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Introduction
Dans la vie de tous les jours, nous constatons que les locuteurs dans leurs différents
échanges vont varier la forme de leurs énoncés, lorsqu’il s’agit d’exprimer le même message, en
fonction de la situation de communication, de l’interlocuteur, bref, en fonction de données
extralinguistiques. Ainsi, pour traduire le même contenu, le locuteur changera la forme la phrase,
certains mots, parfois même la réalisation orale, selon la relation avec personne à qui il s’adresse,
le cadre de l’échange, etc. C’est à ces différentes formes que l’on donne le nom de registre de
langue.
Pendant longtemps ces variétés étaient appelées niveaux de langue. Cette appellation de
niveau de langue a été abandonnée parce que l’on s’est rendu qu’elle était inappropriée. En effet,
la notion de niveau a une connotation de jugement de valeur comme si l’on hiérarchisait les
formes, de la moins bonne à la meilleure ou vice versa. En réalité, il ne s’agit de les classer de
cette façon mais plutôt de leur donner un nom indiquant qu’il s’agit de telle ou telle variété de
langue. Aucune des variétés n’est bonne, moins bonne, meilleure en soi. La qualité de chacune
d’elles est l’emploi adapté ou non au contexte. Dans la perspective d’un jugement de valeur, si la
variété jugée la meilleure est employée là où il faut la variété considérée comme la moins bonne,
l’expression sera inappropriée et donc fautive. Par ailleurs, la notion de niveau de langue dans le
domaine de l’enseignement/apprentissage des langues renvoie à niveau de connaissance de la
langue : niveau débutant, niveau intermédiaire, niveau avancé.
I. Définition et typologie
I.1. Définition
Les registres de langue sont les formes que le locuteur donne à son discours pour l’adapter
aux aspects extralinguistiques que sont la situation de communication (professionnelle, familiale,
amicale, etc.), la nature de la relation qu’il a avec l’interlocuteur (amitié, camaraderie, supériorité
ou subordination professionnelle, etc.), l'intention visée par le message (simple information,
ordre, persuasion, séduction), etc.
I.2. Typologie
La typologie des registres de langue est fonction de l’ordre de réalisation. On estime, en
effet, que selon que l’on s’exprime à l’oral ou à l’écrit les situations de communication ne sont
pas numériquement et sur le plan de la nature les mêmes. C’est ainsi que l’on distingue cinq
registres à l’oral et trois à l’écrit.
Le registre médian ou commun est la forme étalon à partir de laquelle sont appréciés les
autres registres. Ainsi, ces registres constituent comme des sortes d’écarts par rapport ce registre
moyen, fonctionnant comme une référence, une modèle.
Le registre oratoire est un registre par lequel le locuteur cherche à convaincre. C’est pour
cela qu’il recourt à des figures de style et à des images. Dans beaucoup de cas, les phrases
complexes qu’il comporte a pour objet d’impressionner.
Le registre soutenu recherche une expression précise. Selon le type textuel, il s’adresse à un
public spécialisé, d’où l’emploi d’un jargon technique réservé à des initiés ou, dans le domaine
littéraire, à des locuteurs ayant une grande compétence linguistique d’où le recours à des phrases
se référant à des modèles empruntés à un certain classicisme.
Le registre familier use de néologismes, de constructions s’écartant quelque peu de la
norme standard, mais les modifications ne déforment que très peu le message, ce qui fait qu’il
n’est pas senti comme inacceptable.
Le registre relâché, contrairement au registre familier, viole de façon plus importante les
règles de la langue standard au point que, dans le cas du discours argotique, le message peut être
fermé aux non-initiés.
II. 2. Syntaxe
Addenda
D’une manière générale, la négation pure peut s'exprimer par non et ne. Non est la forme
tonique (Voulez-vous lui parler ? Non !) et ne la forme atone (Je ne veux pas lui parler).
1. Non peut lier des éléments de phrases de même fonction en les opposant ( Prenez non
les routes bitumées, mais les chemins pavés). Il s’antépose à certains mots auxquels il
est joint par un trait d’union pour former des noms composés (un non-combattant, un
non-lieu, un non-initié, un non-sens, le non-paiement). Lorsque le composé est employé
adjectivement, non reste détaché (une unité non combattante, une règle non apprise, un
travail non achevé). Non s'emploie lorsque la négation ne porte pas sur un verbe.
2. Ne est l'adverbe de la négation du verbe. Le plus souvent, la négation, pour être
complète, s'accompagne d'un autre mot que l'on appelle emphatiseur, adverbe de reprise
ou auxiliaire de négation (pas, plus, point, etc.). On dit alors que les deux forment
l’adverbe discontinu de négation.
Ne s'emploie obligatoirement seul :
- Dans certaines expressions figées : N'ayez crainte. Qu'à cela ne tienne.
N’empêche que... N’importe… ;
- Lorsqu'il est utilisé avec ni répété : Il ne veut ni partir ni démissionner.
On peut employer ne seul :
- Avec les verbes « cesser », « oser », « pouvoir » : Il ne cesse de pleuvoir ;
- Lorsqu’une proposition subordonnée relative dépend d'une proposition principale
négative ou interrogative : Il n'existe pas d'enfant qui ne soit gourmand ;
- Avec un « si » conditionnel : Tu ne réussiras rien si tu ne sais te maîtriser ;
- Devant « autre » suivi de « que » : Il n'a d'autre choix que de réussir ;
- Après le pronom interrogatif ou l’adjectif interrogatif : Quel enfant n'est
gourmand ?
- Après les expressions du temps « depuis que, il y a que, voici/voilà que » : Il y a
deux ans que je ne l'ai vu.
La construction phrastique
Dans la structuration de la phrase et dans la concordance des termes à l’intérieur de la
phrase, on constate des variations liées aux registres de langue.
Considérons la phrase suivante : C’est les étudiants qui ont fait ça.
L’absence de concordance entre le sujet « C’ », le verbe « est » et l’attribut du sujet « les
étudiants » donne une phrase en principe incorrecte. La récurrence d’une telle construction l’a fait
inscrire dans un registre de langue, le registre familier. La construction équivalente en registre
médian est Ce sont les étudiants qui ont fait cela.
On note que la phrase interrogative connait des variations selon les registres de langue :
- Où vas-tu ? : registre soutenu
- Où est-ce que tu vas ? : registre médian
- Tu vas où ? : registre familier.
II. 3. Lexique
Au plan lexical, les registres de langue se caractérisent de la façon suivante :
- Registre familier : vocabulaire particulier, de nature plaisante, cocasse, voire
grivoise ;
- Registre courant : usage de termes jugés neutres ;
- Registre soutenu : usage de termes recherchés, souvent savants.
Dans certains cas, il y a des équivalences à tous les registres.
Considérons les exemples ci-après
Conclusion
La compétence linguistique doit permettre au locuteur de savoir faire la part entre les
constructions de tel ou tel registre. On retiendra que qu’il n’existe pas de registre qui est bon ou
mauvais en soi. C’est l’emploi adapté ou non aux aspects extralinguistiques qui rend l’expression
correcte ou inapproprié.
Pour le traducteur, il est nécessaire de veiller à la conformité du texte traduit en français
avec le registre du texte de départ.