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Mise à jour
Sur Internet
connectez-vous sur www.efl.fr/memento
Chaque mois
par le FRC (Feuillet Rapide Comptable)
et
par la Solution Navis comptable conso/IFRS
FRC spéciaux
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Arrêté des comptes 2016
EC
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et Echéanciers 2017
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Hors-Séries FRC
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(février 2017)
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(mars 2017)
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COMPTABLE
Traité des normes et réglementations comptables
applicables aux entreprises industrielles
et commerciales en France
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2017
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NAVIS COMPTABLE – CONSO / IFRS*
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un accès unique à la documentation de fond et d’actualité, mise à jour en continu
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INNEO COLLABORATEUR COMPTABLE
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des contenus multi-matières structurés autour des missions du collaborateur généraliste JU
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INNEO COMPTABLE
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PRACTIS COMPTABLE
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un outil opérationnel pour la mise en application immédiate des règles de comptabilité et de leurs évolutions
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NAVIS ONE
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SERVICE
FEC-EXPERT
Un service complet d’analyse de la conformité FEC pour anticiper un contrôle fiscal.
*AUTEUR :
01 41 05 22 22
Auteur
IQ
Commissaire aux comptes, Expert-comptable, Avocat, Co-auteur fiscal
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Associée PwC, Associée, PwC Société d'Avocats
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Responsable Publications et Consultations France Responsable du Département technique
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et la participation de
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DE
Claude LOPATER
Co-auteur du Mémento Comptable 1988 à 2014
Ancien associé de PwC, Expert-comptable, ancien membre du Collège de l’ANC
Plan général
Introduction no
OM
Chapitre 10 Les opérations financières 2051
ON
EC
Chapitre 11 Opérations exceptionnelles et diverses 2300
S
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Chapitre 12 Les provisions (autres que les provisions réglementées) 2550
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Chapitre 13 Les engagements et opérations « hors bilan » 2651
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Chapitre 15 Les fonds propres (capitaux propres et autres fonds propres) 3150
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Appendices
Table alphabétique
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Introduction
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tions réalisées en conformité avec la réglementation spécifique qui s’y attache – conformité
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que, par souci de précision, nous avons choisie de rappeler régulièrement, notamment à
EC
l’occasion de la présentation des dispositions de contrôle interne et externe.
S
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Les interférences étroites et permanentes qui existent entre les aspects comptables et les
DI
RI
aspects fiscaux – et les implications financières importantes qui s’attachent aux dispositions
JU
fiscales – ont conduit au fur et à mesure de l’exposé à rappeler les spécificités des règles
ES
NC
fiscales chaque fois qu’il a paru utile ou important avec renvoi aux paragraphes du
IE
droit des sociétés a été rappelé de manière plus détaillée – en correspondance avec le
E
LT
Mémento des Sociétés commerciales. Enfin, compte tenu de son importance, notamment
CU
au regard du contrôle externe des comptes, dans la mesure où il s’agit de textes comportant
:FA
une référence comptable ou des implications comptables directes, le droit pénal des
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x.c
affaires a fait l’objet des rappels ou développements que nous paraissait appeler la descrip-
rvo
Dans le titre I « Règles de base de la comptabilité », sont regroupés, outre les éléments
1.s
uh
Chacun de ces chapitres couvre un des aspects de l’activité de l’entreprise. La synthèse est
réalisée dans le chapitre 17 « Les documents de synthèse » qui traite des règles de présenta-
tion générale des comptes annuels et d’autres documents comme le tableau de finance-
ment, les documents semestriels et prévisionnels et les données de base de l’analyse
financière.
Le titre III « Extension et coopération » place l’entreprise et sa comptabilité dans les
perspectives particulières imposées par la complexité de la vie économique. Il s’agit aussi
bien des problèmes d’organisation dans l’espace (établissements multiples) que des disposi-
tions propres aux accords de coopération interentreprises. Les problématiques comptables
et fiscales liées aux fusions, apports partiels d’actifs, scissions sont également présentées.
Elles font l’objet d’un examen plus développé dans un Mémento spécifique « Fusions &
Acquisitions ». Un chapitre est consacré aux obligations juridiques des sociétés en matière
de consolidation, les développements comptables faisant également l’objet de deux
Mémentos spécifiques « Comptes Consolidés (en règles françaises) » et « IFRS ».
Le titre IV concerne « Information et contrôle » (liséré gris). La comptabilité joue un
rôle déterminant dans l’information comptable et financière diffusée par l’entreprise. Sa
présentation par type d’entreprise (toutes entreprises, sociétés commerciales, sociétés dont
les titres financiers sont admis aux négociations sur un marché réglementé) et les nombreux
tableaux comparatifs lui confèrent un caractère résolument pratique. Le contrôle externe
effectué par le commissaire aux comptes ou le professionnel de l’expertise comptable, indis-
pensable à la fiabilité de l’information, est décrit sous tous ses aspects : éléments juridiques
(légaux et contractuels), techniques (normes d’exercice professionnel) et de synthèse (infor-
mation et rapports). Enfin cette partie est complétée par un chapitre traitant des problèmes
d’actualité et des perspectives, dont l’objectif est de présenter les changements principaux
qui peuvent en résulter pour les entreprises.
L’ouvrage se termine par des appendices (liséré couleur) – de caractère pratique pour les
entreprises – comprenant des modèles de bilans et de comptes de résultat avec passage
des comptes aux postes et la liste des comptes du PCG. Enfin, une table alphabétique
permet de faciliter la consultation de l’ensemble.
*
* *
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En achevant cette introduction, nous souhaitons signaler que cet ouvrage est un travail d’équipe
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au sein du département « Publications et Consultations » de PwC et spécialement remer-
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cier pour cette édition :
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• Anne-Lyse Blandin, Commissaire aux comptes, Associée PwC, responsable des publica-
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RI
tions et consultations France ainsi que Bénédicte Le Maux, Magali Dos Santos (Commissaires
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aux comptes), Alexandra Aubry, Stéphanie Berra, Julie Olivry-Lordereau, Naïma Sikora et
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• Marie-Amélie Deysine, Avocat, Associée PwC Société d’Avocats, pour ses avis et conseils
S
en matière fiscale, avec le concours d’Amélie Nithart-Amic et Esther Rebai, Avocats, PwC
DE
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TOUS VOS MÉMENTOS
MEMENTOS
PRÉCIS, PRATIQUES, OPÉRATIONNELS
OM
Cessions de parts et actions
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(juridique, fiscal) Social
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(droit du travail, sécurité sociale)
S
Comptable
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Sociétés civiles
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Comptes consolidés (juridique, fiscal, social, comptable)
RI
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Concurrence-Consommation Sociétés commerciales
ES
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(fonds de commerce, contrat, biens de l’entreprise, (juridique, fiscal, patrimonial, financier, social)
S
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TVA
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Droit de la famille
CU
Urbanisme-Construction
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(juridique, fiscal)
Fusions & Acquisitions
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1.s
Gestion immobilière
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Principales abréviations
AC Avis de conformité du Conseil natio- CRBF Comité de la réglementation ban-
nal de la comptabilité caire et financière
AGO Assemblée générale ordinaire CRC Comité de la réglementation comptable
AMF Autorité des marchés financiers C. trav. Code du travail
AN Journal officiel débats parlemen- D. adm. Documentation administrative
taires Assemblée nationale DGFiP Direction générale des Finances
ANC/CNC Autorité des normes comptables / Publiques
Conseil national de la comptabilité Doc. FL Documentation Francis Lefebvre
Ansa Association nationale des sociétés DLF Direction de la législation fiscale
par actions
BCF Bulletin Comptable et Financier DSS Direction de la sécurité sociale
Francis Lefebvre FASB Financial Accounting Standards Board
Bofip Bulletin officiel des finances (norme américaine : FAS suivi du
publiques numéro)
Bull. CNC Bulletin trimestriel du Conseil natio- FR Feuillet Rapide Fiscal Francis
nal de la comptabilité Lefebvre
Bull. CNCC Bulletin de la Compagnie nationale FRC Feuillet Rapide Comptable (mise à jour
des commissaires aux comptes mensuelle du Mémento Comptable)
Bull. CNCC Bulletin de la CNCC – Chronique de FRS Feuillet Rapide Social Francis
CEP, CNP la Commission d’éthique profession- Lefebvre
nelle et du Comité des normes H3C Haut Conseil du commissariat aux
professionnelles comptes
Bull. CNCC Bulletin de la CNCC – Chronique de IAS International Accounting Standards
EC, EJ la Commission des études comp- (norme internationale : IAS suivi du
tables et de la Commission des numéro)
études juridiques Ifac International Federation of Accountants
Bull. COB Bulletin de la Commission des IFRS International Financial Reporting
opérations de bourse Standards
Cass. civ. Cour de cassation, chambre civile IR, IS Impôt sur le revenu, impôt sur les
OM
Cass. com. Cour de cassation, chambre (ou sociétés
ON
section) commerciale et financière JO Journal officiel
EC
Cass. crim. Cour de cassation, chambre criminelle JOUE Journal officiel de l’Union européenne
S
CA Cour d’appel
UE
(anciennement JOCE)
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CAA Cour administrative d’appel LPF Livre des procédures fiscales
DI
CCH Code de la construction et de
RI
Mémento Mémento pratique fiscal Francis
l’habitation JU
Fiscal Lefebvre
ES
CE Conseil d’Etat
SC
pourvoi)
NEP Normes d’exercice professionnel
E
d’Etat
OEC Ordre des experts-comptables
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art. L ou R tive ou réglementaire) PCG 82 p. Plan comptable général 1982 (4e édi-
uh
uh
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CHAPITRE 1
Structures et problématique
comptables
Plan du chapitre §§ 100
SECTION I SECTION III
L’évolution du rôle Problématique
de la comptabilité 101 comptable
SECTION II A En matière d’information 132
Structures comptables
fondamentales B En matière d’organisation
(externalisation) 145
A Schémas comptables de base 108
B Procédures d’enregistrement 114
SECTION I
L’évolution du rôle
OM
ON
de la comptabilité
EC
S
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L’histoire de la comptabilité et l’évolution de sa technique et de ses objectifs sont liées au développe- 101
RI
ment du commerce et de l’industrie et aux besoins qui sont apparus successivement. JU
ES
Dès que les hommes ont échangé des biens, ils ont cherché à conserver des traces de leurs transactions
NC
IE
et de leurs résultats. Les archéologues ont retrouvé dans les civilisations inca, égyptienne et romaine par
SC
exemple, des formes d’enregistrement comptable. D’une manière empirique, une comptabilité simple
S
DE
s’est formée enregistrant uniquement les dépenses et les recettes et fournissant le solde possédé en
E
bilité ; sans nul doute, une économie de troc n’aurait pas suscité une évolution comparable.
:FA
Après le Moyen Age, l’apparition de la notion de capital productif, selon laquelle le commerce doit
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permettre de créer un capital complémentaire qui peut être réemployé, et le développement concomitant
x.c
du crédit ont fourni les bases nécessaires à l’élaboration d’un système comptable.
rvo
La nécessité de tenir des comptes de personnes (les créances et dettes des correspondants) est apparue
ola
ch
la première. Par extension, on a songé à tenir un compte pour l’ensemble des biens possédés et enfin
1.s
un compte retraçant les gains et les pertes monétaires, cet ensemble de comptes conduisant à l’élabora-
uh
Plus tard, le développement et la croissance des entreprises, avec l’apport des capitaux extérieurs, a
nécessité, en grande partie en vue des distributions, une individualisation correcte entre le capital et
les revenus et des principes de calcul des résultats permettant de maintenir intégralement le capital
(ou la force productive) et de le rémunérer.
Il était donc nécessaire qu’après ces travaux d’enregistrement et de classement des faits de manière
purement mécanique (la tenue des comptes), le chef d’entreprise intervienne dans la comptabilité pour
y introduire, en vue de la détermination du résultat, les éléments nécessaires de prévision, d’appréciation
et d’évaluation, par référence notamment à l’évolution de la valeur des biens, à la nécessité de les
renouveler périodiquement et d’assurer la continuité de l’entreprise, enfin de faire face aux risques, cette
intervention du chef d’entreprise constituant les opérations d’inventaire.
Enfin, le développement des entreprises avec l’apport d’investisseurs nombreux a donné comme rôle
complémentaire à la comptabilité de fournir des informations aux utilisateurs externes sur le résultat
des opérations, les renseignements fournis (les états financiers devant être clairs et compréhensibles et,
d’une manière générale, vérifiables), d’où la nécessité, pour la protection de ces utilisateurs, d’un
contrôle externe.
Le développement industriel a accentué les besoins internes en matière de connaissance des coûts
et des prix de revient et une comptabilité industrielle (ou « analytique d’exploitation » ou « des coûts
et prix de revient ») est venue compléter ou s’intégrer dans les enregistrements et a ainsi permis de
rendre la comptabilité plus utile pour l’information et la prise de décision des dirigeants.
De plus, sur le plan interne, les entreprises s’intéressant surtout aux prévisions, le rôle de la comptabilité,
en complément de ceux mentionnés ci-avant pour les besoins externes, s’est également orienté vers
l’élaboration de bases de référence pour la prévision et la vérification de leur réalisation.
Le rôle d’information de la comptabilité s’était donc tout d’abord confiné à répondre à des besoins
microéconomiques (besoins internes du chef d’entreprise, besoins externes des apporteurs de capitaux
ou des tiers traitant avec l’entreprise). Ce rôle d’information s’est trouvé élargi par les besoins de l’Etat
pour lequel la comptabilité de l’entreprise est un instrument indispensable pour connaître l’économie de
la Nation et orienter la politique économique. Tout comme les besoins précédents, ce nouveau rôle de
la comptabilité s’accompagnait de certaines contraintes.
En outre, la comptabilité et les informations qui en résultent sont pour l’Etat un excellent instrument
pour connaître, en vue de la détermination des différents impôts, les bases des revenus et de la fortune
des entreprises, ainsi que les opérations réalisées par elles.
De cette évolution se dégagent essentiellement deux aspects complémentaires que l’on retrouve le plus
souvent au niveau de l’organisation comptable : le premier orienté vers l’information externe (la compta-
bilité financière), le second vers l’information interne (la comptabilité de gestion). Cette distinction
OM
est opérée par les anglo-saxons sous les termes « Financial accounting » et « Management accounting ».
ON
Elle correspond également à la distinction faite par le Plan comptable français entre « comptabilité géné-
EC
rale » et « comptabilité analytique », à condition toutefois de considérer comme accessoires les aspects
S
UE
d’enregistrements mécaniques qui y sont contenus et comme essentielles leurs finalités propres en
Q
DI
matière d’information pour la prise de décision des utilisateurs externes et des dirigeants.
RI
Pratiquement, ces deux branches de la comptabilité puisent leurs renseignements des mêmes enregis- JU
ES
– la comptabilité financière apparaît comme le procédé retenu pour la présentation des informations
IE
à l’usage des différents groupes extérieurs ; elle se réfère au passé et à la gestion des responsables ;
SC
S
– la comptabilité de gestion apparaît comme le procédé retenu pour la présentation des informations
DE
à l’usage des responsables de la gestion et permettant, par référence au passé, de prévoir et d’orienter
E
LT
« La comptabilité financière est exclusivement intéressée par des informations d’ordre historique sur ce qui
:FA
s’est produit, alors que la comptabilité de gestion est intéressée à la fois par ces mêmes informations et par
om
les estimations de ce qui se produira dans le futur. La confusion entre ces deux aspects comptables
x.c
rvo
explique une partie des controverses et des reproches qui sont adressés habituellement aux états financiers »
ola
(Introduction française de l’ouvrage de H.F. Stettler « Audit : principes et méthodes générales »).
ch
1.s
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SECTION II
Structures comptables
fondamentales
A. Schémas comptables de base
108 Dans le cadre de son activité générale (l’ensemble des opérations étant supposé s’inscrire à l’intérieur
des diverses réglementations qui lui sont imposées), l’entreprise se procure des moyens de produc-
tion, les utilise pour l’élaboration de biens et de services qu’elle met à la disposition de sa clientèle.
Pour une période donnée, les recettes procurées par les biens ou les services offerts à la clientèle,
rapprochées des dépenses nécessaires à leur production, font ressortir le résultat de l’entreprise.
16
© Ed. Francis Lefebvre STRUCTURES ET PROBLEMATIQUE COMPTABLES
Dans le cadre de l’ancien plan comptable (1957), le classement retenu pour le bilan présentait les
ressources et leurs emplois par ordre de liquidité et d’exigibilité croissant.
Puis il a été estimé, dans le cadre du PCG, que le classement des emplois et des ressources devait
se faire en première analyse (le critère liquidité-exigibilité devenant secondaire) selon leur destination
ou leur provenance, c’est-à-dire leur fonction dans le processus d’activité économique. D’où la
présentation suivante :
Actif (emplois) Passif (ressources)
OM
Actif immobilisé Capitaux propres
ON
EC
Actif circulant Provisions
S
Régularisations Dettes
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RI
Analyse du résultat des opérations Le bilan fait apparaître le résultat de l’entre- 110
JU
ES
prise mais ne donne pas les opérations qui ont permis de le constituer ; pour les obtenir, la comptabi-
NC
lité utilise un autre état qui récapitule les opérations ayant influencé le résultat final : le compte de
IE
SC
résultat.
S
a. Les opérations qui n’ont pas d’influence sur le résultat Elles consistent, par exemple, en une
LT
modification de la structure des emplois ou des ressources, ou encore en une modification équiva-
CU
:FA
– L’encaissement d’une créance sur un client (diminution d’une créance et augmentation des disponibi-
x.c
rvo
– L’acceptation d’une traite (qui remplace une dette par une autre dette de même montant, mais de
ch
– Le règlement d’une dette envers un fournisseur (diminution d’une dette et diminution du même
montant d’une créance sur la banque) constitue une modification de la structure des emplois et des
ressources.
b. Les opérations qui ont une incidence sur le résultat L’entreprise fournit des biens et des
services (produits) et, pour les fournir, elle consomme d’autres biens et services (charges). La
traduction monétaire de ces opérations dégage un solde qui constitue le résultat.
PRODUITS − CHARGES = RESULTAT
Le résultat d’un exercice est constitué :
– par des opérations provenant de l’activité normale de l’entreprise ;
– par des opérations exceptionnelles n’entrant pas directement dans le cadre de l’activité
normale ;
– par des éléments favorables ou défavorables d’origine antérieure qui viennent modifier le
résultat.
Pour des soucis de gestion, les comptables ont cherché à déterminer le résultat de l’activité
normale, d’une part, et, d’autre part, les autres éléments ayant influencé le résultat global.
17
STRUCTURES ET PROBLEMATIQUE COMPTABLES © Ed. Francis Lefebvre
On avait ainsi distingué le compte d’exploitation générale comprenant les charges et produits de
l’exercice considéré du compte de pertes et profits comprenant le résultat d’exploitation, les résultats
exceptionnels (pertes et profits exceptionnels) et les pertes et profits sur exercices antérieurs.
Selon le PCG, il est utilisé un seul compte de résultat distinguant les opérations d’exploitation, les
opérations financières et les opérations exceptionnelles.
Cette relation et cette double égalité ressortent clairement de la balance des comptes établie à la
clôture de chaque exercice (voir no 123).
OM
l’activité technique d’une société ; mais il donne une idée de sa puissance financière, de son crédit, de ses
ON
moyens d’action. Ainsi, tandis que le compte de résultat est un document d’ordre économique, le bilan
EC
est un document d’ordre financier. Le bilan n’est qu’une chose secondaire : en comptabilité la détermina-
S
UE
tion du prix de revient et du bénéfice commercial importe avant tout. Le bilan donne des renseignements
Q
d’une toute autre nature, que l’on pourrait obtenir entièrement par des moyens extra-comptables. »
DI
RI
« En effet, on définit en général le bilan comme la description de ce que l’entreprise possède et de ce JU
qu’elle doit. Mais ceci n’est qu’une définition très approximative et grossière. Pour comprendre ce qu’est
ES
NC
le bilan, il est nécessaire de saisir qu’il est le résultat de deux activités d’essences profondément
IE
en effet effectuer une série d’opérations qui dépassent le cadre de la comptabilité et que l’on
S
DE
appelle l’inventaire. La comptabilité est de nature technique, elle enregistre, elle classe, elle additionne ;
E
113
:FA
Dans le fonctionnement comptable, une distinction importante doit donc être faite entre la partie « mé-
om
partie double) et l’arrêté des comptes (les opérations d’inventaire) dans lequel interviennent diverses
rvo
Les besoins d’informations périodiques ont conduit à déterminer les résultats par tranche de vie de
1.s
l’entreprise, c’est-à-dire par exercice. Pour déterminer le résultat à partir des éléments enregistrés
uh
au jour le jour, il faut procéder à des opérations d’inventaire qui ont pour but :
a. de vérifier que les enregistrements effectués au jour le jour correspondent à la réalité des
existants physiques (inventaire des biens possédés et des dettes) ;
b. de répartir les charges et les produits dans le temps (opérations de régularisation). Pour connaître
le résultat d’un exercice, il faut y rattacher les charges et les produits le concernant, sans tenir compte du
fait que les dettes et les créances correspondantes sont ou non payées ou encaissées.
Le mécanisme comptable ne connaît que les charges et produits enregistrés pendant l’exercice ; or il faut
analyser ceux qui concernent l’exercice. Ces deux notions ne coïncident pas toujours, car certains produits
ou certaines charges ont été enregistrés pendant l’exercice, mais concernent un ou plusieurs exercices
suivants. De même, certaines charges à payer ou produits à recevoir n’ont pas encore été comptabilisés
mais concernent l’exercice ; ainsi, à la clôture de l’exercice, l’entreprise peut avoir reçu des biens ou utilisé
des services pour lesquels la facture n’est pas encore parvenue.
Il est donc nécessaire, pour l’établissement de la situation financière, de corriger le bilan au moyen de
comptes spéciaux et de corriger le compte de résultat en y incluant les charges et les produits relatifs à
l’activité de l’exercice, et eux seulement. Tel est l’objet des comptes « Charges à payer », « Charges
constatées d’avance », « Produits à recevoir » et « Produits constatés d’avance ».
18
© Ed. Francis Lefebvre STRUCTURES ET PROBLEMATIQUE COMPTABLES
Pour rattacher les charges à l’exercice concerné, il est également nécessaire de connaître le montant du
stock initial et du stock final, ce qui permet de calculer les consommations de l’exercice. Les stocks sont
obtenus par l’inventaire physique qui est ensuite valorisé.
c. d’apprécier, en fonction de l’évolution des faits économiques, les augmentations de valeur
ou les dépréciations subies ; la valeur d’un bien ou d’un placement peut diminuer ou augmenter.
Certains biens subissent des dépréciations, dues à l’usure ou à l’obsolescence, qu’il convient de
constater au cours de la période où elles se sont produites.
La perte de valeur subie par les immobilisations s’effectue par leur amortissement et la charge corres-
pondante est enregistrée au compte de résultat par une dotation aux amortissements. D’autres postes
d’actif peuvent subir des modifications de valeurs en baisse (stocks, créances, titres, etc.) ; elles sont
traduites dans le bilan sous forme de « Dépréciations ».
Fiscalement En revanche, le terme « provision pour dépréciation » est encore en usage. C’est la raison
pour laquelle, dans les développements fiscaux de cet ouvrage, cette expression continue à être utilisée, en
marquant cependant cette différence terminologique au moyen de parenthèses, de la manière suivante :
« (provision pour) dépréciation ».
d. de porter un jugement sur l’avenir, en constituant si nécessaire des provisions lorsque les
événements en cours rendent probables certaines dépenses ou certaines pertes.
Ces opérations d’inventaire sont liées à un concept sous-jacent, celui de la continuité de l’entreprise.
Il convient en effet de souligner :
– que ces opérations d’inventaire n’ont pas pour but de dresser un état des valeurs de liquidation, mais
uniquement de corriger l’enregistrement des transactions de chaque exercice ;
– que le bilan n’est qu’une représentation (de la situation d’un patrimoine) qui repose sur des conven-
tions techniques.
Il convient de noter toutefois, d’un point de vue de théorie comptable, que le caractère vérifiable de la
comptabilité ne peut être obtenu que par l’enregistrement chronologique et exhaustif des opérations et
que l’inventaire n’a de signification que par comparaison et opposition avec les informations résultant de
la mécanique comptable.
B. Procédures d’enregistrement
OM
L’activité de l’entreprise se traduit par des échanges et des transactions avec d’autres entités. La 114
ON
comptabilité saisit les faits qui modifient la composition ou la répartition d’un patrimoine. Elle enre-
EC
gistre des mouvements de valeurs en utilisant comme unité de mesure, l’unité monétaire. Ces
S
UE
mouvements de valeurs, appelés flux, peuvent concerner des biens matériels ou des valeurs moné-
Q
DI
taires. Dans le premier cas, il s’agit d’un « flux réel » et dans le second cas d’un « flux monétaire »
RI
ou « flux financier ». JU
ES
■ Exemple
SC
Achat de marchandises au comptant : flux réel (entrée de marchandises) et flux monétaire (sortie d’espè-
S
DE
ces) ; vente de marchandises : flux réel (sortie de marchandises) et autre flux réel (entrée d’un droit de
E
créance).
LT
CU
:FA
Les opérations qui mettent l’entreprise en relation avec d’autres entités correspondent à des flux
om
externes, mais les mouvements de valeurs à l’intérieur même de l’entreprise sont des flux internes
x.c
(usure de biens, transformations, etc.). La comptabilité enregistre ainsi l’ensemble des flux qui
rvo
ola
Suivi des opérations : le compte Principe Afin de suivre dans le détail les 115
variations et les opérations affectant les biens, les dettes, les charges, les produits, les profits et les
pertes, on utilise un instrument de classement fonctionnel appelé « compte ». Le compte
permet de suivre l’évolution d’un élément particulier du patrimoine ou d’un élément de l’activité.
Le nombre de comptes n’est pas fixé et dépend du degré de détail souhaité. On peut, par exemple, vouloir
suivre les variations du compte « Immobilisations », mais on peut vouloir aussi enregistrer distinctement le
« Matériel de transport », ou aller encore plus loin dans le détail en distinguant les « Camions » des « Auto-
mobiles ». En ce qui concerne les charges, on peut vouloir les suivre par fonction (par exemple, « Charges
de la direction commerciale ») ou par nature (par exemple, « Achats »), ou encore vouloir obtenir plus de
détails et utiliser les comptes « Achats de marchandises », « Achats de matières premières », etc.
Le compte donne une représentation numérique des augmentations ou diminutions traduites 116
en valeurs monétaires qui ont, soit affecté un élément du patrimoine, soit contribué à former le
résultat. Toutes les opérations se traduisent dans les comptes.
Au lieu d’utiliser des signes arithmétiques, les augmentations sont constatées dans une colonne et
les diminutions dans l’autre. Par convention, la partie gauche est appelée « débit » et la partie
droite « crédit ».
19
STRUCTURES ET PROBLEMATIQUE COMPTABLES © Ed. Francis Lefebvre
Compte
Débit Crédit
Les termes « débit » et « crédit » signifiaient à l’origine dettes (débit) et créances (crédit) ; mais en
comptabilité, ils ont perdu cette signification. En effet, la comptabilité ne tenait que des comptes de
personnes (débiteurs ou créanciers) ; par exemple, un banquier inscrivait dans une colonne « doit »
(devenu « débit ») ce que les clients lui devaient et dans une colonne « avoir » (devenu « crédit ») les
créances que les tiers avaient sur lui.
OM
ON
■ Exemple
EC
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Dettes Banques
Q
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Bilan d’ouverture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 100 1 100 JU
ES
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Opérations de l’exercice :
IE
SC
Débits Crédits
20
© Ed. Francis Lefebvre STRUCTURES ET PROBLEMATIQUE COMPTABLES
Opérations de l’exercice
banque ( A) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 200
dettes ( P) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 200
dettes ( P) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
banque ( A) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
Fonctionnement des comptes Selon le principe de la partie double, toute opération 120
de l’entreprise ayant une incidence financière est traduite par une écriture affectant au moins
deux comptes dont l’un est débité et l’autre crédité d’une somme identique :
– les comptes d’actif (biens et créances) sont « mouvementés » au débit (gauche) pour constater
les augmentations et au crédit (droite) pour constater les diminutions ;
– les comptes de passif (capitaux propres et dettes) sont mouvementés au crédit pour constater
les augmentations et au débit pour constater les diminutions ;
– les comptes de charges enregistrent au débit les augmentations et, exceptionnellement, les
diminutions sont créditées ;
– les comptes de produits sont crédités pour constater les augmentations et, exceptionnellement,
débités pour constater les réductions de revenus.
OM
Lorsqu’une opération comptable est enregistrée, le total des sommes inscrites au débit des comptes
ON
EC
et le total des sommes inscrites au crédit des comptes doivent être égaux.
S
UE
Q
Les écritures comptables sont enregistrées sur un document appelé « Journal ». Le comptable y 121
DI
RI
mentionne, dans un ordre chronologique, la date et les circonstances de chaque fait constaté, JU
ainsi que les montants du débit et du crédit.
ES
NC
IE
SC
Dans les développements suivants, les écritures sont schématisées par une présentation des comptes
ola
■ Exemple
L’écriture suivante :
21
STRUCTURES ET PROBLEMATIQUE COMPTABLES © Ed. Francis Lefebvre
122 En principe, les comptes sont matériellement représentés par un folio ou une fiche. L’ensemble de
ces comptes constitue le « grand-livre ». Celui-ci n’est pas obligatoirement un livre et est souvent
constitué par un fichier informatique.
123 Contrôle des comptes : la balance L’ensemble des comptes, classés selon un
plan conventionnel, peut être présenté dans un document faisant apparaître, pour chacun d’eux,
les montants totaux des débits et des crédits et le solde qui peut être soit débiteur, soit créditeur.
Ce document est appelé balance :
Mouvements Soldes
Compte (libellé)
Débits Crédits Débiteurs Créditeurs
Passif
OM
Bilan Actif
ON
EC
Résultat
S
UE
Q
DI
RI
Résultat
JU
ES
Charges
IE
SC
S
DE
E
LT
CU
système, toutes les écritures sont enregistrées, dans un premier temps, sur un journal unique, en
om
indiquant la date de l’opération, le libellé, le compte débité, le compte crédité et les montants de
x.c
rvo
l’opération.
ola
ch
■ Exemple
1.s
Journal
uh
Montant
Date Libellé Compte
D C
1/1 Achats à Dupont ................................................................ 601 1 000
1/1 Facture Dupont no 32 .................................................... 401 1 000
2/1 Règlement à Dupont ...................................................... 401 1 000
2/1 Chèque banque no 013 ............................................... 512 1 000
3/1 Achats à Durand ................................................................ 601 1 500
3/1 Facture Durand no 10 .................................................... 401 1 500
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
22
© Ed. Francis Lefebvre STRUCTURES ET PROBLEMATIQUE COMPTABLES
Système journal général – grand-livre Le système énoncé au no précédent peut être 125
simplifié, pour éviter les travaux de recopie, lorsque le nombre d’écritures est peu important, par
l’utilisation d’un journal grand-livre unique dans lequel des colonnes de ventilation sont prévues
pour les différents comptes.
Fournisseurs Achats Banque
Date Libellé
D C D C D C
1/1 Facture Dupont no 32 .................... 1 000 1 000
2/1 Règlement à Dupont ...................... 1 000 1 000
3/1 Facture Durand no 10..................... 1 500 1 500
Système centralisateur L’emploi du système classique est limité par le nombre d’écritures, 126
soit parce que le report des écritures du journal sur le grand-livre représente un travail trop impor-
tant, soit que l’utilisation d’un journal grand-livre s’avère impossible compte tenu du nombre de
comptes utilisés, soit enfin que l’on ait besoin de décentraliser les enregistrements ; d’où l’utilisation
de « journaux auxiliaires » pour les différents types d’opérations du journal.
Les journaux auxiliaires qui sont créés en pratique sont :
– le journal des achats qui regroupe l’ensemble des factures reçues (achats, frais) ;
OM
– le journal des ventes qui regroupe l’ensemble des facturations émises ;
ON
– le journal de trésorerie éventuellement réparti entre les journaux de banque, de comptes-chèques
EC
postaux, de caisse, d’effets à recevoir, d’effets à payer ;
S
UE
– le journal des opérations diverses.
Q
DI
Des comptes de nature technique, appelés comptes de liaison, s’avèrent nécessaires pour l’enregis-
RI
trement des opérations nécessitant l’utilisation de deux journaux, par exemple, journal de caisse et JU
ES
journal de banque.
NC
Ainsi, un virement de la caisse à la banque est enregistré à la fois dans le journal de caisse et dans le
IE
SC
journal de banque. Pour éviter ce double emploi, on utilise des « comptes de liaison » : dans le journal
S
de banque, la contrepartie de l’encaissement est créditée au compte « virements internes » (et non au
DE
E
compte « caisse ») et, réciproquement, dans le journal de caisse, la contrepartie du décaissement est
LT
débitée au même compte « virements internes » ; lors de la centralisation ce dernier compte se trouve
CU
:FA
soldé.
om
x.c
rvo
512 53 58
ola
internes
1.s
uh
100 100
soldé
Ces journaux, sauf celui des opérations diverses, sont caractérisés par l’utilisation répétitive d’un
ou plusieurs comptes. Ainsi dans le journal des achats le compte répétitif de chaque opération est
le compte « Fournisseurs ».
L’utilisation de journaux auxiliaires conduit à une centralisation du résumé des opérations mensuelles
sur un « journal général » et à son report sur les comptes du grand-livre.
Remarque Avec l’évolution des systèmes informatiques, le système centralisateur se situe, en pratique,
de plus en plus en bout de chaîne en cas de système intégré : achats, ventes, paye, etc., et comptabilité
(qui regroupe en général les comptabilités générale, analytique et budgétaire).
23
STRUCTURES ET PROBLEMATIQUE COMPTABLES © Ed. Francis Lefebvre
127 Balance carrée Le journal général, le grand-livre et la balance peuvent être établis en une
seule fois, sur un même registre, par l’utilisation d’une balance carrée dont le tracé comporte :
– la liste des comptes (comme dans toute balance) ;
– des colonnes de centralisation des journaux auxiliaires (débits et crédits) ;
– les colonnes de la balance (totaux et soldes).
SECTION III
Problématique comptable
A. En matière d’information
Les problèmes posés par la comptabilité financière sont indissociables de son objectif essentiel qui
est de mettre en forme des états financiers (bilan, compte de résultat, notes annexes et commen-
taires) destinés à fournir périodiquement ou occasionnellement aux associés ou aux tiers intéressés
OM
des informations sur la situation financière et sur les résultats de l’activité sociale (dans le cadre de
ON
la continuité de l’entreprise), ces informations étant en général les seuls éléments fiables dont ils
EC
disposent pour juger la gestion de l’entreprise, comparer, prévoir et évaluer sa situation et sa capa-
S
UE
cité bénéficiaire, et enfin prendre en conséquence leurs décisions.
Q
DI
Il en résulte les conséquences et les remarques suivantes :
RI
JU
ES
132 Fiabilité de l’information Les informations ne peuvent être fiables que dans la mesure où
NC
l’entreprise n’a pas de possibilité d’en infléchir le contenu, ce qui suppose que l’utilisateur externe
IE
SC
a l’assurance que l’entreprise a préparé ses états financiers et les commentaires y afférents confor-
S
soit d’usage (notion de principes comptables généralement acceptés), soit encore à la fois de régle-
LT
CU
mentation et d’usage.
:FA
om
133 Comparabilité de l’information La fiabilité des informations dispensées par les entreprises,
x.c
rvo
– dans le temps, en principe assurée si l’entreprise utilise d’un exercice à l’autre les mêmes formes de
ch
1.s
présentation et les mêmes méthodes d’évaluation ou, si ce n’est pas le cas, présente des états financiers
uh
selon les méthodes tant anciennes que nouvelles ou donne des informations suffisantes pour assurer la
comparabilité ;
– interentreprises, assurée en principe si les entreprises se réfèrent à des présentations, des méthodes
et un vocabulaire communs et donnent toutes informations utiles sur les éventuelles dérogations ou
particularités.
Toutefois, par suite d’évolutions propres, les réglementations ou les principes retenus ne sont pas
toujours similaires d’un pays à l’autre et les possibilités de comparaison sur le plan international
s’en trouvent affectées, d’où l’importance de l’harmonisation internationale des normes.
134 Qualité de l’information Les informations ne peuvent être utiles et significatives que si
elles répondent à certaines caractéristiques de qualité qu’il convient de définir. Les auteurs mention-
nent en général, outre la comparabilité citée ci-avant, les éléments suivants : utilité, quantifiabilité,
vérifiabilité, objectivité.
– L’utilité est la qualité primordiale d’une technique d’information qui doit répondre, avant tout, aux
besoins internes et externes de l’entreprise, par une appropriation aux usages attendus. Elle implique la
rapidité de l’information, indispensable à la prise de décision ;
24
© Ed. Francis Lefebvre STRUCTURES ET PROBLEMATIQUE COMPTABLES
– La « quantifiabilité » impose que l’information puisse être transcrite sous une forme qui permette les
sommations et comparaisons, par l’utilisation d’une unité de compte : la monnaie. Des informations
complémentaires peuvent être fournies au moyen d’unités physiques : quantités, volumes, poids, etc. ;
– La « vérifiabilité » est cette qualité de l’information qui permet à des professionnels indépendants et
compétents d’aboutir, en examinant la même information et les mêmes éléments de base (contrôle des
comptes), aux mêmes conclusions. Elle repose à la fois sur la définition des règles ou principes évoqués
ci-avant en matière d’enregistrement, de classification, d’évaluation et de présentation et sur des procé-
dures d’élaboration de cette information qui permettent de conserver des preuves (pièces justificatives)
des enregistrements ;
– L’objectivité suppose, d’une part, l’impartialité dans la tenue des comptes et leur présentation, d’autre
part, l’utilisation de méthodes éliminant dans la mesure du possible les marges d’appréciation person-
nelle. Elle s’impose à l’information externe destinée à différents prescripteurs, une information autre (mais
susceptible d’être rapprochée) pouvant toutefois être utilisée pour les besoins internes.
Contrôle interne A côté d’un cadre constitué de principes comptables ou de règles, il est 140
essentiel de ne pas oublier que la fiabilité, la sincérité et la valeur probante des comptes et de
l’information qui en résulte ainsi que la coïncidence entre les données comptables et la réalité, ne
peuvent être assurées que si l’entreprise dispose d’une organisation, ou contrôle interne de l’entre-
prise, suffisante.
Sur la définition, les objectifs généraux, les éléments constitutifs et les points clés du contrôle interne, voir
OM
no 390 s.
ON
Sur l’évaluation du contrôle interne et le diagnostic, voir no 398.
EC
Sur le rapport du président sur le contrôle interne institué dans les SA et les SCA dont les titres financiers
S
UE
sont admis aux négociations sur un marché réglementé, voir no 3699. Sur le contrôle de ce rapport par les
Q
DI
commissaires aux comptes, voir no 3699-3.
RI
JU
ES
Bénéfice par action Le résultat par action est l’un des chiffres des états financiers qui retient 141
NC
l’attention car il est considéré, à tort ou à raison, comme révélateur de la santé financière d’une
IE
SC
entreprise : les actionnaires et analystes financiers en apprécient la croissance, les dirigeants d’entre-
S
DE
prises veillent sur son évolution afin de préserver la bonne image de leur société et de donner la
E
preuve de leur talent à bien la gérer. Le premier texte de doctrine comptable en France a été publié
LT
CU
Bilan social L’évolution et la conception du rôle de l’entreprise conduisent à soulever des 142
ola
problèmes plus larges tels que la comptabilisation des « ressources humaines » et la prise en compte
ch
1.s
des relations de l’entreprise avec son environnement social et économique. Sur l’établissement du
uh
Diffusion d’éléments prévisionnels De manière prudente, la France s’est orientée vers 143
l’obligation d’établir des éléments de ce type, limités à une année, éléments devant rester purement
internes à l’entreprise (voir no 3709 s.).
En pratique, des données prévisionnelles sont systématiquement fournies dans certains documents
publiés dans des occasions particulières (par exemple : prospectus en cas d’offre au public de titres
financiers ou d’admission sur un marché réglementé).
– la définition des droits des parties intéressées à la gestion d’une entité économique ;
– la fourniture des informations extérieures sur l’activité, la situation et les résultats de l’entité.
Sous cette formulation, le domaine d’application de la comptabilité est très large et n’exclut aucun
des aspects de l’activité économique.
B. En matière d’organisation
(externalisation de la fonction comptable)
145 L’externalisation de la fonction comptable peut se définir comme un partenariat efficace et durable au
sein duquel une entreprise confie la responsabilité de tout ou partie d’une fonction à un partenaire qui
s’engage sur des résultats définis d’un commun accord. L’obligation de résultat et la liberté dans le choix
des moyens utilisés sont les éléments forts qui caractérisent ce type de prestation.
Les éléments les plus importants sont résumés ci-après.
145 Avantages de l’externalisation Avoir recours à un tiers, expert dans le traitement des
1 informations administratives et comptables, permet à l’entreprise :
– de dégager du temps à consacrer aux clients (internes et externes) et à la stratégie. L’externali-
sation permet de libérer des ressources pour les affecter aux activités créatrices de valeur pour les clients ;
– de gagner en réactivité et flexibilité pour organiser la croissance. L’externalisation permet
d’adapter plus facilement les ressources en fonction du volume d’activité et ainsi de transformer des
coûts fixes en coûts variables ;
– d’optimiser les coûts de fonctionnement tout en améliorant la qualité. L’externalisation permet
d’accéder aux savoir-faire et aux capacités d’innovation des « meilleurs » en profitant des économies
d’échelle et de la mutualisation des moyens.
OM
le reporting et la consolidation.
ON
EC
S
145
UE
Contrat d’externalisation Le contrat d’externalisation doit permettre :
Q
DI
3 – de maîtriser le coût des services,
RI
– d’assurer une qualité de service conforme aux attentes de l’entreprise utilisatrice, JU
ES
– de faciliter une éventuelle évolution des prestations en fonction de nouvelles contraintes ou opportu-
NC
Par ailleurs, il doit prévoir le partage des travaux entre les partenaires. Celui-ci dépend de chaque contexte
E
rencontré. Cependant, il existe des principes de base qui permettent d’orienter la réflexion sur le mode
LT
CU
de fonctionnement. Par exemple, l’entreprise doit absolument garder sous sa responsabilité l’ensemble
:FA
des tâches de validation (ex. : signature des règlements…). Le prestataire doit quant à lui assurer l’en-
om
semble des opérations à forte connotation réglementaire (ex. : contrôles de conformité des pièces…).
x.c
présenté ci-après :
ch
1.s
uh
Responsabilité Responsabilité
ENTREPRISE PRESTATAIRE
26
© Ed. Francis Lefebvre STRUCTURES ET PROBLEMATIQUE COMPTABLES
OM
ON
EC
S
UE
Q
DI
RI
JU
ES
NC
IE
SC
S
DE
E
LT
CU
:FA
om
x.c
rvo
ola
ch
1.s
uh
27
uh
1.s
ch
ola
rvo
x.c
om
:FA
CU
LT
E
DE
S
SC
IE
NC
ES
JU
RI
DI
Q UE
S
EC
ON
OM
CHAPITRE 2
La réglementation comptable
Plan du chapitre §§ 150
SECTION I SECTION IV
Origines du droit Les principes comptables 260
de la comptabilité 152
SECTION II SECTION V
Application des différentes Compléments pratiques
sources de réglementation 170 I Règles comptables françaises 280
I La hiérarchie des sources 171 A Textes des règles comptables
II Conséquences de la hiérarchie applicables aux comptes annuels 280
des sources 180 B Textes des règles comptables
A Comptes annuels et résultat fiscal 181 applicables aux comptes consolidés 282
B Comptes consolidés 185 C Liste de l’ensemble des règlements
de l’ANC/CRC 284
SECTION III
Portée générale de chacune II Doctrine comptable française 285
des sources de droit comptable 199 A Liste des avis et recommandations
I Les sources comptables de l’ANC/CNC 285
législatives et réglementaires B Bulletins CNCC 286
françaises 200
C Recommandations de l’AMF 287
A Le Code de commerce 201
OM
D Liste des recommandations
ON
B L’Autorité des normes comptables de l’OEC 291
EC
(ANC) 210
S
III Adaptations professionnelles
UE
C Le Plan comptable général (PCG) 227 du PCG 295
Q
DI
D Les règles comptables sectorielles 230
RI
A Liste des adaptations
II Les sources comptables JU
professionnelles au PCG 295-1
ES
jurisprudentielles et doctrinales
NC
particuliers 296
SC
A La jurisprudence 243
S
IV Textes internationaux
DE
L’introduction des IFRS en Europe et la convergence des règles françaises vers les nouvelles normes
qui en découlent ont été depuis 1998 un puissant facteur d’évolution de la comptabilité qui a trouvé
son aboutissement avec l’entrée en vigueur des règles comptables sur les passifs en 2002 puis sur
les actifs et sur les amortissements et dépréciations au 1er janvier 2005 (voir no 1301 s.).
Pour tous les textes comptables de référence, voir le « Code Comptable », mis à jour mensuellement, dispo-
nible en version électronique dans la Solution Navis comptable conso/IFRS (Ed. Francis Lefebvre).
Sur les prochaines évolutions attendues des règles comptables, voir no 5798.
SECTION I
OM
situation financière.
ON
Déjà l’article 44 de la loi du 24 juillet 1867 prévoyait que : « les administrateurs sont responsables… des
EC
fautes qu’ils auraient commises dans leur gestion, notamment en distribuant ou en laissant distribuer
S
UE
sans opposition des dividendes fictifs ».
Q
DI
La réglementation s’étendit à la présentation de la véritable situation de l’entreprise, et non plus seule-
RI
ment au contrôle de la réalité du dividende : « sont punis les gérants qui, même en l’absence de toute JU
ES
distribution, ont sciemment publié ou présenté aux actionnaires un bilan inexact en vue de dissimuler la
NC
Ces obligations ont été reprises dans la loi du 24 juillet 1966 applicable à toutes les sociétés commerciales
S
supplémentaires aux sociétés cotées sur un marché réglementé. De même, en ce qui concerne
:FA
l’harmonisation européenne, le traité de Rome (art. 54-3 g) avait prévu de coordonner les garanties
om
exigées de certaines sociétés dans les Etats membres de l’Union européenne pour protéger les
x.c
intérêts tant des associés que des tiers, d’où la mise en application de la 4e directive européenne,
rvo
ola
Le législateur est également intervenu en faveur des salariés, soit pour protéger leurs intérêts, soit
1.s
pour les informer. Des règles d’ordre comptable ont ainsi été introduites dans le Code du travail
uh
pour permettre aux inspecteurs du travail certaines vérifications. L’ancien article L 143-5 du livre I
du Code du travail obligeait les employeurs à reproduire sur un livre de paie les mentions portées
sur les bulletins de paie. Dans le domaine de l’information des salariés, l’ordonnance du 22 février
1945 (modifiée par la loi du 28 octobre 1982) a reconnu au comité d’entreprise le même droit de commu-
nication des documents sociaux qu’aux actionnaires. Ce dernier peut, aux frais de l’entreprise, se
faire assister, à titre de conseil technique, par un expert-comptable choisi sur une liste officiellement
agréée (C. trav. art. L 2325-35 ; voir no 5318 et 5041). En outre, les articles L 2323-6, L 2323-33 et L 2323-
35 du Code du travail obligent notamment les employeurs à informer et consulter le comité d’entre-
prise sur les orientations stratégiques de l’entreprise, sur sa situation économique et financière, ainsi
que sur sa politique sociale (notamment sur le bilan social pour les entreprises de plus de 300 salariés ; C. trav. art. L 2323-
20), sur les prises de participation et sur les projets d’offre publique d’acquisition (voir no 5040).
D’une manière générale, le moyen d’information représenté par les documents de synthèse de la
comptabilité n’est pas réservé aux associés ou aux salariés ; tous les participants potentiels de
l’entreprise et tous les participants à la vie économique du pays doivent pouvoir en avoir
connaissance. Le législateur a donc prévu une information des tiers, notamment par le dépôt au
greffe du tribunal de commerce des comptes sociaux pour certaines entités (voir no 5050).
30
© Ed. Francis Lefebvre LA REGLEMENTATION COMPTABLE
En outre, dans le cadre de la prévention des difficultés des entreprises (Loi du 1er mars 1984 et décret
du 1er mars 1985 – désormais intégrés dans les parties législative et réglementaire du Code de
commerce – voir no 201 et 3709 s.), il a été prévu pour certaines entités, dont les sociétés commerciales
d’une certaine taille, l’obligation d’établir des documents prévisionnels (compte de résultat prévision-
nel et plan de financement) ou d’analyse du passé (tableau de financement, situation semestrielle
de l’actif réalisable et disponible et du passif exigible), ces documents restant purement internes à
l’entreprise et communiqués uniquement au conseil de surveillance, aux commissaires aux comptes
et au comité d’entreprise.
Enfin, depuis 1986, existe l’obligation pour toute société mère d’établir et de publier des comptes
consolidés, pour les groupes d’une certaine taille (C. com. art. L 233-16 s. ; voir no 4610).
III. La comptabilité est également un moyen de calcul de l’assiette de différents impôts En 155
effet, le bénéfice et le chiffre d’affaires (assiette des principaux impôts) sont tirés des documents
comptables. Le droit fiscal, intéressé au premier chef par la détermination du bénéfice imposable,
est donc intervenu progressivement dans le domaine comptable pour fixer les règles que les
commerçants doivent suivre pour la tenue de la comptabilité et les évaluations qui s’y attachent. Il
en est résulté une interpénétration croissante des problèmes fiscaux et des problèmes
comptables.
Diverses mesures législatives ou réglementaires sont intervenues, parmi lesquelles la loi du 31 juillet 1917,
qui a introduit la notion de bénéfice commercial. La loi du 4 avril 1926 a obligé les entreprises industrielles
et commerciales à joindre à leur déclaration de bénéfice un résumé du compte de pertes et profits. Plus
tard, une copie du bilan, un relevé des amortissements et des provisions furent également exigés.
En août 1945, une ordonnance autorisa la réévaluation des bilans et ses décrets d’application prescrivirent
une présentation uniforme des bilans et des règles d’évaluation auxquelles les entreprises ayant réévalué
leur bilan devaient se conformer. Le décret du 7 août 1958, notamment, a fixé, pour les entreprises ayant
réévalué leur bilan (les autres conservant leur liberté de choix), le cadre comptable et les définitions à
respecter pour la présentation des bilans et les tableaux annexes (immobilisations, amortissements, etc.)
ainsi que des règles d’évaluation concernant principalement les stocks et les valeurs mobilières.
Avec le décret du 12 août 1964, des règles obligatoires, s’appliquant à l’ensemble des entreprises, sont
publiées. Ce décret comportait la normalisation des documents suivants : bilan, tableau des résultats de
l’exercice, tableau des immobilisations et des amortissements, tableau des plus-values et chiffre d’affaires
de l’exercice, ainsi que des règles d’évaluation ; mais il fut rapidement abrogé. Le décret no 65-968 du
28 octobre 1965 puis le décret no 84-184 du 14 mars 1984 codifiés au CGI (A III, art. 38 ter et s.) ont institué
des règles d’évaluation applicables à toutes les entreprises imposées au bénéfice réel ; il y est précisé que
OM
les inscriptions aux différents postes des états financiers doivent respecter les définitions édictées par le
ON
EC
Plan comptable général (dans la mesure où elles ne sont pas incompatibles avec les règles applicables
S
pour l’assiette de l’impôt).
UE
Q
156
DI
IV. Cependant, l’utilisation progressive de la comptabilité comme moyen de preuve, d’information
RI
et de calcul de l’assiette de l’impôt s’est heurtée à des difficultés. En effet, chaque commerçant JU
ES
pouvait organiser sa comptabilité comme il l’entendait, en fonction de ses besoins, sous réserve de
NC
respecter des réglementations parcellaires de fond et de forme. Chaque entreprise pouvait, suivant
IE
ses propres concepts, choisir le mode de présentation de ses résultats. En l’absence d’une terminolo-
SC
gie adoptée par tous, les comptes des différentes entreprises ne pouvaient être que disparates.
S
DE
Les conceptions et les structures économiques évoluant rapidement, la nécessité d’une politique
E
LT
devait donc être réglementée, d’où l’élaboration d’un Plan comptable général.
om
x.c
Déjà, certains pays avaient ressenti cette nécessité, tels que l’Allemagne qui avait élaboré, dès 1937, un
rvo
plan comptable et l’URSS qui avait mis en œuvre, en 1930, une comptabilité industrielle adaptée au plan
ola
ch
d’équipement national. D’autre part, la mise au point d’un Plan comptable général était réclamée par les
1.s
professionnels spécialisés dans l’étude, l’utilisation ou la vérification des comptabilités. Un décret de 1941
uh
institua une Commission du Plan comptable qui en 1942 présenta le résultat de ses travaux. Le premier
Plan comptable comprenait un cadre divisé en classes, une liste des comptes et des règles et définitions
concernant le fonctionnement des comptes ; étant donné les circonstances, ce document ne fut pas
officialisé, il permit cependant aux praticiens d’être sensibilisés aux problèmes de normalisation et
d’apporter toutes les critiques nécessaires à son amélioration.
En 1946, une commission de normalisation des comptabilités fut créée par décret. Celle-ci réunissait
des représentants de tous les groupements intéressés : syndicats patronaux et ouvriers, administrations,
techniciens. Elle rédigea un Plan comptable approuvé par l’arrêté ministériel du 18 septembre 1947. Le
décret du 22 octobre 1947 et l’arrêté du 30 décembre 1947 prévoyaient son application obligatoire à
partir du 1er janvier 1948 pour les sociétés nationalisées et les sociétés dans lesquelles l’Etat avait des
intérêts. Cependant, le Plan devait être adapté à chaque secteur d’activité et un décret no 47-188 du
16 janvier 1947 créa le Conseil supérieur de la comptabilité avec mission de procéder à cette adaptation.
Après la révision du « Plan 1947 », un nouveau Plan comptable fut approuvé par arrêté ministériel le
11 mai 1957. Le Conseil supérieur de la comptabilité fut cette même année remplacé par le « Conseil
national de la comptabilité ».
Le « Plan 1957 » a fait l’objet d’une révision à partir de 1971 dont l’aboutissement est un document
(appelé dans l’ouvrage « Plan comptable général » ou PCG) applicable à partir du 1er janvier 1984.
31
LA REGLEMENTATION COMPTABLE © Ed. Francis Lefebvre
En 1996 est créé le comité d’urgence du Conseil national de la comptabilité et en 1998 le Comité de la
réglementation comptable. En 1999, la refonte du PCG démarrée en 1996 est adoptée le 29 avril par le
Comité de la réglementation comptable sous la forme d’un règlement (no 99-03) et homologuée par arrêté
interministériel du 22 juin (JO du 21 septembre).
Ce règlement a été remplacé en 2014 par le règlement ANC no 2014-03, voir no 228.
Ce PCG constitue la base générale du droit comptable et est régulièrement modifié et complété
par les règlements de l’ANC (voir no 227 s.).
Sur l’évolution des règles françaises, voir no 5798.
Pour tous les textes comptables de référence, voir le « Code Comptable », mis à jour mensuellement, dispo-
nible en version électronique dans la Solution Navis comptable conso/IFRS (Ed. Francis Lefebvre).
157 V. Mais la formation d’un droit de la comptabilité n’est pas seulement le résultat de réglementa-
tions particulières. La jurisprudence et la doctrine ont également contribué à l’élaboration de
« principes comptables » qui ont été intégrés, par la loi du 30 avril 1983, dans le Code de
commerce, devenant ainsi des règles comptables. En particulier, les juridictions répressives ont
précisé certains principes comptables, à la suite de procès concernant la distribution de dividendes
fictifs, ou la présentation et la publication de bilan inexact.
En outre, les avis du Conseil national de la comptabilité (voir no 285) ont longtemps contribué à créer
les règles comptables. L’ANC a pris le relais avec, outre ses règlements, des recommandations et
des positions.
Sur le rôle de l’Autorité des normes comptables (ANC), voir no 210.
L’Autorité des marchés financiers (AMF), créée en 2003 en remplacement du Conseil des
marchés financiers (CMF), de la Commission des opérations de bourse (COB) et du Conseil de
discipline de la gestion financière (CDGF), qui est chargée de contrôler les informations fournies
par les sociétés cotées, formule également des recommandations comptables et prescrit des règle-
ments concernant l’information du public (voir no 5060-1).
OM
de gestion, les modes d’évaluation et la publicité de ces documents (4e directive : Bilan et comptes) et une
ON
autre relative aux documents consolidés (7e directive : Comptes consolidés).
EC
S
Ces directives ont depuis été remplacées par une directive comptable unique (Dir. no 2013/34/UE du 26 juin
UE
Q
2013).
DI
RI
En 2001, elle s’est résolument tournée vers l’unification des marchés financiers et l’harmonisation JU
ES
comptable internationale ;
NC
IASB) a été créé en 1973, à la suite d’une initiative des professionnels, en vue d’établir de telles
S
DE
normes (voir no 252). Des travaux ont été entrepris pour réduire sensiblement les options figurant
E
dans ces normes. L’harmonisation internationale des normes comptables (et de l’information finan-
LT
CU
cière), qui a abouti à l’application depuis le 1er janvier 2005 des normes IFRS, était devenue essen-
:FA
tielle pour que les grandes entreprises puissent répondre aux attentes de leurs investisseurs et pour
om
Les normes IFRS sont donc devenues obligatoires pour les comptes consolidés des sociétés cotées
ola
sur un marché réglementé en Europe depuis le 1er janvier 2005 (voir no 4630). Le CNC s’en est inspiré
ch
1.s
largement pour faire évoluer le Plan comptable général dans un mouvement dit de « convergence ».
uh
SECTION II
Règlements européens Selon l’article 288 du Traité sur le fonctionnement de l’Union euro-
péenne, « le règlement a une portée générale. Il est obligatoire dans tous ses éléments et il est
directement applicable dans tout Etat membre ».
Il existe deux sortes de règlements européens :
– les règlements adoptés par le Conseil seul ou conjointement avec le Parlement européen,
– les règlements de la Commission.
Le règlement entre en vigueur à la date qu’il fixe ou, à défaut, le 20e jour suivant sa publication au JOUE.
La Cour de cassation, en application du principe de la sécurité juridique, considère qu’un règlement
communautaire ne peut être appliqué rétroactivement à des faits antérieurs à ce règlement (Cass. com.
22 octobre 2002, no 1692 FS-P).
Il existe un règlement européen majeur en matière comptable : le règlement dit « IFRS 2005 » (voir no 185).
Directives européennes « La directive lie tout Etat membre destinataire quant au résultat
à atteindre, en laissant aux instances nationales la compétence quant à la forme et aux moyens »
OM
(Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, art. 288).
ON
a. Transposition des directives Les Etats ont obligation de transposer dans leur droit national les
EC
S
directives. Ils peuvent procéder par voie législative, réglementaire ou par instructions administratives.
UE
Q
Selon le Conseil d’Etat (CE 3 février 1989, no 74052) :
DI
RI
– les directives ont un caractère obligatoire seulement en ce qui concerne les objectifs assignés aux Etats ;
– le délai limite d’aménagement constitue un objectif ; JU
ES
– après l’expiration des délais impartis par une directive, les autorités nationales ne peuvent ni laisser
NC
subsister des dispositions réglementaires qui ne seraient plus compatibles avec les objectifs définis ni
IE
SC
– la jurisprudence interprétant une réglementation doit être prise en considération pour apprécier si la
E
« législation nationale » qu’elle interprète est compatible avec ou conforme aux objectifs d’une directive.
LT
CU
Tel n’est en revanche pas le cas des instructions constitutives d’une doctrine administrative ou des circu-
:FA
laires administratives.
om
En outre, le Conseil d’Etat reconnaît la possibilité de se prévaloir, dans le cadre d’un recours contre une
x.c
décision administrative individuelle non réglementaire, des dispositions précises et inconditionnelles d’une
rvo
directive non transposée à temps par l’Etat (CE 30 octobre 2009, no 298348).
ola
ch
L’ensemble des conclusions de ces arrêts paraît applicable aux règles et à la doctrine comptables en
1.s
Sur les conséquences du défaut de transposition ou de la mauvaise transposition en droit interne des direc-
tives communautaires, voir Mémento Union européenne no 555 à 590.
b. Conformité du droit interne avec les directives Le Conseil d’Etat se reconnaît compétent pour apprécier
la conformité d’une loi interne française avec les dispositions du droit communautaire (CE 20 octobre 1989,
no 108243). En conséquence, compte tenu de la primauté du droit communautaire sur notre droit interne, en
cas de conflit entre les deux sources de droit, les juridictions administratives doivent écarter le texte interne (loi,
décret d’application ou même jurisprudence antérieure) et appliquer le texte communautaire (disposition du
traité de Rome ou d’une directive).
Cas particulier Opérations internes Les entreprises ne peuvent, en principe, invoquer la non-compatibilité
d’une loi avec une directive que dans le cadre d’un litige impliquant une opération intra-communautaire et
non pas une situation purement interne (CE 17 janvier 2007, no 262967), sauf si :
– le législateur national a décidé, lors de sa transcription en droit interne, d’appliquer le même traitement
aux situations internes et à celles régies par la directive (CJCE 17 juillet 1997, aff. C28/95 ; CE 17 juin 2011,
no 324392) ;
– et que le droit national transposant la directive n’est pas clair (CE 30 janvier 2013, no 346683 ; CAA Versailles
26 juin 2012, no 11VE01783).
33
LA REGLEMENTATION COMPTABLE © Ed. Francis Lefebvre
Décisions européennes La décision est obligatoire dans tous ses éléments pour les destina-
taires qu’elle désigne. Elle impose à la fois le résultat à atteindre et les modalités d’exécution. Elle
doit être motivée et notifiée à ses destinataires.
OM
l’édition imprimée (Ord. no 2004-164 du 20 février 2004, art. 5-1). La publication de certains actes administratifs
ON
sous format électronique au JO suffit à assurer leur entrée en vigueur (Décret no 2004-617 du 29 juin 2004, art. 1).
EC
S
UE
178 La jurisprudence Les tribunaux (tribunaux de l’ordre administratif ou de l’ordre judiciaire
Q
DI
RI
suivant le cas) ont pour mission de s’assurer, à l’occasion de l’examen des recours contentieux dont
ils sont saisis, que les dispositions des lois ont été exactement appliquées. Si aucun texte n’habilite JU
ES
les juges à créer « le droit » (chaque arrêt ne statuant que pour l’espèce dans laquelle il intervient),
NC
IE
les Cours suprêmes (Cour de cassation et Conseil d’Etat), qui ont vocation à trancher des points de
SC
179 Les autres sources (exemples : réponses ministérielles, circulaires administratives, recom-
:FA
mandations d’organismes compétents…) sont constituées par des interprétations ou des avis sur
om
x.c
des points que les textes législatifs et réglementaires n’ont pas précisés et forment la doctrine. Elle
rvo
Les directives comptables européennes fixent les grands principes en matière de comptabilisation et
de présentation des comptes mais ont toujours permis une assez grande souplesse de transposition,
notamment du fait des options laissées aux Etats membres.
OM
résultat fiscal (voir no 183-1).
ON
EC
Influence de la fiscalité Elle existe dans les situations (limitées) suivantes : 181
S
UE
2
Q
I. Lorsque l’entreprise souhaite bénéficier d’avantages fiscaux (amortissements ou provisions)
DI
RI
déterminés uniquement en fonction des règles du CGI. Dans ce cas, les articles 39-1-2o et 39-1-5o
JU
du CGI imposant la constatation comptable de tous les amortissements et provisions pour pouvoir
ES
être déduits, il en résulte que même ceux ne traduisant pas une dépréciation ou un risque comptable
NC
IE
doivent être comptabilisés, pour ne pas pénaliser l’entreprise sur le plan fiscal.
SC
Afin de tenir compte de ces obligations et opportunités fiscales, le PCG a créé des comptes
S
DE
spéciaux tant au bilan (compte 14 « Provisions réglementées ») qu’au compte de résultat (comptes
E
687 et 787 : dotations et reprises concernant les provisions exceptionnelles). Ainsi, les utilisateurs
LT
CU
des comptes peuvent connaître les incidences des règles fiscales dérogatoires des règles comptables
:FA
au bilan (elles figurent dans les capitaux propres) et au compte de résultat (elles ne faussent pas le
om
résultat courant).
x.c
rvo
S’agissant de méthodes fiscales non comptables, elles ne sont pas concernées par le principe de perma-
uh
Sanctions Il n’existe pas de sanctions directement attachées au non-respect d’une règle comp- 181
table. Néanmoins, ce non-respect peut entraîner les conséquences suivantes : 3
– délit de présentation ou publication de comptes annuels ne donnant pas une image fidèle (voir no 5155),
– délit de fausse information (voir no 5185-4),
Remarque Responsabilité pénale de la personne morale : ces infractions sont susceptibles
d’engager la responsabilité pénale des personnes morales, même si aucune disposition expresse du
Code pénal ne le prévoit (C. pén. art. 121-2). Sur les conditions de mise en cause de cette responsabilité
pénale, voir Mémento Sociétés no 9980 à 10082.
– délit de distribution de dividendes fictifs (voir no 5165),
– certification avec réserves ou refus de certifier du (ou des) commissaire(s) aux comptes (voir
no 5371-1),
35
LA REGLEMENTATION COMPTABLE © Ed. Francis Lefebvre
OM
tées dans le cadre du comité fiscal de la mission d’organisation administrative et rescrits de portée géné-
ON
rale) est rapporté (BOI 13 A-2-12 no 1, non repris dans Bofip ; RM Gérard, AN 15 janvier 2013, no 7246). Une doctrine
EC
antérieure au 12 septembre 2012, non reprise dans Bofip sous sa forme initiale ou sous une autre forme,
S
UE
est donc abrogée à compter de cette date (CE 27 février 2013, no 357537 ; CE 30 décembre 2013, no 356283).
Q
DI
Remarques 1. Depuis janvier 2013, le Bulletin officiel des finances publiques – Gestion comptable
RI
publique (Bofip-CGP) remplace le Bulletin officiel des finances publiques au sein duquel étaient JU
ES
2. Les réponses ministérielles antérieures au 12 septembre 2012 non reprises dans Bofip sont
SC
abrogées. En revanche, les réponses ministérielles publiées au JO à compter de cette date demeurent
S
DE
opposables comme par le passé dès cette publication (BOI 13-A-12 no 2, non repris dans Bofip ; BOI-SJ-
E
RES-10-10-10 no 200).
LT
CU
– la jurisprudence fiscale : les juridictions sont amenées à préciser les textes législatifs et réglementaires,
:FA
Le tableau ci-après, établi par nos soins, présente une synthèse des principales sources d’interprétation
rvo
36
© Ed. Francis Lefebvre LA REGLEMENTATION COMPTABLE
OM
professionnel lorsque le contrôle porte sur des faits durant lesquels les dispositions de ces plans étaient
ON
encore en vigueur (voir no 295), voire jusqu’à des interprétations données par les normes internationales
EC
lorsque les règles fiscales reposent sur des règles comptables issues des IFRS ;
S
UE
– l’ANC peut également être saisie par toutes les parties prenantes au contrôle fiscal (Administration
Q
DI
fiscale mais aussi contribuables) pour confirmer la correcte application d’un texte comptable.
RI
II. En cas d’incompatibilité entre règles fiscales et règles comptables, les divergences sont JU
ES
susceptibles de donner lieu soit à des réintégrations, soit à des déductions extra-comptables sur
NC
Sur cet imprimé, des éléments considérés comme partie intégrante du résultat fiscal de l’exercice sont
E
réintégrés et des éléments compris dans le résultat comptable de l’exercice sont déduits. Ces différences
LT
CU
sont soit permanentes (produits jamais imposables ou charges jamais déductibles) soit temporaires (existence
:FA
d’une anticipation ou d’un différé de taxation). De telles différences peuvent également résulter de distinctions
om
fiscales que la comptabilité ignore (plus ou moins-values à long et à court terme, par exemple).
x.c
rvo
Pour le passage du résultat comptable au résultat fiscal, voir FRC 2/16 Hors-Série « Du résultat comptable
ola
Le « Code Comptable » mis à jour mensuellement et disponible en version électronique dans la Solution
uh
Navis comptable conso/IFRS (Ed. Francis Lefebvre) indique sous chaque article du PCG concerné les
principales divergences avec la fiscalité.
B. Comptes consolidés
La hiérarchie des sources (voir no 172) est également applicable aux comptes consolidés, la réglemen- 185
tation européenne (traités, règlements et directives) s’imposant par rapport à la réglementation
française. Néanmoins, une distinction doit être faite entre, d’une part, les sociétés cotées sur un
marché réglementé et, d’autre part, les sociétés non cotées sur un tel marché :
– depuis le 1er janvier 2005, le règlement européen « IFRS 2005 » impose directement à toutes les
sociétés européennes cotées sur un marché réglementé (voir no 5058) d’établir leurs comptes conso-
lidés en normes IFRS (voir no 4630). Ainsi, l’application de la hiérarchie des sources a pour consé-
quence de rendre caduque, sans intervention du législateur français, l’application des règles
françaises pour les comptes consolidés des sociétés cotées et de leur substituer l’application des
normes IFRS (voir no 250) ;
37
LA REGLEMENTATION COMPTABLE © Ed. Francis Lefebvre
– pour les sociétés non cotées sur un marché réglementé (à l’exception de celles ayant opté pour les IFRS
en application du Code de commerce), le Code de commerce reste la source du droit comptable.
Pour plus de détails, voir le chapitre 21 consacré aux comptes consolidés (no 4600 s.).
Tous les textes de référence applicables aux comptes consolidés des sociétés non cotées sur un marché
réglementé et ne relevant pas des normes IFRS sont dans le « Code Comptable », mis à jour mensuelle-
ment, disponible en version électronique dans la Solution Navis comptable conso/IFRS (Ed. Francis
Lefebvre).
SECTION III
OM
A. Le Code de commerce
ON
EC
S
201
UE
Les articles L 123-12 à L 123-28-8 du Code de commerce et les dispositions prises pour son
Q
application (C. com. art. R 123-172 à D 123-208-1) constituent un cadre unique des règles comptables
DI
RI
générales, applicables à tous les commerçants, personnes physiques ou morales. JU
ES
Remarque Références au Code de commerce : dans le Mémento Comptable la référence aux disposi-
NC
tions législatives du Code de commerce est présentée de la manière suivante : C. com. art. L xxx. ; la réfé-
IE
SC
rence aux dispositions réglementaires : C. com. art. R xxx, ou C. com. art. D xxx (selon que la disposition
S
réglementaire est issue d’un décret en Conseil d’Etat ou d’un décret simple).
DE
Voir textes intégraux reproduits au no 280-1 (dispositions législatives) et au no 280-2 (dispositions réglementaires).
E
LT
En ce qui concerne les sociétés commerciales, le Code de commerce (livre II, art. L 210-1 à L 252-12) et
CU
:FA
contrôle des comptes annuels, aux documents qui doivent les accompagner et aux autres informa-
x.c
tions comptables qui doivent être établies (et, le cas échéant, diffusées) ainsi que les règles appli-
rvo
(CNOCP). Toutefois, la loi de finances rectificative pour 2009 prévoit un travail commun entre l’ANC et
le CNOCP à travers la création d’un conseil composé paritairement de membres de ces deux organes de
normalisation, chargé d’émettre des recommandations tendant à développer la convergence des normes
comptables publiques et privées (Loi no 2009-1674 du 30 décembre 2009, art. 108).
I. Le collège Le collège de l’ANC est l’organe de décision chargé d’adopter les règlements. Il
arrête les orientations stratégiques de l’ANC et valide le programme de travail des commissions
spécialisées sur lesquelles il s’appuie.
Le collège de l’ANC comprend 16 membres (Ord. no 2009-79 du 22 janvier 2009, art. 2) :
– un président, désigné par décret, choisi en raison de ses compétences économiques et
comptables,
– un conseiller d’Etat désigné par le vice-président du Conseil d’Etat,
– un conseiller à la Cour de cassation désigné par le premier président de celle-ci,
– un conseiller maître à la Cour des comptes désigné par le premier président de celle-ci,
OM
– un représentant de l’AMF désigné par le président de celle-ci,
ON
– deux représentants de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) désignés par le prési-
EC
S
dent de celle-ci,
UE
– huit personnes nommées, en raison de leurs compétences économique et comptable, par le
Q
DI
ministre chargé de l’économie après consultation des organisations représentatives des entreprises
RI
et des professionnels de la comptabilité, JU
ES
– un représentant des organisations syndicales représentatives des salariés nommé par le ministre
NC
II. Les commissions a. La Commission des normes comptables privées Cette commission est
DE
– les projets de règlements relatifs aux prescriptions comptables générales et sectorielles que
CU
doivent respecter les personnes physiques ou morales soumises à l’obligation légale d’établir des
:FA
– les projets d’avis sur toute disposition législative et réglementaire, élaborée par les autorités
rvo
nationales, contenant des mesures de nature comptable applicables à ces personnes, voir no 246 ;
ola
– et sous réserve des attributions de la Commission des études comptables internationales, les
ch
1.s
à laquelle ils se rattachent. La composition de ces groupes est arrêtée par le directeur général de l’ANC
qui convoque leurs réunions. Chaque réunion fait l’objet d’un compte-rendu adressé aux membres de la
commission concernée et aux membres du collège qui ont assisté à la réunion de ces groupes (art. 5 du
règlement intérieur de l’ANC).
III. Les autres commissions spécialisées Le collège de l’ANC peut également constituer, pour
une durée limitée qu’il fixe, d’autres commissions spécialisées dont il définit l’objet.
IV. Le Comité consultatif Il est composé de 25 membres représentants du monde économique
et social, dont 2 représentants des syndicats représentatifs de salariés, nommés pour une durée de
trois ans renouvelable par arrêté du ministre chargé de l’économie après avis du président du collège
de l’ANC. Présidé par le président du collège, il se réunit au moins une fois par an. Le président du
collège présente un rapport d’activité et un programme de travail annuel sur lequel le comité peut
formuler des observations.
L’ANC dispose de services dirigés par un directeur général (Ord. no 2009-79 du 22 janvier 2009, art. 3).
214 Elaboration des règles comptables L’ANC est notamment chargée d’élaborer
sous forme de règlements, l’ensemble des règles comptables applicables aux entreprises tenues
d’établir des documents comptables.
L’ANC ne peut toutefois pas modifier les dispositions d’une loi (par exemple les dispositions législatives
du Code de commerce) ou d’un décret qui lui sont juridiquement supérieurs.
Sur la faculté de l’ANC d’émettre des avis et des recommandations, voir no 246.
Le schéma habituel d’élaboration des règlements est le suivant :
Le collège se réunit valablement dès lors que 10 de ses membres sont présents. A défaut, il se réunit
dans un délai de 8 jours, sans condition de quorum. Il rend ses avis à la majorité des membres
présents. En cas de partage égal des voix, la voix du président est prépondérante. Ces avis sont, en
général, le fruit des travaux menés par un groupe de travail constitué à cet effet et validés par la
commission spécialisée.
OM
Les projets de règlements élaborés par le collège et les commissions spécialisées (voir no 211) sont
ON
préparés sous la direction du directeur général de l’ANC. Pour avoir force obligatoire, les règlements
EC
de l’ANC doivent être homologués par arrêté interministériel (Ord. no 2009-79 du 22 janvier 2009, art. 4),
S
UE
voir no 218.
Q
DI
Remarque Saisine de l’ANC : l’ANC peut également être saisie par toute personne intéressée par les
RI
questions comptables (entreprises, structures de représentation de secteurs d’activité, commission JU
ES
comptes…).
IE
SC
de l’ANC Les règlements adoptés par l’ANC sont publiés au Journal Officiel après homologa-
:FA
tion par arrêté du ministre chargé de l’économie, pris après avis du garde des Sceaux,
om
ministre de la justice, et du ministre chargé du budget (Ord. no 2009-79 du 22 janvier 2009, art. 4).
x.c
rvo
Dès leur homologation, ces règlements mettent à jour le PCG ou le règlement relatif aux comptes
1.s
consolidés, le cas échéant. Ils ont donc force obligatoire et s’appliquent à toutes les personnes visées
uh
En effet, l’ANC est une « autorité compétente » dont les textes s’imposent à l’entreprise dès qu’ils sont
homologués.
Remarque Note de présentation des règlements : la publication du règlement homologué sur le
site de l’ANC est toujours accompagnée d’une note de présentation. Cette dernière comporte des
commentaires et, le cas échéant, des exemples, permettant une correcte interprétation et application du
règlement. En conséquence, elle constitue une source de doctrine au même titre que les avis antérieure-
ment émis par le CNC en amont d’un règlement (voir no 246).
OM
trielles et commerciales (y compris les entreprises individuelles ; voir toutefois pour les petits commer-
ON
çants no 337 s.), les plans comptables professionnels ne faisant qu’y apporter les adaptations justifiées
EC
par les spécificités des branches d’activité.
S
UE
Q
Si des particularités d’activité, de structure ou d’opérations le justifient, des adaptations peuvent être
DI
RI
apportées aux dispositions du PCG, ces adaptations étant approuvées dans la même forme que ce plan.
Sur les adaptations spécifiques à certains secteurs, voir no 296. JU
ES
NC
Les plans comptables professionnels existant antérieurement au PCG 1999 ont été révisés après sa mise
IE
à jour pour tenir compte des dispositions de ce plan. Toutefois, ils n’ont pas été mis à jour depuis et ne
SC
tiennent donc pas compte notamment des nouvelles règles sur les actifs et sur les passifs. Sur leur validité,
S
DE
Un nouveau PCG 2014 recodifié qui remplace le PCG 99 Le PCG 2014, 228
:FA
om
adopté par l’ANC le 5 juin 2014 (Règl. ANC no 2014-03) et homologué par arrêté ministériel du
x.c
8 septembre 2014, JO du 15 octobre (voir no 227), annule et remplace le PCG 99 (Règl. CRC no 99-
rvo
Le PCG 99, entièrement refondu et réécrit à « droit quasi constant » sous la forme d’articles, avait été
1.s
uh
– et des règlements autonomes qui n’ont pas été conçus pour s’insérer dans la structure du PCG
99 :
• règl. ANC no 2011-04 relatif au traitement comptable du dispositif prévu à l’art. 1er de la loi
no 2011-894 (prime de partage des profits) ;
• règl. ANC no 2012-03 relatif à la comptabilisation des quotas d’émission de gaz à effet de serre
et unités assimilées ;
• règl. ANC no 2012-04 relatif à la comptabilisation des certificats d’énergie.
Il est mis à jour par l’ANC à travers la publication et l’homologation de règlements.
Sur les règlements ANC intégrés dans le PCG, voir no 284-1.
Remarque Références au PCG 1982 : lors de la refonte du PCG en 1999, le contexte juridique, les
définitions de certaines opérations ou transactions, leurs particularités, les recommandations, commen-
taires, explications, interprétations et exemples qui figuraient dans le PCG 82 n’ont, pour la plupart, pas
été repris. S’agissant en effet d’un règlement, le PCG se limite à énoncer des normes comptables. Toute-
fois, le PCG ayant été réécrit à droit constant, c’est-à-dire sur la base des textes existants, sans ajout de
règles nouvelles, les anciennes définitions du PCG 1982 sont restées valides. Et ce tant qu’elles n’étaient
pas en opposition avec les évolutions des textes, le PCG étant régulièrement mis à jour par les règlements
de l’ANC et ceux du CRC, avant la création de l’ANC.
En conséquence, il est toujours possible de se référer (ce que nous faisons dans le Mémento Comptable) :
– aux dispositions du PCG 1982 non reprises dans le PCG actuel, mais qui, dans la logique de la réécriture
à droit constant, sont nécessaires ou utiles au traitement comptable des opérations qu’elles visent (par
exemple les définitions du PCG 1982 relatives aux titres et aux subventions qui ont d’ailleurs été reprises
dans le recueil élaboré par l’ANC, voir no 246 V) ;
– aux exemples qui figuraient dans le PCG 1982, ceux-ci n’étant pas, par définition, repris ;
– aux dispositions du PCG 1982 relatives à la comptabilité analytique. En effet, il ne s’agit pas de règles
proprement dites et ces dispositions n’ont pas été infirmées par un autre texte.
Le PCG est mis à jour mensuellement dans le « Code Comptable » disponible en version électronique dans
la Solution Navis comptable conso/IFRS (Ed. Francis Lefebvre).
OM
toute personne physique ou morale (dénommées entités dans le règlement) soumise à l’obligation
ON
légale d’établir des comptes annuels comprenant le bilan, le compte de résultat et une annexe, sous
EC
réserve des dispositions qui leur sont spécifiques (PCG, art. 111-1).
S
UE
Il est donc applicable à toutes les entreprises industrielles et commerciales, ainsi qu’à toute
Q
structure quels qu’en soient l’objet social ou la forme juridique dès lors qu’il existe une obligation
DI
RI
légale d’établissement des comptes annuels. JU
En conséquence, des états financiers qui ne respecteraient pas cette réglementation ne pourraient
ES
NC
être qualifiés de comptes et donc être présentés et publiés en tant que tels.
IE
Le PCG est un texte de portée générale. Il est donc présenté comme un référentiel unique et
SC
incontournable pour l’établissement de comptes exigé par la loi, sauf s’il existe des dispositions
S
DE
particulières.
E
LT
Les adaptations sectorielles sont opérées sous la forme de plans comptables particuliers (voir no 296). Leur
CU
utilisation implique une information dans l’annexe (PCG, art. 833-2/1, voir no 295).
:FA
Sur la mise à jour de ces plans comptables professionnels, voir remarque no 295-1.
om
x.c
Pour des précisions sur les sociétés d’assurance, les institutions de prévoyance et les mutuelles, voir
ola
no 230-3.
ch
1.s
Mais il ne peut pas modifier les textes particuliers. Aussi, dès lors qu’un texte comptable spéci-
uh
fique existe, le PCG n’est pas applicable aux entreprises concernées. Il résulte, de ce principe général,
les conséquences suivantes pour les différents agents économiques.
3. Sociétés d’économie mixte locales Leurs obligations comptables ont fait l’objet d’un règlement du
CRC (Règl. CRC no 99-05 homologué par arrêté du 14 décembre 1999, voir no 284-1).
Entreprises du secteur bancaire Le règlement ANC no 2014-07 (homologué par l’arrêté 230
du 26 décembre 2014, JO du 31) met à jour et rassemble dans un cadre unique la règlementation comp- 2
table applicable aux établissements du secteur bancaire régis par le Code monétaire et financier. Il
prévoit que les comptes annuels de ces établissements soient établis conformément au PCG (Règle-
ment ANC no 2014-03), sous réserve des adaptations prévues par le règlement ANC no 2014-07 et
son annexe.
L’ANC a publié un recueil regroupant l’ensemble des normes comptables françaises applicables au secteur
bancaire, à savoir le règlement ANC no 2014-07 complété des éléments de doctrine applicables (notes
de présentation des règlements CRC ou ANC, instructions et bulletins de la Commission Bancaire, recom-
mandations, avis communiqués du CNC ; www.anc.gouv.fr).
Le règlement ANC no 2014-07 s’applique aux :
I. Etablissements de crédit et sociétés de financement (définis par C. mon. fin. art. L 511-1) ;
Ils sont soumis aux dispositions des règlements CCLRF et des instructions de l’Autorité de contrôle
prudentiel et de résolution (ACPR) qui les complètent, aux règlements ANC/CRC et aux avis et
recommandations de l’ANC/CNC qui les concernent.
L’ACPR pouvant exiger des règles d’évaluation à des fins prudentielles différentes de celles qui
pourraient être adoptées par l’ANC en matière comptable, le règlement CRBF no 98-03 du
7 décembre 1998 a été adopté et a ainsi rendu possible la « déconnexion » entre le domaine
comptable et le domaine prudentiel.
Le site e SURFI (https://esurfi.banque-france.fr) présente les obligations de reporting des établissements
de crédit.
Remarque Caisses d’épargne et de prévoyance : étant agréées en tant qu’établissements de
crédit (C. mon. fin. art. L 511-9), elles sont de plein droit assujetties au règlement no 2014-07.
II. Compagnies financières holding et entreprises mères des sociétés de financement (définies par
C. mon. fin. art. L 517-1) et compagnies financières holding mixtes (définies par C. mon. fin. art. L 517-4) ;
Elles sont tenues, dans les mêmes conditions que les établissements de crédit, de respecter les ratios
prudentiels et sont soumises à la surveillance de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution
OM
(envoi d’états périodiques sous forme consolidée, contrôles sur place) conformément aux disposi-
ON
tions du règlement CCLRF no 2000-03 (art. 3).
EC
III. Etablissements de paiement (définis par C. mon. fin. art. L 522-1) ;
S
UE
La directive européenne sur les services de paiement du 13 novembre 2007 a créé le statut d’établis-
Q
DI
sement de paiement, réservé à des acteurs non bancaires tels que les grandes surfaces, les entre-
RI
prises de télécommunications, etc. (Directive 2007/64/CE du Parlement européen et du Conseil, transposée par JU
ES
Les modalités d’établissement des comptes sociaux et consolidés de ces établissements ont été précisées
IE
SC
par le règlement CRC no 2009-08 du 3 décembre 2009 et repris dans le règlement ANC no 2014-07.
S
DE
– les établissements de paiement « purs » : leurs comptes individuels et consolidés sont établis selon les
LT
CU
– les établissements de paiement « hybrides » : leurs comptes individuels sont établis selon les règles du
om
PCG (Règlement ANC no 2014-03), mais des informations complémentaires doivent être fournies en annexe ;
x.c
leurs comptes consolidés sont établis selon les dispositions du règlement CRC no 99-02 applicables aux
rvo
sociétés commerciales.
ola
ch
1.s
IV. Etablissements de monnaie électronique (définis par C. mon. fin. art. L 526-1) ;
uh
Créés par la loi no 2013-100 du 28 janvier 2013, les établissements de monnaie électronique sont
des personnes morales qui émettent et gèrent à titre de profession habituelle de la monnaie électro-
nique telle que définie à l’article L 315-1 du Code monétaire et financier. Ces établissements doivent
établir des comptes annuels, et le cas échéant, des comptes consolidés (C. mon. fin. art. L 526-36 et L 526-
37). Les modalités d’établissement et de publication de ces comptes ont été précisées par le règle-
ment de l’ANC no 2013-01 du 30 octobre 2013, repris dans le règlement ANC no 2014-07.
De la même manière que pour les établissements de paiement (voir III. ci-avant), il convient de distinguer
les EME purs dont les comptes sont établis selon les règles applicables aux établissements de crédit, des
EME hybrides soumis au PCG (Règlement ANC no 2014-03).
V. Entreprises d’investissement (définies par C. mon fin. art. L 531-4).
Elles sont définies comme « des personnes morales, autres que les établissements de crédit, qui ont
pour profession habituelle et principale de fournir des services d’investissement ».
Les compétences des autorités bancaires s’appliquent aux entreprises d’investissement. Ainsi, la
publicité des informations destinées aux autorités compétentes et les normes de gestion sont
établies sous réserve des attributions de l’AMF pour les sociétés de gestion de portefeuille (SGP),
par le CCLRF après avis de l’AMF (C. mon. fin. art. L 611-3).
43
LA REGLEMENTATION COMPTABLE © Ed. Francis Lefebvre
OM
mutuelles régies par le Code des assurances, mutuelles et unions relevant du livre II du Code de
ON
la mutualité, institutions de prévoyance relevant du Code de la sécurité sociale).
EC
S
Les organismes d’assurance sont tenus d’établir des comptes annuels (C. ass. art. L 341-1 ; C. mutualité art.
UE
L 114-46 ; C. séc. sociale art. L 931-33) dans les conditions prévues par le règlement unique ANC no 2015-
Q
DI
11 du 26 novembre 2015 (homologué par arrêté du 28 décembre 2015), applicable aux exercices ouverts à
RI
compter du 1er janvier 2016. JU
ES
Dans le cadre de la transposition de la directive Solvabilité II, une dissociation des référentiels utilisés
NC
IE
pour le contrôle prudentiel et pour l’établissement des comptes annuels des entreprises d’assurance
SC
Dans ce contexte, l’Autorité des Normes Comptables a défini les prescriptions comptables appli-
E
LT
cables aux entreprises d’assurance en normes françaises et a repris dans un règlement spécifique
CU
comptables des codes assurantiels abrogées à compter du 1er janvier 2016 ainsi que les dispositions
om
x.c
réglementaires ou de doctrine issues des différents textes publiés par le CNC, CRC ou l’ANC.
rvo
Ce règlement comptable s’applique à tous les organismes d’assurance, quelles que soient leur forme
ola
juridique et leur taille. Toutefois, les spécificités propres à chaque secteur sont maintenues lorsque
ch
1.s
A défaut de dispositions spécifiques, les dispositions du PCG et pour les mutuelles, celles du règle-
ment CRC no 99-01 s’appliquent.
II. Mutuelles relevant du Code de la mutualité et n’assumant aucun risque d’assurance ni de
réassurance directement ou indirectement Elles sont tenues d’établir des comptes annuels
conformément à l’article L 114-46 du Code de la mutualité dans les conditions prévues par le
règlement CRC no 2002-07 du 12 décembre 2002, homologué par arrêté du 27 décembre 2002.
Remarque Etablissement de comptes consolidés : le règlement CRC no 2002-08 du 12 décembre
2002 homologué par arrêté du 27 décembre 2002 prévoit que les mutuelles, unions et fédérations
soumises à l’obligation d’établir des comptes consolidés ou combinés en application de l’article
L 212-7 du Code de la mutualité doivent établir ces comptes conformément aux dispositions du règle-
ment CRC no 2000-05 du 7 décembre 2000, relatif aux règles de consolidation et de combinaison appli-
cables aux sociétés d’assurance et institutions de prévoyance.
Sur les obligations comptables des mutuelles qui dépassent deux des trois seuils fixés par l’article R 612-1
du Code de commerce ou un des deux seuils prévus par l’article R 612-3 du Code de commerce (établisse-
ment des comptes prévisionnels), voir no 230-8.
44
© Ed. Francis Lefebvre LA REGLEMENTATION COMPTABLE
OM
Les SEF sont soumises à un plan comptable spécifique proche de celui applicable aux SCPI, défini
ON
par le règlement CRC no 2002-11 du 27 décembre 2002.
EC
S
UE
Agriculture 230
Q
DI
RI
Pour plus de détails, voir Mémento Agriculture, no 64000 s. 5
JU
ES
I. Activités agricoles Le Plan comptable général agricole (PCGA) a été approuvé par arrêté ministériel
NC
du 11 décembre 1986 après avoir donné lieu à un avis du CNC en date du 9 juillet 1986. Le PCGA :
IE
SC
– est obligatoire pour les sociétés commerciales à activité agricole et les personnes morales de
DE
droit privé non commerçantes à activité agricole tenues d’établir des comptes annuels.
E
LT
CU
Si des particularités d’activité, de structure ou d’opérations le justifient, des adaptations pourront être
:FA
apportées aux dispositions ci-avant par arrêté pris après avis de l’ANC.
om
Dans un document (document no 84, mars 1990), le CNC a regroupé, d’une part, le plan de comptes applicable
x.c
aux activités agricoles, d’autre part, des tableaux de rapprochement entre les postes du bilan et du
rvo
ola
II. Sociétés coopératives agricoles et unions de coopératives agricoles Elles doivent (C. rural
uh
art. L 524-6), quelle que soit leur taille, tenir une comptabilité conforme aux principes et méthodes
définis dans le Code de commerce aux articles L 123-12 à L 123-22. Un plan comptable particulier,
approuvé par arrêté du 2 juillet 1986, s’impose en pratique comme cadre général à toutes les
sociétés coopératives agricoles ainsi qu’aux unions de coopératives agricoles. Cependant, ce plan
n’a pas été mis à jour des règlements du CRC et de l’ANC venus modifier le PCG depuis 1999. En
conséquence, les dispositions de ce plan non conformes au PCG actuel ne sont plus applicables,
voir no 295, remarque.
Fiscalement Le bénéfice des sociétés commerciales à activité agricole doit être déterminé d’après les
règles applicables aux BIC. La mise en œuvre du Plan comptable général agricole ne modifie pas les condi-
tions d’application de ces dispositions (BOI-IS-BASE no 5).
Remarque Confidentialité des comptes annuels : les sociétés coopératives agricoles et leurs
unions répondant à la définition des micro-entreprises (voir no 3661-1), peuvent demander la confiden-
tialité de leurs comptes annuels, pour les exercices clos à compter du 31 décembre 2015 et déposés
à compter du 7 août 2016 (C. rural art. L 524-6-6). La déclaration de confidentialité n’a toutefois pas d’effet
à l’égard des autorités judiciaires, des autorités administratives, de la Banque de France et de certaines
personnes morales relevant de catégories définies par arrêté ministériel. Les sociétés coopératives agri-
45
LA REGLEMENTATION COMPTABLE © Ed. Francis Lefebvre
coles et leurs unions répondant à la définition des petites entreprises (voir no 3661-1) peuvent demander
dans les mêmes conditions la confidentialité de leur compte de résultat.
III. Organismes de mutualité sociale agricole Depuis le 1er janvier 2002, les organismes de
mutualité sociale agricole sont soumis aux dispositions du plan comptable unique des orga-
nismes de sécurité sociale (Arrêté du 30 novembre 2001, voir no 230-11).
230 Professions libérales
6 Pour plus de détails, voir Mémento des Professions libérales.
Si elles travaillent sous la forme d’une société civile professionnelle, voir no 230-8.
Si elles travaillent sous la forme d’une société d’exercice libéral, société commerciale par la forme, elles
doivent appliquer le PCG (Rép. Kerguéris, AN 12 février 2001, p. 855), voir no 230.
I. Professions libérales et titulaires de charges et offices Le PCG ne leur est pas, en principe,
applicable, tant que n’aura pas été révisée la nomenclature comptable applicable aux membres
d’associations agréées de gestion (Arrêté du 30 janvier 1978).
II. Etudes de notaires L’arrêté du 22 juillet 1988 (JO du 31 juillet 1988) a institué un plan comp-
table notarial, basé sur le PCG dont il constitue une adaptation aux spécificités de la profession. Ce
plan a fait l’objet d’un avis du CNC en date du 12 avril 1988.
III. Huissiers de justice L’arrêté du 11 mai 2007 relatif au plan comptable applicable par les
huissiers de justice (modifié par l’arrêté du 1er octobre 2008) prévoit l’établissement de comptes
simplifiés dans les conditions de l’article L 123-16 du Code de commerce quelle que soit la forme
juridique et la taille de l’office. Les huissiers de justice appliquent le PCG, sous réserve des adapta-
tions prévues par l’arrêté du 11 mai 2007 et son annexe (Arrêté du 11 mai 2007, art. 5).
Depuis le 1er janvier 2012, les commissaires aux comptes doivent attester de la conformité des logiciels de
comptabilité des huissiers de justice (Décret no 2009-1661 du 28 décembre 2009, art. 9) aux prescriptions définies
par l’arrêté du 31 mai 2011. Voir no 5307-3.
Remarque Personne morale de droit privé non commerçante ayant à la fois une activité écono-
mique et un but lucratif : lorsque l’office d’huissier est une personne morale de droit privé non commer-
çante ayant à la fois une activité économique et un but lucratif, l’office doit établir et publier ses comptes
conformément aux règles prévues aux articles L 612-1 à L 612-3 et L 612-5 du Code de commerce appli-
cables aux personnes morales de droit privé non commerçantes ayant une activité économique (Arrêté du
11 mai 2007, art. 4). Voir no 230-8. Sur l’obligation de nommer un commissaire aux comptes, voir no 5252-2.
OM
IV. Autres professions libérales (Conseils juridiques ; Administrations judiciaires ; Mandataires
ON
EC
liquidateurs ; Avocats ; Experts-comptables ; etc.) Voir Mémento Professions libérales.
S
UE
230 Artisans N’ayant pas la qualité de commerçants, ils ne sont pas obligatoirement assujettis à
Q
DI
l’application du PCG. Leurs seules obligations comptables résultent de dispositions fiscales. Le CGI
RI
7
leur impose les obligations suivantes (du fait que, selon l’article 34, les bénéfices réalisés par l’exer- JU
ES
a. Régime du bénéfice réel (art. 54) : « Ils sont tenus de représenter à toute réquisition de l’Administra-
SC
tion tous documents comptables, inventaires, copies de lettres, pièces de recettes et de dépenses de
S
DE
b. Régime des micro-entreprises Les entreprises relevant de ce régime (voir no 341) doivent tenir et
LT
CU
présenter, sur demande de l’Administration, un livre-journal servi au jour le jour et présentant le détail
:FA
de leurs recettes professionnelles, appuyées de factures et de toutes autres pièces justificatives ainsi qu’un
om
registre récapitulé par année, présentant le détail de leurs achats lorsque leur commerce principal est la
x.c
c. En matière de TVA (art. 286) : « Toute personne assujettie à la TVA doit : … « 3o Si elle ne tient pas
ch
habituellement une comptabilité permettant de déterminer son chiffre d’affaires tel qu’il est défini par le
1.s
présent chapitre, avoir un livre aux pages numérotées sur lequel elle inscrit, jour par jour, sans blanc ni
uh
rature, le montant de chacune de ses opérations en distinguant, au besoin, ses opérations taxables et
celles qui ne le sont pas… » (voir no 665).
Il en résulte notamment que les artisans :
– n’ont pas à établir d’annexe (au sens comptable du terme) ;
– doivent faire un inventaire, notamment des stocks (pour le régime du bénéfice réel) ;
– doivent tenir un livre-journal (ou registre) suivi au jour le jour, notamment s’ils sont assujettis à la
TVA ;
– sont indirectement conduits à utiliser le PCG du fait de son emploi dans les imprimés fiscaux (Rép.
Frêche, AN 6 mai 1985, p. 2023).
Pour les artisans adhérents d’un centre de gestion agréé, voir aussi no 343.
Selon le bulletin CNCC (no 92, décembre 1993, EC 93-03, p. 534), sont également concernées les personnes
(associations notamment, voir no 230-9) ne dépassant pas ces seuils mais ayant désigné volontairement un
commissaire aux comptes (voir no 230-9).
I. Obligations comptables Ces personnes doivent :
a. Etablir des comptes annuels selon les principes et les méthodes définis aux articles L 123-12
et suivants du Code de commerce.
Les comptes annuels sont soumis, en même temps qu’un rapport de gestion, à l’approbation de
l’organe délibérant au plus tard dans les six mois de la clôture de l’exercice et transmis aux commis-
saires aux comptes quarante-cinq jours au moins avant la réunion à laquelle ils doivent être
approuvés (C. com. art. R 612-2) ;
b. Etablir les 4 documents liés à la prévention des difficultés des entreprises (C. com. art. L 612-2 et
R 612-3), à condition d’atteindre soit un nombre de salariés égal ou supérieur à 300, soit un montant
hors taxes du chiffre d’affaires ou des ressources égal ou supérieur à 18 millions € (voir no 3709 s.).
II. Notion d’activité économique et exemples de personnes visées : a. Par « activité économi-
que », il faut entendre selon la réponse du garde des Sceaux (JO Déb. AN, 6 décembre 1983, p. 6016),
« toute activité de production, de transformation ou de distribution de biens meubles ou immeubles et
toute prestation de services en matière industrielle, commerciale, artisanale et agricole » ; il a également
cité les associations gestionnaires agissant dans le domaine de la santé et de la protection sociale
(cliniques, centres de soins, maisons de retraite, associations pour personnes handicapées, centres d’aides
ménagères), des loisirs, du tourisme, de la formation et de l’éducation. En revanche, seraient exclus les
organisations strictement professionnelles, les syndicats, les congrégations, les comités d’entreprise (Rép.
Jacquat, AN 31 octobre 1988, p. 3124), etc.
Pour la CNCC, l’activité économique s’entend de la production, de la transformation et de la circulation
des biens et des richesses (NI.IX « Le rapport spécial du commissaire aux comptes sur les conventions et engagements
réglementés », § 1.211).
b. Exemples de personnes reconnues par des organismes compétents ou par la pratique comme ayant
le caractère de personnes morales de droit privé non commerçantes exerçant une activité écono-
mique. Tel est le cas :
– de certaines associations (voir no 230-9), les associations cultuelles n’entrant pas dans cette catégorie
(Bull. CNCC no 160, décembre 2010, EJ 2010-22, p. 653) ;
– de certaines fondations (Bull. CNCC no 132, décembre 2003, EC 2003-123, p. 645) ;
– de certaines sociétés civiles, telles que les sociétés civiles immobilières utilisées pour des opérations de
OM
construction, de commercialisation ou de gestion d’immeubles (NI.IX précitée, § 1.214), les sociétés civiles
ON
coopératives à capital variable dont l’objet social est la construction d’un immeuble (Bull. CNCC no 91,
EC
septembre 1993, EJ 93-132, p. 417) ;
S
UE
– de la caisse nationale de compensation de cotisations de sécurité sociale des VRP à cartes multiples
Q
(« CCVRP ») (Bull. CNCC no 156, décembre 2009, EJ 2009-43, p. 691 s.) ou les sociétés civiles d’exploitation agricole
DI
RI
(Bull. CNCC no 116, décembre 1999, EJ 99-186, p. 696) ;
JU
– des Carpa (Bull. CNCC no 161, mars 2011, EJ 2010-68-A, p. 87) ;
ES
NC
Sur les missions particulières confiées aux commissaires aux comptes, voir no 5307-3.
IE
SC
– des centres de gestion agréés (Bull. CNCC no 151, septembre 2008, EJ 2007-121, p. 552 s.).
S
DE
– les salariés pris en compte sont ceux qui sont liés à la personne morale par un contrat de travail à
CU
durée indéterminée ; le nombre de salariés est égal à la moyenne arithmétique des effectifs à la fin de
:FA
chaque trimestre de l’année civile ou de l’exercice comptable lorsque celui-ci ne coïncide pas avec l’année
om
civile ;
x.c
rvo
Selon le bulletin CNCC (no 96, décembre 1994, EJ 94-206, p. 751 s.), un salarié à temps partiel compte pour un
ola
salarié à temps plein dès lors qu’il a un contrat de travail à durée déterminée.
ch
1.s
– le montant hors taxes du chiffre d’affaires est égal au montant des ventes de produits et services liés
uh
à l’activité courante. Le montant des ressources est égal au montant des cotisations, subventions et
produits de toute nature liés à l’activité courante ;
– le total du bilan est égal à la somme des montants nets des éléments d’actif.
Appréciation des seuils Selon le bulletin CNCC (no 81, mars 1991, EJ 91-10, p. 153), il convient de les examiner
à partir de comptes annuels établis selon les règles comptables généralement admises. Ainsi (Bull.
CNCC no 89, mars 1993, EJ 92-254, p. 134 s.), les produits financiers entrent logiquement dans le montant des
ressources.
OM
ON
comptes annuels et du rapport du commissaire aux comptes.
EC
Sont concernées :
S
– les associations subventionnées annuellement pour plus de 153 000 € (C. com. art. L 612-4 et
UE
Q
D 612-5) ;
DI
RI
– les associations professionnelles ou interprofessionnelles collectant la participation des employeurs
JU
à l’effort de construction (CIL) sans condition de seuils (C. constr. et hab. art. R 313-24) ;
ES
– les associations et fondations recevant, pour un montant annuel supérieur à 153 000 €, des dons
NC
IE
qui ouvrent droit à un avantage fiscal (art. 4-1 de la loi no 87-571 du 23 juillet 1987 et art. 1er du décret no 2007-664
SC
du 30 avril 2007).
S
DE
Les comptes annuels et le rapport du commissaire aux comptes doivent être transmis dans un délai de
E
LT
3 mois à compter de l’approbation des comptes pour publication par voie électronique sur le site de la
CU
Direction des Journaux officiels (Décret no 2009-540 du 14 mai 2009, art. 1er et arrêté du 2 juin 2009). Selon une
:FA
réponse ministérielle (Rép. Marland-Militello, AN 11 octobre 2011, p. 10820), l’absence de publication des comptes
om
x.c
annuels n’est pas sanctionnée pénalement et ne constitue donc pas un fait à porter à la connaissance du
rvo
procureur de la République par le commissaire aux comptes. Ce dernier signale cette absence à la réunion
ola
II. Fonds de dotation Créés par la loi de modernisation de l’économie (Loi no 2008-776 du 4 août 2008,
uh
art. 140), ils ont l’obligation d’établir des comptes annuels comprenant au moins un bilan et un
compte de résultat. Pour les fonds de dotation recevant des dons issus de la générosité publique,
un compte d’emploi des ressources (CER) doit en outre figurer dans l’annexe.
Un règlement du CRC précise les règles comptables qui leur sont applicables et prévoit que les fonds
de dotation s’assimilent à des fondations de patrimoine avec dotation (Règlement CRC no 2009-01 du
3 décembre 2009 pris sur avis CNC no 2009-01 du 5 février 2009).
Ces comptes doivent faire l’objet d’une publication dans les 6 mois de la clôture de l’exercice sur le site
internet de la Direction des Journaux officiels, dans les mêmes conditions que les associations et fonda-
tions soumises aux prescriptions de l’article L 612-4 du Code de commerce (Décret no 2009-158 du 11 février
2009, art. 4).
Pour plus de détails sur les obligations comptables des fonds de dotation, voir no 81500 s. du Mémento Associations.
Les modalités d’application de ces dispositions ont été précisées par le Règl. ANC no 2014-01 relatif
au plan comptable des organismes de placement collectif à capital variable.
II. OPCI (Organismes de placement collectif immobilier) Les OPCI ont été créés par l’ordonnance
no 2005-1278 du 13 octobre 2005, et s’insèrent dans le chapitre relatif aux « placements collectifs »
du Code monétaire et financier. Ils constituent des fonds d’investissement alternatifs (FIA) de la
même manière que les organismes de titrisation, les SCPI, les SEF et les sociétés d’investissement à
capital fixe (C. mon. fin. art. L 214-1 et L 214-24). L’OPCI est un instrument de gestion collective immobilière
dont le cadre juridique est largement inspiré de celui des OPCVM.
Les OPCI peuvent prendre deux formes juridiques (C. mon fin. art. L 214-33) :
– les fonds de placement immobilier (FPI) : propriété sans personnalité morale. Ces fonds, à destina-
tion des particuliers, présentent des caractéristiques proches des actuelles SCPI et sont notamment
soumis au régime de la fiscalité immobilière. A ce titre, l’ordonnance précitée prévoit les modalités
de transformation des SCPI en OPCI pour celles qui souhaiteraient adopter le nouveau dispositif.
– les sociétés de placement à prépondérance immobilière à capital variable (Sppicav), sociétés
anonymes soumises au Code de commerce.
Les règles comptables applicables aux OPCI sont définies par le règlement ANC no 2014-06 du
2 octobre 2014 qui dispose que, sous réserve des adaptations prévues par le règlement, les OPCI
appliquent les dispositions du plan comptable des organismes de placement collectif à capital
variable (Règl. ANC no 2014-01).
III. Organismes de titrisation (fonds communs de titrisation, ex-FCC et sociétés de titrisa-
tion) Les modalités d’établissement des comptes des organismes de titrisation tels que visés par
l’article L 214-168 du Code monétaire et financier sont définies par le règlement ANC no 2016-02
du 11 mars 2016 (homologué par l’arrêté du 7 juillet 2016), applicable aux exercices ouverts à
compter du 1er janvier 2017 (avec une application anticipée possible pour les comptes 2016).
Le règlement ANC no 2016-02 abroge le règlement CRC no 2003-03 du 2 octobre 2003 relatif aux règles
comptables spécifiques applicables aux FCC.
Divers 230
I. Comités d’entreprise Ils ont l’obligation d’établir des comptes annuels, cette obligation variant 11
en fonction de la taille du comité d’entreprise concerné (C. trav. art. L 2325-45).
Remarque Obligations comptables des comités centraux d’entreprise (CCE) : les obligations
OM
ON
comptables des comités d’entreprise décrites ci-après sont également applicables aux comités centraux
EC
d’entreprise (C trav. art. L 2327-14-1)
S
UE
a. Les grands comités d’entreprise doivent tenir des comptes selon les règles de droit commun
Q
DI
prévues par l’article L 123-12 du Code de commerce et selon les modalités fixées par le règlement
RI
no 2015-01 de l’ANC (homologué par arrêté du 2 juin 2015). JU
ES
Sont considérés comme de grands comités d’entreprise, les comités dépassant à la clôture d’un exercice
NC
au moins deux des trois seuils suivants (C. trav. art. D 2325-9) :
IE
SC
– salariés : 50 ;
S
– bilan : 1,55 M€ ;
DE
E
Sur l’obligation pour ces grands comités d’entreprise de nommer un commissaire aux comptes pour les
CU
:FA
Sur leur obligation d’établir des comptes consolidés et de nommer deux commissaires aux comptes pour
x.c
b. Les comités d’entreprise de taille moyenne (ne dépassant pas deux des trois seuils prévus au
ch
a. ci-avant et dépassant le seuil de 153 000 euros de ressources prévu au c. ci-après) peuvent
1.s
uh
adopter une présentation simplifiée de leurs comptes selon les modalités fixées par le règlement
no 2015-01 de l’ANC et n’enregistrer leurs créances et leurs dettes qu’à la clôture de l’exercice
(C. trav. art. L 2325-45).
c. Les petits comités d’entreprise peuvent adopter une comptabilité super simplifiée consistant
à (C. trav. art. L 2325-46) :
– tenir un livre de compte retraçant chronologiquement les montants et l’origine des dépenses
qu’ils réalisent et des recettes qu’ils perçoivent ;
– établir, une fois par an, un état de synthèse simplifié portant sur des informations complémen-
taires relatives à leur patrimoine et à leurs engagements en cours.
Le contenu et les modalités de présentation de cet état sont définis par le règlement no 2015-02
de l’ANC (homologué par arrêté du 2 juin 2015).
Sont considérés comme petits, les comités d’entreprise dont les ressources annuelles ne dépassent pas
153 000 euros (C. trav. art. D 2325-11 renvoyant à l’art. D 612-5 du Code de commerce).
II. Partis politiques Ils ont l’obligation de tenir une comptabilité et d’arrêter leurs comptes chaque
année (art. 11-7 de la loi no 88-227 du 11 mars 1988 modifié par la loi no 95-65 du 19 janvier 1995, art. 17 relative à la
limitation des dépenses électorales et à la clarification du financement des activités politiques).
49
LA REGLEMENTATION COMPTABLE © Ed. Francis Lefebvre
230 Pour des précisions sur les points suivants : partis et groupements concernés, nature des comptes à
produire, définition du périmètre à retenir en ce qui concerne les auxiliaires du parti (mandataires et
11
autres), nécessité ou non d’établir des comptes consolidés, se reporter à l’avis technique CNCC (Bull.
(suite) no 166, juin 2012, p. 231 s.) et, pour les dispositions comptables générales, au document CNC (no 97, 1er trimestre
1992 repris et commenté dans Bull. CNCC no 90, juin 1993, p. 177 s.) ainsi qu’à l’avis CNC no 95-02 (Bull. CNC no 102,
1er trimestre 1995).
Selon le Haut Conseil du commissariat aux comptes (H3C), en l’absence de précision, et sous réserve d’une
position différente qui pourrait être donnée par l’ANC, il ne peut pas être considéré que le principe d’image
fidèle est inclus dans le référentiel défini par l’avis no 95-02. L’opinion des commissaires aux comptes ne
pourra donc être exprimée en référence à ce principe. Elle sera formulée en termes de conformité des
comptes, dans tous les aspects significatifs, avec le référentiel défini par l’avis no 95-02 (Avis H3C no 2011-21
du 28 novembre 2011). Sur la mission des commissaires aux comptes dans les partis et groupements politiques,
voir no 5307-3.
III. Organismes de formation (C. trav. art. L 6352-6 et art. D 6352-16 à D 6352-17) Les dispensateurs de
formation qui ont un statut de droit privé doivent établir, chaque année, un bilan, un compte de
résultat et une annexe selon les principes et méthodes comptables définis au Code de commerce.
Le plan comptable de ces organismes a été homologué par arrêté du 2 août 1995.
Les organismes à activités multiples doivent suivre d’une façon distincte en comptabilité leur activité au titre
de la formation professionnelle continue. Les centres de formation d’apprentis (CFA) ont l’obligation d’établir
une comptabilité distincte de celle de l’organisme gestionnaire, qu’il soit soumis aux règles de la comptabilité
publique ou privée (Décret no 2000-470 du 31 mai 2000). Le plan comptable particulier des CFA a été modifié
par l’avis CNC no 2003-04 afin d’intégrer les obligations introduites par le décret précité.
IV. Etablissement en France de sociétés étrangères (voir no 4060 s.) Elles ne sont pas soumises
aux obligations comptables définies par la loi française, notamment le Code de commerce.
Leurs seules obligations comptables résultent des dispositions fiscales (CGI, art. 54) qui exigent de
tenir une comptabilité permettant de déterminer leur résultat imposable en France à l’IS (Rép. Ehrmann,
AN 16 septembre 1991, p. 3723).
V. Collectivités territoriales Les textes applicables aux comptes des collectivités territoriales
(notamment loi du 22 juin 1994 portant dispositions budgétaires et comptables, décret du 29 décembre 1962) et instructions
M. 14 (pour les communes), M. 52 (pour les départements) et M. 71 (pour les régions) ont utilisé
les principes et dispositions du Plan comptable général comme référence. Voir no 296-1.
OM
VI. Syndicats de copropriétaires La loi no 2000-1208 du 13 décembre 2000 (art. 75) leur impose
ON
des règles comptables spécifiques pour la tenue de leurs comptes (budget prévisionnel, charges et
EC
produits de l’exercice, situation de trésorerie et annexes au budget prévisionnel). Ces règles ont été
S
UE
fixées par le décret no 2005-240 du 14 mars 2005 et l’arrêté ministériel de la même date : elles
Q
DI
prévoient que les comptes couvrant obligatoirement un exercice de 12 mois, sont tenus, toutes
RI
taxes comprises, en partie double suivant la comptabilité d’engagement (et non de caisse) en distin- JU
ES
guant les charges et les produits des opérations courantes et ceux relatifs aux travaux.
NC
Les documents présentés aux copropriétaires comprennent un état financier mentionnant les
IE
créances, les dettes, la trésorerie et les emprunts ; un compte de gestion récapitulant les opérations
SC
S
courantes et les opérations exceptionnelles ou les travaux ; un budget à voter pour les charges et
DE
les produits sur opérations courantes ainsi qu’un état des travaux votés faisant apparaître le réalisé
E
LT
L’arrêté précité précise (art. 8) que « les règles du Plan comptable général ne peuvent pas être appliquées »
:FA
et fixe la nomenclature comptable et les règles qui doivent être obligatoirement utilisées.
om
x.c
VII. Organismes de sécurité sociale Ces organismes appliquent depuis le 1er janvier 2002 un plan
rvo
ola
comptable unique approuvé par arrêté du 30 novembre 2001 et pris après avis du CNC du 20 avril 2000
ch
(Avis no 2000-04). Ce plan comptable unique a été modifié par l’arrêté du 30 janvier 2008 (JO du 13 février).
1.s
uh
Ce plan comptable unique est applicable aux organismes d’assurance vieillesse des professions libérales,
artisanales, industrielles et commerciales, à la Caisse nationale d’assurance maladie et maternité des travail-
leurs non salariés des professions non agricoles et aux caisses mutuelles régionales.
VIII. Syndicats professionnels, leurs unions, les associations de salariés ou d’employeurs (orga-
nisations syndicales et professionnelles) Ils doivent établir des comptes annuels, et le cas échéant
des comptes consolidés (C. trav. art. L 2135-1 et L 2135-2). Les comptes des organisations syndicales et
professionnelles dont les ressources sont supérieures ou égales à 230 000 € à la clôture de l’exercice
comportent un bilan, un compte de résultat et une annexe. Ils sont établis conformément aux
dispositions du règlement CRC no 99-01 relatif aux modalités d’établissement des comptes annuels
des associations et des fondations sous réserve de certaines adaptations prévues par le règlement
CRC no 2009-10 (C. trav. art. D 2135-2).
Les organisations syndicales et professionnelles dont les ressources sont inférieures à 230 000 € peuvent
établir des comptes annuels simplifiés avec la possibilité de n’enregistrer leurs créances et leurs dettes qu’à la
clôture de l’exercice. Lorsque leurs ressources sont inférieures à 2 000 €, les comptes annuels peuvent prendre
la forme d’un livre mentionnant chronologiquement le montant et l’origine des ressources perçues et des
dépenses effectuées, ainsi que les références aux pièces justificatives (C. trav. art. L 2135-1, art. D 2135-3 et D 2135-4).
50
© Ed. Francis Lefebvre LA REGLEMENTATION COMPTABLE
Les organisations syndicales et professionnelles ont l’obligation de faire approuver leurs comptes
annuels par l’assemblée générale des adhérents, de les publier, et le cas échéant, de les faire certifier
par un commissaire aux comptes (voir no 5252-2).
La CNCC a publié une note relative aux obligations des organisations syndicales et professionnelles et à
la mission légale des commissaires aux comptes, mise à jour en février 2013 (www.cncc.fr).
Remarque Organisations syndicales de la fonction publique : les dispositions relatives à l’établisse-
ment, à la certification et à la publicité des comptes des syndicats professionnels de salariés ou d’em-
ployeurs et de leurs unions et des associations de salariés ou d’employeurs sont applicables aux
organisations syndicales de la fonction publique (Courrier du Ministère de la fonction publique adressé à la CNCC du
8 novembre 2011, Bull. CNCC no 164, décembre 2011, p. 672).
OM
Tel est le cas, par exemple, de l’arrêt du Conseil d’Etat du 21 août 1996 définissant les critères d’immobili-
ON
sation pour les redevances versées en application de contrats de louage de marques et de brevets (CE
EC
précité, no 154488, voir no 1639-4) ou l’arrêt du 3 novembre 2003 sur la non-incorporation de l’ancienne taxe
S
UE
professionnelle dans le coût de revient des stocks (CE 3 novembre 2003, no 248888, voir no 1182).
Q
DI
RI
JU
ES
B. La doctrine française
NC
IE
SC
I. Missions doctrinales de l’ANC Elles ont été définies par l’ordonnance no 2009-79 du 22 janvier
E
LT
2009 (art. 1). Outre sa mission réglementaire (voir no 210), l’ANC a pour mission d’émettre, dans le
CU
domaine comptable, des avis et recommandations concernant l’ensemble des secteurs économiques.
:FA
om
En liaison avec les services, associations ou organismes compétents, elle est chargée de :
x.c
– donner un avis sur toute disposition législative ou réglementaire contenant des mesures de nature
rvo
comptable applicables aux personnes mentionnées ci-avant, élaborée par les autorités nationales ;
ola
ch
A cet effet, le collège peut être saisi par le président ou par le rapporteur public de toute question relative à
1.s
l’interprétation ou l’application d’une norme comptable nécessitant un avis urgent. Il doit alors statuer dans un
uh
délai maximum de 3 mois à compter de la date de la saisine (Décret no 2010-56 du 15 janvier 2010, art. 8).
– émettre, de sa propre initiative ou à la demande du ministre chargé de l’économie, des avis et prises
de position dans le cadre de la procédure d’élaboration des normes comptables internationales ;
– enfin, veiller à la coordination et la synthèse des travaux théoriques et méthodologiques
conduits en matière comptable ; proposer toute mesure dans ces domaines, notamment sous forme
d’études et de recommandations.
Dans le cadre de ses missions, elle peut consulter les organismes, sociétés ou personnes intéressés
par ses travaux et être consultée par eux.
Sur la structure et le fonctionnement de l’ANC, voir no 211.
II. Avis de l’ANC
a. Les différents types d’avis L’ANC émet :
– des avis relatifs à toute disposition législative et réglementaire contenant des mesures de nature
comptable élaborées par les autorités nationales (voir no 285-1) ;
– des avis « interprétatifs » ou d’application des règles. Aucun avis de ce type n’a cependant été
émis par l’ANC à ce jour.
51
LA REGLEMENTATION COMPTABLE © Ed. Francis Lefebvre
L’ANC ayant un pouvoir réglementaire, elle émet directement des règlements lorsque les règles
comptables doivent être modifiées ou créées. Les avis préparatoires aux règlements tels que le CNC
pouvaient les émettre n’existent donc plus.
Toutefois, les règlements de l’ANC sont accompagnés d’une note de présentation qui commente les
dispositions du règlement au même titre que les avis antérieurs du CNC préparatoires aux règlements du
CRC.
Remarque Avis du CNC : avant la création de l’ANC en 2009, le CNC, qui n’avait pas de pouvoir
réglementaire, émettait deux types d’avis :
– des avis ayant pour objet de créer de nouvelles règles ou de modifier les anciennes. Ces avis
étaient en général destinés à être transmis au CRC afin qu’un règlement soit adopté par celui-ci puis
homologué par arrêté interministériel (voir no 284-1) ;
Seule la partie destinée à créer ou à modifier des règles était transmise au CRC afin d’être adoptée
par celui-ci, puis homologuée par arrêtés interministériels (voir no 210 s.).
– des avis destinés uniquement à interpréter les règles déjà existantes (comprenant les avis du comité
d’urgence du CNC, voir no 285-3).
b. La force de ces avis Ne faisant pas l’objet d’un arrêté, toutes les interprétations des règlements
figurant dans les avis du CNC et de l’ANC ne constituent pas, sur un plan juridique, des règles
comptables à part entière.
Toutefois, s’agissant d’interprétations officielles des règles existantes, elles en constituent en pratique.
En effet, jusqu’à ce que le CRC devienne opérationnel en février 1999, la vocation essentielle du CNC
était d’émettre les « règles de bonne conduite » en matière comptable (voir no 285). « Ces avis, dans la
mesure où ils ne sont pas infirmés par la réglementation qu’ils ont précédée, sont, comme le plan, une
source de droit » (Rép. Colibeau, AN 25 octobre 1972, p. 4333) et « la régularité s’appréciera notamment eu
égard aux avis du CNC qui ont valeur interprétative des règles comptables en vigueur » (Bull. COB no 38,
mai 1972). En conséquence (Bull. CNCC no 79, septembre 1990, EC 90-05, p. 388), les avis du CNC doivent s’appli-
quer et il n’est pas possible d’y déroger, sauf s’il s’agit de cas exceptionnels visés à l’article L 123-14 du
Code de commerce (voir no 361-4).
Ces déclarations, très claires du temps du CNC, nous paraissent plus que jamais valables depuis l’instaura-
tion de l’ANC. En effet, l’ANC étant dotée de pouvoirs réglementaires, c’est la même instance qui établit
les règlements et qui ensuite les commente, avec les mêmes membres. Ce processus donne d’autant plus
de crédibilité et de légitimité aux avis qui seront émis.
Sur la force des avis du CNC et de l’ANC sur le plan fiscal, voir no 183-1.
OM
III. Force des recommandations de l’ANC Elles constituent un élément de doctrine qui, en l’ab-
ON
EC
sence de précisions des textes législatifs et réglementaires, indique une bonne pratique à appliquer
S
par les entreprises.
UE
Q
IV. Autres documents publiés par l’ANC Les communiqués, prises de position, délibérations,
DI
RI
notes d’information, rapports et études publiés par l’ANC n’ont qu’une valeur doctrinale. JU
ES
Les anciennes réponses du Secrétariat du CNC, publiées dans les bulletins CNC anciens ont égale-
NC
ment une valeur doctrinale, à condition de ne pas avoir été rendues caduques par un texte ultérieur.
IE
SC
V. Le recueil des normes comptables Un recueil des normes comptables françaises est disponible
E
sur le site de l’ANC (janvier 2016 ; www.anc.gouv.fr). Ce recueil n’a pas de force réglementaire
LT
CU
mais rassemble dans un document unique, l’ensemble des textes comptables émis par l’institution
:FA
– d’une part, les articles du PCG qui ont une valeur réglementaire ;
ola
– d’autre part, des éléments de doctrine (issus de recommandations, avis, positions, communiqués,
ch
notes de présentation publiés par le CNC et l’ANC) insérés en commentaires des articles du PCG.
