableau des statistiques descriptives (comme le
montre l’exemple suivant, les deux tableaux peuvent d’ailleurs être réunis
en un seul). Ce tableau permet de présenter les coefficients de corrélations
linéaires calculés sur les variables du modèle prises deux à deux.
Il se présente sous la forme d’une matrice symétrique dans laquelle les lignes
et les colonnes correspondent aux variables du modèle à tester. La diago-
nale est constituée de 1 car la corrélation linéaire d’une variable avec elle-
même est toujours parfaite. La matrice étant par construction symétrique,
les valeurs des coefficients de corrélation linéaire figurant sur la diagonale
supérieure sont généralement laissées vides afin de faciliter la lecture du
tableau.
Pour interpréter ce tableau, il conviendra alors de tenir compte du sens du
coefficient de corrélation mais aussi des p-value (indiquées dans le tableau
ci-après par des astérisques) qui permettent d’affirmer que la corrélation est
significative au risque que l’on s’est fixé (ici 5 %).
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121
122
Partie 2

TABLE
Tableau 8.4 – Exemple 3
de matrice des corrélations
Descriptive Statistics and Pairwise Correlations
Mean SD 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

1 Total nominations 0.26 1.34


2 Nomination 0.05 0.21 0.79*
3 Age 49.1 50.21 0.17* 0.1*
4 Category 0.12 0.42 0.15* 0.12* 20.1*
5 Size 337 5.76 0.18* 0.14* 0.48* 0.19*
6 State owned 0.87 0.34 0.05* 0.11 0.31* 0.11* 0.31*
7 Federal 0.04 0.21 0.38* 0.29* 0.01 0.02 0.32* 0.79*
8 Celebrity cast 0.35 0.48 0.19* 0.21* 0.06* 0.1 0.16* 0.32* 0.24*
Le contenu du mémoire

9 Board of trustees 0.06 0.24 20.13* 20.09* 20.16* 20.04 20.1 20.11* 0.12* 0.05*
10 Salience (no. of 0.91 1.51 0.13* 0.13* 0.08* 0.06 0.21* 0.08 0.09* 0.16* 0.6*
corporate donors)a
11 Breadtha 0.6 0.4 20.02 0.06* 20.05 0.11* 0.12* 0.34* 0.04 0.12* 20.08* 0.28*
12 Deptha 5.4 3.8 20.04 20.03 20.03 20.02 20.02 0.14* 20.09* 20.04 20.02 0.11* 20.07*
13 Valencea 0.43 0.66 20.07* 20.07* 0.08* 20.04 0.06* 0.1* 20.01 20.13* 0.21* 0.31* 20.08* 0.1*
14 Municipal 0.17 0.37 20.07* 20.05* 20.06* 20.02 20.03* 0.02 20.17* 20.07 20.01 20.11* 20.14* 0.01 0.1*
15 Regional 0.52 0.49 20.03* 0.02 0.07* 0.06 0.26* 0.11* 20.23* 0.11* 0.04* 0.14* 0.12* 0.15* 20.06 20.5*
16 Past performance 0.05 0.21 0.4* 0.35* 0.1* 0.07* 0.14* 0.34* 0.27* 0.19* 0.1* 0.14* 0.05 0.03 20.05 20.05 20.11*

a
Pairwise correlations and statistics are presented for the restricted sample of theaters.
*Statistically significant at .05 level and below.

Source Shymko et Roulet (2017: 1324)


Les résultats 8

Les tests du modèle


Une fois la matrice des corrélations présentée et interprétée, les analyses
permettant de tester le modèle sont généralement exposées. Le schéma
suivant vous propose un algorithme permettant d’interpréter les résultats
d’une régression linéaire multiple1.
Figure 8.1 – Algorithme d’interprétation des résultats
d’une régression linéaire multiple

Test du modèle
(régression linéaire
multiple) à l’aide
d’un logiciel

Le modèle Tester la contribution La contribution Le signe du


est-il significatif Oui marginale de chaque de la variable est elle Oui coefficient correspond
(test de Fisher)? variable (tests de student) significative? t-il à l’hypothèse?

Non Non Non

Changer les variables Retirer la variable


explicatives et construire du modèle et construire L’hypothèse est rejetée
un modèle simplifié Oui
un nouveau modèle

Y-a-t-il d’autres
Oui variables explicatives L hypothèse est validée
dans le modèle ?

Vous pouvez Le coefficient Vous pouvez


proposer d’autres Non de détermination (R2) Oui généraliser vos résultats
variables explicatives est-il satisfaisait ?

Dans le cas d’une régression linéaire multiple, le premier point à mettre en


évidence est le coefficient de détermination R2. Ce dernier permet d’évaluer la

1. Nous tenons ici à exprimer nos remerciements les plus sincères à Roxane Cattan-Jallet pour
ses conseils.

123
Partie 2 Le contenu du mémoire

qualité du modèle sur l’échantillon observé en mesurant le pourcentage de la


variance de la variable à expliquer qui est effectivement attribuable aux variables
explicatives du modèle. Plus le R2 tend vers 100 %, plus le pouvoir explicatif du
modèle est fort. À l’inverse, un R2 faible indique que des variables explicatives
n’ont pas été prises en compte et que le modèle gagnerait à être complété.
Le deuxième élément important pour l’analyse tient aux valeurs et aux signes
des coefficients de la régression qui sont associés à chacune des variables. Il
convient ainsi de vérifier que le signe de ces coefficients correspond bien à
ce que vous aviez envisagé lorsque vous avez formulé vos hypothèses.
Des tests statistiques doivent alors être conduits pour vérifier la validité de
vos conclusions. Le test de Fisher permet ainsi de tester la validité globale
du modèle. Le test de Student permet quant à lui de tester les contributions
marginales de chaque variable explicative du modèle.

Le tableau de synthèse pour l’interprétation


des résultats
L’analyse se conclut fréquemment par un tableau de synthèse reprenant
l’ensemble des hypothèses et indiquant si elles ont été validées, rejetées ou
s’il n’est pas possible de se prononcer en raison d’une contribution non signi-
ficative de la variable explicative.

Tableau 8.5 – Exemple de tableau de synthèse

Hypothèse Statut
1
2
3

124
Les résultats 8

Conseils pour rédiger le chapitre


de résultats
En conclusion, nous vous livrons quelques conseils pour rédiger le chapitre
de résultats de votre mémoire ou de votre thèse.

Trouver un équilibre entre données brutes et analyse


Que vous adoptiez une méthode qualitative ou une méthode quantitative,
la présentation des résultats s’appuie sur une alternance de données brutes
ou de sorties statistiques et de commentaires.
Il est ici important de trouver un certain équilibre entre ces deux aspects. Ce
problème de « too much showing vs too much telling » (Pratt, 2009) se pose
dans n’importe quel projet de recherche. Un étudiant qui appuierait la pré-
sentation de ses résultats sur des données brutes ou des sorties statistiques
sans commentaires se verrait reprocher d’être trop descriptif et de manquer
de capacités d’analyse.
À l’inverse, un étudiant qui commenterait ses résultats sans apporter de preuves
relatives à la nature des données et des analyses réalisées susciterait un doute
chez le correcteur et se verrait accuser de faire de la recherche-fiction.

Veiller à la cohérence entre résultats


et problématique
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Les résultats sont la réponse à la problématique posée dans l’introduction.


Ils doivent donc être en parfaite cohérence avec cette dernière. Si ce point
peut sembler évident, il est assez fréquent d’identifier un décalage entre la
problématique posée et la réponse fournie. Cela peut s’expliquer parce que
l’étudiant a rédigé la revue de littérature et la section méthodologie en per-
dant de vue sa problématique, ou encore qu’il a identifié dans son analyse
des éléments intéressants qui n’avaient pas été anticipés.
Nous vous conseillons donc de relire la problématique et de relire le chapitre
de résultats afin de vous assurer de leur cohérence. Si vous constatez que les
deux éléments ne sont plus alignés, il faudra soit recadrer les résultats, soit

125
Partie 2 Le contenu du mémoire

éventuellement faire évoluer la problématique (vous devrez alors en discu-


ter avec votre encadrant).

S’appuyer uniquement sur des éléments issus


des données
Les éléments présentés dans votre chapitre de résultats doivent provenir
exclusivement de vos données. Il est donc fortement déconseillé de faire
intervenir des éléments théoriques issus de la littérature dans cette partie.
Vous pourrez en revanche mettre en parallèle vos résultats et la littérature
académique préexistante dans la discussion de votre mémoire. Ce point est
abordé dans le chapitre suivant.

126
9
La discussion
et la conclusion

A près avoir présenté et analysé les résultats de votre mémoire, il est


d’usage d’intégrer un chapitre de discussion et de conclusion. L’enjeu
de cette partie est de souligner la valeur ajoutée de votre travail. Dès lors,
dans un mémoire d’une formation orientée recherche, cette partie doit être
relativement conséquente (au moins une dizaine de pages) afin de mon-
trer en qui l’étude proposée contribue aux connaissances actuelles dans le
champ de recherche. Dans les formations à orientation plus professionnelle,
l’accent sera davantage mis sur les contributions managériales du mémoire
et cette partie sera généralement plus succincte.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Le chapitre conclusif de votre mémoire vous permettra de proposer une


courte synthèse de votre travail, de prendre de la hauteur en dégageant des
contributions et de souligner les prolongements dont votre travail pourrait
faire l’objet.

La synthèse
Cette étape vous permettra de montrer à vos lecteurs la cohérence entre
la problématique de votre travail, son cadre théorique, la méthodolo-
gie déployée et les résultats obtenus. Elle prend souvent la forme d’un

127
Partie 2 Le contenu du mémoire

paragraphe ouvrant le chapitre « Discussion et Conclusion ». Comme le


souligne Cossette (2016), cette étape n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît.
En effet, vous devrez vous efforcer de rédiger un contenu qui corresponde
effectivement aux éléments figurant dans votre mémoire tout en veillant à
ne pas trop vous répéter.

Les contributions
La discussion des contributions (ou des apports) de votre mémoire doit per-
mettre à vos lecteurs de prendre la mesure de la valeur ajoutée de votre
travail. On distingue en règle générale trois types de contributions.
y Les contributions théoriques ont vocation à montrer que vos résul-
tats permettent d’ajouter des connaissances nouvelles par rapport aux
connaissances disponibles sur votre sujet.
y Les contributions managériales permettent de souligner l’intérêt pra-
tique de vos résultats pour des professionnels ou des organisations (qu’il
s’agisse d’entreprises, d’associations, d’organisations non gouvernemen-
tales, etc.).
y Les contributions pour la société mettent en valeur les enjeux soulevés
par votre étude pour la société en général (ex : enjeux éthiques, respon-
sabilité sociale des entreprises ou encore développement durable) ou
mettent en exergue des aspects qui mériteraient d’être intégrés dans
politiques publiques.
y Même si c’est assez rare dans le cas de mémoires de master, certains
étudiants développant une méthodologie particulièrement originale et
novatrice (soit en termes de collecte des données, soit en termes d’ana-
lyse des données) peuvent également souligner des contributions
méthodologiques. Cela est en revanche plus fréquent dans les thèses.
Ces éléments doivent explicitement être portés à la connaissance de vos
lecteurs et de vos correcteurs. En effet, leur rôle n’est pas de piocher dans
votre mémoire les éléments qui leur semblent les plus intéressants : il vous
incombe de les mettre en évidence.

128
La discussion et la conclusion 9

Les contributions théoriques


Une contribution théorique apporte une réponse à la question « et alors ? »
qui survient à la lecture des résultats. La partie résultats expose la réponse à
la problématique et la partie discussion remet en perspective cette réponse
dans le cadre théorique utilisé dans le mémoire. En ceci, les contributions
théoriques sont à la fois une conclusion de votre travail et un nouveau départ
permettant d’envisager des prolongements (Geletkanycz et Tepper, 2012).
Pour identifier les contributions théoriques de votre mémoire, essayez
d’identifier les différences entre ce qui figurait dans la littérature académique
et ce que vous avez montré dans vos résultats. Une fois que vous aurez établi
une première liste de différences, déterminez alors celles qui vous semblent
les plus intéressantes.
Pour chaque contribution théorique, rédigez alors un paragraphe ou une
sous-section traitant les points suivants :
y Ce qui figurait dans la littérature (intégrez ici les références théoriques
appropriées).
y Ce que montrent vos résultats.
y Pourquoi c’est important.
La science se construit en grande partie avec des petites avancées. Il est
plus sage de montrer précisément une petite contribution que de viser,
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dans le cadre d’un mémoire de master, une contribution majeure pour un


champ donné (si vous pensez pouvoir y parvenir, cela pourrait être le tra-
vail d’une thèse, qui dure en général 3 ans). Plutôt que de chercher à contri-
buer de façon générique à un courant de littérature sans vraiment parvenir
à démontrer une avancée significative, essayez de comparer vos résultats
aux travaux qui sont les plus proches de votre mémoire (articles, thèses ou
ouvrages scientifiques).

