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08/02/2018

UNIVERSITE MOHAMMED - RABAT


Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales de Salé

Notes de cours
Introduction à la macroéconomie

Année universitaire 2017 - 2018

Mohamed Bouzahzah

Sommaire
0. Introduction générale
0.1. Définitions : sciences économiques, microéconomie, macroéconomie
0.2. Les objectifs de la macroéconomie
0.3. La méthodologie en macroéconomie
0.4. Les grandes écoles en macroéconomie
0.5. Les agentes économiques et les marchés

1. Les fonctions macroéconomiques


1.1. La fonction de consommation
1.2. La fonction d’investissement
1.3. Le rôle économique de l’Etat

2. Le marché de la monnaie
2.1. Définitions, fonctions et mesure de la monnaie
2.2. L’offre de monnaie
2.3. La demande de monnaie

3. Le modèle IS-LM
3.1. Equilibre sur le marché des B&S : la courbe IS
3.2. Equilibre sur le marché de la monnaie : la courbe LM
3.3. Equilibre macroéconomique et les politiques économiques

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Bibliographie

L’ouvrage utilisé :

Macroéconomie par N.G. Mankiw, Edition De Boeck

D’autres ouvrages peuvent être consultés (liste non exhaustive et à titre indicatif) :

Macroéconomie par J. O. Blanchard et D. Cohen, Edition Pearson

Macroéconomie par Duchêne, Lenain, et Steinher, Edition Pearson


Initiation à la macroéconomie par Bernier et Simon, Edition Dunod
Macroéconomie par Bailley, Caire, Lavialle, Quiles, Edition Bréal

Déroulement des cours

- Le cours est présenté sous forme de slides assez détaillés présentant les principaux concepts,
théories, modèles et résultats en macroéconomie.

- La lecture des slides est complétée par le recours à un ouvrage de référence.

- Les étudiants doivent participer activement pendant les séances à travers les discussions des
concepts et théories présentées et surtout faire le lien entre les différentes questions de l’économie
nationale ou mondiale et les outils théoriques.

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Définitions

• J. Viner « l’économie est ce que font les économistes »

• F. Knigth « Les économistes sont ceux qui font de l’économie »

• On retiendra L. Robbins « La science économique est la science qui étudie le comportement humain entant que
relation entre les fins et les moyens rares à usages alternatifs ». Allocation optimale des ressources

• La science économique est la science des choix en se basant sur le postulat de l’homos economecus et de
l’individualisme méthodologique

• La science économique se définit aujourd’hui par sa méthode et non par son objet.

• Elle est traitée par les autre sciences de science impérialiste

• Depuis 1936 et la « théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie » de J. M. Keynes : deux branches ;
la microéconomie et la macroéconomie

• La microéconomie explique le comportement des agents économiques, la formation des prix, la coordination
entre agents et les structures des marchés

• Exemples : choix du consommateur, de l’entreprise, d’un syndicat, etc.

• La macroéconomie étudie le comportement d’une économie dans son ensemble à travers les agrégats
macroéconomiques
Exemples: le revenu national (PIB) et croissance économique, le taux de chômage, le taux d’inflation
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Définitions

Aujourd’hui, on entend

Crise de la dette
Récession
Crise économique et financière
Relance par les dépenses publiques
Politique monétaire
Quantitative easing
Politique économique pour sortir de la crise

La macroéconomie permet, entre autres, de comprendre et de répondre à ces préoccupations

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Objectifs de la macroéconomie

Deux objectifs principalement (métaphore de la médecine)


-Analyse macroéconomique : expliquer le comportement et le fonctionnement d’une économie.
-Politique économique : quelle politique doivent poursuivre les pouvoirs publics ?

-Analyse macroéconomique : La question principale que se pose la macroéconomie est celle liée au
revenu (PIB) ?
-Pourquoi certains pays sont plus riches que d’autres ? Qu’est ce qui détermine le revenu national ?
-Pourquoi dans certains pays il y a de l’inflation ? Pourquoi dans certains pays il y a plus de chômage ?
- Pourquoi il y a des crises ? Que faut-il faire pour les atténuer ?
Y

Macroéconomie de long terme = théorie de la


croissance

2. Les variations du revenu sur courte périodes sont


appelées cycles réels des affaires (RBC) : alternance
des périodes d’expansion et de contraction
(récession, dépression)

Macroéconomie de court terme ou Temps


conjoncturelle = théorie des cycles

Objectif 1. La croissance économique

Pourquoi certains pays sont plus riches que d’autres ?


Pourquoi certains pays croissent plus vite que d’autres ?
Quels sont les facteurs qui déterminent la richesse des nations ?

Adam Smith (1776), « Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations »
Davis S. Landes (1989), « Pourquoi les pays riches sont-ils si riches et les pays pauvres si pauvres »
J. Stiglitz, A. Sen et J.P. Fitoussi (2009), « Richesse des nations et bien être des individus »

PIB PPA (2005)


USA 43 063,36
Tunisie 8 441,62
France 29 819,10
Ethiopie 981,43
Maroc 4 475,24
Chine 7 957,62
Singapour 53 266,08

PIBSing PIBSing
 12  54
PIBMar PIBMar
8

4
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Evolutions de PIB du Maroc et de la Chine

9000

8000

7000

6000

5000

4000

3000

2000

1000

0
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Chine Maroc

Importance des fluctuations économiques : exemple de la Grèce

La tiers-mondialisation de la Grèce

2008 2013
Taux de chômage 7,50% 27,90%
Taux de chômage des - de 25 ans 21% 59,60%
Population urbaine 60% 78%
PIB réel / hab 31863 21653
Nouvelles contaminations VIH 5 10

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Robert Lucas

« Lorsqu’on commence à penser a ces choses il est difficile de penser à autre chose »

Nous on va commencer par penser à autre chose : le cycle des affaires (court terme)

J. M. Keynes

« A long terme on sera tous mort »

Pour mieux comprendre le fonctionnement de l’économie, il faut s’intéresser aux questions de court
et de long terme

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Objectifs de la macroéconomie

La macroéconomie examine la nature et les propriétés de l’équilibre macroéconomique


-Correspond-t-il à un équilibre de plein emploi ou de sous-emploi ?
-S’accompagne-t-il de l’inflation ?

Elle s’intéresse également à d’autres sujets


Déficits publics
Redistribution et inégalités
Immigration et transferts
Développement durable
Lutte contre la pauvreté
Conséquences économiques du vieillissement démographique

2. La politique économique

Action d’ordre économique entreprise par les pouvoirs publics dans les but d’atteindre des objectifs
ou d’infléchir des évolutions non souhaitables. 3 grandes politiques économiques
- Politique budgétaire
- Politique monétaire
- Politique commerciale

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Méthodologie en macroéconomie

Microéconomie : Méthode hypothético-déductive

Postulat hypothèses raisonnements résultats tests empiriques éventuels

Macroéconomie : plusieurs étapes

1. Déterminer et sélectionner les variables à même d’intégrer : les agrégats macroéconomiques

2. Détection de relations empiriques entre variables. Si stables lois économiques (loi de la demande,
loi d’Okun, etc.)

3. Donner un contenu théoriques à ces relations

4. Construire des systèmes cohérents à partir de ces relations. Modèles macroéconomiques (IS LM, OA DA,
etc.)

5. Etudier des politiques économiques en distinguant entre analyse positive et normative (recommandations)

-Aujourd’hui on parle plus de macroéconomie à fondements microéconomiques


Les modèles d’équilibre général calculables, RBC (Real Business Cycles) ou DSGE (Dynamique Stochastique General
Equilibrium) en sont des exemples

Les modèles macroéconomiques


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Les écoles en macroéconomie


Beaucoup de courants : classique, néoclassique, keynésienne, monétaristes, école de la synthèse, néo-keynésien,
nouveaux classiques,
Deux grandes écoles : l ’école néoclassique et l’école keynésienne

