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Entre les thermoplastiques à mise en œuvre aisée mais à propriétés élastiques restreintes et les
élastomères aux propriétés élastiques remarquables, mais à mise en œuvre plus complexe, des
matériaux intermédiaires ont fait leur apparition, les élastomères thermoplastiques ; TPE
(ThermoPlastic Elastomer). Ils constituent une famille de matériaux relativement récents
(apparition du concept dans les années 1960) et, de par leur structure hétérogène constituée de
domaines souples et rigides, ils se situent à mi-chemin (figure A) :
En fait, il n’existe pas de frontière définie entre thermoplastiques et TPE mais une continuité.
Par contre, si les propriétés des TPE s’approchent de certaines propriétés des élastomères, il y
a discontinuité au niveau des morphologies et mises en œuvre.
Le développement des TPE est encore limité mais le taux de croissance set supérieur à ceux
des thermoplastiques et des caoutchoucs. Le grand intérêt des TPE pour les plasturgistes
réside dans le fait que leur matériel : presses à injection, extrudeuses…, et leur expérience de
la mise en œuvre des thermoplastiques leur permet d’accéder au marché des élastomères.
1. Définitions
La norme ISO 1382 donne les définitions suivantes :
Caoutchouc : élastomère qui est déjà ou peut être amené à un état tel qu’il soit
essentiellement insoluble, bien que susceptible de gonfler dans un solvant porté à ébullition,
tel que benzène, méthyléthylcétone et azéotrope éthanol-toluène. Un caoutchouc dans son état
modifié ne peut être aisément remoulé par chauffage et pression modérés.
Une note donne les précisions suivantes : en son état modifié, un caoutchouc ne contenant pas
de diluants revient à 1 min à moins de 1,5 fois sa longueur initiale, après avoir été étiré à la
température normale (18 à 29°C) et maintenu au double de sa longueur initiale durant 1 min
avant d’être relâché.
La norme NFT 45-031 qui traite spécifiquement des caoutchoucs thermoplastiques reprend la
définition ci-dessus.
Des dénominations et abréviations courantes sont proposées dans le tableau 1, mais ne sont
pas systématiquement normalisées. Certaines abréviations précédées d’un Y sont normalisées
NF ISO 1629 mais sont peu utilisées.
2. Evolution et perspectives
Les TPE continuent à évoluer avec des recherches et développements tous azimuts :
BR Polybutadiène
EPDM Terpolymère d’éthylène de propylène et d’un diène
EVA Copolymère d’éthylène et d’acétate de vinyle
IIR Caoutchouc butyl (copolymère d’isoprène et d’isobutylène)
NBR Copolymère de butadiène et d’acrylonitrile
PA Polyamide
PE Polyéthylène
PP Polypropylène
PUR Polyuréthannes
PVC Poly (chlorure de vinyle)
SAN Poly (styrène/acrylonitrile)
SBR Copolymère de styrène et de butadière
Les élastomères dans leur état définitif ont une structure tridimensionnelle obtenue par
réaction chimique provoquée après (extrusion, calandrage) ou pendant la mise en forme
(moulage par compression ou par injection par exemple) (figure1 a).
Au contraire, les chaînes des polymères thermoplastiques restent isolée les unes des autres
(figure 1 b).
Les TPE ont une structure intermédiaire qui se rattache à l’un des modèles suivants :
Les propriétés pour deux monomères donnés dépendront des longueurs des segments, de la
configuration des macromolécules (linéaires, étoilées, branchées), du rapport des segments
rigides et souples, de la masse moléculaire.
Existence d’une phase élastomère souple, réticulée ou non, dispersée dans une phase
continue thermoplastique rigide (figure 1 e). Cette phase continue permet la mise en
forme suivant les techniques utilisées pour les thermoplastiques. La phase élastomère,
réticulée ou non, donne l’élasticité.
Les propriétés pour deux polymères donnés dépendent du diamètre des particules, de la
vulcanisation ou non de la phase élastomère, du rapport des phases rigides et souples (tableau
3).
Tableau 3
Tableau 4
Quel que soit le type auquel ils appartiennent, les TPE gardant un caractère
thermoplastique, d’autant plus marqué que la dureté est élevée, sont sensibles aux
élévations de température comme le montre la figure 2 retraçant, pour deux grades de
TPU de dureté croissantes (80 Shore A et 64 Shore D), les évolutions des contraintes en
fonction des allongements pour différentes températures.
Comme tous les polymères, l’élasticité des TPE n’est pas parfaite :
- après déformation, un échantillon ne revient pas à ses dimensions initiales mais reste
partiellement déformé (déformation rémanente) ;
- l’énergie récupérée pendant la rétraction est inférieure à l’énergie fournie pour provoquer
la déformation (hystérésis).
La figure 3 montre, pour deux grades de TPU de même dureté que précédemment, les
évolutions de l’hystérésis et de la déformation rémanente après traction pour différents
taux de déformation.
Les propriétés pour un même grade peuvent varier par suite de l’anisotropie provoquée
par des méthodes de transformation usuelles telles que l’extrusion ou l’injection. Les
coefficients d’anisotropie sont couramment de 1 à 1,3 pour l’injection mais peuvent
atteindre des valeurs aussi élevées que 3,7 pour certains TPE extrudés.
Les propriétés pour une même famille peuvent varier fortement avec la dureté.
Par exemple, les propriétés élastiques sont fortement affectées par le niveau de dureté (tableau
5).
Tableau 5
Par contre, les propriétés électriques et chimiques ne sont affectées que s’il y a
modification importante de la structure chimique ; comme le montrent les exemples
suivants.
Evolution des propriétés électriques de TPU : les variations suivantes sont constatées
lorsque la dureté augmente :
- résistivité volumique
- rigidité diélectrique
Evolution des gonflements dans des huiles de TPO-VD : les variations suivantes sont
constatées lorsque la dureté augmente :
Tableau 6 (extrait de [1]) compare les principales propriétés, chiffrées ou indicées, des
différentes familles de TPE.
Les chiffres et appréciation suivants n’ont pour but que de donner une première idée sur les
positions relatives des différentes familles.
Pour chaque famille, lorsqu’une caractéristique figure sur deux lignes, la première ligne
indique les valeurs les plus faibles et la deuxième ligne indique les valeurs les plus élevées.
4. Monographie
Sauf cas particuliers, les monographies suivent le même plan général. Après une brève
introduction, sont examinés successivement :
- la préparation ;
- les propriétés générales, avantages et inconvénients ;
- l’élasticité : ce point est particulièrement important pour la majorité des utilisations qui
visent le remplacement des élastomères vulcanisés et nécessitent donc une bonne
résistance au fluage, une bonne capacité à conserver des niveaux élevés de forces de
réaction, ainsi qu’à revenir à des dimensions proches de l’origine après suppression de
toute contrainte. L’élasticité ne doit pas être confondue avec la souplesse qui traduit
simplement la facilité du matériau à se déformer sans augurer de son élasticité ;
- la résistance chimique : lorsque les informations sont données sous forme d’appréciations,
il faut les utiliser avec circonspection car, pour un couple polymère/produit, le grade du
polymère, la qualité du produit (pur, technique, concentration…) et les conditions de
contact ne sont pas précisées, de même que la durée. Telle source visant une application
de courte durée indiquera une appréciation bien moins sévère que telle autre source visant
des applications permanentes de longue durée ;
- le comportement au feu ;
Tableau 6
4.1.1 Introduction
Les SBS et les SEBS, apparus plus récemment, sont constitués de séquences rigides
polystyrène et de séquences souples polybutadiène ou poly(éthylène/butylène) ou plus
rarement polyisoprène.
Les SBS et SEBS, qui ont bien des points communs, différent principalement par leurs
résistances aux différents vieillissements et à l’oxydation. En outre, les SEBS ont une tenue
plus limitée aux basses températures, une rigidité plus élevée et des allongements à la rupture
plus faibles, une meilleure tenue physique aux températures supérieures à la température de
transition vitreuse du polystyrène, une viscosité en solution plus élevée.
Les TPE styréniques sont commercialisés sous formes de polymères de base ne contenant que
des additifs fondamentaux ou sous forme de compounds, incorporant éventuellement d’autres
polymères et ingrédients, pour la fabrication de produits ou de pièces.
4.1.2. Préparation
Les SBS sont obtenus par copolymérisation de séquences rigides de polystyrène reliées par
des séquences souples de polybutadiène ou plus rarement de polyisoprène, alors que, pour les
SEBS, la séquence souple est constituée de poly(éthylène/butylène). Les SSBS ou SEBS sont
souvent triblocs avec deux segments rigides reliés par un segment souple.
Les doubles liaisons des segments polybutadiène ou polyisoprène sont chimiquement fragiles
et les SBS sont donc plus sensibles que les SEBS aux oxydants dont l’ozone, à la chaleur et
aux UV.
Les propriétés, dont la dureté qui sert souvent à la dénomination des grades, varient fortement
en fonction :
Bien qu’il soit difficile de donner des règles générales pour une famille aussi diversifiée, les
points forts qui peuvent être retenus pour les TPS sont : éventail de dureté allant jusqu’à des
valeurs très basses (25 Shore A), faible prix, bonne résistance aux flexions répétées et aux
chocs, ainsi qu’à l’abrasion (pour certains grades), bon comportement à froid
(particulièrement pour les SBS), faible densité, facilité de recyclage des déchets, possibilité de
formulation et de coloration, bonne tenue au vieillissement des SEBS, possibilité de
surmoulage sur polyoléfines, EVA ou polystyrène pour certaines familles.
Par contre les inconvénients généraux sont : risques de fluage et de déformation sous
contraintes à chaud (DRC à 70° C élevées pour certaines séries de grades), gonflement
important dans les huiles et produits pétroliers, résistance limitée aux différents
vieillissements pour les SBS, faible tenue thermique (50° C maximum pour certains SBS).
Elasticité
Pour une série de grades homologues, le caractère élastique diminue lorsque la dureté
augmente.
Déformations rémanentes après compression : les résultats qui suivent concernent des essais
effectués d’après la norme ASTM D 395 méthode B sous déformation constante de 25 % à
des températures adaptées aux comportements thermiques des différents grades. La méthode
n’est pas adaptée aux compounds de dureté supérieure à 90 Shore A.
Pour les SEBS testés à 70° C, il ressort un très large éventail de valeur de DRC reflétant la
diversité des utilisations visées et des possibilités de formulation (tableau 7).
Tableau 7
Propriétés physiques
Les masses volumiques sont voisines de 1g/cm3 ou supérieures, par exemple 1,2 g/cm 3 pour
des matériaux denses, appelés « masses lourdes », conçus pour amortissement phonique.
Les absorptions d’eau ou d’humidité, sauf cas particuliers, sont limitées, par exemple 0,1 à
0,4% après 24 h d’immersion dans l’eau à température ambiante.