1.s
uh
Ce recueil ne reprend cependant pas exhaustivement les différents textes ; seuls sont repris les extraits
pertinents. Les textes originels ne sont par ailleurs pas abrogés et perdurent dans leur forme initiale.
247 L’Ordre des experts-comptables (OEC) Aucun texte n’a donné mission à l’Ordre
des experts-comptables de définir et de fixer le contenu de la doctrine comptable ; c’est le rôle de
l’ANC (voir no 210). Mais vis-à-vis de ses membres, l’OEC a été amené à préciser « les principes
comptables généralement admis » (voir no 291) et les règles figurant dans la loi et les usages, pour
qu’une application juste en soit faite par les réviseurs. Ces principes élaborés par le Conseil supérieur
de l’OEC sont diffusés sous forme de recommandations et, depuis 1991, d’avis et donnent aux
entreprises des indications sur l’application des règles comptables. Par ce biais, l’OEC aide active-
ment aux travaux de l’ANC.
En outre, la « Revue française de comptabilité » (« dont les articles n’engagent que leurs
auteurs ») et la revue « Sic » présentent des études sur divers points de la doctrine comptable ainsi
que l’actualité professionnelle.
Sur la mission de l’OEC en tant que normalisateur vis-à-vis des experts-comptables, voir no 5251-5.
Sur les textes publiés par l’OEC, voir no 291-1.
52
© Ed. Francis Lefebvre LA REGLEMENTATION COMPTABLE
Sur la doctrine comptable commune publiée par la CNCC et l’OEC, voir no 248.
Sur les normes à l’usage des experts-comptables, voir no 5381.
Autorité des marchés financiers (AMF) Créée par la loi de sécurité financière 249
du 1er août 2003, l’Autorité des marchés financiers résulte de la fusion de la COB, du Conseil des
marchés financiers (CMF) et du Conseil de discipline de la gestion financière (CDGF).
Sur la mission générale de l’AMF, voir no 5060-1.
OM
Sur la composition, le statut et les pouvoirs de l’AMF, voir no 5060-2 s.
ON
EC
L’AMF est souvent associée aux travaux d’études et de préparation des projets de lois et des 249
S
UE
textes d’application des textes comptables : en effet, un représentant de l’AMF désigné par le 1
Q
DI
président de celle-ci est membre du collège de l’ANC (voir no 246).
RI
Inversement, le président de l’ANC est membre du collège de l’AMF. JU
ES
NC
L’AMF est également conduite à préciser l’application de certaines règles comptables dans le cadre
IE
de sa mission de surveillance de l’information lors de la délivrance de son visa sur les notes d’information.
SC
En outre, l’AMF délivre aux sociétés les informations et des précisions au travers de ses publications
S
DE
(www.amf-france.org).
E
LT
L’autorité de l’AMF porte tant sur les sociétés cotées que sur leurs commissaires aux comptes (voir
om
Enfin, l’AMF apporte son concours à la normalisation relative aux marchés financiers au niveau
ola
européen (notamment par le rôle qu’elle joue au sein de l’ESMA (ex-CESR, voir no 5060-5) et au
ch
De ce fait, en poursuivant le travail effectué antérieurement par la COB et compte tenu de ses
pouvoirs renforcés, l’AMF a nécessairement un rôle important dans la transparence des marchés
financiers et dans la mise en application des IFRS par les sociétés cotées.
Le mécanisme européen d’adoption des IFRS (CE, ARC, Efrag) Dans 250
le cadre de l’harmonisation de l’information financière au sein des Etats membres (sur la base de
l’art. 44 (ex-art. 54) du traité instituant la Communauté européenne), c’est la Commission européenne qui
53
LA REGLEMENTATION COMPTABLE © Ed. Francis Lefebvre
élabore les règlements et directives. Après approbation au niveau européen, chaque Etat membre
a l’obligation de transposer les directives dans sa législation nationale.
Sur la directive comptable unique no 2013/34/UE du 26 juin 2013 remplaçant les 4e et 7e directives, voir
no 5800.
Devant la difficulté de progresser dans la voie de l’harmonisation des règles comptables au travers
des directives, le règlement européen « IFRS 2005 » a été adopté le 19 juillet 2002. Ce règlement :
– rend obligatoires les normes IFRS pour les comptes consolidés de toutes les sociétés cotées
européennes,
– et permet aux Etats membres d’étendre l’application des normes IFRS, d’une part, aux comptes
consolidés des sociétés non cotées et, d’autre part, aux comptes individuels de toutes les sociétés,
cotées ou non.
Sur l’application des IFRS en France, voir no 253.
Les normes IFRS applicables ne sont connues qu’à l’issue d’une décision d’adoption par la Commission
européenne (après examen par le Parlement européen et le Conseil de l’UE qui disposent, depuis mars
2008, d’un droit de veto sur toute proposition), laquelle doit se prononcer sur leur applicabilité en Europe
dans le cadre du mécanisme d’adoption mis en place par le règlement européen.
En effet, le règlement prévoit que les IFRS applicables en Europe sont celles qui satisfont aux critères
énoncés par le règlement et qui sont approuvées selon un mécanisme à double niveau :
– un niveau technique représenté par l’European Financial Reporting Advisory Group/EFRAG et
le Standards Advice Review Group/SARG ;
L’EFRAG a été créé en 2001 par des organisations européennes représentant des émetteurs, des investisseurs
et des professionnels de la comptabilité participant au processus d’information financière. A la suite des
réformes opérées dans la structure administrative de l’EFRAG, son conseil de surveillance doit comprendre
quatre membres possédant de l’expérience dans le domaine de l’élaboration des politiques des pouvoirs
publics.
– un niveau politique avec le Comité de la réglementation comptable (Accounting Regulatory
Committee/ARC).
L’ARC est devenu un Comité de réglementation avec contrôle depuis l’adoption de la modification du
règlement (CE) 1606/2002 en mars 2008.
Afin de garantir qu’aucune IFRS ne présente de lacune susceptible d’entraver leur application dans
l’Union européenne, toutes les IFRS doivent être soumises à ce mécanisme d’adoption.
OM
Sur les textes adoptés à ce jour, voir no 297.
ON
Pour plus de détails sur l’environnement et l’évolution des IFRS, voir Mémento IFRS no 11000 s.
EC
S
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Q
DI
IV. Les sources comptables internationales
RI
JU
ES
principales organisations comptables de différents pays dont la France ont fondé en 1973 un orga-
SC
nisme appelé « International Accounting Standards Committee (IASC) ». En 2001, l’IASC devient
S
DE
l’IASB, dirigé par l’IASCF (désormais renommé IFRS Foundation) qui a vu le jour à l’issue d’une
E
LT
réforme visant à adapter l’IASB aux enjeux de la normalisation comptable internationale. Pour tenir
CU
compte de la généralisation des normes à plus de 100 pays, une révision de la constitution de l’IFRS
:FA
Le Monitoring Board est composé des représentants de la Commission européenne, de la SEC, du régula-
1.s
(OICV-IOSCO). Il a pour missions d’assurer une interaction formelle entre l’IFRS Foundation (ex-IASCF) et
les principaux régulateurs boursiers internationaux, de contribuer à garantir la responsabilité publique de
l’IFRS Foundation (ex-IASCF), et de promouvoir le développement d’un corps de normes IFRS de grande
qualité. Dans ce cadre, il a pour responsabilités :
– de participer au processus de sélection des membres de l’IFRS Foundation (les « Trustees ») et d’approuver
leur nomination ou leur renouvellement ;
– d’examiner les modalités de financement de l’IASB conclues ou envisagées par les Trustees ;
– d’examiner la supervision par les Trustees du processus de normalisation de l’IASB (procédures d’élabora-
tion des normes, de détermination de son programme de travail, etc.) ;
– de s’entretenir avec les Trustees de leurs responsabilités (en particulier les aspects réglementaires, légaux
et politiques liés à la supervision de l’IASB) ;
– et de soumettre pour examen à l’IASB, via l’IFRS Foundation (ex-IASCF), des sujets d’actualité liés à l’infor-
mation financière afin qu’ils soient traités dès que possible.
– l’IFRS Foundation (ex-IASCF), un conseil de surveillance composé de 22 membres (Trustees),
Les 22 Trustees regroupent des régulateurs, des auditeurs, des industriels et des banquiers, selon la répartition
géographique suivante : Europe (6), Amérique du Nord (6), Asie-Océanie (6) et reste du monde (4). Ils sont
54
© Ed. Francis Lefebvre LA REGLEMENTATION COMPTABLE
OM
L’ASAF se compose de douze membres et d’un président sans droit de vote. Il regroupe les normalisateurs
ON
comptables nationaux et les organes nationaux ayant un intérêt pour l’information financière. Sa tâche
EC
principale consiste à apporter des conseils et un soutien technique à l’IASB.
S
UE
Pour plus de détails sur l’environnement des IFRS, voir Mémento IFRS no 11000 s.
Q
DI
RI
Utilisation des normes IFRS en France Les normes IFRS ont une utilisation JU
253
ES
multiple :
NC
IE
I. Dans les règles françaises Jusqu’en 2005, l’évolution du PCG a été entièrement inspirée par
SC
les normes IFRS, le but, clairement énoncé, étant la convergence des règles françaises vers les
S
DE
IFRS.
E
LT
Tel a été le cas pour les règlements CRC sur les passifs, les amortissements et les actifs et la recommandation
CU
II. A la place des règles françaises Depuis le 1er janvier 2005, les normes IFRS ont remplacé :
x.c
– obligatoirement les règles françaises dans les comptes consolidés des sociétés cotées (voir no 4631),
rvo
ola
– sur option, les règles françaises dans les comptes consolidés des sociétés non cotées (voir no 4632).
ch
En revanche, cette substitution n’est pas possible pour les comptes annuels pour lesquels les règles
1.s
55
LA REGLEMENTATION COMPTABLE © Ed. Francis Lefebvre
SECTION IV
OM
Mais comme tout langage, elle a ses limites, voir no 355.
ON
En France, le Code de commerce énonce les principes généraux (qui sont également repris dans le PCG).
EC
S
UE
261 Les principes généraux Principe de continuité d’activité ou d’exploita-
Q
DI
tion
RI
« Pour l’établissement des comptes annuels, le commerçant, personne physique ou morale,
JU
est présumé poursuivre ses activités » (C. com. art. L 123-20).
ES
En conséquence, d’une manière générale, on doit se placer dans la perspective d’une continuité de
NC
IE
l’exploitation et non d’une liquidation, sauf, bien entendu, pour les éléments du patrimoine qu’il a
SC
été décidé de liquider ou si l’arrêt ou la réduction de l’activité est prévisible, qu’elle résulte d’un
S
DE
choix ou d’une obligation. Ce principe est à la base des règles d’évaluation figurant dans le Code
E
de commerce.
LT
CU
La forme des états comptables serait fondamentalement différente si ce principe n’existait pas.
:FA
D’ailleurs, le PCG (art. 121-2) énonce ce principe dans une perspective de comparabilité, en préalable
om
Pour une appréciation de la continuité de l’exploitation, l’examen des incidences sur les comptes de
ch
1.s
différentes situations et des événements post-clôture, la certification en cas d’incertitude sur la continuité
uh
d’exploitation et la présentation des éléments d’une évaluation en valeurs liquidatives, voir no 3543 s.
Ce principe a été traduit dans le droit français par le Code de commerce. Les règles d’établissement
des divers documents comptables ont posé le principe de la durée d’un an des exercices comp-
tables (auquel il peut être dérogé exceptionnellement, voir no 336 s.). L’inventaire doit être fait chaque
année ; les entreprises à caractère industriel et commercial doivent déposer chaque année une
déclaration des résultats auprès de l’administration fiscale et les associés ou actionnaires d’une
société commerciale doivent chaque année se réunir en assemblée générale pour approuver les
comptes annuels.
Fiscalement Il en est de même (CGI, art. 36 et 37), des règles particulières étant prévues afin de garantir
l’imposition des bénéfices en l’absence de clôture d’un exercice pendant l’année civile (principe d’annualité
de l’impôt, voir no 336-2). La jurisprudence fait application du principe d’indépendance (ou de spécificité) des
exercices pour exclure d’un exercice les produits et les charges qui ne s’y rapportent pas (CE 22 octobre 1980,
no 6940). L’interprétation fiscale de ce principe est en outre plus stricte que la règle comptable en ce qui
concerne notamment la prise en compte des événements post-clôture (voir no 2577-1 et 2829).
Remarque Conséquences de l’effet rétroactif conféré à un contrat : conformément au prin-
cipe de spécialité des exercices, l’effet rétroactif d’un contrat conclu avec un tiers dans le cadre d’une
gestion commerciale normale :
– peut affecter les résultats de l’exercice au cours duquel le contrat est conclu ;
– mais ne peut conduire à rectifier ceux des exercices précédents (CE 12 juillet 1974, no 81753 ; CE
3 novembre 1976, no 95036 ; CE 6 mai 2015, no 375880).
Sur les limites de la rétroactivité des fusions et opérations assimilées, voir no 4415.
Il ne faut pas confondre ce principe avec un autre principe, « le rattachement des charges
aux produits » par exercice, qui n’est pas clairement explicité par les textes.
Celui-ci consiste à analyser les charges de l’exercice (déterminées par application du principe de spécialisa-
tion des exercices) et à les rattacher à l’exercice ou à des exercices ultérieurs selon que les produits
correspondants sont constatés dans l’exercice ou non.
De ce « principe » résultent par exemple :
– l’inscription en stocks tant que ceux-ci ne sont pas vendus,
– l’inscription en charges constatées d’avance des biens et services dont l’utilisation interviendra ultérieu-
rement (par exemple les achats non stockés non consommés à la clôture de l’exercice),
– la constitution d’une provision pour garantie dès l’inscription en produits des ventes qui la génèrent,
– etc.
Remarque Les limites à l’application du principe de rattachement : l’application du principe de
OM
rattachement des charges aux produits ne doit pas conduire à comptabiliser au bilan des éléments ne
ON
répondant pas à la définition d’un actif ou d’un passif. En conséquence, il est interdit de constater à
EC
l’actif des charges différées ou des charges à étaler, celles-ci étant obligatoirement :
S
UE
– soit comptabilisées à l’actif, si elles remplissent les critères de définition et de comptabilisation d’une
Q
DI
immobilisation corporelle (voir no 1303 s.), d’une immobilisation incorporelle (voir no 1603) ou d’un stock
RI
(voir no 1103) ou si elles sont attribuables au coût d’acquisition (voir no 1401 s. pour les immobilisations et JU
ES
1165 s. pour les stocks) ou de production (voir no 1430 s. pour les immobilisations corporelles, 1686 s. pour
NC
Toutefois, par exception et bien qu’ils ne répondent pas à la définition d’un actif :
DE
– les frais d’établissement restent comptabilisés à l’actif sur décision de gestion (voir no 2326 s.),
E
LT
– les écarts de conversion – Actifs restent obligatoirement comptabilisés à l’actif (voir no 2082).
CU
:FA
om
monétaire) Il consiste à respecter la valeur nominale de la monnaie sans tenir compte des
ola
variations de son pouvoir d’achat. Il suppose donc que l’unité monétaire est une unité de mesure
ch
1.s
stable et que l’on peut additionner les unités monétaires de différentes époques. Ce principe est
uh
Fiscalement Il en est en principe de même (voir CE 6 décembre 1978, no 12561 ; CE 25 mai 1983, no 30061).
Remarques 1. Coût d’acquisition valeur nominale ou actualisée ? Le Code de commerce ne le
précise pas. En conséquence, pour certains biens acquis au moyen de paiements échelonnés dans le
temps, il serait possible de retenir comme coût d’entrée du bien la valeur des paiements actualisés (posi-
tion retenue pour la première fois en règles françaises dans le cadre des licences UMTS, voir avis CU CNC
no 2002-B du 9 janvier 2002 ; voir no 1638-1). Par ailleurs, les provisions à long terme devraient également faire
l’objet d’une actualisation, voir no 2577-3.
2. Nominalisme et inflation En période d’inflation, ce principe a été très souvent critiqué par de
nombreux auteurs qui ont fait remarquer que les changements survenus dans le pouvoir d’achat de la
monnaie, dus aux variations du niveau général des prix des biens et services, réduisaient la fiabilité de la
monnaie comme unité de mesure.
3. Nominalisme et valeur de marché Les réflexions comptables sur les instruments financiers ont mis
en évidence que, dans certains cas, il pouvait être plus approprié de se référer à la valeur de marché et
non au coût historique.
4. Directive comptable et juste valeur Sur le plan européen, afin d’être compatible avec les normes
IFRS, la directive comptable unique (no 2013/34/UE du 26 juin 2013) permet l’application de la juste valeur par
tous les Etats membres. Cette option n’a cependant pas été retenue par la France.
264 Principe de prudence Selon le Code de commerce (art. L 123-20), les comptes annuels doivent
respecter le principe de prudence. Enoncé en tant que principe autonome, il est un des piliers de
l’évaluation comptable (avec notamment le principe de continuité de l’activité). Selon le PCG, il doit
être appliqué de façon à ne pas transférer sur des exercices futurs des incertitudes présentes suscep-
tibles de grever le patrimoine et le résultat de l’entreprise. Ainsi, sa correcte application doit éviter
la publication de comptes caractérisés, soit par des provisions excessives garantissant des résultats
futurs, soit à l’inverse par l’absence de provisions ou d’informations relatives à des opérations impor-
tantes et significatives.
Le Code de commerce et le PCG précisent certaines applications de ce principe :
– même en cas d’absence ou d’insuffisance du bénéfice, il doit être procédé aux amortissements, dépré-
ciations et provisions nécessaires (C. com. art. L 123-20, al. 2 et PCG, art. 214-7 et 322-3) ;
– il doit être tenu compte des passifs qui ont pris naissance au cours de l’exercice ou d’un exercice
antérieur, même s’ils sont connus entre la date de la clôture de l’exercice et celle de l’établissement des
comptes (C. com. art. L 123-20, al. 3 et PCG, art. 513-4) ;
– seuls les bénéfices réalisés à la date de clôture d’un exercice peuvent être inscrits dans les comptes
OM
annuels (C. com. art. L 123-21 et PCG, art. 513-3) ;
ON
– si la valeur d’un élément de l’actif devient inférieure à sa valeur nette comptable, cette dernière est
EC
ramenée à la valeur d’inventaire à la clôture de l’exercice, que la dépréciation soit définitive ou non
S
UE
(C. com. art. L 123-18, al. 2) ;
Q
DI
– la plus-value constatée entre la valeur d’inventaire d’un bien et sa valeur d’entrée n’est pas comptabili-
RI
sée, sous réserve des dispositions relatives aux instruments dérivés et aux opérations de couverture (C. com. JU
ES
Il en résulte un traitement comptable différent des charges et des produits : un produit ne doit être
IE
SC
comptabilisé que s’il est réalisé, alors qu’une charge doit être prise en compte dès lors que sa réalisation
S
est probable voire éventuelle. De même, toutes les moins-values qui apparaissent à la clôture d’un
DE
exercice doivent être constatées ; en revanche, les plus-values non encore réalisées ne sont pas comptabi-
E
LT
lisées ; elles ne seront prises en considération qu’au moment où les biens correspondants sortiront de
CU
l’actif.
:FA
om
– les traitements comptables « prudents à l’excès » ont été critiqués par l’AMF (Rapport COB 1995) car
rvo
ils donnent une image flatteuse des résultats des exercices futurs et peuvent défavoriser les actionnaires
ola
ch
En outre, les règles privilégient dans certains cas la qualité et la comparaison de l’information financière
uh
265 Principe de permanence des méthodes (ou de fixité) Selon le Code de commerce
(art. L 123-17 modifié par l’ordonnance no 2015-900 du 23 juillet 2015), les méthodes comptables retenues et la
structure du bilan et du compte de résultat ne peuvent être modifiées d’un exercice à l’autre, sauf
dans des cas exceptionnels, afin de donner une image fidèle du patrimoine, de la situation finan-
cière et du résultat de l’entreprise et dans les conditions prévues par un règlement de l’Autorité des
normes comptables.
Le PCG (art. 121-5 et 122-1) précise qu’un changement de méthode doit être motivé :
– soit par l’adoption d’une méthode préférentielle qui conduit, par définition, à une meilleure infor-
mation ; ce choix devient alors définitif car un retour à la méthode précédente impliquerait une
régression dans la qualité de l’information financière produite ;
– soit par la recherche d’une meilleure information financière à la suite d’un changement exception-
nel dans la situation de l’entreprise.
58
© Ed. Francis Lefebvre LA REGLEMENTATION COMPTABLE
La nécessité d’un changement exceptionnel dans la situation du commerçant pour justifier d’un change-
ment de méthode pourrait être prochainement supprimée par un règlement de l’ANC, voir no 5810.
Sur les modalités d’application du principe de permanence des méthodes, notamment les distinctions
entre changements comptables et changements fiscaux, entre changements de méthodes et de régle-
mentation, entre changements et erreurs, voir no 362 s.
Sur la liste des méthodes préférentielles, voir no 361-2.
Fiscalement Ce principe de permanence des méthodes n’existe pas, la comparabilité des résultats d’un
exercice à l’autre n’étant pas recherchée. Ainsi, de nombreuses options fiscales sont annuelles (ex. : régime
des sociétés mères, voir no 1861). Cette liberté de changement d’option fiscale trouve toutefois mécanique-
ment ses limites lorsque l’option fiscale est adossée à une option comptable. Dans ce cas, le principe de
permanence des méthodes s’applique de facto sur le plan fiscal (ex. : frais d’acquisition d’immobilisations,
voir no 1404-3, frais de développement, voir no 1643).
Principe de non-compensation « Les éléments d’actif et de passif doivent être évalués 267
séparément. Aucune compensation ne peut être opérée entre les postes d’actif et de passif du
bilan ou entre les postes de charges et de produits du compte de résultat, sauf dans des cas
exceptionnels prévus par un règlement de l’Autorité des normes comptables » (C. com. art. L 123-19
modifié par l’ordonnance no 2015-900 du 23 juillet 2015 et PCG, art. 112-2 et 112-3).
Par postes, il faut comprendre les lignes du bilan et du compte de résultat.
OM
Le PCG (art. 911-5) ajoute que toute compensation est interdite entre les comptes, sauf lorsqu’elle est
ON
explicitement prévue par les dispositions en vigueur. Ceci nous paraît être le cas, par exemple :
EC
– pour le compte 609 « Rabais, remises et ristournes obtenus sur achats » qui vient en diminution des
S
UE
achats dans le plan comptable ;
Q
– pour le produit du CICE présenté en diminution des charges du personnel (voir no 886-6).
DI
RI
En revanche, il ne peut être effectué de compensation systématique entre deux éléments comptables
JU
concernant un même tiers (exemples : créance sur un client et dette à l’égard du même client, TVA
ES
NC
déductible et TVA collectée par l’entreprise) ou entre deux opérations distinctes concernant le même
IE
valeur d’origine d’un bien et dépréciation le concernant, non-compensation entre plus-values et moins-
S
DE
values) (Bull. CNC no 29, janvier 1977, p. 17). De même, il ne peut être effectué de compensation entre une
E
provision pour risques et charges et un produit à recevoir lié à la dépense, telle une indemnité d’assurance
LT
CU
ou une créance correspondant à un recours exercé contre un tiers (PCG, art. 323-8).
:FA
Selon le Comité de contact de la 4e directive européenne (Bull. CNC no 67, 2e trimestre 1986, p. 8) interprétant
om
l’article L 123-19 du Code de commerce issu de l’article 7 de la 4e directive européenne, devenu l’article 6
x.c
rvo
– toutefois, le principe d’image fidèle requiert de ne présenter, dans certains cas, que le résultat final
d’une opération complexe, lorsque les résultats intermédiaires sont, du point de vue économique, sans
importance par rapport au résultat financier envisagé ;
– en revanche, la justification d’une compensation par la seule appartenance à un groupe de sociétés ne
constitue pas une raison suffisante pour déroger à ce principe.
Fiscalement Ce principe de non-compensation est également applicable.
Principe de bonne information Au-delà de la conformité aux règles et aux principes, le 268
problème essentiel est d’apporter aux différents utilisateurs des documents financiers, une informa-
tion satisfaisante, c’est-à-dire une information suffisante et significative pour les comprendre. Ce
principe correspond à l’idée de « sincérité objective » proche de la notion anglo-saxonne de
« fairness ». Il souligne l’importance qui s’attache aux informations financières figurant dans les
notes annexes ou les rapports de la direction par exemple. A cet égard, la publicité des méthodes
comptables utilisées par l’entreprise est l’un des éléments de cette bonne information.
L’énoncé des conditions à remplir pour satisfaire à l’obligation de sincérité (voir PCG 82 p. I.5) : « les
informations comptables doivent donner à leurs utilisateurs une description adéquate, loyale, claire,
59
LA REGLEMENTATION COMPTABLE © Ed. Francis Lefebvre
précise et complète des opérations, événements et situations » désigné comme « principe de bonne
information » n’a pas été considéré comme étant d’essence normative et n’a par conséquent pas été
repris dans le PCG.
Désormais, ce principe est inclus dans les notions plus larges de sincérité et d’image fidèle (voir
no 351 s.).
OM
de la transaction conduirait souvent à la même lecture en termes de réalité économique et de réalité
ON
EC
juridique et, par voie de conséquence, au traitement comptable approprié.
S
UE
270
Q
Principe d’intangibilité du bilan d’ouverture « Le bilan d’ouverture d’un exercice doit
DI
RI
correspondre au bilan de clôture de l’exercice précédent » (C. com. art. L 123-19, al. 3 et PCG, art. 112-2).
JU
Le PCG précise qu’il s’agit du bilan de clôture avant répartition.
ES
NC
Pour aboutir à cette correspondance, le PCG 82 (p. II.62) demandait, le cas échéant, l’établissement d’un
IE
tableau de passage en cas de modifications dans la structure des postes du bilan d’ouverture.
SC
S
Depuis l’interprétation de l’avis CNC no 97-06 relatif aux changements comptables intégré dans le
DE
PCG, ce principe n’est plus un obstacle à l’imputation directe sur les capitaux propres des incidences
E
LT
des changements de méthode comptable (PCG, art. 122-2), une écriture comptabilisée dès l’ouverture
CU
de l’exercice ne modifiant nullement les comptes de l’exercice précédent ni le bilan d’ouverture (voir
:FA
om
no 364-2). Il en est de même des corrections d’erreurs lorsqu’il s’agit de corriger une écriture ayant
x.c
été directement imputée sur les capitaux propres (PCG, art. 122-5). Voir no 364 s. et 2395.
rvo
En revanche, l’application de ce principe interdit de corriger les comptes clos de l’exercice précédent.
ola
ch
premier exercice non prescrit (le bilan d’ouverture du 1er exercice non prescrit correspondant au bilan de
clôture du dernier exercice prescrit, voir no 2395). Au-delà, à la différence de la comptabilité, les bilans
peuvent être modifiés par l’Administration (dans le délai de reprise, dans le cadre d’un contrôle fiscal) ou le
contribuable (dans le délai de réclamation et sur réclamation).
60
© Ed. Francis Lefebvre LA REGLEMENTATION COMPTABLE
SECTION V
Compléments pratiques
I. Règles comptables françaises
A. Textes des règles comptables
applicables aux comptes annuels
Les règles comptables applicables aux comptes annuels figurent dans deux textes : 280
– le Code de commerce (articles L 123-12 à L 123-28-2 et R 123-172 à D 123-208-1), voir no 280-1 ;
– le PCG, voir no 280-3.
Les textes intégraux du Code de commerce (art. L 123-12 à L 123-28-2 et R 123-172 à D 123-208-1) sont
fournis ci-après.
Section 1
Des obligations comptables applicables à tous les commerçants
OM
ON
Art. L 123-12 Toute personne physique ou morale ayant la qualité de commerçant doit procéder à
EC
l’enregistrement comptable des mouvements affectant le patrimoine de son entreprise. Ces mouvements
S
UE
sont enregistrés chronologiquement.
Q
Elle doit contrôler par inventaire, au moins une fois tous les douze mois, l’existence et la valeur des
DI
RI
éléments actifs et passifs du patrimoine de l’entreprise. JU
Elle doit établir des comptes annuels à la clôture de l’exercice au vu des enregistrements comptables et
ES
NC
de l’inventaire. Ces comptes annuels comprennent le bilan, le compte de résultat et une annexe, qui
IE
Art. L 123-13 Le bilan décrit séparément les éléments actifs et passifs de l’entreprise, et fait apparaître,
DE
Le compte de résultat récapitule les produits et les charges de l’exercice, sans qu’il soit tenu compte de
CU
leur date d’encaissement ou de paiement. Il fait apparaître, par différence, après déduction des amortisse-
:FA
om
Les produits et les charges, classés par catégorie, doivent être présentés soit sous forme de tableaux, soit
rvo
demnités et d’allocations en raison du départ à la retraite ou avantages similaires des membres ou asso-
uh
ciés de son personnel et de ses mandataires sociaux est indiqué dans l’annexe. Par ailleurs, les entreprises
peuvent décider d’inscrire au bilan, sous forme de provision, le montant correspondant à tout ou partie
de ces engagements.
L’annexe complète et commente l’information donnée par le bilan et le compte de résultat.
Art. L 123-14 Les comptes annuels doivent être réguliers, sincères et donner une image fidèle du patri-
moine, de la situation financière et du résultat de l’entreprise.
Lorsque l’application d’une prescription comptable ne suffit pas pour donner l’image fidèle mentionnée
au présent article, des informations complémentaires doivent être fournies dans l’annexe.
Si, dans un cas exceptionnel, l’application d’une prescription comptable se révèle impropre à donner une
image fidèle du patrimoine, de la situation financière ou du résultat, il doit y être dérogé. Cette déroga-
tion est mentionnée à l’annexe et dûment motivée, avec l’indication de son influence sur le patrimoine,
la situation financière et le résultat de l’entreprise.
Art. L 123-15 Le bilan, le compte de résultat et l’annexe doivent comprendre autant de rubriques et de
postes qu’il est nécessaire pour donner une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et du
résultat de l’entreprise. Chacun des postes du bilan et du compte de résultat comporte l’indication du
chiffre relatif au poste correspondant de l’exercice précédent.
61
LA REGLEMENTATION COMPTABLE © Ed. Francis Lefebvre
280 Les éléments composant les capitaux propres sont fixés par décret. Le classement des éléments du bilan
et du compte de résultat ainsi que les mentions à inclure dans l’annexe sont fixés par un règlement de
1
l’Autorité des normes comptables.
(suite)
Art. L 123-16 Les petites entreprises peuvent, dans des conditions fixées par un règlement de l’Autorité
des normes comptables, adopter une présentation simplifiée de leurs comptes annuels.
Sont des petites entreprises au sens du présent article les commerçants, personnes physiques ou
personnes morales, pour lesquels, au titre du dernier exercice social comptable clos et sur une base
annuelle, deux des trois seuils suivants, dont le niveau et les modalités de calcul sont fixés par décret, ne
sont pas dépassés : le total du bilan, le montant net du chiffre d’affaires ou le nombre moyen de salariés
employés au cours de l’exercice.
Lorsqu’une entreprise dépasse ou cesse de dépasser deux de ces trois seuils, cette circonstance n’a d’inci-
dence que si elle se produit pendant deux exercices consécutifs.
Art. L 123-16-1 Par dérogation aux dispositions du troisième alinéa de l’article L 123-12, les micro-
entreprises, à l’exception de celles dont l’activité consiste à gérer des titres de participation et de valeurs
mobilières, ne sont pas tenues d’établir d’annexe.
Sont des micro-entreprises au sens du présent article les commerçants, personnes physiques ou personnes
morales, pour lesquels, au titre du dernier exercice clos et sur une base annuelle, deux des trois seuils
suivants, dont le niveau et les modalités de calcul sont fixés par décret, ne sont pas dépassés : le total du
bilan, le montant net du chiffre d’affaires ou le nombre moyen de salariés employés au cours de l’exercice.
Lorsqu’une entreprise dépasse ou cesse de dépasser deux de ces trois seuils, cette circonstance n’a d’inci-
dence que si elle se produit pendant deux exercices consécutifs.
Art. L 123-16-2 Les dispositions des articles L 123-16 et L 123-16-1 ne sont pas applicables :
1o Aux établissements de crédit et sociétés de financement mentionnés à l’article L 511-1 du Code
monétaire et financier et aux établissements de paiement et établissements de monnaie électronique
mentionnés à l’article L 521-1 du même code ;
2o Aux entreprises d’assurance et de réassurance mentionnées aux articles L 310-1 et L 310-1-1 du Code
des assurances, aux organismes de sécurité sociale mentionnés à l’article L 114-8 du Code de la sécurité
sociale, aux institutions de prévoyance et à leurs unions régies par le titre III du livre IX du Code de la
sécurité sociale et aux mutuelles et unions de mutuelles régies par le livre II du Code de la mutualité ;
3o Aux personnes et entités dont les titres financiers sont admis aux négociations sur un marché réglementé ;
4o Aux personnes et entités qui font appel à la générosité publique au sens de la loi no 91-772 du 7 août
OM
1991 relative au congé de représentation en faveur des associations et des mutuelles et au contrôle des
ON
comptes des organismes faisant appel à la générosité publique.
EC
S
Art. L 123-17 Sauf dans des cas exceptionnels, afin de donner une image fidèle du patrimoine, de la
UE
Q
situation financière et du résultat de l’entreprise et dans les conditions prévues par un règlement de
DI
RI
l’Autorité des normes comptables, les méthodes comptables retenues et la structure du bilan et du
compte de résultat ne peuvent être modifiées d’un exercice à l’autre. Si des modifications interviennent, JU
ES
elles sont décrites et justifiées dans l’annexe et signalées, le cas échéant, dans le rapport des commissaires
NC
IE
aux comptes.
SC
S
Art. L 123-18 A leur date d’entrée dans le patrimoine de l’entreprise, les biens acquis à titre onéreux
DE
sont enregistrés à leur coût d’acquisition, les biens acquis à titre gratuit à leur valeur vénale et les biens
E
LT
Pour les éléments d’actif immobilisés, les valeurs retenues dans l’inventaire doivent, s’il y a lieu, tenir
:FA
om
compte des plans d’amortissement. Si la valeur d’un élément de l’actif devient inférieure à sa valeur nette
x.c
comptable, cette dernière est ramenée à la valeur d’inventaire à la clôture de l’exercice, que la déprécia-
rvo
Les biens fongibles sont évalués soit à leur coût moyen pondéré d’acquisition ou de production, soit en
1.s
La plus-value constatée entre la valeur d’inventaire d’un bien et sa valeur d’entrée n’est pas comptabilisée.
S’il est procédé à une réévaluation de l’ensemble des immobilisations corporelles et financières, l’écart
de réévaluation entre la valeur actuelle et la valeur nette comptable ne peut être utilisé à compenser les
pertes ; il est inscrit distinctement au passif du bilan.
Art. L 123-19 Les éléments d’actif et de passif doivent être évalués séparément.
Aucune compensation ne peut être opérée entre les postes d’actif et de passif du bilan ou entre les
postes de charges et de produits du compte de résultat, sauf dans des cas exceptionnels prévus par un
règlement de l’Autorité des normes comptables.
Le bilan d’ouverture d’un exercice doit correspondre au bilan de clôture de l’exercice précédent.
Art. L 123-20 Les comptes annuels doivent respecter le principe de prudence. Pour leur établissement,
le commerçant, personne physique ou morale, est présumé poursuivre ses activités. Même en cas d’ab-
sence ou d’insuffisance du bénéfice, il doit être procédé aux amortissements, dépréciations et provisions
nécessaires. Il doit être tenu compte des passifs qui ont pris naissance au cours de l’exercice ou d’un
exercice antérieur, même s’ils sont connus entre la date de la clôture de l’exercice et celle de l’établisse-
ment des comptes.
62
© Ed. Francis Lefebvre LA REGLEMENTATION COMPTABLE
Art. L 123-21 Seuls les bénéfices réalisés à la date de clôture d’un exercice peuvent être inscrits dans les comptes
annuels. Peut être inscrit, après inventaire, le bénéfice réalisé sur une opération partiellement exécutée et
acceptée par le cocontractant lorsque sa réalisation est certaine et qu’il est possible, au moyen de documents
comptables prévisionnels, d’évaluer avec une sécurité suffisante le bénéfice global de l’opération.
Art. L 123-22 Les documents comptables sont établis en euros et en langue française.
Les documents comptables et les pièces justificatives sont conservés pendant dix ans.
Les documents comptables relatifs à l’enregistrement des opérations et à l’inventaire sont établis et tenus
sans blanc ni altération d’aucune sorte, dans des conditions fixées par décret en Conseil d’Etat.
Art. L 123-23 La comptabilité régulièrement tenue peut être admise en justice pour faire preuve entre
commerçants pour faits de commerce.
Si elle a été irrégulièrement tenue, elle ne peut être invoquée par son auteur à son profit.
La communication des documents comptables ne peut être ordonnée en justice que dans les affaires de
succession, communauté, partage de société et en cas de redressement ou de liquidation judiciaires.
Art. L 123-24 Tout commerçant est tenu de se faire ouvrir un compte dans un établissement de crédit
ou dans un bureau de chèques postaux.
Section 2
Des obligations comptables applicables à certains commerçants
Art. L 123-25 Par dérogation aux dispositions des premier et troisième alinéas de l’article L 123-12, les
personnes physiques placées sur option ou de plein droit sous le régime réel simplifié d’imposition
peuvent n’enregistrer les créances et les dettes qu’à la clôture de l’exercice et ne pas établir d’annexe.
Les personnes morales ayant la qualité de commerçant et placées sur option ou de plein droit sous le
régime simplifié d’imposition peuvent présenter une annexe abrégée établie selon un modèle fixé par un
règlement de l’Autorité des normes comptables.
Par dérogation aux dispositions du premier alinéa de l’article L 123-12, ces mêmes personnes, à l’excep-
tion de celles contrôlées par une société qui établit des comptes en application de l’article L 233-16,
peuvent enregistrer leurs créances et leurs dettes à la clôture de l’exercice.
Art. L 123-26 Par dérogation aux dispositions du deuxième alinéa de l’article L 123-13, les personnes
physiques placées sur option ou de plein droit sous le régime réel simplifié d’imposition peuvent inscrire
au compte de résultat, en fonction de leur date de paiement, les charges dont la périodicité n’excède
pas un an, à l’exclusion des achats.
OM
ON
Art. L 123-27 Par dérogation aux dispositions du troisième alinéa de l’article L 123-18, les personnes
EC
physiques placées sur option ou de plein droit sous le régime réel simplifié d’imposition peuvent procéder
S
à une évaluation simplifiée des stocks et des productions en cours, selon une méthode fixée par règlement
UE
Q
de l’Autorité des normes comptables.
DI
RI
Art. L 123-28 Par dérogation aux dispositions des articles L 123-12 à L 123-23, les personnes physiques
JU
bénéficiant du régime défini à l’article 50-0 du Code général des impôts peuvent ne pas établir de
ES
NC
comptes annuels. Elles tiennent un livre mentionnant chronologiquement le montant et l’origine des
IE
recettes qu’elles perçoivent au titre de leur activité professionnelle. Elles tiennent également, lorsque leur
SC
commerce principal est de vendre des marchandises, objets, fournitures et denrées à emporter ou à
S
DE
consommer sur place, ou de fournir le logement, un registre récapitulé par année, présentant le détail
E
LT
de leurs achats. Un décret fixe les conditions dans lesquelles ce livre et ce registre sont tenus.
CU
Art. L 123-28-1 Par dérogation aux articles L 123-12 à L 123-23, les personnes physiques mentionnées
:FA
au deuxième alinéa de l’article L 123-16-1 peuvent ne pas établir de bilan et de compte de résultat
om
x.c
lorsqu’elles n’emploient aucun salarié et qu’elles ont effectué une inscription de cessation totale et
rvo
temporaire d’activité au registre du commerce et des sociétés. La dérogation n’est plus applicable en cas
ola
de reprise de l’activité et au plus tard à l’issue du deuxième exercice suivant la date de l’inscription. La
ch
1.s
dérogation ne s’applique pas lorsqu’il est procédé à des opérations modifiant la structure du bilan au
uh
cours de l’exercice considéré. Les modalités d’application du présent article sont fixées par décret.
Art. L 123-28-2 Par dérogation aux articles L 123-12 à L 123-23, les personnes morales mentionnées au
deuxième alinéa de l’article L 123-16-1 peuvent établir un bilan abrégé et un compte de résultat abrégé
lorsqu’elles n’emploient aucun salarié et qu’elles ont effectué une inscription de cessation totale et
temporaire d’activité au registre du commerce et des sociétés. La dérogation n’est plus applicable en cas
de reprise de l’activité et au plus tard à l’issue du deuxième exercice suivant la date de l’inscription. La
dérogation ne s’applique pas lorsqu’il est procédé à des opérations modifiant la structure du bilan au
cours de l’exercice considéré. Les modalités d’application du présent article sont fixées par décret.
280 Remarque Dans le Mémento Comptable, la référence à ces dispositions réglementaires est
2 présentée de la manière suivante : C. com. art. R xxx ou D xxx (selon que la disposition réglemen-
taire est issue d’un décret en Conseil d’Etat ou d’un décret simple).
(suite)
Art. R 123-172 Un document décrivant les procédures et l’organisation comptables est établi par le
commerçant dès lors que le document est nécessaire à la compréhension du système de traitement et à
la réalisation des contrôles.
Ce document est conservé aussi longtemps qu’est exigée la présentation des documents comptables
auxquels il se rapporte.
Art. R 123-173 Tout commerçant tient obligatoirement un livre-journal et un grand-livre.
Le livre-journal et le grand-livre peuvent, à la demande du commerçant, être cotés et paraphés, dans la
forme ordinaire et sans frais, par le greffier du tribunal dans le ressort duquel le commerçant est immatri-
culé. Chaque livre reçoit un numéro d’identification répertorié par le greffier sur un registre spécial.
Des documents sous forme électronique peuvent tenir lieu de livre-journal et de grand-livre ; dans ce cas, ils
sont identifiés et datés dès leur établissement par des moyens offrant toute garantie en matière de preuve.
Art. R 123-174 Les mouvements affectant le patrimoine de l’entreprise sont enregistrés opération par
opération et jour par jour pour le livre-journal.
Tout enregistrement comptable précise l’origine, le contenu et l’imputation de chaque donnée ainsi que
les références de la pièce justificative qui l’appuie.
Les opérations de même nature, réalisées en un même lieu et au cours d’une même journée, peuvent
être récapitulées sur une pièce justificative unique.
Les pièces justificatives sont classées dans un ordre défini au document mentionné à l’article R 123-172.
Art. R 123-175 Les écritures du livre-journal sont portées sur le grand livre et ventilées selon le plan comptable.
Art. R 123-176 Le livre-journal et le grand livre sont détaillés en autant de journaux auxiliaires et de livres
auxiliaires que les besoins du commerce l’exigent.
Les écritures portées sur les journaux et les livres auxiliaires sont centralisées une fois par mois au moins
sur le livre-journal et le grand livre.
Art. R 123-177 L’inventaire est le contrôle annuel de l’existence et de la valeur de tous les éléments
d’actif et de passif à la date de clôture.
Les données d’inventaire sont conservées dans les conditions prévues à l’article L 123-22 et organisées
de manière à justifier le contenu et le mode d’évaluation de chacun des postes du bilan.
OM
ON
Art. R 123-178 Pour l’application de l’article L 123-18 :
EC
1o Le coût d’acquisition est égal au prix d’achat majoré des frais accessoires nécessaires à la mise en état
S
UE
d’utilisation du bien ;
Q
2o Le coût de production est égal au coût d’acquisition des matières consommées augmenté des charges
DI
RI
directes et d’une fraction des charges indirectes de production : les intérêts des capitaux empruntés pour JU
financer la fabrication d’une immobilisation peuvent être inclus dans le coût de production lorsqu’ils
ES
NC
concernent la période de fabrication. En ce qui concerne les éléments de l’actif circulant tel qu’il est
IE
défini au 2o de l’article R 123-182, cette faculté est limitée à ceux dont le cycle de production dépasse
SC
S
3o La valeur vénale d’un bien acquis à titre gratuit correspond au prix qui aurait été acquitté dans des
E
LT
4o La valeur actuelle est une valeur d’estimation qui s’apprécie en fonction du marché et de l’utilité du
:FA
om
5o La valeur d’inventaire est égale à la valeur actuelle ; toutefois, lorsque la valeur d’inventaire d’une
rvo
immobilisation non financière n’est pas jugée notablement inférieure à sa valeur comptable nette, celle-
ola
ch
Art. R 123-179 Les éléments de l’actif immobilisé dont la durée d’utilisation est limitée sont amortis sur
cette durée selon un plan d’amortissement. Un règlement de l’Autorité des normes comptables peut
toutefois prévoir des modalités d’amortissement différentes pour ceux des commerçants qui ne dépassent
pas, à la clôture de l’exercice, deux des trois critères fixés par le 2o de l’article D 123-200.
Toute modification significative des conditions d’utilisation du bien justifie la révision du plan en cours
d’exécution.
Que leur durée d’utilisation soit limitée ou non, les éléments de l’actif immobilisé font l’objet d’une
dépréciation lorsque leur valeur d’inventaire est inférieure à la valeur comptable et si l’on prévoit que la
perte de valeur sera durable.
Les amortissements et les dépréciations sont inscrits distinctement à l’actif en diminution de la valeur des
éléments correspondants.
Les risques et charges, nettement précisés quant à leur objet, que des événements survenus ou en cours
rendent probables, entraînent la constitution de provisions.
Les dépréciations et provisions sont rapportées au résultat quand les raisons qui les ont motivées ont
cessé d’exister. Par exception, les dépréciations afférentes au fonds commercial ne sont jamais rapportées
au résultat.
64
© Ed. Francis Lefebvre LA REGLEMENTATION COMPTABLE
Art. R 123-180 Le classement des éléments du bilan et du compte de résultat ainsi que la liste des 280
informations contenues dans l’annexe peuvent être adaptés par secteurs d’activité par un règlement de
2
l’Autorité des normes comptables.
(suite)
Les comptes annuels peuvent être présentés en négligeant les centimes.
Art. R 123-181 Les éléments du patrimoine de l’entreprise sont classés à l’actif et au passif du bilan
suivant leur destination et leur provenance. Les éléments destinés à servir de façon durable à l’activité de
l’entreprise constituent l’actif immobilisé.
Art. R 123-182 L’actif du bilan dont le modèle est établi selon un règlement de l’Autorité des normes
comptables fait apparaître successivement les rubriques suivantes :
1o Au titre de l’actif immobilisé : les immobilisations incorporelles, les immobilisations corporelles et les
immobilisations financières ;
2o Au titre de l’actif circulant : les stocks et en-cours, les avances et acomptes versés sur commandes, les
créances, les valeurs mobilières de placement et les disponibilités ;
2o bis Les primes de remboursement des obligations ;
3o Les comptes de régularisation ;
4o Les écarts de conversion.
La contrepartie du capital souscrit non appelé figure distinctement comme premier poste de l’actif.
Art. R 123-184 Constituent des participations les droits dans le capital d’autres personnes morales,
matérialisés ou non par des titres, qui, en créant un lien durable avec celles-ci, sont destinés à contribuer
à l’activité de la société détentrice. Sont présumés être des participations les titres représentant une
fraction du capital supérieure à 10 %.
Art. R 123-185 Le montant des primes de remboursement d’emprunts est porté à l’actif du bilan au
poste à intitulé correspondant. Il est amorti systématiquement sur la durée de l’emprunt selon des moda-
lités indiquées à l’annexe. Les primes afférentes à la fraction d’emprunts remboursée ne peuvent en
aucun cas y être maintenues.
Art. R 123-186 Les dépenses engagées à l’occasion d’opérations qui conditionnent l’existence ou le
développement de l’entreprise mais dont le montant ne peut être rapporté à des productions de biens
et de services déterminées peuvent figurer à l’actif du bilan au poste « frais d’établissement ».
Les frais de développement peuvent être inscrits à l’actif du bilan, au poste correspondant, à la condition de
se rapporter à des projets nettement individualisés, ayant de sérieuses chances de rentabilité commerciale.
Les éléments acquis du fonds de commerce qui ne peuvent figurer à d’autres postes du bilan sont inscrits
OM
au poste « fonds commercial ».
ON
EC
Art. R 123-187 Un règlement de l’Autorité des normes comptables fixe les conditions de détermination
S
UE
de la durée d’utilisation, limitée ou non, des actifs incorporels. Les frais d’établissement sont amortis
Q
selon un plan et dans un délai maximal de cinq ans. Les frais de développement sont amortis sur la durée
DI
RI
d’utilisation estimée des projets et cette durée est justifiée dans l’annexe. Si leur durée d’utilisation ne
JU
peut pas être déterminée de manière fiable, les frais de développement sont amortis sur une durée
ES
NC
maximale de 5 ans.
IE
Tant que les postes « frais d’établissement » et « frais de développement » ne sont pas apurés, il ne peut
SC
être procédé à aucune distribution de dividendes sauf si le montant des réserves libres est au moins égal
S
DE
Dans des cas exceptionnels, lorsque la durée d’utilisation des éléments du fonds de commerce inscrits au
CU
poste « fonds commercial » ne peut être déterminée de façon fiable, ces éléments sont amortis sur une
:FA
période de 10 ans.
om
x.c
Art. R 123-188 Les frais d’exploration minière assimilés à des frais de développement peuvent être inscrits
rvo
à l’actif du bilan sous ce poste. Le point de départ du plan d’amortissement correspondant peut être
ola
ch
différé jusqu’au terme des recherches sous réserve de l’application éventuelle des dispositions de l’article
1.s
R 123-179. Dans ce cas, par dérogation aux dispositions du deuxième alinéa de l’article R 123-187, une
uh
société filiale au sens de l’article L 233-1 peut procéder à une distribution anticipée de dividendes si la
société mère gage cette distribution par la constitution des réserves nécessaires.
Art. R 123-190 Le bilan fait apparaître successivement les rubriques suivantes : les capitaux propres, les
autres fonds propres, et au titre des passifs, les provisions, les dettes, les comptes de régularisation et les
écarts de conversion.
Les postes du passif distinguent parmi les capitaux propres : le capital, les primes d’émission et primes
assimilées, les écarts de réévaluation, le résultat de l’exercice, les subventions d’investissement et les
provisions réglementées, ainsi que les réserves en isolant la réserve légale, les réserves statutaires ou
contractuelles et les réserves réglementées.
Art. R 123-191 Les capitaux propres correspondent à la somme algébrique des apports, des écarts de
réévaluation, des bénéfices autres que ceux pour lesquels une décision de distribution est intervenue, des
pertes, des subventions d’investissement et des provisions réglementées.
Art. R 123-192 Les produits et les charges de l’exercice sont classés au compte de résultat de manière à
faire apparaître par différence les éléments du résultat courant et le résultat exceptionnel dont la réalisa-
tion n’est pas liée à l’exploitation courante de l’entreprise.
65
LA REGLEMENTATION COMPTABLE © Ed. Francis Lefebvre
280 Art. R 123-193 Le compte de résultat dont le modèle est établi selon un règlement de l’Autorité des
normes comptables fait apparaître successivement, outre les variations de stocks :
2
1o Au titre des charges : les charges d’exploitation, les charges financières, les charges exceptionnelles
(suite) ainsi que la participation des salariés aux fruits de l’expansion et l’impôt sur le bénéfice ;
2o Au titre des produits : les produits d’exploitation, les produits financiers et les produits exceptionnels.
3o Le résultat de l’exercice.
Art. R 123-194 Le compte de résultat de l’exercice présenté sous forme de liste conformément aux
dispositions du deuxième alinéa de l’article L 123-13 permet également de dégager successivement le
résultat d’exploitation, le résultat financier, le résultat courant avant impôt et le résultat exceptionnel.
Art. R 123-195 Outre les informations obligatoires prévues aux articles L 123-13 à L 123-21-1, L 232-1
à L 232-23, R 123-179 à R 123-189 du présent code et à l’article R 313-14 du code monétaire et financier
et les informations prévues par règlement de l’Autorité des normes comptables, l’annexe comporte toutes
les informations d’importance significative sur la situation patrimoniale et financière et sur le résultat de
l’entreprise.
Ndlr : l’article R 123-189 a été abrogé par le décret no 2015-903 du 23 juillet 2015.
Art. R 123-197-1 Les sociétés anonymes qui adoptent une présentation simplifiée en application de
l’article L 123-16 mentionnent dans l’annexe la liste des transactions effectuées entre, d’une part, la
société et ses principaux actionnaires et, d’autre part, la société et les membres de ses organes d’adminis-
tration et de surveillance, si ces transactions présentent une importance significative et n’ont pas été
conclues aux conditions normales du marché. Les modalités d’élaboration de cette liste sont précisées
par un règlement de l’Autorité des normes comptables.
Art. R 123-199 Les éléments chiffrés de l’annexe sont, sauf exception dûment justifiée, déterminés selon
les mêmes principes et les mêmes méthodes que pour l’établissement du bilan et du compte de résultat.
Ils concernent l’ensemble des activités de l’entreprise quel que soit le lieu de leur exercice. Ils sont véri-
fiables par rapprochement avec des documents justificatifs.
Les éléments chiffrés qui figurent déjà au bilan ou au compte de résultat peuvent être omis dans l’annexe.
Art. R 123-199-1 Les mots : « partie liée » et « transactions entre parties liées » ont le même sens que
celui défini par les normes comptables internationales adoptées par le règlement (CE) no 2238/2004 de
la Commission du 29 décembre 2004, notamment la partie de son annexe IAS 24 intitulée « objet des
informations relatives aux parties liées », ainsi que par tout règlement communautaire qui viendrait le
modifier.
Art. D 123-200 Pour l’application des articles L 123-16 et L 123-16-1 :
OM
1o En ce qui concerne les micro-entreprises, le total du bilan est fixé à 350 000 €, le montant net du
ON
chiffre d’affaires à 700 000 € et le nombre moyen de salariés employés au cours de l’exercice à 10 ;
EC
2o En ce qui concerne les petites entreprises, le total du bilan est fixé à 4 000 000 €, le montant net du
S
chiffre d’affaires à 8 000 000 € et le nombre moyen de salariés employés au cours de l’exercice à 50.
UE
Q
Le total du bilan est égal à la somme des montants nets des éléments d’actif.
DI
RI
Le montant net du chiffre d’affaires est égal au montant des ventes de produits et services liés à l’activité
JU
courante, diminué des réductions sur ventes, de la taxe sur la valeur ajoutée et des taxes assimilées.
ES
NC
Le nombre moyen de salariés employés au cours de l’exercice est égal à la moyenne arithmétique des
IE
effectifs à la fin de chaque trimestre de l’année civile, ou de l’exercice comptable lorsque celui-ci ne
SC
coïncide pas avec l’année civile, liés à l’entreprise par un contrat de travail.
S
DE
Art. R 123-203 Par dérogation à l’article R 123-174, les personnes mentionnées aux articles L 123-25 et
E
LT
L 123-28 peuvent procéder à l’enregistrement comptable des encaissements et des paiements en retenant
CU
la date de l’opération figurant sur le relevé qui leur est adressé par un établissement de crédit.
:FA
om
Art. R 123-204 Par dérogation à l’article R 123-176, les personnes mentionnées aux articles L 123-25 à
x.c
L 123-27 et au deuxième alinéa de l’article L 123-16-1 peuvent centraliser ces écritures tous les trois
rvo
mois.
ola
ch
Art. D 123-205-1 Le livre mentionné à l’article L 123-28 distingue les règlements en espèces des autres
1.s
Le registre mentionné à ce même article présente chronologiquement le détail des achats, en distinguant
les règlements en espèces et en indiquant les références des pièces justificatives.
Art. R 123-207 Les personnes mentionnées aux articles L 123-25 à L 123-28 sont dispensées de produire
les justificatifs des frais généraux accessoires lorsqu’une telle dispense est accordée en matière fiscale.
Elles peuvent, en outre, enregistrer forfaitairement, selon un barème publié chaque année par l’adminis-
tration fiscale, les frais relatifs aux carburants consommés lors des déplacements professionnels.
Art. R 123-208 Par dérogation aux dispositions des 1o à 5o de l’article R 123-178, les personnes physiques
placées sur option ou de plein droit sous le régime réel simplifié d’imposition prévu à l’article
302 septies A bis du Code général des impôts peuvent déterminer :
1o La valeur d’inventaire des biens en stocks en pratiquant sur le prix de vente de ces biens à la date du
bilan un abattement correspondant à la marge pratiquée par l’entreprise sur chaque catégorie de biens ;
2o La valeur d’inventaire des travaux en cours en retenant le montant des acomptes réclamés avant facturation.
Art. D 123-208-1 I. Les opérations modifiant la structure du bilan mentionnées à l’article L 123-28-1
sont :
1o L’entrée ou la sortie significative de trésorerie ;
2o La dotation ou la reprise d’une provision pour risques et charges.
66
© Ed. Francis Lefebvre LA REGLEMENTATION COMPTABLE
II. Les opérations modifiant la structure du bilan mentionnées à l’article L 123-28-2 incluent les opérations
mentionnées au I ainsi que les opérations suivantes :
1o L’augmentation et la réduction du capital ;
2o La distribution de dividendes.
III. La dérogation prévue aux articles L 123-28-1 et L 123-28-2 est applicable aux deux premiers exercices
clos après la date d’inscription de cessation totale et temporaire d’activité. La condition d’absence de
salarié prévue à ces mêmes articles s’apprécie à la date de clôture du dernier exercice précédant la date
d’inscription de la cessation totale et temporaire d’activité. L’embauche d’un salarié après cette date de
clôture met fin à la dérogation. Le commerçant est tenu d’établir le bilan et le compte de résultat à la
clôture de l’exercice au cours duquel la dérogation a pris fin.
OM
1er janvier 2005), pris sur avis du CNC no 2004-12.
ON
EC
– Règl. CRC no 2004-13 relatif au traitement comptable des fusions et opérations assimilées des banques
S
sous statut coopératif (Arrêté du 24 décembre 2004, JO du 1er janvier 2005), pris sur avis du CNC no 2004-18.
UE
– Règl. CRC no 2004-15 relatif aux informations à fournir sur la « juste valeur » des instruments
Q
DI
financiers résultant de la transposition de la directive 2001/65/CE du Parlement européen et du
RI
Conseil du 27 septembre 2001 modifiant les directives 78/660/CEE, 83/349/CEE et 86/635/CEE en JU
ES
ce qui concerne les règles d’évaluation applicables aux comptes annuels et aux comptes consolidés
NC
de certaines formes de sociétés ainsi qu’à ceux des banques et autres établissements financiers (Arrêté
IE
SC
du 24 décembre 2004, JO du 1er janvier 2005) pris sur avis du CNC no 2004-21.
S
DE
– Règl. CRC no 2005-09 portant diverses modifications au règlement CRC no 99-03 et à l’article
E
15.1 du règlement CRC no 2002-10 relatif à l’amortissement et à la dépréciation des actifs (Arrêté du
LT
CU
26 décembre 2005, JO du 3 janvier 2006) pris sur avis du Comité d’urgence no 2005-C et no 2005-D.
:FA
– Règl. CRC no 2007-03 afférent à la comptabilisation des actifs donnés en garantie dans le cadre
om
de contrats de garantie financière assortis d’un droit de réutilisation (Arrêté du 28 décembre 2007, JO du
x.c
– Règl. CRC no 2008-01 relatif au traitement comptable des opérations de fiducie (Arrêté du 11 décembre
ch
2008, JO du 21), pris sur avis du CNC no 2008-03 du 7 février 2008 (voir no 4295 s.).
1.s
uh
– Règl. CRC no 2008-15 afférent au traitement comptable des plans d’options d’achat ou de sous-
cription d’actions et des plans d’attribution d’actions gratuites aux employés (Arrêté du 29 décembre
2008, JO du 30), pris sur avis du CNC no 2008-17 du 6 novembre 2008.
– Règl. ANC no 2010-02 relatif aux transactions entre parties liées et aux opérations non inscrites
au bilan (Arrêté du 29 décembre 2010, JO du 31). Voir no 2011 et 2670.
– Règl. ANC no 2010-11 afférent au traitement comptable de la contribution économique territo-
riale (CET) (Arrêté du 29 décembre 2010, JO du 31). Voir no 873.
– Règl. ANC no 2011-02 relatif au modèle abrégé d’annexe des comptes annuels (Arrêté du 27 décembre
2011, JO du 30). Voir no 3661-1 et 3685.
– Règl. ANC no 2011-04 relatif au traitement comptable du dispositif prévu à l’article 1er de la loi no 2011-
894 (prime sur dividendes) (Arrêté du 27 décembre 2011, JO du 30). Voir Mémento Comptable 2015, no 905-3.
– Règl. ANC no 2012-03 relatif à la comptabilisation des quotas d’émission de gaz à effet de serre
et unités assimilées (Arrêté du 28 décembre 2012, JO du 30). Voir no 1145.
– Règl. ANC no 2012-04 relatif à la comptabilisation des certificats d’économie d’énergie (Arrêté du
28 décembre 2012, JO du 30). Modifié par le Règl. ANC no 2013-02 (Arrêté du 26 décembre 2013, JO du 29), le
Règl. no 2012-04 est applicable aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2015, avec une
application anticipée possible pour les exercices en cours au 30 décembre 2012. Voir no 1146.
67
LA REGLEMENTATION COMPTABLE © Ed. Francis Lefebvre
– Règl. ANC no 2012-05 modifiant l’article 380-1 du règlement CRC no 99-03 (Arrêté du 28 décembre
2012, JO du 30) (VEFA). Voir no 567.
– Règl. ANC no 2012-06 relatif à l’annexe des comptes annuels des fonds et sociétés visés par le
décret no 2012-465 du 10 avril 2012 relatif à l’encadrement et à la transparence des frais et commis-
sions prélevés (Arrêté du 28 décembre 2012, JO du 30).
Le règlement no 99-03 ainsi que les règlements ultérieurs le complétant, ont été abrogés par l’arrêté du
8 septembre 2014 homologuant le règlement ANC no 2014-03 (voir no 228).
Les avis du CNC et du Comité d’urgence du CNC suivants ont été intégrés dans le règlement CRC no 99-03 :
25. Amortissements dérogatoires (19/12/1984).
26. Comptabilisation de la créance résultant du report en arrière des déficits (26/02/1985).
27. Notion de chiffre d’affaires (27/03/1985).
28. Traitement dans la comptabilité des entreprises des ristournes perçues des coopératives (24/01/1986).
29. Comptabilisation des opérations réalisées sur le marché à terme d’instruments financiers (09/07/1986).
30. Règles comptables applicables aux sociétés de portefeuille (13/12/1987).
31. Traitement comptable des dépenses de logiciels (09/01 et 29/04/1987).
32. Comptabilisation des opérations de taux d’intérêt (10/07/1987).
34. Evaluation des titres par équivalence dans les comptes individuels (12/07/1988).
35. Traitement comptable des bons de souscription (17/11/1988).
36. Comptabilisation de l’opération d’« in-substance defeasance » (15/12/1988).
37. Règles applicables aux sociétés qui optent pour le régime de l’intégration fiscale (02/06/1989).
38. Traitement comptable des remises accordées à un débiteur par ses créanciers dans le cadre du règle-
ment des difficultés des entreprises (26/10/1989).
40. Comptabilisation des ventes à réméré de titres (15/12/1989).
41. Traitement comptable du supplément d’impôt sur les sociétés dû sur les distributions (15/12/1989).
93-06. Comptabilisation de la TVA intracommunautaire (19/05/1993).
93-07. Comptabilisation de la créance sur le Trésor résultant de la suppression de la règle du décalage
d’un mois en matière de TVA (08/12/1993).
94-01. Traitement comptable des engagements financiers sur titre de capital (16/09/1994).
95-10. Traitement comptable de la contribution de 10 % (24/11/1995).
97-06. Changements comptables – Compléments sur les corrections d’erreurs (18/06/1997).
97-C. Majoration de l’impôt sur les sociétés (15/09/1997).
98-B. Certificat de valeur garantie : CVG (10/07/1998).
98-D. Traitement comptable des actions propres (17/12/1998).
OM
Les avis du CNC n’ont pas tous été, et en intégralité, intégrés dans le PCG 99. Ils constituent néanmoins
ON
une source importante d’interprétations des règlements CRC, pris à partir de ces avis (voir liste au no 285 s.).
EC
b. Le règlement ANC no 2014-03 a, depuis son homologation, été modifié par les règlements suivants :
S
UE
– Règl. ANC no 2014-05 relatif à la comptabilisation des terrains de carrière et des redevances de
Q
DI
fortage (Arrêté du 26 décembre 2014, JO du 31) ;
RI
– Règl. ANC no 2015-05 relatif au traitement comptable des instruments financiers à terme et à JU
ES
– Règl. ANC no 2015-06 modifiant le règlement ANC no 2014-03 relatif au plan comptable général
IE
SC
– Règl. ANC no 2015-12 relatif au traitement comptable des droits au paiement de base (Arrêté du
:FA
Le « Code Comptable », mis à jour mensuellement, disponible en version électronique dans la Solution Navis
rvo
comptable conso/IFRS (Ed. Francis Lefebvre), reprend, outre le texte intégral du PCG, les avis CNC et CU CNC
ola
tout au long des articles du PCG, ce qui permet de lire les précisions directement sous la règle énoncée.
ch
1.s
uh
– Règl. CRC no 2002-12 modifiant et complétant l’annexe au règlement CRC no 99-02, relatif aux
comptes consolidés des sociétés commerciales et entreprises publiques (section VI combinaison)
(Arrêté du 27 décembre 2002, JO du 31), pris sur avis du CNC no 2002-13 du 22 octobre 2002.
– Règl. CRC no 2004-03 modifiant les paragraphes 1002, 10052, 300 et 425 du règlement no 99-02
relatif aux comptes consolidés des sociétés commerciales et entreprises publiques (Arrêté du 7 juin 2004, JO du 8)
pris sur avis du CNC no 2004-05 du 25 mars 2004 et avis du CNC no 2004-08 du 6 avril 2004.
– Règl. CRC no 2004-14 relatif aux informations à fournir sur la « juste valeur » des instruments
financiers résultant de la transposition de la directive 2001/65/CE du Parlement européen et du
Conseil du 27 septembre 2001 modifiant les directives 78/660/CEE, 83/349/CEE et 86/635/CEE en
ce qui concerne les règles d’évaluation applicables aux comptes annuels et aux comptes consolidés
de certaines formes de sociétés ainsi qu’à ceux des banques et autres établissements financiers,
(Arrêté du 24 décembre 2004, JO du 1er janvier 2005), pris sur avis du CNC no 2004-21 du 27 octobre 2004.
– Règl. CRC no 2005-10 du 3 novembre 2005 afférent à l’actualisation du règlement no 99-02
relatif aux comptes consolidés des sociétés commerciales et entreprises publiques (Arrêté du 26 décembre
2005, JO du 3 janvier 2006) pris sur avis du CNC no 2005-10.
– Règl. CRC no 2008-03 du 3 avril 2008 afférent au traitement comptable des opérations de fiducie
(Arrêté du 11 décembre 2008, JO du 21), pris sur avis du CNC no 2008-03 du 7 février 2008.
– Règl. CRC no 2008-10 du 3 avril 2008 afférent à la présentation des informations pro forma (Arrêté
du 11 décembre 2008, JO du 21), pris sur avis du CNC no 2008-06 du 6 mars 2008.
– Règl. ANC no 2010-01 du 3 juin 2010 (Arrêté du 26/07/2010, JO du 28) relatif aux modalités de première appli-
cation du règlement CRC no 99-02 par les sociétés dont les instruments financiers sont transférés d’un
marché réglementé (Euronext Paris) vers un marché multilatéral de négociation (Alternext), voir no 4633-1.
– Règl. ANC no 2010-03 du 2 septembre 2010 relatif aux transactions entre parties liées et aux
opérations non inscrites au bilan (Arrêté du 29 décembre 2010, JO du 31).
– Règl. ANC no 2015-07 du 23 novembre 2015 modifiant l’annexe du règlement no 99-02 du
29 avril 1999 du CRC modifié relatif aux comptes consolidés des sociétés commerciales et entre-
prises publiques (Arrêté du 4 décembre 2015, JO du 8).
Remarque Avis intégrés dans le Règlement no 99-02 : les avis suivants ont été intégrés dans le
règlement CRC no 99-02 :
– Traitement comptable de l’écart d’acquisition (01/1990).
– 97-B. Traitements postérieurs à la première consolidation des variations constatées sur les valeurs attri-
buées aux éléments d’actif et de passif lors de l’entrée d’une filiale dans le groupe (11/07/1997).
OM
Pour les avis du Comité d’urgence du CNC relatifs au règlement CRC no 99-02, voir no 285-3.
ON
Autre règlement de l’ANC relatif aux comptes consolidés (mais ne modifiant pas le règle-
EC
ment no 99-02) :
S
UE
– Règl. ANC no 2012-02 du 7 mars 2012 relatif à l’application de l’article L 233-24 du Code de
Q
commerce (passage des IFRS aux règles françaises pour les comptes consolidés des sociétés non
DI
RI
cotées) – (Arrêté du 4 décembre 2012, JO du 11). Voir no 4632. JU
ES
NC
284
LT
Sur le processus d’élaboration et d’homologation des règlements de l’ANC, voir no 211 et 218.
CU
Avant 2010 et la création de l’ANC (voir no 210), le Comité de la réglementation comptable était
:FA
chargé d’élaborer, après avis du CNC, l’ensemble des règles comptables applicables aux entreprises
om
x.c
tenues d’établir des documents comptables. Comme les règlements actuels de l’ANC, ceux du CRC
rvo
devaient être homologués par arrêtés interministériels pour avoir force obligatoire.
ola
ch
1.s
69
LA REGLEMENTATION COMPTABLE © Ed. Francis Lefebvre
OM
................................................................................................
ON
Règl. no 2015-08 modifiant l’annexe
EC
du règlement du CRC no 99-07 du
S
24 novembre 1999 relatif aux règles
UE
Q
de consolidation modifié (Arrêté du
DI
28/12/2015, JO du 30)
RI
JU
Règl. no 2000-04 relatif aux documents Avis no 2000-08
ES
NC
12 décembre)
S
DE
................................................................................................ ...............................................
E
du 3/01/2006)
om
70
© Ed. Francis Lefebvre LA REGLEMENTATION COMPTABLE
Avis du CNC
Règlement CRC/ANC Modifié par
correspondant
Règl. no 2000-05 relatif aux règles de Avis no 2000-06
consolidation et de combinaison des du 20/04/2000
entreprises régies par le Code des assu-
rances et des institutions de
prévoyance régies par le Code de la
sécurité sociale ou par le Code rural
(Arrêté du 17/01/2001, JO du 19)
................................................................................................ ...............................................
Règl. no 2001-01 (Arrêté du 3/02/2004, JO du Avis no 2000-06
20) du 20/04/2000
................................................................................................ ...............................................
Règl. no 2004-05 modifiant les para- Avis no 2004-10
OM
graphes 1002, 10052, 300 et 426 du 6/04/2004
ON
EC
(Arrêté du 7/06/2004, JO du 8)
S
................................................................................................ ...............................................
UE
Règl. no 2004-10 modifiant le para- Avis no 2004-14
Q
DI
graphe 30013 (provision pour risque du 23/06/2004
RI
d’exigibilité) (Arrêté du 24/12/2004, JO du JU
ES
1/01/2005)
NC
................................................................................................ ...............................................
IE
28/12/2007, JO du 30)
om
x.c
................................................................................................ ...............................................
rvo
................................................................................................ ...............................................
Règl. no 2008-14 relatif à la présenta-
Avis no 2008-18
tion des informations pro forma (Arrêté
du 4/12/2008
du 29/12/2008, JO du 30)
................................................................................................ ...............................................
Règl. no 2015-09 du 23 novembre
2015 modifiant l’annexe du règle-
ment CRC no 2000-05 du 7 décembre
2000 (Arrêté du 28 décembre 2015, JO du 30)
Règl. no 2002-07 relatif au plan comp- Avis no 2002-08
table des mutuelles relevant du Code du 22/10/2002
de la mutualité et n’assumant aucun
risque d’assurance ni de réassurance,
directement ou indirectement (Arrêté du
27/12/2002, JO du 31)
71
LA REGLEMENTATION COMPTABLE © Ed. Francis Lefebvre
OM
un risque d’assurance et les institutions
ON
de prévoyance régies par le Code de la
EC
sécurité sociale (Arrêté du 26/12/2005, JO du
S
3/03/2006), pris sur avis du Conseil supé-
UE
rieur de la mutualité du 27/10/2005.
Q
DI
RI
Règl. no 2009-02 relatif à la déprécia- Avis no 2009-04
JU
tion des titres de l’activité de placement du 3/06/2009
ES
NC
29/12/2009, JO du 31)
E
LT
72
© Ed. Francis Lefebvre LA REGLEMENTATION COMPTABLE
Avis du CNC
Règlement CRC/ANC Modifié par
correspondant
Règl. no 99-01 relatif aux modalités Avis no 98-12 du
d’établissement des comptes annuels 17/12/1998
des associations et fondations (Arrêté du
8/04/1999, JO du 4 mai)
................................................................................................ ..................................................
Règl. no 2004-12 relatif au traitement Avis no 2004-17 du
comptable des opérations d’une asso- 27/10/2004
ciation souscriptrice d’un contrat
d’assurance et des groupements
d’épargne retraite populaire (GERP)
(Arrêté du 6/05/2005, JO du 28)
................................................................................................ ..................................................
Règl. no 2008-12 afférent à l’établisse- Avis no 2008-08
ment du compte d’emploi annuel des du 3/04/08 relatif à
ressources des associations et des l’élaboration du
fondations modifiant le Règl. CRC compte d’emploi
no 99-01 (Arrêté du 11/12/2008, JO du 21) annuel des ressour-
ces des associations
et fondations faisant
appel à la généro-
sité publique
................................................................................................ ..................................................
Règl. no 2009-01 relatif aux règles Avis no 2009-01
comptables applicables aux fonda- du 5/02/2009 relatif
tions et fonds de dotation, et modi- aux règles comp-
fiant le Règl. CRC no 99-01 (Arrêté du tables applicables
29/12/2009, JO du 31) aux fondations et
aux fonds de
OM
dotation
ON
EC
Règl. no 99-05 relatif au traitement Avis no 99-05 du
S
comptable des concessions d’aména- 18/03/1999
QUE
gement dans les SEML (Arrêté du 14/12/1999,
DI
RI
JO du 30)
JU
ES
Règl. no 2002-11 relatif aux règles Avis no 2002-15 du
NC
du 28/03/2003)
S
DE
26/12/2005, JO du 3/01/2006)
1.s
uh
73
LA REGLEMENTATION COMPTABLE © Ed. Francis Lefebvre
OM
tifs aux comptes des comités d’entre-
ON
EC
prise (Arrêté du 2/06/2015, JO 11)
S
UE
Règl. no 2015-03 relatif aux comptes
Q
annuels établis par les organismes
DI
RI
paritaires collecteurs de la formation
JU
(Arrêté du 21/08/2015, JO du 7/10)
ES
NC
JO du 19/07)
uh
74
© Ed. Francis Lefebvre LA REGLEMENTATION COMPTABLE
Avis de l’ANC (et du CNC pour les avis antérieurs à 2010) 285
I. Concernant les comptes individuels 1
a. Avis de portée générale
– Avis intégrés dans le PCG 1999 (Règl. CRC no 99-03) : voir no 280-3.
– Avis relatifs à des dispositions législatives ou réglementaires contenant des mesures de nature
comptable.
2001-01. Projet de décret portant adaptation de la valeur en euros de certains montants exprimés en francs
dans les textes réglementaires relevant du ministère de la justice (décret en Conseil d’Etat) du 1er mars 2001.
2001-05. Projet de décret du ministère de la justice relatif aux obligations comptables des commerçants et
de certaines sociétés.
2002-11. Projet de décret relatif aux obligations indexées sur le niveau général des prix.
2004-19. Projet d’ordonnance transmis par la Direction du Trésor afférent à la transposition du :
– règlement (CE) no 1606/2002 du Parlement européen et du Conseil du 19 juillet 2002 sur l’application des
normes comptables internationales, communément appelé « Règlement IAS » ;
– et de la directive 2003/51/CE du Parlement européen et du Conseil du 18 juin 2003 modifiant les directives
78/660/CEE, 83/349/CEE, 86/635/CEE et 91/674/CEE du Conseil sur les comptes annuels et les comptes
consolidés de certaines catégories de sociétés, des banques et autres établissements financiers et des entre-
OM
prises d’assurance, communément appelée « Directive modernisation ».
ON
2004-20. Projets de décrets en Conseil d’Etat afférents à la transposition de la directive 2003/38/CE du Conseil
EC
du 13 mai 2003 modifiant, en ce qui concerne les montants exprimés en euros, la directive 78/660/CEE concer-
S
UE
nant les comptes annuels de certaines sociétés, communément appelée « Directive Seuils ».
Q
2005-03. Projet de décret pris pour l’application de la directive no 2003/51/CE du Parlement européen et du
DI
RI
Conseil sur les comptes annuels et les comptes consolidés de certaines catégories de sociétés modifiant le
JU
décret no 67-236 du 23 mars 1967 sur les sociétés commerciales et le décret no 83-1020 du 29 novembre
ES
2006-04. Afférent aux projets de décret et d’arrêté transmis par la Direction générale du Trésor et de la
SC
2006-06. Afférent au projet de décret relatif à la comptabilisation des obligations indexées sur l’inflation
E
2006-17. Afférent au projet de décret modifiant le décret no 83-1020 du 29 novembre 1983 relatif aux
:FA
obligations comptables des commerçants et le décret no 67-236 du 23 mars 1967 sur les sociétés
om
commerciales.
x.c
2008-11. Afférent au projet de décret portant transposition des dispositions de la directive no 2006/46/CE
rvo
ola
du 14 juin 2006 relatives aux opérations non inscrites au bilan et aux transactions entre les parties liées.
ch
2008-15. Afférent au projet de décret pris en application de l’article 9 de la loi no 2008-776 du 4 août 2008
1.s
de modernisation de l’économie.
uh
285 98-09. Traitement comptable des arrondis de conversion, liés à l’introduction de l’euro (17/12/1998, avis
complémentaire à l’avis no 98-01).
1
2001-03. Dispositions comptables applicables aux entités soumises au PCG dans le cadre du passage à l’euro
(suite) fiduciaire.
2003-06. Relatif au traitement comptable des activités d’échanges dans le cadre des transactions internet.
2003-11. Relatif au traitement comptable des coûts de création de sites internet.
2006-12. Relatif aux modalités de reprise des dépréciations comptables et de neutralisation des incidences
fiscales dans les comptes individuels.
2008-14. Afférent au traitement comptable d’un complément de prix versé postérieurement à une opération
de transmission universelle de patrimoine (TUP).
2008-16. Relatif à la comptabilisation du supplément de réserve spéciale de participation prévu à l’article
L 3324-9 du Code du travail.
2009-13. Relatif au traitement comptable des obligations imposées par le règlement européen no 1907/2006
REACH.
b. Avis relatifs à des activités spécifiques
– Avis portant sur des adaptations professionnelles : voir no 295 s.
– Avis intégrés dans des règlements autres que le PCG (voir no 284-1).
– Avis ponctuels non intégrés dans un règlement :
2001-02. Dispositions comptables applicables dans le cadre du passage à l’euro fiduciaire du 1er mars 2001.
2002-17. Projet de décret relatif aux comptes du syndicat des copropriétaires.
2003-04. Relatif aux obligations comptables applicables aux centres de formation des apprentis (CFA).
2004-13 Plan comptable des FCPR.
2004-17 Traitement comptable des opérations d’une association souscriptrice d’un contrat collectif d’assu-
rance et des groupements d’épargne retraite populaire (GERP).
2005-01. Traitement comptable des droits d’exploitation audiovisuelle cédés à titre gratuit, en application
de l’art. 4 de la loi no 2003-708 du 1er août 2003, par les fédérations sportives aux sociétés.
2005-02 Projet de loi transmis par la Direction générale du Trésor et de la politique économique afférent à
la transposition de la directive 2003/41/CE du Parlement européen et du Conseil du 3 juin 2003 concernant
les activités et la surveillance des institutions de retraite professionnelle.
2005-08 Relatif au plan comptable des OPCVM (3e partie).
2005-09 Relatif à la comptabilisation des opérations sur titres modifiant des règlements CRC.
2005-11 Relatif au plan comptable des établissements et organismes de diffusion culturelle situés à
l’étranger.
OM
2006-01 Relatif aux cessions de titres de créances amortissables par l’Etablissement de Retraite Additionnelle
ON
de la Fonction Publique.
EC
2006-03. Modifiant le traitement comptable des frais d’acquisition et de cession des titres applicable au
S
UE
Fonds de réserve pour les retraites.
Q
DI
2006-07. Relatif aux dépréciations des titres relevant de l’art. R 332-19 du Code des assurances, de
RI
l’art. R 931-10-40 du Code de la sécurité sociale et de l’art. R 212-52 du Code de la mutualité. JU
ES
2006-08. Afférent au projet d’arrêté modifiant l’art. A 333-3 du Code des assurances relatif au calcul de la
NC
réserve de capitalisation.
IE
2006-11. Afférent au projet d’arrêté relatif au compte de dépôt obligatoire des huissiers de justice prévu
SC
aux articles 30-1 à 30-5 du décret no 56-222 du 29 février 1956 pris pour l’application de l’ordonnance du
S
DE
2006-14. Afférent à la sécurisation du financement des charges nucléaires pris en application de l’article 20
CU
de la loi no 2006-739 du 28 juin 2006 de programme relative à la gestion durable des matières et déchets
:FA
radioactifs.
om
x.c
2007-03. Afférent au projet de décret portant modification des règles de constitution de la provision pour
rvo
pertes de change et de son calcul et modifiant le Code des assurances, le Code de la sécurité sociale et le
ola
2007-04. Afférent aux projets d’arrêtés modifiant les dispositions comptables du Code des assurances et du
uh
2009-04. Relatif à la dépréciation des titres de l’activité de placement des institutions de retraite complémen-
taire dotées de fédérations AGIRC-ARRCO.
2009-05. Relatif à la comptabilisation des commissions reçues par un établissement de crédit et des coûts
marginaux de transaction à l’occasion de l’octroi ou de l’acquisition d’un concours.
2009-10. Afférent aux projets de décrets pris en application de l’article 10 de la loi du 20 août 2008 et
modifiant le Code du travail.
2009-11. Afférent au projet d’arrêté pris en application de l’article L 511-45 du Code monétaire et financier
(lutte contre la fraude et l’évasion fiscale, dispositions prudentielles applicables aux établissements de crédit).
2009-15. Relatif aux transformations des Institutions de Retraite Supplémentaire (IRS) en Institutions de
Gestion de Retraite Supplémentaire (IGRS).
2009-16. Relatif aux règles comptables applicables à l’Etablissement public des fonds de prévoyance militaire
et de l’aéronautique (EPFPMA).
2009-17. Relatif à la comptabilisation des actifs acquis et reçus par les musées.
2010-02. Afférent au projet de décret relatif à l’organisation financière et à l’investissement immobilier des
établissements de crédit.
2010-03. Afférent à un projet d’arrêté relatif à l’attestation de conformité des logiciels de comptabilité des
offices d’huissiers de justice.
2010-04. Afférent à un projet d’arrêté relatif à l’attestation de conformité des logiciels des offices de
notaires.
2011-01. Projets de décret et d’arrêté relatifs au plan d’épargne populaire et portant modification du Code
des assurances.
2011-02. Projet de décret relatif à l’entrepreneur individuel.
2013-02. Relatif au projet de décret modifiant les règles d’investissements des entreprises d’assurance dans
les prêts à l’économie ou les titres assimilés.
2013-03. Relatif à l’article 6 du projet d’ordonnance transposant la directive AIFM.
2013-04. Relatif au projet d’arrêté fixant les règles de provisionnement des rentes revalorisées annuellement
en application de la loi no 51-695 du 24 mai 1951 ou de la loi no 74-1118 du 27 décembre 1974.
2014-02. Relatif au projet de loi Démocratie sociale – Formation professionnelle – Alternance – Transparence
des comptes des comités d’entreprise (voir no 230-11).
2014-03. Relatif au projet de décret portant diverses dispositions du Code de la construction et de l’habita-
tion applicables à la gestion des diverses catégories d’organismes d’habitation à loyer modéré.
2014-04. Relatif au projet de décret portant sur les contrats comportant des engagements donnant lieu à
constitution d’une provision pour diversification.
2014-05. Relatif au projet d’arrêté portant sur les engagements donnant lieu à la constitution d’une provi-
OM
sion de diversification.
ON
2014-06. Relatif au projet de décret relatif à la dépréciation de sommes dues à titre de loyers, charges et
EC
accessoires par les locataires des organismes d’habitation à loyer modéré.
S
UE
2014-07. Relatif au projet de décret pris pour l’application de l’article L 511-45 du Code monétaire et
Q
DI
financier
RI
2014-09. Relatif au projet de décret portant extension de la réforme modifiant les règles d’investissements JU
ES
des entreprises d’assurance dans les prêts à l’économie ou les titres assimilés, élargissant notamment le
NC
périmètre des créances admissibles à l’actif des fonds de prêts à l’économie et le périmètre des prêts non
IE
SC
garantis dans lesquels les organismes d’assurance régis par le Code des assurances peuvent investir en direct.
S
2009/138/CE et portant diverses dispositions d’adaptation de la législation concernant l’accès aux activités
E
LT
de l’assurance et de réassurance (Solvabilité II), en France métropolitaine et dans les collectivités territoriales
CU
02-13. Avis Section VI – Combinaison – de l’annexe au règlement CRC no 99-02 du 29 avril 1999.
– Avis ponctuels non intégrés dans le Règl. no 99-02 :
94-02. Méthodologie relative aux comptes combinés (28/10/1994).
99-14. Comptes consolidés des sociétés commerciales et entreprises publiques (7/12/1999).
b. Avis relatifs à des activités spécifiques
– Avis intégrés dans des règlements autres que le règlement no 99-02 (voir no 284-1) :
99-06. Etablissement de crédit (règlement no 99-07).
2000-06. Règles de consolidation des entreprises régies par le Code des assurances, des mutuelles régies
par le Code de la mutualité et des institutions de prévoyance régies par le Code de la sécurité sociale ou le
Code rural (règlement CRC no 2000-05).
2000-08. Documents de synthèse consolidés des entreprises du CCLRF (règlement no 2000-04).
2000-19. Méthode dérogatoire du paragraphe 215 de l’annexe au règlement no 99-07 du 24 novembre
1999 (Règl. no 2000-08).
2002-06. Documents de synthèse consolidés des entreprises d’investissement.
2004-09. Modification des paragraphes 1002, 10052 et 424 du règlement CRC no 99-07.
2004-10. Modification des paragraphes 1002, 10052 et 426 du règlement CRC no 2000-05.
77
LA REGLEMENTATION COMPTABLE © Ed. Francis Lefebvre
OM
milés (6/7/2000).
ON
2000-D. Traitement comptable des frais d’émission et d’acquisition de titres (21/12/2000).
EC
2002-C. Notion de baisse anormale et momentanée des cours pour l’évaluation des titres cotés.
S
2002-D. Traitement comptable des reclassements d’actions propres initialement comptabilisés dans la caté-
UE
Q
gorie « valeurs mobilières de placement » ou « titres de transaction » au profit de la catégorie « titres
DI
RI
immobilisés ».
JU
2003-D. Traitement comptable des indemnités d’assurance reçues à la suite de la destruction d’une
ES
immobilisation.
NC
IE
2003-E. Modalités de 1re application de la comptabilisation par composants et des dispositions transitoires
SC
prévues à l’article 15 du règlement CRC 2002-10 relatif à l’amortissement et la dépréciation des actifs.
S
DE
2003-F. Modifiant l’article 15 du règlement CRC 2002-10 relatif à l’amortissement et la dépréciation des actifs.
E
2004-A. Traitement comptable des modifications du montant des engagements relatifs aux indemnités de
LT
CU
2004-E. Comptabilisation des droits à réduction ou avantages en nature (produits ou services) accordés par
om
2005-A. Traitement comptable de la taxe exceptionnelle de 2,5 % sur les réserves spéciales des plus-values
ola
2005-B. Relatif aux conditions de constatation d’une provision chez la société mère bénéficiant du régime
1.s
uh
de l’intégration fiscale (art. 223-A du CGI). Cet avis a été annulé et supprimé par l’avis CU CNC no 2005-G.
2005-C. Modalités d’application du règlement CRC no 2004-01 relatif au traitement comptable des fusions
et opérations assimilées.
2005-D. Modalités d’application des règlements no 2002-10 relatif à l’amortissement et la dépréciation des
actifs et no 2004-06 relatif à la définition, la comptabilisation et l’évaluation des actifs.
2005-E. Relatif à la comptabilisation d’une vente avec condition suspensive.
2005-G. Relatif aux conditions de constatation d’une provision chez la société mère bénéficiant du régime
de l’intégration fiscale (art. 223 A du CGI). Cet avis annule et remplace l’avis CU CNC no 2005-B du 2 mars
2005.
2005-H. Relatif à la comptabilisation des coûts de démantèlement, d’enlèvement et de remise en état de
site dans les comptes individuels.
2005-J. Relatif aux modalités d’exercice de l’option de comptabilisation des droits de mutation, honoraires,
commissions et frais d’actes.
2006-A. Relatif au traitement comptable des frais d’acquisition des titres et des frais d’émission d’emprunt
dans les comptes individuels.
2006-B. Afférent aux modalités d’application du règlement CRC no 2004-01 relatif au traitement comptable
des fusions et opérations assimilées.
78
© Ed. Francis Lefebvre LA REGLEMENTATION COMPTABLE
2006-C. Afférent à l’interprétation des dispositions de l’avis no 2004-15 du 23 juin 2004 du CNC, relatif à 285
la définition, la comptabilisation et l’évaluation des actifs, excluant, dans les comptes individuels, « les
3
contrats de location au sens d’IAS 17 », du champ d’application du Règl. CRC no 2004-06 (4/10/2006).
2006-D. Relatif au traitement comptable du dispositif des certificats d’économie d’énergie (résultant de (suite)
la loi de programme no 2005-781 du 13 juillet 2005 fixant les orientations de la politique énergétique)
(4/10/2006).
2007-A. Afférent à la comptabilisation de la contribution financière relative aux coûts unitaires supportés
pour l’élimination des déchets d’équipements électriques et électroniques ménagers (DEEE) (10/1/2007).
2007-C. Relatif à l’exercice de l’option de comptabilisation des droits de mutation, honoraires, commissions
et frais d’actes des titres de participation définis à l’article 39-1-5o du CGI.
2007-D. Afférent aux modalités d’application du règlement no 2004-01 du CRC relatif au traitement comp-
table des fusions et opérations assimilées (15/6/2007).
b. Avis relatifs à des activités spécifiques
98-C. Traitement comptable des obligations indexées sur l’inflation au regard de l’article R 332-19 du Code
des assurances (22/7/1998).
2001-F. Traitement comptable applicable aux redevances versées par les opérateurs au titre de l’autorisation
à établir et exploiter un réseau radioélectrique de 3e génération (rendu caduc par l’avis no 2002-B).
2002-B. Traitement comptable applicable à la redevance due par chaque titulaire d’autorisation d’établisse-
ment et d’exploitation d’un réseau de radiocommunications mobiles de 3e génération.
2002-F. Relatif aux provisions pour dépréciation à caractère durable (entreprises régies par le Code des
assurances, organismes régis par le Code de la mutualité et institutions de prévoyance régies par le Code de
la sécurité sociale).
2003-A. Modalités de première application du règlement CRC no 2002-03 du 12 décembre 2002 relatif au
risque de crédit dans les entreprises relevant du CCLRF au regard des crédits restructurés.
2003-B. Modalités de comptabilisation des cotisations dues par les entreprises relevant du CCLRF soumises
au système de fonds de garantie de dépôts prévu par la loi no 99-532 du 25 juin 1999.
2003-C. Conséquences comptables résultant de l’application du nouveau régime fiscal introduit par l’article
11 de la loi de finances pour 2003, dans les comptes individuels (et consolidés) des sociétés d’investissements
immobiliers cotées.
2003-G. Traitement des encours douteux.
2004-B. Traitement comptable de la provision pour risque d’exigibilité dans les comptes individuels suite au
décret no 2003-1236 du 22 décembre 2003.
2004-G. Traitement comptable des primes émises par les organismes d’assurance.
OM
2005-F. Relatif aux modalités d’évaluation et de transcription comptable des opérations de transfert de
ON
biens, droits et obligations réalisées par un centre de gestion agréé et habilité au profit d’une association de
EC
gestion et de comptabilité ou d’un centre de gestion agréé en application de l’art. 5-II-3o de l’Ord. no 2004-
S
UE
279 du 25 mars 2004.
Q
2005-I. Relatif à la comptabilisation des droits à paiement unique établis par le règlement (CE) no 1782/2003 du
DI
RI
Conseil du 29 septembre 2003 dans le cadre du soutien des revenus relevant de la PAC. JU
2007-B. Relatif à la comptabilisation du crédit d’impôt lié aux avances remboursables sans intérêt pour
ES
NC
– Avis antérieurs au règlement no 99-02 et intégrés dans celui-ci lors de sa création : voir no 282 (Avis no 97-B).
E
LT
– Autres avis :
CU
:FA
99-B. Interprétation des dispositions du § 215 du règlement CRC no 99-02 (8/12/1999) (remplacé par l’avis
om
CNC no 2000-B).
x.c
2000-C. Possibilité d’un retraitement en comptes consolidés, à des fins d’homogénéité, des comptes indivi-
ch
duels d’une société consolidée qui appliquerait une méthode préférentielle non retenue au niveau des
1.s
2000-E. Traitement comptable des écarts d’acquisition antérieurement imputés sur les capitaux propres lors
de cession de tout ou partie d’une activité appartenant à l’ensemble consolidé (21/12/2000).
2001-A. Questions relatives à l’interprétation et à l’application des dispositions de l’annexe au règlement
CRC no 99-02 (29/01/2001).
2001-B. Question relative à l’interprétation et à l’application des dispositions de l’annexe au règlement CRC
no 99-02 (27/03/2001).
2001-D. Pour la 1re application du règlement CRC no 2000-06 relatif aux passifs (4/7/2001).
2002-E. Traitement de l’effet fiscal des cessions internes ainsi que des provisions pour dépréciation ou pour
risques et charges, fiscalement déductibles, portant sur des titres de participation d’entreprises consolidés.
2003-E. Modalités de 1re application de la comptabilisation par composants et des dispositions transitoires
prévues par l’article 15 du règlement CRC 2002-10 relatif à l’amortissement et la dépréciation des actifs.
2006-E. Relatif aux mesures transitoires de comptabilisation des parts de marché dans les comptes consolidés
établis en application des règlements CRC no 99-02, no 99-07 et 2000-05 (6/12/2006).
b. Avis relatifs à des activités spécifiques
2001-A. Questions relatives à l’interprétation et à l’application des dispositions de l’annexe aux règlements
no 99-07 et 2000-05 du CRC concernant les banques et les assurances (29/1/2001).
79
LA REGLEMENTATION COMPTABLE © Ed. Francis Lefebvre
2001-B. Question relative à l’interprétation et à l’application des dispositions de l’annexe aux règlements
no 99-07 et 2000-05 du CRC concernant les banques et les assurances (27/3/2001).
2001-C. Questions relatives à l’interprétation et à l’application des dispositions de l’annexe au règlement
CRC no 2000-05 (périmètre de consolidation, élimination d’opérations internes, méthode d’évaluation préfé-
rentielle pour le calcul des provisions techniques en assurance-vie) (6/6/2001).
2001-E. Obligation ou non pour les groupes de consolider des sociétés anonymes d’HLM (4/7/2001).
2001-G. Traitement des opérations internes sur engagements de retraite et de prévoyance du groupe vis-à-
vis des salariés dans les comptes consolidés des compagnies d’assurance soumises au règlement CRC
no 2000-05.
2002-A. Traitement comptable des frais d’acquisition reportés dans les comptes consolidés des compagnies
d’assurance soumises au règlement CRC no 2000-05.
2003-C. Conséquences comptables résultant de l’application du nouveau régime fiscal introduit par l’article
11 de la loi de finances pour 2003, dans les comptes consolidés (et individuels) des SIIC.
2004-B. Traitement comptable de la provision pour risque d’exigibilité dans les comptes consolidés suite au
décret no 2003-1236 du 22 décembre 2003.
2004-D. Dispositions particulières concernant la consolidation des fonds communs de créances (désormais
fonds communs de titrisation) et des organismes étrangers.
OM
ON
2011-02 du 10 novembre 2011 relative au traitement comptable du dispositif prévu à l’article 1 de la loi
EC
no 2011-894 (dispositif de la « prime sur dividendes » pour les entreprises établissant leurs comptes conso-
S
lidés selon les normes comptables internationales).
UE
Q
2013-02 du 7 novembre 2013 Règles d’évaluation et de comptabilisation des engagements de retraite et
DI
RI
avantages similaires pour les comptes annuels et les comptes consolidés établis selon les normes comptables
JU
françaises.
ES
NC
2013-03 du 7 novembre 2013 relative au format des comptes consolidés des entreprises établis selon les
IE
98 R-01. Communication financière dans le rapport de gestion des entreprises relevant du CCLRF (ex-CRBF)
LT
CU
(23/6/1998).
:FA
2001 R-01. Comptes intermédiaires des entreprises régies par le Code des assurances, des organismes régis
om
par le Code de la mutualité, et des institutions de prévoyance régies par le Code de la sécurité sociale ou le
x.c
rvo
Code rural.
ola
B. Bulletins CNCC
Les bulletins CNCC donnent trimestriellement un panorama de la législation et de la réglementation, 286
des réponses ministérielles, de la jurisprudence, des recommandations et avis du Conseil et du H3C.
Ils présentent également une chronique en réponse aux questions des commissaires aux comptes qui
apporte d’intéressants avis doctrinaux sur des points controversés. Parmi ces questions, un grand
nombre concerne l’application des règles comptables. Elles sont donc largement reprises dans ce
Mémento. En outre, par le biais de la Solution Navis comptable conso/IFRS, mise à jour mensuelle-
ment, qui intègre toutes nos publications, le lecteur aura accès directement aux sources CNCC citées.
Voir la liste des textes CNCC publiés au no 5380.
C. Recommandations de l’AMF
Pour la liste complète des recommandations de l’AMF et de la COB en vigueur, voir no 5197 s. 287
OM
du PCG en 1999. Néanmoins, nous avons maintenu dans cet ouvrage, aux différents paragraphes
ON
concernés par le problème traité, les éléments essentiels de ces recommandations qui constituent des
EC
éléments utiles de doctrine et qui nous paraissent toujours d’actualité.
S
UE
Principes comptables
Q
DI
Recommandations (série 1)
RI
11. Pertes sur contrats à long terme (1981) JU
ES
13. Traitement comptable des créances payables à terme et non productives d’intérêts (ou productives d’un
SC
Absence d’adaptations professionnelles Le PCG s’impose tel quel à toutes les entre-
prises industrielles ou commerciales ;
Certains secteurs professionnels ont substitué purement et simplement le PCG à leurs anciens plans comp-
tables professionnels (voir liste no 295-2).
Plan comptable professionnel (PCP) Les plans comptables professionnels validés par avis
de conformité du CNC sous l’égide du PCG 1982 sont théoriquement restés en vigueur, le PCG ayant
été refondu à droit constant en 1999. En revanche, les adaptations professionnelles depuis lors doivent
normalement faire l’objet d’un règlement de l’ANC (qui est homologué par arrêté).
Les adaptations s’imposent alors à toutes les entreprises du secteur concerné. Dans ce cas, l’annexe
mentionne (PCG, art. 833-2/1) leur application avec référence au règlement correspondant de l’ANC
(antérieurement un avis du CNC). Les autres dispositions du PCG (non adaptées) s’imposent
également.
Remarque Validité des plans comptables particuliers : à ce jour, les règlements du CRC et de
l’ANC venus modifier le PCG depuis 1999 n’ont pas donné lieu à une mise à jour des plans comptables
professionnels ni des plans particuliers. Par conséquent, les spécificités prévues par ces plans comptables
ne sont plus applicables lorsqu’elles dérogent aux dispositions d’un règlement CRC (ANC désormais)
modifiant le PCG. En revanche, les dispositions des PCP qui ne sont pas contredites par un règlement
venu modifier le PCG depuis 1999 restent applicables.
Le CNC ne les a approuvées que pour autant :
– qu’elles ne dérogent pas aux dispositions générales du PCG relatives aux conventions de base, à
la nomenclature des comptes et à la présentation des documents de synthèse ;
Notamment, certains traitements particuliers prévus par les plans comptables professionnels peuvent devenir
caducs à la suite de nouveaux règlements venant modifier le PCG (voir remarque, no 295-1).
– qu’elles correspondent à de simples interprétations professionnelles de ces dispositions générales.
OM
Elles sont donc limitées :
ON
– à des précisions sur les modalités d’application des règles d’évaluation, ce qui peut se traduire par une
EC
réduction des options offertes par les règles générales,
S
UE
A titre d’exemple, depuis l’entrée en vigueur du règlement CRC no 2004-06 sur la définition, la comptabilisa-
Q
DI
tion et l’évaluation des actifs, les traitements en charges différées ou à étaler prévus par les plans comptables
RI
professionnels ne doivent plus être appliqués. En effet, le règlement précité ayant supprimé ces 2 comptes, JU
ES
Cas particuliers : Entreprises dont les activités dépendent de plusieurs secteurs professionnels La
LT
CU
limitation des dérogations aux spécificités de la branche réduira considérablement les difficultés rencon-
:FA
trées. S’il en subsiste, la recommandation suivante du CNC nous paraît toujours valable (Bull. CNC no 6, avril
om
1971, p. 11) :
x.c
– choix, parmi les plans concernés, des comptes recommandés adaptés aux besoins de l’entreprise.
ch
Lorsqu’il y a incompatibilité entre deux obligations, l’entreprise choisit celle qui correspond le mieux aux
1.s
uh
exigences de sa gestion. Si les incidences sont significatives, elle devra s’en expliquer en annexe (en ce
sens, Bull. CNCC no 36, décembre 1979, EJ 79-34, p. 472).
Voir liste des plans, no 295-1.
Fiscalement En l’absence de règles fiscales incompatibles (CGI A III, art. 38 quater), le Conseil d’Etat admet
de prendre en compte les dispositions d’un plan comptable professionnel (CE 30 décembre 2003, no 236174).
Il en est de même de l’Administration (BOI-BIC-DECLA-30-10-20-20 no 80) qui a déjà eu l’occasion de s’y référer
(notamment BOI-BIC-CHG-20-10-20 no 175).
Plans comptables particuliers S’éloignant beaucoup plus du PCG que les plans comp-
tables professionnels, ils ont toujours nécessité une approbation par arrêté. Voir toutefois remarque
o o
n 295-1. Voir liste des plans n 296-1.
Fiscalement En l’absence de règles fiscales incompatibles (CGI A III, art. 38 quater), le Conseil d’Etat admet
de prendre en compte les prescriptions d’un plan comptable particulier (CE 21 avril 2000, no 177412, rendu à
propos du plan comptable particulier de l’établissement public Aéroports de Paris).
Organisme
Avis de professionnel
Secteur conformité Documentation publiée où l’on peut
CNC (AC) se procurer
de la documentation
Confédération nationale
des administrateurs de
« Plan comptable professionnel des biens (CNAB)
ADMINISTRATEURS no 21 du
administrateurs de biens », 53, rue du Rocher
DE BIENS 21/12/83
éd. 1984 75008 Paris,
tél. : 01-42-93-60-55
www.unis-immo.fr
Groupement des
OM
industries françaises
ON
aéronautiques et spatiales
EC
AERONAUTIQUES
no 16 du « Guide comptable des industries (GIFAS)
ET SPATIALES
S
21/12/83 aéronautiques et spatiales », éd. 1985 8, rue Galilée,
UE
(Industries)
75116 Paris,
Q
DI
tél. : 01-44-43-17-00
RI
www.gifas.asso.fr
JU
ES
Syndicat national des
NC
agences de voyages
IE
o (SNAV)
AGENCES et BUREAUX n 34 du « Guide comptable professionnel des
SC
75017 Paris,
DE
tél. : 01-44-01-99-90
E
www.snav.org
LT
CU
Fédération nationale de
:FA
l’immobilier – FNAIM
om
o
n 37 du 129, rue du Faubourg
AGENTS IMMOBILIERS Non
x.c
tél. : 01-44-20-77-00
ola
www.fnaim.fr
ch
Fédération française du
1.s
o
ET TRAVAUX PUBLICS n 9 du 22/04/83 « Plan comptable professionnel des 33, avenue Kléber,
(Industries du) (Plan (1) industries du bâtiment », éd. 1989 75116 Paris,
commun) tél. : 01-40-69-51-00
www.ffbatiment.fr
Association française des
BOISSONS (Industries et éleveurs, embouteilleurs,
commerce de gros), o « Plan comptable général : Présentation, distributeurs de vins et
n 13 du
EAUX MINERALES commentaire, et adaptation » « Plan spiritueux (AFED)
12/10/83
(distribution) (Plan comptable et annexe », éd. 1984 18, rue d’Aguesseau,
commun) 75008 Paris,
tél. : 01-42-68-82-46
Fédération nationale des
BOISSONS (Producteurs boissons (FNB)
et grossistes), EAUX 49, rue de la Glacière,
Idem Idem
MINERALES (distribution) 75013 Paris,
(Plan commun) tél. : 01-43-36-12-16
www.fnb-info.fr
83
LA REGLEMENTATION COMPTABLE © Ed. Francis Lefebvre
295 Organisme
Avis de professionnel
1 Secteur conformité CNC Documentation publiée où l’on peut
(suite) (AC) se procurer
de la documentation
Confédération française
de la boucherie et
« Le nouveau » Plan comptable
charcuterie traiteur
professionnel de la boucherie et
BOUCHERIE DE DETAIL no 33 du (CFBCT)
boucherie – charcuterie de détail », éd.
(Commerce) 12/03/84 98, boulevard Pereire,
1983
75850 Paris Cedex 17,
(plus disponible)
tél. : 01-40-53-47-50
www.boucherie-france.org
Conseil national des
CARROSSERIE,
professions de
COMMERCE et
l’automobile (CNPA)
REPARATION DE no 23 du « Plan comptable des professionnels de
50, rue Rouget de l’Isle,
L’AUTOMOBILE, DU 21/12/83 l’automobile », éd. 2001
92150 Suresnes,
CYCLE ET DU
tél. : 01-40-99-55-00
MOTOCYCLE
www.cnpa.fr
Casinos de France
36, rue Vignon,
CASINOS no 35-V du 12/10/83 Non
75009 Paris,
tél : 01-42-65-58-58
Union des industries
chimiques (UIC)
CHIMIQUES « Guide comptable professionnel pour les 14 Rue de la République,
no 6 du 22/04/83
(Industries) industries chimiques », éd. 1983 92800 Puteaux,
tél. : 01-46-53-11-00
www.uic.fr
Fédération nationale des
« Guide professionnel de normalisation distributeurs de films
o
CINEMA (Distribution) n 41 du comptable pour les entreprises de (FNDF) 74, avenue Kléber,
(Plan commun) 19/12/84 production et de distribution de films », 75016 Paris,
éd. 1986 Tél : 01 56-90-33-00
www.fndf.org
Union des producteurs de
films (UPF)
CINEMA (Production) 9, rue d’Artois,
OM
Idem Idem
(Plan commun) 75008 Paris,
ON
Tél : 01-44-90-07-10
EC
www.upfilms.fr
S
UE
Confédération française
Q
du commerce de gros et
DI
RI
du commerce
« Guide comptable professionnel pour les
COMMERCE EXTERIEUR no 14 du
entreprises de commerce extérieur »,
international (C.G.I) JU
ES
(Entreprises de) 12/10/83 18, rue des Pyramides,
éd. 1984
NC
75001 Paris,
IE
tél. : 01-44-55-35-00
SC
www.cgi-cf.com
S
DE
électriques et électroniques
LT
tél. : 01-45-05-70-70
rvo
www.fieec.fr
ola
ch
coopératives et
uh
groupements d’artisans
COOPERATIVES
« Guide comptable des coopératives et (FFCGA)
ARTISANALES no 93-02 du 3/02/93
groupement d’artisans », éd. 1993 22 rue Joubert,
(Sociétés)
75009 Paris,
tél. : 01-47-24-88-77
www.ffcga.coop
Fédération des enseignes
COOPERATIVES DE du commerce associé (FCA)
COMMERÇANTS 77, rue de Lourmel,
no 1 du 21/12/82 « Guide comptable », éd. 1983
DETAILLANTS 75015 Paris,
(Sociétés) tél. : 01-44-37-02-00
www.commerce-associe.fr
Fédération nationale des
coopératives
de consommateurs (FNCC)
COOPERATIVES DE no 29 du « Plan comptable », éd. 1984 Tour Mattei
CONSOMMATEURS 25/01/84 (plus disponible) 76, rue Saint Lazare,
75009 Paris,
tél. : 01-43-45-45-42
www.fncc.coop
84
© Ed. Francis Lefebvre LA REGLEMENTATION COMPTABLE
Organisme 295
Avis de professionnel
Secteur conformité CNC Documentation publiée où l’on peut 1
(AC) se procurer (suite)
de la documentation
Syndicat national de
no 26 du l’édition (SNE)
21/12/83 115, Bd St-Germain,
EDITION « Guide comptable », éd. 2001
modifié par 75006 Paris Cedex,
no 99-09 du 23/09/99 tél. : 01-44-41-40-50
www.sne.fr
Les Fondeurs de France
45, rue Louis Blanc, 92400
o « Plan comptable révisé détaillé et
FONDERIE n 8 du 22/04/83 Courbevoie,
commenté », éd. 1983 (plus disponible)
tél. : 01-46-67-78-47
www.fondeursdefrance.org
Fonds d’assurance
formation de l’industrie
o hôtelière
n 27 du « Plan comptable de l’industrie
HOTELLERIE 3, rue de la Ville l’Evêque,
25/01/84 hôtelière », éd. 1983
75008 Paris,
tél. : 01-40-17-20-20
www.fafih.com
Fédération nationale de
l’hôtellerie de plein air
o
n 45 du – FNHPA
HOTELLERIE
27/11/90 Non 105, rue Lafayette,
DE PLEIN AIR
(2) 75010 Paris,
tél. : 01-48-78-13-77
www.fnhpa-pro.fr
Union nationale de
l’imprimerie et de la
IMPRIMERIE ET communication (UNIIC)
« Plan comptable », éd. 1983
INDUSTRIES no 4 du 22/04/83 68, Bd St Marcel,
(plus disponible)
GRAPHIQUES 75005 Paris,
tél. : 01-44-08-64-46
www.uniic.org
Chambre syndicale des
sociétés d’études et de
INGENIERIE, SOCIETES
OM
conseils (SYNTEC)
D’ETUDES, INGENIEURS-
no 3 du 21/12/82 « Plan comptable », éd. 1983 148, bd Haussmann,
ON
CONSEILS, SOCIETES DE
75008 Paris,
EC
CONSEILS
tél. : 01-44-30-49-00
S
www.syntec.fr
QUE
Fédération nationale de
DI
RI
l’industrie laitière (FNIL)
LAITIERES (Industries)
no 39 du
Non
42, rue de Châteaudun, JU
ES
12/07/84 75009 Paris,
NC
tél. : 01-49-70-72-85
IE
www.maison-du-lait.com
SC
entreprises de service et
E
de distribution du
LT
no 24 du
(Entreprises de Service et « Plan comptable SEDIMA », éd. 1983 (SEDIMA)
:FA
21/12/83
de distribution du) 6, bd Jourdan,
om
75014 Paris,
x.c
tél. : 01-53-62-87-00
rvo
www.sedima.fr
ola
distributeurs, loueurs et
MATERIELS DE
uh
réparateurs de matériel du
BATIMENT DE TRAVAUX
bâtiment, de travaux publics
PUBLICS ET DE no 25 du « Plan comptable professionnel »,
et de manutention (DLR)
MANUTENTION 21/12/83 éd. 1984
19, rue de l’Université,
(Distributeurs, loueurs et
93160 Noisy-Le-Grand,
réparateurs de)
tél. : 01-49-89-32-32
www.dlr.fr
Fédération des industries
mécaniques (FIM)
MECANIQUES ET
« Plan comptable révisé détaillé et 39, rue Louis Blanc,
TRANSFORMATRICES no 8 du 22/04/83
commenté », éd. 1983 (plus disponible) 92400 Courbevoie,
DES METAUX (Industries)
tél. : 01-47-17-60-00
www.fim.net
Fédération des minerais,
minéraux et industries des
métaux non ferreux (FEDEM)
METAUX NON FERREUX no 36 du
Non 17, rue de l’Amiral Hamelin,
(Industries des) 14/05/84
75783 Paris Cedex 16,
tél. : 01-40-76-44-50
www.fedem.fr
85
LA REGLEMENTATION COMPTABLE © Ed. Francis Lefebvre
295 Organisme
Avis de professionnel
1 Secteur conformité CNC Documentation publiée où l’on peut
(suite) (AC) se procurer
de la documentation
Association nationale de la
meunerie française
(ANMF)
MEUNERIE no 15 du 66, rue La Boétie,
Non
(Industries de la) 12/10/83 75008 Paris,
tél. : 01-43-59-45-80
www.meuneriefrancaise.
com
Syndicat national de
l’édition phonographique
PHONOGRAMMES
o (SNEP)
(Fabricants, producteurs, n 10 du « Adaptation du guide comptable
14, bd du Général Leclerc,
éditeurs et distributeurs 16/06/83 professionnel au PCG révisé », éd. 1983
92200 Neuilly-sur-Seine,
de)
tél. : 01-47-38-04-04
www.snepmusique.com
Fédération nationale de la
presse française (FNPR)
PRESSE no 42 du
« Guide comptable », éd. 1994 13, rue Lafayette,
(Entreprises de) 13/06/85
75009 Paris,
tél. : 01-53-20-90-50
Union des syndicats des
industries des produits
amylacés et de leurs
PRODUITS AMYLACES no 22 du dérivés (USIPA)
Non
(Industries des) 21/12/83 4, place d’Estienne
d’Orves, 75009 Paris,
tél. : 01-48-78-51-00
www.usipa.fr
Fédération des promoteurs
immobiliers de France (FPI)
PROMOTEURS DE o
n 38 du 106, rue de l’Université,
CONSTRUCTION « Guide comptable », éd. 1984
12/07/84 75007 Paris,
IMMOBILIERE
tél. : 01-47-05-44-36
www.fpifrance.fr
OM
Association des agences
conseils en
ON
communication (AACC)
EC
PUBLICITE no 35 du
« Guide comptable », éd. 1976 40, Bd Malesherbes,
(Entreprises de) 14/05/84
S
75008 Paris,
UE
tél. : 01-47-42-13-42
Q
DI
www.aacc.fr
RI
Union française de JU
ES
RAFFINAGE ET l’industrie pétrolière (UFIP)
NC
www.ufip.fr
DE
E
Union française de
LT
o
PRODUCTION DES n 31 du 4, avenue Hoche,
:FA
www.ufip.fr
rvo
Fédération française de
ola
l’acier (FFA)
ch
SIDERURGIE ET MINES
1.s
o
n 28 du 39/41, rue Louis Blanc,
DE FER Non
uh
86
© Ed. Francis Lefebvre LA REGLEMENTATION COMPTABLE
Organisme
Avis de professionnel
Secteur conformité CNC Documentation publiée où l’on peut
(AC) se procurer
de la documentation
Union des industries
textiles
o
TEXTILE n 32 du 37, rue de Neuilly,
« Guide comptable », éd. 1984
(Industries de) 12/03/84 92110 Clichy Cedex,
tél. : 01-55-90-09-72
www.textile.fr
Fédération nationale des
THEATRES
cinémas français
CINEMATOGRAPHIQUES
no 41 du « Mémento Pratique des salles 15, rue de Berri,
ET VIDEOGRAPHIES
19/12/84 de cinéma », éd. 2000 75008 Paris,
(salle de cinéma)
tél. : 01-53-93-76-76
(Plan commun)
www.fncf.org
Armateurs de France
47, rue Monceau,
no 17 du « Guide comptable des armateurs de 75008 Paris,
TRANSPORTS MARITIMES
21/12/83 France », éd. 1983 tél. : 01-53-89-52-52
www.armateursdefrance.
org
Groupement national des
TRANSPORTS ROUTIERS transports combinés
DE VOYAGEURS, DE (GNTC)
no 5 du « Guide comptable – Tome 1 »,
MARCHANDISES ET LES 10, rue Cabanis,
22/04/83 éd. 1984
ACTIVITES AUXILIAIRES 75014 Paris,
DU TRANSPORT tél. : 01-42-93-53-88
www.gntc.asso.fr
no 9 du Fédération nationale des
TRAVAUX PUBLICS 22/04/83 travaux publics (FNTP)
(Industries du bâtiment et avis « Plan comptable des industries 3, rue de Berri,
et des) complémentaires du bâtiment », éd. 1989 75008 Paris,
(plan commun) des 12/03/84 et tél. : 01-44-13-31-44
30/05/84 www.fntp.fr
Fédération des chambres
syndicales de l’Industrie
du verre
OM
VERRE no 7 du
« Guide comptable », éd. 1973 114, rue La Boétie,
(Industries du) 22/04/83
ON
75008 Paris,
EC
tél. : 01-42-65-60-02
S
www.fedeverre.fr
UE
Q
Syndicat de l’édition
DI
vidéo numérique (SEVN)
RI
VIDEOGRAPHIE (Edition)
no 41 du 19/12/84 Non
74, avenue Kléber, JU
ES
(Plan commun) 75116 Paris,
NC
tél. : 01-42-25-33-04
www.sevn.fr
IE
SC
Pour les secteurs suivants, le PCG 82 a été jugé suffisant pour prendre en compte de façon satisfai- 295
om
sante leurs problèmes spécifiques (voir no 295). Il en est donc, en principe, de même pour le PCG
x.c
2
rvo
En conséquence, aucun plan (ou guide) comptable professionnel ne leur est plus applicable et
ch
1.s
OM
ON
Règl. CRC no 99-01 du 16/02/99 pris
Associations (voir no 230-9)
EC
sur avis du CNC no 98-12 du 17/12/98
S
UE
Règl. CRC no 2008-16 du 4/12/08 pris
Q
Comités interprofessionnels du logement (CIL)
DI
sur avis du CNC no 2008-12 du 4/09/08
RI
Conseils de la formation Arrêté du 21/12/2012 JU
ES
NC
Arrêté du 2/07/86
DE
E
de formation qui ont un statut de droit privé (voir no 230-11) Arrêté du 2/08/95
rvo
ola
Arrêté du 20/12/2012
l’artisanat
Etablissements ou organismes de diffusion culturelle
dépendant du ministère des affaires étrangères et du Arrêté du 29/08/2012
ministère de la coopération
Arrêté du 22/01/08 modifié par
Etablissements privés de santé arrêtés du 18/03/2011
et du 18/02/2013
Etablissements et services privés sociaux et médico-sociaux
relevant du I de l’article L 312-1 du Code de l’action sociale Arrêté du 16/12/2015
et des familles
AC du 17/04/86 et Arrêté du
Etablissements sanitaires et sociaux publics et privés à but
12/08/87, modifié par arrêté du
non lucratif
12/08/87
Exploitants d’abattoirs publics AC no 43 du 13/06/85
88
© Ed. Francis Lefebvre LA REGLEMENTATION COMPTABLE
OM
et arrêté du 27/12/02
ON
Sociétés civiles de placements immobiliers (SPCI)
EC
Règl. ANC no 2016-03 (arrêté du 7/08/2016)
(voir no 230-4.I)
S
QUE
AC du 11/10/88
DI
RI
Sociétés concessionnaires d’autoroutes Avis CNC complémentaire
du 19/12/89 JU
ES
NC
AC du 21/12/83
Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural
IE
(Safer)
du 17/12/87
S
DE
89
LA REGLEMENTATION COMPTABLE © Ed. Francis Lefebvre
OM
(EPAVN)
ON
Etablissements publics fonciers Avis CNC no 99-08 du 23/09/99
EC
S
Etablissements publics nationaux à caractère administratif Avis CNC no 98-03 du 17/02/98
UE
Q
Etablissements publics nationaux à caractère industriel et
DI
Avis CNC no 2000-20 du 29/11/00
RI
commercial dotés d’un agent comptable
JU
ES
budgétaire et comptable M. 21
S
(Arrêté du 28/12/00)
ola
90
© Ed. Francis Lefebvre LA REGLEMENTATION COMPTABLE
OM
(comprenant, par exemple, le rapport de gestion ou les analyses financières et opérationnelles), ce qui
ON
constitue une nouveauté majeure par rapport à l’objectif de l’ancien IASC.
EC
S
Les normes IAS et leurs interprétations existantes au 1er avril 2001, adoptées désormais et respective-
UE
Q
ment par l’IASB et son comité d’interprétation, l’IFRS Interpretations Committee (ex-IFRIC), conti-
DI
RI
nuent de s’appeler « IAS XX » et « SIC XX » ; seules les normes, émises par l’IASB à compter de
JU
cette date, portent le nom de « IFRS XX ».
ES
NC
Toutefois, selon la préface aux IFRS, publiée le 23 mai 2002, le terme IFRS désigne non seulement les normes
IE
et interprétations qui sont approuvées par l’IASB, mais également le corpus de normes dans son ensemble,
SC
c’est-à-dire y compris les normes IAS et les interprétations du SIC qui n’ont pas été rebaptisées. En consé-
S
DE
quence, nous utilisons, dans cet ouvrage, le terme « IFRS » pour désigner l’ensemble de ces textes.
E
LT
Remarque Cadre conceptuel : aux IFRS et à leurs interprétations, vient s’ajouter le cadre concep-
CU
:FA
tuel (Framework) qui regroupe les principes fondamentaux sous-jacents retenus par l’IASB pour l’éla-
om
normes traduit en français, figure dans la Solution Navis comptable conso/IFRS et sur le site 1
www.europa.eu
Pour plus de détails sur l’application des IFRS, voir Mémento IFRS.
B. Textes de l’UE
Directive européenne La directive no 2013/34/UE du 26 juin 2013, dite « directive comp- 298
table unique », régit au niveau européen l’établissement des comptes annuels et consolidés, depuis
le 19 juillet 2013. Elle remplace :
– la 4e directive, concernant l’établissement des comptes sociaux (78/660/CEE du 25 juillet 1978),
– et la 7e directive, concernant l’établissement des comptes consolidés (83/349/CEE du 13 juin 1983).
Cette directive a été transposée en droit national par l’ordonnance no 2015-900 et le décret no 2015-
903 du 23 juillet 2015 et le règlement ANC no 2015-06 (homologué par arrêté du 4 décembre 2015) modifiant
le PCG, dont les dispositions sont applicables aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2016.
