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L1 - Psychobiologie - Chapitre 6 (Psychopharmacologie)
L1 - Psychobiologie - Chapitre 6 (Psychopharmacologie)
PDF-Cours: Courriels:
https://moodle.univ-lyon2.fr/ leon.tremblay@isc.cnrs.fr
12NAAC01- CM - Psychobiologie 1
Chapitre 6
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I. Quelques éléments de définitions:
▪ La Psychopharmacologie est la science des substances chimiques capables d'influer sur l'état mental et sur le comportement.
Elle comprend notamment l'étude des médicaments et des drogues susceptibles de réduire les désordres psychiques ou, au
contraire, de les produire. (Définition Encyclopédia Universalis)
▪ Les molécules (« drogues ») ayant des effets sur l’état mental et le comportement peuvent être d’origine naturelle (extraites de
plantes) ou de synthèse (fabriquées par des chimistes et des pharmacologues).
▪ Le terme « drogue » utilisé dans son sens anglo-saxon (drug) ne distingue pas la drogue d’abus (alcool, nicotine, héroïne,
cocaïne, cannabis…), du médicament.
▪ Historique: Le mot Pharmakon en grec, formant la racine de pharmacologie, a plusieurs sens et se traduit à la fois par poison,
remède et amulette. La plupart des médicaments psychotropes portent cette ambivalence d’être potentiellement à la fois un
poison et un médicament.
▪ L’utilisation par l’Homme de substances pour soulager la douleur, pour leurs effets euphorisants ou excitants... est
probablement aussi ancienne que l’humanité elle-même.
▪ Les médicaments psychotropes agissent en modulant différents systèmes de neurotransmission (voir CM 7-8) et sont utilisés
pour améliorer la santé mentale.
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II. Enjeux cliniques et sociétaux majeurs:
Définition de la santé mentale par l’OMS
« Etat de bien-être dans lequel la personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif
et fructueux et contribuer à la vie de sa communauté ».
▪ Il existe une large gamme de troubles mentaux, qui se manifestent sous des formes différentes. Ils se caractérisent
généralement par un ensemble d’anomalies, soit de la pensée, de la perception, des émotions, du comportement
et/ou de relation avec autrui.
▪ Parmi les troubles mentaux figurent: les troubles anxieux, la dépression et les troubles bipolaires, la schizophrénie et
autres psychoses, la démence, la déficience intellectuelle et les troubles du développement, y compris l’autisme.
• Un fort pourcentage de troubles dérive de la consommation de substances psychotropes permises (alcool et tabac) ou
non (narcotique) qui peuvent créer une dépendance et des comportements d’addictions face à ces drogues.
• Il existe des traitements valables (pharmacologique, cognitifs et comportementales) pour traiter les troubles
mentaux et des moyens pour alléger les souffrances qu’ils provoquent. Il reste cependant encore beaucoup de
recherches à réaliser pour en comprendre les modes d’actions et déterminer les meilleures combinaisons possibles
de traitement.
http://www.cresam.be/wp-content/uploads/2018/01/livre-vert.pdf 5
https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/mental-disorders
II. Enjeux cliniques et sociétaux majeurs:
Définition de la santé mentale par l’OMS
« Etat de bien-être dans lequel la personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif
et fructueux et contribuer à la vie de sa communauté ».
http://www.cresam.be/wp-content/uploads/2018/01/livre-vert.pdf 6
https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/mental-disorders
III. Caractérisation des effets d’un médicament:
▪ Au niveau moléculaire : identification du mécanisme d’action de la substance, par exemple, agoniste ou
antagoniste d’un récepteur post-synaptique, ou d’un modulateur de l’activité présynaptique en bloquant les
transporteurs de recapture (Ex: Ritaline ou Prozac), ou encore en activant ou bloquant l’activité d’une enzyme de
synthèse ou de dégradation d’un neurotransmetteur ou d’une famille de modulateur…
▪ Au niveau pharmacocinétique : quelle quantité de drogue accède aux cibles (absorption, dégradation et
passage de la barrière HE), dans quels délais et combien de temps reste-t-elle disponible?