Les contributions managériales


Les contributions managériales (ou pratiques) doivent vous permettre
de montrer comment vos résultats pourraient être utilisés dans des

129
Partie 2 Le contenu du mémoire

organisations telles que des entreprises, des associations ou encore des


organisations publiques (Corley et Gioia, 2011).
Comme le montrent Bartunek et Rynes (2010), les contributions managé-
riales peuvent prendre des formes multiples. Vous pouvez par exemple :
y Expliquer pourquoi tel ou tel aspect devrait être mieux pris en compte
dans les organisations.
y Souligner quels devraient être les efforts de formation mis en œuvre par
les organisations pour intégrer les enjeux traités dans votre mémoire.
y Proposer des actions à mettre en œuvre à court ou à moyen terme (par
exemple par le biais d’une check-list).
y Proposer un nouvel outil permettant aux organisations de résoudre le
problème traité par votre mémoire.
Pour dégager des contributions managériales, il peut être intéressant d’ex-
poser les résultats de l’étude aux acteurs qui ont participé à votre étude
de terrain. En effet, cela peut permettre de s’assurer que les pistes d’impli-
cations pratiques envisagées sont pertinentes, ainsi que de considérer de
nouvelles pistes selon les retours des personnes auprès desquelles la pré-
sentation aura été effectuée.
Bien entendu, cette démarche sera facilitée si votre terrain de recherche cor-
respond à l’organisation où vous réalisez votre stage ou dans laquelle vous
exercez votre activité professionnelle. Les implications managériales ont une
importance particulière dans les thèses de DBA. La rédaction et l’éventuelle
validation des recommandations managériales par l’organisation concernée
devront également être intégrées dans votre planning de travail.

Les contributions pour la société


Une autre façon d’envisager les contributions d’un mémoire (ou de tout travail
de recherche) consiste à s’intéresser aux enjeux de société qu’il soulève (Gho-
shal, 2005 ; Tsui, 2013). Dans le cadre d’un mémoire en sciences de gestion,
gardez en mémoire que les pratiques des entreprises sont ainsi susceptibles
d’avoir des effets sur la pauvreté, la corruption, le changement climatique ou

130
La discussion et la conclusion 9

encore sur les relations entre les êtres humains. Vous pouvez donc souligner
les implications de votre travail sur le monde qui vous entoure. Un bon moyen
de traiter ce point est de souligner les aspects qui devraient, selon vous, être
intégrés dans les politiques publiques concernant votre sujet d’étude.

Les limites et les prolongements


possibles
Tout travail de recherche, aussi abouti soit-il et quel que soit le niveau ou le
support de publication (mémoire de master, thèse de doctorat, article dans
une revue prestigieuse, etc.) présente des limites. Ces limites peuvent être
de nature conceptuelle (ex : la théorie mobilisée ne permet pas de prendre
en compte tel ou tel aspect du sujet) ou méthodologique (ex : le nombre
d’entretiens réalisés est relativement faible, le contexte dans lequel l’étude
s’est déroulée était très spécifique). Dans un mémoire de master, ce n’est pas
tant le fait de parvenir à des résultats inattaquables que la conscience des
limites du travail qui sera valorisée. L’exposé des limites n’est pas un exercice
gratuit d’autoflagellation. Il doit vous permettre de montrer que vous avez
conscience des voies d’amélioration de votre travail. Cela montre aussi le
degré d’apprentissage et de réflexivité atteint au travers du mémoire. Rap-
pelons en effet que le mémoire est avant tout un exercice qui doit contribuer
à votre formation et non pas un produit fini irréprochable.
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Exemple de formulation d’une limite

« Il est nécessaire de souligner les limites de cette première analyse. En


premier lieu, le nombre d’entretiens réalisés permet difficilement d’établir des
constats irréfutables, a fortiori lorsque l’objet est d’interroger les perceptions
individuelles. En effet, le nombre d’entretiens obtenus avec des salariés
extérieurs aux joint-ventures sociales n’est pas suffisant pour généraliser les
résultats obtenus. En particulier, cette analyse aurait pu être approfondie par
la confrontation a minima de deux personnes par type de profils identifiés
(expert RSE, expert des stratégies d’alliance et de partenariats, autres salariés)

131
Partie 2 Le contenu du mémoire

dans chacune des cinq entreprises présentes dans le design de recherche.


Si la présence d’entreprises comparatives était pertinente pour pouvoir
confronter les représentations, une étude plus approfondie aurait nécessité
davantage d’entretiens avec des salariés étrangers au social business. »
Source : Gabriargues (2017 : 88-89)

En fonction des résultats exposés et des limites, il est souvent possible de


déterminer des prolongements possibles, au travers desquels on pourra
obtenir des connaissances complémentaires par rapport à l’étude menée
dans le cadre de ce mémoire.
Par exemple, si des limites méthodologiques sont avancées (taille de
l’échantillon, population étudiée, pays d’étude, etc.) il sera possible d’expli-
quer pourquoi il serait intéressant de prolonger cette étude en comblant
les limites méthodologiques exposées. Toutefois, la valeur ajoutée de tels
prolongements par rapport à l’exposé des limites est assez réduite.
Dès lors, il est préférable de trouver de « vrais » prolongements de l’étude,
c’est-à-dire d’identifier de nouvelles pistes de recherche qui permettraient
d’approfondir certains points de l’étude actuelle, d’ajouter certains éléments
qui semblent manquer dans la façon dont l’étude a été menée, ou encore
de proposer des cadres conceptuels alternatifs pour aborder l’objet de
recherche. Ici, il ne suffit pas de mentionner ces pistes, mais de les argumen-
ter finement afin de montrer la pertinence de choisir telle ou telle orienta-
tion future. Cette section dans les articles, mémoires et thèses que vous lirez,
est par ailleurs toujours une source d’inspiration pour votre propre étude.
Pensez que d’autres pourraient s’en servir après vous pour construire leur
propre réflexion.

132
Partie 3

La rédaction
et la soutenance
du mémoire

A u-delà de son contenu, le mémoire est enfin un exercice formel


obéissant à des standards académiques précis. Outre, les normes
rédactionnelles (citation des sources, présentation, orthographe, etc.),
vous serez également évalué sur votre capacité à vous conformer aux
codes de la soutenance.

Ces deux aspects sont essentiels car ils influeront grandement la perception
qu’auront les correcteurs et les membres du jury de soutenance des qualités
intrinsèques de votre travail.
10
Le plagiat et la citation
des sources

L e plagiat est « l’acte de quelqu’un qui (…) donne pour sien ce qu’il a pris à
l’œuvre d’un autre »1. Même s’il est devenu plus répandu que par le passé
en raison des possibilités d’accès à l’information offertes par Internet et de
la fonction « copier-coller », le plagiat demeure totalement interdit dans les
travaux réalisés dans le cadre d’une mémoire de master.
En effet, il empêche le lecteur d’accéder à la source originale de la connais-
sance mobilisée et pour le correcteur d’un mémoire, il devient alors impos-
sible d’évaluer le travail réalisé et d’appréhender le degré d’appropriation
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

des connaissances par l’étudiant. Parce qu’il constitue une fraude vis-à-vis du
système d’enseignement supérieur, le plagiat peut porter atteinte à l’image
de votre établissement, affaiblir la valeur perçue des diplômes qu’il délivre et
nuire à l’insertion professionnelle de ses étudiants actuels, anciens et futurs.
Ne vous laissez pas tenter par cette solution pour réaliser tout ou partie de
votre mémoire. Il s’agit d’un vol intellectuel. De plus, vous vous priveriez de
l’expérience intéressante et formatrice qu’est la réalisation de ce travail.
Vos enseignants ont assez peu de chances d’être dupés. Au-delà des logi-
ciels de détection des similitudes qui sont utilisés dans de nombreuses

1. Dictionnaire en ligne Larousse, www.larousse.fr, consulté le 13 janvier 2017.

135
Partie 3 La rédaction et la soutenance du mémoire

institutions d’enseignement supérieur, gardez en mémoire que vos correc-


teurs ont aussi l’habitude de naviguer sur Internet ! Un simple changement
de style peut les alerter, et, comme vous, il leur est facile de retrouver le texte
emprunté.
Les risques du plagiat sont à la fois immédiats et différés :
y Immédiats, car les membres du jury s’aperçoivent fréquemment des
plagiats et sanctionnent sévèrement ces manquements à l’intégrité
académique par l’attribution de la note zéro (qui est la conséquence
de l’impossibilité d’évaluer le travail) et par des mesures disciplinaires
pouvant aller jusqu’à l’exclusion définitive de l’établissement et l’inter-
diction d’inscription dans tout établissement d’enseignement supérieur
public.
y Différés, car le mémoire est susceptible d’être déposé dans une biblio-
thèque et d’être lu de nombreux mois après votre soutenance et la
découverte différée du plagiat peut entraîner l’annulation du diplôme.
Il convient d’attirer votre attention sur le fait que lorsque vous remettez un
texte qui porte votre nom, c’est que vous prétendez que, sauf mention expli-
cite du contraire, ce qui est écrit est le produit de votre travail, et donc votre
propriété intellectuelle. La recherche et l’enseignement sont fondés sur la
confiance dans le fait que celui qui produit un travail sous son nom est celui
qui l’a réalisé ; donc, d’une part, les enseignants ne soupçonnent personne
d’être tenté de tricher, et, d’autre part, ils souhaitent qu’il soit clair dès le
début que les plagiats ne seront pas tolérés. On vous pardonnera beaucoup
de choses, jamais le plagiat.

Qu’est-ce que le plagiat ?


Du simple « copier-coller » à l’achat d’un mémoire en ligne, le terme de pla-
giat est susceptible de désigner des réalités très différentes. Voici quelques
exemples de pratiques couvertes par la notion de plagiat. Cette liste
non-exhaustive a été réalisée sur la base des ouvrages de Saunders, Lewis
et Thornhill (2015: 110-111) et de Bergadaà (2015: 57-59).

136
Le plagiat et la citation des sources 10

y Inscrire votre nom sur un travail dont vous n’êtes pas l’auteur (que ce
travail ait été téléchargé gratuitement sur Internet, acheté sur un site
spécialisé, réalisé par un auteur tiers contre rémunération ou réalisé par
un autre étudiant d’une institution différente ou d’une promotion pré-
cédente).
y Compiler des extraits issus d’un ou de plusieurs documents en les fai-
sant passer pour votre propre réflexion (c’est-à-dire sans utiliser des
guillemets), quand bien même la référence serait mentionnée à un autre
endroit de votre mémoire.
y Copier/coller des extraits issus d’un ou de plusieurs documents en insé-
rant des altérations mineures au texte (changements dans les tournures
de phrase, utilisation de synonymes).
y Traduire des extraits de documents écrits dans une autre langue sans
citation appropriée.
y Paraphraser les idées exprimées par un auteur sans citation appropriée.
y Reprendre le cheminement logique d’un auteur (enchaînement des
idées et des références bibliographiques) sans citation appropriée.

Comment éviter le plagiat ?


Le fait que le plagiat constitue un problème posé à l’ensemble de la commu-
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

nauté académique ne saurait exclure la responsabilité individuelle des étu-


diants. Si le manque de temps, la panique à l’approche de la date limite ou la
facilité du « copier-coller » constituent des facteurs permettant d’expliquer
le plagiat, ils ne l’excusent aucunement. Il vous incombe donc d’adopter
les bonnes méthodes de travail et de vous aligner sur les standards acadé-
miques de citation des sources.

Faire preuve d’anticipation


Lors des conseils de discipline traitant les cas de plagiat, le manque d’an-
ticipation constitue souvent la première explication mise en avant par les
étudiants. Dans un contexte où de nombreuses échéances viennent se

137
Partie 3 La rédaction et la soutenance du mémoire

chevaucher (travaux de groupe, examens ou recherche d’un stage), l’am-


pleur du travail attendu dans le cadre du mémoire est souvent mal anticipée.
Vous devez donc faire preuve d’anticipation et vous fixer des échéances
intermédiaires. Votre tuteur peut vous aider à avancer petit à petit dans la
rédaction de votre mémoire mais il faut le solliciter de façon régulière. La
continuité de votre relation avec votre tuteur est donc, là encore, essentielle.

Faire preuve d’organisation


Une autre explication souvent mise en évidence par les plagiaires tient à des
défaillances dans leurs méthodes de travail. Le plagiat est alors décrit comme
« involontaire ». Des citations ont été insérées dans des documents de travail
mais n’ont pas été indiquées rigoureusement. Les auteurs expliquent avoir
« perdu la trace » des sources originales lors de la phase finale de la rédaction
et « ne plus se souvenir » des passages « copiés-collés ». Dans de tels cas de
figure, la lecture du rapport de plagiat et le conseil de discipline font souvent
l’effet d’une douche froide. Pour l’éviter, une méthode simple consiste à sur-
ligner en rouge tous les « copiés-collés » insérés dans vos documents (fiche
de lecture, notes, fichiers Word). Des logiciels de gestion des références tels
que Citavi peuvent également vous être utiles sur ce point.
Il est donc indispensable de consigner de façon rigoureuse vos références
bibliographiques dans tous vos documents de travail et d’indiquer claire-
ment les citations in extenso.

Éviter la méthode du « Lego »


Le plagiat est parfois une pratique enracinée. Comme l’explique Bergadaà
(2015), certains étudiants ont pris l’habitude de concevoir leurs écrits acadé-
miques comme un Lego : au travers de recherches sur Internet, ils repèrent
les passages les plus pertinents et utilisent le « copier-coller » pour les archi-
ver dans un document Word. Ils se contentent alors d’organiser le tout en
reformulant certaines parties et en écrivant des transitions jusqu’à ce que
l’ensemble leur paraisse cohérent et harmonieux. Même s’il n’est alors pas
totalement intentionnel et même s’il découle de vieux réflexes, le plagiat est
bel et bien réel.

138
Le plagiat et la citation des sources 10

Privilégiez toujours la reformulation et l’analyse critique au « copier-coller ».


Si vous dupliquez de larges portions de texte, c’est que vous êtes probable-
ment en train de passer à côté de l’exercice du mémoire de master.

