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Initiation à la linguistique

Cours S4
Session du printemps
2022
M. MELIANI
Introduction générale
• Le langage humain parlé est grammaire.
Il est d’une structuration grammaticale
permettant son intelligibilité. S’il est
transmissible c’est parce qu’il est à
chaque fois construit selon une
organisation reconnue de tous et partant
descriptible.
Description des langues

• Les langues étant descriptibles


dans leurs organisations, elles ont
toujours fait l’objet d’études
spécifiant leurs grammaires.
Grammaire

• La grammaire est une description de la relation


liant son et sens dans les constructions
discursives d’une langue (les phrases). Elle a
été traditionnelle, se limitant à la description
(grammaire traditionnelle), avant d’être
"générale" et se développer par la suite
linguistique.
• Toute phrase est une suite intelligible
de sons.
• La relation intime entre son et sens
trouve écho dans la structure
syntaxique, l’agencement des
constituants phrastiques.
Grammaire traditionnelle
• Elle centre sa description de la langue sur
la structure syntaxique des phrases ce qui
souvent dessert le sens.
• Elle prédit ce qui est à dire et ce qui est à
ne pas dire parce que son référent est un
corpus de phrases modèle, sacré.
Grammaire générative
• Selon la grammaire générative, la description
de tout énoncé ou phrase suppose deux types
de représentations, phonologique et
syntaxique, et une forme logique reliant la
représentation syntaxique à celle sémantique.
A cette forme logique est également liée la
représentation phonétique à l’aide de
représentations intermédiaires,
essentiellement celle syntaxique.
Linguistique
• La linguistique, ultime développement de
la grammaire, cherche à expliciter les
relations établies entre son et sens. Elle
hérite de l’organisation de la grammaire
générative et cherche à la dépasser.
Qu’est ce que la linguistique

Linguistique = lingua + tique


Lingua = langue
-tique = étude scientifique
• La linguistique appréhende les langues
naturelles dans leur diversité et non pas
dans l’individualité de chacune.
• Elle décrit et explique les langues dans leurs
particularités et en livre des théories à partir
des besoins de l’ensemble des langues : une
théorie linguistique est voulue décrire dans
l’explicatif le système d’un ensemble de
langues et non pas une seule uniquement.
Linguistique/Grammaire
• La linguistique décrit et explique le
système grammatical des langues, par
contre la grammaire se contente de le
décrire pour le prescrire.
• En cherchant à expliquer des phénomènes
en étant objective, la linguistique
s’invente « science ».
Qu’est ce qu’être linguiste ?
• Un linguiste n’est pas obligatoirement
polyglotte vu que la linguistique cherche à
découvrir les systèmes grammaticaux des
langues et les regrouper en un seul.
• Connaître dans l’explicatif le système
d’une langue suffit pour être « linguiste ».
2. Objet de la linguistique
• De Saussure, le père de la linguistique,
établit la distinction objet/matière
l’objet = la langue
la matière = les phénomènes de la parole
(écrite et orale), ceux relatifs à
l’utilisation du langage et auxquels
s’intéresse le linguiste
Langage / Langue
• Deux constituants du langage humain
Langage = aptitude innée à communiquer
Langue = instrument de communication
propre à l’homme, le code constitué en un
système de règle communes à une même
communauté
NB. L’utilisation individuelle du code
linguistique par les membres de la
communauté serait la "parole".
Acquérir une langues
• Les langues ne sont en fait pas
entièrement des produits symboliques
naturels.
• La connaissance ou la maîtrise d’une
langue propre à une communauté  ne
suppose pas toujours être plongé dans son
bain linguistique spécifique.
Langue naturelle/Langue artificielle

