LE CONSEILLER EN EVOLUTION PROFESSIONNELLE

A. CHAPITRE I : DECOUVRIR LE ROLE DU CONSEILLER EN EVOLUTION PROFESSIONNELLE

I. Les missions du conseil en évolution professionnelle

Depuis 2014, le CEP est mis en œuvre en France, afin de mieux répondre aux besoins des personnes quel que soit leur
statut, c'est-à-dire :

 accompagner les projets d’évolution et de transition professionnelle, en lien avec les besoins économiques
existants et prévisibles dans les territoires ;
 faciliter l’accès à la formation, en identifiant les qualifications et les formations répondant aux besoins exprimés par
la personne et les financements disponibles.
Le conseil en évolution professionnelle ne se réduit donc pas à la mise en œuvre d’une formation.
Par exemple, vous accompagnez Laura, 27 ans. Elle a une formation généraliste d'école de commerce. Elle a fait différents
stages dans la finance mais également dans le marketing. La démarche pour elle va consister à prendre du recul sur sa
situation professionnelle, sans pour autant mobiliser une formation.
La démarche CEP repose sur un conseil, un accompagnement et un suivi personnalisés. Cet accompagnement tient
compte du degré d’autonomie de la personne et de sa situation personnelle.
La démarche CEP est à l’initiative de la personne suivie. Elle n'est pas imposée. La personne peut démarrer et interrompre
sa démarche à tout moment, pour éventuellement la reprendre plus tard. Le besoin et le rythme d’avancement de la
personne dans son projet sont respectés.
L’enjeu n’est pas un enjeu d’adéquation à des besoins immédiats, par exemple un poste à pourvoir à l'instant, mais de
construction et de sécurisation d’un parcours. Vous allez donc penser "long terme" !

II. La posture du conseiller en évolution professionnelle

Une posture d'accompagnement apprenant
Vous contribuez tout au long de la vie active de la personne à améliorer sa capacité à faire ses propres choix
professionnels.
Oui, mais en tant que CEP, je suis à même de donner les conseils les plus pertinents, non ?
Pas vraiment... puisqu'il s'agit de permettre à la personne accompagnée d'agir elle-même, d'être autonome dans son
évolution professionnelle. Vous devez donc viser la mise en autonomie des personnes, et ainsi contribuer à renforcer leur
pourvoir d'agir !
C'est-à-dire :
 améliorer leur capacité à analyser leur situation sociale et professionnelle ;
 leur apprendre à repérer, expliciter et valoriser leurs compétences théoriques et pratiques, ainsi que leurs qualités
professionnelles ;
 développer leurs compétences en orientation et les entretenir tout au long de la vie ;
 les aider à mieux connaître leur environnement et à y déceler les opportunités ;
 leur donner les bonnes méthodes et des outils adaptés.
Vous ne devez donc pas adopter de démarche prescriptive.
Une posture de facilitateur
Votre rôle est également de faire lien avec des ressources, avec des personnes-ressources qui pourraient être utiles, et
d'offrir une mise à disposition d’informations difficiles d’accès,
 en interne avec les services mobilisables chez l’opérateur, c'est-à-dire l'organisation dans laquelle vous travaillez.
Par exemple, vous pouvez faire appel à un psychologue du travail, ou demander un accompagnement spécifique en
création d'entreprise ;
 en externe avec d'autres organismes, des prestataires de services, de formation, des financeurs...