91
LA REGLEMENTATION COMPTABLE © Ed. Francis Lefebvre
V. Adresses utiles
299 Académie des sciences et techniques comptables et financières : 19, rue Cognacq Jay, 75341 PARIS
Cedex 07 (Tél. : 01.44.15.60.00), www.lacademie.info
Accounting Regulatory Committee (ARC) : 200, rue de la Loi, 1049 Bruxelles (Belgique), http://ec.
europa.eu/internal—market/accounting/committees/arc/index—fr.htm
Association Française des Entreprises Privées (Afep) : 11, avenue Delcassé, 75008 Paris (Tél. :
01.43.59.65.35)
Association Nationale des Sociétés par Actions (Ansa) : 39, rue de Prony, 75017 Paris (Tél. :
01.47.63.66.41) www.ansa.fr
Association des Directeurs de Comptabilité et de Gestion (APDC) : 14, rue Pergolèse, 75116 Paris
(Tél. : 01.40.20.96.05) www.apdc-france.com
Association pour la participation des entreprises françaises à l’harmonisation comptable interna-
tionale (ACTEO) : 55, avenue Bosquet, 75007 Paris (Tél. : 01.47.05.47.95) www.acteo.org
Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) : 61, rue Taitbout, 75009 Paris (Tél :
01.49.95.40.00) www.acpr.banque-france.fr
Autorité des Marchés Financiers (AMF) : 17, place de la Bourse, 75002 Paris (Tél. : 01.53.45.60.00)
www.amf-france.org
Autorité des normes comptables (ANC) : 5, place des Vins de France, 75573 Paris Cedex 12 (Tél. :
01.53.44.52.00) www.anc.gouv.fr
Bibliotique : Centre de Documentation des experts-comptables et des commissaires aux comptes :
19, rue Cognacq Jay, 75007 Paris (Tél. : 01.42.12.85.55) www.bibliotique.com
Centre national de documentation du Trésor public (CNDT) : 94, rue Réaumur, 75002 Paris
Comité consultatif de la législation et de la réglementation financières (CCLRF) : (Tél. :
01.42.92.41.96) www.banque-france.fr/cclrf/index.html
Commission européenne : Direction Droit des sociétés, 3, rond-point Schuman, 1040 Bruxelles
(Belgique) (Tél. : 00.32.2.299.1111) http://ec.europa.eu/index-fr.htm. En France : Sources d’Europe, Le
Socle de la Grande Arche, 92044 Paris La Défense Cedex (Tél. : 01.41.25.12.12) www.touteleurope.fr ;
Service de vente des publications des Communautés européennes : Journal Officiel, 26, rue Desaix, 75727
Paris Cedex 15 (Tél. : 01.40.58.77.01) www.journal-officiel.gouv.fr
OM
Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes (CNCC) : 16 avenue de Messine, 75008 Paris
ON
(Tél. : 01.44.77.82.82). Editions CNCC et Documentation : même adresse (Tél. : 01.44.77.81.40)
EC
www.cncc.fr
S
UE
Conseil d’Etat : 1, place du Palais Royal, 75100 Paris Cedex 01 (Tél. : 01.40.20.80.00) www.conseil-etat.fr
Q
DI
Conseil de normalisation des comptes publics (CNOCP) : 5 place des vins de France, 75573 Paris 12
RI
Cedex (Tél. : 01.53.44.22.80) www.economie.gouv.fr/cnocp JU
ES
Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts-Comptables (CSOEC) : 19, rue Cognacq Jay, 75007 Paris
NC
Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP, issue de la fusion entre les anciennes DGI et
S
DGCP) : 139, rue de Bercy, 75572 Paris Cedex 12 (Tél. : 01.40.04.04.04) www.impots.gouv.fr
DE
E
European Financial Reporting Advisory Group (Efrag) : 35 square de Meeûs B 100 Bruxelles (Belgique)
LT
European Securities and Markets Authority (ESMA, ex-CESR) : 103 rue de Grenelle, 75007 Paris (Tél :
om
01.58.36.43.23) www.esma.europa.eu
x.c
rvo
Fédération internationale des experts-comptables francophones (Fidef) : 19, rue Cognacq Jay,
uh
International Accounting Standards Board (IASB) : 30 Cannon Street, London EC4M6XH (Angleterre) 299
(Tél. : 00.44.207.246.64.10) www.ifrs.org (suite)
International Federation of Accountants (Ifac) : 529 5th avenue, 6th floor, New York, NY 10017 (Etats-
Unis) (Tél. : 00.1.212.286.934) www.ifac.org
International Organisation of Securities Commissions (Iosco) : c/Oquendo 12, 28006 Madrid
(Espagne) www.iosco.org
Journal Officiel : 26, rue Desaix, 75727 Paris Cedex 15 (Tél. : 01.40.58.75.00)
www journal-officiel.gouv.fr ; Textes en ligne www.legifrance.gouv.fr
Mouvement des Entreprises de France (Medef) : 55/59, avenue Bosquet, 75007 Paris
(Tél. : 01.53.59.19.19) www.medef.com
Observatoire des Entreprises : Service 44-1356, 75049 Paris Cedex 01 (Tél. : 01.42.92.92.24)
www.banque-france.fr
Organisation Internationale des Commissions de bourses de Valeurs (OICV) – Voir Iosco
OM
ON
EC
S
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DI
RI
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NC
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LT
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JU
RI
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EC
ON
OM
CHAPITRE 3
OM
B Organisation d’une comptabilité I Définitions et objectifs
ON
dans un environnement du contrôle interne 391
EC
informatique 332 A Définitions 391
S
UE
C Inventaire 333 B Objectifs 392
Q
DI
D Plan de comptes de l’entreprise 334-1 II Principes et points clés
RI
E Document décrivant les procédures de contrôle interne 393 JU
ES
C Le contrôle interne
DE
A Petits commerçants
ola
95
OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES © Ed. Francis Lefebvre
SECTION I
I. Principes généraux
302 Il convient de distinguer les commerçants personnes morales des commerçants personnes
physiques.
Personnes morales Toute personne morale ayant la qualité de commerçant doit (C. com.
art. L 123-12) :
a. procéder chronologiquement à l’enregistrement comptable des mouvements affectant le patri-
moine de son entreprise ;
Il en résulte l’obligation de tenir certains livres, les écritures comptables devant être appuyées de pièces
justificatives.
Exception : les personnes morales qui ne sont pas contrôlées par une société établissant des comptes
consolidés et qui sont placées de plein droit ou sur option sous le régime réel simplifié d’imposition peuvent
ne tenir qu’une comptabilité de trésorerie, c’est-à-dire n’enregistrer les créances et les dettes qu’à la clôture
de l’exercice (C. com. art. L 123-25).
Pour plus de détails, voir no 337-1.
b. contrôler l’existence et la valeur des éléments actifs et passifs du patrimoine par inven-
OM
taire au moins une fois tous les douze mois ;
ON
c. établir des comptes annuels (réguliers et sincères, donnant une image fidèle du patrimoine,
EC
de la situation financière et du résultat de son entreprise) à la clôture de l’exercice, au vu des
S
UE
enregistrements comptables et de l’inventaire.
Q
DI
RI
Ces comptes annuels doivent comprendre un bilan, un compte de résultat et une annexe.
JU
Sur la possibilité pour les micro-entreprises d’être dispensées d’établir une annexe, voir no 3661-1.
ES
NC
suivre les mêmes règles que les personnes morales, sauf les petits commerçants pour lesquels
CU
les articles L 123-25 à L 123-28 du Code de commerce prévoient des allégements (voir no 338 s.).
:FA
om
x.c
rvo
303 Quels sont les livres comptables obligatoires ? Selon l’article R 123-173 du
Code de commerce (repris dans le PCG, art. 912-1), tout commerçant tient obligatoirement :
– un livre-journal,
– et un grand livre.
Remarque Suppression du livre d’inventaire : pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier
2016, les commerçants n’ont plus l’obligation de tenir un livre d’inventaire. Les opérations d’inventaire,
au moins une fois tous les douze mois, doivent en revanche continuer à être réalisées (voir no 333).
La balance générale n’est pas un document obligatoire au regard de la réglementation comptable
mais elle constitue (Bull. CNCC no 67, septembre 1987, EC 87-34, p. 349) l’un des moyens de contrôle dont le
commissaire aux comptes doit pouvoir disposer.
Ces obligations s’imposent aux commerçants (à l’exception des petits commerçants personnes
physiques, voir no 341) :
– quel que soit le régime fiscal applicable,
– et quel que soit le système comptable utilisé.
D’autres livres obligatoires spéciaux sont prévus pour certaines professions.
96
© Ed. Francis Lefebvre OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES
OM
Mais, selon l’OEC (Rec. no 21-07 précitée), le législateur n’a pas voulu imposer de délai entre la date comp-
ON
table et celle de l’enregistrement.
EC
Aussi nous paraît-il également possible (sous réserve de dispositifs complémentaires de contrôle interne)
S
UE
d’enregistrer – par exemple – des factures d’achat, non pas selon leur chronologie d’arrivée dans l’entre-
Q
prise, mais au fur et à mesure que les factures sont acceptées et portent la mention « Bon à payer ».
DI
RI
b. Quel ordre d’enregistrement retenir à l’intérieur d’une même journée ? Selon le secréta- JU
ES
riat du CNC (Bull. no 40-02), il n’y a pas de chronologie des opérations entre elles ; en conséquence,
NC
II. « Opération par opération » (C. com. art. R 123-174, al. 1 et PCG, art. 921-2). Il n’est pas permis de
:FA
globaliser les mouvements jour par jour sans que l’on puisse retrouver dans la comptabilité elle-
om
Toutefois (C. com. art. R 123-174, al. 3 et PCG, art. 922-2), les opérations de même nature réalisées en
rvo
ola
un même lieu et au cours d’une même journée peuvent être récapitulées sur une pièce justificative
ch
unique.
1.s
uh
Le livre-journal peut être détaillé en autant de journaux auxiliaires que l’importance et les besoins
de l’entreprise l’exigent (PCG, art. 912-2), c’est-à-dire journal d’achats, de ventes, de trésorerie, etc.
II. Centralisation mensuelle sur le livre-journal La régularité des écritures s’apprécie à compter
de la date de centralisation (voir no 332-3 lorsque la comptabilité est informatisée).
La récapitulation au livre-journal, au moins mensuelle des totaux des opérations, ne peut être effec-
tuée qu’à la condition de conserver tous les documents permettant de vérifier ces opérations jour
par jour, opération par opération (PCG, art. 921-2).
Le bulletin CNCC (no 60, décembre 1985, EC 85-45, p. 509 et no 65, mars 1987, EC 86-74, p. 110) estime que « cette
centralisation peut consister simplement en un report du total des journaux auxiliaires sous la condi-
tion expresse cependant que ces totaux puissent être justifiés et que la centralisation ainsi effectuée
constitue toujours un élément de fiabilité de la comptabilité commerciale ».
Pour l’OEC (Rec. no 21-07 précitée), le total des journaux auxiliaires doit être transcrit dans l’ordre chronolo-
gique sur le livre-journal, avec indication de la période et de la référence du journal auxiliaire d’origine.
306 Contenu du grand livre Sur le grand livre, sont portées les écritures du livre-journal
(C. com. art. R 123-175), ventilées selon le plan de comptes de l’entreprise (PCG, art. 912-2).
Le grand livre est utilisé pour l’ouverture et le suivi des comptes de l’entreprise avec les totaux des
écritures du livre-journal (précision du PCG 82, p. I.10). Il est constitué par le relevé des comptes servant
de base à l’établissement de la balance.
Dans un ordre propre à chacun d’eux, le livre-journal et le grand livre classent un même ensemble
d’écritures. Il y a relation d’égalité entre les totaux des écritures du livre-journal et les totaux des écritures
du grand livre (précision du PCG 82, p. I.10).
En principe, des comptes sont matériellement représentés par un folio ou une fiche ou un listing.
L’ensemble de ces comptes constitue le « grand livre ». Celui-ci n’est pas obligatoirement un livre et est
souvent constitué par un fichier.
Comme pour le livre-journal, le grand livre est détaillé en autant de livres auxiliaires, ou documents
en tenant lieu, que l’importance et les besoins de l’entreprise l’exigent, par exemple le grand livre
des comptes « clients ». Dans ce cas, les écritures portées sur les livres auxiliaires sont centralisées
une fois par mois au moins sur le grand livre (C. com. art. R 123-176 et PCG, art. 912-2).
Selon le bulletin CNCC (no 57, mars 1985, EC 84-55, p. 145) :
– l’utilisation d’un livre-journal dit « journal centralisateur » ou « balance carrée » (voir no 127) paraît
régulière dès lors que le nombre de lignes du registre est suffisamment détaillé pour que les normes
OM
ON
comptables soient respectées ; en effet, l’inscription des centralisations mensuelles sur des lignes horizon-
EC
tales ne semble pas altérer le contenu et la signification des comptes ainsi présentés ;
S
– par ailleurs, l’enregistrement par centralisation en fin de mois des éléments détaillés opération par
UE
opération et jour par jour sur des journaux auxiliaires semble également conforme aux dispositions
Q
DI
légales. On obtiendra en effet non seulement le total, en bas de colonne, des différents journaux
RI
auxiliaires, mais également le détail des inscriptions par compte ; JU
ES
– enfin selon le Bull. CNCC précité et la Rec. OEC no 21-07, la rédaction des dispositions réglementaires
NC
• le grand livre détaillant, par journal auxiliaire, le contenu des différents comptes présentés ligne par
DE
E
ligne ».
LT
CU
:FA
B. Forme, authentification
om
x.c
310 Forme des livres obligatoires La forme du livre-journal et du grand-livre n’est pas
uh
OM
II. Date Les livres sont cotés et paraphés avant qu’aucune écriture n’y soit portée. Les
ON
commerçants devraient donc dès le début de leur activité se procurer les livres légaux et les faire
EC
S
coter et parapher. Lorsque des écritures sont portées a posteriori sur les livres (livres cotés et
UE
paraphés avec retard), ils perdent toute force probante.
Q
DI
RI
III. Coût La formalité de la cote et du paraphe ne s’accompagne d’aucune taxation fiscale mais JU
n’exclut pas pour autant la rémunération des personnes exécutant ladite formalité, en l’espèce, les
ES
NC
greffiers des tribunaux de commerce et des tribunaux de grande instance statuant commercialement
IE
Tenue des livres obligatoires L’article L 123-22 du Code de commerce et le PCG 313
E
LT
Tenue sans blanc ni altération d’aucune sorte Les documents comptables relatifs à
x.c
rvo
l’enregistrement des opérations et à l’inventaire sont établis et tenus sans blanc ni altération d’au-
ola
cune sorte (C. com. art. L 123-22, al. 3), ce qui garantit leur caractère définitif (PCG, art. 921-3) :
ch
1.s
Cette obligation s’applique aux comptabilités informatisées sous forme d’une procédure de validation
uh
III. Aucune altération Le crayon ne peut donc être utilisé comme procédé d’impression. Le
Conseil d’Etat (13 novembre 1959, no 43886) a d’ailleurs jugé que l’utilisation du crayon enlève à l’écrit la
force probante qu’il tire précisément de sa permanence et de son inaltérabilité.
Tenue des livres dans une langue étrangère Elle n’est pas possible, la comptabilité
devant être tenue en français (C. com. art. L 123-22, al. 1).
On peut toutefois douter que cette obligation puisse s’appliquer systématiquement aux succursales à
l’étranger (voir no 4046).
A notre avis, à condition que les libellés d’écriture soient en français, le fait que les intitulés de journaux,
et à l’intérieur de ceux-ci, les intitulés de colonne, soient libellés en langue étrangère n’est pas de nature
à permettre de considérer que la comptabilité n’est pas tenue en langue française (voir no 345).
Sur la langue dans laquelle doit être présenté le fichier des écritures comptables à produire, dans le cadre
du contrôle des comptabilités informatisées, voir no 332-8.
Tenue des livres en monnaie nationale (euro) La comptabilité est tenue en monnaie
nationale (C. com. art. L 123-22 et PCG, art. 911-1).
Remarques 1. Opérations en monnaies étrangères Il est possible, si la nature de l’opération et
l’activité de l’entreprise le justifient, de tenir certaines opérations en monnaies étrangères avec conversion
en monnaie nationale à la date de clôture (PCG, art. 911-1). A notre avis, la conversion de ces opérations
devrait suivre le traitement des établissements situés à l’étranger, non autonomes (voir no 4049-2).
2. Comptes consolidés en IFRS Cet article du Code de commerce ne s’applique pas aux comptes
consolidés selon les normes IFRS. En conséquence, un groupe français, dont les titres sont admis à la
négociation sur un marché réglementé, peut établir ses comptes consolidés dans la monnaie de son choix
conformément à la norme IAS 21 (voir Mémento IFRS no 13112).
Lieu de tenue de la comptabilité Aucun texte n’oblige à ce que la comptabilité soit tenue
en France. Il paraît donc possible de la tenir à l’étranger, à condition que cela ne fasse pas obstacle
aux éventuels contrôles (Administration fiscale, commissaire aux comptes, etc.). La délocalisation
n’exonère pas des obligations comptables en matière de tenue (livres obligatoires, emploi de l’euro
et de la langue française) et de respect du plan de comptes du PCG. En cas d’éloignement géogra-
phique du système ou des données comptables, la documentation comptable et informatique doit
OM
être accessible et compréhensible.
ON
La comptabilité peut bien sûr être répartie entre plusieurs lieux (usines, établissements, etc.).
EC
S
UE
Q
DI
C. Conservation des livres obligatoires
RI
JU
ES
NC
Délai
DE
Les documents comptables (donc les livres obligatoires) doivent être conservés pendant
E
Ce délai est, en principe (voir no 329), supérieur à celui prévu par le droit fiscal et le Code de la sécurité
:FA
sociale.
om
x.c
En ce qui concerne les livres spéciaux (voir no 303), leur délai de conservation lorsqu’il n’est pas précisé
rvo
par un texte spécifique est, à notre avis, celui de dix ans prévu par l’article L 123-22, al. 2 du Code de
ola
commerce.
ch
1.s
uh
Délits prévus par le Code pénal Ils concernent notamment le faux et l’usage de 320
faux qui sont punis de 3 ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende (C. pén. art. 441-1).
Le coupable, personne physique, pourra être privé des droits mentionnés à l’article 441-10 du
Code pénal, soit à titre définitif, soit pour une durée de dix ans au plus (art. 441-11) ; en outre, il
encourt des interdictions d’ordre professionnel, notamment celle d’exercer le commerce si la
OM
condamnation est de trois mois au moins, sans sursis (Loi du 30 août 1947, art. 1-2o).
ON
EC
Les personnes morales peuvent être déclarées responsables pénalement et encourir les peines
S
suivantes :
UE
– une amende de 225 000 € (5 fois la peine prévue à l’art. 441-1 précité),
Q
DI
RI
– les peines mentionnées à l’article 131-39 du Code pénal (sur ces peines, voir Mémento Sociétés
JU
no 10071).
ES
NC
Destruction volontaire ou dissimulation de pièces comptables L’article 434-4 du Code pénal punit
IE
La suppression ou la modifica-
:FA
tion d’écritures comptables dans une comptabilité informatisée est sanctionnée pénalement 1
om
(C. pén. art. 323-2 ; Cass. crim. 8 décembre 1999, no 98-84.752). Les sanctions encourues sont les suivantes :
x.c
– pour les personnes physiques : une peine de 5 ans d’emprisonnement et de 150 000 €
rvo
ola
d’amende (C. pén. art. 323-2 et 323-3), ainsi que les sanctions mentionnées à l’article 323-5 du Code
ch
pénal,
1.s
uh
– pour les personnes morales : une amende de 450 000 € (5 fois la peine prévue à l’art. 323-2
précité) et les peines mentionnées à l’article 131-39 du Code pénal (sur ces peines, voir Mémento
Sociétés no 10071) (C. pén. art. 323-6).
Délits prévus par le Code Général des Impôts Indépendamment des sanc- 320
tions fiscales (voir Mémento Fiscal no 79850 à 80225), les infractions graves à la réglementation fiscale font 2
l’objet de sanctions pénales. Il en est ainsi notamment en cas de fraude fiscale ou lorsque des
irrégularités sont constatées dans la tenue du livre-journal ou dans les inscriptions comptables ou
encore en cas de tenue d’une fausse comptabilité par les professionnels.
S’agissant des sanctions pénales applicables en cas de récidive aux amendes fiscales, voir Mémento Fiscal
no 80265 et 80280.
I. Fraude fiscale L’article 1741 du CGI rend passible d’une amende de 500 000 € et d’un emprisonne-
ment de cinq ans quiconque s’est frauduleusement soustrait ou a tenté de se soustraire frauduleusement
à l’établissement ou au paiement total ou partiel des impôts. Ces peines sont aggravées dans certaines
situations. Pour plus de détails, voir Mémento Fiscal no 80260 à 80270.
101
OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES © Ed. Francis Lefebvre
II. Irrégularités dans la tenue du livre-journal L’article 1743 du CGI prévoit une amende de
500 000 € et un emprisonnement de cinq ans à l’égard de toute personne qui commet sciemment l’un
des faits suivants (délits assimilés à la fraude fiscale) :
– omission d’écritures ou passation d’écritures inexactes ou fictives au livre-journal, prévu par le Code de
commerce, ou dans les documents qui en tiennent lieu ;
– entremise ou tentative d’entremise en vue de faire échapper à l’impôt tout ou partie de la fortune
d’autrui ;
– fourniture de renseignements inexacts en vue de l’obtention des agréments ou de l’autorisation préa-
lable prévus pour l’application de certains régimes fiscaux de faveur liés à des investissements outre-mer.
En application de l’article 1745 du CGI, tous ceux qui ont fait l’objet d’une condamnation définitive
prononcée en application des articles 1741, 1742 ou 1743 peuvent être solidairement tenus, avec le
redevable légal de l’impôt fraudé, au paiement de cet impôt ainsi qu’à celui des pénalités fiscales y
afférentes.
III. Tenue d’une fausse comptabilité par les professionnels pour le compte de leurs clients
Tout agent d’affaires, expert et toute autre personne qui fait profession, soit pour son compte, soit
comme dirigeant ou agent salarié de société, association, groupement ou entreprise quelconque, de tenir
les écritures comptables de plusieurs clients et qui est convaincu d’avoir établi ou aidé à établir de faux
bilans, inventaires, comptes et documents, de quelque nature qu’ils soient, produits pour la détermination
des impôts dus par lesdits clients :
– est passible d’une amende de 4 500 € et d’un emprisonnement de cinq ans (CGI, art. 1772-1-1o) ;
– est tenu solidairement avec ses clients au paiement des sommes, tant en principal qu’en pénalités et
amendes, dont la constatation aurait été compromise par ses manœuvres (CGI, art. 1772-2) ;
– en cas de récidive, encourt le doublement de ces peines (C. pén. art. 132-8 à 132-10) et peut être privé en
tout ou partie, pendant dix ans au plus, des droits civiques, civils et de famille énumérés par l’article 131-26 du
Code pénal (CGI, art. 1774) ;
– en cas de récidive ou de délits constatés par un ou plusieurs jugements, la condamnation peut entraî-
ner, sur décision expresse du juge, l’interdiction d’exercer les professions d’agent d’affaires, conseil fiscal,
expert ou comptable, même à titre de dirigeant ou d’employé et, s’il y a lieu, la fermeture de l’établisse-
ment (CGI, art. 1775).
IV. Irrégularités dans les inscriptions comptables Est passible d’une amende de 4 500 € et/ou
d’un emprisonnement de cinq ans quiconque est convaincu d’avoir opéré sciemment une inscription sous
une rubrique inexacte des dépenses supportées par une entreprise, en vue de dissimuler des bénéfices
ou revenus imposables au nom de l’entreprise elle-même ou d’un tiers (CGI, art. 1772-3).
OM
ON
EC
320 Délits prévus par le Code de commerce
S
UE
3 I. Les différents délits L’omission d’écritures ou la passation d’écritures inexactes ou fictives peut
Q
DI
entraîner (de manière indirecte) les délits suivants :
RI
– omission d’établissement des documents comptables (voir no 5150) ; JU
ES
– présentation de comptes annuels ne donnant pas une image fidèle (voir no 5155) ;
NC
Remarque Cumul d’infractions comptables : un même fait peut être poursuivi sous plusieurs qualifi-
S
DE
cations pénales dès lors que les infractions retenues sanctionnent la violation d’intérêts distincts et ont
E
des éléments constitutifs différents. La Cour de cassation a notamment reconnu coupable de présentation
LT
CU
de bilan inexact et de banqueroute par tenue d’une comptabilité manifestement incomplète ou irrégulière
:FA
le dirigeant qui connaît les irrégularités affectant les comptes sociaux ainsi que la cessation des paiements
om
– les dirigeants (dans les conditions prévues par le Code de commerce. Pour plus de détails, voir
ch
1.s
– la personne morale, y compris en l’absence de disposition expresse en ce sens (C. pén. art. 121-2).
Sur les conditions de mise en cause de cette responsabilité pénale, voir Mémento Sociétés no 9980 à 10082.
Remarque Autres délits : tous les délits prévus par le Code de commerce sont concernés. En consé-
quence, il s’agit non seulement des délits prévus par le Code de commerce relatifs à la tenue irrégulière
des comptes (voir I. ci-avant ou no 320-4 en ce qui concerne la banqueroute), mais également d’autres
délits tels que la distribution de dividendes fictifs (voir no 5165).
OM
regard des dispositions applicables peuvent également entraîner la faillite personnelle constituant
ON
une sanction personnelle à l’égard du dirigeant (C. com. art. L 653-5), pour une durée maximale de
EC
15 ans (C. com. art. L 653-11). Sur les conséquences de la faillite personnelle pour les dirigeants, voir
S
UE
Mémento Sociétés no 91870. Le tribunal peut prononcer, à la place de la faillite personnelle, l’interdiction
Q
DI
pendant au moins cinq ans de diriger, gérer, administrer ou contrôler, directement ou indirecte-
RI
ment, soit toute entreprise commerciale, artisanale et toute personne morale, soit une ou plusieurs JU
ES
de celles-ci (C. com. art. L 653-8, voir Mémento Sociétés no 91730 à 91930).
NC
b. Personnes morales Les personnes morales peuvent être déclarées responsables pénalement du délit
IE
SC
de banqueroute (C. com. art. L 654-7 ; voir Mémento Sociétés no 91985). Celles-ci encourent une amende maxi-
S
mum de 375 000 € (5 fois la peine prévue pour les personnes physiques) ainsi que l’une des neuf peines
DE
E
prévues à l’article 131-39 du Code pénal (sur ces peines, voir Mémento Sociétés no 10071).
LT
CU
société à d’autres sociétés du même groupe. Pour plus de détails, voir Mémento Sociétés no 81270 à 81288.
om
x.c
rvo
les délits énoncés ci-avant, une tenue irrégulière des livres obligatoires entraîne les conséquences
ch
1.s
suivantes :
uh
En cas de contrôle fiscal, l’Administration fiscale (outre les sanctions pénales et fiscales
évoquées ci-avant au no 320) ne manque pas d’invoquer les dispositions du Code de commerce
consacrant le principe de l’inopposabilité aux tiers des livres de commerce qui ne sont pas conformes
aux prescriptions légales.
Les inspecteurs des impôts peuvent rejeter la comptabilité en utilisant la procédure contradic-
toire de redressement (voir no 376).
103
OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES © Ed. Francis Lefebvre
OM
Le PCG (art. 911-3) précise en outre que l’organisation du système de traitement doit assurer la
ON
permanence du chemin de révision, c’est-à-dire permettre de « reconstituer, à partir des pièces
EC
justificatives appuyant les données entrées, les éléments des comptes, états et enregistrements,
S
UE
soumis à la vérification ou, à partir de ces comptes, états et renseignements, de retrouver ces
Q
DI
données et les pièces justificatives ».
RI
Sur le document décrivant les procédures et l’organisation comptables, prévu par le Code de commerce, JU
ES
voir no 335.
NC
IE
SC
326 Nature des pièces justificatives Tout enregistrement comptable précise l’origine,
LT
CU
le contenu et l’imputation de chaque donnée ainsi que les références de la pièce justificative qui
:FA
Toutefois, selon l’OEC (Rec. no 21-07), la modicité du montant des opérations ou la qualité des tiers (non
ch
b. Pièces internes Il s’agit, par exemple, des doubles des factures (justifiant les ventes), des doubles des 326
bulletins de paie (justifiant les salaires). Selon le CNC (Bull. précité), elles résultent d’applications informa- (suite)
tiques internes situées en amont de la comptabilité proprement dite. A ce niveau, deux cas se
présentent :
– ces traitements produisent des pièces justificatives classiques (double de facture envoyée à un client),
– les résultats de traitements en amont sont intégrés en comptabilité à l’aide d’écritures comptables
générées automatiquement par le système, sans être accompagnées de l’émission de pièces justificatives
classiques (exemple : le déroulement du calcul des agios effectué par les banques n’est généralement
pas retracé sur support papier. Seul le résultat du traitement est viré au compte client. Dans le meilleur
des cas, un listing est édité).
Outre ces deux origines, le CNC (Bull. précité) constate que les pièces justificatives peuvent découler, soit
de l’enregistrement d’opérations retracées et récapitulées sur différents supports (bandes de caisse),
soit d’un calcul (provisions, dépréciations, amortissements, congés payés, etc.).
En outre, le bulletin CNC précité ajoute qu’en matière de télétransmission, le caractère irréversible des
informations est assuré, notamment, par le recoupement des informations émises et reçues, conservées
chez l’émetteur et le récepteur.
II. Mentions obligatoires La loi ne définit pas les mentions générales qui doivent figurer sur les
pièces justificatives. Cependant, la date, la nature de l’opération, le tiers intervenant et le montant
de l’opération (quantités et valeurs) sont nécessaires aux enregistrements comptables.
En outre, toute personne immatriculée (commerçants, sociétés commerciales et civiles, GIE, Epic,
autres personnes dont l’immatriculation est prévue par des dispositions législatives et réglementaires)
au registre du commerce et des sociétés doit faire figurer certaines mentions sur ses papiers d’af-
faires (factures, notes de commande, tarifs et documents publicitaires, ainsi que toutes correspon-
dances et tous récépissés concernant son activité et signés par elle ou en son nom).
Remarque Liste limitative de ces documents : la liste des documents sur lesquels doivent figurer
ces mentions est limitative. Ne sont donc pas concernés par cette réglementation les étiquettes
apposées sur les produits fabriqués ou commercialisés par l’entreprise, les enveloppes et emballages
(Rép. Delfosse, AN 26 janvier 1981, p. 374).
Pratiquement, outre les mentions obligatoires prévues sur certaines pièces (factures de ventes
notamment, voir no 661-4), les papiers d’affaires de l’entreprise doivent comporter notamment les
mentions suivantes :
– le numéro unique d’identification de l’entreprise, c’est-à-dire (C. com. art. D 123-235 à R 123-237) le
OM
numéro Siren, complété par la mention RCS suivie du nom de la ville du greffe dans lequel l’entreprise
ON
est immatriculée (exemple : 408 903 212 RCS Paris). Pour les activités des entreprises intervenant sur le
EC
marché communautaire, le numéro unique d’identification est complété par l’indication du numéro de
S
UE
TVA intracommunautaire ;
Q
DI
Remarque Code APE : le code APE d’activité principale est essentiellement statistique et n’a pas
RI
à être mentionné (excepté sur les fiches de paie). JU
ES
– le lieu du siège social (pour les personnes morales uniquement), et le cas échéant l’état de liquida-
NC
IE
– pour les personnes bénéficiant d’un contrat d’appui au projet d’entreprise pour la création ou
S
DE
l’appui, le lieu de son siège social, ainsi que son numéro unique d’identification (C. com. art. R 123-237).
LT
CU
Le défaut de l’une de ces mentions est puni d’une amende de 750 euros (C. com. art. R 123-237).
:FA
Certaines de ces mentions doivent également figurer sur le site de la personne immatriculée (C. com.
om
art. R 123-237).
x.c
rvo
Les sociétés commerciales ou civiles doivent en outre indiquer sur tous les actes et documents destinés
ola
aux tiers, notamment les lettres, factures, annonces et publications diverses les mentions suivantes :
ch
1.s
– la dénomination sociale précédée ou suivie immédiatement de la forme de la société (C. com. art. R 123-
uh
327 Liaison entre les pièces justificatives et les livres obligatoires Les
écritures (et par conséquent les documents comptables et les comptes annuels) doivent être
appuyées par des pièces justificatives qui doivent être conservées (voir no 329). En conséquence, grâce
au chemin de révision, les dirigeants de l’entreprise et les vérificateurs de la comptabilité (inspecteur
des impôts, expert-comptable, commissaire aux comptes) doivent pouvoir :
– examiner la validité d’un enregistrement élémentaire en le comparant à la pièce justificative de base ;
– contrôler la validité d’un enregistrement porté dans un compte, à l’aide de la (ou des) pièce(s)
récapitulative(s) et vérifier la validité des pièces justificatives de base qui ont été utilisées pour la
pièce récapitulative ;
– s’assurer de la concordance entre les opérations saisies par les journaux et par les comptes
(égalité des mouvements des journaux avec ceux du grand-livre).
OM
– par extension, il apparaît, à notre avis, indispensable de conserver, indépendamment du nombre d’exer-
ON
cices, les documents justifiant le bien-fondé de la déductibilité fiscale d’une provision jusqu’à l’exercice
EC
de sa reprise en résultat, ou inversement justifiant de la non-taxation d’une reprise de provision si celle-
S
UE
ci n’avait pas été déduite à l’origine, jusqu’à l’expiration du délai de vérification de l’exercice de la reprise.
Q
DI
RI
Sur la conservation des pièces justificatives lorsque la comptabilité est informatisée, voir no 332-7. JU
ES
En ce qui concerne les factures transmises par l’entreprise par voie électronique, voir no 661-7.
NC
IE
SC
330 Classement des pièces justificatives Les pièces justificatives sont classées dans un ordre
S
DE
qui est défini dans le document décrivant les procédures et l’organisation comptables (C. com.
E
LT
art. R 123-174, al. 4 et PCG, art. 922-2). Sur ce document, voir no 335.
CU
Toutefois, aucune précision n’est fournie sur la méthode de classement à adopter, le PCG (art. 922-2)
:FA
précisant seulement que chaque pièce justificative doit être datée (voir no 326).
om
x.c
A notre avis, tous les procédés courants peuvent être utilisés : ordre chronologique (a priori le mieux
rvo
adapté compte tenu de l’obligation de datation résultant du PCG), alphabétique, numérique, par nature,
ola
etc. Au moment de la comptabilisation des pièces, il est recommandé d’y apposer un numéro d’ordre ou
ch
1.s
le numéro de folio du journal sur lequel elle est comptabilisée, afin de faciliter les recherches.
uh
330 Archivage Le Code de commerce n’apporte pas de précision quant aux différents procédés
1 d’archivage. « Toutefois, il faut remarquer que l’article L 123-22, al. 2 du Code de commerce n’exige
pas la conservation des originaux. Il s’ensuit que les copies fidèles et durables des pièces justifica-
tives auront une pleine valeur juridique au regard du droit commercial » (Rapport Dailly, Sén. no 118,
p. 32, sur le projet de loi du 30 avril 1983). Dans le même sens, le PCG précise (art. 922-2) que les pièces
justificatives sont établies sur papier ou sur un support assurant la fiabilité, la conservation et la
restitution en clair de son contenu pendant les délais requis.
Le Code civil (art. 1379) indique en outre que « la copie fiable a la même force probante que l’original. Est
présumée fiable toute copie résultant d’une reproduction à l’identique de la forme et du contenu de
l’acte, et dont l’intégrité est garantie dans le temps par un procédé conforme à des conditions fixées par
un décret en Conseil d’Etat ».
I. Supports fidèles et durables Les photocopies, les listings et autres supports papier en sont
assurément. Les supports informatiques le sont également, lorsque leur pérennité est assurée.
106
© Ed. Francis Lefebvre OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES
Fiscalement L’archivage des pièces justificatives est possible sur tout support. Toutefois, les pièces justifi-
catives d’origine doivent en principe être conservées pour les opérations ouvrant droit à déduction de la
TVA (LPF, art. L 102 B et L 102 C ; BOI-CF-COM-10-10-30-10 no 80 à 100).
II. Monnaie d’archivage A notre avis, la conservation des archives dans la monnaie de tenue de
la comptabilité est la solution la plus prudente au regard des impératifs de conservation du droit
commercial et fiscal, même si cette solution est génératrice de coûts supplémentaires (car entraînant
parfois la duplication des fichiers historiques).
Sur les durées de conservation des documents et les sources légales, voir tableau de synthèse, no 420.
OM
ON
Lorsqu’un comptable est conduit à redresser une comptabilité mal tenue afin d’assurer sa sincé-
EC
rité, sans avoir toujours les pièces justificatives, à notre avis :
S
UE
– il doit pouvoir fournir les éléments de ses corrections (par exemple par rapport à des éléments
Q
fournis par l’inventaire) ;
DI
RI
– il doit, le cas échéant, en avertir le commissaire aux comptes. JU
ES
Dans ces conditions, l’objectif poursuivi de présenter des comptes fournissant une image fidèle
NC
ou autre cas de force majeure) Le bulletin CNCC (no 64, décembre 1986, EJ 86-136, p. 442) estime que :
x.c
rvo
– le commissaire aux comptes ne peut, en tout état de cause, imposer à la société la reconstitution
ola
de sa comptabilité mais doit, dans son rapport sur les comptes annuels, préciser qu’il est dans
ch
1.s
l’impossibilité de certifier ;
uh
– l’absence de tenue de comptabilité ne constitue pas un délit puisqu’il s’agit d’un cas de force
majeure, indépendant de la volonté des dirigeants ; le commissaire aux comptes n’a donc aucune
révélation à faire au procureur de la République.
II. Destruction de la comptabilité mais pas des pièces justificatives (due par exemple à des
incidents techniques ayant rendu des supports informatiques inutilisables) Il est nécessaire dans ce
cas que la société refasse sa comptabilité ; ces circonstances nous semblent constituer une raison
légitime pour demander au président du tribunal de commerce une prolongation du délai de convo-
cation de l’assemblée annuelle.
Fiscalement L’Administration ne peut pas rectifier d’office, mais la charge de la preuve pour justifier de
la comptabilité incombe, dans ces deux cas, nécessairement à l’entreprise (voir no 376). Par exemple, la preuve
de l’existence de déficits reportables peut être apportée par la production de déclarations et pièces annexes
souscrites au titre d’exercices antérieurs à la destruction de la comptabilité dès lors que l’Administration ne
fait valoir aucun élément susceptible de les remettre en cause et que la société, dont la comptabilité de
l’exercice postérieur à celui de la catastrophe a été reconnue régulière par l’Administration, peut ainsi se
prévaloir de la présomption de sincérité et d’exactitude de ces déclarations (CAA Lyon 10 mai 2000, no 96-908).
107
OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES © Ed. Francis Lefebvre
OM
– la restitution de données ou de résultats, sous différentes formes.
ON
EC
S’agissant de traitements automatisés, ce « système de traitement » est constitué :
S
– d’une part, des matériels (organes périphériques d’entrée et de sortie, mémoires auxiliaires…)
UE
connectés à l’organe central de traitement en fonctionnant sous son contrôle ;
Q
DI
– d’autre part, des logiciels utilisés pour la mise en œuvre de toutes les applications.
RI
JU
Fiscalement En pratique, il peut s’agir de systèmes informatisés (BOI-BIC-DECLA-30-10-20-40 no 190) :
ES
NC
– loués ou acquis.
E
LT
CU
Sur le diagnostic du
om
I. Données traitées par le système Toute donnée comptable entrée dans le système de traite-
ola
ment est enregistrée, sous une forme directement intelligible, sur papier ou éventuellement sur tout
ch
Le PCG 82 (p. I.13) précisait que le système de traitement doit établir sur papier, ou éventuellement
sur tout support offrant les conditions de garantie et de conservation définies en matière de preuve, des
états périodiques numérotés et datés récapitulant dans un ordre chronologique toutes les
données qui y sont entrées, sous une forme interdisant toute insertion intercalaire ainsi que toute
suppression ou addition ultérieure (en ce sens également, Rép. Mauger, AN 29 août 1988, p. 2406).
Fiscalement A été jugée non probante une comptabilité établie à l’aide d’un logiciel comportant une
fonction permettant de modifier a posteriori les données journalières initialement saisies pour les remplacer
par de nouvelles écritures (CAA Marseille 13 avril 2012, no 09MA01619).
Selon l’Administration fiscale (BOI-BIC-DECLA-30-10-20-40 no 210 à 250), les données, dites élémentaires, sont des
données immatérielles traitées par des procédés informatiques qui concourent, directement ou indirectement, à
la constitution d’une écriture comptable, à la justification d’un événement ou d’une situation transcrite dans les
livres, registres, documents, pièces et déclarations visés par le droit de contrôle de l’Administration.
Selon la brochure CNC « Etudes et documents 1975-1981 », p. 249, ces données sont entrées dans le
système de traitement soit par transcription d’informations relevées sur une pièce justificative, soit par
lecture de support ou par transmission d’informations détenues par d’autres systèmes informatiques.
Elles ne doivent pas être confondues avec celles qui n’ont pas d’incidence sur la valeur et la structure du
108
© Ed. Francis Lefebvre OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES
patrimoine de l’entreprise, car les exigences éventuelles des contrôleurs comptables ou des vérificateurs 332
sont de nature très différente, en particulier dans le domaine de la preuve.
3
Sur les besoins des auditeurs et sur les demandes des vérificateurs fiscaux en la matière, voir no 332-8. (suite)
Fiscalement L’Administration (BOI-BIC-DECLA-30-10-20-40 no 230) fournit des exemples de données gérées
par les systèmes informatisés de :
– comptabilité générale : livre-journal, balance, etc.,
– comptabilité analytique ou budgétaire, lorsqu’elle existe : calcul des provisions, détermination de coûts
de production, d’achat, de revient ou de transfert, des marges, etc.,
– gestion commerciale : articles, tarifs, factures, remises, clients, fournisseurs, etc.,
– systèmes de caisses et de recettes,
– gestion des stocks : quantités, valorisation, destructions, pertes, etc.,
– gestion de production : détermination des prix de revient industriels, etc.,
– gestion des immobilisations : validation des montants de dotations aux amortissements, etc.,
– gestion du personnel : temps de présence, rémunération, etc.
Par ailleurs, constituent également des données concourant à la constitution d’une écriture comptable, les
tables utilisées comme éléments de référence à titre de paramétrage ou de codification : codes prix, codes
articles, codes TVA, codes mouvements de stocks (BOI-BIC-DECLA-30-10-20-40 no 230). En revanche, le suivi
des coefficients de déduction de TVA n’a pas à être assuré en comptabilité, sous réserve que l’entreprise
puisse les justifier par un autre moyen (BOI-TVA-DED-20-10 no 30).
Certaines peuvent concerner l’agrégation d’un ensemble d’opérations de même nature, si celles-ci ont
été réalisées en une seule journée et si le détail peut en être justifié en dehors du système de traitement.
Le support, sur lequel sont enregistrés les états chronologiques périodiques des données entrées, doit,
dans sa forme, exclure toute possibilité de modification de l’enregistrement initial et permettre de conser-
ver et de retrouver ces données pendant toute la durée fixée par le prescripteur (voir Procédure de
validation ci-après).
Pour un exemple concret de l’utilité de la force probante de la comptabilité (cas particulier des déclarations
de créances dans le cadre d’une procédure collective), voir no 595-2.
II. Procédure de validation Le caractère définitif des enregistrements du livre-journal est assuré
pour les comptabilités informatisées, par une procédure de validation, qui doit interdire toute modifi-
cation ou suppression de l’enregistrement (PCG, art. 921-3).
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-DECLA-30-10-20-40 no 80 et 120).
OM
Selon le bulletin CNCC (no 79, septembre 1990, CD 90-05, EC 90-08, p. 376 et p. 390) et l’Administration (BOI-BIC-
ON
DECLA-30-10-20-40 no 80 à 110), il y a lieu de distinguer trois phases dans le processus de validation d’une
EC
écriture comptable :
S
UE
a. Avant la validation comptable d’une écriture (saisie en mode dit « brouillard ») L’utilisateur
Q
DI
peut modifier tout élément de l’écriture comptable. En effet, tant que la validation n’est pas demandée
RI
par l’utilisateur, les écritures, parfois conservées dans un fichier intermédiaire, ne font en fait pas partie JU
du système comptable.
ES
NC
Les éditions faites à partir de ce fichier intermédiaire constituent seulement des listes de contrôle appelées
IE
SC
En conséquence, il n’y a pas lieu d’apprécier la régularité du système pendant cette phase.
DE
b. La validation comptable proprement dite Il s’agit d’une phase de traitement informatique volon-
E
LT
taire, activé grâce à une fonction du logiciel, qui consiste à figer les différents éléments de l’écriture
CU
:FA
de façon telle que toute modification ultérieure de l’un de ses éléments soit impossible.
om
Dans la mesure où les écritures des journaux doivent être récapitulées au livre-journal au moins une fois
x.c
par mois (PCG, art. 921-2), il paraît nécessaire que la validation des écritures soit également effectuée
rvo
mensuellement.
ola
ch
Il en résulte que 12 validations (1 chaque mois) sont au minimum nécessaires dans un exercice, mais qu’à
1.s
l’inverse il est possible de modifier les journaux auxiliaires à l’intérieur d’un mois tant que la validation
uh
Une telle situation constitue pour le commissaire aux comptes un facteur de risque qu’il doit intégrer
dans son approche générale d’audit (voir no 5320) et dont il doit tirer les conséquences dans son plan de
mission. Il en tiendra informés les dirigeants ainsi que, le cas échéant, le comité d’audit dans le cadre
du rapport prévu à l’article L 823-16 du Code de commerce (voir no 5360). Par ailleurs, dans la mesure où
les insuffisances du système comptable seraient de nature à enlever toute force probante aux contrôles
effectués par le commissaire aux comptes, celui-ci serait conduit à formuler une réserve dans l’expres-
sion de son opinion sur les comptes (voir no 5371-1, II.).
III. Traçabilité des modifications Les éventuelles modifications intervenues après la validation
doivent être retracées dans les écritures comptables par contrepassation et passation d’écritures.
La traçabilité pourrait être réalisée, par exemple, par la mise en évidence à l’écran des changements (surbrillance).
Fiscalement Il en est de même, l’utilisation d’un fichier « log » étant également acceptée (BOI-BIC-DECLA-
30-10-20-40 no 610 et 620).
IV. Procédure de clôture Une procédure de clôture destinée à figer la chronologie et à garantir
l’intangibilité des enregistrements est mise en œuvre au plus tard avant l’expiration de la période
suivante. La procédure de clôture est appliquée au total des mouvements enregistrés.
Pour les comptabilités informatisées, lorsque la date de l’opération correspond à une période déjà
figée par la clôture, l’opération concernée est enregistrée à la date du premier jour de la période
non encore clôturée, avec mention expresse de sa date de survenance (PCG, art. 921-4).
La clôture peut donc intervenir à l’issue d’une période ou au terme de l’exercice.
On définit la période comme un intervalle de temps durant lequel des écritures sont enregistrées de
manière chronologique, conformément à l’article 921-2 du PCG et à l’article L 123-12, al. 2 du Code de
commerce, en vue de leur centralisation (mois ou trimestre par exemple) afin d’établir des situations
intermédiaires en cours d’exercice comptable.
La réouverture d’un exercice clôturé à des fins de modification ou de suppression des écritures comptables
est interdite conformément aux articles 921-3 et 921-4 du plan comptable général.
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-DECLA-30-10-20-40 no 130).
Sur les obligations en matière de date de clôture, voir no 336 s.
La procédure de clôture est prescrite par l’avis du CNC du 28 septembre 1993 qui n’a pas été
publié. En pratique, une telle procédure doit être appliquée de façon à respecter non seulement les
exigences du Code de commerce et du PCG (voir les autres articles dans nos développements ci-
avant) mais aussi de garantir la force probante de la comptabilité.
OM
ON
V. Conséquences d’une tenue irrégulière de la comptabilité Voir no 320 s.
EC
S
UE
332 Mentions minimales d’un enregistrement Tout enregistrement comptable précise l’ori-
Q
DI
4 gine, le contenu et l’imputation de chaque donnée, ainsi que les références de la pièce justificative
RI
qui l’appuie (PCG, art. 922-1). JU
ES
NC
332 Chemin de révision L’organisation du système de traitement (en l’espèce, informatisé) doit
IE
SC
5 permettre de reconstituer à partir des pièces justificatives appuyant les données entrées, les éléments
S
DE
des comptes, états et renseignements, soumis à la vérification, ou, à partir de ces comptes, états et
E
renseignements, de retrouver ces données et les pièces justificatives (PCG, art. 911-3).
LT
CU
Sur les procédures de contrôle interne qu’il convient de mettre en place pour assurer la fiabilité du chemin
:FA
Selon la brochure CNC « Etudes et documents 1975-1981 », p. 250, c’est ainsi que tout solde de
x.c
rvo
compte doit pouvoir être justifié par un relevé des écritures dont il procède, à partir d’un autre solde de
ola
ce même compte. Chacune de ces écritures doit comporter une référence permettant l’identification des
ch
1.s
données correspondantes.
uh
Les journaux et livres auxiliaires doivent contenir les références aux pièces justificatives et d’une manière
générale toutes les informations donnant la possibilité aux personnes habilitées à effectuer des contrôles de
disposer d’une documentation propre à leur permettre de reconstituer le processus de justification.
L’auditeur, le vérificateur et l’expert judiciaire doivent pouvoir retrouver une ou des opérations, soit à l’aide
du système de traitement, soit hors système. Il ne semble pas nécessaire pour cela que, par avance, tous les
états comptables traditionnels aient été imprimés, hormis ceux expressément prévus par la loi. Ceci suppose
que les informations non imprimées soient conservées sur un support informatique approprié.
Or, du fait de l’évolution des techniques, certains programmes peuvent être modifiés et des matériels
nouveaux ne pas être compatibles. Il ne serait donc pas réaliste de conserver, par exemple, en mémoire,
tous les éléments permettant une impression ultérieure à la demande, car cela impliquerait pour l’entre-
prise, l’obligation, à chaque changement de matériel ou modification de programme, d’une transcription
systématique de ces informations rendant possible leur reproduction de façon directement lisible pendant
la période légale de conservation. Il appartient donc aux concepteurs du système et à l’entreprise, sous
leur responsabilité, à défaut d’exigences formelles du prescripteur, de décider s’il est préférable d’impri-
mer par avance certains documents ou s’il y a lieu d’attendre la demande.
Sur les besoins des auditeurs et sur les demandes des vérificateurs fiscaux en la matière, voir no 332-8.
Sur l’archivage des données dans le cadre d’une comptabilité informatisée, voir no 332-7.
110
© Ed. Francis Lefebvre OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES
Les systèmes devenant de plus en plus complexes, au fur et à mesure de l’intégration de traitements
divers, des erreurs de logique, voire des oublis, sont presque inévitables dans l’analyse des problèmes et
l’établissement des programmes. Il faut donc prévoir des contrôles qui les décèlent le plus rapidement
possible (voir no 395).
L’un de ceux-ci, qui paraît très utile, sinon indispensable, est celui qui consiste à comparer le journal
chronologique des entrées et les divers ensembles d’états analytiques résultants. Mais ce contrôle
n’exige pas nécessairement la comparaison des cumuls depuis le début de l’exercice. Il peut être effectué,
par exemple, en rapprochant les totaux mensuels qui correspondent aux données entrées et centralisées
au livre-journal, au cours de cette période. Dans tous les cas, l’obligation de conserver les mentions
minimales d’enregistrement (voir no 332-4) doit permettre d’obtenir en cas de besoin, l’édition de l’histo-
rique complet de toutes les opérations depuis le début de l’exercice.
Fiscalement La reconstitution du chemin de révision peut nécessiter que l’Administration accède aux
versions archivées des programmes afin de réaliser les tests nécessaires à la validation ou à la compréhension
des résultats produits ou de la documentation présentée (BOI-BIC-DECLA-30-10-20-40 no 260).
OM
no 280 à 320).
ON
a. Objectif informatique La documentation doit permettre à l’auditeur de connaître et de comprendre
EC
le système d’information mis en œuvre au cours de la période soumise au contrôle, y compris l’ensemble
S
UE
des évolutions significatives. Elle inclut toujours la description générale de l’ensemble du système d’infor-
Q
DI
mation, l’inventaire et la description des matériels et logiciels utilisés, le plan d’archivage et des durées
RI
de rétention, la description des données et de leur structure. JU
ES
Il convient de distinguer selon que la documentation concerne des logiciels standards ou spécifiques :
NC
1. Documentation des logiciels standards Il s’agit de la documentation utilisateur, présentant les prin-
IE
SC
cipales fonctions et caractéristiques du logiciel. Elle est généralement fournie par l’éditeur ou son vendeur.
S
L’accès au code source est juridiquement limité. Néanmoins, les entreprises doivent prévoir les modalités
DE
clauses contractuelles adaptées avec les prestataires extérieurs ou le dépôt des codes sources auprès de
CU
Remarque Logiciel standard adapté à l’entreprise : dès lors qu’un logiciel standard nécessite
x.c
complémentaire doit être produite. Il en est ainsi, par exemple, des logiciels de gestion dits intégrés
ola
ch
2. Documentation des logiciels spécifiques Il s’agit d’un ensemble documentaire retraçant les différentes
uh
332 Délais et forme de conservation des données La conservation des livres obligatoires et
7 des pièces justificatives établis ou reçus dans le cadre d’une comptabilité informatisée est identique
à l’obligation de conservation dans le cadre d’une comptabilité tenue manuellement.
Sur la conservation des livres obligatoires, voir no 317. Sur celle des pièces justificatives, voir no 329. Sur
celle des factures transmises par voie électronique, voir no 661-7 et 661-8.
Fiscalement a. Documents visés par les droits de contrôle et de communication Le délai général de
conservation de six ans (voir no 329) (LPF, art. L 102 B) s’applique aux livres, registres, documents ou pièces
auxquels l’Administration a accès pour procéder au contrôle des déclarations et des comptabilités des
contribuables astreints à tenir et à présenter des documents comptables (BOI-BIC-DECLA-30-10-20-40 no 380 ;
BOI-BIC-DECLA-30-10-20-40 no 10).
Pendant ce délai, une modalité spécifique de conservation est prévue (LPF, art. L 102 B, I-al. 2 ; BOI-BIC-DECLA-
30-10-20-40 no 380 ; BOI-BIC-DECLA-30-10-20-40 no 10) pour les documents établis ou reçus sur support infor-
matique qui doivent obligatoirement être conservés sur ce support jusqu’à la fin de la troisième année
suivant celle à laquelle elle se rapporte (LPF, art. L 169 ; BOI-BIC-DECLA-30-10-20-40 no 380). A l’issue de ce délai,
OM
et jusqu’à l’expiration du délai général de six ans, ces documents pourront être conservés sur tout support
ON
au choix du contribuable.
EC
b. Autres documents La documentation relative aux analyses, à la programmation et à l’exécution des
S
traitements doit être conservée pendant ce même délai de 3 ans, sur le support sur lequel elle a été élaborée
UE
Q
(LPF, art. L 102 B, II et L 169 ; BOI-BIC-DECLA-30-10-20-40 no 410). L’entreprise doit conserver ou faire conserver
DI
RI
la documentation créée ou détenue par un tiers (BOI-BIC-DECLA-30-10-20-40 no 410 et 520).
Sur la conservation des documents constitutifs de la piste d’audit fiable des factures, voir no 661-7. JU
ES
NC
Remarque Pas de conservation sur support papier : la conservation sur support papier de
IE
données immatérielles constituées ou reçues sur support informatique n’est pas une solution alterna-
SC
tive à la conservation informatisée pendant le délai de 3 ans précité. Si une entreprise présente
S
DE
seulement sous forme papier des données originellement informatisées, elle ne remplit pas correcte-
E
LT
ment son obligation de conservation et s’expose, le cas échéant, à un rejet de comptabilité (BOI-BIC-
CU
DECLA-30-10-20-40 no 390).
:FA
Sur la conservation des factures transmises par voie électronique, voir no 661-7.
om
x.c
rvo
Procédures d’archivage Il est préconisé de mettre en place une procédure d’archivage pour
ola
figer l’ensemble des informations dont la conservation est obligatoire. L’archivage doit être effectué
ch
1.s
lisibilité et de la restitution des données et traitements. Ces procédures doivent être mises en œuvre
lors de la clôture de l’exercice ou de la période comptable.
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-DECLA-30-10-20-40 no 540 et 580). Les modalités d’archivage des données
élémentaires sont laissées à la libre appréciation de l’entreprise, mais la procédure suivie doit permettre de prati-
quer des tests et de reconstituer ultérieurement les états comptables (BOI-BIC-DECLA-30-10-20-40 no 480).
Sur la conservation des factures, voir no 661-8.
332 Contrôle des comptabilités tenues par systèmes informatisés Selon le guide
8 d’application de la CNCC « Prise en compte de l’environnement informatique et incidence sur la
démarche d’audit » (avril 2003), les spécificités de l’environnement informatique sont prises en
compte dans les principales étapes de la démarche d’audit, à savoir :
I. Orientation et planification de la mission L’appréciation de l’incidence de l’environnement
informatique nécessite :
– la prise de connaissance de l’informatique dans l’entreprise et de son incidence sur la production
des informations financières et comptables,
112
© Ed. Francis Lefebvre OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES
OM
traitements informatiques rétrospectifs, qui vont au-delà des tests autorisés dans le cadre de la procédure
ON
classique (LPF, art. L 47 A-II). Le non-respect du formalisme entraîne l’irrégularité de la procédure et la nullité
EC
S
des redressements notifiés sur ce fondement (CE 24 août 2011, no 318144).
UE
c. Sanctions
Q
DI
1. Comptabilité informatisée non régulière et/ou non probante En cas de comptabilité informatisée
RI
jugée irrégulière et/ou non probante, la reconstitution du chiffre d’affaires est réalisée au moyen de diffé- JU
ES
rentes méthodes (calcul de coefficient, comptabilité matière, méthode statistique…) sachant que lorsque
NC
des données pertinentes pour cette reconstitution sont disponibles, en tout ou partie, sous forme informati-
IE
SC
sée, elles seront exploitées sous cette forme (BOI-CF-IOR-60-40-30 no 380 à 430).
S
ci-après au 3., le non-respect de cette obligation est sanctionné par une amende égale à 5 000 € ou, en cas
E
LT
de rectification et si le montant est plus élevé, par une majoration de 10 % des droits mis la charge du
CU
contribuable (CGI, art. 1729 D ; BOI-CF-IOR-60-40-10 no 275). Cette amende sanctionne également la remise de
:FA
om
fichiers des écritures comptables non conformes aux dispositions de l’article A 47 A-1 du LPF (BOI-CF-IOR-60-
x.c
40-10 no 280).
rvo
3. Opposition à contrôle fiscal Le contribuable qui s’oppose à la mise en œuvre de ce contrôle (voir
ola
– l’évaluation d’office de ses bases d’imposition (LPF, art. L 74 al. 2). Il en est notamment ainsi :
uh
Parmi ces dispositions, certaines ont un caractère général lié au contrôle interne et visent à s’assurer du
caractère probant de la comptabilité. Elles se recoupent donc avec les objectifs propres à la mission du
commissaire aux comptes qui doit s’assurer de la fiabilité des systèmes comptables en environnement infor-
matique (sur le modèle d’approche par les risques mis en œuvre par le commissaire aux comptes, voir
no 5330 s.). D’autres ont un caractère spécifique purement fiscal et leur contrôle n’entre pas dans le cadre de
la mission du commissaire aux comptes.
– doit informer la direction et le conseil d’administration si, dans le cadre de ses travaux, il
constate des insuffisances significatives par rapport aux dispositions fiscales spécifiques notamment
en matière de documentation informatique et de conservation des données (conservation sur 3 ans
et sur support informatique des données concourant à la formation du résultat, par exemple) ;
– doit apprécier si les insuffisances graves des systèmes comptables informatisés constituent une
limitation à ses contrôles et ont une incidence sur l’expression de son opinion sur les comptes
annuels.
OM
Par exemple, l’entreprise doit absolument garder sous sa responsabilité l’ensemble des tâches de valida-
ON
tion (ex. : signature des règlements, gestion de la trésorerie…), le prestataire pouvant quant à lui assurer l’en-
EC
semble des opérations à connotation réglementaire (ex. : contrôle de conformité des pièces, archivage…).
S
UE
Q
DI
332 L’environnement informatique en PGI
RI
11 a. Définition Le PGI (progiciel de gestion intégré ou ERP, « enterprise resource planning ») est un JU
ES
système informatique de gestion des informations conçu dès la mise en place de l’organisation de
NC
– les PGI destinés aux grandes entreprises : adaptées à l’organisation de l’entreprise et couvrant l’en-
:FA
semble des activités, leurs fonctionnalités génèrent une organisation lourde mais très structurée ;
om
x.c
– les PGI destinés aux entreprises de taille moyenne : leurs fonctionnalités peuvent se limiter au périmètre
rvo
comptable et aux domaines directement liés (achats) et permettent de gérer plusieurs entités juridiques.
ola
Ces PGI nécessitent une organisation de la séparation des tâches et de la sécurité très adaptée.
ch
1.s
– les PGI destinés aux petites entreprises : leurs fonctionnalités réduites ne permettent généralement pas
uh
une prise en compte importante des particularités de l’entreprise. Le paramétrage nécessite cependant
une gestion spécifique des interfaces internes entre les différentes fonctions, beaucoup d’opérations
comptables s’enchaînant sans intervention humaine.
Les caractéristiques communes à ces trois catégories de PGI sont les suivantes :
1. Renforcement de la sécurité Le choix d’un PGI conduit à regrouper au sein d’une même
application de nombreuses fonctionnalités, qui auparavant pouvaient être réparties entre plusieurs
systèmes.
La gestion des droits d’accès et des habilitations est donc très importante dans ce type d’environnement.
Le principe de séparation des fonctions (voir no 394-1) est, toutefois, plus facile à respecter par une entreprise
utilisant ce type de système, en donnant, par exemple, à une seule personne l’accès à l’application comptable.
2. Documentation des paramétrages Une des caractéristiques principales d’un PGI est le paramé-
trage étendu de ses applications qui permet d’adapter le système au fonctionnement et aux particu-
larités de l’entreprise.
Cependant, même si les possibilités de paramétrage peuvent être très développées, les entreprises ne se
contentent pas généralement de paramétrage « standard » proposé par le PGI et cherchent à l’adapter
114
© Ed. Francis Lefebvre OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES
OM
no 332-6), les procédures supplémentaires et spécifiques à mettre en œuvre peuvent être :
ON
– un ou plusieurs serveurs de surveillance et de contrôle à distance permettant de vérifier l’état des serveurs,
EC
– un ou plusieurs pare-feu (ou firewall), matériel ou logiciel réalisant des fonctions de filtrage,
S
UE
– et d’une manière générale toutes les procédures assurant à l’entreprise et à ses partenaires les garanties
Q
DI
de fiabilité et de sécurité que l’on est en droit d’attendre et qui sont progressivement précisées par une
RI
abondante réglementation spécifique. JU
ES
un ou plusieurs serveurs pour la publication de pages sur site, pour la messagerie, les applications, les
IE
SC
bases de données.
S
DE
Dans les entreprises, la configuration la plus fréquente est la suivante : un serveur de messagerie, un serveur
E
Sur le modèle d’approche par les risques mis en œuvre par le commissaire aux comptes, voir no 5330 s.
:FA
Sur les incidences sur la mission du commissaire aux comptes du non-respect des dispositions fiscales concer-
om
x.c
Voir également le guide d’application CNCC « Prise en compte de l’environnement informatique et incidence
ola
C. Inventaire
Tout commerçant, personne physique ou morale, contrôle l’existence et la valeur des éléments actifs 333
et passifs du patrimoine par inventaire au moins une fois tous les douze mois et établit des
comptes annuels au vu de l’inventaire (C. com. art. L 123-12 et R 123-177).
Toute entreprise contrôle au moins une fois tous les douze mois les données d’inventaire (PCG, art. 912-3).
Questionné sur la nécessité d’établir un inventaire au bout de douze mois pour une société anonyme
constituée le 1er juillet n, les statuts prévoyant la clôture du premier exercice le 31 décembre n + 1 (soit
un exercice de 18 mois), le bulletin CNCC (no 57, mars 1985, EC 84-57, p. 147) a estimé :
– qu’en vertu de l’article L 123-12 du Code de commerce (« un inventaire au moins tous les 12 mois »),
un premier inventaire doit être réalisé, soit le 31 décembre n, soit le 30 juin n + 1 au plus tard ;
– qu’en vertu de l’article L 232-1 al. 1 du Code de commerce (« à la clôture de chaque exercice, le conseil
d’administration, le directoire ou les gérants dressent l’inventaire, les comptes annuels, conformément au
Code de commerce »), un deuxième inventaire devra être réalisé le 31 décembre n + 1, date d’établisse-
ment des comptes annuels.
115
OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES © Ed. Francis Lefebvre
OM
10 ans (C. com. art. R 123-177 ; voir no 329).
ON
EC
S
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D. Plan de comptes de l’entreprise
Q
DI
RI
JU
ES
du décret du 29 novembre 1983 dans la partie réglementaire du Code de commerce, les termes « plan
IE
SC
de comptes de l’entreprise » figurant dans l’article 4 du décret précité ont été remplacés par les termes
S
« plan comptable ». Cette modification, effectuée à tort, à notre avis, ne correspond ni aux prescriptions
DE
du PCG (art. 912-2) ni à la pratique des entreprises. C’est pourquoi, les termes « plan de comptes de
E
LT
334 Généralités Le plan de comptes de l’entreprise est établi par référence à celui du PCG
x.c
(c’est-à-dire notamment, le cas échéant, par référence au plan comptable professionnel de l’entre-
rvo
1
ola
prise ; sur la liste des plans et guides et leur validité actuelle, voir no 295 s.) et doit être suffisamment
ch
détaillé pour permettre l’enregistrement des opérations conformément aux normes comptables
1.s
uh
– les modifications d’intitulé, qui peuvent être nécessitées par une meilleure adaptation aux spécificités
de l’entreprise, ne peuvent avoir pour effet d’entraîner sous le compte ainsi modifié l’enregistrement
d’opérations qui ont normalement leur place sous d’autres intitulés du plan général ;
A notre avis, de simples abréviations des intitulés des comptes paraissent tout à fait acceptables sur les
journaux, grand-livre et balance.
– une subdivision des comptes plus détaillée que dans le Plan général est autorisée à condition qu’elle
respecte l’ordre de classification des comptes ;
– si certaines opérations ne peuvent être enregistrées dans aucun des comptes développés selon l’ordre
OM
du plan général, les nouveaux comptes à ouvrir sont approuvés en application des procédures en vigueur.
ON
EC
Classification des comptes La classification des comptes dans le PCG se caractérise 334
S
UE
par le choix d’un mode de codification décimale et l’adoption de critères de classement des opéra- 3
Q
DI
tions dans les comptes ouverts à cet effet.
RI
JU
ES
I. Comptabilité générale : 4
SC
a. Les opérations relatives au bilan sont réparties dans les cinq classes de comptes suivantes :
S
DE
– classe 1 : comptes de capitaux (capitaux propres, autres fonds propres, emprunts et dettes assimilées) ;
E
b. Les opérations relatives au résultat sont réparties dans les deux classes de comptes suivantes :
rvo
ola
Structure décimale des comptes Selon le PCG (art. 933-2), le numéro de chacune des 334
classes 1 à 8 constitue le premier chiffre des numéros de tous les comptes de la classe considérée. 5
Chaque compte peut lui-même se subdiviser. Le numéro de chaque compte divisionnaire commence
toujours par le numéro du compte ou sous-compte dont il constitue une subdivision.
Pour plus d’informations, voir notre Code Comptable, mis à jour mensuellement, disponible en version
électronique dans la Solution Navis comptable conso/IFRS (Ed. Francis Lefebvre).
En comptabilité générale, la position du chiffre, au-delà du premier, dans le numéro de code affecté
au compte, a une valeur indicative pour l’analyse de l’opération enregistrée à ce compte.
117
OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES © Ed. Francis Lefebvre
334 Remarque Exemples de structure de comptes : les exemples de structure de comptes ci-après sont
5 ceux du PCG 82 (p. I. 56 s.) qui nous paraissent toujours valables même s’ils ne figurent plus dans l’actuel
PCG, celui-ci ayant maintenu la même structure de comptes.
(suite)
I. Signification de la terminaison zéro (PCG, art. 933-3) :
a. Dans les comptes à deux chiffres, le zéro terminal a une signification pour le classement des
opérations en fonction des critères énoncés au no 334-6 ci-après :
■ Exemples
compte 10 « Capital et réserves » ;
compte 70 « Ventes… ».
b. Dans les comptes à trois chiffres (et plus), le zéro terminal (ou la série terminale de zéros) a
une signification de regroupement de comptes ou de compte global :
– Le compte de terminaison zéro est utilisé comme compte de regroupement lorsque les opérations
ont fait, pour des besoins d’analyse, l’objet d’un classement préalable dans des comptes de même
niveau se terminant par les chiffres de 1 à 8.
■ Exemples
410 « Clients et comptes rattachés » utilisé pour regrouper les comptes 411 à 418 ;
630 « Impôts, taxes et versements assimilés » pour les comptes 631 et 638.
– Le compte de terminaison zéro est utilisé comme compte global lorsqu’aucune analyse ne s’im-
pose pour les opérations à classer dans le compte de niveau immédiatement supérieur. Les entre-
prises peuvent inscrire directement la totalité des opérations concernées dans le compte de niveau
supérieur ou, dans un souci d’homogénéité du plan de comptes, ouvrir un compte de même intitulé
en lui adjoignant un (ou plusieurs) zéro (0) à sa droite (cette possibilité a été utilisée dans le plan de
comptes établi par les entreprises relevant du système abrégé).
■ Exemples
50 « Valeurs mobilières de placement » ou 500 « Valeurs mobilières de placement » ;
74 « Subventions d’exploitation » ou 740 « Subventions d’exploitation ».
Toutefois cette utilisation du zéro ne peut avoir pour effet de faire obstacle à la présentation norma-
lisée des documents de synthèse.
OM
ON
C’est ainsi que les amortissements et dépréciations qui s’appliquent aux postes d’actif ne peuvent pas
EC
être regroupés ou inscrits directement dans un seul compte (280, par exemple, pour les amortissements
S
des immobilisations) quand ils doivent être indiqués séparément dans le bilan pour chacun des postes
UE
Q
concernés.
DI
RI
II. Signification des terminaisons 1 à 8 (PCG, art. 933-4) : JU
ES
a. Dans les comptes à deux chiffres, les comptes de terminaison 1 à 8 ont une signification de
NC
regroupement.
IE
SC
PCG 82 (p. I. 57), une liaison a été établie entre les comptes de dépréciation au bilan (28, 29, 39, 49,
:FA
59) et les comptes de dotations et de reprises correspondants du compte de résultat (68, 78). Il en est
om
■ Exemples
ola
Critères de classement Les opérations sont enregistrées dans les comptes dont l’intitulé 334
correspond à leur nature (PCG, art. 911-5). Ainsi, comme le précisait le PCG 82 (p. I. 57 s.), les critères 6
successifs de classement des opérations retenus dans le plan de comptes assurent l’homogénéité
interne des classes et des comptes à deux chiffres en fonction de catégories économiques d’opéra-
tions qu’ils sont destinés à regrouper.
C’est ainsi que la notion de « comptes rattachés » figurant dans le plan de comptes a pour but d’assurer
le recensement de toutes les opérations se rapportant au même agent économique : par exemple, le
compte 40 regroupe toutes les dettes envers les fournisseurs, qu’il s’agisse des factures en compte four-
nisseurs, des effets à payer, des factures non parvenues (charges à payer, y compris les intérêts courus
éventuellement dus).
Indépendamment de cette cohérence interne du plan de comptes, l’établissement des documents
de synthèse nécessite une répartition des opérations enregistrées en comptabilité selon des critères
généraux de classement :
– au bilan : classement en fonction de la destination des biens dans l’entreprise (immobilisations,
stocks, etc.) ;
– au compte de résultat : classement en fonction de la nature des charges et des produits
OM
constitutifs du résultat de l’exercice.
ON
EC
S
UE
E. Document décrivant les procédures
Q
DI
et l’organisation comptables
RI
JU
ES
Un document décrivant les procédures et l’organisation comptables est établi par le commerçant 335
NC
Selon le PCG (art. 911-2), une documentation décrivant les procédures et l’organisation comptables
E
La formulation du PCG met en avant une vision globale de l’utilité de la documentation puisque, au-delà
:FA
de la compréhension du système, elle ne vise pas seulement la réalisation des contrôles mais le contrôle
om
du système lui-même.
x.c
rvo
ola
Commerçants concernés Pour le bulletin CNCC (no 60, décembre 1985, EC 85-45, p. 509 s.) : « Selon 335
ch
1.s
l’esprit du texte, tous les commerçants, personnes physiques ou morales, indépendamment de leur 1
uh
Objet Il ne s’agit pas d’établir un manuel complet des procédures mais de fournir (notamment à 335
un contrôleur externe) les éléments de compréhension du système, c’est-à-dire, à notre avis, les 2
réponses aux principales questions suivantes :
– Quelle est l’organisation générale de l’entreprise ?
– Comment les informations de base sont-elles saisies ?
119
OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES © Ed. Francis Lefebvre
335 Contenu Aucune précision réglementaire n’est fournie, celui-ci devant permettre la compréhen-
3 sion du système de traitement et la réalisation des contrôles. Il est simplement indiqué (C. com. art. R 123-174,
al. 4 et PCG, art. 922-2) que les pièces justificatives sont classées dans un ordre défini dans ce document.
Pour l’OEC (Rec. no 21.06 précitée), le contenu :
– peut être succinct dans les entreprises à structure légère,
– doit être mis à jour lors de toute modification apportée à l’organisation et aux procédures comptables,
– et doit comprendre au minimum les informations suivantes :
• organisation de la fonction comptable (répartition des tâches) ;
• intervenants extérieurs et rôle de chacun (expert-comptable, commissaire aux comptes, autres conseils) ;
• plan de comptes et liste des journaux utilisés ;
• systèmes et moyens comptables : type de système (classique, centralisateur, etc.) ; moyens utilisés (manuel,
informatique) ;
• informations comptables produites : documents obtenus (journaux, balance, comptes et autres états
comptables) ; livres légaux (livre-journal, etc.) ;
• classement des pièces comptables : type de classement (numérique, alphanumérique, chronologique,
etc.) ; lieu de classement.
A notre avis (et à titre indicatif), ce document pourrait s’organiser (par référence aux questions
indiquées ci-avant) selon le plan suivant (ces éléments étant à apprécier selon la taille de l’entreprise,
la complexité de ses opérations et l’existence d’une documentation déjà existante).
Remarques 1. Entreprises possédant déjà le type de documentation nécessaire Dans ces entre-
OM
ON
prises, un document récapitulatif faisant référence aux informations nécessaires (manuels, notes de
EC
service, etc.) nous paraît suffisant.
S
2. Rôle du commissaire aux comptes Les procédures et l’organisation d’une entreprise (et d’une
UE
manière générale son contrôle interne) font l’objet d’analyses par les commissaires aux comptes dans le
Q
DI
cadre de leur démarche d’audit.
RI
JU
Sur les définitions et les objectifs du contrôle interne, voir no 391 s.
ES
Sur le modèle d’approche par les risques du commissaire aux comptes, voir no 5330 s.
NC
IE
Sur le contrôle effectué par les commissaires aux comptes, voir no 3699-3.
S
DE
– les informations générales sur l’entreprise (forme, siège social, capital, etc.),
CU
L’OEC recommande de mentionner les intervenants extérieurs et le rôle de chacun d’eux (expert-
rvo
II. Eléments généraux relatifs à la saisie des informations Cette partie pourrait comprendre
1.s
uh
III. Eléments relatifs au traitement des informations de base Cette partie pourrait comprendre
les éléments suivants :
– nature du système de traitement utilisé (manuel, informatique interne, informatique en service
extérieur) : cette description pourra être faite pour autant que de besoin par grandes fonctions (achats,
ventes, investissements…) sans omettre la description des outils périphériques qui, bien que non intégrés
dans un système automatisé de gestion d’informations, procèdent à la centralisation d’informations
reprises en tant que telles dans les enregistrements comptables (ventes, inventaires permanents quantitatifs, …).
Le cas échéant, le document inclura (ou renverra à) la documentation relative aux analyses, à la program-
mation et à l’exécution des traitements (voir no 332-6) ;
– modalités de contrôle de l’application des procédures de traitement : indication par exemple des
procédures de contrôle mises en place (Qui ? Périodicité ? Méthodes ?) ;
– documents de sortie : énumérer ces documents : journaux auxiliaires, balances, grand-livre, analyses
statistiques, etc. Le cas échéant, éléments préparatoires à des déclarations (déclaration de TVA) ou à des
enregistrements manuels ou automatiques (par exemple amortissements).
Indiquer leur nature, leur périodicité et les délais.
Indiquer le cas échéant les particularités liées à leur établissement (relation entre les informations de base
et l’obtention de ces documents).
IV. Eléments relatifs à l’établissement des comptes annuels Cette partie pourrait, par exemple,
comprendre :
a. La description des procédures d’inventaire (ce terme étant pris au sens large) et répondant
notamment aux questions suivantes : Qui ? Comment ?
Notamment :
– travaux relatifs à la « coupure » ou « cut-off »,
– inventaires physiques des stocks et en-cours (tournants ou en fin d’exercice) et valorisation (inventaire
permanent, intermittent, etc.),
– calculs des amortissements,
– appréciation des valeurs d’inventaire et constatation des dépréciations,
– appréciation des risques et constatation des provisions (prise en compte des événements en cours ou
des événements postérieurs à la clôture).
b. La procédure de passage des comptes aux postes du bilan et du compte de résultat. Par
exemple tableau de passage.
c. Les règles d’évaluation et les options comptables retenues par l’entreprise. On pourra se
OM
limiter aux éléments pour lesquels l’entreprise a un choix au regard de la réglementation.
ON
EC
d. La procédure d’élaboration de l’annexe. Qui fait quoi ? Qui centralise ? Qui supervise ? Qui décide ?
S
UE
Q
Elaboration du document Pour l’OEC (Rec. no 21.06 précitée), il peut être réalisé à partir d’une 335
DI
RI
ou plusieurs des approches suivantes : JU 4
– une approche par les circuits d’information, les systèmes de traitement et les journaux tenus
ES
NC
permet de mieux appréhender le cheminement de l’information comptable, de son origine aux états
IE
de synthèse ;
SC
– une approche par les personnes responsables des travaux comptables présente l’avantage de
S
DE
– une approche par les comptes présente l’avantage de faciliter les contrôles, mais ne donne pas
CU
Forme Aucune précision n’est fournie sur la forme de ce document et sur sa forme de 335
rvo
conservation.
ola
5
ch
La tenue d’un dossier à feuillets mobiles est sans doute la mieux appropriée, car elle permet de suivre
1.s
uh
l’évolution de l’organisation. Pour ce faire il paraît en outre utile de mentionner sur les différentes feuilles
du document sa date d’effet et sa date de péremption.
Délai de conservation Il doit être conservé aussi longtemps qu’est exigée la présentation des 335
documents comptables auxquels il se rapporte (C. com. art. R 123-172 et PCG, art. 911-2), c’est-à-dire dix ans. 6
En pratique, ce document est évolutif (il conviendrait alors de garder pendant dix ans les descriptions
remplacées par d’autres).
Sanctions Aucune sanction comptable n’est spécifiquement prévue en cas de non-établisse- 335
ment de ce document. 7
Fiscalement La non-présentation de ce document lorsqu’il est indispensable (Rép. Lorenzini, AN 11 mai 1987,
no 16531, non reprise dans Bofip) :
– est assimilée à un refus de communication (sanctionné par l’amende fiscale prévue par l’article 1734 du
CGI, voir Mémento Fiscal no 78070) ;
– conduit, en cas de vérification, à placer les agents des finances publiques dans l’impossibilité d’accomplir
leurs fonctions (opposition à contrôle fiscal, voir no 332-8).
121
OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES © Ed. Francis Lefebvre
OM
Cette durée peut notamment être différente de douze mois :
ON
EC
– pour le premier exercice social (voir no 336-2) ;
S
– au cours de la vie sociale, lorsque la date de clôture des exercices est modifiée (par exemple, en
UE
cas de restructuration, fusion).
Q
DI
RI
Fiscalement Si aucun bilan n’est dressé au cours d’une année quelconque, l’impôt dû au titre de cette JU
ES
année est établi sur les bénéfices de la période écoulée :
NC
– depuis la fin de la dernière période imposée ou, dans le cas d’entreprise nouvelle, depuis le commence-
IE
Ces mêmes bénéfices viennent ensuite en déduction des résultats du bilan dans lesquels ils sont compris
E
LT
(CGI, art. 37). Les deux périodes d’imposition successives revêtent le caractère d’exercices autonomes du point
CU
de vue fiscal (CE 28 juillet 2011, no 314860), ce qui a des conséquences, notamment, en matière de prescription,
:FA
de recouvrement, d’entrée en vigueur de nouvelles dispositions, etc. Une entreprise ne peut pas se soustraire
om
à l’imposition des bénéfices réalisés jusqu’au 31 décembre de l’année au motif que leur montant excède le
x.c
rvo
résultat réalisé en définitive au cours de l’exercice (CAA Paris 8 juillet 2004, no 00-3706). Pour plus de détails,
ola
En revanche, selon la jurisprudence, les dispositions de l’article L 123-12 du Code de commerce ont
pour finalité de permettre d’apprécier suivant une périodicité fixe, les résultats de l’activité, par la
comparaison notamment des résultats financiers de chaque exercice. En conséquence, une société
ne peut valablement fixer les dates de clôture et d’ouverture et de ses exercices sociaux « à la fin
du mois de mars et au début du mois d’avril » en raison de l’imprécision des termes choisis et du
caractère permanent d’une telle périodicité, inférieure ou supérieure à 12 mois, qui serait fixée par
les statuts (CA Paris 21 mars 2000, no 1999/24867 ; en ce sens également Communication Ansa, no 3091, juillet 2001).
Fiscalement Dans le cadre de l’intégration fiscale, l’Administration admet, à titre de règle pratique, l’appli-
cation d’une date de clôture variable dans la mesure où la date retenue n’entraîne qu’une variation minime
de la durée des exercices sociaux. Ainsi, la société mère d’un groupe fiscal peut décider que toutes les
sociétés du groupe, y compris elle-même, clôturent leurs exercices sociaux à une date correspondant par
exemple au dernier lundi du mois de décembre (BOI-IS-GPE-10-10-20 no 140).
III. Conditions à respecter pour modifier la durée
a. AGO Selon l’article L 225-100 du Code de commerce, l’AGO est réunie au moins une fois par an
dans les 6 mois de la clôture de l’exercice, sous réserve de prolongation de ce délai par décision de
122
© Ed. Francis Lefebvre OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES
justice (C. com. art. L 225-100 pour les SA, voir Mémento Sociétés no 48111, et pour les SCA, par renvoi de l’article L 226-1 ; 336
C. com. art. L 223-26 pour les SARL ; C. com. art. L 221-7 pour les SNC et pour les SCS, sur renvoi de l’article L 222-22). 1
Selon le bulletin CNCC (no 91, septembre 1993, EJ 93-134, p. 398), il résulte de ces dispositions que si une (suite)
société désire modifier la date de clôture de son exercice social, elle devra veiller à tenir néanmoins une
assemblée générale ordinaire chaque année civile ; ainsi :
– l’exercice ne pourra être supérieur à douze mois que si, compte tenu du délai de six mois accordé
après la clôture de l’exercice pour réunir l’assemblée, celle-ci peut être réunie avant le 31 décembre. A
défaut, il y aurait lieu au contraire de réduire la durée de l’exercice de transition ;
– la réunion de l’assemblée générale ordinaire doit être conforme à la loi, c’est-à-dire que l’assemblée
doit avoir pour objet d’approuver les comptes de l’exercice écoulé (C. com. art. L 225-100, al. 3) ; une assem-
blée, même appelée « ordinaire », qui aurait pour seul objet de recevoir communication d’une situation
comptable arrêtée à une certaine date, ne pourrait répondre aux prescriptions légales ;
– dans le cas d’un exercice ouvert le 1er juillet n − 1 et clos le 31 décembre n, l’absence de tenue d’AGO
en n constitue une irrégularité en n que le commissaire aux comptes doit signaler aux dirigeants (ainsi que,
le cas échéant, au comité d’audit) et, le cas échéant, à la plus prochaine assemblée (C. com. art. L 823-12 et
L 823-16 modifiés par l’ord. no 2016-315 du 17 mars 2016).
Remarque Exception pour les SAS : le Code de commerce n’impose pas pour les SAS une réunion
annuelle de l’AGO au cours de laquelle les comptes annuels seraient approuvés (en l’absence de renvoi à
l’article L 225-100 du Code de commerce, voir Mémento Sociétés no 60530).
b. AGE La durée d’un exercice social ne peut être modifiée que par une décision de l’assemblée
générale extraordinaire (et non de l’assemblée générale ordinaire ; Bull. CNCC no 40, décembre 1980, p. 468) qui doit
intervenir avant la date de clôture de l’exercice en cours (Bull. CNCC no 88, décembre 1992, EJ 92-200, p. 633 s.).
En ce qui concerne la possibilité de tenir l’AGE après la nouvelle date de clôture retenue (mais avant l’ancienne
date), les avis sont partagés. En effet, selon le bulletin CNCC (no 88, décembre 1992, précité), il ne paraît pas possible
de donner un caractère rétroactif aux décisions des organes sociaux concernant le fonctionnement de la société.
L’irrégularité constituée par la modification de l’exercice par une AGO après la date de clôture habituelle
ne justifie pas en soi un refus par le commissaire aux comptes de certification des comptes mais nécessite
une explication dans le rapport sur les comptes annuels (Bull. CNCC no 55, septembre 1984, EJ 84-89, p. 363).
En revanche, selon d’autres auteurs (voir Mémento Sociétés no 76014), cet effet rétroactif ne paraît pas
illicite mais la solution présente un certain nombre d’écueils qu’il est nécessaire d’anticiper. Pour
plus de détails, voir Mémento Sociétés au numéro précité.
c. Caractère justifié et non abusif Les décisions de modifier la date de clôture de l’exercice
OM
social sont admises dès lors qu’elles sont justifiées. On considère généralement qu’un exercice social
ON
exceptionnellement supérieur à douze mois est régulier si l’allongement est motivé. En revanche,
EC
pourrait être considéré comme abusif l’allongement d’un exercice déficitaire ayant pour objectif
S
UE
unique de compenser les pertes par des profits réalisés peu après à la faveur de cessions d’actifs.
Q
DI
RI
Fiscalement Si aucun bilan n’est dressé au cours d’une année, voir ci-avant II.
JU
ES
d. Souci d’information et de comparabilité Une variation trop importante de la durée des exer-
NC
cices sociaux serait, à notre avis, contraire à l’esprit du Code de commerce ; elle risquerait d’ailleurs
IE
SC
de nuire aux associés en rendant plus difficile la comparaison des résultats financiers de chaque exercice.
S
D’ailleurs, en cas d’exercices successifs de durées différentes, il paraît à notre avis nécessaire de
DE
fournir dans l’annexe tous les éléments susceptibles d’améliorer la comparaison des deux exercices.
E
LT
CU
En pratique, pour les comptes sociaux et consolidés, l’AMF recommande de fournir en annexe une
:FA
information pro forma sur les principaux agrégats comptables, sur une base comparable construite
om
sur douze mois, en retenant la nouvelle date de clôture. En cas d’impossibilité de produire cette
x.c
information, l’AMF recommande de le justifier dans l’annexe (Rec. AMF no 2013-08 du 17 mai 2013, modifiée
rvo
ola
le 15 avril 2016).
ch
1.s
■ Exemple
uh
Si une société, clôturant ses comptes au 31 mars, décide de changer sa date de clôture pour la fixer au
31 décembre n, le nouvel exercice comptable aura une durée de 9 mois. Dans ce cas, l’information pro
forma, demandée par l’AMF sur les principaux agrégats, sera établie au 31 décembre n sur une base de
12 mois (1er janvier – 31 décembre n).
date de dépôt au greffe mais est opposable à l’Administration à l’occasion d’un contrôle sur pièces effectué
ultérieurement (CAA Marseille 13 décembre 2013, no 11MA01233 et no 11MA01235).
IV. Conséquences de la modification :
– sur la durée du mandat des commissaires aux comptes, voir no 5284 ;
– sur les statuts, le renouvellement du mandat des administrateurs ou membres du conseil de
surveillance et les obligations de publicité, voir Mémento Sociétés no 76016 ;
– sur l’établissement des documents de gestion prévisionnelle, voir no 3709-2 ;
– sur la date d’inventaire en cas d’exercice d’une durée supérieure à un an, voir no 1271.
336 Cas particulier du 1er exercice La date de clôture du premier exercice doit être fixée en
2 tenant compte des critères de choix développés au no 336 et des conditions juridiques exposées au
no 336-1.
Selon le CCRCS, le fait de déclarer pour le premier exercice une date de clôture comprise entre 18 et
23 mois, n’expose pas le déclarant à un refus d’inscription pour non-conformité aux dispositions législa-
tives et réglementaires à condition que cette date soit inscrite dans les statuts (Avis no 2015-015 du
29 septembre 2015).
Fiscalement Lorsqu’aucun bilan n’est établi au cours de l’année, deux dérogations sont prévues à l’obliga-
tion de déposer une liasse au 31 décembre de l’année de création (voir no 336-1) :
– Sociétés soumises à l’IS : l’IS est établi sur les bénéfices de la période écoulée depuis le commencement
des opérations jusqu’à la date de la clôture du premier exercice et, au plus tard, jusqu’au 31 décembre de
l’année suivant celle de la création (CGI, art. 209-I, al. 2),
– Sociétés soumises à l’impôt sur le revenu : elles sont dispensées de déclaration provisoire au
31 décembre de l’année de leur création si tous leurs associés sont des personnes morales qui ont une date
de clôture en cours d’année civile, identique ou postérieure à la date de clôture de la société de personnes
(BOI-BIC-DECLA-30-50 no 110).
Sur l’ouverture de l’exercice antérieurement à l’engagement des dépenses pour le compte de la société en
formation, voir no 3515.
OM
des petits commerçants
ON
EC
soumis au régime fiscal simplifié
S
UE
Q
DI
ou au régime des micro-entreprises
RI
JU
ES
337
NC
Le choix du régime fiscal applicable aux petits commerçants détermine largement leurs obligations
IE
comptables. Deux régimes leur sont applicables, en fonction de la nature de l’activité exercée et
SC
– le régime réel simplifié, accessible à la fois aux personnes morales et aux personnes physiques,
E
LT
– le régime des micro-entreprises (ou micro-BIC), accessible uniquement aux personnes physiques.
CU
:FA
Par ailleurs, les personnes physiques relevant du micro-BIC peuvent, sous certaines conditions, opter pour
om
Remarque Distinction entre le régime fiscal des micro-entreprises et les obligations comptables
rvo
ola
simplifiées des micro-entreprises : il convient de ne pas confondre le régime fiscal des micro-entreprises
ch
(ou micro-BIC) applicable uniquement aux personnes physiques dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas
1.s
uh
certains seuils (voir tableau ci-après) et les simplifications comptables (notamment dispense d’annexe)
dont bénéficient les micro-entreprises, personnes morales et personnes physiques (voir no 3661-1 et 3661-2).
Nature de l’activité exercée Les seuils d’application des régimes fiscaux, déterminés en
fonction du chiffre d’affaires de l’entreprise, diffèrent selon que l’entreprise commercialise des
marchandises (ou objets, fournitures, denrées à emporter ou consommer sur place ou fourniture de
logement) ou des services.
En cas d’activités mixtes, un double seuil est généralement applicable : le chiffre d’affaires total de
l’activité mixte doit être inférieur au seuil applicable aux marchandises et le chiffre d’affaires de l’activité
de services doit être inférieur au seuil applicable aux services (BOI-BIC-DECLA-10-10-20 no 130 ; voir Mémento
Fiscal no 85440).
Montant du chiffre d’affaires Le montant à retenir est celui réalisé dans le cadre de l’acti-
vité courante au titre de l’année civile, éventuellement ajusté prorata temporis. Les produits excep-
tionnels (cessions d’immobilisations, cession de stocks en fin d’exploitation, subventions…) et les
produits financiers (BOI-BIC-DECLA-10-10-20 no 1) ne sont notamment pas à prendre en compte.
124
© Ed. Francis Lefebvre OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES
Sont toutefois exclus du régime des micro-BIC (voir Mémento Fiscal no 85425), même si leur chiffre
d’affaires est inférieur au seuil applicable, les commerçants qui notamment :
– ne bénéficient pas de la franchise en base de TVA ou qui y ont renoncé (sur cette notion, voir
no 2493) ;
Les entreprises qui bénéficient de la franchise sont globalement celles dont le CA n-1 est inférieur aux
seuils du micro-BIC, le CA étant déterminé en retenant les créances acquises pour les exercices clos à
compter du 31 décembre 2015 (voir Mémento Fiscal no 85575),
– ou exercent certaines activités immobilières (notamment marchands de biens et agents immobi-
liers) ou financières (notamment crédit-bail et vente sur marchés à terme).
Le tableau ci-après, établi par nos soins, présente les régimes applicables en fonction des seuils de
chiffre d’affaires pour chaque activité :
Remarque Actualisation des seuils : depuis le 1er janvier 2015, les seuils de la franchise de TVA, du
régime fiscal des micro-entreprises et du réel simplifié sont actualisés tous les trois ans dans la même
proportion que l’évolution triennale de la limite supérieure de la première tranche de l’impôt sur le revenu
(CGI, art. 50-0-1o , 293 B et 302 septies A bis). La première révision triennale interviendra au 1er janvier 2017. Les
seuils actualisés pour 2014 sont donc encore applicables en 2015 et 2016.
OM
(3) Seuil applicable uniquement aux personnes physiques (qui seules peuvent bénéficier du régime des micro-
ON
entreprises). Les modalités de détermination du régime micro-BIC sont alignées sur celles de la franchise en base de
EC
TVA, que l’activité soit ou non exonérée de TVA. Il convient toutefois de distinguer selon que l’activité du contribuable
S
est exonérée ou non de TVA pour déterminer les conséquences du franchissement de seuil (CGI, art. 50-0 ; voir Mémento Fiscal
UE
no 86065) :
Q
DI
(a) Le contribuable exerce une activité soumise à la TVA :
RI
– s’il ne bénéficie plus de la franchise en base (CA de l’année n et n + 1 supérieur aux limites ordinaires de 82 200 €
pour les ventes de marchandises et de 32 900 € pour les ventes de services, sans toutefois dépasser lors de ces deux JU
ES
exercices les limites majorées qui sont respectivement de 90 300 € et 34 900 €), l’exclusion du régime des micro-BIC ne
NC
prend effet qu’à compter du 1er janvier de l’année n + 3, c’est-à-dire l’année suivant celle de l’assujettissement à la
IE
TVA (année n + 2) ;
SC
– s’il dépasse les limites majorées (90 300 € ou 34 900 €) en cours d’année, le régime micro-BIC continue de
S
DE
– s’il dépasse en n et n + 1 les limites ordinaires prévues par le régime de la franchise en base de la TVA (82 200 € et
CU
32 900 €), sans dépasser les limites majorées (90 300 € ou 34 900 €), l’exclusion du régime micro-BIC prend effet dès
:FA
– s’il dépasse les limites majorées (90 300 € ou 34 900 €) en cours d’année, le régime micro-BIC s’applique seulement
x.c
Pour plus de détails, notamment sur le franchissement des seuils en cas de changement d’activité ou pour les
ola
(6) Le seuil de chiffre d’affaires retenu pour l’application du régime de la franchise en base de TVA s’apprécie hors
taxes (CE 13 février 2013, no 342197).
337 a. Possibilité de tenir une comptabilité de trésorerie, à condition de ne pas être contrôlé par une
1 société établissant des comptes consolidés (C. com. art. L 123-25 ; CGI, art. 302 septies A ter A).
(suite) Remarque Comptabilité de trésorerie : tenir une comptabilité de trésorerie ne signifie pas tenir
une comptabilité en partie simple. La contrepartie des encaissements et des décaissements doit
toujours être indiquée. Seules les créances et les dettes n’ont pas à être constatées.
En conséquence, en ce qui concerne l’enregistrement comptable, sont enregistrés journellement,
dans les livres de trésorerie, les encaissements et les paiements en distinguant :
– le mode de règlement (« Caisse », « Banques », « Chèques postaux ») ;
– et la nature de l’opération réalisée : apports et prélèvements de l’exploitant, virements de fonds,
prêts ou emprunts, acquisition ou cession d’immobilisations, charges, produits…
Les pièces de recettes et de dépenses doivent être classées et annotées de la nature, de la date et
du montant des règlements effectués (BOI-BIC-DECLA-30-20-20 no 160).
En pratique, il est possible de retenir comme date d’enregistrement comptable des encaissements et
des paiements, la date de l’opération figurant sur le relevé adressé par un établissement de crédit
(C. com. art. R 123-203).
b. Possibilité d’effectuer la centralisation des écritures de trésorerie trimestriellement et non
mensuellement (C. com. art. R 123-176 et R 123-204).
c. Possibilité de présenter une annexe abrégée (C. com. art. L 123-25 ; voir no 3685 s.).
Les micro-entreprises, à l’exception de celles dont l’activité consiste à gérer des titres de participations et
de valeurs mobilières, sont par ailleurs dispensées d’établir une annexe (voir no 3661-1).
Le tableau ci-après, établi par nos soins, présente les obligations comptables des personnes morales
selon qu’il s’agit :
– de petits commerçants placés sur option ou de plein droit sous le régime réel simplifié,
– ou des autres entreprises soumises au régime réel normal.
Régime réel Régime réel
Obligations comptables normal simplifié
d’imposition d’imposition
Comptabilité de
Chronologique trésorerie
Enregistrement comptable des mouvements (C. com. art. L 123-12) ; (C. com. art. L 123-25 ;
OM
affectant le patrimoine voir no 302 CGI, art. 302 septies A
ON
ter A) (1)
EC
S
Centralisation des journaux auxiliaires sur le
UE
En cours livre-journal Mensuellement Trimestriellement
Q
DI
d’exercice
RI
Inscription au compte de résultat en fonction
JU
de leur paiement des charges dont la Non
ES
Voir no 3661-1
A la clôture
de – Annexe de – Annexe
l’exercice base (C. com. abrégée
art. L 123-12) (C. com. art. L 123-25) ;
– Ou annexe voir no 3661-1 et 3685
simplifiée – Ou dispense
Annexes (C. com. art. L 123-16) d’annexe (2)
voir no 3661-1 (C. com. art. L 123-16-1) ;
– Ou dispense voir no 3661-1
d’annexe (2)
(C. com. art. L 123-16-1) ;
voir no 3661-1
(1) A condition de ne pas être contrôlé par une société établissant des comptes consolidés.
(2) Pour les micro-entreprises, sauf pour celles dont l’activité consiste à gérer des titres de participations et de valeurs
mobilières (C. com. art. L 123-16-1).
(3) Sur la possibilité pour les micro-entreprises mises en sommeil de présenter un bilan et un compte de résultat
abrégés, voir no 3661-1.
126
© Ed. Francis Lefebvre OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES
Régime fiscal réel simplifié Le tableau ci-après, établi par nos soins, présente les 339
obligations comptables, prévues par le Code de commerce et le CGI, applicables aux commerçants
personnes physiques placés sous le régime réel simplifié.
Fiscalement Le bénéfice de la comptabilité super simplifiée requiert sur le plan fiscal l’exercice d’une
option annuelle dans la déclaration de résultats (CGI A III, art. 38 sexdecies-00 A ; BOI-BIC-DECLA-30-20-20 no 60).
OBLIGATIONS COMPTABLES
Prévues par DIVERGENCES
Prévues par le CGI
le Code de commerce
Comptabilité « super simplifiée »
– Comptabilité de trésorerie (C. com.
art. L 123-25) (1)
– Centralisation trimestrielle des jour-
naux auxiliaires sur le livre-journal
(C. com. art. R 123-176 et R 123-204)
Comptabilité
– Enregistrement forfaitaire des
En cours « super simplifiée »
dépenses de carburant selon le Aucune (2)
d’exercice Idem
barème annuel déterminé par l’Ad-
(CGI, art. 302 septies A ter A)
ministration (C. com. art. R 123-207) (3)
– Dispense de justification des frais
généraux accessoires payés en
espèces dans la limite de 1 ‰ du
CA avec un minimum de 150 €
OM
(C. com. art. R 123-207) (4)
ON
Enregistrement des créances et Idem
EC
Aucune
dettes (C. com. art. L 123-25) (CGI, art. 302 septies A ter A)
S
UE
Q
Dispense de compte de régularisa- Idem (5)
DI
tion pour les charges (autres que les (CGI, art. 302 septies A ter A
RI
Aucune JU
achats) dont la périodicité n’excède et BOI-BIC-DECLA-30-20-20
ES
Idem (7)
CU
de l’exercice
– Travaux en cours : acomptes
ola
ch
(1) Comptabilité de trésorerie ne signifie pas comptabilité en partie simple. La contrepartie des encais-
sements et des décaissements doit toujours être indiquée. Seules les créances et les dettes n’ont pas à
être constatées.
Conséquence sur l’enregistrement comptable : sont enregistrés journellement, dans les livres de
trésorerie, les encaissements et les paiements en distinguant :
– le mode de règlement (« Caisse », « Banques », « Chèques postaux ») ;
127
OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES © Ed. Francis Lefebvre
OM
EDF…), contrats d’entretien, loyers, frais financiers, etc. Tel est également le cas des cotisations versées
ON
au titre des régimes obligatoires, de base et complémentaires, facultatif d’assurance vieillesse mis en
EC
place par les caisses de sécurité sociale, des contrats d’assurance de groupe « Loi Madelin » (BOI-BIC-CHG-
S
40-50-40-40 no 40).
UE
Q
(6) Ces règles présentent un caractère facultatif. Toutefois, une fois adoptées, elles ne peuvent être
DI
RI
abandonnées tant que les conditions d’activité de l’entreprise ne connaissent pas de changement
JU
substantiel (BOI-BIC-DECLA-30-20-20 no 240).
ES
NC
(7) Pour le calcul de l’abattement applicable au prix de vente des marchandises et des produits, bien que
IE
l’Administration fasse référence à l’utilisation d’une marge moyenne, elle admet la méthode comptable
SC
qui, plus contraignante, impose une marge par catégorie de biens (BOI-BIC-DECLA-30-20-20 no 210).
S
DE
(8) Dispense de bilan En pratique, cette disposition fiscale demeure sans incidence compte tenu des
E
LT
obligations comptables prévues par le Code de commerce (BOI-ANNX-000124 ; Rép. Cornic, AN 17 septembre
CU
1977, no 39354 et Rép. Vivien, AN 12 mars 1984, no 43165, non reprises dans Bofip).
:FA
Les seuils fiscaux de 157 000 € HT et de 55 000 € HT s’appliquent respectivement aux ventes de marchan-
om
(9) Sur la dispense pour les micro-entreprises, au sens comptable, mises en sommeil de produire un bilan
ola
Pour les options exercées au titre des années 2016 et suivantes, c’est la limite supérieure de la deuxième
tranche de l’impôt sur le revenu n – 1 qui devra être prise en compte (CGI, art. 151-0) ;
– et sont soumis au régime du « micro-social » prévu à l’art. L 133-6-8 du CSS.
Pour une étude d’ensemble du régime fiscal de l’auto-entrepreneur, voir Mémento Fiscal no 85535.
Le tableau ci-après, établi par nos soins, présente les obligations comptables, prévues par le Code
de commerce et le CGI, applicables aux commerçants personnes physiques placés sous le régime
fiscal des micro-entreprises.
OBLIGATIONS COMPTABLES
Prévues par DIVERGENCES
Prévues par le CGI
le Code de commerce
Pour tous les commerçants Tenue d’un registre des achats
quel que soit leur CA et d’un livre-journal dans les
annuel (C. com. art. L 123-28 mêmes conditions que celles
et D 123-205-1) : prévues par le Code de
– tenue d’un livre paginé commerce ; conservation de
mentionnant chronologique- l’ensemble des pièces justifica-
ment le montant et l’origine tives (CGI, art. 50-0-5).
des recettes perçues en distin- En outre (BOI-BIC-DECLA-30-30 no 30) :
guant les règlements en – les recettes correspondant à
espèces des autres règlements des ventes au détail et à des
et en indiquant les références services rendus à des particu-
des pièces justificatives. (1) liers peuvent être inscrites
En cours
– tenue d’un registre récapi- globalement en fin de journée Aucune
d’exercice
tulé par année, présentant sur le livre des recettes lorsque
chronologiquement le détail leur montant unitaire est infé-
de leurs achats lorsque leur rieur à 76 € ;
commerce principal est de – le livre des recettes est
vendre des marchandises, totalisé à la fin de chaque
objets, fournitures et denrées trimestre.
à emporter ou à consommer
sur place ou de fournir le loge-
ment en distinguant les règle-
OM
ments en espèces et en
ON
indiquant les références des
EC
pièces justificatives. (2)
S
UE
Aucune obligation car dispense Aucune obligation
Q
DI
A la (C. com. art. L 123-28) : Le chiffre d’affaires et les plus
RI
clôture – de bilan et de compte de et moins-values réalisés au JU
Aucune
ES
(1) Il est possible de retenir comme date d’enregistrement des encaissements et des paiements la date d’opération
E
(2) En pratique, ce registre des achats reste obligatoire pour les prestataires de services réalisant des opérations soumises
CU
à TVA et entendant se placer sous la franchise en base de TVA (CGI, art. 286 II).
:FA
om
x.c
rvo
ola
V. Autres conditions
ch
1.s
uh
En contrepartie, ils sont notamment tenus aux obligations comptables suivantes (CGI A II, art. 371 E, 3o ;
voir Mémento Fiscal no 87820) :
a. Transmission des documents pour la tenue de la comptabilité Les adhérents s’engagent à four-
nir à l’organisme chargé de tenir et de présenter leurs documents comptables tous les éléments néces-
saires à l’établissement d’une comptabilité sincère de leur exploitation.
b. Transmission des comptes Les adhérents communiquent au CGA le bilan et le compte de
résultat de leur exploitation ainsi que tous documents annexes.
Enregistrements
I. Conformément à la réglementation :
a. les opérations doivent être enregistrées quotidiennement opération par opération sur un journal
selon le principe de la partie double (C. com. art. R 123-174, al. 1 et PCG, art. 921-1 et 921-2) ;
b. pour chaque écriture sont fournis une date, un libellé en français, le numéro de compte français
(peu importe nous semble-t-il qu’une opération affectée à un numéro de compte français soit éclatée en
plusieurs éléments correspondant à plusieurs numéros de comptes étrangers si le libellé permet de voir
qu’il s’agit de la même opération) et des montants en monnaie nationale (PCG, art. 911-1) ;
En effet, chaque compte peut se subdiviser (PCG, art. 933-2). Le fait que les intitulés de journaux, et à
l’intérieur de ceux-ci les intitulés de colonnes, soient libellés en langue étrangère ne nous paraît pas de
nature à considérer que la comptabilité n’est pas tenue en français (voir no 313).
OM
c. pour chaque écriture le fait générateur est une pièce comptable ;
ON
Certaines écritures peuvent toutefois être générées automatiquement (paie, immobilisations, etc.).
EC
Les pièces comptables doivent être classées selon un ordre qui permette d’y accéder facilement à partir
S
UE
des indications accompagnant l’écriture comptable (en effet, selon le PCG art. 911-3, il doit être possible, à tout
Q
moment, de reconstituer… les éléments des comptes…, etc.).
DI
RI
Il faut qu’à tout moment, dans un sens comme dans l’autre, on puisse suivre l’insertion dans les comptes JU
d’une opération donnée, et que l’on puisse connaître le détail et l’origine des éléments regroupés sous
ES
NC
une même rubrique (Bull. CNCC no 57, mars 1985, EC 84-61, p. 150).
IE
d. la concordance est assurée entre le total des montants des écritures sur les journaux et sur le grand
SC
II. En revanche, il nous paraît possible que des écritures spécifiques soient enregistrées pour
E
LT
satisfaire les besoins étrangers (par exemple impôts différés), à condition qu’elles soient annulées et
CU
:FA
En sens inverse, les écritures spécifiques de la comptabilité française (par rapport à la comptabilité
x.c
étrangère) doivent être enregistrées (par exemple écritures concernant les écarts de conversion, les
rvo
Documents comptables
uh
I. Il a été rappelé ci-avant la nécessité d’avoir un journal (ou des journaux auxiliaires).
Le journal général, coté et paraphé le cas échéant, peut se limiter (outre les écritures d’ouverture des
comptes), au récapitulatif mensuel des mouvements débit et crédit de chaque journal auxiliaire.
Les sociétés françaises apparentées à un groupe international et qui ont souvent des comptabilités tenues
selon un système interne et qui ne produisent une balance « plan français » qu’à l’occasion de l’établisse-
ment des états annuels doivent produire un journal au minimum mensuel et un grand livre conformes
aux prescriptions du Plan comptable général (Bull. CNCC no 52, décembre 1983, EC 83-38, p. 509).
II. Un grand livre reprenant pour chaque compte toutes les écritures doit être établi selon les
principes généraux : libellé en français, numéro de compte français, monnaie nationale, solde des
opérations correspondant au solde des opérations à enregistrer en comptabilité française (PCG,
art. 911-1, 912-1 et 912-2).
Les opérations étant enregistrées en permanence sur le journal, une édition annuelle du grand livre peut
s’avérer suffisante.
La tenue des comptes clients ou fournisseurs individuels n’est pas obligatoire à condition, nous semble-
t-il, qu’en fin d’exercice les créances et les dettes soient regroupées nominalement.
130
© Ed. Francis Lefebvre OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES
III. Une balance des comptes doit être éditée (établissement de l’inventaire pour établir les comp-
tes annuels).
Pour ces sociétés, il faut également insister sur l’importance du « document décrivant les procé-
dures et l’organisation comptable » prévu par l’article R 123-172 du Code de commerce (voir
no 335 s.) et le respect des règles générales en matière de durée de conservation des documents (pour
plus de détails, voir nos développements ci-avant).
Dans ces conditions, ne paraissent pas acceptables :
– l’utilisation de « programmes passerelles » en fin d’exercice, sauf si les obligations ci-avant ont
été satisfaites ;
– la reconstitution en fin d’exercice des comptes français sur bande machine ou par tous procédés
manuels (en ce sens, Bull. CNCC no 57, mars 1985, EC 84-60, p. 149).
Limites et contrôle Selon le bulletin CNCC (no 105, mars 1997, EC 96-99, p. 105 s. et CNP 96-35,
p. 106 s.), le commissaire aux comptes doit contrôler la conformité de la comptabilité aux règles en
vigueur sans être appelé à se prononcer en tant que tel sur cette conformité. Ainsi :
– une comptabilité tenue selon un plan de comptes anglo-saxon, bien que non conforme au PCG,
ne crée aucune obligation d’information pour le commissaire aux comptes dès lors que les comptes
annuels peuvent être obtenus à partir d’un simple reclassement des comptes (sans qu’il soit nécessaire
de procéder à l’analyse et à l’éclatement de certains comptes).
Cette non-conformité est donc non significative et, bien que non conforme, les filiales de sociétés étran-
gères qui l’utilisent peuvent donc continuer à l’appliquer ;
Remarque Tenue des comptes individuels conformément aux normes IFRS : lors de la trans-
position dans les règles françaises des options offertes par le règlement européen no 1606/2002
(publié au JOCE du 11 septembre 2002, p. L 243/1 s.), dit règlement « IFRS 2005 », ni la possibilité
ni l’obligation de préparer des comptes individuels conformément aux normes IFRS n’a été retenue.
– l’absence de journaux auxiliaires, de grand livre de comptes et de document décrivant les
procédures et l’organisation comptable, doit conduire le commissaire aux comptes à émettre une
réserve ou un refus de certifier pour limitation à l’étendue de ses travaux dès lors que les insuffisances
rencontrées sont telles qu’elles compromettent l’application ou l’efficience de ses procédures de contrôle.
En outre, il doit signaler cette irrégularité dans une communication à la plus prochaine assemblée géné-
rale dès lors qu’elle est significative du fait notamment des risques encourus par la société.
Il s’agit de cas où l’organisation administrative est limitée essentiellement à des besoins commerciaux,
OM
comme, par exemple, l’utilisation à des fins comptables d’un logiciel commercial, même très performant,
ON
mais qui ne permet pas de transférer automatiquement les mouvements saisis pour être traités avec un
EC
logiciel de comptabilité générale.
S
UE
Remarque Non-conformité de la comptabilité avec les règles en vigueur (point non abordé dans
Q
DI
le Bull. CNCC précité) : dans ce cas, la société encourt le risque :
RI
– de voir sa comptabilité rejetée par l’Administration pour absence de documents comptables (voir no 376) ; JU
ES
– de ne pouvoir utiliser en justice sa comptabilité (C. com. art. L 123-23) ;
NC
SECTION II
CU
:FA
Obligation de régularité, sincérité et image fidèle Des comptes annuels réguliers 351
et sincères donnant une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et du résultat de
l’entreprise doivent être établis (C. com. art. L 123-14, al. 1).
Le Code de commerce, sans créer de lien de cause à effet entre le respect des obligations de régularité
et de sincérité et l’image fidèle, ajoute l’image fidèle à ses obligations.
Selon le PCG, la comptabilité :
– est un système d’organisation de l’information financière permettant de saisir, classer, enregistrer
des données de base chiffrées et présenter des états reflétant une image fidèle du patrimoine, de
la situation financière et du résultat de l’entité à la date de clôture (PCG, art. 121-1) ;
– est conforme aux règles et procédures en vigueur qui sont appliquées avec sincérité afin de
traduire la connaissance que les responsables de l’établissement des comptes ont de la réalité et de
l’importance relative des événements enregistrés (PCG, art. 121-3).
Sanctions : le président, les administrateurs ou les directeurs généraux (unique et délégués) d’une société
anonyme ou d’une SAS (ou les gérants d’une SARL) qui, même en l’absence de toute distribution de
dividendes auront sciemment publié ou présenté aux actionnaires (ou associés), en vue de dissimuler la
véritable situation de la société, des comptes annuels ne donnant pas, pour chaque exercice, une
131
OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES © Ed. Francis Lefebvre
353 Régularité Il s’agit d’être « conforme aux règles et procédures en vigueur » (PCG, art. 121-3) ou,
en son absence (voir no 362), aux principes généralement admis.
354 Sincérité Il s’agit, selon le PCG (art. 121-3), « de traduire la connaissance que les responsables de
l’établissement des comptes ont de la réalité et de l’importance relative des événements
enregistrés ».
La sincérité est donc celle des dirigeants (voir no 3658), naturellement considérés comme les plus aptes à
apprécier l’ensemble des activités et opérations de l’entreprise.
En outre, le principe d’importance relative est clairement énoncé. Cette conception non seulement
consacre la comptabilité à l’état de langage commun entre les responsables des entreprises qui produisent
des comptes annuels et les destinataires et utilisateurs de ces comptes, mais surtout souligne le fait qu’il
n’existe pas une perception unique de l’entreprise.
Par extension, compte tenu de la définition de la comptabilité (voir no 351), il peut exister plusieurs concep-
tions de l’image fidèle de l’entreprise (voir no 355 s.).
Le caractère objectif de la notion de sincérité avait été affirmé par l’AMF dès 1969 : « la sincérité
résultera de l’évaluation correcte des valeurs comptables, ainsi que d’une appréciation raisonnable
des risques et des dépréciations de la part des dirigeants » (Rapport COB 1969).
A notre avis, il en résulte une notion de « sincérité objective », selon laquelle sont sincères des
documents financiers tels que les établirait un professionnel, indépendant, de bonne foi, placé
devant les problèmes techniques et l’interprétation qui s’y attache. Pratiquement, les comptes
sincères résultent d’une parfaite connaissance :
– des règles et de leur application,
– de la situation de l’entreprise,
– de la perception extérieure des comptes ainsi présentés pour que le contenu ne soit pas perçu de
OM
manière déformée.
ON
EC
S
355 Image fidèle Pour essayer de saisir cette notion (et ses conséquences), il paraît nécessaire, après
UE
Q
avoir rappelé les objectifs de l’information financière et les limites de la comptabilité, d’examiner les
DI
RI
différentes conceptions de l’image fidèle.
JU
Rappels importants :
ES
NC
I. Objectifs de l’information financière Si l’on veut savoir à quoi peut servir l’image fidèle, il faut
IE
SC
apprécier quels sont les objectifs de l’information financière (au sens, informations dérivées de la compta-
S
Ces objectifs n’ont pas été formulés clairement en France. En revanche, le cadre conceptuel des normes
E
LT
IFRS présente les objectifs des états financiers établis selon ce référentiel (Cadre § 12 à 21). En outre, selon
CU
les travaux du FASB (Financial Accounting Standards Board) dans son document « Tentative conclusions
:FA
on the objectives of financial accounting » qui date de 1978, parmi les principales dispositions résultant
om
x.c
du concept no 1 (CON 1) qui traite des objectifs de l’information financière, on relève notamment les
rvo
éléments suivants :
ola
a. L’information financière n’est pas une fin en soi. Elle a pour but de fournir une information qui facilite
ch
1.s
la prise des décisions économiques et financières, pour faire un choix entre les différents usages de
uh
ressources rares. Ses objectifs ne sont pas immuables : ils sont affectés par les besoins de ses utilisateurs
qui varient avec le contexte économique, législatif, politique, social.
b. Les objectifs de l’information financière ne sont pas seulement affectés par son environnement, mais
également par les caractéristiques et limites du type d’information qui peut être fournie, en particulier
par les états financiers.
c. L’information financière se caractérise comme suit :
– elle est essentiellement exprimée en unités monétaires ;
– elle concerne des entités économiques bien individualisées et n’appartient pas au domaine de la macro-
économie ;
– il s’agit d’une information obtenue le plus souvent à partir de données approximatives ; ces données, en effet,
reposent généralement sur des estimations, des classifications, des regroupements, des appréciations ;
– elle traduit les conséquences financières de transactions et événements qui sont « déjà » arrivés ; il
s’agit donc d’une information historique ;
– elle ne constitue qu’une des sources d’informations utiles pour prendre des décisions économiques
dans l’entreprise ;
– enfin, elle entraîne des coûts (pour la réunir et pour l’exploiter) ; il faut donc s’assurer qu’en contrepar-
tie elle s’avèrera utile.
132
© Ed. Francis Lefebvre OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES
d. De très nombreux agents économiques fondent leurs décisions sur l’information financière fournie 355
par l’entreprise. Mais, en fait, ils sont avant tout intéressés par sa capacité à générer des profits. (suite)
e. L’information est avant tout destinée aux investisseurs et aux bailleurs de fonds actuels et potentiels
de l’entreprise.
f. Enfin, l’information financière doit :
– être à la portée de quiconque a des notions sur la marche des affaires et sur l’économie en général et
désire étudier les informations fournies avec une diligence suffisante ;
– fournir aux investisseurs et créanciers les moyens de déterminer les probabilités et l’importance des
revenus qu’ils peuvent attendre de l’entreprise ;
– fournir des indications sur les ressources de l’entreprise, ses obligations et les droits des actionnaires ;
– avant tout, permettre aux investisseurs de se faire une opinion sur les résultats à attendre, sur les
ressources de la société et sur les circonstances qui peuvent les altérer ;
– permettre également d’identifier et de préciser les circonstances, les transactions, les événements
exceptionnels qui peuvent influencer la marche de l’entreprise ;
– donner aux investisseurs les moyens d’évaluer les résultats de la direction, d’estimer le potentiel de
l’entreprise et l’intérêt qu’ils peuvent avoir à y investir ;
– fournir des renseignements sur la liquidité, la solvabilité et les mouvements de fonds ;
– permettre de savoir comment la direction a rendu compte de sa gestion aux actionnaires et quels en
ont été les résultats ;
– enfin, comporter éventuellement les commentaires et explications permettant aux utilisateurs de mieux
l’exploiter.
II. Les limites de la comptabilité La comptabilité est un outil qui, par définition, va donner une
certaine image. Cette image, du fait de la technique comptable et des règles et conventions qui sont
appliquées, est de caractère conventionnel. Mais, compte tenu d’un accord général sur cette technique
et sur ces conventions, on peut estimer que pour tout professionnel comptable, d’une part, et tout
lecteur averti, d’autre part, cette image correspond à la réalité ou du moins qu’elle permet d’en percevoir
les caractéristiques essentielles.
Pour la perception de cette image, il y a donc deux éléments principaux, d’une part, les conventions qui ont
permis d’établir la comptabilité et les documents financiers et, d’autre part, la compréhension du lecteur.
En d’autres termes, la fidélité :
– est, en quelque sorte, mécanique (elle résulte de certaines conventions et de la technique) ;
– s’apprécie de la même manière dans le temps (permanence des conventions) ;
– s’apprécie dans le cadre d’une profession (les principes mis en œuvre par une branche professionnelle
OM
doivent être unifiés) ;
ON
– suppose que le lecteur soit bien conscient des limites de l’outil (la comptabilité).
EC
En ce qui concerne ces limites, il faut bien reconnaître que la comptabilité (ou plutôt la technique comp-
S
table) est mal adaptée pour traiter des problèmes suivants :
QUE
– opérations de nature conditionnelle ;
DI
RI
– traitement des engagements : la comptabilité ne les saisit qu’à partir d’un certain stade ;
– traitement de l’inflation ; JU
ES
– etc.
CU
:FA
En résumé, la comptabilité saisit bien (et traduit bien) les échanges de caractère définitif mais s’adapte
om
mal à traduire des opérations commencées et dont l’évolution peut avoir un caractère aléatoire.
x.c
rvo
III. « L’image fidèle » ou « une image fidèle » ? Cette distinction est importante car les réflexions sur la
ola
notion d’image fidèle seront toujours bloquées par des considérations sur les limites de la technique comptable.
ch
« L’image fidèle » de l’entreprise n’existe pas. En revanche peuvent être présentées plusieurs images
1.s
uh
est possible pour certains titres (titres de transaction) de tenir compte non seulement des moins-values
potentielles mais aussi des plus-values potentielles.
b. Existence de plusieurs référentiels Pour une même opération, les traitements peuvent différer selon
les référentiels utilisés (règles françaises, normes IFRS, US GAAP).
c. Interprétations possibles au sein d’un même référentiel Pour sa part, le référentiel français est
général, ce qui le rend sujet à interprétation, et est constitué de textes de natures différentes (lois, décrets,
arrêtés), ce qui empêche qu’il soit rapidement mis à jour, la « bonne » traduction comptable étant parfois
précisée des années après la survenance des problèmes à traiter.
355 Les différentes conceptions de l’image fidèle Il résulte, à notre avis, de l’article L 123-14
1 du Code de commerce et des articles 121-1 et 121-3 du PCG (voir no 351) que l’image fidèle constitue
le principe à respecter lorsque la règle n’existe pas ou lorsque la règle est insuffisante pour
traduire la réalité. En d’autres termes, la notion d’image fidèle ne jouerait que lorsque :
– il n’existe pas de règle fixée par la communauté financière pour résoudre tel problème, la loi ou
les organismes compétents n’ayant pas défini le bon usage en la matière (on pourrait même dire le
« fair play ») ;
– il existe plusieurs règles applicables, par exemple plusieurs méthodes d’évaluation ; un choix est
donc nécessaire ;
– la règle existe mais son application stricte serait trompeuse (cas exceptionnel).
Sur le principe de l’image fidèle en normes IFRS, voir Mémento IFRS no 53958.
En d’autres termes, la notion d’image fidèle sert de référence à ceux qui établissent (et qui contrô-
lent) les comptes. Après avoir appliqué les règles, il leur conviendra de se demander si la solution
adoptée est bien celle qui permet aux lecteurs d’avoir la vue la moins déformée possible de l’entre-
prise et de juger correctement l’entreprise par rapport au marché financier. Le concept d’image
fidèle leur servira de test.
Selon l’AMF (Rapport COB 1983, p. 44) : « la loi française, en accord avec la 4e directive (remplacée par la directive
no 2013/34/UE du 26 juin 2013), impose que les comptes donnent de l’entreprise une image non trompeuse
dans le cadre des conventions comptables que chacun s’attend à voir respectées. Les comptes doivent
désormais permettre de faire un diagnostic de l’état de la société ». Le bulletin CNCC (no 73, mars 1989,
EC 88-62, p. 128), rappelle que le concept d’image fidèle s’entend conformément aux principes et aux
règles comptables en vigueur. En d’autres termes, « la fidélité » ne peut s’apprécier par rapport à une
réalité qui n’a pas d’existence en soi : l’image fidèle résulte de l’application de bonne foi des règles
OM
comptables.
