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Le budget des ventes est défini comme un chiffrage en volume et en valeur dont le but premier est de
déterminer les ressources de l’entreprise et dont le deuxième est d’en déduire les moyens nécessaires
aux services commerciaux.
L’établissement du budget des ventes nécessite que soit réalisé au préalable une étude de prévisions
des ventes afin de pouvoir estimer les ventes futures, tout en tenant compte des contraintes que subit
l’entreprise :
• Contraintes externes : pouvoir d’achat des clients, la concurrence ou encore la conjoncture
économique.
• Contraintes internes : les marges de profit souhaitées, les canaux de distribution disponibles, la
capacité de production, de stockage,…etc.
Il s’agit d’un compromis à faire entre une approche volontariste (objectifs commerciaux ambitieux), et
une approche déterministe (contraintes liées à l’évolution du marché). 3
Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
Remarque
Il faut dire qu’une prévision précise des ventes peut rarement résulter d’une simple extrapolation du
passé, mais celle-ci peut néanmoins constituer une première étape dans le processus de prévision.
L’étude des séries chronologiques est souvent demandée.
Aussi, la représentation graphique des données observées permet de visualiser la configuration
générale de l’évolution des ventes. Dès lors que cette évolution ne parait pas totalement désordonnée
et, présente une certaine régularité, il devient possible d’en déterminer la tendance. 6
Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
Les fonctions d’ajustement sont nombreuses et dépendent de la forme des nuages de points sur le
graphique représentatif de la croissance des ventes :
Si les ventes évoluent de manière régulière (à la hausse ou à la baisse), c’est à dire si l’écart entre
deux yi successifs est à peu prés constant, l’ajustement linéaire est le plus adapté. On parle d’une
progression de type arithmétique : fonction linéaire croissante : y=ax + b ( ou fonction linéaire
décroissante y= -ax + b).
Lorsque la progression n’est pas arithmétique, elle peut être géométrique : chaque yi est obtenu
en multipliant le précèdent par un coefficient à peu prés constant. Dans ce cas la fonction n’est pas
linéaire, et il peut y avoir plusieurs possibilité :
Si les ventes croissent mais que cette croissance s’accélère, l’ajustement peut se faire soit par une
fonction exponentielle/ ou logarithme : Y=ax Ou y=a log x ;
Soit, par une fonction puissance (avec un exposant supérieur à 1) : fonction puissance (de
croissance rapide) Y=xa
Remarque :
Avant de décider quelle fonction d’ajustement choisir, il est important de tracer graphiquement la série,
et/ou de calculer l’écart entre deux ventes de deux périodes successives : le coefficient de corrélation.
Ce coefficient r (x,y) permet de détecter la présence ou l'absence d'une relation linéaire entre x et y.
Le coefficient de corrélation de deux caractères x et y est égal à la covariance de x et y divisé par le produit
des écarts types de x et y
r (x,y) = ∑ xi yi – n x̅ /
Ventes yi 110 120 130 145 138 162 170 167 195 198
x̅ = 5,5
= 153,5
r = 9243 – (10 x 5,5 x 153,5) / = 0,98
le coefficient de corrélation est voisin de 1, donc, il existe entre les deux variables
linéaires, une relation régulière qui suivra une droite de la forme :
y = ax + b 9
Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
1.1. L’ajustement linéaire
L’ajustement linéaire est pratiqué dès que l’évolution des ventes est régulière, c’est-à-dire,
les ventes augmentent d’un nombre sensiblement égal par période.
A- La méthode des moindres carrés
Le problème étant de déterminer les coefficients a et b par la méthode des moindres
carrés.
L’objectif est de minimiser les écarts entre les valeurs réelles yi et les valeurs axi+ b sur la
droite des moindres carrés.
a = Covariance (x , y) / variance (x)
= ∑ ( xi - ) (yi– ) / ∑ (xi – )2
Avec : moyenne de x = ∑ xi / n
: moyenne de y = ∑ yi / n
Un changement de variable peut être fait :
Xi = xi – et Yi = yi –
D’où : a = ∑ Xi Yi / ∑ Xi 2
Et, b= –a 10
Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
Ventes (y) 30 40 45 50 60 75
Travail à faire :
1 – Procéder à un ajustement linéaire de cette série, par la méthode des moindres carrés.
