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PHILOSOPHIE

B) Exemple d’une dissertation rédigée : la raison est-elle un


obstacle au bonheur ?

1) L’introduction

CHAPITRE 2 : Sommes-nous réellement libres de


choisir notre vie ?

Introduction a ce chapitre

Il semble que la liberté consiste dans le pouvoir de faire ce que


l’on veut sans obstacle ni contrainte. Cette liberté est une liberté
d’action qui correspond à une liberté externe. Cette liberté
d’action est une liberté externe parce qu’elle est relative au
nombre d’obstacle et de contraintes externes qui peuvent la
limiter. Cette liberté est plus ou moins limité selon les situations
mais elle est réelle parce qu’on peut toujours agir / faire quelque
chose. Cependant il ne suffit pas de faire ce que l’on veut pour être
heureux, il faut aussi vouloir librement c’est à dire faire des choix
sans y être influencé ou déterminé par des causes qu’on ignore ex :
le citoyen dans l’isoloir fait ce qu’il veut, il a une liberté externe
totale MAIS le choix qu’il fait de tel ou tel candidat est peut être
déterminé inconsciemment par son milieu social, économique ou
professionnel. Si tel est le cas, il n’est pas libre intérieurement, il
n’a pas son libre arbitre AU CONTRAIRE être libre
intérieurement ou avoir son libre arbitre c’est être capable de
penser ou de choisir une chose par soi même et sans aucune
influence. Est-ce qu’une telle capacité existe ou bien est-ce que le
libre arbitre est une illusion ?
2) Le problème du déterminisme

Si cette hypothèse est vraie, cela pose un problème moral parce


que plus personne n’est moralement responsable de ce qu’il fait.
Nul n’est bon ou mauvais s’il n’a pas librement choisi de l’être. La
condition pour qu’on puisse dire d’un homme qu’il est bon ou
méchant c’est d’avoir le libre arbitre et d’avoir choisi le bien ou le
mal alors que l’inverse était possible
Mais malgré ce que peut dire Calliclès ou Nitch, la conscience
morale n’est peut-être pas un mensonge des faibles mais bien la
preuve de notre libre arbitre et de notre responsabilité morale qui
en découle. Et c’est pourquoi on ne peut pas refuser sa liberté sans
être de mauvaise foi, refuser c’est encore choisir et faire la preuve
qu’on est libre. Il faut donc que moralement nous justifions le libre
arbitre.

Sartre= « Mauvaise foi » = Nier sa liberté pour refuser sa


responsabilité.

B) Comment justifier le libre arbitre ?

1) l’argument de l’indifférence

a) Définition de l’indifférence

L’indifférence est l’état dans lequel se trouve la volonté lorsque


ayant un choix à faire, elle est face aux alternatives qui se
présentent pas plus déterminée à choisir une chose plutôt qu’une
autre

b) L’argument qui en découle contre le déterminisme

Si le déterminisme avait raison d’ affirmer que tout nos choix sont


déterminés alors dans une situation d’indifférence parce qu’on
n’est déterminé a rien nous ne pourrions pas choisir. Et pourtant
un choix est toujours possible, on peut faire naitre un désir, on
peut se donner des raisons dde choisir une chose pour laquelle on
était indifférent

c) exemples :

-L’acte gratuit de Lafcadio dans les caves du Vatican, d’André


Gide (1914)
- L’homme n’est pas comme l’âne de Buridan
- William Styron, Le choix de Sophie (1976)

d)

Le problème de cet argument est qu’il est vrai en théorie mais pas
dans les faits puisque en réalioté l’indifférence pure n’existe
jamais totalement, on est toujours dans une situation où des causes
petites, inconscientes, nous influence toujours un petit peu dans
nos coix de telle sorte qu’on n’est jamais réellement indifférent.

2) L’argument de la contingence du choix

a) le repère : nécessaire-contingent

Est nécessaire tout ce qui ne peut pas être autrement parce que le
contraire est impossible, par exemple une loi physique est
nécessaire. Si la cause a lieu, l’effet est nécessaire (si on lache un
stylo (cause) il ne peut pas ne pas tomber (nécessaire)).
Est contingent ce qui peut être autrement parce que le contraire est
toujours possible.
Certes, le déterminisme a raison d’affirmer que l’Homme comme
tout dans la nature est déterminé. Mais il a tord d’en conclure que
l’Homme n’est pas libre parce que si l’Homme est déterminé ce
n’est que de façon contingente mais pas de façon nécessaire. En
effet, si nous sommes déterminés à choisir une chose plutôt
qu’une autre nous avons tjrs la capacité de nous opposer aux
causes qui nous déterminent et choisir finalement le contraire par
exemple l’Homme qui tue l’amant de sa femme est sans doute
déterminé mais si aux yeux de la loi il est jugé coupable, c’est
parce que on considère qu’il a encore son libre arbitre qui le rend
capable de changer d’avis, de s’opposer aux causes qui le
détermine et finalement choisir le contraire.
Le fait même que nous puissions choisir le contraire de ce a quoi
nous sommes déterminés prouve le libre arbitre.

b) le libre arbitre existe parce que le choix est contingent

Ce qui prouve la contingence du choix c’est comme le montre


Bergson l’expérience des regrets, en effet si nous regrettons un
choix c’est bien la preuve que au moment ou notre décision a été
prise, nous avions conscience que le choix contraire était toujours
possible malgré les causes qui nous déterminaient.

c) le problème de l’argument

On peut certes choisir le contraire de ce à quoi on était


initialement déterminé mais ce n’est pas en réalité grâce au libre
arbitre c’est simplement qu’a travers le temps, les causes qui nous
déterminent peuvent changer et de nouvelles causes nous
déterminent à choisir le contraire de ce qu’on voulait
précédemment.

C) La réponse de Kant : Seule la conscience du devoir


prouve le libre arbitre

Dans ce texte, Kant montre qu’il n’y a qu’une seule chose qui
nous rappelle de façon certaine que nous sommes libres
intérieurement, c’est notre conscience morale lorsqu’elle nous
rappelle face à un dilemme quel est notre devoir. En effet, même si
je suis déterminé à faire une chose (ex= fuir la mort) si le devoir
m’ordonne une action qui implique le contraire (ex= refuser de
porter un faux témoignage), c’est que j’ai bien le choix. Ce que le
devoir m’ordonne de faire, il est toujours possible de le choisir
même si je suis déterminé à faire l’inverse, sinon je n’aurais pas le
devoir de le faire. Bref, en révélant quel est mon devoir, la
conscience morale me révèle en même temps que je suis libre et
responsable de faire ou pas mon devoir.