ON
Sur la dérogation aux règles pour aboutir à l’image fidèle, voir no 361-4.
EC
S
Afin de bien comprendre l’expression « image fidèle » (traduction de « true and fair view ») il n’est
UE
Q
pas inutile d’évoquer le terme de « fair play », c’est-à-dire de ce qui se fait, ce qui est correct, ce
DI
RI
qui est régulier.
JU
Notons d’ailleurs que selon la norme ISA 700 de l’Ifac (International Federation of Accountants), les deux
ES
NC
expressions « give a true and fair view » et « present fairly » sont admises comme ayant la même
IE
signification.
SC
S
En 1974, l’AMF (Bull. COB no 57, février 1974, p. 9) écrivait : « Quelles que soient l’honnêteté de ceux qui
LT
préparent les comptes et les connaissances comptables de leurs lecteurs, les états financiers, si bien
CU
:FA
agencés soient-ils, ne peuvent communiquer par eux-mêmes l’image fidèle dont ont besoin et à laquelle
om
ont droit leurs utilisateurs. C’est pourquoi les bilans et comptes de résultats ne peuvent remplir utilement
x.c
l’objet d’information qui leur est assigné que s’ils sont accompagnés de notes annexes ».
rvo
De même, l’absence de règles de comptabilisation au bilan d’opérations (en l’occurrence des conventions
ola
ch
de portage) ne supprime pas, selon les dispositions prévues pour l’annexe, l’obligation d’apprécier leur
1.s
influence sur la situation financière, le patrimoine et les résultats de la société (CA Paris 6 avril 1994 confir-
uh
non à s’y substituer ou à justifier leurs insuffisances. L’information financière, pour être compréhen-
sible au plus grand nombre, doit être synthétique et limitée aux aspects importants. De longs
commentaires allant à l’encontre de l’objectif recherché, l’annexe ne doit donc pas s’égarer dans le
méandre d’explications sur les motifs de l’utilisation éventuelle, dans le bilan, de règles qui ne
permettent pas d’en donner une image fidèle.
Pour plus de détails sur les objectifs de l’annexe, voir no 3674 s.
OM
particulières détaillées ci-après.
ON
Pour les textes de référence, voir notre Code Comptable, mis à jour mensuellement, disponible en version
EC
électronique dans la Solution Navis comptable conso/IFRS (Ed. Francis Lefebvre).
S
UE
Q
DI
Choix entre plusieurs méthodes prévues par les règles Liste des 361
RI
JU
options 1
ES
NC
I. Les options explicitement citées dans les textes (PCG et avis CNC no 97-06) :
S
DE
Les options ci-après sont applicables aux comptes individuels comme aux comptes consolidés. Sur les options
E
propres aux comptes consolidés (relatives aux méthodes de consolidation ou aux méthodes d’évaluation),
LT
CU
– provision pour retraite (voir no 947 s.) : ne pas en constituer, en constituer partiellement ou en
om
totalité (sur les actifs et les retraités, méthode préférentielle, voir no 361-2),
x.c
rvo
– contrats à long terme (voir no 536 s.) : méthode à l’achèvement ou à l’avancement (méthode
ola
– coûts de développement (voir no 1686) : constatation en charges de l’exercice ou, sous certaines
1.s
uh
OM
ON
361 Comment choisir les bonnes options ? Les bonnes options sont celles considérées par
EC
l’organisme normalisateur (l’ANC) comme des « méthodes préférentielles », c’est-à-dire conduisant
S
2
UE
à une meilleure information financière (PCG, art. 121-5).
Q
DI
RI
C’est pourquoi le passage à une de ces méthodes est toujours justifié et irréversible (voir no 363-1).
JU
ES
I. Les méthodes préférentielles, dans les comptes individuels et/ou consolidés, sont les
NC
suivantes :
IE
SC
a. Engagements de retraite : constituer une provision pour retraite plutôt que de donner unique-
S
ment le montant de l’engagement en annexe (PCG, art. 324-1 et Règl. CRC no 99-02, § 300, al. 2). Voir no 947 s.
DE
E
En fait, sous ce libellé rapide, se cachent en réalité deux obligations pour qu’une entreprise puisse dire
LT
CU
– la provision doit être totale, c’est-à-dire porter sur les actifs et les retraités (PCG, art. 324-1) ;
om
– la provision doit porter bien plus que sur les seules retraites ; selon le PCG (art. 324-1) elle doit porter
x.c
sur les pensions, compléments de retraite, indemnités et allocations en raison du départ à la retraite ou
rvo
avantages similaires des membres de son personnel et de ses associés et mandataires sociaux.
ola
ch
Le § 300 du règlement CRC no 99-02 applicable aux comptes consolidés reprend le même champ d’applica-
1.s
uh
tion en le précisant ainsi : « coûts des prestations de retraite et des prestations assimilées (indemnités de
départ, compléments de retraite, couverture médicale, prestations de maladie et de prévoyance…) au béné-
fice du personnel actif et retraité ».
b. Contrats à long terme : utiliser la méthode à l’avancement plutôt que celle à l’achèvement
(PCG, art. 622-7 et Règl. CRC no 99-02, § 300). Voir no 540 s.
c. Frais d’augmentation de capital, de fusion, de scission et d’apport : imputer ces frais sur la
prime d’émission, de fusion ou d’apport plutôt que de les passer en charges ou de les comptabiliser
comme frais d’établissement (PCG, art. 212-9, al. 1). Voir no 2327-1 et 3169.
Dans les comptes consolidés, l’imputation sur la prime est obligatoire depuis l’avis CU CNC no 2000-D, voir
no 2327-1. Sur l’obligation toutefois de constater en charges, dans les comptes consolidés établis par la
société mère, les frais engagés dans le cadre d’une opération de fusion ou assimilée réalisée entre deux
filiales consolidées, voir Mémento Comptes consolidés no 3340.
d. Frais de constitution, de transformation, de premier établissement : comptabiliser ces frais
en charges plutôt qu’à l’actif comme frais d’établissement (PCG, art. 212-9). Voir no 2327.
e. Frais de création de sites internet (répondant à certaines conditions) : comptabiliser ces
frais en immobilisations incorporelles plutôt que de les passer en charges (PCG, art. 612-2). Voir no 1646 s.
136
© Ed. Francis Lefebvre OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES
Faut-il faire le même choix dans les comptes individuels que dans les 361
comptes consolidés ? La réponse à cette question est délicate puisqu’elle suppose de traiter 3
de problèmes fondamentaux tels que :
– la déconnexion (ou l’autonomie) entre les comptes individuels et consolidés ;
– et/ou celle entre les comptes individuels et la fiscalité.
I. Au-delà de ces débats, les entreprises devraient, à notre avis, raisonner en trois temps :
a. choisir la méthode donnant la meilleure information financière (voir développements
ci-avant no 361-2) ;
OM
Cette méthode devrait être celle retenue dans les comptes consolidés dans la mesure où le référentiel le permet.
ON
EC
b. analyser en général et au cas particulier, les différentes conséquences (fiscales, juridiques,
S
sociales, etc.) de l’application de la méthode ;
UE
Q
c. retenir pour les comptes individuels :
DI
RI
– s’il n’y a pas de conséquence préjudiciable à l’entreprise, la méthode qui donne la meilleure JU
information financière,
ES
NC
– s’il y a des conséquences préjudiciables, la méthode, acceptable sur le plan comptable, qui les
IE
réduit au maximum.
SC
S
DE
II. Sur un plan pratique, l’application des raisonnements exposés ci-avant au I. pourrait amener
E
les entreprises qui souhaiteraient constituer une provision pour retraite ou comptabiliser à l’avance-
LT
CU
ment leurs contrats à long terme en évitant les surcoûts fiscaux (voir no 364-2) :
:FA
– à ne pas les comptabiliser dans les comptes individuels (pour éviter des risques sociaux ou une
om
– et à ne les comptabiliser que dans les comptes consolidés pour améliorer leur information financière.
ola
ch
1.s
fidèle Lorsque l’application d’une prescription comptable ne permet pas d’obtenir une image 4
fidèle du patrimoine, de la situation financière et du résultat de l’entreprise, le Code de commerce
a prévu deux situations :
– si elle ne suffit pas pour donner l’image fidèle, des informations complémentaires doivent être
fournies dans l’annexe (C. com. art. L 123-14, al. 2) ;
– si, dans un cas exceptionnel, elle se révèle impropre à donner une image fidèle, il doit y être
dérogé (C. com. art. L 123-14, al. 3). Cette dérogation est mentionnée à l’annexe et dûment motivée,
avec l’indication de son influence sur le patrimoine, la situation financière et le résultat de
l’entreprise.
A notre avis, par prescription comptable – terme non défini – il faut entendre uniquement règles comptables
(lois, décrets, arrêtés), terminologie retenue dans le PCG (art. 121-3) ; les recommandations de l’ensemble de
la doctrine et les commentaires faits dans les guides comptables professionnels, n’ayant pas valeur de règle,
ne sont donc pas visés, voir no 295. Pour tous les textes comptables de référence, voir notre Code Comptable,
mis à jour mensuellement, disponible en version électronique dans la Solution Navis comptable conso/IFRS
(Ed. Francis Lefebvre).
137
OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES © Ed. Francis Lefebvre
Pour savoir quand, en pratique, il faut utiliser l’alinéa 2 ou l’alinéa 3 de l’article L 123-14 du Code de
commerce et comment distinguer une prescription impropre d’une prescription insuffisante à donner
une image fidèle, il est indispensable de définir l’expression « dans un cas exceptionnel ». A notre avis :
– le terme « exceptionnel » se réfère à une particularité propre à une entreprise et non à celle
d’un secteur d’activité (qui relève d’une réglementation professionnelle) ou de la législation ;
– les cas exceptionnels sont des cas non prévus par le législateur (en ce sens, M. Cormaille de Valbray,
RFC no 150, octobre 1984) ;
– ces cas ne peuvent être que des cas d’espèce propres à l’entreprise qui, traduits par les règles
comptables, donneraient une image tronquée ou trompeuse du patrimoine, de la situation finan-
cière et du résultat de l’entreprise.
Selon le bulletin CNCC (no 73, mars 1989, EC 88-62, p. 128), la dérogation aux prescriptions comptables par
souci d’image fidèle ne peut être qu’exceptionnelle dans le temps et spécifique à une entreprise détermi-
née. Une dérogation ne peut être appliquée de manière permanente par une entreprise pour
satisfaire à une particularité propre en fait à son secteur d’activité et non visée par la réglementation
comptable professionnelle du secteur concerné.
Il résulte de cette interprétation que, en pratique, la dérogation ne pourra s’effectuer que dans
des cas limites et particuliers.
Il s’agit, nous semble-t-il, de cas où la réalité économique de l’opération serait totalement dénaturée
par une traduction purement juridique.
Sans oublier toutefois les limites de la comptabilité, voir no 355.
Pour des exemples fournis par la recommandation COB/CB de novembre 2002 et la CNCC (Communiqué du
10 janvier 2003 publié au bulletin no 128, décembre 2002, p. 493 s.) en matière de sorties de bilan, notamment dans les
comptes consolidés, voir Mémento Comptes consolidés no 3046-1.
Dans ces conditions, en pratique, lorsque l’application des règles comptables ne permet pas d’obte-
nir une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et du résultat de l’entreprise, cette
dernière ne pourra pas déroger (sauf cas exceptionnels) à la règle mais aura à fournir, en
revanche, des informations en annexe.
■ Exemples
Il pourrait en être ainsi dans les cas suivants qui ne peuvent être considérés comme des cas particuliers :
– impossibilité de prendre en compte, dans la période d’arrêté de ses comptes, les bénéfices des sociétés
en nom collectif et autres sociétés transparentes dans lesquelles la société est associée, les statuts de ces
OM
sociétés ne prévoyant pas explicitement cette possibilité, alors que la divergence entre les règles comp-
ON
EC
tables et fiscales entraîne la prise en compte d’une charge d’impôt non compensée par un produit ;
S
– impossibilité de valoriser les stocks à la méthode Lifo, Nifo ou toute autre méthode différente du Fifo ou du
UE
Q
CMP, alors que (par exemple) la méthode Lifo (eu égard au processus de fabrication) eût été plus adéquate ;
DI
RI
– impossibilité pour les sociétés holdings, à défaut de plan comptable spécifique, de faire figurer leurs
produits financiers dans leur résultat d’exploitation. JU
ES
NC
IE
SC
S
DE
C. Changements comptables
E
LT
CU
362
:FA
Les changements comptables sont constitués par (Avis CNC no 97-06) les changements de méthodes
om
comptables, les changements d’estimation, les changements d’options fiscales et les corrections
x.c
d’erreurs.
rvo
ola
L’avis no 97-06, intégré dans le PCG lors de sa refonte en 1999 (voir no 228), a défini ces changements
ch
ainsi que le traitement applicable à chacun d’eux. D’où l’importance des définitions (voir no 363 s.) et
1.s
uh
363
Changements Définition d’une méthode comptable (Avis CNC no 97-06)
de méthodes « Le terme « méthode comptable » s’applique : 1
comptables – aux méthodes et règles d’évaluation,
– aux méthodes et règles de présentation des comptes ».
Trois causes possibles de changement de méthode comptable :
– deux à l’initiative de l’entreprise (changement de méthode comptable stricto
sensu) ; le changement doit alors être justifié,
– une décidée par l’autorité compétente et qui s’impose à l’entreprise (change-
ment de réglementation) ; le changement n’a pas alors à être justifié.
Sur les causes possibles de changement de méthode comptable en normes IFRS, voir
Mémento IFRS no 12681.
Les deux causes de changement de méthode comptable à l’initiative de
l’entreprise :
Remarques 1. Existence de plusieurs méthodes « Un changement de
méthode n’est possible que s’il existe un choix entre plusieurs méthodes
comptables pour traduire un même type d’opérations ou d’informations :
ce choix peut être implicite et résulter de la pratique en l’absence de texte,
ou être explicite et résulter de l’existence d’une option dans les textes »
(Avis CNC no 97-06).
2. Choix préalable L’adoption d’une méthode comptable pour des événe-
ments ou opérations qui diffèrent sur le fond d’événements ou d’opéra-
tions survenus précédemment, ou l’adoption d’une nouvelle méthode
comptable pour des événements ou opérations qui étaient jusqu’alors sans
importance significative ne constitue pas un changement de méthode
comptable.
re
1 cause : un changement exceptionnel intervenu dans la situation du
commerçant (C. com. art. L 123-17 et PCG, art. 122-1), avec comme condition à toute excep-
tion à ce principe de permanence, la recherche d’une meilleure information.
Ce qui signifie (Avis CNC no 97-06, repris dans PCG, art. 122-1) qu’« un changement de
méthode a pour cause des modifications intervenues dans la situation de l’entre-
prise ou dans le contexte économique, industriel ou financier. La décision de chan-
ger de méthode n’est pas discrétionnaire, elle résulte de circonstances qui rendent
OM
ce changement nécessaire car l’adoption d’une autre méthode prévue par les
ON
règles comptables fournit une meilleure information financière, compte tenu des
EC
évolutions intervenues ».
S
Sur la possible suppression de l’obligation de justifier d’un changement exceptionnel dans la
UE
situation du commerçant pour changer de méthode, voir Remarque no 265.
Q
DI
RI
2e cause : la seule recherche d’une meilleure information (PCG, art. 121-5 et 122-1) JU
ES
Sur les méthodes considérées jusqu’à présent comme préférentielles, voir no 361-2.
S
DE
Une fois ces méthodes adoptées, ce choix devient alors définitif car un retour à la
E
LT
139
OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES © Ed. Francis Lefebvre
363 Changements Autres situations, non prévues par l’avis CNC no 97-06 : fusions et opérations
1 de méthodes assimilées (2).
(suite) comptables III. Situations ne justifiant pas des changements de méthodes (1re cause) :
(suite) – Changement de dirigeant. Ce cas n’est pas explicité distinctement dans l’avis…
mais n’avait pas besoin de l’être (3).
– Changement d’intention (encore appelé en pratique changement de stratégie).
De manière générale, une décision de gestion peut conduire à modifier certaines
évaluations mais ne s’analyse pas, pour le CNC, comme un changement de
méthode (mais comme un changement d’estimation).
Par exemple :
– un actif précédemment comptabilisé à sa valeur d’usage sera déprécié,
s’il y a lieu, à sa valeur de marché si l’entreprise a décidé de le vendre : le
bien en question a changé de destination (Avis CNC précité) ;
– une marque précédemment non amortissable sera amortie à partir de la
prise de décision d’arrêter son utilisation à une échéance donnée (Avis CNC
no 2007-07, 6.1.1) : voir no 1726.
– Ne s’analyse pas comme des changements de méthodes, l’adoption de nouvelles
méthodes appliquées à :
• des événements ou opérations qui diffèrent sur le fond d’événements ou opéra-
tions survenus précédemment,
• des événements ou opérations qui étaient jusqu’alors sans importance signifi-
cative.
Des nouvelles méthodes (adaptées bien entendu) peuvent donc être appli-
quées sans justification particulière.
IV. Situations dans lesquelles l’entreprise a des difficultés pour savoir Lors-
que l’entreprise ne peut pas faire de distinction entre un changement de méthode
ou un changement d’estimation, l’avis du CNC considère qu’il s’agit alors d’un
changement d’estimation.
V. Changements uniquement pour la seule recherche d’une meilleure infor-
mation (2e cause). Ils sont limitativement énumérés par l’avis du CNC (voir ci-avant
2e cause) et ne nécessitent aucune justification. Mais il convient d’appliquer la
méthode préférentielle dans sa totalité. A défaut, le changement n’est pas justifié
(voir no 361-2). Lorsqu’ils sont effectués, ils doivent être considérés comme irréver-
sibles.
OM
Traitement comptable La comptabilisation des impacts des changements de
ON
méthodes comptables est prévue à l’article 122-2 du PCG (voir no 364-2).
EC
S
UE
(1) Changement d’actionnaire :
Q
DI
a. Délai L’avis du CNC ne précise pas dans ce cas le délai maximum pour changer de méthode pour ce
RI
motif. En principe, à notre avis, ces changements devraient être effectués sur l’exercice de prise de JU
ES
contrôle, mais, en pratique (en cas de difficultés), le délai d’un exercice laissé pour l’affectation de l’écart
NC
de première consolidation nous paraît pouvoir s’appliquer à cette situation. Le changement de méthode
IE
peut donc, à notre avis, être reporté sur l’exercice postérieur à celui du changement d’actionnaire.
SC
b. Exemples pratiques L’entrée dans un groupe justifie l’abandon, pour l’évaluation des titres de partici-
S
DE
pation, de la méthode par équivalence pour celle du coût historique (Bull. CNCC no 108, décembre 1997, EJ 87-
E
LT
36, p. 556).
CU
(2) Fusions et opérations assimilées Lorsque, postérieurement à l’opération (réalisée à la valeur comp-
:FA
table), l’harmonisation des méthodes comptables de la société absorbée (de la branche d’activité appor-
om
tée) avec celles de la société absorbante (bénéficiaire des apports) est obligatoire, le changement de
x.c
rvo
méthode, effectué dans les comptes de la société absorbante (bénéficiaire des apports) est assimilé à un
ola
changement de méthode comptable (Avis CU CNC no 2005-C, question no 5 § 5.2). Sur les situations visées, voir
ch
(3) Changement de dirigeant A notre avis, cette explicitation n’était pas nécessaire car ce changement :
– ne constitue pas une justification donnée par l’avis pour changer de méthode (il ne s’agit pas d’un
changement dans la situation de l’entreprise au sens « personne morale »),
– constitue un changement d’intention (ou de stratégie) traité dans le tableau « Exemples » III.
Remarque Changement de référentiel comptable : selon la Note d’information CNCC NI.X de juin
2011, un changement de référentiel peut résulter par exemple :
– de la perte du statut d’établissement de crédit ou d’entreprise d’investissement,
– du passage du statut de SCPI à celui de SIIC,
– du transfert d’Euronext vers Alternext, pour les comptes consolidés.
Un changement de référentiel comptable ne constitue pas, à notre avis, un changement de méthode
comptable. En effet, un changement de méthode comptable s’apprécie au sein d’un même référentiel
comptable, celui qui est déjà appliqué par l’entreprise. En conséquence, la CNCC a saisi l’ANC pour
connaître les conditions et les modalités d’un changement de référentiel (NI.X, juin 2011). Dans l’attente de
la réponse de l’ANC, il est possible, à notre avis, de s’inspirer des modalités applicables aux changements
de méthodes (application rétrospective du nouveau référentiel notamment) comme l’a fait l’ANC pour le
retour aux règles françaises de consolidation dans le cadre d’un transfert d’Euronext vers Alternext (voir
no 4631).
140
© Ed. Francis Lefebvre OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES
363
Changements Définition (Avis CNC no 97-06)
2
d’estimations – Modalités d’application : « L’application des méthodes et principes
et de comptables passe par la mise en œuvre de modalités pratiques choisies au
modalités cas par cas par l’entreprise. Ces modalités peuvent, dans le cadre d’une
d’application même méthode, différer d’une entreprise à l’autre et, pour une même entre-
prise, dans le temps. Ces différences ou ces évolutions sont normales et sont
assimilables, dans leur nature, aux changements d’estimations ».
– Révisions d’estimations : « En raison des incertitudes inhérentes à la vie
des affaires, de nombreux éléments des états financiers ne peuvent être
évalués avec précision ; ils ne peuvent faire l’objet que d’une estimation. La
procédure d’estimation dépend de jugements fondés sur les dernières infor-
mations disponibles. Le recours à des estimations raisonnables est une part
essentielle de la préparation des comptes ».
« Une estimation est révisée si les circonstances sur lesquelles elle était fondée sont
modifiées par suite de nouvelles informations ou d’une meilleure expérience. »
« Les changements d’estimations et de modalités d’application ne constituent
pas des corrections d’erreurs sauf si les estimations ou modalités antérieures
étaient fondées sur des données elles-mêmes manifestement erronées, sur la
base des informations disponibles à l’époque » (1).
Exemples (Avis CNC no 97-06)
– « Une nouvelle estimation de la durée d’utilité d’une immobilisation
conduit à revoir le plan d’amortissement futur » (2).
– « Lorsqu’il est parfois difficile de faire la distinction entre un changement
de méthode comptable et un changement dans les estimations. »
– Une décision de gestion (un changement d’intention).
Voir détails no 363-1 « Changements de méthodes », « Exemples » III.
En revanche, « une erreur manifeste dans les estimations ou modalités anté-
rieures, sur la base des informations disponibles à l’époque, ne constitue pas
un changement d’estimation ou de modalité mais une correction d’erreur » (1).
Traitement comptable
La comptabilisation des impacts des changements d’estimation et de moda-
lités d’application est prévue à l’article 122-3 du PCG (voir no 364-2).
OM
Définition et exemples (PCG, art. 122-5 et avis CNC no 97-06)
ON
Corrections
EC
d’erreurs « Les corrections d’erreurs (à distinguer des révisions d’estimations) résultent
S
d’erreurs, d’omissions matérielles ou d’interprétations erronées. »
UE
« Constitue également une erreur l’adoption par l’entreprise d’une méthode
Q
DI
comptable non admise » (3).
RI
« Les changements d’estimations et de modalités d’application ne constituent JU
ES
Traitement comptable
E
La comptabilisation des impacts des corrections d’erreurs est prévue par l’ar-
LT
CU
Par « manifestement erronées » il faut donc comprendre, à notre avis, au moins « significatives ».
ola
Mais attention : l’appréciation de ce caractère doit s’effectuer « sur la base des informations disponibles
ch
1.s
Il est clair que, dans ce cadre, très peu de révisions d’estimations constitueront des erreurs. Or, cette distinc-
tion a son importance car même si la comptabilisation de l’impact de cette révision est effectuée en résultat,
le calcul sera prospectif dans un cas (changement d’estimation) et rétrospectif dans l’autre (correction d’er-
reur). Voir no 364-1 et 364-2.
Voir également la distinction entre :
– les erreurs comptables volontaires, involontaires et celles résultant de décisions de gestion régulières : no 2395 ;
– une erreur comptable et une erreur fiscale : no 2912-2.
(2) Changement d’estimation concernant le plan d’amortissement L’avis précise qu’« une nouvelle
estimation de la durée d’utilité d’une immobilisation conduit à revoir le plan d’amortissement futur ». En
effet, ce changement est généralement fondé sur de nouvelles informations ou une meilleure expérience
(définition précitée).
Il constitue donc un changement d’estimation (et non une correction d’erreur), nécessairement prospectif.
En conséquence, la reprise d’amortissements antérieurement constatés en résultat est impossible et seules
les dotations futures peuvent être minorées.
Ce principe s’applique en réalité (PCG, art. 833-3/2) à tous les changements intervenus dans :
– la durée d’amortissement,
141
OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES © Ed. Francis Lefebvre
– le mode d’amortissement,
– la valeur résiduelle.
Ce principe s’applique également aux biens (incorporels notamment) qu’une société décide de ne plus
amortir parce qu’elle considère qu’ils ne subissent pas une dépréciation irréversible (Bull. CNCC no 108,
décembre 1997, EC 97-54, p. 527).
Remarque Diminution de la durée d’amortissement : il en serait de même en cas de diminution
de la durée d’amortissement si celle-ci ne s’accompagne pas d’une remise en cause de la valeur
actuelle (pouvant impliquer la constatation d’une dépréciation).
(3) Constitue une correction d’erreur le changement de méthode comptable effectué après le premier exercice
d’application des règles (en ce sens, Bull. CNCC no 143, septembre 2006, EC 2006-32, p. 526 s.), voir no 364-2.
363
Changements Définition (Avis CNC no 97-06 renvoyant sur la recommandation OEC no 1.15)
3
d’options Elles « ont pour objet de permettre à l’entreprise d’optimiser à son gré les
fiscales avantages accordés par les règles fiscales. Ces modifications diffèrent des
(comptes changements de méthodes comptables en ce qu’elles résultent de pratiques
individuels) (1) étrangères aux principes comptables, telles que celles des évaluations déroga-
toires ».
Exemples (Avis CNC no 97-06)
– « Constatation ou reprise d’amortissements dérogatoires lorsqu’une entre-
prise applique le système dégressif prévu par le CGI, tout en estimant néces-
saire de conserver comptablement un mode d’amortissement linéaire ».
– « Constitution ou reprise de provisions réglementées ».
Traitement comptable
La comptabilisation des impacts des changements d’options fiscales est
prévue par l’article 122-4 du PCG (voir no 364-2).
(1) Les changements d’options fiscales ne concernent que les comptes individuels dans la mesure où les écritures motivées
essentiellement par des dispositions fiscales sont annulées dans les comptes consolidés (Avis CNC no 97-06).
OM
ON
– du traitement comptable de cet impact (voir no 364-2).
EC
L’ensemble est explicité ensuite dans un exemple établi par nos soins (voir no 364-3).
S
UE
Q
364 Calcul de l’impact des changements
DI
RI
1
Rétrospectif Prospectif Avec impôt Sans impôt JU
ES
NC
OUI (1)
OUI (3)
IE
(calcul à l’ouverture
SC
de méthodes si la nouvelle
DE
avait toujours
individuels
CU
été appliquée)
:FA
Changements
om
d’estimations
x.c
rvo
modalités
ch
d’application
1.s
uh
OUI OUI
Corrections (car portent toujours (Idem changements
d’erreurs sur des opérations de méthodes
passées) ci-avant)
Changements
d’options
fiscales OUI OUI
(comptes
individuels)
(1) Caractère rétrospectif des changements de méthodes Lors de changements de méthodes comp-
tables, l’effet, après impôt, de la nouvelle méthode est calculé de façon rétrospective, comme si celle-ci
avait toujours été appliquée. Il convient donc d’appliquer la nouvelle méthode aux comptes antérieurs
à l’exercice du changement afin d’en calculer correctement l’effet à l’ouverture de l’exercice de celui-ci.
Dans les cas où l’estimation de l’effet à l’ouverture ne peut être faite de façon objective, en particulier
lorsque la nouvelle méthode est caractérisée par la prise en compte d’hypothèses, le calcul de l’effet du
changement sera fait de manière prospective (PCG, art. 122-2).
Sur la divergence avec les normes IFRS, voir Mémento IFRS no 69005.
142
© Ed. Francis Lefebvre OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES
Dans le cadre de la première application des règles relatives aux actifs, les entreprises ont pu, dans 364
certains cas, par mesure de simplification, ne pas appliquer la méthode rétrospective mais une méthode
1
prospective (voir Mémento Comptable 2006 no 5821 s.). Les entreprises appliquant, postérieurement à
2005, pour la première fois les nouvelles règles sur les actifs peuvent également choisir cette méthode (suite)
prospective (Bull. CNCC no 146, juin 2007, EC 2006-103, p. 341 s.). Ce changement de méthode constitue néan-
moins une correction d’erreur à traiter comme telle, voir no 364-2.
Remarque Calcul partiel impossible : l’application partielle d’une nouvelle méthode ou réglementa-
tion ne constitue pas un changement de méthode (Bull. CNCC no 143, septembre 2006, EC 2006-32, p. 526 s.). En
conséquence, l’impact du changement doit être calculé en tenant compte de l’ensemble des modifica-
tions apportées par la (les) nouvelle(s) méthode(s).
(2) Caractère prospectif des changements d’estimation Selon le PCG (art. 122-3), ces changements
n’ont par définition qu’un effet sur l’exercice en cours et les exercices futurs. La modification ne peut
être que prospective.
En effet, ils résultent de nouvelles informations ou d’une meilleure expérience. Ils peuvent également provenir
de précisions nouvelles apportées par les textes (par exemple, changement des modalités de calcul de la part
compensable de la dépréciation des titres en cas de baisse anormale et momentanée, suite à l’avis CU CNC du
3 avril 2002, voir no 1854-1 ; lettre du 17 décembre 2002 du président du CNC au président de la CNCC).
(3) L’impact du changement de méthode doit être calculé « après impôt » (PCG, art. 122-2 et 122-5)
Compte tenu de la non-comptabilisation des impôts différés dans les comptes individuels, le bulletin
CNCC (no 132, décembre 2003, EC 2003-50, p. 678) a précisé que l’effet d’impôt dont il est question dans
l’article 122-2 est l’effet d’impôt exigible et non l’effet d’impôt différé. Ainsi, si le changement de
méthode ne donne pas lieu à un impôt exigible, l’effet d’impôt devant obligatoirement être imputé sur
les capitaux propres est nul sauf si l’entreprise décide de constater des impôts différés sur l’ensemble de
ses différences temporaires (voir no 2884-2).
Tel est le cas pour les provisions pour indemnités de départ à la retraite (voir exemple ci-après).
Cette analyse a été confirmée par le CNC à l’occasion de la première application des règlements sur les
actifs au 1er janvier 2005. L’avis CU CNC no 2005-D du 1er janvier 2005 (§ 1.4) précise qu’en cas d’impact
négatif du changement de méthode, aucune écriture relative à l’impôt n’est constatée, en l’absence de
dispositions relatives à la comptabilisation des impôts différés dans les comptes individuels.
En revanche, dans les comptes consolidés, l’impact du changement de méthode tient obligatoirement
compte de l’effet d’impôt différé. Voir Mémento Comptes consolidés no 3335.
Remarque Extension du calcul à l’ensemble des différences temporaires : selon le bulletin
OM
CNCC précité, dès lors que la société comptabilise un impôt différé actif au titre d’un changement
ON
de méthode ne donnant pas lieu à un impôt exigible, elle doit étendre le calcul à l’ensemble des
EC
différences temporaires.
S
QUE
Exemple
DI
■
RI
Première constitution d’une provision pour retraite, provision non déductible engendrant un impôt
JU
différé actif :
ES
NC
1re solution : les mêmes écritures que dans les comptes consolidés.
x.c
Cette solution présente l’avantage de la cohérence avec les comptes consolidés et étant sans incidence
rvo
sur le résultat imposable (provision non déductible) elle ne présente plus le risque fiscal d’une éventuelle
ola
ch
Elle a cependant pour inconvénient d’obliger les entreprises à constater des impôts différés sur l’ensemble
uh
143
OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES © Ed. Francis Lefebvre
OM
individuels)
ON
(PCG, art. 122-4)
EC
S
(1) Changements de méthodes (qu’ils soient réglementaires ou à l’initiative de l’entreprise) : imputa-
UE
Q
tion obligatoire sur les capitaux propres (PCG, art. 122-2).
DI
RI
Remarque Application partielle d’une nouvelle méthode : ne constituant pas un changement JU
ES
de méthode (voir no 364-1), cette application ne peut donner lieu à imputation sur les capitaux propres
NC
(en ce sens, Bull. CNCC no 143, septembre 2006, EC 2006-32, p. 526 s.).
IE
SC
(2) Le principe d’intangibilité du bilan d’ouverture n’empêche pas l’imputation sur les capitaux
S
propres Si l’application de la nouvelle méthode ne peut avoir pour effet de modifier les comptes des
DE
E
exercices antérieurs, elle n’interdit pas que « dès l’ouverture de l’exercice, l’impact du changement de
LT
CU
méthode, déterminé à l’ouverture, soit imputé » sur les capitaux propres dans le compte « Report à
:FA
Cependant, une information pro forma des exercices antérieurs est exigée (voir no 365).
x.c
rvo
de clôture de l’exercice précédent est donc bien respectée. Le bilan d’ouverture de l’exercice corres-
ch
1.s
pond bien au bilan de clôture de l’exercice précédent, le changement étant enregistré « dès l’ouver-
uh
ture de l’exercice », c’est-à-dire au premier jour de l’exercice au cours duquel a lieu le changement.
2. Autorisation de l’assemblée générale Voir no 3410.
(3) Le changement de méthode doit être « imputé en report à nouveau dès l’ouverture de l’exer-
cice » La lecture littérale du PCG (art. 122-2) laisserait penser que la première écriture de l’exercice serait
l’imputation sur les capitaux propres. Mais il est clair que, comme toutes les opérations, leur enregistre-
ment ne peut s’effectuer qu’à la date de leur réalisation, c’est-à-dire en l’occurrence seulement au
moment où le changement est décidé.
Il ne faut pas confondre date d’effet du changement de méthode (à l’ouverture) et date de passa-
tion de l’écriture (décision du changement).
(4) Comptabilisation en « Report à nouveau » Le PCG (art. 122-2) précise que l’impact des changements
de méthodes doit toujours être comptabilisé au compte « Report à nouveau » :
– au débit : en cas d’imputation,
– au crédit : en cas d’impact positif.
Cette imputation peut donc entraîner la présentation dans les comptes d’un compte « Report à nouveau
débiteur ».
144
© Ed. Francis Lefebvre OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES
Ainsi, malgré l’imputation sur les capitaux propres, la capacité de distribution de dividendes de la 364
société est identique à ce qu’elle aurait été si l’impact avait été comptabilisé en résultat, tant pour les
2
distributions futures que passées.
Pour l’incidence sur « la perte de la moitié du capital », voir no 3152-1. (suite)
OM
ON
(point I-4), la possibilité de comptabiliser l’impact du changement de méthode dans le compte
EC
de résultat ne s’applique qu’aux charges déductibles.
S
Tel n’est pas le cas des provisions pour retraites, non déductibles, selon le CGI (art. 39-1-5o, al. 1), qui
QUE
doivent être imputées en « report à nouveau », en une seule fois (voir no 947-4).
DI
RI
Sur la reprise des provisions comptabilisées en report à nouveau et non justifiées, voir II. ci-après.
JU
Fiscalement Si les charges prélevées sur les capitaux propres ne sont pas déductibles (provisions
ES
NC
En conséquence, la reprise ultérieure des provisions prélevées sur le « report à nouveau » ne devrait pas
SC
être imposable (l’Administration a confirmé cette position pour les provisions pour retraites ; voir lettre du
S
DE
14 décembre 1987 du SLF, devenu DLF, au CNPF, devenu Medef). Toutefois, le Conseil d’Etat en a jugé
E
LT
autrement (CE 14 mai 1986, no 48358) en imposant cette reprise ; dans un arrêt ne paraissant pas permettre
CU
de dégager une règle générale, la reprise de provision – effectuée un an après le prélèvement – ayant été,
:FA
l’exercice ».
x.c
rvo
Lors de la reprise de la provision, qui s’effectue – lorsque les charges qu’elle est destinée à couvrir apparais-
ola
sent – par le compte de résultat, une déduction extra-comptable devrait donc, à notre avis, être opérée sur
ch
1.s
Remarque Pas d’incidence sur les comptes consolidés : la comptabilisation en résultat ne vaut que
pour les comptes individuels et n’a donc aucune incidence sur les comptes consolidés, qu’ils soient
établis :
– en règles françaises. En effet, précise l’avis du CNC no 97-06, s’agissant d’une écriture passée pour des
raisons fiscales, il convient de l’éliminer pour les comptes consolidés conformément à l’article R 233-8-3o
du Code de commerce ;
– ou en IFRS (voir Mémento IFRS no 69005).
En conséquence, dans les comptes consolidés, l’impact des changements de méthodes sera toujours
imputé sur les capitaux propres, quel que soit le traitement retenu dans les comptes individuels.
(6) Changements d’estimations et de modalités d’application Constatation obligatoire en résultat
(PCG, art. 122-3).
(7) Comparaison entre changements d’estimations et corrections d’erreurs Même si la comptabilisa-
tion des impacts sera en général identique (en résultat), rappelons que le calcul sera prospectif pour les
changements d’estimations et rétrospectif pour les corrections d’erreurs.
En outre, les impacts seront visibles dans le compte de résultat pour les corrections d’erreurs significatives,
ce qui ne sera pas le cas pour les changements d’estimations.
145
OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES © Ed. Francis Lefebvre
OM
(due à des erreurs, ou des omissions matérielles ou interprétations erronées) et la provision doit alors être
ON
EC
reprise directement par capitaux propres (comme toutes les corrections d’erreurs concernant des écritures
S
ayant mouvementé les capitaux propres).
UE
Q
Fiscalement Voir ci-avant I., renvoi (5).
DI
RI
b. Différé d’application d’un changement de méthode L’impact d’un changement de méthode JU
ES
comptable réalisé après le premier exercice d’application est assimilé à une correction d’erreur (voir
NC
no 363-2).
IE
SC
En conséquence, dans le cas d’un changement de méthode réalisé en n + 1 alors qu’il est applicable à
DE
compter du 1/1/n :
E
LT
Par ailleurs, l’ensemble de ces impacts, en fonction de leur caractère significatif, conduira le commissaire
ola
aux comptes à en tirer les conséquences appropriées sur l’expression de son opinion (Bull. CNCC no 143,
ch
146
© Ed. Francis Lefebvre OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES
– Compte tenu de la conjoncture, la société avait retenu un taux d’actualisation de 5,5 %. Ce taux est
ramené à 5 % pour suivre son évolution.
b. Traitement comptable Les deux changements constituent un changement d’estimation.
Leurs impacts devront être constatés en résultat.
III. Exercice n + 2 :
a. Hypothèses Malgré le soin apporté aux calculs des engagements de retraite, il est constaté que, lors
de la première constitution de la provision pour retraite :
– une division entière (ou un département entier) de la société a été oubliée ;
– les tables de mortalité retenues dataient de 1973 alors que de nouvelles tables ont été publiées depuis
plusieurs années ;
– le taux de charges sociales retenu pour le calcul des indemnités de départ à la retraite a été estimé
(sans avoir fait l’objet d’une attention particulière) sur la base du taux global des charges patronales
appliqué habituellement pour le budget sur les salaires, soit 50 %, au lieu d’un taux réel constaté aux
alentours de 39 %.
b. Traitement comptable Ces trois changements constituent des corrections d’erreurs « sur la base
d’informations disponibles à l’époque de la constitution ».
Leurs impacts devraient être constatés en résultat. Mais la provision ayant été à l’origine prélevée sur les
capitaux propres, les corrections de l’effet du changement de méthode qui avait été calculé en n n’auront
pas d’incidence sur le résultat de l’exercice n + 2 et viendront diminuer (pour les deux premières) et
augmenter (pour la troisième) directement les capitaux propres, par le débit et le crédit du compte
« Report à nouveau ». En revanche, l’impact de ces corrections sur les variations n + 1 et n + 2 des enga-
gements de retraite est constaté en résultat.
OM
ON
Incidences des changements comptables sur les bilans et comptes de résultat 365
EC
S
Il résulte du PCG (art. 122-2 à 122-5) que seul l’exercice d’application du changement comptable est
UE
1
Q
impacté par les changements comptables (voir no 364-2), à l’exclusion du (ou des) exercice(s) anté-
DI
RI
rieur(s) présenté(s) à titre comparatif.
JU
ES
annexe.
SC
2
S
DE
des fins comparatives, suivant la nouvelle méthode (PCG, art. 833-2/7) (1) ;
rvo
147
OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES © Ed. Francis Lefebvre
Les informations pro forma des exercices antérieurs n’ont, à notre avis, pas à être fournies dans les
cas suivants :
– Information non significative Si l’impact de la nouvelle méthode n’est pas significatif, la compa-
rabilité n’est pas affectée, ce qui rend les informations pro forma inutiles. Mais une information
dans l’annexe doit indiquer ce fait.
– Application prospective d’un changement de méthode (voir no 364-1).
OM
changements comptables (§ 3.3). Elle précise également que le commissaire aux comptes, lorsqu’il identifie
ON
un changement comptable (§ 3.4) :
EC
– vérifie que le changement comptable identifié est effectivement qualifié comme tel par le référentiel
S
UE
comptable applicable,
Q
DI
– détermine la nature du changement comptable (changement de méthodes comptables, changement
RI
d’estimations ou de modalités d’application, correction d’erreurs ou changement d’options fiscales). JU
ES
A la suite de ces vérifications, le commissaire aux comptes détermine l’incidence de ce changement sur
NC
son rapport sur les comptes annuels, et le cas échéant, sur son rapport sur les comptes consolidés.
IE
SC
S
de méthodes Le CAC doit formuler une observation après l’expression de l’opinion, pour
E
LT
comptables attirer l’attention de l’utilisateur des comptes sur l’information fournie dans l’an-
CU
NEP 730 précitée, cette observation est systématique, sans prise en compte
rvo
méthode.
ch
1.s
OM
Il en sera ainsi d’un changement de méthode comptable effectué après le
ON
premier exercice d’application obligatoire d’un nouveau texte ou d’un texte
EC
modifié (voir no 363-2, la position du bulletin CNCC no 143).
S
UE
Dans le cas contraire, les conséquences sont celles d’un changement d’estimation
Q
(NI.I, § 3.563 et NI.X, § 3.63). Sur ces conséquences, voir ci-avant.
DI
RI
– lorsque la correction d’erreur n’est pas justifiée, ou bien la traduction comp- JU
table ou l’information fournie dans l’annexe n’est pas appropriée, le CAC en tire
ES
NC
les conséquences sur l’expression de son opinion (NEP 730, § 08) (réserve ou refus de
IE
certifier pour désaccord ; NI I, § 3.563), voir tableau suivant relatif aux mentions dans
SC
149
OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES © Ed. Francis Lefebvre
Mentions dans le rapport sur les comptes annuels Le tableau ci-après, établi par nos soins à
partir de la NEP 730 et des Notes d’information CNCC NI.I et NI.X, présente une synthèse des
mentions à donner en cas de changement de méthode comptable :
Mentions dans le rapport sur les comptes annuels concernant les changements de méthodes
2e partie 3e partie
1re partie
(« justification des (vérifications
(opinion sur les comptes annuels)
appréciations ») spécifiques)
Réserve ou refus de Observation (*) Il appartient au CAC Néant
certifier de décider s’il
(opinion défavorable) justifie ou pas de
ses appréciations sur
le changement
(NI. I, § 3.561) (**).
Si : Si :
– modification non – modification justifiée
justifiée
ou et
– traitement comptable – traitement comptable
non satisfaisant satisfaisant
ou et
– information non satis- – information satisfai-
faisante dans l’annexe sante dans l’annexe
(*) Remarque [NI.I, § 3.561 (b)] Référence à la note de l’annexe : dans la mesure où il fait référence à la
note de l’annexe détaillée, la mention de l’observation est simplifiée.
(**) Un exemple de rapport est fourni sur un changement de méthode comptable dans la NI.I (§ 9.4).
OM
370
ON
Voir no 5371 s.
EC
S
UE
Q
II. Valeur probante de la comptabilité
DI
RI
JU
en matière fiscale
ES
NC
IE
SC
Sur l’ensemble du problème des vérifications de comptabilité, les pouvoirs des vérificateurs et les
S
DE
Sur la possibilité, dans le cadre des vérifications de comptabilité, pour l’Administration, de demander au
LT
CU
contribuable des informations et, pour certaines entreprises, une documentation spécifique (voir Mémento
:FA
Fiscal no 8945), sur les relations entretenues avec des entreprises étrangères et la méthode de détermination
om
du prix des transactions (prix de transfert), voir Mémento Fiscal no 78265 et 78270.
x.c
rvo
376 Le rejet de la comptabilité en raison de son absence de valeur probante est possible dans deux
ola
entachée de négligences, erreurs ou lacunes d’une gravité indiscutable telles que balances inexactes,
erreurs répétées de report, enregistrement non chronologique des opérations, absence de pièces
justificatives de recettes ou de dépenses, fausses factures, soldes de compte de caisse fréquemment
créditeurs, enregistrement d’une partie des opérations réalisées) (BOI-CF-IOR-10-20 no 90) ;
La jurisprudence du Conseil d’Etat (BOI-CF-IOR-10-20 no 90) fournit des exemples d’irrégularités dont l’addition
peut conduire au rejet de comptabilité : minorations importantes de recettes sans factures clients, bordereaux
de livraison et carnets de clients correspondants, absence de relevé détaillé d’opérations de caisse justifiant le
chiffre d’affaires quotidien, absence d’enregistrement de la totalité des achats et des ventes. Plus récemment
ont également été jugés constituer des indices de comptabilité irrégulière :
– la comptabilisation globale en fin de journée des recettes non appuyées de pièces justificatives (CE (napc)
10 décembre 2009, no 308314),
– l’absence de détail des recettes journalières (CE 31 décembre 2008, no 296472) ou de distinction entre les
règlements par chèques et ceux en espèces (CE 24 septembre 2003, no 237990) avec un compte de caisse
présentant fréquemment des soldes créditeurs (CE 17 novembre 1997, no 145295),
– le défaut de journaux de vente (CE 25 avril 2003, no 234812) ou de livres centralisateurs, avec des inventaires
incomplets (CE 8 août 1990, no 75931-76782),
150
© Ed. Francis Lefebvre OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES
– une comptabilité retraçant non pas les créances acquises mais seulement les encaissements et ne permet-
tant pas de justifier l’évaluation des travaux en cours (CE 28 janvier 1987, no 48571).
b. lorsque, la comptabilité étant apparemment régulière, des présomptions sérieuses et
concordantes permettent d’en contester la sincérité. Ces présomptions peuvent résulter notam-
ment d’une insuffisance du taux de bénéfice brut calculé à partir des données de la comptabilité
ou d’une disproportion très importante entre l’enrichissement de l’exploitant ou des associés et
le montant des bénéfices déclarés (BOI-CF-IOR-10-20 no 130 et 160).
Le Conseil d’Etat est toutefois restrictif sur les conditions de réunion de ces présomptions : ainsi, lorsque
la comptabilité est régulière, l’insuffisance du bénéfice brut n’est pas démontrée par des comparaisons
avec des taux d’entreprises du même secteur (CE 5 juin 1985, no 45772), des taux de l’entreprise au titre des
exercices précédents (CE 21 octobre 1987, no 46797) ou avec un taux déterminé par sondage [taux déterminé
sur la base d’une sélection des chiffres réels de la société (CE 18 février 1987, no 49986) ; sauf si le sondage
est sérieux et l’écart considérable (CE 15 décembre 1982, no 31198)]. De même, l’Administration ne peut se
fonder sur l’enrichissement des associés que si la comptabilité est irrégulière et que les intéressés se
comportent en « maîtres de l’affaire », ce qui suppose une part prépondérante du capital et une confu-
sion des patrimoines (CE 1er juillet 1985, no 46123).
Dans ces deux cas, l’Administration peut substituer aux bases déclarées de nouvelles bases détermi-
nées à partir d’un chiffre d’affaires reconstitué. Cette reconstitution est toutefois en principe effec-
tuée dans le cadre d’une procédure de rectification contradictoire (voir Mémento Fiscal no 78600 à
78890). En effet, la procédure d’imposition d’office ne peut être mise en œuvre que pour des irrégula-
rités fiscales (voir Mémento Fiscal no 78920 à 79140) et non comptables.
En outre, la charge de la preuve incombe à l’Administration. Toutefois, par exception
(LPF, art. L 192) (voir Mémento Fiscal no 78815), elle incombe au contribuable lorsque le désaccord sur les
redressements a été soumis à la commission départementale ou nationale des impôts directs et des
taxes sur le chiffre d’affaires, ou à la commission départementale de conciliation, dans les deux cas
suivants :
– lorsque la comptabilité comporte de graves irrégularités et l’imposition a été établie conformé-
ment à l’avis de la commission ;
– lorsqu’il n’a pas été présenté de comptabilité ou de pièces en tenant lieu.
OM
SECTION III
ON
EC
Le contrôle interne
S
UE
Q
DI
RI
JU
Ni le Code de commerce ni le PCG ne donnent de définition du contrôle interne. Bien que faisant 390
ES
NC
expressément référence au contrôle interne pour la première fois dans un texte de loi, la loi de
IE
sécurité financière du 1er août 2003 n’a pas non plus défini cette notion ni proposé de
SC
référentiel.
S
DE
Pour autant, le contrôle interne n’est pas un concept nouveau : des définitions avaient été proposées
E
LT
depuis longtemps par la doctrine comptable, elles ont été remises à jour notamment par le Cadre
CU
de référence de l’AMF. Il existe en outre un référentiel international qui fait autorité en la matière :
:FA
le Coso.
om
x.c
Les travaux de référence en la matière qui ont inspiré la synthèse développée dans les paragraphes suivants
rvo
sont :
ola
ch
OM
– les principes généraux de gestion des risques et de contrôle interne,
ON
– deux questionnaires relatifs aux principes généraux :
EC
– l’un sur l’analyse et la maîtrise des risques,
S
UE
– l’autre portant sur le contrôle interne comptable et financier ;
Q
DI
– un guide d’application relatif à la gestion des risques et au contrôle interne concernant l’infor-
RI
mation comptable et financière publiée par les émetteurs (voir no 396). JU
ES
– les modèles de contrôle interne existants, ainsi le Coso américain (notamment la version Coso II « Entre-
SC
– les évolutions de la directive européenne relative aux contrôles légaux des comptes consolidés et aux
x.c
obligations des comités d’audit (no 2006/43/CE). Sur la réforme européenne de l’audit, voir no 5900.
rvo
ola
L’AMF précise que le Cadre de référence constitue un outil d’analyse et de conception de systèmes
ch
1.s
Elle en recommande l’utilisation en ces termes (Recommandation du 22 juillet 2010) : « L’AMF recommande
l’utilisation de ce Cadre de référence à l’ensemble des sociétés dont les titres sont admis à la
négociation sur un marché réglementé. Les sociétés sont invitées, en conséquence, à préciser, dans
le rapport du président sur les procédures de contrôle interne et de gestion des risques, si elles se
sont appuyées sur ce Cadre de référence, complété du guide d’application, pour la rédaction du
rapport. En cas d’application partielle du Cadre de référence ou du guide, les sociétés devraient
clairement identifier les domaines ou processus clés de contrôle interne et de gestion des risques
qu’elles ont appliqués, compte tenu de la nature de leurs activités, de leur taille et de leur mode
d’organisation. » Son application, bien que facultative, devrait donc contribuer à une plus grande
homogénéité des concepts sous-tendant la rédaction des rapports des présidents de conseil d’ad-
ministration (ou de surveillance) sur le gouvernement d’entreprise et le contrôle interne (voir
no 3699 s.) et des travaux des comités d’audit (voir no 398).
Remarque Mise en œuvre du Cadre de référence pour les Valeurs moyennes : un guide
d’application spécifique de mise en œuvre pour les valeurs moyennes est également prévu. Il a fait
l’objet d’une mise à jour en 2010 (publiée sur le site de l’AMF le 22 juillet 2010). Sur la définition
des valeurs moyennes, voir no 5058.
152
© Ed. Francis Lefebvre OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES
b. Définition de la gestion des risques (Cadre de référence AMF, II. § 1.A) La gestion des 391
risques est un dispositif dynamique de la société, défini et mis en œuvre sous sa responsabilité. Elle (suite)
comprend un ensemble de moyens, de comportements, de procédures et d’actions adaptés aux
caractéristiques de chaque société, qui permet aux dirigeants de maintenir les risques à un niveau
acceptable pour la société. Le risque est défini comme la possibilité qu’un événement survienne et
dont les conséquences seraient susceptibles d’affecter les personnes, les actifs, l’environnement, les
objectifs de la société ou sa réputation.
La gestion des risques vise donc à (Cadre de référence AMF, II § 1.B.) :
– créer et préserver la valeur, les actifs et la réputation de la société ;
– sécuriser la prise de décision et les processus de la société pour favoriser l’atteinte des objectifs ;
– favoriser la cohérence des actions avec les valeurs de la société ;
– mobiliser les collaborateurs de la société autour d’une vision commune des principaux risques et les
sensibiliser aux risques inhérents à leur activité.
Le Cadre de référence identifie 3 composantes du dispositif de gestion des risques (Cadre de
référence AMF, II. § 1.C) :
– un cadre organisationnel (définition des rôles et responsabilité des acteurs, établissement de procé-
dures, système d’information, …) ;
– un processus (identification des risques, analyse des risques, traitement des risques) ;
– un pilotage en continu du dispositif (revue et suivi réguliers, amélioration continue, …).
Les dispositifs de gestion des risques et de contrôle interne participent de manière complémentaire
à la maîtrise des activités de la société.
Le Cadre de référence de l’AMF complète ces principes généraux par un questionnaire relatif à
la gestion des risques (Cadre de référence AMF, III. § 1).
Ce questionnaire permet à l’entreprise de se situer en matière d’identification, d’analyse et de traitement
de ses principaux risques.
c. Définition du contrôle interne (Cadre de référence AMF, II. § 3.A) Le contrôle interne est un
dispositif de la société, défini et mis en œuvre sous sa responsabilité, qui vise à assurer :
– la conformité aux lois et règlements ;
– l’application des instructions et des orientations fixées par la direction générale ou le directoire ;
– le bon fonctionnement des processus internes de la société, notamment ceux concourant à la
OM
sauvegarde de ses actifs ;
ON
– la fiabilité des informations financières.
EC
Le contrôle interne ne se limite donc pas à un ensemble de procédures ni aux seuls processus comptables
S
UE
et financiers.
Q
DI
D’une façon générale, ce dispositif contribue à la maîtrise des activités de la société, à l’efficacité
RI
de ses opérations et à l’utilisation efficiente de ses ressources. Il doit permettre à la société de JU
ES
Toutefois, le contrôle interne ne peut fournir une garantie absolue que les objectifs de la société
IE
SC
seront atteints.
S
DE
Pour les 5 principes fondamentaux sur lesquels repose le contrôle interne, voir no 393.
E
LT
Le Cadre de référence de l’AMF complète ces principes généraux par un questionnaire relatif au
CU
Ce questionnaire est un guide non exhaustif qui doit être adapté pour tenir compte des spécificités de
x.c
chaque société.
rvo
ola
d. Périmètre (Cadre de référence AMF, II. § 4.) Dans le cadre de la production de comptes conso-
ch
1.s
lidés, le périmètre de la gestion des risques et du contrôle interne comptable et financier comprend
uh
B. Objectifs
392 D’après le rapport Coso (Internal Control Integrated Framework), chaque entreprise détermine des
objectifs et des stratégies pour les atteindre. Ils peuvent être fixés pour une organisation dans son
ensemble ou orientés sur des activités particulières au sein de celle-ci. Bien que chaque entreprise
fixe ses propres objectifs, certains d’entre eux sont communs. La classification des objectifs dans les
trois catégories suivantes permet d’étudier séparément chacun des aspects du contrôle interne :
– objectifs opérationnels : s’agissant de la réalisation et de l’optimisation dans l’utilisation de ses
ressources par l’entreprise ;
– objectifs liés à la fiabilité du reporting financier et non-financier, interne et externe : s’agissant de
la préparation des rapports présentés ou publiés ;
– objectifs de conformité : s’agissant du respect, par l’organisation, des lois et réglementations en
vigueur.
Les éléments constitutifs du contrôle interne pour atteindre ces objectifs sont détaillés aux no 393 et no 394-1 s.
OM
ON
EC
S
A. Les principes du contrôle interne
UE
Q
DI
RI
393 Compte tenu de sa définition et de ses objectifs, le système de contrôle interne s’étend au-delà des JU
ES
contrôle interne qui est l’ensemble des comportements, degrés de sensibilisation et actions de
IE
SC
a. Coso Le contrôle interne repose sur les quatre concepts fondamentaux suivants :
LT
CU
– le contrôle interne est un processus : il constitue un moyen d’arriver à ses fins et non pas une
:FA
fin en soi ;
om
– le contrôle interne est mis en œuvre par des personnes : ce n’est pas simplement un ensemble
x.c
rvo
de manuels de procédures et de documents ; il est assuré par des personnes à tous les niveaux de
ola
la hiérarchie ainsi que les prestataires externes qui peuvent contribuer à la réalisation des objectifs ;
ch
1.s
Chacune des composantes est constituée de principes associés, comme le montre le tableau suivant. 393
(suite)
Composantes Principes
1. L’organisation manifeste son engagement en faveur de l’intégrité et de
valeurs éthiques.
2. Le conseil fait preuve d’indépendance vis-à-vis du management. Il surveille la
mise en place et le bon fonctionnement du système de contrôle interne.
3. Le management, agissant sous le contrôle du conseil, définit les
Environnement de structures, les rattachements, ainsi que les pouvoirs et les responsabilités
contrôle (voir no 394-1) appropriés pour atteindre les objectifs.
4. L’organisation manifeste son engagement à attirer, former et fidéliser des
collaborateurs compétents conformément aux objectifs.
5. Afin d’atteindre ses objectifs, l’organisation instaure pour chacun un
devoir de rendre compte de ses responsabilités en matière de contrôle
interne.
6. L’organisation spécifie les objectifs de façon suffisamment claire pour
permettre l’identification et l’évaluation des risques associés aux objectifs.
7. L’organisation identifie les risques associés à la réalisation de ses objectifs
dans l’ensemble de son périmètre de responsabilité et elle procède à leur
Evaluation des analyse de façon à déterminer les modalités de gestion des risques
risques (voir no 394-2) appropriées.
8. L’organisation intègre le risque de fraude dans son évaluation des risques
susceptibles de compromettre la réalisation des objectifs.
9. L’organisation identifie et évalue les changements qui pourraient avoir un
impact significatif sur le système de contrôle interne.
10. L’organisation sélectionne et déploie des activités de contrôle qui
contribuent à maîtriser les risques de non-atteinte des objectifs à un niveau
acceptable.
Activités de contrôle 11. L’organisation sélectionne et déploie des activités de contrôle général en
(voir no 394-3) matière de systèmes d’information pour faciliter la réalisation des objectifs.
12. L’organisation met en place les activités de contrôle par le biais de
règles qui précisent les objectifs poursuivis et de procédures qui mettent en
œuvre ces règles.
OM
13. L’organisation obtient ou génère puis utilise les informations pertinentes
ON
et de qualité pour faciliter le fonctionnement des autres composantes du
EC
contrôle interne.
S
UE
14. L’organisation communique en interne les informations nécessaires au
Q
Information et
DI
bon fonctionnement des autres composantes du contrôle interne,
RI
communication
notamment en ce qui concerne les objectifs et les responsabilités associés JU
(voir no 394-4)
ES
au contrôle interne.
NC
15. L’organisation communique avec les tiers au sujet des facteurs qui
IE
interne.
S
DE
(voir no 394-5) 17. L’organisation évalue et communique les faiblesses du contrôle interne
om
x.c
Le Coso met ainsi en évidence l’intérêt notamment de l’évaluation des risques dans l’entreprise,
uh
voir no 394-2.
Sur le diagnostic et l’évaluation du contrôle interne, voir no 397.
Sur le modèle d’approche par les risques utilisés par les commissaires aux comptes, voir no 5330 s.
b. Cadre de référence de l’AMF (voir no 391) Selon ce Cadre, le dispositif de contrôle interne
comprend 5 composantes étroitement liées :
– une organisation comportant une définition claire des responsabilités, disposant des ressources
et des compétences adéquates et s’appuyant sur des systèmes d’information, sur des procédures
ou modes opératoires, des outils et des pratiques appropriés ;
– la diffusion en interne d’informations pertinentes, fiables, dont la connaissance permet à chacun
d’exercer ses responsabilités ;
– un dispositif de gestion des risques visant à recenser, analyser et traiter les principaux risques
identifiés au regard des objectifs de la société (cette composante renvoie aux principes généraux de
gestion des risques exposés en partie II-1 du Cadre de référence) ;
– des activités de contrôle proportionnées aux enjeux propres à chaque processus, et conçues pour
s’assurer que les mesures nécessaires sont prises en vue de maîtriser les risques susceptibles d’affec-
ter la réalisation des objectifs de la société ;
155
OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES © Ed. Francis Lefebvre
– une surveillance permanente portant sur le dispositif de contrôle interne ainsi qu’un examen
régulier de son fonctionnement.
Pour l’explication de ces différentes composantes, voir Cadre de référence AMF, II. § 3.C.
OM
c. La clarté des structures organisationnelles, des rattachements, ainsi que l’adéquation des
ON
pouvoirs et responsabilités facilitent l’atteinte des objectifs.
EC
S
Le modèle organisationnel peut être établi par ligne de produits ou de services afin de favoriser le développe-
UE
ment de nouveaux produits et services, d’optimiser les activités de marketing, de rationaliser la production,
Q
DI
d’améliorer le service à la clientèle ou d’autres aspects opérationnels.
RI
Les structures des entités juridiques sont souvent conçues pour gérer les risques opérationnels, créer des JU
ES
structures fiscales favorables et donner des pouvoirs suffisants aux managers d’opérations étrangères.
NC
D’autres subdivisions ou consolidations de résultats peuvent être basées sur les marchés géographiques.
IE
SC
Dans le cadre de la réalisation de leurs objectifs, les entités entretiennent également des relations avec des
S
des carrières, la formation continue, les évaluations individuelles, les conseils aux employés, promo-
:FA
Concernant les procédures de contrôle interne liées à la fonction personnel dans l’entreprise, voir no 972.
x.c
rvo
– des attentes claires de la direction générale et du conseil, couvrant des questions telles que l’intégrité et
uh
l’éthique, les conflits d’intérêts, les activités illégales ou inappropriées et les ententes illicites ;
– des lignes directrices données par le management au travers de sa philosophie et de son style opérationnel
incarnés par son état d’esprit, son formalisme, son insistance et autres attitudes vis-à-vis du contrôle interne ;
– des contrôles et des flux d’informations ;
– des voies de communication ascendantes et autres permettant aux collaborateurs et aux prestataires
externes de se sentir à l’aise pour signaler des écarts par rapport à l’éthique ;
– l’engagement des collaborateurs vis-à-vis des objectifs collectifs ;
– des réponses apportées par le management aux écarts par rapport aux règles et comportements attendus.
394 Evaluation des risques De nombreux facteurs internes et externes sont susceptibles d’af-
2 fecter la réalisation des objectifs fixés par la direction (voir no 392).
L’identification et l’évaluation des risques s’inscrivent dans une définition claire des objectifs. L’organisation
identifie les risques associés à la réalisation de ses objectifs dans l’ensemble de son périmètre et procède à
leur analyse de façon à déterminer comment ils doivent être gérés.
Le risque de fraude est pris en compte dans l’évaluation des risques susceptibles de compromettre la réalisa-
tion des objectifs.
156
© Ed. Francis Lefebvre OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES
L’organisation identifie et évalue les changements qui pourraient avoir un impact significatif sur le système
de contrôle interne.
Chaque entreprise doit déterminer le niveau de risque acceptable dans le cadre d’une gestion
prudente de ses activités.
Bien que rien ne garantisse le résultat, ses dirigeants doivent avoir l’assurance raisonnable d’être alertés
lorsque la réalisation des objectifs qu’ils ont définis est compromise.
L’analyse du risque implique de mesurer son importance, d’évaluer sa probabilité ou fréquence
de survenance et d’estimer les mesures à prendre et les coûts à engager pour le réduire.
Cette évaluation des risques est recommandée par l’AMF dans le Cadre de référence publié en juillet
2010, notamment avec la proposition d’un questionnaire de portée générale relatif à la gestion des
risques (Cadre de référence AMF, III. § 1 ; voir no 391).
Activités de contrôle Les activités de contrôle reposent sur deux éléments : des normes qui 394
définissent ce qui doit être fait et des procédures pour réaliser ces objectifs. Elles font partie 3
intégrante du processus de gestion par lequel l’entreprise s’efforce d’atteindre des objectifs
d’exploitation.
Le contrôle porte sur l’application des normes et procédures de contrôle interne, à tous les niveaux
hiérarchiques et fonctionnels : approbation, autorisation, vérification et rapprochement, appréciation des
performances opérationnelles, sécurisation des actifs, séparation des tâches.
La technologie peut être intégrée et venir soutenir les processus métier. La technologie intervient égale-
ment pour automatiser des activités de contrôle.
Des activités de contrôle sont conçues pour permettre le bon fonctionnement des systèmes d’information
et des contrôles automatisés :
– tenant compte de la dépendance et des liens entre processus métier, contrôles applicatifs et contrôles
généraux ;
– restreignant les habilitations informatiques aux utilisateurs autorisés dans la limite de leurs responsabi-
lités, mais également afin de protéger les actifs de l’entité contre les menaces externes ;
– contrôlant l’acquisition, le développement et la maintenance des systèmes d’information et de son
infrastructure.
OM
ON
Information et communication L’information pertinente (financière ou non) doit être 394
EC
identifiée, recueillie et diffusée sous une forme et dans des délais qui permettent à chacun 4
S
UE
d’assumer ses responsabilités.
Q
DI
En termes de communication interne, la direction doit adresser un message clair à l’ensemble du person-
RI
nel et dans l’autre sens, les hommes de terrain doivent remonter les informations significatives. JU
ES
En termes de communication externe, la société doit être capable de diffuser ses codes de conduite
NC
auprès des personnes avec qui elle travaille (clients, fournisseurs), et réussir à transmettre une information
IE
SC
de qualité aux auditeurs externes, aux autorités de tutelle, aux actionnaires, partenaires, propriétaires,
S
DE
Pilotage L’évaluation du contrôle interne vise à déterminer si chacune des cinq composantes 394
:FA
om
du contrôle interne et les dix-sept principes qui leur sont associés sont mis en place et fonctionnent. 5
x.c
Elle repose notamment sur l’existence et la qualité de la documentation (voir no 332-6), dont les
rvo
OM
II. Evaluation des risques liés à l’environnement informatisé Les éléments de risques spéci-
ON
fiques, introduits par l’utilisation de l’informatique, conduisent à évaluer les points suivants :
EC
Sur l’analyse des risques en général, voir no 394-2.
S
UE
Sur l’appréciation du contrôle interne par le commissaire aux comptes en environnement informatisé, voir
Q
DI
le guide d’application CNCC « Prise en compte de l’environnement informatique sur la démarche d’audit »,
RI
avril 2003. JU
ES
Sur le modèle d’approche par les risques mis en œuvre par le commissaire aux comptes, voir no 5330 s.
NC
Sur les incidences sur sa mission du non-respect des dispositions fiscales concernant les comptabilités infor-
IE
La société peut devenir dangereusement dépendante de son système au point que seul ce dernier puisse
LT
CU
lui garantir son fonctionnement. Le principe de continuité d’exploitation peut alors être remis en
:FA
question.
om
Des systèmes, purement financiers à l’origine, ont évolué vers des systèmes intégrés à l’exploitation avec
x.c
suivi et enregistrement des transactions en temps réel. De nombreuses fonctions de l’organisation sont
rvo
ola
regroupées dans un environnement informatique complexe et intégré. L’intervention humaine peut être
ch
III. Activités de contrôle L’ensemble des systèmes (ordinateurs centraux, mini-ordinateurs, envi- 395
ronnement utilisateur) doit être contrôlé. Deux niveaux de contrôle existent, fortement interdépen- (suite)
dants et qui n’ont de sens que s’ils sont pratiqués d’une manière concomitante :
a. Contrôles globaux Ils portent sur :
– les opérations du centre de traitement : organisation et planification des travaux (allocation et
utilisation des ressources), interventions des opérateurs, procédure de sauvegarde et de reprise, plans de
secours,
– les logiciels d’exploitation : acquisition, installation et maintenance des logiciels nécessaires au fonc-
tionnement de l’ensemble du système et à l’exécution des applications : système d’exploitation, systèmes
de gestion de bases de données, logiciels de télécommunication, de sécurité et logiciels utilitaires,
– les accès : il s’agit de protéger le système contre les accès et utilisations non autorisés. Ces contrôles
concernent à la fois la sécurité physique des biens (vols, incendies) et la protection de l’intégrité des
programmes et des données contenues,
Ils visent également à prévenir le piratage informatique (mots de passe, profils utilisateurs, autorisation
d’accès) et contribuent à la séparation des tâches (accès limités aux domaines réservés). Voir no 332-12.
– le développement informatique : cette phase, indispensable à la survie du système, requiert un
lourd investissement et nécessite la mise au point d’une méthodologie spécifique, contrôlée au cours des
différentes phases identifiées : identification des besoins, validation du processus de rédaction du cahier
des charges, validation des spécifications et suivi des prestataires, rédaction et mise à jour de la documen-
tation et des procédures, recensement et obtention des approbations nécessaires, réunions et comptes
rendus sur l’état d’avancement, analyse de tests, définition des protocoles de mise en production des
outils développés,
– la maintenance : l’application des règles de gestion de l’entreprise doit être contrôlée (répartition
entre maintenance préventive et curative).
b. Contrôle des applications Il s’agit de contrôler :
– le fonctionnement des applications,
– l’exhaustivité et l’exactitude des traitements des transactions,
– leur autorisation et leur validité.
Pour garantir l’exhaustivité des données entrées et le bon acheminement des données sorties, une
attention toute particulière doit être portée aux interfaces, zones de lien entre différents systèmes
OM
ON
informatiques.
EC
La plupart des contrôles applicatifs s’appuient sur des procédures automatiques contrôlant le format,
S
UE
l’existence, la vraisemblance des données.
Q
DI
RI
IV. Information et communication Les contrôles doivent servir à préserver un système cohérent : JU
ES
– éviter les erreurs d’utilisation, s’assurer que toute anomalie finit par accéder à un traitement,
NC
– ne pas laisser des utilisateurs développer des outils parallèles informels face à un manque du
IE
SC
système,
S
DE
– ne pas contribuer à diffuser des informations discordantes (par exemple, différence de résultats
E
Des manuels d’utilisation précisant les modes opératoires doivent être mis à la disposition des
:FA
La signature par le personnel d’une charte de bonne utilisation du système informatique destinée à sensibili-
rvo
ser l’ensemble des utilisateurs aux comportements (intégrité, éthique) requis peut, par exemple, être rendue
ola
ch
obligatoire.
1.s
uh
La circulation de l’information doit, par ailleurs, favoriser la remontée des anomalies rencontrées
par les utilisateurs, afin d’être en mesure d’apporter les corrections nécessaires ou de développer
les produits répondant à de nouveaux besoins.
Afin de mieux recenser les dysfonctionnements, la direction peut mettre en place une cellule support
utilisateurs ou leur adresser un questionnaire de satisfaction.
V. Pilotage Des mesures de performances du système telles que l’étude du nombre de pannes,
l’évaluation du temps d’indisponibilité du système tolérable pour l’entreprise, la variation des
volumes traités permettent d’identifier des points d’alerte.
Des standards théoriques peuvent être comparés aux résultats obtenus afin de mesurer l’écart de la perfor-
mance du système par rapport aux attentes envisagées.
La documentation informatique est un point essentiel dans le pilotage puisqu’elle contribue à ce
que les utilisateurs connaissent le fonctionnement du système. Elle demeure, en outre, l’unique
moyen de travailler à l’évolution du système informatique. Enfin, elle en garantit l’accès à des
personnes extérieures au service, chargées d’audit interne ou externe.
159
OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES © Ed. Francis Lefebvre
OM
contrôles recherchés pour les maîtriser ;
ON
EC
Le Cadre de référence AMF (IV. § 1.) expose que la qualité de l’Information comptable et financière
S
dépend en grande partie de la fiabilité et de la régularité de la transmission et de l’exhaustivité de
UE
Q
l’information élaborée dans les processus amont de production comptable. L’analyse des processus (voir
DI
RI
les deux axes ci-après) doit donc être appréhendée au regard des défaillances et insuffisances qui seront
sources de risques. JU
ES
no 396-2).
S
DE
convient de rechercher le respect des critères suivants (Cadre de référence AMF, IV. § 2.) :
CU
I. Principes et points clés d’analyse (Cadre de référence AMF, IV. § 3.1) 396
1. Organisation générale Il convient de veiller à ce qu’il existe : 1
– une documentation concernant les principes de comptabilisation et de contrôle des opérations et (suite)
de leurs flux ;
– des circuits d’information visant : l’exhaustivité des événements économiques (achats, ventes, person-
nel, juridique, engagements, événements post-clôture…), une centralisation rapide et régulière des
données vers la comptabilité et une homogénéisation des données comptables ;
– des contrôles portant sur la mise en œuvre de ces circuits d’information ;
– un calendrier d’élaboration des informations comptables et financières diffusées au sein du groupe
pour les besoins des comptes publiés de la société mère.
En outre :
– les responsables de l’établissement de l’information comptable et financière publiée et les différents
acteurs qui participent à l’arrêté des comptes doivent être clairement identifiés ;
– chaque collaborateur impliqué dans le processus d’élaboration de l’information comptable et financière
doit avoir accès à l’information nécessaire pour appliquer, faire fonctionner et/ou surveiller le dispositif
de contrôle interne ;
– la direction doit mettre en place une organisation chargée de s’assurer que les contrôles sont appliqués ;
– la direction comptable doit disposer d’une autorité lui permettant de faire valoir la règle comptable ;
– il faut qu’il existe des procédures pour vérifier si les contrôles mis en place ont été effectués, identifier
les éventuels écarts par rapport à la règle et pouvoir y remédier si nécessaire.
2. Gestion des ressources humaines Il convient de vérifier qu’il existe :
– un processus visant à identifier les ressources nécessaires au bon fonctionnement de la fonction
comptable ;
– un suivi permettant d’adapter les effectifs et les compétences à la taille et à la complexité des opéra-
tions ainsi qu’à l’évolution des besoins et contraintes.
3. Application des règles comptables Les principes suivants doivent être respectés :
– existence d’un manuel de principes/procédures comptables ;
– existence d’une procédure de mise à jour de ce manuel ;
– existence des procédures expliquant les principaux retraitements en cas de publication de comptes
établis suivant plusieurs référentiels comptables ;
– production de l’information nécessaire à la consolidation à l’endroit le plus adapté (au sein du groupe) ;
– existence d’une veille réglementaire permettant d’appréhender et d’anticiper les évolutions de l’envi-
OM
ronnement de la société (maîtrise des différents référentiels comptables et des divergences entre ceux-ci,
ON
évolution de la doctrine comptable et de la fiscalité).
EC
S
4. Maîtrise des règles comptables, c’est-à-dire :
QUE
– maîtrise du processus de traitement et de production comptable et financière au niveau consolidé
DI
RI
et dans les filiales (planning de clôture, ajustement des comptes sociaux, etc.) ;
JU
– existence de règles de conduite et d’intégrité ;
ES
– existence de contrôles réguliers pour s’assurer que le manuel des principes/procédures comptables
NC
IE
est suivi ;
SC
– existence de contrôles spécifiques sur les points sensibles (par exemple inscription à l’actif, constata-
S
DE
tion des produits, spécialisation des périodes comptables, valorisation des stocks) ;
E
– établissement d’une organisation claire et formalisée, prenant en compte le principe de séparation des
rvo
tâches tant au niveau des équipes informatiques que des fonctions métiers liées (maîtrise d’ouvrage par
ola
exemple) ;
ch
1.s
– mise en place de dispositifs destinés à assurer la sécurité physique et logique des systèmes et données
uh
informatiques ;
– développement de systèmes d’information ayant pour objectif de satisfaire aux exigences de sécurité,
de fiabilité, de disponibilité et de pertinence de l’information comptable et financière ;
– existence de règles précises en matière d’accès au système, de validation des traitements et de procé-
dure de clôture, de conservation des données et de vérifications des enregistrements ;
– existence de mesures visant à assurer la continuité du service (plan de secours formalisé, programme
de test de ce plan, …) ;
– capacité de la société à répondre aux obligations spécifiques de l’administration fiscale (conservation
des données, documentation ; voir no 332-8).
II. Mission de la direction générale En tant que responsable de l’établissement des comptes et
de la mise en œuvre des systèmes de contrôle interne, elle doit :
– veiller à l’existence d’un dispositif de gestion des risques et de contrôle interne comptable et
financier et en organiser la surveillance (Cadre de référence AMF, IV. § 3.2.1) ;
– s’assurer de la mise en place d’un dispositif de pilotage visant à analyser et à maîtriser les princi-
paux risques ayant un impact sur l’élaboration de l’information comptable et financière (Cadre de
référence AMF, IV. § 3.2.2) ;
161
OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES © Ed. Francis Lefebvre
– lors de la préparation de l’arrêté des comptes, définir et mettre en place des processus d’enregis-
trement comptables des opérations majeures et de certains comptes jugés sensibles, de détermina-
tion et de validation des estimations etc. (Cadre de référence AMF, IV. § 3.2.3) ;
– échanger avec les commissaires aux comptes : en particulier, elle s’informe des risques significatifs
ou des faiblesses majeures de contrôle interne relevés par les commissaires aux comptes (Cadre de
référence AMF, IV. § 3.2.4).
III. Mission du conseil d’administration ou du conseil de surveillance Il vérifie auprès de la
direction générale que les dispositifs de pilotage et de contrôle sont de nature à assurer la fiabilité
de l’information financière publiée par la société et à donner une image fidèle des résultats et de
la situation financière de la société et du groupe.
Pour plus de détails, voir Cadre de référence AMF, IV. § 3.3.
OM
dans les entreprises.
ON
Un processus est la manière unique de coordonner et d’organiser les activités de travail, l’infor-
EC
mation et les connaissances pour servir un client interne ou externe. Il représente l’enchaînement
S
UE
de tâches manuelles, semi-automatiques, automatiques, concourant à l’élaboration, à la production
Q
DI
ou au traitement d’informations, de produits ou de services (guide méthodologique « Le contrôle
RI
interne », OEC, février 2004). JU
ES
Exemples : processus de gestion des ventes, processus de gestion des impayés, processus de fabrication,
NC
Ainsi l’analyse de chaque processus doit être menée au regard des faiblesses et des risques qui
S
DE
peuvent en résulter.
E
LT
CU
397 L’approche par les processus L’analyse peut s’orienter par rapport aux processus de l’en-
:FA
treprise. Dans l’organisation de l’entreprise par ses processus, on distingue trois domaines :
om
1
x.c
Les processus et les différentes procédures en résultant sont donc analysés et évalués en fonction
de leur capacité à atteindre les objectifs qui leur sont assignés et des risques de défaillance :
– performance des opérations,
– qualité de l’information comptable, financière et extrafinancière,
– respect des lois et règlements,
– sauvegarde des actifs,
– respect de la traçabilité, des indicateurs et de la documentation,
L’évaluation des processus s’opère, depuis leur fait générateur jusqu’à leur dénouement, au travers de
l’analyse de leurs différents composants : les acteurs, les étapes ou opérations, les systèmes et les procédures
de contrôles.
Le recours à des entretiens avec les responsables de terrain s’avère indispensable.
– réaliser une cartographie des processus de l’entreprise.
Le diagnostic permet généralement de dessiner une cartographie des risques en fonction de leur possibilité
de survenance et de leur impact éventuel sur l’information comptable et financière.
Sur le diagnostic du contrôle interne attaché aux différents processus, voir la rubrique « contrôle interne »
dans chacun des thèmes considérés.
Sur le diagnostic de la qualité de l’information comptable, voir compléments pratiques no 422.
Sur le modèle d’approche par les risques utilisé par les commissaires aux comptes, voir no 5330 s.
OM
ON
ment de son contrôle interne, afin d’identifier et d’évaluer le risque d’anomalies significatives dans
EC
les comptes et afin de concevoir et mettre en œuvre des procédures d’audit permettant de fonder
S
leur opinion sur les comptes (voir no 5330 s.).
UE
Q
L’approche du contrôle interne dans ce contexte ne concerne que les politiques et procédures comptables
DI
RI
et de contrôle interne ayant une incidence sur les principes sous-tendant l’établissement des comptes, voir JU
la démarche d’audit (NEP 315, voir no 5331-1).
ES
NC
Le commissaire aux comptes est externe au dispositif de contrôle interne de l’entreprise. Ses travaux
IE
SC
doivent lui permettre de communiquer à la direction les faiblesses du contrôle interne qu’il a identifiées
S
au cours de l’audit. Lorsque ces faiblesses sont significatives, il doit en outre les communiquer aux
DE
Il doit également établir un rapport sur le rapport du président du conseil d’administration (ou du
CU
conseil de surveillance) des SA et des SCA dont les titres sont admis aux négociations sur un marché
:FA
om
réglementé, concernant les procédures de contrôle interne et de gestion des risques (voir no 3699-3).
x.c
c. Le comité d’audit :
rvo
ola
1. Entités concernées Les entités d’intérêt public (EIP, voir no 5269-2) et les sociétés de finance-
ch
ment (définies par C. mon. fin. art. L 511-1, voir no 230-2) doivent se doter d’un comité spécialisé, également
1.s
uh
appelé comité d’audit (C. com. art. L 823-19 modifié par l’ord. no 2016-315 du 17 mars 2016).
Cependant, sont notamment exemptées (pour une liste complète, voir C. com. art. L 823-20 modifié par l’ord.
no 2016-315 du 17 mars 2016), les personnes et entités pour lesquelles le conseil d’administration ou le conseil
de surveillance remplit les fonctions du comité d’audit, ainsi que les filiales d’une entité disposant déjà
d’un tel comité.
2. Composition du comité d’audit Elle est fixée par le conseil d’administration ou de surveillance.
Ses membres devront être des membres du conseil d’administration ou du conseil de surveillance
en fonction dans la société, à l’exclusion de ceux exerçant des fonctions de direction. L’un des
membres au moins du comité doit être qualifié en matière financière, comptable ou de contrôle
légal des comptes et être indépendant suivant des critères précisés et rendus publics par le conseil
d’administration ou de surveillance (C. com. art. L 823-19 modifié par l’ord. no 2016-315 du 17 mars 2016).
3. Compétences du comité d’audit Il est notamment chargé du suivi (C. com. art. L 823-19 modifié par
l’ord. no 2016-315 du 17 mars 2016 ; Règl. UE 537/2014, art. 4, 6 et 16) :
– du processus d’élaboration de l’information financière ;
– de l’efficacité des systèmes de contrôle interne et de gestion des risques, ainsi que, le cas échéant,
de l’audit interne (voir no 3699-1) ;
163
OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES © Ed. Francis Lefebvre
– de la réalisation de sa mission par le commissaire aux comptes en tenant compte, pour les EIP,
des conclusions consécutives aux contrôles réalisés par le H3C ;
– de l’indépendance des commissaires aux comptes et s’assure du respect de conditions spécifiques
concernant les EIP (voir no 5275-1).
En outre :
– il analyse avec le commissaire aux comptes ou le cabinet d’audit les risques pesant sur son indé-
pendance lorsque les honoraires totaux reçus d’une EIP représentent, pendant les trois derniers
exercices consécutifs, plus de 15 % du total des honoraires reçus (voir no 5362) ;
– il approuve la fourniture par le commissaire aux comptes de services autres que la certification
des comptes (SACC, voir no 5275-2) non interdits ;
– il est chargé d’émettre une recommandation relative à la nomination des commissaires aux
comptes (voir no 4850), ainsi qu’en cas d’appel d’offres ou lors du renouvellement éventuel de leur
mandat (EIP sans co-commissariat, voir no 5278-4) ;
– et doit régulièrement rendre compte à l’organe collégial chargé de l’administration ou à l’organe
de surveillance.
Sur le rapport complémentaire des commissaires aux comptes au comité d’audit, voir no 5375.
Sur les relations du comité d’audit avec les commissaires aux comptes, voir no 5362.
OM
– de la perte enregistrée à la suite d’opérations menées par un salarié, même si elles traduisent un risque
ON
excessif pour l’entreprise, lorsqu’elles sont effectuées conformément à l’objet social (Avis CE 24 mai 2011
EC
no 385088 ; voir no 2412).
S
UE
Sur les conséquences des insuffisances de contrôle interne dans le rapport sur les procédures de contrôle
Q
DI
interne et de gestion des risques, voir no 3699-1.
RI
Sur le contrôle effectué par les commissaires aux comptes, voir no 3699-3. JU
ES
NC
IE
SC
S
SECTION IV
DE
E
Compléments pratiques
LT
CU
:FA
om
420
x.c
présentées ci-après les principales durées de conservation (voir également no 329 s.).
ola
ch
– fiscales, voir en général no 376 et no 5003 ; en matière de comptabilités informatisées, voir no 332-8.
– pénales, voir no 320.
164
© Ed. Francis Lefebvre OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES
Durée de 420
Textes de référence conservation (suite)
légale
Documents sociaux
5 ans à compter
Statuts
de la radiation
Traités de fusion et autres actes liés au fonctionne- Code civil (art. 2224)
de la société du
ment de la société
RCS
Registre des procès-verbaux du conseil d’adminis-
tration, du directoire, du conseil de surveillance et
d’assemblées, de transfert et de mouvement de
titres
LPF (art. L 102 B) 6 ans
Rapports des gérants, du conseil d’administration
ou de surveillance, du directoire, des commissaires
aux comptes
Feuilles de présence aux assemblées
Documents comptables
Livres légaux (livre-journal, grand livre) et éditions
comptables annexes (grands livres généraux et Code de commerce
10 ans (1)
auxiliaires, journaux, balances, document d’inven- (art. L 123-22)
taire)
Comptes annuels : bilan, compte de résultat et Code de commerce
10 ans (2)
annexe (art. L 123-22)
Code de commerce
Document décrivant les procédures comptables 10 ans (2)
(art. R 123-172)
Pièces justificatives (factures clients, fournisseurs,
Code de commerce
bons de commande, bons de réception et de livrai- 10 ans (2)
(art. L 123-22)
son, documents bancaires)
Documents civils et commerciaux
OM
Titres de propriété et actes de vente Code civil (art. 2227) 30 ans
ON
Code de commerce
EC
Dossiers de clients et correspondance commerciale 5 ans (3)
(art. L 110-4)
S
UE
Contrats (conclus entre commerçants ou entre Code de commerce
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DI
5 ans (3)
commerçants et non-commerçants) (art. L 110-4)
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JU
Documents relatifs au personnel
ES
NC
Code du travail
IE
(art. L 3243-4)
S
DE
5 ans
Code du travail
E
(art. R 1221-26)
CU
salarié)
:FA
5 ans
tins de paie, solde de tout compte, etc.) (art. L 3245-1)
x.c
rvo
5 ans
ch
(6) En cas de retard ou de défaut de production, les pénalités doivent être mises en recouvrement dans
un délai de 2 ans à compter de la production, de la notification de l’avertissement ou de la mise en
demeure (CSS, art. L 244-3).
Par ailleurs, le délai de conservation des principales déclarations fiscales est commandé par le
délai de reprise de l’Administration, voir no 2924.
OM
• réalisation des travaux liés aux arrêtés
ON
comptables (factures à établir, produits
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constatés d’avance, dépréciation…)
S
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Trésorerie • émission des règlements divers
Q
(voir no 2099 s.) • suivi des échéanciers
DI
RI
• enregistrement des opérations
• établissement du rapprochement JU
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bancaire
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© Ed. Francis Lefebvre OBLIGATIONS GENERALES PERMANENTES
OM
La neutralité Choisir entre plusieurs options sans • des dossiers étayant les choix effectués
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être influencé par un résultat • des procédures d’examen des options
EC
recherché d’avance retenues…
S
UE
La comparabilité Présenter et évaluer les informa- • des commentaires formulés lors des
Q
tions de manière identique au cours changements de méthodes comptables…
DI
d’exercices distincts
RI
La fiabilité Enregistrer de manière exhaustive • description des fonctionnalités du JU
ES
gestion formalisées
E
LT
des pièces ou d’une documentation flux des données gérées, des traitements
rvo
comptables
• des procédures définissant les règles de
conservation des pièces et classement…
La pertinence Disposer de l’information comp- • des procédures qui garantissent la cohé-
table appropriée rence des données
• la formalisation des besoins de gestion
et des modalités de restitution…
La clarté Permettre à l’utilisateur de l’infor- • exploitation des recommandations des
mation de comprendre rapidement auditeurs internes ou externes
et sans risque de mauvaise interpré- • recensement des difficultés rencontrées
tation par les utilisateurs…
La flexibilité Pouvoir répondre à l’évolution des • communication interne des besoins
besoins des utilisateurs d’informations des utilisateurs
• suivi de la documentation technique et
des textes légaux…
(1) Le tableau doit être complété en indiquant en regard de chaque dispositif la réponse (oui ou non) et en ajoutant d’éventuels dispositifs
spécifiques qui seraient mis en place dans l’entreprise.
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1.s
ch
ola
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x.c
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:FA
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SC
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Q UE
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de l’entreprise
L’activité courante
TITRE II
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Q UE
S
EC
ON
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CHAPITRE 4
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d’enregistrement 500 de la comptabilité
ON
I Pièces justificatives
EC
II Règles d’évaluation 513
S
A Etablissement des factures 661
UE
III Cas particuliers
Q
B Ventes au comptant 663
DI
et difficultés d’application
RI
A Prestations de services échelonnées II Obligations de forme 665 JU
ES
sur plusieurs exercices 516 III Tenue des comptes clients 675
NC
IE
D Ventes comportant
LT
CU
Présentation
E Autres produits d’exploitation 580
om
I Présentation
ola
171
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
SECTION I
Généralités et définitions
A. Notion d’activité
452 L’exploitation d’une entreprise comporte de nombreuses fonctions : achat, transformation, fabrica-
tion, stockage, vente (ou prestation de services) et livraison qui se rattachent à une ou plusieurs
activité(s) principale(s), objet social principal de l’entreprise qui consiste dans la vente de biens ou
de services en vue d’en tirer un revenu (produit).
Outre cette activité principale, l’entreprise peut se livrer à d’autres opérations, prévues également
dans son objet social, qui procurent également un revenu mais qui ne présentent qu’un caractère
complémentaire : ce sont les activités accessoires (par exemple, le placement de disponibilités et les
prises de participation) et les opérations occasionnelles (par exemple, la vente d’immobilisations).
Remarque Distinction entre résultat courant et résultat exceptionnel : dans le PCG, le résultat de
l’exercice est déterminé à partir :
– d’une part, de ses activités, qui comprennent la (ou les) activité(s) principale(s) et la (ou les) activité(s)
annexe(s), dont est tiré le résultat courant ;
– d’autre part, de ses opérations exceptionnelles qui aboutissent à un résultat exceptionnel.
Sur la présentation du résultat, voir no 2755.
453 Le revenu (ou produit) correspond à la contrepartie reçue lors de la phase finale des activités
principales, accessoires ou des opérations occasionnelles. Il faut le distinguer du bénéfice qui corres-
pond à l’excédent du revenu sur les coûts qui s’y rattachent.
Le revenu des activités provient uniquement des opérations réalisées avec les tiers. Il ne comprend
pas les augmentations de la valeur des éléments de l’actif (traduite par la réévaluation par exemple)
ou les diminutions du passif de l’entreprise qui ne sont pas liées directement à ces activités.
454 La mesure de l’activité dépend de :
a. la définition de la notion d’activité ; elle pourrait être soit restrictive, et ne comprendrait que
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la ou les activités principales, soit extensive, et comprendrait alors, outre les activités principales,
ON
les activités accessoires et les opérations occasionnelles (voir notamment la notion de chiffre d’af-
EC
faires au compte de résultat, no 480 et dans l’annexe no 695) ;
S
UE
b. la date d’enregistrement et de constatation du revenu ; diverses solutions sont concevables.
Q
DI
On pourrait retenir l’enregistrement des produits lors du règlement financier, ou encore lors de
RI
l’accord des parties sur les biens ou services à fournir et sur leurs prix, ou bien encore lors de la JU
ES
produit (et le profit qui en résulte) ne naît pas à un instant donné, mais résulte d’une longue période
IE
SC
lisation, ne constituent qu’un des éléments de la saisie des faits. En effet, celle-ci doit respecter par
E
LT
B. Notion de ventes
ola
ch
1.s
uh
456 Définition de la vente Selon le Code civil, la vente est « une convention par laquelle l’un
s’oblige à livrer une chose et l’autre à la payer » (C. civ. art. 1582).
457 Différentes sortes de ventes Le Code civil distingue selon que la vente est faite purement
et simplement, ou sous condition soit suspensive, soit résolutoire (C. civ. art. 1584).
a. Vente pure et simple :
– Vente au comptant Vente dans laquelle l’échange des consentements, le transfert de propriété,
le transfert de contrôle (en général) et le paiement du prix sont concomitants.
– Vente à crédit Vente comportant transfert de propriété et transfert de contrôle (en général) avant
paiement du prix. La vente à tempérament est une modalité de vente à crédit dans laquelle le
paiement est effectué à plusieurs échéances déterminées. Dans la pratique, ces deux notions sont
confondues (voir Mémento Concurrence-Consommation no 10000 s.).
Sur la vente à tempérament, voir no 566.
– Vente (de marchandises) à terme, voir no 568.
b. Vente sous condition suspensive, voir no 562-1.
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© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
Notions liées à la vente Promesse (ou compromis) de vente Il s’agit d’un 459
contrat par lequel une personne s’engage à vendre une chose à une autre personne qui, habituelle-
ment, accepte la promesse sans prendre l’engagement d’acheter (voir no 1531). Elle peut être assortie
d’une condition suspensive.
Cet engagement ne donne pas lieu à comptabilisation.
Arrhes, avances et acomptes La conclusion d’une vente s’accompagne parfois du verse- 460
ment d’une somme d’argent à valoir sur le prix. Mais, selon la nature du versement, les effets
juridiques sont totalement différents :
– les arrhes (C. civ. art. 1590) permettent à l’acheteur de se dédire en abandonnant le montant versé
au vendeur. Celui-ci peut également se dédire en versant le double des arrhes à l’acheteur ;
– les avances et acomptes sont simplement des versements à valoir sur le prix stipulé au contrat, la
vente étant définitivement conclue. Les avances sont versées avant tout commencement d’exécu-
tion de la commande ; les acomptes sont versés sur justification d’exécution partielle.
Pour leur comptabilisation, voir no 656.
Facture pro forma Devis établi par un fournisseur à son client pour lui donner, avec les 461
mêmes éléments que ceux d’une véritable facture, des précisions devant lui servir à l’occasion de
certaines procédures telles qu’importation, exportation, etc.
Ce type de facture n’a pas à être comptabilisé.
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Commande « Ordre par lequel est déclenché un processus de mise à disposition de celui dont 462
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EC
il émane de certains produits dans des conditions déterminées » (définition du PCG 82, p. I. 24).
S
UE
Une commande ne donne pas lieu à comptabilisation. Toutefois, si elle s’effectue avec un résultat estimé
Q
négatif, elle peut devoir donner lieu à provision (voir no 626 et exemple des contrats à long terme, no 543-2).
DI
RI
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ES
NC
Le PCG distingue les produits d’exploitation (hors produits financiers), les produits financiers et les 466
E
LT
produits exceptionnels. Ce chapitre est consacré uniquement aux produits d’exploitation (hors
CU
produits financiers), qui peuvent comprendre également des opérations provenant d’exercices anté-
:FA
om
rieurs, dans la mesure où ils présentent un caractère courant (voir développements no 2755).
x.c
Un produit d’exploitation (ou de gestion courante) est un produit qui se rapporte à l’exploitation
rvo
normale et courante de l’activité (PCG, art. 934-2). Il est la contre-valeur monétaire d’une marchandise
ola
ch
ou d’un produit (bien ou service) créé par l’entreprise (en ce sens PCG, art. 512-1).
1.s
Il s’exprime soit en prix de vente lorsqu’il correspond à une marchandise ou à un produit vendu à
uh
un tiers, soit en coût, calculé à un niveau approprié, s’il correspond à un produit créé par l’entreprise
pour elle-même ou s’il entre dans la variation de la production stockée.
Une subvention d’exploitation est assimilée à un produit d’exploitation.
Sur la notion de chiffre d’affaires au compte de résultat, voir no 480 et dans l’annexe, voir no 695.
Classement comptable des produits d’exploitation Selon le PCG (art. 947), 470
les produits d’exploitation normale et courante sont enregistrés en classe 7 : des comptes 70 aux
comptes 75 (voir liste du PCG no 7007). Ce classement est fonction de leur nature économique,
selon l’ordre de la cascade des soldes intermédiaires de gestion susceptibles d’être tirés du
compte de résultat (voir no 2760 s.).
Pour une utilisation détaillée des différents comptes, voir no 635 s.
Constituent également des produits d’exploitation :
– les reprises sur amortissements, sur dépréciations et provisions d’exploitation : compte 781, voir no 2582 ;
– les transferts de charges d’exploitation : compte 791 ; voir no 2385 s.
173
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
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– le regroupement du compte « Clients » avec les « Comptes rattachés », c’est-à-dire les effets
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à recevoir concernant ces clients, les créances à venir se rapportant à l’exploitation de l’exercice
EC
(factures clients non encore établies) et les intérêts courus sur ces créances à la clôture de l’exercice,
S
UE
en application du critère principal de classement des créances par agents économiques ;
Q
– le regroupement dans le compte « Clients » de toutes les créances quel que soit leur terme :
DI
RI
court, moyen ou long. JU
ES
Toutefois, les entreprises ayant à fournir en annexe un tableau des échéances de leurs créances et de
NC
leurs dettes (voir no 2287) et en bas du bilan la partie à plus d’un an de ces créances, des subdivisions de
IE
SC
L’ensemble des comptes (débiteurs et créditeurs) de créances liées à la vente de biens ou services
DE
Pour le détail des « Autres créances » du système de base, voir no 6005-1 ou « Autres créances d’exploita-
om
Les entreprises peuvent, en fonction de leurs besoins, distinguer entre (PCG, art. 944) :
ola
Cette distinction permet de remplir l’état des échéances des créances et des dettes à la clôture de l’exercice.
uh
174
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
SECTION II
Règles d’enregistrement
et d’évaluation
des créances et des produits
d’exploitation
I. Règles générales d’enregistrement
Un produit est comptabilisé dans le résultat de l’exercice s’il est : 500
– réalisé (C. com. art. L 123-21), c’est-à-dire qu’il est certain à la fois dans son principe et son montant
(voir no 502 s. et no 514),
– et acquis à l’exercice (PCG, art. 512-4 ; voir no 506).
Fiscalement Il en est de même bien que la terminologie retenue ne soit pas identique. Pour déterminer
les créances à rattacher au résultat imposable, les deux conditions suivantes doivent être successivement
remplies (CE 6 mai 1996, no 156015) :
– la créance doit être acquise (voir no 501),
– puis, la créance doit être rattachable à l’exercice (voir no 506).
Un produit qui n’est pas certain à la date de clôture peut cependant être probable. Les produits
probables, à l’inverse des charges probables, ne peuvent être comptabilisés. En effet, ces
produits n’étant pas certains à la date de clôture, ils ne sont pas réalisés au sens de l’article L 123-21
du Code de commerce (précité).
Cette position nous semble applicable dans tous les cas, même si des événements survenus entre la
date de clôture et la date d’arrêté des comptes rendent le produit probable certain (en ce sens également,
Bull. CNCC no 67, septembre 1987, EC 87-35, p. 350 s.), voir no 2827.
En effet, l’article L 123-20 al. 3 du Code de commerce ne vise que les charges : « Il doit être tenu compte
OM
des passifs qui ont pris naissance au cours de l’exercice ou d’un exercice antérieur, même s’ils sont connus
ON
entre la date de la clôture de l’exercice et celle de l’établissement des comptes. »
EC
Fiscalement Il en est de même (voir ci-avant).
S
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Q
■ Exemple
DI
RI
En cas de vente sous condition suspensive, aucun produit ne peut être comptabilisé avant la levée de la
condition suspensive, même si la levée de cette condition intervient entre la date de clôture et la date JU
ES
naît lors de l’échange des consentements et devient certaine quant à son principe et son
LT
– lors du transfert de propriété pour les ventes (correspondant en général au transfert de contrôle,
om
Habituellement naissance et certitude sont concomitantes, mais il n’en est pas toujours ainsi et cette règle
ola
ch
soulève des difficultés d’application dans des cas particuliers, qui seront examinés plus loin (voir no 516 s.).
1.s
uh
Fiscalement Une créance est considérée comme acquise lorsqu’elle est certaine dans son principe et déter-
minée dans son montant (BOI-BIC-BASE-20-10 no 1 et 10), la circonstance qu’elle n’ait pas encore été payée à la
clôture de l’exercice (CE 28 juillet 2000, no 194153 ; CE 24 juin 2013, no 350451 ; CE 30 septembre 2015, no 376514) ou
qu’elle n’ait été payée qu’en partie (CAA Nancy 2 juin 2016, no 15NC02000) étant sans incidence sur le bénéfice
imposable de la société. Sur l’exception des pénalités de retard sur créances commerciales, voir no 2419-1.
Remarque Créances « incertaines », « douteuses » et « litigieuses » : il ne faut pas confondre
créances « incertaines », créances « douteuses » et créances « litigieuses » :
– les créances « incertaines » dans leur principe ne doivent pas être comptabilisées (voir no 514). Il peut
en être de même, dans certains cas, lorsqu’elles sont certaines dans leur principe mais qu’une incertitude
importante existe sur leur montant (voir no 514) ;
– l’expression « créances douteuses » s’applique en général à des créances certaines dans leur prin-
cipe, c’est-à-dire dont le montant n’est pas contesté par le débiteur, mais dont le recouvrement est
douteux, compte tenu de la mauvaise situation du débiteur. En conséquence, les créances douteuses, à
partir du moment où elles sont certaines dans leur principe, doivent être comptabilisées quels que soient
par ailleurs la date de leur exigibilité ou le moment de leur recouvrement ;
Il est obligatoire de constater systématiquement la plus-value dès lors que la cession est réalisée avant la
clôture de l’exercice (voir également en ce sens Bull. CNCC no 106, juin 1997, EC 96-23, p. 295 s.), même si le recouvre-
175
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
ment n’est pas probable à la date de réalisation de l’opération, le risque de non-recouvrement donnant
lieu, le cas échéant, à dépréciation de la créance.
Fiscalement Le caractère douteux du recouvrement des créances autorise seulement la constitution d’une
provision (CE 22 février 1989, no 71-593 et CAA Nancy 6 août 1993, no 92-995 ; BOI-BIC-BASE-20-10 no 20).
– les créances « litigieuses » ne devraient pas, en principe, être comptabilisées pour la partie contestée,
celle-ci n’étant pas certaine dans son principe (voir no 500). Toutefois, en pratique, le litige survenant après
la comptabilisation de la facture, elles sont comptabilisées pour leur totalité, la partie contestée faisant
l’objet, le cas échéant, d’une dépréciation (voir no 654).
OM
En revanche, l’existence d’une clause résolutoire n’a pas pour effet de rendre incertaine la créance acquise
ON
lors de sa conclusion (voir no 562-2).
EC
b. par la nature des choses Même en l’absence de stipulation particulière, le principe de l’article
S
UE
1583 du Code civil ne trouve pas à s’appliquer :
Q
DI
– lorsque le bien n’existe pas encore (vente d’une « chose future » : bien à fabriquer) ;
RI
– même lorsque le bien existe déjà, s’il n’est pas encore déterminé, c’est-à-dire identifié parmi JU
ES
d’autres biens similaires (selon la jurisprudence, la vente n’opère le transfert de propriété dès qu’il
NC
y a consentement des parties sur la chose et sur le prix, que si l’objet de la vente a été déterminé,
IE
Req. 24 avril 1929, DH 1929-283), la propriété n’est transférée à l’acheteur que lorsque la marchan-
SC
dise a été déterminée dans son individualité (Cass. civ. 17 et 30 juin 1925, DP 1927-1-29), voir Bull. CNC
S
DE
no 26, avril 1976, p. 10-11, et Bull. CNCC no 156, décembre 2009, EC 2009-50, p. 729 s.
E
LT
CU
Fiscalement Selon l’Administration, lorsque la vente porte sur un élément de série, désigné par un genre,
:FA
une marque ou un type, le transfert de propriété n’intervient qu’au moment de l’individualisation de l’objet de
om
la vente, c’est-à-dire, le plus souvent, au moment de la livraison effective de l’objet ou, tout au moins, de la
x.c
c. par la volonté du législateur (lorsque des dispositions spécifiques définissent le moment précis
ch
du transfert de propriété).
1.s
uh
504 Prestations de services La notion de « transfert de propriété » ne peut être appliquée aux
prestations de services (sauf cas particuliers, par exemple des études). « Dans la pratique la plus
courante, les effets des conventions ne sont comptabilisés qu’à l’issue de l’exécution de l’obliga-
tion génératrice de profits ou de pertes » (Avis du CNC, Bull. no 25, janvier 1976, p. 15). Cette pratique
découle du principe de prudence et de la jurisprudence : l’existence d’un gain ne peut être compta-
blement retenue comme profit d’un exercice qu’autant que ce gain a été effectivement réalisé par
la naissance d’une créance incontestable en ses divers éléments (Gazette du Palais, 1964-1-293).
Toutefois, la perte sur le contrat doit être constatée dès qu’elle devient probable, voir no 509.
Habituellement, une facture est établie à ce moment, et c’est cette facture qui est enregistrée en
créance et en produit, les éventuels décalages entre facturation et exécution du service étant régula-
risés à la clôture de l’exercice ou de la période (voir ci-après et no 631).
Il importe de distinguer selon que la prestation de services correspond à une obligation de résultat
ou à une obligation de moyens :
– lorsque le prestataire est tenu à une « obligation de résultat », il s’est engagé à procurer un
résultat déterminé ; si cette obligation n’est pas encore satisfaite et que, de ce fait, le client ne peut
176
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
être considéré comme ayant donné son accord sur la chose et sur le prix, la créance sur le client
n’est pas définitive dans son principe et son montant et les acomptes ne peuvent être inscrits en
produits au crédit de la classe 7 (voir toutefois le cas des opérations partiellement exécutées à la
clôture no 536 s.) ;
– si l’entreprise a une « obligation de moyens », c’est-à-dire qu’elle s’est engagée à certaines
diligences en vue d’un résultat qu’elle n’est cependant pas tenue d’atteindre, la facturation du
service rendu constitue un produit d’exploitation même si le contrat n’est pas achevé (par exemple,
contrat de recherches).
Remarque Clauses résolutoires : l’existence dans certains contrats de clauses résolutoires n’a pas
pour effet de rendre incertaines les créances acquises lors de leur conclusion (voir no 562-2).
OM
Ce rattachement à l’exercice est donc indépendant de la date d’encaissement du produit (voir PCG,
ON
art. 112-3).
EC
S
Pour la liaison avec les stocks, voir no 1108-2.
UE
Q
DI
507
RI
Ventes de biens Les produits correspondants sont rattachés à l’exercice au cours duquel
JU
les biens sont livrés (voir no 506). Cette notion de « livraison » n’est toutefois pas définie dans le
ES
NC
– à celle de « délivrance » qui est, selon le Code civil (art. 1604), le transfert de la chose vendue en
SC
La délivrance n’implique pas nécessairement une remise matérielle de la marchandise vendue. Ainsi, la déli-
E
LT
vrance s’opère pour les effets mobiliers (art. 1606 du Code civil) ou par la remise de la chose, ou par la remise des
CU
clefs des bâtiments qui les contiennent ou par le seul consentement des parties, si le transport ne peut pas se
:FA
faire au moment de la vente, ou si l’acheteur les avait déjà en son pouvoir à un autre titre.
om
x.c
La délivrance est nécessaire pour entraîner le transfert de propriété de choses qui ne sont individualisées qu’à ce
rvo
moment. Mais il peut y avoir délivrance sans transfert de propriété (exemple : location-vente, voir no 1540 s.).
ola
A contrario, la remise matérielle de l’élément vendu peut ne pas être suffisante pour considérer que la
ch
1.s
délivrance est intervenue. Tel est le cas, par exemple, lorsque la vente est réalisée sous réserve de l’installation
uh
508 Prestations de services Les produits rémunérant un service sont en principe rattachés à
l’exercice d’achèvement des prestations, c’est-à-dire au moment où le service est rendu. L’achève-
ment d’une prestation est une question de fait.
Fiscalement Il en est, en principe, de même (CGI, art. 38-2 bis ; BOI-BIC-BASE-20-10 no 130).
Cette notion d’achèvement, comptable et fiscale, est à apprécier au regard de la jurisprudence (voir Doc.
FL BIC-V-2450 à 3670). Elle implique en pratique :
– l’analyse préalable et minutieuse du contrat (CE 13 février 1995, no 137490) ou de la situation juridique particulière
de la société (ex. : société de bourse ; CAA Paris 9 avril 1996, no 95-187 et CAA Nancy 10 juin 1999, no 95-1037) ;
– en cas d’imprécision du contrat, l’analyse des usages professionnels dans le secteur d’activité concerné
(CE 6 juillet 1994, no 116079 ; CE 6 mai 1996, no 156015 ; CE 28 juillet 2000, no 180412 et CE 29 décembre 2000, no 184527).
Remarque Prestation en cours à la clôture : la prestation n’étant pas achevée, aucun produit n’est à
dégager. Les coûts déjà engagés sont comptabilisés en en-cours de production (voir no 1104-2 et no 1110).
Toutefois, lorsque la méthode à l’avancement est retenue, notamment pour les prestations continues (voir
no 519-1) ou discontinues à échéances successives (voir no 519-2) ou les contrats à long terme (voir no 536 s.),
les produits sont comptabilisés au fur et à mesure de l’avancement de ces prestations.
510 Extinction des créances Selon le ministre de la Justice (Rép. Sergheraert, AN, 28 avril 1980,
p. 1743), le fait qu’une dette n’ait pas fait l’objet de réclamations de la part du créancier n’affecte
OM
ON
pas le principe même de la dette qui doit être maintenue en comptabilité tant que l’obligation
EC
n’est pas éteinte ; inversement, l’absence de recouvrement de certaines créances ne peut être
S
considérée comme affectant l’existence de la créance tant que celle-ci est exigible.
UE
Q
« L’annulation » des comptes correspondants ne peut donc conduire à constater une perte ou un
DI
RI
produit qu’en cas d’extinction du droit ou de l’obligation. Cette extinction peut résulter notam-
JU
ment de la prescription des obligations qui opère différemment selon la nature particulière de
ES
Pour plus de détails sur l’appréciation du caractère irrécouvrable d’une créance, voir également no 592.
SC
S
DE
Fiscalement Il en est de même, l’interdiction d’appliquer la compensation (hormis les cas visés ci-après)
om
s’imposant à :
x.c
Sur l’impossibilité de justifier un abandon de créances ou une renonciation à recettes par la compensation
1.s
uh
– certaines et liquides,
– exigibles.
Pour une définition de ces critères, voir Mémento Droit commercial no 52900 à 52924.
En pratique, ce n’est que lorsqu’elle est invoquée (et sous réserve du respect des conditions précitées)
que l’entreprise en tire les conséquences en termes de présentation du bilan, voir no 511-1.
Remarque Procédure judiciaire ou de sauvegarde : la compensation légale ne peut pas s’opérer
lorsque l’une des parties fait l’objet d’une procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire, même
si les quatre conditions précitées sont remplies, sauf :
– connexité (voir ci-après c. et Mémento Droit commercial no 52921) ;
– ou s’il est établi et constaté par les juges que les conditions de la compensation légale sont remplies
avant l’ouverture de la procédure collective (voir Mémento Droit commercial no 61656).
S’agissant de la détermination de l’éventuelle dépréciation d’une créance obligatoirement compensée
avec une dette, voir no 511-1.
b. Compensation conventionnelle Lorsque les conditions de la compensation légale ne sont pas
satisfaites, notamment lorsque l’une des deux créances n’est pas exigible, les parties peuvent
convenir de compenser leurs dettes réciproques, qu’elles soient ou non relatives à des opérations
connexes, c’est-à-dire nées d’un même contrat (C. civ. art. 1348-2).
C’est le cas des conventions de comptes courants.
La compensation ainsi prévue par une convention s’impose aux deux parties et prend alors effet à
la date de leur accord (C. civ. art. 1348-2).
Incidence d’un accord de compensation signé entre la date de clôture et la date d’arrêté des
comptes avec un effet rétroactif (rétroactivité à la clôture de l’exercice) Selon le bulletin CNCC (no 164,
décembre 2011, EC 2011-28, p. 730 s.), cet accord constitue un événement post-clôture qui ne modifie pas les
droits et obligations existant à la clôture. En conséquence, aucune compensation entre les créances et
les dettes ne peut être réalisée à cette date.
c. Compensation judiciaire La compensation peut être prononcée par le juge lorsque l’une des
deux obligations, bien que certaine, n’est pas encore liquide ou exigible (C. civ. art. 1348).
La compensation produit alors ses effets à la date de la décision du juge, sauf décision contraire.
Lorsque les dettes sont connexes, c’est-à-dire nées d’un même contrat, le juge saisi ne peut alors
pas refuser leur compensation (C. civ. art. 1348-1).
OM
Dans ce cas, la compensation est réputée s’être produite au jour de l’exigibilité de la première dette.
ON
Pour des précisions sur ces conditions ainsi que pour des exemples issus de la jurisprudence, voir Mémento
EC
Droit commercial no 52936.
S
UE
A la différence de la compensation légale, la compensation entre créances et dettes connexes reste
Q
DI
possible même dans le cas où l’une des parties fait l’objet d’une procédure collective (voir Mémento
RI
Droit commercial no 52921 et no 61656). JU
ES
NC
IE
1
DE
E
Sur les règles générales de présentation lorsque la compensation n’est pas possible, voir no 681 et 980.
LT
CU
a. Enregistrement et présentation des créances et des dettes A notre avis, deux solutions sont
rvo
1re solution (en ce sens, Bull. CNCC no 29, mars 1978, p. 90) :
1.s
– en fin d’exercice, ces deux comptes sont virés, selon le cas, au compte « Client X - Solde après
compensation » ou « Fournisseur X - Solde après compensation ».
2e solution (préconisée dans le PCG agricole qui s’impose aux sociétés commerciales ayant une activité
agricole et aux personnes morales de droit privé d’une certaine importance ayant une activité agricole) :
lorsqu’un tiers à la fois fournisseur et client de l’agriculteur contracte une convention de compte courant
avec ce dernier :
– en cours d’exercice, les mouvements sont enregistrés au compte d’attente 472 « Opérations de
compensation (conventions de compte courant) » ;
– en fin d’exercice, ce compte est soldé par le compte 402 « Fournisseurs - Solde après compensation »
s’il est créditeur.
Sur la validité des plans comptables professionnels, voir no 295.
Fiscalement La compensation constituant un mode de règlement, elle n’entraîne pas la constatation d’un
produit exceptionnel imposable résultant de l’annulation d’une dette (CE 22 mai 2009, no 299536) sous réserve
que cette compensation soit effectivement traduite par les écritures comptables (CE 23 novembre 1987,
no 53550).
179
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
b. Incidence sur la détermination d’une éventuelle dépréciation A notre avis, une dépréciation
ne peut être constituée que sur le montant net (après compensation), seul montant figurant à
l’actif à la clôture de l’exercice.
Fiscalement Il en est de même (CE 27 juillet 1979, no 1624 et 2023 ; CAA Versailles 4 décembre 2014,
no 11VE03459).
Si l’autre partie fait l’objet d’un redressement ou d’une liquidation judiciaire, il convient, à notre
avis, à compter de la date du jugement déclaratif :
– de constituer, le cas échéant, une dépréciation sur la base du solde débiteur résultant de la compensa-
tion des créances et dettes nées avant le jugement ;
– de prévoir, si les affaires avec l’autre partie en redressement judiciaire se poursuivent, la création d’un
compte client et d’un compte fournisseur distincts l’un de l’autre ;
– de déprécier à hauteur du risque encouru toute nouvelle créance qui ne pourra plus être compensée
avec les nouvelles dettes tant que la situation de l’autre partie ne sera pas assainie.
OM
aux principes généraux (voir no 260 s.). En application du principe du nominalisme, les créances sont
ON
inscrites pour leur valeur nominale de remboursement (coût historique).
EC
S
II. Valeur au bilan Voir no 2076.
UE
Q
DI
RI
514 Evaluation des produits à recevoir A notre avis (définition du PCG 82, p. I.38), JU
les produits à recevoir constituent des produits acquis à l’entreprise mais dont le montant, non
ES
NC
définitivement arrêté, n’a pas encore été inscrit aux comptes de tiers débiteurs. Un produit est
IE
donc acquis dès qu’il est certain dans son principe, même s’il n’est pas certain dans son montant.
SC
S
I. Le produit est certain dans son principe à la clôture, le montant peut en être estimé de
om
manière satisfaisante Le terme « de manière satisfaisante » que nous utilisons signifie que l’incertitude
x.c
rvo
est faible par rapport au montant total du produit, et, le cas échéant, par rapport au résultat de l’exercice.
ola
Ce produit rentre dans la définition des produits à recevoir rappelée ci-avant et doit normalement être
ch
1.s
enregistré. Ainsi, constitue un produit à recevoir à la clôture une rémunération conditionnelle (« success
uh
fees ») :
– relative à une prestation entièrement exécutée à la clôture ;
– dont la condition d’obtention a été levée ;
– et qui peut être estimée de façon fiable (en ce sens, Bull. CNCC no 172 précité sur le cas d’une entreprise
fournissant une prestation d’optimisation du taux d’accident du travail (AT) et ayant obtenu la modifica-
tion de taux d’AT (condition de la rémunération) mais dont le montant de la rémunération est estimable
de manière fiable en fonction des économies de cotisations qui seront réalisées par son client dans les
années à venir).
Fiscalement Le Conseil d’Etat a implicitement reconnu la possibilité de considérer comme acquises des
créances dont le montant, bien que calculé en fonction d’éléments non encore connus à la clôture de
l’exercice, peut être évalué de manière suffisamment fiable (CE 4 août 2006, no 245699).
A contrario, pour des exemples de prestations exécutées en contrepartie d’une rémunération condition-
nelle qui ne peut être constatée en produit tant qu’elle n’est pas certaine, voir no 1110 II.
Le plus souvent, des informations obtenues entre la date de clôture et la date d’arrêté des comptes
permettront soit d’affiner l’estimation, soit de mettre fin à la petite incertitude sur le montant (voir
II. ci-après).
180
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
II. Le produit est certain dans son principe à la date de clôture mais l’estimation du montant
comporte une incertitude importante Le terme « incertitude importante » signifie, par rapport à ce
qui vient d’être dit sur le terme « de manière satisfaisante », que cette incertitude est forte, par rapport,
d’une part, au montant du produit lui-même et, d’autre part, au résultat de l’exercice.
Il convient, à notre avis, de distinguer selon que l’incertitude est levée ou non à la date d’arrêté des
comptes.
a. L’incertitude est levée à la date d’arrêté des comptes. Le produit à recevoir est alors estimé
et pris en compte.
Tel est le cas, par exemple :
– de ristournes obtenues sur achats réalisés au cours de l’exercice (dans la mesure où le principe de la
ristourne est contractualisé à la clôture) ;
– d’indemnités obtenues au terme de négociations ou dossiers en cours à la clôture de l’exercice (en ce
sens, Rec. OEC no 1.12, à condition toutefois, à notre avis, que le principe de l’indemnisation soit déjà
acquis à la clôture et que les négociations ne portent que sur le montant des indemnités) ;
– d’une « prime au succès » acquise à la clôture par une société de production cinématographique (la
condition de performance, relative à la diffusion du film, étant satisfaite) mais dont le montant définitif
ne lui est communiqué par la société de diffusion qu’après la clôture, pour des raisons pratiques de
traitement des données (Bull. CNCC no 174, juin 2014, EC 2014-04, p. 268 s.).
Voir également no 2827.
Fiscalement En revanche, seuls les éléments de calcul disponibles à la date de clôture doivent en principe
être pris en compte pour déterminer si la créance est certaine dans son montant. Ainsi les créances afférentes
au dernier trimestre d’un exercice ne doivent pas donner lieu à la constatation d’un produit lorsque les
éléments servant à leur calcul ne peuvent être réunis à la clôture de l’exercice (notamment CE 22 juin 1984,
no 38108 et 37368 ; CE 18 mars 1992, no 94061 et 95794 ; CAA Bordeaux 27 novembre 1995, no 94-1119 ; TA Versailles
12 mai 1995, no 87-3078 ; BOI-BIC-BASE-20-10 no 30) ou évalués à cette date (CE 4 août 2006, no 245699 ; CAA
Bordeaux 19 mai 2011, no 09BX02814), alors même que leur méthode de calcul est déterminée. Toutefois, selon
les informations recueillies auprès du Conseil d’Etat, dans le cadre de notre journée « Arrêté des comptes
et résultat fiscal 2006 » Les Echos Conférences – PwC, lorsque la méthode de calcul est déterminée à la
clôture, il devrait pouvoir être tenu compte des éléments connus entre la clôture de l’exercice et la date
d’arrêté des comptes permettant d’évaluer les produits.
b. L’incertitude demeure à la date d’arrêté des comptes. Le principe de prudence doit, à notre
avis, s’appliquer pour que seuls les bénéfices réalisés (en l’occurrence ceux dont on est certain)
OM
soient pris en compte. Il en résulte, à notre avis, que :
ON
– si aucune estimation n’est possible, aucun produit ne doit être constaté ;
EC
– si une estimation sous forme de fourchette est possible, l’hypothèse la plus basse doit être rete-
S
UE
nue, pour que seule la quote-part de produit certain soit comptabilisée. Une information en annexe
Q
DI
peut être alors nécessaire.
RI
Si l’estimation concerne une activité habituelle déjà pratiquée sur les mêmes bases que les exercices JU
ES
précédents, la moyenne des produits perçus les exercices précédents peut être retenue. Au cas où cette
NC
moyenne ne serait pas significative, seule l’hypothèse la plus basse pourra être retenue.
IE
SC
Fiscalement Il est des situations où « l’indétermination » du montant de la créance est telle qu’elle rend
S
DE
impossible toute prise en compte de celle-ci, pourtant certaine dans son principe. Tel est le cas d’une
E
entreprise qui avait subi une expropriation sans accepter les offres amiables que lui avait faites l’autorité
LT
CU
III. Le produit n’est pas certain dans son principe à la date de clôture Voir no 500.
x.c
rvo
ola
ch
et difficultés d’application
A. Prestations de services échelonnées
sur plusieurs exercices
Le principe de constatation en produits des prestations est la date d’achèvement (voir no 508). 516
Toutefois, en pratique, dans un certain nombre de situations, les prestations sont en cours à la
clôture de l’exercice. En effet, les prestations de services échelonnées sur plusieurs exercices peuvent
présenter des caractéristiques différentes tant dans leur nature, dans leurs modalités d’exécution
que dans leurs modalités de paiement. Pour leur traitement comptable et fiscal, la principale diffi-
culté réside dans la qualification de ces opérations.