2 – Prévoir les ventes des mois de septembre de l’année N, et de janvier de l’année N+1.
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
Solution
1 – L’ajustement linéaire permet de rechercher pour cette série de ventes une fonction de la forme : y = ax + b dont les
paramètres a et b sont calculés dans le tableau suivant :
xi yi Xi Yi XiYi Xi²
1 30 -2,5 -20 50 6,25
4 50 0,5 0 0 0,25
5 60 1,5 15 15 2,25
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Exercice d’application : l’ajustement par la droite de Mayer
Années 1 2 3 4 5 6 7
CA (DH) 556 580 610 640 740 845 975
Travail à faire :
Calculez l’équation de la droite et le CA prévisionnel de l’année 8, selon la méthode de Mayer.
solution : X Y X Y
1 556 5 740
2 580 6 845
3 610 7 975
4 640 Moyenne X = 6 Moyenne Y = 853,33
Moyenne x = 2,5 Moyenne Y = 596,5
D’où le système d’équations :
596,5 = 2,5 a + b
853,33 = 6 a + b
a= 73,38
b= 413,05
La droite : y = 73,38 x + 413,05
Le CA prévisionnel de l’année 8 : y8 = 73,38 x 8 + 413,05 = 1000,09 DH 14
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1.2. L’ajustement non linéaire : ajustement exponentiel, logarithme et puissance
Lorsque le coefficient de corrélation n’est pas proche de 1, il ne s’agit pas d’une tendance
linéaire mais il peut s’agir :
D’une tendance exponentielle : sous la forme y = b ax
D’une tendance puissance : sous la forme y = b. xa
Dans ces deux cas, il faut procéder à un changement de variable afin de revenir à la forme
des ajustements linéaires : y = a x + b , grâce aux logarithmes.
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
A- L’ajustement exponentiel
Dans le cas d’une tendance exponentielle, les ventes augmentent selon un taux
sensiblement constant, et le nuage sera ajusté par une courbe dont l’équation
aura la forme suivante :
y = b.ax
Pour revenir à la forme : y = ax+ b, il faut il faut écrire l’équation sous sa forme
logarithme et procéder à un changement de variable
Log y = x log a + log b
Posant Y = log y ; A = log a ; B = log b
Donc, on obtient : Y = a x + B
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B- L’ajustement puissance
Une tendance puissance peut également être ajustée par la méthode des
moindres carrés.
Le nuage sera ajusté par une courbe dont l’équation aura la forme suivante :
y= b xa
Là encore, il faut écrire l’équation sous sa forme logarithme.
Log y = log b + a log x
Posons : Y= log y , B= log b et X = log x
Ainsi : Y = a X + B
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
N.B.
Les ajustements ne fournissent pas de bon résultats si les séries sont trop
petites.
Par ailleurs, il peut être dangereux de ne se fier qu’à la valeur du coefficient de
corrélation pour juger de la pertinence d’un ajustement.
Il y a toujours une part d’interprétation, et donc d’arbitraire dans le choix d’un
ajustement.
Tracer la série sur un graphe est souvent le meilleur moyen de former son
jugement.
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
2.1. Les présentations graphiques des séries chronologiques
Les représentations graphiques appelées parfois, « chronographes » permettent de mettre en évidence les trois
composantes d’une série chronologique.
On appelle série chronologique, ou bien encore chronique ou série temporelle, une suite finie de données
quantitatives indexée par le temps.
On représente graphiquement la série chronologique en dessinant le nuage formé par les points, en reliant les
points entre eux par des segments de droite, pour indiquer la chronologie.
Les représentations graphiques permettent de :
repérer les caractéristiques de la chronique, comme une tendance, un cycle, un phénomène périodique, des
variations accidentelles, ou des fluctuations irrégulières.
dégager plusieurs types d’explications des fluctuations, parmi lesquelles on en distingue en général quatre
composantes :
• Evolution générale de longue durée, appelée tendance générale, composante tendancielle (Trend en anglais) ;
• Le mouvement cyclique (C ) lié aux successions des phases des cycles économiques ou conjoncture,
• Les variations saisonnières : fluctuations (S ) qui se reproduisent régulièrement aux mêmes périodes d’années.
