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Les infections Nosocomiales

Plan
I)Introduction
II)Epidémiologie
III)Infections urinaires
IV)Infections pulmonaires
V)Infections du site opératoire
VI)Infections sur cathéter
VII)Prévention
VII)Conclusion
I)-Introduction:
-Il s’agit de toute infection survenant au cours ou à la suite d’une
prise en charge (diagnostique, thérapeutique ou préventive) d’un
patient, n’étant ni évolutive, ni en incubation au début de la prise en
charge.
-La présence de signes cliniques significatifs est nécessaire au
diagnostic.
- Délai :
Habituel : 48 à 72h
Site opératoire : 30j
Prothèse et implant : 1 an
- C’est un réel problème de santé publique et sont associées à une
morbidité importante, une mortalité, un surcoût important et à
l’émergence de bactéries multirésistantes posant des problèmes
thérapeutiques.
- Intérêt de la prévention +++
II)- Epidémiologie:
 Principales infections nosocomiales
-Infections urinaires 30 %
- Pneumonies nosocomiales 17%
- Infections du site opératoire 14 %
- Infections liées aux cathéters 10%
 Agents causals

- Bacilles à Gram négatif (BGN) 60 %, cocci Gram positif CGP 40%


- Staphylococcus aureus est un cocci à Gram +, le réservoir se situant
au niveau de la muqueuse nasale. Il survit plusieurs semaines sur les
surfaces inertes (surfaces, dispositif médicaux, stéthoscope,
téléphone…) qui deviennent autant de réservoirs à l’origine de la
contamination des mains des utilisateurs, professionnels et patients.
- Les entérobactéries sont des Bacilles à Gram négatif. Chez
l’Homme, le réservoir est le tube digestif à partir duquel la
contamination urinaire et cutanée est fréquente. Les principales
espèces sont Escherichia coli, Klebsiella, Enterobacter, Citrobacter.
III)-Infections urinaires:
1)- Facteurs de risque:
-sondage vésical (augmente avec la durée)
- instrumentation : endoscopie chirurgie
urologique.
- terrain : femme ++ > 50 ans, diabète,

comorbidités
- Agents pathogènes responsables :

Entérobactéries (E.coli surtout), Pseudomnas


aeruginosa…
2)-Diagnostic positif:
a)Clinique:
- fièvre > 38°C, sepsis ou signes fonctionnels urinaires persistants
après ablation de la sonde (brûlure mictionnelle, impériosité,
dysurie, pollakiurie, cystite, douleurs lombaires/abdominales)
- La bandelette urinaire est non recommandée en cas de sondage à
demeure ou de vessie neurologique ( car perte de la valeur
diagnostique)
b)Paraclinique:
- ECBU prélevé sur sonde à demeure : bactériurie > 10^3 UFC/ml et
leucocyturie > 10^4.
3)-Traitement:
- Ablation de la sonde ou changement si
drainage indispensable.
- Faire ECBU après 48h, pas de traitement sauf
si geste invasif, ID, grossesse, porteur de
prothèse.
- IU : fluoroquinolone + aminoside ou
fluoroquinolones + C3G pdt 7-10j.
IV)-Infections pulmonaires:
1)-Facteurs de Risque:
- ATCD respiratoires
- Intubation prolongée (90% des cas de
pneumopathies Nosocomiales)
- sonde gastrique
- terrain précaire
- Agents pathogènes responsables : BGN

(Pseudomonas aeruginosa), Staphylococcus


aureus
2)-Diagnostic positif:
a)Clinique: (peu spécifique)
-fièvre > 39°C
-Expectorations purulentes
b)Paraclinique:
-Prélèvements microbiologiques :
Aspiration endo-trachéale : très souvent
contaminée.
Prélèvement distal protégé et LBA (lavage
broncho-alvéolaire).
- RX thorax : opacités parenchymateuses
anormales.
3)-Traitement:
-PVAM précoce, sans antibiothérapie récente <
15 jours et sans hospitalisation préalable :
amoxicilline-acide clavulanique ou C3G
(céfotaxime/ceftriaxone).
-PVAM tardive, antibiothérapie récente < 15
jours et hospitalisation préalable :
carbapénème + amikacine ou ciprofloxacine.
V)-Infection du site opératoire
1)-Facteurs de Risque:
- Terrain : âges extrêmes, obésité, état nutritionnel,
maladie sous-jacente, infection préalable.
-Longue durée du séjour préopératoire.
-Qualité de la préparation préopératoire.
-Intervention : type de champs utilisés, expérience de
l’équipe chirurgicale, durée de l’intervention, drainage
des plaies opératoires
-Mécanisme: contamination préopératoire, peropératoire
(la plus fréquente) ou post-opératoire par voie :
endogène ou exogène.
2)-Diagnostic positif:
a)-Clinique:
- Pus provenant d’une cicatrice ou drain.
- Inflammation locale nécessitant une reprise de
l’incision.
- Signes d’infection observés lors d’une
réintervention chirurgicale, d’un examen
histopathologique ou d’un examen morphologique.
b)Paraclinique:
- prélèvement au niveau du site : micro-organisme
+ PNN
- Délai : dans les 30j suivant la chirurgie ou 1 an si