III. Les principes qui guident le CEP

Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités.
En tant que CEP, vous travaillez en lien avec le public. Vous devez donc respecter les principes suivants, pour assurer une
éthique vis-à-vis des personnes qui vous font confiance pour être accompagnées :
 confidentialité. Vous vous engagez à ne divulguer à l’extérieur de l’organisme aucune information donnée par le
bénéficiaire dans le cadre des échanges oraux et écrits, sauf si celui-ci vous donne son accord écrit ;
 écoute, impartialité, respect des choix du bénéficiaire. Vous vous engagez à être en permanence à l’écoute, en
toute objectivité, et à favoriser un dialogue constructif avec le bénéficiaire, ainsi qu’à respecter son initiative et ses
choix ;
 respect des engagements pris vis-à-vis des bénéficiaires. Le bénéficiaire a confiance en vous ; vous vous engagez
à respecter les étapes que vous leur annoncez.
L'impact du CEP sur la société
On l’a vu, un conseiller en évolution professionnelle peut avoir un grand impact sur la vie des personnes qu’il accompagne.
Mais cet impact peut également être vu, de façon plus large, à l’échelle de la société toute entière. En tant que secrétaire
général de la CFDT et ancien conseiller en évolution professionnel, Laurent Berger connaît bien ces problématiques. Voici
son regard sur le métier et son impact sur la société :
En résumé
Vous l'avez vu, les missions du CEP sont passionnantes et d'une grande responsabilité, puisqu'elles peuvent déterminer la
vie professionnelle, et par conséquent personnelle, des personnes accompagnées.
En plus de rester en veille sur les évolutions du marché du travail, votre rôle est non seulement d'aider, guider, faciliter, mais
aussi d'autonomiser vos bénéficiaires dans la mise en œuvre de leur projet professionnel, en leur transmettant une
méthodologie efficace et pertinente, au regard de leur situation.
Cet accompagnement doit impérativement être réalisé dans un cadre confidentiel, bienveillant et impartial.
Maintenant que vous cernez mieux ses missions, découvrez dans le chapitre suivant ce qui pourrait vous pousser à le
devenir !

B. CHAPITRE 2 . POURQUOI DEVENIR CONSEILLER EN INSERTION PROFESSIONNELLE

Tout projet professionnel doit prendre en considération un facteur essentiel : la motivation. Quels sont ses leviers
lorsqu’on choisit un métier ? Quels pourraient être les leviers de motivation… pour choisir le métier de CEP ?

Les valeurs liées au métier de CEP

Il y a tout d’abord la question des valeurs, qui sont fondamentales. C’est d’ailleurs ce que vous explorerez avec
les personnes que vous suivrez lorsque vous serez vous-même CEP !

Le tableau ci-dessous présente les grandes valeurs liées au métier de CEP, que vous pourriez rechercher dans
votre travail.

Diversité Le travail doit permettre de répondre à un besoin de variété et de changement. Il

devrait donner l'occasion de faire beaucoup de choses différentes.

Sécurité de l'emploi Ce qui compte dans le travail, c'est d'être assuré d'un emploi stable, surtout en
période de crise économique.

Stimulation intellectuelle Le travail doit donner l'occasion de résoudre des problèmes, d'apprendre par soi-
même et de penser.

Aide envers les autres Le travail doit être considéré surtout comme un moyen de rendre service aux
autres et d'être utile dans son milieu social.

Environnement physique Le travail, pour être satisfaisant, doit se faire dans des conditions physiques
agréable plutôt agréables et, surtout, ne comporter aucun risque.

Indépendance Le travail doit permettre un certain degré d'autonomie, de faire les choses à sa
manière et d'être soi-même.

Collaboration Le travail doit fournir l'occasion de travailler avec des gens que l'on apprend à
connaître et à apprécier.

Temps libre Le travail doit laisser un temps libre suffisant pour la vie personnelle.

Contacts avec le public Le travail doit permettre d'avoir des contacts fréquents avec le public (accueil,
rapports commerciaux, conseils, etc.)

Actions sur la société Le travail doit être l'occasion de faire évoluer la société en fonction de certaines
valeurs morales.

Expression Le travail doit donner la possibilité de s'exprimer par la parole ou par l'écrit.

La valeur d’aide envers les autres est bien évidemment centrale pour ce métier. La plus grande des satisfactions
pour un CEP, c’est l’aboutissement du projet professionnel d’un bénéficiaire qu’il aura accompagné, et sa marque
de reconnaissance pour l’aide que vous lui aurez apportée. Car ce métier peut changer des vies !

Les conditions de travail d'un CEP

Le métier de CEP offre beaucoup de stabilité. Si l’accès se fait le plus souvent via un CDD, vous pourrez
rapidement obtenir un CDI dans des grandes institutions.

