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Les chaussées en béton hydraulique

Introduction :
La chaussée est la partie d'une voie de communication affectée à la circulation des véhicules. Au
Moyen Age, les routes importantes étaient recouvertes de cailloux et pierre liés à la chaux, terme qui
a donné le mot chaussée, elle représente une partie importante des infrastructures routières. Plus
tard, avec les nouvelles conditions des trafics notamment l’apparition des véhicules plus lourd et plus
nombreux et le début de la mécanisation des travaux. Les structures des chaussées sont développées
grâce à des techniques permettant d’assurer une circulation en tout temps avec sécurité et confort,
pour ce faire elles doivent résister à un certain nombre de sollicitations. Ce développement touche la
nature des matériaux utilisés ainsi que le mode de la réalisation. Dans ce travail, on va s’intéresser
aux chaussées à revêtements rigides qui sont les chaussées en béton hydraulique.

Les chaussées en béton hydraulique

Définition des chaussées en béton hydraulique :


Les chaussées en béton hydraulique ou les chaussées rigides, constituées par un ensemble de dalles
en béton de ciment reposant sur une fondation également traitée aux liants hydrauliques. Dans ce
cas, la dalle qui repose sur la couche de fondation, joue simultanément le rôle de couche de surface
et celui de couche de base. La nature du béton hydraulique fait que la rigidité des dalles qui
constituent la partie supérieure de la chaussée protège le sol support, qui est en général de qualité
médiocre, des sollicitations mécaniques.

La couche de fondation peut être :

-En béton maigre.

-En grave traitée aux liants hydrauliques avec éventuellement interposition de béton poreux.

-L’ancienne chaussée en enrobés ou en béton.

I-2 Avantages et inconvénients:


Les chaussées en béton hydraulique peuvent supporter un trafic lourd, c'est-à-dire des charges
élevées (aérodromes) ou des charges moyennes à fréquence élevée (autoroutes), donc elles ont une
bonne résistance mécanique.

Leur résistance au poinçonnement très élevée due à l’atterrissage des avions, leur résistance au feu
et leur insensibilité aux hydrocarbures (kérosène, essence………), la clarté du béton en surface
réduisant les coûts d’éclairage, ainsi que la longue durée de vie et la facilité de l’entretien et de
réparation font la tendance de choisir ce type de chaussées.

3 Les chaussées en béton hydraulique


Mais leur exécution, qui comporte certaines opérations de détail assez délicates (exécution des
goujons et des joints, remplissage des joints……… etc.) ne peut être le fait que d’un personnel
spécialisé et parfaitement entraîné, et exige un coût très élevé.

I-3 Différents types des liants hydrauliques : Ce sont des produits capables, lorsqu’on les
met en présence d’eau, de donner lieu à un phénomène de prise, c’est-à-dire à des mécanismes de
dissolution et de recristallisation qui rigidifient le produit jusqu’à en faire une véritable roche. On
peut les classer en trois catégories :
a) les liants hydrauliques au sens strict qui forment, par réaction avec l’eau, des composés hydratés
stables présentant entre eux et avec les granulats une forte adhérence. Ce sont les ciments et les
cendres volantes hydrauliques ;

b) les liants dont les propriétés hydrauliques ne se manifestent qu’en présence d’un activant. C’est le
cas du laitier qui ne réagit qu’en présence de bases telles que la chaux ou le gypse sodé ;

c) les liants pouzzolaniques qui ne réagissent qu’après addition de chaux en proportion appropriée.
La chaux n’est plus seulement un activant, mais un élément de la réaction qui s’intègre dans les
édifices moléculaires qui se créent au cours de la cristallisation. Entrent dans cette catégorie les
pouzzolanes volcaniques (qui, additionnées de chaux, donnaient le ciment des romains) et les
cendres volantes silico-alumineuses provenant des centrales thermiques au charbon.

II Différents Types de chaussées en béton :


1 -Chaussées à dalles courtes non armées et non goujonnées (BC):
(Dalles courtes dites « californiennes »)

Ce type des structures de chaussée constituées de dalles courtes à joints transversaux correspond à
la technique la plus ancienne. Les joints délimitant les dalles sont sciés avec un espacement variant
de 4 à 7,5 m pour limiter l’amplitude de l’ouverture des fissures Les joints transversaux sont
perpendiculaires à l’axe de la chaussée.