Les bonnes pratiques de citation


des sources
Les pratiques de citation des sources sont parfois interprétées comme une
forme de fétichisme académique par les étudiants. Même s’il y a un peu de
vrai dans cette impression, ne sous-estimez par l’importance du soin que
vous apporterez à vos citations et au formatage de votre bibliographie. En
adoptant les bonnes pratiques que nous allons détailler, vous pourrez vous
prémunir des problèmes de plagiat, valoriser votre travail de recherche
documentaire et montrer votre rigueur à vos lecteurs.

Règle générale
Dans un travail académique, les sources citées font le plus souvent l’objet
d’un appel dans le corps de texte prenant la forme d’une mention entre
parenthèses indiquant le nom de l’auteur et l’année de publication. La réfé-
rence complète est alors indiquée dans une bibliographie à la fin du docu-
ment au sein de laquelle figurent toutes les références citées. Ces dernières
sont alors classées par ordre alphabétique (et non pas par ordre d’appari-
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

tion).
Deux principes doivent à ce stade être mentionnés :
y Tous les documents cités dans le corps de texte se retrouvent en biblio-
graphie.
y Tous les documents mentionnés en bibliographie ont été cités dans le
corps de texte.

Citer une phrase in extenso


Si vous souhaitez reprendre une phrase ou un paragraphe, indiquez votre
emprunt par l’utilisation de guillemets et de caractères en italique. Dans

139
Partie 3 La rédaction et la soutenance du mémoire

ce cas, il conviendra de faire figurer le nom de l’auteur (ou les noms des
auteurs), l’année de publication et le numéro de la page concernée (ou des
pages concernées) entre parenthèses.
Réservez cette technique aux citations vraiment importantes (par exemple
pour les définitions des concepts centraux ou pour les arguments d’auto-
rité). Lorsque les citations sont trop longues, vous pouvez les raccourcir en
signalant les passages que vous avez enlevés par l’utilisation de points de
suspension entre crochets.
Pour les citations traduites, vous pouvez indiquer votre traduction dans le
corps de texte afin de ne pas ralentir la lecture et faire mention de la citation
dans sa langue d’origine en note de bas de page.

Citer une phrase

Corps de texte
Comme l’expliquent Garreau, Mouricou et Grimand (2015 : 691), « les
termes ‘représentations visuelles’ peuvent désigner de nombreux artefacts
tels que des cartes, des photographie, des images, des peintures, des dessins
ou encore des schémas. »1
Bibliographie
Garreau, L., Mouricou, P., et Grimand, A. 2015. Drawing on the Map :
An Exploration of Strategic Sensemaking/Giving Practices using Visual
Representations. British Journal of Management, 26(4): 689–712.

Citer la pensée d’un auteur


Dans votre mémoire, vous serez amené à reformuler des idées développées
par des auteurs ou à synthétiser leur propos. La paraphrase est autorisée
dans les travaux académiques à condition que les auteurs originaux soient
correctement cités. Dans le corps de texte, reformulez le propos à votre
manière sous forme d’assertion et à la fin de cette reformulation, indiquez

1. « The term ‘visual representations’ covers a wide range of artefacts including (but not limited to)
maps, photographs, pictures, paintings, drawings and sketches. »

140
Le plagiat et la citation des sources 10

le nom de l’auteur et l’année entre parenthèses. Si l’article a été écrit par


plus de deux auteurs, vous pouvez simplement indiquer le nom du premier
auteur suivi de la mention « et al. » qui est l’abréviation de la locution latine
et alii signifiant « et autres ». La mention des autres éléments (titre de l’article
ou de l’ouvrage, prénom de l’auteur) n’est pas nécessaire puisque la réfé-
rence complète figurera dans votre bibliographie.

Citer la pensée d’un auteur (auteur entre parenthèses)

Corps de texte
La thèse de Doctorate in Business and Administration (DBA) permet
d’adosser les pratiques managériales à des connaissances théoriques
développées de façon rigoureuse (Beaulieu et Kalika, 2017).
Bibliographie
Beaulieu P. et Kalika M. 2017. Le projet de thèse de DBA. Collection
Business Science Institute. Éditions EMS.

Une technique alternative consiste à mettre en exergue le nom de l’auteur


en le faisant apparaître explicitement dans le corps de texte. La citation pré-
cède alors l’assertion. Le nom de l’auteur est sorti des parenthèses. Ces der-
nières ne contiennent plus que l’année de publication.

Citer la pensée d’un auteur (auteur dans le corps de texte)


© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Corps de texte
Comme le soulignent Kalika et Beaulieu (2017), la thèse de Doctorate
in Business and Administration (DBA) permet d’adosser les pratiques
managériales à des connaissances théoriques développées de façon
rigoureuse.
Bibliographie
Beaulieu P. et Kalika M. 2017. Le projet de thèse de DBA. Collection
Business Science Institute. Éditions EMS.

141
Partie 3 La rédaction et la soutenance du mémoire

Synthétiser la littérature
Un bon moyen de montrer que vous vous êtes approprié la littérature scien-
tifique sur votre sujet consiste à faire apparaître des tendances générales
dans les travaux qui ont été publiés. Dans ce cas, vous pourrez faire appa-
raître plusieurs auteurs entre parenthèses.

Synthétiser la littérature

Corps de texte
La littérature en Management des Systèmes d’Information décrit des
phénomènes d’accumulation des outils de communication plutôt que
des phénomènes de substitution (Isaac et al., 2007 ; Isaac et al., 2008 ;
Kalika et al. 2007 ; Tahri et Fallery, 2010).
Bibliographie
Isaac, H., Campoy, E., et Kalika, M. 2007. Surcharge informationnelle,
urgence et tic. L’effet temporel des technologies de l’information.
Management et Avenir, (13) : 149–168.
Isaac, H., Kalika, M., et Boukef Charki, N. 2008. An empirical investigation
of e-mail use versus face-to-face meetings : Integrating the Napoleon
effect perspective. Communications of the Association for Information
Systems, 22(1): 1-27.
Kalika, M., Boukef Charki, N., et Isaac, H. 2007. La théorie du millefeuille
et l’usage des TIC dans l’entreprise. Revue Française de Gestion, (172) :
117–129.
Tahri, W., et Fallery, B. 2010. L’usage de la messagerie électronique :
une méta-analyse des travaux francophones sur la période 2000-2008.
Management et Avenir, (34) : 183–199.

Reprendre une citation réalisée par quelqu’un d’autre


Vous devez, en principe, avoir consulté directement l’ensemble des docu-
ments que vous citez dans votre mémoire. Si vous n’avez pas pu consulter les
sources originales (par exemple lorsque celles-ci n’étaient pas disponibles au

142
Le plagiat et la citation des sources 10

format électronique), indiquez-le clairement à vos lecteurs en mentionnant


que vous avez réalisé une citation de citation.

Reprendre une citation


Corps de texte
Une controverse scientifique peut se définir comme « un ensemble de
changements et de développements intellectuels au sein et à propos de la
science » (Engelhardt et Caplan, 1987 : cité par Carton et Mouricou, 2017).
Bibliographie
Carton, G., et Mouricou, P. 2017. À quoi sert la recherche en management ?
Une analyse systématique de la littérature anglo-saxonne sur le débat
rigueur-pertinence (1994-2013). M@n@gement, 20(2): 166–203.
Engelhardt, H. T., et Caplan, A. L. 1987. Scientific Controversies : Case
Studies in the Resolution and Closure of Disputes in Science and
Technology. Cambridge University Press.

Citer un chiffre ou une information


Pour une citation occasionnelle d’une source non académique (article de
presse, rapport d’étude, étude d’un cabinet de conseil, etc.), vous pouvez
déroger à la citation en bibliographie et utiliser les notes de bas de page.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Citer un chiffre ou une information

Corps de texte
La fécondité en France semble connaître une décroissance. Ainsi, en
2016, l’indicateur conjoncturel de fécondité s’établissait à 1,93 enfant par
femme. Il s’élevait à 2 enfants par femme en 20141.

1. INSEE, cité par Dupont, G. 2017. Démographie : la baisse de la natalité se poursuit en France.
lemonde.fr, 17 janvier 2017.
http://www.lemonde.fr/famille-vie-privee/article/2017/01/17/demographie-la-baisse-de-la-na-
talite-se-poursuit-en-france_5064027_1654468.html, consulté le 17 janvier 2017.

143
Partie 3 La rédaction et la soutenance du mémoire

Reprendre un graphique, un schéma ou un tableau


Lorsque vous empruntez un schéma, un tableau, n’oubliez jamais d’indiquer
vos sources. Après avoir reproduit un graphique, un schéma ou un tableau,
vous devez indiquer la source en bas de ce dernier à l’aide de la mention
« Source : … »
Si vous avez réalisé des modifications au tableau ou au schéma que vous
reprenez, indiquez-le à vos lecteurs par la mention « Adapté de… ».

Formater la bibliographie
En règle générale, les citations complètes sont présentées en bibliographie
par ordre alphabétique (et non pas par ordre d’apparition dans le corps
de texte). Il n’est pas nécessaire de classer les sources par type (articles,
ouvrages, etc.). En aucun cas les bibliographies ne peuvent se limiter à une
liste de liens internet dépourvus d’informations supplémentaires.
Il existe plusieurs styles possibles pour formater une bibliographie. L’essen-
tiel est d’en choisir un et d’avoir une approche cohérente. Vous pouvez par
exemple vous référer à la bibliographie à la fin de cet ouvrage pour voir
comment formater votre bibliographie ou encore adopter les normes de
l’APA (American Psychology Association) qui servent souvent de référence
au niveau international.
Des logiciels tels que Zotero (gratuit), EndNote, Mendeley, Paperpile, Papers
ou Refworks (payants) peuvent vous aider à construire et à formater automa-
tiquement votre bibliographie en fonction des citations que vous réaliserez
dans le corps de texte. Pour pouvoir utiliser cette possibilité, vous devez ins-
taller un logiciel de gestion des références bibliographiques sur votre ordi-
nateur dès le début de votre projet. Vous pouvez aussi dans Google Scholar
copier et coller la référence telle qu’elle est proposée lorsque vous cliquez
sur les guillemets en dessous de la référence.

144
11
La forme du mémoire

N e négligez pas les aspects liés à la forme de votre mémoire. En effet, une
forme irréprochable vous permettra de montrer à votre encadrant et à
vos correcteurs que vous avez pris cet exercice très au sérieux.

Les éléments constitutifs du mémoire


Le document écrit comporte une série d’éléments fondamentaux. Chacun
des éléments décrits fait généralement l’objet d’une page séparée.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

La couverture
La couverture est imprimée sur un support cartonné, rigide. Elle comporte
généralement les informations suivantes de haut en bas1 :
y Logo(s) de(s) (l’)institution(s) académique(s) ou son (leur) nom.
y Appellation du document et libellé de la filière de formation ; par
exemple, « projet professionnel » ou « mémoire du master… ».
y Titre du mémoire.
y Nom, logo de l’entreprise pour les mémoires de stage.

1. Voir annexe V.

145
Partie 3 La rédaction et la soutenance du mémoire

y Nom (majuscules), prénom (minuscules) de l’étudiant. Pour les femmes


mariées, le nom de jeune fille suivi du nom marital, les mentions « née »
ou « épouse » ne doivent pas être utilisées.
y Promotion ou année d’étude.
y Date de soutenance ou de dépôt.
y Nom du professeur et/ou des tuteurs professionnels ; « sous la direction
du Professeur X » si l’encadrant a le titre de Professeur, ou sous la direc-
tion de M. ou Mme X si ce n’est pas le cas.
y Mention « confidentiel » uniquement si la demande en a été expressé-
ment formulée par écrit auprès du responsable de programme.

La page de garde
C’est la reprise de la couverture, imprimée sur papier.
Attention, le choix du titre du mémoire est très important. Le titre doit en
effet être doté des qualités suivantes :
y Clarté : la lecture du titre doit renseigner sans ambiguïté sur le contenu
du document.
y Précision : le titre doit éviter les formulations trop générales.
y Concision : le titre ne doit pas être trop long.
y Exactitude : le titre doit correspondre au contenu du mémoire.
Il est assez fréquent que le titre auquel l’étudiant a pensé initialement ne soit
pas la formulation finale. C’est souvent à la fin du travail de rédaction que
l’on redéfinit le titre définitif au regard du contenu final du mémoire.
Le titre des thèses et des mémoires peut être enregistré dans les bases de
données documentaires. Il est donc important que chaque mot du titre soit
significatif car il est susceptible d’être indexé et de permettre ainsi de retrou-
ver votre document.

La mention particulière
Dans les institutions universitaires, il est d’usage d’insérer la mention sui-
vante au début des mémoires :

146
La forme du mémoire 11

« L’université n’entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions


émises dans ce mémoire : ces opinions doivent être considérées comme propres
à leur auteur. »

La dédicace (facultatif )
L’étudiant peut, sur une page, mentionner les personnes auxquelles il dédie
son travail, souvent des proches, membres de sa famille. C’est en général une
mention de nature personnelle. Il n’est pas d’usage, en France, de dédicacer
son mémoire à Dieu ou de le remercier.

Les remerciements (facultatif )


Cette mention éventuelle est laissée à l’appréciation de l’étudiant, pour l’aide
reçue soit de ses professeurs, des tuteurs, des professionnels d’entreprises ren-
contrés, des collègues, etc. Nous conseillons de ne pas abuser des remercie-
ments ne correspondant pas à une aide véritable. En revanche, il est toujours
regrettable de ne pas voir citées des personnes ayant aidé le candidat dans sa
recherche d’information, dans sa collecte de données, dans le traitement des
données ou durant la rédaction. Pour éviter ces oublis, non réparables une fois
que le mémoire est édité, ouvrez, dès le début du mémoire, un fichier ou vous
noterez au fil de la préparation les personnes qui vous ont aidé.