Propriétés mécaniques
Les propriétés mécaniques varient largement suivant les grades mais sont, en général, d’un
niveau suffisant pour les applications habituelles. Les résistances à la rupture en traction
peuvent descendre en dessous de 2 Mpa pour certaines qualités courantes. La résistance à
l’abrasion des grades adéquats permet l’utilisation en semelage d’articles chaussants. Les
résistances au déchirement, très variables pour une même classe de dureté, sont généralement
d’un niveau modeste.
Stabilité dimensionnelle
Pour un SEBS de dureté 75 Shore A, l’absorption d’eau après immersion pendant 168 h à
70° C est faible (1,1%).
Comme pour tous les polymères peu ou pas chargés, les coefficients de dilatation sont élevés,
par exemple 7 . 10-5 à 40. 10-5/°C.
Comportement thermomécanique
Pour des raisons de compatibilité des phases souples et rigides, les SBS sont particulièrement
sensibles à l’élévation de la température.
Les températures de service des SEBS sont plus élevées, 80 à 100° C, voire 120° C.
La transition vitreuse, due à la phase élastomère, se situe à – 42° C pour les polymères de base
SEBS et – 80° C pour les polymères de base SBS, laissant envisager, pour les compounds, des
températures d’utilisation de – 40° C et – 60° C respectivement.
Vieillissement
Température : lorsqu’elles ne sont pas limitées par des raisons physiques (ramollissement),
les températures de résistance continue sans contrainte sont de l’ordre de 50 à 70° C pour les
SBS et de 80 à 100° C pour les SEBS, voire 120° C.
Environnement : les SBS, au même titre que tous les élastomères riches en double liaisons,
ne sont pas adaptés aux expositions à la lumière, aux UV et à l’ozone, alors que les SEBS ont
un bon comportement.
Flexions répétées : les TPS sont utilisés dans des applications entraînant des déformations
répétées, même à basses températures : semelle de chaussure par exemple.
Résistance chimique
La tenue est :
- satisfaisante dans : eau, acétone, bases, oxyde d’éthylène, formaldéhyde, acides nitriques
dilué, chlorhydrique, sulfurique, phosphorique, organique ;
- limitée à satisfaisante dans : acide acétique dilué, chlore, eau de chlore, acide chromique ;
- limitées dans : éthylèneglycol, butanol, éthanol, huile végétale, acétate de butyle, acides
gras ;
Les polymères de grades standards brûlent facilement. Des ignifugeants peuvent réduire
l’aptitude à la combustion.
Les polymères de grades standards sont classés HB selon l’essai UL 94 alors que des grades
autoextinguibles V0 sont proposés avec des indices d’oxygène de 30.
Propriétés électriques
Les polymères de grade standards sont isolants et des grades spéciaux ont été développés pour
concurrencer les polyéthylènes dans les revêtements isolants pour fils électriques basse
tension ou dans certains câbles coaxiaux.
Tableau 8
Tableau 9
Coloration : la transparence des TPS permet l’obtention d’une grande variété de coloris
francs par addition de mélanges maîtres.
Séchage : le séchage n’est généralement pas nécessaire lorsque les sacs n’ont pas été
ouverts depuis trop longtemps. En cas de nécessité, le séchage pourra être de l’ordre de 1
h à 60° C.
Rhéologie : les SEBS ont un comportement rhéologique à l’état fondu dépendant peu de
la température et plus largement du taux de cisaillement. Les outillages et procédés de
transformation devront favoriser l’augmentation des taux de cisaillement.
Extrusion : le matériel standard à vis longue (rapport L/D supérieur à 20) et fort
taux de compression (supérieur à 2,5) convient parfaitement. Les extrudeuses
prévues pour les polyéthylènes donnent un bon résultat. Le matériel doit être
parfaitement nettoyé, avec les mêmes purges qu’en injection.
Recyclage : de la matière rebroyée propre, reséchée et débarrassée des fines par tamisage
peut être incorporée à de la matière vierge. Un taux maximal de 15 % est conseillé par
certains fournisseurs.
4.1.5. Applications
La part des TPS dans les TPE est estimée à environ 44 %. Si les applications de modification
des polymères et des bitumes sont exclues, le pourcentage descend à environ 35 % et est du
même ordre de grandeur que celui des thermoplastiques oléfiniques (TPO).
Les valeurs suivantes montrent l’importance relative des différentes utilisations des TPS ;
- chaussure ..............................................................................................24 %
- industrie ................................................................................................8 %
- automobile.............................................................................................2 %
- autres.....................................................................................................66 %
- chaussures : semelles ;
- sports et loisirs : palmes de plongée, jouets, poignées ;
- automobile : accoudoirs, profilés d’étanchéité, tapis porte-objets antidérapants, soufflets et
pommeaux de leviers de changement de vitesse, couvercle de logement d’air bag ;
- industrie : manchons d’étanchéité, soufflet, passe-fils, ventouses, tubes et tuyaux, profilés
d’étanchéité, poignées et manches divers, joints statiques ;
- domestique : tapis de bain, pièce d’aspect caoutchoutique agréables au toucher ;
- bâtiment : joints d’étanchéité pour fenêtres ;
- fils et fibres élastiques pour non-tissés, par exemple pour couches de bébés ;
- fils et câbles basse tension, prises, manchons, connecteurs, rallonges monopièces, joints
de matériels électriques ;
- articles publicitaires ;
- pièces transparentes ;
- pièces pour le médical et pour l’alimentaire : embouts de seringues, tubages intraveineux,
capuchons de compte-gouttes, tétines, poches, récipients divers, bouchons lèvres
antiprojection sur mixer ;
- amortissement des bruits et vibrations, masses lourdes, amortisseurs et pieds de petits
matériels divers.
Outre ces applications pour la réalisation de pièces, les TPS sont également utilisés pour :
- bases d’adhésifs, hot-melts et mastics ; leur formation par addition de résines, plastifiants
et charges permet de régler le « tack » (collant immédiat par légère pression sur un
support), la cohésion et les propriétés d’usage d’adhésifs contacts ou sensibles à la
pression ;
- modification des matières plastiques : amélioration de la résistance au choc (PC, PPE par
exemple), compatibilisation de polymères (PS avec PE ou PET), limitation du retrait des
résines polyesters thermoducissables « low profile » ;
- compatibilisation et amélioration de la tenue au choc de déchets de plastiques recyclés ;
- modification des bitumes pour améliorer leur élasticité à hautes et basses températures,
réduire leur tendance au craquelage et retarder leur fragilisation.
4.2.1 Introduction
Les PP/EPDM-VD sont constitués d’une matrice rigide de polypropylène (ou parfois de
polyéthylène) dans laquelle sont dispersées de fines particules d’EPDM vulcanisé
dynamiquement.
Ce sont des TPE d’usage général, à bonnes propriétés élastiques et résistances à l’oxydation et
au vieillissement.
Commercialisés prêts à l’emploi, ils sont utilisés majoritairement dans l’industrie automobile
mais également dans le bâtiment, l’industrie, le médical et à un moindre degré dans l’isolation
de fils électriques.
4.2.2 Préparation
La phase élastique EPDM est réticulée et dispersée simultanément sous fort taux de
cisaillement et à chaud dans la phase rigide polypropylène de façon à être distribuée
uniformément sous forme de particules aussi petites que possible pour obtenir les meilleures
caractéristiques.
Les propriétés, dont la dureté qui sert souvent à la dénomination des grades, dépendent :
- des propriétés du polypropylène utilisé ;
- des propriétés de l’élastomère vulcanisé, de son taux de réticulation et de son état de
dispersion (dimension des particules par exemple). D’une façon générale, l’EPDM
apporte son bon équilibre de propriétés et sa résistance au vieillissement ;
- du rapport phase souple/phase rigide.
Les PP/EPDM-VD sont commercialisés prêts à l’emploi sous forme de nombreux grades, par
exemple : stabilisés à la chaleur ou à la lumière, économiques, ignifugés, pour l’automobile,
pour machine à laver, pour joints pour le bâtiment.
4.2.3 Propriété. Caractéristiques
Les points forts généraux sont : large éventail de duretés descendant jusqu’à 45 Shore A,
faible densité, bonne résistance au vieillissement (lumière spécialement pour les grades noirs,
ozone, chaleur), déformation rémanente à la compression améliorée, bon comportement à la
fatigue dynamique, soudabilité aux polyoléfines, aptitude à la coloration, facilité de recyclage
des déchets.
Par contre, les inconvénients sont : déformation rémanente élevée pour les grades de haute
dureté et risque de fluage à chaud sous contraintes, résistance limitée aux hydrocarbures.
Elasticité
Pour une série de grades homologues, le caractère élastique diminue lorsque la dureté
augmente de 65 Shore A à 50 Shore D (tableau 11) :
- déformation rémanente après traction : les DRT, mesurées suivant la norme ASTM D
412, passent de 10 à 60 % et sont donc élevées pour les grades de haute dureté ;
Tableau 11
Propriétés physiques
Les masses volumiques sont souvent légèrement inférieures à 1/cm 3, par exemple 0,94 à
0,97 g/cm3.
Les absorptions d’eau et d’humidité sont limitées, 0,01 % pour des grades de basse et
moyenne dureté et 0,28 % pour des grades de haute dureté après 24 h d’immersion dans l’eau.
Propriétés mécaniques : certains grades ont une souplesse qui recouvre la gamme des
caoutchoucs conventionnels, avec des dureté descendant jusqu’à 45 shore A. Les
propriétés mécaniques varient largement suivant les grades mais sont, en général, d’un
niveau acceptable. La résistance à la rupture en traction peut descendre à 3 Mpa pour des
faibles dureté contre plus de 20 Mpa pour des duretés élevées.
Stabilité dimensionnelle : l’absorption d’eau est faible mais les coefficients de dilatation,
comme pour tous les polymères organiques peu ou pas chargés, sont élevés de l’ordre de
4.10-5/°C à 11.10-5/°C.
Comportement thermomécanique
Le rapport des modules à 100° C et à 20° C sont modestes, de 46 % pour une dureté de
65 shore A à 10 % pour une dureté de 40 shore D.
Vieillissement
Environnement : les grades noirs doivent être préférés pour les expositions à la lumière.
Toutefois des grades blancs ont été mis au point pour les applications extérieures pour le
bâtiment. La tenue à l’ozone est bonne.
Fatigue dynamique : les PP/EPDM-VD sont utilisés dans les applications nécessitant une
bonne tenue à la fatigue dynamique, soufflet pour l’automobile par exemple.
Résistance chimique
- la tenue à l’hydrolyse est bonne même à chaud ce qui permet des applications dans les
machines à laver ;
- les hydrocarbures provoquent des gonflements qui peuvent être importants ;
- le comportement est souvent convenable dans les solvants polaires.
Les perméabilités aux gaz sont du même ordre que celles des caoutchoucs et plastiques
courants (voir tableau 23 dans le paragraphe 4.6.3).
Comportement au feu : les qualités standards brûlent facilement et sont classées HB.
Cependant, on peut utiliser des grades ignifugés ou rajouter des ignifugeants.
Propriétés électriques
Les polymères de grades standards sont isolant et permettent l’utilisation comme revêtement
de fils et câbles électriques. Les résistivités sont élevées, par exemple 1.10 16 à 3.1016 avec des
rigidités électriques de bon niveau : 35 à 40 kV/mm.