Conclusion du I

On comprends à présent que le libre arbitre n’est pas une illusion.


En effet, si moralement on a conscience de notre devoir c’est
qu’on est libre de le choisir ou pas. Cependant, le devoir est un
ordre, un impératif formulé comme un « tu dois » qui s’oppose à
nos désirs or être libre c’est faire ce que l’on désir donc faire son
devoir semble s’opposer à notre liberté, comment résoudre ce
paradoxe ? Comment le devoir peut il à la fois révéler notre liberté
et s’opposer à elle ?

II. Agir par devoir, est-ce renoncer à sa liberté ?

A) Pourquoi agissons-nous par devoir ?

1. Deux types d’impératif : la distinction de Kant

a) l’impératif hypothétique

Un impératif hypothétique est un devoir qui nous ordonne de faire


une chose pour atteindre un but que l’on s’est fixé ou éviter une
conséquence que l’on redoute. (Si tu veux X) tu dois Y. Autrement
dit ici le devoir n’a pas de valeur en lui même, mais sa valeur
dépend de la condition qu’on s’est fixée donc, on obéit à un devoir
hypothétique parce que on y est contraint par la condition que l’on
se fixe. On trouve ces impératifs hypothétiques dans le domaine
technique (ex : une recette de cuisine (bats les œufs, rajoute du
beurre…)) , dans le domaine juridique, dans le domaine
pragmatique (tt les bons conseils pour être heureux) et dans le
domaine religieux car si on fait son devoir religieux uniquement
pour plaire à Dieu, en cherchant une récompense, en évitant une
punition, on ne fait qu’obéir à un impératif hypothétique.
Cependant on peut également faire ses devoirs religieux non pas
par intérêt, par calcul, mais parce que on estime que c’est
moralement bien de le faire. Bref parce que ces devoirs ont une
valeur en eux-mêmes, ils sont alors inconditionnés et donc
catégorique.

b) L’impératif catégorique

C’est un impératif qui formule le devoir de faire une chose dans


l’absolu parce que le devoir ici a une valeur en lui même de façon
inconditionnée, il s’exprime donc sous la forme d’un « tu dois ».
Seul l’impératif catégorique est un impératif moral parce que il
nous demande de faire notre devoir sans aucun calcul, sans aucun
intérêt mais simplement par respect pour des valeurs. Autrement
dit, on respecte un devoir moral par obligation alors que on obéit à
un impératif hypothétique parce que on y est contraint.

(pr le contrôle :
La conscience de sa liberté est-elle illusoire ? = Est ce que quand
on a l’impression d’être libre, on l’est réellement? )

b) L’impératif catégorique

Pourquoi faire son devoir ?


- Impératif hypothétique => contraint
-Impératif catégorique => obligation

c) La différence entre l’obligation et la contrainte comme solution


à notre problème

On fait donc son devoir pour deux raisons possibles :


- Parce qu’on y est contraint lorsque le devoir est un impératif
hypothétique.
- parce que on y est obligé lorsque le devoir est un impératif
catégorique.
Dans le premier cas, il n’y a rien de moral c’est un simple calcul
d’intérêt qui nous contraint a faire une chose.
Dans le deuxième cas au contraire, lorsqu’on agit par obligation,
on obéit à un devoir moral parce que on se contraint soit-même
librement à respecter des valeurs.

Contrainte ≠ obligation

Être contraint c’est être forcé à faire une chose parce que le
contraire est :
- Soit impossible (= contrainte naturelle)
- Soit absurde (= impératif hypothétique)

Être obligé c’est se forcer à faire une chose librement par choix
parce que on estime qu’elle est moralement bonne en vertu de
valeur qui sont les nôtres. Bref, l’obligation c’est se contraindre
soi-même, c’est être autonome.

2) Ne faisons nous pas notre devoir que par intérêt ?

Platon, La République, « L’anneau de Gygès »

a) L’hypothèse que présente Platon pour la discuter


Cette hypothèse consiste à dire que l’exemple de Gygès montre
que personne n’est bon réellement. La différence entre le bon et le
méchant n’est pas réelle mais seulement apparente car le bon est
juste et fait son devoir uniquement quand il est visible donc il agit
moralement par intérêt, il n’est qu’un méchant qui n’a pas le
courage de l’être et qui maquille cette peur en vertu. Bref, il n’y
aurait pas d’Hommes réellement bons mais seulement des
hypocrites qui agiraient toujours par calcul et intérêt

b) L’autre Hypothèse possible

Certes invisible, il y aurait beaucoup de devoirs qu’on ne


respecterait plus, tout ce que l‘on fait par peur de la punition ou
par hypocrisie, on cesserait de le faire. Mais certains auraient peut-
être encore des limites, en effet, même invisible on ne ferait pas
tout et n’importe quoi car on aurait encore des principes, des
valeurs. Par exemple, on ne volerait pas n’importe qui, on ne
tuerait pas un innocent pour le simple plaisir de le tuer. Bref, on
aurait encore une conscience morale et des devoirs à respecter. Le
vrai devoir moral est précisément celui qu’on continue de
respecter même invisible. Cependant, si même invisible on a
encore une conscience morale, c’est peut être parce que en réalité
on a été bien éduqué. Autrement dit, on a tellement bien intériorisé
des valeurs relatives à la société que, même invisible à la société,
elles continuent de nous contraindre. Donc, pour savoir si nous
sommes libres ou non lorsqu’on agit par devoir, il faut se
demander : quel est l’origine de notre conscience morale, si elle
vient de l’individu, de ses convictions morales et personnelles, on
est libres lorsqu’on agit par devoir parce que on est autonome.
Mais si ces convictions morales continuent de nous influencer
même invisibles à cause de notre éducation, c’est parce que la
société continue de nous contraindre même invisible et dans ce
cas, agir par devoir, ce n’est pas être libre mais contraint par la
société.
B) Quel est l’origine du devoir en nous ?