Elles sont liées aux phénomènes de mode de vie, facteurs climatiques, congés annuels, etc. ; cet effet se traduit
par une composante de la série appelée composante saisonnière.
• Les aléas : mouvements imprévisibles (grèves, accidents, promotions, …ils sont de faible amplitude : cet effet se
manifeste par des variations accidentelles (E ). 20
Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
Remarques :
Les aléas sont par définition difficiles, voire impossibles à prévoir, puisque les
modèles de régression traditionnelle ne sont pertinents que lorsque
l’évolution des ventes suit une tendance constante.
L’entreprise peut se préparer à ces aléas en constituant des scénarios
catastrophe, et en imaginant des réponses à adopter en cas de crise majeure.
Mais elle ne peut pas prévoir leur survenance qui n’est qu’éventuelle.
En revanche les variations saisonnières sont récurrentes. Il est donc possible
d’améliorer les ajustements mathématiques afin de les prendre en compte.
Lorsque les fluctuations ne sont pas aléatoires mais se répètent à un rythme
régulier, il est possible de faire apparaitre cette régularité de manière plus
évidente en représentant chaque période par une série distincte.
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
Les composantes d’une série chronologique avec variations saisonnières, permettent de
distinguer deux modèles :
• Un modèle additif yi = Ci + Si + Ei , cela suppose une indépendance des différentes
composantes, entre elles. Autrement dit, l’amplitude des variations saisonnières reste à peu
près constante. Graphiquement, les deux droites qui encadrent la courbe sont
sensiblement parallèles.
• Un modèle multiplicatif yi = Ci (1 + Si ) ( 1 + Ei ), dans ce cas le mouvement saisonnier est
considéré comme proportionnel au mouvement extra saisonnier, et les aléas
proportionnels aux deux mouvements précédents. Graphiquement, les deux droites qui
encadrent la courbe sont divergentes (convergentes) pour une tendance à la hausse (à la
baisse).
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
Pour effectuer des prévisions, il faut décomposer l’analyse en trois temps.
Dans un premier temps, on doit retirer les fluctuations de la série observée.
On parle de « désaisonnaliser » les ventes.
Dans un deuxième temps, la série désaisonnalisée permet de mettre en
évidence une tendance à LT (régression « classique »).
Dans un troisième temps, la tendance permet de faire des prévisions, qui
doivent être ajustées pour tenir compte de l’effet de saisonnalité via un
coefficient saisonnier.
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
2.2. La méthode des moyennes mobiles
Les moyennes mobiles permettent de gommer l’effet des variations saisonnières
et donc de lisser la série des ventes passées, préalablement, à la détermination
de la tendance.
L’ajustement est effectué à partir de la série des moyennes mobiles d’après la
méthode des moindres carrés.
Le calcul des moyennes mobiles revient à remplacer plusieurs données
consécutives d’un groupe par leurs moyennes sur un nombre de périodes qui
correspond généralement à un an, en glissant d’une période à chaque étape du
calcul.
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
A- Les moyennes mobiles centrées (MMC)
Principe général
La méthode des moyennes mobiles centrées se fonde sur le principe que si les données sont
regroupées sur une année, les écarts saisonniers se compensent.
Des moyennes annuelles successives ou glissantes (d’où le terme « mobile ») sont calculées sur
des observations regroupées.
Chaque observation (yi) est ensuite remplacée par une valeur ajustée (y i)’, représentant la
moyenne centrée sur cette période (calculée sur 4 trimestres pour une périodicité trimestrielle,
12 mois pour une périodicité mensuelle, …).
Soit P, le nombre de périodes dans une année. Le regroupement le plus courant se fait sur P+1
périodes en pondérant les périodes extrêmes par ½.
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
Ainsi, la première moyenne mobile d’une série trimestrielle (ordre 4) est :
y i’ = x ( + yi-1+ yi+ yi+1+ ).
Remarque
l’intérêt d’effectuer des regroupements sur P+1 périodes est de pouvoir effectuer des
comparaisons entre une moyenne mobile et une donnée observée. En effet, si le calcul
était effectué sur 4 périodes, la première moyenne mobile serait centrée sur le trimestre
2,5 (pour lequel il n’y a pas d’observation); la deuxième sur 3,5; etc.