Pour un grade déterminé, les propriétés électriques sont peu affectées par une immersion de
14 jours dans l’eau à 80° C.
Soudage : les PP/EPDM-VD peuvent être soudés au miroir, entre eux ou avec les
polyéthylènes ou les polypropylènes. Le soudage à l’air chaud et aux ultrasons est plus
délicat, voire impossible pour certains grades.
Séchage : le séchage n’est nécessaire que lorsque les emballages ont été ouverts depuis un
certain temps. Les conditions d’étuvage sont couramment de 2 à 3 h à 65-75° C.
Les retraits, en général de 1,4 à 2,5 %, dépendent du grade, de la géométrie de la pièce et des
conditions d’injection.
Extrusion : le matériel standard, utilisé par exemple pour les polyoléfines ou le
PVC, convient à condition de disposer de vis d’un rapport L/D de 24 minimum et
d’un taux de compression de 2,5 à 3,5. Le matériel doit être parfaitement nettoyé.
Le polyéthylène basse ou moyenne densité peut être utilisé pour purger.
Outre les profilés et tubes, l’extrusion permet de réaliser des feuilles, des pièces extrudées
soufflées, des revêtements et isolations de fils métalliques.
Moulage par compression : bien que peu adapté, ce procédé peut être utilisé. Les
granulés ou, mieux, des plaques préformées sont chauffés 20 min à 190-215° C et
comprimés sous 1,5 à 3 Mpa. La température de démoulage doit être inférieure à
120° C.
Soufflage : les grades les plus durs se prêtent bien au soufflage en utilisant des
outillages spéciaux pour tenir compte du faible gonflement de ces matériaux.
Recyclage : de la matière rebroyée propre et reséchée (par exemple 2 h à 70° C), non
dégradée, peut être réincorporée à de la matière vierge. Après 5 recyclages, la viscosité
d’un grade de dureté 87 shore A a diminué de 7 % .
4.2.5 Applications
TPE d’usage général à large éventail de duretés descendant jusqu’à 45 Shore A, les
PP/EPDM-VD sont utilisés pour leur bonne résistance au vieillissement (lumière
spécialement pour les grades noirs, ozone, chaleur) et leur comportement à la fatigue
dynamique. La déformation rémanente à la compression est améliorée par la vulcanisation de
la phase EPDM. La résistance aux hydrocarbures est limitée.
4.3 Elastomères
thermoplastiques à base oléfinique et phase élastomère vulcanisé
dynamiquement : PP/NR-VD
4.3.1 Introduction
Les élastomères dont nous traitons ici sont d’utilisation générale et économique. Pour des
raisons pratiques nous utiliserons le sigle PP/NR-VD dans lequel NR signifie « non révélé » et
n’a pas de relation avec l’abréviation normalisée du caoutchouc naturel.
Ces TPO-VD ont été mis au point pour des raisons économiques dans le but d’élargir le
marché des TPE d’usage général en mettant à la disposition des industriels des matériaux
moins onéreux que les PP/EPDM-VD mais également moins performants.
Suivant les techniques utilisées par les producteurs, la perte de propriété concerne la
résistance au vieillissement et/ou la réduction des propriétés élastiques.
4.3.2 Préparation
La phase élastique est réticulée et dispersée simultanément sous fort taux de cisaillement et à
chaud dans la phase rigide polypropylène de façon à être distribuée uniformément sous forme
de particules aussi petites que possible pour obtenir les meilleures propriétés.
Le caoutchouc naturel a d’abord été utilisé comme phase élastique puis a été remplacé plus ou
moins universellement par le l’EPDM plus faiblement réticulé.
Les propriétés, dont la dureté qui sert à la dénomination des grades, dépendent :
- des propriétés du polypropylène utilisé ;
- des propriétés de l’élastomère vulcanisé, de son taux de réticulation et de son état de
dispersion (dimension des particules par exemple). D’une façon générale, lorsque le
caoutchouc naturel est utilisé, les propriétés élastiques sont d’un bon niveau mais la
résistance à l’oxydation et au vieillissement est affaiblie par la présence de doubles
liaisons. Lorsque l’EPDM est utilisé, la résistance au vieillissement est d’un bon niveau
mais les propriétés élastiques sont réduites du fait d’un taux de réticulation plus faible ;
- du rapport phase souple/phase rigide.
Le PP/NR-VD sont commercialisés prêts à l’emploi avec un choix de grades noirs, colorables
et alimentaires dans des duretés variées.
Les points forts généraux : prix plus faibles que pour les PP/EPDM-VD, dureté descendant
jusqu’à 55 Shore A, faible densité, propriétés mécaniques correctes, compatibilité avec les
polyofélines (co-injection, co-extrusion), aptitude à la coloration, toucher agréable, facilité de
recyclage des déchets.
Par contre, les inconvénients sont : risques de déformation rémanente plus importante que
pour les PP/EPDM-VD, risque de fluage à chaud sous contraintes, résistance limitée aux
hydrocarbures, manque de choix des sources de production, nombre de grades limité.
Elasticité
Pour une série de grades homologues, le caractère élastique diminue lorsque la dureté
augmente.
- les DRC, mesurées suivant la norme ASTM D 395, passent de 25 à 45 % pour un essai
court (22 h) à la température ambiante lorsque les duretés évoluent de 55 Shore A à 54
Shore D ;
- pour des températures d’essais qui restent modestes (70°C) les grades de moyenne et
haute dureté présentent des DRC élevées : de 60 à 80 %.
Propriétés physiques
Propriétés mécaniques
Certains grades ont une souplesse qui recouvre la gamme moyenne des caoutchoucs
conventionnels, avec des duretés descendant jusqu’à 55 shore A.
Les propriétés mécaniques varient largement suivant les grades mais sont, en général, d’un
niveau acceptable. La résistance à la rupture en traction peut descendre à 3 Mpa pour des
duretés élevées.
Stabilité dimensionnelle : l’absorption d’eau est faible mais les coefficients de dilatation,
comme pour tous les polymères organiques peu ou pas chargés, sont élevés.
Comportement thermomécanique
Vieillissement
Température : l’éventail des températures de résistance continue sans contrainte est estimé,
assez largement, de 80° C à 120° C. Toutefois, pour les grades de dureté moyenne, la
rétention d’allongement à la rupture, après 1 000 h de vieillissement dans l’air à 125° C, n’est
que de 75 %. Si la phase élastique est constituée de caoutchouc naturel, la résistance au
vieillissement est plus faible que s’il s’agit d’EPDM.
La tenue aux intempéries peut être cependant estimée inférieure à celle des PP/EPDM-VD.
Fatigue dynamique : la résistance est bonne permettant l’emploi dans des applications telles
que les soufflets. Toutefois, il faut garder à l’esprit que la tendance à la déformation
rémanente est importante et peut limiter les utilisations en dynamique.
Résistance chimique
En général, la résistance chimique augmente en même temps que la dureté. Même si la phase
élastique est à base de caoutchouc naturel, le comportement reste assez semblable à celui des
PP/EPDM-VD avec une plus grande sensibilité à la température et à l’oxydation. En outre :
- la tenue à l’hydrolyse est correcte ;
- les hydrocarbures provoquent des gonflements qui peuvent être importants ;
- le comportement est souvent convenable dans les solvants polaires ;
Propriétés électriques : les grades standards sont isolants est permettent l’utilisation
comme revêtement de fils et câbles électriques.
Coloration : la coloration des grades prévus à cet effet ne pose pas de problèmes.
Soudage : les PP/NR-VD peuvent être soudés au miroir, entre eux ou avec les
polyéthylènes ou les polypropylènes. Le soudage à l’air chaud et aux ultrasons est délicat,
voire impossible pour certains grades.
Rhéologie : la viscosité à l’état fondu des PP/NR-VD dépend plus du taux de cisaillement
que de la température de mise en œuvre (175° C à 230° C). Les outillages et procédés de
transformation devront favoriser l’augmentation des taux de cisaillement.
Injection : les presses d’injection à vis, d’usage général, conviennent. Les températures
d’injection sont de l’ordre de 180° C à 230° C. Le matériel doit être parfaitement nettoyé.
Recyclage : de la matière rebroyée propre et reséchée (par exemple 2 h à 70° C), non
dégradée, peut être réincorporée à de la matière vierge.
4.3.5 Applications
Les propriétés générales des PP/NR-VD sont voisines mais moins bonnes que celles des
PP/EPDM-VD et ils sont également moins coûteux. En conséquence, les applications seront
du même type que celle des PP/EPDM-VD mais pour des pièces moins sollicitées et moins
exigeantes.
- industrie : roulettes, roues de milieu de gamme par co-injection d’une bande de roulement
PP/NR-VD sur roue en polypropylène, joints d’usage général, poignées, tubes et tuyaux
profilés, soufflets ;
- automobile : soufflets, couvercles d’air bag ;
- jouets ;
- isolation de fils électriques ;
- amortissement des bruits et vibrations ; pieds de machine de bureau.
4.4 Elastomères thermoplastiques à base oléfinique et phase élastomère non
vulcanisé (TPO)
4.4.1 Introduction
Ces TPO ont été mis au point antérieurement aux TPO-VD, mais leur manque d’élasticité a
suscité les recherches qui ont abouti à la naissance des PP/EPDM-VD aux propriétés
élastiques nettement plus développées mais à un prix bien supérieur.
4.2.2 Préparation
La phase EPDM non vulcanisé, souple mais peu élastique, est simplement dispersée dans la
phase rigide polypropylène de façon à être distribuée uniformément sous forme de particules
aussi petites que possible pour obtenir les meilleures caractéristiques.
Les propriétés dont la dureté qui sert souvent à la dénomination des grades, dépendent :
- des propriétés du polypropylène utilisé ;
- des propriétés de l’EPDM choisi ;
- du rapport phase souple/phase rigide.
Quelques TPO sont à base de EVA et ont une tenue thermique inférieure.
Les TPO sont commercialisés prêts à l’emploi avec un choix de grades limité tels que :
translucides, noirs, sans plastifiant, stabilisé UV, alimentaires, USP classe VI.
Les alliages PP/EPDM ou PE/EPDM non vulcanisés sont à la limite des thermoplastiques,
auxquels certains les rattachent, et des TPE avec un caractère thermoplastique prononcé et un
faible comportement élastique.
Chez un même producteur, le coût d’un TPO est d’environ 60 à 65 % de celui d’un
PP/EPDM-VD.
Les points forts généraux sont : faible prix, large éventail de dureté descendant jusqu’à 60
shore A, faible densité, bon rapport qualité/prix, bonne résistance aux intempéries, bonne
tenue à basse température, aptitude à la coloration, compatibilité avec les polyoléfines (co-
injection, co-extrusion, soudage), grades souples exempts de plastifiants, facilité de recyclage
des déchets.
Par contre, les inconvénients sont, en général : faible caractère élastique et comportement
plastique prononcé, même à température ambiante, entraînant de forts risques de fluage sous
contrainte ; température de service limitée, déformation rémanente élevée, résistance limitée
aux hydrocarbures.