• Langue naturelle n’est pas un produit de


laboratoire, une invention humaine,
• Langue artificielle est un langage
élaboré, en l’occurrence l’Espéranto ou
le langage informatique.
3. Distinction langue/parole
• La langue constitue la "norme", c’est-à-
dire la caractérisation de règles
prescriptives du système du langage. Il
s’agit en quelque sorte de la grammaire
immuable d’un système.
• La parole par contre n’est pas statique vu
la variation due à l’usage individué
(personnel/individuel) du système, celui
d’une communauté donnée.
• Parole = code oral doué d’unités sonores
(2796 langues parlées dans monde)
• Langue = code écrit doué d’un système
alphabétique, syllabique et/ou
idéographique, d’où 350 langues écrites dans
le monde uniquement.
NB. Le grand nombre des langues parlées dans
le monde est dû à la variation de la parole; et
le nombre réduit des langues écrites est
plutôt dû au phénomène de la prescription.
• La langue = un code
• La parole = l’utilisation, la mise en
œuvre de ce code par les sujets parlants.
• Toute langues possède une grammaire
propre, un système de règles, même
lorsqu’elle n’est pas écrite ou son
système n’est pas explicité.
• Tout locuteur natif d’une langue a une
connaissance intuitive de ses règles.
Langue et normativité
• Les normes d’un système s’engagent à
produire les outils nécessaires de
correspondance entre les images décrites
auditives ou graphiques et les concepts
(idées, objets,…), c’est-à-dire un code de
production de messages reposant sur un
ensemble de conventions orales et écrites.
• La norme stabilise le système d’une langue.
4. Comment procède le linguiste ?

