Vous êtes sur la page 1sur 5

La Nature

-> nature : du latin “natus”, signifiant “né”


-> désigne monde physique et biologique (vivant)
-> ce qui est originel, non modifié, non artificiel
-> ce qui est propre à qlqch (son essence)

La Nature : monde physique et monde vivant

-> désigne le monde physique et vivant -> minéraux, végétaux, animaux…


-> obéit à lois et soumis à un certain ordre
-> physique et biologie = sci qui étudient les lois de la nature et qui font apparaître cette
structure bien ordonnée
-> Aristote écrit ainsi une Physique et un ouvrage consacré aux “parties des animaux” ->
y met en évidence le fonctionnement/organisation du monde naturel qui est un vaste
système pris lui-même dans un système encore plus vaste -> le cosmos (monde
supranaturel qui relève du divin et grand principe organisateur)
=> est-ce que les objets physiques (matériels et inanimés) obéissent aux mêmes lois que
les êtres vivants ? -> mécanisme l’affirme et vitalisme tend à supposer, au contraire, la
présence d’une “âme” qui “animerait” les êtres vivants

Aristote : l’âme est ce qui meut

-> il fait de l’âme le principe de toute vie (Des parties des animaux) : “L’âme disparue, il
n’y a plus d’animal et aucune des parties ne demeure la même, sinon seulement par la
configuration extérieure.”
=> c’est l’âme qui doit faire l’objet de la nature de la connaissance, doit jouer le rôle de la
substance, le rôle “de moteur et de fin”, contrairement à la matière.
-> pour lui, le vivant ne se réduit pas à de la simple “matière vivante” -> au-delà de son
caractère matériel il y a un principe ext et diff qui l’informe et le finalise.
=> Aristote inaugure le vitalisme

Descartes : l’image de la montre

-> il insiste sur l'absence de distinction vivant/matière


-> distingue 2 substances : le corps (étendu) et l’âme (pensante)
-> explique le vivant en le ramenant au corps et non à l’âme
-> ce qui fait l’être vivant c’est l’agencement de matière mue seulement par le mouvement
mécanique de ses différents éléments telle une horloge ou une montre, qui, une fois
remontée, se meut d’elle-même. Ou la mort “n’arrive jamais par la faute de l’âme, mais
seulement parce qu’une des principales parties du corps se corrompt” (Traité des
passions de l’âme)
-> pour Descartes : diff entre homme mort et vivant = diff entre montre remontée et montre
“lorsqu’elle est rompue et que le principe de son mouvement cesse d’agir”

L’homme et l’animal

-> homme souvent comparé à l’animal pour suggérer qu’il est diff des autres -> souligne
à la fois son appartenance à la nature (au fait d’obéir à des lois physiques et biologiques
déterminées) et sa spécificité (sa diff par rapport à la nature)
-> pour Rousseau : l’homme est un animal comparable aux autres, qui se distingue
pourtant d’eux par 2 facultés spécifiques : le “libre arbitre” et la “perfectibilité”
-> en effet l’homme semble pas défini par instincts fixes à l’inverse de l’animal “Un animal
est, au bout de quelques mois, ce qu’il sera toute sa vie, et son espèce, au bout de mille
ans, ce qu’elle était la première année de ces mille ans.” Alors que l’homme = être pouvant
échapper aux contraintes naturelles fixes et déterminées imposées par les lois physiques.

L’idée de “nature humaine”

-> l’homme naît homme et a en lui, de façon innée, tout ce qui caractérise un être humain
-> apparaît comme un être “naturel” cad qu’il serait spontanément homme sans avoir
besoin d’une intervention ext, au même titre que la nature qui, livrée à elle-même,
“pousse” d’elle-même et subsiste par elle-même.
-> Rousseau : “l’homme naît bon, c’est la société qui le corrompt” : affirme par là la
présence en tout homme d’un élément constitutif, naturel, à comprendre comme “originel”
-> Hobbes : affirme que “l’homme est un loup pour l’homme” : pose l’idée d’un homme
naturellement agressif et dominateur

Claude Bernard : chercher les causes et non les fins

-> Principes de médecine expérimentale : insiste sur le fait que rien ne distingue le
scientifique en général du biologiste : leur but est le même -> pour le biologiste, il
doit consister à “rechercher les causes prochaines des conditions d’existence des
phénomènes vitaux [...] et déterminer les lois de ces phénomènes, afin de les
prévoir et de les diriger”. Ici, “causes prochaines”=”causes déterminantes” soient
nécessaires, matérielles et mécaniques.
-> question à poser à un organe ≠ “Pourquoi ?” mais “Comment ?” (comment
fonctionne-t-il ?)
-> c’est par ce travail d’investigation active que Claude Bernard parvient à
découvrir la véritable fonction du foie, qui est de stocker et de produire du sucre.

-> Idée remise en question


-> l’homme serait au fond un être naturel
-> études réalisées sur enfants sauvages : être humain privé très tôt de toute éducation,
culture etc n’accède pas à l’humanité => reste un “moindre animal” (Lucien Malson)
-> philosophie de Sartre : “il n’y a pas de nature humaine” cad que rien ne prédétermine
un homme à être tel ou tel : l’homme est le résultat de ce qu’il fait, ce qu’il veut être. S’il
faut le définir par une nature -> liberté, le fait de ne pas avoir de nature
-> “L’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait” (Sartre, L’existentialisme est un
humanisme) : il résume l’idée selon laquelle il n’y a pas de nature humaine, on ne peut
attribuer à l’homme une naissance prédéfinie.