Pour savoir quel résultat dégager à la clôture et comment, il convient, à notre avis, de distinguer
trois types de prestations :
– les prestations continues ;
181
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
b. Autres prestations En l’absence d’autres critères que ceux fournis par le CGI, constituent égale-
ment des prestations continues, à notre avis et compte tenu des précisions apportées par la jurispru-
dence fiscale et la doctrine comptable, les prestations qui se caractérisent par une mise à disposition,
sur toute la durée du contrat de certains services, directement par le prestataire ou par un de ses
sous-traitants. Une prestation peut être continue alors même que les interventions matérielles du
fournisseur sont aléatoires, voire épisodiques. Constituent ainsi des prestations continues :
1. Garantie et maintenance : contrats de garantie, indépendants de la vente des biens ou services
auxquels ils se rapportent, conclus pour un prix forfaitaire sans limitation du nombre d’interventions.
■ Exemples
– Contrat de garantie et d’entretien d’installations de chauffage (Bull. CNCC no 160, décembre 2010, EC 2010-22, p. 702 s.)
incluant, le cas échéant, leur renouvellement (CE 5 juin 2002, no 199431 et 21 juin 1995, no 144450), de véhicules (CAA Bordeaux
24 juin 1997, no 95-1604), de bouteilles de gaz dans lesquelles celui-ci est livré, alors même que les redevances
annuelles cumulées ne sont dues que lors de la restitution des bouteilles (CAA Paris 30 décembre 1998, no 96-55) ;
– Contrat de service après-vente (garantie légale et conventionnelle) de matériels audiovisuels, informa-
tiques et électroménagers assuré par une entreprise sous-traitante (CE 7 juin 2000, no 199344) ;
– Contrat de garantie de bon fonctionnement d’un bien : garanties étendues de service après-vente (en
OM
ce sens TA Toulouse 26 novembre 1996, no 94-693) ;
ON
EC
– Contrat de maintenance prévoyant un nombre d’interventions illimité sur la durée du contrat pour un
S
prix forfaitaire (logiciels par exemple) ;
UE
– Contrat de garantie complémentaire (Bull. CNCC no 160, décembre 2010, EC 2010-24, p. 708 s.), y compris lorsqu’il
Q
DI
est souscrit séparément de la vente (CAA Paris 22 janvier 1998, no 96-700).
RI
JU
ES
NC
■ Exemples
DE
– Abonnement à des revues (voir no 574-1), dans des clubs sportifs, etc. ;
E
LT
– Abonnement de téléphonie mobile (Bull. CNCC no 166, juin 2012, EC 2011-38, p. 440 s.) ;
CU
ment prêteur sur la durée de l’emprunt consistant à se substituer à l’emprunteur en cas de défaillance
om
x.c
– Crédit gratuit offert par les sociétés de distribution à leurs clients : il s’agit d’un service continu rendu
ola
au client emprunteur par l’établissement financier mais rémunéré par le distributeur (CE 7 juin 2000, no 208935,
ch
1.s
voir no 2223-3) ;
uh
– Gestion des sinistres par un courtier pour le compte d’une compagnie d’assurances (CE 11 avril 2008, no 279786) ;
– Prestations de publicité réalisées sous la forme d’encarts publicitaires sur des supports (affiches, vitrines)
dont l’entreprise s’engage à assurer l’exposition durant une période de deux à quatre ans (TA Strasbourg
7 octobre 2004, no 00-1330 et 00-1331) ou sur des imprimés de commande distribués pendant un an par une
entreprise de grande distribution à ses clients (CAA Nancy 31 mars 2005, no 01-104) ;
– Aide financière accordée par un brasseur à ses débitants de boissons en contrepartie de la signature
d’un engagement d’approvisionnement exclusif et d’achat d’une quantité minimale de bière : l’aide
rémunère un service (l’exclusivité consentie au brasseur) qui est rendu sur toute la période d’exécution
du contrat (CE 20 juin 2006, no 266796 ; voir no 588). Même solution s’agissant du versement d’une somme à
une société du secteur automobile qui s’engage en contrepartie à acquérir auprès d’un fournisseur un
volume minimum d’huile sur deux ans et à rembourser une partie de la somme reçue en cas de non-
exécution de l’intégralité de cet engagement (CAA Nancy 10 juillet 2012, no 11NC00537) ;
– Diffusion d’offres de vente de biens immobiliers par l’intermédiaire de sites internet et de la presse
(journaux d’annonces immobilières, etc.) (Bull. CNCC no 160, décembre 2010, EC 2010-23, p. 694 s.) ;
– Mise à disposition d’une plateforme informatique ou d’une base de données pendant la durée du
contrat (ainsi, un support de formation ou e-learning, Bull. CNCC no 160, décembre 2010, EC 2010-33, p. 704) ;
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
182
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
– Prestation globale de mise à disposition d’un ensemble de services informatiques dans le cadre d’un 517
contrat SaaS (« Software as a Service », voir no 1621) ou ASP (« Application Service Provider ») (Bull. CNCC (suite)
no 171, septembre 2013, EC 2013-31, p. 545 s.) ;
– Mise à disposition d’une carte accréditive, contre paiement d’une cotisation annuelle forfaitaire versée
à la délivrance de la carte, permettant à son titulaire de bénéficier durant la durée de sa validité, de
prestations telles que le règlement d’achats auprès d’établissements fournisseurs membres du réseau (CE
7 juin 2000, no 196758) ;
– Service de publication en ligne permettant aux clients de publier, sur une période donnée, un nombre illimité
de communiqués de presse sur un site internet dédié (Bull. CNCC no 181, mars 2016, EC 2015-30, p. 75) ;
– Service de suivi du placement de titres, rémunéré par une commission variable dépendant de la durée
de conservation des titres par les clients (CE 15 février 1999, no 172643 ; CE 24 mai 2000, no 185647 et 193817).
II. Prestations discontinues à échéances successives Le contrat à exécution successive est celui
dont les obligations d’au moins une partie s’exécutent en plusieurs prestations échelonnées dans le
temps (C. civ. art. 1111-1 modifié par l’ordonnance n° 2016-131 du 10 février 2016). Entrent, à notre avis, dans
cette catégorie les prestations rendues dans le cadre d’un contrat global :
– fractionnées dans le temps,
– comportant plusieurs étapes successives et distinctes entre elles (les différentes étapes pouvant
constituer des prestations de nature différente),
– et facturées (acomptes ou appels de charges) ou facturables en cours d’exécution.
■ Exemples
– Contrats d’ingénierie (CE 19 juin 1989, no 58246 et 59828 ; BOI-BIC-BASE-20-10 no 140), d’études (CAA Paris 21 novembre 1991, no 89-
2415), de conseils (etc.) dont la réalisation s’exécute en plusieurs étapes parfaitement distinctes tant sur le plan
OM
technique que sur le plan financier (même s’il s’agit d’une même commande ou d’un même contrat) ;
ON
– Travaux des entreprises d’expertise comptable (CE 10 janvier 2005, no 253490 ; et BOI-BIC-BASE-20-10 no 160), leur
EC
exécution étant fractionnée dans le temps et comportant des étapes distinctes entre elles (arrêté des
S
comptes, travaux récurrents, paie, etc.) ;
QUE
– Contrats d’entretien ou d’abonnement de services pour lesquels le nombre d’interventions est limité,
DI
RI
toute intervention supplémentaire étant facturée au client en dehors du contrat ;
– Contrats de publication en ligne d’un nombre défini de communiqués de presse, sur un site internet JU
ES
– Contrats conclus entre l’organisateur d’une course nautique et les partenaires financiers de l’événement
SC
(opérations de relations publiques, conférences de presse, encarts publicitaires…), facturées lors de leur surve-
E
– Contrats de maîtrise d’ouvrage déléguée concernant des immeubles dont la réalisation comporte
:FA
paiement d’acomptes successifs correspondant à des phases d’exécution distinctes afférentes à des pres-
rvo
ola
tations individualisables et effectivement exécutées, bien qu’elles concourent à la réalisation d’un même
ch
III. Prestations déterminées dans un contrat global (contrats long terme) Il s’agit de prestations :
– uniques,
– indissociables, donc non fractionnables en étapes,
– en principe, non facturables avant leur achèvement.
■ Exemple
– Contrat d’ingénierie dont l’exécution ne peut être considérée comme réalisée qu’à l’achèvement de la
prestation.
OM
de l’exécution
éléments facturables – Si méthode à l’achève-
de la prestation
ON
ment, calcul de l’avancement
EC
non nécessaire
S
UE
I. Prise en compte des I. Prise en compte des produits – Si méthode à l’avance-
Q
produits en fonction de en fonction de l’avancement (tel ment :
DI
l’avancement (tel que que défini ci-avant), donc limité I. Prise en compte des
RI
défini ci-avant) aux éléments facturables produits en fonction de JU
ES
II. Rattachement des II. Rattachement des charges l’avancement, l’ensemble des
NC
charges aux produits aux produits (ce qui revient à travaux réalisés à la clôture
IE
(ce qui peut engendrer appliquer, de fait, la méthode à pouvant être dégagé en
SC
des charges constatées l’avancement sur la partie factu- produits (et pas les seuls
Comptabilisation
S
d’avance ou des provisions rable dont la marge est dégagée éléments facturables à la
DE
des charges
déterminées en fonction en fonction de la marge prévi- clôture)
et des produits
E
tés à la clôture
om
– Si méthode à l’achève-
x.c
ment, constatation de la
rvo
produits à l’achèvement
ch
1.s
Comptabilisation Provision dès que la perte Provision dès que la perte devient Provision dès que la perte
uh
184
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
Comptabilisation des prestations continues Compte tenu de la définition des presta- 519
tions continues (voir no 517), leur méthode de comptabilisation est, à notre avis, la méthode à l’avan- 1
cement, c’est-à-dire au fur et à mesure de l’avancement de l’exécution de la prestation.
Cet avancement est calculé par les produits qui sont généralement fonction de l’écoulement
du temps. D’où une comptabilisation en deux étapes :
En ce sens également, voir avis CNC no 2000-01 sur les passifs ( § 5.5) qui précise les modalités de prise en
compte des revenus associés à un contrat de maintenance.
– prise en compte des produits en fonction de l’avancement ;
– puis rattachement des charges aux produits ainsi comptabilisés.
I. Prise en compte des produits en fonction de l’avancement (le plus souvent fonction du temps
écoulé) Les loyers, intérêts, redevances et commissions, prestations de garantie et de maintenance
(voir exemples no 517), lorsqu’ils sont perçus :
– périodiquement, sont pris en compte lors de chaque échéance pour la période courue, l’éven-
tuel décalage à la clôture de l’exercice ou de la période entre facturation et prestations exécutées
étant régularisé (comptes 418 et 487) ;
– en une seule fois (généralement d’avance), sont pris en compte de manière étalée sur la durée
du contrat (compte 487).
Fiscalement Il en est de même (CGI, art. 38-2 bis ; BOI-BIC-BASE-20-10 no 140).
Remarque Modalités d’étalement : le Conseil d’Etat (CE 29 novembre 2000, no 192100 et 192109) a
précisé que la prise en compte des produits à l’avancement telle que prévue à l’article 38-2 bis du
CGI doit se faire en fonction de l’évolution de l’intensité de la prestation sur la période.
Cette intensité se détermine en fonction de l’obligation pesant sur le prestataire et de l’avantage économique
retiré par le preneur (CE 29 février 2008, no 271799 et CE 18 mai 2005, no 261623). Selon un membre du Conseil
d’Etat, interrogé par nos soins lors de notre journée « Arrêté des comptes et résultat fiscal 2011 », Les Echos
Conférences – PwC, et s’exprimant à titre personnel, lorsque ces deux critères aboutissent à retenir deux
méthodes contradictoires, l’intensité de la prestation devrait, en principe, être appréciée en fonction
de l’obligation qui pèse sur le prestataire et non en fonction de l’utilisation du service par le preneur.
Comptablement, il ne peut y avoir, à notre avis, de différence de traitement, l’analyse économique des
prestations étant retenue. En pratique, les principes dégagés par le Conseil d’Etat dans sa jurisprudence
OM
conduisent ainsi, tant sur le plan comptable, que fiscal :
ON
– en général, à suivre l’échéancier contractuel lorsque celui-ci reflète l’échéancier économique : locations,
EC
assurance, concessions et licences, etc. Ainsi, selon le Conseil d’Etat, lorsque les loyers stipulés dans un
S
UE
contrat de location sont inégaux de période en période, cette inégalité est réputée correspondre à une
Q
DI
inégalité dans la valeur de la prestation fournie.
RI
Tel est le cas de loyers progressifs reflétant l’intensité croissante de l’utilisation de rames de TGV et de JU
ES
– à ne pas suivre cet échéancier s’il ne correspond pas à l’intensité de la prestation ; dans ce cas, les
SC
produits seront rattachés aux exercices en fonction de l’intensité des obligations pesant sur le prestataire
S
DE
En pratique, sauf clause spécifique (par exemple, loyers progressifs voir ci-avant, indexation), l’étale-
CU
:FA
ment est en général linéaire, y compris dans le cas de prestations prévoyant un nombre illimité
om
Ainsi, dans le cas d’un contrat de maintenance comportant une visite d’entretien obligatoire, réalisée
rvo
ola
le chiffre d’affaires relatif à cette prestation est comptabilisé au fur et à mesure de son exécution,
1.s
uh
c’est-à-dire linéairement sur la durée du contrat (Bull. CNCC no 160, décembre 2010, EC 2010-22, p. 702 s.).
Toutefois, dans cette situation, la CNCC (Bull. précité) a également admis que le chiffre d’affaires
lié à la visite d’entretien soit dégagé dès que celle-ci est réalisée, le chiffre d’affaires résiduel étant
alors étalé sur la durée du contrat de maintenance.
Pour le cas particulier des loyers avec franchise, voir no 586.
Pour le cas particulier des commissions sur cautions accordées, voir no 584.
Pour le cas particulier des prestations continues avec clause « satisfait ou remboursé », voir no 563-1.
Pour le traitement de la charge chez le preneur, voir no 819.
II. Rattachement des charges aux produits (tels que comptabilisés précédemment) Il résulte de
l’article L 123-21 du Code de commerce que le dégagement d’un chiffre d’affaires implique la prise
en compte des charges correspondantes sur le même exercice, ce qui revient à dégager une marge
au fur et à mesure de l’avancement du contrat, donc à appliquer la méthode à l’avancement prévue
pour les contrats à long terme (voir no 543-1 s.).
L’application d’une autre méthode (achèvement ou bénéfice à l’avancement) ne nous paraît pas possible,
la notion d’achèvement étant incompatible avec le caractère continu de la prestation.
185
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
OM
En revanche, la provision pour perte correspondant aux prestations non encore réalisées n’est pas déductible,
ON
– il nous paraît possible de constituer une provision fiscale supplémentaire (en provisions réglementées)
EC
égale à la différence entre la provision maximale « fiscale » qui a été autorisée par le Conseil d’Etat (jusqu’à
S
UE
la limite des produits déjà comptabilisés) et la provision comptabilisée. En effet, selon les informations
Q
recueillies auprès du Conseil d’Etat, dans le cadre de notre journée « Arrêté des comptes et résultat fiscal
DI
RI
2008 » Les Echos Conférences – PwC, une provision réglementée peut être comptabilisée sur la base d’une
JU
jurisprudence du Conseil d’Etat lorsque celle-ci interprète un texte de loi (voir no 1216-2). Or tel est bien le
ES
NC
cas notamment de la décision précitée du 11 avril 2008 prise en application de l’article 39-1-5o du CGI.
IE
SC
■ Exemple
S
DE
– Redevances annuelles : 10
LT
CU
– Renouvellement probable en n + 4 : 45
:FA
Charge de
rvo
n 10 20 % - 1 (9) 10 (1)
uh
III. Cas particulier Contrats déficitaires Dès qu’elle devient probable, une perte sur contrat doit
être comptabilisée par constitution d’une provision (PCG, art. 322-9 ; voir no 626).
En conséquence, il y a lieu de constater à la clôture (voir détails, no 543-2) :
– une provision pour charges correspondant au total des charges prévisionnelles pondéré par le
degré d’avancement à la clôture (rattachement des charges aux produits et constatation de la perte
afférente à l’exercice, voir II. ci-avant),
– une provision pour pertes à hauteur du complément de perte non réalisée à la clôture de l’exercice
(différence entre la perte globale prévisionnelle et le cumul des pertes déjà réalisées).
186
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
Fiscalement Comme nous l’a confirmé Olivier Fouquet, Président de la section des finances du Conseil
d’Etat, interrogé par nos soins lors de notre journée « Arrêté des comptes et résultat fiscal 2002 » Les Echos
Conférences – PwC, la provision pour charges comptabilisée est déductible en totalité. En effet, elle se
décompose sur le plan fiscal en :
– une provision pour charges déductible en application de la jurisprudence dans la limite des produits
comptabilisés (voir II. ci-avant et no 620) ;
– une provision pour perte déductible en application de l’article 39-1-5o du CGI, dans la mesure où elle
couvre des travaux exécutés à la clôture (voir no 543-2).
En revanche, la provision pour perte qui couvre des travaux non exécutés à la clôture de l’exercice n’est pas
déductible et doit être réintégrée sur l’imprimé no 2058-A (ligne WI).
■ Exemple
Contrat de prestations continues d’une durée de 10 ans dont le prix de vente total est de 100. Dès la
première année, les charges prévisionnelles afférentes à ce contrat sont estimées à 120.
Comptablement, au titre du premier exercice, l’entreprise enregistre :
– un produit de 10 ;
– une provision pour charges de 12 ;
– une provision pour perte de 18 (20 − 2).
Fiscalement La provision pour charges de 12 se décompose en :
– une provision pour charges de 10 déductible dans la limite des produits comptabilisés (voir II. ci-avant) ;
– une provision pour perte sur opérations en cours à la clôture de 2 déductible en application de l’article 39-1-5o du
CGI car correspondant à l’excédent du coût de revient sur le prix de vente des travaux exécutés à la clôture.
La provision pour perte de 18 n’est pas déductible car elle couvre des travaux non exécutés à la clôture de
l’exercice (art. 39-1-5o du CGI).
OM
– prise en compte des produits en fonction de l’avancement facturable,
ON
– puis rattachement des charges aux produits ainsi comptabilisés.
EC
S
I. Prise en compte des produits A notre avis, les services rendus à la clôture et facturables à
UE
l’arrêté des comptes sont constatés en chiffre d’affaires (précision du PCG 82, p. II.136) avec comme
Q
DI
contrepartie le compte « clients » ou « produits à recevoir ». Les produits sont donc pris en compte
RI
au fur et à mesure de l’exécution de la prestation, c’est-à-dire en fonction de l’avancement des JU
ES
En effet, à notre avis, les contrats de longue durée, pour lesquels les services rendus à l’arrêté des comptes
SC
peuvent être facturés, sont exclus des règles particulières applicables aux contrats à long terme (précision
S
DE
Sur les règles applicables aux contrats à long terme, voir no 539 s.
CU
exécutée fait l’objet d’une régularisation (comptes 418 et 487 ; voir également la comptabilisation
x.c
Fiscalement Il en est de même, les prestations étant imposables au fur et à mesure de leur exécution
ch
(CGI, art. 38-2 bis). En principe, il convient de se référer aux échéances contractuellement convenues entre
1.s
l’entreprise et les bénéficiaires des prestations, sauf si la répartition contractuelle de la rémunération ne rend
uh
pas compte correctement des avantages économiques procurés aux bénéficiaires des prestations au cours
des différents exercices en cause (CE 28 décembre 2012, no 339927).
II. Rattachement des charges aux produits (en fonction des travaux réalisés et facturables)
Les charges sont constatées (sorties des « stocks et en-cours ») dès que les travaux sont facturables
du fait de l’avancement de la réalisation de chacune des étapes de la prestation. En conséquence,
les services rendus à la clôture ne figurent plus en « stocks et en-cours », la marge est dégagée et,
le cas échéant, une provision pour compléments à faire est constituée (voir no 620), ce qui revient,
de fait, à adopter la méthode à l’avancement.
En effet, comme pour la méthode à l’avancement (voir no 543-1), la marge dégagée correspond (Avis OEC
no 25) à une quote-part de la marge prévisionnelle sur l’ensemble des étapes du contrat, calculée
au prorata de la prestation fournie par l’entreprise, et non à la marge effectivement réalisée sur les
travaux correspondant à l’étape facturée (voir ci-après la remarque sur le plan fiscal).
Fiscalement En revanche, pour l’Administration (BOI-BIC-PROV-30-10-20 no 60), le résultat de l’opération est
dégagé à chaque échéance comme s’il s’agissait d’une succession de contrats distincts. Ainsi, la marge
dégagée à chaque prestation est indépendante de la marge prévisionnelle globale du contrat.
187
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
III. Cas particulier Contrats déficitaires Dès qu’elle devient probable, une perte sur contrat doit
être comptabilisée par constitution d’une provision (PCG, art. 322-9 ; voir no 626).
En conséquence, il y a lieu de constater (voir détails no 543-2) :
– outre la perte réalisée à la clôture et déjà constatée lors du dégagement du chiffre d’affaires
(perte globale pondérée par le degré d’avancement, voir II. ci-avant) ;
– le complément de perte non réalisée à la clôture de l’exercice, égal à la différence entre la perte
globale prévisionnelle et la perte déjà réalisée à la clôture de l’exercice, en provision pour risques.
Fiscalement La provision pour perte n’est pas déductible dès lors qu’elle se rapporte à des prestations à
effectuer (CGI, art. 39-1-5, voir no 626).
OM
De son côté, l’Administration estime que cette provision s’avère inutile dans la mesure où le résultat est
ON
dégagé à chaque échéance (BOI-BIC-PROV-30-10-20 no 60). Seule la fraction des prestations effectuées depuis
EC
S
la dernière échéance intervenue avant la clôture de l’exercice peut, le cas échéant, donner lieu à la constata-
UE
tion d’une provision pour perte dans la limite des travaux exécutés à la date de cette clôture.
Q
DI
RI
JU
ES
B. Ventes à livrer
NC
IE
SC
a. La créance naît lors de l’échange des consentements En droit des contrats, la vente « est
E
LT
parfaite entre les parties, et la propriété est acquise de droit à l’acheteur à l’égard du vendeur, dès
CU
:FA
qu’on est convenu de la chose et du prix, quoique la chose n’ait pas encore été livrée ni le prix
om
La vente d’une chose future ne fait pas obstacle au caractère parfait de l’opération, l’article 1163
rvo
du Code civil (modifié par l’ordonnance n° 2016-131 du 10 février 2016) disposant que « l’obligation a pour
ola
ch
objet une prestation présente ou future ». En d’autres termes, le vendeur d’une chose future est
1.s
créancier du prix dès l’accord des parties sur un prix déterminé (ou déterminable suivant des
uh
188
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
Individualisation
du bien fabriqué transfert de propriété
OM
ON
EC
Généralités Définition Selon le PCG (art. 622-1), est appelé contrat à long terme un 536
S
UE
contrat :
Q
– d’une durée généralement longue,
DI
RI
– spécifiquement négocié dans le cadre d’un projet unique portant sur la construction, la réalisation JU
ES
ou, le cas échéant, la participation en qualité de sous-traitant à la réalisation d’un bien, d’un service
NC
Selon le PCG (art. 622-1), la notion de négociation spécifique résulte du contrat dont l’objet définit le travail
S
DE
à réaliser sur la base de spécifications et de caractéristiques uniques requises par l’acheteur ou, au moins,
E
Cette définition exclut la vente de biens en série et la vente de biens assortie de choix d’options dans le
:FA
Sont ainsi, par exemple, exclus les contrats spécifiquement négociés portant sur la vente et la pose, sans
x.c
conception, de cuisines et salles de bains et qui consistent uniquement à adapter les éléments de la gamme
rvo
ola
d’une enseigne nationale aux spécificités demandées par les clients (couleurs, matières, découpe sur
ch
mesure...).
1.s
uh
En revanche, elle n’exclut pas, à notre avis, notamment les biens immobiliers, qui, en particulier du fait
de leur emplacement, leur étage ou leur orientation, sont toujours des biens uniques (en ce sens, voir § 2 de
la note de présentation du règlement ANC no 2012-05 du 8 novembre 2012 (règlement abrogé et repris dans l’actuel PCG)
relatif aux ventes en l’état futur d’achèvement et le Bull. CNCC no 171, septembre 2013, EC 2013-36, p. 514 s. relatif aux
ventes de maisons individuelles construites sur la base de modèles de plans fournis par un constructeur). C’est pourquoi,
le PCG (art. 622-1) dispose que la vente en l’état futur d’achèvement est un contrat à long terme. Pour plus
de détails sur ce type d’opération, voir no 567.
– dont l’exécution s’étend sur au moins deux périodes comptables ou exercices.
Le droit de l’entité à percevoir les revenus contractuels est fonction de la conformité au contrat de
travail exécuté.
L’avis du CNC no 99-10 du 23 septembre 1999 relatif aux contrats à long terme indique en outre
que :
– la notion de complexité recouvre la mise en œuvre, simultanément ou selon des phases tech-
niques successives, de techniques ou de savoir-faire divers en vue de la réalisation d’un même
objectif. Elle se traduit également en termes de gestion de projet et a généralement des consé-
quences sur la durée d’exécution du travail ;
189
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
OM
En pratique, la notion de contrat à long terme du PCG recouvre celle de contrats de construction
ON
(IAS 11, voir Mémento IFRS no 26980 à 26992).
EC
S
Fiscalement Les textes ne font aucune mention de cette notion de contrats à long terme. En revanche,
UE
des règles particulières de rattachement des produits sont prévues pour (voir no 550) :
Q
DI
– les travaux d’entreprise donnant lieu à réception complète ou partielle ;
RI
– les prestations des entreprises de bâtiment, travaux publics et constructions navales. JU
ES
NC
Durée de l’opération Aucune durée précise n’est fournie, la seule condition étant que le
IE
SC
contrat s’étale sur une durée généralement longue, dont l’exécution s’étend sur au moins deux
S
DE
périodes comptables ou exercices, et dont les dates de démarrage et d’achèvement des opérations
E
se situent généralement dans deux périodes comptables ou deux exercices différents (voir PCG,
LT
CU
art. 622-1).
:FA
om
peut être comptabilisé selon deux méthodes que nous présentons ci-après :
ola
Quelle que soit la méthode retenue, il est nécessaire de calculer la marge prévisionnelle dès la
conclusion du contrat (voir no 548 s.) et, le cas échéant, de comptabiliser une provision pour perte
dès que celle-ci devient probable (voir no 543-2 et 547-1 s.).
Sur l’information à fournir dans l’annexe, voir no 690.
190
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
Compta- Si bénéfice :
bilisation Résultat à l’avancement
= Résultat à terminaison
Si le résultat X % avancement
est déterminable
de façon fiable Si perte probable : Si perte :
(voir no 543-1 Constatation par voie Constatation éclatée en
et 543-2) de provision sous déduction dépréciation
de la perte à l’avancement des travaux en cours
déjà constatée et en provision pour risques
OM
Si bénéfice probable :
ON
aucun profit dégagé :
EC
produits limités au montant
S
UE
des charges
Q
Si le résultat
DI
RI
n’est pas Si perte estimable de façon raisonnable :
déterminable provisionnement de la plus probable ou à défaut de la plus faible JU
ES
(voir no 543-3)
IE
SC
aucune provision
DE
de l’incertitude
CU
:FA
om
Remarques générales concernant le choix de la méthode 1. Ces deux méthodes peuvent être
x.c
opte pour cette méthode pour la recherche d’une meilleure information, ce choix devient alors définitif
1.s
(voir no 541).
uh
3. Quelle que soit la méthode retenue, il est nécessaire de calculer la marge prévisionnelle dès la
conclusion du contrat (voir no 548 s.) et de constater une provision pour perte si cette marge est négative
(voir no 548 s.).
Remarques sur la permanence des méthodes 1. La méthode initialement choisie ne devrait pas
pouvoir être modifiée en cours d’exécution. Il y a toutefois des exceptions :
– si une entreprise a désormais la capacité à estimer le résultat à terminaison (Avis CNC no 99-10, § 2.6) en
s’étant, par exemple, volontairement dotée de moyens (qu’elle n’avait pas) qui lui permettent de satisfaire
aux conditions de l’article L 123-21 du Code de commerce explicitées au no 542. Dans ce cas, elle peut
opter pour la méthode à l’avancement ;
– si une entreprise se trouve dans la situation d’avoir, puis de ne plus avoir la capacité à estimer le
résultat à terminaison. Dans ce cas, elle adapte la méthode de constatation du résultat du contrat à la
nouvelle situation (Avis CNC no 99-10, § 2.6) ;
– si une entreprise opte d’une manière globale pour la méthode à l’avancement pour la recherche d’une
meilleure information, cette méthode étant considérée comme préférentielle (voir no 363-1).
Sur l’impact du changement de méthode, voir no 364-1 et 543-4.
2. La même méthode doit être appliquée à tous les contrats en cours (PCG, art. 622-7 ; voir no 543-4).
191
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
542 Inventaire Cette condition implique une évaluation des biens et des travaux en cours à la
1 clôture de l’exercice. La réalisation de cette condition paraît en effet indispensable pour rattacher
aux travaux exécutés en fin d’exercice la part de résultat qui lui revient.
La méthode de l’inventaire permanent semble également très utile pour l’évaluation des en-cours
à la clôture.
542 Acceptation par le cocontractant Selon le PCG, art. 622-3 : « Par travaux et services
OM
exécutés et acceptés, il y a lieu d’entendre ceux qui peuvent être considérés comme entrant, avec
ON
2
EC
une certitude raisonnable, dans les conditions d’acceptation prévues par le contrat. »
S
Cette acceptation peut également s’apprécier en fonction des usages (Bull. CNCC no 76, décembre 1989, EC 89-
UE
Q
41, p. 490 s. et avis OEC no 25).
DI
RI
JU
542 Documents comptables prévisionnels A notre avis, la tenue d’une comptabilité analy-
ES
NC
3 tique est nécessaire pour utiliser la méthode à l’avancement, le système interne d’information
IE
Certes, pour les entreprises n’ayant pas de comptabilité analytique (ou de systèmes d’organisation
DE
proches), le PCG (art. 214-24) propose une méthode dérogatoire exceptionnelle consistant à pratiquer la
E
LT
Toutefois, cette méthode ne nous paraît pas applicable dans le cas des contrats à long terme. En effet,
x.c
elle peut se révéler particulièrement dangereuse sur le plan de la gestion, notamment en ce qui
rvo
ola
concerne l’impossibilité de contrôler les dérives éventuelles des coûts des différentes opérations.
ch
En outre, devant les risques encourus par l’entreprise en utilisant cette méthode dérogatoire (voir ci-après
1.s
fiscalement), nous ne pouvons que recommander la mise en place d’une petite comptabilité analytique
uh
par opération.
Enfin, pour les marchés privés, la tenue d’une comptabilité analytique est une condition nécessaire
pour l’obtention de la garantie du risque économique Coface.
b. la possibilité d’identifier clairement le montant total des coûts imputables au contrat (encourus 543
et restant à encourir). 1
Une liste des charges imputables au contrat est donnée par l’avis CNC no 99-10 ; voir no 548-1 II. et no 549. (suite)
Comme le précisait le PCG 82 (p. II. 136 s.), l’avancement dans la réalisation du contrat doit être
suffisant pour que des prévisions raisonnables puissent être faites sur la totalité des coûts qui inter-
viendront dans le coût de revient final du produit livré ou du service rendu.
Le point à partir duquel cet avancement est considéré comme suffisant peut être déterminé par référence
à des clefs techniques particulières à chaque secteur professionnel.
Contrats sur des ensembles de biens : l’estimation du bénéfice global peut être suffisamment sûre sans
que celle du résultat à l’avancement le soit ; en effet l’affectation par bien peut se révéler difficile. Dans ces
conditions, il ne paraît pas souhaitable de dégager un résultat sur les biens déjà livrés, sauf à considérer que
la marge sur chaque bien est identique.
c. l’existence d’outils de gestion, de comptabilité analytique et de contrôle interne permettant de
valider le pourcentage d’avancement et de réviser, au fur et à mesure de l’avancement, les estima-
tions de charges, de produits et de résultat.
II. Calcul du résultat à l’avancement Le résultat est constaté en appliquant au résultat à termi-
naison le pourcentage d’avancement (PCG, art. 622-3).
a. Le résultat à terminaison correspond à la marge prévisionnelle sur coût de revient du
contrat (voir no 548).
b. Le pourcentage d’avancement est déterminé en utilisant la ou les méthodes qui mesurent de
façon fiable, selon leur nature, les travaux ou services exécutés et acceptés.
Le pourcentage d’avancement ne peut, en principe (Avis CNC no 99-10, § 2.3), être mesuré à partir des
seuls éléments indiqués issus des contrats (notamment réception partielle, transfert de propriété…),
ou à partir des seuls éléments financiers (notamment facturations partielles, avances, acomptes…).
Peuvent être retenus (PCG, art. 622-3) :
1. le rapport entre le coût des travaux et services exécutés à la date de clôture et le total prévisionnel
des coûts d’exécution du contrat,
Par travaux et services exécutés et acceptés, il y a lieu d’entendre ceux qui peuvent être considérés comme
entrant, avec une certitude raisonnable, dans les conditions d’acceptation prévues par le contrat (voir
no 542-2).
OM
Le PCG ne précise pas explicitement le contenu du rapport :
ON
Coût des travaux et services exécutés
EC
S
Coût total estimé des travaux ou des services
QUE
DI
Selon l’avis CNC no 99-10 (§ 2.7), toutes les charges ayant concouru à l’exécution du contrat à la date
RI
d’arrêté sont à comptabiliser. En revanche, sont à porter en stocks, travaux en cours ou comptes JU
ES
de régularisation, les charges qui ne correspondent pas à l’avancement et qui sont donc rattachables
NC
2. les mesures physiques ou études permettant d’évaluer le volume des travaux ou services exécutés.
DE
E
A notre avis, dans le cadre d’un contrat global portant sur plusieurs machines expédiées chez le
LT
CU
client au fur et à mesure de leur achèvement, il est possible de retenir un avancement évalué en fonction
:FA
des livraisons si ces dernières mesurent de façon fiable l’avancement des travaux. Il s’agit bien d’une
om
méthode à l’avancement (et non d’une méthode à l’achèvement par lot) car la marge dégagée est
x.c
calculée en fonction de la marge globale du contrat et non des seules machines livrées.
rvo
ola
Sur les modalités pratiques de calcul de l’avancement dans les ventes par lots dans la promotion immobi-
ch
III. Modalités de comptabilisation L’avis du CNC précité (§ 2.7) précise les modalités de comptabi-
lisation suivantes lors d’un arrêté comptable :
– toutes les charges ayant concouru à l’exécution du contrat sont comptabilisées à la date d’arrêté,
– les charges qui ne correspondent pas à l’avancement et qui sont donc rattachables à une activité
future sont à porter en stocks, travaux en cours ou comptes de régularisation,
– les produits contractuels sont à comptabiliser en chiffre d’affaires (compte 70) et à régulariser
à la hausse comme à la baisse. Cette régularisation a pour objet de comptabiliser un niveau
de produit permettant, après déduction des charges ayant concouru à l’exécution du contrat, la
constatation de la quote-part du résultat à terminaison correspondant au pourcentage
d’avancement.
193
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
543 ■ Exemple
1 Calcul du résultat et comptabilisation (dans le cadre de la méthode à l’avancement) :
(suite) a. Hypothèses :
Produits et charges
prévisionnels Coûts des Travaux
Résultat
pour l’ensemble du contrat travaux déjà acceptables
à terminaison
engagés par le
Coût des estimé
Exercice Produits à la clôture cocontractant
travaux
n (1) 1 000 850 150 50 0
n+1 1 000 850 150 350 300
n+2 1 050 (3) 950 (3) 100 (3) 750 600
n+3 (2) 1 050 950 100 (4) 950 950
(1) Signature du contrat.
(2) Fin du contrat.
(3) Les ajustements ne nous paraissent pas remettre en cause la fiabilité de la comptabilité analytique et prévisionnelle
de l’entreprise.
(4) Marge réelle en fin de contrat.
Au compte de résultat
Charges Résultat
Chiffre d’affaires
comptabilisées à l’avancement
Exercice n 0 (1) 0 (1) 0 (1)
Exercice n + 1 300 (2) 52 (5) 352 (8)
Exercice n + 2 300 (3) 11 (6) 311 (9)
Exercice n + 3 350 (4) 37 (7) 387 (10)
Total 950 100 1 050
OM
(1) Les travaux ne rentrent pas dans les conditions d’acceptation prévues par le contrat.
ON
(2) 300 = 300 − 0.
EC
(3) 300 = 600 − 300.
S
(4) 350 = 950 − 600.
UE
(5) Par hypothèse, les conditions prévues par l’article L 123-21 du Code de commerce sont respectées :
Q
DI
52 = 150 × (300 / 850).
RI
(6) 11 = (100 x 600/950) – 52.
JU
(7) 37 = (100 x 950/950) – 52 – 11.
ES
l’avancement.
ch
1.s
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
uh
194
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
Exercice n + 1
Coût des travaux
et stockage . . . . . . . . . . . . . . . . 300 ................... 300 ......................... 300 ....................................... 300 ......................
Chiffre d’affaires
et déstockage (1) . . . . . . . . . . . . . 300 ...................... 352 ......................................... 352 .... 300 ..............................
(méthode
à l’avancement)
Exercice n + 2
Coût des travaux
et stockage . . . . . . . . . . . . . . . . 400 ................... 400 ......................... 400 ....................................... 400 ......................
Chiffre d’affaires
et déstockage . . . . . . . . . . . . . . . 300 ...................... 311 ......................................... 311 .... 300 ..............................
(méthode
à l’avancement)
Exercice n + 3
Coût des travaux
et stockage . . . . . . . . . . . . . . . . 200 ................... 200 ......................... 200 ....................................... 200 ......................
Chiffre d’affaires
et déstockage . . . . . . . . . . . . . . . 350 ...................... 387 ......................................... 387 .... 350 ..............................
(méthode
à l’avancement)
Reprise
de provision . . . . . . . . . . . . . . . . ......................................................................................................................................
OM
950 950 950 1 050 950 1 050 950 950
ON
soldé Bénéfice : 100 soldé
EC
S
UE
(1) La différence entre le chiffre d’affaires et le déstockage constitue le bénéfice partiel.
Q
DI
RI
Cas 2 – Une facturation intermédiaire est faite en année n + 1 JU
ES
Une facture intermédiaire de 400 est établie et comptabilisée en n + 1. Cette facture étant supérieure au
NC
chiffre d’affaires de l’exercice calculé à l’avancement (352), un produit constaté d’avance de 48 (400
IE
SC
d’avance produits
om
x.c
rvo
Exercice n + 1
ola
Chiffre d’affaires
et déstockage (1) . . . . . . . . . . . . . . 300………….............. 400 ....................... 48 (2) .............................. 48 .. 400..... 300
(méthode à l’avancement)
543 La perte globale probable est provisionnée dès qu’elle est connue, que l’entité applique une
2 méthode à l’achèvement ou une méthode à l’avancement (PCG, art. 622-6).
(suite) L’AMF (Bull. COB no 178, février 1985, p. 8) attend des commissaires aux comptes qu’ils exercent une particu-
lière vigilance chaque fois qu’il apparaîtra que la probabilité de pertes sur des marchés en cours est de
nature à influer de façon significative sur les résultats des entreprises.
Pour ce qui concerne l’incidence d’une absence de provision sur le rapport sur les comptes annuels du
commissaire aux comptes, mention de l’irrégularité dans la présentation des comptes annuels devra être
faite dans la première partie du rapport si l’incidence apparaît significative et conduire, selon le cas, à
la formulation d’une réserve ou d’un refus de certifier.
2. Application de cette règle dans le cadre de la méthode à l’avancement La perte à terminai-
son (telle que calculée au no 548 s.), sous déduction de la perte déjà comptabilisée, est donc constatée
immédiatement (PCG, art. 322-9 et avis CNC no 99-10, § 2.2).
Toutefois, compte tenu de l’application de la méthode à l’avancement, la prise en compte de la
perte globale se déroule en deux étapes :
a. La perte déjà réalisée à la clôture est constatée lors du dégagement du résultat partiel (applica-
tion de la méthode à l’avancement). Elle est égale à la perte à terminaison prévisionnelle pondérée
par le pourcentage d’avancement (sur le calcul du pourcentage d’avancement, voir no 543-1).
Fiscalement Comme sur le plan comptable, cette perte participe au résultat dégagé à l’avancement
(BOI-BIC-PDSTK-20-20-20 no 50).
Le chiffre d’affaires comptabilisé déduction faite des charges ayant concouru à l’exécution du contrat
doit correspondre à la quote-part de perte à terminaison correspondant au pourcentage d’avancement.
b. Le complément de perte non encore réalisée, obtenu par différence entre la perte globale
prévisionnelle et la perte déjà réalisée (et dégagée) à la clôture de l’exercice, est à comptabiliser en
provision pour risques.
Remarque Coûts déjà réalisés figurant encore à l’actif : si, malgré l’utilisation de la méthode à
l’avancement, des coûts déjà réalisés figurent encore à l’actif (cas de travaux ou prestations exécutés
mais n’ayant pas encore fait l’objet d’une acceptation par le cocontractant), une partie de la perte à venir
est alors à comptabiliser en dépréciation comme dans la méthode à l’achèvement (voir no 547-2).
Fiscalement Les provisions pour pertes afférentes à des opérations en cours à la clôture d’un exercice ne
sont déductibles des résultats de cet exercice qu’à concurrence de la perte qui est égale à l’excédent :
OM
– du coût de revient des travaux exécutés à la clôture du même exercice,
ON
EC
– sur le prix de vente de ces travaux compte tenu des révisions contractuelles certaines à cette date (CGI,
S
art. 39-1-5o ; BOI-BIC-PROV-30-10-20 no 10 ; BOI-BIC-PDSTK-20-20-20 no 80).
UE
Q
Ainsi, la provision pour risques, qui représente la perte prévisionnelle sur les travaux ou prestations restant
DI
RI
à exécuter, n’est pas déductible.
JU
ES
Compte tenu de la divergence entre les règles comptables et fiscales, peut-il être envisagé de
NC
constituer une provision pour risques (ou provision pour perte à terminaison) nette d’impôt ?
IE
SC
A notre avis, dans le cadre d’un raisonnement ponctuel, cette position paraît possible, la charge
S
probable étant la charge nette. En revanche, dans le cadre d’un raisonnement global, la constitution
DE
d’une telle provision serait impossible, l’impôt différé ne pouvant être rattaché à un seul poste et
E
LT
l’ensemble des impôts différés actifs et passifs devant être pris en compte (voir no 2884).
CU
:FA
om
■ Exemple
x.c
a. Hypothèses :
ola
ch
1.s
Produits et charges
uh
196
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
OM
– les dotations (et les reprises) aux provisions pour risques sont à réintégrer en ligne WI (et à déduire en
ON
ligne WU) sur l’imprimé no 2058-A pour la détermination du résultat imposable.
EC
S
UE
Le résultat à terminaison ne peut être estimé de façon fiable Dans ce cas, aucun 543
Q
DI
profit n’est dégagé (PCG, art. 622-4). Ainsi, si les conditions permettant de s’assurer que le résultat à 3
RI
terminaison est estimé de façon fiable ne sont pas remplies (sur ces conditions, voir no 543-1), les JU
ES
produits dégagés à l’avancement sont normalement pris en compte dans la limite des coûts
NC
Bien entendu, si l’exercice suivant, le résultat à terminaison peut, cette fois, être estimé de façon
S
Lorsque la situation à terminaison la plus probable est une perte, la constatation d’une provision
LT
CU
dépend de la capacité ou non à estimer cette dernière de façon raisonnable, généralement à partir
:FA
d’hypothèses :
om
perte correspondant à la plus probable d’entre elles. S’il n’est pas possible de déterminer
rvo
ola
l’hypothèse la plus probable, il y a lieu de provisionner la perte correspondant à la plus faible d’entre
ch
elles (PCG, art. 622-6) et de mentionner le risque additionnel éventuel en annexe (PCG, art. 833-20/4) ;
1.s
uh
– dans la négative, la perte ne donne lieu à aucune provision mais l’existence et la nature de
l’incertitude sont mentionnées en annexe (PCG, art. 622-6).
Remarque Absence de provision : en pratique, l’absence de provision devrait être rare, les cas
où aucune évaluation suffisamment fiable du montant de la perte ne peut être réalisée étant excep-
tionnels, comme le précise le PCG (art. 322-4).
Dans le cas où le résultat à terminaison n’est pas déterminable de façon fiable au début de l’exercice,
l’effet du changement de méthode à l’ouverture se mesure en prenant en compte l’estimation du
résultat à terminaison à la clôture de l’exercice du changement (PCG, art. 622-7).
Ainsi le PCG (art. 622-7) ne permet pas, dans le cas des contrats à long terme, le calcul de l’impact
du changement de méthode de manière prospective dans le cas où l’estimation à l’ouverture ne
peut être faite de façon objective, contrairement aux règles actuelles en la matière (PCG, art. 122-2).
– Une description appropriée de cette modalité de calcul est prévue dans l’annexe (PCG, art. 833-20/4).
545 Méthode à l’achèvement Dans cette méthode, le résultat et le chiffre d’affaires prove-
nant de l’opération ne sont acquis que lors de la livraison du bien ou à l’achèvement de la prestation
(PCG, art. 622-2 al 2).
Elle constitue l’une des deux méthodes pouvant être utilisées pour comptabiliser les contrats à long terme,
mais n’est pas considérée comme préférentielle (voir tableau récapitulatif no 540).
– En cours d’exécution du contrat, les en-cours le concernant sont valorisés et constatés à la
clôture de chaque exercice à hauteur des charges qui ont été enregistrées (PCG, art. 622-2 al 2) : aucune
marge n’est prise en compte ni aucun chiffre d’affaires dégagé.
– En fin de contrat, le produit en résultant est constaté lors de la livraison du bien ou à l’achève-
ment de la prestation, en même temps que la totalité du chiffre d’affaires.
Sur la divergence avec les normes IFRS, voir Mémento IFRS no 69080.
OM
ON
1 l’avancement Elle résulte des règles rappelées au no 543-2.
EC
S
UE
547 Application de cette règle dans le cadre de la méthode à l’achèvement La perte
Q
DI
2 globale probable (telle que calculée aux no 548 s.) doit être déterminée contrat par contrat (Bull. CNCC
RI
no 176, décembre 2014, EC 2014-34, p. 636) et provisionnée pour sa totalité (PCG, art. 622-6). Selon le bulletin JU
ES
CNCC (no 176 précité), cette perte est à comptabiliser en deux parties :
NC
– en provision (au passif) d’autre part, pour la différence entre la perte à terminaison et la déprécia-
S
Pour déterminer le montant à comptabiliser en dépréciation, deux solutions peuvent être retenues :
E
LT
1re solution (Bull. CNCC no 176 précité) : imputer la perte en priorité sur les travaux en cours et sans
CU
:FA
2e solution (à notre avis) : déprécier les travaux en cours en tenant compte du pourcentage d’avan-
x.c
Produits et charges
prévisionnels Travaux déjà
pour l’ensemble du contrat Résultat à
exécutés
terminaison
Coût de (en cours)
Produits
revient
1. Exercice n
1 000 1 250 (250) 0
(signature du contrat)
2. Exercice n + 1 1 000 1 250 (250) 300
3. Exercice n + 2 1 050 (1) 1 500 (2) (450) 900
4. Exercice n + 3
1 050 1 500 (450) 0
(fin du contrat)
(1) Acceptation d’une réclamation de 50.
(2) Le client vient d’indiquer que les délais sont dépassés et que les pénalités de retard prévues au contrat (250) doivent
d’ores et déjà s’appliquer.
Au bilan :
Dotation (ou reprise)
montant figurant en
Chiffre
aux provision Δ stocks Résultat
aux d’affaires
provisions dépréciation pour
dépréciations
pour risques risques
1. Exercice n 0 250 (1) 0 250 0 0 (250)
2. Exercice n + 1 60 (2) (60) 60 190 (3) 0 300 0 (9)
OM
3. Exercice n + 2 210 (5) (10) (7) 270 (4) 180 (6) 0 600 (200) (10)
ON
EC
4. Exercice n + 3 (270) (180) 0 0 1 050 (1 500) (8) 0
S
UE
(1) Perte à terminaison totale.
Q
(2) 60 = 250 × 300/1 250. Fiscalement, déductible.
DI
(3) 190 = 250 − 60.
RI
(4) 270 = 450 × 900/1 500. Fiscalement, déductible. JU
ES
(5) 210 = 270 − 60.
NC
(8) Sortie du stock = (1 500) (en cas d’inventaire permanent) = coût de revient.
S
(9) 0 = Dotation à la dépréciation (60) + Reprise d’une partie de la provision pour risques 60.
DE
Remarque Incidence des reprises de dépréciations et provisions : sur l’exercice n + 3, les reprises
:FA
de provisions sont de 450 (= 270 + 180) et permettent de couvrir la marge sur coût de revient
om
Fiscalement La dépréciation est entièrement déductible (voir ci-avant). La provision pour risques relative
1.s
Calcul de la marge prévisionnelle En règle générale, la marge prévisionnelle doit être 548
calculée par contrat, en respect du principe général de non-compensation. En effet, un calcul 1
global pourrait conduire à compenser des pertes et des produits.
Fiscalement Il en est en principe de même, même si les opérations concernées sont de nature identique
(BOI-BIC-PROV-30-10-20 no 80).
En outre, le regroupement des contrats correspondant à la réalisation de produits identiques pour des clients
différents n’est pas permis (BOI-BIC-PROV-30-10-20 no 80).
199
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
OM
ON
– les suppléments liés à des modifications dans les conditions d’exécution des contrats approuvées
EC
par le client ou dont il est raisonnablement certain qu’il les approuvera et dont il est possible
S
d’évaluer de façon fiable le montant des produits correspondants ;
UE
Q
– les réclamations acceptées par le client ou pour lesquelles l’état d’avancement des négociations
DI
RI
ou des procédures en cours rend raisonnablement certain leur règlement par le client et dont le
JU
montant accepté ou susceptible d’être accepté peut être évalué de façon fiable ;
ES
– les primes incitatives dès lors que les niveaux de performance ont été atteints ou qu’il est raisonna-
NC
IE
blement certain qu’ils le seront et qu’il est possible d’évaluer de façon fiable le montant de ces
SC
primes ;
S
DE
– et les produits financiers résultant de conditions financières contractuelles se traduisant par des
E
excédents de trésorerie au cours du contrat, les différences de change et les résultats d’opérations
LT
CU
Fiscalement Le prix global de l’opération correspond également à la somme de ces produits, à l’exclusion
x.c
toutefois des produits financiers, résultant du placement d’acomptes reçus dans le cadre de l’opération, qui
rvo
sont imposables en fonction des règles qui leur sont propres (BOI-BIC-PROV-30-10-20 no 110) (voir no 549).
ola
ch
II. Coût de revient de l’opération L’avis du CNC (no 99-10, § 4) donne la définition des charges
1.s
uh
– les coûts indirects rattachables aux contrats en général pour la quote-part susceptible d’être affec-
tée à ce contrat (assurance, frais généraux d’exécution des contrats),
Tel est le cas des primes d’assurance liées aux garanties Coface des contrats à l’exportation, voir no 2183.
– les provisions pour risques et aléas correspondant aux dépassements des charges directement
prévisibles,
Tel est le cas des provisions pour garanties données aux clients (compte 1512).
– mais n’incluent pas les coûts qui ne peuvent être imputés aux contrats en général ou à un
contrat donné (frais administratifs d’ordre général, coûts de développement, frais de commercialisa-
tion non imputables à un contrat donné…).
Ainsi, dans le cas d’un programme immobilier destiné à être vendu par lots (donc avec plusieurs contrats de
vente), les frais de publicité ne pouvant pas être rattachés à un lot en particulier, ils ne devraient pas pouvoir,
selon le bulletin CNCC, entrer dans le coût de revient des différents lots du programme (Bull. CNCC no 146,
juin 2007, EC 2007-09, p. 349).
Tel est également le cas (par exemple dans la promotion immobilière, voir § 2 de la note de présentation du règlement
ANC no 2012-05 du 8 novembre 2012 (règlement abrogé et repris dans l’actuel PCG) relatif aux ventes en l’état futur
d’achèvement) :
• des frais de promotion générale (bureau de vente, appartements témoin, fléchage et signalisation,
plaquettes commerciales et maquettes…). Sur la comptabilisation de ces frais, voir no 847 ;
• des coûts fixes de la force interne de vente qui doivent être comptabilisés en charges dès leur engagement.
Ainsi, le salaire d’un directeur commercial dont l’activité au cours de l’exercice n’a pas porté sur un contrat
en particulier mais sur un modèle de plan (Bull. CNCC no 171, septembre 2013, EC 2013-36, p. 514 s.).
Pour la détermination du coût de production (en général), voir no 1170 s.
En ce qui concerne l’incorporation de charges financières, voir no 549.
Fiscalement Le coût de revient est identique au prix de revient comptable sous réserve des corrections
extra-comptables nécessaires afin d’être en conformité avec les règles fiscales d’évaluation (BOI-BIC-PROV-30-
10-20 no 90).
Remarques 1. Coûts engagés pour obtenir la signature du contrat L’avis du CNC précité précise
que les coûts relatifs à un contrat comprennent les coûts qui lui sont imputables à compter de la date
de sa signature jusqu’à sa date d’achèvement définitif.
Toutefois, les coûts directement imputables à un contrat et qui sont engagés pour en obtenir la signature
sont également imputés au contrat :
– s’ils peuvent être identifiés séparément et mesurés de façon fiable,
OM
– et s’il est probable que le contrat sera conclu (en ce sens également, Bull. CNCC no 142, juin 2006, EJ
ON
2006-53, p. 384 s.).
EC
S
S’il existe des doutes à la clôture de l’exercice concernant la conclusion du contrat pour lequel des travaux
UE
Q
en cours ont été comptabilisés, une dépréciation doit être constituée (Bull. CNCC no 142 précité).
DI
RI
Lorsque les coûts engagés pour obtenir un contrat sont constatés en charges de l’exercice auquel ils se
JU
rattachent, ils ne sont pas imputés au contrat lorsque ce contrat est obtenu au cours d’un exercice
ES
ultérieur.
NC
IE
2. Coûts engagés par une structure dédiée (par exemple, cas des programmes immobiliers
SC
donnant lieu à la création de sociétés dédiées à un programme unique) Dans le cas d’opérations
S
DE
de promotion immobilière, il est courant que soit créée une structure juridique par programme (une
E
société par immeuble). Cette société supporte alors tous les coûts liés à la production du programme
LT
CU
pendant la période de construction, puis elle est dissoute lorsque l’opération est terminée. Une telle
:FA
société immobilière répond à la définition d’une structure dédiée à la production (sur la notion de
om
structure dédiée, voir no 1404-1). Les frais généraux administratifs des structures dédiées étant inclus dans
x.c
le coût de production des stocks (voir no 1178), les frais généraux engagés par la société dédiée au
rvo
programme sont inclus dans le coût de production du programme immobilier si (Bull. CNCC no 146, juin
ola
ch
Produits financiers L’avis du CNC no 99-10 (§ 4) précise qu’il convient d’inclure dans les
produits relatifs à un contrat à long terme :
– les produits financiers directs ou indirects, résultant de conditions financières contractuelles
se traduisant par des excédents significatifs de trésorerie pendant tout ou partie de la durée du
contrat ;
– ainsi que les différences de change et résultats d’opérations de couverture.
201
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
549 Autrement dit, les produits financiers ne doivent pas être pris en compte immédiatement dans le
(suite) résultat de l’exercice où ils sont comptabilisés mais être différés tant que le résultat de l’opération
n’est pas dégagé.
Sur la comptabilisation de ce différé de produits financiers, voir no 549-1.
Remarque Dérogation : bien qu’elle soit contraire à la règle générale de prise en compte des produits
financiers (intérêts courus), cette position est, à notre avis, cohérente avec le fait que, pour la détermina-
tion du prix de vente (y compris les révisions de prix) lors de la négociation du contrat, les modalités de
règlement sont prises en compte (en général le montant des révisions de prix est inversement proportion-
nel à celui des acomptes).
Fiscalement Au contraire, les produits financiers résultant du placement d’acomptes reçus dans le cadre
de l’opération ne doivent pas être pris en compte dans les produits certains entrant dans le calcul de la
marge sur coût de revient (voir no 548-1), dans la mesure où ils sont immédiatement imposables en fonction
des règles propres à l’acquisition des produits financiers (BOI-BIC-PROV-30-10-20 no 110).
Cette instruction confirme la jurisprudence (CAA Paris 14 novembre 1989, no 175 et CE 11 octobre 1991, no 112790),
sans toutefois admettre, comme le fait la jurisprudence précitée, que le différé est possible si une clause
contractuelle permet de les assimiler à des suppléments d’acomptes.
Sur l’imprimé no 2058-A, les produits financiers dont la prise en compte a été comptablement différée sont
réintégrés (ligne WQ). Corrélativement, une déduction extra-comptable est opérée (ligne XG) lorsque ces
mêmes produits sont pris en compte en comptabilité.
Selon la Rec. OEC no 1.19, « le taux des produits financiers à retenir correspond aux taux des
placements qui n’ont pu être effectués que par l’encaissement de ces avances ».
Charges financières Selon le PCG, les coûts d’emprunt peuvent être (PCG, art. 213-9) :
– soit comptabilisés en charges,
– soit incorporés au coût de l’actif.
Aucune méthode préférentielle n’a été actée par le CNC (voir note de présentation de l’avis du CNC
no 2004-15, § 4.3).
Selon l’avis du CNC no 99-10 (§ 4), peuvent en effet être incluses dans les charges relatives à un contrat
à long terme et être ainsi différées :
– les charges financières résultant de conditions financières contractuelles se traduisant par des
besoins de trésorerie pendant la durée du contrat,
– ainsi que les différences de change et résultats des opérations de couverture.
OM
Si les produits financiers sont supérieurs aux charges financières, voir no 549-1 pour la comptabilisation du
ON
EC
solde de produits financiers.
S
L’OEC (Rec. no 1.19) précise également que l’incorporation des charges financières ne doit pas être inter-
UE
Q
rompue du fait qu’elle rend le coût total de production supérieur à la valeur d’inventaire du stock en
DI
RI
cause. Dans ce cas, une dépréciation doit être comptabilisée à concurrence de l’excédent du coût total
par rapport à la valeur d’inventaire. JU
ES
NC
Fiscalement Il en est de même (CGI A III, art. 38 undecies), l’option comptable retenue déterminant les condi-
IE
tions de déductibilité fiscale des coûts d’emprunt (BOI-BIC-PVMV-10-20-20 no 340). Pour plus de détails, voir
SC
no 1168.
S
DE
Les modalités d’application de cette option sont les mêmes que celles applicables aux
E
LT
immobilisations :
CU
:FA
Pour plus de détails sur la nature d’actifs pouvant donner lieu à incorporation des coûts d’emprunt : « actifs
x.c
rvo
b. les conditions d’activation suivent les critères généraux de comptabilisation des actifs (voir
ch
1.s
no 1410-2) ;
uh
c. l’option retenue doit être homogène pour l’ensemble des actifs (voir no 1410 II).
d. le montant des coûts d’emprunt est fonction de :
– la notion de coûts retenue (voir no 1410-3) ;
Remarque Différences de change : les différences de change incorporables aux charges relatives à
un contrat ne sont pas limitées à celles assimilables à un ajustement des coûts d’intérêt, contrairement
au cas général des coûts d’emprunt incorporables au coût des actifs éligibles (voir no 1410-3).
– la période d’incorporation des coûts (voir no 1410-4).
– la nature spécifique ou non du financement (voir no 1410-5).
Pour plus de détails sur le calcul des coûts d’emprunt incorporables, voir no 1410-5.
e. en outre, les paiements d’avance perçus de la part des clients doivent être, à notre avis, pris
en compte pour la détermination des coûts d’emprunt à capitaliser :
– en cas d’emprunts généraux, ces avances sont déduites du montant de l’encours, de sorte que le taux
de capitalisation est appliqué à la position nette du contrat ;
Si le contrat de construction est en position nette créditrice (au bilan) durant toute la période de construction,
aucun coût d’emprunt ne doit être capitalisé (la société n’a pas encouru de coûts d’emprunt puisque l’actif
202
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
est financé par les avances clients). La position nette du contrat peut évoluer durant la période de construc-
tion. Dans ce cas, la capitalisation des coûts d’emprunt doit être effectuée sur les périodes où le contrat est
en position nette débitrice.
– en cas d’emprunt spécifique, les coûts réellement encourus pour cet emprunt durant la période sont
capitalisés, déduction faite des intérêts issus des placements de fonds non encore utilisés pour le finance-
ment de l’actif éligible (voir no 1410-5 I.b). Le montant des intérêts issus des placements de fonds est
déterminé après prise en compte des paiements d’avance.
OM
risquerait de rendre les en-cours négatifs.
ON
EC
Les produits constatés d’avance sont maintenus au bilan jusqu’au dégagement du résultat de l’opé-
S
ration, c’est-à-dire jusqu’à l’achèvement des travaux (ou l’avancement pour les entreprises concernées).
UE
Lors du dégagement du résultat, on peut se demander s’il ne convient pas d’extourner les « Produits
Q
DI
constatés d’avance » en les portant non pas en « Produits financiers » mais à un compte de Ventes
RI
(par exemple le compte 708 « Produits des activités annexes »). JU
ES
NC
En effet, si au lieu d’obtenir des avances, l’entreprise avait bénéficié de révisions de prix, ces dernières
IE
diffère selon que le solde : « charges – produits financiers cumulés depuis le début de l’opération »
E
LT
– si le solde est débiteur (charges supérieures aux produits), les produits ne sont pas comptabilisés
:FA
om
en produits constatés d’avance mais viennent en diminution des charges financières incorporées
x.c
– si le solde est créditeur (produits supérieurs aux charges), « les produits financiers correspondant
ola
à l’excédent (c’est-à-dire le solde) sont mis en attente en « Produits constatés d’avance » jusqu’à
ch
1.s
Cas particuliers (contrats à long terme) Entreprises de BTP (travaux d’entre- 550
prise) L’avis de conformité complémentaire à l’avis de conformité no 9 du CNC relatif au plan
comptable professionnel des entreprises de BTP préconise l’application des deux méthodes de comp-
tabilisation (voir tableau récapitulatif no 540) pour les travaux d’entreprise en cours (partie exécutée
des contrats de construction non achevés à la date de l’inventaire pour l’arrêté des comptes). Ces
travaux, donnant lieu à réception complète ou partielle, concernent les travaux du bâtiment, travaux
publics, travaux de construction d’usines clefs en mains.
Sur la validité des plans comptables professionnels, voir no 295.
Fiscalement a. Principe Les produits des travaux d’entreprise donnant lieu à réception doivent en prin-
cipe être rattachés à l’exercice au cours duquel intervient (CGI, art. 38-2 bis) :
– la réception complète ou partielle (CE 17 octobre 1984, no 40917), même si elle est seulement provisoire (CE
24 mai 1978, no 1864) ou faite avec réserves ;
– ou la mise à disposition du maître de l’ouvrage si elle est antérieure.
203
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
550 Contrôle des commissaires aux comptes Le bulletin CNCC (no 60, décembre 1985, p. 410 s.)
1 a arrêté un complément au guide des contrôles dans les entreprises de BTP qui précise, compte
tenu de leur importance notamment pour l’appréciation des produits et travaux en cours et des
risques et charges liés, les conditions de visite et de contrôle des chantiers à l’étranger. « L’im-
possibilité pour le commissaire aux comptes de pouvoir effectuer la visite nécessaire de certains
chantiers doit être considérée comme une limitation apportée à l’exercice de sa mission dont il
appréciera l’incidence sur sa certification des comptes annuels et qu’il doit, en tout état de cause,
OM
mentionner dans son rapport. »
ON
L’AMF (initiatrice de ce complément) « invite les commissaires aux comptes à y apporter la plus grande
EC
attention. De leur côté, les dirigeants des sociétés concernées comprendront que le coût supplémentaire
S
UE
des contrôles qui pourra en résulter est amplement justifié par une meilleure fiabilité des comptes pour
Q
DI
eux-mêmes et tous les utilisateurs. L’expérience des dernières années dans ce secteur d’activité et, plus
RI
généralement, dans les activités à cycles d’exploitation longs comportant des chantiers importants, JU
ES
notamment à l’étranger, a montré, par les accidents graves survenus, tout l’intérêt d’un contrôle plus
NC
efficace des commissaires aux comptes » (Bull. COB no 187, décembre 1985, p. 9 s.).
IE
SC
560 Vente selon le transport Les conditions de vente (ou « incoterms ») ne définissent pas la
x.c
rvo
date du transfert de propriété, mais celle du transfert des risques (ce qui permet notamment de
ola
national Commercial Terms », traduit en français par CIV « Conditions Internationales de Vente ». Ils
ont été définis et codifiés par la Chambre Internationale de Commerce et sont régulièrement mis à
jour, la dernière révision date de 2010, pour une application au 1er janvier 2011.
Si le contrat ne prévoit pas la date exacte du transfert de propriété et si la loi française s’applique
à la vente, il est possible, à notre avis, de retenir la date de transfert des risques pour comptabiliser la
vente.
Juridiquement Lorsque les parties fixent elles-mêmes la date du transfert de propriété (cas exceptionnel),
cette date doit être retenue pour comptabiliser la vente (en ce sens, CA Paris 14 avril 1982).
204
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
Le tableau suivant, établi par nos soins, présente, selon les incoterms, le fait générateur de la 560
comptabilisation de la vente : (suite)
OM
(1) Hors clause particulière modifiant le transfert des risques et avantages
ON
(2) Cas particulier des incoterms de la famille C :
EC
– le transfert des risques à l’acheteur est bien effectué au moment où les marchandises sont remises au transporteur
S
désigné au contrat (CPT, CIP), ou au moment où les marchandises sont livrées à bord du navire au port
UE
d’embarquement (CFR, CIF) (ou au lieu de destination convenu) ;
Q
DI
– mais le vendeur supporte les coûts de transport jusqu’à la livraison finale et l’absence de paiement de ces coûts est
RI
susceptible de remettre en cause la vente.
(3) La notion de bastingage a été supprimée dans la codification 2010 pour les incoterms maritimes et fluviaux. JU
ES
Désormais, le lieu de livraison pour les incoterms concernés est à bord du bateau.
NC
IE
SC
Remarque Conditions suspensives : le paiement des coûts convenus jusqu’à la livraison effective ne
S
peut pas, à notre avis, être considéré comme une condition suspensive de la vente, ne permettant pas
DE
de reconnaître cette dernière. Ce paiement est en effet totalement sous le contrôle du vendeur. En
E
LT
revanche, si le contrat de vente prévoit une obligation à effectuer par le vendeur qui n’est pas totalement
CU
:FA
sous son contrôle, cette obligation sera susceptible de remettre en cause l’enregistrement du chiffre
om
Fiscalement A notre connaissance, l’Administration et le Conseil d’Etat ne se sont pas prononcés sur les
ola
modalités de prise en compte des produits en présence d’incoterms. Une telle prise en compte intervient en
ch
1.s
principe lors de la « délivrance » de la marchandise au sens de l’article 1604 du Code Civil (BOI-BIC-BASE-20-
uh
10, no 90 à 110 ; CE 4 mars 1991, no 97595 ; voir no 507), qui correspond au transfert de propriété. Elle intervient
généralement lors de la remise physique du bien mais peut être anticipée ou différée selon la volonté des
parties. En effet, la jurisprudence a déjà eu l’occasion de reconnaître un caractère déterminant aux stipula-
tions contractuelles pour apprécier la date de prise en compte d’un produit en rattachant la créance d’un
marché, qui subordonnait la livraison à une vérification préalable des produits vendus, à l’exercice au cours
duquel l’acceptation des produits à livrer est intervenue (CAA Bordeaux 7 mai 1991, no 89-501 et 89-1506).
Le respect de ces modalités est également important pour la déductibilité des charges. Ainsi (CE 12 février
1992, no 67385), la déductibilité de charges postérieures à la date retenue dans les conditions de vente, qu’un
fournisseur a prises à son compte, a été refusée bien que cette prise en compte résultât d’un accord tacite
entre les parties.
Juridiquement La Cour de cassation distingue deux situations en cas de transport maritime :
– en cas d’émission d’un connaissement, le droit maritime s’applique et la possession du bien (et donc sa
propriété) revient au porteur légitime de ce connaissement (Cass. com. 30 octobre 1989, no 269) ;
– en l’absence de la délivrance du connaissement, le droit maritime n’a plus d’application et il résulte du
droit commun que la date de chargement sur le navire est retenue comme date de transfert de propriété
(Cass. com. 5 octobre 1993, no 1445 P). Mais (cas de la vente FOB) il appartient à l’acquéreur d’organiser le
205
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
transport maritime ; les frais supplémentaires du vendeur résultant de l’absence de prise en charge de la
marchandise livrée le long du bord du navire doivent être remboursés par l’acheteur (Cass. com. 2 avril 1996,
no 722 P).
Sur la comptabilisation des entrées et sorties de stocks, qui doivent intervenir lors du transfert de
contrôle (en général, concomitant au transfert de propriété), voir no 1106 s.
561 Vente avec clause de réserve de propriété Le transfert de propriété n’a lieu qu’à
l’issue du paiement complet du prix (C. civ. art. 2367). Selon le PCG, les transactions assorties d’une
clause de réserve de propriété sont comptabilisées à la date de la livraison du bien et non à celle
du transfert de propriété (art. 512-3) sous réserve d’une mention distincte aux bilans du vendeur et
de l’acquéreur (PCG, art. 821-1 et 821-2 : système de base ; art. 822-1 et 822-2 : système abrégé ; art. 823-1 : système
développé). En conséquence :
– le vendeur inscrit à son actif la créance résultant du bien vendu avec une telle clause ;
– le produit correspondant est enregistré au moment où le coût de l’exécution de son obligation
est connu avec suffisamment de précision, c’est-à-dire, en général, au moment de la remise maté-
rielle du bien à l’acquéreur ;
Le transfert de contrôle intervient en général également à cette date.
Fiscalement Il en est de même, en cas de vente avec clause de réserve de propriété, les produits correspon-
dant à des créances sur la clientèle sont rattachés à l’exercice au cours duquel les biens sont livrés, c’est-à-dire
lors de leur remise matérielle (CGI, art. 38-2 bis.b ; BOI-BIC-BASE-20-10 no 120 et BOI-BIC-PDSTK-20-10 no 100).
– l’inscription de cette créance sur une ligne distincte du bilan du vendeur est facilitée par la création
des comptes « Créances résultant de ventes avec clause de réserve de propriété » (à créditer des
règlements partiels de l’acquéreur) et « Effets à recevoir résultant de ventes avec clause de réserve
de propriété » ;
A défaut d’existence de tels comptes dans le PCG, nous préconisons l’ouverture des comptes :
412. « Créances résultant de ventes avec clause de réserve de propriété »
4132. « Effets à recevoir résultant de ventes avec clause de réserve de propriété ».
– le vendeur doit, conformément aux règles générales de constitution des dépréciations, déprécier
cette créance lorsqu’il a connaissance de faits qui lui permettent de douter à la fois de l’aptitude
de l’acquéreur à honorer ses engagements financiers et du succès de la revendication qu’une défail-
OM
lance effective le conduirait à exercer (en ce sens également, avis OEC no 25).
ON
Sur la présentation au bilan des créances relatives aux ventes avec clause de réserve de propriété, voir no 681.
EC
S
561
UE
Résiliation d’une vente avec clause de réserve de propriété Il y a lieu, à notre avis, à la date de la
Q
résiliation :
DI
1
RI
– d’annuler la vente qui avait été comptabilisée lors de la livraison du bien ; JU
– de reprendre ce bien en stock pour son prix d’acquisition et de le déprécier, le cas échéant, pour
ES
NC
En outre, à notre avis, une provision pour charges correspondant aux frais de récupération (par exem-
SC
ple : démontage dans le cas d’une machine) doit être constatée dès lors que l’entreprise a averti son
S
DE
débiteur de son intention de récupérer le bien, ce qui en général est fait au moment de la résiliation.
E
LT
CU
Conformément à l’article 1588 du Code civil, une vente à l’essai est toujours présumée réalisée sous
ola
condition suspensive.
ch
1.s
uh
OM
comptes : la réalisation de cette perte signifie que la valeur vénale du bien est inférieure à sa valeur
ON
nette comptable. En conséquence, une dépréciation doit être constatée à la clôture (voir no 1215 s.).
EC
S
Condition résolutoire Sur le plan juridique, le transfert de propriété afférent au bien vendu 562
UE
Q
ayant lieu dès la conclusion du contrat, la vente est réalisée à cette date. Elle se trouve rétroactive-
DI
2
RI
ment annulée si la condition se réalise (C. civ. art. 1304-7 modifié par l’ordonnance no 2016-131 du 10 février 2016, JU
voir no 457). Par exemple : vente avec un délai de rétractation (vente par correspondance…).
ES
NC
En cas de vente d’un bien à livrer, le produit est comptabilisé à la date de livraison du bien (voir no 530).
E
LT
CU
Fiscalement Le produit de cession doit être rattaché à l’exercice du transfert de propriété (dès la conclu-
:FA
sion du contrat) (BOI-BIC-PDSTK-10-10-10 no 50). En cas de vente sous condition résolutoire, le transfert de
om
propriété est immédiat. Par suite, le produit doit être pris en compte dès la livraison du bien (BOI-BIC-PDSTK-
x.c
10-10-10 no 110 et CE 24 septembre 2003, no 237115) ou dès l’achèvement de la prestation de services (CE
rvo
ola
12 janvier 1983, no 28542), et ce, dès lors qu’il n’est pas établi que la clause résolutoire a joué avant la date
ch
– une provision traduisant le risque lié à la probabilité de retour du bien (en cas de réalisation de
la condition résolutoire) est à constater.
L’appréciation du risque de réalisation de la condition résolutoire doit se baser sur des éléments histo-
riques fiables.
Si le risque lié à la probabilité du retour du bien n’est pas négligeable, la provision correspond au
résultat de cession.
Une provision est en outre constatée s’il apparaît une décote de la valeur actuelle du bien cédé par
rapport à sa valeur comptable à la date de cession (traitement retenu par le CNC, dans son avis sur les
ventes à réméré de titres, ventes avec faculté de rachat, voir no 1907-1).
OM
correspondantes dans ses revenus imposables que lorsqu’il reçoit les comptes rendus de vente établis pério-
ON
EC
diquement par le diffuseur ou le libraire (BOI-BIC-PDSTK-20-10 no 180 ; lettre SFL, devenu DLF, au Syndicat
S
national de l’Edition du 16 octobre 1978). La non-restitution des marchandises au déposant à l’expiration
UE
du délai de dépôt et l’absence de diligences pour en obtenir la restitution ne caractérise pas la vente des
Q
DI
marchandises à la clôture ; aucune créance acquise n’est donc à comptabiliser à cette date à ce titre (CAA
RI
Paris 20 novembre 2009, no 07-3701). JU
ES
NC
IE
564 Vente à des intermédiaires Le bien est vendu à des distributeurs, détaillants ou autres
SC
1
DE
Selon l’avis OEC no 25, les produits peuvent en général être constatés si les risques importants inhérents
E
LT
à la propriété ont été transférés ; toutefois, dans certains cas, l’acheteur peut n’être en fait qu’un manda-
CU
taire ou un commissionnaire et l’opération doit être considérée comme une vente en consignation (voir
:FA
om
no 564).
x.c
Sur la provision à constituer lorsque le contrat de vente aux intermédiaires comporte une possibilité de
rvo
ola
565 Vente avec accord de rachat (engagement ferme) constituant une modalité de
financement Sont notamment concernées les cessions à titre de garantie.
■ Exemple
– Vente de marchandises à un établissement bancaire pour obtenir des liquidités à court terme avec un
contrat de rachat, dans le cadre d’un accord de financement.
Sur le cas particulier des opérations de cession-bail (ou lease back), voir no 1530.
La propriété étant en général transférée à l’acheteur, la vente est juridiquement réalisée à la signa-
ture du contrat et le chiffre d’affaires comptabilisé en résultat.
Toutefois, ces opérations constituant de véritables modalités de financement et le retour du bien
étant certain, il n’y a pas perte de contrôle du bien cédé.
Dans ces conditions, en application des règles sur les actifs, fondées sur le transfert de contrôle (voir
no 1105 s.), à notre avis :
– le stock ne devrait pas être sorti de l’actif (absence de transfert de contrôle) ;
– une dette devrait donc être comptabilisée à hauteur de la vente.
208
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
En pratique toutefois, compte tenu des conséquences juridiques et fiscales de la cession juridique,
le bien est souvent sorti de l’actif et seule la marge sur vente est retraitée (voir no 1107).
Fiscalement Voir no 1107.
En outre, la charge liée au rachat, le cas échéant, est immédiatement prise en compte : une provision est
constituée au titre de l’engagement de rachat, à hauteur de la perte probable (différence entre le prix de
vente des biens et leur prix de rachat) (voir no 615).
Fiscalement Voir no 565-1.
OM
Dans ce cas, en effet, le vendeur a transféré l’essentiel des risques et avantages attachés au bien vendu dès
ON
lors que l’acheteur :
EC
– bénéficie de tous les avantages attachés au bien (y compris la plus-value incluse dans le prix de rachat),
S
UE
– en assume tous les risques. Notamment, s’il rend le bien en mauvais état, la clause de garantie l’engage
Q
DI
à dédommager le vendeur.
RI
Sur la vente « à réméré », voir no 1907-1 (titres) et 1526 (immobilisations corporelles). JU
ES
NC
Vente à tempérament Le transfert de propriété (et l’enregistrement de la vente) a lieu dès 566
IE
SC
la conclusion du contrat.
S
DE
Selon l’avis OEC no 25, lorsque la contrepartie est payée en plusieurs termes, les produits correspondant
CU
:FA
au prix de vente net d’intérêt sont constatés à la date de la vente. L’intérêt est constaté comme un
om
567
ola
Vente en l’état futur d’achèvement Le transfert de propriété des ouvrages à venir a lieu
ch
au fur et à mesure de leur exécution ; l’acquéreur est tenu d’en payer le prix au fur et à mesure de
1.s
uh
l’avancement des travaux (C. civ. art. 1601-3 ; voir Bull. CNC no 21, janvier 1975, p. 9).
Sur le plan comptable, la vente en l’état futur d’achèvement étant un contrat à long terme (voir
no 536), elle est comptabilisée, au choix de l’entreprise (PCG, art. 622-2) :
– soit à l’achèvement (sur cette méthode, voir no 545 s.) ;
– soit à l’avancement (méthode préférentielle, voir no 541 s.).
Sur le cas des ventes par lots, voir no 567-1.
Fiscalement En revanche, conformément à l’article 38-2 bis du CGI, les profits afférents à la vente d’im-
meuble ne sont taxés qu’au titre de l’exercice en cours à la date de sa livraison à l’acquéreur. Par livraison,
il y a lieu d’entendre la délivrance au sens du Code civil, c’est-à-dire, s’agissant d’immeubles bâtis, la remise
des clés à l’acquéreur (C. civ. art. 1605 et 1606).
Selon l’Administration, la même date est à retenir pour les ventes d’immeubles à construire, tels que ceux
objets de vente en l’état futur d’achèvement (C. civ. art. 1601-3), que la remise des clés intervienne lors de la
réception définitive ou de la réception provisoire (BOI-BIC-CHAMP-20-40-40 no 1 à 50).
Remarque Incidence sur les coûts de commercialisation : assimiler les ventes en l’état futur d’achè-
vement à des contrats à long terme permet d’inclure, dans le coût de revient du contrat, les coûts de
commercialisation exposés pour la réalisation de ventes conclues avant la livraison (à condition toutefois
209
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
que ces coûts soient directement imputables au contrat, voir no 548-1). En conséquence, lorsqu’ils sont
engagés, ces coûts sont comptabilisés en encours de production (voir no 543-1).
Fiscalement Les honoraires de commercialisation versés à des intermédiaires engagés dans le cadre des
opérations de promotion immobilière sont déductibles du résultat fiscal de l’exercice au cours duquel la
vente est signée (BOI-BIC-CHG-10-30-10 no 140). Toutefois, selon nos informations, l’Administration fiscale
pourrait s’aligner sur la position comptable et accepter une déduction des frais de commercialisation au fur
et à mesure de la sortie des stocks.
Sur la comptabilisation des immobilisations acquises en l’état futur d’achèvement, voir no 1331.
567 Vente par lots dans la promotion immobilière « L’obligation de délivrer les immeubles
1 est remplie de la part du vendeur lorsqu’il a remis les clefs, s’il s’agit d’un bâtiment ou lorsqu’il a
remis les titres de propriété » (C. civ. art. 1605).
Le guide comptable professionnel des promoteurs (voir no 295) construisant des immeubles en vue
de la vente estime que, pour les opérations vendues par fractions (immeubles collectifs, lotissements,
maisons individuelles groupées), le résultat est dégagé lot par lot à l’achèvement.
Sur les ventes en l’état futur d’achèvement, voir no 567.
Fiscalement Il résulte de l’article 1605 du Code civil que, même si les lotisseurs obtiennent l’autorisation
de commercialiser les lots avant l’exécution des travaux, les produits résultant de ces cessions restent sans
effet sur le résultat et ne doivent être rattachés qu’au résultat de l’exercice au cours duquel le bien est
livré, donc dans le cas d’un terrain sans bâtiment lors de la remise des titres de propriété à l’acquéreur
(Rép. Clément, AN 12 novembre 1984, no 44072, non reprise dans Bofip ; BOI-BIC-CHAMP-20-30-40 no 20).
Toutefois, la prise en compte du résultat à l’avancement est possible et même préférentielle pour
les ventes par lots constituant des contrats à long terme, voir no 536 (en ce sens, Bull. CNCC no 146, juin
2007, EC 2007-09, p. 349).
En pratique, l’avancement est dans ce cas estimé selon un double calcul :
– l’avancement des ventes pour que seules les ventes actées (passées devant notaire) puissent dégager
un résultat ;
Montant des ventes actées
Montant total des ventes prévisionnelles actualisées
– l’avancement physique de l’opération généralement par les coûts ou par un indicateur de l’avancement
OM
physique des travaux.
ON
Le résultat à l’avancement dégagé est donc le résultat prévisionnel à terminaison par le produit des deux
EC
pourcentages d’avancement déterminés précédemment.
S
UE
Q
568 Vente à terme
DI
L’obligation est à terme lorsque son exigibilité est différée jusqu’à la survenance
RI
d’un événement futur et certain, encore que la date en soit incertaine (C. civ. art. 1305 modifié par JU
ES
l’ordonnance no 2016-131 du 10 février 2016).
NC
I. Comptabilisation du contrat de vente Dès lors que les contrats donnent lieu à livraison des
S
DE
Le montant de l’engagement pris à la signature ne doit pas être comptabilisé au bilan dans la
:FA
primes ou d’appels de marge, n’est pas constaté en résultat. Les sommes éventuellement reçues
1.s
sont comptabilisées au bilan (voir no 2139-3 et 2139-4). En revanche, une provision pour pertes
uh
latentes doit être constituée lorsque l’opération laisse prévoir un risque de perte (voir no 2149).
La prise en compte d’un bénéfice doit être différée aussi longtemps que ne sont pas complètement
exécutées les obligations du contrat.
Remarque Changement de réglementation applicable à compter du 1/01/2017 (avec antici-
pation possible dès 2016) : les principes comptables applicables aux instruments financiers à terme
et aux opérations de couverture ont été modifiés par le règlement ANC no 2015-05 du 2 juillet 2015.
Ce dernier est d’application obligatoire aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2017, avec
la possibilité d’une application anticipée aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2016 (voir
no 5798) :
– jusqu’à la première application du règlement ANC précité, les gains latents sur les dérivés négociés
sur un marché organisé sont comptabilisés immédiatement en résultat (sur ces règles, voir Mémento
Comptable 2016, no 2141-6) ;
– à compter de l’exercice de première application, les gains latents sont obligatoirement différés,
quel que soit le marché sur lequel est négocié le dérivé. Sur les mesures de première application du
règlement ANC no 2015-05 précité, voir no 5799.
Sur le traitement en cas de couverture, voir ci-après III.
210
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
III. En cas de couverture Dans le cas où la société a conclu la vente à terme pour couvrir ses ventes
prévisionnelles, les principes de la comptabilité de couverture sont applicables (voir no 2142-4).
Remarque Changement de réglementation applicable à compter du 1/01/2017 (avec antici-
pation possible dès 2016) : voir ci-avant II. :
– jusqu’à la première application du règlement ANC précité, la comptabilité de couverture n’est pas
obligatoire. En conséquence, même si une opération de couverture est identifiée en gestion, elle
peut être traitée en position ouverte isolée (sur ces règles, voir Mémento Comptable 2016, no 2141 à 2149) ;
– à compter de l’exercice de première application, dès qu’une couverture est identifiée en gestion,
la comptabilité de couverture s’applique obligatoirement. Sur les mesures de première application
du règlement ANC no 2015-05 précité, voir no 5799.
Le résultat latent sur la vente à terme doit donc être différé jusqu’à la réalisation de l’opération
couverte, c’est-à-dire la livraison des marchandises.
Il est à prendre en compte dans le calcul de la marge prévisionnelle sur le contrat de vente de marchan-
dises couvert, pour estimer la provision pour perte sur contrat (voir no 2142-7).
En cas de hausse des cours, aucune provision n’est à constituer au titre de la moins-value latente.
Dans la pratique, en général, les opérations de couverture se font par l’intermédiaire de contrats dérivés
(dont le sous-jacent est la marchandise ou un produit de substitution) négociés sur le marché à terme et
ne donnent pas lieu à la livraison des marchandises, qui sont achetées par ailleurs sur le marché au
comptant.
Si le contrat est dénoué avant la vente des marchandises, le résultat de couverture est différé jusqu’à la
vente des marchandises.
Pour les ventes à terme de titres (exemple : service à règlement différé [SRD]), voir no 1896.
Location-vente La convention consiste à prévoir qu’à l’expiration d’un contrat de louage de 569
chose, la propriété du bien sera transferée au locataire.
Dans ce cas, il y a délivrance des biens sans transfert de propriété, l’exécution du contrat se déroulant
en deux phases :
– une première durant laquelle le propriétaire du bien le donne à bail à un locataire moyennant le
paiement d’un loyer ;
– une seconde où le bailleur et le locataire deviennent réciproquement vendeur et acheteur.
Il y a donc contrat de louage de chose suivi d’une vente à l’occasion de laquelle a lieu le transfert
OM
ON
de propriété (bilan) et l’acquisition du produit (résultat).
EC
S
570
UE
Vente sous réserve de l’installation, inspection, etc. Selon l’avis OEC no 25, les
Q
DI
produits ne doivent normalement pas être constatés avant que le client n’accepte la livraison et que
RI
l’installation et l’inspection ne soient terminées. JU
ES
Tel est le cas, par exemple, de la vente d’une machine complexe (machine-outil, matériel informatique)
NC
– mais dès que le vendeur a rempli son obligation de s’assurer de la mise au point effective du matériel
DE
E
complexe livré (qu’importe d’ailleurs que l’acheteur ait signé un procès-verbal de réception du matériel
LT
A contrario, dans certains cas (Avis OEC précité), l’installation n’est qu’une simple formalité et la vente peut
om
être comptabilisée immédiatement (par exemple, l’installation d’un poste de télévision vérifié à l’usine ne
x.c
d’autres cas, l’inspection n’a pour but que la détermination finale des prix contractuels (par exemple
ola
ch
expédition de minerai de fer, de sucre, de soja, etc.) et il peut être approprié de constater le montant
1.s
Prêt de consommation « Le prêt de consommation est un contrat par lequel l’une des 571
parties livre à l’autre une certaine quantité de choses qui se consomment par l’usage, à la charge
pour cette dernière de lui en rendre autant de même espèce et qualité » (C. civ. art. 1892).
« Par l’effet de ce prêt, l’emprunteur devient le propriétaire de la chose prêtée » (C. civ. art. 1893).
Tel est le cas d’un contrat de prêt d’or avec une banque pour les besoins de son activité.
I. Chez le prêteur La livraison de la marchandise, qui comporte donc transfert de propriété,
devrait, à notre avis, entraîner, au point de vue comptable, la substitution à l’élément du stock
sorti du patrimoine du prêteur de la créance née sur l’emprunteur de la marchandise. Mais en
l’absence d’inventaire permanent et compte tenu de la position fiscale (voir ci-après), les entreprises
sont, à notre avis, conduites à assimiler cette livraison à une vente, la restitution d’une marchan-
dise identique constituant un achat d’égal montant.
Fiscalement Les prêts de consommation sont assimilés à des ventes (BOI-BIC-BASE-20-10 no 80).
211
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
Néanmoins, à notre avis, par analogie avec le traitement comptable des titres nantis dans le cadre
de contrat de garantie financière (voir no 1911) :
– aucune plus-value n’est constatée lors de cette livraison,
– en revanche, une provision pour dépréciation est à comptabiliser si le bien perd de sa valeur entre
le moment où le prêt est contracté et le retour du bien en fin de contrat.
Une solution similaire a été préconisée :
a. par le secrétariat général du CNC (Bull. no 30 avril 1977, p. 7) pour les rétrocessions à prix coûtant
entre confrères dans l’industrie chimique qui doivent figurer dans le chiffre d’affaires et non être
inscrites au crédit du compte « Achats » ; elles pourraient être comptabilisées :
– dans le sous-compte 7088, si elles sont courantes,
– dans le sous-compte 7738, si elles sont exceptionnelles.
Les cessions à des confrères constituant des ventes de marchandises (revente en l’état), s’il s’agit d’appro-
visionnements, ils doivent être corrélativement virés du compte 601 au compte 607 (lors de leur rétroces-
sion par le confrère la situation est rétablie).
Il en résulte une altération du taux de marge commerciale ordinairement peu importante ; si elle est
significative une information peut devoir être donnée dans l’annexe.
Remarque Autre solution : selon le plan comptable professionnel des industries du raffinage et de la
distribution des hydrocarbures, les échanges interconfrères sont enregistrés en classe 4 et n’interviennent
donc pas dans le chiffre d’affaires. Une régularisation en fin d’exercice est effectuée pour tenir compte
de la variation des stocks qui en résulte.
Sur la validité des plans comptables professionnels, voir no 295.
Cette comptabilisation ne doit pas, à notre avis, être généralisée pour les raisons suivantes :
– il s’agit d’une particularité de la profession pétrolière où ces opérations sont très fréquentes et, souvent,
ne donnent pas lieu à factures ; les enregistrer en charges et produits gonfle anormalement le chiffre
d’affaires de l’entreprise ;
– les livraisons de marchandises sont passibles de la TVA alors que les échanges interconfrères de produits
pétroliers ne le sont pas ;
– les rétrocessions à prix coûtant constituent généralement une opération occasionnelle (aide entre
commerçants en cas de rupture du stock de l’un d’eux) de faible montant. Le traitement retenu permet
aux deux entreprises d’obtenir directement le montant des achats revendus de l’exercice.
b. par le bulletin CNCC (no 41, mars 1981, EC 80-40, p. 112) pour la transformation d’un dépôt d’or
en un prêt au profit du dépositaire : l’opération se traduit chez le prêteur en une sortie de stock
OM
que remplace une créance à terme représentant son droit à restitution, à l’échéance, d’un stock de
ON
même quantité et qualité ; mais l’impossibilité de comptabiliser cette sortie de stock en inventaire
EC
intermittent conduit à enregistrer le prêt à la valeur du stock par le crédit, à notre avis, du compte
S
UE
701 ou 7088 selon l’activité exercée par le vendeur.
Q
DI
A notre avis, à l’échéance :
RI
– si l’or est restitué, le prêt est annulé par le débit du compte 60 « Achats » ; JU
ES
– si l’emprunteur choisit de verser à sa place la somme contractuelle prévue, la différence avec le montant
NC
II. Chez l’emprunteur Selon le bulletin CNCC (no 156, décembre 2009, EC 2009-32, p. 722 s.), l’emprun-
S
DE
teur comptabilise un achat à son actif, en contrepartie d’un passif représentatif de son obligation
E
LT
Cette dette est alors comparable à une dette indexée sur le cours du bien. Sur l’absence de provision
:FA
om
pour perte latente sur cette dette, en cas de hausse du cours du bien, voir no 2078. Sur l’absence de
x.c
dépréciation du stock (couvert par la dette indexée) en cas de chute du cours du bien, voir no 1205.
rvo
ola
572 Vente avec dégustation « A l’égard du vin, de l’huile, et des autres choses qu’il est d’usage
ch
1.s
de goûter avant d’en faire l’achat, il n’y a point de vente tant que l’acheteur ne les a pas goûtées
uh
et agréées » (C. civ. art. 1587). Ainsi, à notre avis, ces ventes ne peuvent être enregistrées en produit
avant que la dégustation et l’agréage aient eu lieu.
Selon le bulletin CNCC (no 115, septembre 1999, EC 99-06, p. 528 s.), la vente de vin ne peut être comptabilisée
tant que les réservations ne sont pas individualisées. Cette individualisation peut intervenir soit à la mise
en bouteilles (ou à la mise en cuve en cas de réservation d’une cuve entière), soit à la retiraison lorsque
l’individualisation ne peut être faite avant.
Fiscalement Il en est de même.
Ainsi, pour les vins conservés dans les chais du vendeur jusqu’à leur mise en bouteille, le produit de la vente
est rattaché à l’exercice au cours duquel elle fait l’objet d’un bordereau d’achat à prix ferme et définitif et
d’une facture pro forma (CE 26 juillet 1982, no 26434).
Dans des situations où l’agréage n’a pas été pratiqué, les critères retenus par la jurisprudence sont :
– l’information donnée aux acheteurs de la possibilité de disposer du vin mis en bouteille (CE 4 mars 1991,
no 97595 ; CE 28 décembre 2012, no 345841), à condition que leur étiquetage ait été effectué (CE 4 mars 1991,
no 97595) ;
– une commande ferme, une facture et un paiement total du prix sans attendre la livraison matérielle des
marchandises (TA Dijon 21 février 1995, no 92-3372).
212
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
Vente de publications au numéro (entreprises de presse) Lorsque la distribution est assu- 574
rée par des sociétés de messageries :
– le montant des exemplaires remis en dépôt à ces sociétés est immédiatement inscrit dans les
produits de l’entreprise : débit du compte 4111 « Consignataires à la vente » par le crédit du compte
70121 « Fournitures » ;
– au terme d’un certain temps, variable selon la périodicité de chaque titre, les exemplaires inven-
dus sont retirés de la vente et restitués par ces sociétés à l’éditeur : débit du compte 70129 « Inven-
dus reconnus » par le crédit du compte 4111 ;
– à la clôture de l’exercice, il convient de déduire du montant des exemplaires remis en dépôt les
invendus non encore reconnus (à estimer) : débit du compte 70125 « Variation des invendus à
rentrer » par le crédit du compte 4119 « Variation des invendus à rentrer ».
Si le calcul n’est pas suffisamment précis à la clôture, il y a lieu de constater une provision pour risques, à
notre avis, plutôt qu’une minoration du chiffre d’affaires (voir no 611).
Vente par abonnement Selon le plan comptable professionnel des entreprises de presse : 574
Sur la validité des plans comptables professionnels, voir no 295. 1
a. Lors de la souscription, l’abonnement est enregistré au crédit d’un compte de « Produits
constatés d’avance » (compte 4871 « Abonnements restant à servir ») par le débit d’un compte de
trésorerie, la TVA collectée étant enregistrée au crédit du compte 4457 ;
b. A chaque arrêté périodique des comptes et notamment à la fin de l’exercice, il convient de
déterminer le montant des abonnements servis et restant à servir :
– les abonnements servis sont comptabilisés au crédit du compte 701 « Ventes de produits finis » par le
débit du compte 4871 ;
– les abonnements restant à servir, reçus ou facturés sont différés et reconnus soit sur une base linéaire
par rapport au temps, soit, si la valeur des articles expédiés varie d’une période à l’autre, au prorata de
la valeur de vente des articles expédiés par rapport à la valeur totale des articles couverts par la souscrip-
tion de l’abonnement (Avis OEC no 25 ; voir également no 517 et 519-1).
c. Le montant de l’abonnement souscrit étant déterminé à partir de calculs prévisionnels,
l’entreprise doit constituer une provision pour charges (compte 1512) lorsque, au fur et à
mesure de l’exécution du contrat, des événements survenus ou en cours rendent probables soit une
perte sur les abonnements à servir (voir no 626), soit une augmentation des charges relatives aux
OM
abonnements (voir no 620).
ON
EC
Vente de biens assortie de prestations de services Tel est le cas, par exemple : 575
S
UE
– de ventes de logiciels assorties d’une prestation de maintenance des produits vendus,
Q
DI
– de la cession d’un e-learning hébergé par la suite sur le serveur de l’entreprise cédante (en ce sens,
RI
Bull. CNCC no 160, décembre 2010, EC 2010-33, p. 704 s.), JU
ES
– ou de la vente d’un logiciel assortie d’adaptations spécifiques (Bull. CNCC no 134, juin 2004, EC 2004-25,
NC
p. 383 s.).
IE
SC
La comptabilisation des revenus relatifs à ces contrats doit correspondre à la ventilation des prix
S
Sur les modalités de rattachement des charges aux produits, voir no 519-1.
om
– s’il n’y a pas de distinction dans le contrat entre prix de vente du bien et prestations de services,
x.c
le produit global est constaté intégralement lors de la vente du bien (à condition que les
rvo
ola
– en comptes consolidés, les produits relatifs à des contrats composites doivent être comptabilisés sur la
uh
base des justes valeurs respectives des prestations ou des biens vendus, objets du contrat, déterminées
à partir de tous les éléments disponibles, notamment à partir des tarifs pratiqués lorsque de tels contrats
font l’objet d’une proposition de prix séparée (Bull. CNCC no 131, septembre 2003, EC 2003-21, p. 497 s.).
Par suite, les revenus relatifs à la maintenance doivent être différés et étalés sur la durée du contrat.
Si la vente de biens assortie de prestations de services répond à la définition d’un contrat à long terme,
voir no 536 s.
Si la vente d’un logiciel assortie d’adaptations spécifiques constitue en réalité la vente d’une solution
informatique globale (ainsi, si les modalités de règlement du logiciel sont étroitement liées à la livraison
des développements spécifiques et des adaptations et à la mise en production), elle est susceptible de
répondre à la définition d’un contrat à long terme (voir no 536). Dans ce cas, le bulletin CNCC (no 134, juin
2004 précité) préconise que l’entreprise constate son chiffre d’affaires et ses travaux en cours :
– soit selon la méthode à l’avancement (qui constitue la méthode préférentielle, voir no 541 s.),
– soit selon la méthode à l’achèvement (voir no 545 s.).
Vente par listes de mariage Les versements effectués sur les listes de mariage ne peuvent, 576
à notre avis, être constatés en résultat qu’à la clôture de l’exercice au cours duquel la livraison des
213
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
biens aux mariés intervient ; en effet, les articles pouvant être substitués les uns aux autres, la vente
ne peut au regard du Code civil (art. 1583) être considérée comme parfaite lors du versement, en
l’absence d’« accord sur la chose ».
Fiscalement Il en est de même (TA Paris, 4 juillet 1988, no 67635/1). Entre la date de versement et la date de
livraison, ils constituent des versements reçus à l’avance (conformément à l’article 38-2 bis du CGI).
577 Vente à une société de troc A notre avis, le vendeur constate une créance sur la société
de troc à laquelle il a vendu ses produits. La créance du vendeur sera apurée lorsque la société de
troc lui aura procuré la marchandise dont il a besoin.
Le vendeur constate une dépréciation de cette créance dès lors qu’il devient évident que la juste valeur
de la créance est inférieure à la valeur de l’actif échangé ou qu’il est probable qu’il ne pourra pas utiliser
ces crédits.
Sur la comptabilisation du troc publicitaire, voir no 847-1 et 847-2.
579 Vente de chèques-cadeaux Il est nécessaire de distinguer les différents types de « chèques-
cadeaux » :
I. Chèques-cadeaux dont l’octroi est subordonné à une ou plusieurs ventes initiales Voir no 622.
II. Chèques-cadeaux vendus par des entreprises intermédiaires Processus de remise et d’utili-
sation des chèques-cadeaux :
Remarque préalable 1. Emission Les chèques-cadeaux sont émis par des entreprises qui se font
l’intermédiaire entre :
– des magasins affiliés (grands magasins, magasins spécialisés, distributeurs de voyages, de loisirs,
etc.),
– et une clientèle de comités d’entreprises, de collectivités, d’associations et d’entreprises qui paient
les chèques-cadeaux et les remettent aux bénéficiaires de leur choix (salariés, etc.).
2. Utilisation Les bénéficiaires échangent les chèques-cadeaux contre des biens ou services auprès
des magasins affiliés ; les chèques-cadeaux ont une durée de validité au-delà de laquelle ils ne
OM
peuvent plus être échangés.
ON
3. Règlement Les émetteurs de ces chèques-cadeaux règlent les magasins affiliés pour les biens et
EC
prestations fournis aux bénéficiaires.
S
UE
Le traitement comptable de ces chèques-cadeaux est différent selon que l’émetteur :
Q
DI
– s’engage auprès des acheteurs et des bénéficiaires des chèques sur la contrepartie à recevoir (voir
RI
ci-après a.) ; JU
ES
– se fait l’intermédiaire entre les magasins affiliés et les bénéficiaires des chèques-cadeaux (voir ci-
NC
après b.).
IE
SC
a. L’émetteur s’engage auprès des acheteurs et des bénéficiaires des chèques sur la contre-
S
partenaire (les magasins affiliés) les prestations auxquelles les chèques-cadeaux donnent droit,
E
LT
l’émetteur est, dans ce cas, responsable des achats réalisés par les bénéficiaires.
CU
:FA
Tel est notamment le cas d’une entreprise commercialisant des coffrets séjours, assimilée à un agent de
om
voyages (Code du tourisme, art. L 211-1 et L 211-2) et donc responsable vis-à-vis de l’acheteur de la bonne exécu-
x.c
Selon le bulletin CNCC (no 126, juin 2002, EC 2002-09, p. 257 s.), la somme reçue par l’émetteur à l’émission
ch
1.s
des chèques-cadeaux a la nature de chiffre d’affaires. En effet, elle est la contrepartie de la fourni-
uh
Remarque Décalage entre l’utilisation des chèques et la fourniture des biens ou services :
la société intermédiaire règle aux magasins affiliés les biens ou services choisis par les bénéficiaires
et dont ces derniers attendent la fourniture. Ces achats sont, à notre avis, comptabilisés en charges
constatées d’avance jusqu’à ce que la fourniture soit effectuée auprès des bénéficiaires.
Le suivi des chèques-cadeaux exige donc de mettre en place une comptabilité analytique adéquate
afin d’être en mesure d’identifier les numéros de chèques au fur et à mesure de leur utilisation.
3. En fin de période de validité des chèques-cadeaux Les chèques-cadeaux non utilisés par leur
bénéficiaire à la fin de leur période de validité doivent être annulés et comptabilisés en produits.
Remarque Prolongation de la période de validité : selon le bulletin CNCC précité (no 126, juin
2002), certaines sociétés, même en l’absence d’obligation contractuelle, acceptent, pour des raisons
commerciales, de prolonger la durée de validité des chèques-cadeaux. En conséquence, si, compte
tenu des statistiques des exercices précédents, le pourcentage de demande de prolongation peut
être déterminé de façon suffisamment fiable, le nombre de chèques dont la période de validité sera
probablement prolongée doit rester inscrit en produits constatés d’avance.
b. L’émetteur est un intermédiaire entre les magasins affiliés et les bénéficiaires des
chèques-cadeaux Dans cette situation, contrairement au cas précédent (voir a.), l’émetteur n’est
pas responsable des achats faits par les bénéficiaires. En outre, en général, il reçoit, en rémunéra-
tion de sa prestation, une commission de la part à la fois des magasins affiliés et des acheteurs des
chèques-cadeaux.
Selon le bulletin CNCC (no 140, décembre 2005, EC 2005-76, p. 719) :
– la somme reçue lors de la vente des chèques-cadeaux (valeur faciale des chèques-cadeaux) ne
constitue pas du chiffre d’affaires. En effet, elle n’est pas, pour l’émetteur, la contrepartie de la
fourniture de biens ou de prestations ;
– la valeur faciale des chèques-cadeaux est en fait encaissée par l’émetteur pour le compte de tiers
(les magasins affiliés), cette valeur devant leur être restituée sur présentation ultérieure des chèques.
Dans ce cas, l’entreprise intermédiaire ne joue qu’un rôle de mandataire.
En conséquence, la comptabilisation des chèques-cadeaux chez l’émetteur est la suivante :
1. Lors de la vente de chèques-cadeaux par l’émetteur (Bull. CNCC précité) :
– les chèques émis sont à comptabiliser, à notre avis, au crédit d’un compte de tiers en contrepartie d’un
compte de trésorerie,
OM
– la commission due par l’entreprise cliente est immédiatement enregistrée en produits.
ON
En effet, la prestation de service consistant en l’émission des chèques a bien été fournie.
EC
2. Lors de la présentation par les magasins affiliés des chèques-cadeaux utilisés par leur bénéfi-
S
UE
ciaire L’émetteur :
Q
DI
– rembourse la valeur faciale des chèques aux magasins affiliés (débit du compte de tiers en contrepartie
RI
d’un compte de trésorerie), JU
ES
– constate en produit le montant de la commission due, le cas échéant, par les magasins affiliés (en
NC
Le suivi des chèques-cadeaux exige donc de mettre en place une comptabilité analytique adéquate afin
E
LT
d’être en mesure d’identifier les numéros de chèques au fur et à mesure de leur utilisation.
CU
:FA
3. En fin de période de validité des chèques-cadeaux Les chèques-cadeaux non utilisés par leurs
om
bénéficiaires doivent être comptabilisés en produits d’exploitation car ils constituent alors une prestation
x.c
nombre de chèques dont la période de validité sera probablement prolongée devrait, à notre avis,
rester inscrit au crédit du compte de tiers.
Vente de cartes de fidélité Ces cartes payantes ouvrent généralement droit, pour leur 579
détenteur, à des réductions sur des achats ultérieurs, immédiates ou après accumulation de points. 1
Selon le bulletin CNCC (no 142, juin 2006, EC 2006-01, p. 388 s.), la vente de ces cartes constitue, pour
l’entreprise émettrice, un produit devant être étalé sur la durée estimée du service rendu, c’est-à-
dire sur la durée de validité de la carte.
En effet, en général, cette durée est limitée dans le temps. Si toutefois, tel n’est pas le cas, des statistiques
devront être réunies afin de déterminer la durée d’utilisation de la carte. A défaut, il convient d’estimer
la durée de vie du service rendu (Bull. CNCC précité).
A notre avis, une provision est également nécessaire si le produit constaté d’avance au bilan est
insuffisant pour couvrir le coût des avantages restant à accorder, voir no 626.
Ce traitement comptable est également applicable aux cartes prépayées qui permettent d’accéder à un service
pendant une durée déterminée (par exemple, téléphone, jeux ou logiciels en ligne, base de données, etc.).
215
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
580 Refacturation de frais Dans ce cas, l’entreprise engage les frais à son nom et les récupère
en demandant leur remboursement aux tiers concernés.
Ainsi, une refacturation présente les mêmes caractéristiques qu’une opération de commissionnaire (voir
no 4187 s.) qui se différencie d’un contrat de mandat dans lequel le mandataire agit également pour le
compte d’autrui mais surtout au nom d’autrui, et non en son nom personnel (voir no 4181 s.). Il en résulte
que les opérations traitées sont comptabilisées selon leur nature dans les charges et les produits de
l’entreprise ; la compensation entre les frais engagés et les refacturations n’est donc pas possible.
a. Ces frais sont compris dans ses charges, en classe 6, et comptabilisés selon leur nature (tel est le cas
par exemple des charges de personnel détaché, voir no 900, et des frais de transport sur ventes, voir no 850).
Si les frais refacturés font partie d’un ensemble de prestations difficilement individualisables, ils nous
paraissent pouvoir être comptabilisés dans une subdivision du compte 628 « Services extérieurs ».
b. En contrepartie, leur refacturation constitue un produit, à enregistrer, à notre avis, à une subdivi-
sion du compte 708 « Produits des activités annexes » (que la refacturation ait été effectuée euro pour
euro ou avec une quote-part de bénéfice) :
– s’il s’agit de charges de personnel détaché, au compte 7084 « Mise à disposition de personnel
facturée » ;
– s’il s’agit de frais de transport refacturés, non inclus dans le prix de vente (voir no 639), au compte 7085
« Ports et frais accessoires facturés » ;
– s’il s’agit d’autres charges, au compte 7088 « Autres produits d’activités annexes » ;
– s’il s’agit d’un ensemble de prestations difficilement individualisables réparti forfaitairement entre diffé-
rentes filiales, au compte 7088 « Autres produits d’activités annexes ».
Remarques 1. Enregistrement Une autre solution serait d’utiliser le compte 791 « Transferts de
charges d’exploitation » (solution retenue notamment dans certains guides comptables professionnels :
BTP, SA d’HLM, Sll), mais les refacturations devant être soumises à la TVA (voir Mémento Fiscal no 46500),
cette solution nous paraît peu pratique pour s’assurer de l’exhaustivité du chiffre d’affaires déclaré.
Sur la validité des plans comptables professionnels, voir no 295.
OM
2. Information Si les refacturations en cause sont significatives, une information en annexe devrait être
ON
fournie.
EC
3. Gestion Dans le cadre d’un groupe, afin d’éviter, dans les comptes individuels, les inconvénients liés
S
à la refacturation de frais, euro pour euro, exposés par une filiale pour le compte d’une autre, il peut
UE
Q
être utile de créer une entité juridique distincte comme un GIE, dont l’objet serait de centraliser ces frais
DI
RI
communs. Sur les règles applicables en matière de TVA aux groupements de moyens, voir Mémento Fiscal
no 47280 à 47305. JU
ES
4. Méthode de refacturation En cas de refacturation intégrant une marge, les méthodes suivantes
NC
IE
– la méthode du prix de revient majoré qui consiste à déterminer dans un premier temps les coûts
E
supportés par la société prestataire puis dans un second temps à ajouter une marge de sorte à réaliser
LT
CU
un bénéfice semblable à celui qui aurait été dégagé dans les conditions de marché.
:FA
la théorie de l’acte anormal de gestion, le prix des transactions intragroupe doit correspondre à un prix de
x.c
rvo
pleine concurrence, c’est-à-dire au prix qui serait fixé entre sociétés indépendantes.
ola
En cas de refacturation à un prix inférieur au prix de marché, la subvention correspondante peut néanmoins
ch
être considérée comme déductible si les conditions des aides entre sociétés d’un même groupe sont remplies
1.s
uh
et si, notamment, la société qui facture peut démontrer un intérêt propre à l’avantage accordé. Sur les
conditions, voir Mémento Fiscal no 8915 à 8958.
2. En matière de refacturation entre une société française et des sociétés appartenant au même
groupe implantées à l’étranger (prix de transfert), l’article 57 du CGI impose le même principe de pleine
concurrence.
Sur les méthodes de détermination des prix intragroupe et sur la documentation spécifique à établir (docu-
mentation à tenir à la disposition de l’Administration et documentation allégée à lui transmettre dans les six
mois de la date limite de dépôt de la déclaration de résultat), voir Mémento Fiscal no 78265 à 78270, 8945 à 8947
et Mémento Groupes de sociétés no 12600 à 12623.
Sur le reporting pays par pays qui doit être adressé par certaines sociétés à l’Administration, voir no 5003.
3. Dans le cas particulier de l’intégration fiscale, le fait de facturer des livraisons de biens ou des presta-
tions de services sans marge à l’intérieur d’un groupe fiscal intégré n’est pas considéré comme une subven-
tion (CGI A III, art. 46 quater-0 ZG ; Mémento Fiscal no 40450).
581 Remboursements de débours Les débours payés pour le compte des clients sont les
sommes pour lesquelles, en cas de non-paiement, le client serait poursuivi, par exemple : droits de
mutation, droits de douane acquittés pour le compte du propriétaire du bien (BOI-BNC-BASE-20-20 no 1).
216
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
L’intermédiaire qui agit sur mandat préalable (qui peut être tacite) et rend compte exactement à
son mandant de l’engagement et du montant de la dépense, effectue des opérations de mandat
au nom de son mandant, opérations que le PCG impose de retracer dans le compte financier
du mandant (voir no 4184) en classe 4 et non en classe 7.
Lorsque le débours, compris dans un ensemble de services, ne peut être enregistré à l’origine au compte
du mandant, il est inscrit en classe 6, la charge étant compensée par un transfert de charges au compte
du mandant.
Fiscalement Sur le régime applicable en matière de TVA, voir Mémento Fiscal no 52335 à 52355.
Droit d’entrée perçu par un bailleur Versé par le locataire au propriétaire bailleur, il 582
constitue pour ce dernier un produit, qui peut être analysé, à notre avis :
Sur le traitement de ce droit d’entrée chez le locataire, voir no 1637-1.
a. Dans la généralité des cas, comme la rémunération d’une prestation continue. Tel est le
cas si le droit d’entrée constitue :
– un supplément de loyer : son versement constitue alors simplement une des conditions de la
location et s’explique le plus souvent par une sous-estimation des loyers (toutefois, si le droit d’en-
trée est considéré comme le prix de cession d’un élément incorporel, le droit au bail, voir b.
ci-après) ;
– ou, de façon plus générale, la contrepartie de prestations économiques offertes au locataire sur
la durée du bail.
A notre avis, dans ce cas, le droit d’entrée est à répartir sur la durée du bail par l’intermédiaire du
compte de régularisation 487 « Produits constatés d’avance ».
Fiscalement Il en est de même (CE 14 avril 2008, no 293577 ; BOI-BIC-PDSTK-10-30-20 no 30). Dans la mesure
où il constitue une prestation annexe de location, le droit d’entrée, même s’il est forfaitaire et définitif, doit,
conformément à l’article 38-2 bis du CGI, être imposé de manière échelonnée sur la durée du bail.
Tel est le cas également, à notre avis, lorsque le droit d’entrée correspond à des travaux d’aménage-
ment du local achevés à la date de conclusion du bail.
En effet, dans ce cas, les aménagements de locaux, même s’ils sont achevés avant la conclusion du bail, ont
bien vocation à être utilisés par le preneur sur toute la durée du bail. En conséquence, ce droit d’entrée consti-
tue une modalité de paiement de la mise à disposition des aménagements sur la durée du bail.
OM
ON
Fiscalement Au contraire, selon la CAA de Lyon et l’Administration, le droit d’entrée perçu dans cette
EC
situation rémunère une prestation ponctuelle au profit du preneur et est donc imposable immédiatement
S
UE
(CAA Lyon 3 décembre 2015, no 13LY00026 ; BOI-BIC-PDSTK-10-30-20 no 30).
Q
Toutefois, selon Olivier Fouquet, Président de section au Conseil d’Etat, s’exprimant à titre personnel dans
DI
RI
le cadre de notre journée « Arrêté des comptes et résultat fiscal 2010 », Les Echos Conférences – PwC, le
JU
droit d’entrée constitue dans ce cas un supplément de loyer à étaler sur la durée du bail.
ES
NC
prestation de nettoyage avant l’entrée du locataire dans les lieux). Dans ce cas, le produit est comp-
E
tabilisé immédiatement ;
LT
CU
– comme la cession d’un élément incorporel (le droit au bail), lorsqu’il a pour contrepartie la
x.c
ment et intégralement en produits et éventuellement à constater une dépréciation. Elle n’a néan-
ola
ch
Pour plus de détails sur le test de dépréciation à déclencher ou non à la clôture, voir no 1721 s.
Fiscalement Il en est de même, le Conseil d’Etat (arrêt du 29 septembre 1989, no 68212) ayant admis que la
nature même du bail – durée longue (40 ans) et l’impossibilité pour le propriétaire de résilier le bail –
suffisait par elle-même à démontrer la dépréciation des locaux loués. Le droit d’entrée est alors imposable
dans les conditions de droit commun. En contrepartie, une (provision pour) dépréciation devrait être fiscale-
ment admise (CE 4 mai 1979, no 98253).
Troc publicitaire L’échange d’espaces publicitaires doit donner lieu, en principe, à la constata- 583
tion d’un chiffre d’affaires et de charges d’égal montant correspondant à la valeur vénale de l’espace
échangé.
Pour plus de détails, voir no 847-1.
Commission sur cautions accordées Dans le cas général, cette commission, à comptabi- 584
liser, à notre avis, au compte 7082 « Commissions et courtages », couvre à la fois les frais adminis-
tratifs liés à l’octroi du cautionnement et les risques financiers.
217
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
Fiscalement La caution est en principe rémunérée. En effet, la fourniture gratuite d’une caution au profit
d’un tiers constitue un acte anormal de gestion justifiant la réintégration au résultat des commissions aban-
données, sauf si l’existence d’une contrepartie conforme à l’intérêt propre de la caution est établie (CE
17 février 1992, no 74272).
Remarque Caution gratuite au profit d’une filiale relevant du régime des sociétés de
personnes : l’avantage résultant de l’absence de commission de caution n’a, à hauteur du pourcen-
tage de capital détenu par la société mère, aucun effet fiscal dès lors que cet avantage accroît le
résultat de la filiale, lequel, en application de l’article 238 bis K du CGI, est imposable chez la société
mère selon les règles applicables à ses propres résultats (voir no 1870 à 1872). En conséquence, cet
avantage anormal n’est imposable qu’à hauteur des parts détenues par les autres associés de la filiale
(CAA Paris 29 mars 2006, no 01-3876).
L’entreprise, en accordant sa caution, rend deux types de services :
– le service instantané qui est l’octroi de la caution,
– et le service continu qui est de se substituer au client en cas de défaillance.
Dans ce cas, le produit est à étaler sur la durée sur laquelle porte la caution (voir no 517 s.).
A notre avis, l’obligation qui pèse sur la caution peut être traduite par un étalement soit linéaire,
soit dégressif :
a. Etalement linéaire Juridiquement, l’obligation pesant sur la caution est de se substituer au
débiteur pour le paiement de sa dette en cas de défaillance de celui-ci. Cette obligation étant
constante sur toute la durée du contrat, on peut considérer que l’étalement linéaire est dans tous
les cas approprié.
b. Etalement dégressif Sur un plan financier, le montant à rembourser par la caution en cas de
défaillance du client diminue au cours du contrat au rythme de l’amortissement de l’emprunt. En
conséquence, si l’emprunt est remboursable par annuités sur la durée du contrat, on peut considérer
qu’un étalement dégressif conforme à l’échéancier de remboursement permet de mieux prendre en
compte le risque financier pesant sur la caution.
Fiscalement La commission versée par l’emprunteur à la caution rémunère un risque que celle-ci s’engage
à couvrir sur la durée du prêt garanti. L’opération présente donc le caractère d’une prestation continue
définie par l’article 38-2 bis du CGI (CE 8 mars 2002, no 199468).
Les modalités d’étalement doivent refléter l’évolution de l’intensité de la prestation sur la période (CE
29 novembre 2000, no 192100 et 192109, voir no 519).
OM
ON
586 Loyers et redevances de crédit-bail perçus
EC
Par analogie avec la comptabilisation des
S
redevances de crédit-bail versées préconisée par le PCG (voir no 816), à notre avis :
UE
Q
– les redevances ou loyers non constatés qui concernent la période écoulée sont inscrits au compte
DI
RI
411 « Clients » ou 418 « Clients – Factures à établir » (par le crédit du compte 7083 « Locations
JU
diverses ») ;
ES
– le cas échéant, les redevances ou loyers qui concernent la période d’utilisation postérieure à la
NC
IE
date de clôture du bilan font l’objet d’un rattachement à la période à laquelle ils se rapportent
SC
Cas particuliers :
E
LT
1. Paiement en totalité Tel est le cas notamment à chaque fois que les redevances sont perçues en
CU
totalité au début du bail. Le produit doit être réparti sur la durée du bail et ne constitue pas un produit
:FA
om
2. Redevances et loyers inégaux dans le temps Si le contrat stipule des redevances ou des loyers
rvo
inégaux dans le temps, deux approches sont, à notre avis, possibles (par symétrie avec le raisonnement
ola
– soit enregistrer les redevances et loyers selon les échéances contractuelles ; cette comptabilisation est
uh
notamment justifiée lorsque les redevances et loyers inégaux reflètent une inégalité dans la prestation
fournie (par exemple, mise à disposition des locaux au fur et à mesure de la réalisation de travaux). En
cas de franchise accordée, cette approche conduit à ne comptabiliser aucun produit pendant la période
de franchise ;
– soit étaler les redevances et loyers sur la durée du contrat ; cette comptabilisation est notamment
justifiée dans le cas d’un contrat de crédit-bail qui prévoit une franchise constituant un simple report
d’échéance (l’ensemble des redevances de crédit-bail correspondant bien in fine à la valeur de l’actif objet
du contrat). Cette approche conduit à comptabiliser en produit une partie des loyers futurs pendant la
période de franchise.
Fiscalement Lorsque les loyers stipulés dans un contrat de crédit-bail sont inégaux, cette inégalité est
réputée, sauf preuve contraire, correspondre à une inégalité dans la valeur de la prestation fournie (CE
29 février 2008, no 271799 et CE 18 mai 2005, no 261623 ; voir no 519-1). L’imposition des loyers intervient donc
au rythme de leur répartition contractuelle, sauf si celle-ci ne rend pas compte correctement de l’évolution
de la valeur de la prestation, qui est fonction de l’obligation qui pèse sur le prestataire et de l’avantage
économique retiré par le preneur (CE 29 novembre 2000, no 192100 et 192109 et 18 mai 2005 précité). Dans ce
cas, le rattachement des produits au fur et à mesure de l’exécution de la prestation implique que leur
218
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
constatation s’écarte de l’échéancier contractuel, en retenant par exemple une répartition linéaire (CE
29 novembre 2000, précité).
3. Autres avantages consentis par le bailleur dans le cadre de la conclusion du bail Les avantages
accordés par le bailleur au preneur et qui n’ont pas d’autre contrepartie pour le bailleur que de trouver
un locataire (pour des exemples voir no 820), constituent, à notre avis, pour le bailleur, une ristourne sur
loyers à comptabiliser en charge constatée d’avance et à reprendre linéairement en résultat sur la durée
du bail. Toutefois, il est également possible de constater immédiatement en charge ces avantages
accordés par le bailleur au preneur (Bull. CNCC no 181, mars 2016, EC 2015-48, p. 78).
4. Coûts directs initiaux de négociation et de rédaction du contrat de location (location simple
ou location-financement) A notre avis, et en l’absence de précisions, ces coûts (commissions, hono-
raires des agents, droits légaux) peuvent être :
– soit enregistrés en charges de l’exercice au cours duquel ils ont été supportés ;
– soit inscrits à l’actif et amortis sur la durée du bail (en ce sens, Bull. CNCC no 140, décembre 2005, p. 550).
Sur le traitement des loyers versés par le crédit-preneur, voir no 816.
OM
encore rendu est à comptabiliser en produits constatés d’avance (voir no 506), selon le rythme résul-
ON
tant des dispositions contractuelles (solution conforme à celle retenue par le Conseil d’Etat sur le
EC
plan fiscal, voir ci-après).