▪ Au niveau de ses effets comportementaux :
o Etablir une courbe dose-réponse: mesurer les effets, ou de l’efficacité, de la substance sur le
comportement ciblé par le traitement en fonction de la quantité de drogue administrée (dose)
o Mesurer l’effet d’une prise ou de prises répétées, sur le court-terme ou long-terme et une mesure de la
sécurité du médicament, etc
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III. Caractérisation des effets d’un médicament:
▪ Au niveau moléculaire : identification du mécanisme d’action de la substance, par exemple, agoniste ou
antagoniste d’un récepteur post-synaptique, ou d’un modulateur de l’activité présynaptique en bloquant les
transporteurs de recapture (Ex: Ritaline ou Prozac), ou encore en activant ou bloquant l’activité d’une enzyme de
synthèse ou de dégradation d’un neurotransmetteur ou d’une famille de modulateur…
▪ Au niveau pharmacocinétique : quelle quantité de drogue accède aux cibles (absorption, dégradation et
passage de la barrière HE), dans quels délais et combien de temps reste-t-elle disponible?
▪ Au niveau de ses effets comportementaux :
o Etablir une courbe dose-réponse: mesurer les effets, ou de l’efficacité, de la substance sur le
comportement ciblé par le traitement en fonction de la quantité de drogue administrée (dose)
o Mesurer l’effet d’une prise ou de prises répétées, sur le court-terme ou long-terme et une mesure de la
sécurité du médicament, etc
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IV. Classification des médicaments:
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IV. Classification des médicaments:
▪ Selon leur site d’action au niveau synaptique:
o Action agoniste, antagoniste au niveau post-synaptique sur
les récepteurs canaux ou métabotropiques, ou encore par
blocage ou potentialisation des canaux ioniques (Ex: nouvelle
génération de neuroleptiques avec large spectre d’action;
Benzodiazépine et anesthésiques-GABA)
Kaar et al (2020)
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IV. Classification des médicaments:
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IV. Classification des médicaments:
▪ Selon la nature du traitement apporté à la pathologie ciblée, on oppose:
o Traitements symptomatiques : la plupart des pathologies mentales présentent différents
symptômes (moteurs, perceptifs, cognitifs, affectifs) sur lesquels il est parfois possible d’agir
o Traitements modifiant le cours de la maladie : existent très peu dans le domaine psychiatrique (un
peu plus, mais aussi de manière limitée dans le domaine des maladies neurologiques)
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IV. Classification des médicaments:
▪ Selon l’effet fonctionnel
o Aujourd’hui, nous avons une classification combinant des indications fonctionnelles,
comportementales (symptômes) et sur la neurotransmission ciblée.
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V. Neuroleptiques et antipsychotiques:
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V. Neuroleptiques et antipsychotiques:
▪ On peut conclure qu’il existe une classe d’antipsychotiques (classification sur la base de l’effet thérapeutique) mais
hétérogène en terme de site d’action pharmacologique, avec un point commun, l’action sur la transmission
dopaminergique via les récepteurs D2.
▪ On observe une variabilité interindividuelle de l’effet des antipsychotiques qui dépend de nombreux facteurs
(historique de traitement, l’expression des symptômes, l’évolution de la maladie, différences génétiques…).
https://www.youtube.com/watch?v=nKkIh1B2Js8&t=9s 17
VI. Anxiolytiques et hypnotiques: « Stress Post-Traumatique »
▪ Les troubles anxieux sont composés de manifestations cognitives,
affectives et comportementales avec une dimension chronique ou
aigue (angoisse)
▪ La classe de troubles psychiatriques la plus fréquente
▪ Stress - Anxiété & Peur -Angoisse
▪ Anticipation négative & Sensibilité à l’incertitude
▪ Diversité des troubles anxieux
Nom Description
Brusque occurrence de phases d’appréhension inconsidérée et incontrôlable, de peur ou de terreur,
Attaque de panique
souvent associées à un sentiment de menace imminente
Anxiété en rapport avec la crainte de se trouver en un endroit ou dans une situation dont il serait difficile
Agoraphobie
de s’extraire et/ou pour lequel toute aide serait impossible en cas d’attaque de panique
Anxiété significative sur le plan clinique, provoquée par une frayeur liée à un objet ou une situation
Phobie spécifique
spécifique, conduisant souvent à une réaction de fuite
Anxiété significative sur le plan clinique, provoquée par une situation ou un comportement générateur
Phobie sociale
d’angoisse, conduisant à une appréhension majeure
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VI. Anxiolytiques et hypnotiques:
▪ Les troubles anxieux sont principalement traités par des molécules de la famille des benzodiazépines (comme le
valium). Ils exercent un effet anxiolytique par leur action d’agoniste non compétitif sur le récepteur GABA A, renforçant
la transmission GABAergique (inhibitrice).
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VI. Anxiolytiques et hypnotiques:
▪ Les troubles anxieux sont principalement traités par des molécules de la famille des benzodiazépines (comme le
valium). Ils exercent un effet anxiolytique par leur action d’agoniste non compétitif sur le récepteur GABA A, renforçant
la transmission GABAergique (inhibitrice).
