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Peut-on être en conflit avec soi-même ?

Un conflit ce n’est pas un simple désaccord intellectuel, c’est un désaccord qui s’accompagne de sentiments négatifs tels que
la colère voire la haine et qui se manifeste avec un certain degré de violence.
Interprétation du sujet : Est-il possible d’être en conflit avec soi-même ?

I - Apparemment il n’est pas possible d’être en conflit avec soi-même

A) Car le conflit suppose qu’il y ait au moins deux agents. Or être conscient signifie être un sujet de perceptions. Si des
pensées peuvent s’opposer, pour autant, le sujet est au-dessus de ce conflit, il en est le témoin en quelque sorte. HUME

B) Car le principal affect qui meut un être vivant est l’amour de soi. Car sans cela, la survie est impossible, c’est l’affect qui
attache l’ind à sa vie. Or, il semble empêcher une haine de soi.

Objection : Si en théorie le conflit semble impossible, pourtant en pratique nous faisons l’expérience du conflit intérieur,
voire de la détestation de soi.

II – Il est possible d’être en conflit avec soi-même au sens où des facultés en nous peuvent s’opposent violemment.

A) La conscience morale peut s’opposer aux désirs ROUSSEAU ou avec KANT La raison peut s’opposer aux désirs. Le « tu
dois » ou « tu ne dois pas » de la raison est comme un ordre donné par une autre personne en nous.

B) La conscience peut se déchirer HEGEL. Le moment de l’adolescence est le moment de l’opposition à soi, l’individu rejette
l’idée qu’il a de lui-même, car l’individu cherche son identité véritable.

Objection : Avons-nous le droit d’être en conflit avec nous-même ?

III - Oui il est moralement acceptable d’être en conflit avec soi-même

A) Car le conflit est le signe d’un souci du devoir moral.

B) Car le conflit est une étape nécessaire pour acquérir une stabilité en matière d’identité personnelle : Aphorisme de Iéna :
« Mieux vaut une chaussette reprisée qu’une chaussette déchirée, ceci ne vaut pas pour la conscience ». L’opposition à soi,
par la violence des affects qu’elle recèle, constitue un moteur puissant de la quête de soi (de notre identité profonde), elle
donc aussi la condition du savoir de qui nous sommes et de l’acceptation. HEGEL

Le temps est-il destructeur ?


I Effectivement, le temps est destructeur

A) Car le temps détruit le présent.


B) Car le temps détruit les êtres.
C) Car le temps détruit dans une certaine mesure le moral, en ce qu’il est cause de souvenirs douloureux, de regrets et de
remords.

Objection : Mais le temps est aussi la condition même de l’existence, donc de la création.

II Le temps est créateur – BERGSON

A) Car il n’y a pas d’expérience subjective sans durée. En effet, la durée qualifie le produit du fonctionnement de la
conscience. En effet, la conscience relie les perceptions les unes aux autres, la durée est donc cette continuité de
perceptions, ce qui produit un vécu doté de sens.

B) Car notre personnalité est la cristallisation de notre durée, de notre vécu. Nous sommes le produit de ce que nous avons
vécu depuis notre formation dans le ventre de notre mère.

Objection : Toutefois, la durée ce n’est pas le temps physique, et ce dernier semble bien destructeur. Mais est-ce vraiment le
temps en lui-même qui est destructeur ?

III – Non le temps en lui-même n’est pas destructeur.

A) Car c’est la loi de l’entropie qui produit la destruction des corps.


B) Car ce sont nos actions qui causent ces souvenirs qui nous rongent.

C) Car ce sont nos mauvaises décisions quant à l’utilisation de notre temps qui détruisent la possibilité d’un temps présent
authentiquement vécu. – SENEQUE
Sujet 1 : La liberté peut-elle être un fardeau ?
= une charge difficile à supporter, quelque chose que l’on subit.

