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Prof Dr.

JJ MALEMBA KM
Médecine Interne-Rhumatologie
UNIVERSITE DE KINSHASA
CONCEPTS

• Les arthropathies microcristallines sont caractérisées


par des dépôts intra ou périarticulaires des microcristaux
• Peuvent être asymptomatiques, causer des accès
d’arthrite aigue ou évoluer comme une arthropathie
chronique
• 3 types de microsristaux: urate de sodium (dans la
goutte), pyrophosphate de calcium (chondrocalcinose),
phosphate de calcium (rhumatisme apatitique)

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UNE ARTHROPATHIE METABOLIQUE

Prof Dr.JJ MALEMBA KM


Objectifs

• Définir la goutte
• Comprendre son étiopathogenie
• Décrire son tableau clinique
• Mener correctement la mise au point para-
clinique
• Traiter adéquatement les patients goutteux

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PLAN
•Définition
•Epidémiologie
•Etiologie
• Goutte primitive
• Goutte secondaire
•Physiopathologie
•Clinique
•Diagnostic
•Prise en charge

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13/11/23 5
IMAGERIE POPULAIRE DE LA GOUTTE

 Maladie connue de longue date;


 Au 19éme siècle, plusieurs
représentations;

Était associée aux excès


alimentaires et à la débauche;

 Bénigne

 Problème quasiment résolu depuis


la découverte du Probénécide
(1950) et de l’Allopurinol (1963)


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DEFINITION

Maladie caractérisée par des arthrites aigues récidivantes et des


dépôts d’urate de sodium dans les tissus

Elle est la conséquence d’un excès d’acide urique dans le sang (qui
se dépose alors dans les articulations sous forme de cristaux
d’urate)

C’est donc à la fois une dyspurinie et une arthropathie micro-


cristalline

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EPIDEMIOLOGIE

Rhumatisme inflammatoire assez fréquent, notamment chez


l’homme adulte

• Incidence 1 à 3 ‰ par an chez l’homme; 0,2 ‰ chez la


femme
• L’incidence augmente avec l’âge
• Prévalence en France 0;9%

En général, les premières crises de goutte apparaissent chez:


• l’homme entre 30 et 50 ans
• chez la femme dans la plupart des cas après la ménopause

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ETIOLOGIES (1)

1. La goutte primitive

Idiopathique : 98%
• Homme pléthorique suralimenté (bon vivant)
• Mécanisme inconnu

Déficit enzymatique : HGPRT (Hypoxanthine-guanine


phosphoribosyl transférase)
• Total : Syndrome de Lesh-Nyhan
• Partiel : goutte précoce (homme de 20 ans) et sévère
(atteinte rénale+++)
Hyperactivité de la Phosphoribosylpyrophosphate
synthétase (PRPS)
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ETIOLOGIES (2)

2. Les gouttes secondaires

– Insuffisance rénale chronique


– Hémopathies
– Psoriasis étendu
– Iatrogène :
• Diurétiques + + + +
• Aspirine à faible dose
• Chimiothérapie anticancéreuse
• Pyrazinamide, éthambutol

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PHYSIOPATHOLOGIE (1)

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PHYSIOPATHOLOGIE (1)

• La goutte résulte d’une hyperuricémie chronique (10


ans en moyenne) > à 420 µmole/l (70 mg/l), seuil de
saturation du plasma à 37 °C, ou > à 360 µmole/l (60
mg/l) à 35°C (température des extrémités).
• Au PH neutre des tissus l’équilibre entre l’acide
urique et son sel se déplace vers l’urate de Na dont
les dépôts cristallins se forment très lentement.
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PHYSIOPATHOLOGIE (2)

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A. LA CRISE AIGUE DE GOUTTE

PHYSIOPATHOLOGIE (1)

La CAG est l’archétype de la réaction inflammatoire aiguë


non spécifique déclenchée par la présence de microcristaux
d'urate de sodium dans la cavité articulaire