1) 1re hypothèse : l’hypothèse sociologique


a) Formulation :
« Lorsque la conscience morale parle, c’est la société qui parle en
nous ».
Durkheim (1858-1917)
Selon cette hypothèse, la conscience morale est le produit de notre
éducation qui a consisté à socialiser l’individu c’est-à-dire à lui
permettre d’intérioriser des valeurs pour qu’il soit conforme à la
société, adapté, intégré à elle. Or, ces valeurs étant ensuite
parfaitement assimilées, on finit par y obéir en croyant qu’elles
viennent de notre conscience morale alors qu’en réalité elles
viennent de notre société. C’est pourquoi, quand on agit
moralement, on est toujours contraint par la société.

B) Justification

- exemple : la société de Castes en Inde et le cas des Dalits


« intouchables »

Une telle hypothèse se justifie en observant qu’a chaque société va


correspondre un système différent de valeurs. Le même individu
selon qu’il vit et est éduqué dans une société ou dans une autre
n’aura pas les mêmes valeurs, ses convictions morales sont
relatives à la culture de sa société, c’est ce qu’on appelle le
relativisme culturel.

Le relativisme culturel est une théorie qui découle de la thèse


sociologique et qui consiste à affirmer qu’on ne peut pas dire
qu’une société est plus civilisé ou plus juste qu’une autre car il
n’existe aucun critère moral absolu et universel qui servirait
d’instrument de mesure. Au contraire, à chaque société va
correspondre un système de valeur qui lui est propre et vouloir
juger avec des valeurs propres à une société des comportements
dans une autre société s’appelle de l’ethnocentrisme.

L’ethnocentrisme est un préjugé qui consiste à croire que les


valeurs de notre société sont universelles et peuvent servir de
modèle, de référence et de critère pour juger les autres sociétés, en
réalité en faisant cela on ne fait que plaquer dans une société des
valeurs qui lui sont étrangères.

Critique de cette hypothèse

Mais si cette hypothèse était vrai, nous serions alors totalement


déterminés à croire en des valeurs sans qu’on puisse s’y opposer
ni développer d’autres convictions morales, on serait comme
programmés. Or il nous est toujours possible de prendre du recul
par rapport aux valeurs de la société, de s’en libérer, pour penser
le bien et avoir une conscience morale contraire à ce que nous à
appris la société. Sinon, comment expliquer qu’une génération
puisse développer un idéal du juste contraire à la génération
précédente. C’est bien la preuve sue nous avons dans notre
conscience morale des outils pour pouvoir juger du bien et du mal
indépendamment de ce que la société peut nous apprendre.

2) 2e Hypothèse : La conscience morale serait un sentiment naturel


et inné : la thèse de Rousseau

a) La conscience morale parle avec le sentiment de pitié et


s’oppose à l’égoïsme de l’amour de soi ou le relativisme des
mœurs

Pour survire, l’espèce humaine dispose de deux forces naturelles


opposés qui s’équilibrent :
- La 1er est l’instinct de survie « l’amour de soi » qui pousse
chaque individu à tout faire pour exister et s’il le faut à se battre et
user de violence y compris contre son semblable, cette tendance
nous pousse à l’égoïsme et à faire passer son intérêt avant celui
des autres, mais s’il n’y avait que cette tendance, il n’y aurait
jamais eu de société parce que l’Homme aurait été incapable de
solidarité, de générosité et l’autre aurait toujours été un ennemi,
donc cette tendance est compensée par
- La pitié, qui empêche l’individu de faire du mal à l’autre si sa vie
n’est pas en jeu. Et c’est cette pitié également qui le rendra
capable de don de soi, de générosité, BREF de faire passer plus
faible que lui avant lui même, c’est donc grâce à elle q’une société
est possible et que l’individu puisse faire passer l’intérêt général
avant l’intérêt particulier.

La pitié c’est cette capacité qu’a l’Homme d’empathie, de


compassion lui permettant de se mettre à la place de l’autre pour
éprouver ce qu’il ressent. La souffrance de l’autre devient la
sienne et c’est ainsi que la pitié par cette compassion empêche
naturellement de faire mal à l’autre si notre vie n’en dépend pas.

L’Homme est donc naturellement bon selon Rousseau

b) L’explication du mal et de la violence

Si l’Homme est bon par nature grâce à la pitié, l’histoire et la vie


et société ont finis par rendre l’homme mauvais, méchant et
violent.

La vie en société va :
- Développer des passions sociales comme l’amour propre, la
jalousie, la soif de pouvoir, de richesse, de domination. Ces
passions sociales finissent par étouffer ce sentiment de pitié.
- La vie en Société va également développer de nouvelles valeurs
qui peuvent être contradictoires avec le sentiment de pitié et
pousser l’individu à faire le mal en croyant faire le bien sans
aucune pitié. Et c’est ainsi que l’homme est perverti et deviens
capable du pire : « Tout est bon sortant des mains de la nature, tout
dégénère entre les mains de l’Homme »

c) Le problème de cette hypothèse : le cas de Markus Luttrell


(2005)

Pour sauver le devoir du relativisme culturel, et en faire une


représentation universelle, Rousseau en fait un sentiment naturel.
Mais un sentiment par définition est subjetif, c’est une impression
qui n’a pas été examiné, donc on ne peut pas totalement s’y fier,
elle peut être trompeuse
- Pour répondre à cette objection Rousseau affirme que ce
sentiment moral n’est pas trompeur car à travers lui, c’est notre
conscience morale qui parle et son origine est transcendante.
Cette transcendance à l’origine de la conscience selon Rousseau
c’est dieu lui même, et comme dieu ne peut pas être trompeur, ce
sentiment du bien puisqu’il vient de dieu lui même ne peut pas
nous tromper.

C) La religion peut-elle révéler notre devoir ?

