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Chapitre n°3

L’absorption
1. Généralités

1.1 Définitions et applications


L’absorption est une opération unitaire qui permet de récupérer un ou
plusieurs soluté(s) initialement contenu(s) dans un gaz à l’aide d’un solvant
liquide approprié.
De nombreux exemples illustrent la capacité des liquides à dissoudre des gaz tel
que la dissolution de l’oxygène de l’air dans le sang au cours de la respiration
des humains, ou aussi la dissolution de l’oxygène dans l’eau indispensable pour
les poissons.

Les applications industrielles de l’opération d’absorption sont nombreuses,


citons par exemple:

▪ La synthèse des acides minéraux HCl, H2SO4, HNO3


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▪ Lors des fermentations: l’absorption O2 et de CO2 pour la fabrication de boissons


et des antibiotiques..
▪ le cas du lavage des gaz : élimination de H2S et de CO2 du gaz de lacq, l’élimination
du SO2 des fumées de combustion ; élimination de H2 du gaz de synthèse de NH3

Selon l’objectif de l’opération d’absorption menée, plusieurs cas peuvent être


envisagés:

1. La purification du diluant: dans ce cas on veut se débarrasser du soluté;


impureté gênante et sans valeur
2. La récupération du soluté: on procède au préalable au transfert du soluté
dans un solvant par absorption. La séparation ultérieure soluté-solvant (par
distillation, désorption..) est alors possible et facilitée par rapport à
l’alimentation initiale
3. Le fractionnement sélectif: on pourrait profiter des valeurs différentes des
vitesses de transfert et des solubilités des solutés dans le solvant pour les
séparer

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1.2 Critères de choix du solvant - Hypothèses
▪ Solubilité: la quantité de solvant à mettre en œuvre et le transfert de matière
sont directement fonction de la solubilité du soluté dans le solvant. A titre
d’exemple:

▪ Volatilité: on suppose que le solvant liquide est totalement non volatil; les
constituants gazeux autres que les solutés échangés sont incondensables et insolubles
dans le liquide, l’ensemble de ces constituants est appelé « diluant » ou « gaz vecteur »

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▪ La sélectivité: l’utilisation d’un solvant spécifique d’un soluté donné améliore très
sensiblement la qualité de la séparation.

▪ Autres propriétés: la stabilité chimique et physique; température de décomposition,


viscosité, corrosion, toxicité…

▪ Le coût du solvant: ce n’est plus un critère de choix dans la mesure où le solvant est
en général recyclé et l’appoint nécessaire pour compenser les pertes reste faible.

▪ L’opération est isotherme. Comme l’absorption s’accompagne en général de


phénomènes thermiques, cette hypothèse n’est justifiée que dans le cas de
l’absorption d’un ou de plusieurs constituants en trace ou bien lorsque les chaleurs de
solution sont faibles devant la capacité calorifique du solvant.

1.3 Equilibre gaz-liquide


1.3.1 Rappels de thermodynamique
Les opérations d’absorption et de désorption sont conduites généralement à des
pressions modérées; la pression atmosphérique est la plus employée en traitement
d’effluents gazeux. On peut assimiler la phase gazeuse à un gaz parfait.

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La loi de Dalton nous permet d’écrire:

PA = P.yA

Où P est la pression totale. PA est la pression partielle de A dans le gaz et yA sa


fraction molaire.

Dans ces conditions, si un constituant A se répartit à l’équilibre entre une phase


gazeuse et une phase liquide;

PA = P0A .aA
Où P0A est la pression de vapeur saturante de A à la température de l’équilibre et aA
son activité dans le liquide. En notant xA la fraction molaire de A dans la phase
liquide et A son coefficient d’activité, on a:

aA= A. xA et donc: PA = P0A . A. xA


Quand le mélange liquide est idéal, A= 1 , quelle que soit la composition du
mélange liquide. La relation précédente devient alors:

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PA = P0A.xA connue sous le nom de loi de Raoult.

Dans tous les autres cas, la loi de Raoult est une loi limite qui n’est valable qu’au
voisinage des corps purs et A est fonction de la température et de la composition du
mélange liquide.