Comparaison avec les PP/EPDM-VD :
- en général, duretés comparables, les PP/EPDM sont inférieurs aux PP/EPDM-VD pour
l’élasticité (fluage et déformation rémanente), la température de service, et la résistance
aux fluides.
Elasticité
Pour une série de grades homologues, le caractère élastique diminue lorsque la dureté
augmente.
- les DRC, mesurées suivant la norme ASTM D 395, passent de 29 % à 53 % pour un essai
court (22 h) à la température ambiante lorsque les duretés évoluent de 62 shore A à 90
shore A ;
- pour des températures d’essais qui restent modestes (70° C) tous les grades présentent des
DRC élevés, supérieures ou égales à 80 %.
Tableau 17
Propriétés physiques
Propriétés mécaniques
Certains grades ont une souplesse qui rejoint la gamme moyenne des caoutchoucs
conventionnels, avec des duretés descendant jusqu’à 60 shore A. Les propriétés mécaniques
varient suivant les grades mais sont, en général, d’un niveau acceptable et peuvent être
supérieures à celles des TPO-VD.
Stabilité dimensionnelle : l’absorption d’eau est faible mais les coefficients de dilatation,
comme pour tous les polymères organiques peu ou pas chargés, sont élevés, de l’ordre de
7.10-5/° C à 11.10-5/° C.
Comportement thermomécanique
La température de fléchissement sous charge de 0,46 Mpa est de 59° C pour un grade de
dureté de 47 shore D.
Vieillissement
Résistance chimique
En général, la résistance chimique augmente en même temps que la dureté mais, la phase
EPDM n’étant pas vulcanisée, la tenue aux produits chimiques est moins bonne que celle des
PP/EPDM-VD et la solubilisation par les solvants est plus facile. Par ailleurs :
Comportement au feu : les qualités standards brûlent facilement et sont classées HB.
Les PP/EPDM peuvent être peints après nettoyage, dégraissage et éventuellement traitement
de surface et application d’un primaire.
Soudage : les PP/EPDM peuvent être soudés.
Tableau 18
Séchage : le séchage n’est pas nécessaire lorsque la matière a été stockée normalement.
Les températures des moules d’injection sont généralement comprises entre 10 à 40° C,
éventuellement entre 30 à 60° C.
4.4.5 Applications
Les TPO étant très proches des polypropylènes, famille de thermoplastiques particulièrement
riche en applications, il est difficile de cerner les utilisations qui leurs sont propres. En fait, il
y a continuité entre les PP/EPDM-VD, les plus élastiques, les PP/NR-VD, les PP/EPDM et les
polypropylènes modifiés, les polypropylènes copolymères et, enfin les polypropylènes
homopolymères, ni souple ni élastiques.
Citons à titre d’exemples des applications déjà développées ou potentielles telles que :
4.5.1 Introduction
Les PP/NBR-VD sont constitués d’une matrice rigide polypropylène dans laquelle sont
dispersées de fines particules de NBR vulcanisé dynamiquement.
Ce sont des TPE utilisés spécifiquement pour leur résistance aux produits pétroliers et leur
bonne élasticité.
Commercialisés prêts à l’emploi, ils sont utilisés majoritairement dans l’automobile mais
également dans le bâtiment et l’industrie.
4.5.2 Préparation
La phase élastique NBR est réticulée et dispersée simultanément sous fort taux de cisaillement
et à chaud dans la phase rigide polyprylène de façon à être distribuée uniformément sous
forme de particules aussi petites que possible pour obtenir les meilleures caractéristiques.
Les propriétés, dont la dureté qui sert souvent à la dénomination des grades, dépendent :
- des propriétés du polypropylène utilisé ;
- des propriétés du NBR vulcanisé, de son taux de réticulation et de son état de dispersion
(dimension des particules par exemple). D’une façon générale, le NBR apporte son bon
comportement aux huiles et produits pétroliers ;
- du rapport phase souple/phase rigide.
Les PP/NBR-VD sont commercialisés prêt à l’emploi dans un nombre réduit de grades.
La qualité principale des polypropylènes à phase NBR vulcanisé est la résistance aux huiles
et aux produits pétroliers.
Les autres avantages sont : large éventail de dureté descendant jusqu’à 70 shore A, élasticité
correcte, faible densité, bonne précision de moulage, bonne tenue au vieillissement en
l’absence de contraintes, bonne résistance à l’ozone, compatibilité des grades entre eux,
facilité de recyclage des déchets, coextrudabilité avec PE, PP, EVA, PP/EPDM-VD, PP/NR-
VD.
Les principaux inconvénients sont : déformation rémanente élevée pour les grades de haute
dureté et risque de fluage à chaud sous contraintes, prix, manque de choix des sources
d’approvisionnement.
Elasticité
Pour une série de grades homologues, le caractère élastique diminue lorsque la dureté
augmente de 70 shore A à 45 shore D (tableau 19).
Tableau 19
Déformation rémanente après compression : les DRC, mesurées suivant la norme ASTM D
395, passent de 28 à 52 % pour la température ambiante et de 37 à 78 % pour une température
d’essai de 100° C.
Déformation rémanente après traction : les DRT, mesurées suivant la norme ASTM D 412,
passent de 9 à 40 % et sont donc élevées pour les grades de haute dureté.
Propriétés physiques :
- les masses volumiques sont souvent légèrement inférieures ou égales à 1 g/cm 3, par
exemple 0,97 à 1 g/cm3.
- - les absorptions d’eau et d’humidité sont limitées.
- Les PP/NBR-VD, constitués de deux phases, ne sont pas transparents. De plus, beaucoup
de grades sont noirs.
Propriétés mécaniques
Certains grades ont une souplesse qui rejoint la gamme moyenne des caoutchoucs
conventionnels, avec des duretés descendant jusqu’à 70 shore A.
Les propriétés mécaniques varient suivant les grades mais sont, en général, d’un niveau
acceptable. La résistance à la rupture en traction pour descendre à 6 Mpa pour des faibles
duretés contre 15 Mpa pour des duretés élevées.
Stabilité dimensionnelle
L’absorption d’eau est faible mais les coefficients de dilatation, comme pour tous les
polymères organiques peu ou pas chargés, sont élevés.
Comportement thermomécanique
A 100° C, la résistance au déchirement suivant ASTM D 624 représente, suivant les grades,
33 à 62 % de la valeur à 25° C.
Comportement à basse température
Les températures de fragilité à froid vont, généralement, de – 40° C pour certains grades les
souples à – 35° C pour les grades les plus rigides.
Entre l’ambiante et – 25° C, le module à 100% d’allongement d’un grade de dureté 80 shore
A est multiplié par 2,3.
Vieillissement
Environnement : la résistance aux intempéries est correcte pour les grades noirs. Après 1 000
h de vieillissement artificiel aux intempéries, la rétention de propriétés, pour un grade noir de
dureté 80 shore A, est de 95 % pour la résistance à la rupture et de 56 % pour l’allongement à
la rupture. La résistance à l’ozone est bonne.
Fatigue dynamique : les PP/NBR-VD sont utilisés dans les applications nécessitant une
bonne tenue à la fatigue dynamique, soufflets pour l’automobile par exemple.
Résistance chimique
Propriétés électriques : les grades standards sont isolants. Comme pour les autres
polymères, le noir de carbone peut faire chuter les propriétés isolantes.
Injection
Les presses d’injection classique permettent de mouler la majorité des pièces en moins de 60 s
avec des vitesses et pressions d’injection élevées pour diminuer la viscosité.
- force de fermeture de 0,5 à 0,8 t par cm2 de surface projetée, canaux et seuils compris ;
- vitesses de rotation de la vis ; 100 à 200 tr/min.
Extrusion
La machine doit être soigneusement purgée en suivant la même procédure qu’en injection.
Soufflage
Les PP/NBR-VD sont adaptés au soufflage des pièces de grandes dimensions avec des parois
minces comme des pièces de dimensions plus réduites avec des parois épaisses ;
Les surchauffes qui diminuent le coefficient de soufflage du matériau doivent être évitées.
4.5.5 Applications
les PP/NBR-VD sont utilisés, en concurrence avec les caoutchoucs résistants aux produits
pétroliers, pour leur bonne tenue à ces produits, avec des propriétés générales voisines des
PP/EPDM-VD.
4.6.1 Introduction
Les PP/IIR-VD sont constitués d’une matrice rigide polypropylène dans laquelle sont
dispersées de fines particules de caoutchouc bromobutyl vulcanisé dynamiquement.
Ce sont des TPE développés spécifiquement pour leur imperméabilité aux gaz et leur
conformité aux réglementations pharmaceutiques.
4.6.2 Préparation
Les propriétés, dont la dureté qui sert souvent à la dénomination des grades, dépendent :
- des propriétés du polypropylène utilisé ;
- des propriétés du bromobutyl vulcanisé, de son taux de réticulation et de son état de
dispersion (dimension des particules par exemple). D’une façon générale, le bromobutyl
apporte son imperméabilité aux gaz et, accessoirement, certaines propriétés
amortissantes ;
- du rapport phase souple/phase rigide.
Les PP/IIR-VD sont commercialisés prêt à l’emploi dans un nombre réduit de grades.
La qualité principale des plypropylènes à phase IIR vulcanisé est l’imperméabilité aux gaz et
la conformité aux réglementations pharmaceutiques.
Les autres avantages sont : faible quantité de matière extractible, résistance à la chaleur et à
la stérilisation, faible densité, propriétés amortissantes, facilité du recyclage des déchets.
Les inconvénients généraux sont : risques de fluage à chaud sous contraintes, faible éventail
de dureté, manque de choix de source de production, présence de brome.
Elasticité
Pour une série de grades homologues, le caractère élastique diminue lorsque la dureté
augmente de 65 shore A à 85 shore A (tableau 22).
- déformation rémanente après compression : les DRC, mesurées suivant la norme ASTM D
395, passent de 30 % à 66 % pour 7 jours à température ambiante. A 125° C, les DRC
sont élevées pour tous les grades ;
- déformation rémanente après traction : les DRT, mesurées suivant la norme ASTM D 412,
passent de 12 % à 41 % et sont donc élevées pour le grade de dureté 85 shore A ;
Propriétés physiques
Les PP/IIR-VD sont légèrement hygroscopiques ce qui nécessitera leur séchage avant
transformation.
Les PP/IIR-VD, constitués de deux phases, ne sont pas transparents mais sont colorables.
Propriétés mécaniques
Les duretés shore A sont tout à fait dans le milieu de la gamme de caoutchoucs vulcanisés.
Les propriétés mécaniques sont, en général, d’un niveau acceptable mais les contraintes à la
rupture en traction peuvent descendre à 4 Mpa pour une dureté de 65 shore A.
Comportement thermomécanique
Vieillissement
Stérilisation
Les grades utilisables dans les industries pharmaceutiques et médicales supportent bien les
stérilisations :
- à l’oxyde d’éthylène : 100 % de rétention des propriétés mécaniques ;
Extractibilité : les grades spéciaux pour utilisation dans les industries pharmaceutiques et
médicales satisfont aux tests d’extraction et d’immersion suivant les normes allemandes et
japonaises.