L’école classique :
-Elle remonte à A. Smith, T. Malthus, D. Ricardo, L. Walras, R. Lucas
-C’est l’offre qui est la plus importante; elle crée sa propre demande (loi des débouchés de J. B. SAY)
-Les prix sont flexibles, ils s’ajutent pour équilibrer l’offre et la demande
-Donc les marchés fonctionnent correctement
-L’Etat ne doit pas intervenir il risque d’aggraver les choses, son rôle se limite à protéger la propriété privée
-C’est l’Etat gendarme (laisser faire, laisser aller)
-C’est l’offre qui détermine le niveau d’activité. Elle est verticale. La demande détermine seulement le niveau
général des prix
-Même si l’Etat stimule la demande elle n’obtiendra pas d’effet sur l’activité et l’emploi mais sur le niveau général
des prix
-Cette école est pertinente à long terme

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Les écoles en macroéconomie

P OA

P2 E2

P1 E1
DA2

DA1

Y
Ype

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Les écoles en macroéconomie

L’école keynésienne :

-Née en 1936 avec J. M. Keynes (Théorie générale) ; J. Hicks, P. Samuelson, R. Solow, N.G. Mankiw, J. Stiglitz,
-Pour Keynes « A long terme on sera tous mort », il faut se soucier du court terme
-A court terme, les prix ne sont pas assez flexibles pour ajuster l’offre et la demande
-L’ajustement se fait par les quantités (stock, chômage, etc.)
-C’est la demande (effective) qui détermine l’offre
-Le gouvernement peut intervenir pour corriger les défaillances des marchés (l’Etat providence)
-La théorie keynésienne s’est avérée très pertinente en période de récession, la dernière crise la démontré
-La fonction d’offre est horizontale
-Les pouvoirs publics peuvent intervenir en agissant sur la demande. Cela permet d’atteindre le plein emploi.

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Les écoles en macroéconomie

L’école keynésienne :

E1 E1
P OA

DA2

DA1
¨Y
Y1 Y2

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Les agents économiques et les marchés

Généralement on distingue 4 agents économiques : les ménages, les entreprises, l’Etat et le reste
du monde

- Les ménages disposent des facteurs de production primaires (capital K et travail L) qu’ils
louent aux entreprises et obtiennent des revenus : salaires (w) et revenus du capital (dividendes
ou intérêts). Ceci forme le revenu des ménages qui leur permet de consommer

- Les entreprises utilisent les facteurs de production primaires pour produire des biens et
services qu’elles vendent aux ménages. Les recettes sont distribuées aux propriétaires des
facteurs : travailleurs (salaires) et actionnaires (dividendes)

- L’Etat (pouvoirs publics) produit des services non marchands, lève les impôts et conduit la
politique économique

- Le reste du monde composé de l’ensemble des agents économiques résidants à l’étranger. Sa


principale fonction est d’échanger des biens et services et des capitaux avec l’économie
nationale à travers

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Les agents économiques et les marchés (suite)

Ces agents économiques effectuent les opérations mentionnées sur 4 marchés principalement

-Le marché des biens et services : le marché où s’échangent les biens et les services et où se
déterminent la production nationale et le niveau général des prix. Marché équilibré

- Le marché du travail : l’endroit où se rencontrent l’offre et la demande de travail. Il


détermine les salaires, l’emploi et le chômage. Généralement pas équilibré (chômage)

-Le marché des changes : La rencontre de l’offre et de la demande de devises. Il détermine le


taux de change

-Le marché des capitaux : l’endroit où se rencontrent les agent ayant un excédent de capitaux
et les agents ayant un besoin de financement. Il se compose fondamentalement de deux
marchés : le marché monétaire et le marché financier. Ils déterminent respectivement le taux
d’intérêt et les prix des différents actifs monétaires et financiers

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Le plan du cours (encore une fois)

On s’intéresse à expliquer les fluctuations du revenu national (PIB).


Comment se déterminent les équilibres de court terme
Approche court terme
Analyse keynésienne pertinante
Demande effective détermine la production
Approche dépense nationale

Production nationale = Dépense nationale = somme des dépenses


Production nationale = consommation + investissement + dépenses publiques +
Exportations nettes

Y=C+I+G+X–M on suppose une économie fermée X – M = 0

Identité comptable Y=C+I+G

- Y : mesure de l’activité économique


- C : fonction de consommation
- I : fonction d’investissement (fonction du taux d’intérêt et donc marché monétaire)
- G : les dépenses publiques

- IS LM
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Chapitre 1. Les fonctions macroéconomiques

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Chapitre 1. Les fonctions macroéconomiques

1. Consommation nationale
2. Investissement national
3. Le rôle économique de l’Etat : les fonctions de dépenses et de recettes publiques

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1. La fonction de consommation

La consommation finale des ménages est la première composante de la demande globale.


Au Maroc, elle a été de 524,395 milliards de dirhams en 2013.
Ce qui représente 60% du PIB (de la demande globale)

Aussi, étudier les fluctuations de la consommation est importante pour comprendre les fluctuations du PIB

L’objectif ici est de comprendre les déterminants de la consommation et de dériver une fonction
macroéconomique de la consommation
500 000
450 000
400 000
350 000
300 000
250 000
200 000
150 000
100 000
50 000
-
1 980 1 983 1 986 1 989 1 992 1 995 1 998 2 001 2 004 2 007 2 010

RDB CFM

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L’examen des données montrent un lien très important entre consommation et revenu disponible

Consommation et revenu disponible

400
y = 0,7481x + 30,133
350
300
250
200
150
100
100 200 300 400 500

24

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1. La fonction de consommation

1. Définitions:
1.1. Consommation : La consommation finale des ménages notée C, par opposition à la consommation
intermédiaire, est la part du revenu disponible que les ménages consacrent à l’achat de biens et services à
l’exception de biens immobiliers neufs

Si on note Yd le revenu disponible (Yd = Y –T). T représente les prélèvements nets

Bien entendu, nous avons


Yd  C  S
où C est la consommation et S l’épargne

1.2. La propension moyenne à consommer, notée PMC, est la part du revenu disponible consacrée à la
consommation
C S
PMC  PMS 
Yd Yd
800
Exemple : Yd = 1000, C = 800 et S = 200 alors PMC   0,8
1000
et PMS  1  0,8  0,2
25

1. La fonction de consommation

1.3. La propension marginale à consommer, notée PmC , est la part de l’accroissement du revenu
disponible consacré à la consommation
C S
PmC  PmS 
Yd Yd

Exemple :

Si ΔYd = 100, ΔC = 60 et ΔS = 40

alors
PmC = 60 / 100 = 0,6

et ΔS = 1 - 0,6 = 0,4

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1. La fonction de consommation

2. La fonction de consommation keynésienne. Basée sur 3 postulats

1. Seul le revenu disponible détermine le niveau de la consommation C = f(Yd)

Le taux d’intérêt peut intervenir mais son rôle est marginal

2. Loi psychologique fondamentale de Keynes

« En moyenne et la plupart du temps, les hommes tendent à accroître leur niveau de consommation à mesure que le revenu
s’accroit mais non d’une quantité aussi grande que l’accroissement du revenu »

0  Pmc  1

3. La PMC est décroissante par rapport au revenu. Autrement dit, il existe un minimum de subsistance
(vital)
Les riches épargnent plus
dPMC
0
dYd
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La fonction de consommation

On peut trouver une fonction simple qui satisfait à ces 3 postulats

C  C0  cYd avec 0 < c < 1

C0 est la consommation autonome. Optimisme des consommateurs


1. La fonction de consommation est fonction d’une seule variable : le revenu disponible

2. La propension marginale à consommer est bien constante et comprise entre 0 et 1.

C C0  cYd
Pmc   c
Yd Yd
3. La propension moyenne à consommer est bien décroissante

C C
PMC  c 0
Yd Yd
Chez Keynes, à l’inverse des néo-classiques, la fonction d’épargne est un solde

S  Yd  C  C0  (1  c)Yd
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PmC

C0

PMC

Yd
Yd1 Yd2
0

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C, Yd, S
C = Yd

épargne C = C0 + c Yd

S = - C0 + (1-c) Yd
C0
Désépargne

Yd

Y*

- C0

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3. Remarques sur la fonction de consommation keynésienne

Plusieurs critiques
• La loi de la stagnation séculaire de Kuznets
• Dans les faits, l’épargne réagit plus rapidement aux variations du revenu disponible que la consommation
•Plusieurs études empiriques pour vérifier la validité du 3ème postulat notamment
- Les études économétriques en coupe transversales montrent qu’effectivement la PMC est
décroissante: les individus (pays) plus pauvres présentent une PMC plus élevée que celle des individus
(pays) plus riches
- Les études économétriques basées sur des séries temporelles montrent qua la PMC est plutôt comme
le suggèrent les néoclassiques

31

L’étude de S. Kuznets (1946)


- Entre 1869 – 1938. Le revenu a été multiplié par 7 la PMC a augmenté légèrement

Années Y C C/Y
1869-78 9,3 8,1 0,87
1874-83 13,6 11,6 0,85
1879-88 17,9 15,3 0,85
1884-93 21,0 17,7 0,84
1889-98 24,2 20,2 0,83
1894-1903 29,8 25,4 0,85
1899-1908 37,3 32,3 0,87
1904-13 45,0 39,1 0,87
1909-18 50,6 44,0 0,87
1914-23 57,3 50,7 0,88
1919-28 69,0 62,0 0,90
1924-33 73,3 68,9 0,94
1929-38 72,0 71,0 0,99
32

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3. Remarques sur la fonction de consommation keynésienne

Ces résultats, contradictoires en apparence peuvent être réconciliés. En effet, il s’agit d’études de court
et de long terme, un argument supplémentaire sur la validité de la théorie keynésienne à court terme et
de la validité de la théorie néoclassique à long terme.