On réalise en général ces joints par sciage du béton sur environ 1/5 de l’épaisseur de la dalle.

Cette opération doit être réalisée quand le béton est au jeune âge et avant qu’il ne fissure, a pour
effet de créer un point faible dans le béton, de façon à provoquer la fissuration sous le trait de scie.
Dans ce cas, un phénomène

Les chaussées en béton hydraulique

dit “engrènement“ se produit grâce au contact entre les granulats situés de part et d’autre de la
fissure.

Le phénomène d’engrènement favorise le transfert de la charge d’une dalle à l’autre et s’oppose au


mouvement vertical différentiel entre les deux dalles.

Malheureusement, sous l’effet de la répétition des charges, l’engrènement devient plus faible à
cause de l’abrasion des granulats en contact au niveau de la fissure.

2 Dimensionnement des chaussées en béton :


Les paramètres pris en compte pour le dimensionnement sont :

-Le trafic.

-Le module de résistance “K“ du sol support ;

-La charge ;

-La contrainte du béton de traction par flexion.

Le module de résistance (ou de réaction) est obtenu par essai de plaque in situ, le principe de cet
essai consiste à poser une plaque cylindrique de 75cm de diamètre, transmet au sol une pression
maintenue constante jusqu’à ce que l’enfoncement ait atteint une valeur w ne progressant
pratiquement plus.

Le module de réaction K est alors donné par la formule K = 0,7/w

La contrainte du béton de traction par flexion est obtenue par l’essai de traction par flexion

III- Caractéristiques fonctionnelles :


Les caractéristiques d’une chaussée représentent les qualités recherchées pour qu’elle satisfasse les
exigences de l’usager d’une part et d’autre part pour qu’elle puisse avoir la durée de vie et la qualité
de comportement.

1-L’uni :

Est une notion servant à la description des défauts géométriques du profil de la chaussée
susceptibles de compromettre la sécurité et le confort de l’usager. On distingue :

L’uni transversal et longitudinal.

2- L’adhérence :

L’adhérence entre le pneumatique et la chaussée est essentielle, elle dépend de la texture de la


surface de la couche supérieure.

3- La portance :

La portance désigne la résistance structurale de la chaussée.

Les contraintes sont absorbées par la dalle donc elle protège le sol support qui est en général en
faible résistance, aux sollicitations mécaniques. La couche de fondation support donc des faibles
charges.

VI- Composition du béton routier :


VI-1 Propriétés générales :
 Résistance mécanique :

La résistance mécanique est caractérisée par la valeur caractéristique atteinte à 28 jours. Elle est
mesurée soit par l’essai de fendage, soit par l’essai de compression.

En pratique, l’essai de fendage est utilisé pour caractériser le béton destiné aux couches de
roulement et l’essai de compression pour le béton destiné aux couches de fondation.

 Compacité du béton :

La compacité du béton a une importance capitale car les meilleures résistances à la compression
étant obtenues avec les mélanges offrant le minimum de vides.

La compacité diminue le retrait, le fluage et la perméabilité.

L’amélioration de la compacité qui dépend du dosage en liant, de la nature et de la granulométrie


des granulats et de la quantité d’eau de gâchage est obtenue par différents procédés de mise en
place du béton, notamment la vibration qui entraîne le tassement des matériaux et facilite
l’élimination des vides, et par conséquent, augmente la résistance au gel.
VI-2 Choix des constituants :
Le choix des constituants et la définition de leurs proportions dans le mélange doivent être
déterminés afin d’obtenir des performances adaptées au mode de mise en place et aux sollicitations
particulières que supportent les chaussées.

Granulats :

Principal constituant, les granulats jouent un rôle prépondérant dans la qualité d’un béton routier
au niveau de résistance mécaniques d’une part et des caractéristiques de surface d’autre part.
Pour obtenir une bonne régularité de la composition granulométrique du béton, le squelette
minéral est recomposé en central à partir de trois classes granulaires qui sont :
les Granulats fin (sable) :
0/4mm les Granulats moyens :
4/20mm les gros Granulats (cailloux) :
20/40mm b.