mise en place d’une prothèse ou implant.


3)-Traitement:
-Soins de la plaie : antiseptiques.
-Pansement sec à changer 1 à 2/j.
-Antibiothérapie VO adaptée à
l’antibiogramme.
-Drainage des collections : reprise chirurgicale,
lavage.
V)-Infection sur cathéter:
1)-Facteurs de risque:
- liés à l’hôte et liés au cathéter lors de sa pose
ou de sa manipulation : cathéter
artériel ou veineux, périphériques ou centraux.
- Infection toujours nosocomiale
- Site de perfusion : fémoral > jugulaire >

sous-clavier
2)-Diagnostic positif:
a)-Clinique:
-signes locaux : érythème ,pus, douleur,
œdème.
- signes généraux : fièvre
- régression des signes à l’ablation du cathéter.

b)-Paraclinique:
- Culture positive sur cathéter
- hémocultures périphériques
positives.
3)-Traitement:
-Retrait du cathéter systématique
-Antibiothérapie : d’emblée en cas de sepsis
/choc septique ou chez le neutropénique :
β-lactamine à large spectre + vancomycine +
amikacine
-Si absence de signes gravité : antibiothérapie
après les résultats bactériologiques
-Durée : 15 jours (ou 7 jours si staphylocoque
coagulase négative), 21 jours si
thrombophlébite.
VII)-Prévention
1)-Principes de la prévention:
-Précautions standards : bonnes pratiques
d’hygiène
-Surveillance épidémiologique continue
-Formation du personnel +++
-Architecture hospitalière adaptée
-Lutte contre les épidémies : isolement ,
dépistage
-Gestion raisonnée des prescriptions d’ATB
2)-Précautions spécifiques aux
principaux sites d’infections:
a)Prévention des infections urinaires :
-Respecter l’asepsie lors de la pose de la sonde urinaire
-Peser l’indication d’une SU et raccourcir sa durée
-Sac vidé régulièrement et en position déclive
b) Prévention des pneumopathies :
-Position proclive , mobilisation précoce , précautions
lors de l’alimentation orale en cas de troubles de
déglutition.
- Patients ventilés : raccourcir la durée de la ventilation ,
hygiène des manipulations et entretien du matériel.
-Opérés : faciliter la toux ( antalgiques , kiné
respiratoire ) et arrêtet du tabac en pré-opératoire.
c)Prévention des infections sur dispositifs vasculaires:
- Cathéter veineux central : asepsie chirurgicale pour
l’opérateur et antisepsie chirurgicale de la peau du malade.
- Cathéter courts : hygiène des mains , antisepsie de la
peau du malade et changer tous les 3jours ou dès que
douleur ou rougeur.
-Réduire les manipulations et hygiène des mains.

d) Prévention des infections du site opératoire:


- Séjour pré-op < 24h
- Au bloc : matériel stérile , entretien des locaux ,
ventilation
- Antibioprophylaxie selon le type de chirurgie
VIII)-Conclusion
-C’est un problème de santé publique majeur
-Conséquences : prolongation des durées de séjour,
infection entre les malades, mauvaise utilisation des
ATB avec émergence de résistances.
-Il faut savoir reconnaître une infection nosocomiale,
la traiter efficacement afin d’améliorer les conditions
de convalescence du patient.
-La prévention est le seul traitement efficace :
asepsie rigoureuse, limiter les gestes invasifs,
antibioprophylaxie quand nécessaire.
-Tout le personnel de santé est concerné +++
-Rôle du comité de lutte contre les infections
nosocomiales

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