-La fonction de consommation keynésienne est vérifiée à court terme


-La fonction de consommation keynésienne n’est pas valide à long terme

Conclusion
Il existe deux fonctions de consommation :
-1 à court terme avec une PMC décroissante
-1 à long terme avec une PMC constante

33

C Fonction de
consommation de
court terme
C = c Yd

Fonction de
consommation
de court terme
C = C0 + c Yd

C0

Yd

34

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4. Alternatives : Modèle de cycle de vie de F. Modigliani (1963)

L’idée de ce modèle est que les agents ont des revenus différents durant leur vie
mais choisissent des niveaux de consommation de manière à la stabiliser et à la lisser
Supposons qu’ils vivent D périodes durant lesquelles ils travaillent R périodes.
Notons W leur richesse
Ils gagnent Yd pendant la période active et 0 pendant la période de retraite

D : durée de vie (années)


R : période active avec un revenu Yd
D-R : Retraite

35

4. Alternative : Modèle de cycle de vie de F. Modigliani (1963)

Yd, C, W

Yd,

épargne

désépargne
W

Temps
R D

36

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Le revenu de cycle de vie est donné par


RCV  W  RYd

W RYd
Sa consommation est donnée par C 
D D
Ainsi, la fonction de consommation est donnée par

C  aW  cYd

Si D = 60 et R = 40 alors C  0,016W  0,66Yd

C  0,06W  0,7Yd (estimation par Modigliani sur données américaines 1953-1973)

A court terme W = cste cela signifie aW  C0 donc C  C0  cYd

A long terme W  bYd c.a.d aW  abYd donc C  (ab  c)Y


d

C
PMC   ab  c  cste
Yd
37

4. Alternative : Revenu permanent de Milton Friedman (1957)

Le revenu courant est la somme du revenu permanent Yp et du revenu transitoire Yt

Y  Yp  Yt

Revenu permanent : anticipation des consommateurs du revenu du travail et de la richesse


Revenu transitoire : revenu aléatoire (prime,…) , n’influence pas la consommation à court terme

La consommation est une fraction du revenu permanent

C  Yp

Yp Yp
PMC  
Y Yp  Yt

- A court terme, le revenu transitoire est important la propension moyenne à consommer est
décroissante
- A long terme le revenu transitoire est négligeable et la propension moyenne à consommer est
constante
Yp Yp
PMC   
Yp  Yt Yp
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2. La fonction d’investissement

• L’investissement est la deuxième composante de la demande globale


• Au Maroc il a été de 298,165 milliards de dirhams en 2013, soit 34% du PIB
• L’investissement est plus volatile que la consommation
• Là encore pour expliquer les fluctuations du PIB, il est nécessaire de comprendre les fluctuations de l’investissement

Les questions posées


• Les fluctuations de l’investissement ?
• Le lien entre investissement et taux d’intérêt ?
• Pourquoi l’investissement est plus élevé lors des périodes d’expansion et plus faibles lors des périodes de récession ?

Il existe 3 types d’investissement

1. l’investissement en équipement (entreprises)


2. L’achat de logements neufs par les ménages
3. La variation des stocks

39

2. La fonction d’investissement

3E+11

2,5E+11
y = 2E+10e0,0832x

2E+11

1,5E+11

1E+11

5E+10

0
1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

40

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2. La fonction d’investissement

Nous allons utiliser deux approches pour dériver la fonction d’investissement :

* approche de choix des projets d’investissement

* approche par la maximisation des profits

2.1. Choix des projets d’investissement

Actualisation et capitalisation
L’actualisation est l’opération qui consiste à exprimer en valeur actuelle une somme qui sera perçue à
une date future t. Elle découle du principe d’intérêts composés

41

2. La fonction d’investissement

Actualisation et capitalisation

Une somme actuelle V0 vaudra dans t années

V1  V0  iV0  (1  i )V0
V2  (1  i )V0  i (1  i )V0  V0 (1  i ) 2

Vt  V0 (1  i ) t

De la même manière, une somme V qui sera perçue dans t années vaut aujourd’hui

Vt
V0 
(1  i ) t

42

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2. La fonction d’investissement

Actualisation et capitalisation

Exemple 1 : Quelle est la valeur actuelle de 20 000 DH qui sera perçue dans 5 ans si le taux d’intérêt est de
8% ?

Réponse :

20 000
V0   13 611,66 DH
(1  0,08) 5

Exemple 2 : Quelle est la valeur future de 20 000 DH dans 5 ans si le taux d’intérêt est de 8 % ?

Réponse :

V0  20 000 (1  0,08)5  29 386,56 DH


43

La fonction d’investissement

2.2. La valeur actuelle nette VAN

Le niveau d’investissement est l’agrégation de l’ensemble des projets d’investissement. Comprendre les
déterminants de l’investissement consiste a comprendre comment se prennent les décisions d’investir
(adopter un projet). Plusieurs critères, le plus utilisé est la VAN (ou le TRI)

VAN : La valeur actuelle nette d’un projet d’investissement est la différence entre la somme des flux des
revenus (Cash flow) et le coût de l’investissement

Considérons un projet d’investissement avec les caractéristiques suivantes :


- Sa durée de vie est T années
- Son coût initial est de CI
- Il rapporte les recettes R1, R2, …,RT

Sa valeur actuelle nette est donnée par

T
Rt
VAN  VA  CI    CI
t 1 (1  i)t

Le projet sera rentable et donc adopté si la VAN est positive


44

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2. La fonction d’investissement

Exemple : Une entreprise hésite à acquérir une nouvelle machine qui coûte 100 000 DH dont la durée de vie
est de 4 années. Cette machine permettra d’accroître les revenus de la manière suivante : 25 000 DH,

35 000 DH, 40 000 DH et 15 000 DH. Le taux d’intérêt sur le marché financier est de 5%.

L’entreprise devrait-elle investir dans l’achat de la nouvelle machine ?

45

2. La fonction d’investissement

CI  100 000 T 4 i  5%
R1  25 000; R2  35 000; R3  40 000; R4  15 000

Réponse : Nous allons utiliser le critère de la VAN

R1 R2 R3 R4
VAN      CI
(1  i )1 (1  i ) 2 (1  i ) 3 (1  i ) 4
25 000 35 000 40 000 15 000
VAN      100 000
(1  0,05)1 (1  0,05) 2 (1  0,05)3 (1  0,05) 4
VAN  102 449,6 - 100 000  2 499,6

Comme la VAN est positive : l’investissement est rentable

Si le taux d’intérêt est de 8% alors VAN   4 066,3

Le projet d’investissement n’est pas adopté


46

23
08/02/2018

2. La fonction d’investissement

T
Rt
VAN  VA  CI    CI
t 1 (1  i)t

Conclusion : Ainsi, plus le taux d’intérêt est élevé plus le nombre de projets rentables est faible et donc le
niveau d’investissement faible également.