L’avant-propos (facultatif )
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Il s’agit d’un propos liminaire que l’auteur livre au lecteur, avant qu’il ne lise
l’introduction. L’auteur peut y inclure des éléments personnels permettant
de situer le contexte dans lequel le mémoire a été écrit.

Le sommaire
Le sommaire est composé de la liste des parties, des chapitres ou grandes
subdivisions du mémoire.
Le sommaire figure sur une seule page et donne une idée globale du plan
du travail. Il est préférable qu’il soit paginé (les numéros de pages indiquent
le début de chaque partie ou sous-partie) et que les différentes subdivisions
soient numérotées.

147
Partie 3 La rédaction et la soutenance du mémoire

Le sommaire se distingue de la table des matières, placée à la fin du mémoire,


et qui est beaucoup plus détaillée puisqu’elle intègre toutes les subdivisions
du travail. Les titres sont dans les mêmes caractères. Si vous utilisez la fonc-
tion « table des matières » de Word, elle sera automatiquement mise à jour
en cas de changements.

La synthèse du mémoire (facultatif )


La synthèse est un condensé du travail d’au maximum deux pages. Elle doit
être facilement compréhensible par le lecteur et faire apparaître les points
majeurs de valeur ajoutée du travail.
Dans certains mémoires, il est d’usage de faire figurer une synthèse, appelée
aussi « résumé managérial »1, qui résume en quelques pages, parfois impri-
mées sur un papier cartonné de couleur, ce qu’il faut retenir du travail sur le
plan de l’analyse et des recommandations. Dans un mémoire professionnel
ou de MBA, le résumé managérial sera destiné aux responsables d’entreprise
qui n’auront pas toujours le temps de lire en détail le mémoire. Il est fréquent
que ce résumé managérial fasse l’objet d’une diffusion dans les organisa-
tions en guise de synthèse du travail effectué par l’étudiant.
On trouvera dans ce résumé managérial :
y Le rappel de l’objet de l’étude.
y Le résumé de la méthodologie en quelques mots.
y Les principaux résultats.
y Les recommandations faites par l’auteur.
Le résumé managérial n’est ni l’introduction, ni la conclusion, il s’agit d’une
synthèse finalisée et tournée vers l’action. Bien entendu, il est rédigé après
l’ensemble des parties, et après une relecture complète du mémoire. C’est
en fait la réponse synthétique à la question d’un lecteur qui demanderait :
« Qu’est-ce que je dois retenir de votre travail ? » et éventuellement « Que
dois-je faire ? Que me conseillez-vous ? »

1. Executive summary en anglais.

148
La forme du mémoire 11

L’introduction
Nous renvoyons ici au chapitre 5 qui explicite en détail les attentes d’une
introduction.

Le corps du mémoire
Le corps du mémoire est subdivisé selon un plan structuré et logique qui
obéit en général au cheminement décrit dans les chapitres 6 à 8 de cet
ouvrage.
Selon les besoins et la logique retenus dans le plan, on peut y trouver suc-
cessivement des parties, des chapitres, des sections et des paragraphes (voir
ci-après pour la construction du plan).

La conclusion
Nous renvoyons ici au chapitre 9 qui explicite en détail les attentes d’une
conclusion.

La bibliographie
Nous renvoyons ici au chapitre 10 qui explicite en détail le contenu et la
forme que prend la bibliographie. Par ailleurs, vous pourrez vous référer à
la bibliographie de cet ouvrage pour prendre exemple sur un format biblio-
graphique.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Les index (facultatif )


Ce sont les listes alphabétiques des mots, des sujets et des noms, avec l’indi-
cation de la page où ils sont cités. On peut, selon les besoins, prévoir un index
des auteurs (dans les mémoires de recherche), des concepts (idem), etc.1
L’index constitue un outil de facilitation de la lecture et de l’utilisation du
mémoire ; il est réalisé à la fin du travail, car il est paginé.
Les fonctions de recherche des logiciels de traitement de texte permettent
de réaliser rapidement les index. Réaliser un index montre au jury que le

1. C’est l’usage pour les mémoires et les thèses. Pour les livres, la pratique est différente.

149
Partie 3 La rédaction et la soutenance du mémoire

mémoire n’a pas été terminé dans l’urgence et facilite la consultation rapide
du mémoire pour le lecteur pressé ou averti.

Le glossaire (facultatif )
C’est, à la fin du mémoire, la liste, classée alphabétiquement, des termes
techniques figurant dans le corps de texte. La définition de chaque expres-
sion (présente également dans le texte à son premier emploi) est rappelée.
Précisons que les expressions techniques figurant dans le glossaire sont en
italique dans le texte du mémoire.

Le lexique (facultatif )
C’est, à la fin du mémoire, la liste, classée alphabétiquement, des termes pré-
sents en langue étrangère dans le texte du mémoire.
Tout comme les termes techniques, les expressions étrangères figurant dans
le lexique sont en italiques dans le texte du mémoire.

Les annexes (facultatif )


Les documents qui ont été utiles ou même nécessaires à l’étude mais qui
alourdiraient le texte plutôt que d’en faciliter la compréhension doivent
être relégués à la fin de l’étude, dans une rubrique intitulée « Annexes ». Les
annexes doivent être complémentaires du corps du mémoire et n’ont de
sens que s’il existe un lien avec lui.
On trouvera par exemple en annexe1 :
y Le détail de tableaux de chiffres trop lourds à insérer dans le texte, mais
dont la mise en annexe permet de faire des vérifications.
y Des simulations détaillées dont seule la synthèse est analysée dans le
corps du mémoire.
y Les graphiques de résultats dont une synthèse figure dans le corps du
mémoire.

1. Ces éléments sont parfois insérés dans le corps du texte. Leur emplacement résulte d’un choix
pour la bonne lecture du document.

150
La forme du mémoire 11

y Des documents officiels, textes de loi, règlements utiles par rapport aux
développements du mémoire.
y Des photos, illustrations ou cartes permettant de mieux comprendre les
éléments pouvant faire l’objet de visualisation.
y Des documents techniques complémentaires.
y Des documents présentant le détail de la méthodologie de recherche ou
d’étude, etc.
y La liste des personnes rencontrées ; notez à ce sujet que ce qui est impor-
tant, ce sont les fonctions et les caractéristiques socio-démographiques
(âge, genre, etc.) de ces personnes.
y Le questionnaire ou le guide d’entretien.
y Les données brutes.
y Les tableaux et les récapitulatifs sur la collecte des données (durée des
entretiens, etc.).
y Les données brutes.
y L’accord de recherche avec l’entreprise.
y L’accord de confidentialité.
y Etc.
Il est important de paginer les annexes, de les numéroter (par exemple en
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

chiffres romains) et de prévoir des renvois paginés du texte vers les annexes.
En conclusion, les annexes insérées doivent avoir une utilité pour le mémoire.

Les listes des figures et tableaux (facultatif )


Des listes numérotées des figures (schémas, graphiques ou illustrations)
et tableaux, accompagnées de leur pagination, peuvent figurer en fin de
mémoire. Grâce à ces listes, le lecteur peut s’y retrouver plus facilement lors-
qu’il recherche un document déjà vu.

151
Partie 3 La rédaction et la soutenance du mémoire

Ces listes sont élaborées à la fin de la rédaction et dans la phase ultime de


l’élaboration du travail. Elles sont généralement très appréciées des jurys et
témoignent du degré d’achèvement du travail écrit.

La liste des abréviations, sigles ou logos (facultatif )


Cette liste doit être présentée par ordre alphabétique. La signification des
abréviations, sigles et logos, déjà indiquée dans le texte lors de la première
utilisation, est rappelée ici.

La table des matières


Elle est généralement placée à la fin du mémoire, le sommaire qui se pré-
sente sur une page étant inséré lui au début de mémoire.
La table des matières reprend le plan détaillé de votre mémoire avec la tota-
lité des subdivisions du mémoire : parties, chapitres, sections, paragraphes,
etc.
Les titres sont dans les mêmes caractères et leur page est indiquée. Si vous
utilisez la fonction « table des matières » de Word, elle est automatiquement
mise à jour lorsque vous faites des changements.

La quatrième de couverture
Également cartonnée, elle reprend pour les thèses et les mémoires de
recherche, le résumé du travail et les mots-clés dans deux langues (Français
et Anglais). Le choix des mots clés est important dans la mesure où ils per-
mettront l’indexation de votre travail dans les bases de données.

Le nombre de pages du mémoire


Les exigences en matière de volume de mémoire de master varient d’un pro-
gramme d’enseignement à un autre. Il est généralement compris entre 60
et 90 pages (hors page de garde, sommaire, remerciements, bibliographie
et annexes).

152
La forme du mémoire 11

La question fréquemment posée par les étudiants de savoir combien de


pages doit comporter le mémoire doit ou bien être adressée directement
à l’enseignant responsable, ou bien être résolue en consultant à la biblio-
thèque les mémoires des années antérieures.

L’analyse et la synthèse
Le caractère synthétique doit primer. Il ne s’agit pas de dire tout ce que vous
savez, de réciter un cours, ou encore de faire figurer tout ce que vous avez lu
pour aboutir au mémoire final. Vous devez toujours garder en tête l’objectif
que vous vous êtes fixé : répondre à la question posée. Tous les éléments non
strictement nécessaires doivent être retirés afin de ne garder que les éléments
directement liés à l’argumentaire et l’analyse. Cette partie est souvent difficile
pour les étudiants qui veulent montrer le volume des lectures effectuées. Or, ce
volume n’aura eu d’intérêt que s’il permet in fine de sélectionner les éléments
les plus pertinents dans la construction d’un argumentaire finement construit,
et non d’exposer des éléments épars peu liés à la problématique formulée.
La plupart des articles de recherche ont nécessité plusieurs années de travail
et sont rédigés en moins de 30 pages. L’exercice de synthèse qui y est fait
nécessite des compétences d’analyse et d’exposé clair et précis des argu-
ments. Il est souvent plus facile d’écrire un mémoire de 100 pages que de 50.

Le nombre de pages
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

On demande à des étudiants en fin de cycle d’études de réaliser un travail


personnel d’une certaine ampleur. Cependant, l’ampleur du travail fourni
n’est pas forcément proportionnelle au volume du travail écrit.
Le volume de ce travail est quelquefois explicitement défini ; dans le cas
contraire, l’étudiant aura intérêt à se conformer aux pratiques habituelles de
sa filière.
Respectez les consignes de volume qui vous sont données et supprimez les
redondances pour ne garder que ce qui est essentiel à votre démonstration.
Rappelez-vous qu’un volume excessif n’est pas en soi un indice de qualité, il
peut, au contraire, signifier que le travail n’est pas totalement peaufiné.

153
Partie 3 La rédaction et la soutenance du mémoire

La relation entre volume et évaluation du mémoire peut être représentée


par la figure suivante.

Figure 11.1 – Volume du mémoire et notation

+
Évaluation du
mémoire

– + Volume du
Volume attendu mémoire

Il doit être clair pour l’étudiant que remettre un rapport de dix pages à un
jury qui en attend une centaine va poser un sérieux problème. En revanche,
il faut bien comprendre que dépasser le volume attendu en « gonflant »
artificiellement le contenu, en insérant organigrammes, catalogues des pro-
duits, historique de l’entreprise, etc. ne va pas leurrer le jury. On considère
généralement que le dépassement de la norme doit être justifié par une
contribution de très grande qualité ; à défaut, ce dépassement risque d’être
pénalisant.

Les titres et les sous-titres


Ce sont les titres que le lecteur va découvrir en premier. Leur choix doit
donc être réalisé avec soin et l’auteur doit en vérifier la cohérence d’en-
semble. Les titres désignent les chapitres ; les sous-titres nomment les sous-
chapitres et on trouve souvent une deuxième ramification de sous-titres. Les
titres et sous-titres constituent le squelette de votre travail (si l’on veut faire
une comparaison anatomique) ou sa charpente (si l’on veut se référer à la
construction d’un bâtiment) : c’est le plan de votre travail.

154
La forme du mémoire 11

Certains mémoires présentent des titres très génériques (analyse de la lit-


térature, méthodologie, résultats, etc.). Ces formulations peuvent convenir
mais il est toujours préférable de personnaliser les titres afin que le lecteur
sache directement ce qu’il va lire dans cette section.
Les titres des parties doivent figurer sur une page à part, au centre et dans
une police de taille supérieure au texte normal. Les titres des chapitres ainsi
que ceux des sections sont placés en haut de page dans une police de taille
supérieure au texte normal. On ne met pas de point à la fin d’un titre.
Le plan doit être homogène : vous devez vous en tenir au système que vous
adoptez et ne pas modifier sa présentation lorsque vous changez de cha-
pitre ou même en cours de chapitre.
Pour numéroter vos parties vous pouvez utiliser la fonction « numérotation »
de Word.
On peut distinguer les subdivisions suivantes, en fonction des besoins et du
détail du mémoire :
y Partie
y Chapitre
y Section
y Paragraphe
y Sous-paragraphes
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

… Et ainsi de suite, autant de fois que nécessaire.