S
UE
Fiscalement Infirmant la doctrine administrative (Rép. Cuillandre, AN 16 février 1998 no 6283 non reprise dans
Q
DI
Bofip), le Conseil d’Etat (20 juin 2006, no 266796), a jugé que l’aide financière reçue par un débitant de
RI
boissons, dans le cadre d’un « contrat de bière », en contrepartie d’un engagement d’approvisionnement JU
ES
– rémunère une prestation continue et doit donc être imposée de manière étalée sur la durée du contrat,
IE
SC
– et doit être rattachée à chaque exercice selon le rythme découlant des dispositions contractuelles (en
DE
E
Eco-contribution (ou « visible fee ») refacturée par les producteurs et distri- 589
om
x.c
personne qui fabrique, importe ou introduit sur le marché national à titre professionnel des équipements
ola
ch
électriques ou électroniques ménagers, ainsi que leurs acheteurs successifs jusqu’à l’utilisateur final
1.s
doivent mentionner l’éco-contribution (ou « visible fee ») en pied de facture de vente de tout nouvel
uh
La mention sur la facture constitue uniquement une mesure de transparence et d’affichage afin de
sensibiliser les consommateurs finals sur les coûts de collecte, d’enlèvement et de retraitement des
équipements électriques et électroniques usagés. Elle ne change pas la substance de la transaction
(§ 2.2.2).
b. Les producteurs et les distributeurs supportent le risque de crédit sur la partie du prix
de vente correspondant à l’éco-contribution (§ 2.2.3) Le non-paiement de la vente ne libère pas
le producteur de son obligation de verser la contribution financière à l’éco-organisme, cette dernière
étant calculée sur la base de la mise sur le marché des équipements. En outre, en cas de non-
paiement de la vente par le consommateur final, le distributeur ne peut obtenir remboursement
de l’éco-contribution qu’il a acquittée au producteur (incluse dans le coût d’acquisition de
l’équipement).
Les producteurs et distributeurs agissent donc en leur nom et pour leur propre compte et non en
qualité de mandataires pour le compte des éco-organismes (§ 2.2.3).
Fiscalement Il en est de même. En effet, selon la Direction de la législation fiscale, interrogée par nos
soins dans le cadre de notre journée « Arrêté des comptes et résultat fiscal 2006 » Les Echos Conférences
– PwC – DFCG, cette éco-contribution constitue également un élément du chiffre d’affaires. Il en est de
même en matière de TVA (BOI-TVA-BASE-10-10-20 no 230).
Elle peut toutefois être identifiée sur une ligne distincte.
Sur l’attestation du commissaire aux comptes demandée par les éco-organismes au titre de la déclaration
annuelle des EEE, voir no 5359-4.
F. Créances d’exploitation
Créances douteuses Il s’agit des créances certaines dans leur principe (c’est-à-dire dont
le montant n’est pas contesté par le débiteur) que l’entreprise possède à l’encontre de clients dont
la solvabilité apparaît douteuse ou avec lesquels l’entreprise est en litige (PCG, art. 944-41).
En cas de litige, voir créances litigieuses no 654.
Sur l’obligation de constater le produit acquis même si le caractère douteux existe déjà à cette date, voir
no 501.
OM
590 Constatation du caractère douteux de la créance La créance est transférée au
ON
compte 416 « Clients douteux ou litigieux » pour son montant total (PCG, art. 944-41) TVA comprise,
EC
son recouvrement étant poursuivi pour ce montant total (notamment s’il y a cessation des
S
UE
paiements).
Q
DI
RI
591 Détermination de la dépréciation Une dépréciation doit être constatée dès qu’apparaît JU
ES
une perte probable (en ce sens, Bull. CNC no 79, avis no 38, octobre 1989 ; PCG, art. 214-25) (voir comptabilisation
NC
no 650 s.).
IE
SC
Fiscalement Sur la possibilité, admise par la jurisprudence, de constituer une provision pour un montant
S
DE
moindre que celui qui aurait pu être pratiqué, puis d’augmenter le montant de la provision au cours des
E
LT
Le montant de cette dépréciation est à apprécier compte tenu des circonstances et du principe de
om
prudence.
x.c
Sur les procédures de contrôle interne en matière de créances clients, voir no 676 s.
Fiscalement a. Conditions à la déductibilité (BOI-BIC-PROV-40-20 no 20 à 200) Cette (provision pour)
dépréciation est déductible sous les trois conditions suivantes (voir Mémento Fiscal no 9815) :
– la créance ne doit pas résulter d’un acte anormal de gestion (notamment CE 3 novembre 1978, no 1116 ; CE
27 avril 1988, no 57048 ; CE 21 février 2005, no 259083),
– le risque de non-recouvrement doit être nettement précisé,
– les événements en cours à la date de clôture doivent rendre probable la perte supputée (voir III.).
220
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
Le tableau ci-après, établi par nos soins, présente une synthèse des principales décisions de jurisprudence et 591
positions administratives se prononçant sur la déductibilité ou non des (provisions pour) dépréciation. (suite)
Situations jugées Difficultés financières du débiteur
suffisantes pour justifier – situation notoirement difficile et redressement improbable (CE
la déduction de la 20 juin 1997, no 99429 ; BOI-BIC-PROV-40-20 no 140), sous réserve que l’entreprise
(provision pour) prouve le caractère notoire et ne se contente pas d’alléguer des
dépréciation difficultés de son débiteur (CE 24 juillet 1981, no 17972 ; CE 28 février 2007,
no 283441) ;
– capitaux propres négatifs et passif important, ayant conduit le
débiteur à la cessation de ses activités (CAA Lyon 26 janvier 2006, no 01-2206) ;
– importantes pertes cumulées du débiteur, baisse sensible de son
chiffre d’affaires et difficultés de trésorerie (CAA Paris 11 juin 1998, no 95-
1558).
Pas d’exigence de poursuites judiciaires
La déduction n’est pas subordonnée à l’engagement de poursuites
judiciaires lorsque :
– il n’est pas dans l’intérêt du créancier d’engager des poursuites
(les sommes à recouvrer, dont l’exigibilité est contestée par le débiteur, sont modiques compte tenu de
l’importance du chiffre d’affaires réalisé avec le débiteur, CE 19 juin 1989, no 58984) ;
– une procédure de liquidation judiciaire a été ouverte contre le
débiteur (CE 20 octobre 1982, no 22203 ; CE 25 mai 1983, no 28097 ; CE 17 avril 2015,
no 371467 ; BOI-BIC-PROV-40-20 no 140) ;
– la situation notoirement difficile du débiteur ne permet pas
d’espérer qu’il puisse se libérer de sa dette (CE 25 mai 1983, no 28097 ; BOI-
BIC-PROV-40-20 no 140) ;
– les créances, de montants relativement peu élevés, demeurent
impayées depuis plusieurs années (CE 18 juin 1975, no 93550 ; BOI-BIC-PROV-40-
20 no 140 et 150).
Pas d’exigence d’abandon des relations commerciales
– la déduction n’est pas subordonnée à l’abandon des relations
commerciales avec le débiteur, notamment si le maintien de ces
relations est justifié par l’intérêt commercial du créancier (CE 26 juin
1985, no 39049 et no 39805 ; CE 20 juin 1997, no 99429).
OM
Situations jugées – la seule circonstance qu’un expert-comptable ait connaissance de
ON
insuffisantes pour la mauvaise situation financière de ses clients dont il tient la
EC
justifier la déduction de la comptabilité (CE 17 mai 2000, no 185352) ;
S
(provision pour) – les extraits de K-bis de deux débiteurs faisant apparaître que l’un
QUE
dépréciation d’eux a perdu la moitié de ses capitaux propres et que l’autre a
DI
RI
cessé son activité depuis deux ans (CAA Paris 29 juillet 2011, no 09PA02378) ;
– la seule perspective d’une crise économique donnant à penser que JU
ES
20 no 150) ;
DE
hôtel qui n’ont pas réglé leurs factures à l’échéance (CAA Paris 23 janvier
ch
1.s
221
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
591 Et ce, même si l’entreprise renonce à demander la restitution de la TVA en raison du coût relatif d’établisse-
(suite) ment des factures rectificatives (CE 20 juin 1997, no 99429 et Rép. Authié, Sén. 3 janvier 1985, no 18665, non reprise
dans Bofip). Tant que la créance est seulement douteuse sans être irrécouvrable, la récupération de la
TVA n’est pas possible (voir no 592 s.) sauf en cas de liquidation judiciaire (voir no 595-2).
Pour plus de détails, voir Mémento Fiscal no 53780 à 53815.
En pratique, dans les sociétés de distribution par exemple, il n’est parfois pas possible de connaître le
montant de TVA ayant porté sur la vente notamment en cas de chèques impayés. Aussi peut-on appli-
quer, à notre avis, dans ce cas, un taux de TVA moyen.
II. Estimation forfaitaire Elle est admise par la doctrine comptable (Rec. OEC no 1.18) à condition
qu’elle procède d’une méthode appropriée et qu’elle soit faite avec une approximation suffisante.
Il s’agit, en principe, d’une estimation individuelle par créance.
Toutefois, dans certains cas, une estimation globale, notamment par référence au passé (analyse
fondée sur l’ancienneté), nous paraît acceptable (sous réserve de ce qui est dit ci-après en matière
fiscale).
Sur le cumul possible de dépréciations individualisées par créance et d’une dépréciation complémentaire
destinée à couvrir le risque global de non-recouvrement, voir ci-après IV.
Fiscalement Il en est de même. En principe, en effet, le risque de non-recouvrement doit être justifié
créance par créance et ne peut pas être déterminé selon un mode forfaitaire (BOI-BIC-PROV-40-20 no 170 à
200). Toutefois, la jurisprudence admet :
– en général (CE 20 mai 1985, no 42581 et CE 11 décembre 1991, no 70727 ; BOI-BIC-PROV-20-10-20 no 100 ; voir
également no 2577-3 II.), la valeur d’un calcul statistique, à condition qu’il présente un caractère d’ap-
proximation suffisante, qu’aucune autre méthode ne puisse être retenue et que celle retenue appa-
raisse appropriée aux données du problème et fondée sur des données statistiquement tirées de
l’expérience passée de l’entreprise (CAA Paris 11 mai 1995, no 94-248 définitif suite à CE (na) 20 novembre 1996,
no 170988) ;
– ou, l’évaluation des (provisions pour) dépréciations en appliquant au montant total des créances, réparties
en cinq catégories en fonction du nombre de relances effectuées, un taux d’inefficacité défini par une
méthode basée sur le comportement des clients sur une période de deux ans (CAA Douai 4 février 2014,
no 13DA00162, définitif suite à CE 17 février 2016, no 377415).
En revanche, n’est pas admis :
– un calcul par application d’un coefficient forfaitaire déterminé d’après l’ancienneté des créances, en l’ab-
sence de tout examen de la situation particulière de chaque débiteur (CAA Bordeaux 16 novembre 1999, no 97-
OM
201) ;
ON
– ou l’emploi d’une méthode statistique fondée, non sur des données tirées de l’expérience, mais sur des
EC
techniques de calcul s’apparentant à celles de l’assurance (probabilité de survenance des événements) (CAA
S
UE
Lyon 27 septembre 1995, no 93-1690 définitif suite à CE (na) 24 mars 1997, no 175735).
Q
DI
Remarque Méthodes statistiques envisageables : plusieurs méthodes peuvent être envisagées :
RI
pourcentage de pertes sur un montant global de créances, dépréciation des créances échues… Cepen- JU
ES
dant, il apparaît que les méthodes basées sur la notion de « temps » (créances échues depuis plus de x
NC
mois, créances de plus de x mois…) sont les méthodes les plus fréquemment rencontrées. Ce sont les
IE
SC
méthodes les plus simples à mettre en œuvre, un paramétrage adéquat de la balance âgée suffisant
S
généralement à déterminer les montants à déprécier. Quelle que soit la méthode retenue, il convient de
DE
déterminer les critères de dépréciation. Ces critères devront être déterminés sur la base d’une étude
E
LT
la créance.
om
III. Prise en compte du futur Elle ne peut être écartée sur le plan comptable :
x.c
– en cas de révélation entre la date de clôture de l’exercice et la date d’arrêté des comptes
rvo
ola
de la situation compromise d’un client rendant la créance douteuse, celle-ci constitue, selon l’OEC
ch
(voir no 2829), un événement à prendre en considération, étant lié à des conditions existant à la
1.s
uh
clôture de l’exercice (cas, notamment, de la mise en état de cessation des paiements du client durant
cette période) ;
– si seule une approche prévisionnelle peut être considérée comme appropriée (cas, notamment,
d’une société jeune, d’une activité récemment lancée ou venant de subir de profondes mutations).
Fiscalement Seuls les événements en cours à la clôture de l’exercice sont susceptibles d’étayer la probabi-
lité de la perte supputée (BOI-BIC-PROV-40-20 no 100 s.). Ainsi, n’est pas déductible une (provision pour) dépré-
ciation de créance qui, bien que devenue irrécouvrable avant la date de dépôt de la déclaration des
bénéfices, n’était pas considérée comme douteuse à la clôture dudit exercice (CE 28 juin 1963, no 56569 ; BOI-
BIC-PROV-20-10-40 no 50).
Pour l’estimation de la (provision pour) dépréciation sur la base d’informations post-clôture, voir no 2577-3, IV.
Pour un ensemble d’exemples, voir Doc. FL BIC-XII-12350 s.
IV. Cumul de dépréciations individualisées par créance et d’une dépréciation complémentaire
constituée pour couvrir le risque global de non-recouvrement Il paraît possible si cette dernière :
– n’a pas le même objet que les dépréciations calculées sur les dossiers individuels ;
– s’applique uniquement aux créances pour lesquelles existe un risque avéré de non-recouvrement
(retard de paiement notamment).
222
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
Remarque Classement comptable : ce complément constitue bien une dépréciation et non une provi-
sion (voir définition no 2556). Il doit donc être classé en tant que tel au niveau du bilan.
Fiscalement Il en est de même sous réserve que les conditions générales permettant d’accepter un calcul
global (voir ci-avant) soient satisfaites (CAA Paris 11 mai 1995, no 94-248 confirmé par CE (na) 20 novembre 1996,
no 170988) et que l’entreprise puisse établir le caractère probable de la dépréciation des créances compte
tenu d’événements en cours à la clôture de l’exercice, le seul recours à des statistiques pour évaluer le risque
de non-recouvrement lui-même étant exclu (CE 17 février 2016, no 377415). En aucun cas une (provision pour)
dépréciation forfaitaire et globale sans distinction entre les divers risques ne peut être autorisée (CE
9 novembre 1987, no 54464 ; BOI-BIC-PROV-20-10-20 no 20).
V. Cas particuliers
– En cas de créance devant ou pouvant faire l’objet d’une compensation avec une dette, voir no 511-1.
– En cas de couverture (prise par exemple auprès de Coface), seule la partie non couverte de la créance
douteuse peut donner lieu à dépréciation, voir no 598.
– En cas de créances indexées, voir no 2078.
– En cas de créance non productive d’intérêts, voir no 2079-2.
– En cas d’actualisation du coût de portage de créances, voir no 2079-2.
– Sur l’incidence de l’existence de dettes vis-à-vis du client douteux sur le montant de la dépréciation,
voir no 511-1.
– En cas de créance résultant d’une vente avec clause de réserve de propriété, voir no 561.
– En cas de créance résultant d’une vente à une société de troc, voir no 577.
– En cas de créances libellées en monnaies étrangères, voir no 2084.
– Sur les effets à recevoir, voir no 2108 (renvoi des effets), 2108-2 (effets escomptés) et 2181-2 (mobilisation
de créances nées à l’étranger).
– En cas de créances achetées, voir no 2218-1.
– En cas de créances sur ventes avec crédit gratuit, voir no 2223-3.
– En cas de pénalités pour paiement tardif, voir no 2419-1.
– En cas de créances bloquées à l’étranger, une dépréciation peut, à notre avis, être constituée
lorsqu’une perte est probable, c’est-à-dire lorsque les fonds bloqués ne peuvent pas être utilisés sur place
ou que l’entreprise n’a pas pris, à la clôture, la décision de les dépenser sur place ou de réaliser une
opération lui permettant d’en obtenir indirectement la disposition dans une monnaie convertible avant
l’ouverture de l’exercice suivant (opérations de troc, par exemple). Le blocage seul ne suffit pas. Les
dépréciations seront rapportées aux résultats de l’exercice au cours duquel le rapatriement des fonds
aura été effectué ou leur utilisation décidée.
OM
ON
Fiscalement Il en est de même (CE 6 décembre 1996, no 149923). L’Administration subordonne en revanche
EC
la déduction de la (provision pour) dépréciation à l’impossibilité de rapatriement des fonds et à l’interdic-
S
tion d’utiliser sur place lesdits fonds (BOI-BIC-PROV-40-20 no 260). On notera que depuis le 1er septembre
UE
Q
2012, l’Administration ne semble plus subordonner la déduction de la provision à l’interdiction d’utiliser les
DI
RI
fonds sur place (BOI-BIC-PROV-40-20 no 260). Sur le cas particulier des succursales étrangères dont les fonds
JU
sont bloqués à l’étranger, voir no 4050-1.
ES
NC
– créances détenues sur une entreprise en difficulté, voir no 595-1 (entreprise en procédure de concilia-
S
DE
Créances irrécouvrables
x.c
Caractère irrécouvrable de la créance Il s’agit de cas d’espèce, sa perte pouvant résul- 592
uh
ter de la disparition du client, du résultat négatif des poursuites engagées, de l’action d’un conten-
tieux ou de l’expiration du délai de prescription, ou simplement de la relance par l’entreprise lorsqu’il
s’agit de petites factures ne justifiant pas le coût d’une procédure.
Fiscalement Le montant hors taxe de la créance irrécouvrable est déductible seulement des résultats de
l’exercice au cours duquel la perte correspondante est devenue définitive (BOI-BIC-CHG-60-20-10 no 110 ; CE
31 mars 1928, no 93373 bis). Le point de savoir si une créance peut être considérée comme perdue ou si cette
perte apparaît seulement probable à la clôture d’un exercice est essentiellement une question de fait (BOI-
BIC-PROV-40-20 no 130). Il appartient au créancier de prouver par tout moyen le caractère irrécouvrable de sa
créance (CE 1er juin 2005, no 260401).
223
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
Le tableau ci-après, établi par nos soins, présente une synthèse des principales décisions de jurispru-
dence et positions administratives statuant sur le caractère irrécouvrable ou non d’une créance, dont
les critères peuvent également, à notre avis, être retenus sur le plan comptable.
– la disparition du débiteur sans laisser d’adresse ou le règlement effectué par
un chèque volé (BOI-TVA-DED-40-10-20 no 40), à condition d’en apporter la preuve (lettre
Eléments jugés
recommandée retournée avec la mention « n’habite pas à l’adresse indiquée »,
suffisants
avis d’opposition au paiement d’un chèque volé) ;
pour établir
– le règlement seulement partiel de la créance prévu par le plan d’apurement
le caractère
des dettes d’une société en liquidation judiciaire (CAA Nantes 23 mars 2009, no 07NA00846) ;
irrécouvrable
– l’ancienneté des créances si leur montant est modique (CAA Nantes 7 juin 1989, no 89-87) ;
de la créance (1)
– l’encaissement d’une indemnité dans le cadre d’un contrat d’assurance-crédit
(BOI-TVA-DED-40-10-20 no 40 ; voir no 598).
Ecritures comptables
– la constatation d’écarts comptables injustifiés entre le compte collectif créances
et les comptes individuels (CE 10 mars 1999, no 154859 et CE 10 janvier 1992, no 80158) sauf si
l’entreprise peut démontrer l’origine et la réalité des erreurs (CE 16 mars 1988, no 59410),
ou sauf s’il s’agit d’erreurs de faibles montants (CE 10 novembre 1982, no 28343) ;
– le fait de comptabiliser la créance en perte (BOI-TVA-DED-40-10-20 no 40).
Absence de poursuites
– l’absence de recouvrement de créances anciennes en raison de la perte de
pièces justificatives par le créancier à la suite de plusieurs changements
d’actionnaires (CE 7 mai 2008, no 289326) ;
– l’absence de moyens juridiques de poursuivre le recouvrement de la créance (CE
26 mars 2008, no 296625) ou de faire exécuter un jugement (CE 27 mars 1991, no 57777), y
compris quand les prestations, effectuées à l’étranger, ont été interrompues à la
suite de troubles politiques (CE 30 décembre 2002, no 229072), sauf si l’entreprise peut
démontrer que ces circonstances ont rendu les poursuites juridiquement
impossibles et ont rendu certain le non-paiement définitif de la créance (CE 26 mars
Eléments jugés 2008, no 296625) ;
insuffisants – l’ancienneté de la créance lorsque le contribuable ne peut justifier des
pour démontrer diligences effectuées pour leur recouvrement et de l’insolvabilité du débiteur (CE
le caractère 16 avril 1982, no 17218 ; CE 14 mai 1986, no 45826), sauf, à titre exceptionnel, en cas de
irrécouvrable montant modique, sous réserve toutefois que l’entreprise justifie l’envoi d’au
OM
de la créance (1) moins une relance (CAA Nantes 7 juin 1989, no 89-87).
ON
Constatation d’un impayé
EC
– le paiement d’une créance par un chèque sans provision (BOI-TVA-DECLA-20-30-10-10
S
UE
no 50) ; en effet, la société devra non seulement demander à la banque un
Q
certificat de non-paiement, mais également engager une procédure de
DI
RI
recouvrement et épuiser toutes les voies de recours ;
JU
– l’engagement de poursuites en paiement de loyers impayés (CAA Nancy 24 mars 1994,
ES
perspective d’une perte et justifient la constitution d’une provision (CAA Nancy 9 mars
CU
:FA
1994, no 93NC00323) ;
om
insuffisance d’actif n’a pas été prononcée (CE 11 décembre 1987, no 46964).
ola
ch
(1) Exemples tirés pour partie du Bofip (BOI-TVA-DED-40-10-20 no 40) concernant la TVA mais dont les principes peuvent, à
1.s
notre avis, s’appliquer aux bénéfices industriels et commerciaux et exposés ici à titre indicatif.
uh
224
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
Débiteur en difficulté Il est nécessaire de distinguer les différents cas suivants : 595
Procédure de conciliation, ancien règlement amiable (C. com. art. L 611-4 s. ; voir no 3547-1 s.) 595
Selon le PCG et l’avis CNC no 38 (Bull. no 79, octobre 1989), relatif au règlement amiable mais applicable 1
à notre avis à la procédure de conciliation :
I. Effets de l’ouverture de la procédure Les créanciers contactés dans le cadre de la conciliation
ou devant, par décision du juge, accorder des délais de paiement à l’entreprise doivent constituer
une « dépréciation des comptes de clients » dès lors qu’un risque d’irrécouvrabilité total ou partiel
de la créance existe (Avis CNC précité). L’ouverture de la procédure justifie, en tous les cas, la
constitution d’une telle dépréciation.
Remarque Autres créanciers non parties prenantes à la conciliation : l’ouverture de la procé-
dure ne devrait pas avoir d’incidence sur les autres créanciers, la procédure étant, en principe, confi-
dentielle à ce stade.
II. Conclusion de l’accord amiable Il convient de distinguer selon que l’entreprise détenant une
créance est partie à l’accord ou non :
a. Créanciers ayant conclu l’accord Le respect par le débiteur de ses engagements constituant une
condition résolutoire de l’accord, les remises ou réductions sont comptabilisées en charges dès l’accord
des parties (PCG, art. 626-1) et la dépréciation, devenue sans objet, est rapportée au résultat.
En matière d’information, le PCG (art. 833-20/8) requiert l’inscription dans l’annexe du créancier (et du
débiteur, voir no 2422) d’informations relatives :
– aux remises et/ou aux réductions obtenues ou accordées,
– aux engagements financiers futurs donnés ou reçus.
Fiscalement Sur les conditions de récupération de la TVA sur les créances abandonnées, voir Mémento
Fiscal no 53780 à 53815.
b. Autres créanciers (contactés ou non dans le cadre de la conciliation) En principe, la situation
est régularisée (avec les conséquences qui en découlent), que l’accord amiable soit homologué par
le tribunal ou non.
Toutefois, l’homologation de l’accord entraînant des mesures de publicité à l’égard des tiers (voir
no 3547-4), les autres créanciers non contactés dans le cadre de la conciliation sont alertés sur les
OM
difficultés rencontrées par la société et devraient, à notre avis, suivre l’évolution de ces créances.
ON
EC
III. Inexécution de l’accord Si l’accord n’est pas respecté (survenance de la condition résolu-
S
UE
toire), la créance est reconstituée sous déduction des montants reçus.
Q
Cette solution est également à retenir lorsque l’accord n’est pas respecté du fait de l’ouverture
DI
RI
d’une procédure de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaires. JU
ES
NC
I. Déclaration de créances 2
S
DE
Juridiquement En cas de procédure collective d’un débiteur, les créances vis-à-vis de ce débiteur doivent faire
E
LT
Sur les créances à déclarer (créances concernées, montant, pièces justificatives, etc.) ainsi que les modalités
om
de déclaration (auteur, délai, forme, etc.), voir Mémento Droit commercial no 61810 à 61843.
x.c
– ne sont pas recouvrées, à moins de faire l’objet d’un relevé de forclusion (dans les conditions fixées par
ch
– ne sont pas éteintes mais sont inopposables au débiteur pendant l’exécution du plan de sauvegarde ou
de redressement et après cette exécution lorsque les engagements énoncés dans le plan ou décidés par le
tribunal ont été tenus (C. com. art. L 622-26).
En conséquence, sur le plan comptable :
a. Effet de l’ouverture de la procédure :
1. Procédure de sauvegarde Une dépréciation pour créances douteuses devrait, en principe, être
constituée, un risque d’irrécouvrabilité (partiel ou total) pesant, à notre avis, sur les créances.
En effet, le débiteur ayant demandé l’ouverture d’une telle procédure ne se trouve certes pas en cessation
des paiements mais néanmoins face à des difficultés :
– qu’il n’est pas en mesure de surmonter,
– impliquant l’élaboration d’un plan de sauvegarde au cours duquel les créanciers pourront être amenés à
consentir des remises de dettes. Sur cette procédure, voir no 3548-1 s.
2. Procédure de redressement judiciaire La cessation des paiements justifie la constitution d’une
dépréciation pour clients douteux.
b. Créances admises L’admission de la créance n’a pas d’incidence sur sa dépréciation.
225
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
595 c. Créances non produites ou rejetées Compte tenu du traitement juridique de ces créances (voir
2 ci-avant), il convient de distinguer trois situations :
– pendant l’exécution du plan. Bien que les créances soient inopposables au débiteur défaillant
(suite)
pendant cette période, elles ne peuvent être comptabilisées en perte, leur caractère irrécouvrable
n’étant pas définitif (en ce sens, Bull. CNCC no 181, mars 2016, 2015-17 & 2015-72, p. 63) ;
En effet, les créances redeviennent opposables en cas d’inexécution du plan à condition qu’entre-temps
elles n’aient pas été prescrites (voir ci-après).
– après l’exécution du plan lorsque le débiteur n’a pas exécuté l’ensemble des engagements sous-
crits dans le plan. Dans ce cas, les créances demeurant opposables au débiteur, il n’est pas possible
de les comptabiliser en perte sauf si leur caractère irrécouvrable est prouvé (notamment par le
résultat négatif des poursuites engagées contre le débiteur défaillant ainsi que ses garanties et
cautions) ;
– après l’exécution du plan, que le débiteur a respecté. Dans ce cas, les créances lui devenant
inopposables, elles devraient être considérées comme éteintes et sont donc à comptabiliser en perte.
d. Attestation du commissaire aux comptes relative au visa de la déclaration de créances
(C. com. art. L 622-25) Si la créance ne résulte pas d’un titre exécutoire, elle doit être certifiée sincère
par le créancier et, si le juge-commissaire le demande, faire l’objet d’un visa du commissaire aux
comptes (ou de l’expert-comptable) de celui-ci.
Cette vérification constitue un motif de retard justifiant d’être relevé de forclusion (Cass. com. 29 mai 1990,
no 783 P).
Les diligences du commissaire aux comptes sont précisées par la Note d’information CNCC NI.XIV
« Le commissaire aux comptes et le traitement des difficultés des entreprises », novembre 2012,
§ 6.25. A l’issue de ses contrôles, il détermine si les résultats de ses contrôles lui permettent de
délivrer une attestation ou de motiver au contraire un refus de visa.
En cas de co-commissariat, l’attestation est signée par chaque commissaire aux comptes.
Pour plus de détails sur l’attestation du commissaire aux comptes relative au visa de la déclaration de
créance et pour des exemples d’attestation, voir NI.XIV précitée, § 6.25.
II. Jugement de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire Selon le jugement
prononcé (PCG, art. 626-1 et avis no 38 du CNC décembre 1989 expressément applicable au redressement
judiciaire, mais pouvant, à notre avis, être également appliqué lors d’une procédure de sauvegarde) :
a. Jugement de sauvegarde ou jugement de redressement judiciaire ayant prononcé la
OM
continuation de l’entreprise :
ON
1. Créanciers ayant consenti des remises de dettes Il convient de distinguer deux situations
EC
possibles, en fonction des modalités retenues pour l’apurement du passif (voir Mémento Droit commercial
S
UE
no 62183) :
Q
DI
Sur le traitement des remises chez le débiteur, voir no 2422.
RI
er
– 1 cas : le tribunal a donné acte des remises acceptées par les créanciers (C. com. art. L 626-18). Dans JU
ES
ce cas, à due concurrence, l’extinction de la créance est instantanée et la perte définitive (car
NC
l’engagement du débiteur constitue une condition résolutoire). Les remises ou les réductions
IE
SC
doivent donc être comptabilisées dès la décision du tribunal arrêtant le plan de sauvegarde ou de
S
DE
sous déduction des montants reçus (C. com. art. L 626-27, I al. 4). Une dépréciation pour créances
:FA
Pour l’incidence de la résolution du plan sur la déclaration de créances, voir Mémento Droit commercial no 62213
x.c
rvo
– 2e cas : les créanciers ont exercé le choix, prévu par le plan, d’un paiement dans un délai plus
ch
bref assorti d’une réduction proportionnelle du montant de leur créance. Dans ce cas, « la réduction
1.s
uh
de créance n’est définitivement acquise qu’après versement, au terme fixé, de la dernière échéance
prévue pour le plan pour son paiement » (C. com. art. L 626-19).
Juridiquement (Bull. CNCC no 161, mars 2011, EJ 2010-141 & EC 2010-68, p. 122 s.) La rédaction du Code de
commerce conduit à considérer la remise de dette comme étant acquise au débiteur :
– dès le versement de la dernière échéance due au créancier ;
– et sans attendre la constatation du règlement de la dernière échéance du plan.
En conséquence, sur le plan comptable, à notre avis, le créancier constate la perte totale ou partielle
de la créance et la reprise de la dépréciation dès que le paiement de la dernière échéance liée
à sa créance est intervenu, sans attendre le versement de la dernière échéance du plan par
symétrie avec le traitement chez le débiteur, voir no 2422.
Fiscalement Il en est, à notre avis, de même (sur le traitement symétrique chez le débiteur, voir no 2422).
Par ailleurs, une créance ne peut être regardée comme devenue définitivement irrécouvrable à la clôture
d’un exercice pour le seul motif qu’elle est détenue sur :
– une société en liquidation judiciaire alors que son caractère douteux n’est pas établi à cette date, le syndic
chargé de la liquidation n’ayant fait connaître que cinq années plus tard l’impossibilité de recouvrement (CE
11 décembre 1987, no 46964) ;
226
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
– une société en liquidation judiciaire ayant procédé à des licenciements alors qu’elle s’est vu accorder un
plan de redressement et d’apurement de son passif prévoyant, notamment, le règlement intégral des créan-
ciers sur une période de trois ans (CE 11 décembre 1991, no 71147) ;
– ou une société en redressement judiciaire, car cette situation n’exclut pas à cette date le retour à meilleure
fortune (CE 25 septembre 1989, no 55934).
De même, le Conseil d’Etat (CE 27 mars 1991, no 57777) estime qu’une créance produite au règlement judiciaire
du débiteur, ultérieurement converti en liquidation de biens, ne peut être considérée comme irrécou-
vrable avant la clôture de la liquidation pour insuffisance d’actif et ce, quelle que soit l’importance du
passif privilégié.
Sur le caractère déductible des abandons de créances commerciaux consentis dans le cadre d’un plan de
sauvegarde ou de redressement, voir no 2151-1.
Sur les particularités en matière de récupération de la TVA, voir Mémento Fiscal no 53805.
Sur l’information dans l’annexe, voir no 595-1.
La résolution du plan n’a aucune incidence comptable pour le créancier ayant accordé la remise
et constaté la perte afférente.
Juridiquement En effet, les remises accordées par les créanciers qui ont été remplis de leurs droits restent
définitivement acquises à l’entreprise, et ne sont pas remises en cause dans l’hypothèse de la résolution
ultérieure du plan (pour non-exécution par exemple) (Bull. CNCC no 161, mars 2011, EJ 2010-141 & EC 2010-68
précitée).
2. Autres créanciers Il est (ou il a été) constitué une dépréciation pour créances douteuses ;
celle-ci est ajustée en fonction des informations sur l’état de l’affaire.
b. Jugement de redressement judiciaire ayant prononcé la cession de l’entreprise ou de
liquidation pour insuffisance d’actif, la perte sur créances résulte des termes du jugement et ne
peut être constatée qu’après la date de ce jugement.
Fiscalement Une entreprise peut constater la perte partielle d’une créance dès lors que son débiteur a
été placé en liquidation judiciaire et qu’un plan d’apurement de créances prévoit le règlement d’une partie
seulement de la créance en cause (CAA Nantes 23 mars 2009, no 07NA00846).
Créance garantie par une hypothèque En cas de défaillance du débiteur, son recouvre- 596
ment étant garanti par l’hypothèque, aucune dépréciation ne nous paraît devoir être constituée, sauf :
– si le montant de l’hypothèque se révèle insuffisant,
OM
Fiscalement Il en est de même (CE 17 juin 1981, no 13147 ; TA Dijon 11 mai 1999, no 966055).
ON
EC
– ou si l’hypothèque a un rang la rendant sans utilité derrière les créances privilégiées des salariés
S
et du Trésor.
UE
Q
DI
Fiscalement Il en est de même (CAA Nancy 8 avril 1993, no 92-5).
RI
JU
ES
Ecarts comptables inexpliqués (comptes clients) Lorsqu’une entreprise découvre (à l’occa- 597
NC
sion d’un changement de son organisation comptable) une différence entre le compte collectif clients
IE
SC
et la balance des comptes individuels et qu’elle n’est pas en mesure de retrouver l’origine de cette
S
DE
différence à partir des factures en sa possession, elle nous paraît pouvoir constater une perte de même
E
montant au titre des créances irrécouvrables si les moyens de recherche ont été épuisés et que, par
LT
CU
ailleurs, l’organisation comptable est modifiée pour que de tels faits ne se reproduisent plus.
:FA
Cette perte est à comptabiliser à notre avis comme toutes les corrections d’erreur (voir no 2395).
om
x.c
Fiscalement Les erreurs de faible montant sont déductibles (CE 13 février 1980, no 11923). En revanche,
rvo
pour les erreurs d’un montant élevé, l’entreprise doit justifier de leur origine (en dernier lieu CE 10 mars 1999,
ola
no 154859). La circonstance qu’un administrateur de biens a été contraint de reverser à des syndicats de
ch
1.s
copropriétaires des sommes représentant l’écart constaté entre le solde des comptes tenus pour ses
uh
mandants et le solde des comptes bancaires correspondants n’exonère pas l’intéressé de son obligation de
justifier l’origine de cette discordance (CE 10 août 2005, no 259852). Par ailleurs, l’écart injustifié entre le compte
collectif clients et les comptes individuels n’est pas déductible sous forme de (provision pour) dépréciation
(CE 5 mars 1986, no 47927). L’écart, lorsqu’il n’est pas déductible, doit être réintégré extra-comptablement sur
l’imprimé no 2058-A (ligne WQ).
598 b. diminué de la partie couverte par l’assurance-crédit : il sera utile de se rapporter au contrat
(suite) pour déterminer ce montant, compte tenu des conditions particulières pouvant exister dans chaque
contrat, notamment :
– la base de calcul : montant HT ou TTC de la créance garantie (retenir le montant TTC si telle est la
base, le montant couvert étant plus important),
– le montant garanti : montant maximum de l’en-cours autorisé,
– la quotité garantie : entre 50 et 80 % en général.
Fiscalement Il en est de même (CAA Paris 28 mai 1991, no 89-1199).
Remarques 1. Dépréciation du montant non garanti Déprécier la fraction de créance non garantie
nous paraît préférable à la solution qui consiste à déprécier la totalité de l’impayé et à constater un
produit à recevoir du montant de l’indemnité d’assurance prévisible (solution obligatoire en matière de
provisions, voir no 2399).
2. En cas de dépréciation statistique Le fait de transmettre des dossiers à l’assurance-crédit sur des
créances individualisées n’empêche pas la poursuite de la pratique selon laquelle les dépréciations
peuvent être déterminées par voie statistique (voir no 591 II.). Ainsi, le montant global de dépréciation
déterminé de manière statistique doit être alors réduit du montant global couvert par l’assurance-crédit.
Pour plus de détails, voir no 2183.
II. Créance irrécouvrable Une fois l’indemnité versée, du fait de la subrogation dont bénéficie
la société d’assurance-crédit (Loi no 72-650 du 11 juillet 1972, art. 22), la créance est « perdue » pour l’entre-
prise. Sur le plan comptable, il résulte de cette subrogation que :
– l’entreprise doit sortir la créance indemnisée de l’actif et constater une perte comme si la
créance était irrécouvrable pour son montant subrogé hors TVA (voir no 593) ;
En cas de subrogation limitée au montant indemnisé par l’assurance, la fraction de la créance non visée
par cette subrogation est maintenue à l’actif jusqu’à l’obtention du certificat d’irrécouvrabilité.
– l’entreprise peut récupérer la TVA sous certaines conditions (voir no 593).
Fiscalement Le versement d’une indemnité dans le cadre d’un contrat d’assurance-crédit atteste du caractère
irrécouvrable de la créance dès lors que ce versement constate l’échec des actions de recouvrement appropriées
engagées, qu’elles soient amiables ou contentieuses et dès lors que l’assuré constate par ailleurs dans ses écritures
comptables l’extinction de la créance et l’enregistrement de la perte (BOI-TVA-DED-40-10-20 no 40).
OM
ON
La TVA est à virer, à notre avis, au compte 4458 « Etat – Taxes sur le chiffre d’affaires à régulariser
EC
ou en attente », jusqu’à sa récupération effective ;
S
UE
– l’indemnité reçue est à constater en produits au cours de l’exercice où elle est définitivement
Q
acquise au compte 79 « Transfert de charges » (comme toutes les indemnités d’assurance couvrant
DI
RI
un risque ; voir no 2399), exploitation ou exceptionnel suivant la nature de la créance. JU
ES
NC
■ Exemple
IE
– garantie en totalité, c’est-à-dire que la limite d’en-cours fixée par l’assurance-crédit n’a pas été
DE
dépassée.
E
LT
Dans ce cas, si une partie de la créance est ultérieurement payée, c’est l’assurance-crédit qui, après
CU
:FA
Si la garantie n’est pas totale, en pratique, le règlement sera réparti proportionnellement entre l’entreprise
x.c
et l’assurance-crédit.
rvo
ola
– avec une indemnisation calculée sur une base TTC (cas le plus fréquent).
ch
Le fait que l’indemnité soit calculée sur une base TTC ou HT est en fait sans incidence sur le mode de
1.s
uh
comptabilisation.
Hypothèses :
– Créance :
Montant HT = 200 000
TVA 20 % = 40 000
Montant TTC = 240 000
– Couverture de 75 % sur le montant TTC, soit 75 % × 240 000 = 180 000
– Dépréciation pour créances douteuses :
Montant HT = 200 000
Montant couvert = (180 000)
Dépréciation à constituer = 20 000
– Indemnisation versée par l’assurance-crédit : 75 % × 240 000 = 180 000
– Montant de TVA à récupérer = 40 000
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
228
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
411 416 44571 4458 491 512 654 68174 7817 791
Clients Clients TVA TVA Dépréciation Banque Perte Dotations aux Reprises Transfert
(2) douteux collectée à des cptes s/créance dépréciations s/provisions de charge
régulariser clients irrécouvrable des créances s/actifs d’exploitation
circulants
Créance :
(pour mémoire) . . . . . . 240
Créance devenant
douteuse :
– Transfert du montant
TTC en clients douteux 240 ......... 240
– Constitution
de la dépréciation
pour créance douteuse 20 ...................................................................... 20
– Transmission du dossier
à l’assurance-crédit
(pas d’écriture)
Créance devenant
irrécouvrable :
– Versement de l’indemnité 180 .................................................................................................................... 180
– Constatation de la perte
(effet de la subrogation) 240 ....................................................... 40 ........................................................... 200
– Annulation de la dépréciation
pour créance douteuse 20 ....................................................................................................................... 20
– Récupération de la TVA 40 ................................. 40 (1)
OM
ON
Créances de nature particulière Créance obtenue par saisie-attribution 599
EC
sur compte bancaire
S
La saisie-attribution est régie par le Code des procédures civiles d’exécution
UE
Q
(art. L 211-1 à L 211-5 et R 211-1 à R 211-23).
DI
Pour plus de détails, voir Mémento Droit commercial no 59800 à 59837.
RI
JU
En l’absence de précision des organismes compétents, le traitement comptable à adopter par le
ES
NC
sur le banquier au sous-compte 467 « Autres débiteurs divers » par le crédit d’un compte d’attente
S
DE
En effet, à compter de cette signification, la créance saisie est immédiatement attribuée au créancier
CU
saisissant, et le tiers saisi (le banquier) devient personnellement débiteur de la somme saisie dans la limite
:FA
– lors du paiement par le banquier saisi : solde du compte 467 « Autres débiteurs divers » par
rvo
le débit du compte de trésorerie et solde du compte d’attente 471 « Saisie-attribution sur compte
ola
ch
En effet, le paiement éteint l’obligation du débiteur et celle du tiers saisi (Code des procédures civiles d’exécution,
uh
art. R 211-7).
Créances de montant non définitif Lorsqu’un bien ou un produit a été vendu ou qu’un 601
service a été rendu au cours d’un exercice moyennant un prix de base contractuellement fixé,
ce prix présentant toutefois un caractère provisoire en ce qu’il devra, en vertu du contrat, être
majoré ou minoré en fonction d’événements qui ne surviendront ou d’éléments qui ne pourront
être connus ou chiffrés qu’à une date postérieure à la clôture de l’exercice, cette incertitude, à notre
avis :
– fait obstacle, d’une part, à ce que cette majoration ou cette minoration soit prise en compte dans
le bilan de clôture de l’exercice (sauf par voie de dépréciation au cas où une minoration pouvait à
cette date être tenue pour probable) ;
– mais ne retire pas, d’autre part, au prix de base, tel qu’il est connu et arrêté à la date de clôture
du bilan, le caractère d’une créance actuellement acquise pour un montant déterminé. Celle-ci
doit donc être prise en compte à ce titre et pour ce montant dans le bilan.
Fiscalement Il en est de même (CE 29 novembre 1978, no 8313 ; BOI-BIC-BASE-20-10 no 40).
229
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
602 Créances placées sous séquestre Comptablement, les créances sont acquises et doivent
être enregistrées en produits lors de la livraison des biens ou de l’achèvement des prestations de
o
services (voir n 501 s.).
La mise sous séquestre est donc sans effet sur la prise en compte dans les résultats mais ouvre droit à la
constitution d’une dépréciation en cas d’existence d’un litige (voir no 654).
Fiscalement Il en est de même (CE 19 mai 1999, no 159136).
610 Provision pour garantie donnée aux clients (produits défectueux) Conformé-
ment à l’article L 123-20, al. 3 du Code de commerce (« il doit être tenu compte des passifs qui
ont pris naissance au cours de l’exercice ») et au PCG (art. 513-4), la charge prévisible résultant de
l’octroi d’une garantie sur vente doit être comptabilisée dans l’exercice où les biens ont été vendus
(les travaux exécutés ou les services rendus) et la garantie donnée. Cette charge est à comptabiliser
par le biais d’une provision (compte 1512 « Provisions pour garanties données aux clients »).
En effet, les conditions suivantes liées à la constatation d’un passif sont remplies (Avis CNC no 2000-01,
OM
§ 5.4) :
ON
EC
I. Existence d’une obligation à la clôture L’obligation a pour origine la vente avant la date de
S
UE
clôture assortie d’une obligation de garantie, sans attendre la date de départ de la garantie (voir IV. ci-
Q
après). La charge de garantie constitue ainsi un élément du coût de revient de la vente à laquelle elle se
DI
RI
rattache (en ce sens, C. civ. art. 1641).
JU
Cette obligation peut être légale, contractuelle ou résulter de simples pratiques commerciales de l’entité
ES
Ainsi, l’obligation de garantie peut également résulter d’une obligation implicite, découlant des
SC
pratiques passées de l’entité, de sa politique affichée ou d’engagements publics suffisamment explicites qui
S
DE
créent une attente légitime des tiers concernés (PCG, art. 321-1/2). Il s’agit par exemple :
E
LT
– d’une entreprise qui accorde une garantie contractuelle de 2 ans mais l’étend dans les faits à 3 pour
CU
s’aligner sur la pratique du secteur. Cette obligation implicite résulte alors des usages de la profession ;
:FA
– d’un constructeur automobile qui consent à ses concessionnaires une garantie contractuelle et qui assure,
om
dans un document transmis aux concessionnaires, que cette garantie sera étendue pour certaines catégories
x.c
rvo
II. Sortie de ressources probable à la date d’arrêté des comptes La sortie de ressources est
ch
1.s
rendue probable par l’existence d’un défaut dans le produit ou la prestation livré avant la clôture de
uh
l’exercice. Identifié par tout moyen, ce défaut peut être connu, soit de manière certaine à la date d’établis-
sement des comptes, soit avec une certaine probabilité qui peut être déterminée par des statistiques
reposant sur des données propres à l’entreprise, basées notamment sur le nombre de défauts, en particu-
lier pour les productions de série (voir no 2577-3 II.). Même si un défaut ne se révèle qu’après la date de
clôture, il existait dans le produit au moment de sa livraison intervenue avant la date de clôture et il est
donc probable, à cette date, que l’obligation de garantie se traduira par une sortie de ressources.
La probabilité qu’une sortie de ressources soit nécessaire à l’extinction de ces obligations est déterminée en
considérant l’ensemble d’obligations comme un tout (PCG, art. 323-2/1). En conséquence, en pratique, même
si la probabilité de retour d’un produit vendu est faible, une provision doit néanmoins être constituée si,
pour l’ensemble des produits vendus durant l’exercice, la probabilité de sortie de ressources est significative.
Elle est sans contrepartie physique ou financière attendue du tiers acquéreur (la garantie étant comprise
dans le prix de vente), l’entité ayant déjà comptabilisé le produit et le résultat sur la vente.
Le montant à provisionner correspond aux coûts estimés de réparation (Avis CNC no 2000-01 précité, § 5.4),
qui comprennent à la fois, à notre avis, les coûts directs et indirects des prestations à fournir dès
lors que le montant de ces coûts est en lien direct avec l’engagement de garantie (en ce sens
également, Bull. CNCC no 131, septembre 2003, EC 2003-21, p. 497 s. cité au no 620). Sont à prendre en compte,
230
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
par exemple : outre les frais d’entretien et de réparation, l’essence utilisée pour les dépannages des 610
produits chez les clients ainsi que les charges indirectes, frais généraux et frais financiers dès lors (suite)
qu’ils constituent un élément du coût de la garantie et qu’ils n’auraient pas été supportés en l’ab-
sence de garantie. De même, en cas de remplacement d’un bien défectueux déjà installé, il doit
être tenu compte des coûts d’enlèvement et de réinstallation du bien (C. conso. art. L 217-4 à L 217-12 et
arrêt CJUE du 16 juin 2011, aff. jtes 65/09 et 87/09 interprétant la directive européenne 1999/44/CE du 25 mai 1999).
A notre avis, cette définition de la nature des coûts à provisionner donnée dans l’avis CNC no 2000-01
correspond à l’estimation la plus probable des dépenses à supporter. Ainsi, cette estimation tient compte
des événements futurs dès lors qu’il existe des indications objectives que ces événements se produiront
(par exemple, évolutions futures des rémunérations du personnel).
Il est même nécessaire d’en tenir compte avant l’enregistrement de la vente, dans l’évaluation des stocks
pour la détermination d’une éventuelle dépréciation (voir no 1202-1).
Fiscalement (Voir Doc. FL BIC-XII-22810 à 23235), les provisions pour garantie sont déductibles dans les
conditions posées à l’article 39-1-5o du CGI. En particulier :
1. Probabilité suffisante L’Administration et le Conseil d’Etat acceptent la constitution de provisions pour
garantie lorsque la charge prévisionnelle entraînée par le jeu de la garantie se rattache par un lien de
probabilité indiscutable à des événements survenus pendant cet exercice ou en cours à sa clôture (BOI-BIC-
PROV-30-10-10 no 10). Tel est le cas lorsque la clause de garantie est pour l’ensemble des biens vendus la
source d’une charge probable, même si la mise en jeu de cette clause ne peut être tenue pour probable
pour chacun de ces biens (CE 24 juillet 1981, no 17904) ou lorsque les produits présentent des risques de
détérioration importants liés aux circonstances particulières de leur utilisation par le client (vitraux soumis à
d’importants écarts de température, CE 28 septembre 1990, no 88764).
Sur la possibilité, toutefois, pour les entreprises du BTP qui comptabilisent « à l’avancement » le résultat des
contrats à long terme, de déduire les provisions pour franchise de garantie décennale dès leur comptabilisa-
tion, sans attendre la réception des travaux, voir no 550.
En outre, le Conseil d’Etat a admis la déductibilité d’une provision pour garantie extracontractuelle constituée
au titre d’une obligation résultant des usages de la profession (CE 28 mai 1980, no 15912) ou d’un usage
propre à l’entreprise (CE 13 juillet 2007, no 289233 et 289261).
2. Appréciation suffisamment précise du montant La perte ou la charge provisionnée doit être nette-
ment précisée. Ceci suppose :
– une connaissance précise des éléments constitutifs du coût de revient des produits à livrer ou des services
à fournir (BOI-BIC-PROV-30-10-10 no 20) ;
– une appréciation suffisamment précise de ce montant (CE 24 juillet 1981, no 17904 ; BOI-BIC-PROV-30-10-10 no 20 et
OM
30), ce qui exclut de retenir le montant total de la garantie fixé de manière forfaitaire (CE 26 juillet 1985, no 45663).
ON
Les provisions pour garantie peuvent être évaluées sur la base de données statistiques, sous réserve que ces
EC
données soient propres à l’entreprise (CAA Bordeaux 29 mars 2007, no 04-2149), voir no 2577-3 II. Par ailleurs, comme
S
UE
sur le plan comptable, elles peuvent comprendre les coûts directs et indirects des prestations à fournir (CAA
Q
DI
Bordeaux 29 mars 2007, no 04-2148 ; en ce sens également CE 15 novembre 1989, no 90844 ; voir no 620).
RI
En cas de garantie de longue durée et de garantie complémentaire dont la souscription est séparée de JU
ES
III. Impact des événements postérieurs à la clôture Lorsque la période de garantie prend
S
DE
contractuellement fin avant la date d’arrêté des comptes et qu’aucune défaillance entraînant la mise
E
LT
en œuvre de cette garantie n’a été constatée post-clôture, aucune provision ne doit être comptabili-
CU
sée à la clôture.
:FA
En effet :
om
provision doit en tenir compte. Ainsi, à la clôture, seul le risque de mise en œuvre de la garantie
ola
■ Exemple 2
Garantie – pratiques commerciales – obligation implicite
Un fabricant vend des produits garantis un an. Cependant, pour s’aligner sur son concurrent qui accorde
une garantie contractuelle de 3 ans sur des produits équivalents, le fabricant assure gratuitement, lors
de chaque demande, les réparations ou remplacements de produits défectueux pendant 3 ans. En consé-
quence, les clients s’attendent à une garantie de 3 ans.
Il résulte de son expérience que des défauts de fabrication sont constatés et font l’objet de réclamation
dans les 3 ans suivant la vente dans 4 % des cas.
La vente des produits est le fait générateur des obligations contractuelles et implicites de réparer les
produits pendant les trois années suivant la vente car ils sont vendus sous garantie et les consommateurs
s’attendent, du fait de la pratique passée de l’entreprise, à ce qu’elle les répare sur une durée plus longue
que celle de la garantie d’un an.
Compte tenu de l’expérience passée, il est probable que l’entreprise devra supporter une sortie de
ressources pour 4 % des produits vendus au cours de l’exercice. Elle est sans contrepartie pour
l’entreprise.
A la clôture, une provision est donc constituée correspondant à la meilleure estimation, à la date d’arrêté
des comptes, des coûts de réparation des produits vendus avant la clôture.
Fiscalement La déductibilité de ce type de provision est admise dès lors que son montant est évalué avec
une approximation suffisante.
■ Exemple 3
Garantie – décalage entre la vente et le départ de la garantie
Un constructeur vend des produits (qu’il garantit) à un concessionnaire assurant la distribution de ces
produits auprès des clients finaux. La période de garantie constructeur débute à compter de la livraison
au client final et non à partir de la vente du constructeur au concessionnaire.
Toutefois, dès la vente au concessionnaire, le constructeur est tenu de supporter les coûts qui seront
générés, le cas échéant, par la mise en jeu de la garantie et ne peut plus se soustraire à cette obligation.
En conséquence, une provision doit être constituée dès la vente au concessionnaire, sans attendre la
livraison au client final (dès lors que cette livraison est probable).
Fiscalement En revanche, selon certains juges du fond, la provision destinée à faire face à la mise en jeu
de la garantie accordée par un constructeur de véhicules vendus par l’intermédiaire d’un concessionnaire
n’est déductible qu’à compter de leur livraison au client final (CAA Paris 25 juin 2003, no 99PA01802 ; CAA
OM
Versailles 4 décembre 2013, no 11VE04173). Toutefois, selon les informations recueillies auprès du Conseil d’Etat,
ON
dans le cadre de notre journée « Panorama des redressements fiscaux 2014 », Les Echos Conférences
EC
– Landwell & Associés en partenariat avec le Feuillet Rapide Fiscal et social (Ed. F. Lefebvre), il n’est pas
S
UE
exclu, dans une telle situation, que le raisonnement comptable puisse être accepté sur le plan fiscal, compte
Q
tenu des solutions déjà admises dans certains autres cas (notamment Avis CE 27 octobre 2009, no 383197 qui
DI
RI
admet la déduction des chèques-cadeaux dès la vente initiale, alors même que juridiquement, le bon cadeau
JU
ne peut pas encore être utilisé : voir no 622). Pour une analyse critique de cet arrêt, voir également FRC 4/14
ES
NC
inf. 1.
IE
SC
S
DE
ment de produits périmés A notre avis, cette provision s’apparente à la provision pour
CU
garantie (voir no 610) et nous paraît donc devoir être constituée (compte 1518 « Autres provisions
:FA
om
pour risques ») si son montant est significatif et si les conditions suivantes sont remplies (voir PCG,
x.c
I. Existence d’une obligation à la clôture A la clôture, l’entreprise a vendu des produits avec
ch
possibilité de retour, de remboursement ou de remplacement, ce qui crée pour elle une obligation.
1.s
uh
Cette obligation peut être légale, contractuelle ou résulter de simples pratiques commerciales de
l’entité qui créent une attente chez ses clients.
II. Sortie de ressources probable à la date d’arrêté des comptes La sortie de ressources est
rendue probable s’il existe des statistiques dans l’entreprise sur les cas de retour, de remboursement
ou de remplacement. Elle est sans contrepartie pour l’entreprise.
Le montant provisionné doit correspondre à la meilleure estimation de résultat dégagé sur la vente
et des coûts liés aux retours ou remboursements probables.
Remarque Evaluation précise : dans le cas où le calcul, à notre avis, et l’échéance du remboursement
ou du remplacement gratuit des produits sont suffisamment précis, il y a lieu de minorer le chiffre
d’affaires du montant probable des invendus ou des produits périmés qui seront retournés au cours de
l’exercice suivant, conformément aux accords conclus, et donc de comptabiliser une dette (avoirs à
établir) et un retour de marchandises plutôt qu’une provision (voir PCG, art. 321-4).
Fiscalement La jurisprudence admet la déductibilité de telles provisions déterminées par voie statistique
dès lors que la méthode retenue permet d’évaluer la charge avec une approximation suffisante (CE 10 avril
1991, no 65346, pour des jouets invendus au cours de la période précédant Noël ; CAA Paris 31 décembre 2003,
no 99PA03614 et TA Montreuil 4 novembre 2013, no 1206901, pour des ouvrages invendus retournés par les librairies à
232
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
une société d’édition), même lorsque l’obligation de l’entreprise (remboursement ou reprise de médicaments
périmés) résulte des usages de la profession (et non d’une obligation légale ou contractuelle) (CE 28 mai
1980, no 15912 ; BOI-BIC-PROV-20-10-20 no 120 et BOI-BIC-PROV-30-10-10 no 80).
III. Exemple
■ Provision pour retour d’invendus
Une entreprise (producteur) s’est engagée contractuellement à reprendre les invendus des distributeurs
qui écoulent ses produits. Sur la base de son expérience passée, en moyenne 2 % des produits vendus
aux distributeurs sont retournés à l’issue de la période contractuellement définie. A la clôture, le fait
générateur de l’obligation est la vente du produit avec possibilité de retour qui crée une obligation
juridique. La sortie de ressources est probable comme l’attestent les statistiques de l’entreprise. Elle est
sans contrepartie. Une provision doit donc être constituée correspondant à la meilleure estimation des
coûts liés aux retours probables (annulation de la marge seule ou de la totalité du chiffre d’affaires si les
produits retournés sont invendables, augmentée des coûts liés aux retours).
Cette solution est également applicable au négociant intervenant en tant qu’intermédiaire entre le
producteur et le distributeur, même s’il est symétriquement en droit de retourner ces invendus au produc-
teur. La provision est alors calculée sur la base de la marge réalisée et non pas sur celle du prix de vente
des produits (Bull. CNCC no 173, mars 2014, EC 2013-12, p. 108).
OM
no 70402 ; BOI-BIC-PROV-30-10-10 no 120 à 140, sauf si le contrat est comptabilisé à l’avancement).
ON
EC
Dans la mesure où la provision n’est pas comptablement justifiée, l’excédent, alors purement fiscal,
S
UE
est à comptabiliser, à notre avis, en « Provisions réglementées ».
Q
DI
RI
Provision pour dommages dus à des produits défectueux Selon le Code civil 614
JU
ES
(art. 1245 modifié par l’ordonnance no 2016-131 du 10 février 2016), le producteur est responsable du dommage
NC
causé par un défaut de son produit, qu’il soit ou non lié par un contrat avec la victime.
IE
SC
A notre avis, cette provision s’apparente à la provision pour litiges, telle que définie dans l’avis CNC
S
DE
no 2000-01 sur les passifs (§ 5.8 ; voir no 2416-1). Elle doit être constituée à la clôture de l’exercice si
E
1. Existence d’une obligation à la clôture L’obligation en matière de litige pour produits défec-
:FA
tueux résulte d’une vente, réalisée avant la date de clôture qui a causé un dommage probable à
om
x.c
ressources est liée à la probabilité de l’existence d’un dommage causé à un tiers par le produit
1.s
responsabilité de l’entreprise.
Si la probabilité de la sortie de ressources est avérée, les coûts à prendre en compte dans l’estimation
de la provision sont les suivants : indemnité ou coût de la réparation du préjudice ainsi que les coûts
annexes du procès (honoraires d’avocats et d’experts, frais de procédure).
Remarques 1. Aucun dommage n’a été signalé à la date d’arrêté des comptes Dans ce cas,
aucune provision ne peut être constatée car la sortie de ressources n’est qu’éventuelle.
2. Comptabilisation de l’indemnité d’assurance éventuelle Cette indemnité éventuelle ne vient pas
diminuer le montant à provisionner ; elle est comptabilisée distinctement à l’actif (voir no 2399). Il en est de
même des actions intentées en recours contre un tiers (producteur, etc.) (PCG, art. 323-8 ; voir no 2577-3 VII.).
Fiscalement La provision est déductible dès lors que le risque est probable et évalué avec une approxima-
tion suffisante à la clôture (art. 39-1-5o du CGI ; CE 14 janvier 1983, no 33536 ; BOI-BIC-PROV-20 no 1 ; BOI-BIC-PROV-
20-10 no 1 et BOI-BIC-PROV-20-10-10 no 1 à 70), ce qui implique qu’un litige soit né avant la clôture de l’exercice
(et pas seulement avant l’arrêté des comptes) ou que la responsabilité de l’entreprise soit engagée avant
cette date (voir no 2416 et 2577-1).
Sur la provision du produit défectueux en lui-même, voir no 610.
233
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
615 Provision pour engagement de rachat La charge liée au rachat des biens vendus est prise
en compte dès l’exercice de réalisation de la vente : une provision est constituée au titre de l’engage-
ment de rachat, à hauteur de la perte probable.
Sur la comptabilisation du produit de la vente initiale, voir no 565 (opérations de financement) et 565-1
(opérations transférant le contrôle du bien).
En effet, les conditions suivantes liées à la constatation d’un passif sont remplies (PCG, art. 322-1 s.) :
– à la clôture, l’entreprise a vendu des biens avec un engagement de rachat, ce qui crée pour elle une
obligation. Cette obligation peut être contractuelle ou résulter de simples pratiques commerciales de
l’entité qui créent une attente chez ses clients ;
– la sortie de ressources est rendue probable s’il existe des statistiques dans l’entreprise sur le taux de
reprise des biens, ou certaine lorsque l’option de rachat est dite « fermée » (le retour du bien est certain).
Elle est sans contrepartie pour l’entreprise ;
– le montant provisionné doit correspondre à la meilleure estimation de la perte probable qui correspond,
en général, à la différence entre le prix de rachat du bien et sa valeur vénale estimée à la date de rachat
(voir ci-après).
Fiscalement S’agissant de ventes avec engagement de rachat réalisées dans le secteur automobile (opéra-
tions de « buy-back »), le Conseil d’Etat juge que la provision constituée au titre de l’engagement de rachat
des biens vendus est déductible de l’exercice de réalisation de la vente, qu’il s’agisse d’une provision pour
perte ou d’une provision pour charge (CE 13 juillet 2007, no 289233 et 289261).
Néanmoins, pour être effectivement déduite, cette provision doit être évaluée de manière suffisamment
précise, la référence à la seule cote officielle de l’occasion (Argus, Simo…) n’étant pas suffisante (CE
précité ; jurisprudence constante, voir no 1207). Sur la possibilité d’évaluer la provision sur la base de données
statistiques, voir no 2577-3 II.
En outre, considérant que des contrats de vente de véhicules automobiles constituent un ensemble homo-
gène d’opérations du point de vue des droits et des obligations qui les caractérisent (malgré la diversité des
clients et des véhicules cédés et bien que les ventes soient réalisées à des conditions différentes), le tribunal
administratif de Montreuil a jugé que l’entreprise concessionnaire doit établir la probabilité d’une perte
globale, en prenant également en compte des opérations susceptibles de conduire à des gains (TA Montreuil
17 mars 2014, no 1209992). La CAA de Versailles a toutefois ordonné un supplément d’instruction afin de
déterminer si la provision doit être qualifiée de provision pour perte ou pour charge (CAA Versailles 11 février
2016, no 14VE01462).
Lors du rachat, les biens rachetés sont inscrits à l’actif du vendeur pour leur coût d’acquisition (leur prix
OM
de rachat). La différence entre ce prix de rachat et la valeur vénale des biens donne lieu à la comptabilisa-
ON
tion d’une dépréciation (voir no 1207). La provision pour engagement de rachat comptabilisée lors de la
EC
vente est reprise, cette reprise compensant ainsi la charge liée à la dépréciation.
S
UE
Si les biens rachetés sont immédiatement revendus, la reprise de la provision pour engagement de rachat
Q
compense la moins-value réalisée sur la vente.
DI
RI
JU
619 Provisions couvrant les charges liées aux ventes Provision pour frais
ES
NC
d’encaissement En cas de vente à crédit financée par un organisme, les frais d’encaissement
IE
SC
se rattachant aux ventes déjà effectuées mais non encaissées à la date de clôture de l’exercice ne
S
En effet, même si l’entreprise s’est engagée à céder les créances correspondantes à l’organisme financier,
LT
CU
les frais qui seront réglés après la clôture de l’exercice auront pour contrepartie le règlement des créances
:FA
620
ola
Sur les garanties fournies avec la vente d’un bien, voir provisions pour garanties, no 610.
uh
21, p. 497 s.) pour la comptabilisation de prestations de maintenance dans le cadre de contrats « com-
posites » (par exemple, ventes de logiciels assorties d’une prestation de maintenance des produits
vendus), voir no 575.
Pour une application dans le cadre de prestations continues, voir no 519-1, et de prestations discontinues,
voir no 519-2.
Fiscalement Le Conseil d’Etat, dans le cadre de contrat de prestations continues, admet la constitu-
tion d’une provision pour charges déductible dans la limite des produits déjà comptabilisés (CE 5 juin 2002,
no 199431 et 21 juin 1995, no 144450/voir no 519-1).
Dans cette limite, la provision peut inclure à la fois les coûts directs engendrés par les prestations de services
restant à effectuer (coût de production et de main-d’œuvre) et des coûts indirects tels que les frais de
gestion administrative ou financière ou les frais commerciaux de livraison-distribution, à condition qu’ils
soient évalués avec une approximation suffisante (CE 15 novembre 1989, no 90844).
Par ailleurs, en cas de contrat déficitaire, la provision couvrant la quote-part se rapportant aux prestations
effectuées à la clôture est déductible en application de l’article 39-1-5o du CGI, voir no 519-1, III.
Sur la déductibilité fiscale des provisions pour prestations à fournir dans le cadre de prestations disconti-
nues à échéances successives, voir no 519-2, III.
En dehors du cas des prestations de services échelonnées sur plusieurs exercices, le Conseil d’Etat admet,
sous certaines conditions, la déduction de provisions visant à anticiper une diminution future de recettes
déjà comptabilisées. Tel est le cas d’une provision couvrant le jackpot que devra verser un casino à un joueur
lorsqu’il le remportera. En effet ce jackpot correspondant à un pourcentage des enjeux introduits dans des
machines à sous, il existe un lien direct entre les mises des joueurs constatées à la clôture de l’exercice et le
montant provisoire du jackpot arrêté à la clôture (CE 21 janvier 2008, no 292664). Voir également no 622.
OM
de fidélité, réductions diverses…
ON
EC
– les avantages en nature restitués aux clients sous forme de produits prélevés sur les marchandises
S
de l’entreprise ou acquis auprès de fournisseurs extérieurs, ou de services rendus par l’entreprise ou des
UE
prestataires externes.
Q
DI
RI
En revanche, sont exclus du champ d’application de cet avis, les bons de réduction qui ne sont pas
rattachés à une vente initiale (mailings, coupons insérés dans la presse, etc.). JU
ES
Sont également exclues les cartes de fidélité ouvrant droit à une réduction future non conditionnée à une
NC
IE
première vente (Bull. CNCC no 142, septembre 2006, EC 2006-01, p. 388 s. ; voir no 579-1).
SC
Remarque Coupons distribués indépendamment d’une vente : ce n’est pas parce qu’un
S
DE
coupon est donné au client sans que ce dernier ait lui-même réalisé une vente initiale qu’aucune
E
LT
provision n’est à comptabiliser. Ainsi, les bons de réduction, accordés au client final par un produc-
CU
teur ayant déjà vendu à ses distributeurs les biens sur lesquels portent les bons, doivent faire l’objet
:FA
d’une provision pour ristournes à accorder dans les comptes du producteur dès leur distribution
om
(dans ce cas, voir no 636-1). A contrario, si le producteur vend lui-même ses biens auprès du client
x.c
rvo
final, aucune provision n’est à constater au titre des bons distribués. Dans ce cas, en effet, ces bons
ola
II. Traitement comptable Les droits et avantages accordés à l’occasion de la vente initiale
uh
donnent lieu :
– soit à la comptabilisation d’une provision (cas général) ;
– soit à la comptabilisation d’un produit constaté d’avance.
a. Comptabilisation d’une provision :
1. Constitution d’une provision En général, dès la vente initiale, lors de l’octroi du droit à
réduction ou avantage, l’entreprise s’engage, de manière explicite, par contrat ou remise de cartes
de fidélité, ou de manière implicite, par des annonces ou des communications, à accorder à ses
clients des réductions monétaires ou des avantages en nature. C’est la vente ultérieure qui permet
ensuite d’utiliser ce droit.
Compte tenu des règles comptables sur les passifs, l’engagement de l’entreprise à l’égard de sa
clientèle doit donner lieu à la comptabilisation d’une provision dès la vente initiale (Avis CU CNC
no 2004-E, § 2.3), à la fois dans les comptes individuels et consolidés (établis en règles françaises), les
conditions suivantes étant remplies :
– Existence d’une obligation de l’entreprise à la clôture : cet engagement qui crée une attente
légitime de la part des clients et qui peut se dénouer immédiatement ou à terme constitue une
obligation au sens des dispositions de l’article 321-1/2 du PCG.
235
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
622 Il en est de même lorsque l’obligation est assortie d’un franchissement de seuil.
(suite) – Sortie de ressources certaine ou probable sans contrepartie équivalente : l’engagement
de réduction ou l’avantage en nature consenti donnent lieu à sortie de ressources sans contrepartie
pour l’entreprise.
S’agissant d’un grand nombre d’obligations similaires, la probabilité de sortie de ressources doit s’appré-
cier par rapport à l’ensemble des chèques ou autres avantages émis ou à émettre.
Fiscalement La déduction de cette provision est admise par la jurisprudence dès la première vente, que
la charge résulte :
– de bons de réduction attachés à un produit et utilisables pour l’achat ultérieur d’un produit identique (CE
2 juin 2006, no 269997),
– mais également de toutes les autres formes d’avantages accordés lors d’une première vente et utilisables
lors d’une vente ultérieure qui produisent les mêmes effets économiques, notamment de programmes de
fidélité, pour lesquels l’octroi d’un avantage au client est subordonné à la réalisation de plusieurs ventes et
non d’une vente unique (Avis CE 27 octobre 2009, no 383197 ; TA Strasbourg 12 février 2009, no 06-01436 ; TA
Montreuil 10 mars 2011, no 0907461).
Cette analyse permet le traitement uniforme comptable et fiscal de ces instruments promotionnels (Avis CE
précité).
2. Evaluation de la provision Selon l’avis CU CNC no 2004-E, pour estimer la sortie de ressources,
les entreprises devraient être en mesure de déterminer de manière statistique et suffisamment
fiable :
– le nombre et la valeur des droits attribués sous forme de points ;
– le pourcentage et la valeur des droits transformés en chèques-réduction, et cadeaux ou autres
avantages ;
– le pourcentage et la valeur des chèques-réduction et cadeaux ou autres avantages effectivement
présentés.
En pratique, les entreprises devraient disposer de statistiques qui leur sont propres (plutôt que des
données sectorielles) et qui leur permettent d’estimer cette provision de façon suffisamment fiable. L’éva-
luation statistique devrait également se baser, à notre avis, sur des éléments historiques propres à chaque
type de programme de fidélité et collectés sur plusieurs exercices.
Cette provision est évaluée (Avis CU CNC précité) sur la base :
– du coût de revient de l’avantage accordé lorsque ce dernier est un avantage en nature ;
OM
– de la valeur faciale du bon de réduction lorsque ce dernier est remboursable en espèces.
ON
Pour un exemple de calcul de la provision sur la base du coût de revient, voir exemple ci-après.
EC
Fiscalement Selon le Conseil d’Etat (Avis CE 27 octobre 2009, no 383197), cette provision est déductible dès
S
UE
lors qu’elle est :
Q
DI
– calculée avec une approximation suffisante,
RI
– évaluée sur la base des droits à récompense octroyés au client et non sur la base de la récompense JU
ES
– au fur et à mesure de l’attribution de ceux-ci et non pas seulement à compter de l’exercice au cours
IE
SC
duquel le dernier achat permettant d’atteindre le nombre minimum de points requis pour l’utilisation de ces
S
En outre, il a été jugé que conformément aux règles comptables, la provision constituée au titre d’un
E
LT
chèque-cadeau (réduction monétaire utilisable uniquement sur un second achat) doit être calculée sur la
CU
base du coût de revient de l’avantage accordé, et non de la valeur faciale du bon remis au client (TA Montreuil
:FA
om
3. Comptabilisation La provision est, à notre avis, comptabilisée dans une subdivision du compte
rvo
ola
158 « Autres provisions pour charges » en contrepartie du compte 6815 « Dotations aux provisions
ch
Sur le traitement des bons de réduction lors de leur utilisation, voir no 636-2.
Sur le traitement en IFRS, voir Mémento IFRS no 25400.
b. Comptabilisation d’un produit constaté d’avance :
Les entreprises qui, avant la parution de l’avis CU CNC no 2004-E, comptabilisaient déjà ces transac-
tions dès la vente initiale, sous forme de produits constatés d’avance (réduction de chiffre d’affaires),
doivent maintenir leur traitement antérieur si le montant comptabilisé est au moins équivalent à
celui de la provision visée dans l’avis.
En pratique, ce mode de comptabilisation conduit à différer une quote-part du chiffre d’affaires
jusqu’à la 2e vente, et donc une quote-part de la marge attachée à cette 2e vente, contrairement à la
comptabilisation d’une provision dont le montant est basé sur le coût de revient de l’avantage accordé
(voir ci-avant).
Fiscalement La comptabilisation des chèques-cadeaux et autres avantages en produits constatés d’avance
a pour effet de minorer :
– le bénéfice soumis à l’IS ;
– l’assiette de la TVA et d’autres taxes assises sur le chiffre d’affaires (CVAE, contribution sociale de solida-
rité, etc.).
236
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
a. Impôt sur les sociétés Selon le Service Juridique de la fiscalité à la DGFiP, interrogé par nos soins dans le cadre
de notre journée « Arrêté des comptes et résultat fiscal 2010 », Les Echos Conférences – PwC, les entreprises
peuvent comptabiliser ces bons sous forme de produits constatés d’avance, à condition que la marge ne soit pas
fiscalement différée afin d’assurer une neutralité de traitement par rapport aux entreprises qui comptabilisent
leurs bons de réduction sous forme de provisions.
En conséquence, les entreprises qui comptabilisent des produits constatés d’avance devraient, à notre avis :
– l’exercice de comptabilisation du produit constaté d’avance, réintégrer la marge sur l’imprimé no 2058-A
(ligne WQ) ;
– les exercices de constatation de la marge, la déduire sur l’imprimé no 2058-A (ligne XG).
b. Taxes assises sur le chiffre d’affaires Il en est de même au regard des taxes assises sur le chiffre d’affaires.
Interrogée par nos soins dans le cadre de notre journée « Arrêté des comptes et résultat fiscal 2004 », Les Echos
Conférences – PwC, la DLF a indiqué qu’afin d’éviter tout risque de rehaussement fiscal, des retraitements
doivent être effectués afin d’inclure les sommes comptabilisées en produits constatés d’avance dans la base de
la TVA et des autres taxes assises sur le chiffre d’affaires.
Exemple
Une entreprise réalise une première vente de 100 HT. Cette première vente donne au client droit à un
bon de réduction de 15 à valoir sur un prochain achat d’un montant au moins équivalent.
Le bon n’est pas remboursable en espèces et, par souci de simplification, il est considéré que le taux
d’utilisation des bons est de 100 %. Sur une vente de 100, le coût de revient pour l’entreprise du produit
vendu est de 70 et la marge réalisée de 30.
Cas 1. L’entreprise provisionne ses bons de réduction sur la base du coût de revient de l’avantage
accordé
– Lors de la vente initiale, les écritures suivantes sont à enregistrer :
158 6815
Provision pour charges Dotation aux provisions
OM
Provision bon de réduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10,5 (1) .................... 10,5
ON
EC
(1) La provision est calculée comme suit : 70 % (coût de revient) × 15 (valeur faciale de l’avantage) = 10,5.
S
UE
Q
A noter Lorsque l’avantage est remboursable en espèces, la provision doit être évaluée sur la base de la
DI
RI
valeur faciale du bon, soit 15 au cas particulier.
JU
ES
– Lors de la seconde vente de 100, la provision de 10,5 est reprise et un chiffre d’affaires de 85 [100
NC
487 701
uh
PCA Vente
Le produit constaté d’avance (PCA) constitué correspond à la valeur faciale du bon de réduction (en
tenant compte de la probabilité d’utilisation du bon estimée ici, par simplification, à 100 %).
– Lors de la seconde vente de 100, le chiffre d’affaires constaté est de 100 [100 (vente) – 15 (utilisation
du coupon) + 15 (reprise du PCA)].
– provisions pour garanties données aux clients : risques supportés au titre des garanties décen-
nale, triennale ou de bonne fin de chantier ainsi qu’obligations d’entretien pendant la période de
garantie (Avis CNC no 2000-01, § 5.4),
Sur le traitement fiscal des provisions pour garantie décennale constituées par les entreprises du BTP qui
appliquent la méthode de comptabilisation à l’avancement, voir no 550.
– provisions pour litiges nés de la contestation des décomptes définitifs de travaux, d’interprétations
jugées extensives des obligations de garantie ou de toutes autres causes (Avis CNC no 2000-01, § 5.8),
– provision pour contribution économique territoriale non encore mise en recouvrement pour
les chantiers de travaux publics d’une durée d’au moins trois mois,
– provision pour remise en état des sites lorsque l’arrêté ou la convention impose le coût de la
réhabilitation dans le paysage des sites exploités (Avis CNC no 2000-01, § 5.9 ; voir également no 1516 s.).
En revanche, pour les autres provisions prévues par l’avis de conformité no 9, il est, à notre avis,
nécessaire d’effectuer une analyse au cas par cas pour vérifier qu’il existe bien à la clôture de
l’exercice une obligation de l’entreprise dont il est probable ou certain qu’elle provoquera une sortie
de ressources, conformément à ce que prévoit le PCG (art. 322-1 s.).
Sont notamment concernées, à notre avis, les provisions suivantes :
– provisions pour risques : risques et charges prévisibles relatifs aux chantiers réceptionnés (enregistre-
ment des résultats à l’achèvement des travaux) ou non réceptionnés (enregistrement des résultats à
l’avancement des travaux),
– provision pour frais de fin de chantier : terminaison, repliement, indemnités de licenciement.
626 Provisions pour perte Provision pour perte à terminaison sur contrats à long terme
Voir no 543-2 IV. (contrats à l’avancement) ; 548 s. (contrats à l’achèvement).
Provision pour perte sur contrat de prestations de services Voir no 519-1 III. (prestations continues) ;
519-2 III. (prestations discontinues à échéances successives).
Provision pour perte sur achats de marchandises à terme Voir no 772.
Provision pour perte sur contrat Une perte sur un contrat doit être provisionnée dès
qu’elle devient probable (PCG, art. 322-9).
En effet, les conditions suivantes liées à la constitution d’une provision sont remplies (Avis CNC no 2000-
01, § 5.6) :
A notre avis, ces dispositions visent tous les contrats de ventes de biens ou de prestations de services signés
OM
avant la clôture de l’exercice. Il n’est pas nécessaire que leur exécution ait commencé avant cette date,
ON
l’obligation naissant lors de la signature du contrat.
EC
S
I. Existence d’une obligation à la clôture L’obligation est constituée par l’existence d’un contrat
UE
Q
signé avant la date de clôture. L’entreprise ne peut plus échapper à son obligation contractuelle de
DI
RI
faire, sauf à verser une indemnité.
JU
II. Sortie de ressources probable à la date d’arrêté des comptes La perte identifiée sur le contrat
ES
NC
La provision est constatée au compte 1516 « Provisions pour pertes sur contrats » sous déduction
SC
III. Evaluation de la provision En pratique, il est possible, à notre avis, de se référer à la norme
E
LT
IAS 37 (qui est à l’origine des règles sur les passifs, voir no 2551) et d’évaluer la provision au plus
CU
:FA
– le coût d’exécution du contrat jusqu’à son terme, déterminé, à notre avis, comme une perte à
x.c
terminaison dans le cadre d’un contrat à long terme (sur l’évaluation en résultant, voir no 548 s.),
rvo
S’agissant de contrats pouvant porter sur plusieurs exercices, l’utilisation de l’actualisation peut avoir une
1.s
influence significative. Elle peut être utilisée, mais sans obligation (voir no 2577-3 V.).
uh
Dans le cas exceptionnel où aucune évaluation fiable de la perte ne peut être réalisée, voir sur la compta-
bilisation no 543-3 et sur l’information à fournir dans l’annexe no 2600 s.
Fiscalement Les provisions pour pertes afférentes à des opérations en cours à la clôture ne sont déductibles
des résultats qu’à concurrence de la perte qui est égale à l’excédent du coût de revient des travaux effectués à la
clôture du même exercice sur le prix de vente de ces travaux compte tenu des révisions contractuelles certaines
à cette date (art. 39-1-5o du CGI ; BOI-BIC-PROV-30-10-20 no 10 et BOI-BIC-PDSTK-20-20-20 no 80).
A titre de règle pratique, la provision déductible peut être déterminée de façon forfaitaire en appliquant au
montant total de la perte prévisionnelle le coefficient d’exécution des travaux à la clôture (coût des travaux
réalisés/coût total prévisionnel ; BOI-BIC-PROV-30-10-20 no 160).
Ainsi, la provision pour risques qui représente la perte prévisionnelle sur les travaux ou prestations restant à
exécuter n’est pas déductible. Elle doit être réintégrée extra-comptablement sur l’imprimé no 2058-A (ligne
WI) et sa reprise doit être déduite (ligne WU).
En revanche, la (provision pour) dépréciation des travaux en cours concernant des opérations réalisées à la
clôture est déductible.
Sur les provisions pour pertes afférentes à des prestations continues, voir no 519-1 ou à des prestations
discontinues à échéances successives, voir no 519-2.
238
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
SECTION III
OM
A notre avis, c’est le seul cas où il est possible, en cours d’exercice, de présenter un compte de produit débiteur.
ON
EC
■ Exemple
S
UE
Marchandise livrée avant la clôture de l’exercice n dont la facture d’un montant de 3 750 (+ TVA : 750)
Q
n’a été établie qu’au cours de l’exercice n + 1.
DI
RI
Elle a été estimée à 3 700 (+ TVA : 740) à la clôture de l’exercice sur la base d’une facture précédente
JU
de la même marchandise.
ES
NC
En fin d’exercice n :
om
707
ch
1.s
uh
239
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
En fin d’exercice n :
Livraison (sans facturation) (1) . . . . . . 740 …….. 740
Régularisation . . . . . . . . . . . . . . 4 440 ………………..……………….…... 740 ……..………… 3 700
707
En cours d’exercice n + 1 :
Facture client . . . . . . . . . . . . . . 4 500 …….………….….. 4 440 ………...… 10 …………..……..…………………..... 50
L’éventuel écart entre le produit à recevoir et le montant de la facture client est habituellement
laissé parmi les produits d’exploitation résultant de l’activité normale et courante de l’exercice.
OM
donc « hors taxes » au bilan.
ON
Le compte 487 est débité, à l’ouverture de l’exercice suivant, par le crédit du compte de produits
EC
initialement débité (PCG, art. 944-48).
S
UE
Q
Exemple
DI
■
RI
Loyer du 1/12/n au 28/02/n + 1 : 7 200 (dont 1 200 de TVA) ; exigible d’avance du locataire.
JU
Etalement du produit :
ES
collectée constatés
CU
:FA
d’avance
om
x.c
Exercice n
rvo
En cours d’exercice :
ola
En fin d’exercice :
uh
4 000 4 000
soldé
Lorsque le contrat s’y prête, il est préférable lors de l’enregistrement de la facturation, de consta-
ter le véritable produit acquis à l’exercice (ou à la période) et d’affecter directement au compte 487,
à ce moment et non lors des écritures d’inventaire, la quote-part des produits se rapportant à
un exercice ultérieur (PCG, art. 944-48).
633 Abonnement des produits Selon le PCG (art. 944-48), les entreprises ont la faculté d’enregis-
trer au compte 4887 « Comptes de répartitions périodiques des produits » les produits dont le
240
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
montant peut être connu ou fixé d’avance avec une précision suffisante et qu’on décide de répartir
par fractions égales entre les périodes comptables de l’exercice (système de l’abonnement).
En cours d’exercice, l’abonnement est modifié, s’il y a lieu, en plus ou en moins, de manière que le
total des sommes inscrites au crédit des comptes intéressés de la classe 7 soit égal, en fin d’exercice,
au montant réel du produit.
Le compte 4887 est soldé à la fin de l’exercice.
OM
c. Eclatement des produits des activités annexes (compte 708) Lorsque certains de ces produits
ON
constituent l’activité principale de l’entreprise, ils sont à constater aux comptes 701 à 706 en fonc-
EC
tion de leur nature économique.
S
UE
Q
Réductions accordées sur ventes 636
DI
RI
I. Rabais, remises et ristournes Leur traitement comptable est différent en cours d’exercice selon que JU
ES
leur montant figure sur la facture de vente ou n’est déterminé que postérieurement à l’enregistrement de
NC
la vente ; mais, à la clôture de l’exercice, le solde du compte de vente est identique dans les deux cas.
IE
SC
1. Si leur montant figure sur la facture, ils constituent, à notre avis, pour le vendeur une réduc-
S
DE
tion du prix de vente, la vente étant inscrite au compte 70 pour son montant net, ristournes, rabais
E
2. Si leur montant ne figure pas sur la facture, ils sont portés au compte 709 « Rabais, remises
:FA
et ristournes accordés par l’entreprise » qu’ils soient accordés hors facture ou qu’ils ne soient pas
om
rattachables à une vente déterminée (PCG, art. 944-41 et 947-70), par le crédit du compte clients
x.c
rvo
A la clôture de l’exercice :
ch
1.s
– les comptes clients créditeurs sont virés au compte 4197 « Clients – Autres avoirs ».
Ce compte permet de respecter la règle de non-compensation des éléments actifs et passifs dans les comptes
annuels (voir no 511 et 511-1).
A notre avis, comme le précisait le PCG 82 (p. I. 39), constituent des rabais, remises et ristournes hors factures :
– Rabais : réductions pratiquées exceptionnellement sur le prix de vente préalablement convenu pour
tenir compte, par exemple, d’un défaut de qualité ou de conformité des objets vendus (elles sont connues
et acquises lors de la facturation).
– Remises : réductions pratiquées habituellement sur le prix courant de vente en considération, par exemple,
de l’importance de la vente ou de la profession du client et généralement calculées par application d’un pourcen-
tage au prix courant de vente (elles sont également connues et acquises lors de la facturation).
– Ristournes : réductions de prix calculées sur l’ensemble des opérations faites avec le même tiers pour
une période déterminée (il faut attendre l’expiration de cette période pour qu’elles soient connues et
acquises ; juridiquement, cette analyse est confirmée par Cass. crim. 12 juin 1997, no 3628 PF ce qui exclut leur
mention sur les factures).
Fiscalement Le montant des ventes à prendre en compte pour la détermination du résultat doit être
diminué des rabais et remises accordés (BOI-BIC-PDSTK-10-10-10 no 10).
241
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
Remarques 1. Ristournes non réclamées Pour leur passage en produits, voir règle générale d’extinc-
tion des dettes, no 734 (en ce sens également Bull. CNCC no 96, décembre 1994, EC 94-43, p. 764 s.).
2. Frais de crédit pris en charge par le vendeur Voir no 2224.
II. Rachat de garantie après-vente La charge de garantie (légale) constituant un élément du coût
de revient de la vente (en ce sens, C. civ. art. 1641), le rachat de cette garantie au producteur par un
distributeur constitue une réduction du prix de vente, à comptabiliser en diminution du chiffre
d’affaires chez le producteur (Bull. CNCC no 173, mars 2014, EC 2013-65, p. 111).
Sur la provision pour garantie, voir no 610.
Sur la comptabilisation de la charge née d’une garantie, voir no 2665-1.
636 Réductions à accorder Elles constituent des charges à payer à comptabiliser en fin d’exercice
1 dans le compte 4198 « Rabais, remises et ristournes à accorder et autres avoirs à établir » (sur leur
présentation au bilan, voir no 681).
A notre avis (voir PCG, art. 322-1 s.), il y a lieu de distinguer les réductions contractuelles des réductions non
contractuelles.
a. Réductions contractuelles Elles doivent être systématiquement constatées en fin d’exercice car l’en-
treprise a une obligation juridique de les accorder à la clôture de l’exercice ; en outre, la sortie de
ressources est certaine et sans contrepartie pour l’entreprise puisque les réductions sont dépendantes
d’un chiffre d’affaires déjà réalisé.
La charge à payer est évaluée en fonction des dispositions figurant au contrat.
Fiscalement Il en est de même. Pour donner lieu à la constitution de provisions déductibles, les RRR
accordés au titre des opérations réalisées au cours de l’exercice doivent être considérés comme probables,
notamment par l’existence d’un engagement contractuel (CE 20 janvier 1989, no 67400 et 69711) et leur
montant doit être évalué avec une approximation suffisante (CE 15 décembre 1971, no 75407 et BOI-BIC-
PROV-20-10-20 no 40 s.).
b. Réductions hors contrat A notre avis, une charge à payer ne peut être constatée (et doit l’être) que si l’entre-
prise a une obligation implicite à la clôture de l’exercice d’accorder les réductions, c’est-à-dire s’il existe :
– une pratique passée constante de l’entreprise dans des situations identiques ou très proches,
– ou une annonce au client concerné avant la clôture de l’exercice qu’il bénéficiera de cette réduction
exceptionnelle.
OM
Il n’est donc pas possible de provisionner les remises, rabais, ristournes à accorder uniquement sur la
ON
base de ceux émis après la clôture de l’exercice. Il faut en effet s’assurer au préalable qu’il existait bien
EC
une obligation implicite à la clôture de l’exercice.
S
UE
Q
Fiscalement Il en est de même. La décision unilatérale d’attribuer des avoirs aux clients ne peut justifier
DI
RI
la déduction d’une provision à la clôture de l’exercice dès lors que cette décision n’a été portée à la connais-
JU
sance de ces derniers qu’après la clôture de l’exercice (CE 13 juillet 2007, no 289233 et 289261).
ES
NC
Sur les conditions de déduction des provisions liées à l’existence d’une obligation à la clôture, voir no 2577-1.
IE
SC
■ Exemple
S
DE
Un fournisseur d’entreprises de la grande distribution accorde à celles-ci des ristournes de fin d’année calcu-
E
lées en fonction du volume des achats réalisés au cours de l’année écoulée. Les conditions de ristourne sont
LT
CU
fixées dans les conditions générales de vente ou dans un barème annexé. Les clients principaux bénéficient
:FA
de conditions contractuelles spécifiques et dans certains cas de remises ou ristournes exceptionnelles (ou
om
de cadeaux) hors contrat négociées ponctuellement avec la direction commerciale pour récompenser, par
x.c
l’exercice. La sortie de ressources est certaine et sans contrepartie pour l’entreprise. Une charge à payer
1.s
2. Ristournes hors contrat A la clôture de l’exercice, l’entreprise n’a pas l’obligation d’accorder ces
remises, aucune charge à payer ne peut être constatée sauf si elles ont été annoncées aux clients avant
la clôture ou ont déjà été octroyées par le passé dans des situations similaires.
636 Bons de réduction (et remboursement) Lorsqu’un client achète un produit à l’aide d’un bon
2 de réduction, le distributeur comptabilise cette réduction en moins de son chiffre d’affaires. Simultané-
ment, le distributeur comptabilise les remboursements qu’il percevra des fabricants ou organismes en
échange des bons de réduction ; leur comptabilisation suit, à notre avis, les solutions de la jurispru-
dence fournie en matière de TVA (voir Mémento Fiscal no 52325) ; ainsi, les remboursements effectués :
– par les fabricants (ou leurs mandataires) sont à porter au compte 609 « Rabais, remises,
ristournes obtenus sur achats » par le débit du compte fournisseur concerné ;
– par des organismes distincts des fabricants sont à enregistrer comme des ventes et donnent lieu
à la comptabilisation de la TVA correspondante au compte 4457 « TVA collectée ».
Pour la constitution d’une provision pour bons de réduction chez l’émetteur, voir no 622.
242
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
Cas particulier Distributeur ayant la qualité de mandataire du fabricant : dans ce cas, les opérations
donnent lieu à comptabilisation d’écritures au bilan uniquement, voir no 4181 s.
Sur la provision du bon de réduction lorsque l’acquisition de ce dernier dépend d’une première vente,
voir no 622.
OM
du vendeur) Lorsqu’ils sont refacturés aux clients, ils présentent le caractère d’élément du prix de
ON
vente des marchandises ou produits, que le transport ait été effectué par l’entreprise ou par un
EC
tiers, qu’il soit facturé dans ce deuxième cas à son coût pour l’entreprise ou non.
S
UE
Tel est nécessairement le cas d’une vente par correspondance (CE 23 novembre 1988, no 53554).
Q
DI
RI
b. Frais de transport engagés après le transfert de propriété (transport aux risques et périls
JU
de l’acheteur) S’ils sont refacturés aux clients, ils suivent le même traitement que toute refacturation
ES
NC
Montants compensatoires liés aux ventes (Union européenne) Le plan comptable des 640
S
DE
industries du commerce du bétail et de la viande ainsi que celui des sucreries, raffineries et distilleries
E
LT
– dans un sous-compte du compte 709, dans le cas où ils sont versés, venant ainsi en déduction
x.c
du compte ventes.
rvo
ola
Détaxe à l’exportation Les exportations à caractère touristique sont, sous certaines conditions, 641
exonérées de TVA (voir détails dans le Mémento Fiscal no 49725).
Le vendeur peut faire profiter son client de la franchise de TVA, soit en lui accordant la remise immédiate-
ment, soit en lui ristournant le montant après réception du bordereau de vente visé par la douane.
La détaxe à l’exportation à rembourser figure dans le compte 4198 « Rabais, remises et ristournes
à accorder et autres avoirs à établir » (sur la présentation au bilan, voir no 681).
Ventes avec retenue à la source Lorsqu’une société française fournit des prestations de 642
services à une société étrangère, une retenue à la source peut être prélevée pour le compte de
l’Etat de résidence de cette dernière. Tel est souvent le cas pour les redevances, les autres prestations
de services n’étant qu’exceptionnellement concernées.
En effet, certaines conventions donnent une interprétation très extensive des redevances, qui conduit
exceptionnellement à y inclure certaines prestations de services (par exemple, les rémunérations d’études
techniques ou économiques dans la convention entre la France et le Maroc).
La retenue à la source est calculée sur le montant brut facturé par l’entreprise française.
243
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
642 En outre, lorsqu’il existe une convention internationale, les retenues à la source sur redevances ouvrent
(suite) généralement droit à crédit d’impôt.
Pour déterminer le traitement comptable de la retenue à la source, une analyse de sa nature doit
au préalable être réalisée. En effet, en pratique, plusieurs situations peuvent se présenter :
a. Existence d’une convention fiscale entre la France et l’Etat d’établissement du client
étranger permettant à l’entreprise française d’imputer la retenue à la source sur l’IS (via un
crédit d’impôt) Dans ce cas, à notre avis, la retenue à la source a la nature d’un impôt sur les
bénéfices. Elle est donc comptabilisée au compte 695.
Fiscalement En effet, les conventions fiscales internationales attribuent le plus souvent à la société fran-
çaise un crédit d’impôt imputable sur son IS. Le tableau ci-après, établi par nos soins, présente une synthèse
des principales décisions relatives à la possibilité ou non de déduire la charge d’impôt étrangère du résultat
imposable français lorsque le montant de l’IS ne permet pas l’imputation du crédit d’impôt étranger (notam-
ment en raison de la situation déficitaire de la société) :
OM
Convention prévoyant que les revenus sont Impôt étranger déductible (CAA Versailles 18 novembre
ON
imposables en France pour leur montant brut 2014, no 12VE00639)
EC
S
(1) A l’inverse de la 10e chambre (TA Montreuil 30 septembre 2014, no 1201200), la 1e chambre du TA de Montreuil a
UE
considéré que la disposition interdisant la déduction des impôts étrangers en France n’est pas applicable lorsque
Q
DI
ces impôts ont été prélevés en contrariété avec la convention, les bénéfices étant en réalité imposables en France.
RI
(2) Selon les informations recueillies auprès du Conseil d’Etat dans le cadre de notre journée « Panorama des
redressements fiscaux 2014 » Les Echos Conférences – Landwell & Associés, en partenariat avec le Feuillet Rapide JU
ES
(3) Certains pays étrangers analysent en effet quelquefois à tort des prestations de services comme des
IE
redevances. Tel est par exemple le cas des conventions avec la Chine, l’Inde ou le Pakistan qui ont tendance à
SC
Pour plus de détails sur les modalités de calcul et d’imputation du crédit d’impôt, voir Doc. FL INT-GEN-
LT
CU
18600 s.
:FA
om
■ Exemple
x.c
Une entreprise française concède un brevet à une entreprise étrangère pour un montant de 100. Lors du
rvo
règlement, elle ne perçoit toutefois que 90, le client étranger opérant une retenue à la source de 10
ola
Une convention fiscale liant la France et l’Etat étranger prévoit que l’entreprise française peut imputer
uh
cette retenue à la source sur son impôt sur les bénéfices grâce à un crédit d’impôt d’égal montant (10).
L’impôt sur les sociétés avant imputation du crédit d’impôt se monte, par hypothèse à 33 (100 x
33 1/3 %). Après imputation du crédit d’impôt, il s’élève à 23.
244
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
Sur la possibilité, en pratique sur le plan comptable, d’enregistrer le chiffre d’affaires pour son montant
net de la retenue à la source, voir no 1863-2.
b. Absence de convention fiscale entre la France et l’Etat d’établissement du client étranger
Dans ce cas, la retenue à la source constitue, à notre avis, une charge d’exploitation à inscrire dans
le compte 6378 « Taxes diverses ».
■ Exemple
Une entreprise française concède un brevet à une entreprise étrangère pour un montant de 100. Lors du
règlement, elle ne perçoit toutefois que 90, le client étranger opérant une retenue à la source de 10
pour le compte de son administration fiscale.
Aucune convention fiscale ne lie la France et l’Etat étranger.
Fiscalement Il en est de même, cette charge étant déductible (CGI, art. 39-1-4o ; BOI-IS-CHAMP-60-10-40
no 50).
OM
Les stocks de produits fabriqués par l’entreprise ou en cours de fabrication (produits finis, produits 645
ON
EC
intermédiaires, produits résiduels, en-cours) ne sont pas portés directement au compte de résultat.
S
La différence entre le stock de clôture et le stock d’ouverture constitue la production stockée
UE
Q
(ou le déstockage si le montant en est négatif). Cette variation de la production stockée, qu’elle
DI
RI
soit positive ou négative, est comprise dans les produits de l’exercice (PCG, art. 947-71).
JU
Seul le compte 713 « Variation des stocks » (en-cours de production, produits) est prévu par
ES
NC
Ainsi (PCG, art. 947-71), le solde de chacun des sous-comptes 713 (productions de biens et de services,
SC
compte non tenu des dépréciations (qui sont traitées à part, voir no 1257).
CU
Exemple
x.c
■
rvo
Stock initial : 20
ch
1.s
Stock final : 15
La production de l’exercice se décompose en :
– production vendue : 20 + 100 − 15 = + 105
– production stockée : 15 − 20 = − 5
Remarque Lien entre valeur et quantité : il s’agit d’une production stockée en valeur qui, si
elle est positive, peut néanmoins correspondre à une diminution du stock en quantité si son coût
de revient a augmenté durant l’exercice.
■ Exemple
Stock initial : 80 articles × 100 = 8 000
Stock final : 75 articles × 108 = 8 100
Bien que le stock ait diminué en quantité, il en résulte une variation positive de la production stockée.
En fin d’exercice, le solde du compte 71 « Production stockée (ou déstockage) » est viré au compte
120 ou 129 (PCG, art. 943).
245
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
33 35 7133 7135
Stock Stock Variation Variation
en-cours produits en-cours produits
OM
Annulation produits début . . . . . . . . . . . . . . . . . .
ON
Constatation en-cours fin . . . . . . . . . . . . . . . . . . 290 ………………………………………...... 290
EC
Constatation produits fin . . . . . . . . . . . . . . . . . . 740 ……….............………………………... 740
S
UE
Q
DI
590 300 1 440 700 300 290 700 740
RI
JU
ES
290 740 10 40
NC
IE
SC
S
DE
tionne comme un compte de magasin : il est débité des entrées en stock par le crédit du compte
LT
2
CU
7135 « Stocks de produits (variation) » et crédité des sorties par le débit du compte 7135. Ces
:FA
mouvements sont valorisés conformément aux méthodes de calcul des coûts utilisées par l’entreprise
om
En fin d’exercice :
ola
– Le stock initial d’en-cours de production est annulé et le stock final constaté, la contrepartie étant
ch
– Le solde du compte 35 « Stocks de produits » est comparé aux montants fournis par le récolement
physique des existants, les éventuelles différences (boni et mali d’inventaire) étant régularisées pour
ramener les stocks à leur montant réel.
■ Exemple
Reprise de l’exemple précédent (voir no 645-1).
Données complémentaires concernant les produits finis :
– entrées en stock : 3 500
– sorties de stock (ventes) : 3 430
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
246
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
33 35 7133 7135
Stock Stock Variation Variation
en-cours produits en-cours produits
290 10
OM
Ce schéma concerne tant les immobilisations incorporelles que corporelles (voir frais d’établissement
ON
no 2328 ; immobilisations incorporelles no 1772 ; immobilisations corporelles no 1553).
EC
S
UE
Q
D. Subventions d’exploitation (compte 74)
DI
RI
JU
Avant d’examiner leur date d’enregistrement et leur comptabilisation, il est nécessaire de bien les 648
ES
NC
Définition 648
S
La définition du PCG 82 (p. I.42) n’a pas été reprise dans le PCG 1999. Néanmoins,
DE
en l’absence de nouvelle définition proposée par les organismes compétents et dans la logique de
E
1
LT
la réécriture du PCG à droit constant (voir no 228), il nous paraît toujours possible et utile de s’y
CU
référer : subvention dont bénéficie l’entreprise pour lui permettre de compenser l’insuffisance de
:FA
om
Par exemple, peuvent, à notre avis, être portées en subvention d’exploitation les sommes versées par une
rvo
société détentrice d’une licence d’exploitation et de commercialisation d’un produit à la société titulaire des
ola
ch
droits pour compenser l’effort commercial que cette dernière réalise (situation à ne pas confondre avec des
1.s
Le bonus écologique portant sur un véhicule loué dans le cadre d’un contrat de crédit-bail répond, à notre
avis, à la définition d’une subvention d’exploitation car il vient compenser en partie les charges de loyer
comptabilisées en charges d’exploitation (voir no 648-4).
Sur la distinction entre subventions d’exploitation et subventions d’investissement, voir no 3245 s.
648 Cas particuliers Bonus écologique portant sur un véhicule loué Les véhicules peu
4 polluants bénéficient d’un « bonus écologique » attribué par l’Etat et versé à l’utilisateur du véhicule, c’est-à-dire
(Décret no 2007-1873 du 26 décembre 2007) :
– à l’acquéreur, voir no 1416,
– ou au crédit-preneur ou au locataire (location de plus de deux ans).
Lorsqu’il est reçu au titre de la prise en crédit-bail ou en location supérieure à deux ans d’un véhicule,
le bonus écologique devrait, à notre avis, pouvoir être qualifié de subvention d’exploitation.
En effet, cette aide de l’Etat vient compenser en partie les loyers comptabilisés en charges d’exploitation
(voir no 648-1).
En conséquence, le bonus (voir no 648-2) :
– est constaté en produit dès qu’il est acquis,
– peut être constaté en partie en « Produits constatés d’avance » et étalé sur la durée du bail pour
tenir compte du rythme des loyers versés.
Par simplification et afin d’éviter une divergence avec les règles fiscales (voir ci-après), il devrait être
possible, à notre avis, d’étaler linéairement la prise en compte du bonus par parts égales sur la
durée du contrat.
Sur le traitement :
– du bonus écologique portant sur un véhicule acquis, voir no 3245-1,
– du malus écologique, voir no 1416.
Fiscalement Selon Cyril Sniadower (DLF), interrogé par nos soins dans le cadre de notre journée « Arrêté
des comptes et résultat fiscal 2008 », Les Echos Conférences – PwC :
1. lorsque le véhicule fait l’objet d’une location en crédit-bail, le bonus écologique peut également être étalé,
mais par parts égales sur la durée du contrat (et non au rythme des loyers) (CGI, art. 42 septies). La différence éven-
OM
tuelle (en l’absence d’application de la tolérance comptable exposée ci-avant) entre l’amortissement comptable
ON
et fiscal implique des retraitements extra-comptables (lignes WQ et XG) sur l’imprimé no 2058-A ;
EC
2. lorsque le véhicule est pris en location simple, le bonus est immédiatement imposable en totalité. En
S
UE
conséquence, lorsque la subvention est constatée en produit de manière étalée, les retraitements extra-
Q
DI
comptables suivants doivent être effectués sur l’imprimé no 2058-A :
RI
– lors de l’exercice d’octroi du bonus : réintégration (ligne WQ) de la quote-part du bonus comptabilisée JU
ES
– lors des exercices ultérieurs : déduction (ligne XG) de la quote-part du bonus reprise en produit sur l’exercice.
IE
SC
S
DE
649 Sont considérés comme tels les produits d’exploitation qui ne sont pas retenus dans la production
om
C’est la notion de « production » de la Comptabilité nationale qui a été retenue. Le système élargi de
ola
Comptabilité nationale considère (dans ses paragraphes 5.57 et s.) que constituent, non un élément de
ch
1.s
– les revenus des actifs incorporels (donc les redevances pour concession),
– les revenus distribués des sociétés (qui comprennent les jetons de présence et les rémunérations
d’administrateurs).
L’ouverture d’un compte spécifique pour enregistrer ces opérations et la création d’une ligne spécifique
dans le compte de résultat présentent peu d’intérêt pour le lecteur des documents financiers. En
revanche, il en présente un pour la Comptabilité nationale en lui permettant d’obtenir la notion macro-
économique de la valeur ajoutée.
Sur le contenu général du compte 75, voir liste du PCG no 7007. En ce qui concerne les opérations réalisées
par l’intermédiaire de sociétés en participation, voir no 4272.
OM
leurs natures diverses ; un suivi extra-comptable ou la création de comptes analytiques est donc
ON
EC
nécessaire.
S
Quel que soit l’intitulé du contrat (cession ou concession), il convient, à notre avis, de distinguer :
UE
Q
– la véritable cession d’actif qui entraîne la comptabilisation immédiate des redevances, perçues et
DI
RI
à percevoir, en produit (voir no 1743) ;
– de la concession d’actif dans laquelle le concédant conserve des obligations, même implicites (par JU
ES
Dans ce cas, le produit des redevances doit être étalé sur la durée de la concession. En particulier,
SC
si les redevances sont versées globalement en une seule fois, il y a lieu de les porter en produits
S
DE
Fiscalement La redevance globale perçue d’avance sous forme d’actions privilégiées, pour une concession
CU
de licence d’exploitation d’une durée de 60 ans, constitue une recette d’exploitation (et non un apport
:FA
d’actif) devant être répartie sur les exercices couverts par le contrat en tant que rémunération de prestations
om
x.c
continues (voir no 517) au sens de l’article 38-2 bis du CGI (CAA Paris 25 février 1992, no 1165).
rvo
Les indemnités pour contrefaçon perçues qui se substituent aux redevances pour la concession
ola
ch
(compte 751) de l’exercice au cours duquel la décision judiciaire est devenue définitive.
uh
Fiscalement Ces indemnités sont imposables dans les conditions et au taux de droit commun (Rép. de
Robien, AN 16 septembre 1991, no 45002, non reprise dans Bofip).
Pour les redevances de source étrangère donnant lieu à retenue à la source, voir no 642.
Revenus des immeubles non affectés aux activités professionnelles Ils sont à 649
comptabiliser au compte 752. 2
En effet, ils ne proviennent pas des activités ordinaires de l’entreprise et ne sont donc pas à inclure dans
le chiffre d’affaires, d’où leur classement à ce poste.
Fiscalement En ce qui concerne la neutralisation de la théorie du bilan dans les entreprises individuelles,
voir no 3519.
Produits divers de gestion courante A comptabiliser au compte 758, ils peuvent notam- 649
ment comprendre : 3
– les différences de caisse positives (entreprises à commerces multiples), voir no 939-5, compte 658 ;
249
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
OM
Remarques 1. Présentation des dotations et reprises Les augmentations et diminutions des dépré-
ON
ciations de créances sont, en principe, déterminées client par client. En l’absence de précisions, il nous
EC
semble possible de présenter au compte de résultat :
S
UE
– soit le solde net des augmentations et diminutions au compte 681 ou 781 ;
Q
DI
– soit l’ensemble des augmentations au compte 681 d’une part et l’ensemble des diminutions au compte
RI
781 d’autre part (cette solution ayant notre préférence). JU
ES
créances figurant déjà dans les bilans antérieurs ne peuvent donner lieu, chaque exercice, à notre avis, à
IE
SC
Enfin, les rentrées sur créances amorties constituent, selon le PCG (liste des comptes), dans tous
E
comptes pose un problème pratique notamment dans les deux cas suivants :
x.c
1
rvo
– Le dépôt de son bilan par un client régulier constitue-t-il un fait exceptionnel ? Et la perte en
ola
résultant ?
ch
– La distinction doit-elle être fonction d’une charge moyenne habituelle par exercice ?
1.s
uh
A titre de règle pratique, le CNC (avis de conformité relatif au plan comptable professionnel des industries et du
commerce de bétail et de la viande) a répondu de manière indirecte à ces questions.
Sur la validité des plans comptables professionnels, voir no 295.
Se fondant sur la présentation au bilan des créances dans le système de base (« Créances clients et
Comptes rattachés » et « Autres créances »), le CNC considère que toutes les pertes (ou produits)
liées aux « Créances clients » constituent des charges (ou des produits) d’exploitation et celles
(ou ceux) liées aux « Autres créances » des charges (ou des produits) exceptionnelles. Cette
position peut se résumer schématiquement par le tableau suivant :
Créances clients Autres créances
(exploitation) (exceptionnelles)
Créances douteuses :
Comptes 68174 et 78174 Comptes 6876 et 7876
Dotation et reprise de dépréciations sur
Créances irrécouvrables :
Compte 654 Compte 6714
Charge correspondante
250
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
Ainsi, en rattachant au résultat d’exploitation toutes les pertes (ou produits), importantes ou non, résul-
tant de l’activité courante, le CNC privilégie le lien avec l’activité courante plutôt que le caractère excep-
tionnel ou courant de la perte ou du produit. Cette solution rejoint notre conception du résultat
courant (« Eléments exceptionnels d’exploitation inclus dans le résultat courant ») exposée au
no 2755.
Sort de la TVA sur créances douteuses Comme indiqué au no 593, tant que la créance 651
n’est pas irrécouvrable, elle demeure au bilan (au compte 416) et la TVA ne peut être récupérée.
Toutefois, en cas de liquidation judiciaire, la TVA, récupérable dès la date de la décision de justice
(voir Mémento Fiscal no 53805), est comptabilisée de la manière suivante : débit du compte 4457 « TVA
collectée » par le crédit du compte 416 « Clients douteux ».
Sur les conditions de récupération de la TVA, voir Mémento Fiscal no 53800 et 53805.
Créances irrécouvrables (commentaires particuliers) La perte étant limitée au montant hors 652
TVA de la créance (ou du solde de la créance, voir no 593), la créance irrécouvrable est créditée au
compte 416 « Clients douteux ou litigieux », ou 411 si elle n’avait pas été portée à 416 (ou 46),
pour solde, par le débit :
– du compte 654, lorsqu’elle présente un caractère habituel eu égard à la nature de l’activité ou
au volume des affaires traitées (PCG, art. 946-65) pour son montant hors TVA ou, à notre avis, du
compte 6714 si elle revêt un caractère exceptionnel ;
– selon le CNC (NI no 19), du compte 4455 « TVA à décaisser » pour le montant de la TVA (il nous
paraît préférable de l’inscrire au compte 4457 « TVA collectée », compte tenu du fait que sur la
déclaration de chiffre d’affaires la TVA à décaisser constitue un solde représentant la différence
entre la TVA collectée sur ventes et la TVA récupérable).
Corrélativement, si une dépréciation pour créances douteuses a été constituée, elle est débitée
au compte 491, pour solde, par le crédit du compte 7817 « Reprises sur dépréciations des actifs
circulants » ou 7876 « Reprises sur dépréciation exceptionnelle » (PCG, art. 944-49).
En cas de versement d’une indemnité dans le cadre d’une assurance-crédit, voir no 598.
■ Exemples 653
a. Exemple général
OM
Au début de l’exercice n, les clients douteux s’élèvent à 900 TTC et ont fait l’objet d’une dépréciation pour 400.
ON
Dans le courant de l’exercice n, il a été recouvré définitivement 33 sur des créances d’un montant global
EC
TTC de 50 dépréciées pour 8.
S
UE
A la fin de l’exercice n, des créances ont subi un complément de dépréciation de 60 et d’autres une
Q
réduction de 25.
DI
RI
Charges Produits Net JU
ES
Total........................................................................................................................... 74 33 41
S
DE
d‘exploitation irrécouvrables
ola
ch
1.s
Exercice n
uh
900 50 3 33 460 33 60 33 14
850 427 charge globale de l’exercice : 41
Créances litigieuses En général la créance devient litigieuse après que le client a reçu la 654
facture et l’a contestée. Elle a donc déjà été comptabilisée pour sa totalité, avant qu’une partie ne
s’avère incertaine.
251
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
656 Demandes d’acomptes sur commandes Les demandes d’acomptes émises sur les
commandes et non encore reçues par l’entreprise peuvent, éventuellement, être comptabilisées
comme suit (plans comptables professionnels de l’ingénierie et du BTP) :
Sur la validité des plans comptables professionnels, voir no 295.
a. Appel de l’acompte : débit du compte 4112 « Clients-Demandes d’acomptes » par crédit du
OM
compte 4192 « Clients-Demandes d’acomptes émises sur commandes » (ingénierie) ou 41913
ON
« Clients-Demandes d’acomptes émises sur travaux en cours » (BTP).
EC
S
b. Réception des fonds :
UE
Q
– enregistrement du flux financier : débit du compte 512 « Banques » par crédit du compte
DI
RI
4112 (pour solde) ;
– constatation de la réception des fonds : débit du compte 4192 (pour solde) par crédit du JU
ES
compte 4191 « Clients-Avances et acomptes reçus sur commandes » (ingénierie) ou 41912 « Clients-
NC
IE
Fiscalement En application de l’article 38-2 bis du CGI, les acomptes reçus sur travaux en cours doivent
E
LT
être rattachés à l’exercice d’achèvement de la prestation (CE 4 novembre 1988, no 65903) ou du chantier
CU
(CAA Lyon 19 décembre 1995, no 94-412). Ces acomptes versés ne correspondent pas nécessairement à l’état
:FA
om
d’avancement des travaux. En conséquence, l’Administration n’est pas fondée à rehausser le montant des
x.c
travaux en cours comptabilisés par une entreprise pour le faire coïncider avec celui des acomptes versés par
rvo
les clients dès lors qu’elle ne démontre pas que les sommes ainsi ajoutées correspondraient à des charges
ola
252
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
600 600
soldé
Se rattachant à une créance certaine (le prix), la retenue de garantie ne doit pas être déduite des
ventes dont le montant est constitué par l’ensemble de la facture.
Fiscalement Il en est de même : « Il y a lieu de prendre en considération les retenues de garantie pour la
détermination du résultat fiscal de l’exercice au cours duquel elles ont pris naissance dès lors qu’elles correspon-
dent à des créances certaines dans leur principe et dans leur montant » (en ce sens CE 12 mai 1980, no 11176 ; CE
8 juillet 1988, no 65659 ; CAA Paris 20 mai 2015, no 13PA03610 ; BOI-BIC-PDSTK-10-10-10 no 200 et 210).
SECTION IV
OM
ON
Valeur probante de la comptabilité
EC
S
UE
Q
DI
I. Pièces justificatives RI
JU
ES
NC
IE
661
E
La facture est un écrit papier ou électronique (sur la transmission électronique des factures, voir
LT
CU
no 661-7) dressé par un commerçant pour constater les conditions d’achat et de vente des produits,
:FA
denrées ou marchandises et des services rendus (C. com. art. L 110-3). Les règles en matière d’établisse-
om
ment des factures sont aujourd’hui fixées principalement par l’article L 441-3 du Code de commerce
x.c
En ce qui concerne la réglementation fiscale relative à la TVA, celle-ci comporte des dispositions relatives
uh
à l’émission, au contenu et à la transmission des factures (CGI, art. 289 et 289 bis ; BOI-TVA-DECLA-30).
Lorsque la facture est transmise sous forme papier ou, dans certains cas, sous une forme électro-
nique, des contrôles documentés et permanents doivent être mis en place par l’entreprise et doivent
permettre d’établir une piste d’audit fiable entre la facture émise ou reçue et la livraison de biens
ou prestation de services qui en est le fondement. Ces contrôles sont soumis à leur vérification par
l’Administration (voir no 661-7).
661 Sanctions Les infractions aux règles de facturation (ventes et achats sans factures ou factures
3 irrégulières) sont sanctionnées à la fois par :
– la réglementation économique,
Pour un exposé détaillé de ces sanctions, voir Mémento Concurrence-Consommation no 30770 s.
– la réglementation fiscale.
Selon le bulletin CNCC (no 96, décembre 1994, EC 94-43, p. 764 s.), il en résulte que le commissaire aux
comptes doit communiquer au conseil d’administration et à l’assemblée générale les éventuelles irrégula-
rités relevées (voir no 5365 s.). Le cas échéant, si les conditions sont réunies (voir NI CNCC, no 23), il pourrait
être conduit à procéder à une révélation de faits délictueux au procureur de la République (voir no 5368).
661 Rédaction des factures Les factures émises par les personnes soumises à l’obligation de
4 facturation (voir no 661-1) doivent comporter des mentions obligatoires issues, d’une part, de la
réglementation économique et juridique et, d’autre part, de la réglementation fiscale applicable aux
assujettis à la TVA (voir tableau ci-après).
Elles doivent en principe être rédigées en langue française (Loi no 94-665 du 4 août 1994, art. 2), en double
exemplaire (C. com. art. L 441-3), le vendeur remettant l’original de la facture à l’acheteur tout en
conservant le double.
Sur les sanctions et les conditions d’emploi de la langue française, voir Mémento Concurrence-Consommation
no 30725.
Fiscalement Lorsque les factures sont rédigées dans une langue étrangère, l’Administration peut exiger
une traduction certifiée par un traducteur juré (BOI-TVA-DECLA-30-20-20-10 no 420).
OM
Nom (ou raison sociale) du client (2) I, 1
ON
Leurs adresses (ou lieu de leur siège social) (2)
EC
Mention, pour le vendeur ou le prestataire, de la forme C. com. art. L 238-3
S
UE
de la société (SA, SARL, SAS, SNC, SCS…), précédant ou et R 123-238
Q
suivant la dénomination sociale et énonciation du montant
DI
du capital social. Sur le cas particulier des sociétés à capital
RI
variable, voir no 326
JU
ES
commerce
rvo
Date de délivrance ou d’émission de la facture C. com. art. L 441-3 CGI A II, art. 242 nonies A-
ola
I, 6o
ch
1.s
Date de la vente ou de la prestation (3) C. com. art. L 441-3 CGI A II, art. 242 nonies A-
uh
I, 10o
Numéro individuel d’identification à la TVA du fournis- CGI A II, art. 242 nonies A-
seur, sous lequel la livraison a été effectuée ou le service rendu. I, 2o et 5o
Dispense pour les factures d’un montant ≤ 150 € HT (4)
Bénéficiaire d’un contrat d’appui C. com. art. R 123-237
Numéro unique basé sur une séquence chronologique et CGI A II, art. 242 nonies A-
continue (5) I, 7o
Pour chacun des biens livrés ou des services rendus : C. com. art. L 441-3, CGI A II, art. 242 nonies A-
– quantité et dénomination précise des biens ou services Mémento Concurrence- I, 8o et 9o
fournis (6) Consommation no 30510 à 30600
– prix unitaire HT (hors RRR consentis, mais contributions
environnementales incluses : contribution Eco-Emballages,
contribution Ecofolio, etc.)
– tous rabais, remises, ristournes ou escomptes acquis
à la date de la vente ou de la prestation et chiffrables,
directement liés à l’opération à laquelle ils se rapportent (ce
qui, en pratique, exclut la plupart des ristournes de fin d’an-
née, voir no 636)
254
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
OM
Indemnité forfaitaire pour frais de recouvrement (voir C. com. art. L 441-3
ON
no 2419-1)
EC
Mentions spécifiques liées à certaines opérations (11) : Voir Mémento Concurrence- CGI A II, art. 242 nonies A-
S
notamment en cas d’exportation hors de la CE, d’acquisi- Consommation no 30880 s. I, 3o, 4o et 12o
UE
tions intracommunautaires réalisées dans le cadre d’opéra- Voir Mémento Fiscal no 53625
Q
DI
tions triangulaires, de livraisons et de transferts et 53630
RI
intracommunautaires, de certaines prestations de services
JU
ES
(voir no 589)
SC
(1) Les factures d’acomptes peuvent ne pas comporter l’ensemble des mentions obligatoires lorsque les informations nécessaires à leur
établissement ne sont pas connues au moment de leur émission (BOI-TVA-DECLA-30-20-20-20 no 160 et 170). De même, les factures délivrées
E
LT
à de simples particuliers, dans le cas où le fournisseur n’est pas tenu de délivrer une facture, peuvent ne pas comporter toutes les
CU
(2) Selon l’Administration fiscale, les factures peuvent mentionner l’adresse de l’établissement principal ou d’un établissement secondaire
de l’entreprise cliente, au lieu de son siège social, à condition que le nom ou la raison sociale figurant sur les factures adressées à ces
om
établissements correspondent exactement au nom ou à la raison sociale de l’entreprise cliente (BOI-TVA-DECLA-30-20-20-10 no 20). Sur la
x.c
possibilité, pour un établissement stable établi en France qui participe à une opération effectuée par son siège étranger, de mentionner
rvo
sur la facture qu’il émet à la fois l’adresse étrangère de son siège et son propre numéro d’identification à la TVA en France, voir BOI-
ola
TVA-DECLA-30-20-10 no 300.
ch
(3) Dans la mesure où une telle date est déterminée et qu’elle est différente de la date d’émission de la facture (par exemple, dans le
1.s
cas de factures récapitulatives). Au regard des dispositions fiscales, il s’agit de la date de réalisation de la livraison ou de l’achèvement
uh
de la prestation de services.
(4) Dispense non applicable pour certaines opérations pour lesquelles la facture doit comporter des mentions spécifiques obligatoires
(BOI-TVA-DECLA-30-20-20-20 no 20 à 50 et BOI-TVA-DECLA-30-20-20-30 no 10 à 20). Lorsque la taxe est acquittée par un représentant fiscal, la
facture doit comporter le numéro individuel d’identification qui lui a été attribué.
(5) Possibilité d’utiliser des séries distinctes lorsque les conditions d’exercice de l’activité le justifient (par exemple, existence de plusieurs
sites de facturation, plusieurs catégories de clients pour lesquels les règles de facturation ne sont pas identiques, plusieurs modalités
d’émission électronique, autofacturation, sous-traitance, facture papier) et à condition que deux factures émises la même année ne
puissent pas porter le même numéro (BOI-TVA-DECLA-30-20-20-10 no 100).
(6) Lorsque l’opération facturée constitue un service fourni par voie électronique, la dénomination du service est complétée de la mention
« Service fourni par voie électronique » (BOI-TVA-DECLA-30-20-20-10 no 200).
(7) A condition qu’il n’en résulte aucune ambiguïté, la mention ainsi prescrite, au lieu d’être répétée pour chaque ligne, peut n’être
indiquée qu’une seule fois sur la facture pour chaque rubrique de fournitures soumises au même taux d’imposition (BOI-TVA-DECLA-30-
20-20-10 no 260).
(8) Si facturation d’une TVA étrangère, préciser très clairement que la TVA facturée est la TVA de tel ou tel pays étranger (BOI-TVA-
DECLA-30-20-20-10 no 360). Si facturation dans une monnaie autre que l’euro (les montants figurant sur les factures peuvent être exprimés dans
toute monnaie), TVA à payer déterminée en euros avec indications concernant le taux de change (BOI-TVA-DECLA-30-20-20-10 no 380 s.).