• Deux démarches d’appréhension des


règles grammaticales des codes ou
langues sont mises en œuvre par les
linguistes:
- la démarche diachronique, et
- la démarche synchronique.
Etude diachronique
• Elle analyse les phénomènes linguistiques
du point de vue de leur évolution
historique: elle cherche à remonter aux
origines des mots pour retracer leur
évolution (philologie).
Etude synchronique
• Elle consiste en l’observation d’un état de
langue considéré dans son
fonctionnement interne et externe à un
moment donné de son histoire, évolution.
5. Signe et signification linguistiques
• L’étude linguistique porte sur le langage
humain en tant que composition de signes
doués de significations, signification d’ordre
formel (phonétique, morphologique,
syntaxique et phonologique) et sémantique.
• La linguistique est une science qui contribue
à l’étude des signes, les éléments cognitifs
dits signes linguistiques.
Le Signe concept
• Le signe en tant que concept désigne
l’ensemble des indices, des signaux, des
icones et des symboles rendant palpable le
monde conceptuel.
• Il désigne le référent (arbre renvoie aux
arbres) et le référent entretient une relation
d’appellation avec le signe.
L’Indice
• "La manifestation des effets implicatifs
d’un phénomène empirique" :
La fumée est l’indice de l’existence du feu.
• Les signes indices sont liés par un lien
nécessaire à ce qu’ils évoquent. Ils
entretiennent un lien naturel de causalité.
Le Signal
• "Un fait qui a été produit artificiellement pour
servir d’indice"
Les signaux du code de la route
Le Symbole
•  C’est un signal évoquant naturellement
dans une culture donnée un concept ou
une idée :
Pigeon blanc = colombe de la paix
L’Icône
• C’est une imitation artificielle et
perceptible de ce à quoi il est référé.
• Les signes iconiques sont liés à ce à quoi
ils renvoient par une relation de
ressemblance (les silhouettes d’enfants
traversant un passage pour piétons dans
les panneaux du code de la route).
Le signe linguistique
• C’est l’union d’un signifié et d’un signifiant,
d’un concept et d’une image acoustique
(sonore).
• Tout message ou signe linguistique suppose
une signification, le passage du signifiant (sa)
au signifié (sé), étant une unité complexe
composée d’une face formelle, qu’incarne la
voix et les graphèmes, et de son contenu, la
représentation de la réalité.
Le Signifié
•  C’est un phénomène cognitif d’une image
mentale produite par le son d’une expression
phonique (le signifié de "arbre" est le commun
à tous les arbres, "racines", "tronc",
"branchage" et "feuillage").
Le Signifiant
• C’est un phénomène sonore suggérant un
concept ou contenu sémantique, un référent.
• Les divergences de sa perception induisent
sa valuation : la valeur d’un signe est perçue
individuellement. Son noyau stable, le
commun récurrent, est dit "dénotation" et
ses particularités, acceptions secondaires ou
individuelles, sont dites "connotations"
(dire, parler, exposer, s’exprimer, raconter).
Le Référent
• C’est l’objet lui-même tel qu’il existe
dans le monde.
• Tout message ou signe linguistique
suppose une signification, le passage du
signifiant (sa) au signifié (sé).
6. Grammaire générale
• Pendant le 17ème siècle, l’école de Port-Royal,
une école descriptiviste générativiste, a
essayé dans le cadre d’une grammaire qui
portait son nom : «grammaire de Port-Royal»,
« d’énoncer certains principes auxquels
obéissent toutes les langues, et qui donnent
l’explication profonde de leurs usages »
(Ducrot et Todorov 1972 : 15);
• Cette démarche généralisatrice qui permet
l’appréhension des langues selon des
mécanismes communs a été suivi par la suite.
• Toutes les langues remplissent la même
fonction, la communication ; elles doivent
alors être structurées pareillement, répondre
au même fonctionnement grammatical, et par
conséquent susciter les mêmes mécanismes
de description.
• Selon cette grammaire baptisée «générale »,
la langue reflète la pensée de son locuteur : «
la langue est représentative de la pensée
logique » (Ducrot et Todorov 1972:16).
• Il s’agit de décrire la grammaire d’une langue
dans le respect de la pensée (information
exacte et intention) et sa logique : comment ?
• Sa démarche est d’une analyse raisonnée de
la langue et non pas inductive, descriptive des
mécanismes de la grammaire.
• Il s’agit d’une grammaire générale raisonnée,
celle des bons usages et non pas d’une
grammaire inductive en effet, dont les
catégories de mots sont logiquement:
- Le prédicat qui attribut les propriétés aux
choses ou désigne l’acte d’attribution ou
encore représente cet acte.
- Le substantif qui désigne les choses.
- L’adjectif qui désigne les propriétés.
• Les principes grammaticaux universels sont par
exemple
(i) l’accord entre N et Adj qui rend plus claire
l’énoncé ;
(ii) la concordance en genre et en nombre ;
(iii) l’accord du participe ;
(iv) l’emplacement des mots selon leurs natures
respectives :
N + V + N (SVO)
N + Adj
• Cependant cet ordre « naturel » n’est pas
respecté par toutes les langues (l’arabe,
l’allemand, le latin).
• Doutes quant à la possibilité de la
généralisation de cette grammaire.
• Pallier à cette faiblesse : « théorie des figures de
rhétorique », « une façon de parler artificielle et
impropre, substituée volontairement, pour des
raisons d’élégance ou d’expressivité, à une
façon de parler naturelle, qui doit être établie
pour que la signification de la phrase soit
comprise » (idem : 18), c’est en quelque sorte la
structure sous – jacente ou profonde de la
phrase des générativistes. Il s’agit de transcrire
le processus d’établissement de l’ordre naturel
ayant l’esprit du locuteur dans son énonciation.
• Pêchant par sa non « généralisation » de sa
grammaire structurelle, elle ne peut convaincre
de la possibilité de généralisation de la pensée la
sous-tendant et son arbitraire, celui de la raison
et de la pensée philosophique.
• Mais, elle a eu le mérite de vouloir décrire la
grammaire des langues et non pas d’une seule
langue. La volonté d’universalisme malgré son
incertitude est louable.
• Son manque d’empirisme éloigne également du
factuel de la langue et l’empêche d’être
explicative des usages particuliers à partir de
règles déduites » (idem : 19).
7. Grands courants linguistiques
• L’histoire de l’étude du langage humain,
moyen de communication, témoigne de
l’existence de plusieurs courants linguistiques.
• Plusieurs sont les écoles qui se sont illustrées à
rendre la linguistique une science, et ce de
différentes manières et à partir d’angles
différents d’appréhension, voire de conception
du langage humain.
• Deux courants majeurs s’y sont illustrés :
1. Linguistique interne, autonome et se suffisant
d’elle-même :
- linguistique historique
- linguistique structurale proprement dite
(structuralisme, saussurianisme, la glossématique, le
fonctionnalisme, le distributionnalisme et la linguistique
générale).
- linguistique énonciative
2. Linguistique externe, associée à d’autres disciplines
(sociolinguistique, psycholinguistique,
neurolinguistique, philosophie du langage…)
7.1. Grands courants de la linguistique interne