I – La liberté ne peut pas être un fardeau, elle est même le contraire du fardeau.
A) car la liberté physique libère l’individu du fardeau de l’impossibilité. La liberté physique = l’absence de
contrainte. Or, dans la mesure où la contrainte est ce qui empêche d’agir, elle est un poids qui pèse sur l’individu,
puisqu’il éprouve le sentiment de l’impossibilité et la frustration qui en découle.
B) car la liberté politique libère du fardeau de la peur. En effet un peuple souverain, c’est-à-dire un peuple qui
possède le pouvoir de choisir ses lois, est un peuple qui nécessairement vit sous des lois qui lui conviennent
globalement. Un citoyen, en effet, ne peut pas voter pour une loi qui peut lui nuire, qui le mettrait en danger, car
l’amour de soi pousse à rechercher son intérêt.
C) Car la liberté morale préserve l’individu du fardeau que constitue le déterminisme. Être déterminé par ses
affects peut être vécu en effet comme un fardeau, dans le cas où l’individu n’aime pas ce que certains de ses
affects le poussent à faire. Dans ce cas-là, il subit donc son incapacité à être maître de lui-même, à faire ce qu’il
aimerait pouvoir faire. Ex : une personne addicte aux jeux et qui aimerait arrêter subit son incapacité à cesser de
jouer. Être libre c’est ne pas subir la domination de nos affects, ne pas subir notre incapacité à mettre en œuvre
les décisions que l’on a prises.
Objection : Cependant, être libre au sens moral n’est-ce pas aussi être en possession d’un pouvoir lourd à porter ?

II – Effectivement la liberté peut être un fardeau


A) car l’on peut éprouver les tourments du choix et du doute. En effet, décider, c’est toujours décider à l’aveugle
dans une certaine mesure, donc prendre un risque, car l’on manque nécessairement d’informations, notamment
sur les conséquences futures de nos actions.
B) Car l’on est responsable de ses actes. En effet, c’est parce que l’on aurait pu ne pas faire telle action et parce
qu’on a choisi de l’accomplir après délibération que l’on est tenu pour responsable de notre acte. On ne tient pas
pour responsable qqn qui a agit sous la contrainte par ex.
Objection : Cependant cette liberté morale n’est-elle pas une illusion ? Ne sommes-nous pas toujours déterminées
par nos affects ? Il semble plus pertinent de redéfinir la liberté morale comme expression de sa personnalité.

III – La liberté morale ne peut pas être un fardeau - Bergson


A) Car la liberté morale est synonyme de joie. Être libre = agir sous l’impulsion de sa personnalité entière, agir en
étant en accord avec soi-même. Or lorsque l’individu agit en accord avec lui-même, un sentiment de joie
accompagne son action.
B) Car c’est l’absence de liberté morale qui constitue un fardeau. Ne pas être libre = agir sous l’impulsion d’affects
qui nous sont imposés par l’extérieur, qui expriment la pression que la société exerce sur nous (peur d’être
violenté, peur d’être jugé, d’être moqué, etc.). Or être dominé par ces affects-là se traduit par un mal-être, par un
sentiment de tristesse au moment de l’action ou de l’inaction.
Sujet 2 La quête du bonheur est-elle sans espoir ?
Aucune chance d’obtenir le bien recherché = le bonheur.

I – Non elle n’est pas sans espoir, le bonheur est un bien accessible.
A) Car l’individu peut éviter la souffrance liée aux désirs. Percevoir certains biens comme
impossibles à atteindre en détache, le désir se transforme en simple souhait, qui ne fait
plus souffrir.
Objection : cependant, le désir n’est pas la seule source de souffrance…
B) car l’individu peut atteindre par ses propres moyens la tranquillité de l’âme . Ce ne sont pas
les événements en eux-mêmes qui nous affectent, ce sont les jugements que l’on porte sur
ces événements. Or, nos jugements dépendent de nous, il est donc possible d’en changer
de façon à ne plus être affecté par les événements. => Tranquillité de l’âme
Objection : ne pas être malheureux = être heureux ? Il semble que l’idée de bonheur véhicule
l’idée d’une satisfaction qui se rapproche plus de la joie que de la simple tranquillité.
II – Le bonheur comme état de satisfaction durable est impossible à atteindre. ROUSSEAU
A) car la satisfaction que procure l’acquisition d’un bien désiré s’affaiblit avec le temps jusqu’à
disparaître.
B) Car même si on arrivait à maintenir cette satisfaction, le monde change, on perdrait
nécessairement nos biens à un moment donné.
Réinterpréter le sujet : est-ce une quête qui de fait s’accompagne d’espoir ?
III – Oui, la quête du bonheur recèle de l’espoir
A) Car c’est le moteur même de la quête, c’est la condition requise pour qu’il y ait quête.
B) c’est même cet espoir qui fait vivre l’expérience du bonheur intense. Rousseau, le désir en lui-
même est une source de jouissance.
Sujet : La technique peut-elle être immorale ? possibilité