• Les cristaux infiltrent la synoviale. Ils se recouvrent d'IgG


• Les microcristaux activent directement le C3
• IgG et C3 provoquent l'opsonisation des cristaux

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A. LA CRISE AIGUE DE GOUTTE

Tableau clinique (1)

Facteurs déclenchants :

• excès alimentaire ou alcoolique


• traumatisme
• infection
• médicaments

Prodromes :
• Paresthésies
• T°
• malaise
• troubles digestifs
• insomnie
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A. LA CRISE AIGUE DE GOUTTE

Tableau clinique (2)


La douleur :

• 2ème moitié de la nuit, cède « au chant de coq »


• Base du Gros orteil (1ère MTP): podagra
• Pulsatile, lancinante, permanente, augmentée par la
mobilisation, moindre contact + Impotence fonctionnelle

Examen: signes inflammatoires importants


Evolution spontanée :
• crises de 5 – 10 j
• Guérison
• récidive
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CRISE DE GOUTTE : CLINIQUE

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A. LA CRISE AIGUE DE GOUTTE

Tableau clinique (5)

Topographiques :

• Articulaires : genou, cheville, main, coude


• Abarticulaires : tendons (Achille) et bourses séreuses (pré-
rotulienne et olécranienne)

Symptomatiques :

• Arthrite subintrante
• Pseudo-phlégmoneuses
• Atténuées «asthéniques»
• Polyarticulaires: 5 %
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A. LA CRISE AIGUE DE GOUTTE

Examens Paracliniques (1)

 Rx: normale

 Biologie:
• VS, NFS
• Uricémie: peut être normale
• Liquide synovial:
• Très inflammatoire: > 5 000 GB/mm3 (parfois 50 000-
100 000)
• Cristaux d’urate de Na+

 Ultrasonographie

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A. LA CRISE AIGUE DE GOUTTE
Examens Paracliniques (2)

Cristaux d’urate de Na+ (Microscope a lumière polarisée)


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B. La Goutte Chronique

1. LES TOPHI
Concretions sous-cutanées
• Blanc-jaunâtre
• Dures
• Indolores
• Parfois ulcérées: bouillie crayeuse

• Siege électif:
• Juxta-artculaire: IPP et MCP
• Juxta-tendineux: Achille
• Bourses séreuses: Olécrâne
• Parties molles: Helix de l’oreille

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B. La Goutte Chronique
2. LES ARTHROPATIES URATIQUES
Clinique
• Acces mono ou oligo-articulaire asymetriques des membres
inferieurs
• Parfois polyarthrite chronique destructice

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ARTHROPATHIES URATIQUES

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La Goutte Chronique
2. LES ARTHROPATHIES URATIQUES
RADIOGRAPHIE

Lésions structurales :
• pincement
• ostéophytose marginale
• condensation sous-chondrale
• géodes à l’emporte-pièce
Pieds :
• aspect hérissé du dos du pied,
• aspect en «hallebarde»
Mains : lésions irrégulières et asymétriques du carpe

Genoux : gonarthrose sévère


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La Goutte Chronique
3. ATTEINTE RENALE: cause ou conséquence?

La lithiase rénale : 20% des cas

• Calculs de petite taille, radio-transparents


• Clinique : coliques néphrétiques et infections urinaires
• favorisée par l’hyperuraturie et l’acidité des urines

La néphropathie goutteuse :

• Protéinurie, leucocyturie, hématurie microscopique et


insuffisance rénale par atteinte tubulo-interstitielle
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DIAGNOSTIC (1)

A. POSITIF

• Clinique

• Radiologie

• Biologie :
• Hyperuricémie
• Uraturie

• Liquide synovial : cristaux d’urate de sodium

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DIAGNOSTIC (2)

B. DIFFERENTIEL

Accès aigu :
•Arthrite septique
•Autre arthropathie métabolique :
• Chondrocalcinose
• rhumatisme à hydroxyapatite
•RAA, Rhumatisme inflammatoire