1) 1er hypothèse, la religion serait nécessaire à la morale

a) La religion fédère les individus dans la société autour de valeurs


communes

Historiquement, on peut constater que les sociétés qui existent, qui


ont durées à travers le temps étaient liés à une religion, c’est elle
qui fait ou défait les empires.
L’explication est sociologique, la religion en effet c’est ce qui
fédère des individus dans une société autour des valeurs
communes, c’est elle qui relie, unie, cimente la société. Donc il ne
peut pas y avoir une morale dans la société s’il n’y a pas une
religion qui fédère les individus autour de valeurs communes piur
faire une société. C’est la thèse de Durkheim qui affirme que ce
qu’il y a d’essentiel et de commun à toute les religions c’est de
réaffirmer des valeurs communes, d’entretenir la croyance en ces
valeurs pour unir autour de ces valeurs les individus dans une
même société. Et finalement, peu importe la forme que peut
prendre cette religion, on peut par exemple, célébrer les valeurs de
la république si l’on veut une société unie autour de valeurs
communes par exemple, la fête du 14 Juillet
Cette thèse est confirmé par étymologie du mot religion
« religare » qui signifie relier= la religion est ce qui fait lien,
réunit des individus entre eux autours de croyances communes
dans la sacralité d’actes (des rites, des cultes) et des objets (un
livre, un vêtement…)

b) Elle apporte au devoir son efficacité

L’histoire de Gygès nous rappelle que les hommes n’ont pas peur
de la justice des hommes car il suffit d’être invisible pour cesser
de faire son devoir alors pour discipliner les Hommes, la société a
recours à la religion, à des récits qui jouent sur la peur d’une
punition divine ou l’espoir d’une récompense pour que chacun
fasse son devoir.

c) Elle apporte au devoir sa vérité

La religion est la réponse au relativisme, et au nihilisme.


Dostoïevski : « Si Dieu n’existait pas, tout serait permis », Les
frères Karamazov
Si on croit en des valeurs, si on tiens à ce qu’une différence entre
le bien et le mal existe pour ne pas que tout soit permis et éviter le
nihilisme, on doit alors aussi croire en Dieu pour qu’il garantisse
la vérité de ces valeurs grâce à sa transcendance.

Certes, on peut pense que la morale a besoin de la religion


cependant, on peut être moral, faire son devoir tout en étant athée
et en ne croyant à aucune religion, réciproquement, on peut croire
en une religion, et être totalement hypocrite. Alors, n’est ce pas
plus logique, pour être moral de se libérer de la religion (As
staghfirullah)

2) 2e Hypothèse : la représentation du devoir doit se passer de la


religion

a) Le devoir moral se passe de Dieu.

Le devoir est moral s’il correspond à un impératif catégorique hors


la religion enseigne des devoirs qui sont des impératifs
hypothétiques puisqu’elle les conditionne à la peur de la punition
divine ou l’espoir d’une récompense. Donc la religion avec ses
récits ne rends pas l’Homme moral mais soucieux du regard de
Dieu cherchant à lui faire plaisir dans l’espoir d’être récompensé.
Comme le dit alors Platon « La religion n’est qu’un commerce
avec les dieux »

b) La critique de Spinoza

Si en faisant son devoir on cherche à plaire à Dieu, c’est que l’on


imagine que dieu a des désirs puisque le plaisir c’est de satisfaire
un désir. Hors, un désir est un manque, une impuissance donc si
dieu a des désirs, c’est qu’il est imparfait, ce qui contredit la
définition de dieu qui est un être parfait. Cela veut dire que le dieu
des religions n’est qu’une image anthropomorphique qui ne
correspond pas à la réalité
Par conséquent obéir au culte pour plaire à dieu en respectant des
paroles des objets des gestes, c’est accorder à ces cultes le pouvoir
magique d’atteindre dieu pour modifier le cours des évènements,
une telle croyance relève de la superstition.

c) L’enjeu de la religion serait la domination politique – Marx :


« La religion est l’opium du peuple »
Donc finalement si la religion est nécessaire à la société ce n’est
pas pour des raisons morales mais politiques à travers ses récits, à
travers ses symboles, ses images, elle permet de légitimer le
pouvoir afin de lui donner une autorité.
Par exemple, enn Inde on accepte sa caste même quand on est un
Dalit parce que on croit dans la religion qui justifie ce système de
caste. Il faut donc voir la religion comme une façon de manipuler,
d’endormir tout esprit critique pour que l’ordre social soit accepté
même lorsqu’il est injuste.

On peut donc être moral sans avoir besoin de la religion et ce


n ‘est pas à la religion de dire ce qui est moral. Cependant, par ces
enseignements, ses cultes et ses symboles, la religion peut aussi
encourager aider à être moral. Ce n’est pas à la religion de dire /
de faire ce qui est moral.

3) 3e Hypothèse : le devoir n’est pas religieux mais la religion peut


nous aider à faire notre devoir.

Le rôle de la religion selon Kant, dans La religion dans les limites


de la simple raison

Dans ce livre Kant cherche à montrer que la vrai religion n’est pas
irrationnelle, immorale et superstitieuse. Tel est le cas si le croyant
obéit à des cultes de façon mécanique, à la lettre, sans réfléchir,
pour plaire à dieu, et en attribuant à des cultes des pouvoirs
magiques. En revanche, le croyant qui réfléchi sur le sens moral
d’un culte et trouve une idée, une valeur véhiculée par ce culte qui
le reconnaît comme juste / bonne avec sa raison, celui là voit la
religion comme un encouragement à faire son devoir moral qu’il
reconnaît à travers des cultes. Il obéit donc au culte non pas à la
lettre / mécaniquement, mais dans l’esprit. Et finalement, ce n’est
pas au culte en lui même qu’il obéit, mais à l’idée morale qu’il
véhicule et qu’il accepte avec sa raison. Bref, c’est à sa raison
qu’il obéit, c’est-à-dire à lui même et c’est pourquoi il est libre.
CONCLUSION DU II

Notre analyse de la religion nous à fait comprendre que pour être


libre et autonome lorsqu’on fait son devoir, l’important n’est pas
l’origine des valeurs, mais leurs fondements, c’est-à-dire la raison
sur laquelle on s’appuie lorsqu’on examine des valeurs pour les
accepter. Peu importe d’où viennent nos valeurs, que ce soit
l’éducation, la religion, ou un sentiment de pitié, nous sommes
libres de respecter des valeurs si on les examine avec sa raison
parce que en obéissant à ces valeurs, on obéit alors à sa propre
raison et nous sommes autonomes.