La linguistique est l’évolution de la grammaire


générale.
- Avant 1916, la linguistique historique
(philologie),
- 1930 jusqu’à 1975, le structuralisme avec De
Saussure (Cours de linguistique générale, 1916).
- 1956, la linguistique énonciative avec
Benveniste : le sous-entendu du langage est
greffée à la science en complément.
7.1.1. linguistique historique
• En partant du constat selon lequel « les langues
se transforment avec le temps » (idem : 20), et
du résultat inéluctable du phénomène de
contact de langues, des grammairiens du 19ème
siècle se sont proposés l’étude scientifique des
transformations que subissent les langues
durant leur évolution.
• Les changements linguistiques ne sont pas
toujours conscients, c’est-à-dire qu’ils peuvent
être produits de laboratoires.
• La langue se transforme et peut être transformée
(Turgot).
• La transformation des langues est due au
phénomène de « l’emprunt » (conscient) ou du
« transfert », héritage linguistique (inconscient) :
Exp: le cas des mots latins intégrés au français par
exemple.
• L’emprunt garde sa forme dans la langue
d’accueil.
• Le transfert est le produit de plusieurs
transformations.
• La linguistique historique se reconnaît science
étymologique / d’étymologie.
• Elle permet au travers du rapprochement
structural des langues d’établir des affiliations
linguistiques utiles.
• les langues malgré leurs différences peuvent
être étudiées selon les même principes et être
décrites pareillement et répondre à un même
système grammatical parce qu’elles
proviennent les unes des autres.
• Néanmoins,
(i) la langue ne se réduit pas dans sa description à
la découverte d’étymons et souvent plusieurs
étymologies sont possibles ce qui rend le choix
de l’une ou l’autre ou la décision difficile à
trancher ;
(ii) la régularité des transformations n’est pas non
plus aisée à saisir ou à trancher en cas de
dilemme ; et
(iii) le lexique évolue et l’apparentement
morphologique des mots d’une même langues
ou de langues différentes dépasse
l’entendement formel (signifiant).
• La comparaison des langues conduit à
l’avènement de la « grammaire comparative »
qui a permis de regrouper les langues en
familles à partir de parentés structurelles
principalement : langues indo-européennes,
langues sémitiques, langues chamitiques ….
• L’affiliation des langues permet de dresser sur
des bases linguistiques des pédigrées de
langues
• La grammaire historique a été sous-tendue
dans son élaboration par les transformations
des langues.
• Ces transformations sont dues à l’usure, usure
qui conduit souvent au déclin des langues et à
la génération de nouveaux produits.
Problème :
Travailler sur des champs de ruine (Bopp 1885)).
• L’Homme (historique, sujet parlant) cherche à
gérer ses productions symboliques à partir
d’une économie qu’il juge utile et commode :
il sacrifie souvent « l’organisation
grammaticale au désir d’une communication à
bon marché » (idem : 26). Cela induit des
changements linguistiques.
• En plus du contact des langues entraine
également la mutation des langues.
• Contrairement à l’homme historique, celui
préhistorique concevait par contre la langue
comme une fin en soi et non pas un moyen
(un instrument de la vie sociale), une réussite
de son évolution distinguée.
• La langue pour lui se développait comme se
développait une conception artistique ou
existentielle.
• C’en est une évolution langagière.
• La grammaire comparatiste a été, pendant la
2ème moitié du 19ème siècle, renouvelée avec
des néogrammairiens allemands qui prônaient
l’approche explicative.
• Il s’agissait de trouver les « causes » des
changements que subissaient les langues.
• Ces causes ou explications des phénomènes
linguistiques ne devaient pas être
philosophiques mais plutôt devaient être
vérifiables, saisies auprès de sujets-parlants :
la réduction de la durée de l’étude des états
de langues comparées s’est alors imposée.
• L’essentiel de la grammaire comparative demeure avec
les néogrammairiens d’un ordre phonétique (les lois
phonétique) :
- l’explication des transformations phonétiques est
physiologiquement établie ; et
- l’association des idées est un facteur psychologique
majeur quant à l’explication des transformations
linguistiques vu la tendance à l’analogie chez
l’Homme : regroupement des mots et des phrases en
classes se ressemblant structurellement ou
sémantiquement. Le procédé psychologique de
l’association des idées (l’analogie grammaticale
(structurelle et sémantique)) est le propre de l’Homme.
• La linguistique historique est
apparemment la seule qui soit
vraiment explicative de toutes les
linguistiques en fait : le phénomène
de dérivation et de justification selon
des facteurs internes et d’autres
externes (historiques) en est la
preuve.
7.1.2. Linguistique structurale

• Elle est autonome, se suffisant d’elle-même


• Il s’agit de la linguistique proprement dite
dont les courants sont entre autres
- le saussurianisme,
- la glossématique,
- le fonctionnalisme,
- le distributionnalisme et
- la linguistique générative.
Structuralisme
• La linguistique structurale est reconnue de sa
rigueur
• C’est est un courant qui réunit un groupe
d’écoles dans lesquelles la langue est étudiée
comme un système doté d’une structure
décomposable en 4 domaines :
Les 4 domaines d’étude du structuralisme

• Phonétique / phonologie …… Lexicologie …….