Une fois en poste, vous serez rattaché à une agence, dans laquelle vous aurez votre propre bureau pour recevoir
les bénéficiaires. Au cours de votre carrière, vous aurez accès à de nombreuses formations internes, à raison de
3 en moyenne par an.
Vos horaires de travail seront réguliers, entre 8 h et 17 h en général. De plus, chez la plupart des opérateurs, le
télétravail se développe beaucoup, ce qui permet de travailler de chez soi un, voire deux jours par semaine !

La contrainte essentielle du métier de CEP est qu’il peut parfois être amené à recevoir un public difficile car en
souffrance. Cela reste à la marge, mais il faut tout de même en tenir compte et s’y préparer.

Les qualités propres au métier de CEP

Pour exercer le métier de CEP, voici les compétences dites douces (soft skills) qu’il est souhaitable d’avoir :

 qualités d’écoute, de dialogue ;

 esprit d’analyse et de synthèse ;
 bienveillance et empathie ;
 communication orale aisée ;
 bonne qualité rédactionnelle ;
 curiosité ;
 maîtrise de soi et de ses émotions ;
 organisation et rigueur ;
 capacité d’adaptation à des publics très variés.
Des qualités d'écoute sont essentielles : vous êtes en contact avec des bénéficiaires !
Côté compétences techniques, ou hard skills, on retrouve de solides connaissances relatives au marché du
travail et à l’évolution des métiers, la maîtrise de l'ingénierie financière de la formation, la capacité à faire
expliciter à un bénéficiaire son expérience professionnelle, ses compétences, ses objectifs, son projet... Pour
chacune de ces compétences, vous pouvez suivre un cours chez OpenClassrooms !
Découvrez dans cette vidéo quelques conseils :

En résumé
Les valeurs essentielles liées au métier de CEP sont, bien évidemment, l'aide aux autres, mais aussi le goût du
contact avec le public, le besoin d'avoir des tâches variées, ou encore d'être stimulé intellectuellement.

Ce métier requiert des qualités relationnelles, beaucoup d'empathie et d'adaptabilité, de la curiosité, de la rigueur
et un bon esprit d'analyse.

Il offre enfin des conditions de travail sécurisantes et confortables !

Ce métier vous intéresse ? Alors venez découvrir dans le chapitre suivant ce que réalise concrètement et
quotidiennement un CEP, et les compétences dont il doit disposer.

C. CHAPITRE 3 , PLONGEZ DANS LE QUOTIDIEN D’UN CEP

Et maintenant, mettons-nous concrètement dans la peau d’un CEP ! Découvrons les différents niveaux
d’intervention que vous pourrez avoir auprès du public.

Ces 2 niveaux sont :

1. L'accueil individualisé et adapté au besoin de la personne.

2. L'accompagnement personnalisé.
Niveau 1 : Accueil individualisé et adapté au besoin de la personne
Le niveau 1 d'intervention du CEP
Ce premier niveau consiste à analyser la situation et la demande du bénéficiaire afin qu’il puisse prendre une
décision quant à la mise en place de démarches et identifier les acteurs qui pourront l’accompagner.

Il permet au bénéficiaire d’avoir un état des lieux en fonction de sa demande et de son besoin. Cela peut l’éclairer
sur les suites à donner à sa démarche.

Au cours de cette première étape, le bénéficiaire va :

 exprimer sa demande ;
 comprendre l’objectif de la relation conseiller-bénéficiaire, et les engagements réciproques
 accéder au premier niveau d’information individualisée et adapté à son besoin.
Vous fixerez également avec lui le cadre de l’accompagnement et le rôle que va jouer le CEP dans sa démarche.