Il existe bien une relation négative entre investissement et taux d’intérêt


I  f (i )

47

2. La fonction d’investissement
2.3. Approche maximisation du profit

- Il est possible de déduire la fonction d’investissement par la maximisation du profit


- La variation du revenu est due aux variations des facteurs de production
- Fonction de production est concave (exemple fonction Cobb-Douglas)

Y  F ( K , L)  AK  L1 I  K

La variation du revenu suite à la variation du


Y
stock de capital (investissement) est appelée
productivité marginale du capital PmK :

Y Y
PmK 
K

K
K C’est ce que rapporte d’investir un dirham

48

24
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2. La fonction d’investissement

PmK

On fait deux hypothèses :


1. La PmK est positive
2. La PmK est décroissante

K
49

2. La fonction d’investissement

L’entrepreneur investit tant que la productivité marginale du capital excède le taux d’intérêt

PmK, i

K
K1 K*

50

25
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2. La fonction d’investissement

L’entrepreneur investit tant que la productivité marginale du capital excède le taux d’intérêt

PmK

K
K* K2

51

2. La fonction d’investissement

Algébriquement, nous avons

Max   Yt  it K t  wt Lt

Le profit est maximisé lorsque les productivités marginales des facteurs sont justes égales à la
rémunérations des facteurs. Soit

 t
PmK   it
K t
Yt
PML   wt
Lt

52

26
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2. La fonction d’investissement

Lorsque le taux d’intérêt baisse, l’investissement augmente


Lorsque le taux d’intérêt baisse, l’investissement augmente

PmK

i1

i2

K
K1* K2*

53

2.4. Conclusion

• Ainsi, quel que soit le critère et l’approche utilisée, on montre que le niveau d’investissement
national est une fonction décroissante du taux d’intérêt .

• L’investissement résidentiel est lui aussi fonction décroissante du taux d’intérêt

• La variations des stocks est aussi fonction des taux d’intérêt réels

• Une autre variable détermine l’investissement : la demande (anticipée) de biens et services


(modèle de l’accélérateur)  
I  f ( y, i )
• Pour simplifier, nous supposerons que l’investissement dépend uniquement du taux d’intérêt réel

• Une fonction simple à retenir est la fonction linéaire

I  I 0  ai

• I 0 est l’investissement autonome (moral des entrepreneur) et a sensibilité de l’investissement

aux variations du taux d’intérêt

• Les conditions du crédit sont captées par I0

54

27
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Chapitre 2. Le rôle économique de l’Etat

55

3. Le rôle économique de l’Etat et les fonctions des dépenses et des recettes

On reconnait trois fonctions économiques majeures à l’Etat (Musgrave) :


• Produire des biens et services que le marché produirait de manière non optimale (Etat minimal et
dépenses correctrices des défaillances du marché);
• Réduire les inégalités (entre individus, entre générations, entre régions, etc.)
• Relance de l’économie en périodes de crises

La théorie de l’équilibre général (Walras, Arrow, Debreu) fourni un résultat fondamental en économie, connu
sous le nom de théorème du bien-être

Théorème 1. Tout équilibre concurrentiel est un optimum de Pareto

Ainsi, lorsque les marchés sont concurrentiels, aucune intervention de l’Etat n’est souhaitable. Il ne doit
intervenir que dans le cas de marchés défaillants (Monopoles, Biens Publics, Externalités et
information imparfaite). Ces interventions concernent l’efficience
L’intervention des pouvoirs publics peut être souhaitable pour des raisons d’équité

Généralement, les deux critères sont contradictoires. Les pouvoirs publics doivent faire un arbitrage

L’intervention de l’Etat se réalise principalement à travers le budget (dépenses et ressources)


56

28
08/02/2018

3.1. Les dépenses publiques

Situation des charges du Trésor (En millions de DH)

2011 2012 % des DG


Dépenses globales 265 633 286 607 100,0%
Dépenses ordinaires 215 610 238 092 83,1%
Biens et services 127 144 140 792 49,1%
Personnel 88 973 96 288 33,6%
Intérêts de la dette 18 240 20 012 7,0%
Intérieure 15 204 16 689 5,8%
Extérieure 3 036 3 323 1,2%
Compensation 4 830 54 870 19,1%
Transferts aux collectivités locales 21 396 22 419 7,8%
Dépenses d'investissement 50 023 48 515 16,9%

57

3. Le rôle économique de l’Etat et les fonctions des dépenses et recettes publiques

Les dépenses publiques peuvent être classées selon leur nature et selon leur fonction. Dans ce dernier cas
on distingue les dépenses de fonctionnement (l’essentiel des dépenses), les dépenses relatives aux
remboursement de la dette et les dépenses d’investissement. L’essentiel des dépenses concernent le
paiement des salaires des fonctionnaires et l’achat de bien et services. Les dépenses peuvent être
considérée comme exogènes (elles ne dépendent pas de l’activité économique). Seules les dépenses
sociales sont endogènes.

G  G 0  Y

Comme ces dernières sont marginales ou inexistantes dans les pays en développement, pour le Maroc, on
peut considérer les dépenses comme exogènes

G G
58

29
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Recettes publiques

Situation des ressources du Trésor (En millions de DH)

2011 2012 % des RO


Recettes ordinaires 208 047 218 061 100,0%
Recettes fiscales 184 981 196 444 90,1%
Impôts directs 70 850 77 119 35,4%
IS 39 370 43 206 19,8%
IR 29 121 31 925 14,6%
Impôts indirects 93 178 97 473 44,7%
TVA 71 319 74 729 34,3%
TIC 21 859 22 744 10,4%
DD 10 286 9 003 4,1%
Recettes non fiscales 19 904 18 474 8,5%
Recettes CST 3 161 3 143 1,4%

59

Le rôle économique de l’Etat et les fonctions des dépenses et recettes

Les recettes fiscales constituent la quasi-totalité des recettes, au Maroc les plus importantes, la TVA, l’IS,
l’IR, la TIC. Le niveau de tous ces impôts dépend principalement du niveau d’activité. Ainsi, les recettes
dépendent positivement du revenu national. On peut écrire

T  T0  tY

T0 représente les recettes autonomes

t est le taux marginal d’imposition

60

30
08/02/2018

3.3. Multiplicateur keynésien. Le modèle keynésien pur

Considérons une économie fermée de type keynésienne : C  C0  cYd


G, T et I sont exogènes

Le revenu d’équilibre est donné par

Y  C0  cYd  I  G Y  C0  c(Y  T )  I  G

Y  C0  cY  cT  I  G Y  cY  C0  cT  I  G

C0  cT  I  G
Y (1  c)  C0  cT  I  G Y
(1  c)

    
Y  f (C0 , I , G, c, T )

61

3.3. Multiplicateur keynésien. Le modèle keynésien pur

C0  cT  I  G
Y
1 c

Examinons l’effet d’une politique budgétaire expansionniste (hausse des dépenses publiques)

C0  cT  I  G
Y 
1 c

G 1
Y  si on pose m
1 c 1 c

Y  mG m 1

62

31
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3.3. Multiplicateur keynésien. Le modèle keynésien pur

G 1
Y   m G avec m 1
1 c 1 c

• m est le multiplicateur keynésien


• Ainsi, une hausse des dépenses publiques augmente le revenu d’un montant plus important que la
hausse des dépenses publiques : c’est l’effet multiplicateur keynésien.

1 1
• Exemple : Si c  0,75 alors m  4
1  0,75 0,25
Une hausse d’un milliard de dépenses publiques augmente le revenu national de 4 milliards

Comment expliquer ce résultat important ?

63

3.3. Multiplicateur keynésien. Le modèle keynésien pur

Y  C  I G
+ 4 = ? + ? + (+1)

• G augmente de 1 milliard et Y de 4 milliards


• Comme I est une constante c’est C qui a augmenté de 3 milliards
• Remarquons que la consommation augmente de 3/4 = 0,75 = c

Quel est le mécanisme en jeu ?

64

32
08/02/2018

3.3. Multiplicateur keynésien. Le modèle keynésien pur

Quel est le mécanisme en jeu ?