Résistance chimique
La résistance chimique est satisfaisante vis-à-vis de l’eau brute ou salée, de détergents, acides,
bases, alcools, amines, hydrocarbures aliphatiques et limitée à insuffisante vis-à-vis des
hydrocarbures aromatiques, solvants chlorés, esters, huiles, fuels, essence sans plomb.
Imperméabilité aux gaz (tableau 23) : la combinaison des deux familles de polymères (PP et
IIR) leur confère une imperméabilité nettement supérieure à celle des PP/EPDM-VD mais
parfois inférieure à celle des caoutchoucs butyl réticulés (fait partie de résistance chimique).
Tableau 23
Coloration : la coloration des grades prévus à cet effet ne pose pas de problème même
pour la réalisation de teintes claires. Les colorants pour polypropylènes conviennent
parfaitement ;
Séchage : il faut éviter le stockage dans des locaux humides. Le séchage est nécessaire,
par exemple dans les conditions suivantes : 3 h à 65-75° C.
Rhéologie : la viscosité à l’état fondu des PP/IIR-VD dépend plus du taux de cisaillement
que de la température de mise en œuvre (190° C à 240° C). Les outillages et procédés de
transformation devront favoriser l’augmentation des taux de cisaillement ;
Le matériel doit être parfaitement nettoyé mécaniquement avant et après injection du PP/IIR-
DV qui set incompatible avec les polyacétals et le PVC.
Tableau 25
4.6.5 Applications
4.7.1 Introduction
Les EVA/VC sont constitués d’une matrice rigide poly(chlorure de vinylidène) dans laquelle
sont dispensées de fines particules d’EVA réticulé.
Ce TPE à base de polyoléfine halogène sont intéressants pour leur résistance aux produits
pétroliers et la possibilité de les transformer sur certains équipements pour caoutchouc ou sur
du matériel thermoplastiques.
Commercialisés prêts à l’emploi, ils sont utilisés dans l’industrie, l’automobile, le semelage,
l’isolation électrique.
4.7.2 Préparation
Les phases élastiques EVA réticulé est dispersée dans la phase rigide polychlorure de
vinylidène de façon à être distribuée uniformément sous forme de particules aussi petites que
possible pour obtenir les meilleures caractéristiques.
Les propriétés, dont la dureté qui sert souvent à la dénomination des grades, dépendent :
- des propriétés du polychlorure de vinylidène utilisé ;
- des propriétés de l’élastomère vulcanisé, de son taux de réticulation et de son état de
dispersion (dimension des particules par exemple) ;
- du rapport phase souple/phase rigide.
Outre leur résistance aux produits pétroliers et la possibilité de les transformer sur certains
équipements pour caoutchouc ou sur du matériel pour thermoplastiques, les autres avantages
principaux sont : gamme de duretés correspondant à celle des caoutchoucs vulcanisés,
résistance moyenne à l’abrasion et au déchirement, bonne résistance aux intempéries et à
l’ozone, facilité de recyclage des déchets, possibilité de coextrusion avec du PVC souple ou
rigide, possibilité de colorer.
Les inconvénients généraux sont : déformation rémanente élevée et risques de fluage à chaud
sous contraintes, usage déconseillé en dynamique, nombre de grades limité, pas de dureté
élevées, présence d’halogène, risque de corrosion des outillages, manque de choix des sources
d’approvisionnement.
Elasticité
Propriétés physiques
Les masses volumiques sont relativement élevées, par exemple 1,18 à 1,25 g/cm3.
Propriétés mécaniques : les EVA/VC ont des duretés ciblées sur le milieu de la gamme
des caoutchoucs vulcanisés.
Stabilité dimensionnelle : les coefficients de dilatation, comme pour tous les polymères
peu ou pas chargés, sont élevés, 24 à 25.10-5/°C par exemple.
Comportement thermomécanique
Vieillissement
Pour un grade noir de dureté 70 shore A, après 1 000 heures d’exposition à la lumière
artificielle (1 000 W/m2, 55° C au panneau noir, arrosage), il n’a pas été constaté de
dégradation significative et les pourcentages de rétention de propriétés sont supérieurs à 100.
Fatigue dynamique : ces matériaux ne sont pas adaptés aux applications en dynamique sauf
cas particuliers tels que semelage pour chaussures de travail ou de sécurité.
Résistance chimique : la résistance à l’eau et aux huiles est bonne. Après 21 jours
d’immersion à 100° C dans l’eau ou dans l’huile ASTM 3, les gonflements sont
respectivement de 6 % et 16 % avec des rétentions d’allongement et de résistance à la
rupture supérieurs à 80 %.
Comportement au feu : les qualités standards brûlent facilement et sont classées HB.
Cependant, on peut utiliser des grades ignifugés ou rajouter des ignifugeants. Les
EVA/VC contiennent du chlore qui joue sur la toxicité et la corrosivité des fumées.
Propriétés électriques : les résistivités sont plus faibles que pour les TPO mais autorisent
certaines applications dans l’isolation électrique nécessitant également une résistance aux
produits pétroliers ;
Les lecteurs peuvent également se reporter à l’article [3] des Techniques de l’Ingénieur sur les
polyuréthannes.
4.8.2 Préparation
Les propriétés, dont la dureté qui sert souvent à la dénomination des grades, varient fortement
en fonction ;
Les TPU sont présentés prêts à l’emploi dans une grande variété de grades.
Bien que l’éventail des propriétés soit très large, on peut citer les avantages suivants : ténacité
élevée, large gamme de duretés descendant jusqu’à 60 shore A, bonne résistance à l’abrasion,
au déchirement, à la rayure et aux chocs, bon comportement à l’ozone, aux huiles et aux
hydrocarbures aliphatiques, aux flexions répétées, au froid, facilité de recyclage des déchets,
possibilité de colorer, compatibilité avec les polycarbonates, ABS, PVC souple ou rigide.
Par contre, les inconvénients généraux sont : déformation rémanente élevée et risques de
fluage à chaud sous contraintes, pas de basses duretés, prix élevé, risques d’hydrolyse surtout
pour les grades à segments souples polyester, risques de jaunissement aux UV,
incompatibilité de certains grades entre eux (polyesthers/polyéthers), nécessité de recuire les
articles soumis à la fortes contraintes.
Elasticité
Pour une série de grades homologues, le caractère élastique diminue lorsque la dureté
augmente : la déformation rémanente de compression (DRC), mesurée suivant la norme
ASTM D 395 (tableau 28), évolue entre :
Propriétés physiques
Propriétés mécaniques
Certains grades ont une souplesse qui rejoint celle du milieu de la gamme des caoutchoucs
conventionnels, avec des duretés descendant jusqu’à 60 shore A, alors que d’autres grades ont
des duretés élevées allant jusqu’à 75 shore D.
En conséquence, les propriétés mécaniques varient largement suivant les grades mais sont, en
général, d’un bon niveau : ténacité (résistance à la rupture en traction de 30 Mpa à plus de 50
Mpa en grades non chargés), résistance aux chocs, au déchirement et à l’abrasion (volumes
d’abrasion aussi faibles que 20 à 75 mm3 dans l’essai DIN 53516).
Pour développer le maximum de leurs propriétés (DRC notamment), les pièces destinées à des
usages sévères doivent être recuites, ce qui entraîne un post-retrait (0,3 à 0,5 % par exemple).
Stabilité dimensionnelle
Les coefficients de dilatation sont élevés comme pour tous les polymères peu ou pas chargés,
10.10-5/°C à 20.10-5/°C par exemple. Pour les grades renforcés de fibre de verre, le coefficient
de dilatation est nettement inférieur, 1.10-5/°C à 3.10-5/°C par exemple.
L’absorption d’eau est de 2,3 % après immersion de 168 h à 70° C pour un grade 85 shore A.
Comportement thermomécanique
Les températures de fragilité à froid vont, généralement, de – 65° C pour les grades les plus
durs à – 70° C pour les grades les plus souples, avec parfois des températures plus élevées,
par exemple – 50° C pour un type ester ignifugé ;
Vieillissement
Environnement : les TPU présentent généralement une bonne tenue aux UV, malgré un
jaunissement des grades blancs ou naturels. Une stabilisation supplémentaire aux UV apporte
une amélioration en cas d’exposition prolongée et pour les climats désertiques ou tropicaux.
Les utilisations en climat tropical, à cause de la forte hygrométrie devront tenir compte de la
résistance à l’hydrolyse des grades choisis.
Fatigue dynamique : Les TPU sont utilisés dans des applications entraînant des déformations
répétées, même à basse température : chaussure de ski, semelle de chaussure de sport.
Résistance chimique
En général :
- les polyesters ont une meilleure résistance chimique aux huiles et graisses ;
- les polyéthers sont plus résistants à l’hydrolyse et aux micro-organismes ;
- pour des séries homologues, la résistance chimique augmente en même temps que la
dureté.
La tenue à l’eau pure et salée à température ambiante est de plusieurs années sans
détérioration importante des propriétés mécaniques. Cependant, lorsque la température
s’élève, les propriétés diminuent, particulièrement à partir de 60° C.
Les acides et bases concentrés attaquent rapidement les TPU et le contact doit être évité.
Les acides et bases dilués ont une action qui, modérée à température ambiante, s’amplifie plus
ou moins avec la température. Le contact prolongé doit être évité.
Les TPU résistent bien aux huiles et graisses, gazole, carburants ordinaires sans alcool.
Cependant les additifs des huiles hautes performances peuvent être incompatibles avec les
TPU.
Les carburants avec alcool ou riches en aromatiques peuvent provoquer une dégradation ou un
gonflement exagéré.
Cependant, il faut noter que certaines caractéristiques varient fortement en fonction du type et
de la dureté. Le tableau 29 indique des plages de propriétés pour des grades courants
polyéthers ou polyesters.
Soudage : les techniques de soudage utilisables sont nombreuses : gaz chauds, miroir,
éléments chauffants, haute fréquence, friction, vibration. Les ultrasons ne donnent pas, en
général, satisfaction. Les gaz de carbonisation éventuellement dégagés doivent être
efficacement aspirés.
Coloration : les TPU permettent l’obtention d’une grande variété de coloris francs par
incorporation de granulés pigmentés à base de TPU de préférence. Les granulés à base
d’ABS sont d’une aptitude limitée et ceux à base de PVC ou de PE sont à exclure.
L’utilisation de pigments et pâtes pigmentaires est également possible. Les noirs de carbone
modifient les propriétés électriques.
Séchage : le séchage n’est nécessaire que lorsque les emballages ont été ouverts depuis un
certain temps. Les conditions d’étuvage peuvent être, par exemple, de 30 min à 2 h à 100-
110° C en étuve à circulation avec apport de 50 % d’air frais. Le refroidissement sera fit
en récipient sec et fermé. Les trémies des machines de transformation doivent être
couverts.
Recuit : pour développer le maximum de leurs propriétés (DRC notamment), les pièces
destinées à des usages sévères doivent être recuites, ce qui entraîne un post-retrait (0,3 à
0,5 % par exemple).