D’autre part on a: PA = HA.xA Connue sous le nom de loi de Henry

Où HA est le coefficient de Henry (HA = k. P0A)

1.3.2 Représentation de l’équilibre

Rappelons : X = x/(1-x) et Y = y/(1-y)

Soit encore: x = X/(1+X) et y = Y/(1+Y)

Sachant que: PA / P0A= (PA / P).(P/ P0A) , que: PA / P = Y/(1+Y)

Et que: PA = k. P0A.xA. X/(1+X)

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En posant: K = k.P0A/P , on obtient l’expression suivante:

Y K.X
1 (1 K).X
En toute rigueur, cette expression non-linéaire n’est valable que pour les faibles teneurs
de soluté puisqu’elle repose sur la loi de Henry.

Le signe de (1-K) joue un rôle important:

▪ S’ilest positif, la courbe représentée sur la fig 1 a une asymptote


horizontale: même si le liquide est composé de soluté pur, la fraction
molaire du soluté dans le gaz reste limitée à une valeur finie

▪ S’ilest négatif, la courbe représentée sur la fig 2 a une asymptote


verticale: à partir d’une fraction molaire finie de soluté dans le liquide, le
gaz est du soluté pur à l’état de vapeur.

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La pression de vapeur saturante du soluté est inférieure à la pression


totale à la température de fonctionnement
Fig 2

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La pression de vapeur saturante du soluté est supérieure à la pression totale,
à la température de fonctionnement.
Fig 2

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Application n°1
Déterminer la masse d'hydrogène qu'on peut dissoudre dans 100g d'eau, sous une
pression totale de 101,3 kPa. La pression partielle de l'hydrogène est de 26,7 kPa et
la température est de 20°C.
On donne la constante d'Henry de l'hydrogène à 20°C:
H = 6,92 106 kPa/fraction molaire.

Application n°2
Déterminer la quantité d'oxygène de l'air que l'on peut dissoudre dans 1m3 d'eau
sous les conditions normales de température et de pression. La comparer par la suite
avec la solubilité de l'ammoniac sous les mêmes conditions.
Donnée : abaque

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2. Cinétique de transfert de matière
2.1 Transfert de matière dans une seule phase
S’il existe un gradient de concentration au sein d’une phase, un transfert de masse
aura lieu, tendant à le réduire.
Naturellement, le transfert s’effectue des fortes concentrations vers les faibles
concentrations

Le transfert de matière dans une seule phase, par exemple liquide, est gouverné
par la loi de Fick:

2.2 Transfert de matière entre la phase gazeuse et la phase liquide


Le transfert d’un constituant de la phase gazeuse à la phase liquide dépend de
l’équilibre thermodynamique mais aussi des phénomènes de transfert au sein de
chacune des deux phases.

A proximité de l’interface liquide-gaz; il est difficile de cerner les mécanismes de


transfert qui régissent cette zone, plusieurs théories ont vu le jour :
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2.2.1 Théorie du double film


Cette théorie, la plus ancienne Whitman (1923), suggère que la résistance au transfert
de masse est localisée dans deux films minces de part et d’autre de chaque phase et
que le transfert au sein de chaque film est gouverné par la diffusion moléculaire en
régime permanent.

En s’éloignant des deux films, la turbulence fait que les concentrations sont uniformes.

Les gradients de concentration sont prépondérants dans les films laminaires, c’est
donc dans cette zone que se situera la majeure résistance au transfert.

La figure 3 illustre les profils de concentration du soluté dans les deux phases selon la
théorie du double film.

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Fig 3: théorie du double film

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Expression du flux de transfert

Dans le film gazeux, le flux transféré du soluté A par unité d’aire interfaciale est donné
par la relation suivante:

Dans le film liquide:

Les concentrations à l’interface CGi et CLi sont supposées en équilibre


thermodynamique. De ce fait, dans le cas des solutions diluées, cet équilibre s’exprime
par la loi de Henry:

Ainsi, les coefficients de transfert de film, sont proportionnels aux coefficients de


diffusion:
et
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La mesure directe des coefficients kL et kG, n’est pas possible car les concentrations à
l’interface ne sont pas accessibles. On a donc recours à l’évaluation des coefficients de
transfert globaux en opérant dans des conditions telles que la résistance soit
négligeable dans l’une des phases mises en contact.

Expression des flux en fonction des coefficients de transfert globaux

Il faudrait considérer l’ensemble des deux films et prendre en compte deux nouveaux
potentiels d’échange: (CG-CG*) pour la phase gazeuse et (CL*- CL) pour la phase
liquide.

Où: CG* et CL* sont des concentrations du gaz et du liquide supposées respectivement
en équilibre avec les concentrations globales de l’autre phase CL et CG.