Ciment :

Le choix de la provenance du ciment doit être arrêté suffisamment tôt pour permettre la réalisation
de l’étude de composition du béton Il est toujours préférable que son approvisionnement soit assuré
à partir d’une cimenterie unique.
Le choix du ciment est effectué :
- A partir de sa classe de résistance.
Les chaussées en béton hydraulique
- A partir de ses caractéristiques de prise et de durcissement. Le temps de prise doit permettre une
mise en œuvre sansproblème, après un transport qui peut être long, même en été. En général, les
types de ciment susceptibles d’être utilisé pour la confection du béton sont :
 les ciments portlands artificiels (CPA)
 les ciments portlands composés (CPJ)

d. Eléments fin d’ajout :

Les éléments d’ajout sont incorporés au béton en vue de corriger la courbe granulaire ou/et de
réduire la quantité de ciment.
e. Eau : La qualité de l’eau de gâchage est importante du fait de conséquences sur la prise et le
durcissement du béton, en particulier la teneur en sels dissous est inférieure à1g/l.
f. Adjuvants : Il est déconseillé d’utiliser des adjuvants à fonctions multiples, les besoins pour
chacune des fonctions pouvant évoluer différemment selon les conditions de déroulement du
chantier.Si toutefois ces adjuvants sont utilisés, il y a lieu de s’assurer que chacune de ces fonctions
respecte les exigences prévues.
Tous les adjuvants utilisés doivent faire l’objet d’une vérification de la sensibilité avec les autres
constituants du béton.

L’étude de formulation du béton revêt une grande importance, car elle permet :

 de tirer le meilleur parti des caractéristiques des constituants utilisés ;


 d’estimer les effets des variations de dosages de constituants sur les caractéristiques mécaniques
du béton ;
 de rechercher alors les économies possibles, sans remettre en cause la qualité du béton.
L’étude doit conduire à la définition des proportions des différents constituants pour atteindre le
niveau de performance recherché.
En pratique, pour lancer une étude de formulation, il est nécessaire de disposer :
 de constituants de nature et de caractéristiques identiques à ceux prévus pour la réalisation du
chantier,
 de la définition des performances prévues pour l’ouvrage, en prenant en considération les
moyens envisagés pour la mise en œuvre du béton.
La formule retenue doit conduire à un béton ayant les caractéristiques suivantes :
-plasticité (affaissement au cône) : de 3 à 7 cm ;
-maniabilité LCL ≤ 25 secondes ;
-teneur en air occlus sur béton frais : 4 à 6 % ;
La mise en point d’une formule de béton routier est une opération délicate et longue, ne serait- ce
qu’à cause des délais de conservation des éprouvettes de béton (au moins 28 jours).
V-1 répandage :
Toutes les chaussées en béton sont construites par bandes de largeur variable, égale à la largeur
totale de la chaussée ou à une fraction de cette largeur. Les chaussées en béton sont généralement
réalisées soit par un coffrage fixe, soit par des machines à coffrage glissant.
coffrage fixe :
La méthode de pose du coffrage fixe, est faite en deux étapes :
-On creuse un layon, à l’emplacement où sera posé le coffrage, par une machine fraiseuse spéciale
(dite: form grader) qui se règle à partir d’un cordeau tendu entre deux piquets.
- Après de poser le coffrage, une autre machine (dite : fine grader) règle la fondation entre
coffrages et évacue l’excès de matériau sur l’accotement.
Les coffrages sont enduits d’une huile spéciale pour permettre un décoffrage aisé sans abîmer le
béton. Le béton est réparti avec un engin roulant sur les coffrages, sans oublier la vibration du béton
à l’aide des aiguilles vibrantes le long des coffrages pour assurer une bonne mise en place.
16 Les chaussées en béton hydraulique Une vérification de la température du béton et mesure de
l’affaissement lors de la réalisation sont importants pour obtenir la même résultat que celle est
obtenue dès l’étude de formulation du béton.