Mais comment peut-on avec sa raison justifier des valeurs ?

III. Comment la raison peut-elle fonder la morale pour que


nous soyons autonomes en faisant notre devoir ?

A. La morale conséquentialiste

1) Des exemples de dilemmes

- le Dilemme du radeau de sauvetage


- le dilemme du Trolley

2) Formulation de la solution conséquentialiste

C’est une théorie morale selon laquelle les valeurs doivent être
justifiées par la raison en procédant à un simple calcul du rapport
des avantages et des inconvénients de chaque choix. Autrement
dit, si on veut éviter que se mêle des croyances issues de nos
préjugés, de notre éducation pour parvenir à un jugement moral
totalement objectif et autonome, on doit se livrer à un calcul
abstrait et sans aucun principe.
Cette morale conséquentialiste aura des conséquences sur le plan
politique avec la philosophie libérale qui affirme que l’État doit
rester neutre dans ses décisions en n’imposant aucune conception
du bien dans la société mais il doit se limiter à poursuivre l’intérêt
général, à calculer ce qui est le plus profitable à une majorité
d’individus

3) Problème de cette solution

Si on part du principe qu’il n’y a pas de principe et que tout n’est


qu’une question de calcul, on peut tout justifier, tout tolérer si ça
profite à une majorité, et même si c’est au dépend d’une minorité.
Et cette minorité, comment la choisir, comment décréter qu’une
partie de l’humanité puisse être sacrifié pour le bien d’une autre
qui est plus importante.

En réalité la morale repose sur des principes, et s’il n’y a plus de


principes, il n’y a plus de morale mais un simple calcul de ce qui
rapporte ou pas.
Mais la difficulté c’est de s’appuyer sur des principes qui ne soient
pas des préjugés, des simples croyances qui viennent de notre
éducation. Bref, il faut que ces principes soient rationnels c’est-à-
dire qu’on puisse les justifier avec sa raison et c’est ce que prétend
la morale déontologique.

B. La morale déontologique

1) Définition

C’est une conception de la morale qui affirme que les décisions


doivent être prises en respectant des principes, des lois, à
condition qu’ils soient rationnellement justifiés. Ces principes sont
absolus et correspondent à des impératifs catégoriques.
2) La morale de Kant : le principe de l’impératif catégorique

« Agis de telle sorte que tu puisses également vouloir que la


maxime de ton action soit portée au rang universel »

Le devoir c’est respecter un impératif catégorique, absolu et


inconditionné parce que il correspond à un principe que la raison
justifie avec ce que Kant appelle « la formule de l’impératif
catégorique »

A travers cette formule Kant formule un critère rationnel pour


évaluer moralement une action : si au moment ou je veux
accomplir une action, je ne peux pas en même temps vouloir que
l’humanité entière accomplisse cette action parce que sinon mon
action deviendrait impossible c’est que cette action est mauvaise.
Au contraire si on peut penser que l’humanité entière puisse faire
la même chose que moi sans qu’il y ait de contradiction au point
même qu’elle devienne une loi naturelle, c’est que mon action est
bonne.
En réalité, ce principe de Kant consiste à dire que toute action est
bonne si elle respecte la liberté de tout individu de pouvoir faire la
même action. Cela revient à dire que être moral c’est se donner la
liberté de faire une chose à condition qu’elle soit compatible avec
la liberté qu’a autrui d’en faire de même.

3) La liberté et le devoir : l’autonomie

On peut à présent répondre qu’agir par devoir ce n’est pas


renoncer à sa liberté c’est au contraire réaliser sa liberté sous la
forme de l’autonomie. En effet, si faire son devoir c’est obéir à sa
raison qui justifie les valeurs alors en obéissant à sa raison, on
obéit à soi même, c’est ce qu’on appelle l’autonomie.
Conclusion du chapitre 2 :

- La liberté n’est pas une illusion puisque la conscience que nous


avons du devoir révèle le libre arbitre.
- Et agir par devoir ce n’est pas renoncer à sa liberté, c’est au
contraire la réaliser sous la forme de l’autonomie. En effet, agir
réellement par devoir c’est agir par obligation et non parce qu’on
y est contraint, par la société, par l’éducation ou par une religion.
Autrement dit, lorsqu’on agit par devoir, on est autonome parce
que on obéit à sa propre raison qui justifie des valeurs que l’on
respecte. La raison est en effet le fondement des valeurs sur
lesquelles on s’appuie lorsqu’on agit par devoir.

Cela nous donne 3 sens à la liberté :


- la liberté externe ( liberté d’action)
- le libre arbitre (ou liberté interne / de choix)
- l’autonomie (liberté morale/ obligation)

CHAPITRE 3 : Le temps rend-il absurde notre


existence

Introduction :

A. Tempus rerum imperator (le temps est maître des


choses)

Spontanément, nous croyons être maître de notre vie en lui donnat


un sens de façon autonome avec la raison et notre capacité de
réflexion, nous croyons en effet décider du sens que nous donnons
à notre vie. Cependant, cette vie a-t-elle réellement un sens ? Si
tout ce sue l’on a entrepris, obtenus est voué à disparaître, à être
oublié avec le temps et la mort.

Dans le tableau de Hans Holbein, les deux ambassadeurs sont


peins comme des maîtres du monde que rien ne peut inquiéter, et
c’est cette confiance en soit que détruit le peintre en introduisant
en bas du tableau l’anamorphose d’un crâne. Il leurs dit « souviens
toi que tu va mourir et que tout ça, n’est rien et ba finir par
disparaître après ta mort. C’est en ce sens que cette peinture est
une critique de la vanité, de cette prétention à croire, en oubliant
qu’on va mourir et qu’on peut être le maître de son existence.
C’est ce que disais Blaise Pascal : « Ce qui m’étonne le plus est de
voir que tout le monde n’est pas étonné de sa faiblesse ».
Certes, notre existence est limité dans le temps et avec la mort tout
disparaît, mais est ce que ce n’est pas précisément la conscience
de notre finitude qui donne au contraire de la valeur à notre vie ?
En effet, savoir q’on ne vît qu’une fois c’est paeut-être ça qui
donne à chaque instant une intensité, une saveur particulière qu’il
ne faut pas gâcher. Bref c’est peut-être la conscience même du
temps qui donne à notre existence une valeur parce que on réalise
qu’elle est précieuse et qu’elle ne doit pas être gâché en perdant
notre temps.
C’est pourquoi il faudra se demander comment expliquer que le
temps rend absurde notre existence mais le temps est-il réellement
une chose, un objet réel pour pouvoir rendre absurde notre
existence ou bien est ce qu’il n’est pas au contraire qu’une idée de
notre conscience. Et ssi tel est le cas, comment alors faut-il avoir
conscience du temps pour ne pas qu’il rende absurde notre
existence.