Morphologie …… Syntaxe …… (Sémantique)
• Dépendamment du choix des écoles, la
sémantique est intégrée ou mise à l’écart de
l’analyse et la morphologie et la syntaxe sont
séparées ou jumelées.
• Chacun des domaines constitue une discipline
autonome et se situe sur une strate à part du
système. Il s’agit d’une modulation qui a ouvert
des horizons amplement exploités par la suite.
Phonétique
• C’est le niveau de description des unités
sonores de base, les traits majeurs
caractérisant la réalisation des sons de la
langue.
• Il s’agit selon Troubetzkoy de la «science de la
face matérielle des sons du langage ».
Phonologie
• C’est le niveau d’étude des sons du langage du
point de vu de leur fonction dans le système
linguistique.
• Il s’agit de l’apprentissage du rôle distinctif
des sons ou phonèmes, à réalisation unique
ou variable (individuelle).
Morphologie
• C’est le niveau d’étude de la structure des mots,
ses règles de combinaison (formation des mots
et flexion).
• Il s’agit de l’exploration de la structure interne du
mot indépendamment de leurs rapports à la
phrase 
• Les mots sont considéré parties de discours
(nom, adjectif, verbe …).
• La variation reconnue du mot est celle du genre
et du nombre.
Il est décrit la composition du mot
- selon les différentes catégorisations du
système (nombre, genre, temps, personne
(Dubois 1973 : 326)), et
- à partir de la combinaison morphémique
(radical ou racine et affixes) qu’assurent des
règles de formation morphologiques.
Lexicologie
• C’est le niveau d’étude du vocabulaire d’une
langue, son lexique connu de son irrégularité.
• Les structuralistes croient en l’aspect
systématique des langues. Il procèdent par
structuration du lexique en familles de mots.
• L’aspect du système relatif à la sémantique et
l’énonciation leur échappe néanmoins
Syntaxe
• C’est le niveau du système qui décrit les règles
de combinaison des signes linguistiques en
phrases.
• C’est le niveau qui s’appuie sur les données
morphologiques (flexion et formation ou
dérivation) dans l’appréhension des fonctions
des parties de discours.
• Il y est distingué une structure profonde
(l’énoncé sous sa forme primaire) et une
structure de surface ou superficiel (l’énoncé
abouti).
Sémantique
• C’est le niveau d’étude de la signification de
l’énoncé.
• Il s’agit de dégager les particules du discours
ou énoncé « conditionnant l’interprétation
sémantique des énoncés » (Dubois
(ibid.:427)).
• Etablir des lois sémantiques d’interprétation
du sens, les «règles de projection » (Katz et
Fodor, 1966) et des dictionnaires de la
signification des mots.
• Ces règles ou lois assignent à la structure
profonde de l’énoncé une interprétation
sémantique partielle (celle inférentielle) et à
la structure superficielle une implication dans
la révélation de la signification.
• Il s’agit de restrictions sélectives précisant les
conditions nécessaires et suffisantes d’une
combinaison sémantique acceptable entre
traits relevant de différents constituants de
l’énoncé.
• Ce niveau d’étude, la sémantique, a constitué
un objet de polémique avec les premiers
structuralistes, qui ne le reconnaissaient pas
comme une composante à part entière
• Au début, l’étude linguistique a été
entièrement non-sémantique. Par la suite ce
tire a été rectifié vu l’importance du sens dans
l’étude des énoncés: la langue est d’abord
moyen de communication.
Avec Chomsky
• La composante sémantique a été
interprétative, cherchant à donner à la
structure profonde syntaxique une
interprétation pour aboutir suite à une série
de transformation à une structure de surface
qui reçoit une interprétation phonétique et
devenir un énoncé doué d’un sens fini, qui
dans sa composition matérielle n’a plus de
secret lexicologique.
Avec la sémantique générative
• Il n’était plus question de sémantisme partiel
associé au niveau syntaxique profond.
• La composante sémantique était dotée d’une
structure profonde de description de sens.
• Cette SP est constituée d’un ensemble de traits
sémantiques prédicatifs :
Exp: / cause /, / devenir /, / vivant /: la
combinaison de ces traits faire aboutir au
morphème lexical clef de l’énoncé.
Pragmatique ou énonciation
• C’est le niveau d’étude de la production et de la
reconnaissance langagière par des énonciateurs
dans un contexte énonciatif donné.
• Il s’agit de l’étude de l’aspect caractérisant
l’utilisation de la langue (motivations
psychologiques des locuteurs, réactions
interlocutives, objet du discours etc.).
• Ce niveau s’oppose à celui qui s’intéresse à la
relation entre les entités linguistiques
(signifiants) et le monde (signifié), le niveau
«syntaxico-sémantique ».
Saussurianisme