Les informations récoltées lui serviront à :

 Mieux appréhender son environnement professionnel

 Comprendre l’évolution des métiers sur le territoire. Vous lui donnerez des informations (tendances
économiques, marché de l’emploi, qualification requises, dispositifs de formation existants…), diffuserez
les ressources disponibles.
Vous pourrez par exemple mobiliser L'Emploi Store de Pôle Emploi, qui est un portail donnant un libre accès à
des services digitaux : coaching, e-learning, moteurs de recherche spécialisés, quiz, simulateurs, etc. Il centralise
plus de 250 sites pour améliorer la recherche d’emploi, affiner le projet professionnel, mieux connaître le marché
du travail… (Remettre la vidéo)

 Identifier les démarches qui lui sont accessibles (formations, prestations, services, aides, compensations,
etc.) et adaptées à son besoin
 Identifier les acteurs susceptibles d’appuyer ces démarches
Voici un exemple de ressource que vous pouvez conseiller à une personne :

Niveau 2 : Accompagnement personnalisé

Le niveau 2 d'intervention du CEP
Le second niveau va permettre au bénéficiaire de :

 clarifier sa demande, de caractériser et de préciser ses besoins et ses priorités en matière d’évolution
professionnelle ;
 être accompagné et soutenu dans la formalisation et la mise en œuvre de son projet en fonction des
demandes et besoins qu’il a exprimés.
Pour aider le bénéficiaire à clarifier sa demande, vous allez devoir procéder en plusieurs étapes.

Le diagnostic
Dans un premier temps, vous allez fixer le cadre de l’accompagnement, expliquer l’objectif de la relation
conseiller-bénéficiaire, et les engagements réciproques.

Vous allez alors entamer l’analyse partagée de la situation de la personne, afin de réaliser un diagnostic qui
évaluera sa capabilité, mais aussi son degré d’autonomie.

Souvent, vous pourrez vous appuyer sur des outils d’aide au diagnostic existant dans votre structure pour cerner
les caractéristiques de la personne, ses éventuels freins périphériques à l’emploi (santé, handicap...) et les
critères d’employabilité (formation, expérience…). Cet outil peut être pré-rempli par le bénéficiaire, et complété
avec vous.
Les caractéristiques de la personne ne suffiront pas, à elles seules, à établir le degré d’autonomie. Seul l’échange
direct vous permettra d’apprécier l’aide dont elle aura besoin. Donc rien ne vaut le face à face !

Pour réaliser un diagnostic de qualité, il faut tout d’abord bien comprendre la demande de la personne. Ce n'est
pas si simple qu'il y paraît !
Entre des attentes et des objectifs flous, implicites, les demandes qui en cachent une autre, les difficultés à
verbaliser…

Pour cela, mettez-vous dans une posture d’écoute active, reformulez, faites préciser la demande :

“Avez-vous envie de changer ? Qu’est-ce-qui vous pousse au changement ? Voulez-vous vous reconvertir ?
Vous repositionner sur le marché du travail ? Avez-vous des contraintes ? Quels sont vos objectifs à long terme ?
Souhaitez-vous rester dans le même secteur ?”

La demande est bien clarifiée ? Parfait !

Vous allez ensuite pouvoir établir avec la personne un état des lieux de ses compétences, atouts, valeurs et
intérêts professionnels, motivations, capacité d’adaptation…

L’analyse des compétences

Les bénéficiaires explicitent peu le contenu de leurs activités professionnelles, et ont parfois des difficultés à auto-
évaluer leurs compétences. Or, cet exercice est capital ! C’est de cette analyse approfondie que vous tirerez les
points d’appui (les compétences transférables, en particulier) pour co-élaborer le projet professionnel.

Ce travail se fait par un questionnement sur les expériences les plus représentatives de la personne : les tâches
qu’elle effectue, comment elle les réalise, les connaissances requises pour les mener à bien, les qualités qu’elle a
dû développer, etc. Vous pourrez vous aider d'un référentiel des compétences sur le site Pôle Emploi ou de
l'APEC.
L’analyse des valeurs et intérêts professionnels
Parce qu’il faut bien se connaître pour bien s’orienter, vous allez entamer avec le bénéficiaire un travail sur lui-
même. Pas une psychothérapie, non !

Mais une mise en lumière de ce qui pourra être susceptible d’être un facteur de motivation pour lui.

Cela passera tout d’abord par une analyse de ses valeurs dans le travail. Les valeurs, c’est un principe auquel on
accorde énormément d’importance, qui nous sert de référence, nous permet d’évaluer ce qui, à nos yeux, est
vrai, bon, bien, digne d’intérêt… et qui guide notre conduite, nos choix, nos décisions. Elles influent donc
beaucoup sur nos choix !