I. Pourquoi le temps est-il vécu comme une chose qui rend


absurde notre existence ?

Le temps est vécu comme un ennemi, un obstacle à notre


existence parce que on a le sentiment qu’il est incontrôlable, qu’on
ne peut pas le maîtriser mais c’est lui qui au contraire décide de
tout dans notre vie.

L’irréversibilité désigne cette triste vérité que ce qui est passé e


pourra jamais être revécu, on ne peut pas arrêter le temps ni
revenir en arrière.

D’où 3 conséquences :
- Premièrement, on ne peut pas revenir en arrière pour corriger des
choix, modifier son avenir, autrement dit, à cause du temps il n’y a
pas de brouillon à sa vie, c’est ce qui expliquer les regrets les
remords mais aussi l’angoisse.
- Deuxièmement, on ne peut pas revivre non plus des moments
heureux et y penser nous donne ce sentiment ambiguë de bonheur
et de tristesse qu’est la nostalgie
- Troisièmement, le temps nous est compté et on sait qu’on ne peut
pas le perdre sinon notre vie est gâchée. Bien vivre et bien mourri
c’est la même chose, c’est avoir le sentiment quand la mort arrive
qu’on n’a pas perdu son temps, qu’on na pas gâché sa vie, qu’on
l’a bien vécue.

Le temps passe mais jamais quand on le souhaite, lorsqu’on est


heureux le temps passe trop vite, au contraire lorsqu’on attends, il
est trop long. Et pire encore lorsqu’on s’ennuie, le temps ne passe
pas. Bref, le paradoxe c’est que le temps passe et

C. La mort est certaine et l’heure est incertaine

On sait qu’on va mourir mais on ne sait pas quand parce que on ne


contrôle pas sa propre mort.
Heidegger : « Dès que l’Homme est né, il est assez vieux pour
mourir »
On oublie qu’on va mourir, on se croit immortel, alors que chaque
jour peut être le dernier. Et c’est parce que on croît qu’on ne va
pas mourir qu’on perds son temps à vivre comme si la vie était
éternelle.

Conclusion du I.)

On comprends donc pourquoi le temps peut rendre absurde notre


existence. Mais dans tout ces cas évoqués, est-ce bien le temps qui
rends absurde notre existence ou la façon dont on en a conscience.
En effet, le temps est-il une réalité objective qu’il faudrait
objective qu’il faudrait vaincre ou bien au contraire est ce qu’il
n’existe pas que dans notre conscience ?

II. Est-ce le temps, comme réalité objective, qui rend


absurde notre existence, ou bien la réalité qu’on en a ?

A. Le temps comme réalité objective : l’hypothèse réaliste

Le temps : => Réalisme = 1 réalité objective = existe hors de nous


= transcendante à la conscience

=> 1 rélité subjective= existe en nous = immanent à la conscience

1) Exposé de cette hypothèse

Selon cette hypothèse, le temps serait une réalté objective dans la


mesure ou il existerait hors de notre conscience comme une réalité
qui ne dépends pas de nous. Selon cette hypothèse, le temps serait
transcendant à la conscience et correspondrait aux changements,
aux mouvements qu’il y a dans l’univers. En effet, tout dans
l’univers est en mouvement, en changement. Et de ce point de vue,
le temps existe comme le nombre qui désigne une mesure entre
deux moments selon un avant et un après, par exemple, 24h c’est
le temps que met la Terre pour tourner sur elle-même, de même
qu’un an est le temps que met la Terre pour tourner autour du
soleil.
Aristote « Le temps est le nombre du mouvement selon l’avant et
l’après. »

2) Critique de cette hypothèse (Bergson)

Selon Bergson, le temps objectif n’est pas le temps réel, il est


certes utile socialement et permet une mesure commode du temps
mais il est arbitraire et dépend des sociétés. Mais surtout, le
changement et le mouvement dans l’univers ne fournissent qu’une
représentation dans l’espace du temps réel et celui-ci correspond
au vécu subjectif de la durée. En effet, si on pouvait arrêter le
mouvement dans l’univers, il n’y aurait plus de changement, les
choses resteraient figées dans l’espace. Mais le temps
continueraient d’exister pour un spectateur qui a conscience de cet
univers immobile. Pour un tel spectateur le temps existerait
comme conscience d’une durée, Bref on peut supprimer le
mouvement mais pas la durée. Le temps réel est donc subjectif et
correspond à la façon dont chacun vit, ressens la durée.

B. Le temps comme réalité subjective : l’hypothèse idéaliste

1) La thèse de Saint Augustin (354-430)

Pour montrer que le temps n’existe pas comme réalité objective, le


1er argument souligne un paradoxe : on sait parfaitement ce qu’est
le temps mais on ne sait pas l’exprimer avec des mots. Cela
prouve qu’on sait ce qu’est le temps parce que on le vit, on le
ressens comme quelque chose d’intérieur à nous (ex une émotion).
Mais on ne peut pas le décrire, l’analyser, le définir, parce que il
n’existe pas comme une réalité objective.

Maisq pourtant le temps existe puisqu’il y a des choses passées


présentes et à venir, Bref le temps seraient ces 3 modes d’être, ces
3 manières d’exister. Sauf que, le passé n’existe plus, l’avenir
n’existe pas encore et le présent n’a pas le temps d’être qu’il est
déjà passé. Bref, le présent, l’avenir et le passé n’existent pas donc
le temps comme réalité objective n’existent pas non plus.

