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Master: gestion administrative et financier

public
Module le contentieux fiscal

Agence judiciaire du royaume

Préparer par : Encadré par :


El attar Abdessamad Mr: Badr El boustani
Introduction
Créée en 1928 par le dahir du 07 janvier 1928 (Bulletin officiel n°794 en date du 10 janvier 1928 ), l’Agence judiciaire du Royaume (AJR) est une entité
qui a pour mission de défendre les intérêts de l’État et des organismes publics devant la Justice , demandeurs soient-ils ou défendeurs, dans toutes les
affaires étrangères aux impôts et aux domaines.
L’appel en cause de l’agence judiciaire est prescrit par plusieurs textes de lois notamment le dahir précité, le code de procédure civile, le code de
procédure pénale, les textes de lois sur les pensions civiles et militaires.
Cette institution a subi plusieurs réformes dans l’optique de jouer pleinement son rôle. D’ailleurs l’évolution du rôle de l’Etat, de ses domaines
d’intervention et de la diversité des moyens juridiques utilisés, a rendu nécessaire l’élargissement des compétences de l’Agence judiciaire du Royaume
pour couvrir, en plus de la gestion du contentieux en cours, d’autres missions de prévention et de conseil à même d’éviter le déclenchement du
contentieux (notamment lorsque la position juridique de l’Etat est faible).
D’où l’intérêt de cette institution qui est double d’une part un intérêt théorique vu la rareté d’écritures scientifiques sur ce sujet et d’autre part un intérêt
pratique vu l’importance cruciale de son intervention avant le litige et après le litige entre l’Etat et ses démembrements et une personne.
Sur ce une problématique majeure mérite d’être soulevée qu’est la suivante :
Dans quelle mesure l’institution de l’agence judiciaire du royaume assure-t-elle la préservation des intérêts de l’Etat et des organismes publics ?
Pour répondre à la problématique dégagée nous allons traiter dans la première partie la structure de l’institution de l’agence judiciaire du royaume et son
champ d’application quant à la deuxième, elle sera consacrée au rôle de l’ AGR dans la gestion du contentieux de l’Etat et les organismes publics.
Plan adopté :

I. L’institution de l’agence judiciaire du royaume :


structure et champs d’application
A. Structure de l’agence judiciaire du royaume
B. Champs d’application de l’agence judiciaire du royaume
I. Le rôle de l’AGR dans la gestion du contentieux de
l’Etat et les organismes publics
A. Avant le déclenchement du contentieux ( un rôle préventif)
B. Après le déclenchement du contentieux
I. L’institution de l’agence judiciaire du royaume : structure et champs d’application
Pour mieux comprendre le fonctionnement de l’agence judiciaire du royaume il y’a lieu de s’atteler à sa structure A et à son champs d’application
J. Structure de l’agence judiciaire du royaume
L'AJR est structurée en trois divisions :
 Division chargée du contentieux administratif

 Division chargée du contentieux judiciaire

 Division chargée des études et procédures amiables

En outre, deux services assurent les activités support et de gestion des ressources, à savoir le service des affaires générales et le service de l'informatique.
Elle regroupe une multitude de compétences, présentés comme suit :
 Une équipe de juristes de haut niveau : L'AJR dispose d'une équipe de plus de 124 juristes ayant une formation supérieure en droit, public ou prive (au
moins un diplôme de troisième cycle) et une expérience professionnelle variant de quelques années a plus de 30 ans . Ces juristes ont développé une
expérience couvrant tous les domaines du contentieux de l'Etat (civil, administratif, pénal, commercial, etc.).

 Une expertise élargie et pluridisciplinaire : A travers plusieurs décennies de travail avec les administrations, l'AJR est devenue un pôle d'expertise en
matières juridique et judicaire.
B- Champs d’application de l’agence judiciaire du royaume
Le champ d'action de l'institution couvre tous les domaines du droit de l'administration ainsi que le contentieux y afférant,
notamment :
 Les recours en annulation pour excès de pouvoir formulés contre les décisions administratives devant les juridictions
administratives et la Cour de Cassation;

 La responsabilité de la puissance publique basée sur les articles 79, 80 et 85 bis du DOC dans tous les domaines
(responsabilité médicale, accidents causes par véhicules de l'Etat non-assurés, accidents scolaires, défaut d'entretien
d'ouvrages publics, maintien de l'ordre public, réquisitions, voies de fait, etc.);

 La responsabilité contractuelle des personnes morales de droit public (litiges afférents aux contrats administratifs et de droit
commun, notamment : les marches publics, les contrats de loyer, les litiges a caractère social, l'application des textes relatifs
aux pensions, le capital décès, les indemnités, etc.);

 Les actions intentées au nom d'une administration pour revendiquer un droit (recours contre le tiers responsable, évacuation de
logements administratifs, application de la loi sur la propriété littéraire et artistique ou industrielle, constitution de partie
civile, etc.);

 La présentation des plaintes et la défense des fonctionnaires.


