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Fiche gargantua :

Intro :
La littérature d’idées est un genre argumentatif, qui permet d’informer le lecteur, de
défendre une cause ou de la réfuter. Ce genre contribue à forger une mémoire culturelle et à
développer l’esprit critique du lecteur en faisant appel à la raison. La renaissance, mettant en
lumière la réflexion et le savoir, est un gd mvt d’enthousiasme culturelle et philosophique qui
s’étend dans toute l’Europe au XVIème siècle. A la fin du XVème siècle, l’esprit des
philosophes et des écrivains est bouleversé par plusieurs évènements tel que la révolution
copernicienne, la découverte de l’Amérique et l’invention de l’imprimerie. Tout cela permet
la mise en place de l’humanisme qui s’étend de 1490 à 1580 et durant lequel les artistes et
savants ont cherché dans les œuvres de L’antiquité, les modèles permettant de penser
l’Homme et sa place dans le monde. Né à la fin du XVème siècle, Rabelais appartient à ce
mouvement humaniste. Moine puis médecin, il publie en 1534, Gargantua, qui est une ouvre
comique et satirique relatant les aventures d’un géant sous l’acronyme « alcofribas Nasier ».
Il s’agit de la suite de « Pantagruel », paru en 1532 qui fais le récit de la vie du fils de
Gargantua. L’ouvre que nous étudions narre les aventures du personnage éponyme, de sa
naissance à son apprentissage de la royauté tout en proposant une critique amusante des
« maux de l’humanité ». Derrière le burlesque de l’œuvre, l’auteur nous invite à découvrir
son sens profond, grâce à sa conception humaniste et l’intérêt qu’il porte à l’éducation.

Module 1 : une œuvre humoristique


- Gargantua est un roman amusant par une structure du récit plaisante à lire, un jeu
sur le langage permanent et un rire naturel

le roman est structuré selon le schéma habituel des contes tel un roman d'apprentissage
influencé par les romans de chevalerie du XIIème siècle.
Le récit se construit de la naissance du personnage éponyme en passant par son éducation
jusqu'à son apprentissage de la royauté. Gargantua s'inscrit ainsi dans la ligné des
Chroniques farcesque du Moyen-âge. Les protagonistes sont des géants qui semblent sortir
d'un conte merveilleux : Grandgousier dont le nom se réfère à son gd gosier, Gargamelle qui
dans le même sens aime manger, et enfin Gargantua nommé ainsi car à sa naissance son
premier cri a été " A boire !". De cette façon, Rabelais s'adresse à des lecteurs "buveurs (...)
véroles" dans son avis aux lecteurs ce qui évoque un plaisir dionysiaque, de la chair et de la
boisson. Il annonce donc tout le comique de l'œuvre qui va permettre aux lecteurs de rire.

Rabelais est un homme de lettres. Il prend plaisir à manier la langue. Le plaisir verbal est
alors un élément essentiel dans les œuvres de l’écrivain.
Nous pouvons, par exemple, observer différent types de comique. Notamment la fantaisie
verbal avec l’excès d’accumulation des mots la richesse inventive et la puissance de
l’imagination. Nous pouvons prendre l’exemple de la quantité de draps ou de vêtements
énorme pour confectionner à gargantua ses habits. De plus, nous assistons à un comique de
de situation lors de la naissance héroïque du personnage éponyme par l’oreille gauche de sa
mère. En effet, il s’agit d’un rire de connivence avec le lecteur cultivé puisque cela peut
rappeler la naissance d’Athéna de la cuisse de Jupiter. Pour amuser ses lecteurs, Rabelais
utilise des situations comiques. Ces moments loufoques parsèment le récit et donnent un
aspect humoristique. Prenons l’exemple de la démesure, une caractéristique clé du récit
puisque nous parlons ici d’un géant. « 10900 vaches » est la quantité de lait dont a besoin
Gargantua dés sa naissance. S’ajoute à cela la scatologie, notamment lors de
l’expérimentation du personnage pour élire le meilleur « torche cul ». Il finit par conclure que
le meilleur moyen de faire cela était d’utiliser la peau d’un oison grâce à sa douceur et sa
chaleur. De plus, Rabelais utilise l’onomastique pour se moquer de ses personnages.
Picrochole signifie par exemple « bile amère » et révèle un caractère colérique. Georges
Orwell dans son roman « la ferme des animaux » utilise le même procédés : napoléon est un
cochon tyrannique.

