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CHAPITRE 7 :

LA COUVERTURE DES RISQUES DE CHANGE ET


LES OPERATIONS SUR TITRES
Le présent chapitre met en exergue deux grandes parties à savoir la couverture des risques de change (I) et
les opérations sur titres (II). Pour ce qui est de la première partie, la variation du taux de change peut mettre
en difficulté toute entreprise qui facture ou qui est facturée dans une devise étrangère. Concernant la
deuxième partie, les principaux titres sont les actions et les obligations. L’action constate un droit de
propriété et fait de l’actionnaire un associé. L’obligation constate un droit de créance et fait du souscripteur
un créancier de l’émetteur.

A la fin de ce chapitre, l’étudiant devra être capable de citer en expliquant :


 Les différentes méthodes de couverture du risque de change ;
 Les principaux titres mis à la disposition des agents économiques ;
 Les droits réservés aux détenteurs des différents titres.

I- LA COUVERTURE DES RISQUES DE CHANGE

L’entreprise qui achète, vend ou effectue toute opération dans une autre monnaie que la devise nationale, se
trouve en « position de change ». Cela signifie qu’elle peut gagner ou perdre de l’argent. Nous verrons tour à
tour les techniques de gestion interne et externe du risque de change.

1- La gestion interne du risque de change


1.1. Le termaillage
Le termaillage est un terme qui s’emploie lorsque l’entreprise joue sur les dates d’encaissements et de
décaissements, en les accélérant ou en les retardant selon les prévisions et les évolutions de hausse ou de
baisse des cours. L’utilisation des virements électroniques facilite cette gestion impactant la trésorerie de
l’entreprise. Ainsi, l’exportateur aura intérêt à accélérer l’encaissement en cas de dépréciation de la devise
étrangère (correspondant à une augmentation du taux de change), et inversement.

1.2. Le netting
La technique du netting s’adresse aux grandes entreprises qui ont des filiales à l’étranger. Par ce réseau, elles
peuvent compenser les entrées et les sorties de devises afin de réduire les montants échangés et surtout le
nombre de transaction. Ainsi, le risque de change est moins élevé que la somme de tous les encaissements et
décaissements. Cette technique peut être associée au termaillage.

1.3. L’autocouverture
L’autocouverture consiste, pour une entreprise qui exerce son activité internationale aussi bien à l’export
qu’à l’import, à couvrir sur des montants similaires les achats qu’elle effectue dans une devise donnée avec
les ventes. Cette technique suppose une gestion rigoureuse des positions de change et un équilibre entre les
créances et les dettes libellées dans la même devise étrangère.

1.4. Les clauses de change


Il est possible, pour certains contrats de biens d’équipement, de services ou de travaux portant sur une
longue période de négociation puis de durée d’exécution, d’insérer dans le contrat de vente une clause qui a
pour but de lier le cours de conversion à l’évolution du marché de change. Mais cette technique ne peut pas
être appliquée pour les contrats commerciaux classiques.

1.5. Les swaps de devises

1 ICAB-Support de cours d’OTB2, Par le Dr. MOUTIE Giscard, Ph.D 2015/2016


Le swap de devises est un accord conclu entre deux parties qui s’échangent un montant déterminé de devises
étrangères et qui s’engagent mutuellement à effectuer régulièrement des paiements correspondant aux
intérêts ainsi qu’à se rendre le montant échangé à une échéance déterminée. Dans la plupart des cas, une
banque sert d’intermédiaire pour la transaction.

2- La gestion externe du risque de change


2.1. La couverture à terme
La couverture à terme est un accord passé entre une banque et une entreprise pour un achat ou une vente
déterminée de devises. Cet engagement est irrévocable et le taux de change sur lequel la banque s’engage est
figé, quelle que soit l’évolution réelle du taux de change à l’échéance.

2.2. Les options de change


Les options sur devises permettent de garantir un cours tout en bénéficiant d’un éventuel gain de change.
L’acheteur d’une option de change détient alors le droit et non l’obligation d’exercer à l’échéance le prix
d’exercice lié à l’échange de devises. Si le cours réel constaté à l’échéance est plus intéressant pour
l’entreprise, celle-ci renoncera à exercer son option (mais s’acquittera néanmoins du montant d’une prime
pour avoir été couverte contre le risque de change). Au contraire, si le cours à l’échéance est désavantageux
pour elle, elle pourra alors exercer son option et profiter d’un prix d’exercice plus intéressant.

2.3. Les garanties COFACE


La Coface propose plusieurs polices d’assurance qui permettent de préserver les marges commerciales des
entreprises exportatrices ou de ne pas alourdir les coûts d’importation.
En option, ces polices d’assurance permettent de bénéficier d’une partie des gains de change éventuels :
c’est ce qu’on appelle « l’intéressement ».

II- LES OPERATIONS SUR TITRES

Une opération sur titre (OST) est un événement qui intervient dans la vie d’un instrument financier (action,
obligation…). Elle désigne le plus souvent l’une des opérations ci-dessous :
• pour les OST simples liées à la vie du titre :
- versement/paiement du dividende pour une action
- détachement/paiement du coupon pour une obligation
- fractionnement d’actions
- regroupement d’actions
• pour les OST plus complexes liées aux titres et à la vie de la société cotée :
- offres publiques d’achat, d’échange, ou de retrait
- augmentation de capital

1- Les OST simples


1.1. Le versement/paiement du dividende pour une action
Le dividende est la part du bénéfice net de la société distribuée aux actionnaires. Si la société décide de
distribuer des dividendes, chaque actionnaire recevra un revenu proportionnel au nombre de titres détenus.