II.Le rôle de l’AGR dans la gestion du contentieux de l’Etat et les organismes publics
L’AJR intervient principalement dans deux domaines d’activités, on distingue les activités de prévention du risque juridique et la défense des intérêts des
personnes morales de droit public devant les différentes juridictions.
A.Avant le déclenchement du contentieux ( un rôle préventif)
Elle œuvre pour l’instauration d’une gouvernance juridique à travers une stratégie de prévention des risques juridiques et judiciaires. Cette stratégie porte
sur plusieurs actions déclinées comme suit :
I. les consultations et les études juridiques ( vu l’expérience qu’ a pu cumulé, dans ce cadre, les partenaires de l’institution ont souvent recours à
l’expertise de l’AJR qui se charge de leur apporter le conseil nécessaire à propos des différentes problématiques juridiques et judiciaires auxquelles ils
peuvent être confrontés concernant la résolution d’un contrat de vente aux enchères ; - la poursuite d’un fonctionnaire pour fraude ; - les honoraires des
avocats ; - la circulaire relative à la saisie et à la vente des animaux ; - les conflits entre deux personnes morales de droit public);
II. les activités de sensibilisation et de communication (L’AJR organise et participe à plusieurs activités de sensibilisation dans le cadre de la prévention du contentieux. Ces activités
permettent de mettre en exergue des thématiques juridiques qui occasionnent un contentieux fréquent et des frais au Trésor Public.);

III. la veille juridique (c’est une technique qui permet à l’institution de s’adapter en permanence aux nouveautés juridiques qui peuvent avoir un impact sur ses prestations.) ;

IV. le règlement à l’amiable des litiges ( Lorsque la responsabilité de l’administration publique est manifestement engagée, l’AJR tente, dans la mesure du possible, de résoudre le
différend par le biais d’une transaction avec la victime ou ses ayants droit. Aussi, l’AJR tente de récupérer des débours exposés par l’Etat suite aux accidents de la circulation dont sont
victimes les fonctionnaires, à l’amiable à moins que cela s’avère impossible) ;
A. Après le déclenchement du contentieux
L’Agence Judiciaire du Royaume assure la défense des intérêts des personnes morales de droit public devant les juridictions administratives )I) et celles
de droit commun (II).

Pour le premier cas, il concerne le contentieux administratif de pleine juridiction (1) et le contentieux des recours en annulation formulés contre les
décisions administratives particulièrement le contentieux de la situation individuelle (2).

Les litiges portant sur les marchés publics représentent une part importante des contentieux intentés devant les tribunaux administratifs. Le traitement de
ce genre de dossier bénéficie d’une attention particulière de la part des services de l’AJR, à cause de ses enjeux financiers.

Devant les juridictions de droit commun, l’AJR peut être amené à représenter l’Etat et ses démembrements dans de nombreux domaines, parmi lesquels
il y’a le contentieux lié à l’évacuation des logements administratifs, la protection du patrimoine culturel, la constitution de la partie civile pour la
récupération des deniers publics ainsi que le traitement des avis de poursuite et la présentation de plaintes ...etc.

Pour plus d’illustration de l’apport de cette institution dans la défense des intérêts de l’Etat, il convient de signaler que selon le rapport de 2021, les
décisions de justice impliquant l’État et ses démembrements montrent que les requérants réclamaient plus de 6,6 milliards de Dirhams. Toutefois,
souligne le rapport, l’Agence et ses partenaires ont pu réduire ces montants de 48%, ce qui correspond à une économie de 3,2 milliards de dirhams. «Au
regard de la période 2016-2020, l’intervention de l’AJR et de ses partenaires pour défendre les intérêts de l’État devant la justice a permis d’économiser
au budget de l’État environ 12,7 milliards de dirhams». Dans ce cadre, 17.099 nouvelles procédures et mesures d’instruction ont été suivies par les
services de l’AJR.
On apprend ainsi que l’action de l’Agence a permis à l’État de faire une économie de 3,2 milliards de dirhams durant 2020 et 12,7 milliards de dirhams
sur la période allant de 2016 à 2020.
😇Merci de votre Attention

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