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B-La parodie
C-Le comique de langage,caractère
D-Caricature de certains personnages
E-La satire (Education,guerre,religion)
Au cours du XVIe siècle, l’ombre et l’ignorance du moyen age s’estompe, bien que la censure ne se
fait pas rare dans cette nouvelle ère de l’Humanisme. Nombreux sont les auteurs humanistes qui
replace l’Homme au centre des préoccupations à l’instar de l’écrivain français François Rabelais,
qui,en publiant Pantagruel suscite un bon nombre de critiques de la part des théologiens de la
Sorbonne,et eventuellement sa condamnation. Quelques années plus tard, vers 1534, Gargantua est
né. Comme son nom l’indique,le roman narre les aventures d’un géant nommé Gargantua dans la
quete du savoir. A travers des aspects divertissants, de nombreux thèmes sont abordés,tels que la
guerre,léducation,et la religion. Par ailleurs, Rabelais explique dans son dizain initial que « Rire est le
propre de l’Homme ».
Le rire n’est-il qu’une manière de rendre plaisant le savoir qui, lui, reste toujours sérieux ? ne peut-on
pas dire aussi qu’on acquiert aussi bien un savoir par le rire lui-même ? Nous nous interrogerons alors
sur ce qui fait la complexité du roman. Si dans un premier temps, nous pouvons voir dans Gargantua
un ouvrage divertissant, nous verrons que sous cette image se cachent des réflexions humanistes.
DISSERT
I- Roman divertissant : Le rire s’oppose au savoir
a/ histoire plaisante
Le roman est structuré selon le schéma habituel des contes avec des
personnages qui vont divertir le lecteur.
- Ainsi, Gargantua est un géant dans la lignée des Chroniques réjouissantes du
moyen -âge auxquelles nous renvoie le narrateur au début du chapitre sur la
naissance du héros.
- Grandgousier et Gargamelle par leur nom semblent tout droit sortis d'un
conte merveilleux avec des noms qui évoquent leur particularité : un grand
gosier pour ce père qui aime « boire sec ». une mère qui pense plus à se
nourrir qu'à accoucher, sans parler de Gargantua dont le nom est directement
dérivé de sa capacité à crier, « que grand tu as » lui dira son père en
l'entendant réclamer « à boire » à peine né. Chapitre 6
- Ce sont donc les aventures joyeuses et divertissantes de ces personnages
que le lecteur suivra au fil d'un roman construit comme un conte. - En effet,
Alcofribas Nasier narre les aventures de Gargantua de sa naissance à son
apprentissage de la royauté.
- La structure est celle des romans de chevalerie et des contes où se
succèdent l'éducation du héros avec les sophistes puis son départ pour Paris
afin d'y suivre l'enseignement de Ponocratès.
- La guerre qui oppose les fouaciers de Grandgousier à ceux de Picrochole
donnera l'occasion à Gargantua de s'illustrer dans des prouesses guerrières et
de ramener la paix en son pays.
- Le roman s'achève sur la fondation de l'abbaye de Thélème. - Ainsi, le roman
montre la formation d'un géant « niais » et radoteur, sa lente transformation
en un « un roi philosophe » capable de mesure et de sagesse.
b/roman comique
on peut évoquer les différents ressorts du comique
- Référence au dizain initial : il s'agit d'un roman qui ne contient d'autre
perfection que celle du « rire », un roman qui met donc en œuvre tous les
ressorts du comique –
- Comique de mots aussi avec les jeux de mots qui émaillent le roman ex : « ce
bon vin breton qui ne vient d'ailleurs pas en Bretagne » où le cépage « breton »
sert d’accroche à un calembour.
- Le rire est bien le moteur du roman, et chaque épisode ou presque est associé
au comique : naissance extraordinaire du héros éponyme, éducation farfelue,
repas démesurés, situations cocasses…
Exemple :
Ainsi, l’ouvrage est dédié aux « buveurs » et « vérolés », aux « maladies joyeuses
» qui sont les conséquences d’une vie abusant immodérément des plaisirs liés à la
nourriture, la boisson et au sexe. Le prologue est bâti comme un boniment de
foire, vantant les bienfaits du vin, et imprégnées de l’ambiance festive débridée
du carnaval. L’auteur invite le lecteur à l’amusement et à l’ivresse, refusant les
conventions nobles du langage rhétorique. Il y a inversion des valeurs comme
volonté de puiser dans le langage populaire avec jurons et grossièretés, allusions
grivoises des propos « bien ivres »…
c. Le comique verbal
Rabelais met son langage au service du rire par des techniques audacieuses :
- Les latinismes et mots savants, par effet de contraste avec le ton burlesque : « omnis clochabilis, in
clocherio clochando, clochans clochativo clochare facit clochabiliter clochantes. » (Chapitre 19)
- Les onomatopées aux effets sonores drôles qui imitent les bruits du quotidien.
- Les calembours et contrepèteries : « une femme ni belle ni bonne, à quoi vaut toile ? » (Chapitre 52)
- Les énumérations exagérées, telle la liste interminable des jeux de Gargantua qui étourdissent à la
lecture. (Chapitre 22)
L’objectif est de créer le rire et l’enthousiasme en ironisant cependant sur les discours savants des
sophistes, truffés de références et de latinismes qui les rendent inintelligibles… Alors, le comique sert
la dénonciation, plus sérieux qu’il n’y paraît de prime abord.
V-
a/le savoir,a depuis toujours,été associé au sérieux,s’opposant donc à l’essence meme
du rire
b/la satire des savants
c/l’ironie permet une mise à distance du savoir
VI- (rire ET savoir) le rire peut dans certains cas donner une lecon de moral et contribue à
mettre en valeur les idées humanistes de Rabelais
a/on retrouve cette morale par le rire dans Gargantua,une visée didactique
b/le rire a aussi une fonction satirique qui n’épargne rien ni personne
c/enfin,le rire peut etre mis au service de la connaissance,en permettant par exemple
de combattre les préjugés
d/enfin,le rire est libérateur,c’est un rire qui fait appel à la sagesse
calembours : jeux de mots