Les pièces devront être disposées de telle sorte qu’elles ne se déforment pas pendant cette
opération.
Les TPU se transforment pas injection, extrusion, extrusion-calandrage, ce qui donne des
films (4), extrusion-gonflage, extrusion-soufflage, usinage.
Injection
Les presses d’injection à vis comportant 3 zones et équipées de clapet anti-retour conviennent.
L’extrémité de la vis et la buse du pot doivent éviter l’accumulation de matière. Le matériel
doit être parfaitement nettoyé.
Les moules pour polyuréthannes doivent être thermorégulés. Les températures, 20 à 30° C en
général, pourront descendre à + 5° C pour les pièces épaisses ou monter à 40° C pour les
pièces minces. Un dépoli très léger peut faciliter le démoulage.
Les TPU peuvent coller au moule, nécessitant l’utilisation d’un agent démoulant. Les produits
de base de silicone donnent de bons résultats avec leurs inconvénients ultérieurs connus.
Généralement, les TPU adhèrent bien au surmoulage avec les PC, ABS, PVC rigides et
souples. Pour les autres matières plastiques, polyamides et polyoléfines entre autres, il faut
prévoir un ancrage mécanique (cas des roulettes à noyau polyamide et bande de roulement
TPU).
L’adhérisation au moulage TPU/métal est favorisée par des agents d’adhérisation tels que :
- Chemosil EXB 102-5 de Henkel ;
- Thixon 405 ;
- Megum-Haftmittel de Chemetall.
Extrusion
Le matériel standard convient à condition de disposer d’un couple élevé aux vitesses de
rotation lentes.
Le matériel doit être parfaitement nettoyé. Avant le démontage il peut être utile de purger
avec du polypropylène.
La vitesses de vis (15 à 50 tr/min) ne doivent pas être trop lentes sous peine de dégradation
thermique par suite d’un séjour trop long dans l’extrudeuse.
La température du profilé en fin de ligne d’extrusion ne doit pas excéder 40° C sous peine de
déformation au stockage.
Usinage
Les grades de dureté supérieure à 90 shore A s’usinent aussi bien facilement que les
polyamides avec des machines pour métaux ou éventuellement pour bois.
Les scies à bois à dents avoyées conviennent mieux que les scies à métaux.
Estampage : jeu de coupe 0,1 à 0,2 mm, vitesse de coupe 50 à 100 mm/s.
Taraudage : seulement pour les grades rigides : tarauds à tranchants très affilés avec un
avant-trou d’un diamètre supérieur de 0,1 mm à celui utilisé pour l’acier.
Recyclage : de la matière rebroyée propre et reséchée, non recuite, peut être incorporée
(20 à 30 %) de la matière vierge.
4.8.5 Applications
Les TPU trouvent des applications dans de nombreux marché tels que l’industrie,
l’automobile, l’isolation électrique, la chaussure, etc., pour leur ténacité leur résistance à
l’abrasion, au déchirement, à la rayure, aux chocs, à l’ozone, aux huiles et aux hydrocarbures
aliphatiques, aux flexions répétées, au froid. L’histogramme de la figure 5 montre la
répartition de ces applications.
- fils, câbles et gaines électriques, pour groupe électrogène, pour matériel ferroviaire, pour
communications radio, pour utilisation sous-marine, cordons spirales ;
- tissus enduits pour joints de toits flottant de réservoirs, tapis transporteurs, barrages
antipollution, combinaisons, radeaux, toboggans et gilets de sauvetage, réservoirs souples
d’eau potable, planche de surf gonflable, ballons de football ;
- adhésifs.
4.9 Copolyesters COPE
4.9.1 Introduction
Les polyesteréthers (les plus courants) et les polyesteresters sont constitués de séquences
rigides semicristallines, et de séquences souples polyesters ou polyéthers.
Les COPE ont des propriétés mécaniques élevées, un bon comportement à l’ozone, aux huiles
et aux produits pétroliers, résistent à la fatigue dynamique et ont une bonne imperméabilité
aux gaz.
Vendus prêts à l’emploi, certaines de leurs propriétés peuvent être adaptées par l’utilisation de
mélanges maîtres.
Exemples de noms commerciaux : Arnitel de DSM, Ecdel d’Eastman Chemical CO, Hytrel de
DuPont, Lomod de General Electric Plastics, Pibiflex de Enichem Polimeri.
4.9.2 préparation
Les propriétés, dont la dureté qui sert souvent à la dénomination des grades, varient fortement
en fonction :
Les polyesteresters ont été spécialement développés pour la combinaison des bonnes
propriétés suivantes : résistance aux hautes températures (150° C en continu, 205° C en
pointe), résistance à l’abrasion, tenue aux UV et aux produits pétroliers.
Les copolyesters sont présentés prêts à l’emploi dans une grande variété de grades : résistance
améliorée à la chaleur, à l’hydrolyse, aux UV, aux produits chimiques, ignifugés,
alimentaires, faible perméabilité, renforcés de fibres de verre, pour soufflage, pour isolation
électrique dans l’automobile, pour film.
Pour adapter certaines propriétés de grades ci-dessus, des mélanges maîtres sont également
proposés : stabilisant à l’hydrolyse, protecteur UV stabilisant à la chaleur, noir de carbone
pour protection contre les UV, agent ignifugeant.
Par contre, les inconvénients généraux sont déformation rémanente élevée et risques de fluage
à chaud sous contraintes, absence de grades de dureté du domaine des caoutchoucs, prix assez
élevé, risques d’hydrolyse et de dégradation aux UV, possibilité de présence d’antioxydants
colorants dans certains grades.
Elasticité
Pour une série de grades homologues, le caractère élastique diminue lorsque la dureté
augmente (tableau 34) :
Propriétés physiques
Les masses volumiques sont élevées, par exemple, 1,1 à 1,3 g/cm3.
Les absorptions d’eau sont très variables suivant les grades, de 0,2 à 4 % voire 7 %.
Propriétés mécaniques
Les propriétés mécaniques varient largement suivant les grades mais sont, en général, d’un
bon niveau en ce qui concerne la ténacité (résistance à la rupture en traction de 10 à 50 Mpa),
et les résistances à l’abrasion, au choc et au déchirement.
L’abrasion mesurée par une même méthode peut toutefois varier du simple au double pour
deux grades de même dureté.
Stabilité dimensionnelle
Les coefficients de dilatation, comme pour tous les polymères peu ou pas chargés, sont élevés,
de 4.10-5 à 22.10-5/° C par exemple.
Les modules à – 40° C ont des valeurs de 1,9 à 5,5 fois la valeur à l’ambiante.
Les températures limites fonctionnelles, hors problèmes de choc peuvent être considérées
comme étant de l’ordre de – 60° C.
Vieillissement
Les polyesteresthers ont un comportement remarquable avec, pour un grade donné, des durées
de demi-vie basées sur l’allongement à la rupture de 1 200 h à 175° C ou de 3 000 h à 150° C.
Les polyesteréthers, bien que moins performants, conservent une bonne endurance à la
température avec, par exemple des temps de demi-vie de :
Environnement : les COPE nécessitent une protection anti-UV pour les expositions
prolongées à l’extérieur. Certains noirs de carbone utilisés en faible pourcentage et des
mélanges maître d’agents de protection vendus par les producteurs sont efficaces.
Flexions répétées : les COPE sont utilisés dans des applications entraînant des déformations
répétées, même à basse température : chaussures de ski, soufflets pour l’automobile. La
contrainte maximale admissible pour résister à 2,5 millions de flexions suivant ASTM D 671
varie de 5 à 11 Mpa pour des grades déterminés de dureté shore D entre 40 à 72.
Résistance chimique
En général pour des séries homologues, la résistance chimique augmente en même temps que
la dureté.
Acides et bases concentrés : le contact doit être évité alors que la résistance est limitée aux
acides et bases dilués.
Huiles et graisses, hydrocarbures non aromatiques : les COPE résistent bien. Cependant les
additifs des huiles hautes performances peuvent être incompatibles. Les carburants avec
alcool ou riches en aromatiques peuvent provoquer une dégradation ou un gonflement
exagéré.
Imperméabilité aux gaz : les COPE, à la fois polaires et cristallins, allient une certaine
perméabilité aux produits polaires tels que l’eau et une imperméabilité aux produits
apolaires tels que les hydrocarbures.
Comportement au feu : les qualités standards brûlent facilement, ont des indices
d’oxygène de 20 à 22 et sont classées HB suivant la classification UL 94. Certains grades
ignifugés sont classés V2 (indice d’oxygène de 28) à V0 suivant la même classification
UL 94.
Propriétés électriques : les grades standards sont isolants est permettent l’utilisation
comme revêtements de fils et câbles électriques.
Le facteur de perte ou tangente de l’angle de perte este de l’ordre de 4.10 -4 à 600.10-10 pour
des grades standards dans des plages de fréquences de 50 Hz à 1 MHz.
Soudage : les techniques de soudage utilisables sont nombreuses : gaz chauds, miroir,
éléments chauffants, haute fréquence. Le soudage par ultrasons ou par rotation ne donne, en
général, satisfaction qu’avec les grades les plus rigides, au-dessus d’une dureté de 63 shore D
par exemple. Les gaz de carbonisation éventuellement dégagés doivent être efficacement
aspirés ;
Coloration : les grades « teinte naturelle » permettent d’obtenir tous les types de teinte.
Séchage : le séchage n’est nécessaire que lorsque les emballages ont été ouverts depuis un
certains temps et que l’humidité dépasse 0,1 % ce qui correspond à une exposition
d’environ 2 h à l’air à 50 % d’hygrométrie.
Conditions d’étuvage :
Rhéologie : la fusion des séquences cristallines est franche. La viscosité est donc
fortement dépendante de la température, d’autant plus que la dureté est plus élevée. Par
contre, la viscosité est peu dépendante du taux de cisaillement ce qui peut conduire à
l’utilisation de couples et/ou de pressions d’injection plus élevés.
Injection
Les presses d’injection à vis à mouvement alternatif, d’usage général utilisées pour les
polyéthylènes conviennent. Des vis de rapport L/D de 18 à 24 avec des taux de compression
de 3 ou 3,5 sont recommandées. Les buses à obturateur ne sont pas conseillées.
Les moules doivent être thermorégulés avec des températures allant de 4° C pour les pièces
massives à 65° C pour celles à parois très minces.
Les durées de cycle varient de 15 s pour des pièces minces, à plus de 3 min pour des pièces
épaisses.
Pour faciliter le remplissage de moules pour pièces à parois fines, il peut être nécessaire de
monter la température jusqu’à 260 ou 270° C.
L’adhérisation au moulage COPE/métal est favorisée par des agents d’adhérisation tels que :
- Chemlok AP 134 de Lord Corp ;
- Chemlok 7000 avec agent de réticulation Chemlok 7203 ;
- Thixon AB 1244 de Dayton Chemicals.