Noyaux du
raphé
▪ D’autres familles d’anxiolytiques agissent sur le système sérotoninergique (fluoxétine ou buspirone) ou
noradrénergique (propanolol), en lien avec le circuit de l’anxiété qui fait intervenir de nombreuses structures
dont l’Amygdale, l’Insula, le Cortex cingulaire antérieur (sgACC) et le Striatum ventral. => « Circuit de
l’anxiété ».
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VI. Anxiolytiques et Hypnotiques:
▪ Molécules ayant la capacité de provoquer le sommeil; utilisées pour traiter les insomnies.
▪ Les mécanismes d’induction ou de maintien du sommeil, ainsi que les mécanismes d’éveil font intervenir un
réseau large de structures et de systèmes neurochimiques.
▪ Les hypnotiques appartiennent à différentes
catégories
✓ Les anxiolytiques (barbituriques, benzodiazépines)
ont des effets sédatifs en agissant sur la transmission
GABAergique.
✓ Des agents histaminiques (antagonistes des
récepteurs), classe comprenant de nombreux
membres, ou sérotoninergiques (antagonistes), ces
transmetteurs appartenant au système promoteur de
l’éveil.
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VI. Anxiolytiques et Hypnotiques:
▪ Les anesthésiques généraux constituent un groupe hétérogène de médicaments dont la propriété commune est d'entraîner une perte de
conscience et une immobilité permettant la réalisation de gestes chirurgicales douloureux.
▪ On distingue d'une part les anesthésiques administrés par inhalation, représentés essentiellement par les agents halogénés et d'autre part les
anesthésiques injectables, avec seulement quatre médicaments encore commercialisés en France.
▪ Les mécanismes d’action sont communs ou proches, consistant essentiellement en la potentialisation de l'activité de canaux ioniques de type inhibiteur
(GABAergique) ou blocage de l’excitation Glutamate (cas de la Kétamine sur les récepteurs NMDA) au niveau post-synaptique -> PPSI.
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VII. Les antidépresseurs:
Les antidépresseurs agissent en augmentant la concentration en monoamines
(principalement sérotonine) dans la fente synaptique en agissant par différent
mécanismes: Inhibition de la recapture, inhibition de la dégradation et plus
rarement sur les récepteurs post-synaptique. Suivant les modes d’action pour
augmenter la concentration de monoamines on distingue:
• Les TCA (Tricyclic agent) qui agissent par inhibition de la recapture
• Les MAO-I (inhibe la dégradation parles MAO)
• Les SSRI (selective Serotonine Reuptake inhibitor)
• Les SNRI (selective Noradrenaline RI)
• Les NaSSA (Nor ou 5-HT Specific receptor anta)
Les antidépresseurs ont comme principale indication: (Ex: Prozac)
• Troubles dépressifs caractérisés
• Troubles anxieux
Dépendant des agents, les antidépresseurs ont des effets stimulant
(thérapeutique) mais aussi délétère (side effect), dont la sédation.
La sérotonine est impliquée:
- dans les comportements alimentaires
- dans le comportement sexuel « La sérotonine est
- dans le cycle veille-sommeil impliqué dans tous
- dans la douleur mais responsable de
- dans l’anxiété rien! »
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- dans les troubles de l’humeur.
VII. Les antidépresseurs:
Les bases biologiques des troubles de l’humeur sont encore inconnus, cependant
3 hypothèses principales ressortes: Dépression & Anxiété Apathie
1) L’hypothèse monoaminergique de la sérotonine (5-HT)
2) Atteinte des projection 5-HT sur ACCsubgenuale ou Aire 25 (Dépression), Insulaire
(Anxiété), thalamus (sédation et cycle éveil-sommeil), Hypothalamus et Striatum ventral
(alimentaire), …..
3) Hypothèse d’une vulnérabilité génétique et prédisposition au stress
Antidépresseur
Bloqueur de recapture de
la sérotonine
A B
Figure 3: Corrélation entre l’intensité de la Dépression et l’Anxiété (A) avec
la réduction de l’innervation sérotoninergique du Cortex frontal médiane
(ACC subgenuale; Aire 25) et une corrélation de la réduction de
l’innervation sérotoninergique du Striatum ventral et l’intensité du score
d’Apathie (B) chez des patients atteints de Maladie de Parkinson débutant
par ces symptômes psychiatriques. Ces résultats obtenus en imagerie TEP
du DASB (un marqueur du transporteur de la sérotonine) sont tirés de
Maillet et al. (2016).