Vous retrouverez alors une grille semblable à celle que vous avez découverte au chapitre 2, mais plus générale.
Le bénéficiaire la remplira et évaluera les 5 valeurs incontournables pour lui, puis vous explorerez ensemble ses
intérêts professionnels, au moyen de grilles de tests qui aborderont :

 ses goûts et ses envies ;

 ce qu’il aime faire ;
 ce qui l’intéresse en général
La détermination du projet
Il faut maintenant identifier les emplois susceptibles de correspondre aux appétences et aux compétences de la
personne, et surtout en adéquation avec le marché du travail. C’est cela qui déterminera la faisabilité du projet.
Pour cela, plusieurs possibilités s’offrent à vous. Voici un scénario tout à fait classique :

La personne que vous accompagnez, Madame Mirtou, est vraiment très indécise quant au secteur vers lequel se
tourner : vous lui proposez, pour l’aider, de participer à un atelier collectif que vous animez sur le marché du
travail et les métiers en tension/émergents.

Suite à l’atelier, vous convenez d’un rendez-vous individuel pour débriefer et revenir sur les métiers qui auront pu
éveiller son intérêt, et les mettre en miroir face à ses compétences et appétences.

Vous étudierez alors avec le bénéficiaire la pertinence d’un parcours de formation, les pré-requis exigés, les
programmes de formation mobilisables…

Vous veillerez toujours à aider la personne à capitaliser sur l’expérience de cet accompagnement, c'est-à-dire
l'autonomiser.

À ce stade, vous rédigerez un document de synthèse qui récapitulera toute la démarche et les actions menées
avec le bénéficiaire. Ce document lui sera ensuite remis.

Ce second niveau de conseil doit permettre au bénéficiaire :

 d’accéder à une information personnalisée, pertinente, compréhensible, lisible et accessible, sur l’offre
d’emploi, de formation, de certification, les acteurs, dispositifs, prestations complémentaires et
financements disponibles, qui soit utile à l’élaboration, à l’analyse de l’opportunité et de la faisabilité, puis
à la mise en œuvre de son projet ;
 d’être accompagné dans la construction du plan d’action comprenant les étapes et les objectifs
intermédiaires pour la réalisation de son projet d’évolution professionnelle, les différentes actions à
conduire pour chacune de ces étapes et, le cas échéant, l’ingénierie de parcours.
La définition du plan d’action quant à elle doit permettre de préciser :

 les dispositifs et prestations à mobiliser, notamment le recours à des prestations complémentaires ;

 les démarches personnelles à effectuer et, le cas échéant, l’appui méthodologique qu’elles nécessitent ;
 le plan de financement ;
 et un calendrier prévisionnel ;
 d’être accompagné dans le recours aux prestations complémentaires, ressources, financements,
dispositifs et expertises complémentaires utiles à leurs parcours (ingénierie de parcours).
Prenons un exemple d’accompagnement

Votre rôle est maintenant d’aider Madame Mirtou à se repérer dans l’offre de formation et l’ingénierie de
financement des formations.

Madame Mirtou étant demandeuse d’emploi, vous recherchez en priorité s’il existe des formations
conventionnées, c’est-à-dire des formations collectives déjà financées par le programme régional de formation.
C'est bien sûr préférable à un financement individuel !

Pour cela, vous pouvez utiliser La Bonne Formation.

Vous consultez donc ensemble les offres de formation et, quelle chance ! vous trouvez deux formations
conventionnées débutant dans les 3 mois.

Ni une ni deux, vous appelez le premier centre.

📞Je vous appelle au sujet d’une personne que j’ai en face de moi et qui est très intéressée par la formation
conventionnée démarrant dans deux mois.

Reste-t-il de la place ? Oui ? Formidable !

Cette personne rentre bien dans les pré-requis puisqu’elle est demandeuse d’emploi. Elle a en plus fait une
immersion de deux semaines, donc a bien pris la mesure de tous les aspects du métier, des contraintes et
difficultés potentielles...

Quand organisez-vous une information collective ? [...]

Après avoir fait cet exercice devant Madame Mirtou, vous lui demandez si elle se sent capable de faire de même
seule chez elle pour contacter l’autre organisme de formation.