Il vient donc:

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Relation d’additivité des résistances

Pour des solutions diluées, l’équilibre thermodynamique entre les deux phases peut
s’exprimer selon la loi de Henry:

En éliminant les concentrations d’interface, on pourrait exprimer les coefficients de


transfert globaux en fonction des coefficients de transfert de film. Ces relations sont
nommées « relations d’additivité des résistances »; on appelle « résistances » au
transfert les inverses des coefficients de transfert.

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2.2.2 Théorie de la pénétration de Higbie
 Cette théorie (qui date de 1935) stipule que l’interface liquide - gaz est formée par
des molécules de liquide qui viennent du sein de la phase liquide et séjournent
durant un temps θ (temps de contact) et absorber ainsi le soluté gazeux par diffusion.

 Chaque élément liquide reste le même temps et absorbe la même quantité de gaz par
unité d’aire interfaciale.

 On est amené à résoudre l’équation différentielle suivante:

En considérant les conditions aux limites suivantes:

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L’intégration de l’équation précédente donne le profil des concentrations, le flux de


transfert… Ainsi pour des temps de contact très courts, on a la relation suivante:

Selon cette théorie, le coefficient de transfert de film kL est proportionnel


à

2.2.3 Théorie du renouvellement de l’interface


Danckwerts (1951) suggère que les éléments de fluide ne séjournent pas durant le
même temps à l’interface et qu’il existe une distribution aléatoire des âges des
éléments, donnée par la relation suivante: où : s correspond à une
vitesse de production de surface fraiche par unité de surface totale (m2/s.m2)

Dans cette théorie, le flux de transfert de matière est donné par:

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Et,

Le coefficient de transfert du film est directement proportionnel à la vitesse de


renouvellement de l’interface.

2.2.4 Théorie de la pénétration du film


Toor et Marchello (1958) ont établit une théorie englobant les principes suggérés par
Whitman et Higbie; la résistance totale au transfert est localisée dans un film
laminaire à l’interface dont la profondeur est finie (contrairement à la théorie de
Higbie). De plus le transfert s’effectue par diffusion non stationnaire. La troisième
condition aux limites devient alors:

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3. Détermination du nombre de plateaux théoriques


Nous considérant ici le cas de l’absorption physique d’un soluté gazeux unique
à l’aide d’un solvant, en absence de réaction chimique et à température
constante.
z
G2,y2 L2,x2

CL

CG

0 C
G1,y1 L1,x1
Fig 4.
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La détermination du nombre de plateaux théoriques repose sur la connaissance de
la courbe d’équilibre y=f(x) et les résultats du bilan de matière sur la colonne

3.1 Courbe d’équilibre


A pression et température fixées, l’équilibre thermodynamique entre les deux phase
conduit à la courbe y=f(x) (voir § 1.3.2)

Les unités utilisées pour y (phase gazeuse) et x (phase liquide) dépendent de la nature
de la séparation réalisée: fraction massique ou molaire, concentration massique,
molaire ou volumique… L’unité adoptée conditionne celle retenue pour les débits de
chaque phase G et L.

3.2 Bilans de matière


L’opération est menée dans une colonne verticale où les phases circulent à contre-
courant (fig 4), le bilan sur le soluté de l’ensemble de la colonne nous conduit à:

L  y1  y 2
G x1  x 2

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Où: L: débit massique ou molaire de la phase liquide

G: débit massique ou molaire de la phase gazeuse

y1, y2: titre massique ou molaire de la phase gazeuse à l’entrée et à la sortie de


la colonne
x1, x2: titre massique ou molaire de la phase liquide à l’entrée et à la sortie de la
colonne

La relation précédente permet de tracer la droite opératoire qui traduit la relation


entre des phases qui se croisent: elle est de pente L/G et passe par les extrémités de
coordonnées (x1,y1) et (x2,y2).

 Nous avons supposé ici que:


• La quantité du soluté est faible et ne modifie pas les débits le long de la colonne.
• Les solutions sont idéales, ce qui est vérifié à faible teneur du soluté dans chaque
phase

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y
Droite opératoire
de pente L/G
y1

Courbe
d’équilibre

y2

x
x2 x1

Fig 5: détermination du nombre


d’étages théoriques

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Débit liquide minimum

Il existe pour une opération d’absorption donnée, caractérisée par le débit de gaz
à traiter G1, la concentration ou la composition d’entrée du gaz y1, la composition
désirée en sortie y2 et la composition du liquide disponible x2, un débit minimum
de liquide permettant de réaliser cette séparation.