Rosa-Neto et al (2005)
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https://www.youtube.com/watch?v=QX_oy9614HQ
VIII. Les psychostimulants et Narcotiques:
▪ Ces molécules augmentent l’activité motrice et ont des effets sur les
capacités attentionnelles et sur le niveau d’éveil.
▪ On trouve beaucoup de drogues d’abus parmi les psychostimulants
(amphétamine, cocaïne, héroïne), et des produits en vente libre (caféine,
taurine, nicotine)
▪ Parmi les molécules sur ordonnance, on trouve le Méthylphénidate (Ritalin)
et le modafinil
▪ Les effets des drogue d’abus comme la cocaïne, l’héroïne et les amphétamine
passe aussi par une action sur le Striatum et plus particulièrement le striatum
ventral, aussi appelé Noyau Accumbens, principalement cible du système de
récompense.
Plante de Coca => Cocaïne => Blocage du DAT
▪ Un narcotique (du grec νάρκη, torpeur) est une substance chimique capable d'induire, chez l'humain et chez
l'animal, un état proche du sommeil et qui engourdit la sensibilité et ralentit la respiration. Ces produits sont
cependant à distinguer des hypnotiques, sédatifs plus classiques utilisés comme somnifères1, même si le
terme narcotique peut parfois les inclure dans sa définition2 surtout dans un contexte historique.
▪ Les opioïdes ou «narcotiques» sont des dérivés naturels ou synthétiques de l'opium, un composé
naturellement présent dans le pavot somnifère. Des exemples de médicaments à base d'opioïdes incluent la
codéine, le fentanyl, l'hydrocodone, l'hydromorphone, la méthadone, la morphine, l'oxycodone et le
tramadol.
▪ Leur but premier est l'analgésie, mais ils sont fréquemment détournés pour leurs effets euphorisants. Les
produits tels que la morphine, la codéine, le tramadol, les fentanyls et l'héroïne sont les narcotiques les plus
communs.
▪ Les opiacés (opium, morphine, codéine) constituent des dérivés naturels du pavot, alors que les opioïdes
sont des composés semi-synthétiques (héroïne, buprénorphine) ou synthétiques (fentanyl), dont les
propriétés analgésiques sont beaucoup plus puissantes.
▪ Plus une personne consomme des opioïdes, plus elle risque de devenir dépendante à ces substances. Lors
d’une utilisation régulière d’opioïdes, une tolérance s’installe et la personne pourrait vouloir en consommer
souvent et augmenter ses doses pour ressentir les mêmes effets que les premières fois. La consommation à
long terme peut ainsi causer une dépendance physique et psychologique.
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VIII. Les psychostimulants et Narcotiques:
EN Amérique du Nord, la crise des surdoses d’opoïdes de synthèse atteint de nouveau record depuis 2017.
Plus de 47000 décès de ce type enregistrés aux USA en 2017, soit une hausse de 13% par rapport à l’année précédente.
En partie imputable aux opïoides de synthèse, comme le fentanyl et ses analogues et qui ont provoqués 50% de morts
supplémentaires par rapport à 2016.
On parle même maintenant d’épidémie de dépendance
Rapport mondial sur les drogues
2019
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VIII. Les psychostimulants et Narcotiques:
▪ Les courbes dose-réponse sont propres à chaque substance, même quand ces substances appartiennent à la même catégorie
pharmacologique (différence d’affinité, de pharmacocinétique…)
▪ Les médicaments psychotropes agissent sur plusieurs systèmes de neurotransmission en même temps
o Parce qu’ils ont des actions pharmacologiques multiples
o Parce que, même si le médicament est sélectif d’un système de neurotransmission, ces systèmes sont interdépendants.
▪ En conséquence, même si la ou les actions pharmacologiques sont connues, les effets finaux psychotropes ne sont pas toujours
complètement compris.
▪ Il existe des variabilités interindividuelles aux substances pharmacologiques, liées à l’âge, au sexe, à la masse corporelle, à des facteurs
génétiques…
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Exemple de question:
2° Il est considéré comme le père de la neurologie française, il a caractérisé plusieurs troubles du système
nerveux dont la sclérose en plaques ou la Maladie de Parkinson et il a eu comme élève Gilles de la Tourette et
Sigmund Freud.
Sélectionnez la proposition correcte :
A) Darwin
B) Wernicke
C) Broca
D) Charcot
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Introduction à la Psychobiologie (9 séances). Amphi M1