• Le néogrammairien Ferdinand de Saussure


réussit au début du 20ème siècle à inventé une
nouvelle démarche d’étude des langues
présentée dans une publication posthume
Cours de linguistique générale (1916).
Approche saussurienne
• La langue = instrument de communication et non
pas de pensée,
• L’arbitraire linguistique relève fondamentalement
des aléas de la communication et non pas de
l’arbitraire de la pensée
• Le changement linguistique = évolution de langue
induisant un nouvel état de langue à étudier
isolément et non pas comparativement à une autre
langue
• Rupture avec la linguistique historique
• Le changement linguistique étant dû à l’usure, la
langue est saisie dans son état synchroniquement.
• L’usure n’affecte pas vraiment l’organisation de la
langue (le fait grammatical).
• Les néologismes lexicaux, les emprunts, sont plutôt
un enrichissement du code linguistique .
• L’altérité phonétique n’est pas automatiquement
tributaire de l’effet du temps malgré sa
vulnérabilité : une réalisation phonique peut au
travers d’une autre, ou le plus souvent se greffer
dans le sens de l’enrichissement de la grammaire à
une autre, d’où les doubles réalisations d’un même
phonème par exemple.
• L’autre concept linguistique mis à contribution de
l’analyse saussurienne est « contexte » ou
«l’entourage linguistique » : « les éléments
linguistiques n’ont aucune réalité indépendamment
de leur relation au tout » (idem), tout linguistique
(structurel) ou intralinguistique ou en rapport avec
le signe (sé/sa), l’association d’une image
acoustique (sa) et d’un concept (sé)
• La détermination de la valeur du « signe « ne relève
pas de l’intuition ou du sentiment linguistique mais
plutôt de son antagonisme avec des signes
concurrents.
• La chaîne parlée est ainsi sujette à la segmentation
qui permet la délimitation des unités susceptibles
d’être des signes.
• La segmentation d’un signe exige la connaissance
des combinatoires générales de la langue.
• Autres déterminants :
- le principe «d’identification », « la reconnaissance
d’un seul et même élément à travers ses multiples
emplois » (idem : 34) : tout signe est identifié en
tant qu’il est différent par rapport aux autres
signes, « être ce que les autres ne sont pas »
(idem), d’où son caractère différentiel.
- Le principe « d’oppositivité » qui assure les
oppositions de distinction et de
caractérisation des signes : il stipule qu’ « on
ne doit attribuer à un signe que les éléments
(phoniques ou sémantiques) par lesquels il se
distingue à au moins un autre signe» (idem).
Glossématique
• C’est une théorie qui a été élaborée par L.
Hjelmslev.
• Elle considère que : (i) « la langue n’est pas
substance mais forme, et (ii) toute langue est
à la fois expression et contenu » (idem : 38).
• C’est une théorie qui se rapproche à la fois du
saussurianisme et du fonctionnalisme.
Substance
• La substance est «la réalité sémantique ou
phonique, considérée indépendamment de
toute utilisation linguistique » (idem) que
Hjelmslev appelle «matière » ou «sens ».
• C’est «la manifestation de la forme et de la
matière » (idem).
Forme
• La forme est par ailleurs
- le « découpage » ou la « configuration »
selon Saussure
- « le réseau relationnel définissant les unités »
(idem) selon Hjelmslev.
• Hjelmslev a abandonné la notion du «signe » unité
linguistique fondamentale pour adopter celle du «
phonème » héritée des phonologues et qui serait la
plus petite unité linguistique.
• Néanmoins, cette unité ne peut être mise en
correspondance avec des «sèmes », une teneur
sémantique ou un contenu.
• En associant au contenu une forme, la
glossématique révèle son formalisme, la « volonté
de donner une description formelle aux faits de
signification » (idem) et A. Culéoli.
• Au Vu de l’intérêt accordé à la forme, au dépend du
sens ou la phonologie, la langue n’a pas
nécessairement la fonction de communication.
• Cela permet de rapprocher nombre de langues et
d’aboutir à l’étude générale des langues naturelles
(la sémiologie moderne).
• Cet élargissement du champ linguistique est dû à
l’abstraction que Hjelmslev a choisi comme option
pour contourner les difficultés à concilier la forme
et le sens de langues différentes à partir de la
démarche ambivalente des oppositions et du
relationnel de Saussure.
Fonctionnalisme
• Il a été enclenché par des phonologues tels