Après vous être assuré qu’elle ait bien tout compris, vous rédigez une synthèse d’entretien.

Un mois après, lors de votre entretien téléphonique avec Madame Mirtou, vous apprenez qu’elle a bien été
retenue et qu’elle démarre très prochainement. Elle est absolument ravie et vous remercie chaleureusement !

J'espère que vous avez maintenant une idée de ce que peut être le quotidien d'un CEP, et des différents niveaux
sur lesquels il peut intervenir. Vous cernez aussi sans doute mieux le profil qu'il doit avoir...

En réalisant l'activité suivante, vous allez savoir si ce métier est fait pour vous !

D. ENTRAINEZ-VOUS A ANALYSER LES MISSIONS DU CEP

À vous de jouer
Vous vous demandez peut-être si le métier de CEP pourrait vous correspondre. Dans ce cas, cette activité est
faite pour vous !

Vous allez réaliser un tableau comparatif de 3 colonnes :

les missions du CEP ;


 les compétences ou valeurs associées ;
 les liens que vous pouvez faire avec votre propre expérience passée ou vos propres valeurs... ou si vous
avez tout à apprendre de ce point de vue !
Vous obtenez ainsi un tableau de ce type :

Les missions du CEP Les compétences ou valeurs Est-ce que ça me correspond ?

associées

Donner une information à Contact avec le public Oui, quand j'étais vendeur, j'ai développé
l'accueil cette compétence

... ... ...

Décrivez 5 missions !
Vérifiez votre travail
Alors, vous êtes allé au bout ? Suivez le guide pour vérifier votre travail !
Vérifiez que vous avez bien les éléments suivants :

 5 missions sont décrites, en lien direct avec les missions du CEP ;

  les compétences et valeurs associées sont cohérentes.

E. DECOUVREZ COMMENT LE CEP REPOND AUX EVOLUTIONS DU MARCHE DU TRAVAIL

Le CEP est un nouveau métier : en tant que tel, il a été créé en 2014.

Alors en quoi correspond-il aux enjeux d'aujourd'hui ?

Le contexte de la révolution numérique
Le conseil en évolution professionnel est né dans un contexte de mutations économiques et sociales très
profondes, notamment liées à la révolution numérique.

La numérisation :

 fait disparaître une petite partie des emplois, car elle permet leur automatisation ;
 transforme la plupart des métiers ;
 crée de nouveaux métiers. Savez-vous ce qu'est un Product Owner, un Social Media Manager, un Data
Scientist… ? Et il y en a des centaines d'autres !
Les entreprises ont donc un besoin croissant de nouvelles compétences. Le défi d’aujourd’hui, c’est d’adapter les
compétences des actifs, ce qu'ils savent déjà faire, pour pouvoir y répondre. C'est la clé pour que les individus
maintiennent leur employabilité sur un marché du travail en constante mutation !
Et pour cela... il faut les aider ! C'est là que vous intervenez. Le CEP va les informer, les sensibiliser, les
orienter, les accompagner, les soutenir dans leur transition professionnelle... Car pour tout actif, prendre en main
son évolution professionnelle et conforter son employabilité tout au long de la vie est aujourd’hui essentiel.

Un diplômé est amené à exercer différents métiers au cours de sa carrière

La réforme de 2014
Ainsi, créé dans le cadre de la réforme de la formation professionnelle 2014, le conseiller en évolution
professionnelle a donc pour grande mission de favoriser l'évolution et la sécurisation du parcours professionnel
de tout actif qui en émet la demande.

Le conseiller en évolution professionnelle s’inscrit dans une dynamique anticipatrice, afin de favoriser les
mobilités professionnelles volontaires et non plus subies.

Le cadre légal

La loi du 14 juin 2013 relative à la sécurisation de l’emploi a institué la création du conseil en évolution
professionnelle (CEP).

La loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie sociale a précisé le
contenu de ce nouveau service.
Mesure phare de la réforme de la formation professionnelle, avec le compte personnel de formation (CPF), le
CEP vise à favoriser l’évolution et la sécurisation des parcours professionnels des actifs.