Et pourtant le passé, le présent et l’avenir existent, certes mais


uniquement dans notre conscience. En effet, le passé c’est la
conscience de nos souvenirs, c’est la mémoire, l’avenir c’est
l’anticipation, la projection, lorsque on imagine ce qui peut arriver
parce qu’on l’attends, parce que on le désire ou parce que on le
redoute. Le présent c’est ce que nous sommes en train de faire
lorsqu’on est en train de faire lorsqu’on est concentrés, attentifs à
cela, autrement dit on est présent. Donc le temps n’existe que dans
notre conscience. Donc le temps n’est qu’une réalité subjective.

2) Critique de l’idéalisme

Si le temps n’était qu’une réalité subjective immanente à notre


conscience, on en ferait ce qu’on en veut, comme n’importe quelle
idée qui n’existe que dans notre conscience. Or le temps, on ne le
contrôle pas, il est irréversible, trop rapide ou trop lent. Il n’est
donc pas qu’une simple réalité subjective.

C. La solution de Kant : L’idéalisme transcendantal

Kant, Critique de la raison pure (1781)

Ainsi le temps n’est donc ni en nous ni hors de nous parce que il


n’existe pas comme une chose. Il est la manière dont on a
conscience des choses. En effet, toute conscience de quelque
chose se réalise selon un avant, un maintenant, ou un après. La
conscience est donc la manière dont on va identifier et ranger les
choses comme passées présentes ou avenirs. Μ
Conclusion du II.

Si le temps n’est pas une réalité en nous ou hors de nous, ce n’est


pas lui qui peut rendre absurde notre existence. Si on a
l’impression que notre vie est absurde, qu’on a raté sa vie, que
notre avenir est désespérant ce n’est pas a cause du temps mais de
nous. Bref, le problème n’est donc pas le temps mais ce qu’on en
fait. Ce n’est pas la quantité, la durée de sa viie qui compte, mais
sa qualité, son intensité.
Ainsi comme l’affirment les stoïciens, ce qui compte ce n’est pas
la durée de notre vie puisqu’elle ne dépend pas de nous, c’est ce
qu’on en fait par la conscience lucide de notre existence dans le
temps. C’est pourquoi le stoïcien Sénèque affirme que la vie n’est
jamais trop courte pour celui qui sait la vivre. C’est-à-dire qui sait
prendre le temps de son existence afin de prendre de l’intensité à
chaque moment.
Mais comment cela est-il possible ?

III. Comment faut-il alors prendre le temps pour ne pas


avoir l’impression qu’il rende absurde notre existence ?

A. Il faut chercher à le transcender

1) Exposé de cette hypothèse : l’éternité au lieu de l’immortalité

La première stratégie que l’on peut envisager consiste à chercher à


dépasser le temps en se situant mentalement dans un monde
éternel en se libérant de son propre corps. En effet, ce qui me
rattache au temps, c’est mon corps. C’est lui qui change, vieillit,
me fait mal. Et c’est lui qui fait naître des désirs, des besoins, et
donc l’attente, l’impatience, le temps qui ne passe pas assez vite.
Donc à défaut d’être immortel on peut se sentir éternel
mentalement en se libérant du corps. Pour cela, il y a plusieurs
possibilités :
a) la transcendance de l’esprit par la connaissance

Lorsque par la pensée nous réfléchissons à des problèmes et que


nous connaissons une vérité éternelle, nous en oublions le corps et
au contact de cette vérité, comme le dit Spinoza « Nous sentons et
nous ressentons que nous sommes éternels ».

De même l’artiste dans ses œuvres rends éternel sont esprit.

c)
Que tout cela prouve que l’esprit est distinct du corps, de la
matière et donc du temps. On pourrait alors croire à l’immortalité
de l’âme et à son éternité si on le mérite après la mort

Platon, Phédon « philosopher, c’est s’exercer à mourir »

2. Le problème de cette hypothèse

Cette hypothèse suppose qu’on puisse transcender le temps en


dépassant la matérialité de l’existence dans un autre monde
immatériel et éternel. L’existence d’un tel monde n’est pas avérée,
croire en son existence relève d’une illusion puisqu’elle réponds à
un désir d’éternité, de récompense ou de punition divine. C’est ce
que Nietzsche appelle «les illusions des arrières-mondes ».

B. Oublier le temps par le divertissement

1) Exposé critique de cette stratégie par Pascal

a) Ce que Pascal veut dire

Lorsque Pascal analyse le divertissement, c’est pour exposer une


stratégie utilisée par les Hommes qui selon lui est vaine, elle ne
fonctionne pas et les Hommes en voulant oublier le temps ne font
en réalité que le perdre. Donc Pascal cherche par là à montrer que
notre existence est misérable, absurde parce que la seule stratégie
possible face au temps, le divertissement ne fonctionne pas.

b. Définition du divertissement

Divertir signifie détourner l’attention, faire penser à autre chose,


faire oublier, déconcentrer quelqu’un.
Donc le divertissement est tout ce que l’Homme fait dans sa vie
pour ne pas penser à sa finitude, au temps qui passe, à la mort
inévitable qui l’attend et donc à l’absurdité de son existence.

Plus exactement, l’Homme avec le divertissement cherche à


remplir son temps d’activité, il est plein de désirs, de projets,
d’obstacles à surmonter. Il espère même le repos. Mais en réalité,
c’est ce repos qu’il fuis dans le divertissement car ce repos est
insupportable et personne ne pourrait supporter de rester dans sa
chambre enfermé plusieurs jours sans rien n’avoir à faire. Car, à ce
moment là, c’est l’ennui qui est vécu et cet ennui c’est la
conscience du temps vide où rien ne passe qui nous rappelle notre
finitude, notre mort et l’absurdité de notre existence. Donc tout ce
que l’Homme fait il le fait pour oublier le temps, éviter l’ennui qui
lui rappelle le temps et Pascal conclu : « Sans le divertissement,
l’Homme esdt malheureux, mais avec le divertissement il n’est pas
plus heureux mais au moins il n’en à pas conscience. »

c) Exemple

Lorsque cet Homme chasse il ne cherche pas de la viande pour se


nourrir puisqu’un boucher pourrait plus facilement la lui donner.
En réalité il chasse ses soucis , en chassant il se diverti ? Il ne
pense plus à son passé, son fils qui vient de mourir et tout les
regrets qui accompagnent son souvenir. Et il ne pense plus aux
dettes qu’il doit rembourser, à cet avenir qui l’inquiète. Bref, il se
diverti pour oublier qu’il est malheureux lorsqu’ill pense à son
passé ou son avenir