Le regroupement sur 5 périodes avec pondération de ½ des extrêmes permet de
centrer la première moyenne mobile sur 3, la deuxième sur 4, etc. 26
Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
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Calcul et représentation graphique des moyennes mobiles centrées d’ordre 4 :
Trimestres Ventes Calcul des moyennes mobiles Moyennes mobiles La méthode
1 30 élimine des
2 27 informations en
début et en fin de
3 24 (30/2 + 27 + 24 +34 +32/2 ) / 4 29
série. C’est
4 34 (27/2 + 24 + 34 + 32 + 28/2) /4 29,375 inévitable.
5 32 29,625
6 28 30
7 25 30,625
8 36 31,125
9 35 31,5
10 29 32
11 27 32,375
12 38 32,875
13 36 33,5
14 32 (38/2 + 36 +32 +29 + 40/2) / 4 34
15 29
16 40
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présentation graphique des moyennes mobiles centrées d’ordre 4 :
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N.B.
La méthode des moyennes mobiles centrées permet simplement de constater
une tendance. Elle permet de lisser la série (c’est-à-dire d’éliminer les variations
saisonnières ) mais n’exprime pas la relation mathématique entre x et y.
C’est pourquoi le calcul des moyennes mobiles ne permet pas de faire des
prévisions.
La tendance doit être déterminée par la méthode des moindres carrés afin
d’obtenir la fonction qui la représente (voir les ajustements décrits plus haut).
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
B- Les méthodes des totaux mobiles et des moyennes mobiles non centrées
Il s'agit de représenter la série statistique en remplaçant chaque observation yi par le total ou la moyenne des dernières
observations, avant de procéder à l’ajustement linéaire sur les totaux ou les moyennes mobiles.
Exercice d’application : le calcul des moyennes mobiles non centrées :
Mois Quantités Moyenne mobile non centrée
Janvier 600
Février 520
Mars 440 520
Avril 660 540
Mai 770 623
Juin 800 743
Juillet 920 830
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
Les coefficients saisonniers servent à désaisonnaliser une série, et/ou faire des
prévisions :
Désaisonnalisation : pour étudier l’évolution de la série indépendamment des
variations saisonnières, les coefficients saisonniers sont utilisés pour
désaisonnaliser les observations : valeur désaisonnalisée = observation /
coefficient saisonnier.
Prévisions : les prévisions sont estimées en utilisant l’équation de la droite de
tendance, puis saisonnalisées grâce aux coefficients saisonniers
correspondants : valeur prévue = tendance x coefficient saisonnier.
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
Les valeurs ajustées par cette équation sont données dans le tableau suivant :
Trimestres 1 2 3 4
Années
1 1101,84 1173,43 1173,01 1208,60
2 1244,19 1279,78 1315,37 1350,96
3 1386,54 1422,13 1457,72 1493,31
4 1528,90 1564,49 1600,07 1635,66
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
Les rapports entre valeur réelle et valeur ajustée sont donnés dans le tableau
suivant :
Trimestre 1 2 3 4
Années
1 0,9076 1,0550 1,1935 0,9515
2 0,8439 1,0549 1,1404 0,9623
3 0,7933 1,0196 1,1662 0,9375
4 0,8176 1,0547 1,1562 0,9476
Coefficients saisonniers bruts 0,8406 1,0461 1,1641 0,9497
Coefficients saisonniers arrondis 0,84 1,05 1,16 0,95
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
Trimestre 1 2 3 4
Années
Prévisions du mouvement extra 1671,25 1706,84 1742,43 1778,01
saisonnier
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
3. Autres analyses marketing
La prise en compte de l’élasticité des prix :
Pour déterminer le prix de vente prévisionnel d’un produit, l’entreprise doit prendre en compte plusieurs éléments : les
coûts, la demande : prix que les clients potentiels acceptent de payer (prix psychologique), l’élasticité de la demande par
rapport au prix, la concurrence : nature, structure et prix de marché, ainsi que la réglementation en vigueur : interdiction de
la vente à perte, prix imposé, prix régulé.. Etc.
L’élasticité/prix met en évidence l’effet de la variation du prix sur les quantités vendus, il s’agit donc d’un coefficient.
On peut distinguer entre :
• Elasticité/prix simple : elle mesure l’effet de la variation du prix d’un produit P sur sa quantité Q : e = (∆Q/Q) ÷ (∆P/P)
Une élasticité négative : signifie que l’augmentation du prix entraine une diminution de la demande.