Rabelais montre que le rire est naturel. Il écrit dans le prologue « mieux vaut de rire que de
larmes écrire parce que le rire est le propre de l’homme »
Le rire est une caractéristique essentielle de la nature humaine, il est salutaire pour Rabelais
qui entend « guérir l'âme ». En effet, dans Gargantua, le comique provient d'une part de
l’ivresse qui fait tenir des propos décousus aux personnages ce qui engendre le
Rire. Par exemple, au début de l’œuvre, Grandgousier est ivre au banquet qu'il organise et
parle de façon incohérente "trinque, a ta santé, mon Pays, gaillard'". Le comique provient
d'autre part de situations naturelles du trivial notamment du bas-corporel. Le scatologique
est présent à travers l'ensemble du romans par des allusions sexuelle "Faire la bête à deux
dos qui peuvent choquer le lecteur. Le scatologique transparait également par des détails
scabreux comme l'attention particulière portée par les servantes pour la "braguette » de
Gargantua. De plus, nous relevons un champs lexical grossier « chieur, Merdeux, Péteur,
couvert d’excrément, crotteux, Ton lard ».

Module 2 : une œuvre satirique


- La satine est un discours dans lequel l’auteur fait ouvertement la critique pour
tourner au ridicule. Le rire satirique nous éduque en portant un regard satirique sur le
monde : C'est un rire qui dénonce
Cette œuvre constitue une parodie des romans de chevalerie : Frère Jean incarne la figure
« moine-guerrier » qui tue videment ses ennemis.
Il s’agit ici de la dénonciation des guerres meurtrières qui font couler le sang d’innocents. En
effet, Frère Jean combat à lui seul des milliers d’ennemis qu’il tue avec son bâton de croix par
une violence inouïe « il découpe les bras », « fait sauter la cervelle ». Les descriptions de la
bataille sont sanglantes et constituent ainsi une parodie des épopées chevaleresque ou des
chansons de gestes tel que « la chanson de Rolland. Le passage de la défense du clôt de
l’abbaye peut être rapprochés de la guerre contre les Bulgares dans Candide de Voltaire.
Rabelais invite également le lecteur à réfléchir sur les guerres qui l’entourent dans un
contexte historique marqués par les guerres de religion. Il dénonce les motifs absurdes de la
guerre par exemple des fouaciers et des bergers qui se querelles pour des fouaces. Il s’agit
également de dénoncer la figure du mauvais roi : Picrochole qui se laisse manipuler. Il est
peut-être la figure imagée du roi Charles Quint.

Ancien Moine, Rabelais connait assez bien le sujet de la religion. De plus, c’est un sujets
central de ma réflexion humaniste. « Gargantua » est donc l’occasion pour lui de critiquer la
religion et de proposer un modèle imprégné de l’idéal humaniste.
Nous retrouvons notamment la satire des moines superstitieux qui par leur voyage oublient
l’essentiel qui est leur famille. Nous relevons également l’aspect trop formel de la religion qui
soumises à des rites et des textes dépouillés de leur sens, perd de sa valeur. Il nomma les
moines de l’abbaye de Seuilly par la phrase « diseurs d’heure empantouflés bren antidotes
au sirop de vigne ». Ce sont des religieux qui se soucient bien plus du « service du vin » que
du « service divin ». Ce calembour montre par ailleurs que c’est pour cette seule raison qu’ils
s’inquièteront de la guerre. Rabelais dénonce donc le caractère passifs des religieux
qui « marmonnent » leurs prière sans les comprendre. De plus, l’auteur critique des
croyances hypocrites qui mènent à la superstition. Lorsque l’abbaye de Seuilly est attaquée la
population criera le nom de Saints auxquels ils ne croient pas : « Sainte nitouche ».