Pour la numérotation, dans un mémoire, vous choisirez de préférence la
structuration numérique, qui repose uniquement sur les chiffres arabes
(1, 2, 3…). Exemple :
1. Le diagnostic
1.1. Le diagnostic financier
1.1.1. La rentabilité
1.1.2. Etc.
1.2. Le diagnostic marketing

155
Partie 3 La rédaction et la soutenance du mémoire

2. Les propositions
2.1. Les propositions stratégiques
2.2. Les propositions opérationnelles
Dans certains cas, et en particulier dans les thèses, il est recommandé d’avoir
des niveaux de structuration supérieurs reposant sur l’emploi des chiffres
romains (I, II, III, IV), avant d’employer les chiffres arabes afin de structurer les
grandes parties du mémoire. Exemple :
Partie I.
Chapitre I.
1.
1.1
1.1.1.
La numérotation des chapitres est continue et transcende les parties :
Partie I.
Chapitre I.
Chapitre II.
Partie II
Chapitre III.
Chapitre IV.

156
12
Les conseils
pour la rédaction

La rédaction
Pour faire ressortir la qualité du travail effectué, le style doit être clair et
simple.
Les phrases doivent être courtes. Il faut éviter les phrases complexes et diffi-
ciles à comprendre. Il convient également d’éviter les parenthèses trop nom-
breuses, les citations trop longues et tout ce qui nuit à la fluidité de la lecture.
Il est d’usage de changer de paragraphe à chaque fois que l’on change
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

d’idée, de façon à faciliter la lecture. Lorsque vous abordez de nouveaux


développements, vous pouvez sauter une ligne pour bien montrer la rup-
ture entre les paragraphes.
Dans un mémoire en français, évitez les répétitions de mots sauf en cas de
nécessité, par exemple pour les concepts centraux de votre mémoire (les
travaux en langue anglaise sont moins sujets à cette exigence). Trouvez
des synonymes ou une autre formulation. L’expression « en exergue », par
exemple, même utilisée à bon escient, ne peut figurer plusieurs fois dans la
même page ou des dizaines de fois dans le même mémoire !
Faites preuve de logique et de rigueur : il est quelquefois possible de suppri-
mer des phrases entières sans dommage pour le sens du texte, au contraire.

157
Partie 3 La rédaction et la soutenance du mémoire

Le paragraphe
Il est d’usage de laisser un alinéa1 avant chaque titre ou sous-titre et entre
chaque paragraphe. Chaque fois que l’on va à la ligne, on isole un para-
graphe. Un paragraphe peut se composer d’une ou de plusieurs phrases. On
signale ainsi que l’on veut développer une autre idée, sans que la rupture
soit assez importante pour indiquer un autre titre ou sous-titre.
Faire de nombreux paragraphes rendra votre texte plus aisément lisible car
le lecteur comprendra mieux l’enchaînement des idées par leur délimitation
visuelle.

La phrase
C’est un groupe de mots comportant au moins un verbe. La première lettre
du premier mot de la phrase est une majuscule. La phrase peut se terminer
par un point, un point d’exclamation, un point d’interrogation ou des points
de suspension qui peuvent aussi être indiqués par « etc. ».
La phrase simple ne comporte qu’un seul verbe. La phrase complexe, elle,
comporte plusieurs verbes et peut se décomposer en plusieurs phrases
simples. Dans une phrase complexe, une portion de phrase comportant un
verbe est complétée par une ou plusieurs portions de phrases comportant
aussi chacune un verbe, et reliées par « qui », « que », « parce que », « dont »,
« où », « auquel », etc.
Les phrases complexes rendent la lecture ardue. D’ailleurs, les erreurs d’ac-
cord d’adjectifs ou de verbes que l’on trouve fréquemment dans ce type
de phrases indiquent que leur auteur peut lui aussi s’y perdre ! Dans un
mémoire, il est donc préférable d’opter pour des phrases simples plutôt que
des phrases complexes. Ainsi, plutôt que d’écrire :
« Notre échantillon qui est composé de 50 hommes et 85 femmes ce qui n’est pas
représentatif de la répartition par sexe de l’ensemble de la population française

1. Un alinéa est la ligne d’un texte en retrait par rapport aux autres lignes, pour indiquer le
commencement d’un paragraphe. Par extension, le paragraphe est lui-même situé entre deux
retraits.

158
Les conseils pour la rédaction 12

et qui a donc été pondéré pour que nos observations (qui ont été faites entre
septembre et décembre) puissent être significatives d’autant plus que le nombre
de cadres féminins par rapport aux cadres masculins est plus élevé que dans la
moyenne de la population ce qui peut constituer également un biais trop impor-
tant pour que nous puissions en tirer des conclusions valables. »…
On aura tout intérêt à scinder ce genre de phrase très longue en plusieurs
phrases, telles :
« Nos observations ont été faites entre septembre et décembre. Notre échantil-
lon est composé de 50 hommes et 85 femmes. Cet échantillon n’étant pas repré-
sentatif de la répartition par sexe de l’ensemble de la population française, nous
l’avons donc pondéré pour que nos observations puissent être significatives. De
plus, le nombre de cadres féminins par rapport aux cadres masculins est plus
élevé dans cet échantillon que dans la moyenne de la population. Ceci peut éga-
lement constituer un biais non négligeable pour que nous puissions en tirer des
conclusions valables. »

Le temps des verbes


Il est conseillé d’utiliser le temps présent dans la rédaction. Les phrases sont
ainsi plus simples à écrire et à lire. Exemple :
Dans l’annonce de plan d’une introduction, on écrit :
« Nous présentons dans une première partie, puis dans une seconde nous trai-
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

tons de… »
plutôt que :
« Nous présenterons dans une première partie, puis dans une seconde nous trai-
terons de… »
ou que :
« Nous avons présenté dans une première partie, puis dans une seconde nous
avons traité de… ».
Toutefois, dans la partie méthodologie du mémoire, il n’est pas rare d’utiliser
le passé composé pour expliciter les choix qui ont été faits.

159
Partie 3 La rédaction et la soutenance du mémoire

Le style du narrateur
Faut-il écrire :
y À la première personne du singulier en utilisant le « je » ?
y À la première personne du pluriel en utilisant le « nous » ?
y En utilisant un style plus impersonnel ?
Dans un travail de rédaction de mémoire, nous conseillons plutôt l’usage
du « nous » impersonnel, même s’il n’y a qu’un auteur, plutôt que le « je »,
réservé au cas où l’auteur veut fortement marquer son choix. L’usage du
« je » se répand de plus en plus mais doit être effectué avec l’accord du direc-
teur de mémoire.
Il faut noter que l’on peut également utiliser un style plus impersonnel. Ainsi,
au lieu d’écrire : « Dans un travail de rédaction de mémoire, nous conseillons
plutôt l’usage du “nous” impersonnel », on aurait pu dire : « Dans un travail de
rédaction de mémoire, il est plutôt conseillé d’utiliser le “nous” impersonnel » ou
bien « Dans un travail de rédaction de mémoire, on conseille plutôt l’usage du
“nous” impersonnel ».

La trilogie introduction/conclusion/transition
Pour l’ensemble du mémoire, comme pour chacune des parties et des cha-
pitres, les développements sont précédés par une introduction et suivis par
une conclusion. On trouve donc une introduction et une conclusion par par-
tie et par chapitre. Le passage d’une partie à l’autre ou d’un chapitre à l’autre
est assuré par quelques phrases de transition qui permettent une lecture
fluide du document.

La dactylographie
Le développement et la disponibilité des logiciels de traitement de texte
informatiques sont tels, qu’il paraît normal de présenter un document dac-
tylographié de qualité professionnelle. La mise en page, l’harmonie de la
présentation et la qualité ont tendance à se banaliser, tandis que le niveau
d’exigence des jurys a parallèlement tendance à augmenter.

160
Les conseils pour la rédaction 12

La taille des caractères


Conformez-vous aux instructions qui vous sont données. Elles sont souvent
les suivantes :
y Des caractères de 12 pour le corps du texte.
y Une marge de 2,5 cm à gauche et à droite.
y Une marge de 2 cm en haut et en bas.
y Un interligne au minimum de 1 ; 1,5 ou 2 étant conseillés.
Veillez à conserver la même taille de caractères tout au long du texte.
Vous pouvez utiliser des caractères plus importants ou gras pour les titres.
Pensez à utiliser la fonction « justification » du traitement de texte ; elle per-
met d’obtenir un alignement du texte à gauche et à droite et de faciliter la
visualisation des paragraphes.
Selon le type de reliure adoptée, la marge côté reliure peut être portée à
3 cm pour faciliter la lecture. Utiliser la fonction « reliure » de Word en cas
d’impression recto verso.

La police de caractères
Choisissez-la et n’en changez plus. Le mieux est sans doute de rester classique
dans ce domaine. Le critère qui doit guider votre choix est avant tout la lisibi-
lité. Évitez les polices qui simulent l’écriture en attaché ainsi que les couleurs
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

dans les titres et le corps du texte (les couleurs seront réservées aux figures)1.
En revanche, vous pouvez utiliser des polices différentes pour signaler des
différences dans la nature du texte, par exemple pour les citations d’auteurs
ou les extraits d’interviews.

Les en-têtes et pieds de page


Cette fonction de Word peut vous permettre par exemple de rappeler en
pied de chaque page une mention récurrente, par exemple : « document
confidentiel, ne pas photocopier ».

1. Nous vous déconseillons également l’utilisation de la police Comic Sans MS.

161
Partie 3 La rédaction et la soutenance du mémoire

Vous pouvez aussi rappeler en en-tête de chaque page, votre nom et le titre
de votre mémoire, ou le titre du chapitre (cette dernière option étant particu-
lièrement appréciée dans les thèses dont la longueur est plus conséquente).
Vous pouvez aussi différencier les en-têtes des pages paires et impaires afin
de donner une meilleure lisibilité à votre document.

Les notes de bas de page


Les notes de bas de page sont signalées dans le texte par un appel à note de
bas de page, un numéro positionné en exposant.
Cette fonction est très intéressante, car elle évite nombre de parenthèses qui
alourdissent le texte, allongent les phrases et nuisent à la compréhension.
De plus, situées en bas de page, ces notes sont plus faciles à consulter pour
le lecteur que si elles sont placées à la fin de votre mémoire. On y trouvera,
par exemple, des citations, des explications complémentaires, des défini-
tions, des noms de sites Internet ou des références bibliographiques.

Les sigles (ou logos)


Lors du premier emploi d’un sigle, on développe sa signification complète.
Dans la suite du texte, on emploie le sigle seul.
La tendance actuelle est de ne plus utiliser de point entre chaque lettre. Pour
des organismes très connus comme par exemple l’INSEE ou la SNCF, il n’est
pas nécessaire de développer le sigle à la première utilisation de celui-ci.

Les termes techniques


Ils sont en italique et définis lors de leur première utilisation. Ils sont ensuite
repris par ordre alphabétique dans le glossaire et leur définition y est à nou-
veau mentionnée.

Les termes en langues étrangères


Privilégiez le français sauf si l’équivalent de l’expression étrangère n’existe
pas. Mais, quand certains termes anglais sont communément usités dans le
secteur où vous travaillez, il convient de vous conformer aux usages, l’emploi
du français risquant de vous marginaliser.

162
Les conseils pour la rédaction 12

Si vous utilisez des termes peu connus d’une langue étrangère dans votre
mémoire, ils doivent être en italique. Le mot ou l’expression étrangère peut
être suivi de sa signification lors de sa première utilisation ; il sera ensuite
repris dans le lexique alphabétique à la fin du mémoire.
Il est à noter que le développement des programmes enseignés en anglais
conduit à accepter les mémoires rédigés dans cette langue. Ce point est à
vérifier avec l’enseignant responsable du programme et/ou les tuteurs du
mémoire.
Par ailleurs, les locutions latines s’écrivent en italique, sauf celles qui sont
entrées depuis longtemps dans le vocabulaire français ou qui sont francisées
et s’écrivent désormais en romain ; c’est le cas de plusieurs locutions latines,
notamment des expressions courantes comme « vice-versa », « grosso
modo », « alter ego » ou encore de l’abréviation « etc. ».

Les chiffres et les nombres


Quand le texte est plutôt littéraire, on écrit les chiffres et les nombres en
utilisant les lettres (un pour 1, cent pour 100, etc.).
En revanche, quand le texte est technique, mathématique ou gestionnaire,
l’usage est plutôt d’utiliser les chiffres arabes (1, 2, 3…).
Au sein des tableaux de données et dans la numérotation des titres et sous-
titres, on utilise uniquement les chiffres arabes.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Les figures et tableaux


Votre texte peut utilement être accompagné de figures (schémas, gra-
phiques, encadrés, photographies) et de tableaux1 qui ont en fait plusieurs
fonctions :
y Ils illustrent le texte.
y Ils synthétisent les développements.
y Ils aèrent la présentation et rendent la lecture du texte plus facile.

1. Un tableau est composé de lignes et de colonnes contenant du texte et/ou des chiffres.

163
Partie 3 La rédaction et la soutenance du mémoire

Les figures et tableaux sont précédés ou suivis d’un numéro et d’un titre
explicite précisant leur contenu.
Ils doivent être annoncés dans le corps du texte. En cas d’emprunt, indiquez
la source dessous. Le mot source est en italique, l’origine du tableau et sa
date sont précisées.
Exemple, pour un tableau concernant le nombre d’étudiants inscrits dans
l’enseignement supérieur par filière issus du site de l’INSEE, vous notez :
Source : www.insee.com, 2018. Il peut par ailleurs être utile de donner
l’adresse complète du site en note de bas de page.
Les explications du tableau suivent dans le corps du texte. Quand il y est fait
allusion, on nomme le tableau, le graphique ou le schéma ou encadré par son
numéro (voir schéma n° 5). On ne dit pas « voir schéma ci-dessus », ou « voir
schéma ci-contre » ou « voir page précédente », car la mise en page définitive du
mémoire sera peut-être différente et ces expressions n’auraient alors aucun sens.
Il faut veiller à ce que les graphiques ou photographies utilisées demeurent
clairs après la reproduction par photocopie. Il faut savoir que des couleurs dif-
férentes peuvent ressortir en gris identique après impression ou photocopie.
Le mieux serait de faire un essai avant la reproduction finale. En revanche les
gras et pointillés ressortent en général assez bien. Il est aussi possible d’ef-
fectuer une impression en couleur des tableaux et des schémas importants.

