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Pr CHEMALI SAMIA

DEFINITION

On désigne sous le terme de thyroïdite toute affection du corps thyroïde


d’origine inflammatoire, infectieuse, parasitaire ou auto-immune.

On décrit 3 types :
-la thyroïdite aigue.

- la thyroïdite sub aigue.

- la thyroïdite chronique.
A/ LA THYRROIDITE AIGUE INFECTIEUSE

 Facteur étiologique : elle est très rare, l’agent causal est


bactérien (strep, staph) ou mycosique. L’atteinte thyroïdienne
est secondaire à un processus infectieux par contamination de
voisinage ou par voie sanguine

Clinique : le début est brutal, par des douleurs de la région


antérieur du cou, de la fièvre, des signes inflammatoires locaux
importants avec parfois des signes de compression trachéale,
œsophagienne.
La palpation du cou provoque une douleur exquise, la
consistance est rénitente (abcès thyroïdien)
La paraclinique :

- FNS : hyperleucocytose à polynucléaire neutrophile.


- VS est accélérée.
- Le bilan thyroïdien est normal (FT4 et TSH normales).
- La ponction thyroïdienne ramène du pus franc que l’on doit mettre en
culture (pour identifier le germe).
- Echographie thyroïdienne montre une formation anéchogene ou
hypoéchogene.
- Scintigraphie : zone non fixante.

Evolution : se fait vers la suppuration aux organes de voisinages en absence


du traitement.

Traitement : drainage chirurgical, ATB adaptée, guérison sans séquelle.


B/ LES THYROIDITES SUB AIGUES
a/ Thyroïdite sub aigues de DEQUERVIN : elle est plus fréquente, se
rencontre surtout chez la femme
1 - Etiologie : elle est probablement virale, la porte d’entrée est
rhinopharyngée
2 - Clinique : le debut est brutal, avec des douleurs de la face antérieures du
cou irradiant vers la mâchoire et les oreilles
la palpation du corps thyroïdes objective un goitre douloureux de consistance
dure, parfois adénopathie.
A l’interrogatoire : on retrouve une phase prodromique faite d’un Sd grippal
(fièvre, arthralgie)
3 – Paraclinique :
 Le Sd inflammatoire est net : - VS est très accélérée  à 100 mm
-  fibrinogène et  globulines
 L’exploration thyroïdienne :
A la phase d’état : - hyperthyroïdie transitoire avec FT4, TSH , TG 
- AC antithyroïdiens sont normaux
Scintigraphie thyroïdienne : fixation nulle (scinti blanche)
4 – Evolution : se fait vers la guérison spontanée en quelques semaines où
quelques mois, il existe parfois des rechutes.

5 – Traitement : la durée du TRT peut être raccourcie sous AINS, en cas


d’échec ou de rechute sous ce TRT, les corticoïdes sont alors indiques
(0,5mg/kg/j) pendant 4 à 6 semaines.  Bloquants ou ATS si hyperthyroïdie
.

b/ Thyroïdite silencieuse : (Femme d’âge moyen)


- Clinique : syndrome inflammatoire modéré, pas de douleurs locales, pas
de goitre
- Paraclinique : captation de l’iode par la thyroïde est diminuée.
- L’évolution : favorable en quelques mois ; a long terme risque de goitre
et hypothyroïdie .
c/ Thyroïdite du post partum :

Survient chez 1 à 6% des femmes après l’accouchement, c’est un infiltrat


lymphocytaire local ou diffus.

- Clinique : - une phase d’hyperthyroïdie précoce, début 1 à 3mois après


l’accouchement et dure 2 à 8 semaines.
-une phase d’hypothyroïdie, 4 à 8 mois après l’accouchement
avec un goitre.

-Paraclinique : - pas de syndrome inflammatoire.


- les AC anti thyroïdiens sont élevés.
- scintigraphie blanche.

-Evolution : - Guérison spontanée en quelques mois.


- Hypothyroïdie définitive dans 10 % à 30 % des cas.

-Traitement : symptomatique, parfois abstention thérapeutique.


C/ THYROIDITES CHRONIQUES :

1/ AUTO-IMMUNES :

a – La thyroïdite de HASHIMOTO : c’est la plus fréquente des hypothyroïdies


d’origine auto immune, elle touche surtout la femme (90%) entre 30-60 ans,
parfois elle fait suite a une maladie de BASEDOW.

*Clinique: goitre ferme diffus, consistance caoutchoutée, avec hypothyroïdie


qui est parfois précédée d’une hyperthyroïdie.

*Paraclinique : TSH est élevée, FT4 basse.


Elévation des AC antithyroïdiens.
Typage HLA : - forme atrophique : B8DR3.
- forme goitreuse : B8DR5.
Echo : goitre hétérogène multi nodulaire (hypofixation
diffuse).
Scintigraphie : blanche ou en damier (fixation hétérogène).

*Evolution : vers l’atrophie de la glande et hypothyroïdie définitive.

*Traitement : hormonothérapie substitutive, le TRT chirurgical n’est indiqué


qu’en cas de nodule froid associé.
b – Thyroïdite atrophique avec myxœdème : elle est plus fréquente que la
thyroïdite de HASCHIMOTO, résulte d’une destruction progressive de la
glande par thyroïdite lymphocytaire auto-immune.

*Clinique : absence de goitre avec signes d’hypothyroïdie.

*Biologie : AC antithyroïdiens très élevés au stade de début, peuvent se


négativer après plusieurs années.

*Traitement : hormonothérapie substitutive.


2/ NON AUTOIMMUNE :

LA THYROIDITE DE RIEDEL

Très rare, caractérisée par une fibrose exclusive envahissant les structures
voisines.

Clinique : début insidieux, goitre très dur (dureté de bois), indolore, adhérant
aux tissus voisins avec des signes compressifs, sans signes inflammatoires
locaux.
Le diagnostic différentiel se fait avec le cancer thyroïdien.

Paraclinique : - bilan inflammatoire normal.


- FT4, TSH normales.
- AC antithyroïdiens normaux.
- scinti : fixation nulle ou hypofixation des zones lésées.

Traitement : est chirurgical.

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