Rabelais critique l’éducation sophiste et prône l’éducation humaniste. Ce dernier dénonce un


savoir creux car « la science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».
En effet, Gargantua a reçu deux éducations totalement opposées. D’abord, Grandgousier
confie l’éducation de son fils à Thubal Holoferne puis à Jobelin Bridé, deux docteurs sophistes
qui lui apporte une éducation scolastique. Cette méthode repose sur l’apprentissage par
cœur et ne laisse aucune place à l’exercice de la raison. C’est une méthode peu productive
qui favorise la quantité à la qualité. Ne pouvant plus réfléchir par lui-même, le géant est
devenu une sorte de bête paresseuse à l’hygiène de vie déplorable. Il passait sa journée à
manger, boire et dormir. « Pissait, fientait, fientait, vomitait, rotait » Rabelais oppose à cette
éducation scolastique, l’éducation humaniste de Pornocrates. Cette méthode vise à former
l’esprit critique des élèves, ainsi que leurs morales et leurs corps. Gargantua se base alors sur
l’étude, la pratique et l’expérimentation avec un soin apporté au corps grâce à une
alimentation saine et une activité physique et artistique. L’auteur dépeint alors deux types
d’éducations offrant deux modes de vie opposés afin de faire la satire de l’éducation et de
permettre un renouveau de celle-ci. Ainsi, ce roman permet à Rabelais de diffuser ses vaeurs
humanistes.

Module 3 : autres
Le gigantisme

Thélème une université


- Gargantua est une œuvre humaniste qui fait l’ode de la paix, l’éloge de l’éducation
humaniste ainsi que de la modernité

Le roman de Rabelais propose le modèle du bon roi et donc de la bonne manière de


gouverner, au mauvais roi précédemment évoqué dans la critique de la guerre.
En effet, Grandgousier cherche à "apaiser" et non à combattre. il déclare, « je
n’entreprendrai point la guerre ». Cette volanté de diplomatie transparait dans l’envoie
de l’ambassadeur Ulrich Gallet. Ainsi, Rabelais défend l’idée d’une guerre qui ne peut
être que défensive, il ne prône en aucun cas la violence et montre un roi capable
d'indulgence et de compassion envers ses ennemis à l'image du roi de France François
Ier, Grandgousier est un roi pieux qui s'en "remet à Dieu" au lieu d'attaquer Picrochole.
Rabelais incite donc à la gouvernance pacifique et à un règlement des conflits par la
diplomatie et non par la guerre meurtrière.

De plus, Gargantua est placée sous la devise « un « esprit sain dans un corps sain. »
L'éducation humaniste de Gargantua lorsqu'il part à Paris est pluridisciplinaire.
Ponocrates lui apprend autant la science que la littérature et Gymnaste lui enseigne le
sport. Ainsi, ses journées sont organisées et il n'est plus paresseux. Rabelais prône donc
une éducation humaniste basée sur l'observation at la réflexion, un couplé à une
alimentation et un mode de vie équilibré. C'est cette éducation qui permet à Gargantua
d’être apte à régner. Montaigne dans les Essais disait notamment que "mieux vaut la tête
bien faite que bien pleine "alors que le mode d'éducation dominant au XVIème siècle
était encore l'éducation scolastique des sophistes.

Enfin, Gargantua est une œuvre qui se veut moderne par l'écriture de nouveaux modes
de vie. En effet, Rabelais montre qu'il est possible d'être éduqué tout en étant libre.
Gargantua peut être vu comme une réalité augmentée de l’homme. Dés le début, on
assiste à la naissance d’un géant qui prononce comme premiers mot « à boire ! ». Le
thème de la boisson et de la nourriture sont alors omniprésent. Le gigantisme ouvre une
possibilité d’un renouveau, d’une approche optimiste de l’homme de la renaissance
assoiffé de connaissances aimant une vie qu’il veut dévorer. Le gigantisme du personnage
traduit la foi en l’homme des humanistes puisque le thème de la boisson et
symboliquement lié à celui de l’apprentissage. Rabelais affirme également ses aspirations
humanistes à travers l’abbaye de Thélème. La vertu des Thélémites permet effectivement
une vie harmonieuse en communauté. Leur mode de vie se base sur la liberté totale. Les
habitants ne sont pas "'régit par des statut ou des lois" mais seulement par la devise
« FAIS CEQUE TU VOUDRAS ». Les Thélémites peuvent bien sûr rentrer au sein de
l'abbaye mais sont aussi libres de la quitter quand ils la souhaitent. Gargantua se veut
également moraliste et cherche à combattre les préjugés. Dans son Avis aux lecteurs,
Rabelais compare son roman à un silène, petite boîte des apothicaires à l'aspect frivole
mas qui renferme un contenu précieux. Il cherche ici à élever son lecteur qui doit voir au-
delà des apparences car selon sa célèbre maxime "''habit ne fait pas le moine".

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