Une élasticité positive : signifie que la demande augmente avec le prix « le cas des produits de luxe par exemple »
Une élasticité proche de zéro : signifie que la demande est peu sensible à la variation du prix.
• Elasticité/prix croisée : elle permet de quantifier l’impact du prix d’un produit A sur la demande d’un autre produit B :
e = (∆QB/ QB) ÷ (∆PA/ PA)
Une élasticité croisée positive : signifie que l’augmentation du prix de A entraine l’augmentation de la demande de B.
Une élasticité croisée négative : signifie que l’augmentation du prix de A entraine la diminution de la demande de B.
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
La prise en compte des aspects volontaristes dans la fixation des objectifs
commerciaux
La détermination des ventes prévisionnelles n’est pas uniquement affaire de prévision.
Nous ne sommes pas dans un univers totalement déterministe (cas des prévision
météorologiques) dans lequel les conditions objectives de l’environnement de marché
permettraient de calculer le volume d’affaires. Un budget est également un acte
volontariste un instrument de motivation permettant d’afficher des objectifs plus ou
mins ambitieux. D’une certaine façon « quand veut, on peut ».
Pour motiver les vendeurs, il existe toute une série de techniques : incitations
financières, cadeaux et récompenses gratifiantes.
Par ailleurs, on peut aussi motiver le client, par la publicité, les actions
promotionnelles, des rabais, …etc.
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
La prise en compte du cycle de vie du produit
Pour les changements de tendance, on peut se référer à la théorie du cycle de vie des produits.
Un produit passe généralement par quatre phases, lancement, développement, maturité, déclin.
Dans la phase de lancement l’évaluation de la demande prévisionnelle est pleine d’aléas. La technique très souvent employée est
de faire un lancement test, pour voir la réaction des clients. Si le lacement est un échec, le contrôleur de gestion est assez démuni
pour pouvoir donner un conseil : c’est de la responsabilité de la direction et des commerciaux. Mais le système comptable doit
permettre de chiffrer les dépenses, afin d’éclairer le choix.
Si le lancement est un succès, on assiste généralement à une progression exponentielle des ventes.
Puis, une fois le lancement réussi, le taux de croissance des ventes va se stabiliser, et on va entrer dans une phase d’évolution
régulière (on sait que les ventes vont augmenter de x% tous les ans). L’adhésion de l’entreprise à un panel permet à celle-ci de se
situer par rapport à ses concurrents et l’aide à anticiper l’évolution du marché.
Le produit arrive ensuite en phase de maturité et les taux de croissance deviennent nuls (c’est le cas par exemple des produits
comme les réfrigérateurs, quand 100% des ménages sont équipés, on n’a plus qu’un marché dit de remplacement). Tout l’art de
marketing est de lutter contre cette situation de stagnation par la recherche-développement et l’innovation.
Enfin, le produit connaît une phase de déclin, lié à l’obsolescence du produit, et son dépassement par les évolutions technologiques
et sociologiques. Phase, où il faut songer à retirer le produit avant de faire des pertes.
Dans chaque secteur, les professionnels ont en général une bonne appréciation du cycle de vie (durée moyenne d’un modèle dans
l’industrie automobile par exemple). Par ailleurs, au niveau de la conception de produits, très souvent la durée de vie est
« programmée » (cas de l’électroménager par exemple).
Ainsi, les modèles mathématiques de prévisions peuvent être combinés à l’analyse du cycle de vie du produit : si les ventes d’un
produit sont en phase de croissance, on utilisera un ajustement de type exponentiel, alors qu’en phase de maturité, un
ajustement linéaire sera sans doute plus adaptée. 45
Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
III. La budgétisation
La budgétisation de la fonction commerciale revêt deux aspects : elle concerne d’une part, les ventes et,
d’autre part, les coûts de distribution.
1. Le budget des ventes
Pour établir le budget de ventes, il faut tenir compte de plusieurs démissions. Autres que les produits et les
périodes, il faut tenir compte des différents marchés, définis soit de façon géographique, soit de types
clientèles; Il faut tenir compte aussi de la structure du niveau commercial, ou encore des secteurs de
l’entreprise. Nous sommes dans une logique multidimensionnelle. Il faut pour les besoins de gestion pouvoir
présenter les prévisions budgétaires selon différents axes.