• Lorsque G augmente de 1 ( G ) , Y augmente de 1 ( G )


• Le revenu des ménages augmente de ( G ) et donc la consommation augmente de (cG )
• Le revenu augmente de (cG ) et la consommation augmente de (ccG  c 2 G )
• Le revenu augmente de (c 2 G ) et la consommation augmente de (cc 2 G  c 3 G )
• Et ainsi de suite

Y  G  cG  c 2 G  c 3 G  ... (1)


cY  cG  c G  c G  ...
2 3
( 2)

(1) - (2) Y  cY  G Y (1  c)  G

G
Y 
(1  c)
65

3.3. Multiplicateur keynésien. Le modèle keynésien pur

• Cette politique budgétaire est financée par déficit (emprunt)

• Lorsque l’expansion budgétaire est financée par hausse des impôts, on obtient

C0  cT  I  G
Y
1 c

 cT  G  cG  G (1  c)G


Y     G
1 c 1 c 1 c

• Une hausse des dépenses publiques d’un milliards de DH augmente le revenu d’un milliard de
DH

• L’effet de la politique budgétaire reste selon Keynes toujours positif (Théorème d’Haavelmo)

• A court terme un financement par déficit est plus efficace qu’un financement par relèvement des
impôts
66

33
08/02/2018

3.3. Multiplicateur keynésien. Le modèle keynésien pur

Bien entendu, ce résultat surprenant reste aujourd’hui valable notamment en période de


récession. Mais il présente des limites sinon on ne comprendrait pas le débat autour des
problèmes d’endettement.

• Il est valable dans le cas d’économie fermées (sinon problème des déficits jumeaux le cas du
Maroc) ;

• Il est valable a court terme ;

• Lorsque les prélèvements T sont endogènes l’effet est plus faible ;

• En plus, ce résultat suppose un niveau d’investissement exogène. Si l’investissement varie


l’effet sera moindre. Le déficit augmente le taux d’intérêt et baisse l’investissement qui
baisse le revenu (effet d’évicion)

• Pour rendre l’investissement endogène il faut introduire le marché de la monnaie

67

Les stabilisateurs automatiques


Définition : Les stabilisateurs automatiques sont certains instruments (certains impôts, prestations sociales,
etc.) qui permettent d’amortir les chocs et les fluctuations du revenu.

Les prélèvements T s’ajustent et amortissent les fluctuations du revenu.

Exemple. Pour illustrer le phénomène nous allons considérer des prélèvements endogènes

Y  C  I G Y  C0  cYd  I  G Y  C0  c(Y  T )  I  G

Y  C0  cY  c(T0  tY )  I  G
Y  C0  cY  cT  I  G

Y  C0  cY  cT0  ctY  I  G Y  cY  cTY  C0  cT0  I  G

Y 1  c(1  t )  C0  cT0  I  G C0  cT0  I  G


Y
1  c(1  t )

Le multiplicateur keynésien est


1
m
1  c(1  t )
68

34
08/02/2018

Les stabilisateurs automatiques


Supposons que c = 0,75
1
m
1  c(1  t )
1
Si t = 0, absence de stabilisateurs m 4
1 c
Une hausse des dépenses publiques d’un milliard de DH augmente le revenu de 4 milliards de DH

1
Si t = 0,3, présence de stabilisateurs m  2,1
1  c(1  t )
Une hausse des dépenses publiques d’ un milliard de DH n’augmente le revenu que de 2,1 milliard de DH

L’explication économique :

- En présence de stabilisateurs (prélèvements endogènes)


- Suite à un choc (crise économique), le revenu baisse mais comme les prélèvements sont endogènes, ils
baissent aussi
- Une baisse moins importante du revenu disponible que si les prélèvements étaient exogènes
- Une baisse moins importante de la consommation. Une baisse moins importante de la demande
- Une baisse moins importante du revenu
- Et ainsi de suite
69

Application crise 2008

Dépenses sociales de quelques pays européens

40%

35%

30%

25%

20%

15%

10%

5%

0%
Grèce Espagne Italie Allemagne Suède Danemark France

70

35
08/02/2018

Quelques agrégats pour certains pays en 2009

PIB Consommation Investissement Chômage


France -2,9 0,2 -5,9 1,3
Allemagne -5,4 -0,5 -10,3 0,3
RU -3,8 -3,4 -12,3 1,6
EU -3 -2 -12,1 3,4
Union 27 -4% -1,5 -10,5 1,8
Zone Euro -4% -0,9 -10,4 1,9

71

Le déficit budgétaire et la dette publique

• Les recettes publiques sont censés couvrir les dépenses publiques


• Le budget de l’Etat est rarement en équilibre
• Lorsque les dépenses dépassent les recettes (G > T) on parle de déficit budgétaire
• Lorsque les recettes dépassent les dépenses (T > T) on parle d’excédent budgétaire
• Généralement le déficit (excédent) est mesuré en % du PIB (le fameux 3% du critère de Maastricht)

Au Maroc généralement un déficit budgétaire


- En 2011 : 6,2%
- En 2012 : 7,2%
- En 2013 : 5,1%
- En 2014 : 4,9%
- PLF 2016 : 3,5%
Les pouvoirs publics tentent d’avoir un déficit en dessous de 3%
72

36
08/02/2018

Le déficit budgétaire et la dette publique

Mais pourquoi 3% ? Pourquoi pas 2% ou 4% ?

Fin 1981, le déficit en France allait dépasser la barre symbolique des 100 milliards
Mitterrand (Fabius alors premier ministre) ont annoncé le déficit en pourcentage du PIB (période de
grande inflation). Le PIB de 1982 allait être de 3 300 milliards. Le déficit a été finalement de 95 milliards

95
 2,8%
3300

Ce chiffre de 3% a été reprit par les négociateurs du traité de Maastricht (l’Allemagne voulait instaurer
une discipline budgétaire)

Il a été retenu par plusieurs pays dont le Maroc

73

Le déficit budgétaire et la dette publique


Plusieurs raisons de nature différentes sont à l’origine des déficits

• La plus importante des ces causes est la baisse de l’activité économique. Un ralentissement du PIB entraine
pour un taux marginal d’imposition (t) constant des recettes moins importantes. Alors que les dépenses restent
constantes

Recettes
dépenses
Surplus

Déficit

temps

• Les raisons non économiques : raisons sociales et politiques. Relance en périodes de crises, hausse des
dépenses pour des raisons de baisses d’inégalités, la couleur politiques des partis au pouvoir

74

37
08/02/2018

L’affaire Reinhart et Rogoff

Le seuil seuil dette / PIB à caractère scientifique est 90%

Reinhart et Rogoff (2010) « Growth in a time debt », AER

- 30% de dette = 4,1% de croissance


- 30% - 60% de dette = 2,8% de croissance
- 30% - 90% de dette = 2,8% de croissance
- Plus de 90% de dette = -0,1% de croissance

Herndon, Ash et Pollin (2013) « Does high public debt consistently stifle economic growth ? A
critique of Reinhart and Rogoff », PERI WP, N° 322.

Plus de 90% de dette = 2,2% de croissance

Des erreurs de calcul dans RR (2010)

Conclusion : pas de lien évident entre endettement et croissance économique

Aucun seuil n’a de fondement théorique ou empirique

75

La dette publique

La dette publique est une cause et une conséquence des déficits publics

Dt 1  Dt  DEFt

En 2012 584,2 milliards de DH soit 63,6% du PIB


Dette interne : 443,2 milliards de DH soit 47,9% du PIB
Dette externe : 141 milliards de DH soit 15,7% du PIB

Il n’y a pas de norme :

Critère de convergence de Maastricht : Dette publique < 60% du PIB

- Le Japon a une dette de 230% du PIB pas de problème


- La Grèce à été presque en faillite alors que la dette était beaucoup plus inférieure (120%)

Le plus important est que la dette soit soutenable à long terme : le ratio doit rester stable

76

38
08/02/2018

Soutenabilité de la dette publique


(1)
Dt 1  Dt  DEFt

PIBt 1  (1  g ) PIBt (2)

Dt 1 Dt DEFt
(1) / (2)  
PIB11 PIBt (1  g ) PIBt (1  g )

dt deft
d t 1  
(1  g ) (1  g )

d deft
d  d (1  g )  d  def dg  def
(1  g ) (1  g )

def
d
g
3%
Si g  5% Si def  3% alors d  60%
5%

77

La dette publique

3 éléments : dette et investissement, effet d’éviction et effet boule de neige

Dette et investissement
Lorsque les taux d’intérêts sont bas le recours à l’endettement peut être justifié (g > i).
Les investissements augmentent la capacité productive et donc les recettes publiques
Ce qui permettra de réduire dans le futur les déficits et la dette