Extrusion
Transition : longueur : 7 D ;
- des feuilles extrudées par filière plates puis calandrées sur calandrette à 3 cylindres ;
- des pièces extrudées soufflées ;
- des revêtements et isolation de fils métalliques ;
- des films coulés sur cylindre froid ;
- des films extrudés-gonflés ;
- des pièces moulées par coulée à l’état fondu.
Les machines conventionnelles conviennent au moulage par rotation des grades spéciaux en
poudre.
L’utilisation d’un agent démoulant est nécessaire car les particules de poudre, obtenues par
broyage, ne sont pas sphériques et ont tendance à piéger l’air au moment de la fusion. Des
parois de moule trop polies augmentent le collage et une surface satinée est préférable.
Le polymère fondu obtenu par extrusion peut être coulé directement dans un moule du genre
de celui utilisé pour la coulée des polyuréthannes mais qui doit, toutefois, être entièrement
fermé avec un alimentation raccordée à la buse de l’extrudeuse. Le moule étant fermé, des
évents doivent être usinés.
Les moules sont beaucoup moins onéreux que ceux pour injection et permettent de réaliser
des pièces de toutes dimensions jusqu’à un point de 9 kg.
Extrusion-gonflage
Certains grades sont proposés pour la fabrication de films d’épaisseur pouvant descendre à 2
centièmes de millimètres.
A titre d’exemple, un film de 1,5 m de large peut être obtenu avec une extrudeuse à vis de 90
mm, un rapport L/D de 30, une filière de diamètre 203 mm et un rapport de gonflage de 2,5.
Usinage
Les grades de dureté supérieure à 55 shore D s’usinent plus facilement que les grades plus
souples, avec des pressions et vitesses de coupe plus élevées mais qui doivent rester modérée.
Le refroidissement par jet d’air, d’eau ou d’émulsion huile-eau permet d’éviter la fusion en
surface.
Les scies sauteuses (1,6 à 4 dents/cm) avec des vitesses de coupe de 0,7 à 30 m/s ont été
utilisées. L’ouverture de l’entaille facilite la coupe.
Les mèches hélicoïdales standards pour grande vitesse conviennent. La mémoire élastique du
matériau conduira à un diamètre de trou différent de la dimension nominale du foret : plus
petit pour une faible vitesse de perçage, plus grand pour une vitesse élevée. Les écarts dans un
sens ou dans l’autre peuvent être de 3 ou 5 %.
Pour le tournage, des outils d’acier standard à grande vitesse peuvent être utilisés, très
aiguisés. Un angle positif de 10° est recommandé pour le tranchant de l’outil. Des vitesses de
coupe de 2 m/s donnent de bons résultats sans refroidissement.
Le taraudage est difficile même avec les grades les plus rigides.
Recyclage : de la matière rebroyée propre et reséchée, non recuite, peut être incorporée,
dans des proportions pouvant aller jusqu’à 25 ou même 50 % à de la matière vierge à
condition que l’indice de fluidité à chaud ne soit pas trop altéré.
4.9.5 Applications
Les copolyesters sont caractérisés par leur ténacité, leur résistance à l’abrasion, au
déchirement, aux chocs, à l’ozone, aux huiles et produits pétroliers, aux flexions répétées, au
froid et leur imperméabilité aux gaz. Par contre, ils sont défavorisés par leur prix, les risques
d’hydrolyse et de dégradation aux UV en l’absence de protection efficace.
4.10.1 Introduction
Le PEBA sont constitués de séquences rigides polyamides alternées avec des séquences
polyéther qui apportent souplesse et résilience.
En général les PEBA ont de bonnes propriétés mécaniques statiques et dynamique mais leur
prix les destine à des applications spécifiques.
Les PEBA sont commercialisés prêts à l’emploi sous forme de grade spécifiques :
Antistatiques, stabilisés aux UV, stabilisés à la chaleur, résistance améliorée aux huiles,
conducteurs de l’électricité, hydrophiles, à bas point de fusion, renforcés de fibres de verre,
agréés médical, pour film perméable.
4.10.2 Préparation
Les PEBA sont obtenus par copolymérisation de séquences rigides polyamide (PA 12 par
exemple) alternées avec des séquences souples polyéther.
Les propriétés, dont la dureté qui sert souvent à la dénomination de grades, varient fortement
en fonction :
Bien que l’éventail des duretés soit très large (75 shore A à 72 shore D), les avantages
généraux suivants peuvent être dégagés : ténacité élevée, bonne résistance à l’abrasion, aux
flexion répétées et aux chocs, bon comportement à froid, faible densité, facilité de recyclage
des déchets de fabrication, possibilité de formulation pour colorer, charger, renforcer (fibres)
et optimiser (avec des mélanges maître anti-UV etc.).
Par contre, les inconvénients généraux sont : risques de fluage et de déformation sous
contrainte à chaud, absence de basse duretés, prix élevé, résistance limitées à certains produits
pétroliers et autre produits chimiques.
Elasticité
Pour une série de grades homologues, le caractère élastique diminue lorsque la dureté
augmente :
- l’hystérésis (pourcentage de l’aire située entre les courbes d’extension et de rétraction par
rapport à l’aire située sous la courbe d’extension) mesuré pour une extension de 10 %
varie entre 9 et 30 % pour des duretés évoluant de 75 shore A à 63 shore D .
- la résilience de rebondissement mesurée au pendule Dunlop suivant la norme BS 903 (part
A8 méthode B) et représentant le pourcentage d’énergie restituée après un choc passe de
75 à 56 % pour les mêmes grades.
Propriétés physiques
L’absorption d’eau après immersion à température ambiante varie généralement, entre 0,9 et
1,2 %. Cependant certaines qualités spéciales atteignent 3,5 % et beaucoup plus pour des
grades hydrophiles (120°).
Propriétés mécaniques
Certains grades ont une souplesse comparable à celle des caoutchouc conventionnels de
milieu de gamme, avec des duretés descendant jusqu’à 75 shore A.
Les propriétés mécaniques varient largement suivant les grades mais sont, en général, d’un
bon niveau : ténacité (résistance à la rupture en traction d 17 à 60 Mpa), résistance au choc (en
général par de rupture dans l’essai au choc Izod à température ambiant avec entaille), au
déchirement et à l’abrasion (perte de volume descendant jusqu’à 35 mm 3 dans l’essai DIN
53516).
Stabilité dimensionnelle
Les coefficients de dilatation, comme pour tous les polymères peu ou pas chargés, sont
élevés : 10.10-5 à 20.10-5/° C pour la grande majorité des grades ;
Les températures de fléchissement sous charge de 0,46 Ppa varient d’environ 40 à 110° C.
La transition vitreuse, due à la phase polyéther, se situe dans les – 60° C, laissant envisager
des applications jusqu’à cette température en tenant compte, toutefois, du raidissement et de la
diminution de la résistance au choc. Des températures limites d’utilisation nominales de 25 à
63 à température ambiante.
Vieillissement
Température : les températures limites d’utilisation d’après les UL sont, pour 3 grades testés,
de 85 à 110° C suivant les propriétés prises en compte et les épaisseurs.
En chaleur sèche, pour un grade de 55 shore D, les temps de demi-vie correspond à une chute
de 50 % de l’allongement à la rupture sont approximativement de :
Fatigue dynamique : les PEBA sont utilisés dans les applications entraînant des déformations
répétées, même à basse température : semelle de chaussures de sport par exemple.
Résistance chimique :
Inférieure à celle des polyamides, elle s’en rapproche d’autant plus que la dureté est élevée.
La tenue pendant 7 jours à l’eau bouillante est bonne à limitée suivant les grades.
Imperméabilité aux gaz : les perméabilités à la vapeur d’eau est, en général, faible pour
les grades standards mais des grades spéciaux à plus forte perméabilité sont disponibles.
La perméabilité aux gaz dépend de la nature du gaz diminue lorsque la dureté augmente.
Propriétés électriques
Les grades standards sont isolants et permettent l’utilisation en basse tensin, mais des grades
antistatiques et semi-conducteurs sont disponibles.
Coloration : les PEBA permettent l’obtention d’une grande variété de coloris francs par
incorporation de pigments minéraux ou organiques, colorants liquides ou mélanges
maîtres.
L’utilisation de colorants solubles est déconseillée car elle peut entraîner des migrations.
Les mélanges maître à base de polyéthylène utilisés à des doses supérieures à 1 % peuvent
favoriser des délaminages.
Les noirs de carbone modifient les propriétés électriques, pouvant conduire à des
comportements antistatiques ou semi-conducteurs.
Séchage : le séchage n’est nécessaire que lorsque les sacs ont été ouverts depuis plus de
3 h. Les conditions d’étuvage varient suivant les grades, de 4 ou 6 h à 70 ou 80° C à 12 h à
80 ou 100° C.
Injection
Les presses d’injection des polyamides conviennent. Le matériel doit être parfaitement
nettoyé.
Les techniques des moules pour polyuréthannes pourront être utilisées (alimentation de
l’empreinte notamment), surtout pour les grades les plus souples.
Les retraits dans les conditions optimales de moulage sont de l’ordre de 0,5 à 1 %.
En cas de fluctuation du débit d’alimentation (pulsation) il peut être intéressant d’ajouter (au
tambour) 0,02 % de stéarate de calcium ou 0,05 % de stéarate de zinc.
Extrusion
Le matériel pour polyamides convient parfaitement. Les grades souples peuvent être
transformés sur du matériel pour PVC ou polyéthylène.
4.10.5 Applications
Les caractéristiques des PEBA sont : ténacité, résistance à l’abrasion, aux flexions répétées et
aux chocs, bon comportement à froid. En revanche, ils sont défavorisés par leur prix, leur
résistance limitée à la température et à certains produits.
- industrie ............................................................................. 33 %
- automobile.......................................................................... 33 %
- chaussure ........................................................................... 17 %
- autres..................................................................................17 %
4.11.1 Introduction
Les TPE à base de PVC sont constitués d’une matrice rigide PVC dans laquelle sont
dispersées de fines particules d’élastomère souple éventuellement vulcanisé.
Ce sont des TPE d’usage général commercialisés sous forme de grades prêts à l’emploi ou de
matière de base que l’utilisateur doit formuler et mélanger.
Exemples de noms commerciaux :
- produits prêts à l’emploi : Sunprene de Resinoplast, Vaycron de Hydro Polymers
- phase élastique pour TPE/PVC : Chemingum de Goodyear, Krynac de Bayer, Sunigum de
Goodyear ;
4.11.2 Préparation
Les produits prêts à l’emploi, d’un développement relativement récent en Europe mais utilisés
depuis plus longtemps au Japon, sont à base de PVC de haute masse moléculaire et sont
présentés en deux gammes :
- d’usage général à DRC élevée ;
- à DRC améliorée.
Parmi les produits vendus prêts à l’emploi il existe des grades spéciaux : teinte claire,
fongicides, utilisables au contact des polycarbonates et PMMA, cellulaires. Ces derniers ont
été développés pour la production microcellulaires de masse volumique 0,2 à 0,8 g/cm 3 dont
la mise en œuvre se fait sur le matériel prévu pour les PVC microcellulaires. Outre les
applications classiques des plastiques microcellulaires : amortissement, isolation phonique et
thermique, les propriétés élastomériques permettent d’envisager des applications dans les
joints d’étanchéité.