Le problème, c’est que pour présenter un budget, on ne dispose généralement que de tableaux à deux
dimensions, les informations étant disposées en lignes et colonnes.
Le budget des ventes est l’expression chiffrée des ventes de l’entreprise par type de produits, en quantités et
prix.
Il est ventilé en fonction de l’organisation de l’entreprise, et de ses centres d’intérêt : produis, périodes, zones
géographiques,…etc. Toutes ces ventilations sont ensuite regroupées dans un budget global des ventes qui
précise l’ensemble des objectifs.
En aval, les totaux en quantités par produits peuvent être utilisés pour établir le programme de production.
Et, les totaux en valeur par mois peuvent être utilisés pour établir le budget des encaissements en trésorerie.
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
La prévision est retenue, souvent sous deux hypothèses, une hausse et une
basse, elle permet à la direction commerciale de définir les moyens à mettre en
œuvre pour réaliser ses objectifs.
Elle définit ainsi les variables d'action qui seront la base d'un plan d'action
commercial. Les principales variables d'action sont :
• les tarifs pratiqués,
• les ristournes à consentir,
• les actions de promotion,
• les choix de distribution,
• les effectifs de la force de vente.
Le plan d'action doit faire l'objet d'un pré-chiffrage acceptable dans la mesure
où il engendre la consommation des ressources.
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
Ventilation par produit : le budget est ici, présenté pour un produit donné.
Cette ventilation est réalisée lorsque la gamme des produits de l’entreprise est
peu étendue, ainsi il est possible de présenter un document pour chaque
produit (exemple : l’automobile).
Année N – Produit P
J F M A M J J A S O N D Total par zone
Zone géographique 1
Zone géographique 2
…..
Total par mois
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
Ventilation par période : le budget est présenté par période, généralement le
mois. Ce dernier constitue une période courte et satisfaisante pour la
budgétisation et le contrôle budgétaire.
Mois N
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
Ventilation par région : le budget est présenté par région. Cette ventilation a
une grande importance, car elle sert à préparer les objectifs de ventes qui
seront fixés aux vendeurs.
Année N –Zone géographique
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
N.B.
Il est bien entendu que ces différentes formes de présentation sont
complémentaires. Elles permettent d’élaborer le budget général des ventes de
l’entreprise, en prenant en considération les coûts de distribution associés aux
prévisions des ventes.
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
2. Le budget des frais commerciaux
Certains frais commerciaux fixes (amortissement, loyer de locaux commerciaux, … etc.) reflètent, à un
moment donné, la structure, l’organisation et l’importance des services commerciaux.
Certains coûts variables (administration des ventes, emballage, service après vente, transport, …
etc.), dépendent du niveau de l’activité et, sont en gros proportionnelles aux ventes.
Pour ces deux types de frais, les prévisions sont en fonction de l’activité prévisionnelle et suivent la
logique du budget flexible. Ils peuvent donc, être chiffrés de façon linéaire :
Budget =frais fixes + frais variables en fonction des ventes.
Pour les charges de marketing, le cas du budget de publicité, ce sont les ventes prévisionnelles qui
dépendent de l’effort publicitaire. Elles ne dépendent pas directement du volume des ventes, c’est pour
cette raison que ces frais échappent le plus souvent à une procédure de prévision rationnelle. Il faut
donc commencer par décider de leur montant, et les intégrer dans les charges de budget (mais on voit
qu’en fait, il s’agit plutôt d’un investissement! Dont la prédictibilité dépend des volumes et de
l’expérience ).
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
Le choix des standards repose sur la prise en compte des alternatives suivantes :
– les coûts constatés de la période comptable précédente,
– ces mêmes coûts actualisés,
– les concurrents,
– les coûts calculés en liaison directe avec un budget d’exploitation et découlant de celui-ci.
En pratique, il s’agit de standards négociés car les standards idéaux sont inacceptables par les opérationnels,
démotivants et induisent des écarts impossibles à interpréter, tandis que les standards historiques n’incitent pas à
faire mieux, conduisent à l’immobilisme et ne correspondent plus à rien en période d’évolution rapide. Les
standards sont donc l’expression du savoir-faire de l’entreprise mais ils ne sont bien sûr valides que par rapport à
une comparaison avec les autres entreprises du même secteur. 54
Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
Le contrôle de gestion cherche à s’assurer que les objectifs ont été atteints.