L’homme : des facultés spécifiques et des besoins naturels

-> Sartre affirme que l’homme n’est rien, néanmoins, il naît avec un potentiel, des facultés
spécifiques (la conscience, le langage, l’imagination, le sens esthétique…)
=> l’homme est homme “en puissance” MAIS ne peut actualiser ses potentialités seul, de
manière spontanée : il lui faut être éduqué cad “conduit” à l’humanité => un enfant
possède en lui faculté de parler, mais il ne parlera jamais si on ne le lui apprend pas
-> l’homme naît en ayant en lui d’autres éléments naturels commun avec le reste du vivant
: instincts et besoins à satisfaire sans lesquels il ne pourrait survivre comme boire de l’eau
ou se nourrir -> ces traits le rattachent à l’animalité

Rôle de la culture

-> spécificité de l’homme se réduit à de simples facultés seulement la culture est à


comprendre pour les développer jusqu’à leur accomplissement => un être civilisé = un
être dont on a réussi à développer tous ses potentiels humains en ne négligeant aucune
aptitude
-> culture s’emploie aussi à transformer les instincts naturels (biologiques) de l’homme
par des règles leur imposant discipline et contrainte
-> cherche à réprimer ce qui en l’homme ne serait pas spécifique pour le transformer en
quelque chose d’humain : il a besoin de manger, boire, dormir mais il affirme sa capacité
en faisant tout cela d’une façon qu’il a choisie
-> travail de réappropriation : faire sien librement ce qui, au départ, est imposé par la
nature

Sartre : il n’y a pas de nature humaine

• le coupe-papier : un objet dont l’essence précède l’existence


-> L’existentialisme est un humanisme : explique la différence entre un objet fabriqué et
l’être humain
-> coupe-papier est produit d’une certaine manière : d’abord défini puis fabriqué d’après
cette définition
-> objet a bel et bien une nature car par avance déterminé à être qlqch
-> nature qui selon Sartre est un “concept” enfermant définition de l’objet, sa fonction et
sa recette de fabrication
=> l’essence du coupe-papier/de l’objet précède son existence : il est défini avant même
d’exister

• l’homme : un être dont l’existence précède l’essence


-> Sartre montre que s’il y a bien un Dieu créateur -> l’homme peut être comparé au
coupe-papier càd un objet fabriqué dont l’essence précède l’existence
-> mais si Dieu n’existe pas, l’homme devient un être pour qui “l’existence précède
l’essence” => l’homme n’est pas défini avant son existence, il “existe d’abord, se
rencontre, surgit dans le monde, et se définit après”

La maîtrise de la nature par la technique

-> modifications que l’homme fait subir à sa nature s’appliquent au monde ext (monde
physique) pour réaliser un certain projet
-> il peut vouloir améliorer la nature en y introduisant des règles et changements pour la
parfaire ou s’en protéger : c’est la technique (outils et machines) qui vise un tel
perfectionnement
-> Descartes : c’est la science qui permet de rendre l’homme comme “maître et
possesseur de la nature” en lui faisant connaître ses lois
-> Rousseau : l’homme a inventé l’outil afin de s’adapter à une nature changeante et
hostile. Mais pense aussi que cette maîtrise peut dégénérer en domination et que le
progrès technique vire en décadence morale -> l’hmme devenu sup aux animaux grâce
aux outils, par orgueil, cherche à dominer les animaux et les hommes

Le respect de la nature

-> nature semble inspirer d’elle-même un certain respect


-> les poètes romantiques louent sa beauté et la comparent à l’art dans sa dimension
créatrice : Kant place les beautés naturelles au-dessus des beautés artistiques
ex : Into the Wild (2008) Sean Penn -> histoire d’un jeune homme qui, pour dénoncer
contraintes et hypocrisies société modernes, abandonne tout pour s’aventurer seul au
cœur de “la vie sauvage” laquelle n’est peut-être pas celle espérée…
Hans Jonas : une éthique de la responsabilité

-> Une éthique pour la nature : s’intéresse au sort de la planète et de la biosphère


-> analyse les “nouvelles” catastrophes dont l’homme est l’auteur
-> assumer ces catastrophes en nous en sentant responsables + en devant “répondre”
de nos actes, assumer les conséquences
-> explique que l’homme a des difficultés à réagir même s’il est conscient des dangers
qu’il fait subir à la nature et lui-même
-> d’une part l’homme s’est habitué à piller la nature “l’exploitation abusive de la nature
par les hommes [...] a dégénéré en habitudes de vie.”
-> d’autre part l’homme sent pas l’urgence du danger “qui n’est pas directement menacé
ne se décide pas à réformer radicalement son mode de vie”
-> pour lui, il faut instaurer une éthique concernant surtout la relation de l’homme avec la
nature laquelle parce que devenue le “bien” de l’homme a le droit d’exiger d’être respectée

-> du fait des retombées écologiques de nombreux cris d’alarme sont lancés :
- Heidegger dénonce “l’Arraisonnement” que l’homme fait subir à la nature
-> en traitant la nature comme une chose à “utiliser”, l’homme épuise les ressources
-> Hans Jonas, Le Principe responsabilité : défend que l’homme doit se montrer soucieux
de la nature non seulement pour lui-même mais aussi pour les générations futures : c’est
à la morale et à la politique de poser un devoir de respect envers la nature
-> “environnement” notion moderne : traduit ce souci de voir l’homme comme une partie
de la nature et non plus comme un être à part
-> s’inscrivent dans cette démarche la menace climatique et les droits des animaux qui
invitent à une prise de conscience et une action concrète en faveur de la nature (Le Pont
japonais, Claude Monet)

Vous aimerez peut-être aussi