Goutte chronique :
• PR, spondylarthropathies, sarcoïdose, Behçet…
• Arthrose des mains

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TRAITEMENT (1)

1. L’accès aigu

• Repos et vessie de glace, antalgiques


• Colchicine : Diagnostic et traitement
• H0 : 1 mg
• H1 : 0,5 mg
• puis : 0,5 mg x 2-3/j

• AINS

• Corticothérapie per os

• Inhibiteurs de l’IL-1 si échecs des médicaments supra


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TRAITEMENT (1)

1. L’accès aigu

Effets 2aires de la colchicine: diarrhée ++ , éruptions


cutanées
Contre-indications: grossesse, insuffisance rénale,
insuffisance hépatique sévère

• Diurèse : 2 litres/j

• Alcalinisation des urines: eau de Vichy

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TRAITEMENT (2)

2. Traitement de fond
but : ramener l’uricémie à < 50 mg/l
Règles hygiéno-diététiques : (100 mg/l)
• Régime hypocalorique et hypopurinique
• Suppression de l’alcool

• Médicaments hypo-uricémiants : Inhibiteurs de la synthèse de


l’acide urique (XO) :
• Allopurinol (Zyloric®) : 100 – 300 mg/j
• Febuxostat (Adenuric®)

• Uricosuriques : probénicide, sartans, benzbromarone


• Uricolytiques : Uricase (Uricozyme®), Rasburicase
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articulaire
Prof Dr.JJ MALEMBA KM
Chondrocalcinose

• Maladie caractérisée par le dépôt dans le cartilage


articulaire des cristaux de pyrophosphate de calcium
dihydraté.
• Affecte sutout les personnes âgées et sa prévalence
augmente avec l’âge. Prédominance féminine mais qui
diminue avec l’âge.
• Asymptomatique dans la majorité des cas (75% des cas),
avec une découverte fortuite à la radiographie.

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Chondrocalcinose/ Manifestations cliniques

• Arthrite aigue touchant principalement le genou ou le


poignet. Monoarthrite (ressemblant à la goutte)
oligoarthrite. Possibilité d’une hémarthrose associée.
• Polyarthrite subaigue ou chronique. Forme rare. Atteinte
souvent additive et successive de diverses articulations
pour finalement ressembler à la polyarthrite rhumatoïde.
• Monoarthrite chronique qui se complique souvent
d’arthrose secondaire (genou, hanche, poignet, cheville,
épaule, métacarpophalangienne.
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Chondrocalcinose/ Manifestations cliniques

• Arthropathie destructrice, touchant notamment la


hanche et l’épaule
• Atteintes rachidiennes: calcification discale, discopathies
destructrices, arthrite interapophysaire

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Chondrocalcinose/ Diagnostic et traitement

• Microscopie à lumière polarisée: présence dans le liquide


articulaire des cristaux de PPC, en forme de rectangle ou
de parallélipipède rectangle
• Radiographies articulaires: présence des calcifications
caractéristiques
• Traitement: antalgiques, AINS, colchicine

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Prof Dr.JJ MALEMBA KM
Rhumatisme apatitique

• Maladie due à des dépôts des cristaux d’hydroxyapatite


(phosphate calcique alcalin) essentiellement dans les structures
périarticulaires (tendons, tissu sous-cutané, bourses séreuses).
• Siègent surtout à l’épaule et à la hanche

• Peut être asymptomatique, ou induire une périarthrite aigue


ou chronique.
• Les crises aigues sont très douloureuses et réveillent le patient
(la nuit). Cfr Epaule hyperalgique.

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Rhumatisme apatitique

• Vives douleurs au moindre mouvement

• Possibilité de fièvre (analyser le liquide articulaire en cas


de doute pour écarter une arthrite infectieuse)
• Rx: calcifications

• Traitement: AINS, infiltration des corticoïdes

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