que Troubetzkoy, Martinet et Jackobson (et
leur école de Prague).
• Il s’agit d’un courant qui cherche plus
l’explication que la description.
• L’étude des langues réside dans la découverte
des fonctions des unités linguistiques et des
mécanismes gérant leur agencement.
• Le son est dépourvu de sens mais il permet de
distinguer des unités qui ont un sens : il est
occasionnellement porteur de signification.
• La pertinence des sons phonologiques est
tributaire de leur commutation dans différentes
positions.
• La perception de signes différents passe par le
changement de son entraînant un changement
de sens dans un contexte.
• « les unités n’ont de valeur linguistique que par
rapport à leur possibilités d’opposition ou de
combinaison » (Gezundhajt)
• Ces principes phonologiques ont été appliqués
à la description grammaticale (morphologie,
lexicologie, syntaxe) par Gougenheim.
• La détermination de la fonction «d’un élément
grammatical (personne, temps, mode,
conjonction, préposition etc.) se fait par
comparaison à d’autres éléments
grammaticaux de la langue » (idem : 45).
• L’opposition de couples grammaticaux devant
entraîner un changement de sens n’est pas
toujours possible.
• Martinet propose par contre une syntaxe
grammaticale fonctionnelle différente de celle
phonologique.
• La langue revêt une fonction commutative et sa
syntaxe est constituée d’un «prédicat » accompagné
facultativement de compléments et d’un sujet
drainant des informations relatives aux procès décrit
(prédicat).
• Les notions de commutation et de différence ne
sont pas pertinentes en syntaxe ou en sémantique.
• Martinet, tout comme Frei, s’éloigne ainsi du «cadre
proposé par Saussure » (idem : 48)
Distributionnalisme
• Une linguistique américaine des années 1930-1950,
développée par L. Bloomfield et Harris.
• La démarche anthropologique prend le dessus.
• Il s’agit d’une école qui se base sur « l’empirisme
radical » : la langue est considérée corpus, données
perceptibles collectées auprès de locuteurs. 
• La sémantique n’a pas de place dans la grammaire:
elle relève du mentalisme.
• En même temps le distributionnalisme est
antimentaliste : il se veut mécanique et explicatif.
• Ce courant s’est abreuvé du behaviourisme
américain des années 1920 selon lequel « un
acte de parole n’est qu’un comportement d’un
type particulier ».
• Les particularités communicatives doivent au
sens de Bloomfield et sa thèse de « mécanisme »
être expliquées par des facteurs externes, les
effets de la pensée par exemple, à savoir les
intentions, les croyances et les sentiments du
sujet parlant.
Linguistique générative
• Ce courant est dû N. Chomky, un élève du
distributionnaliste Z.S. Harris le.
• Il contredit les dogmes distributionnalistes
même s’il en retient le caractère «explicite »,
c’est-à-dire l’appréhension de la langue n’exige
pas la connaissance intuitive de la langue.
• La linguistique générative adopte également la
notion « d’environnement » ou contexte
structurel.
• Pour Chomsky, contrairement au
distributionnalisme, la langue ne se réduit pas
à un corpus dans son étude, parce que
- le corpus présente un «ensemble fini
d’énoncés » alors que la « langue rend
possible une infinité d’énoncés », et
- une langue suppose tout un savoir
linguistique lié à l’énoncé, ambigu ou ayant
une seule interprétation ou encore ayant des
constructions syntaxiques semblables ou
différentes.
• Si les distributionnalistes cherchaient à décrire, à
classer en taxinomies des phonèmes, des
morphèmes, des mots ou des groupes de mots qui
ont des distributions identiques, Chomsky, lui,
ambitionne également l’explication dans son sa
grammaire générative.
• Pour réconcilier la description et l’explication, il
propose une description grammaticale à partir
d’un ensemble de règles, d’instruction dont
l’application mécanique produit des énoncés
«grammaticaux ».
• Chaque langue doit être étudiée isolément.
• L’ensemble des grammaires saisies constituera
la linguistique générative.
• Savoir opérer les mécanismes prescrits d’une
langue par des règles suffit pour la maîtrise de sa
grammaire.
• Cependant, la «grammaire générative n’est pas
un modèle de production de phrases dans le
discours quotidien.
• Il s’agit seulement de doter d’une caractérisation
mathématique (compétence) les utilisateurs
d’une langue (idem : 59-60).
6.1.4. Grands courants de la linguistique externe