Car selon l'article 6111-3 du Code du travail, “toute personne dispose du droit à être accompagnée, conseillée
en matière d’orientation professionnelle, au titre du droit à l’éducation garanti à chacun par l’article L.111-1 du
code de l'éducation”.
Le compte personnel de formation (CPF)
Depuis le 1er janvier 2015, le CPF a remplacé le DIF (droit individuel à la formation).
L’objectif du CPF est d’accompagner le développement d’un accès universel à la formation car il est ouvert à tous
les actifs, dès leur entrée sur le marché du travail. Ils pourront le mobiliser sans limite de temps, quel que soit leur
statut au moment où ils mobilisent leur compte.

Le CEP accompagne tous les actifs

Vous vous demandez peut-être si vous-même ou un proche ayant besoin de conseils pourriez bénéficier du
CEP ? La réponse ici !

Le CEP est un service public gratuit accessible à tout actif souhaitant bénéficier de conseils en matière
d’orientation et de formation professionnelle :

 personne en recherche d'emploi ;

 salarié du secteur privé ;
 agent du secteur public ;
 jeune sorti du système scolaire sans qualification ni diplôme ;
 artisan ;
 travailleur indépendant, auto-entrepreneur, profession libérale ;
 étudiants et retraités occupant un emploi.
Les actifs sont les personnes qui sont en emploi (quel que soit cet emploi) ou qui en cherchent un.

En résumé
Vous l'avez compris, dans le contexte de mutation exceptionnel que nous vivons, les enjeux du CEP sont
capitaux, tant pour les entreprises que pour les actifs.

Il est destiné à tous les actifs. Mais où ces différents publics peuvent-ils s'adresser pour répondre à leurs besoins
spécifiques ?

Dans le chapitre suivant, vous allez découvrir dans quelles structures il est délivré, et les services qui peuvent
venir le compléter.

F. IDENTIFIEZ L’ENVIRONNEMENT PROFESSIONNEL DU CEP

Vous l'avez vu dans le chapitre précédent, le CEP s'adresse à une grande variété de publics.

Pour répondre aux besoins spécifiques de chacun, parce qu'un salarié ne rencontre pas les mêmes
problématiques qu'un demandeur d'emploi ou qu'un jeune décrocheur, par exemple, des structures
complémentaires les unes aux autres ont été désignées à délivrer le CEP, selon un cahier des charges bien
précis.

Le CEP pour les salariés : les nouveaux opérateurs régionaux

Avant 2020, les OPACIF (dont le Fongecif, devenu Transitions Pro, est le plus connu) proposaient les CEP aux
salariés. Toutefois, France Compétences, qui a pour mission de veiller aux financements, à la régulation et à
l’amélioration des offres de formation en France, a revu cette organisation.

Depuis le 1er janvier 2020, la répartition des organismes habilités au CEP dépend de votre Région. La liste
complète des organismes habilités ainsi que toutes les informations nécessaires à la demande de CEP se trouve
sur le site mon-cep.org.
En définitive, les principaux opérateurs régionaux à retenir sont : les CIBC régionaux, les cabinets Tingari,
Catalys Conseil, Askis et Anthéa RH.

Ces organismes s'adressent avant tout aux salariés, pour lesquels le CEP doit pouvoir jouer le rôle d’un tiers de
confiance. Ils peuvent ainsi trouver un espace d’écoute et d’expression neutre, pour aborder des questions qu’ils
ne souhaitent pas partager avec leur employeur lors de l’entretien professionnel.

Les opérateurs du conseil en évolution professionnelle

Seuls 5 opérateurs, déjà positionnés sur l'activité de conseil et d'accompagnement, sont habilités à délivrer le
service du CEP. Mais bien sûr, un accompagnement à l'emploi peut être effectué dans d'autres contextes, et des
CEP peuvent travailler dans d'autres structures, même si dans ce cas, ils n'effectuent pas un conseil en évolution
professionnelle au sens strict.

Pôle emploi

Pôle Emploi
Pôle Emploi propose systématiquement un accueil individualisé (niveau 1) à tout actif.