Les produits formulés par les utilisateurs sont constitués d’un alliage de PVC et :
- soit d’un caoutchouc nitrile acrylique éventuellement plus ou moins prévulcanisé ;
- soit d’un acrylate terpolymère ;
- soit d’un couplage nitrile acrylique/acrylate terpolymère.
Ces matériaux s’utilisent plastifiés et également chargés. Toutes les combinaisons possibles
sont alors envisageables.
La diversité des produits permet difficilement de dégager des propriétés générales. Disons
toutefois que les PTE/PVC ont une place intermédiaire entre les PVC plastifiés et les
caoutchouc réticulés d’usage général avec les caractéristiques suivantes : duretés
correspondant au domaine des caoutchoucs, résistance moyenne à l’abrasion et aux
hydrocarbures, prix intéressant par rapport aux TPO-VD, SEBS et caoutchoucs réticulés
d’usage général tels que les EPDM et les polychloroprènes, bonne résistance aux flexions
répétées y compris à froid, bon aspect de surface, faible température d’extrusion entraînant
une bonne matité, possibilités de coloration : facilité de recyclage des déchets de fabrication.
Dans le cas d’une phase élastique en acrylate terpolymère la résistance à la chaleur et la tenue
aux UV sont améliorées.
Les inconvénients généraux sont : DRC élevées à températures modérées, par de hautes
duretés, résistance insuffisante aux aromatiques, présence d’halogènes.
Dans certains cas, des quantités importantes de plastifiants peuvent être utilisées.
Elasticité
- pour des TPE/PVC à DRC améliorée, de dureté 54 à 69 shore A, les DRC, après 24 h à
70° C sont de 29 à 39 % ;
- pour des grades standards, de dureté 40 à 85 shore A, ces mêmes DRC sont de 40 à 58 % ;
- enfin, pour des grades à DRC élevée, dureté 40 à 85 shore A, elles sont de 60 à 70 %.
Propriétés physiques : les masses volumiques des produits compacts sont élevées, par
exemple 1,1 à 1,3 g/cm3. Les produits cellulaires ont des masses volumiques généralement
comprises entre 0,2 à 0,8 g/cm3.
Propriétés mécaniques : les propriétés mécaniques sont correctes avec des résistances à la
rupture de 7 à 30 Mpa environ. La résistance à l’abrasion est correcte, par exemple perte
de 90 mm3 à 150 mm3 dans l’essai DIN 53516, et permet des applications dans l’article
chaussant de sécurité et dans l’automobile, accoudoirs, poignées et boutons.
Stabilité dimensionnelle : les coefficients de dilatation des grades peu ou pas chargés
sont élevés.
Comportement thermomécanique
La variation de la dureté entre l’ambiante et 80° C est plus faible que pour un PVC plastifié
mais nettement supérieure à celle d’un caoutchouc vulcanisé.
Vieillissement
Dans d’autres exemples les temps de demi-vie basés sur l’allongement à la rupture sont de :
- 240 h à 110° C pour un PVC/NBR ;
- entre 170 et 450 h à 121° C pour un PVC/acrylate terpolymère.
Environnement : les essais de longue durée au Weatherometer à arc de carbone (2000 h), au
Xenotest (4 000 h) et d’une utilisation dans l’automobile depuis une quinzaine d’années au
Japon montrent que les grades de teinte claire peuvent convenir pour des utilisations devant
résister aux intempéries.
Résistance à l’ozone : des échantillons de deux grades différents soumis, sous un allongement
de 20 %, à des essais de 96 h dans un courant d’ozone de 100 pphm à une température de 40°
C ne portent aucune trace de craquelure.
Résistance chimique
Les résultats sont exprimés sous forme de cotée d’après le barème A à D donné
précédemment dans le paragraphe « Vieillissement ».
Les résistances et allongements à la rupture mesurés sur deux grades après immersion dans
divers produits chimiques sont les suivants :
- isopropanol, white-spirit, soude 40 % H2 SO4 40 % isoocatane : classe A ;
- huiles ASTM 1 et 2 après 168 h à 100° C : classe B ou C ;
- huiles ASTM 3 après 168 h à 100° C, xylène après 24 h à 23° C : classe C ;
- trichloréthane après 24 h à 23° C : classe C ou D ;
- acétone après 24 h à 23° C : classe D.
Grades spéciaux pour contact avec les polycarbonates et PMMA : les profilés élastomère
peuvent, par migration d’ingrédients, monomères ou plastifiants, déclencher par stress
cracking, la fissuration des vitrages ou pièces en polycarbonate ou en PMMA dont ils assurent
l’étanchéité. Certains TPE/PVC sont spécialement formulés pour éviter ces risques.
Le mélangeage peut se faire par voie sèche ou dans des extrudeuses simple ou double vis.
Les TPE/PVC sont transformables sur le matériel traditionnel du PVC par injection,
extrusion, calandrage, coextrusion avec du PVC rigide ou de l’ABS. Les conditions sont
souvent similaires à celles utilisées par le PVC avec des températures légèrement
supérieures.
Certains grades sont spécialement étudiés pour l’extrusion grande vitesse avec des profils de
températures de l’ordre de 130 à 160° C.
L’aspect de surface peut être modulé en agissant sur la température de la filière, pour aller
d’une bonne matité à un aspect brillant.
Injection : les températures en °C sur les 4 zones de vis et en sortie de vis peuvent être,
par exemple, dans des plages de : 135/160, 150/170, 160/175, 165/185, 135/185.
Recyclage
Des essais systématiques sur un grade pour extrusion ont montré les propriétés en tranction de
rebroyés d’extrudants avaient tendance à être plus élevées que celle du produit vierge. Il peut
être nécessaire de modifier les réglages machines et l’aspect de surface peut être affecté.
4.11.5 Applications
Il est difficile de bien cerner les applications des TPE/PVC puisqu’une bonne part de la
consommation concerne des mélanges réalisés directement par l’utilisateur.
Les TPE/PVC sont d’usage général, avec une bonne résistance aux UV, des propriétés
mécaniques et une tenue aux produits pétroliers correcte, des prix intéressants. Toutefois, leur
résistance est insuffisante aux aromatiques et ils contiennent des halogènes.
Les valeurs suivantes montrent l’importance relative des diverses applications recensées :
- automobile ............................................................................................70 %
- bâtiment.................................................................................................15 %
- autres.....................................................................................................15 %
Certains TPE sortent des grandes familles citées précédemment, par exemple :
- des TPE ignifugés sans halogène, commercialisés spécialement pour la câblerie ;
- des polyéthylènes chlorés vulcanisables destinés à constituer la phase souple de TPE
oléfiniques.
De plus, ces TPE peuvent être réticulés par irradiation électronique ou par action combinée
des silanes et de l’humidité ambiante pour améliorer les propriétés finales mais en perdant la
thermoplasticité et les avantages qui y sont liés tels que la facilité de recyclage des déchets, la
soudabilité.
Mise en œuvre : extrusion sur matériel traditionnel des polyéthylènes et PVC (15 à 25 L/D)
après séchage si nécessaire. Les grades neutres sont colorables par mélanges maîtres sur base
EVA.
La réticulation peut se faire par :
- réaction à l’humidité de l’air sur le TPE extrudé après addition d’un mélange maître
silane/peroxyde ;
- irradiation à faible dose du TPE.
Les applications envisagées sont : câbles de fibres optiques, câbles pour le téléphone et les
circuits de contrôle, régulation et commandes.
Les qualités générales sont une bonne tenue à l’ozone, à la lumière (pas de craquelage
appréciable après quatre ans d’exposition en Floride), aux intempéries, aux produits
chimiques. La tenue au feu est bonne mais l’inconvénient de la présence du chlore. Ces
polyéthylènes se positionnent entre les PP/EPDM-VD pour la résistance au vieillissement et
les PP/NBR-VD pour la tenue aux produits pétroliers.
Données économiques
Etant donné les faibles consommations par rapport à l’ensemble des matières
plastiques et le nombre réduit de producteurs, parfois un seul au niveau mondial par famille,
les donnes statistiques et même les estimations sur les élastomères thermoplastiques sont rares
et quelquefois assez dissemblables.
Consommation mondiale
Dans le tableau A sont donnés les chiffres de la consommation mondiale de TPE. Ces
derniers ne sont pas connus avec exactitude et se situent probablement dans les fourchettes de
valeur qui sont données. Cependant, des valeurs différentes peuvent être trouvées.
Les consommations sont plus importantes dans les pays industrialisés que dans les pays en
voie de développement.
Consommation française
Les contours du domaine des TPO sont flous et se confondent avec les polyproplylènes
modifiés.
Les thermoplastiques polyuréthannes, les premiers arrivés sur le marché ont trouvé
leur place et sont quasiment stables.
Les alliages devraient trouver des opportunités grâce à la flexibilité de leur formulation
permettant de bien cibler des applications précises.
Les COPE et PEBA sont des produits d’usage spécifique qui ne trouvent d’application
que dans des emplois spécifiques où leurs performances justifient leur prix.
Suivant les régions et les sources, les estimations de répartition des consommations par
domaines peuvent varier assez largement. Par exemple, les Etats-Unis consomment 14 % de
leurs TPE pour le médical alors que l’Europe n’y utilise que 2 % à 6 % de ses TPE. Le tableau
C donne quelques indications sur les pourcentages de consommation par marchés.
Mis à part les articles chaussants, tous les domaines d’application sont en expansion.
Références Dans les techniques de l’Ingénieur Autres sources d’informations
[1] Progiciel d’aide à la décision : [2] Rubrique « Essais normalisés », Les thermoplastiques élastomères et
« BAC TPE : Base d’aide au choix traité Plastiques et Composites. leurs applications industrielles,
des TEP » - LRCCP version 1999 Innovation 128, nov. 1996 (étude
intégrant un module de sélection par [3] MAROTEL (Y) – technique et économique).
les caractéristiques et un module de Polyuréthannes AM 3425 (2000),
sélection par analogie fonctionnelle. traité Plastiques et Composites. Stage de formation : « Les
élastomères thermoplastiques :
[4] COLLETTE (D.) Feuilles et matériaux, propriétés, mise en
films de polyuréthannes œuvre ». IFOCA
thermoplastique. AM 3370 (2000)
traité Plastiques et composites.
Normes ISO (International Organization for Normes ASTM (American Society for Testing and
Standardization Materials)
ISO 180 A ASTM D 395 1994 Test Methods for Rubber Property
ISO 1382 1996 Caoutchouc – Vocabulaire – Compression
ISO 1629 1995 Caoutchouc et latex – Nomenclature
ASTM D 412 1992 Test Methods for Vulcanized
Normes Afnor (Association française de Rubber and Thermoplastic Elastomer – Tension
normalisation)
NFT 45-031 13.1994 Caoutchouc thermoplastique : ASTM D 624 1991 Test Method for Tear Strength of
TPE, Méthodes d’essai. Conventional Vulcanized Rubber an Thermoplastic
Elastomers