• La linguistique externe ne se suffit pas d’elle-


même, et s’associe à d’autres disciplines, en
l’occurrence la sociologie, la psychologie,
l’anthropologie, l’ethnographie de la
communication, l’histoire et la politique.
• Il s’agit de la sociolinguistique, la
psycholinguistique, la neurolinguistique ….
Sociolinguistique
Il s’agit du rapport de la société, la culture et le
comportement des locuteurs à la langue. La société et
la langue sont considérées deux entités révélant l’une
l’autre : « on étudie l’une à travers l’autre », l’un
comme cause et l’autre comme effet, et l’un doit faire
découvrir l’autre. Généralement, la langue sert
d’intermédiaire faisant découvrir la société : les
variantes phonologiques par exemple révèlent les
différences sociales (profession, éducation, revenu …)
des sujets-parlants dans une communauté selon Labov
(1972). Depuis Humboldt au 19ème siècle « le langage
n’est plus le reflet des structures sociales, culturelles ou
physiques, il en devient la cause « (Todorov et Ducrot
(1972 : 85)).
Psycholinguistique
• Les behaviouristes ont explicité la distinction
mentalisme Vs processus psychologique de production
et de compréhension du langage.
• La théorie stimulus-réponse, rappelant le « réflexe
conditionné » de Pavlov, a été le premier schéma
reproduisant la vision primaire de la psycholinguistique,
expliquant le comportement langagier.
• C. Hull (1930) propose la notion de « hiérarchie
d’habitudes » et de probabilité d’occurrence « des
réponses ou réactions au stimulus » plus complexe que
la « R.C. »
Neurolinguistique
• C’est une science qui s’abreuve de branches
psychanalytiques liées au traitement de la psychothérapie,
l’hypnose, l’anxiété et la phobie.
• Pendant les années 1970, est apparu aux USA grâce à John
Grinder et Richard Bandler la science dite « Programmation
Neurolinguistique » (PNL) qui détermine les
comportements modèles à suivre pour une
communication idéale, et ce dans les divers domaines de la
vie (professionnel, familial, social, amoureux …).
• La communication personnel et interpersonnel s’établit et
se dévoile au travers du comportemental, les signes
oculaires et « l’ancrage » corporel, l’association d’une
sensation ou d’un sentiment à une partie du corps.
• Le verbal tout comme le non-verbal laisse
transparaître la pensée consciente et inconsciente.
• Selon la PNL, théorie aux 14 affirmations clés,
l’Homme perçoit la réalité à partir de son héritage
socioculturel personnel, c’est- à-dire à partir d’un
psychisme, un mécanisme de penser (croyance,
sens, filtres), qui construit son vécu antérieur.
• Il faut ainsi prendre en considération ou prendre
conscience de cette réalité pour agir correctement
en tant qu'interlocuteur : le comment importe plus
que le pourquoi en PNL en communication.
Philosophie du langage
• Elle est de deux appréhensions du langage humain.
- Une perception extrinsèque qui consiste à mettre en
rapport langue et pensée. Au 19ème siècle, il a été
conçu que la dégradation de la langue est révélatrice
de la dégradation de son utilisateur (Hegel Schleicher)
et que la noblesse de la langue est préhistoire.
- Une perception intrinsèque considérant le langage
«objet d’investigation » linguistique dans une
dialectique avec l’a priori philosophique analytique,
où le sens est révélé par le mode d’emploi indiquant
les actes de langage qu’il permet d’accomplir. 
Bibliographie
- Chomsky, N., 1957, Structures syntaxiques, Seuil (1979), trad.
1965, Aspect de la Structure Syntaxique, La Haye.
- De Saussure, F., 1916, Cours de linguistique générale, Payot.
- Todorov T. et O. Ducrot, 1972, Dictionnaire Encyclopédique des
Sciences du Langage, Editions du Seuil.
- Labov, William, 1972, Sociolinguistic Patterns, Philadelphia :
University of Pennsylvania.
- Marie-Noëlle, G-P, 1989, De la grammaire à la linguistique,
Armand Colin.
- Paveau, M-A, 2003 Les grandes théories de la linguistique. De la
grammaire comparée à la pragmatique, Armand Colin.

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