Le problème du divertissement c’est qu’on ne vit pas réellement

3) Le problème du divertissement

Le reproche que Pascal fait au divertissement c’est que


- à cause de lui, on ne vit pas réellement parce que on ne vit pas au
présent. En effet, on ne tiens pas au présent parce que on lui
préfère toujours un avenir qu’on espère ou un passé qu’on
regrette. Bref, on fuis le présent et ses problèmes et on se perd
dans l’avenir et le passé qui n’existent pas. Et nous nous
empêchons alors de vivre le seul temps qui existe, le présent.
- Le présent c’est des problèmes, des soucis qu’on n’a pas résolus
alors plutôt que d’y penser, d’y réfléchir pour résoudre ses
problèmes il est plus facile d’espérer mieux dans l’avenir ou de
regretter le passé. On se plaint alors du temps et on l’accuse d’être
trop rapide quand on regrette le passé ou trop long quand on
espère l’avenir mais le problème n’est pas le temps c’est qu’on
fuis le présent d’où la conclusion de Pascal : parce que on ne sait
pas vivre au présent, on ne vit jamais réellement mais on est
toujours projetés dans l’avenir en espérant vivre une autre vie. Et à
la question du temps est liée celle du bonheur si on ne peut pas
vivre au présent on ne peut jamais non plus être heureux puisque
au contraire on espère toujours l’être dans l’avenir. C’est l’espoir
d’être heureux dans l’avenir qui nous empêche d’être heureux au
présent.

Bilan du B

Certes Pascal à raison de reprocher au divertissement de fuir le


présent, nous empêchons par là d’être réellement heureux mais il a
tord d’affirmer qu’il nous est impossible de vivre au présent
puisque il nous arrive d’être réellement heureux sans
divertissement toutes les fois où l’on vit réellement au présent.
Cela veut donc dire qu’au lieu de vouloir transcender ou oublier le
temps il faut au contraire le vivre pleinement pour ce qu’il est
c’est-à-dire Le présent.

C). Il faut vivre pleinement le présent pour ne pas que le temps


rende absurde notre existence

1) Il n’y a que le présent qui existe (différent de l’instant)

L’erreur de Saint Augustin c’est de confondre le présent et


l’instant. L’instant n’est qu’une limite abstraite qui correspond au
passage de l’avenir au passé. Bref, l’instant ne dure pas et ne peut
pas le vivre, au contraire, le présent existe et il n’y a que lui qui
existe.

Le présent c’est l’action qu’on est en train de faire et on la vie


pleinement lorsqu’on coïncide parfaitement avec elle puisqu’on
n’est pas divertis par l’espoir d’un avenir ou le regret du passé

2) Vivre au présent est possible et souhaitable (des exemples)

Si le présent n’est pas l’instant il est possible de le vivre et cela est


même souhaitable si l’on veut être heureux et ne pas perdre notre
temps. Pour cela il faut se rendre totalement disponible à ce que
nous sommes en train de faire sans être divertis par autre chose
dans le passé ou dans l’avenir. Il faut avoir réglé ses comptes avec
le passé et l’avenir pour vivre pleinement le présent en toute
sérénité.

Finalement vivre au présent est synonyme de bonheur et


correspond à ce que Épicure appelle l’ataraxie lorsqu’on est
heureux d’exister au présent sans être perturbé par le passé ou
l’avenir . Il faut ne plus vivre le passé avec des regrets, mais s’en
souvenir avec bonheur, ça s’appelle réminiscence affective.
Vis a vis du passé, pour éviter les regrets ou la nostalgie, il faut
trier ses souvenirs et pour conserver la mémoire des souvenirs
heureux qui continuent de nous rendre heureux lorsqu’on y pense
car un souvenir est chargé d’émotions et s’il nous rappelle un
bonheur passé, on peut toujours être heureux au présent de se le
rappeler.

Pour être serein au présent il faut ensuite vis à vis de l’avenir faire
preuve de prudence. La prudence est cette vertu qui consiste avec
sa raison à calculer le rapport entre les plaisirs et les souffrances
que procure à long terme la satisfaction d’un désir. C’est grâce à
elle qu’on évite les erreurs, qu’on peut être sans regrets et faire les
bons choix. C’est pourquoi en faisant preuve de prudence, on peut
être libéré de toute angoisse vis à vis de l’avenir pour vivre
pleinement le présent. Ainsi, il ne s’agit pas d’être comme la
cigale qui croit vivre l’instant sans jamais penser à l’avenir mais
qui le regrettera demain, mais il ne s’agit pas non plus d’être
comme la fourmi qui s’empêche de vivre au présent en ne se
préoccupant que de l’avenir. Donc, être heureux et vivre au
présent signifie la mêle chose c’est-à-dire coïncider parfaitement
avec ce que l’on est en train de vivre, s’accorder avec ce que l’on
fait, libéré de tout regret du passé, de toute nostalgie, et sans
crainte ni espoir vis à vis de l’avenir. Bref, comme le disaent les
stoïciens, il faut cesser d’espérer pour vouloir davantage c’est-à-
dire désirer ce que l’on fait au présent pour être en accord avec soi
même et faire ce que l’on désire.

CONCLUSION DU CHAPITRE 3

On comprends à présent que si on a l’impression que le temps


rends absurde notre existence c’est parce que au lieu de vivre le
présent qui est le seul temps qui existe, on vit dans le passé que
l’on regrette ou dans l’avenir que l’on espère ou que l’on craint et
se faisant, on se plaint du temps qui va pas assez vite ou trop vite.
Au contraire il faut cesser de vouloir vaincre le temps mais le
vivre pleinement pour ce qu’il est, un présent permanent si on ne
veut pas le perdre.

Correction du devoir 3, explication du texte de rousseau

CHAPITRE 4 - PEUT ON VIVRE EN


TRAVAILLANT ?

Introduction :

L’ambiguïté de notre rapport au travail

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