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Les complétives peuvent se présenter sous une forme réduite caractérisée principalement par la non réalisation
du morphème d’enchâssement et du sujet de la complétive.
Les complétives réduites sont le résultat de deux règles transformationnelles, à savoir la transformation
infinitive et la transformation d’objet (FO), appelée également « transformation d’effacement de être (EE).
A) La transformation infinitive
Contrairement à la complétive en QU, qui est une structure conjuguée, la complétive infinitive ne présente
ni marqueur d’enchâssement, ni sujet (lexical ou pronominal) et son verbe est à l’infinitif.
On considère que la complétive infinitive est dérivée de la complétive en QU, par l’application de la
transformation infinitive.
Cette transformation infinitive peut être obligatoire ou facultative selon la classe sémantique du verbe support.
Ainsi, nous relevons les cas suivants :
i) La transformation infinitive est obligatoire lorsque le verbe de la principale est un verbe de sentiment ou de
volonté :
P 70. Elle veut partir.
P 71. * Elle veut qu’elle parte.
ii) La transformation infinitive est facultative si bien que la complétive en QU et la complétive infinitive sont
toutes deux grammaticales, dans les cas où :
Cependant, il est à remarquer que les complétives dont le support est un verbe de perception ne sont pas
équivalentes sur le plan sémantique à la phrase qui a subi une transformation infinitive.
Dans la complétive en QU dans (), le support traduit une perception indirecte (proche du constat), alors que dans
la complétive infinitive en (), le support est un véritable verbe de perception dans la mesure où le procès de la
complétive infinitive et l’acte de perception sont réalisés simultanément.
Remarque 1 :
Dans le cas où le verbe support est un verbe de perception, la transformation infinitive est possible même si le
sujet de la principale et de la subordonnée ne sont pas coréférentiels si bien que le sujet de la complétive devient
objet de la principale.
P 76. Je sens [que les douleurs reprennent].
SN1 de la complétive
Cette transformation infinitive est facultative car la complétive en QU est également possible.
Dans ce cas, la transformation infinitive est obligatoire. Les verbes supports utilisés sont des verbes qui expriment
un ordre ou une promesse, comme « ordonner, conseiller, permettre, recommander… »
Remarque 2 :
. C’est le cas des infinitifs qui apparaissent après :Certains infinitifs ne sont pas issus de la réduction d’une
complétive
i) Un verbe qui indique le commencement d’un procès
ii) Un verbe qui indique le mouvement comme « aller, courir, monter, descendre…
Remarque 3 :
L’infinitif de la complétive réduite peut être précédé du morphème « de » lorsque le sujet de la subordonnée
complétive et celui de la principale sont identiques.
On retrouve facultativement « de » avec des verbes du type « souhaiter, nier, détester… »
L’infinitif n’exprime pas en lui-même une voix. Cependant, la complétive réduite peut avoir la valeur dune voix
active ou d’une voix passive selon la structure profonde de la subordonnée.
P 94. J’entends jouer le pianiste. (actif)
La structure (94) provient de (94’) après la réduction de la complétive, où la subordonnée complétive est à la voix
active.
Quant aux phrases (95) et (96), elles dérivent respectivement de (95’) et (96’), dans lesquelles les subordonnées
complétives sont à la voix passive.