L’ effet d’éviction
-La politique budgétaire est la plus efficace lorsqu’elle est financée par déficit
-Le recours au marché intérieur augmente la demande de prêt
-Les taux d’intérêt augmentent et baisse des investissements privés
-Eviction des investissements privés par les dépenses publiques
-Effet négatif sur le revenu à court et long terme

78

39
08/02/2018

La dette publique

3. Effet boule de neige

Dt 1  Dt (1  i)  DEFt (1)
PIBt 1  PIBt (1  g ) (2)

(1  i ) 1
d t 1  d t  deft
(1  g ) (1  g )

Si deft  0 (1  i )
d t 1  d t
(1  g )

Si ig d t 1  d t la dette augmente

Si ig d t 1  d t la dette baisse

79

Chapitre 3. Le marché de monnaie

80

40
08/02/2018

Chapitre 3. Le marché de la monnaie

3.1. Définition, caractéristiques et fonctions de la monnaie

Définition : La monnaie est tout objet accepté comme mode de paiement pour l’achat de biens et services.
C’est un moyen d’échanges. Elle se définit aussi comme étalon ou réserve de valeur

Les principales caractéristiques de la monnaie :


• Acceptabilité
• Durabilité
• Divisibilité
• Uniformité
• Reconnaissable
• Rareté

Fonctions de la monnaie : La monnaie possède principalement 3 fonctions :

1. Moyen d’échange : Sert pour le règlement des différentes transactions


2. Unité de compte : Etalon de mesure utilisée pour exprimer les prix et les dettes dans une même unité
3. Réserve de valeur : Sert à reporter dans le temps un achat. Elle peut servir pour l’épargne

81

3.2. La mesure de la monnaie

La quantité de monnaie en circulation dans l ’économie est appelée offre de monnaie


C’est la banque centrale : Bank Al Marghrib qui contrôle la quantité de monnaie dans l’économie
Comment mesure-t-on la quantité de monnaie dans l’économie ?

Pas facile : tout ce qui est utilisé pour régler les transactions.
Du plus évident au moins évident (actif les plus liquides)

Pièces et billets, dépôts à vue, dépôts à terme, etc.

Généralement on classe les différents types de monnaie en fonction de leur proximité avec les différents
moyens de paiement en agrégats monétaires M0, M1, M2 et M3 qui s’emboitent les uns dans les autres

M0 = Monnaie fiduciaire (pièces et billets)


M1 = M0 + Monnaie scripturale (dépôts à vu transférables en monnaie fiduciaire)
M2 = M1 + les dépôts a vue non transférables par chèque
M3 = M2+ les dépôts à terme sous forme de compte et bons à échéance fixe et certificats de dépôt

82

41
08/02/2018

La mesure de la monnaie

Monnaie fiduciaire Monnaie scripturale Plaçements à vue Autres actifs monétaires M3


163,6 448,5 111,4 268,7 992,2

M0 M1 M2 M3
163,6 612,1 723,5 992,2
16,5% 61,7% 72,9% 100,0%

Finalement deux instituions offrent (créent ) la monnaie

- La banque centrale
- Les banques commerciales

83

3.3. L’offre de monnaie

• Supposons que la quantité de monnaie dans l’économie est de 1000 unité monétaires
• Elle est déposée dans une banque commerciale
• Supposons dans un premier temps que les banques commerciales n’ont pas le droit d’offrir les crédits

84

42
08/02/2018

3.3. L’offre de monnaie

Bilan de la banque commerciale 1

Actif Passif
Réserves 1 000 1 000 Dépôts

Supposons maintenant que la banque 1 peut offrir des crédits à hauteur de 80% donc taux de réserve de 20%

Bilan de la banque commerciale 1


Actif Passif
Réserves 200 1 000 Dépôts
Crédits 800

Maintenant l’offre de monnaie est de 1 800 unités = 1 000 + 800

85

L’offre de monnaie

Si l’agent qui a reçu le crédit le dépose dans sa banque 2 et que celle-ci utilise les dépôts pour offrir des crédits.
Le bilan de la banque 2 sera

Bilan de la banque commerciale 2

Actif Passif

Réserves 160 800 Dépôts


Crédits 640

L’offre de monnaie est de 1000 + 800 + 640 = 2 440

Si l’agent qui a reçu le crédit le dépose dans sa banque 3 alors le bilan de la banque sera de

Bilan de la banque commerciale 3


Actif Passif

Réserves 128 640 Dépôts


Crédits 512

L’offre de monnaie est maintenant 1000 + 800 + 640 + 512 = 2 952


86

43
08/02/2018

L’offre de monnaie (effet multiplicateur)

L’offre de monnaie est maintenant 1000 + 800 + 640 + 512 = 2 952

Ou encore 1000 + 0,8 * 1000 + 0,8^2 *1000 + 0,8^3 *1000 = 2952

De manière plus générale

M = 1000 + 0,8 * 1000 + 0,8^2 *1000 + 0,8^3 *1000 +….. (1)

M *0,8 = 0,8*1000 + 0,8^2 * 1000 + 0,8^3 *1000 + 0,8^4 *1000 +….. (2)

(1) – (2) M*(1-0,8) = 1000

M = 1000/0,2 = 5000

87

3.4. Un modèle d’offre de monnaie : le multiplicateur du crédit


B : base monétaire = monnaie fiduciaire (F) et les réserves (R)

BFR

M : masse monétaire = monnaie fiduciaire et les dépôts (D)

M FD

Les agents détiennent une fraction f de la masse M sous forme de monnaie fiduciaire

F  f M donc D  (1  f ) M

Les banques détiennent des réserves en proportion r des dépôts R  rD

Donc la base monétaire est B  fM  rD

B  fM  r (1  f )M   f  r 1  f M

Ou encore
1
M B  mB
f  r (1  f )

En termes de variations
M  mB
88

44
08/02/2018

Le multiplicateur du crédit

Exemple : Supposons que f = 0,15 et r = 0,2

1 1
m   3,125
f  r (1  f ) 0,15  0,2(1  0,15)

• Il suffit à la banque centrale d’augmenter la base monétaire pour augmenter la masse monétaire
• La banque centrale en créant 1 milliards de DH de monnaie
• Les banques commerciales créent 2,125 milliards de DH
• C’est la banque centrale qui décident de l’offre de monnaie

89

3.5. Les instruments de la politique monétaire

Pour contrôler l’offre de monnaie, la banque centrale agit sur la base monétaire et sur la réserve.

Pour ce faire, elle dispose de 3 instruments (traditionnels) :

1. Les opérations d’Open Market : L’achat et la vente des bons du trésor par la banque centrale. Lorsque
la banque centrale achète des bons du trésor, la base monétaire augmente et donc l’offre de monnaie
augmente (et vice-versa).
2. Le contrôle du taux de réserve. Une hausse du taux de réserve abaisse le multiplicateur du crédit et
donc l’offre de monnaie.
3. Le taux directeur. Le taux auquel les banques commerciales se refinancent auprès de la banque
centrale pour constituer leurs réserves. Plus le taux directeur est faible plus les banques empruntent et
plus la base monétaire est élevée et donc l’offre de monnaie.