(9) Dispense en cas d’exonération pour les factures d’un montant inférieur à 150 € HT, non applicable pour certaines opérations pour
lesquelles la facture doit comporter des mentions spécifiques obligatoires (BOI-TVA-DECLA-30-20-20-20 no 20 à 50 et BOI-TVA-DECLA-30-20-20-
30 no 10 à 20).
(10) Les factures délivrées par des fournisseurs ou prestataires établis en France et relatives à des opérations soumises à autoliquidation en
France ne doivent pas faire mention de la TVA exigible (BOI-TVA-DECLA 10-10-20 no 290, 370, 440, 510 et 536). Les factures relatives aux opérations
soumises à autoliquidation dans un autre Etat membre peuvent ne pas mentionner la TVA exigible (CGI A II, art. 242 nonies A-II-c).
(11) Les mentions relatives à l’option pour acquitter la TVA sur les débits et à l’option pour le paiement de la TVA sur les livraisons de travaux
immobiliers ne sont plus obligatoires, mais seulement recommandées par l’Administration (BOI-TVA-DECLA-30-20-20-30 no 270 à 330).
255
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
661 Monnaie de facturation Les factures doivent être libellées en euros. Cependant, il est
5 possible de libeller des factures dans une devise étrangère s’il s’agit d’un règlement international ;
voir Mémento Concurrence-Consommation no 30730 à 30734.
Fiscalement En matière de TVA, les montants figurant sur la facture peuvent être exprimés dans toute
monnaie, mais la taxe à payer doit être convertie en euros en utilisant le mécanisme de conversion prévu
par l’article 266-1 bis du CGI (BOI-TVA-DECLA-30-20-20-10 no 380).
661 Date d’établissement de la facture La facture doit être réclamée par l’acheteur, et le
6 vendeur est tenu de la délivrer dès la réalisation de la vente ou de la prestation du service
(C. com. art. L 441-3).
Pour des commentaires de la DGCCRF sur la date de réalisation de la vente et les exceptions à la règle
de facturation immédiate, voir Mémento Concurrence-Consommation, no 30190 s.
Fiscalement Il en est en principe de même. La facture doit être émise au plus tard le 15 du mois qui suit
celui au cours duquel s’est produit le fait générateur afférent aux opérations suivantes (CGI, art. 289, 1-3) :
– acquisitions intracommunautaires ;
– livraisons et transferts intracommunautaires exonérés de TVA ;
– prestations de services pour lesquelles la taxe est due par le preneur.
La facture peut toutefois être établie de manière périodique pour plusieurs livraisons de biens ou presta-
tions de services distinctes réalisées entre l’assujetti et son client au titre du même mois civil, à condition qu’un
bon de livraison ou de prestation soit émis à la date de l’opération. Cette facture est établie au plus tard à la fin
de ce même mois (CGI, art. 289 I-3).
Indépendamment de ces situations, l’Administration fiscale admet un différé général de facturation de
quelques jours pour les besoins de la gestion des entreprises et dans certains cas spécifiques (BOI-TVA-DECLA-
30-20-10 no 620 à 640.).
661 Factures transmises par voie électronique Les assujettis à la TVA ont la possibilité,
7 sous réserve de l’acceptation du destinataire, de transmettre leurs factures par voie électro-
nique, sous certaines conditions. L’authenticité de leur origine, l’intégrité de leur contenu et leur
lisibilité doivent être assurées à compter de leur émission et jusqu’à la fin de leur période de conser-
vation (BOI-BIC-CHG-10-20-20 no 100). Pour plus de détails, voir Mémento Fiscal no 53595.
OM
I. Modalités de transmission La télétransmission des factures peut être réalisée par trois voies
ON
distinctes. Pour assurer l’authenticité, l’origine de la facture, l’intégrité de son contenu et sa lisibilité (CGI,
EC
art. 289-V), l’assujetti peut :
S
a. Recourir à la procédure de la signature électronique avancée dans les conditions précisées par
UE
Q
l’article 96 F de l’annexe III au CGI. Le signataire est obligatoirement une personne physique (BOI-TVA-
DI
RI
DECLA-30-20-30-30 no 40) ;
b. Mettre en œuvre un système de télétransmission des factures au moyen d’un échange informatisé JU
ES
de données (EDI) répondant à des normes équivalentes à celles définies à l’article 2 de la recommanda-
NC
IE
tion 1994/820/CE de la Commission européenne du 19 octobre 1994. Il s’agit alors de factures qui se
SC
présentent sous la forme d’un message structuré selon une norme convenue entre les parties, permettant
S
DE
une lecture par ordinateur et pouvant être traité automatiquement et de manière univoque, dans les
E
c. Recourir à toute solution technique autre que la signature électronique ou l’EDI dès lors que des
:FA
contrôles documentés et permanents sont mis en place par l’entreprise et permettent d’établir une
om
piste d’audit fiable entre la facture émise ou reçue et la livraison de biens ou prestation de services qui
x.c
en est le fondement (CGI, art. 289, VII-1o et CGI A III, art. 96 I ; BOI-TVA-DECLA-30-20-30-20 no 1 et s.).
rvo
ola
Les factures ainsi transmises par le biais d’une de ces trois procédures tiennent lieu de facture d’origine
ch
Les assujettis peuvent transmettre par voie électronique au même destinataire un lot comprenant
uh
plusieurs factures en ne mentionnant qu’une fois les mentions obligatoires lorsque le délai entre le fait
générateur et la transmission du lot n’excède pas quelques jours (BOI-TVA-DECLA-30-20-30-10 no 200 à 230).
Le principe de transmission des factures électroniques est également admis par l’Administration écono-
mique (voir Mémento Concurrence-Consommation no 30240).
Sur les possibilités de contrôle du système de télétransmission des factures par l’Administration, voir
Mémento Fiscal no 53595.
II. Conservation des données :
– Les factures visées au I-a., la signature électronique à laquelle elles sont liées et le certificat électronique
attaché à la vérification de cette signature doivent être conservés dans leur contenu originel pendant le
délai de 6 ans prévu à l’article L 102 B du LPF (voir no 661-8) aussi bien par l’entreprise émettrice que par
l’entreprise destinataire des factures ;
– Les informations émises et reçues visées au I-b. doivent être conservées dans leur contenu originel
pendant ce même délai, séparément pour chaque société dématérialisant ces factures (CGI A III, art. 96 G) ;
– Les informations, documents, données, traitements informatiques ou systèmes d’informations constitu-
tifs des contrôles internes visés au I-c. et la documentation décrivant leurs modalités de réalisation doivent
également être conservés pendant un délai de 6 ans, cette conservation pouvant être effectuée, à comp-
256
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
ter du 1er janvier 2016 sur le support choisi par l’entreprise, quel que soit le format d’origine de ces
éléments (LPF, art. L 102 B, I bis) ;
– Les factures transmises par voie électronique doivent être stockées sur le territoire français ou dans un
Etat membre de l’Union européenne ou dans un pays lié à la France par une convention prévoyant une
assistance mutuelle. Les entreprises assujetties doivent assurer un accès en ligne permettant le télécharge-
ment et l’utilisation des données stockées et déclarer le lieu de stockage de leurs factures lorsque ce lieu
est situé hors de France (LPF, art. L 102 C et R 102 C, I ; BOI-CF-COM-10-10-30-10 no 320 à 340).
Sur l’archivage des pièces justificatives, voir no 329, 330-1 et 332-7.
Conservation des factures La facture doit être rédigée en double exemplaire et le vendeur 661
et l’acheteur doivent en conserver chacun un exemplaire (C. com. art. L 441-3, al. 2). 8
Ainsi, les originaux ou les copies des factures sont conservés pendant trois ans à compter de la
vente ou de la prestation de services (C. com. art. R 441-3).
On ne saurait toutefois s’en tenir à ce délai de trois ans. En effet :
– les documents comptables et les pièces justificatives sont conservés pendant 10 ans (voir no 2924) ;
– fiscalement, les pièces justificatives de la comptabilité doivent être conservées pendant 6 ans (LPF,
art. L 102 B ; voir en outre les cas particuliers de prolongement des délais de conservation no 2924).
Pour un tableau récapitulatif des délais de conservation, voir no 420.
Factures d’acomptes Elles ne sont soumises à aucun formalisme particulier tant que l’en- 661
semble de la prestation ou de la vente n’est pas encore réalisé, connu et chiffrable (Trib. cor. Nanterre 9
14 mars 1995). Cependant, la cour d’appel de Paris a jugé le contraire en considérant que chaque
facture d’acompte devait reprendre l’ensemble des mentions obligatoires prévues pour les factures
(CA Paris 3 novembre 2006, no 06-2471).
Pour leur comptabilisation, voir no 656.
Remarque Distinction avec les factures émises dans le cadre de contrats s’échelonnant sur
plusieurs exercices : les factures d’acomptes ne doivent pas être confondues avec les factures émises
lors de chaque échéance, notamment dans le cadre de contrats s’échelonnant sur plusieurs exercices
(prestations continues, à échéances successives, etc.), qui doivent respecter le formalisme résultant des
règles de facturation.
Fiscalement Sur les obligations de délivrance d’une facture par les assujettis à la TVA, voir Mémento Fiscal
OM
no 53500 à 53670.
ON
EC
S
UE
B. Ventes au comptant
Q
DI
RI
JU
Tenue du livre de caisse Commerçants détaillants En principe, le solde du livre de caisse 663
ES
ne doit représenter que des espèces. Toutefois dans la pratique, certains commerçants détaillants
NC
IE
simplifient leurs écritures en enregistrant sur ce livre les recettes effectuées tant en espèces que par
SC
chèques. Cette manière de procéder peut être admise sous réserve du respect des conditions
S
DE
– à chaque remise de chèque en banque, le compte de caisse doit être crédité du montant des
CU
chèques remis ;
:FA
– une ventilation doit être effectuée entre les dépenses payées par chèque et celles qui sont payées
om
en espèces ;
x.c
rvo
– tous les mouvements de fonds (retraits et apports) doivent faire l’objet d’un enregistrement
ola
distinct.
ch
1.s
En cas de contrôle, il convient de fournir les brouillards de caisse, bandes enregistreuses, bordereaux de
uh
ventes, bordereaux de remises en banque ou tout autre document justificatif de recettes ou de dépenses
permettant de distinguer les opérations effectuées en espèces de celles qui ont donné lieu à un encaisse-
ment ou à un paiement par chèque (Rép. précitée).
Fiscalement
– La circonstance qu’une fraction notable des recettes (en l’espèce, un tiers) provienne de ventes enregis-
trées sous la mention « divers » sur les brouillards de caisse (sans désignation, même sommaire, des
objets vendus) fait obstacle à la vérification de la concordance des ventes avec les achats comptabilisés et
prive une comptabilité de sa valeur probante (CE 14 juin 1989, no 63667-72868) ;
– Une comptabilité n’est pas probante lorsque le détaillant ne peut justifier du montant des recettes journa-
lières qu’en présentant des bandes de caisse enregistreuse ne comportant pas la désignation des articles
vendus (CE 8 août 1990, no 70748) ;
– Les bandes de caisse enregistreuse identifiant l’article et indiquant le prix de vente constituent des pièces
justificatives suffisantes même si elles ne mentionnent pas le prix d’achat (CE 23 novembre 1992, no 73793).
Justification des ventes au comptant Pour les entreprises dont les produits sont consti- 664
tués essentiellement par des recettes au comptant, la valeur probante de la comptabilité ne
257
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
résulte pas uniquement de l’existence des pièces justificatives (d’origine interne) mais des possi-
bilités de recoupement qu’elles permettent de faire.
Sur la comptabilisation de telles ventes en l’absence de pièces justificatives, voir no 666 ll.
Le bulletin CNCC (no 21, mars 1976, p. 13 et 14) note que :
– « l’inscription en fin de journée du total des recettes, bien que nécessaire, ne constitue pas à elle seule
une justification ;
– une simple bande d’additionneuse ou de caisse enregistreuse n’a pas une grande force probante ;
Fiscalement Le Conseil d’Etat (25 juillet 1975, no 82602) a cependant reconnu que les bandes enregistreuses
sont un moyen de preuve des recettes déclarées.
– un état des encaissements aura plus de force probante s’il comporte des renseignements permettant
des recoupements (références et quantités, nom du client) ;
– un tel état en aura davantage s’il porte la signature du caissier et s’il est accompagné du calcul du
solde de caisse en fin de journée et d’un inventaire des espèces ;
– la valeur justificative de cette pièce sera encore plus grande si elle porte la signature des salariés dont
la rémunération est en partie ou entièrement basée sur le chiffre d’affaires (guelte pour les vendeurs ou
service pour les serveurs) ;
– la sécurité sera augmentée si les inscriptions portées sur l’état sont justifiées par des pièces foliotées et
tenues par duplication telles que bordereaux établis par les vendeurs ou bons de commande du maître
d’hôtel ».
Parmi les contrôles recommandés aux commissaires aux comptes pour fonder leur conviction sur la
valeur probante de la comptabilité, on notera les éléments suivants (Bulletin précité) :
a. l’examen de la comptabilité ne fait pas apparaître des éléments qui constituent la présomption
habituelle des détournements de recettes tels que :
– écart de recettes journalières non expliqué certains jours de l’année ;
– caisse périodiquement et régulièrement créditrice en cours de mois, régularisée en fin de mois par des
apports au compte courant, ou encore enregistrement habituel des opérations de caisse à mauvaise date ;
– versements importants des dirigeants sociaux alors que leur rémunération dans l’entreprise ne justifie
pas ces apports ;
b. la marge bénéficiaire brute est compatible avec la marge brute théorique ou la marge dégagée par
des entreprises similaires, ou les écarts significatifs par rapport à ces deux références sont expliqués ;
c. la vitesse de rotation des stocks est compatible avec celle des années précédentes, ou les écarts
OM
significatifs sont expliqués.
ON
En ce qui concerne les rouleaux de caisse enregistreuse, ils font partie « des pièces justificatives
EC
du chiffre d’affaires sur lesquelles le droit de communication de l’Administration s’exerce » (Rép.
S
UE
Guilhaumon, JO du 9 février 1929, non reprise dans Bofip). D’où l’obligation de les conserver pendant six
Q
DI
ans (LPF, art. L 82).
RI
Toutefois, ces bordereaux font l’objet de tickets récapitulatifs édités par les machines et utilisés JU
ES
pour le traitement comptable. Selon la Mission d’organisation administrative (Comité fiscal, 10 mai
NC
1979), pour les grands magasins ou grandes surfaces de vente, il devrait donc être possible, lorsque
IE
SC
les conditions d’émission des tickets récapitulatifs (numérotation notamment) leur donnent une
S
valeur probante suffisante, d’écarter l’obligation de conservation pendant six ans des rouleaux de
DE
caisse.
E
LT
CU
Il reste (Comité précité) que le Conseil d’Etat peut toujours, en l’état actuel des textes, maintenir son
:FA
exigence de conserver les rouleaux des caisses enregistreuses. Voir en ce sens Rép. Valbrun AN 6 octobre 1976,
om
b. pour chaque opération ayant donné lieu à l’émission d’une facture ou d’un document en tenant lieu
comportant mention de la TVA, le montant net de l’opération, le montant de la TVA au taux exigible
facturé, ainsi que le nom et l’adresse du client.
Il est admis que l’adresse ne figure pas sur les registres et que seul le montant de l’opération soit porté
lorsque l’entreprise, par un classement adéquat de ses factures et par l’inscription de la référence aux
factures sur le livre des ventes ou le livre spécial, met le service des impôts en mesure de procéder à la
vérification de la sincérité des écritures et de la concordance de celles-ci avec les mentions portées sur
les relevés de chiffre d’affaires (Rép. Liot, Sén. 2 octobre 1968, no 7398, non reprise dans Bofip).
En pratique, les entreprises dont les ventes sont justifiées par des factures et qui sont redevables
de la TVA doivent tenir un journal (ou livre) de ventes enregistrant chaque opération dans
l’ordre chronologique des factures, en indiquant son montant total et la référence à la facture.
Fiscalement La comptabilité ou le livre spécial peut être tenu sur n’importe quel support, en l’occurrence
au moyen d’un progiciel comptable (Rép. Tiberi, AN 5 juin 1989, no 8609, non reprise dans Bofip).
Les pièces justificatives des opérations ouvrant droit à déduction doivent, en revanche, être d’origine (CGI,
art. 286-I-3o).
Remarque Logiciel ou système de caisse sécurisé : à compter du 1er janvier 2018, tous les
assujettis à la TVA enregistrant le règlement de leurs clients au moyen d’un logiciel de comptabilité
ou de gestion, ou d’un système de caisse, devront utiliser un logiciel ou un système satisfaisant à
des conditionsd’inaltérabilité,desécurisation,deconservationetd’archivagedesdonnées(CGI,art.286-I-3bis,
créé par la loi de finances pour 2016 no 2015-1785, art. 88 ; BOI-TVA-DECLA-30-10-30).
II. Lorsque les ventes ou autres produits ne sont pas justifiés par des factures ou d’autres 666
pièces justificatives (il s’agit pratiquement des ventes au comptant) elles doivent, en principe, être
comptabilisées d’une manière détaillée, chaque opération faisant l’objet d’une inscription distincte.
Toutefois, en matière de TVA, par simplification, les opérations au comptant (correspondant à des
ventes au détail ou des services rendus à des particuliers) pour des valeurs inférieures à 76 € TTC
peuvent être inscrites globalement sur le livre à la fin de chaque journée et le montant des
opérations inscrites sur le livre est totalisé à la fin du mois (CGI, art. 286-I-3o). L’Administration admet
que cette mesure de simplification s’applique à l’ensemble des contribuables pour la détermination
des revenus imposables (BOI-TVA-DECLA-30-10-10 no 230).
Ce chiffre limite (de 76 €) s’apprécie par opération de vente et non par article vendu à un même
acheteur (BOI-TVA-DECLA-30-10-10 no 240).
OM
Pour les commerçants détaillants, l’Administration admet que le seul fait d’enregistrer globalement les
ON
recettes journalières ne suffit pas à écarter la comptabilité, dès lors qu’elle est tenue correctement et
EC
que ses résultats sont en rapport avec l’importance et l’activité de l’entreprise (BOI-TVA-DECLA-30-10-10
S
UE
no 250).
Q
DI
Pour apprécier si cette condition est remplie, les agents de la DGI ne se réfèrent pas à des pourcentages de
RI
bénéfices uniformes pour toutes les entreprises appartenant à une même branche professionnelle, mais JU
ES
prennent en considération les circonstances propres à chaque affaire et examinent, s’il y a lieu, les incidences
NC
des conditions spéciales d’exploitation de l’entreprise, sous réserve que soient fournis des éléments suffisants
IE
conserver à l’appui de sa comptabilité les justifications nécessaires (CE 1er mars 1978, no 2694 et 13 juillet
E
LT
1979, no 13374) : bandes de caisse enregistreuse, fiches de caisse, livres brouillards (BOI-BIC-DECLA-30-10-20-50 no 1 et 20).
CU
:FA
om
Ventilation des affaires par nature et par taux d’imposition à la TVA 667
x.c
rvo
Principe Les redevables de la TVA, à l’exception de ceux qui sont soumis au régime des micro-
ola
entreprises pour lesquels la réglementation prévoit des obligations simplifiées (voir no 341), doivent
ch
1.s
tenir une comptabilité leur permettant de justifier les opérations, imposables ou non. D’une
uh
manière générale, la comptabilité doit permettre à l’entreprise de fournir l’ensemble des renseigne-
ments demandés dont la mention figure dans les imprimés de déclaration ; à savoir : ventes de
produits achetés ou fabriqués par l’entreprise, ventes à consommer sur place, prestations de services,
fournitures de logement, travaux immobiliers, livraisons à soi-même, achats à des non-assujettis (BOI-
TVA-DECLA-30-10-10 no 1).
Les entreprises qui commercialisent des produits soumis à la TVA à des taux différents, ou éventuel-
lement exonérés de cette taxe, sont tenues de répartir les recettes qu’elles réalisent par catégorie
d’opérations et par taux d’imposition (affaires non soumises à la TVA, affaires faites en suspen-
sion de taxe, affaires ventilées par taux d’imposition). Voir cependant cas particuliers ci-après no 668.
En pratique, les assujettis à la TVA peuvent obtenir la double ventilation nécessaire (par nature et
par taux) de deux manières :
– ventilation par taux de taxe au journal des ventes ;
– subdivision des comptes de telle manière que l’imputation à un sous-compte définisse à la fois la
nature du produit et le taux de taxe, par exemple :
– Compte 7071 – Ventes de marchandises au taux réduit.
– Compte 7072 – Ventes de marchandises au taux normal.
259
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
668 Exception : ventes au comptant Certaines entreprises dont les ventes faites ordinairement
au comptant à des consommateurs ne donnent pas lieu à facturation (grands magasins, super-
marchés, centres distributeurs, commerçants vendant des produits soumis à plusieurs taux) sont
autorisées à répartir leurs recettes de manière empirique (BOI-TVA-DECLA-30-10-20 no 140 et 150).
Trois méthodes sont présentées par l’Administration :
– Méthode A : Ventilation des achats par taux d’imposition ;
– Méthode B : Comptabilisation des achats en valeur de vente (par application d’une marge moyenne
pondérée) ;
– Méthode C : Comptabilisation des achats en valeur de vente (par application au prix d’achat de chaque
produit de la marge commerciale).
Toute autre méthode, mieux adaptée, peut être utilisée.
Pour plus de détails, se reporter à nos éditions antérieures ou à Doc. FL RIE-IV-1980.
Application en comptabilité de ces méthodes Sur le plan comptable, les achats destinés à la revente
sont donc enregistrés par taux d’imposition ; les recettes correspondantes peuvent être inscrites globale-
ment (ou suivant des ventilations propres à la gestion de l’entreprise), un état extra-comptable permet-
tant d’obtenir la ventilation des recettes selon l’une des trois méthodes préconisées.
670 Relevé annuel des ventes par client Les commerçants, industriels et artisans sont
tenus, sur demande expresse de l’Administration, de déclarer le montant total, par client, des
ventes autres que les ventes au détail, réalisées au cours de l’année civile ou de leur exercice
comptable (CGI, art. 1649 bis A). Le retard ou le défaut de production de ce relevé ainsi que les omissions
ou inexactitudes dans les documents produits sont sanctionnés par des amendes forfaitaires (voir
Mémento Fiscal no 78375 et 80190).
OM
ment par débiteur afin de pouvoir figurer dans l’inventaire.
ON
De même l’obligation fiscale de communiquer le montant des ventes par client peut être satisfaite par
EC
d’autres moyens ou modes de classement.
S
UE
En matière commerciale, seule la facture constitue un mode de preuve et le défaut de tenue de ces
Q
DI
comptes ne porte donc, a priori, aucun préjudice à l’entreprise.
RI
Dans la mesure où la méthode de suivi des clients individuels, par un moyen autre que l’enregistre- JU
ES
ment en comptabilité auxiliaire, permet d’obtenir les mêmes renseignements (détail des opérations,
NC
analyse de la position comptable), elle peut être utilisée : comptes clients mensuels, comptes par
IE
SC
échéance, classement des doubles des factures (dans ce dernier cas, il convient cependant de veiller
S
DE
Sur la définition, les objectifs généraux, les éléments constitutifs et les points clés du contrôle interne, voir no 390 s.
uh
I. Maîtrise des processus amont et de production comptable Les processus peuvent viser à
l’application des points suivants :
– les règles comptables adoptées par la société établissent clairement la distinction entre ventes et presta-
tions de services et indiquent si nécessaire les modalités de séparation adoptées pour les contrats à
composantes multiples ;
– les produits des activités ordinaires provenant de la vente de biens ont été comptabilisés lorsque l’en-
semble des conditions suivantes ont été satisfaites :
• la société a transféré à l’acheteur les risques et avantages importants inhérents à la propriété des biens ;
• la société a cessé d’être impliquée dans la gestion, telle qu’elle incombe normalement au propriétaire,
et dans le contrôle effectif des biens cédés ;
• le montant des produits des activités ordinaires peut être évalué de façon fiable ;
• il est probable que des avantages économiques associés à la transaction iront à la société ;
– les coûts encourus ou à encourir concernant la transaction peuvent être évalués de façon fiable.
– l’ensemble des livraisons effectuées (ou services rendus) donne lieu à facturation au cours de la période
appropriée ;
– toutes les factures (séquentiellement numérotées) sont enregistrées dans les comptes clients ou directe-
ment en chiffre d’affaires ;
– l’émission des avoirs est justifiée et contrôlée. Seuls les avoirs contrôlés sont enregistrés dans les comptes ;
– les fonctions de facturation et de recouvrement sont effectivement séparées ; il en est de même pour
les fonctions de recouvrement et de gestion des comptes clients (voir no 678) ;
– tous les comptes clients ouverts correspondent à des clients réels ;
– les soldes de comptes sont périodiquement et correctement justifiés ;
– les clients douteux sont correctement identifiés et les risques d’insolvabilité comptabilisés en conformité
avec les règles applicables.
Enfin, il existe un dispositif visant à exclure des produits des activités ordinaires, les produits facturés ou
à facturer pour compte d’autrui.
II. Maîtrise des processus d’arrêté des comptes Les éléments du contrôle interne à considérer
sont les suivants :
– il existe une procédure permettant de s’assurer que les produits et charges ont été enregistrés sur la
bonne période ;
– il existe un dispositif permettant d’enregistrer les factures à émettre ou les produits constatés d’avance
de manière exhaustive et exacte ;
OM
– les provisions pour dépréciation sont revues en vue de leur réestimation, le cas échéant (par exemple
ON
sur la base d’une balance âgée ou des informations les plus récentes sur les litiges avec les clients).
EC
S
UE
Travaux du Coso, de l’OEC et de la CNCC (voir no 390).
Q
DI
Sur la base des travaux que nous avons synthétisés, il apparaît que le contrôle interne des créances
RI
et de la facturation correspondante doit apporter l’assurance que : JU
ES
– la prise de commande d’un client nouveau est précédée d’une analyse du risque potentiel qu’il repré-
NC
IE
– toute marchandise livrée ou toute prestation effectuée fait l’objet d’une facturation régulière et sans
E
retard ;
LT
CU
– toutes les facturations résultant de l’activité de l’entreprise sont correctement et intégralement enregis-
:FA
trées en comptabilité ;
om
– les montants à recevoir des clients sont suivis de manière systématique, afin de s’assurer qu’il n’existe
x.c
– les clients présentant un risque sont identifiés et les contrôles préalables effectués et le suivi postérieur
ch
– les clients douteux font l’objet d’une relance formalisée et d’un passage rapide en contentieux pour se
prémunir contre leur éventuelle insolvabilité ;
– les services intéressés sont régulièrement informés des résultats de l’activité (montant des ventes et des
produits) et de l’état des créances à encaisser.
Le service contentieux est le service en mesure de fournir les informations nécessaires sur la solvabilité des
clients, les créances douteuses, les litiges en cours, recours entrepris, etc.
A cet égard, une politique de relance bien menée peut améliorer la rapidité et l’efficacité du recouvrement.
tions nécessaires à la commande, correcte utilisation des derniers tarifs en vigueur et d’informations
à jour sur les stocks).
II. Suivi de la facturation L’organisation interne doit garantir que toutes les expéditions (ou
services rendus) donnent lieu à l’établissement d’une facture (contrôle effectué par une personne
différente du magasinier, rapprochement entre quantités sorties et quantités facturées). Il est parti-
culièrement utile que des bons d’expédition prénumérotés puissent être rapprochés des factures.
Ce rapprochement doit être effectué soit par un contrôle informatique, soit par une personne autre
que celles qui contrôlent et expédient les marchandises. Les bons d’expédition étant prénumérotés,
toute rupture de séquence devra être justifiée.
III. Etablissement des avoirs Les retours de marchandises doivent donner lieu rapidement à
l’établissement de notes de crédit ou d’avoirs ; un retard dans l’établissement des notes de crédit
pourrait entraîner une surévaluation des comptes débiteurs. L’approbation des notes de crédit à
passer aux comptes clients, par une personne occupant un poste suffisamment élevé, permet de
constater les déficiences dans l’exploitation qui entraînent des retours ou des rabais coûteux. Une
procédure de même nature doit être définie en ce qui concerne les escomptes de règlement.
Les confirmations de prise en charge datées et signées des transporteurs doivent être conservées
pour servir de preuve en matière d’assurances.
IV. Contrôle des factures de vente Les factures de vente doivent être contrôlées périodiquement
ou par sondage, notamment :
– par une comparaison avec les commandes (ou devis), les bons d’expédition et les accusés de
réception de marchandises ; si cette vérification est informatisée, des rapports d’anomalies doivent
être édités et contrôlés ; cette fonction de contrôle ne doit pas être cumulée avec les fonctions
d’établissement des factures et d’expédition ;
– en ce qui concerne l’application des conditions commerciales (prix, remises, délais de paiement,
cohérence des calculs) et le respect des mentions réglementaires (voir no 661-4). Cette vérification est
faite par une personne indépendante de celle qui prépare les factures.
V. Exhaustivité de l’enregistrement comptable La prénumérotation des factures et l’utilisa-
tion d’une couleur spéciale pour l’original permettent de s’assurer que toutes les factures transmises
aux clients figurent en comptabilité (pour les factures annulées, l’original reste dans l’entreprise).
Le système doit également prévenir tout risque de double comptabilisation des factures.
OM
VI. Lien avec les sorties de stock La procédure ne doit pas permettre d’enregistrer une facture
ON
EC
de vente avant l’expédition effective des marchandises (même avec un système de préfacturation),
S
ou une sortie de stock et la facture correspondante dans des exercices différents.
UE
Q
DI
VII. Envoi de relevés aux clients La procédure d’envoi de relevés aux clients permet d’obtenir
RI
une réaction des clients qui ne sont pas d’accord avec le solde annoncé. JU
ES
VIII. Relances Des analyses fréquentes des soldes clients (ou un classement par ancienneté)
NC
IE
doivent être totalement séparées. Le tableau ci-après récapitule les fonctions non cumulables et les
CU
:FA
Non cumulable
ola
262
© Ed. Francis Lefebvre LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION
■ Exemple
Comptabilisation cumulée avec les encaissements 1. a) : Le risque est supprimé si le montant des encaisse-
ments est connu avant transmission à la comptabilité (par exemple, à l’ouverture du courrier par une
autre personne) et comparé a posteriori avec celui qui a été enregistré sur les comptes « Clients » et sur
les comptes de trésorerie tenus par une autre personne.
V. Contrôle externe
Contrôle des comptes clients Il a fait l’objet de certains développements dans la norme 679
d’exercice professionnel NEP 505 « Demande de confirmation des tiers » (qui définit les principes
relatifs à l’utilisation de cette technique pour les tiers, y compris par conséquent pour les clients) et
dans la Note d’information CNCC NI.VII « Le commissaire aux comptes et les demandes de confirma-
tion des tiers », décembre 2010.
Cette technique de contrôle est généralement utilisée pour confirmer un solde de compte et les éléments
le composant, mais elle peut aussi permettre de confirmer (NEP précitée, § 05) :
– les termes d’un contrat ou l’absence d’accords particuliers susceptibles d’avoir une incidence sur la
comptabilisation de produits ;
– ou encore l’absence d’engagements hors bilan.
Sur les demandes d’informations des commissaires aux comptes auprès des tiers, voir no 5044-3.
Buts poursuivis La demande de confirmation des tiers consiste à obtenir de la part d’un tiers 679
une déclaration directement adressée au commissaire aux comptes concernant une ou plusieurs 1
informations (NEP 505, § 03).
Toutefois, si cette technique permet de collecter des éléments fiables et pertinents sur l’existence
de créances clients, elle ne permet généralement pas de collecter des éléments sur l’évaluation
de ces créances, en raison de la difficulté d’interroger un tiers sur sa capacité à s’en acquitter (NEP
précitée, § 07).
L’ensemble des objectifs de contrôle ne peut donc être couvert par la confirmation directe. Des procé-
dures complémentaires devront ainsi également être mises en œuvre pour vérifier :
– la possibilité de recouvrement des créances : analyse des soldes anciens sur la base de balances âgées,
OM
ON
examen des encaissements subséquents, demande d’informations auprès des avocats pour vérifier l’ab-
EC
sence de litiges (voir no 2593) ;
S
– l’exhaustivité de l’enregistrement des créances : mise en œuvre de techniques de revue analytique avec
UE
l’analyse des ratios de règlements clients, vérification de l’enregistrement des créances sur la base des
Q
DI
derniers bons de livraison…
RI
JU
ES
Travaux à mettre en œuvre Voir NEP 505 précitée et Note d’information CNCC NI.VII 679
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précitée. 2
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SECTION V
CU
:FA
et autres informations
ola
ch
1.s
uh
Voir également les chapitres 17 « Les documents de synthèse » et 22 « L’information comptable et 680
financière à la charge de l’entreprise ».
– Il ne doit pas être opéré de compensation entre les comptes 411 (Clients) à 418 (Clients – Produits non
encore facturés) et les comptes 4191 (Avances et acomptes reçus sur commandes) et 4196 (Dettes pour
emballages et matériels consignés).
Les comptes 4191 indiqués ci-avant correspondent à des avances ou acomptes reçus sur des factures non
encore émises à la clôture de l’exercice ; en effet, dès l’émission de celles-ci, les comptes 4191 sont soldés.
A notre avis, si les comptes 4191 et 418 concernent la même commande, la véritable créance est
constituée par le montant net et une compensation paraît devoir être opérée.
– Pour la présentation des clients créditeurs au passif du bilan, il est nécessaire, à notre avis, à la clôture
de chaque exercice, de passer l’écriture suivante : débit du compte 410 : « Clients et comptes rattachés »
par le crédit du compte 4197 : « Autres avoirs – Clients » (voir no 636), pour un montant correspondant
à l’ensemble des comptes clients présentant un solde créditeur sur la balance auxiliaire clients. Il
s’agit d’une écriture d’inventaire à extourner au début de l’exercice suivant.
Remarque Origine de cette écriture : cette écriture d’inventaire nécessaire au respect du principe
de non-compensation des créances et des dettes n’a pas été reprise dans le PCG 1999 alors qu’elle
figurait dans le PCG 82 (p. II 38). Il s’agit, à notre avis, d’un oubli, car celle relative aux fournisseurs
débiteurs a bien été reprise (voir no 980).
– Les rabais, remises, ristournes à accorder et autres avoirs à établir (compte 4198) ne sont pas encore
accordés ou établis (dans le cas contraire, ils seraient comptabilisés soit en moins du compte clients,
soit au compte 4197 si le compte clients devenait créditeur).
A notre avis, la véritable créance résultant des ventes et prestations de services est constituée par le
montant net de la créance de l’entreprise sur ses clients. Il nous paraîtrait donc préférable de fournir ce
montant net à l’actif, et non de comprendre les réductions sur ventes au passif, à condition qu’il reste
des créances non encore payées correspondant à ces rabais et avoirs ou qu’il existe des factures à établir
au même client enregistrées au compte 418.
– Le compte « Dépréciation des comptes de clients » ne peut être compensé par le compte « Clients »
et doit apparaître en diminution de l’actif du bilan.
En ce qui concerne la présentation de la provision pour risques afférents aux crédits à moyen terme résultant
d’opérations faites à l’étranger, voir no 3232.
Par ailleurs, les créances correspondant à des ventes avec clause de réserve de propriété doivent
figurer sur une ligne distincte à l’actif (Loi du 12 mai 1980, art. 3). Cette prescription prend la forme
d’une mention séparée : « dont… avec clause de réserve de propriété » (PCG, art. 821-1 s. ; voir modèle
no 6005 s.).
OM
Lorsque les comptes « Clients » font l’objet d’un financement particulier, voir no 2111.
ON
b. Système développé (facultatif) Pour la répartition des créances entre créances d’exploitation et
EC
créances diverses, voir no 6009.
S
UE
Q
Pour le passage des comptes aux postes en général, voir no 6005 s.
DI
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682 Présentation des produits d’exploitation au compte de résultat Le
ES
NC
chiffre d’affaires doit apparaître dans le compte de résultat selon sa définition réglementaire (voir
IE
no 695-1) alors qu’il peut être aménagé dans l’annexe (voir no 695-2 s.), le montant à l’exportation
SC
a. Système de base (et système abrégé) Les différents comptes de produits sont regroupés sous deux
E
LT
rubriques : Ventes de marchandises et Production vendue (biens et services). D’où la nécessité d’éclater
CU
les produits des activités annexes (compte 708) entre ces deux rubriques. Ainsi, à notre avis :
:FA
om
– les boni sur reprises d’emballages consignés sont rattachés aux marchandises ou à la production
x.c
vendue selon que leur contenu est une marchandise ou un produit fini ;
rvo
– les rabais, remises et ristournes obtenus des clients sont rattachés aux marchandises ou aux produits
ola
b. Système développé (facultatif) La production vendue est présentée sur trois lignes : Ventes
(de produits finis), Travaux et Prestations de services. D’où la nécessité d’éclater les produits des
activités annexes (compte 708) ayant le caractère de production entre ces trois lignes.
Pour le passage des comptes aux postes en général, voir no 6005 s.
Informations sur les contrats à long terme Conformément au PCG (art. 833- 690
20/4) et à l’avis du CNC no 99-10, les informations suivantes sont à fournir.
a. Principes comptables L’annexe doit décrire :
– la méthode de calcul du pourcentage d’avancement,
– si l’entreprise a choisi ou non d’imputer les charges financières dans les charges liées aux contrats
et selon quelle méthode d’imputation.
b. Informations chiffrées L’annexe doit contenir :
– le montant des provisions pour pertes à terminaison ainsi que leur variation au cours de l’exercice ;
« Les méthodes d’évaluation des pertes à terminaison doivent faire l’objet d’une information dans les
notes annexes aux comptes. En particulier, l’incidence de l’incorporation éventuelle d’une quote-part de
frais indirects dans le calcul de la provision est à signaler, avec indication de la manière dont ces frais
indirects ont été pris en compte et de leur montant » (Rec. OEC, no 1. 11 et avis no 25).
L’AMF (Bull. COB no 178, février 1985, p. 12) précise également que les compensations qui auraient conduit à
ne pas constituer, pour certains contrats, de provisions pour les pertes prévisibles (voir no 540) doivent être
indiquées avec leur justification.
– lorsqu’il n’est pas possible d’estimer la perte de façon raisonnable : la mention du risque addition-
nel mesuré par rapport à l’hypothèse de perte la plus faible ou la mention de l’existence et de la
nature de l’incertitude.
c. Changements comptables L’annexe doit indiquer :
– les informations nécessaires à la compréhension des changements de méthode ou d’estimation ;
– la prise en compte éventuelle, pour la détermination de l’effet de changement de méthode, de
l’estimation du résultat à terminaison à la clôture de l’exercice du changement.
Ventilation du chiffre d’affaires Le PCG (art. 833-14/1) prescrit de fournir une ventila- 694
tion du montant net du chiffre d’affaires par catégories d’activités et par marchés géogra-
phiques (dans la mesure où, précise le PCG, ces catégories ou marchés diffèrent entre eux de façon
très importante).
Pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2016, la disposition du Code de commerce selon laquelle
« si certaines de ces indications sont omises en raison du préjudice grave qui pourrait résulter de leur
divulgation, il est fait mention du caractère incomplet de cette information » a été supprimée (C. com.
art. R 123-198 4o avant sa suppression par le décret no 2015-903 du 23 juillet 2015). Elle pourrait cependant être
rétablie par un nouveau règlement de l’ANC à venir (voir no 5810).
OM
ON
Deux questions se posent :
EC
– Quel est le montant net du chiffre d’affaires à retenir ? Voir ci-après no 695.
S
– Qu’est-ce qu’une catégorie d’activité ou un marché géographique ? Voir ci-après no 696.
UE
Q
Remarque Ventilation du chiffre d’affaires : celle-ci ne concerne que l’annexe de base et n’est
DI
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pas requise dans l’annexe simplifiée (voir no 3676-1). JU
ES
NC
Quel est le montant net du chiffre d’affaires à retenir ? Le contenu du chiffre 695
IE
SC
d’affaires est défini de manière réglementaire. Toutefois, cette définition générale exclut un certain
S
nombre de produits courants, d’où la création d’une notion nouvelle : « Produits des activités
DE
Définition réglementaire Comme nous l’avons vu au no 480, le chiffre d’affaires correspond 695
:FA
om
Possibilité de retenir une autre notion : « Produits des activités courantes » 695
ola
ch
Le PCG (art. 833-14/1) admet, si besoin est, la création et la mention dans l’annexe d’un autre
1.s
2
indicateur économique de nature comptable intitulé « Produits des activités courantes », à condi-
uh
tion que cet indicateur soit accompagné d’un tableau de rapprochement chiffré avec le « montant
net du chiffre d’affaires ». L’avis CNC no 27 du 27 mars 1985 précise qu’il est présenté au niveau
des postes du compte de résultat et des informations requises dans l’annexe.
En effet, le « montant net du chiffre d’affaires », résultant de la définition réglementaire, ne comprend
pas l’ensemble des ressources courantes de certaines entreprises, en particulier, les subventions d’exploi-
tation, certaines locations immobilières et les produits financiers. Or, pour répondre à un besoin de
meilleure information, il peut y avoir nécessité, pour certaines entreprises et en particulier les sociétés
cotées ou celles qui ont l’intention de demander leur inscription à la cote, de mentionner dans l’annexe,
en plus du montant net du chiffre d’affaires, le montant des produits courants.
Selon l’AMF (Bull. COB no 181, mai 1985, p. 5), un tel montant, représentatif des produits résultant de l’exer-
cice des « activités normales et courantes » d’une entreprise pendant la période considérée, est le plus
utile aux actionnaires et aux investisseurs potentiels pour permettre des comparaisons. En outre, il est
celui qui se prête le mieux à la ventilation entre les diverses branches ou les diverses zones géogra-
phiques entre lesquelles se partage l’activité de l’entreprise.
Dans certains cas (Bull. COB précité), ce sont les caractères particuliers de l’activité d’une entreprise considérée
isolément qui rendront le chiffre d’affaires officiel peu significatif de son activité, dans d’autres cas, c’est
265
LES PRODUITS ET CREANCES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
pour une catégorie d’entreprises dans son ensemble (par exemple les sociétés immobilières d’investissement)
qu’il sera approprié de dégager le montant des produits des activités courantes. L’industrie du bâtiment et
des travaux publics constitue un des cas les plus complexes (voir no 695-3).
695 Adaptation du chiffre d’affaires selon les secteurs professionnels A notre avis,
3 toute adaptation du montant net du chiffre d’affaires par rapport à la notion générale de présenta-
tion doit être justifiée par référence à l’activité professionnelle normale et courante et à l’importance
des affaires motivant l’adaptation. Mention doit être faite dans le compte de résultat, à notre avis,
de la nature des affaires comprises dans le montant net du chiffre d’affaires comme le précisait le
PCG 82 (p. II.123).
Sur la validité des plans comptables professionnels, voir no 295.
Nous présentons ci-après les principales particularités :
Entreprises du bâtiment et des travaux publics L’AMF (Bull. COB no 181, mai 1985, p. 3 s.) recommande
que le chiffre d’affaires des sociétés de ces secteurs, devant être publié au Balo ou mentionné dans
l’annexe, comprenne :
– les « situations méritées ». Ces situations doivent correspondre à l’avancement technique du chantier.
Elles représentent le total des situations de travaux facturées aux clients, augmenté des travaux effectués
non encore passés en situations et, le cas échéant, diminué des travaux facturés non encore exécutés. Il
appartiendra aux commissaires aux comptes de vérifier qu’il en est bien ainsi, et qu’aucun risque sérieux
n’existe quant à l’acceptation des montants en cause par les clients ;
– la quote-part de la société dans les situations méritées correspondant aux contrats gérés dans le cadre
de sociétés en participation. Si la société est gérante, elle retiendra sa quote-part juridique du contrat. Si
elle n’est pas gérante, elle retiendra sa quote-part juridique diminuée des prestations fournies au gérant
au cours de l’exécution du contrat ;
– les dédits et pénalités sur marché dus par le client.
Au contraire, viennent en déduction les dédits et pénalités dus par la société au client.
Le fait que ces dédits ou pénalités aient été constatés en résultat exceptionnel n’empêche pas de les retenir
avec le chiffre d’affaires pour une mention dans l’annexe.
Ces sociétés doivent mentionner dans l’annexe le chiffre d’affaires tel que défini ci-avant en précisant
qu’il s’agit du total des « produits des activités courantes » (voir no 695-2) et en expliquant pourquoi la
ligne « montant net du chiffre d’affaires » du compte de résultat n’a pas été servie.
En ce qui concerne la ventilation du chiffre d’affaires par branches d’activité, les sociétés devront se
OM
référer à la nomenclature professionnelle des activités de travaux publics et à la nomenclature Insee en
ON
ce qui concerne les sociétés du bâtiment. Selon les spécificités de leur activité propre, les sociétés pour-
EC
ront, sous réserve de respecter le principe de la constance des méthodes, procéder à des regroupements
S
UE
de rubriques de la nomenclature ou bien au contraire donner une information plus détaillée, de manière
Q
que la ventilation par branches d’activité aboutisse dans tous les cas à des chiffres significatifs.
DI
RI
Transports maritimes et transports routiers L’entreprise étant responsable vis-à-vis de son client de JU
ES
la totalité du transport, les Comités professionnels ont obtenu l’accord du CNC sur les positions suivantes
NC
(Avis de conformité no 5 relatif au Plan comptable professionnel pour les entreprises de transports routiers
IE
– établissement d’un compte de résultat spécifique à la profession où ces frais de sous-traitance apparais-
E
LT
Chiffre d’affaires brut (hors TVA) − transports sous-traités = Chiffre d’affaires net (hors TVA) (Plan comp-
:FA
Raffinage et distribution des hydrocarbures Etant donné l’importance des droits de douane et taxes
rvo
sur les produits pétroliers compris dans leur chiffre d’affaires, les entreprises peuvent en indiquer le
ola
montant dans l’annexe. Elles peuvent également indiquer le montant de la TVA collectée.
ch
1.s
La facturation des produits échangés ne constitue pas un élément du chiffre d’affaires (voir no 571).
uh
Industries chimiques Le chiffre d’affaires doit englober, outre les produits figurant au compte 70,
d’autres éléments qui sont à retenir :
– s’il s’agit d’éléments de l’activité principale (exemple : compte 752 « Revenus des immeubles non
affectés aux activités professionnelles » pour une société filiale immobilière) ;
– s’il s’agit d’éléments d’une activité complémentaire à l’activité principale et ayant un caractère normal
et courant (exemple : compte 751 « Redevances pour concessions, brevets, licences, etc. »).
Industrie des métaux non ferreux Le chiffre d’affaires est déterminé dans le temps en cas de fourni-
ture de biens dont certains éléments de calcul de la facturation ne peuvent être connus au moment de
la livraison. Le chiffre d’affaires prend en compte les écarts de change.
Opérations de coopération (tous secteurs : mandataires, commissionnaires, administrateurs, groupe-
ments, coopératives, transitaires, etc.). Sur l’intérêt de fournir le volume d’activité ou d’affaires de l’entre-
prise, voir no 4184.
Toutefois, pour le PCG (art. 833-14/1), la ventilation ne doit être fournie que dans la mesure où les catégories
d’activités ou marchés diffèrent entre eux de façon très importante.
Les sociétés peuvent s’inspirer, en matière d’information sectorielle :
– soit des normes internationales (IFRS 8, Secteurs opérationnels ; voir Mémento IFRS no 57806 à 57895) ;
– soit des règles françaises de consolidation (Règl. CRC no 99-02). Selon le règlement CRC no 99-02 (§ 425),
un secteur d’activité ou une zone géographique est un ensemble homogène de produits, de services, de
métiers ou pays individualisé au sein de l’entreprise, de ses filiales ou de ses divisions opérationnelles. La
segmentation adoptée pour l’analyse sectorielle devrait être issue de celle qui prévaut en matière d’orga-
nisation interne de l’entreprise.
Remarque Dérogation possible : la rédaction conditionnelle du principe énoncé précédemment
permet aux entreprises d’y déroger notamment dans le cas où leur organisation, c’est-à-dire par
exemple leur reporting interne, n’est basée ni sur les produits ni sur les zones géographiques mais
par exemple sur les entités juridiques.
L’information est requise pour chaque secteur individualisé au sein de l’entreprise qui représente au
minimum 10 % du chiffre d’affaires. Inversement, les informations relatives aux secteurs d’activité ou aux
zones géographiques représentant moins de 10 % du chiffre d’affaires peuvent être regroupées.
Pour plus de détails sur l’information sectorielle dans les comptes consolidés établis en règles françaises,
voir Mémento Comptes consolidés no 7530 s.
Les entreprises peuvent, à notre avis, obtenir les informations à fournir par l’intermédiaire soit de leur
comptabilité analytique, soit de la comptabilité générale en prévoyant les subdivisions de comptes
nécessaires, soit enfin par estimation à partir de la comptabilité.
L’AMF (Bull. COB no 330, décembre 1998, p. 44 s.) estime nécessaire que les informations sectorielles présentées
puissent être recoupées avec les états financiers d’ensemble, permettent une comparaison avec l’année
précédente et respectent le principe de permanence des méthodes dans les découpages sectoriels retenus
(en cas de modification, les données précédemment publiées devraient être retraitées).
Contrôle par le commissaire aux comptes Lorsque le commissaire aux comptes estime que les informa-
tions sectorielles sont significatives, il collecte des éléments destinés à apprécier l’information fournie
dans l’annexe des comptes de l’entité. A cette fin, il met notamment en œuvre des procédures analytiques
et s’entretient avec la direction sur des méthodes utilisées pour l’établissement de ces informations (norme
d’exercice professionnel NEP 501 « Caractère probant des éléments collectés (Applications spécifiques) », § 10).
OM
II. Autres informations comptables
ON
EC
et financières
S
UE
Q
DI
Publication du chiffre d’affaires 700
RI
Les sociétés dont les titres financiers sont admis
aux négociations sur un marché réglementé doivent fournir une information sur leur chiffre JU
ES
d’affaires :
NC
IE
no 3705-2) ;
S
DE
– le chiffre d’affaires du 4e trimestre et de l’exercice écoulé, dans les deux mois suivant la clôture
E
Voir no 3708.
om
2. Information privilégiée Selon l’AMF, la connaissance du chiffre d’affaires avant sa publication est
x.c
rvo
de nature à constituer une information privilégiée (voir no 5062-2). En conséquence, toute intervention sur
ola
les titres entre la connaissance de cette information et sa publication est interdite (Règl. gén. AMF, art. 631-6
ch
1.s
al. 1). Constitue donc un manquement d’initié, le rachat par une société de ses propres actions sur le
uh
marché avant la publication de son chiffre d’affaires (Cass. com. 29 mars 2011, no 10-15.866).
Sur la notion d’information privilégiée, voir Mémento Sociétés no 66274 et 66275.
267
uh
1.s
ch
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x.c
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CU
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E
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NC
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JU
RI
DI
Q UE
S
EC
ON
OM
CHAPITRE 5
OM
SECTION III III Aspects importants
ON
Schémas usuels du contrôle interne 970
EC
de comptabilisation
S
UE
I Régularisation des charges SECTION V
Q
Présentation des comptes
DI
et dettes d’exploitation
RI
annuels et autres informations
en fin d’exercice 791 JU
ES
B Annexe (développements
S
particuliers) 982
(compte 61/62) 812
E
LT
et financières 987
:FA
Compléments pratiques
rvo
269
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
SECTION I
OM
ON
A. Notion de charges d’exploitation
EC
S
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703 Définitions
Q
Les charges sont constituées par tous les biens et services consommés par l’entre-
DI
RI
prise au cours de son activité.
JU
a. Charges d’exploitation et « frais généraux » Le PCG ne comporte pas la notion de « frais
ES
NC
généraux », qui est de caractère fiscal ; en effet, l’article 39-1 du Code général des impôts les cite
IE
parmi les charges déductibles. En pratique, cette notion recouvre l’ensemble des dépenses qui n’ont
SC
pas pour contrepartie l’entrée d’un nouvel élément dans l’actif de l’entreprise.
S
DE
ments, travaux et services consommés par l’entreprise ainsi que des avantages qui lui ont été consen-
:FA
om
tis, soit en vertu d’une obligation légale que l’entreprise doit remplir, soit, exceptionnellement, sans
x.c
contrepartie ;
rvo
A notre avis, comme le précisait le PCG 82 (p. I. 31), le terme « frais » désigne soit des charges, soit un
uh
regroupement de charges.
c. Charges et dépenses budgétaires Les obligations budgétaires ne peuvent avoir d’incidence sur
la comptabilité ; notamment, une charge budgétairement prévue ne peut être enregistrée tant
qu’elle n’est pas née, même si l’entreprise n’a pas la possibilité de s’y soustraire (parce qu’elle y est
contractuellement tenue par exemple).
d. Distinction entre charges et immobilisations Voir les critères de définition et de comptabilisa-
tion, no 1303 s. (immobilisations corporelles) et 1603 s. (immobilisations incorporelles) ; le traitement des
dépenses ultérieures, no 1390 s. (immobilisations corporelles) et 1670 s. (immobilisations incorporelles).
e. Notions de coûts (voir no 1152).
704 Différentes sortes de charges Le PCG distingue les charges d’exploitation (autres que
financières), les charges financières et les charges exceptionnelles. Ce chapitre est consacré
uniquement aux charges d’exploitation autres que financières.
a. Les « charges d’exploitation » ne font pas l’objet d’une définition expresse mais leur contenu
est précisé.
270
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
b. En comptabilité analytique, une charge est un élément de coût introduit dans le réseau d’ana-
lyse d’exploitation (voir no 1273-2).
c. Les « charges calculées » sont les charges dont le montant est évalué selon des critères appro-
priés ; elles comprennent, en comptabilité générale, les dotations aux amortissements, aux déprécia-
tions et aux provisions.
OM
à l’occasion du cycle d’exploitation et les dettes assimilées, c’est-à-dire toutes les dettes ayant pour
ON
contrepartie des charges d’exploitation.
EC
La distinction « Dettes d’exploitation » – « Dettes diverses » n’existe pas dans la présentation
S
du bilan en système de base (elle n’existe que dans le système développé). Dans le système de base,
UE
Q
les dettes sont classées par nature ; toutefois il nous paraît possible de faire le rapprochement
DI
RI
suivant entre les différentes natures et caractères.
JU
ES
Nature Caractère
NC
IE
Pour des applications pratiques de cette notion au niveau de leur comptabilisation, voir no 944.
rvo
ola
ch
1.s
SECTION II
uh
Règles d’enregistrement
et d’évaluation des charges
et dettes d’exploitation
I. Règles d’enregistrement
La dette contractée par l’entreprise (et la charge qui lui correspond) est la contrepartie chez l’ache- 731
teur de la créance (et du produit qui lui correspond) chez le vendeur. Les règles applicables aux
produits d’exploitation sont donc transposables aux charges d’exploitation, c’est-à-dire :
– enregistrement des dettes certaines (voir no 732 s.) ;
– enregistrement des charges consommées durant l’exercice (voir no 736 s.).
271
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
A. Règles générales
732 Enregistrement des dettes certaines Enregistrement lors de l’exécu-
tion du contrat L’achat d’un bien ou d’un service est juridiquement réalisé dès que les parties
sont d’accord sur la chose et le prix (C. civ. art. 1583). Toutefois, l’acheteur ne devient redevable du prix
et la dette ne devient certaine que lors du transfert de propriété du bien ou de la fourniture
de la prestation.
Sur la date de transfert de propriété du bien et sur la date de fourniture de la prestation, voir respectivement
no 501 et 502.
C’est pourquoi le PCG (art. 322-7) prévoit qu’une dette à l’égard d’un fournisseur est comptabilisée
lorsque, conformément à une commande de l’entreprise, la marchandise a été livrée ou le service
rendu.
En pratique, l’exécution de l’obligation de livrer ou de fournir détermine le moment de la comptabi-
lisation de l’achat ou du service :
– soit lors de la réception des marchandises ou de la constatation du service rendu par l’écri-
ture débitant le compte de charge concerné et créditant le compte 408 « Fournisseurs – Factures
non parvenues » pour le montant des factures à recevoir ;
– soit, par simplification, par la comptabilisation à la réception de la facture établie par le fournis-
seur, la situation étant régularisée à la clôture de l’exercice lorsqu’un décalage existe entre les
dates de facturation et de réception.
Toutefois, les factures fournisseurs reçues par l’acheteur avant la livraison des marchandises ne doivent
pas être comptabilisées si elles ne correspondent à aucun bon de commande formel signé par ce dernier,
alors que cet achat le nécessite. Dans ce cas, l’acheteur n’a, en effet, pas d’obligation vis-à-vis
OM
de ce fournisseur, conformément à l’article 322-7 du PCG (Bull. CNCC no 169, mars 2013, EC 2012-66,
ON
p. 123 s.).
EC
S
Fiscalement Il en est de même. Ne peuvent être rattachés à un exercice des achats non définitivement
UE
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conclus ou livrés avant la clôture (CE 20 janvier 1992, no 61235 ; voir no 736-1). En revanche, doivent être
DI
RI
rattachés à un exercice des frais devenus certains, même facturés avec retard par le fournisseur, ou non
encore acquittés (CE 24 juin 2009, no 298582) dès lors qu’ils sont déterminés dans leur montant (CE 12 février JU
ES
1992, no 64045).
NC
IE
comme elle l’entend durant l’exercice, en fonction d’une certaine date qu’elle aura choisie, mais de
E
LT
manière permanente ; toutefois, pour les besoins d’un arrêté comptable (fin de mois, de trimestre ou
CU
d’année), il peut être envisagé de comptabiliser sur la période close les factures datées de cette période,
:FA
pour des livraisons ou des prestations de cette même période, alors même que ces factures ont été reçues
om
sur le début de la période postérieure et ceci afin de limiter le montant de charges à payer (factures à
x.c
rvo
recevoir). Cette procédure d’inventaire ne saurait cependant remettre en cause la date choisie pour la
ola
– il arrive fréquemment, notamment dans les entreprises d’une certaine taille, que l’enregistrement de
1.s
uh
la facture soit retardé du fait qu’elle n’a pas reçu l’aval du service technique intéressé.
Afin d’éviter les décalages dans la récupération de la TVA, les entreprises peuvent comptabiliser
leurs factures :
– dans un premier temps, au compte 47 « Factures en attente de prise en charge » (à créer) et récupérer
la TVA,
– puis, après l’aval technique, créditer le fournisseur concerné par le débit du compte d’attente précité.
734 Extinction des dettes Une dette doit être maintenue en comptabilité tant que l’obliga-
tion correspondante n’est pas éteinte juridiquement (en ce sens, Rép. Sergheraert, AN 28 avril 1980, no 24896,
non reprise dans Bofip ; Bull. CNCC n 96, décembre 1994, EC 94-43, p. 764 s. et no 164, décembre 2011, EC 2011-31,
o
p. 741 s.).
272
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
Fiscalement Il en est de même (en ce sens, CE 8 juillet 1985, no 31755 et CAA Paris 4 octobre 1994, no 92-1347).
Ainsi, doit être maintenue au passif une dette non prescrite :
– dont le paiement n’a pas été demandé par le créancier, l’absence d’action en recouvrement ne suffisant
pas à réputer la créance abandonnée (CE 8 juillet 1985 précité), sauf si le créancier, sans être liquidé, a cessé
toute activité depuis plusieurs années (CE 30 décembre 2009, no 308513) ;
– que le créancier a « reclassée » dans ses comptes au nom d’une autre société du groupe, dès lors que le
débiteur n’en a pas été informé (CAA Nancy 21 novembre 2013, no 11NC01941) ;
– réglée au moyen d’une lettre de change non encore encaissée (CAA Nancy 23 novembre 2006, no 03-644).
« L’annulation » des comptes correspondants ne peut donc conduire à constater un produit qu’en
cas d’extinction de l’obligation. Cette extinction peut résulter notamment de la prescription des
obligations qui opère différemment selon la nature particulière de chacune (voir les différents
tableaux de prescription no 996 s.).
Voir cependant no 2440, emballages consignés.
Fiscalement 1. Principe La prescription d’une dette entraîne une augmentation du bénéfice impo-
sable. Ainsi, dès lors que la dette est prescrite, le vérificateur est en droit de la réintégrer dans les bénéfices
imposables (CE 14 novembre 1990, no 67001), sauf si l’entreprise peut justifier d’un intérêt à renoncer à se
prévaloir du bénéfice de la prescription à l’encontre de son créancier (CAA Bordeaux 13 octobre 2005,
no 01-2699 et CAA Lyon 15 juin 2001, no 97-1056), ou si elle établit son intention certaine et non équivoque de
s’acquitter de sa dette (CAA Nancy 27 mars 2014, no 12NC01019).
2. Interruption de la prescription En revanche, aucun profit imposable n’est dégagé en cas de survenance
d’une cause interruptive de prescription qui peut dans certains cas résulter de la reconnaissance par le
contribuable de sa dette envers le Trésor. Tel est notamment le cas de l’inscription au bilan :
– d’une dette fiscale à condition que cette inscription comporte les précisions suffisantes : bénéficiaire,
objet, année de rattachement et montant de la créance (CE 26 juillet 2007, no 267594 ; CE 8 juin 1990, no 72156 ;
CAA Bordeaux 15 mai 2001, no 99-2092) ;
– d’une dette de loyers dès lors que cette inscription définit avec une précision suffisante la nature et
l’objet de la dette ainsi que le titulaire de ces créances et alors que le créancier, étant gérant de la société,
était nécessairement informé de cette reconnaissance de dette (TA Cergy-Pontoise 11 octobre 2011, no 08013025).
Sur le sort des provisions pour risque en cas de disparition du risque du fait de la prescription, voir no 2572 I.
En pratique toutefois, certaines entreprises fixent des règles internes dont le terme est antérieur
à l’extinction de l’obligation, ce qui permet une anticipation de la constatation de la dette en
OM
produits.
ON
EC
Cette pratique est explicitement considérée comme irrégulière par le bulletin CNCC et peut constituer un
S
fait délictueux à révéler par le commissaire aux comptes au procureur de la République (Bull. CNCC no 96,
UE
Q
décembre 1994, EC 94-43, p. 764 s. et no 107, septembre 1997, EJ 97-130, p. 446 s.), sauf, à notre avis, à prévoir de
DI
RI
manière contractuelle un délai plus court d’extinction de la dette.
JU
ES
NC
Enregistrement des charges selon leur nature C’est la nature économique 735
IE
SC
Une exception est faite pour les frais d’établissement, voir no 2326 s.
E
LT
CU
– les rattachements obligatoires : les charges constatées d’avance (voir no 736-1) et les charges à
rvo
736 Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-CHG-10-30-10 no 1 s. ; CAA Paris 16 mars 1999, no 96-1424). Ainsi, une
charge correspondant à des prestations effectivement réalisées au cours de l’exercice ne peut être enregis-
1
trée en charge constatée d’avance, et sa déduction ainsi différée, au seul motif que les produits correspon-
(suite) dants n’ont pas encore été comptabilisés (CE 12 janvier 2004, no 243273 ; CAA Lyon 17 mars 2011, no 10-1053).
Pour les entreprises ayant opté pour le régime super-simplifié, voir no 339 renvoi (5).
■ Exemples
– Une assurance payée d’avance confère à l’entreprise le droit à une certaine protection (voir no 832).
– Un loyer payé d’avance confère à l’entreprise le droit à l’occupation de locaux.
– Une annonce (ou insertion) réglée en fin d’exercice et à paraître sur l’exercice suivant (voir no 847).
– Les frais d’inscription à une foire qui n’a pas encore eu lieu (voir no 847).
– Les salaires versés dans le cadre d’un accord d’aménagement du temps de travail alors que le nombre
des heures réellement effectuées est inférieur aux heures payées (voir no 886-3).
– Les sommes versées aux centrales d’achat par les fournisseurs (producteurs) au titre d’un référencement
annuel donnant à ces fournisseurs un droit de distribuer leurs produits (voir no 841).
– Le droit de raccordement dans le cadre d’un contrat de fourniture d’énergie (ou tout versement initial
dans le cadre d’un contrat d’approvisionnement) (voir no 1329).
Sur les coûts d’acquisition de contrat, voir no 1634.
II. Les biens ou services dont l’utilisation effective interviendra ultérieurement dès lors, à
notre avis, qu’ils ont encore une utilité (selon une conception extensive de la définition des charges
constatées d’avance).
C’est le fait d’avoir payé d’avance un bien ou un service que l’entreprise n’a pas encore utilisé qui, à
notre avis, est porteur d’avantages économiques futurs. En conséquence, pour un bien répondant aux
critères généraux de comptabilisation d’un actif mais ne remplissant pas la définition d’un stock ou d’une
immobilisation, le classement en charge constatée d’avance peut être retenu (en ce sens, lettre du CNC
à la CNCC datée du 9 novembre 2005, publiée au Bull. CNCC no 140, décembre 2005, p. 567 s., à propos
des frais de publicité et de promotion). Cette interprétation est d’ailleurs confirmée par la définition des
charges, selon laquelle une dépense n’est comptabilisée en charge qu’une fois qu’elle est consommée
(et non pas uniquement reçue) (PCG, art. 511-2).
Sont principalement concernés (PCG, art. 946-60) :
– les approvisionnements non stockés, non utilisés à la clôture (voir no 804) ;
mais également (Lettre du CNC à la CNCC précitée) :
OM
– les dépenses de conception d’une campagne publicitaire (voir no 847) ;
ON
– les dépenses d’échantillons de produits (voir no 845-1) ou de catalogues (voir no 847) ;
EC
S
ainsi que, à notre avis :
UE
– les articles différents des produits vendus par l’entreprise (voir no 845-1) ;
Q
DI
– les frais de transport et de montage de stands dans le cadre de la participation à une foire, jusqu’à ce
RI
que la foire ait lieu (voir no 847) ; JU
ES
– les frais de cession engagés préalablement à la cession elle-même (voir no 1415-1 et 1522).
NC
En revanche, sur les frais engagés pour obtenir un contrat à long terme, à comptabiliser le cas échéant
IE
SC
Remarque Position contestée : ces dépenses ne répondent pas strictement à la définition des charges
E
LT
constatées d’avance donnée par le PCG, la prestation ou la livraison ayant été reçue. En outre, depuis le
CU
1er janvier 2009, l’IASB a indiqué que de telles dépenses sont obligatoirement comptabilisées en charges,
:FA
même si l’utilisation effective intervient sur un exercice ultérieur (IAS 38.69A). De ce fait, certains, dont
om
nous ne faisons pas partie, remettent en cause la possibilité de comptabiliser à l’actif des charges dont
x.c
rvo
charges constatées d’avance de charges correspondant à des services rendus mais non encore utilisés. Tel
uh
est le cas des frais de commercialisation exposés dans le cadre de ventes en l’état futur d’achèvement (voir
no 567).
Remarques 1. Distinction entre fourniture, utilisation effective et utilité d’un bien ou d’un
service La date ou période de livraison ou d’utilisation effective est le seul critère à prendre en
compte (Lettre du CNC à la CNCC précitée). Il convient donc de ne pas confondre ces trois éléments. En effet :
– la fourniture d’un bien est immédiate ;
Si la fourniture n’est pas intervenue, c’est-à-dire si la ressource n’est pas « consommée », l’élément est
comptabilisé en charges constatées d’avance.
– l’utilisation du bien est, en principe, également immédiate. Elle peut toutefois intervenir ultérieurement
à sa fourniture. Cela revient à appréhender la prestation dans sa globalité et à prendre en compte non
seulement la fourniture du bien mais également son utilisation ;
Si la fourniture est intervenue, c’est-à-dire si la ressource n’est pas « consommée », mais que l’utilisation
n’est pas encore intervenue, l’élément est comptabilisé en charges constatées d’avance, s’il a encore une
utilité.
– l’utilité correspond à la rentabilité attendue de l’utilisation du bien au cours des exercices ultérieurs et
fait référence aux avantages économiques futurs attachés à la prestation.
274
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
Si l’utilisation est intervenue, et même si l’élément a toujours une utilité du fait de sa rentabilité, l’élément
ne peut être comptabilisé en charges constatées d’avance (Lettre du CNC à la CNCC précitée). En effet, la
référence à la rentabilité attendue de l’utilisation du bien n’apporte en général pas assez de certitude par
rapport à l’obtention des avantages économiques futurs, et ne permet pas à l’élément de remplir tous
les critères de définition d’un actif (sur le degré de certitude attaché aux avantages économiques futurs,
voir no 1609-1).
2. Dépenses concernées Ne devraient être concernées, à notre avis, que les dépenses facturées par
des prestataires externes.
En effet, les dépenses internes pouvant difficilement être évaluées avec une fiabilité suffisante (voir no 1610)
et être porteuses d’avantages économiques futurs distincts de ceux liés au développement de l’activité
dans son ensemble (voir no 1655 s.), elles ne répondent pas à tous les critères de comptabilisation des
actifs. En conséquence, elles ne peuvent être portées à l’actif et doivent être comptabilisées en charges.
Charges à payer Elles résultent également de l’application du principe d’indépendance des 736
exercices (voir définition no 262). Son application implique que les consommations (ou les réceptions 2
de marchandises) de l’exercice, non encore comptabilisées au cours de l’exercice pour des raisons
diverses (en particulier, factures non reçues), constituent des charges à payer (ou plus précisément
à constater) à comprendre dans les charges de l’exercice en contrepartie d’un compte rattaché à
chaque compte de tiers concerné.
■ Exemple
Droits acquis au personnel à la clôture de l’exercice, consommation d’électricité depuis le dernier relevé
reçu, intérêts courus et non échus.
Fiscalement Il en est de même. Les charges des entreprises ne peuvent pas être déduites des résultats
imposables d’un exercice postérieur à celui au cours duquel elles sont devenues certaines dans leur principe
et dans leur montant, quelle que soit la date de leur exigibilité ou de leur paiement. L’entreprise n’est pas
en droit de les déplacer à son gré d’un exercice à l’autre (BOI-BIC-CHG-10-30-10 no 1 et 10). En cas d’erreur de
rattachement involontaire (ce qui exclut les charges non comptabilisées délibérément, qui ne peuvent jamais
être déduites même si elles sont comptabilisées ultérieurement, voir no 2395), la déduction ne peut s’exercer,
lorsque l’exercice de l’omission n’est pas prescrit, que par voie de réclamation régulière dans le délai légal
ou de recours à la compensation dans le cas de rehaussements envisagés par le service (CE 15 mai 1985,
no 43439 ; CE 10 juillet 1985, no 44638 ; BOI-BIC-BASE-40-10 no 100). En revanche, une charge effectivement
OM
supportée en n (non prescrit) peut être valablement déduite, même si elle est devenue certaine dans son
ON
principe et son montant en n – 1 (prescrit), dès lors que la dette n’avait pas été portée en comptabilité dans
EC
S
le bilan de clôture de n – 1 et que l’actif net de l’exercice prescrit était ainsi surévalué (CE 1er juillet 1992,
UE
no 84938, CE 25 janvier 1984, no 34642 et 36643).
Q
DI
RI
Selon l’avis CNC no 2000-01 sur les passifs (§ 1.2), les charges à payer sont des passifs certains dont
JU
il est parfois nécessaire d’estimer le montant ou l’échéance avec une incertitude moindre que pour
ES
NC
les provisions. En conséquence, ces charges à payer sont rattachées aux dettes.
IE
SC
Fiscalement La définition des charges à payer est moins large que la définition comptable. Il s’agit des
S
charges certaines dans leur principe et dans leur montant (voir no 2557). Par exemple, la taxe d’apprentissage
DE
relative aux salaires de l’année n constitue, à la clôture de l’année n, comptablement une charge à payer,
E
LT
– les entreprises suivent, pour la présentation de leur bilan, la distinction comptable entre charges à payer
x.c
et provisions ;
rvo
– l’Administration admet la déduction des charges comptabilisées en charges à payer qui ont fiscalement
ola
ch
le caractère de provisions à condition qu’elles soient mentionnées sur un relevé détaillé établi sur papier
1.s
Remarque Cette liste détaillée est indépendante des « informations détaillées » (partie de
l’annexe comptable) que les entreprises doivent obligatoirement joindre à leur déclaration, sur papier
libre également, notamment en ce qui concerne les produits à recevoir et les charges à payer (voir
no 2368).
Sur les modalités d’application :
– aux achats et prestations de services (décalage entre exercices de facturation et de livraison du bien ou
d’exécution du service) : voir no 791 s. ;
– aux impôts (décalage entre exercices d’assiette et d’exigibilité) : voir no 860 ;
– aux charges de personnel (décalage entre exercices d’activité et de paiement) : voir no 886 s.
Pour la liaison avec les stocks, voir no 1108-1.
765 Non-compensation « Toute compensation est interdite, sauf lorsqu’elle est explicitement
prévue par les dispositions en vigueur » (PCG, art. 911-5).
Voir commentaires juridiques no 511 et conséquences comptables no 511-1.
OM
B. Cas particuliers et difficultés d’application
ON
EC
S
770 Modalités particulières de rattachement Charges afférentes à des
UE
Q
contrats à long terme
DI
Ces charges n’échappent pas à la règle de rattachement à l’exercice
RI
au cours duquel elles sont consommées. JU
ES
a. Ainsi, les charges à payer sont à constater même si elles trouvent leur contrepartie dans les en-
NC
cours.
IE
SC
Cependant, l’incidence de cette régularisation sur le résultat de l’exercice est, en général, nulle, sauf :
S
DE
– si les charges concernent des contrats terminés et sortis des en-cours, ou des travaux déjà acceptés et
E
– en cas de tenue des en-cours en coût standard et de non-retraitement des écarts constatés en fin
:FA
d’exercice.
om
Elle n’a pas d’incidence sur la provision à constituer en cas de contrat déficitaire, cette provision étant
x.c
b. De même, les charges constatées d’avance doivent figurer au compte de régularisation Actif.
ch
1.s
uh
771 Comptes d’abonnement Les entreprises ont la faculté d’ouvrir le compte 4886 « Compte
de répartition périodique des charges » (PCG, art. 944-48) afin d’enregistrer les charges dont le montant
peut être connu ou fixé d’avance avec une précision suffisante (impôts, loyers, primes d’assurances,
contrats courants d’entretien, amortissements, congés payés, etc.) et qu’il y a intérêt à répartir par
fractions égales entre les périodes comptables de l’exercice (système de l’abonnement) afin d’obtenir
des résultats intermédiaires (par exemple, mensuels ou trimestriels).
Ce compte est subdivisé en fonction des besoins. Les sous-comptes sont :
– pour chaque période, crédités de la fraction de charges abonnées, par le débit du compte
concerné de la classe 6 ;
– en cours d’exercice, débités des frais réels (dettes fournisseurs et autres) par le crédit du compte
intéressé de la classe 4 ou 5 ;
– en fin d’exercice ou de période comptable, débités ou crédités de la différence entre les frais réels
et abonnés par le crédit ou le débit du compte de bilan correspondant.
En cours d’exercice, l’abonnement est modifié, s’il y a lieu, en plus ou en moins, pour que le total
des sommes inscrites au débit du compte intéressé de la classe 6 soit égal, en fin d’exercice, au
montant effectif de la charge. Le compte 488 est soldé à la fin de l’exercice (PCG, art. 944-48).
276
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
■ Exemple
Une entreprise désire établir un résultat d’exploitation mensuel. A cet effet, elle abonne les frais portant
sur l’exercice dont un impôt x :
– montant annuel estimé : 120 000
– abonnements mensuels : 120 000/12 = 10 000
– montant définitif : 135 000
4886 447 63
Abonnement Etat Impôts
impôt X impôts et taxes
soldé
OM
II. A la clôture Le résultat latent du contrat, éventuellement matérialisé par la perception de
ON
primes ou d’appels de marge, n’est pas constaté en résultat. Les sommes éventuellement reçues
EC
sont comptabilisées au bilan (voir no 2139-3 et 2139-4).
S
UE
En revanche, une provision pour perte probable est constituée dès que le cours de clôture est
Q
DI
inférieur au cours à terme (voir no 2149).
RI
Remarque Changement de réglementation applicable à compter du 1/01/2017 (avec antici- JU
ES
pation possible dès 2016) : les principes comptables applicables aux instruments financiers à terme
NC
et aux opérations de couverture ont été modifiés par le règlement ANC no 2015-05 du 2 juillet 2015.
IE
SC
Ce dernier est d’application obligatoire aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2017, avec
S
la possibilité d’une application anticipée aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2016 (voir
DE
no 5798) :
E
LT
– jusqu’à la première application du règlement ANC précité, les gains latents sur les dérivés négociés
CU
:FA
sur un marché organisé sont comptabilisés immédiatement en résultat (sur ces règles, voir Mémento
om
– à compter de l’exercice de première application, les gains latents sont obligatoirement différés,
rvo
quel que soit le marché sur lequel est négocié le dérivé. Sur les mesures de première application du
ola
ch
Fiscalement Le Conseil d’Etat admet la constitution des provisions pour pertes sur marchés à terme de
matières premières dès lors que les entreprises sont en mesure d’établir, grâce à un bilan prévisionnel,
que les engagements souscrits vont entraîner, compte tenu du niveau des cours à la clôture de l’exercice et
pour l’ensemble des opérations portant sur un même produit (y compris les opérations de couverture), non
pas une simple réduction des gains escomptés mais une diminution de l’actif net au cours des
exercices suivants (CE 26 juin 1987, no 54757 ; CE 26 avril 1985, no 30077 et 34006).
III. Opérations de couverture des achats de marchandises Dans le cas où une société a conclu,
avant la clôture, un achat à terme de marchandises et de matières premières pour faire face aux
besoins normaux de sa production, les principes de la comptabilité de couverture sont applicables
(voir no 2142 s.) :
Remarque Changement de réglementation applicable à compter du 1/01/2017 (avec antici-
pation possible dès 2016) : voir ci-avant II. :
– jusqu’à la première application du règlement ANC précité, la comptabilité de couverture n’est pas
obligatoire. En conséquence, même si une opération de couverture est identifiée en gestion, elle
peut être traitée en position ouverte isolée (sur ces règles, voir Mémento Comptable 2016, no 2141 à 2149) ;
277
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
– à compter de l’exercice de première application, dès qu’une couverture est identifiée en gestion,
la comptabilité de couverture s’applique obligatoirement. Sur les mesures de première application
du règlement ANC no 2015-05 précité, voir no 5799.
a. Résultat latent sur le contrat d’achat à terme Il doit être différé jusqu’à la réalisation de l’opéra-
tion couverte, c’est-à-dire la livraison des marchandises et des matières premières. En cas de baisse des
cours, aucune provision n’est à constituer au titre de la moins-value latente (voir no 2142-4).
Dans la pratique, en général, les opérations de couverture se font par l’intermédiaire de contrats dérivés
(dont le sous-jacent est la marchandise ou un produit de substitution) négociés sur le marché à terme et
ne donnent pas lieu à la livraison des marchandises, qui sont achetées par ailleurs sur le marché au
comptant.
Si le contrat est dénoué avant l’acquisition des marchandises sur le marché au comptant, le résultat de
couverture est différé jusqu’à l’achat des marchandises, puis inclus dans le coût d’acquisition (voir no 1169).
b. Provision pour perte sur ventes En revanche, une provision pour perte peut devoir être consti-
tuée au titre des contrats de vente dans lesquels s’intègrent les marchandises et les matières
premières couvertes.
En effet, tant que les marchandises et les matières premières ne sont pas acquises, leur coût d’acquisition
est susceptible de générer une perte sur les contrats de vente dans lesquels elles s’intègrent (PCG, art. 628-
15, voir no 2142-7 ; sur les pertes sur contrats, voir no 626).
Cette provision correspond à la dépréciation que l’entreprise devra constater lorsque les marchandises
auront été livrées et figureront en stocks (voir no 1216-2).
773 Achats avec clause de réserve de propriété Les transactions assorties d’une clause de
réserve de propriété sont comptabilisées à la date de livraison du bien et non à celle du transfert de
propriété (PCG, art. 512-3).
Cette comptabilisation résulte de la loi no 80-335 du 12 mai 1980 qui prévoit une mention distincte aux
bilans du vendeur et de l’acheteur. En conséquence :
– l’achat se situe généralement au moment de la remise matérielle du bien à l’acquéreur ;
– les biens doivent figurer, le cas échéant, en tant que stocks (voir no 1219) ou immobilisations (voir
no 1327) à l’actif de l’acquéreur ;
– l’inscription de ces biens sur une ligne distincte du bilan (voir présentation no 1291-1) est facilitée par
OM
leur suivi dans des comptes distincts (également en ce sens, PCG, art. 944) ;
ON
– leur éventuelle dépréciation entre le moment de la livraison et celui du transfert de propriété doit
EC
être constatée chez l’acquéreur (voir no 1495-10).
S
UE
Fiscalement Il en est de même : c’est la livraison matérielle qui est retenue en matière de bénéfices (CGI,
Q
DI
RI
art. 38-2 bis) et de TVA (CGI, art. 256-II). Voir également Mémento Fiscal no 7880 et 52615.
JU
ES
NC
négocie les conditions particulières de ses achats avec une caisse de stabilisation mais règle lesdits
LT
CU
achats aux fournisseurs sur la base d’un prix réglementé puis reçoive de la caisse de stabilisation la
:FA
différence entre les prix réglementés et les prix effectifs dont il est contractuellement convenu avec
om
ladite caisse. Il est donc possible, à notre avis, d’analyser ces sommes comme des rabais.
x.c
rvo
Fiscalement La même analyse a été faite en matière de TVA (TA Paris 30 octobre 1980, no 139/77-4).
ola
ch
1.s
776
uh
Dettes de montant non définitif Lorsqu’un bien ou un produit a été acheté au cours d’un
exercice moyennant un prix de base contractuellement fixé, ce prix présentant toutefois un
caractère provisoire en ce qu’il devra, en vertu du contrat, être majoré ou minoré en fonction
d’événements qui ne surviendront ou d’éléments qui ne pourront être connus ou chiffrés qu’à une
date postérieure à la clôture de l’exercice, cette incertitude fait, à notre avis, obstacle à ce qu’une
minoration probable soit prise en compte dans le bilan de clôture de l’exercice. Au contraire, une
provision devrait être constatée au cas où une majoration serait probable.
Fiscalement Il en est de même. Tel est le cas de provisions pour « ristournes fermiers » dotées par une
société laitière à raison des compléments de prix qu’elle doit verser après la clôture de l’exercice sur les
achats effectués au cours dudit exercice (CE 9 juillet 1982, no 33033).
En revanche, s’il est possible de déterminer de façon précise le montant définitif à payer sur l’exercice
suivant, le complément de prix à verser ultérieurement ou la réduction de prix à recevoir doit être
répercuté sur les achats de l’exercice. Il en résulte, en contrepartie, une augmentation ou une
diminution de la dette et des stocks (voir no 1166-1).
En ce qui concerne les immobilisations, voir no 1403-1.
278
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
Valeur lors de l’entrée dans le patrimoine En l’absence de précisions explicites du Code 785
de commerce et du PCG, il faut se référer aux principes généraux. En application du principe du nomina-
lisme monétaire, les dettes sont enregistrées pour leur valeur nominale de remboursement.
Valeur au bilan A notre avis, les variations des éléments du passif externe entre la date d’en- 787
trée et la date de clôture de l’exercice sont comptabilisées dans les conditions suivantes :
– l’augmentation de valeur d’un élément du passif externe est comptabilisée comme une dette si
elle peut être déterminée de façon précise, sinon elle est constatée sous forme de provision ;
OM
– la diminution de valeur d’un élément du passif externe est comptabilisée comme réduction de
ON
dette si elle peut être déterminée de façon précise, sinon elle n’est pas comptabilisée.
EC
En ce qui concerne :
S
UE
– les dettes en monnaies étrangères, voir no 2082 s. ;
Q
DI
– les dettes réglées partiellement par des acomptes versés en devises, voir no 2081-2 ;
RI
– les dettes indexées, voir no 2078. JU
ES
NC
IE
Evaluation des charges d’exploitation Les charges d’exploitation sont enregis- 789
SC
S
SECTION III
x.c
rvo
Facture comptabilisée, bien ou service non reçu La charge constatée lors de la récep- 792
tion de la facture est annulée en créditant le compte de charges (par exemple 60 « Achats ») par le
279
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
débit du compte 486 « Charges constatées d’avance » (voir no 736-1). Cette écriture est extournée
au début de l’exercice suivant (PCG, art. 944-48).
A notre avis, les charges constatées d’avance doivent apparaître hors taxes au bilan.
Il n’en est pas de même des charges à payer (voir no 793) car celles-ci sont rattachées au compte « Fournis-
seurs » qui, lui, enregistre les dettes TTC.
■ Exemple
Facture fournisseur de 300 (dont 50 de TVA), comptabilisée, relative à une marchandise non reçue à la
clôture de l’exercice n.
Exercice n :
En cours : facture reçue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 300 .......... 50 ................................................. 250
250 ................................... 250
250 250
soldé
607
Exercice n + 1 :
Ouverture : extourne régul. . . . . . . . . . . . . . . . . . 250 ............ 250
250 250
soldé
793 Facture non comptabilisée, bien ou service reçu La charge est constatée au débit
OM
ON
du compte de charges concerné par le crédit du compte de charges à payer rattaché au compte de
EC
tiers.
S
UE
Par exemple, pour une charge à payer dont le montant peut être évalué avec une faible incertitude
Q
relative aux achats, le compte 408 « Fournisseurs – Factures non parvenues » est utilisé (PCG,
DI
RI
art. 946-60), de même que le compte 428 pour les charges à payer concernant le personnel (PCG, JU
art. 944-42), etc.
ES
NC
Ainsi, dans le PCG, ne sont maintenues sous l’appellation « Comptes de régularisation » que les charges
IE
SC
(et les produits) à imputer aux exercices suivants (Charges constatées d’avance ou Produits constatés
S
d’avance).
DE
Lorsque la facture comporte de la TVA, c’est son montant total qui est à porter en charges à payer, la
E
LT
taxe, si elle est déductible, étant débitée au compte 4458 « Taxes sur le chiffre d’affaires à régulariser »
CU
:FA
(subdivision 44586 « Factures non parvenues »). A l’ouverture de l’exercice suivant, la précédente écriture
om
est extournée.
x.c
A notre avis, c’est le seul cas où il est possible, en cours d’exercice, de présenter un compte de charge
rvo
créditeur.
ola
ch
Toutefois, les entreprises peuvent également débiter le compte 408 par le crédit du compte 401 « Four-
1.s
uh
nisseurs » à réception de la facture, les ajustements éventuels étant enregistrés au compte de charge
intéressé (PCG, art. 944-40).
Cette dernière solution est préférable car elle évite le risque éventuel que les comptes de charges devien-
nent créditeurs au cours du ou des premiers mois de l’exercice suivant (entreprises à commerces multiples).
L’éventuel écart entre la charge à payer et le montant de la facture fournisseur est habituelle-
ment laissé dans les charges d’exploitation, ce qui ne saurait fausser de façon significative le
résultat d’exploitation de l’exercice de régularisation, la faiblesse d’un tel écart étant une condition
de la constatation d’une charge à payer et non d’une provision (entreprises à commerces multiples).
■ Exemple
Marchandise reçue avant la clôture de l’exercice n dont la facture, d’un montant de 3 750 (+ TVA : 750),
n’a été établie qu’au cours de l’exercice n + 1.
Elle a été estimée à 3 700 (+ TVA : 740) à la clôture de l’exercice n, sur la base d’une précédente facture
de la même marchandise.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
280
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
Bilan Résultat
401 408 4456 4458 607
Fournisseurs Factures non TVA TVA Achats
parvenues déductible à régulariser
En fin d’exercice :
Régularisation . . . . . . . . . . . . . . 4 440 ................................. 740 3 700
607
A l’ouverture n + 1 :
Extourne régularisation . . . . . . . . . . 4 440 ....................................................... 740 ....................... 3 700
En cours d’exercice n + 1 :
Facture fournisseur . . . . . . . . . . . . 4 500 ................................. 750 ............................................... 3 750
soldé soldé
Bilan Résultat
401 408 4456 4458 607
Fournisseurs Factures non TVA TVA Achats
parvenues déductible à régulariser
En fin d’exercice :
Régularisation . . . . . . . . . . . . . . 4 440.................................. 740 3 700
607
En cours d’exercice n + 1 :
Facture fournisseur . . . . . . . . . . . . 4 500..... 4 440.................... 750........................... 740................. 50
OM
ON
EC
4 440 4 440 740 740
S
UE
soldé soldé
Q
DI
RI
JU
ES
NC
L’entreprise est propriétaire des marchandises non réceptionnées (par exem- 794
IE
ple « vente départ ») Si l’entreprise a reçu la facture, elle l’a inscrite au compte 60 « Achats » par
SC
S
le crédit du compte « Fournisseurs ». Aucune écriture n’est à enregistrer, mais les marchandises
DE
Si l’entreprise n’a pas reçu la facture, elle constate une charge à payer par le débit du compte
CU
charge antérieure à sa consommation Les dettes enregistrées durant l’exercice ont pour
ch
1.s
contrepartie une charge d’exploitation. Il convient de soustraire de ces charges celles qui n’ont pas
uh
été consommées durant l’exercice en les créditant aux comptes de charges concernés par le débit
du compte 486 « Charges constatées d’avance », voir no 736-1.
L’exercice suivant, cette écriture est extournée lors de la réouverture des comptes (PCG, art. 944-48).
En ce qui concerne la TVA, voir no 792.
■ Exemple
Loyer du 1/12/n au 28/2/n + 1 : 6 000 − exigible d’avance.
– la dette envers le propriétaire est née le 1/12/n ;
– la charge est à étaler sur les exercices n (6 000 × 1/3 = 2 000) et n + 1 (6 000 × 2/3 = 4 000).
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
281
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
Bilan Résultat
401 486 613
Fournisseurs Charges Locations
constatées
d’avance
En cours d’exercice :
1/12 – Loyer dû . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 000 ............................................ 6 000
En fin d’exercice :
31/12 – Régularisation des charges . . . . . . . . . . . . . . . . 4 000 ........................................ 4 000
A la réouverture n + 1 :
1/1 – Extourne de la régularisation . . . . . . . . . . . . . . . . 4 000 ............ 4 000
4 000 4 000
soldé
Lorsque le contrat s’y prête, il est possible et à notre avis préférable de constater la véritable charge
de l’exercice (ou de la période) dès la réception de la facture fournisseur, le complément étant
porté au compte 486 à ce moment et non lors des écritures d’inventaire (PCG, art. 944-48).
Bilan Résultat
OM
ON
408 606
EC
Fournisseurs Achats
S
ch. à payer non stockés
UE
Q
DI
Exercice n
RI
Régularisation d’inventaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 500 ................ 2 500 JU
ES
Exercice n + 1
NC
2 500 2 500
E
LT
soldé
CU
:FA
om
x.c
rvo
Selon le PCG (art. 946-60), elles peuvent les classer en fonction d’une nomenclature propre à l’entreprise
compatible avec la nomenclature officielle des biens et services de l’Insee.
II. Classements spécifiques dans des situations particulières En ce qui concerne :
– les biens identiques acquis et produits, voir no 1255-1 ;
– les achats stockés dont la destination finale n’est pas connue, voir no 1255-2 ;
– les achats d’équipements électriques et électroniques par les distributeurs, voir no 1199-5.
III. Regroupements possibles Les entreprises pour lesquelles la distinction entre matières
consommables (compte 6021) et fournitures consommables (compte 6022) n’est pas indispensable
peuvent à notre avis regrouper les deux comptes sous le numéro 6021 « Achats de matières
premières et fournitures consommables ».
Il ne faut pas confondre les fournitures premières, immédiatement consommées lors de leur introduction
dans le processus de production (à comptabiliser au compte 6017) avec les fournitures consommables (à
comptabiliser au compte 6022).
Principe Les achats sont comptabilisés hors taxes récupérables c’est-à-dire au prix d’achat qui
s’entend du prix facturé, net de taxes récupérables auquel s’ajoutent notamment les droits de
douane afférents aux biens acquis (prix rendu frontière).
Les frais accessoires d’achat externes (payés à des tiers) sont, en principe, de par leur nature,
inscrits :
– au compte 61/62 « Autres charges externes »,
Notamment :
616. Primes d’assurances
622. Rémunérations d’intermédiaires et honoraires
624. Transports de biens
– voire, à notre avis, au compte 63 « Impôts, taxes et versements assimilés » (exemples : impôts
indirects, taxes spécifiques).
Remarques 1. Montant à comptabiliser Les achats de biens et de services sont donc comptabi-
OM
lisés « hors TVA déductible ».
ON
EC
2. Pas de correspondance entre prix d’achat et coût des stocks En effet, le prix d’achat est
S
composé uniquement de charges externes et le coût des stocks comprend également des charges
UE
internes (voir no 1167 s.).
Q
DI
RI
JU
Toutefois :
ES
NC
– dans le système de base, les entreprises peuvent les ajouter au prix d’achat au compte 60
IE
lorsqu’ils peuvent être affectés de façon certaine à telle ou telle catégorie de marchandises ou
SC
Si elles le souhaitent, les entreprises utilisant le système abrégé peuvent faire de même.
E
LT
CU
– dans le système développé, l’obtention de la marge commerciale implique que le coût d’achat
:FA
des marchandises vendues durant l’exercice (prix d’achat + frais accessoires d’achat) soit porté au
om
compte 60 « Achats ». Les frais accessoires d’achat sont donc obligatoirement compris dans les
x.c
A cette fin, le compte 608 « Frais accessoires d’achat » peut être ventilé selon leur nature en
ch
Dans ce cas, nous recommandons les subdivisions suivantes (qui ne figurent pas dans la liste des comptes
du PCG) :
6081. Sur achats stockés – Matières premières et fournitures.
6082. Sur achats stockés – Autres approvisionnements.
6084. Sur achats d’études et prestations de services.
6085. Sur achats de matériel, équipements et travaux.
6086. Sur achats non stockés de matières et fournitures.
6087. Sur achats de marchandises.
Fiscalement Les frais accessoires d’achat peuvent être inclus dans le poste « Achats » s’ils peuvent être affectés
de façon certaine aux achats correspondants (Notice DGFiP no 2032-NOT-SD, pour remplir les imprimés no 2050 à 2059-G).
Sur les informations à fournir dans l’annexe, voir no 982.
OM
ON
Bilan Résultat
EC
S
37 401 603 607
UE
Stock Fournisseurs Variation Achats
Q
DI
march. stocks march.
RI
JU
ES
A nouveau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
NC
130 60 60 70
om
x.c
rvo
70 10
ola
ch
1.s
uh
Le solde du compte 603 « Variation des stocks » peut être débiteur ou créditeur. Dans les deux cas,
il figure dans le compte de résultat, comme compte correcteur, en plus ou moins des achats de l’exercice,
toujours du côté des charges (PCG, art. 946-603).
■ Exemple
(reprise de l’exemple précédent)
Ventes de l’exercice : 280
Bilan Résultat
– Mali d’inventaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 10
– Stock réel de clôture (et variation réelle) . . . . . . . . . . 70 10
OM
ON
I. Pour les entreprises industrielles, il s’agit d’une façon générale, de la sous-traitance indus-
EC
trielle qui entre dans le coût direct de production (voir Plan comptable professionnel des indus-
S
UE
tries suivantes : sucreries, ingénierie, machinisme agricole, sidérurgie, édition, etc. ; sur la validité de
Q
ces plans, voir no 295-1), et plus particulièrement :
DI
RI
– de la sous-traitance de capacité ou de technicité (imprimerie), JU
ES
– des opérations de travail à façon : betteraves, sirops, rectification d’alcool, etc. (sucreries),
IE
SC
– des biens même sous-traités en totalité (qui pourraient donc être comptabilisés en « achats de
DE
– de tous les achats acquis dans le cadre de relations économiques de sous-traitance, qu’elle soit notam-
CU
routage (presse),
rvo
– des honoraires d’œnologue engagés pour la production de stocks de vin (voir no 1171).
ola
ch
II. Pour les entreprises de services, il s’agit, d’une façon générale, de la sous-traitance de
1.s
– les carburants et lubrifiants utilisés par une entreprise pour ses véhicules (nombreux guides et Bull. CNC
no 35, juillet 1978, no 35-04) ;
– les fournitures diverses d’atelier et de magasin : matières d’entretien, air liquide, vêtements de
protection (nombreux guides comptables professionnels, voir no 295) – Rép. Braconnier, Sén. 16 janvier
1980, p. 80 ;
– les fournitures non refacturées à la clientèle (Rép. Braconnier précitée, qui cite les emballages, les achats de
verdure pour un fleuriste, c’est-à-dire des biens laissés gratuitement aux clients) ;
– le petit outillage et le petit matériel de bureau non immobilisés (voir no 1341) ;
– les timbres-poste achetés et non encore utilisés à la clôture (voir no 856).
807 Réductions obtenues sur achats – Rabais, remises et ristournes Leur traitement
comptable est différent selon que leur montant figure sur la facture d’achat ou n’est déterminé que
OM
postérieurement à l’enregistrement de l’achat ; mais, à la clôture de l’exercice, le solde du compte
ON
d’achat concerné est identique dans les deux cas.
EC
S
I. Si leur montant figure sur la facture, les achats sont à notre avis comptabilisés comme le
UE
Q
précisait le PCG 82 (p. II 49), déduction faite des rabais et remises déduits du montant des factures.
DI
RI
Si les réductions ne peuvent être rattachées à un achat déterminé, elles sont comptabilisées comme des JU
ES
réductions hors facture (voir II.).
NC
Remarque Escomptes de règlement : les escomptes de règlement sur achats de stocks, d’immo-
IE
SC
bilisations ou les faux escomptes devraient, à notre avis, également être comptabilisés en déduction
S
DE
II. Si leur montant ne figure pas sur la facture, les réductions sont portées au compte 609
CU
« Rabais, remises et ristournes obtenus sur achats » par le débit du compte fournisseur concerné
:FA
om
A la clôture de l’exercice :
rvo
– les comptes fournisseurs débiteurs sont virés au compte 4097 « Fournisseurs – Autres avoirs ».
1.s
uh
Ce compte permet de respecter la règle de non-compensation des éléments actifs et passifs dans les
comptes annuels. (Pour la présentation au bilan, voir no 980).
Remarques 1. Réduction hors facture Même hors facture, les réductions peuvent venir diminuer
le coût des stocks ; voir no 1166.
2. Avoir correspondant à un retour sur un achat réalisé lors d’un exercice précédent Il est, à
notre avis, enregistré dans le compte 609 et non au crédit du compte d’achat correspondant (voir
no 809).
A notre avis, les définitions suivantes qui figuraient dans le PCG 82 (p. I.39), peuvent être retenues :
– rabais : réductions pratiquées exceptionnellement sur le prix d’achat préalablement convenu pour
tenir compte, par exemple, d’un défaut de qualité ou de conformité des objets achetés ;
– remises : réductions pratiquées habituellement sur le prix courant d’achat en considération, par
exemple, de l’importance de l’achat ou de la profession de l’acheteur et généralement calculées par
application d’un pourcentage au prix courant d’achat ;
– ristournes : réductions de prix calculées sur l’ensemble des opérations faites avec le même tiers
pour une période déterminée.
286
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
40
Fournisseurs
4011 4017 4091 512 607
Achats Retenues Avances Banque Achats
de biens garantie acomptes
OM
350 50 soldé
ON
EC
Reste dû au fournisseur 400
S
UE
Q
DI
RI
Fiscalement Les retenues de garantie pratiquées par le maître d’ouvrage sont déductibles dès que les JU
travaux sont réceptionnés ou mis à disposition, même si leur décaissement n’intervient qu’ultérieurement
ES
NC
808
S
sont à enregistrer, à notre avis, dans le compte 658 « Autres charges de gestion courante » par le
E
1
LT
crédit du compte 4091 « Avances et acomptes versés sur commandes », dès lors que la charge est
CU
:FA
Fiscalement Sur leur assujettissement ou non à la TVA, voir Mémento Fiscal no 46970.
x.c
rvo
ola
– si l’avoir correspond à une remise, il est enregistré au compte 609 (voir no 807) ;
uh
– si l’avoir correspond à un retour sur un achat de l’exercice, il est enregistré au crédit du compte
d’achat correspondant (PCG, art. 944-40) ;
– si l’avoir correspond à un retour sur un achat réalisé au cours d’un exercice précédent, il est
enregistré, à notre avis, au compte 609 ;
Eventuellement, si le retour constitue une opération exceptionnelle et si la conception du résultat courant
du PCG est retenue, cet avoir est à enregistrer au compte 772 « Produits exceptionnels sur exercices
antérieurs ».
– si l’avoir est destiné à corriger une erreur de facturation, il est enregistré au crédit du compte
d’achat correspondant.
Montants compensatoires liés aux achats Le plan comptable des industries du 810
commerce de bétail et de la viande ainsi que celui des sucreries, raffineries et distilleries préconisent
leur enregistrement :
Sur la validité des plans comptables professionnels, voir no 295.
– dans un sous-compte des comptes 601 et 607, dans le cas où ils sont payés ;
287
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
– dans un sous-compte du compte 609, dans le cas où ils sont reçus, venant ainsi en déduction du
compte achat ;
– dans un sous-compte du compte 75, lorsqu’il n’est pas possible de rattacher les restitutions aux achats
(exemple : celles perçues dans le cadre de la CE ; voir no 1192).
815 Sous-traitance générale (compte 611) Sont retenus sous cette appellation les achats
2 de sous-traitance autres que ceux inscrits aux comptes 604 et 605 (PCG, art. 946-61/62 ; voir no 815).
Il s’agit notamment :
– des frais payés aux tiers chargés par l’entreprise d’effectuer pour son compte des opérations n’entrant
OM
pas dans le coût de production des produits ou d’assurer la fourniture de services (entreprises à commerces
ON
EC
multiples),
S
– de toute étude ou prestation destinée aux besoins internes de l’entreprise (ingénierie),
UE
– des coûts de structure (machinisme agricole),
Q
DI
– des contributions financières à des éco-organismes auxquels les entreprises transfèrent leur obligation
RI
de collecte et de gestion des déchets. Tel est le cas des contributions concernant l’élimination des déchets JU
ES
d’équipements électriques et électroniques (DEEE) issus des ménages [Avis CU CNC no 2007-A du 10 janvier
NC
2007, § 2.2.4 (i)] et, à notre avis, des contributions concernant l’élimination :
IE
SC
considéré que cette contribution constitue la contrepartie du service rendu par l’éco-organisme et non un
uh
impôt (Avis CE 11 juillet 2011, no 346698). Ce raisonnement est, à notre avis, à retenir pour les autres éco-
contributions.
I. Au bilan, le bien ne doit pas figurer à l’actif de l’entreprise utilisatrice tant que l’utilisateur 816
n’a pas levé l’option d’achat. (suite)
Lorsque l’utilisateur devient propriétaire du bien en levant l’option d’achat dont il est titulaire, il doit
inscrire cette immobilisation à l’actif de son bilan, voir no 1542-2.
II. Au compte de résultat, les sommes dues par l’utilisateur au titre de la période de jouissance
constituent des charges d’exploitation. Les « redevances » ou « loyers » doivent être enregistrés
au débit du compte 612 « Redevances de crédit-bail » (PCG, art. 946-61/62).
Fiscalement a. Dispositions générales 1. Crédit-bail mobilier Ces redevances sont en principe déduc-
tibles, sauf conventions abusives disqualifiant le bail en une vente à tempérament ou permettant un
transfert de bénéfices (BOI-BIC-AMT-20-40-50 no 220 ; BOI-BIC-BASE-60-20 no 1), sur la base d’un faisceau d’in-
dices tels que, par exemple :
– des délais de location anormalement brefs (BOI-BIC-AMT-20-40-50 no 220 ; CAA Nancy 29 décembre 1989, no 230) ;
– un prix anormalement bas lors de la levée d’option (BOI-BIC-AMT-20-40-50 no 220) ;
– un contrat prévoyant le transfert de la propriété d’un bien après paiement de toutes les mensualités (CE
21 juin 2002, no 219313 ; CE 7 octobre 1987, no 49774) ;
– l’exercice par le locataire, pendant le bail, des prérogatives du propriétaire, telles que l’inscription d’un
gage dès l’origine et la revente des biens avant paiement intégral de leur prix (CE 20 mai 1981, no 21495) ou
la prise en charge de réparations incombant en principe au bailleur (CAA Bordeaux 1er mars 2012, no 11BX01206).
Mais il ne peut y avoir abus de droit entraînant la non-déductibilité des redevances que lorsqu’il est établi
que le contrat a été exclusivement inspiré par la volonté d’éluder ou d’atténuer les charges fiscales que le
contribuable aurait normalement supportées (CE 3 février 1989, no 45094).
Sur les véhicules pris en crédit-bail, voir no 818.
2. Crédit-bail immobilier Sur les conditions de déductibilité des redevances, voir no 1543-1.
b. Limitation de déduction des redevances Les charges financières nettes des entreprises soumises à l’IS
sont susceptibles de n’être déductibles qu’à hauteur de 75 % de leur montant (voir no 2220-2). Sont prises
en compte dans l’assiette de ces charges financières nettes, les redevances de crédit-bail, sous déduction
des produits de même nature mais aussi de l’amortissement annuel et des frais de prestations accessoires
facturés au preneur. L’Administration admet toutefois, lorsque le crédit-preneur ne dispose pas de toutes
les informations nécessaires à ce calcul, que le montant à inclure dans l’assiette des charges financières
nettes soit déterminé selon une autre méthode (BOI-IS-BASE-35-40 no 140 et 150).
1. Crédit-bail mobilier Le crédit-preneur peut retenir dans la base de ses charges financières nettes un
montant correspondant au rapport entre :
– la somme des loyers à verser en application du contrat, à l’exclusion des sommes correspondant aux frais
OM
et prestations accessoires, majorés du prix de levée d’option du bien et minorés du coût d’acquisition du
ON
EC
bien par le bailleur ;
S
– et la durée du contrat exprimée en mois.
UE
2. Crédit-bail immobilier Le crédit-preneur peut retenir dans la base de ses charges financières nettes le
Q
DI
montant des intérêts financiers effectivement supportés au tire de l’exercice, tel qu’il figure dans le tableau
RI
d’amortissement du crédit-bail établi par le crédit-bailleur. JU
ES
distingue pas au sein de la redevance entre la part « amortissement » et la part « frais financiers ».
SC
Mais certains guides comptables professionnels tels que « Distributeurs, loueurs et réparateurs de matériel
S
DE
BTP et Transports routiers », conseillent de procéder à cet éclatement (pour la présentation au compte
E
de résultat ; voir no 295). Cette présentation permet de faciliter les retraitements fiscaux nécessités par la
LT
CU
2. Distinction entre crédit-bail mobilier et immobilier La liste des comptes du PCG décompose ces
om
redevances selon que le crédit-bail est mobilier (compte 6122) ou immobilier (compte 6125). Pour
x.c
certains guides comptables professionnels précités, compte tenu de la part croissante de ce type de
rvo
3. Redevances payées avant la mise en exploitation Les redevances réglées avant la mise en exploita-
1.s
tion du bien pris en crédit-bail (mobilier ou immobilier) sont à comptabiliser en charges au débit du
uh
compte 612 (sans possibilité, à notre avis, de les porter à l’actif) si elles constituent la contrepartie de
services consommés par l’entreprise, ou d’avantages qui lui ont été consentis, dans le cadre du contrat
(elles s’analysent fréquemment, dans ce type de contrat, comme des intérêts financiers) (Bull. CNCC no 84,
décembre 1991, EC 91-39, p. 570). En revanche, s’il s’agit de redevances payées d’avance (différé de paiement),
voir ci-après 5.
Fiscalement Dans le cadre d’un contrat de crédit-bail immobilier, il a été jugé que les préloyers qui rému-
nèrent le service consistant pour le bailleur à financer l’édification de l’immeuble conformément aux spécifi-
cations du crédit-preneur sont immédiatement déductibles (CE 12 janvier 2004, no 243273).
4. Redevances inégales dans le temps Si le contrat stipule des redevances inégales dans le temps, deux
approches sont possibles, en l’absence de précisions de la part des organismes comptables compétents
(Bull. CNCC no 162, juin 2011, EC 2010-69, p. 277 s.) :
– soit enregistrer les redevances selon les échéances contractuelles (en ce sens également, Bull. CNCC no 103,
septembre 1996, EC 96-32, p. 509 et 510) ;
– soit étaler ces redevances sur la durée du contrat (selon les modalités décrites au point 7 ci-après), de
manière à traduire correctement les avantages économiques procurés par le bien de période en période
(en ce sens également, avis OEC no 29 sur la comptabilisation des contrats de location). A défaut de méthode plus
289
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
pertinente, l’étalement est effectué de manière linéaire sur la durée du contrat. Cette méthode est, à
notre avis, à privilégier dès lors que la variation des échéances contractuelles n’est pas justifiée technique-
ment ou économiquement.
Fiscalement Lorsque les loyers stipulés dans un contrat sont inégaux, cette inégalité est présumée corres-
pondre à une non-régularité dans la valeur de la prestation fournie, qui est fonction de l’obligation qui pèse
sur le prestataire et de l’avantage économique retiré par le preneur. Toutefois, si la preuve est apportée que
la répartition contractuelle des loyers ne rend pas correctement compte de cette valeur, la déduction des
charges correspondantes doit être faite selon la méthode la plus appropriée (CE 16 février 2011, no 315625 et
CAA Versailles 15 novembre 2011, no 10VE04057 rendus en matière de premier loyer majoré justifié par la dépréciation
importante d’un véhicule pris en crédit-bail dès sa mise en circulation).
Sur le traitement des redevances de crédit-bail chez le crédit-bailleur, voir no 586 et 519-1.
Le choix pour l’une ou l’autre de ces deux approches est à effectuer en respectant le principe de perma-
nence des méthodes. Il n’est notamment pas possible de modifier la méthode de comptabilisation en cas
de renégociation du contrat (Bull. CNCC no 162 précité), sauf si, à notre avis, les conditions de renégociation
le justifient.
Sur le schéma de comptabilisation à retenir, voir no 819.
5. Loyers versés d’avance Ces loyers sont à comptabiliser en « Dépôts et cautionnements » (compte
275) ; ils ne constituent une charge que lorsqu’ils sont imputés sur la dette de loyer effectivement courue,
soit en général lors de la dernière échéance de loyer.
Fiscalement Il en est de même, les loyers versés d’avance n’étant déductibles qu’en fin de bail (immobilier
ou mobilier) lors de leur imputation sur les loyers (CE 4 décembre 1991, no 86382 et 16 décembre 1991, no 75833
et BOI-BIC-CHG-40-20-10 no 160).
6. Coûts directs initiaux du preneur (coûts de négociation) Selon le bulletin CNCC (no 84, décembre 1991,
EC 91-39, p. 570), les coûts directs initiaux engagés par le preneur à la mise en place d’un contrat de
location-financement sont traités comme des frais d’émission d’emprunts, ceux-ci pouvant être soit étalés
de manière systématique sur la durée de l’emprunt, soit immédiatement comptabilisés en charges (voir
no 2126).
Sur la comptabilisation des coûts directs initiaux dans les contrats de location-financement en normes IFRS,
voir Mémento IFRS no 32982.
7. Régularisations :
– « Redevances » ou « loyers » non constatés concernant la période écoulée Ils doivent, à notre
avis, comme le précisait le PCG 82 (p. II.130), être inscrits au compte 401 « Fournisseurs – Achats de…
OM
prestations de services » ou 408 « Fournisseurs – Factures non parvenues » ;
ON
EC
– « Redevances » ou « loyers » concernant la période d’utilisation postérieure à la date de
S
clôture du bilan Ils doivent, à notre avis, comme le précisait le PCG 82 (p. II.130) faire l’objet d’un
UE
rattachement à la période à laquelle ils se rapportent (compte 486 « Charges constatées d’avance », voir
Q
DI
no 736-1). Tel serait le cas d’une société qui verserait immédiatement la totalité des loyers du bail.
RI
JU
Fiscalement Il en est de même. Dans le cas où un avenant avait engendré une majoration de loyer sur
ES
NC
un mois, la Cour (CAA Bordeaux 4 avril 1995, no 93-1466) a procédé à une analyse économique pour savoir
IE
si cette majoration concernait le mois déjà couru (charges) ou bien constituait en réalité une avance sur les
SC
8. Assurance contractée pour garantir le paiement en cas de décès d’un dirigeant Voir no 2400-4.
E
LT
9. Fin d’utilisation du bien en cours de bail Lorsqu’un bien faisant l’objet d’un contrat de crédit-bail
CU
n’est plus utilisé en cours de bail, il y a lieu, à notre avis, de provisionner immédiatement, selon le cas,
:FA
l’ensemble des redevances restant à verser jusqu’à la fin du bail ou l’indemnité de résiliation du contrat
om
x.c
(voir no 943).
rvo
– d’une provision pour remise en état de bien appartenant à autrui, voir no 1548-1.
uh
817 Locations (compte 613) Montant des loyers Le montant du loyer constitue une
charge de l’exercice et est enregistré au compte 613 « Locations », que l’on peut subdiviser (voir
sous-comptes no 7006).
Fiscalement a. Dispositions générales Les sommes versées en exécution d’un contrat de bail sont
déductibles des résultats de l’exercice à concurrence seulement de la valeur locative réelle des immeubles
loués augmentée, le cas échéant, du prix des prestations fournies par le bailleur et distinctes de la mise des
lieux à la disposition du preneur (BOI-BIC-CHG-40-20-10 no 130 ; CE 22 février 1989, no 71181 ; voir Mémento Fiscal
no 8345).
En raison de leur caractère de fruits civils acquis au jour le jour par le bailleur (voir no 519-1), les loyers sont
compris parmi les charges de l’entreprise à concurrence de la fraction courue au titre de chaque exercice
(BOI-BIC-CHG-40-20-10 no 140 et 150), indépendamment de leur date de paiement (CE 14 mars 1938, no 54678).
Les loyers versés pour une période antérieure à la signature du bail sont déductibles si la société a effective-
ment occupé l’immeuble (CE 9 juillet 1986, no 44724).
En ce qui concerne les loyers et les charges des locaux appartenant à l’exploitant individuel et utilisés
pour les besoins de l’exploitation, voir no 3522.
290
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
b. Limitation de déduction des loyers entre entreprises liées Les charges financières nettes des entre-
prises soumises à l’IS sont susceptibles de n’être déductibles qu’à hauteur de 75 % de leur montant (voir
no 2220-2). Sont pris en compte dans l’assiette de ces charges financières nettes (CGI, art. 212 bis), les loyers
de location de biens mobiliers conclue entre entreprises liées (sur cette notion, voir no 1808) :
– sous déduction de l’amortissement annuel du bien loué et des frais et prestations accessoires facturés au
preneur,
– minorés des produits de loyers de même nature (diminués des amortissements et frais accessoires).
En cas de location avec option d’achat, voir la méthode dérogatoire de calcul, commune aux contrats de
crédit-bail mobilier, admise par l’Administration (voir no 816, II.).
Le fait que le loyer soit fixé à partir d’un pourcentage du chiffre d’affaires (clause recettes) ne modifie
pas sa comptabilisation. Il en est de même, à notre avis, en cas de clause d’indexation. En effet, à
chaque échéance de loyer, il en résulte un supplément ou une diminution à enregistrer, à notre avis, au
même compte (613). Les comptes prévus par le PCG « Bonis ou malis provenant de clauses d’indexation »
(comptes 7781 ou 6781) ne nous paraissent pas devoir être utilisés dans ce cas.
Remarques 1. Abonnement Sur la comptabilisation des loyers selon le système des comptes d’abon-
nement, voir no 771.
2. Loyers versés d’avance à titre de garantie Ces loyers doivent être inscrits au compte 275 « Dépôts
et cautionnements » à l’actif du bilan.
3. Bail emphytéotique Selon le bulletin CNCC (Bull. CNCC no 182, juin 2016, EC 2016-02, www.cncc.fr), deux
traitements comptables peuvent être retenus :
– 1re approche : le bail emphytéotique est considéré comme un contrat de location, dans la mesure où
il transfère au preneur le droit d’utiliser le bien pour une durée déterminée, en échange d’un paiement.
Dans ce cas, les redevances versées durant le bail sont constatées en charges en suivant leurs échéances
contractuelles (compte 613 « locations », voir ci-avant). Les versements initiaux sont alors, à notre avis,
assimilables à des loyers versés d’avance, à comptabiliser en charges constatées d’avance et à rapporter
au résultat sur la durée du contrat ;
– 2e approche : le bail emphytéotique confère un droit réel immobilier au preneur (Code rural et de la pêche
maritime art. L 451-1). Dans ce cas, une immobilisation incorporelle est enregistrée dès la signature du
bail, à hauteur des redevances futures actualisées (Bull. CNCC no 182, EC 2016-02 précitée). Elle est, à notre
avis, à amortir sur la durée du bail, conformément aux règles applicables aux immobilisations incorporelles
dont la durée d’utilisation est limitée (voir no 1713).
Quelle que soit la méthode retenue, elle doit être appliquée de façon permanente et une information
doit être donnée en annexe (Bull. CNCC no 182, EC 2016-02 précitée).
OM
4. Droit d’entrée Voir no 1637 (droit au bail), 1637-1 (pas-de-porte), 1637-3 (contrat de location gérance)
ON
et 4165 (contrat de franchise).
EC
5. Participation financière du locataire à des travaux réalisés par le bailleur, Voir no 1637-1.
S
6. Fin d’utilisation du bien en cours de bail Lorsqu’un bien faisant l’objet d’un contrat de location
UE
Q
n’est plus utilisé en cours de bail, il y a lieu, à notre avis, de provisionner immédiatement l’ensemble des
DI
loyers restant à verser jusqu’à la fin du bail, sous déduction, toutefois, des montants au titre des sous-
RI
locations qui pourraient être raisonnablement obtenues d’un sous-locataire si cette sous-location est JU
ES
– d’une provision pour remise en état de bien appartenant à autrui, voir no 1548-1.
DE
8. Loyers avec franchise (voir no 819) et autres avantages consentis par le bailleur lors de la conclu-
E
LT
Fiscalement Les loyers portant sur des véhicules de tourisme sont soumis à plusieurs règles de limitation
ch
1.s
de déduction.
uh
1. Limitation de déduction spécifique aux véhicules de tourisme (Voir Mémento Fiscal no 9035) En cas de
location d’une durée supérieure à 3 mois (ou inférieure à 3 mois mais renouvelable) ou de crédit-bail, la
part de loyer supportée par le locataire et correspondant à l’amortissement pratiqué par le bailleur pour la
fraction du prix d’acquisition du véhicule supérieure à 18 300 € (9 900 € pour les véhicules les plus polluants)
n’est pas déductible (CGI, art. 39-4 ; BOI-BIC-CHG-30-10 no 10). Le prix d’acquisition à retenir est le prix TTC, et
non le prix HT figurant dans les comptes du bailleur (CE 29 juillet 1994, no 125947).
La réintégration fiscale, limitée au prorata de la durée de location pendant l’exercice, est effectuée extra-
comptablement sur l’imprimé no 2058-A (ligne WF).
Sur la définition des véhicules de tourisme visés par la limitation et les modalités de calcul de l’amortissement
excédentaire pour des entreprises propriétaires, voir no 1495-4.
2. Limitation générale de déduction des loyers entre entreprises liées Cette limitation (voir no 817 et
2220-2) s’applique aux loyers de véhicules de tourisme. Toutefois, l’Administration admet que les charges
financières nettes n’incluent pas la quote-part de loyers réintégrée en application de l’article 39-4 du CGI
(voir 1. ci-avant) (BOI-IS-BASE-35-40 no 110).
Remarque Remplacement de composants incombant au locataire : dans ce cas, le propriétaire n’a
pas à effectuer de décomposition de ses véhicules ; en revanche, le locataire doit identifier les composants
lors de leur remplacement et les comptabiliser à son actif (voir no 1546-1).
291
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
Fiscalement Selon l’Administration, ces remplacements ne sont pas soumis à la limitation de déduction
des amortissements (BOI-BIC-AMT-20-40-50 no 290).
819 Loyers avec franchise Par analogie avec les solutions applicables en matière de redevances
de crédit-bail (voir no 816), deux approches peuvent, à notre avis, être retenues :
a. Enregistrer les loyers selon les échéances contractuelles Ce traitement conduit à ne constater
aucune charge de loyer pendant la période de franchise. Il s’applique notamment, à notre avis, aux
contrats comportant une franchise normale (c’est-à-dire de 1 à 3 mois).
b. Linéariser les loyers sur la durée du contrat, de manière à traduire correctement les avantages
économiques procurés par le bien de période en période (en ce sens également, avis OEC no 29 sur la comptabili-
sation des contrats de location). Dans ce cas, le produit de la franchise est à étaler sur la durée du contrat,
une charge à payer étant alors comptabilisée pendant la période de franchise.
Cette solution est, à notre avis, à privilégier dès lors que la variation des échéances contractuelles
n’est pas justifiée techniquement ou économiquement.
Tel est notamment le cas :
– lorsqu’une franchise exceptionnelle par rapport aux conditions de marché est accordée ;
– et/ou lorsque le contrat prévoit le remboursement direct ou indirect de cette franchise en cas de sortie
du locataire avant l’expiration du bail. Ce remboursement confirme en effet que le produit de la franchise
est acquis au fur et à mesure de la location.
Fiscalement Comme en matière de crédit-bail (voir no 816), la répartition contractuelle des loyers est présu-
mée refléter la variation de l’intensité de la valeur de la location, sauf si la preuve est apportée que cette
répartition ne correspond pas à la réalité économique de l’opération. Le locataire peut ainsi s’éloigner des
dispositions contractuelles prévoyant une franchise en début de location et ainsi linéariser les charges loca-
tives sur la durée du contrat en démontrant que la prestation fournie est identique sur toute cette période
(CAA Marseille 3 novembre 2011, no 09MA01878).
Sur la comptabilisation des franchises de loyers en normes IFRS, voir Mémento IFRS no 33280.
Une fois la méthode choisie (comptabilisation selon l’économie du contrat ou selon les échéances contrac-
tuelles), elle doit être appliquée de manière permanente à l’ensemble des contrats de location (en ce sens,
Bull. CNCC no 162, juin 2011, EC 2010-69, p. 277 s. ; voir no 816).
■ Exemple
Le 1er janvier n, une entreprise a conclu un bail commercial pour un loyer mensuel de 1 000 avec une
OM
franchise de loyer de 9 mois consentie par le bailleur en contrepartie d’un engagement ferme de 6 ans
ON
pris par le preneur :
EC
– charge de loyer annuelle n = 3 000 (12 000 – franchise de 9 000) ;
S
– charge de loyer annuelle à compter de n + 1 = 12 000.
UE
Q
La franchise de loyer accordée par le bailleur peut, à notre avis, être comptabilisée selon les deux
DI
RI
approches suivantes :
1re solution – Enregistrement des loyers selon les échéances contractuelles JU
ES
Dans ce cas, les écritures à comptabiliser pour traduire les opérations sont les suivantes :
NC
IE
SC
401 613
S
DE
Fournisseur Locations
E
LT
Exercice n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . .
om
63 000 63 000
(1) La charge de loyer de l'exercice n est de 3 000, soit [(12 × 1 000) – 9 000 (de franchise)] = 3 000.
(2) La charge de loyer annuelle est de 12 000 [12 × 1 000] à compter de l'exercice n + 1.
Par souci de simplification, les écritures de règlement ne sont pas traitées dans cet exemple.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
292
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
OM
Il s’agit, par exemple, du remboursement consenti par le bailleur (total ou partiel) :
ON
– des travaux d’aménagement spécifiques des locaux engagés par le preneur,
EC
– de l’indemnité due par le preneur au titre de la résiliation anticipée de son précédent bail (en ce sens
S
UE
Bull. CNCC no 181, mars 2016, EC 2015-48, p. 78).