Ce débit minimum correspond au cas fictif où le liquide sortirait en équilibre avec


le gaz entrant, c’est-à-dire avec une composition x1*

Le choix du débit opératoire se fait en tenant compte des considérations


économiques, ce qui fournirait une gamme de débits liquides situés
généralement dans l’intervalle:

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y
Droite opératoire
de pente L/G
Y1 Droite op de pente
minimale

Courbe
d’équilibre

Y2

x
X2 X1 X1*

Fig 6.a

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y
Droite opératoire Droite op de pente
de pente L/G minimale
Y1

Courbe
d’équilibre

Y2

x
X2 X1 X1*

Fig 6.b

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4. Etude du transfert dans une colonne à garnissage:
méthode de Chilton Colburn
4.1 Introduction - Hypothèses
Dans le cas d’une colonne à garnissage, la notion de plateau théorique est plus
arbitraire puisque les compositions du liquide et de la vapeur varient de manière
continue le long de la colonne.

On caractérise alors la qualité du garnissage par une grandeur; la HEPT (Hauteur


Equivalente à un Plateau Théorique), avec la relation:

HEPT x NPT = hauteur théorique du garnissage = H

Considérons une colonne remplie d’un garnissage de hauteur H et un élément de


cette colonne, d’épaisseur dz, situé à la hauteur Z du bas de la colonne (fig.7).

Afin de décrire le fonctionnement de la colonne et le rôle du garnissage nous


ferons les hypothèses suivantes:

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 Il n’y a pas de réaction chimique entre le soluté et les autres constituants.


 Régimes permanents d’écoulement et de transfert.
 L’opération de transfert est isotherme
 Seul le soluté est transféré d’une phase à l’autre.
 Nous considérons que l’on est en présence de phases suffisamment diluées et nous
admettons que les débits molaires restent constants le long de la colonne.

4.2 Bilan macroscopique sur le tronçon de hauteur dz

Le flux molaire élémentaire du soluté transféré, d, dans le volume élémentaire


.dz est de la forme:

d = G.dy = L.dx (1)


Ce qui est perdu par une phase est gagné par l’autre

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G2,y2 L2,x2

 H: hauteur du garnissage à calculer (m)


: section de passage droite de la colonne (m2)
G L G: débit molaire de la phase gazeuse (mol/s)
L: débit molaire de la phase liquide (mol/s)
H x: fraction molaire du soluté dans la phase
dz liquide
y: fraction molaire du soluté dans la phase
gazeuse
Z

G1,y1 L1,x1

Fig. 7

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4.3 Bilan du transfert à l’interface sur le tronçon de hauteur dz

Si on suppose que l’équilibre thermodynamique est atteint à l’interface, les


concentrations locales sont des concentrations d’équilibre. Dans ces conditions, il
n’y a plus de résistance au transfert sur l’interface.

Les expressions des flux de transfert deviennent:

(2)

La surface interfaciale d’échange dS, contenue dans le tronçon dz peut


être exprimée par:
(3)
Où: : section droite de la colonne
a: aire interfaciale d’échange entre la phase gazeuse et la phase liquide, par
unité de volume de la colonne (en m-1).

La grandeur a est aussi nommée aire spécifique d’interface et dépend des
caractéristiques géométriques du garnissage utilisé. Les équations (1), (2) et (3)
donnent les égalités suivantes:

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(4)
Où: dN: densité de flux molaire dans le tronçon dz [mol/s.m2]

: flux molaire [mol/s]

dS: surface élémentaire d’échange gaz-liquide [m2]

kg: coefficient de transfert de matière dans le film gazeux [mol/s.m2]

kl: coefficient de transfert de matière dans le film liquide [mol/s.m2]

xi*, yi*: fraction molaire du soluté dans chaque phase à l’interface en équilibre
thermodynamique avec l’autre phase

kg.dS; kl.dS: conductances de transfert de chaque phase [mol/s]

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y Interface x

Film Film
y gazeux liquide

yi*
xi*
g x

l d

Fig.8: transfert de matière au voisinage d’une interface à


l’équilibre thermodynamique

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y
Droite opératoire de
pente L/G
y1
Courbe d’équilibre de
pente locale :

yi*
y*
y2
x
x2 x xi* x* x1

Fig 9.