VI- Dégradations d’un béton de chaussée :


VI-1 Types des dégradations :
1- Fissure : C’est une rupture en deux morceaux, elle est causée par :

une portance insuffisante (épaisseur trop faible, résistance insuffisante du béton à la traction……) ;
-tassement ou érosion du sol de fondation ;

-sciage trop tardif des joints ;

-dimensions excessives de la dalle par rapport à son épaisseur.

2- Fissure en coin :

Rupture de la dalle au niveau du coin, à cause de mauvaises conditions d’appui de la dalle et de


transfert de charge.

Fracture : Rupture de la dalle en plus de deux morceaux, donc ses causes sont les mêmes que celles
de la fissure.

4- Pompage : Remontée de fines à travers les joints ou les fissures causée par des dégradations des
conditions d’appuis de la dalle en présence d’eau dues aux sollicitations dynamiques (les battements
de la dalle sous charge génèrent des mouvements d’eau sous pression aux interfaces dalle-fondation
qui provoquent des remontées de fines à travers les joints ou les fissures.

5- Le décalage (marche) :

C’est la différence de niveaux entre deux dalles successives ou les lèvres fissure, engendré par le
phénomène de pompage ou par un tassement différentiel du sol de fondation.

6- Epaufrure : Rupture du bord de la dalle en coin ou en partie courante à moins de 30 cm du joint,


elle affecte simplement une partie de l’épaisseur de la dalle. Cette dégradation est engendrée par : -
présence de matériaux incompressibles dans les joints;

- faiblesse du béton face aux sollicitations dynamiques dues au sciage du joint.

- Résistance à la compression insuffisante du béton.

7- Faïençage (écaillage) :

Faïençage : ensemble de petites fissures formant un maillage serré affectant la surface de la dalle
pouvant évoluer vers l’écaillage.

Ecaillage : départ par petites plaques (écailles) de la pellicule de laitance en surface de la dalle.
Engendré soit par des défauts de mise en œuvre, soit par des effets thermiques (variation de
température, gel-dégel), soit à cause des produits déglaçants.

8- Défaut de joint :

Le joint est défectueux lorsqu’il n’assure plus la fonction d’étanchéité, à cause de :

- défaut du produit pour joint (vieillissement, durcissement, décollement…..) ;

- nettoyage insuffisant du corps de joint avant application du produit.

- Absence de fond du joint.

- Actions thermiques et chimiques (souffle des réacteurs d’avions, kérosène…..)

- Arrachement du produit pour joint.

10-Dépôt de gomme :

Dépôt de caoutchouc localisé dans la zone de touche des roues, engendré par des pneumatiques des
avions lors de la mise en rotation des roues aux atterrissages.

Ces dégradations peuvent être regrouper en :

1- Dégradations révélant un défaut de structure, ou de portance ;

2- dégradations révélant un défaut de surface.

1- Dégradation révélant un défaut de structure

-fissure

-fracture

-fissure en coin
-pompage

2- Dégradation révélant un défaut de surface

-décalage (marche)

-épaufrure

-faïençage (écaillage)

-réparation ponctuelle dégradée

-défaut de joint

-dépôt de gomme
Conclusion :
Bien que la technique des chaussées en béton hydraulique était déjà connue depuis l’antiquité, mais
les recherches et les expérimentations continues sur ce domaine nous donnent des solutions plus
économiques, des techniques peuvent réduire le temps de la réalisation, et en même temps élever la
rentabilité.

Actuellement, les chaussées en béton hydraulique ne sont ni armées, ni goujonnées.

L’utilisation du béton de sable apporte des avantages sur les plans de l’économie, et entre dans le
cadre de l’exploitation des ressources naturelles dans les régions riches en sable.

En l’état actuel, l’utilisation du béton de sable en couche de revêtement est à exclure.

Il peut toutefois être utilisé en couche de fondation.

L’utilisation de certains liants hydrauliques uniquement pour la réalisation des couches de fondation
peut entrer dans le but de la réduction sensible du coût de construction, ainsi que ses dosages
peuvent améliorer l’ouvrabilité et la compacité du matériau.

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