Tous ces instruments ont un effet sur le taux d’intérêt

90

45
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3.5. Les instruments de la politique monétaire

Deux types de banques centrales :

• Indépendantes (BCE) : Objectif prioritaire la stabilité des prix


• Pas idépendantes (FED) : Objectifs : stabilité des prix et croissance économique (baisse du
chômage)

Règle de Taylor (J. Taylor, 1993)

it   t  2  0,5( t  2)  0,5(Output gap)

Pour le Maroc
Article 6 des statuts de 2006 de Bank Al Maghrib

« dans le but d’assurer la stabilité des prix, la Banque arrête et met en œuvre les instruments de
politique monétaire… »

91

3.5. Les instruments de la politique monétaire

Finalement, comme l’objectif de la banque centrale est la stabilité des prix. L’offre de monnaie est exogène

Ms M

Ms
Ms

92

46
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3.6. La demande de monnaie

• La demande de monnaie est tributaire des motifs pour lesquels les agents économiques détiennent de la
monnaie.
• Dans la théorie néoclassique, la demande de monnaie dépend uniquement du revenu national. La
monnaie est détenue uniquement pour des motifs de transactions.
• Keynes a développé dans sa théorie générale une véritable théorie de la demande de monnaie qui est
une rupture avec la théorie classique.
• Pour Keynes, la demande classique est juste une partie de la demande globale.
• Il introduit un autre motif de détention de la monnaie celui de spéculation à travers le principe de la
préférence pour la liquidité

93

2.6. La demande de monnaie

Considérons une obligation dont les cours est 1000 DH et qui vaut 1 100 DH à échéance

Le rendement de l’obligation = 1 100 / 1 000 = 10%

Supposons que l’obligation est vendue à 1 050

Le rendement est donc de seulement 1 050 / 1 100 = 5%

Lorsque le cours de l’obligation augmente le taux d’intérêt baisse

94

47
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2.6. La demande de monnaie

Taux
i d’intérêt de
court terme Taux
d’intérêt de
long terme

Temps

95

2.6. La demande de monnaie


Les motifs de détention de la monnaie : transaction, précaution et spéculation

Les motifs de transaction et de précaution : Les agents économiques détiennent de la monnaie pour
effectuer les transaction. Le nombre de transaction est d’autant plus élevé que le revenu national est élevé


Lt  f (Y )

Le motif de spéculation : Lorsque les agents économiques anticipent une baisse du taux d’intérêt (c.a.d. il
est élevé actuellement) il désirent moins de monnaie. Ils achètent des titres. Ils espèrent qu’à l’avenir le taux
d’intérêt va baisser et que le cours des titres va augmenter. Ils spéculent. Ils renoncent à la liquidité

Ainsi lorsque le taux d’intérêt est élevé la demande de monnaie est faible

Ls  f (i )

La demande de monnaie globale

Lt  L0  mtY  ms i

96

48
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Chapitre 4. Le modèle IS LM

97

Introduction

Modèle keynésien pur avec investissement endogène


I : investissement S = épargne
L = demande de monnaie (liquidity preference) M = offre de monnaie

Est appelé aussi diagramme ou modèle de Hicks – Hansen et a été développé par Hicks (1937).
C’est une formalisation simplifiée de la théorie générale de Keynes.
L’article de Hicks s’intitulait « Mr Keynes and the Classics a suggested interprpretation ».
Malgré les critiques, lorsque Hicks a présenté son travail à Keynes ce dernier à répondu ‘je n’y vous rien à dire’

Il s’agit d’un modèle macroéconomique qui d’écrit l’équilibre d’une économie entant qu’interaction entre 3
marchés : le marché des biens et services, le marché de la monnaie et le marché des titres. Ce dernier n’est
pas modélisé il est implicite dans le modèle (loi de Walras). Le marché du travail n’est pas modélisé

Hicks, a tenté de construit un modèle avec des hypothèses keynésiennes mais dans un cadre classique (équilibre
général). le modèle IS LM permet d’aboutir à l’efficacité de la politique budgétaire (keynésien) et de la politique
monétaire (néoclassique)
98

49
08/02/2018

Les principales hypothèses du modèle ISLM

• Rigidité des prix ce qui en fait un modèle de court terme

• Importance de la demande effective

• Préférence pour la liquidité

Le modèle considère trois équilibres :

1. L’équilibre sur le marché des biens et services formalisé par la courbe IS


2. L’équilibre sur le marché de la monnaie formalisé par la courbe LM
3. L’équilibre macroéconomique : équilibre sur les deux premiers marchés signifie que le marché des titres
s’équilibre automatiquement (loi de Walras)

99

1. L’équilibre sur le marché des biens et services : la courbe IS


Equilibre sur le marché des biens et services équivaut à celui sur le marchés des fonds prêtables (I = S)

Y  C  I G

Y C G  I

(Y  C  T )  (T  G )  I
S privée  S publique  S  I

100

50
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1. L’équilibre sur le marché des biens et services : la courbe IS

Définition : La courbe IS, est l’ensemble des combinaisons i et Y, qui assurent l’équilibre sur le marché des
biens et services

La demande globale

DA  C  I  G
DA  C0  c(Y  T )  I 0  ai  G
 
DA  f (Y , i )

101

1. L’équilibre sur le marché des biens et services : la courbe IS

Y, D Y

DA (i2 < i1)

DA (i1)

Y
Y1 Y2
i

Lorsque i baisse, l’investissement


augmente, la demande aussi et
i1 partant, le revenu augmente

i2

IS
Y
Y1 Y2
102

51
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1. L’équilibre sur le marché des biens et services : la courbe IS

La courbe IS, est l’ensemble des combinaisons i et Y, qui assurent l’équilibre sur le marché des biens et
services
Elle est décroissante : Une hausse du taux d’intérêt diminue le niveau d’investissement et donc la demande
effective, la production s’ajuste pour équilibrer le marché

Algébriquement :
Y C  I G
C  C0  c(Y  T ) I  I 0  ai

C0  cT  I 0  G a
Y   i
1 c 1 c

La pente de la courbe IS qui mesure le degré de la réaction du revenu au taux d’intérêt est négative (IS
décroissante) et elle dépend de la propension marginale à consommer c et de la sensibilité de
l’investissement au taux d’intérêt a.

103

2. Déplacements de IS

Une politique budgétaire expansionniste déplace la courbe IS vers la droite

i1

IS (G2)
IS (G1)

Y
Y1 Y2

104

52
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2. Déplacements de IS

Une politique budgétaire restrictive déplace la courbe IS vers la gauche

IS (T1)
IS (T2)

Y2 Y1 Y

105

3. Equilibre sue le marché de la monnaie : la courbe LM


La courbe LM, est l’ensemble des combinaisons i et Y, qui assurent l’équilibre sur le marché de la
monnaie.

MS M
 
L  L(Y , i )

106

53
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3. Equilibre sue le marché de la monnaie : la courbe LM

i i

LM

i2
i2

i1
i1

L(Y2)
L(Y1)

M Y
M Y1 Y2

107

3. Equilibre sue le marché de la monnaie : la courbe LM


La courbe LM, est l’ensemble des combinaisons i et Y, qui assurent l’équilibre sur le marché de la
monnaie.
La courbe LM est croissante
Une hausse du revenu national augmente le nombre de transactions dans l’économie et donc la demande
de monnaie. Pour une offre de monnaie constante (offre exogène), une offre excédentaire de titres exerce
une pression à la hausse sur les taux d’intérêts.

Algébriquement :
M  L0  mt Y  m s i
L0  M mt
i   Y
mt ms

La pente de la courbe LM est positive (LM croissante) et elle est d’autant plus forte que la sensibilité de la
demande de monnaie par rapport au revenu national est forte et que la sensibilité de la demande de
monnaie est forte par rapport au taux d’intérêt est faible

108

54
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3. Déplacements de la courbe LM

Une hausse de la masse monétaire augmente le revenu pour un taux d’intérêt donné et baisse le taux
d’intérêt pour un revenu donné

LM1
LM2

i1

i2

Y
Y1 Y2

109

3. Déplacements de la courbe LM
Une politique monétaire expansionniste déplace la courbe LM vers la droite

LM1
LM2

110

55
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3. Déplacements de la courbe LM
Une politique monétaire expansionniste déplace la courbe LM vers la gauche

LM2
LM1

111

L’équilibre macroéconomique

i
LM

IS

Yse Ype Y

112

56
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4. La politique budgétaire : approche algébrique


On considère une économie keynésienne (à court terme).