La numérotation des pages


Elle doit débuter dès la page de titre (même si le chiffre n’y apparaît pas) et
être continue sur l’ensemble des documents insérés dans le mémoire jusqu’à
la table des matières comprise. S’il y a plusieurs tomes au mémoire, la pagi-
nation continue permet facilement de retrouver des annexes par exemple.
Celles-ci doivent donc aussi être paginées.
Il est plus courant de mettre les numéros de page en bas. Les numéros de
page se situent au centre ou à droite de la page en mode lecture. Si vous uti-
lisez le mode recto verso, veillez à ce que les numéros de la page de gauche
soient centrés ou à gauche (afin qu’ils apparaissent à l’extérieur, ce qui faci-
lite le repérage dans le document imprimé).

164
Les conseils pour la rédaction 12

Les corrections sur Word


L’usage du correcteur orthographique va vous aider, mais il n’est pas suffi-
sant. Relisez-vous, faites relire votre texte par des personnes qui maîtrisent
la langue écrite, mais pas obligatoirement votre sujet. Ces personnes pour-
ront ainsi vous signaler les passages de votre texte qui seraient inintelligibles
pour un non-spécialiste.
Un moyen pratique est d’utiliser dans le menu « option » de Word, la fonc-
tion « suivi des modifications ». Vous pouvez faire parvenir à votre relec-
teur votre texte par e-mail, en pièce jointe, et il peut vous le renvoyer avec
des suggestions de modification que vous serez libre d’accepter ou non.
Les corrections proposées apparaissent en texte barré, les ajouts sont
soulignés.

Exemple de texte soumis à correction


« Notre échantillon qui est composé de 50 hommes et 85 femmes
ce qui n’est pas représentatif de la répartition par sexe de l’ensemble
de la population française et qui a donc été pondéré pour que nos
observations… »

Exemple de corrections proposées


« Notre échantillon quiest composé de 50 hommes et 85 femmes.
cequiIl n’est pas représentatif de la répartition par sexe de l’ensemble de
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

la population française et celui-ciquia donc été pondéré pour que nos


observations… »

La relecture finale
Avant l’impression du mémoire, il convient de vérifier :
y Les libellés des titres des parties, des chapitres, sections, etc.
− Sont-ils clairs ?
− Sont-ils rédigés de manière cohérente et harmonisées1 ?
1. Si le titre de la première partie est « Diagnostic », le titre de la seconde partie ne devra pas
être « Les propositions », mais « Propositions », également sans usage de l’article.

165
Partie 3 La rédaction et la soutenance du mémoire

y La présence pour chaque partie et chapitre :


− d’une introduction ;
− d’une conclusion ;
− d’une transition.
y L’absence de coquilles et de fautes d’orthographes.
y La ponctuation.
y La numérotation :
− des pages ;
− des tableaux ;
− des annexes.
y Les titres des tableaux, des schémas.
y La présence des sources.
y Les renvois internes du texte vers les annexes.
y La mise en page d’ensemble.
y L’orthographe des noms des auteurs cités dans le texte et en bibliogra-
phie.
y L’orthographe des noms des membres du jury sur la page de garde.
Les erreurs de cette nature donnent aux lecteurs le sentiment d’un travail
inachevé et bâclé.
Certaines entreprises demandent à relire les mémoires avant leur remise. Il
convient d’en tenir compte dans la gestion du planning.
Pour des parties techniques ou spécifiques, vous pouvez demander à l’un
de vos contacts sur un réseau social de vous aider pour la relecture partielle
de votre travail. Mais attention dans ce cas au risque de « piratage » de vos
contenus non soutenus et publiés !
Terminons en soulignant que seul l’étudiant est responsable de la forme du
mémoire et que son professeur, même s’il a relu une version du texte, ne
saurait être tenu pour responsable des erreurs et coquilles.

166
Les conseils pour la rédaction 12

L’impression
L’impression du mémoire et sa reproduction doivent se faire sur du papier
supérieur ou égal à 80 grammes. Pour les mémoires comptant un nombre
limité de pages (<100) le tirage se fait généralement uniquement en recto.
Lorsque le volume est conséquent, il est possible de faire un tirage en recto
verso. Dans ce cas, les pages recto sont impaires et les pages verso paires.
Notons que les considérations écologiques conduisent à encourager les étu-
diants à imprimer désormais tous leurs mémoires en recto verso.
Il convient de vérifier chaque exemplaire, page par page, pour s’assurer qu’il
n’en manque pas et qu’elles sont toutes dans le bon sens.

167
13
La soutenance

L a soutenance orale du mémoire n’est pas obligatoire dans tous les pro-
grammes de formation. Lorsqu’elle est prévue, il faut la préparer avec
soin, car c’est un moment très important sur les plans personnel, acadé-
mique et professionnel. Il ne s’agit pas d’une formalité et il n’est pas excep-
tionnel de voir des étudiants échouer à cette dernière épreuve en raison de
leur manque de préparation.
Il faut aussi savoir que les membres du jury ont, à l’issue de la lecture du
mémoire, une perception (plutôt positive ou plutôt négative de votre tra-
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

vail) et que celle-ci peut beaucoup évoluer au cours de la soutenance. Sur un


plan pédagogique, l’objectif de la soutenance est de vérifier :
y Votre capacité à exposer oralement et clairement votre travail.
y Votre capacité à répondre aux questions des membres du jury.
Mais la soutenance peut aussi répondre à des objectifs relationnels. Elle per-
met aux enseignants de rencontrer les professionnels tuteurs de stage ou
de projet et d’échanger avec eux. Elle peut aussi permettre aux étudiants de
convaincre des professionnels de leur capacité d’analyse ou de travail en vue
d’une future embauche.

169
Partie 3 La rédaction et la soutenance du mémoire

La préparation de la soutenance
La préparation de la soutenance comporte trois phases :
y la relecture du mémoire et la préparation éventuelle d’un errata ;
y la préparation du support de présentation orale ;
y la préparation des réponses aux questions qui peuvent vous être posées.

L’Errata (facultatif )
Si vous avez identifié lors de la préparation de la soutenance des coquilles
orthographiques ayant échappé aux lectures précédentes, il est nécessaire
de produire un errata qui sera distribué aux membres du jury au début de
la soutenance. Celui-ci peut être présenté sous la forme d’un tableau à trois
colonnes tel que présenté dans le tableau 13.1.

Tableau 13.1 – Forme d’un errata

Localisation
Erreur Correction
de l’erreur

p. 15, 1er §, 1re ligne Quel solution Quelles solutions


P. 27, 3e §, 5e ligne Pour quoi Pourquoi

Les supports visuels de présentation orale


Il est désormais d’usage de préparer la présentation orale à l’aide de dia-
positives conçues notamment avec les logiciels PowerPoint, Pages ou Prezi.
Pour une durée d’une quinzaine de minutes, il faut compter environ une
dizaine de diapositives. Mais le plus simple et le plus efficace est de simuler
la présentation orale pour en vérifier la durée.
La présentation orale comprend généralement :
y Le rappel de l’objectif du mémoire.
y La synthèse de la littérature pour les mémoires de recherche.
y La méthodologie ou le déroulement du travail.

170
La soutenance 13

y Les principaux résultats.


y Les limites du travail.
y Ses prolongements possibles.
L’étudiant doit orienter sa présentation vers les points les plus importants
de son travail, ceux qui ont une véritable valeur ajoutée, et ainsi suggérer les
questions ou les thèmes qui seront abordés par les membres du jury. Il ne
faut pas chercher à tout dire durant la soutenance.
La soutenance est aussi parfois l’occasion d’exprimer oralement des difficul-
tés rencontrées qui ne peuvent pas faire l’objet d’une traduction écrite. Elle
doit permettre d’insister sur l’apport personnel de l’étudiant.
Lorsque la présentation orale est effectuée par deux étudiants co-auteurs du
mémoire, il est important qu’ils se coordonnent précisément au préalable.
Les diapositives doivent être :
y Lisibles : utilisez de gros caractères et un modèle unique pour toute la
présentation1 .
y Faciles à comprendre : évitez les tableaux trop chargés et utilisez des
phrases courtes que vous commenterez.
y Sobres : évitez les animations sonores déplacées2 et l’excès d’effets spé-
ciaux disponibles dans PowerPoint ou Prezi. A contrario, il est hors de
question de copier des pages ou des tableaux Word sur les diapositives.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

En outre, il peut être adapté de présenter pendant la soutenance une vidéo


courte, dans la mesure où celle-ci possède une valeur démonstrative liée au
sujet. Il peut être aussi intéressant d’illustrer la présentation par des images,
à condition qu’elles aient une valeur ajoutée pédagogique.
Pensez à numéroter vos diapositives, à commencer par une page de garde
et à terminer par une page finale qui reprend la page de garde, évitant ainsi
que l’écran ne soit noir pendant les interventions du jury.

1. Vérifiez la lisibilité des couleurs dans des conditions réelles de projection en salle.
2. Un étudiant avait jugé astucieux de terminer sa présentation avec de longs applaudissements
automatiques, alors que les membres du jury avaient beaucoup de critiques à formuler !

171
Partie 3 La rédaction et la soutenance du mémoire

Vérifiez le matériel informatique et de vidéoprojection disponible dans la


salle de soutenance et venez avec votre ordinateur portable ou une clé USB1.
Ayez aussi une version PDF de votre présentation sur clé USB ou sur le cloud ;
cela permettra, en cas de problème, d’avoir une version lisible sur tout ordi-
nateur.
Dans tous les cas, la vérification préalable de la compatibilité s’impose car
les logiciels installés dans la salle de soutenance peuvent être d’une version
différente de celle que vous utilisez. Il arrive trop souvent que le jury perde
dix minutes à attendre l’installation technique par l’étudiant, celle-ci étant
souvent rendue laborieuse par le stress occasionné par la soutenance.

La préparation des réponses aux questions


La soutenance a pour objectif de voir comment l’étudiant répond à des
questions qui lui sont posées en direct, sur un sujet qu’il est censé maîtri-
ser. C’est une compétence particulièrement recherchée par les acteurs du
monde professionnel. Dès lors, l’étudiant ne doit pas uniquement préparer
la partie « présentation » de la soutenance mais aussi les réponses aux ques-
tions qui pourraient lui être posées. Un manque de préparation est souvent
constaté pour cette partie de l’épreuve, avec un résultat plus décevant que
la partie présentation.
Il existe plusieurs moyens de se préparer aux questions du jury. Tout d’abord,
l’étudiant peut se préparer à des questions standardisées que beaucoup de
jury poseront car elles représentent ce qu’on recherche de façon générique
dans un mémoire. L’encadré ci-après propose un échantillon de ces ques-
tions.

1. Donnez à votre fichier un nom clair, par exemple : votrenom_mémoire_soutenance_date.ppt ;


évitez les noms génériques du type « mon mémoire » car il risque d’y en avoir plusieurs sur le
bureau de l’ordinateur de la salle de soutenance.

172
La soutenance 13

Quelques questions souvent posées lors de la soutenance


Pourquoi avez-vous décidé de travailler sur ce sujet ?
Quelles sont les principales contributions de votre mémoire ?
Quelle serait l’audience à laquelle vous vous adresseriez pour présenter
les résultats de votre mémoire ? Qui cela intéresserait-il particulièrement ?
Quelles actions pratiques pourrait-on engager à la suite des connaissances
produites dans votre mémoire ?
Quels prolongements voyez-vous à votre étude pour dépasser les limites
que vous avez mentionnées ?
Qu’avez-vous appris à travers la réalisation de ce mémoire ?
Si vous aviez à refaire ce mémoire, que feriez-vous différemment ?

Par ailleurs, le jury cherchera souvent à poser des questions spécifiques au


mémoire. Celles-ci concerneront de façon aléatoire :
y L’objet de recherche et sa pertinence pratique ou théorique.
y Le choix de cadrage théorique et sa justification.
y Les méthodes utilisées pour réaliser l’étude terrain.
y L’interprétation des résultats.
y La contribution spécifique du mémoire dans son champ pratique ou
théorique.
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Il est souvent possible d’anticiper une partie des questions sur la base des
discussions que vous aurez eues avec votre tuteur de mémoire. Reprenez les
notes de vos rendez-vous afin de voir les points qui ont été soulevés et discu-
tés. Par ailleurs, si vous sentez vous-même une ou plusieurs faiblesses dans
votre travail, préparez au mieux une réponse pour chacune, qui permette
de répondre à chaque point qui pourrait vous être opposé. Enfin, rensei-
gnez-vous 1) sur les travaux des membres académiques du jury, qui donne-
ront une inclinaison aux thèmes qui les intéresseront particulièrement dans
votre travail et 2) aux centres d’intérêt des membres professionnels, qui vous
indiqueront les préférences et visées pratiques qui pourraient être recher-
chées dans votre travail.