Le contrôle des ventes veille sur la réalisation des objectifs de ventes tels que fixés dans le
budget des ventes.
L’outil est l’écart. Un écart est la différence entre ce qui est réalisé et ce qui est prévu.
Les écarts à calculer et à analyser sont l’écart sur chiffre d’affaire et l’écart sur marge.
L’écart sur chiffre d’affaire permet de développer l’action vers les produits qui participent
le plus à la rentabilité de l’entreprise.
L’écart sur marge permet de freiner les tendances commerciales à négocier des prix bas
risquant de compromettre la rentabilité de l’entreprise.
55
Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
2. Analyse du chiffre d’affaires
L’écart sur chiffre d’affaire « E/CA »
EG/CA = CA r – CA p
= (Qr . Pr) – (Qp . Pp)
Décomposition de l’écart sur chiffre d’affaire en écart sur prix et un écart sur quantité :
E/Prix = (Pr – Pp) Qr
E/Quantité = (Qr – Qp) Pp
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
Pourquoi décompose-t-on l’écart global ?
Lorsqu’un écart global contient deux ou plus de forces, il doit être décomposé afin de
permettre au contrôle de poser le doigt sur le problème et d’appliquer les mesures correctives.
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
Exercice d’application : le contrôle budgétaire des ventes par l’analyse du chiffre d’affaires
Soit une entreprise qui commercialise deux produits x et y.
Les données nécessaires à son contrôle budgétaire, sont présentées dans le tableau suivant :
Produits Prévisions Réalisations
Qté PV Mt Qté PV Mt
X 8 000 15 120 000 10 000 18 180 000
Y 9 000 20 180 000 6 000 20 120 000
Total 300 000 300 000
Travail à faire :
1- calculez l’écart/CA, de chaque produit. Analysez et commenter les résultats.
2- calculez l’écart/CA global. Commentez.
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
Solution :
1) Calcul de l’écart/CA par produit
Pour le produit x
E/CA = (Qr.Pr) – (Qp.Pp) = (10 000 x 18) – (8000 x 15) = +60 000 Écart Favorable
E/Qté = (Qr – Qp).Pp = (10 000-8 000).15 = +30 000 Écart Favorable
E/prix = (Pr – Pp).Qr
= (18 – 15).10 000
= +30 000 Écart Favorable
Pour le produit y
E/CA = (6 000 x 20) – (9 000 x 20) = -60 000 Écart Défavorable
E/Qté = (6 000 – 9 000).20 = -60 000 Écart Défavorable
E/prix = (20 – 20).6 000 = 0 Écart Neutre
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
Commentaires
Pour le produit x
L’écart global est favorable (+60000), le CA réel est supérieur à celui prévu, avec une augmentation de 50%.
L’écart/qté est aussi favorable (+30000), vu que les quantités réellement vendues sont supérieurs à ceux prévues.
Cette augmentation peut être expliquée par exemple, par la qualité du produit ou si le produit x est un produit de
luxe. (Même si le prix augmente, la quantité augmente aussi).
Pour le produit y
L’écart global est défavorable (-60000), c’est dû à une baisse de 1/3 entre les quantités prévus à vendre et ceux
réellement vendues.
Le prix reste pourtant dans les normes, avec un écart neutre (=0).
D’où on déduit que ce sont les quantités réellement vendues de y qui ont amené l’EG à être en dessous du 0. Cette
chute dans les ventes peut être due à la mauvaise qualité du produit, ou à un manque de publicité.
2) E/CA global = CA global réel – CA global prévu = 300000 – 300000 = 0 Écart neutre
Commentaire
On remarque que même si les ventes du produit y ont été inférieurs à ceux prévues, le CA global a resté dans les
normes avec un écart = 0. Cela peut être expliqué par les ventes énormes du produit x (+50%), ce qui a pu
compensé la chute des ventes de y.