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Dans les expressions (2) et (4), les fractions molaires xi* et yi* sont inaccessibles par
l’expérience. Pour cela, on adopte une écriture différente et les relations auront alors la
forme suivante:

(5)

𝒅∅ = 𝑮. 𝒅𝒚 = 𝑳. 𝒅𝒙 = 𝑲𝑮 𝒚 − 𝒚∗ . 𝒂. . 𝒅𝒛 (6)
= 𝑲𝑳 𝒙∗ − 𝒙 𝒂. . 𝒅𝒛

Où: KG et KL coefficients d’échange globaux pour les phases gazeuse et liquide [mol/s.m2]

 x*: fraction molaire du soluté dans la phase liquide qui serait en équilibre
thermodynamique avec le gaz de fraction molaire y.
y*: fraction molaire du soluté dans le gaz qui serait à l’équilibre thermodynamique
avec le liquide de fraction molaire x.

Avec : (x*-x) > (xi*-x) et (y- y* )> (y-yi*)

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Relations entre les coefficients de transfert

Partant de l’expression de pente locale m et des relations (2) et (5), on peut


accéder aux relations suivantes:

(7)

(8)

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4.4 Détermination de la hauteur du garnissage


4.4.1 Notion d’unité de transfert

En intégrant sur toute la longueur de la colonne les bilans (4) et (6) obtenus sur le
tronçon dz, on peut accéder à la hauteur :

(9)

(10)

Par analogie avec la notion d’étage théorique pour laquelle nous avions:

Nous pouvons donc calculer la hauteur du garnissage nécessaire à l’aide de:

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La relation (7) avec: et

Ou bien la relation
et
(8) avec:

Il s’agit alors d’évaluer l’une des quatre grandeurs suivantes: hg, hl, HG et HL afin de
conclure sur la hauteur du garnissage utilisé.

HG et HL: les hauteurs du garnissage calculées pour le gaz et le liquide à


partir des bilans globaux

D’après les relations précédentes et les équations (7) et (8), nous obtenons:

et : hauteurs des unités de transfert


global dans le gaz et le liquide

et : nombres d’unités de transfert


global dans le gaz et le liquide

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hg et hl: les hauteurs du garnissage calculées pour le gaz et le liquide à partir


des bilans locaux

et : hauteurs des unités de transfert


de film dans le gaz et le liquide

: nombres d’unités de transfert


et
de film dans le gaz et le liquide

Compte tenu des relations précédentes, nous pouvons noter:

(11) (12)

Compte tenu des relations (7) et (8) , nous obtenons aussi:

(13) (14)

15/05/2016& 38

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4.4.2 calcul de la hauteur du garnissage
Nous allons adopter des relations empiriques pour évaluer les hauteurs liquide et
gazeuse des unités de transfert. La démarche consiste à calculer les valeurs hl et hg:

Etape 1: calcul du hutg et hutl en [cm]

 On dispose de la relation de PRATT pour les gaz:

Où: nombre de Reynolds modifié pour les gaz

nombre de Schmidt pour le gaz

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Le calcul est effectué avec les unités du système CGS [centimètre: cm, gramme :g,
seconde: s]

ε: degré de vide
a: surface spécifique du garnissage [cm2/cm3≡ cm-1]
de: diamètre équivalent du garnissage= 4. ε/a [cm]
G’: débit massique du gaz par unité de surface [g/s.cm2]
mg: débit massique du gaz [g/s]
S: section de la colonne [cm2]
D: diamètre de la colonne [cm]
µg: viscosité dynamique du gaz en Poise [g/cm.s]
ρg : masse volumique du gaz [g/cm3]
Dg: coefficient de diffusion du soluté dans la phase gazeuse [cm2/s]
C: constante qui vaut 0,07 pour les selles de Berl [unité CGS]
0,105 pour les anneaux Raschig [unité CGS]
0,125 pour les anneaux Pall [unité CGS]
hutg: hauteur d’une unité de transfert pour le gaz [cm]

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 Pour les liquides on dispose de la relation de Sherwood et Holloway

Où: nombre de Schmidt du liquide

L’: débit massique du liquide par unité de surface [g/s.cm2]


ml: débit massique du liquide [g/s]
µl: viscosité dynamique du liquide en Poise [g/cm.s]
ρl : masse volumique du liquide [g/cm3]
Dl: coefficient de diffusion du soluté dans la phase liquide [cm2/s]
B: constante qui vaut 0,12 pour les selles de Berl [unité CGS]
0,3 pour les anneaux Raschig [unité CGS]

hutl: hauteur d’une unité de transfert pour le liquide [cm]