173
Partie 3 La rédaction et la soutenance du mémoire

La tenue vestimentaire
N’ayez pas l’air d’être tombé du lit ! Vous devez apporter un soin particulier
à votre tenue, qui doit indiquer que ce moment est important pour vous et
que vous vous y êtes spécialement préparé. Pour le jury, c’est un signe que
vous attachez de la valeur au diplôme qui va vous être décerné ; c’est donc
aussi un témoignage de considération à son égard.
Inutile aussi de faire des frais inconsidérés, à moins que cela ne vous fasse
plaisir bien sûr ! Vous avez sûrement ce qu’il faut dans votre penderie pour
assembler une tenue discrète et soignée dans laquelle vous vous sentirez à
l’aise, ce qui est également important.

La ponctualité
Bien sûr, la ponctualité est de mise. Pour vous épargner du stress, arrivez donc
en avance. Il serait dommage d’indisposer les membres du jury en arrivant
en retard. Prenez vos dispositions : les embarras de circulation ou même les
grèves des transports en commun ne sont pas des excuses recevables pour les
membres du jury, qui, eux, sont arrivés à l’heure !

Le déroulement de la soutenance
Remettez à chaque membre du jury, au début de la soutenance, la copie de
vos diapositives ainsi qu’un éventuel errata.
La soutenance se décompose généralement en trois phases :
y La présentation orale du candidat : une quinzaine ou une vingtaine de
minutes1.
y Les questions des membres du jury : la composition du jury est variable
selon les institutions ; on trouve fréquemment un ou deux enseignants
et un professionnel (pour les stages ou projets d’intégration de MBA) qui
interviennent successivement pour indiquer les forces et faiblesses du
travail et pour poser des questions.
y La délibération des membres du jury en l’absence du candidat.

1. Renseignez-vous auprès de votre professeur et surtout, faites une répétition afin de vérifier
la durée de présentation de ce que vous avez préparé. Il est déconseillé de dépasser le temps
imparti et d’amputer ainsi le temps de parole des membres du jury.

174
La soutenance 13

La soutenance est parfois publique et il est fréquent qu’assistent, sans inter-


venir, d’autres étudiants, des amis ou membres de la famille.
Pendant votre présentation orale, veillez à :
y Regarder tous les membres du jury.
y Ne pas lire votre texte.
y Vous tenir debout plutôt qu’assis sauf si vous êtes invité à vous asseoir.
y Ne pas avoir une attitude désinvolte.
y Éteindre votre téléphone portable.
Si vos amis, votre famille ou des membres de l’entreprise ne peuvent pas être
présents, vous pouvez demander à l’un de vos camarades de retransmettre
les moments clés de la soutenance en « Live Tweet » sur Twitter.
Il est aussi possible, avec l’accord des membres du jury, de filmer la soute-
nance ou la partie concernant votre présentation.

La délibération
La notation prend souvent en compte différents critères1 :
y Le fond du travail.
y La forme du travail écrit.
y L’apport pour l’entreprise (dans le cas des stages).
y L’apport de l’étudiant (idem).
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

y La forme de la présentation orale.


y La qualité des réponses aux questions.
La pondération dépend des institutions. Il est également fréquent que
lorsque des pondérations sont définies, celles-ci ne soient qu’indicatives et
que les membres du jury proposent une note globale.
Il serait inexact de penser qu’un professionnel qui participe au jury joue sys-
tématiquement le rôle de l’avocat. L’expérience de notre participation à de
très nombreuses soutenances montre que les différents membres du jury
ont généralement des appréciations proches sur le travail présenté.

1. Voir annexe VI, « Exemple de grille d’évaluation de mémoire ».

175
Partie 3 La rédaction et la soutenance du mémoire

Selon le type de mémoires, les points auxquels le jury attache de l’impor-


tance sont différents.
Lorsque le professionnel participant au jury ou l’enseignant est un membre
de la famille du candidat, il est d’usage qu’il ne prenne pas part à l’évaluation
du travail.

Le comportement pendant la soutenance


L’usage de l’humour est toujours délicat et doit être manié avec prudence.
Votre ton doit être sérieux, à l’image de l’événement solennel que vous vivez.
Vous devez savoir que la soutenance n’est pas une formalité mais qu’elle est, au
contraire, un moment où votre travail va être évalué (avec des aspects positifs
et négatifs) et où des questions précises sont susceptibles de vous être posées.
Ne perdez pas de vue le rôle des membres du jury qui vous consacrent du
temps à cette occasion. Quelles que soient les remarques qu’ils puissent
formuler, il convient donc que vous gardiez votre calme et restiez courtois.
Les critiques sont normales durant une soutenance. Il est fréquent que les
membres du jury commencent leur intervention par de brefs compliments
suivis de nombreuses remarques, dont certaines peuvent déplaire au candi-
dat. Vous devez comprendre qu’une soutenance est un moment social codi-
fié où chacun joue son rôle.
Le comportement de l’étudiant pendant la soutenance influence l’évalua-
tion du travail. On ne peut que conseiller :
y D’écouter avec attention les remarques des membres du jury ; éviter les
comportements du type « j’attends que cela passe et je m’en moque ! ».
y De prendre des notes sur les remarques formulées et les questions posées.
y À partir de vos notes et à votre tour, prenez la parole pour répondre aux
questions, pour reformuler les critiques et ensuite argumenter et défendre
posément votre point de vue, s’il est défendable, ou pour justifier votre
démarche. Il est parfois conseillé au candidat de ne pas répondre en détail
à chaque commentaire de chaque membre du jury, mais plutôt d’organi-
ser une réponse synthétique qui regroupe les remarques par thème (lit-
térature, méthodologie, résultats, etc.). Cela montre aux membres du jury
une capacité de synthèse qui sera appréciée.

176
La soutenance 13

De la même façon, vous devez éviter :


y De fondre en larmes face aux critiques ; les larmes n’améliorent pas les
notes !
y D’être tétanisé et incapable de répondre.
y D’agresser les membres du jury.
y D’interrompre ou de couper la parole aux membres du jury ; il faut les
laisser s’exprimer.
y De regarder le plafond ou l’extérieur en attendant que le temps passe.
y De quitter la salle de soutenance avant la fin.

La diffusion du mémoire post-soutenance


Une fois le mémoire soutenu, il peut être utilisé par l’étudiant pour assurer
la communication de son travail, sous format papier ou numérique. Par ail-
leurs, dans certaines institutions, les mémoires sont archivés et peuvent être
utilisés par d’autres étudiants pour leurs prochains travaux.

La publication du mémoire de master


La publication du mémoire de master peut aussi être un moyen de valorisa-
tion de son auteur et semble tout à fait légitime quand le mémoire constitue
une contribution originale sur le plan académique et/ou professionnel.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Deux modes de publication sont envisageables. Soit sous une forme d’ou-
vrage papier traditionnel, soit en ligne.
Certains éditeurs éditent des mémoires originaux (L’Harmattan, par
exemple). Cette forme de publication a l’avantage de la matérialité et per-
met d’offrir son mémoire à ses proches.
Le plus simple et le moins coûteux consiste toutefois à éditer son mémoire
en ligne en format PDF. Cela peut se faire notamment :
y Sur le site de votre université ou de votre école.
y Sur votre propre blog qu’il est très rapide de créer sur une thématique
précise.

177
Partie 3 La rédaction et la soutenance du mémoire

y Sur la page de votre CV en ligne.


y Sur un site spécialisé de publication de mémoire1.
Ensuite, vous pouvez diffuser l’adresse URL de votre mémoire à la fois dans
votre signature de mail, votre CV et sur les réseaux sociaux.
Il convient également de ne pas négliger les concours qui priment annuel-
lement les meilleurs mémoires de master. Ces concours peuvent être orga-
nisés par des universités, des associations académiques ou professionnelles,
des fondations, des maisons d’édition, etc2.

La confidentialité du mémoire
Lorsque le contenu du mémoire possède un caractère confidentiel (données
internes chiffrées sur l’entreprise, données de marché propres à l’entreprise),
l’étudiant doit :
y Demander au professeur responsable que le rapport ne soit pas déposé
à la bibliothèque.
y Demander que la soutenance ne soit pas publique.
y Apposer la mention « confidentiel » sur le document.
En général, cette demande doit être justifiée par un courrier officiel de l’en-
treprise.
Il arrive également que l’entreprise demande à l’enseignant de signer un
engagement de confidentialité ou que les exemplaires du mémoire soient
tous remis à l’entreprise à l’issue de la soutenance.
Cette question doit être abordée suffisamment tôt pour éviter que, quelques
jours avant la soutenance, l’entreprise ou l’organisme partenaire ne s’op-
posent à la présence de certaines données dans le rapport. Les mémoires
dans lesquels certaines parties ont été supprimées et remplacées par une
feuille blanche et la mention « confidentielle » sont généralement peu
appréciés des enseignants.

1. Notamment : www.memoireonline.com/up/publication.html
2. On citera notamment les prix suivants : Prix APDC du meilleur mémoire de master CCA, Prix
du meilleur mémoire en stratégie de la Chaire Intelligence Économique et Stratégie des Organ-
isations, Prix du meilleur mémoire de master en architecture, Prix du mémoire de recherche en
sciences humaines et sociales, lettres et arts, Prix du concours de mémoires des IEP des éditions
L’Harmattan.

178
Conclusion

L a réalisation du mémoire de master est un travail personnel nécessitant


la maîtrise de nombreuses compétences tant sur le plan conceptuel
qu’empirique.
L’étudiant doit maîtriser aussi bien la recherche que le traitement de l’infor-
mation. Il doit aussi développer des compétences relationnelles et parfaire
ses capacités d’expression écrite et orale. Sa capacité à s’organiser et à gérer
son temps est déterminante.
Le respect des règles de citation et la vérification de la qualité des sources
trouvées sur Internet sont les conditions nécessaires à l’écriture d’un
mémoire de master de qualité.
La réalisation du mémoire est une expérience utile tant sur le plan personnel
que professionnel. Un bon mémoire est un atout indéniable pour l’insertion
professionnelle et la publication du mémoire en ligne constitue une oppor-
tunité à ne pas négliger.
Nous espérons que la consultation de cet ouvrage permettra au lecteur
d’améliorer la qualité de son mémoire et en facilitera l’élaboration.

179
Annexes

Annexe I Ressources documentaires en ligne


Annexe II Modèle de fiche de lecture
Annexe III Modèle de rapport mensuel d’avancement du
mémoire
Annexe IV Sites internet utiles pour la rédaction
Annexe V Modèle de couverture de mémoire
Annexe VI Exemple de grille d’évaluation du mémoire
I
Ressources
documentaires
en ligne

Méthodologie de la recherche documentaire en ligne


Bibliothèque Sainte Geneviève. La recherche documentaire, méthodologie
https://moodle.uspc.fr/course/view.php?id=7
ABRADOC, Autoformation à la recherche documentaire
http://arbradoc.bu.univ-paris8.fr
Formation à la recherche documentaire de l’Université de Québec à Montréal
(UQAM)
www.infosphere.uqam.ca
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Bibliothèque Universitaire d’Evry-Val-d’Essonne. Auto-formation à la


recherche documentaire en ligne
www.biblio.univ-evry.fr/assets/files/formations/autoformation/Autoforma-
tion_BUEvry.pdf

Moteurs de recherche
Base
www.base-search.net
Google
www.google.fr

183
Annexes

Google Scholar
http://scholar.google.fr/
Harzing
www.harzing.com
Microsoft Academic Search
http://academic.research.microsoft.com
Qwant
www.qwant.com

Réseaux sociaux académiques


Academia
www.academia.edu
ResearchGate
www.researchgate.net

Associations académiques francophones avec actes


Académie de l’entrepreneuriat et de l’innovation (AIE)
http://entrepreneuriat.com/congres-aei/
Association francophone de MAnagement du Tourisme (AFMAT)
http://www.afmat.org
Association Francophone de Gestion des Ressources Humaines (AGRH)
https://www.agrh.fr/actes-des-congrs/
Association pour l’Histoire du Management et des Organisations (AHMO)
https://ahmo.hypotheses.org/journees-dhistoire-du-management-et-des-
organisations/retrouver-des-communications-des-precedentes-journees
Association Information et Management (AIM)
http://aim.asso.fr/fr/publications/actes-conferences
Association Internationale de Management Stratégique (AIMS)
http://www.strategie-aims.com/events/conferences/

184
Ressources documentaires en ligne I

Association Internationale de Recherche en Entrepreneuriat et PME


(AIREPME)
https://www.airepme.org/
Association Internationale de Recherche Logistique et Supply Chain
Management (AIRL-SCM)
http://www.airl-scm.com/home/publications/actes-rirl
Institut International de l’Audit Social (IAS)
http://www.auditsocial.net/documentation/actes-des-universites-dete-et-
de-printemps/
D’autres idées peuvent être identifiées en consultant les sites des associa-
tions affiliées à la FNEGE (Fondation Nationale pour l’Enseignement de la
Gestion des Entreprises) qui ne publient pas d’actes : http://www.fnege.org/
le-reseau/partenaires

Bibliothèques et bases de données documentaires


ASLIB Online Business and Management Library
www.aslib.co.uk
Bibliothèque Nationale de France
www.bnf.fr/fr/acc/x.accueil.html
Bibliothèque numérique ENI
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

www.editions-eni.fr/bibliotheque -numerique/.0b5f6eee06081b-
02b80385a95ffcd14e.html
British Library
www.bl.uk
Cairn
www.cairn.info
Directory of Open Access Journals
https://doaj.org
Ebsco
www.ebscohost.com