L’équation de la courbe IS est donnée par

C0  cT  I 0  G a IS
Y  i
1 c 1 c

L’équation de la courbe LM est donnée par

L0  M ms
i  Y LM
mt mt

L’équilibre macroéconomique est donné par

ms (C0  cT  I 0  G) a( L0  M )
Y 
(1  c)ms  amt (1  c)ms  amt

113

4. La politique budgétaire

Y
i
i

LM1

C
i2 2
A B
i1
1
IS2

IS1
Y
Y1 Y2 Y3

114

57
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4. La politique budgétaire : approche algébrique

ms (C0  cT  I 0  G) a( L0  M )
Y 
(1  c)ms  amt (1  c)ms  amt

L’effet d’une politique budgétaire est donné par

ms G G
Y  
(1  c)ms  amt (1  c)  a mt
ms

L’effet de la politique budgétaire sera d’autant plus important que

• La propension marginale à consommer est plus importante (effet multiplicateur)


• La demande de monnaie réagit peu aux variations du PIB (mt faible) et fortement aux variations du taux
d’intérêt (ms élevé)
• L’investissement réagit faiblement au taux d’intérêt (a faible)

115

4. La politique budgétaire : approche algébrique

i LM1

i2
i1
IS2

IS1

Y
i Y1 Y2

LM1

i1

IS2
IS1
Y
Y1 Y2
116

58
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4. La politique budgétaire : approche algébrique

Conclusion

• Une politique budgétaire a pour effet une hausse du revenu national et une hausse du taux d’intérêt
• On assiste à un effet d’éviction (Y3 – Y2) qui limite l’efficacité de la politique budgétaire
• La composition de la demande se trouvé changée, plus de dépenses publiques et moins
d’investissements privés ce qui pourrait avoir des effets négatifs à long terme
• Question du financement de la politique budgétaire puisque le déficit est préféré à la hausse des
impôts.
• Qu’en est-il des problèmes d’endettement ?

117

5. La politique monétaire

Y
i
i

LM1

LM2

E1
i1
E2
i2 1

iB
B 2
IS1

Y
Y1 Y2

118

59
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5. La politique monétaire : l’approche algébrique

L’équilibre est donné par


ms (C0  cT  I 0  G) a( L0  M )
Y 
(1  c)ms  amt (1  c)ms  amt

L’effet d’une politique monétaire est donné par

aM M
Y  
(1  c)ms  amt (1  c) ms  m
t
a

L’effet de la politique monétaire sera d’autant plus important que

• La propension marginale à consommer est plus importante (effet multiplicateur)


• La demande de monnaie réagit faiblement aux variations du PIB (mt faible) et aux variations du taux d’intérêt
(ms faible)
• L’investissement réagit fortement au taux d’intérêt (a élevé)

119

5. La politique budgétaire : approche algébrique

LM1
LM2
i1

IS1
Y
Y1 Y2
i
LM1 LM2

i1

IS1

Y
Y1 Y1 120

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5. La politique monétaire : l’approche algébrique

Conclusion

• Une politique monétaire expansionniste a pour effets la hausse du revenu et la baisse du taux d’intérêt
• La composition de la demande se trouvé changée, plus d’investissements relativement à la consommation et
aux dépenses publiques
• Question du coût de la politique monétaire, inflation ?

121

7. La policy mix

i1

LM1

LM2

E1 E2
i1

IS2

IS1
Y
Y1 Y3

122

61
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8. L’inefficacité de la politique monétaire : la vision keynésienne

• La politique monétaire est efficace car elle permet de baisser le taux d’intérêt et d’augmenter l’investissement
• Pour Keynes deux problèmes
- Insensibilité de l’investissement par rapport au taux d’intérêt
- Trappe à liquidité

8.1. Insensibilité du taux d’intérêt par rapport au taux d’intérêt (modèle keynésien pur)

i i

i i

IS
I Y

123

L’inefficacité de la politique monétaire : la vision keynésienne

Insensibilité de l’investissement par rapport au taux d’intérêt

i IS
LM1

LM2

i1

i2

Y
Y1

124

62
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L’inefficacité de la politique monétaire : la vision keynésienne

7.2. La trappe à liquidité :


Pour un taux d’intérêt faible, toute hausse de la masse monétaire ne se traduit pas par la détention de titres.
Le taux d’intérêt ne se trouve pas affecté

i
i
LM

i1 i1

L Y

125

L’inefficacité de la politique monétaire : la vision keynésienne

La trappe à liquidité :
Pour un taux d’intérêt faible, toute hausse de la masse monétaire ne se traduit pas par la détention de titres.
Le taux d’intérêt ne se trouve pas affecté

i
LM1 LM2

i1

IS
Y
Y1

126

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8. L’inefficacité de la politique budgétaire : la vision classique

• La demande de monnaie totale se réduit à la demande de monnaie pour motif de transactions


• Elle est insensible aux variations du taux d’intérêt

i i
L LM

L Y

127

8. L’inefficacité de la politique budgétaire : la vision classique

La politique budgétaire est inefficace

i
LM

i1

IS1

Y
Y1

128

64
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L’inefficacité de la politique budgétaire : la vision classique

La politique budgétaire est inefficace

i
LM

i2

i1

IS2
IS1

Y
Y1

129

Le modèle IS LM : le cas général

i
LM

Cas classique

i1 Synthèse

IS
Y

Cas keynésien Y1

130

65
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Exemple. La récession américaine de 2001 (tiré de G. Mankiw)

• En 2001 les EU ont été frappés par une récession


• Le taux de chômage est passé de 3,9% en septembre 2000 à 6,2% en juin 2003
• Raisons : 3 raisons
1. Effondrement du marché financier après le boom des nouvelles technologies, baisse de la richesse et de la
consommation
2. Attentats du 11 septembre 2011 et choc sur le moral des consommateurs et entrepreneurs
3. Scandales Enron et WorldCom. Choc sur le moral des entrepreneurs

Chocs négatifs sur la demande déplacements de IS vers la gauche

Réponses : Les pouvoirs publics ont réagi rapidement

•Baisse des impôts en 2001 pour stimuler la consommation (déplacement de IS vers la droite)
•Après les attentats du 11 septembre hausse des dépenses publiques pour soutenir l’industrie du transport aérien
(déplacement de la courbe IS vers la droite)
• Le FED a conduit une politique monétaire expansionniste. Les taux d’intérêt sont passé de 6,4% en 2000 à
3,3% vers Août 2001 et 0,9% en Juillet 2003

Résultats :
- La croissance a été forte en 2004
- Juillet 2005 le taux de chômage est tombé à 5,0%

131

Crise financière de 2008


Avant 2008
Boom du secteur immobilier
Raisons : faibles taux d’intérêts, Sub-prime, titrisation, hausse des prix de l’immobilier (bulle spéculative), à partir de
2006 baisse des prix, niveaux bas en 2008, arrêt de paiement des mensualités, saisie des biens immobiliers, volatilité du
marché financier, choc sur la confiance des consommateurs
Réponse :
-FED à réduit son taux d’intérêt cible de 5,25% en septembre 2007 à 0% en Décembre 2008.
- Injections de 700 milliards de $ dans le système bancaire.
-Politique monétaire très expansionniste à travers le « quantitative easing » (car trappe à liquidité)

R. Lucas (prix Nobel d’économie) préconise une politique monétaire expansionniste pour résoudre la crise. La Banque
Centrale doit acheter massivement les bons du trésor et autres actifs ce qui aura tendance à réduire les taux d’intérêt . Les
titres deviennent pas très intéressants pour les Banques qui vont finir par prêter la monnaie dont ils disposent. La relance
budgétaire risque de conduire à une allocation sous optimale des ressources.

D’autres prix Nobel (Krugman et Stiglitz) privilégient la relance par une politique budgétaire en avançant que l’argument
de risque d’allocation sous optimale ne tient pas puisqu’il s’agit d’investir dans les biens publics = infrastructures
Argument public choice le risque existe avec les groupes de pression = exemple industrie automobile
132

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Chocs dans le modèle IS LM


Chocs sur la courbe IS sont exogènes et concernent la demande de biens et services
• Choc de consommation : moral des consommateurs
• Choc d’investissement : moral des investisseurs
Chocs sur la courbe LM concernent la demande de monnaie

Conclusion
• Plusieurs éléments peuvent causer les fluctuations du revenu
• Les pouvoirs publics peuvent utiliser les instruments de la politique économique pour éviter et
assouplir ces fluctuations
• Après choc pétrolier 1973 récession mais les politiques traditionnels n’ont pas fonctionné.
Stagnation et inflation : Stagflation.
• Prix fixes, le modèle IS LM ne permet pas d’expliquer cette situation
• IS LM ne fonctionne que si choc sur la demande. En 1973 un choc sur l’offre
• Modèle IS LM considère une économie fermée. Que deviennent les résultats si on prend en
considération les échanges avec l’extérieur ?
• Deux extensions : Ouverture de l’économie et flexibilité des prix
• Ouverture de l’économie : Modèle Mundell-Fleming
• Flexibilité des prix : Modèle OA-DA (AD-AS)

133

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