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Etape 2: calcul du nutg et nutl

On dispose des relations : et

Le tracé des courbes 1/(xi*-x) = f(x) et 1/(y-yi*)=f(y) et la mesure des surfaces situées
sous les courbes obtenues entre x2 et x1 pour le liquide et y1 et y2 pour les gaz nous
permet de calculer les valeurs de nutl et nutg (fig. 10)

Etape 3:

Lorsque les résistances au transfert sont différentes, la hauteur de garnissage est


évaluée en comparant les valeurs de h=hut.nut pour le liquide et pour le gaz. On
retiendra la valeur la plus élevée et on rajoutera une unité de transfert afin de
tenir compte de l’imprécision de la méthode graphique.

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y1

y2

x2 x1
Fig.10: calcul des nombres d’unité de transfert par intégration graphique

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Enoncé: problème n°1


On veut éliminer par absorption l’acétone contenue dans un mélange gazeux d’air
et d’acétone. L’opération est réalisée en continu dans une colonne à garnissage
fonctionnant à contre-courant.
Le gaz à traiter, de titre molaire en acétone y1 = 0,07, est introduit en pied de
colonne avec un débit molaire G1 = 4000 mol/h.
Le solvant d’absorption constitué par de l’eau pure est introduit en tête de
colonne avec un débit molaire horaire L2.
On obtient en tête de colonne un gaz épuré de titre molaire en acétone y2 = 0,005
et en pied de colonne une solution aqueuse d’acétone de titre molaire en acétone
x1.
Soit G2 le débit molaire horaire de gaz épuré et L1 le débit molaire horaire de la
solution aqueuse d’acétone obtenue en pied de colonne.
L’absorption étant réalisée sous la pression de 1 bar et à la température de 20°C, la
fraction molaire en acétone “y” de la phase gazeuse est liée à la fraction molaire
en acétone “x” de la phase aqueuse par la relation : y = 1,75x lorsque l’équilibre
de partage est atteint entre ces deux phases.

1) Faire le schéma de principe de l’absorption.


2) Ecrire les bilans de matière partiels en acétone (soluté), eau (solvant) et air (gaz
inerte) sur l’ensemble de la colonne

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3) En déduire le débit molaire horaire de gaz inerte ; G’ et le débit molaire horaire de
gaz à la sortie de la colonne ; G2.
4) Calculer le titre molaire x1 de la solution aqueuse d’acétone obtenue en pied de
colonne dans les deux cas suivants :
a) Débit molaire d’eau pure introduite en tête de colonne : L2 = 9000 mol/h,
b) Débit molaire d’eau pure introduite en tête de colonne : L2 = 12000 mol/h.
5) Détermination du nombre d’étages théoriques par la méthode de McCabe et
Thiele :
a) Montrer que l’équation de la droite opératoire est :
b) Montrer que la relation d’équilibre gaz liquide est donnée par l’équation
suivante :
Compléter le tableau ci-dessous :

X 0,001 0,002 0,005 0,01 0,012 0,015 0,018 0,022 0,025 0,03 0,04
Y

Où X et Y sont les fractions molaires réduites du soluté.

6) Représenter sur papier millimétré la courbe d’équilibre (Echelle : Y : 1cm=0,005 ;


X :1cm= 0,002) et la droite opératoire. En déduire, le nombre d’étages théoriques
nécessaires à l’opération et ce, pour chacun des débits d’eau pure précédents.
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Problème n°2:

Un gaz doit être débarrassé de sa huile légère par absorption en utilisant une
huile de lavage.
Absorbeur : entrée gaz : 0.25m3/s à 25°C ; P = 1.05 105 N/m2 contenant 2% en
volume de vapeur d’huile légère. On suppose que cette huile légère est du
benzène. On désire récupérer 95% de cette huile.
L’huile de lavage entre à 25°C et contient 0.5% (fraction molaire de benzène) et
forme avec le benzène une solution idéale. Le débit liquide est égal à 1.5 fois le
débit minimum

On demande :
1/ Le débit molaire du gaz à l'entrée
2/ La fraction molaire du benzène à la sortie
3/ La relation d'équilibre liquide-vapeur
4/ Le nombre d’étages théoriques et le flux de circulation de l’huile.

On donne : P°benzène = 100 mmHg à 25 °C

15/05/2016 46

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