En revanche, l'accompagnement de niveaux 2 et 3 n'est réservé qu’aux demandeurs d’emploi. Tout demandeur
d’emploi souhaitant construire son projet professionnel peut en effet solliciter un conseiller CEP de Pôle Emploi
qui sera alors son référent jusqu’à la fin du CEP.

Les missions locales

Le réseau des Missions Locales

Elles accompagnent les jeunes entre 16 et 25 ans.

L'APEC
 L'APEC
C'est l'association pour l'emploi des cadres salariés ou en recherche d'emploi. Elle accompagne donc
spécifiquement les cadres, et également les jeunes diplômés.

L'opérateur régional désigné par France Compétences

Ces organismes s'adressent avant tout aux salariés, pour lesquels le CEP doit pouvoir jouer le rôle d’un tiers de
confiance. Ils peuvent ainsi trouver un espace d’écoute et d’expression neutre, pour aborder des questions qu’ils
ne souhaitent pas partager avec leur employeur lors de l’entretien professionnel.

Cap Emploi

Cap Emploi
Cap Emploi accompagne les personnes en recherche d’emploi ayant une problématique de santé et bénéficiaires
de l’obligation d’emploi.

Alors, chez lequel de ces 5 opérateurs avez-vous envie de travailler ?

Les services complémentaires au CEP
Lors de l'accompagnement, vous pouvez étudier avec le bénéficiaire l’opportunité de mobiliser une
prestation interne ou externe en articulation avec le CEP.

Qu’il y ait ou non recours à une prestation, le travail sur les compétences et le projet de la personne avec le CEP
doit être réalisé.
Il s’agit de mobiliser :

 soit des compétences spécifiques (par exemple une prestation d’accompagnement à la création ou à la
reprise d’entreprise) ;
 soit une expertise approfondie (par exemple par un psychologue du travail).
Elles font l’objet d’une restitution des conclusions retenues et utiles pour la conduite du projet de la personne...
car c'est vous qui restez référent !

Le psychologue du travail
À Pôle Emploi, des psychologues du travail interviennent dans le cadre de prestations spécifiques, comme 'Activ
projet', qui permet au demandeur d'emploi de travailler pendant environ 8 semaines sur son projet professionnel
de façon très approfondie.

Le bilan de compétences
Vous avez sûrement entendu parler du bilan de compétences, et vous vous demandez peut-être quelle est
la différence avec le CEP... Il y en a plusieurs ! Les voici :

 il est ponctuel alors que le CEP est itératif, mobilisable à souhait par un actif tout au long de sa vie
professionnelle ;
 le bilan de compétences, contrairement au CEP, est payant et son financement diffère selon le public
concerné ;
 la durée maximale du bilan de compétences est de 24 heures réparties en séances de 2 h en moyenne,
sur une durée de 3 semaines à 4 mois. Le CEP n'a pas de durée limitée.
Le bilan de compétences est une ressource supplémentaire mobilisable dans des situations spécifiques
(incertitude forte, complexité des problématiques…), lorsque le niveau de profondeur de l’analyse nécessaire à la
situation du bénéficiaire suppose plus de temps et des moyens appropriés.

Le CEP a un rôle en amont et en aval du bilan de compétences.

Le bilan de compétences a pour objectif d'aider le bénéficiaire à analyser ses compétences professionnelles et
personnelles, ses aptitudes et motivations, afin de définir un projet professionnel ou de formation.

La validation des acquis de l'expérience (VAE)

La VAE permet à toute personne, quels que soient son âge, sa nationalité, son statut ou son niveau de formation,
et qui justifie d’au moins 1 an d’expérience en rapport direct avec la certification visée, d'accéder à une
certification qui peut être un diplôme, un titre ou un certificat de qualification professionnelle.

En résumé
Vous avez bien compris que le service intitulé "conseil en évolution professionnelle" n'est à ce jour délivré que
dans des structures habilitées.

Il peut, dans certains cas, être complété par des services complémentaires d'organismes extérieurs offrant
certaines expertises, comme le bilan de compétences et la VAE.

Bravo, vous avez terminé ce cours ! Encore un tout petit effort et vous serez bientôt récompensé ! Dans le
quiz suivant, vérifiez que le CEP n'a plus de secrets pour vous.