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
3. L’analyse des marges
L’écart sur marge « E/marge »
Marge = CA – Coût préétabli de production ou d’achat
= (Prix de vente . Quantité) – (Coût unitaire préétabli . Quantité)
= (Prix de vente - Coût unitaire préétabli) Quantité
Marge unitaire
E/Marge = Marge réelle – Marge préétablie = (CA r – Cp) – (CA p – Cp) = [(Pr – Cup) Qr] – [(Pp – Cup) Qp]
M u. réelle M u. préétablie
Remarque : les coûts de production (ou d’achat) pris en référence dans les deux membres de la différence sont des coûts
unitaires budgétés (ou standard). En effet, la maîtrise des coûts de production n’est pas du ressort des services commerciaux,
et, dans un souci de localisation des responsabilités, il est important que le transfert des produits de la production aux services
commerciaux s’effectue sur la base des coûts inscrits au budget.
Décomposition de l’écart global en écart sur marge unitaire (ou prix), et écart/quantité :
E/marge unitaire = E/prix = (MUr – MUp) Qté r
E/quantité = (Qté r – Qté p) MUp
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
Solution
Produits Prévisions Réalisations
Qté Marge unitaire Mt Qté Marge unitaire Mt
avec :
(1) 15-8 = 7
(2) 20-9 = 11
(3) 18 – 8 = 10
(4) 20 – 9 = 11
(5) 155000 / 17000 = 9,118
(6) 166000 / 16000 = 10,375
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
Écart sur marge globale :
E/marge = (Qr . MUr) – (Qp . MUp)
= (16000 x 10.375) – (17000 x 9.118)
= 166 000 – 155 000
= +11 000 Écart favorable.
Commentaire :
Pour le produit x, l’écart est favorable. Il est dû à deux raisons :
- L’écart/qté est favorable avec une quantité réellement vendue supérieure à celle prévue
- L’écart/prix : puisque le prix a augmenté, et la marge préétablie reste la même, la marge
unitaire réelle a augmenté, procurant ainsi un écart favorable. 65
Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
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Chapitre 2 : LA GESTION BUDGETAIRE DES VENTES
4. Analyse des coûts de distribution
La prévision des coûts de distribution suit logiquement la prévision des ventes. Ces charges de distributions, directes ou
indirectes, variables ou fixes incluent, entre autres :
- les salaires et commissions sur ventes des représentants et commerciaux,
- les frais d’emballages,
- les frais de transport sur ventes,
- les frais d’études de marché,
- les frais des campagnes publicitaires,
- les charges de personnel : de la direction commerciale, des magasins, du service après-vente,
- les amortissements des matériels et locaux de la distribution, etc...
- les loyers, assurances, etc...
Les frais de distribution constatés peuvent être différents des frais prévus, pour différentes raisons :
- non-respect des contrats et des engagements,
- hausse des prix,
- surconsommation et gaspillage,
- hausse des rémunérations des commerciaux,
- accroissements des charges de transport, d’assurances, etc...
L’analyse des écarts sur coûts de distribution se fait par le calcul et l’analyse des écarts sur coûts préétablis (cf. écarts sur coûts
préétablis-Gestion budgétaire de production).
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Références bibliographiques
Alazard C. et Séapri S., 2010, Contrôle de gestion, manuel et applications, DCG11, 2 ème édition.
Dunod.
Beatrice et Francis Grandguillot, 2018, L’essentiel du contrôle de gestion, 10 e édition.
BURLAUD A. et SIMON C., Le contrôle de gestion, Paris, Editions La Découverte, 1997.
Henri Bouquin, Le contrôle de gestion, PUF, Paris, 8ème édition, revue et mise à jour en 2008.
(1ère édition 1986).
Françoise GIRAUD, Olivier SAULPIC, Gérard NAULLEAU, Marie-Hélène DELMOND, Pierre-Laurent
BESCOS, 2005, Contrôle de Gestion et Pilotage de la Performance, 2e édition Gualino éditeur.
Didier Leclere, Marc Riquin, Olivier Vidal, 2013-2014, Fascicule U121, Le contrôle de gestion, outil
de prévision, INTEC en collaboration avec le CNED.
Pascal Fabre, Sabine Sépari, Guy Solle, Louis le Cœur, 2017, DSCG 3 - Management et contrôle de
gestion –cas pratiques, 2e édition, Dunod.
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Je vous remercie pour votre attention
Bon courage à vous.
Pr. S. Benjelloun
sanae.benjeloun@usmba.ac.ma
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