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Injections in reptiles

Article · September 2013

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3 authors, including:

Samuel Sauvaget Emmanuel Risi


Central Veterinary Laboratory FauneVET
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2
EN PRATIQUE > LE GESTE

L’administration de médicaments chez les Reptiles fait


très souvent appel à la voie injectable. Les sites et voies
d’injection sont très variés et nécessitent une bonne
connaissance anatomique.

Les injections

S. SAUVAGET, DV
chez les Reptiles
l
L. DEVAUX, DV
E. RISI, DV, DU microchirurgie
CHV Atlantia
22 rue René-Viviani es reptiles regroupent un grand nombre d’espèces très différentes. Les activités métabo-
44200 Nantes liques vis-à-vis des médicaments sont donc très variées et dépendent de plusieurs facteurs :
espèce, âge, statut physiologique, température, voies d’administration...
OBJECTIFS La connaissance de l’anatomie des différentes espèces est indispensable à la bonne réa-
PÉDAGOGIQUES
lisation des injections. Le manque d’études sur les modalités d’absorption, de transformation et
Être capable de réaliser une d’excrétion des molécules ainsi que la présence d’un système porte rénal imposent une interpré-
injection chez un Reptile. tation prudente sur l’efficacité des traitements opérés par voie injectable. 

Matériel nécessaire

■ aiguilles, ■ gants stériles,


Déclaration publique ■ seringues, ■ champs stériles,
d’intérêts sous la ■ cathéter intra-osseux, ■ compresses stériles
responsabilité du ou
■ désinfectant,
des auteurs : néant.

■ Le système porte rénal des reptiles


CRÉDITS DE FORMATION CONTINUE La présence du système porte rénal laisse à penser que les molécules injectées
La lecture de cet article ouvre droit à dans la deuxième moitié du corps sont systématiquement éliminées par voie rénale
0,05 CFC. La déclaration de lecture,
(FIGURE 1).
individuelle et volontaire, est à
effectuer auprès du CNVFCC Des études montrent que ce système est variable en fonction des espèces, voire,
(cf. sommaire). peut-être, régulé par l’animal. La précaution d’injecter dans la moitié antérieure
du corps n’est donc plus un consensus, d’autres études sont nécessaires.

38 PratiqueVet (2013) 48 : 402-405 (402)


> LE GESTE
EN 2
PRATIQUE

■ Injection sous-cutanée
C’est une voie à éviter chez les Reptiles car la biodispo-
nibilité des molécules est faible en raison de la faible vas-
cularisation de la peau. Cette voie peut éventuellement
servir à la réhydratation, lorsque les autres voies d’injec-
tion ne sont pas disponibles (peau du cou et abdomen
chez le Lézard, région inguinale et cou chez la Tortue).

■ Injection intramusculaire
Ophidiens
L’injection s’effectue dans la première moitié du corps
dans les muscles paralombaires (région la plus charnue).
L’aiguille est inclinée à 45° crânialement. Un massage
est pratiqué pendant plusieurs secondes après l’injec-
tion. Certaines molécules sont responsables de nécrose
au site d’injection notamment chez le Python royal. Un
massage au site d’injection doit permettre d’éviter ce
genre d’effet secondaire.

Figure 1 : Système porte rénal chez un lézard.

1 2

1 Injection intramusculaire
chez un serpent
Chéloniens, Sauriens : le triceps brachial et le
2 Injection intramusculaire
chez un gecko

biceps brachial de préférence, et le quadriceps


fémoral sont les sites d’injection possibles chez
ces espèces.

3 Injection intramusculaire
chez une tortue.

(403) PratiqueVet (2013) 48 : 402-405 39


EN 2
PRATIQUE > LE GESTE

■ Injection intraveineuse
Ophidiens et Sauriens
La veine ventrale coccygienne est ponctionnée
dans le plan médian sur la face ventrale de la
queue à 45°, l’aiguille est insérée entre deux
vertèbres.

5 Injection intracardiaque chez un serpent.


L’injection intracardiaque nécessite de
repérer le cœur soit en observant le choc
précordial, soit à l’aide d’un Doppler. Il est situé
4 habituellement entre le premier quart et le
premier tiers de la distance nez-cloaque. Le
cœur étant mobile, il convient de l’immobiliser

4 Injection intraveineuse dans la veine


coccygienne ventrale chez un iguane.
La veine abdominale ventrale peut être
entre les doigts.
Les veines jugulaires peuvent servir de site
cathétérisée et servir ainsi de voie d’injection. Une d’injection. La ponction s’effectue à la jonction
dissection de la veine après anesthésie locale entre les écailles ventrales et latérales
peut être nécessaire à la pose du cathéter. crânialement au cœur et en longeant les côtes.

Chéloniens

6 7

6 Injection intraveineuse dans le sinus veineux


sous-nuchal chez une tortue.
Le site le plus simple d’accès est le sinus
7 Injection intraveineuse dans la veine
jugulaire chez une tortue.
La veine jugulaire droite de préférence est
veineux sous-nuchal accessible en ponctionnant ponctionnée très tangentiellement à la peau, la
à la limite peau-dossière en arrière du cou. tête de la tortue étant extériorisée.

40 PratiqueVet (2013) 48 : 402-405 (404)


> LE GESTE
EN
PRATIQUE
2
■ Injection intracœlomique
Cette voie permet principalement l’injection de
solutés de réhydratation qui seront au préalable
réchauffés

Ophidiens
L’injection est paramédiane entre le deuxième
et le troisième tiers du corps afin d’éviter le sac
aérien (extension du poumon).

Sauriens
L’aiguille est introduite latéralement (afin
d’éviter la veine abdominale ventrale) dans la
région postérieure de la face ventrale du corps.
8
Chéloniens
L’injection est réalisée crânialement au membre
postérieur, en arrière de la jonction dossière-
plastron.
8 Injection intracœlomique chez une tortue.

■ Injection intra-osseuse
Cette voie est très pratique chez les Sauriens et
les Chéloniens car généralement plus facile à
cathétériser que la voie veineuse. Le fémur et le
tibia peuvent être utilisés. Chez les Chéloniens, il
est possible également de poser le cathéter au
niveau du pilier inguinal de la jonction entre la
carapace et le plastron. Une simple aiguille ou
un cathéter spécifique sont utilisés.
Le site de ponction est préparé de façon
chirurgicale, une anesthésie locale est effectuée.
L’aiguille vient buter sur l’os et est délicatement
insérée dans le fût osseux à l’aide de
mouvements de rotation. Une radiographie
permet de s’assurer du bon positionnement de
l’aiguille.

10

10 Radiographie révélant le bon


positionnement du cathéter intra-osseux.

9 >>POUR EN SAVOIR PLUS...


■ Mader D. Reptile medicine and surgery. Second edition.

9 Cathéter intra-osseux chez un iguane.


Philadelphia : Editions Saunders ; 2006.
■ Schilliger L. Guide pratique des maladies des reptiles en captivité.
Paris : Editions Med’Com ; 2004.

(405) PratiqueVet (2013) 48 : 402-405 41


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