1.2. Le détachement du coupon pour une obligation


L’acquéreur de l’obligation reçoit en échange de son capital prêté un intérêt qui est appelé un coupon. Celui-
ci peut être versé par trimestre, par semestre ou par an.

1.3. Le fractionnement d’actions


Cette opération aussi appelée division du nominal consiste à diviser le prix d’une action et multiplier sa
quantité par le même ratio. La division du nominal est neutre au niveau comptable car l’actionnaire garde la
même valeur en portefeuille et le nombre de droit reste proportionnel aux autres actionnaires. En général le
but de la société qui procède à une division du nominal de ses titres est de rendre l’action plus liquide, plus
accessible à l’ensemble des investisseurs.

2 ICAB-Support de cours d’OTB2, Par le Dr. MOUTIE Giscard, Ph.D 2015/2016


1.4. Le regroupement d’actions
Cette opération sur titres est l’opération inverse de la division du nominal. Le regroupement d’action
consiste à rassembler le nombre d’actions en circulation tout en multipliant le prix de l’action par le même
ratio. L’opération reste nulle sur un point de vue comptable.

2- Les OST complexes


2.1. Les offres publiques
Les offres publiques sont des propositions faites à l’ensemble des investisseurs afin de réaliser une opération
d’achat, d’échange ou de vente des titres. Elles ont une place importante dans la vie des sociétés cotées. Ces
dernières peuvent soit les provoquer soit les subir. Ces opérations entrainent une forte modification dans la
structure des sociétés et elles ont également un impact dans le cours de leurs actions.
Ces opérations sont lancées par une entreprise (ou un groupe financier) qui propose au public de lui acheter,
échanger ou vendre un nombre de titres déterminés et pendant une période précise.
Ces offres publiques sont réalisées dans un cadre réglementaire strict et sont contrôlées par les autorités de
marchés.

a. offre Publique d’Achat (OPA)


L’Offre Publique d’Achat est l’opération la plus connue. Elle correspond :
- à une proposition d’achat,
- à un certain prix,
- de l’ensemble des actions d’une société,
- auprès de la totalité des actionnaires.
L’objectif de l’entreprise qui lance une OPA est de prendre le contrôle de l’entreprise cible. Le prix proposé
est en général un prix supérieur aux actions cotées afin d’inciter les actionnaires à apporter leurs titres à
l’opération.

b. L’Offre Publique d’Echange (OPE)


L’Offre Publique d’Echange est une opération d’échange de titres de l’entreprise initiatrice contre des titres
de l’entreprise ciblée. L’objectif de l’OPE étant le même que l’OPA, cette opération alternative permet à la
société initiatrice de payer l’opération avec ses propres titres.
Au lieu d’acheter les actions, la société propose l’échange des actions ciblées contre ses propres actions.
C’est une parité d’échange qui est proposée au lieu d’un prix. Un complément en espèce qui est appelé
« soulte » peut être proposé en plus de la parité d’échange.

c. L’Offre Publique de Retrait (OPR)


L’Offre Publique de Retrait est une opération qui consiste à retirer les titres dont le flottant (titres
susceptibles d’être échangés sur le marché) est inférieur à 5% du capital ou des droits de vote. L’OPR fait
souvent suite à une OPA ou à une OPE et vise les titres qui n’ont pas été apportés à l’offre initiale. Les
actionnaires principaux ou l’actionnaire unique (qui doivent détenir au moins 95% des droits de vote) visent
avec cette opération le retrait de la valeur de la cote.
Les actionnaires minoritaires, en contrepartie, reçoivent une indemnisation contre leurs titres.

2.2. Les augmentations de capital


Les augmentations de capital sont faites par les entreprises cotées pour augmenter leurs fonds propres par la
création de nouvelles actions (avec une attribution gratuite d’actions ou avec un appel public à l’épargne).
L’actionnaire a le plus souvent un droit préférentiel de souscription, qui lui donne la possibilité de participer
en priorité à l’augmentation de capital.
L’entreprise a plusieurs autres possibilités pour augmenter son capital :
- demander des capitaux nouveaux pour financer ses investissements et émettre en contrepartie des actions
en numéraire,
- incorporer à son capital des bénéfices qu’elle a accumulés sous forme de réserves qui donnent lieu à
l’attribution d’actions gratuites.

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a. L’appel public à l’épargne
Une entreprise peut faire appel public à l’épargne pour réaliser une augmentation de capital. Cette
augmentation qui est la plus courante est réalisée en numéraire. Cette opération est votée lors de l’assemblée
générale.
L’entreprise procèdera :
- à l’attribution aux actionnaires d’un droit négociable appelé « droit de souscription ».
- à l’émission des actions qui pourront être acquises par de nouveaux actionnaires.

b. L’attribution d’actions gratuites


Lorsqu’une entreprise fait des bénéfices et que ses réserves atteignent un certain montant, elle peut choisir
de l’incorporer au capital. Elle peut créer des actions nouvelles qui seront distribuées gratuitement aux
actionnaires actuels.

Annexe
DROITS DE L’ACTIONNAIRE ET DE L’OBLIGATAIRE

a. Droits de l’actionnaire
➤Droit de participer aux assemblées d’actionnaires
➤Droit de participer aux bénéfices
➤Droit de participer aux augmentations de capital
➤Droit préférentiel de souscription aux augmentations de capital à titre onéreux
➤Droit de céder ses titres

b. Droits de l’obligataire
➤Droit à un intérêt
➤Droit au remboursement du montant souscrit
➤Droit de céder ses titres
➤Droit de participer aux assemblées d’obligataires

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