185
Annexes

Energize Inc
www.energizeinc.com/a-z
Erudit
www.erudit.org
Free Management Library
http://managementhelp.org
HAL-SHS
https://hal.archives-ouvertes.fr
Harzing
www.harzing.com
Knowledge @ Wharton
http://knowledge.wharton.upenn.edu
Library of Congress
www.loc.gov
Management Internet Library
www.businessbookmall.com/management%20internet%20library.htm
Management Library
https://johnson.library.cornell.edu/
OpenEdition
https://www.openedition.org
Persee
www.persee.fr
Proquest
www.proquest.com
Resarch Papers in Economics
http://repec.org
Social Science Research Network
www.ssrn.com

186
Ressources documentaires en ligne I

University of Arizona Libraries


www.library.arizona.edu

Walker Management Library


www.library.vanderbilt.edu/management

Wiley Online Library


http://onlinelibrary.wiley.com

Organismes publics d’information


Banque mondiale
www.banquemondiale.org

Business France
http://export.businessfrance.fr/default.html

Data Gouv
www.data.gouv.fr

Eurostat
http://ec.europa.eu/eurostat/data/database

Fonds monétaire international


www.imf.org/external/index.htm

Organisation mondiale du commerce


© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

www.wto.org

OCDE
www.oecd.org

INSEE
www.insee.fr/fr

Ministère de l’Industrie (France)


www.entreprises.gouv.fr/secteurs-professionnels/industrie

United States Department of Commerce


www.commerce.gov

187
Annexes

Organismes d’information et d’études


Bloomberg
http://www.bloomberg.com
AFP
http://www.afp.com/fr/
Reuters
http://fr.reuters.com/
Arab Net
http://news.arabnet.me/
Africa online
http://africaonline.com.na/

188
II
Modèle de fiche
de lecture

Auteur : NOM, Prénom


Titre du livre, Éditeur, Année
Ou
Titre de l’article, Revue, Numéro, Année, Pages
Problématique :
Inscrivez ici de préférence la problématique exacte de l’article, ou le sujet
de l’ouvrage.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Théories et concepts mobilisés :


Reportez les principaux concepts et leur définition, l’approche théorique
et les auteurs de référence mentionnés dans l’ouvrage.
Hypothèses (si pertinent) :
Si l’article avance des hypothèses puis les teste, inscrivez les hypothèses,
sinon n’inscrivez rien.
Méthodologie :
Synthétisez ici la méthode suivie par les auteurs (design générique,
échantillon, méthode d’analyse).

189
Annexes

Résultats :
Résumez les principaux résultats (hypothèses validées ou rejetées,
nouveaux concepts, nouveaux mécanismes, etc.).
Commentaires :
Précisez ici : 1) les critiques que vous avez à faire à l’article ou à l’ouvrage,
2) les éléments (concepts, approches) que vous pouvez rependre pour
votre projet, 3) en quoi votre travail est dans la mouvance ou différent de
cet article / ouvrage.
Citations :
Faites un « copier-coller » des citations que vous pourriez être amenés à
réutiliser par la suite.

190
III
Modèle de rapport
mensuel d’avancement
du mémoire

Ce rapport doit être transmis au tuteur chaque fin de mois.


Date du rapport :
NOM, Prénom de l’étudiant :
Titre du mémoire :
Nom du Master :

Travail effectué en lien avec le mémoire


© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Indiquez ici toutes les sources nouvellement


Lectures
lues.
Indiquez ici le nombre de questionnaires réa-
Enquêtes ou entretiens
lisés ou le nom des personnes interviewées
réalisés
avec leur rattachement.
Contacts en lien avec le Indiquez ici les prises de rendez-vous effec-
mémoire tuées pour l’avancement du mémoire.
Rédaction du mémoire X % d’avancement.
Questions posées au Listez ici les questions à traiter ce mois avec
tuteur du mémoire votre tuteur.

191
IV
Sites Internet utiles
pour la rédaction

Atilf – Le trésor de la langue française informatisé


http://atilf.atilf.fr
BOF – Bréviaire d’Orthographe Française
http://mapage.noos.fr/mp2
CNRTL – Centre Nationale des ressources Textuelles et Lexicales. Site com-
plet de ressources Textuelles (synonymes, antonymes, définition, etc.)
www.cnrtl.fr
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Crisco Dictionnaire des synonymes


www.crisco.unicaen.fr/des
Dictionnaire des synonymes et des antonymes français
www.synonymes.com
Infothèque francophone
www.infotheque.info
Lexilogos
www.lexilogos.com
Le conjugueur
http://leconjugueur.lefigaro.fr

193
Annexes

Langages, écritures, typographies – Site de Jacques Poitou


http://j.poitou.free.fr/pro/
Le mémoire de Master, site compagnon de cet ouvrage
www.lememoiredemaster.com
Moscarola, Faire parler les données (aide méthodologique)
http://faireparlerlesdonnées.blog
Nerdyscholar, aide à l’utilisation de NVivo
www.nerdyscholar.com
Orthonet
http://orthonet.sdv.fr
TV5 Monde le dictionnaire de la langue française
http://dictionnaire.tv5.org/dictionnaire/definition/dictionnaire

194
V
Modèle de couverture
de mémoire

Logo institution

Mémoire de Master « Management International »

Pierre NEWTECH
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

L’impact de l’usage des réseaux sociaux


sur la coordination :

Le cas des cabinets de consultants

Mémoire dirigé par le Professeur


XXXX

Soutenu le 30 septembre 2018


Jury : Pr. Tice

195
VI
Exemple de grille
d’évaluation
de mémoire1

Forme 20 %

Présentation d’ensemble du document écrit


Introduction, transition, conclusion
Mise en page, schémas, tableaux
Orthographe, ponctuation
Bibliographie
Annexes

Fond 50 %

Définition des objectifs


© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Cadre d’analyse
Méthodologie
Collecte des données
Traitement des données
Analyse et implication des résultats

Soutenance 30 %

Diapositives
Présentation orale
Réponses aux questions, remarques, critiques

1. Les pourcentages sont tout à fait indicatifs et varient en fonction du type de mémoire et des
programmes.

197
Index

A Curation 29
Abréviations 152 Curator 29

Alerte Google 29
Algorithme 17, 19
D
Dactylographie 160
Analyse 153
Dédicace 147
Animer 24
Définition du sujet 17
Annexes 150, 181
Délibération 174
Avant-propos 147

E
B
EndNote 29
Bibliographie 149
En-tête 161
Errata 170
C Étapes 21
Cadre de l’étude 18
Expert 27, 32
Capacité 25
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Chapitre 155 F
Chiffres 163 Facebook 27, 29
Collecte de l’information 17, 29 Fiche 189
Collecter 24 Figures 151, 163
Comportement 176 Fond 197
Conclusion 149, 160, 179 Forme 197
Confidentialité 178
Contrôler 24 G
Corrections 165 Gestion du temps 21
Couverture 145, 195 Glossaire 150

199
Le mémoire de master

Google 18, 29 O
Grille 197 Opportunités 17
Oral 32
I
Impression 167 P
Index 149 Page de garde 146
Internet 26, 136 Paragraphe 155, 158
Introduction 149, 160 Partie 155
Phrase 157
J Pied de page 161
Jury 174 Pilotage 24, 133
Police de caractères 161
L Powerpoint 170
Langues étrangères 162 Problématique 18
Lexique 150 Publication 177
LinkedIn 27
Listes 151 Q
Live Tweet 175 Quatrième de couverture 152
Logos 152, 162 Questionnaire 27, 32, 151

M R
Mendeley 29 Recherches documentaires 18
Moteurs de recherche 183 Recto verso 167
Rédaction 17, 157, 193
N Relecture 165
Nombre de pages 153 Remerciements 147
Nombres 163 Réseaux sociaux 17, 26, 29, 178, 195
Notes 162 Ressources documentaires 183
Numérotation 156 Résumé managérial 148

200
Index

S Thème 17
Section 155 Titres 154
Sigles 152, 162 Traitement de l’information 17
Sommaire 147 transition 160
Sources 164 Twitter 27, 29, 175
Sous-titres 154
Soutenance 169, 197 U
Style 160 URL 29, 178
Supports visuels 170
Synthèse 148, 153 V
Veille 27
T Verbes 159
Tableaux 151, 163 Viadeo 27
Table des matières 152 Volume 152
Taille des caractères 161
Temporel 36 W
Temps 21 Word 165
Temps des verbes 159
Tenue 174 Z
Termes techniques 162 Zotero 29

201
Bibliographie1

Allard-Poesi, F. 2003. Coder les données. In Y. Giordano (Ed.), Conduire un


projet de recherche : Une perspective qualitative : 245–290. Éditions EMS,
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Allard-Poesi, F., & Perret, V. 2003. La recherche-action. In Y. Giordano (Ed.),
Conduire un projet de recherche : Une perspective qualitative : 83–132. Éditions
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Bartunek, J. M., & Rynes, S. L. 2010. The Construction and Contributions of
“Implications for Practice” : What’s in Them and What Might They Offer ? Academy
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Beddi, H. 2013. Les modes de coordination comme analyseurs des relations
siège-filiales : une étude de dix firmes multinationales françaises. Management
International / International Management / Gestión Internacional, 17(2): 135–
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Belk, R. W. 2013. Extended Self in a Digital World. Journal of Consumer Research,
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Bergadaà, M. 2015. Le Plagiat Académique : Comprendre pour agir. L’Harmattan.
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© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

Gualino lextenso éditions.


Boudon, R. 1973. L’inégalité des chances. La mobilité sociale dans les sociétés
industrielles. Armand Colin.
Bourdieu, P. 1979. La distinction : critique sociale du jugement. Les Éditions de
Minuit.
Bourdieu, P., & Passeron, J.-C. 1964. Les héritiers : Les étudiants et la culture. Les
Éditions de Minuit.
Bourdieu, P., & Passeron, J.-C. 1970. La reproduction : Éléments d’une théorie du
système d’enseignement. Les Éditions de Minuit.
1. Les règles de présentation appliquées ici reprennent la norme APA expliquée dans l’ouvrage.

203
Le mémoire de master

Brée, J. 1987. L’enfant et le processus de consommation : l’utilisation des attributs


« marque, prix et prime » dans l’acte d’achat. Recherche et Applications en
Marketing, 2(2): 1–29.
Carton, G., & Mouricou, P. 2017. À quoi sert la recherche en management ?
Une analyse systématique de la littérature anglo-saxonne sur le débat rigueur-
pertinence (1994-2013). M@n@gement, 20(2): 166–203.
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recherche. In R. A. Thietart (Ed.), Méthodes de recherche en management
(4e ed.) : 76–104. Dunod.
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Collection Business Science Institute. Éditions EMS.
Chevalier, F. 2018. Les enquêtes de terrain, approches qualitatives. Collection
Business Science Institute. Éditions EMS.
Chua, R. Y. J., Roth, Y., & Lemoine, J.-F. 2015. The Impact of Culture on Creativity:
How Cultural Tightness and Cultural Distance Affect Global Innovation
Crowdsourcing Work. Administrative Science Quarterly, 60(2): 189–227.
Connell, R. W., & Messerschmidt, J. W. 2005. Hegemonic Masculinity. Gender &
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Corley, K. G., & Gioia, D. A. 2011. Building Theory About Theory Building : What
Constitutes a Theoretical Contribution ? Academy of Management Review,
36(1): 12–32.
Cossette, P. 2016. Publier dans une revue savante : Les 10 règles du chercheur
convaincant (2e ed.). Presses de l’Université du Québec.
Creswell, J. W., & Plano Clark, V. L. 2011. Designing and Conducting Mixed
Methods Research (2nd ed.). Sage Publications.
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M. Cloutier et N. Mitev (Eds), Les méthodes de recherche du DBA. Éditions EMS.
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d’information dans les réseaux d’entreprises exportatrices. M@n@gement, 20(5):
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of Strategic Sensemaking/Giving Practices using Visual Representations. British
Journal of Management, 26(4): 689–712.
Garreau, L., Maucuer, R., & Laszczuk, A. 2015. La mise en œuvre du changement
de business model Les apports du modèle 4C. Management International,
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© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

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Huff, A. S. 2016. Unplugged - My Own Book Review - Writing for Scholarly
Publication as a contribution to scholarly conversation. M@n@gement, 19(3):
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Isaac, H., Kalika, M., & Boukef Charki, N. 2008. An empirical investigation of e-mail
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Internationale de Management Strategique (AIMS). Paris.
Liarte, S., & Virgili, S. 2017. Questionner la création de valeur économique des
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qualitatives qui visent la théorisation. In L. Garreau et P. Romelaer (Eds.), Méthodes
qualitatives de recherche en gestion et sciences sociales. Economica.
Patton, M. Q. 2015. Qualitative Research & Evaluation Methods : Integrating
Theory and Practice (4th ed.). SAGE Publications.
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Trajectoires de jeunes professionnels chiliens et colombiens à Paris, New York
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Pratt, M. G. 2009. From the Editors : For the Lack of a Boilerplate : Tips on Writing
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The role of charismatic qualities in perceptions of supervisors’ overall fairness.
Organizational Behavior & Human Decision Processes :140: 14–28.
Romelaer, P. 2005. L’entretien de recherche. In P. Roussel & F. Wacheux (Eds.),
Management des ressources humaines : Méthodes de recherche en sciences
humaines et sociales (1st ed.) : 101–137. De boeck.
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© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

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Diffusion of the Stigma over the Finance Industry. Journal of Business Ethics,
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Méthodes de recherche en management (4e ed.) : 168–198. Dunod.
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dépôt légal : septembre 2018
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