I – Oui elle peut être immorale


A) Car elle peut être au service de fins immorales.
B) Car elle peut amplifier la quantité de mal commis.
Objection : Ce qu’on regarde ici ce sont les conséquences de la technique, les effets produits par
les machines, mais la cause première de ces effets c’est l’homme qui décide d’utiliser la technique
de telle ou telle manière, la technique n’est qu’un moyen.
II La technique ne peut pas être immorale.
A) la technique ne remplit pas les conditions requises pour pouvoir être immorale. Elle n’a pas
de conscience, pas d’intention, etc.
B) Car elle n’est qu’un simple instrument. Elle peut servir le bien comme le mal, en elle-même
elle est moralement neutre.
Objection : Peut-elle être vraiment neutre ?
III – la technique peut être immorale Orwell
A) car la technique en réalité n’est jamais neutre. Dans la mesure où les machines sont des
inventions humaines, créées dans le but d’atteindre certaines fins (buts), leurs mécanismes
portent la trace des intentions de leurs créateurs. Ex : les plateformes numériques telles
que You tube sont créées pour que les utilisateurs y passent le plus de temps possible. Cet
objectif a donc déterminé, a influencé, la création de cette plateforme. Les algorithmes
sont conçus dans ce but, ils portent donc la trace de cette intention dans ce qu’ils sont.

B) Car la technique occidentale moderne peut être qualifiée d’immorale . En effet le projet
moderne est de remplacer l’activité humaine par l’activité de la machine, or ce projet met
gravement en danger l’être humain (Cf argt Jonas).. Il peut donc être qualifié d’immoral.
Par conséquent les machines qui cristallisent ce projet, des machines toujours plus
automatiques, peuvent donc elles aussi être qualifiées d’immorales.

C) CAR la technique en elle-même est dans une certaine mesure immorale, elle fait du mal
dans une certaine mesure, car en facilitant l’action, elle développe un phénomène
d’addiction, de dépendance, l’être humain ayant naturellement tendance à fuir l’effort et à
rechercher le plaisir.
Sujet : Le savoir est-il une condition du bonheur ?
I – Oui le savoir est une condition nécessaire et suffisante du bonheur = tranquillité de l’âme.
A) Car il faut avoir un minimum de connaissances pour éviter les dangers.
B) Car il faut avoir la connaissance des vrais biens pour être heureux.
C) Parce que ces vrais biens dépendent de nous, le savoir est même une condition nécessaire et suffisante.
-> la vertu
-> désirer ce que l’on a déjà
-> être imperméable aux événements. Changer ses jugements sur les événements : « Ceci n’est pas un mal, c’est
l’ordre du monde. »
Objection : Ne peut-on pas être heureux sans posséder ces vrais biens ? La figure de « l’imbécile heureux »
semble aller dans ce sens.
II – Le savoir n’est pas une condition du bonheur = joie durable
A) Pour éviter les dangers du quotidien les croyances suffisent, les croyances acquises durant l’éducation.

B) Si on considère que le bonheur consiste dans l’état d’excitation et de joie qu’est l’état de désir, alors non
seulement le savoir n’est pas requis, mais il s’oppose même à cet état, puisque la pérennité du désir
suppose la pérennité de l’idéalisation de l’objet désiré et donc la conservation de l’illusion au sujet de
l’objet désiré. Le savoir sur l’objet désiré atténuerait le désir, car tout objet est nécessairement imparfait.
ROUSSEAU

C) Car le savoir au sujet du réel et des malheurs du monde peut même faire obstacle au bonheur
Objection : il y a quand même une ignorance qui fait obstacle au bonheur…
III – Le savoir au sujet des questions morales est malgré tout une condition nécessaire du bonheur. HUME
A) Car la méconnaissance du pouvoir de la conscience morale chez l’homme fait obstacle au bonheur . En
effet ignorer cette capacité de la conscience à produire des remords dans la durée peut nous conduire à
mal agir et à compromettre notre bonheur.
B) Car il existe malgré tout des biens fondamentaux nécessaires pour être heureux : L’estime de soi, être
satisfait de sa conduite. Il faut le savoir pour pouvoir être heureux, même si ces biens à eux seuls ne suffisent
pas pour être heureux.

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