Q
DI
Sont en revanche exclus les remboursements de coûts qui auraient dû être à la charge du bailleur, comme
RI
par exemple, le remboursement du coût de nettoyage des locaux. JU
ES
Toutefois, par cohérence avec les solutions retenues pour les franchises de loyer (voir no 819), il est
NC
également possible de constater immédiatement en produit ces avantages accordés par le bailleur
IE
SC
(en ce sens, Bull. CNCC no 181, mars 2016, EC 2015-48, p. 78). Cette solution n’a néanmoins pas notre
S
DE
préférence.
E
En tout état de cause, quel que soit le traitement retenu (étalement ou constatation immédiate en
LT
CU
produit), il devra être appliqué de manière permanente à l’ensemble des contrats de location (en ce
:FA
sens, Bull. CNCC no 162, juin 2011, EC 2010-69, p. 277 s.) et il conviendra de s’assurer de l’homogénéité avec
om
■ Exemple
ola
Le 1er janvier n, une entreprise a conclu un bail commercial dont le loyer mensuel est de 1 000. Dans le
ch
1.s
cadre de la conclusion du bail, le bailleur consent à participer aux travaux d’aménagement réalisés par le
uh
preneur à hauteur de 9 000 en contrepartie d’un engagement ferme de non-résiliation du bail de la part
du preneur, pour une durée de 6 ans.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
293
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
Au cas particulier, l’entreprise traite l’avantage obtenu comme une ristourne accordée sur les loyers, à
comptabiliser comme suit :
Exercice n
Charge de loyer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 000 ................................ 12 000
Ristourne sur loyers (participation aux travaux) . . . . . . 9 000 ...................................................................................... 9 000
Ristourne sur loyers à étaler sur la durée du bail . . . . . 7 500 (1) .............................. 7 500
Exercice n + 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 000 .. 1 500 (2).................. 12 000 ........................... 1 500
Exercice n + 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 000 .. 1 500 .................... 12 000 ........................... 1 500
Exercice n + 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 000 .. 1 500 .................... 12 000 ........................... 1 500
Exercice n + 4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 000 .. 1 500 .................... 12 000 ........................... 1 500
Exercice n + 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 000 .. 1 500 .................... 12 000 ........................... 1 500
9 000 72 000 .. 7 500 7 500 ..... 72 000............................ 9 000
soldé
(1) Enregistrement en Produits constatés d'avance de la quote-part de ristournes sur loyers (accordée par
le bailleur sous forme de participation aux travaux d'aménagement) à étaler sur la durée restante du bail :
9 000 – (1 / 6 × 9 000) = 7 500 (voir n° 506 et PCG, art. 944-48).
(2) Constatation de la ristourne annuelle sur loyer de 1 500 (9 000/6 ans).
OM
d’exploitation » en tant que correctif de charges supportées pour le compte d’un tiers.
ON
EC
A notre avis, comme le précisait le PCG 82 (p. I.83 renvoi 7), si une entreprise possède une part relativement
S
peu importante, dans un immeuble en copropriété, elle peut à la rigueur et par mesure de simplification, affec-
UE
ter à ce compte le montant total de sa quote-part de charges décomptées par le syndic, en en extrayant celles
Q
DI
concernant l’entretien et les réparations, toujours imputables au compte 615. Les autres charges sont
RI
ainsi assimilées aux charges locatives, non décomposables, selon leur nature, entre les différents comptes de JU
ES
825 Locataire Les charges résultant du contrat de location, quelle que soit leur nature et notamment
S
DE
les taxes locatives et les impôts éventuellement remboursés au bailleur, sont à comptabiliser au
E
compte 614.
LT
CU
Remarque Impôts acquittés par le locataire en son nom propre : ces impôts n’ont pas, à ce titre,
:FA
la nature de charges locatives mais, par simplification, il nous paraît possible de les comptabiliser dans ce
om
x.c
Fiscalement Pour le calcul de la valeur ajoutée en matière de CET et de CVAE, la notion de valeur ajoutée
ola
ch
fiscale diffère de celle utilisée comptablement. Ainsi, comptablement, les charges locatives comptabilisées
1.s
en compte 614 sont en principe déductibles de la valeur ajoutée (voir no 2767 ; voir également BOI-CVAE-
uh
BASE-20 no 250). Cependant, fiscalement, une distinction doit être effectuée parmi ces charges entre (BOI-
CVAE-BASE-20 no 260 ; CE 7 décembre 2012, no 349913 rendu en matière de taxe professionnelle) :
– les charges locatives correspondant à des dépenses incombant au propriétaire et mises contractuellement
à la charge du locataire, qui constituent des compléments de loyer et, à ce titre, sont non déductibles de la
valeur ajoutée (en application de l’article 1647 B sexies du CGI) ;
– et les charges incombant effectivement au locataire, qui sont déductibles.
Exemple
L’échange standard d’un composant constitue une immobilisation (voir no 1392-1).
En ce qui concerne :
– les dépenses courantes d’entretien et de maintenance, voir no 1391.
– les dépenses de gros entretien et de grandes visites, voir no 1373.
– les dépenses de remplacement, voir no 1372.
– les dépenses d’amélioration et additions d’éléments, voir no 1392.
– les pièces détachées, voir no 1137.
– les frais liés à une mise en conformité avec de nouvelles normes, voir no 1394 s.
Pour plus de détails sur les critères de distinction entre immobilisations et charges et leurs conséquences
pratiques, voir no 1390-1 et 1391 s.
II. Dépenses probables Les dépenses d’entretien et de réparation ne peuvent pas faire l’ob-
jet d’une provision pour charges à la clôture, et ce, même si la décision d’engager les travaux a été prise
avant la date de clôture ou a fait l’objet d’un contrat signé ou d’un devis accepté à cette date.
Sauf si ces dépenses sont liées :
– aux gros entretiens et grandes visites, voir no 1515 ;
– à la remise en état de sites, voir no 1516 (sur le cas particulier des biens appartenant à autrui, voir no 1548-1) ;
– au désamiantage, voir no 1516-4.
En effet, ces dépenses sont récurrentes d’un exercice sur l’autre et l’entreprise attend une
contrepartie correspondant à la réalisation des travaux sur l’exercice suivant. Les conditions de
comptabilisation d’un passif telles que définies par l’article 321-1/1 du PCG ne sont donc pas
remplies.
En revanche, une dépréciation du matériel concerné peut devoir être constituée, voir no 1500 s. Sur le
cas particulier du matériel mis en conformité, voir no 1394-1 III.
OM
Exemple
ON
■
EC
Une entreprise a décidé d’effectuer des travaux de réparation non immobilisables et ne constituant pas
S
des dépenses de gros entretien ou de grandes visites (2e catégorie), sur un matériel lui appartenant ayant
UE
Q
subi des dommages au cours de l’exercice.
DI
RI
1er cas – Elle n’a pas signé de devis à la clôture de l’exercice.
JU
L’entreprise n’a pas d’obligation à la clôture puisqu’elle ne s’est pas engagée à faire effectuer de répara-
ES
NC
La signature du devis est le fait générateur d’une obligation de faire réaliser des travaux. La sortie de
S
DE
ressources est probable mais elle a une contrepartie pour l’entreprise correspondant à l’utilisation d’un
E
LT
827
ch
Travaux de dépollution Dans la mesure où des travaux de dépollution devant être engagés 828
par l’entreprise concernent des activités passées, ceux-ci devraient, en principe, être comptabilisés
en charges et provisionnées si l’entreprise a une obligation à la clôture.
Constituent en général des charges d’exploitation, les frais de remise en état d’un site contaminé,
les frais d’enlèvement des déchets ou de nettoyage de sites.
Sur la comptabilisation des primes d’assurance des risques d’atteintes à l’environnement, voir no 830-5.
Sur la comptabilisation de l’indemnité d’assurance reçue, voir no 2399.
Sur l’obligation de constituer une provision pour dépollution, voir no 1516-2 (dégradation progressive) et
1516-4 (désamiantage).
OM
c. En fin de contrat, le capital versé s’imputera sur les primes comptabilisées en prêt et le surplus
ON
EC
en produit financier, compte 768 « Autres produits financiers ».
S
UE
Fiscalement Le régime général (BOI-BIC-CHG-40-20-20 no 40) s’applique :
Q
DI
– les primes versées ne sont pas déductibles,
RI
– les participations aux bénéfices sont imposées au fur et à mesure de leur acquisition, selon la méthode JU
ES
du couru,
NC
– le capital versé à l’expiration du contrat, sous déduction des primes précédemment versées, sera inclus
IE
SC
En conséquence, il n’existe, dans ce type de contrat, aucune divergence entre les traitements comptable
E
et fiscal.
LT
CU
II. Contrat d’assurance sur la vie prévoyant le versement d’un capital en cas de décès d’un
:FA
om
sous la forme d’une indemnité de perte d’exploitation. Elle correspond à la couverture d’un risque
ola
ch
a. La prime versée chaque année est comptabilisée en charge au compte 616 « Prime d’assu-
rance », sous-compte à créer 6169 « Assurance décès ».
Fiscalement Il convient de distinguer les contrats « hommes-clefs », considérés comme une assurance
perte d’exploitation, des autres contrats d’assurance-décès considérés comme des opérations de placement ;
voir Mémento Fiscal no 8390.
1. Contrats « hommes-clefs » Les « hommes-clefs » sont toutes les personnes jouant un rôle déterminant
dans le fonctionnement de l’entreprise, telles que les personnes qui maîtrisent un art, une science ou une
technique directement lié à l’objet social ou les dirigeants effectifs dans les petites et moyennes entreprises
(BOI-BIC-CHG-40-20-20 no 70). Selon le Conseil d’Etat (Arrêt du 29 juillet 1998, no 108244), les primes d’assurances
« hommes-clefs » versées par une entreprise constituent des charges immédiatement déductibles dans
la mesure où elles lui permettent de se prémunir contre le risque de pertes de recettes d’exploitation.
Cette décision va plus loin que la doctrine administrative (BOI-BIC-CHG-40-20-20 no 1), qui autorise la déduction
des seules primes afférentes à des contrats prévoyant la fixation du montant de l’indemnisation après la réalisation
du risque. Le Conseil d’Etat n’établit pas une telle distinction et admet la déductibilité immédiate de toutes les
primes versées en exécution d’un contrat d’assurance « hommes-clefs », y compris celles afférentes à un contrat
prévoyant le versement d’un capital déterminé forfaitairement (CE 29 juillet 1998 précité).
296
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
Relèvent donc désormais des opérations de placement les seuls contrats qui, à l’expiration ou à défaut
de réalisation du risque, permettent à l’entreprise de percevoir un capital, une indemnité ou de disposer
d’une possibilité de rachat.
Selon l’Administration (BOI-BIC-CHG-40-20-20 no 100) les primes versées sont déductibles en totalité lors de
leur échéance ; en pratique, à notre avis, il est tenu compte du couru (position contraire à celle de l’Adminis-
tration) pour éviter une distorsion comptabilité-fiscalité.
2. Autres contrats d’assurance-décès (opérations de placement, voir I.) Les primes ne sont pas déduc-
tibles, l’assurance étant considérée comme une opération de placement (BOI-BIC-CHG-40-20-20 no 110). Elles
doivent donc être réintégrées extra-comptablement sur l’imprimé no 2058-A (ligne WQ).
b. L’indemnité de perte d’exploitation versée en cas de décès est à comptabiliser en produit
d’exploitation au compte 791 « Transfert de charges d’exploitation », comme les autres indemnités
d’assurance couvrant des risques d’exploitation.
Fiscalement 1. Contrats « hommes-clefs » : l’imposition de l’indemnité peut être étalée sur l’année de
réalisation du profit correspondant et sur les quatre années suivantes (CGI, art. 38 quater).
Lorsque l’option pour l’étalement est exercée, les retraitements extra-comptables suivants doivent être effec-
tués sur l’imprimé no 2058-A.
– au titre de l’exercice de réalisation du profit : déduction extra-comptable (ligne XG) des 4/5e du produit ;
– au titre des quatre exercices suivants : réintégration extra-comptable (ligne WQ) de 1/5e du produit.
2. Autres contrats d’assurance-décès (opérations de placement, voir I.) : le capital versé au moment du
décès ou à l’expiration du contrat est imposable sous déduction des primes précédemment versées (BOI-BIC-
CHG-40-20-20 no 110). En conséquence, les primes précédemment réintégrées (voir ci-avant) sont déduites
extra-comptablement sur l’imprimé no 2058-1 A (ligne XG) de l’exercice de versement du capital.
III. Contrat d’assurance sur la vie dit « mixte » par lequel l’assureur s’engage à payer un
capital, soit à une date déterminée si l’assuré est encore en vie, soit au jour de son décès Il
en résulte, à notre avis, que :
a. La prime constitue :
– un prêt, pour la quote-part correspondant à l’épargne réalisée jusqu’au jour du versement du
capital et de la participation au bénéfice ;
– une charge, pour la quote-part couvrant la garantie en cas de décès.
Cette répartition pourra se faire en fonction d’une estimation de la probabilité que l’assuré soit encore
en vie à la date fixée dans le contrat : plus cette probabilité est élevée, plus la quote-part de prime à
OM
comptabiliser en prêt sera importante.
ON
EC
b. La participation aux bénéfices, éventuellement perçue par l’entreprise au titre de ce contrat,
S
UE
est à comptabiliser en produit financier.
Q
DI
c. Le capital versé en fin de contrat se répartit selon les mêmes critères que la prime ; il sera imputé
RI
pour partie sur les primes comptabilisées en prêt et comptabilisé, pour le surplus, en produit finan- JU
ES
Fiscalement Selon l’Administration, ces contrats constituant des opérations de placement, les primes
SC
En conséquence :
CU
a. Versement des primes Sur les exercices de versements des primes, il y a lieu, pour la détermination du
:FA
om
résultat fiscal, de réintégrer extra-comptablement les charges d’assurance comptabilisées, ce qui engendre un
x.c
impôt différé actif (voir no 2885-3) ; pour la participation aux bénéfices, il n’existe aucune divergence.
rvo
ment les primes versées (à concurrence de la somme des réintégrations des exercices antérieurs).
1.s
uh
Primes d’une assurance contractée au profit de l’entreprise sur la tête de tiers 830
Une telle assurance a pour objectif, par exemple, en cas de décès d’un tiers effectuant un travail 2
dans l’intérêt de l’entreprise, de couvrir les conséquences au niveau économique de l’abandon de
projets en cours de réalisation.
Ces primes nous paraissent devoir être inscrites au compte 616 « Primes d’assurances » ou 6169
(sous-compte à créer) « Assurance sur la vie ».
A notre avis :
– l’indemnité reçue en cas de décès constitue un profit exceptionnel, compte 7788 ;
– les éléments d’actif éventuellement affectés par la disparition du « spécialiste » – remise en cause
du projet, voire impossibilité de le poursuivre – doivent être dépréciés sous forme d’une dépréciation
ou de la sortie des éléments d’actif concernés.
Fiscalement (Rép. Allainmat, AN 21 décembre 1977, no 35549, non reprise dans Bofip), une telle assurance-vie
peut être comprise dans les charges déductibles de l’exercice de l’échéance des primes s’il est établi que le
décès du spécialiste entraînerait la disparition des éléments d’actif formant la contrepartie de ces
dépenses. En cas de décès de l’intéressé, le capital versé serait regardé comme un profit.
297
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
En cours de vie – Primes comptabilisées en charges (compte 616 « Primes d’assurances » (5))
du contrat – Primes fiscalement déductibles (2) – Primes fiscalement non déductibles (2) (3)
– Produit résultant de l’annulation de l’emprunt à comptabiliser sur l’exercice
Décès (1) du décès (compte 77 : Produits exceptionnels)
du dirigeant – Etalement fiscal possible sur 5 ans (3) :
avant
l’expiration • du produit • du produit déduction faite
du contrat des primes versées depuis l’origine
du contrat
Expiration
– Déduction fiscale globale
du contrat
des primes versées depuis l’origine
(survie du
du contrat
dirigeant)
(1) Sans que cela entraîne cession ou cessation de l’entreprise (entreprises autres qu’individuelles).
(2) BOI-BIC-CHG-40-20-20 no 140. Lorsqu’elles sont déductibles, les primes le sont au fur et à mesure de leur
échéance, par dérogation à la règle du couru.
Remarque Police souscrite au profit de tiers :
– les primes constituent des libéralités et ne sont donc jamais déductibles si le contrat d’assurance est souscrit au profit
de l’exploitant, sa famille ou ses associés (CE 13 mai 1985, no 34202 ; BOI-BIC-CHG-40-20-20 no 220 ; en dernier lieu, CAA Nancy 27 juin
1989, no 101) ;
– en revanche, la seule circonstance que les membres de la famille du dirigeant soient désignés comme bénéficiaires
subsidiaires du capital décès n’est pas de nature à ôter aux primes versées par la société leur caractère de charge
normale sous réserve que le prêteur soit contractuellement désigné comme le bénéficiaire premier de l’assurance (CE
10 juillet 1992, no 110213).
(3) La possibilité d’étalement du produit offerte sur le plan fiscal (CGI, art. 38 quater ; BOI-BIC-CHG-40-20-20 no 150 à 210 ; BOI-BIC-
PDSTK-10-30-20 no 130) ne nous paraît pas possible sur le plan comptable. Ainsi, si l’entreprise opte pour l’étalement fiscal
du produit, les retraitements extra-comptables suivants doivent être effectués :
– au titre de l’exercice de l’annulation de l’emprunt, déduction sur l’imprimé no 2058-A (ligne XG) des 4/5 du produit ;
OM
– au titre des 4 exercices suivants, réintégration sur l’imprimé no 2058-A (ligne WQ) de 1/5 de l’indemnisation.
ON
(4) Le traitement comptable applicable aux polices librement souscrites par l’entreprise étant différent de leur régime
fiscal, les retraitements extra-comptables suivants sont à effectuer :
EC
– au cours de la période couverte par le contrat, réintégration des primes non déductibles sur l’imprimé no 2058-A
S
UE
(ligne WQ) ;
Q
– à l’expiration du contrat, si le risque ne s’est pas réalisé (survie de la personne assurée), déduction sur l’imprimé
DI
no 2058-A (ligne XG) de la totalité des primes non déduites au titre de ce contrat ;
RI
– au titre de l’exercice de l’annulation de l’emprunt (suite au décès de la personne assurée) (BOI-BIC-CHG-40-20-20 no 200) : JU
• si l’étalement du produit n’est pas demandé, déduction sur l’imprimé no 2058-A (ligne XG) des primes non déduites
ES
versées au titre du contrat (aucun retraitement n’est à effectuer au titre du produit, celui-ci étant déjà inclus dans le
NC
• si l’étalement fiscal du produit est demandé (solution qui ne peut à notre avis être retenue sur le plan comptable),
déduction sur l’imprimé no 2058-A (ligne XG) des 4/5 du produit majoré de 1/5 des primes versées au titre de ce
S
DE
– au titre des quatre exercices suivant l’annulation de l’emprunt, si le produit a été étalé, réintégration sur l’imprimé
LT
no 2058-A (ligne WQ) de 1/5 de l’indemnisation sous déduction de 1/5 des primes.
CU
Ces différentes situations peuvent engendrer des impôts différés (voir traitement no 2885-3).
:FA
(5) Cas particulier Primes d’assurance payées dans le cadre d’un contrat de crédit-bail : elles sont rattachables à
om
l’opération principale et donc à enregistrer avec les redevances au compte 612 ; pour la comptabilisation de
x.c
art. 54 bis), constituent des avantages occultes, regardés comme distribués aux bénéficiaires, et, par suite,
non déductibles du bénéfice imposable (CE 24 juillet 1987, no 51770).
OM
– le permis de construire, suite au sinistre, n’est pas accordé,
ON
– le bail est rompu en application des articles 1722 et 1741 du Code civil,
EC
– la clientèle a été récupérée par un concurrent.
S
Ces risques peuvent être pris en compte par un contrat séparé, prévoyant l’indemnisation de la perte
UE
Q
totale ou partielle de la valeur du fonds de commerce. En l’absence d’un tel contrat, il conviendrait de
DI
RI
constituer une dépréciation du fonds de commerce à caractère exceptionnel (compte 6876).
JU
ES
c. Indemnité reçue Voir no 2399.
NC
IE
SC
7
E
Charges sur sinistres En principe (voir no 2400-1), les frais de réparation sont à comptabiliser 831
rvo
ola
charges d’exploitation ».
1.s
uh
Le guide comptable professionnel des transports routiers (sur la validité des guides comptables profession-
nels, voir no 295) propose une solution plus simple, solution qui nous paraît applicable en général pour
les sinistres d’exploitation fréquents, en créant un compte 6167 « Charges de propre assureur ». Ce
compte :
a. est débité :
– du montant des factures de réparations, de pièces détachées et autres interventions extérieures, ainsi
que de toute indemnité versée par l’entreprise au titre de sinistres par le crédit des comptes de tiers
concernés ou des comptes financiers intéressés ;
– du montant forfaitaire des frais de main-d’œuvre et autres frais engagés par l’entreprise pour assurer
la réparation des sinistres par le crédit du compte 791 « Transferts de charges d’exploitation » ;
b. est crédité :
– du montant des remboursements effectués par les compagnies d’assurances par le débit des comptes
de tiers concernés ou des comptes financiers intéressés ;
– du montant des « provisions » constatées en fin d’exercice par le débit du compte 4687 « Produits à
recevoir ». A notre avis, le compte 478 paraît devoir être utilisé, comme pour toutes les indemnités
d’assurance (voir no 2377), et non un compte 46.
Sur les remarques concernant la date d’enregistrement de ce produit, voir no 2399.
299
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
Remarque Frais de réparation non encore engagés à la clôture : à notre avis, à la clôture, les
frais de réparation non encore engagés ne peuvent pas être provisionnés car la sortie de ressources
trouve une contrepartie dans la réalisation des réparations sur l’exercice suivant.
833 Primes d’assurance couvrant les frais fixes d’exploitation en cas de maladie
ou d’accident de l’entrepreneur individuel Voir no 891.
834
OM
Primes d’assurance couvrant la responsabilité civile des dirigeants Voir no 830-4.
ON
EC
835 Etudes et recherches (compte 617) Les frais d’études et de recherche constituent
S
UE
normalement des charges d’exploitation de l’exercice au cours duquel ils ont été engagés. Toutefois,
Q
DI
si certaines conditions sont remplies :
RI
– les frais d’études de réorganisation ou de restructuration de l’entreprise nous paraissent JU
ES
pouvoir être portés à l’actif (voir no 1644), si certaines conditions sont respectées ;
NC
Pour les dépenses entrant dans la « gestion prévisionnelle de l’emploi » et remboursées en partie par
S
DE
836
ola
En ce qui concerne les « frais de colloques, séminaires, conférences » (compte 6185), certains
ch
estiment (guide Entreprises à commerces multiples) que, lorsqu’ils sont organisés par l’entreprise, ces frais ne
1.s
sont pas à porter à ce compte mais sont à comptabiliser selon leur nature (loyers, frais de voyage,
uh
836 Frais de documentation Ces frais constituent des charges à comptabiliser dans le compte
1 6181 « Documentation générale » ou 6183 « Documentation technique ».
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-CHG-40-20-40 no 350 et CE 16 février 1996, no 139789).
Est également concernée la documentation permanente destinée à être mise à jour périodiquement tant
pour le versement initial que pour les versements annuels ou mensuels ultérieurs effectués pour la mise
à jour, par exemple un CD-Rom de documentation régulièrement remplacé par une version à jour.
Fiscalement Le Conseil d’Etat (CE 13 janvier 1995, no 100127) avait considéré que le versement initial devait
être immobilisé. Toutefois, Olivier Fouquet (Conseiller d’Etat), interrogé par nos soins, a précisé que la
position prise en 1995 serait jugée différemment aujourd’hui, le Conseil d’Etat préférant désormais traiter
les frais de documentation « en bloc » comme des charges déductibles (voir arrêt du 16 février 1996 précité).
De même, la DLF estime cette analyse « en bloc » du Conseil d’Etat incontournable, même si elle doit être
nuancée dans le cas, par exemple, de bases de données.
300
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
OM
Rémunérations d’intermédiaires et honoraires (compte 622) 838
ON
Voir sous-comptes no 7006.
EC
S
Ne sont pas inscrites à ce compte, les commissions :
UE
– dues au personnel, portées au compte 641 « Rémunérations du personnel » ;
Q
DI
– constituant la rémunération d’un service bancaire à comptabiliser au compte 627 « Services bancaires
RI
et assimilés ». JU
ES
NC
Mais les commissions et honoraires relatifs aux acquisitions d’immobilisations peuvent être portés
CU
■ Exemple
x.c
Part des honoraires d’une agence immobilière rattachable au droit d’entrée payé lors de la signature d’un
rvo
ola
Fiscalement Sous réserve de leur incorporation au prix de revient des stocks ou des immobilisations, les
honoraires versés à des cabinets de conseil (pour l’introduction de nouvelles technologies ou de nouvelles
techniques de gestion, l’amélioration des performances commerciales, la connaissance de leur situation
juridique, des forces et faiblesses des engagements de l’entreprise, etc.) sont, en principe, immédiatement
déductibles du bénéfice imposable de l’entreprise si elles satisfont aux conditions générales de déductibilité
des charges (Rép. Herment, Sén. 11 décembre 1986, no 2816, non reprise dans Bofip).
Sur la déduction des honoraires de conseils engagés dans le cadre d’un groupe, voir no 858.
Remarques 1. Débat sur la provision des honoraires de commissariat aux comptes et d’expertise
comptable Sur le point de savoir s’il y a lieu de provisionner à la clôture de l’exercice l’intégralité des
honoraires dus au titre de l’exercice clos (y compris ceux relatifs aux travaux non encore réalisés à la
clôture), deux thèses s’affrontent :
– certains privilégient le fait qu’une contrepartie est attendue de l’intervention des commissaires aux
comptes et des experts-comptables. Conformément aux règles sur les passifs, aucune provision ne serait
donc à constituer au titre des travaux non encore effectués à la date de clôture ;
– d’autres considèrent que les honoraires dus au titre de l’exercice clos doivent être provisionnés en totalité
(quelle que soit la date d’intervention des commissaires aux comptes et des experts-comptables) conformé-
ment à l’approche selon laquelle l’ensemble des obligations existantes à la clôture et relatives à l’exercice
301
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
clos sont des charges de cet exercice. Cette interprétation est celle qui est, en pratique, la plus couramment
retenue.
Selon cette interprétation, tous les frais relatifs à la clôture des comptes devraient alors être provisionnés :
frais d’assemblée, jetons de présence, voire salaires du personnel comptable préparant les comptes.
Sur la publicité et l’information en annexe des honoraires des commissaires aux comptes, voir no 5287.
2. Provision pour honoraires de conseil sur crédit d’impôt recherche Concernant la comptabilisation des
honoraires correspondant aux prestations de conseil fournies aux entreprises après la clôture pour établir leur
déclaration de crédit d’impôt recherche (CIR), deux traitements peuvent, à notre avis, être envisagés :
– soit provisionnement au titre du même exercice que celui au cours duquel le produit de CIR est compta-
bilisé (c’est-à-dire celui de réalisation des dépenses de recherche, voir no 1691-1). En effet, le CIR correspon-
dant à la contrepartie attendue des honoraires de conseil, dès lors que le CIR est constaté en produit,
l’entreprise n’attend plus de contrepartie (au sens comptable) des prestations rendues ;
– soit constatation en charges au moment où la prestation de conseil est effectivement rendue. En effet,
la prestation n’étant pas encore réalisée à la clôture, les dépenses ne sont pas sans contrepartie à cette
date, peu importe la comptabilisation du produit. Ce dernier n’est d’ailleurs pas rattachable aux dépenses
de conseil mais bien aux dépenses de recherche réalisées (voir no 1691-1).
OM
– le montant des commissions est proportionné aux services rendus (CE 15 avril 1988, no 58229). Pour
ON
l’appréciation de cette condition, la jurisprudence se réfère à la pratique habituellement suivie par les entre-
EC
prises pour des opérations analogues ou, s’agissant des commissions à l’exportation, aux pratiques en
S
UE
vigueur dans l’Etat concerné et aux taux de commissions admis par la Coface (CE 27 mai 1988, no 83020) ;
Q
– le montant des commissions versées est conforme au contrat (CAA Douai 31 décembre 2013,
DI
RI
no 11DA01807).
JU
Les commissions non déductibles sont réintégrées sur l’imprimé no 2058-A (ligne WQ).
ES
NC
b. Déclaration des commissions L’entreprise doit mentionner les commissions versées sur l’état annuel
IE
des honoraires (CE 5 décembre 1983, no 35697 ; BOI-BIC-CHG-40-20-30 no 170), sous peine d’une amende en
SC
principe égale à 50 % des sommes non déclarées, sauf exceptions (CGI, art. 1736-I-1 ; voir no 961).
S
DE
– marchés publics : la régularité de la procédure d’attribution des marchés ne doit pas être remise
CU
en cause (Rép. Palméro, Sén. 18 octobre 1980, no 35006, non reprise dans Bofip) ;
:FA
om
– marchés à l’exportation : l’article 39-2 bis du CGI interdit la déduction fiscale des commissions
x.c
ou de tous les avantages versés (BOI-BIC-CHG-40-20-30 no 30 à 110 ; voir Mémento Fiscal no 8440) directement
rvo
ou par des intermédiaires, au profit d’agents publics étrangers en vue d’obtenir ou de conserver un
ola
ch
marché ou un autre avantage indu dans des transactions commerciales internationales. La non-
1.s
• la société n’a pas eu l’intention de corrompre, les sommes ayant été versées à son insu (CE 4 février
2015, no 364708) ;
• l’Administration ne dispose pas de preuve matérielle du versement des sommes à des agents étran-
gers, dès lors qu’un faisceau d’indices concordants témoigne de la réalité d’un tel versement (CAA
Nantes 26 février 2015, no 13NT02541).
Ces commissions sont, dans certains cas, en pratique comptabilisées en immobilisation incorporelle
(en tant que coût accessoire du droit contractuel qu’a l’entité de bénéficier des avantages liés au contrat
obtenu) et amorties au rythme du chiffre d’affaires correspondant au contrat obtenu (voir no 1634).
En revanche :
– selon le bulletin CNCC, la commission étant utilisée lorsque le marché est obtenu, elle ne peut plus
être comptabilisée en charge constatée d’avance dès que le marché est obtenu (Bull. CNCC no 153, mars
2009, EC 2008-47, p. 286 s.) ;
– s’agissant de frais de commercialisation, ces commissions ne peuvent pas être incorporées dans le coût
de production des stocks (voir no 1184) sauf lorsqu’elles sont engagées dans le cadre d’un contrat à long terme
et qu’elles lui sont imputables (voir no 548-1).
Sur le cas particulier des honoraires de commercialisation des VEFA, voir no 567.
302
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
Sommes versées aux centrales d’achat par les fournisseurs de groupements 841
d’achats Selon le bulletin CNCC (no 80, décembre 1990, EC 90-39, p. 527), elles ont le caractère :
– d’une ristourne, à porter en diminution du chiffre d’affaires correspondant ;
Ces sommes devraient, à notre avis, être classées en charges constatées d’avance jusqu’à l’obtention du
chiffre d’affaires correspondant.
– d’une charge commerciale (à comptabiliser, à notre avis, au compte 6222 « Commissions et
courtages sur ventes »), s’il s’agit d’un véritable « contrat » de référencement, la centrale fournissant
au producteur un réel service qui peut être évalué de manière fiable.
Selon le bulletin CNCC précité, il ne peut s’agir d’un actif incorporel, celui-ci supposant l’existence d’un
contrat prévoyant notamment la période de référencement. Or un tel contrat serait suspect eu égard au
droit commercial.
Dans ce dernier cas, si ces frais sont engagés avant que la prestation commerciale n’ait été réalisée, ils
doivent être comptabilisés en charges constatées d’avance (voir no 736-1 I).
Sur le traitement de cette somme chez le fournisseur, voir no 1166.
OM
dégustation gratuite, etc. A notre avis, il est nécessaire de distinguer selon que les articles remis
ON
en cadeau sont, ou non, de même nature que les produits qui sont vendus par l’entreprise.
EC
S
Sur la réglementation économique des cadeaux et primes, voir Mémento Concurrence-Consommation no 51000 à 51790.
UE
Q
DI
Articles différents des produits vendus par l’entreprise Il s’agit d’articles spécifi- 845
RI
quement destinés à être remis gracieusement, soit achetés par l’entreprise, soit fabriqués par elle. JU
1
ES
NC
■ Exemple
IE
SC
Il s’agit par exemple, d’échantillons de parfum, conditionnés dans des flacons différents des flacons
S
a. Lorsqu’ils sont achetés, ces articles sont à enregistrer, à notre avis, au débit du compte 6234
om
Remarque Autres bénéficiaires : le fait que le compte 6234 s’intitule « Cadeaux à la clientèle » n’em-
ola
pêche pas, à notre avis, qu’y soient enregistrés des cadeaux offerts à d’autres bénéficiaires, notamment
ch
1.s
les fournisseurs.
uh
b. Lorsqu’ils sont fabriqués par l’entreprise (il s’agit alors d’échantillons) leur coût de production
est ventilé dans les différents comptes de charges par nature comme toute fabrication. Toutefois,
le PCG ayant prévu un compte spécifique 6232 « Echantillons », il paraît possible d’isoler leur coût
à ce compte en utilisant un compte de transfert de charges (compte 791).
Fiscalement Les dépenses correspondant à la distribution d’échantillons ou de menus objets de caractère
publicitaire constituent normalement des charges déductibles (BOI-BIC-CHG-40-20-40 no 250). En ce qui
concerne les cadeaux, seuls ceux donnés dans l’intérêt de l’exploitation et dont le montant n’est pas
excessif sont déductibles (CGI, art. 39, 5-e ; CE 17 mai 1995, no 157505 ; CE 25 avril 2003, no 236923). Adoptant
une position plus stricte que l’Administration (BOI-BIC-CHG-40-60-30 no 30), le Conseil d’Etat juge que l’absence
de preuve de son intérêt direct par l’entreprise suffit à faire obstacle à leur non-déduction, même si le
montant des dépenses n’est pas excessif (CE 11 février 2011, no 316500). En revanche, le fait qu’un cadeau soit
illicite au regard de la législation économique ne permet pas de le regarder comme non déductible car
étranger à une gestion commerciale normale (CE 11 juillet 1983, no 33942 ; pour la position contraire de l’Administra-
tion, fondée sur la jurisprudence du Conseil d’Etat antérieure à 1983, voir BOI-BIC-CHG-40-20-40 no 70).
Sur les conditions de déclaration de ces articles sur le relevé des frais généraux, voir no 962.
Sur le montant de la TVA récupérable, voir Mémento Fiscal no 55980 à 55985.
303
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
II. A la clôture de l’exercice N’étant pas destinés à être vendus ou à entrer dans la fabrication,
les articles achetés ou les échantillons ne peuvent être compris dans les stocks.
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-PDSTK-20-10 no 280).
Si, à la clôture de l’exercice, des articles ou échantillons n’ont pas été distribués, leur coût peut, à notre
avis, être considéré comme constituant des charges constatées d’avance (compte 486), à imputer sur les
résultats du ou des exercices au cours desquels ils sont effectivement utilisés.
OM
Soit un produit A vendu habituellement 1 000 ; l’article B, offert, a une valeur de vente de 200. Sur la
ON
facture figureront (TVA mise à part) :
EC
– 1 produit A à ......................................................................................................................................................................................................... 800
S
UE
– 1 article B à ............................................................................................................................................................................................................. 200
Q
DI
Total..................................................................................................................................................................................................................................... 1 000
RI
JU
ES
Il en résulte, à notre avis, que le produit vendu est comptabilisé aux comptes 701 à 707 pour son
NC
IE
prix réduit figurant sur la facture et l’article offert, considéré comme un produit accessoire au produit
SC
Fiscalement Les articles supplémentaires remis gracieusement par les concessionnaires automobiles à leurs
E
LT
– s’ils figurent sur la facture de vente (Rép. Larché, Sén. 28 mai 1987, no 4531, non reprise dans Bofip ; CAA
:FA
om
– si leur remise est prévue sur les bons de commande (CAA Nancy 20 octobre 1994, no 92-548).
rvo
Sur les modalités de récupération de la TVA, voir Mémento Fiscal no 55975. Sur les conditions de la déclaration
ola
ch
2. Soit comme un article offert en plus du produit vendu ; dans ce cas, seul le produit vendu
figure sur la facture pour son montant total à comptabiliser aux comptes 701 à 707.
Exemple
Reprise de l’exemple ci-avant : sur la facture, figurera uniquement : 1 produit A à ................................... 1 000.
En ce qui concerne l’article offert, selon le secrétariat général du CNC (Bull no 34, avril 1978, p. 12), il n’est pas
nécessaire de le transférer du (ou des) compte(s) où il a été enregistré lors de l’achat ou de la fabrication
(voir I.) à un autre compte de charges ; il en résulte une incidence sur le taux de marge commerciale, qui
est aisément explicable. Mais il nous paraît utile dans ce cas (notamment, pour des motifs fiscaux, voir
fiscalement ci-après), de le virer au compte 6234 « Cadeaux à la clientèle ».
Fiscalement Sur la non-déduction de la TVA sur les cadeaux d’entreprise, hors cas spécifiques des objets
de nature publicitaire, des spécimens et des objets de faible valeur, voir Mémento Fiscal no 55975 à 55985. Sur
les conditions de la déclaration de ces cadeaux sur le relevé des frais généraux, voir no 962.
b. L’article offert n’est pas lié à une vente particulière Ne faisant l’objet d’aucune facturation,
il nous paraît devoir être traité comme un « article offert en plus du produit vendu » (voir ci-avant).
304
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
Cadeaux prenant la forme de services A notre avis, deux cas sont à distinguer : 845
– le service est réalisé par une personne extérieure à l’entreprise (exemple : loge à Roland- 3
Garros) : il donne lieu à facturation, à comptabiliser (pour son montant TTC) selon sa nature (exem-
ple : compte 6257 « Réceptions ») ou au compte 6234 « Cadeaux à la clientèle » ;
– le service est réalisé par l’entreprise elle-même : son coût est ventilé dans les différents comptes de
charges par nature ; si l’entreprise le souhaite (et en a les moyens), elle peut isoler son coût (TTC) au compte
6234 « Cadeaux à la clientèle » par le crédit du compte 791 (transfert de charges d’exploitation).
Fiscalement Le service constitue une charge déductible dès lors qu’il est offert dans l’intérêt de l’entreprise
(voir no 845-1).
OM
ment et à certaines conditions (voir no 2326 s.).
ON
EC
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-CHG-40-20-40, no 130) :
S
UE
– les frais de publicité constituent une charge de l’exercice au cours duquel ils ont été engagés et ne peuvent
Q
être provisionnés (CE 3 mars 1982, no 19947 et CE 13 février 1939, no 53649) ;
DI
RI
– toutefois, dans le cas particulier où les frais de publicité engagés pour créer une marque de fabrique ou
JU
lui donner de l’extension sont hors de proportion avec les bénéfices annuels, ils peuvent être regardés
ES
NC
comme des frais de premier établissement (CE 25 juin 1945, no 77803 ; voir no 2327).
IE
SC
En revanche, comme l’illustre le tableau ci-après, les dépenses de publicité ne répondent pas à la
S
définition d’une immobilisation, qu’elles soient engagées au titre d’un produit, d’un établissement ou
DE
de l’activité en général :
E
LT
CU
Frais de publicité
:FA
De caractère général
om
x.c
dépenses de parrainage
ou non) en bourse (voir no 2327 s.)
uh
ou de manifestations
promotionnelles)
Comptabilisation Charges (1) Charges (1) Charges (1)
(même si la rentabilité ou (même s’ils ont un
commerciale des produits frais d’établissement (2) impact bénéfique sur
ou services concernés est plusieurs exercices)
démontrée)
Explication En effet, ces coûts ne En effet, ces frais ne peuvent pas être distingués du
sont pas nécessaires à la coût de développement de l’activité dans son
fabrication des produits ensemble. Ils ne répondent donc pas à tous les
et pour les amener dans critères de comptabilisation d’un actif (voir no 1655 s.)
l’état et à l’endroit où ils
se trouvent (voir no 1175)
(1) Si la campagne de publicité n’a pas encore été lancée à la clôture (par exemple, produit non lancé, point de vente
non ouvert, campagne non démarrée), il est possible, à notre avis, de les comptabiliser en charges constatées d’avance.
(2) Sur la divergence existant avec les normes IFRS, voir Mémento IFRS no 69035.
305
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
II. Exemples
a. Annonces et insertions (compte 6231) Leur coût constitue, à notre avis, une charge d’exploi-
tation de l’exercice sur lequel la prestation (la publicité) a été réalisée (enregistrée au compte 623),
que l’action publicitaire soit renouvelée chaque année ou qu’elle soit exceptionnelle.
Il est toutefois possible de les comptabiliser en frais d’établissement lorsqu’ils sont liés à l’ouverture
d’un premier établissement (voir I ci-avant).
Toutefois, les frais engagés à la clôture (payés ou facturés) alors que les annonces ne sont pas
encore parues peuvent être comptabilisés en charges constatées d’avance (voir I. ci-avant).
■ Exemples
– Achat d’un espace publicitaire dans un journal ou sur internet pour une annonce faite au début de
l’exercice suivant,
– Frais de conception d’un film ou spot publicitaire diffusé l’exercice suivant.
Fiscalement Les frais de réalisation du film sont immédiatement déduits des résultats de l’exercice au
cours duquel ils sont engagés, le Conseil d’Etat considérant qu’ils constituent par nature des charges et non
des immobilisations (CE 5 juin 1996, no 143819 et CE 24 décembre 1992, no 90-846), même s’ils sont utilisés plus
d’un an.
b. Imprimés et catalogues publicitaires (compte 6236) Les éléments encore détenus à la clôture
de l’exercice peuvent être comptabilisés en charges constatées d’avance si la campagne de promo-
tion ou de publicité n’a pas été lancée à la clôture (Lettre du CNC à la CNCC précitée ; voir no 736-1).
■ Exemples
– Catalogues publicitaires dont les coûts de préparation (élaboration, fabrication, livraison, etc.) inter-
viendraient au dernier trimestre de l’année n, pour une distribution au 1er trimestre de l’année n + 1.
Fiscalement Les frais de catalogues publicitaires sont immédiatement déductibles (CE 29 juillet 1998,
no 149517), même si un lot important de catalogues n’a pas encore été distribué à la clôture de l’exercice et
est susceptible de générer du chiffre d’affaires sur l’exercice suivant (décision rendue avant l’entrée en
vigueur de la réglementation qui a supprimé la possibilité de comptabiliser à l’actif des charges différées,
voir no 2302-2).
– Frais de mailing annuels (y compris les frais postaux ; voir no 856) concernant les nouveaux clients et
permettant le maintien du taux de recommande dès lors que le mailing n’a pas encore été envoyé.
OM
En revanche, les frais de conception de catalogues utilisés comme support de vente (catalogues « pa-
ON
pier » de vente par correspondance, catalogues sur tablette numérique utilisée par les commerciaux en
EC
visites chez les prospects…) sont, à notre avis, à considérer comme des frais de développement (à l’instar
S
UE
des frais de création d’un site internet « actif », voir no 1646). Les mises à jour sont en revanche à comptabi-
Q
liser directement en charges.
DI
RI
c. Frais de foires et d’expositions (frais d’inscription, frais de transport et de montage des stands) JU
ES
(compte 6233) Ils constituent des charges d’exploitation qui peuvent, à notre avis, être comptabi-
NC
lisés en charges constatées d’avance si la manifestation ne s’est pas encore déroulée, voir I. ci-avant.
IE
SC
En revanche, ces frais doivent être enregistrés en charges dès lors que la foire a eu lieu, la prise en
S
charge de ces coûts ne pouvant être différée au-delà de leur utilisation, jusqu’à la comptabilisation
DE
du chiffre d’affaires (Bull. CNCC no 153, mars 2009, EC 2008-47, p. 286 s.).
E
LT
III. Dépenses probables Les frais de publicité concernant les prestations engagées mais non réali-
om
sées à la clôture ne peuvent donner lieu à provision. En effet, l’avis CNC no 2000-01 sur les passifs (§ 5.2)
x.c
rvo
précise qu’il y a bien obligation pour l’entreprise vis-à-vis d’un tiers lorsque l’engagement de l’entité
ola
est formalisé par un contrat conclu, avant la clôture de l’exercice, l’obligeant à payer pour la prestation
ch
prévue sans possibilité de s’y soustraire et générant donc une sortie de ressources à venir. Mais l’entre-
1.s
uh
prise ne doit pas comptabiliser de passif à ce titre à la clôture de l’exercice car une contrepartie est
attendue de ce tiers au travers de la prestation publicitaire qui interviendra sur l’exercice suivant.
847 Troc publicitaire Il s’agit de la transaction par laquelle deux sociétés procèdent à des
1 échanges d’espaces publicitaires. Sur les particularités des échanges de publicité dans le cadre d’acti-
vité Internet, voir no 847-2.
La charge et le produit qui résultent de cette transaction doivent être comptabilisés :
– à la valeur vénale de celui des deux lots échangés dont l’estimation est la plus sûre, par analogie,
à notre avis, avec la valorisation à retenir dans le cas d’échanges de publicité dans le cadre d’activité
Internet (voir no 847-2) ;
– simultanément, l’échange impliquant une obligation réciproque de réaliser les deux opérations
(achat d’une part, vente d’autre part) (Bull. CNCC no 142, juin 2006, EC 2005-90, p. 386 s.).
Toutefois, en cas de décalage dans la réalisation de l’échange, il convient de respecter les règles de
séparation des exercices. Il en résulte, selon le bull. CNCC précité, le traitement suivant, lorsqu’une clôture
intervient entre les deux opérations :
a. Le bien n’a pas été livré (ou la prestation n’a pas été effectuée) alors que le bien (ou la
prestation) a été reçu en échange : un produit constaté d’avance doit être comptabilisé par le
306
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
coéchangiste qui n’a pas rempli ses obligations (conformément à la règle de comptabilisation des produits
constatés d’avance, voir no 506).
b. Le bien a été livré (ou la prestation a été effectuée) mais le bien (ou la prestation) n’a pas
été reçu en échange : une charge constatée d’avance est à comptabiliser par le coéchangiste qui est
en droit de recevoir la contrepartie prévue à l’échange. En effet, le fait d’avoir livré le bien (ou rendu la
prestation) sans que la contrepartie de l’échange ait été effectuée permet à l’entreprise de disposer d’un
droit à recevoir cette contrepartie (qui intervient lors de la livraison du bien ou de la réalisation de la
prestation). Ce droit étant porteur d’avantages économiques futurs, il répond à la définition d’une charge
constatée d’avance (voir no 736-1) et doit être comptabilisé à l’actif comme tel.
Fiscalement Il en est de même, à notre avis. En effet, un échange se décompose en une opération de
vente suivie d’un achat, la différence éventuelle entre la valeur réelle du bien reçu en échange et la valeur
nette comptable résiduelle du bien cédé constituant une plus ou moins-value (ou un profit ou une perte) à
prendre en compte pour la détermination du résultat imposable de l’exercice de l’échange (BOI-BIC-PVMV-
10-10-20, no 300). Le résultat d’échange doit, à notre avis, être constaté lors de l’exercice au cours duquel
l’échange est parfait, c’est-à-dire lorsque chaque partie a rempli son obligation. En conséquence, les charges
engagées ou produits reçus sur un exercice antérieur à la réalisation de l’échange ne doivent pas, à notre
avis, être pris en compte. En pratique, aucun retraitement extra-comptable n’est à effectuer. En effet :
1. Charges constatées d’avance Elles ne peuvent être admises en déduction du résultat de l’exercice au
cours duquel elles ont été enregistrées, mais doivent être retranchées du résultat qu’elles concernent (BOI-
BIC-CHG-10-30-10, no 130 et CAA Paris 16 mars 1999, no 96-1424 ; voir no 736-1).
2. Produits constatés d’avance Pour la détermination du résultat imposable, les produits correspondant à
des créances sur la clientèle ou à des versements reçus à l’avance en paiement du prix sont en principe
rattachés à l’exercice au cours duquel interviennent (CGI, art. 38-2 bis) :
– la livraison des biens pour les ventes ou opérations assimilées,
– et l’achèvement des prestations pour les fournitures de services.
Pour plus de détails, voir no 506.
OM
vénale de celui des deux lots dont l’estimation est la plus fiable :
ON
– augmentée ou diminuée de la soulte en espèces éventuellement versée ou reçue,
EC
– et des frais accessoires d’achat.
S
UE
Q
I. Opérations et entreprises concernées La règle comptable (PCG, art. 627-1) vise toutes les opéra-
DI
RI
tions d’échange consistant en des ventes croisées de montant équivalent entre deux entreprises quel
JU
que soit leur secteur d’activité et quelles que soient les modalités de règlement de l’échange dès lors
ES
qu’au moins un des lots échangés concerne une prestation publicitaire effectuée sur Internet.
NC
IE
Ainsi, dès lors qu’il implique au moins une entreprise du secteur Internet, il peut s’agir d’un échange
SC
Cette règle comptable est applicable que les biens ou services échangés soient semblables ou non.
om
x.c
II. Traitement comptable (PCG, art. 627-1) L’enregistrement des opérations doit suivre les étapes
rvo
suivantes :
ola
a. Comptabilisation à partir des factures : quelle que soit la difficulté d’estimation des lots échangés,
ch
1.s
chaque entreprise, partie prenante à l’opération, enregistre la transaction dans ses comptes sur la base
uh
Pour déterminer la valeur vénale à laquelle l’opération d’échange devra être comptabilisée, l’entreprise
doit, à notre avis :
– examiner si le lot échangé correspond à des ventes normales dans le cadre de ses activités : dans
l’affirmative, elle disposera par définition d’une valeur vénale estimée de façon fiable ;
– à défaut, se rapprocher de l’entreprise contrepartie de l’échange pour obtenir, le cas échéant, une
valeur plus sûre.
c. Estimation fiable de la valeur vénale : dès que l’entreprise dispose d’une valeur vénale estimée de
façon fiable, elle doit ajuster la valeur comptable de l’échange de façon à faire apparaître l’échange
pour la valeur vénale du lot dont l’estimation est la plus sûre. La transaction ne peut, en effet, être inscrite
à la valeur vénale dans le compte de résultat que si la valeur vénale d’au moins un des lots échangés
peut être évaluée de façon fiable.
d. Estimation non fiable de la valeur vénale : si l’estimation de la valeur vénale ne peut être considérée
comme fiable pour aucun des lots échangés, les achats et le chiffre d’affaires correspondant, enregistrés
sur la base de la facture, sont annulés, sauf si un actif est remis en échange (éventuellement une soulte
en espèces). Dans ce cas, l’opération est maintenue en résultat à hauteur de la valeur comptable de cet
actif augmenté des frais accessoires.
En pratique, à notre avis :
1. Vente considérée comme normale : dans ce cas, les factures d’achats et de ventes sont maintenues
pour leur montant nominal et aucune écriture correctrice n’est à enregistrer.
2. Vente non considérée comme normale : si la vente ne peut être considérée comme normale mais
que l’achat peut être évalué de façon fiable, une écriture correctrice doit être comptabilisée pour ramener
le montant des achats et des ventes comptabilisées à la juste valeur des achats.
Le montant définitif comptabilisé en chiffre d’affaires correspondra alors à la valeur vénale des achats
augmentée des frais accessoires d’achats et augmentée (ou diminuée) de la soulte reçue (ou versée).
3. Aucune évaluation fiable : si ni la vente ni l’achat ne peuvent être évalués de façon fiable, les
montants comptabilisés en achats et en ventes doivent être annulés à l’exception toutefois du montant
correspondant à la soulte qui doit être maintenue en chiffres d’affaires (soulte reçue) ou en achats (soulte
versée) et des frais accessoires d’achats qui restent comptabilisés en achats.
Ces traitements sont résumés dans le tableau ci-après.
Evaluation
Enregistrement
de la valeur vénale
Echange des ventes et des achats
d’un des deux lots
(1) dans le compte de résultat
OM
Fiable Toute opération Juste valeur du bien remis en échange
ON
+ frais accessoires d’achat
EC
S
Non fiable Opération avec remise d’un actif Valeur comptable du bien remis en
UE
Q
(éventuellement la soulte) échange (éventuellement la soulte)
DI
RI
+ frais accessoires d’achat
Opération sans remise d’un actif Valeur nulle (sauf frais accessoires JU
ES
achat)
IE
SC
III. Informations à fournir en annexe (PCG, art. 833-20/5) Les entreprises doivent présenter en annexe
LT
CU
les montants maintenus en produits et charges relatifs aux opérations d’échange de publicité pour chaque
:FA
exercice présenté.
om
Pour les opérations d’échange dont la valeur vénale n’a pu être déterminée de façon fiable et pour
x.c
lesquelles les impacts sur les comptes de résultat ont été éliminés, une information doit être fournie sur
rvo
ola
II. Comptabilisation des dépenses de parrainage Le PCG ne traite pas explicitement du parrainage.
A notre avis, elles constituent dans tous les cas des charges d’exploitation à comptabiliser en frais
de « Publicité, publication, relations publiques ».
Toutefois, lorsqu’il y a mise à disposition de moyens propres de l’entreprise (personnel, matériel, locaux,
etc.), les charges restent imputées à leur compte d’origine.
Fiscalement Ces dépenses sont déductibles sans limitation à condition d’être exposées dans l’intérêt de
l’entreprise (CGI, art. 39-1-7o) ce qui implique, selon l’Administration, que (BOI-BIC-CHG-40-20-40 no 220) :
– l’identification de l’entreprise soit assurée (quel que soit le support) ;
– et les dépenses engagées soient en rapport avec l’avantage attendu par l’entreprise.
Ainsi, ont été jugés déductibles :
– les frais de participation d’un véhicule à un rallye, même si celui-ci est piloté par le dirigeant ayant les capacités
requises, dès lors que le véhicule est utilisé à des fins promotionnelles ou publicitaires : apposition sur le véhicule
du nom de la société ou de l’enseigne commerciale du réseau auquel elle appartient (CE 21 janvier 1991, no 75070 ;
CAA Douai 28 mai 2003, no 99-20073 ; CAA Bordeaux 12 octobre 2006, no 03-856 et 03-857), médiatisation de la partici-
pation du véhicule au rallye (CAA Douai précitée), utilisation du véhicule pour des manifestations promotionnelles
ou des actions publicitaires de proximité (CAA Douai et Bordeaux précitées) ;
– le reversement par une entreprise d’une fraction du prix de vente de ses produits à des associations
humanitaires, dans le cadre d’une opération de « produit partage » dès lors que cette opération permet de
maintenir ou d’augmenter le chiffre d’affaires (CE 15 février 2012, no 340855).
En revanche, ont été jugés non déductibles :
– les charges afférentes à la participation d’un garagiste à des compétitions automobiles, dès lors que le
véhicule utilisé n’était le support d’aucune publicité en faveur de l’entreprise qui supportait les dépenses et
que la notoriété personnelle que le garagiste a pu en retirer n’a pas eu d’influence sur l’évolution de son
chiffre d’affaires (CAA Bordeaux 7 février 1995, no 93-1497) ;
– les frais engagés dans l’intérêt personnel du gérant d’une société et d’un tiers pour leur participation à
une course automobile, alors même que le véhicule était décoré des marques d’entreprises de construction
auxquelles l’entreprise était liée (CE 4 novembre 1983, no 33823) ;
– les versements effectués au profit d’un club sportif professionnel dont le président est le dirigeant et
actionnaire à 95 % de la société, dès lors que ces dépenses présentent un caractère personnel pour le
dirigeant (CE 15 janvier 1982, no 12118) ;
– les dépenses engagées par une entreprise pour promouvoir l’œuvre d’un artiste avec pour seule contrepartie la
présence de son logo sur tous les supports de communication de l’artiste (TA Montreuil 17 mars 2014, no 1301770).
OM
Remarques 1. Comme les dépenses de publicité (voir no 847), ces dépenses devraient pouvoir être comptabili-
ON
sées en charges constatées d’avance en cas de versement avant que la manifestation n’ait eu lieu.
EC
2. Il convient de distinguer en comptabilité les dépenses de parrainage et les dépenses de mécénat (voir
S
no 849) dans les subdivisions du compte 623 (« Publicité, publications, relations publiques »).
UE
Q
DI
Fiscalement En effet, ces dépenses sont soumises à des régimes fiscaux différents : les dépenses de
RI
parrainage sont déductibles sous certaines conditions (voir ci-avant), alors que les dépenses de mécénat JU
ES
ouvrent droit à une réduction d’impôt (voir no 849-2 et no 849-6) ou à une déduction extra-comptable (acquisi-
NC
– les dons au profit de certaines œuvres et organismes (voir no 849-1 s.), parmi lesquels figurent les fonda-
om
– les dons en faveur de l’Etat pour l’achat de trésors nationaux (voir no 849-6) ;
rvo
ola
Les dons électoraux et les dons versés aux partis politiques sont interdits depuis le 23 janvier 1995 (Loi no 95-65
uh
du 19 janvier 1995).
Pour un tableau synthétisant les différents régimes de mécénat existants, voir no 849-7.
Même s’il était considéré qu’elles contribuent à l’image et à la notoriété, ces dépenses ne peuvent pas être
immobilisées, voir no 1656.
Sur la distinction en comptabilité entre les dépenses de parrainage et celles de mécénat, voir no 848-II.
849 Réduction d’impôt pour dépenses de mécénat Les dépenses de mécénat, retenues dans
2 la limite unique de 5 p. mille du chiffre d’affaires de l’entreprise, ouvrent droit à une réduction d’impôt
égale à 60 % du montant des versements effectués, imputable sur l’IS dû au titre de l’exercice au cours
duquel les dépenses ont été réalisées (CGI, art. 238 bis-1).
Il s’agit du chiffre d’affaires comptable hors taxes réalisé par l’entreprise au titre de l’exercice au cours
duquel les versements sont effectués (BOI-BIC-RICI-20-30-20 no 10). Pour plus de détails et pour l’application
de ce dispositif aux entreprises relevant de l’IR, voir Mémento Fiscal no 10695.
La fraction non imputée de la réduction d’impôt peut être utilisée pour le paiement de l’IS dû au
titre des cinq exercices suivant celui au titre duquel il est constaté (CGI, art. 220 E ; BOI-BIC-RICI-20-30-30 no 1 à
30). A défaut, l’excédent non imputé n’est pas restituable. Voir Remarque ci-après.
Les entreprises effectuant des dons à des organismes éligibles à la réduction d’impôt doivent pouvoir
justifier qu’elles ont effectué un versement satisfaisant aux conditions requises pour bénéficier de cette
réduction d’impôt. Toutefois, elles ne sont pas tenues de produire de reçus établis par les organismes
bénéficiaires et conformes à un modèle précis (BOI-BIC-RICI-20-30-10-20 no 80), les versements effectués
pouvant être justifiés par tout moyen. Lorsque l’organisme bénéficiaire choisit néanmoins de délivrer un
reçu, celui-ci peut servir de pièce comptable justificative (BOI-BIC-RICI-20-30-10-20 no 80).
Fiscalement Ces dépenses ne sont pas déductibles du résultat imposable (CGI, art. 238 bis-1) : elles doivent
être réintégrées extra-comptablement sur l’imprimé no 2058-A (ligne WQ).
Sur le plan comptable, à notre avis :
a. Constatation d’un produit Cette réduction d’impôt devrait pouvoir être comptabilisée en
produit de l’exercice au cours duquel les dépenses sont engagées :
– pour la totalité de l’avantage fiscal obtenu [c’est-à-dire, 60 % des fonds versés dans la limite
(commune à l’ensemble des dons aux œuvres) de 5 p. mille du chiffre d’affaires],
– si l’entreprise est quasi certaine de réaliser un bénéfice imposable dans les cinq exercices au cours
desquels elle pourra imputer cette réduction d’impôt sur l’IS dû.
La réduction d’impôt est, en effet, une aide accordée par l’Etat au titre des dépenses de mécénat enga-
gées par les entreprises. En conséquence, la constatation d’un produit à recevoir permet de rattacher
l’aide fiscale à l’exercice au cours duquel les dépenses ont été engagées.
OM
Ce produit est à comptabiliser au crédit du compte 695 « Impôts sur les bénéfices » par le débit du
ON
EC
compte 444 « Etat – Impôts sur les bénéfices ».
S
UE
Fiscalement La réduction d’impôt constituant un produit non imposable, ce montant doit faire l’objet
Q
d’une déduction extra-comptable sur l’imprimé no 2058-A (ligne XG).
DI
RI
Remarque Excédents de versements donnant droit à la réduction d’impôt au titre des cinq JU
ES
exercices suivants (versements excédant la limite de 5 p. mille) : au titre d’un exercice, les verse-
NC
ments antérieurs sont retenus après prise en compte des versements effectués au cours de cet exer-
IE
SC
cice en faveur d’œuvres ou d’organismes d’intérêt général et des déductions au titre de l’achat
S
d’œuvres d’artistes vivants (voir no 849-3), sans qu’il puisse en résulter un dépassement de la limite de
DE
b. Imputation de la réduction d’impôt Lorsque la réduction d’impôt n’a pas été imputée en totalité
CU
:FA
sur l’impôt dû au titre de l’exercice au cours duquel les dépenses ont été engagées, la créance constatée
om
(voir a. ci-avant) est apurée au fur et à mesure de l’imputation de la réduction sur l’impôt dû.
x.c
rvo
La créance comptabilisée dans le compte 444 « Etat – Impôts sur les bénéfices » est alors créditée par le
ola
849 Suivi extra-comptable des dépenses de mécénat Ce suivi est nécessaire, en pratique, afin de
uh
3 permettre :
– la distinction en comptabilité des dépenses de parrainage (voir no 848 II.) et de mécénat compte
tenu de leurs régimes fiscaux différents (en pratique, dans des subdivisions du compte 623) ;
– l’identification des dépenses utilisables au titre de l’exercice : dépenses de l’exercice soumises
à la limitation de 5 p. mille et dépenses excédentaires des exercices antérieurs (voir no 849-2) ;
En effet, seuls sont soumis à la limitation de 5 p. mille les dons aux œuvres et autres organismes, en
nature ou en numéraire (voir no 849), ainsi que les déductions au titre de l’achat d’œuvres d’artistes vivants
et d’instruments de musique (voir no 1495-5).
Les autres dispositifs en vigueur d’incitation au mécénat ne sont pas soumis à ce plafond : dons en faveur
de l’achat de trésors nationaux par l’Etat (voir no 849-6) et acquisition par l’entreprise de trésors nationaux
(voir no 1495-5).
– l’identification des dépenses utilisées au titre de l’exercice sachant que l’ordre d’imputation des
dépenses ouvrant droit à la réduction d’impôt est le suivant (BOI-BIC-RICI-20-30-20 no 40 s.) :
• dons aux œuvres de l’exercice ;
• déduction au titre de rachat d’œuvres d’artistes vivants et d’instruments de musique ;
• excédents de dons aux œuvres reportables au titre des exercices précédents.
310
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
OM
En outre, pour accorder la réduction d’impôts liée aux versements (voir no 849-2), les règles fiscales imposent
ON
l’absence de contrepartie directe ou indirecte pour l’entreprise (CGI, art. 238 bis-1 ; BOI-BIC-RICI-20-30-10-20
EC
no 120).
S
UE
Par ailleurs, le calendrier de versement étant prévu dans les statuts de la fondation (voir Mémento Associations
Q
DI
no 79725), l’entreprise connaît de manière précise à la fois le montant et l’échéance de l’intégralité de ces
RI
versements. En conséquence, l’engagement doit être comptabilisé en dette (en application de l’article 321-4 du JU
PCG définissant la notion de dette, voir no 2557).
ES
NC
Possibilité d’étaler la charge de mécénat sur la durée d’activité de la fondation : en pratique toute-
IE
fois, certains estiment que les bénéfices en termes d’image et de notoriété obtenus par l’entreprise à travers
SC
sa fondation suffisent à justifier une contrepartie à l’engagement de l’entreprise. Dans cette conception, la
S
DE
charge de mécénat est comptabilisée au fur et à mesure des versements effectués à la fondation (et non en
E
LT
Sur le régime juridique et fiscal des fondations d’entreprise, voir Mémento Associations no 79600 à 80200.
om
x.c
II. Comptabilisation de la réduction d’impôt Lorsque l’engagement de verser des fonds à une
rvo
fondation est comptabilisé en totalité au passif (voir I. ci-avant), la réduction d’impôt attendue
ola
ch
devrait, à notre avis, donner lieu à la comptabilisation d’un produit dès cet engagement (sous
1.s
réserve que l’imputation de cette réduction sur l’impôt à payer soit quasi certaine).
uh
Sur la réduction d’impôt obtenue sur les dépenses de mécénat, voir no 849-2.
Dons à un fonds de dotation Les fonds de dotation constituent une forme d’organisme 849
sans but lucratif. Sur leur régime juridique, voir Mémento Associations no 80510 à 80925. 5
Le traitement comptable des fonds versés devrait suivre, à notre avis, celui des dépenses de mécénat,
c’est-à-dire une inscription en charges lorsqu’ils sont engagés (voir no 849-1).
Contrairement aux fondations d’entreprises (voir no 849-4), les fondateurs ne sont pas engagés sur un plan
pluriannuel ; le total des sommes qui seront probablement versées au fonds ne donne donc pas lieu à la
comptabilisation d’une dette dès la création du fonds.
Sur la comptabilisation de la réduction d’impôt, voir no 849-2.
Fiscalement Les dons effectués aux fonds de dotation peuvent, sous certaines conditions, ouvrir droit à
la réduction d’impôt pour dépenses de mécénat (voir no 849-2) (CGI, art. 200-1-g et 238 bis) :
– soit lorsque ces fonds constituent eux-mêmes un organisme d’intérêt général,
– soit lorsque ces dons sont reversés à un tel organisme.
Pour plus de détails sur le régime fiscal des fonds de dotation, voir Mémento Associations no 81000 à 81190.
Sur le contrôle des fonds de dotation par les commissaires aux comptes, voir no 5252-2.
311
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
849 Financement de l’acquisition par l’Etat de trésors nationaux (CGI, art. 238 bis-0 A ;
6 BOI-RICI-20-20 ; voir Mémento Fiscal no 10710). Les sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés peuvent
bénéficier d’une réduction d’impôt égale à 90 % des versements, effectués pour contribuer à
l’acquisition par l’Etat et acceptés par les ministres chargés de la culture et du budget :
– de trésors nationaux, qui ont fait l’objet d’un refus d’exportation et pour lesquels l’Etat a fait une
offre d’acquisition ;
– des biens culturels situés en France ou à l’étranger dont l’achat présente un intérêt majeur pour
le patrimoine national au point de vue de l’histoire, de l’art ou de l’archéologie.
Cette réduction est imputée sur l’impôt sur les sociétés dû au titre de l’exercice d’acceptation des
versements, dans la limite de 50 % du montant total dû, au taux normal ou au taux réduit, avant
imputation des crédits d’impôt non remboursables.
L’excédent n’est ni reportable ni remboursable.
L’entreprise n’étant pas propriétaire des biens acquis, l’engagement d’une telle dépense procède, à
notre avis, d’une opération de mécénat, à l’instar des donations. Le montant des versements effec-
tués par l’entreprise est donc à comptabiliser en charges de l’exercice du versement.
Fiscalement Cette charge n’est pas déductible, même pour la fraction (10 %) restant à la charge de
l’entreprise (CGI, art. 238 bis-0 A). Elle doit être réintégrée sur l’imprimé no 2058-A (ligne WQ).
849 Régimes de mécénat d’entreprise Le tableau ci-après, établi par nos soins, présente
7 une synthèse des différents régimes de mécénat et de leur traitement comptable et fiscal.
Traitement fiscal
Traitement Retraitement
Nature des dépenses extra-comptable
comptable Calcul de l’impôt
sur l’imprimé
no 2058-A
Réduction d’IR ou d’IS
égale à 60 % des ver-
Dons aux œuvres et autres Charge de Réintégration (ligne WQ)
sements éligibles dans la
organismes (voir no 849 à 849-5). l’exercice de la charge comptabilisée
limite de 5 p. mille du
chiffre d’affaires
OM
Réduction d’IS égale à
ON
Dons en faveur de l’achat 90 % des versements
EC
Charge de Réintégration (ligne WQ)
de trésors nationaux par plafonnée à 50 % de l’IS
S
l’exercice de la charge comptabilisée
UE
l’Etat (voir no 849-6) dû avant imputation des
Q
DI
crédits d’impôt
RI
Réduction d’IR ou d’IS JU
Trésors nationaux acquis
ES
instruments de musique
Immobilisation (1) plafond de 5 p. mille du
om
autres versements de
ola
à réduction d’impôt et
1.s
soumis à ce plafond
uh
(1) A notre avis, comptablement, le bien acquis est inscrit à l’actif pour le montant total des dépenses engagées
dans la rubrique « Autres immobilisations corporelles » (sous-compte du compte 218) et aucun amortissement n’est
constaté.
(2) 20 ans pour les biens acquis avant 1994.
850 Les transports sur achats (compte 6241) constituent des frais accessoires d’achats. Ils demeurent
dans ce compte, sauf en cas d’utilisation du système développé (voir no 800).
Les transports sur achats d’immobilisations ne sont pas inscrits à ce compte, puisqu’ils sont incor-
porés au coût d’acquisition de celles-ci (voir no 1404-1, I.a.).
Les transports sur ventes (compte 6242) sont toujours débités à ce compte, même s’ils sont refac-
turés aux clients euro pour euro (voir no 639 et no 580).
312
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
OM
frais de voyage et de déplacement engagés par les membres du conseil de surveillance d’une SA ne sont
ON
pas déductibles tant que leur remboursement n’a pas été autorisé, en tout ou partie, par une délibération
EC
du conseil de surveillance en application de l’article R 225-60 du Code de commerce (CE 20 juin 2012,
S
no 342753). Cette solution est, à notre avis, transposable aux frais de déplacement exposés par les administra-
UE
teurs dont le remboursement est autorisé dans les mêmes conditions par le conseil d’administration
Q
DI
(C. com. art. R 225-33).
RI
Les frais non autorisés par une délibération du conseil doivent être réintégrés de manière extra-comptable JU
ES
II. Compte 6255. « Frais de déménagement » : à notre avis, il peut s’agir, notamment, des frais
SC
de déménagement :
S
DE
Lorsqu’une entreprise décide de déménager pour des motifs économiques ou financiers, ou y est
:FA
contrainte par une mesure d’expropriation ou un congé en fin de bail par son bailleur, une provision
om
x.c
doit être constituée si les conditions suivantes sont remplies (Avis CNC no 2000-01, § 5.3) :
rvo
a. Existence d’une obligation à la clôture Elle est formalisée par la rupture d’un bail ou son non-
ola
renouvellement résultant soit de la volonté du bailleur, soit de celle de l’entreprise. L’entreprise a alors
ch
1.s
une obligation à la clôture envers son bailleur. Si le déménagement est une donnée d’un plan global de
uh
restructuration, l’obligation naît de l’annonce du plan si celle-ci est antérieure à la résiliation du bail (voir
no 941-2).
Sur le cas particulier de locaux inoccupés sans que le bail soit résilié, voir no 943.
Fiscalement Le fait générateur devrait être, à notre avis, dans tous les cas, la résiliation du bail, y compris
lorsque l’annonce du plan est antérieure.
b. Sortie de ressources probable à la date d’arrêté des comptes La sortie de ressources, au
profit du bailleur, est constituée :
– du dédit et des loyers à verser pour les locaux inoccupés ;
Fiscalement Sur la provision pour loyers de locaux inoccupés, voir no 941-2.
– des coûts de remise en état des locaux laissés, comprenant les coûts de déménagement si les
biens déménagés ne sont plus réutilisés.
Remarque Dépréciation des actifs : si, du fait de ce déménagement, des actifs (stocks, immobili-
sations, créances) sont amenés à avoir une valeur nulle, ils doivent faire l’objet d’une dépréciation
conformément aux règles de dépréciation des actifs (Avis précité, § 1.3.3) et ne peuvent faire l’objet
d’une provision.
313
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
Sur la comptabilisation de la perte résultant de la remise gratuite au bailleur d’agencements non totale-
ment amortis, voir no 1494.
Ces coûts étant sans contrepartie attendue du bailleur, ils doivent être provisionnés.
Fiscalement Cette provision, répondant aux conditions fixées par l’article 39-1-5o du CGI, est déductible
si elle est justifiée de manière suffisante. Ainsi, une provision a été admise :
– pour faire face aux frais de déménagement découlant du fait que, le bail de son usine étant venu à
expiration, une entreprise industrielle était appelée à transférer ses installations dans un autre local (CE 6 mars
1959, no 84260, BOI-BIC-PROV-20-10-30 no 30) ;
– parce que le déménagement a été consécutif à une expropriation (CE 17 juin 1946, no 81015, BOI-BIC-PROV-
50 no 110).
En revanche, les coûts probables de déménagement des biens qui seront réutilisés n’étant pas
engagés au profit du bailleur, ils ne peuvent donner lieu à la constitution d’une provision. Ils ne
seront comptabilisés en passif que lorsque la prestation de déménagement sera effectuée. Il en est de
même, à notre avis, d’une indemnité versée au propriétaire au titre de l’occupation des locaux après la
fin du bail, en cas de déménagement progressif.
■ Exemples
Une entreprise décide de déménager pour des motifs économiques ou financiers, ou y est contrainte par
une mesure d’expropriation ou un congé donné en fin de bail par son bailleur. La décision est prise avant
la clôture.
1er cas – Elle est locataire et le congé est notifié au bailleur après la clôture
L’entreprise n’a pas d’obligation à la clôture puisqu’elle ne s’est pas engagée vis-à-vis de son bailleur à
cette date à lui libérer les locaux. Aucune provision ne peut être constituée.
2e cas – Elle est locataire et le congé est notifié au bailleur avant la clôture
L’obligation est formalisée à la clôture par la rupture d’un bail ou son non-renouvellement résultant soit
de la volonté du bailleur, soit de celle de l’entreprise. L’entreprise a alors une obligation envers son
bailleur de lui libérer les locaux (Avis CNC no 2000-01, § 5.3).
La sortie de ressources, au profit du bailleur, est constituée (Avis CNC précité, § 5.3) :
– du dédit et des loyers à verser pour les locaux inoccupés ;
– des coûts de remise en état des locaux laissés, comprenant les coûts de déménagement si les biens
déménagés ne sont plus réutilisés.
Pour ces dépenses, aucune contrepartie n’est attendue du bailleur ; un passif doit donc être
OM
comptabilisé.
ON
EC
Sur les frais de remise en état, voir no 1548-1.
S
UE
Fiscalement La provision comptabilisée est déductible dans les conditions de droit commun (voir II b.
Q
ci-avant).
DI
RI
En revanche, les coûts probables de déménagement des biens qui seront réutilisés par l’entreprise, n’étant JU
ES
pas engagés au profit du bailleur, ne constituent pas un passif. Ils ne seront comptabilisés en passif que
NC
Remarque Immobilisations non utilisées : les immobilisations qui ne seront plus utilisées doivent,
S
DE
le cas échéant, faire l’objet d’un amortissement exceptionnel (ou d’un changement du plan d’amor-
E
LT
A la clôture, l’entreprise n’a aucune obligation de libérer les locaux vis-à-vis d’un tiers. Les coûts de remise
om
x.c
en état des lieux et les coûts de déménagement des biens qui ne seront plus utilisés ne peuvent donc
rvo
pas être provisionnés. Ils pourront l’être lorsque l’entreprise aura signé à la date de clôture un accord
ola
irrévocable de vente (promesse de vente) ou de location (en ce sens, avis CNC précité, § 1.3.3).
ch
1.s
uh
III. Compte 6256 « Missions » : frais de mission du personnel, c’est-à-dire l’ensemble des frais
supportés lors des missions : frais de transport, nourriture, logement, … (Bull. CNC précité).
IV. Compte 6257 « Réceptions » : Voir également no 845-3 « Cadeaux prenant la forme de
services ».
852 Frais de mission payés en devises Selon le secrétariat du CNC (Bull. no 36-01) :
– les devises acquises en vue des envois en mission à l’étranger des membres du personnel sont
portées au compte 5314 « Caisse en devises » pour leur valeur en euros à cette date ; puis elles
sont virées au compte 425 « Personnel – Acomptes » lors de leur remise au personnel ;
– à la date de remise des justificatifs de frais par le personnel et de la restitution du solde de devises,
le compte 425 est soldé par le débit des comptes 6256 « Missions » pour le montant des devises
utilisées et 5314 « Caisse en devises » pour leur reliquat et ce, toujours pour la valeur en euros
des devises à la date de leur acquisition.
Néanmoins, une différence de change devra éventuellement être constatée à la clôture de l’exercice
et lors du reversement des devises à la banque.
314
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
Frais de stationnement (et plus particulièrement de parking) Ils sont inscrits : 853
– au compte 6135 « Locations mobilières » lorsqu’ils se rapportent à des locaux ou emplacements
pris à bail ;
– au compte 6251 « Voyages et déplacements » lorsqu’ils résultent de l’occupation occasionnelle
d’un emplacement de stationnement et sont engagés à l’occasion de déplacements professionnels.
Fiscalement Il a toujours été recommandé aux services des impôts de ne pas exclure systématiquement
les dépenses qui ne peuvent être justifiées par des documents formant preuve certaine dès lors qu’elles sont
en rapport avec la nature et l’importance des obligations professionnelles (Rép. Kaspereit, AN 7 avril 1980,
no 22952, non reprise dans Bofip).
Néanmoins dans le cas particulier des redevances payées par les entreprises pour faire stationner régulière-
ment les véhicules à usage professionnel, la production de tickets délivrés par les parcmètres, si elle
apporte la preuve de la réalité des dépenses de stationnement n’est pas à elle seule suffisante pour établir
de manière indiscutable que celles-ci ont répondu à une obligation professionnelle (Rép. Martin, AN
1er septembre 1980, no 23880, non reprise dans Bofip).
Frais de voiture En principe, que le véhicule soit inscrit ou non à l’actif, les frais liés à son 854
utilisation sont à enregistrer en fonction de leur nature. Ainsi :
– la prime d’assurance est à comptabiliser au compte 6163 « Assurance-transport »,
– la taxe sur les voitures des sociétés au compte 63514 « Taxe sur les voitures des sociétés » (voir
no 876).
Fiscalement En dehors des limitations apportées par l’article 39-4 du CGI à la déduction des amortissements
(voir no 1495-4), ou des loyers en cas de location de plus de 3 mois ou de crédit-bail (voir no 818) afférents aux
voitures particulières utilisées dans le cadre de l’exploitation, les autres charges afférentes à ces véhicules (entre-
tien, réparation, assurance…) sont déductibles en totalité dès lors qu’elles satisfont aux conditions générales
de déductibilité des charges. Il en est de même des charges financières occasionnées par l’acquisition de véhi-
cules s’ils figurent à l’actif (Rép. Frédéric-Dupont, AN 2 avril 1990, no 20465, non reprise dans Bofip).
Remarques 1. Carte grise et malus écologique (ou éco-pastille) Sur le plan comptable, la carte
grise et le malus écologique versés par le propriétaire d’un véhicule constituent, à notre avis, des frais
d’acquisition du véhicule et peuvent donc, selon l’option retenue par l’entreprise pour comptabiliser ces
frais (voir no 1404-3), être inscrits soit en charges, soit en immobilisations. Toutefois, l’Administration fiscale
considérant que ces dépenses sont des charges et non des frais d’acquisition (voir no 1416), les entreprises
OM
ont tout intérêt à les comptabiliser directement en charges au compte 6354 « Droits de timbre », afin de
ON
bénéficier de leur déduction fiscale immédiate. Pour plus de détails, voir no 1416.
EC
2. Malus annuel Il s’agit d’une taxe due au 1er janvier de chaque année par les propriétaires ou locataires
S
UE
de véhicules de tourisme au sens de l’article 1010 du CGI les plus polluants immatriculés pour la première
Q
fois en France à compter du 1er janvier 2009 (CGI, art. 1011 ter ; CGI A III, art. 313-0 BR quater). Elle s’applique
DI
RI
pour la première fois l’année qui suit la délivrance de la carte grise. En sont exonérées les sociétés
JU
soumises à la TVS (voir no 881). S’agissant d’une taxe annuelle, non liée à l’acquisition, elle est à notre avis
ES
NC
à inscrire immédiatement en charges, au compte 6358 « Autres impôts, taxes et versements assimilés ».
IE
SC
Fiscalement En l’absence de dispositions contraires, ce malus annuel devrait, à notre avis, être déductible
S
Pour le détail des frais susceptibles d’être incorporés dans le coût d’entrée des véhicules acquis, voir no 1416.
x.c
rvo
Cas particulier des véhicules de tourisme appartenant à l’exploitant non inscrits à l’actif :
ola
l’exploitant non inscrit à l’actif (vignette, prime d’assurance, entretien et réparations, carburants, …) est
uh
déductible du résultat (Rép. Liot, Sén. 12 février 1974, no 12733, non reprise dans Bofip). Il est admis, par mesure
de tempérament, que la part des frais incombant à l’entreprise soit déterminée en partageant les frais
réels proportionnellement au nombre de kilomètres parcourus pour le compte de cette dernière (Rép. Liot,
Sén. 20 août 1974, no 13488, non reprise dans Bofip) :
– si les dépenses ont été engagées par l’entreprise, la réintégration peut être effectuée globalement,
chaque mois ou exercice, en débitant le compte 108 « Compte de l’exploitant » (exploitant individuel)
ou 648 « Avantages en nature » (personnel de l’entreprise) par le crédit du compte de transfert de
charges 791 (subdivision « Prestations fournies sous forme d’avantages en nature ») ;
– si elles l’ont été par les utilisateurs du véhicule, leur remboursement partiel par l’entreprise est porté
au compte 6251 « Voyages et déplacements » (voir no 851).
– le coût de la location des machines à affranchir est à enregistrer à ce compte (plutôt qu’au compte
613 « Locations ») ;
– les frais postaux relatifs à des mailings publicitaires ne sont pas à comptabiliser dans ce compte mais
en frais de publicité (voir no 847).
OM
Par prudence, ces services seraient à indiquer sur la déclaration des honoraires (voir no 961).
ON
EC
Fiscalement Elle est déductible si elle représente la rétribution normale du service rendu et non l’attribu-
S
tion d’une partie des bénéfices sociaux (Rép. Bonhomme, Sén. 7 avril 2016, no 14485 ; Rép. de Maigret, AN 8 juin
UE
Q
1979, no 11607 et 15990, non reprise dans Bofip).
DI
RI
JU
858 Divers (autres charges externes) (compte 628) Ce compte comporte,
ES
NC
6284. Frais de recrutement de personnel : il s’agit de frais dus à des tiers et non de frais internes.
S
DE
Sur l’impossibilité d’activer des frais de recrutement, voir no 1639-2 et 1683-2 III.
E
LT
A notre avis, ces frais peuvent être comptabilisés avec les autres honoraires de conseil au compte 6226
CU
(voir no 839).
:FA
om
Remarque Charges d’embauche futures : il n’est pas possible de constituer une provision desti-
x.c
née à couvrir des charges d’embauche futures, du fait de la contrepartie attendue du tiers au travers
rvo
ola
de la prestation de recrutement qui interviendra sur l’exercice suivant (voir PCG, art. 322-2 et avis CNC
ch
no 2000-01, § 5.2).
1.s
uh
OM
Sur les conditions de déduction des frais d’audit d’acquisition, voir no 1832-1 ;
ON
EC
2. de correspondre à des prestations effectivement réalisées (CE 22 juin 1983, no 26240) ;
S
3. d’être justifiées dans leur montant (CE 2 mars 1988, no 45625 et 71877). En matière de refacturation
QUE
intragroupe entre sociétés françaises, en application de la théorie de l’acte anormal de gestion, le prix des
DI
RI
transactions intragroupe doit en principe correspondre à un prix de pleine concurrence, c’est-à-dire au prix
qui serait fixé entre sociétés indépendantes, sous réserve de la tolérance prévue pour les refacturations de JU
ES
prestations normales et courantes entre sociétés mères et filiales, pour lesquelles le Conseil d’Etat admet
NC
IE
En matière de refacturation entre une société française et des sociétés appartenant au même groupe
S
DE
implantées à l’étranger (prix de transfert), l’article 57 du CGI impose le même principe de pleine concur-
E
rence. Sur les méthodes de détermination des prix intragroupe et sur la documentation à établir le cas
LT
CU
échéant et à transmettre, voir Mémento Fiscal no 78260 à 78270 ; Mémento Groupes de sociétés no 12600 à 12623.
:FA
En matière de clé de répartition à retenir pour la facturation de « management fees », le Conseil d’Etat
om
a rejeté l’utilisation forfaitaire d’un pourcentage fixe du chiffre d’affaires de la filiale concernée qui n’était
x.c
rvo
pas étayée de justifications de la réalité des prestations réalisées (CE 22 juin 1983, no 26240) mais a validé
ola
l’application du chiffre d’affaires de chaque filiale rapporté au chiffre d’affaires global du groupe, la réalité
ch
1.s
des services rendus ayant été par ailleurs établie (CE 6 janvier 1986, no 42795). La déduction par les filiales de
uh
frais inhérents au siège ou aux actionnaires (« stewardship expenses ») facturés par la société mère n’est
pas admise (CE 19 octobre 1988, no 56218) ;
4. de ne pas être versées à une société localisée dans un Etat ou Territoire à fiscalité privilégiée ou
Non Coopératif (« ETNC » voir no 2849), sauf exceptions (CGI, art. 238 A ; sur les exceptions à la non-déductibilité,
voir Mémento Fiscal no 78295).
– les travaux de gardiennage à inscrire dans d’autres subdivisions du compte 628.
Fiscalement Les dépenses exposées pour assurer la sécurité des locaux professionnels sont déductibles
dès lors qu’elles se rattachent à l’activité normale de l’entreprise (Rép. Bourdouleix, AN 11 août 2015, no 68064).
Pour la distinction entre ces services et la sous-traitance, voir no 815.
Remarque Frais de conseil et d’assemblée : ces frais, y compris ceux relatifs aux élections des admi-
nistrateurs, à défaut de compte prévu dans le plan comptable, sont à ventiler selon leur nature et consti-
tuent des charges de l’exercice au cours duquel le conseil ou l’assemblée est tenu. En effet, il n’est pas
possible, à la clôture, d’anticiper la prise en compte de ces frais par le biais d’une provision dans la
mesure où des prestations seront fournies à l’entreprise en contrepartie de ces frais sur l’exercice suivant
(PCG, art. 322-2 s.).
317
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
858 Frais d’entreprise Constituent des frais d’entreprise les sommes versées au salarié en
1 remboursement des dépenses, ne découlant pas de son activité, qu’il a exposées à titre exceptionnel
et dans l’intérêt de son employeur (justifiées par l’accomplissement des obligations légales ou
conventionnelles de l’entreprise, le développement de sa politique commerciale, etc. ; pour des
exemples, voir ci-après). Ces frais ne doivent pas être confondus avec les frais professionnels qui
sont engagés par le salarié dans l’exercice normal de son activité et qui n’ont pas un caractère
exceptionnel, voir no 918.
Socialement Les frais d’entreprise sont exonérés de charges sociales sous réserve que l’entreprise soit
capable de démontrer que ces frais ont bien été engagés dans son intérêt et en dehors de l’exercice normal
de l’activité de son salarié, voir Mémento Paie, Editions Francis Lefebvre, no 9380.
Les frais d’entreprise sont, à notre avis, à inscrire dans des comptes de charges selon leur nature. Il
ne s’agit pas de charges de personnel, les sommes n’étant pas versées en contrepartie d’un travail
fourni par le salarié.
■ Exemples
– Dépenses engagées par le salarié pour acheter du matériel ou des fournitures pour le compte de
l’entreprise, alors que l’exercice normal de sa profession ne le prévoit pas.
– Dépenses engagées par le salarié pour acquérir des cadeaux offerts par la suite à la clientèle, en
vue de la promotion de l’entreprise. Les sommes versées en remboursement de ces dépenses sont à
comptabiliser en compte 6234 « Cadeaux à la clientèle » (voir no 845-1).
Socialement Les frais d’entreprise engagés pour l’acquisition de cadeaux offerts à la clientèle devraient
être exonérés de charges sociales sous réserve, notamment, que la facture d’achat indique le nom des
bénéficiaires de l’achat (Cass. civ. 18 juin 2015, no 14-18.592).
859 Logique retenue par le PCG pour le compte 63 Sont inscrites à ce compte
OM
les charges correspondant (PCG, art. 514-1 et 946-63) :
ON
I. d’une part, à des versements obligatoires à l’Etat et aux collectivités locales pour subvenir aux
EC
dépenses publiques ;
S
UE
A l’exception :
Q
DI
– des impôts sur les bénéfices (compte 695) ;
RI
– des impôts de caractère exceptionnel, des rappels d’impôts concernant les exercices antérieurs et des JU
ES
pénalités et amendes fiscales qui sont des charges exceptionnelles (compte 67) ;
NC
– des impôts versés pour le compte de tiers sur lesquels ils sont récupérés qui ne constituent pas une charge
IE
SC
pour l’entreprise (compte 442 pour les impôts autres que la TVA et 445 pour la TVA et les taxes assimilées).
S
DE
II. d’autre part, à des versements institués par l’autorité publique, notamment pour le finance-
E
LT
ment d’actions d’intérêt économique ou social telles que la participation à l’apprentissage (voir
CU
no 861 s.), l’effort de construction (voir no 864 s.), la formation professionnelle continue (voir no 866 s.)…
:FA
Remarque Caractère fiscal ou social des versements : l’adjonction de ces versements aux impôts
om
x.c
diverses participations de caractère plutôt social versées à l’administration des impôts et de celles de
ola
donc être comptabilisées, conformément aux principes énoncés en I. et II., dans des subdivisions du
compte 63 « Impôts, taxes et versements assimilés ».
Les principales contributions pouvant prêter à confusion sont reprises dans le tableau ci-après établi
par nos soins.
Contribution Caisse Bénéficiaire Compte Renvois
Contribution sur les abondements 6378 no 905
Contribution spécifique dans le cadre
Fonds de réserve 6378 no 883
des régimes « chapeaux »
pour les retraites
Contribution sur les indemnités de mise
6378 no 883-1
à la retraite
Urssaf
Contribution spécifique sur les avantages Fonds de solidarité
6378 no 884
de préretraite d’entreprise (majoration) vieillesse
Caisse nationale
Contribution solidarité autonomie de solidarité 6338 no 865
pour l’autonomie
Fonds paritaire
Contribution patronale pour le syndical pour les
6338 no 870
financement syndical salariés et les
employeurs
Exercice de prise en charge des impôts, taxes, etc. En l’absence de préci- 860
sions dans le PCG, les prélèvements obligatoires de toutes natures (notamment les impôts, taxes, contribu-
tions, …) à la charge de l’entreprise constituent, à notre avis, des charges de l’exercice au cours duquel le
fait générateur entraînant l’exigibilité, immédiate ou différée, de ces prélèvements est intervenu.
Ce principe ne permet toutefois pas de rattacher la charge d’impôt ou taxe à la base de calcul
lorsqu’il existe un décalage entre l’exercice retenu pour cette base et l’exercice au cours duquel
l’exigibilité est légalement déclenchée.
Tel est le cas notamment pour la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S, voir no 878), qui est calculée
sur la base du chiffre d’affaires réalisé en n, mais dont l’exigibilité est déclenchée au 1er janvier n + 1.
OM
Remarque Clôtures décalées : cette difficulté prend toute son importance en cas de clôture déca-
ON
EC
lée. Dans cette situation en effet, la comptabilisation d’une provision au rythme de la constitution
S
de la base de calcul de la taxe permet (mécaniquement) d’étaler cette dernière. Ce qui n’est pas le
UE
Q
cas lorsque la taxe est comptabilisée en charge immédiatement à la date d’exigibilité.
DI
RI
En conséquence, en cas de décalage, la question est de savoir si la charge doit être comptabilisée : JU
– dans l’exercice de constitution de la base de calcul (sous la forme d’une provision),
ES
NC
Ainsi, pour la C3S (voir no 878), la question est de savoir si elle doit être provisionnée en n ou comptabilisée
S
en n + 1.
DE
E
Dans les comptes consolidés établis selon les normes IFRS, la question a été tranchée par
LT
CU
l’interprétation IFRIC 21 (publiée le 21 mai 2013 par l’IASB et d’application obligatoire en Europe
:FA
pour les exercices ouverts à compter du 17 juin 2014), qui retient le fait générateur fiscal. Ce qui,
om
en pratique, décale la prise en compte de la taxe et n’en permet a priori pas l’étalement (notamment
x.c
rvo
pour les clôtures décalées). Pour plus de détails, voir Mémento IFRS no 40380.
ola
Dans les comptes sociaux, les entreprises n’ont pas l’obligation d’appliquer l’interprétation IFRIC 21
ch
tant que l’ANC n’a pas pris position sur le traitement des taxes dans les règles françaises.
1.s
uh
En pratique, en l’absence de position de l’ANC, coexistent donc en France deux traitements comptables :
– l’un consistant à comptabiliser les impôts et taxes en charges de l’exercice au cours duquel le fait
générateur fiscal entraînant leur exigibilité est intervenu ;
– l’autre consistant à provisionner les impôts et taxes dès que la base sur laquelle ils sont assis est
constatée en résultat.
Fiscalement 1. Exercice de déduction Ne sont déductibles que « les impôts à la charge de l’entreprise
mis en recouvrement au cours de l’exercice » (CGI, art. 39-1-4o). Sur la déductibilité des retenues à la
source acquittées sur les revenus de source étrangère, voir no 642.
Ceux qui ne font pas l’objet de rôle sont des charges de l’exercice au cours duquel ils revêtent le caractère
d’une dette certaine, même s’ils ne doivent être versés que l’exercice suivant (BOI-BIC-CHG-40-30 no 40).
Toutefois, les entreprises peuvent déduire un impôt (à condition bien entendu que celui-ci soit déductible)
sous forme :
– d’une provision, si le fait générateur est survenu avant la clôture de l’exercice, le montant de l’impôt
provisionné devant être calculé sur les bases et selon les taux prévus par la législation fiscale en vigueur à la
clôture de l’exercice à raison des faits survenus au cours dudit exercice (CE 13 décembre 1972, no 81107, 81108
et 18 mai 1983, no 29524 ; BOI-BIC-PROV-30-20-20 no 10 et 50) ;
319
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
Il est donc nécessaire, tant que la mise en recouvrement ou l’exigibilité n’est pas intervenue, que la charge
à payer constatée en comptabilité, ayant le caractère d’une provision pour l’Administration fiscale, soit
comprise dans le relevé joint à la liasse fiscale (voir no 2557).
– d’une charge à payer, si l’impôt a été mis en recouvrement ou est devenu exigible avant la clôture
de l’exercice (CAA Paris 10 juillet 1990, no 762-763).
2. Conditions de déduction Pour être déductible, la provision doit viser (BOI-BIC-PROV-30-20-20 no 30 et 40) :
– un impôt lui-même déductible ;
– un impôt à caractère permanent, ce qui exclut tous les impôts exceptionnels. Cette condition est, à notre
avis, contraire à l’article 39-1-5o du CGI et à la jurisprudence précitée du Conseil d’Etat et n’était toutefois
pas appliquée par l’Administration pour la taxe sur les hautes rémunérations (voir édition 2015 de notre
Mémento Comptable, no 862-3).
Taxe d’apprentissage
Sur les entreprises redevables, le mode de calcul et les dépenses libératoires, voir Mémento Fiscal no 73640 à 73755.
OM
(1) Et non pas le compte 4686 « Dettes diverses – Charges à payer », voir remarque no 944.
ON
EC
Fiscalement Il s’agit d’une « provision » déductible (CE 15 février 1978, no 4413 ; BOI-BIC-PROV-30-20-20 no 100)
S
qui doit figurer sur le relevé à joindre à la déclaration des résultats (voir no 736-2).
UE
Q
DI
II. Pour une entreprise qui clôture en cours d’année civile (par exemple au 31 mars), il convient
RI
de constater, à la clôture de l’exercice, une charge à payer au titre de la taxe d’apprentissage, sur JU
ES
la base des salaires des trois derniers mois.
NC
IE
862 Constatation des dépenses Ces dépenses peuvent être de nature différente et sont enregis-
SC
Pour plus de détails sur les dépenses considérées comme libératoires, voir Mémento Fiscal no 73675 à 73700.
E
LT
CU
subdivision du compte 633 « Impôts, taxes et versements assimilés sur rémunérations (autres orga-
x.c
rvo
– du versement obligatoire au titre de la fraction régionale pour l’apprentissage qui est versé au Trésor
ch
1.s
public par l’intermédiaire d’un organisme collecteur (ou à défaut directement : BOI-TPS-TA-30 no 30) et qui
uh
Taxe sur les salaires La base de la taxe sur les salaires correspond à l’assiette de la CSG 862
applicable aux salaires et assimilés (CGI, art. 231-1 ; BOI-TPS-TS-20-10 no 10). Certaines rémunérations bénéfi- 4
cient d’une exonération spécifique (celles des apprentis notamment). Acquittée mensuellement, trimes-
triellement ou annuellement selon le montant de la taxe payée l’année précédente, sa régularisation
annuelle s’effectue en principe lors de l’établissement de la déclaration annuelle des salaires (ex-DADS) ;
voir Mémento Fiscal no 73200 à 73555.
Elle est enregistrée au débit du compte 6311 « Taxe sur les salaires » par le crédit du compte 447
« Autres impôts, taxes et versements assimilés » (PCG, art. 944-44 et 946-63).
A la clôture de l’exercice, la taxe restant à payer sur les salaires inscrits en charge sur l’exercice est
inscrite soit au crédit du compte 447 précité, soit au crédit du compte 448 « Etat-charges à payer »
par le débit du compte 631 (PCG, art. 946-63).
Fiscalement Cette taxe est déductible l’exercice de sa comptabilisation, y compris lorsqu’elle est inscrite
OM
en charges à payer, qu’elle soit afférente (BOI-BIC-PROV-30-20-20 no 110 et 120) :
ON
– à des rémunérations payées en fin d’exercice ;
EC
– ou aux salaires restant dus à la clôture de l’exercice et pour lesquels l’entreprise a pris un engagement
S
UE
ferme (CE 25 octobre 1972, no 80122).
Q
DI
Pour la détermination du rapport d’assujettissement à la taxe sur les salaires, voir Mémento Fiscal no 73385.
RI
JU
ES
bassin d’emploi Cette contribution, due sous certaines conditions par les entreprises de plus
IE
5
SC
de 50 salariés procédant à un licenciement collectif (voir Mémento Social no 2270 à 2275), est versée à l’Etat
S
DE
(Trésorerie générale).
E
LT
En conséquence, elle constitue, à notre avis, une taxe à comptabiliser au compte 6318 « Impôts,
CU
Cette charge étant sans contrepartie pour l’entreprise, elle doit entrer dans le calcul de la provision pour
x.c
Versement de transport Le versement de transport est dû par les entreprises de plus de 863
ch
1.s
11 salariés (art. L 2333-64 du Code général des collectivités territoriales ; voir Mémento Social no 80800 à 80980).
uh
Il est enregistré au compte 6331 « Versement de transport » (Impôts, taxes et versements assimilés
sur rémunérations – autres organismes) dans l’exercice au cours duquel les salaires servant de base
au calcul de la taxe sont dus.
Certains employeurs, en particulier ceux qui justifient avoir assuré le logement permanent sur les lieux
du travail ou effectué intégralement le transport collectif de tous leurs salariés ou de certains d’entre eux,
peuvent ultérieurement obtenir le remboursement de la taxe (voir Mémento Social no 80950 à 80965). Dans ce
cas, à notre avis, le compte 6331 est crédité lors de son remboursement dans l’exercice ; mais s’il n’a lieu
que l’exercice suivant, il convient, si son montant est significatif, de l’estimer et de créditer le compte
6331 par le débit du compte 4387 « Organismes sociaux – Produits à recevoir » (et non 4687 « Débiteurs
divers », voir remarque no 944).
Fiscalement Ce versement est déductible (CGI, art. 39-1-4o ; BOI-ANNX-000120).
Sur le remboursement des dépenses de transport domicile-travail, voir no 919.
doivent consacrer chaque année une somme égale à 0,45 % des salaires payés, au cours de l’année précé-
dente, au financement d’actions dans le domaine du logement, en particulier du logement des salariés.
Pour plus de détails sur le dispositif, voir Mémento Fiscal no 74300 à 74400.
OM
ON
Modalités de réalisation de la participation
Comptes à débiter
EC
à l’effort de construction (1)
S
UE
Versement à un organisme collecteur agréé (CCH, art. R 313-6)
Q
DI
Prêts sans intérêts (2) compte 2748
RI
« Autres prêts » JU
ES
NC
« Prêts au personnel »
:FA
322
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
OM
– par le crédit du compte 4486 « Etat – Charges à payer ».
ON
EC
Fiscalement Cette charge à payer (comptable) constitue une « provision » (BOI-BIC-PROV-30-20-20
S
UE
no 170) :
Q
– non déductible pour les sociétés avec un exercice décalé, le délai pour réaliser les investissements expirant
DI
RI
le 31 décembre ;
JU
– déductible immédiatement pour les sociétés qui clôturent leur exercice avec l’année civile, la cotisation
ES
ayant un caractère probable à cette date du fait de l’expiration du délai imparti pour réaliser l’investissement.
NC
IE
Elle doit en outre figurer sur le relevé à joindre à la déclaration de résultat (voir no 2557).
SC
S
■ Exemple
DE
Une entreprise a versé au cours de l’année n – 1 des rémunérations pour un montant de 1,5 M. Elle doit
E
LT
donc participer à l’effort de construction, au plus tard le 31 décembre n, pour 6 750 (soit
CU
1er cas : l’entreprise compte se libérer de son obligation en versant une subvention à un organisme
om
x.c
collecteur. Au 31 décembre n – 1, elle comptabilise donc une charge à hauteur du montant total dû (voir
rvo
no 864-1).
ola
2e cas : l’entreprise compte se libérer de son obligation en consentant des prêts à ses salariés à hauteur
de 6 750. Au 31 décembre n – 1, aucune charge n’est donc comptabilisée (voir no 864-1). Néanmoins,
l’entreprise n’accorde effectivement que 5 000 de prêts. D’où une insuffisance de participation pour
1 750.
Dans les deux cas, l’entreprise est donc passible de la cotisation de 2 % pour un montant de
7 778 [1 750 × (10 000/45) × 2 % ].
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
323
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
a. Comptabilisation
au 31/12/n – 1
– Participation
obligatoire 6 750 ........................ 6 750
b. Comptabilisation
au 31/12/n 6314 4486 6314 4486
(investissements Cotisation Etat-CAP Cotisation Etat-CAP
déjà comptabilisés pour défaut pour défaut
pour 5 000) d’investissement d’investissement
– Cotisation de 2 % pour
insuffisance de dépenses . . . 6 750 ..........1 028 (2) ....................7 778 (1) 6 750 (3) .........1 028 (2) ...................7 778 (1)
864 Changement d’affectation des versements effectués lors des exercices anté-
4 rieurs Il s’agit du cas de transformation d’un prêt en subvention (CGI, art. 39 quinquies) : le
compte 6334 est débité par le crédit du compte initialement débité (2743 ou 2748).
Même si cette charge est d’un montant significatif, elle revêt, à notre avis, un caractère d’exploitation. Il
s’agit en fait d’un élément exceptionnel des activités ordinaires à mentionner de ce fait en annexe.
OM
Fiscalement Cette charge est déductible des résultats de l’exercice au cours duquel la décision de transfor-
ON
mation est intervenue (CE 12 février 1992, no 70671 ; CE 13 juillet 2006, no 271205).
EC
S
UE
865 Contribution solidarité autonomie Les entreprises qui sont redevables d’une cotisa-
Q
DI
tion patronale d’assurance maladie destinée au financement d’un régime français de base d’assurance
RI
maladie sont soumises à la contribution solidarité autonomie (C. trav. art. L 3133-7 ; circ. DSS/5B 2004-622 du JU
ES
22 décembre 2004).
NC
IE
Pour plus de détails sur les entreprises redevables, le mode de calcul et le taux applicable, voir Mémento Social
SC
no 31290 à 31305.
S
DE
La contribution solidarité autonomie est un impôt (Circ. no 307/2004 du 1er juillet 2004). Etant recouvrée
E
par l’Urssaf, elle est comptabilisée, à notre avis, au débit du compte 6338 « Impôts, taxes et verse-
LT
CU
ments assimilés sur rémunération (autres organismes) – Autres », voir 859. Comme les cotisations
:FA
patronales d’assurance maladie, elle constitue une charge de la période au cours de laquelle les
om
Fiscalement Cette contribution est déductible (Circ. DSS no 2004-622 du 22 décembre 2004, question no 30 :
ola
866 Formation professionnelle continue Tous les employeurs sont tenus de concourir
au développement de la formation professionnelle continue en participant chaque année au financement
d’actions de formation. Ce financement est assuré par (C. trav. art. L 6331-1) :
– le financement direct par l’employeur d’actions de formation (le cas échéant dans le cadre du plan de
formation, voir no 866-2) ;
– le versement d’une contribution (voir no 866-1).
Pour une étude d’ensemble, et notamment sur les entreprises redevables ainsi que les taux applicables
et les modalités pour s’acquitter de cette participation, voir Mémento Fiscal no 73800 à 74150 et Mémento Social
no 38800 à 39150.
– elle doit être obligatoirement versée à un organisme paritaire collecteur agréé (OPCA) avant le 1er mars
de l’année suivant celle au titre de laquelle elle est due,
– son taux varie selon que l’entreprise compte moins de 11 salariés ou au moins 11 salariés ; ce taux
peut être abaissé si l’entreprise, dans le cadre d’un accord d’entreprise triennal, s’engage à consacrer
au moins 0,2 % de sa masse salariale au financement du compte personnel de formation (CPF) de ses
salariés (C. trav. art. L 6331-10). Dans ce cas, l’entreprise devra financer directement les dépenses liées au
CPF et à son abondement. Elle devra en outre transmettre à son OPCA un état récapitulatif annuel de
ses dépenses
Pour plus de détails sur ce dispositif, voir Mémento Social no 38900 à 39040.
La contribution unique étant obligatoirement versée à un OPCA, elle est, à notre avis, comptabilisée
dans un compte 6333 « Participation des employeurs à la formation professionnelle continue ».
Elle constitue une charge de la période au cours de laquelle les salaires servant de base à son calcul
sont dus. Etant versée après le 31 décembre de l’année suivant celle au titre de laquelle elle est
due, la contribution est comptabilisée au crédit du compte 4386 « Organismes sociaux – Charges
à payer » pour les entreprises clôturant au 31 décembre.
Remarque Exercice décalé : il convient, pour une entreprise qui clôture au 30 juin par exemple,
de constater, à la clôture de l’exercice, une charge à payer au titre de la contribution unique sur la
base des salaires des six derniers mois de l’exercice.
Fiscalement En l’absence de disposition contraire, la contribution unique devrait, à notre avis, être
déductible.
OM
comptes 6152 et 6155 « Entretien et réparation sur biens immobiliers et mobiliers » ;
ON
– Les loyers de ces locaux sont comptabilisés au compte 6132 « Locations immobilières » ;
EC
– Les frais de déplacement et d’hébergement pour stages à l’extérieur de l’entreprise sont comptabilisés
S
UE
au compte 6251 « Voyages et déplacements » ;
Q
– Les frais des formations du personnel réalisées par un organisme formateur extérieur sont comptabilisés
DI
RI
au compte 6228 « Rémunérations d’intermédiaires et honoraires ».
JU
ES
NC
IE
de se constituer un capital de temps de formation qu’il pourra utiliser à son initiative avec ou sans l’accord
DE
3
de son employeur selon que la formation a lieu ou non sur le temps de travail.
E
LT
Il est attaché à la personne (et non pas au contrat de travail) et la suit tout au long de sa vie
CU
:FA
professionnelle.
om
La portabilité du CPF permet au salarié quittant l’entreprise de bénéficier des heures acquises au titre
x.c
du CPF et non encore utilisées. Ainsi, les heures du CPF restent acquises, même en cas de changement
rvo
(C. trav. art. L 6323-3). Pour plus de détails sur ce dispositif, voir Mémento Social no 38550 à 38650.
1.s
uh
En l’absence de texte précisant le traitement comptable du CPF, il est possible, à notre avis, de
retenir les mêmes principes que ceux prescrits pour le traitement du DIF (droit individuel de forma-
tion, auquel s’est substitué le CPF et dont le traitement comptable avait été défini par l’avis CU CNC
no 2004-F du 13 octobre 2004).
I. En général, aucune provision ne devrait être constituée au titre du CPF, les frais de
formation ayant une contrepartie pour l’entreprise.
En effet, l’entreprise a bien une obligation envers son salarié de lui donner accès à une formation.
Toutefois :
– cette obligation n’est pas sans contrepartie pour l’entreprise en raison de l’utilité des frais de formation
des salariés pour l’activité future (de même que le DIF ; Avis CU CNC no 2004-F précité, art. 2.4) ;
– y compris en cas d’utilisation du CPF chez un employeur différent de celui auprès duquel les droits ont
été acquis.
Par ailleurs, en l’absence d’un accord triennal (voir no 866-1), les coûts de formation réalisés dans le cadre
du CPF ainsi qu’une partie de la rémunération des salariés concernés sont pris en charge par l’OPCA.
Seule une part résiduelle reste donc à la charge de l’entreprise.
325
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
II. Toutefois, lorsque les frais de formation n’ont pas de contrepartie pour l’employeur,
une provision devrait, à notre avis, être comptabilisée. Tel est le cas, notamment (comme pour le DIF,
Avis CU CNC no 2004-F précité, art. 2.4.a) :
– en cas de désaccord sur la formation, conduisant à une demande de Congé Individuel de
Formation (CIF), l’action de formation ne relevant pas du champ des décisions de gestion de
l’entreprise ;
– en cas de démission ou de licenciement, si le salarié demande à utiliser le CPF pendant la
période de préavis.
Dans ces cas, un passif doit être constaté, dès la demande du salarié sous la forme d’une charge
à payer :
– en l’absence d’accord d’entreprise triennal (voir no 866-1) : pour le montant résiduel non pris en
charge par l’OPCA ;
– en cas d’accord d’entreprise triennal : pour le coût total de la formation (frais et rémunération).
En outre, si le salarié licencié adhère à un contrat de sécurisation professionnelle, l’employeur contri-
bue au financement de ce contrat en reversant à l’OPCA, tout ou partie de la contribution dont il a été
exonéré en application de l’accord d’entreprise triennal (C. trav. art. L 1233-69). Ce montant étant sans
contrepartie pour l’entreprise, il donne lieu, à notre avis, à la constitution d’une provision en tant qu’élé-
ment du coût de licenciement, voir no 911 s.
Remarque Droits résiduels : s’il reste au salarié démissionnaire des droits non utilisés au terme
de son préavis, aucune provision n’est à constater à ce titre dans les comptes de l’employeur auprès
duquel les droits ont été acquis, ce dernier n’ayant pas de coût supplémentaire à supporter lors du
transfert des droits vers le nouvel employeur.
OM
– la pénalité pour défaut d’accord d’entreprise ou de plan d’action relatif à la prévention de la pénibilité
ON
EC
(CSS, art. L 138-29 et D 138-26 ; voir Mémento Social no 52047) ;
S
– la pénalité pour défaut d’accord d’entreprise ou de plan d’action dans le cadre du contrat de généra-
UE
tion (C. trav. art. L 5121-10 à L 5121-12 et R 5121-33 à 5121-39 ; voir Mémento Social no 2415).
Q
DI
RI
Comptablement, ces pénalités constituent des charges à inscrire, à notre avis :
JU
– soit au débit du compte 6712 « Pénalités, amendes fiscales et pénales » (conformément au classe-
ES
ment prévu par l’article 932-1 du PCG pour les pénalités ; voir no 7006) ;
NC
IE
– soit au débit du compte 6338 « Impôts, taxes et versements assimilés sur rémunérations (autres
SC
organismes) ».
S
DE
Fiscalement Ces pénalités, sanctionnant le non-respect d’une obligation légale, ne sont pas déductibles (CGI,
E
LT
art. 39-2), voir no 2417-4. Elles doivent donc être réintégrées extra-comptablement sur l’imprimé no 2058-A (ligne WJ).
CU
:FA
de l’indemnité de préavis que le salarié aurait perçue s’il n’avait pas adhéré au CSP (C. trav. art. L 1233-66 ;
uh
Elle devrait, à notre avis, être comptabilisée au débit du compte 6338 « Impôts, taxes et versements
assimilés sur rémunérations (autres organismes) – Autres » (voir no 859-1), en charge de la période
au cours de laquelle les rémunérations assujetties ont été versées.
OM
bénéficier d’un plafonnement en fonction de la valeur ajoutée (voir ci-après II.) ;
ON
– la Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE) : cette cotisation n’est due que par les
EC
entreprises exerçant une activité imposable à la CFE et dont le chiffre d’affaires hors taxes est supérieur
S
UE
à 152 500 €. Elle s’élève, en principe, à 1,5 % de la valeur ajoutée de l’entreprise produite au cours de
Q
DI
l’année (CGI, art. 1586 ter). Toutefois, en pratique, les entreprises dont le CA de référence est inférieur à
RI
50 M€ bénéficient d’un taux réduit en fonction d’un barème progressif, voire d’une exonération totale JU
ES
lorsque le CA est inférieur à 500 K€ (sur les spécificités applicables aux sociétés membres d’une intégra-
NC
tion, voir BOI-CVAE-CHAMP-10-20 no 50). La valeur ajoutée prise en compte pour le calcul de la CVAE (et pour
IE
le plafonnement de la CET, voir ci-après) ne correspond pas nécessairement à la valeur ajoutée comptable
SC
(CGI, art. 1586 I ; BOI-CVAE-BASE-20 ; voir no 2767). Par exemple, elle doit prendre en compte les plus et moins-
S
DE
courante. S’agissant de la prise en compte ou non des charges locatives, voir no 825.
CU
Pour plus de détails sur le plafonnement en fonction de la valeur ajoutée, voir Mémento Fiscal no 44100
:FA
à 44130.
om
x.c
Les périodes de référence pour ces deux contributions sont différentes (pour plus de détails sur le
rvo
– pour la CFE (voir Mémento Fiscal no 43665) : la période de référence retenue pour déterminer la base
1.s
douze mois clos au cours de cette même année lorsque cet exercice ne correspond pas à l’année civile
(CGI, art. 1467 A). La contribution est due pour l’année entière par le redevable qui exerce l’activité le
1er janvier. Toutefois, en cas d’arrêt de l’activité en cours d’exercice, la contribution n’est pas due pour
les mois restant à courir (sauf cession ou transfert d’activité) ;
– pour la CVAE (voir Mémento Fiscal no 43900) : l’assiette est la valeur ajoutée produite au cours de l’année
d’imposition ou au cours de l’exercice de douze mois clos au cours de l’année d’imposition (CGI,
art. 1586 quinquies). Ainsi, par exemple, pour une clôture au 31 mars n, l’assiette de la CVAE de n est la
valeur ajoutée calculée du 1er avril n – 1 au 31 mars n. Elle est due par le redevable qui exerce l’activité
au 1er janvier de l’année d’imposition ou par le bénéficiaire d’un transfert d’activités intervenu au cours
de l’année (CGI, art. 1586 octies).
873 La comptabilisation de la CVAE en impôts sur les bénéfices (compte 695) est donc interdite dans les comptes
(suite) sociaux.
– à notre avis, dans l’exercice en cours au 1er janvier de l’année d’exigibilité.
Sur les récents développements concernant la date de comptabilisation des impôts et taxes, voir no 860.
Le traitement est identique dans les comptes consolidés établis en règles françaises (Règl. ANC précité).
Sur le traitement de la CFE et de la CVAE en normes IFRS, voir Mémento IFRS no 27901 à 27920.
Fiscalement Il devrait en être de même. En effet, le fait générateur de la CET étant constitué, en principe,
par l’exercice de l’activité au 1er janvier de l’année d’imposition, cette taxe, comme la taxe professionnelle,
est, à notre avis, une charge déductible de l’exercice en cours à cette date et ne peut faire l’objet d’une
provision déductible au titre d’un exercice antérieur (CE 30 juin 2004, no 253513 rendu en matière de taxe
professionnelle).
Remarques 1. Comptabilisation distincte Une comptabilisation distincte des deux composantes de
la CET pourrait être utile dans les comptes sociaux pour faciliter l’imputation des dégrèvements (voir ci-
après) ainsi que pour l’éventuelle incorporation de la CFE dans les stocks (voir no 1182).
2. Exercices décalés En cas de clôture d’exercice (incluant le 1er janvier n) en cours d’année, les pratiques
divergent (voir no 860) :
– soit la CET (CFE comme CVAE) due au titre de l’année n est comptabilisée en charge de l’exercice en
totalité, le fait générateur étant l’existence de l’entreprise au 1er janvier n ;
– soit la charge de CET (CFE comme CVAE) due au titre de l’année n est comptabilisée au prorata des
mois écoulés entre le début de l’année n et la date de clôture. En effet, la taxe peut être considérée
comme une taxe annuelle à rattacher à l’activité de l’année n (traitement qui était retenu antérieurement
pour la taxe professionnelle).
Sur la problématique de l’incorporation de la CET dans le coût de production des stocks, voir no 1182.
II. Dégrèvement lié au plafonnement de la CET Ce dégrèvement est calculé sur le montant
global de la CET (c’est-à-dire le total de la CFE et de la CVAE), lequel prend notamment en compte
les taux additionnels appliqués pour la taxe additionnelle spéciale perçue au profit de la région Ile-
de-France (voir no 874-3) (BOI-IF-AUT-130 no 220). Son montant correspond à la différence entre la CET
calculée sur les bases de l’entreprise et 3 % de la valeur ajoutée. Il s’impute exclusivement sur la
CFE et non sur la CVAE (CGI, art. 1647 B ; BOI-IF-CFE-40-30-20-30).
En l’absence de précision des organismes compétents, le produit (ou la créance) résultant du plafon-
nement de la CET en fonction de la valeur ajoutée est, à notre avis, à rattacher à l’exercice au
OM
cours duquel la CFE est comptabilisée en charge.
ON
EC
En effet, le dégrèvement est acquis de droit à l’entreprise dès l’année où la CFE devient exigible, la
S
condition de forme (demande du dégrèvement sur un imprimé spécial) à laquelle doivent se plier les
UE
Q
entreprises s’analysant, à notre avis, comme une condition résolutoire (voir no 2912-1).
DI
RI
La demande de dégrèvement doit être déposée jusqu’au 31 décembre de l’année suivant celle de
JU
la mise en recouvrement de la CFE dont le plafonnement est sollicité (LPF, art. R 196-2), y compris lorsque
ES
NC
la société n’a pas encore arrêté à cette date les comptes des exercices permettant de calculer la valeur
IE
ajoutée de l’année civile n, par exemple en cas d’exercices décalés (CE 23 décembre 2011, no 334918 rendu en
SC
matière de taxe professionnelle mais à notre avis transposable en matière de CET). Le calcul de la valeur
S
DE
ajoutée doit alors être établi sur la base des comptes provisoires au 31 décembre n + 1.
E
LT
a. Cas des entreprises clôturant leur exercice avant le paiement du solde de la CFE Ces
x.c
entreprises connaissent en général avec précision le montant du dégrèvement auquel elles ont droit,
rvo
le plafonnement étant calculé sur la base de la valeur ajoutée du dernier exercice clos. Elles ont
ola
ch
– régler la totalité du solde de la CFE (en général le 15 décembre au plus tard) et constater une
uh
Fiscalement (valable pour le a. et le b.) En pratique, deux situations doivent être distinguées (CGI, 873
art. 39-1-4o) : (suite)
1. la société n’a pas minoré le solde de la CFE qu’elle a réglé du montant du dégrèvement attendu
au titre du plafonnement et perçoit ultérieurement le produit du dégrèvement. Dans ce cas, le produit
correspondant au dégrèvement de CET n’est imposable que lorsqu’il est acquis, c’est-à-dire au titre de
l’exercice de dépôt de la demande de plafonnement (BOI 4 A-4-09, non repris dans Bofip). La demande ne
pouvant être déposée qu’après la clôture, les retraitements extra-comptables suivants peuvent devoir être
pratiqués sur l’imprimé no 2058-A :
– déduction (ligne XG) du dégrèvement comptabilisé en produit ;
– réintégration (ligne WQ) au titre de l’exercice de dépôt de la demande du dégrèvement précédemment
déduit.
2. la société a minoré le solde de la CFE qu’elle a réglé du montant du dégrèvement attendu au titre
du plafonnement (CGI, art. 1679 quinquies). Dans ce cas :
– le montant de la CET déductible au titre de cet exercice est minoré du montant du dégrèvement imputé ;
– et corrélativement, le dégrèvement ne constitue pas un produit imposable de l’exercice de son
ordonnancement.
En conséquence, aucun retraitement extra-comptable n’est à effectuer.
OM
II. Si l’entreprise n’a pas déduit le dégrèvement attendu du solde de sa CFE et souhaite
ON
décaler l’imposition de ce dégrèvement par rapport à l’exercice de déduction de la taxe, la décon-
EC
nexion comptable prévue par le PCG (montant brut et produit) simplifierait le traitement fiscal
S
UE
(également déconnecté). Toutefois, afin de respecter l’idée du PCG et d’assurer continuité et compa-
Q
DI
rabilité des résultats d’exploitation, le dégrèvement pourrait être comptabilisé, à notre avis, au
RI
compte 758 « Produits de gestion courante » tout en veillant, à notre avis, à extourner ce produit JU
ES
ajoutée
E
LT
Remarque préalable : dans ce cas pratique, par mesure de simplification, l’entreprise bénéficie
CU
exceptionnel.
x.c
I. Versement des acomptes de CFE et CVAE Ils sont débités dans un sous-compte du compte
rvo
ola
447 « Autres impôts, taxes et versements assimilés » (PCG, art. 944-44) par le crédit du compte de
ch
trésorerie intéressé.
1.s
uh
874 Taxes foncières et d’habitation Elles sont fondées sur la valeur locative cadastrale
actualisée et dues par le propriétaire (taxe foncière) ou l’occupant (taxe d’habitation) au 1er janvier de
l’année d’imposition.
En cas de changement en cours d’année, le débiteur de la taxe ne peut en obtenir la réduction au prorata
OM
du nombre de mois restant à courir.
ON
Assises sur la situation existant le 1er janvier, elles constituent, à notre avis, une charge de l’exer-
EC
cice comprenant cette date.
S
UE
Q
Fiscalement Il en est, à notre avis, de même. La taxe foncière est déductible (CGI, art. 39-1-4o ; BOI-ANNX-
DI
RI
000120).
JU
ES
La taxe foncière est à comptabiliser au compte 63512 (PCG, art. 932-1) et la taxe d’habitation est, à
NC
1 personnes qui, au 1er janvier, sont propriétaires, usufruitiers, preneurs à bail à construction, emphytéo-
om
tiques ou titulaires d’une occupation temporaire de locaux à usage de bureaux, de locaux commerciaux,
x.c
de locaux de stockage ou de certaines surfaces de stationnement annexées à ces locaux lorsqu’ils sont
rvo
ola
situés dans la région Ile-de-France (CGI, art. 231 ter ; BOI-IF-AUT-50 s. ; voir Mémento Fiscal no 31380 à 31410).
ch
Cette taxe additionnelle est, à notre avis, à traiter comme la taxe principale à laquelle elle s’ajoute.
Elle est à comptabiliser :
– au compte 6358 « Autres droits »,
– dans l’exercice en cours au 1er janvier de l’année d’exigibilité (comme la taxe annuelle sur les
bureaux en Ile-de-France, voir no 874-1).
Sur les récents développements concernant la date de comptabilisation des impôts et taxes, voir no 860.
Fiscalement En l’absence de disposition contraire, cette taxe est déductible (CGI, art. 39-1-4o ; BOI-IF-AUT-
140 no 20). Elle est à différencier de la taxe annuelle sur les bureaux en Ile-de-France qui, elle, n’est pas
déductible (voir no 874-1).
OM
Fiscalement Il en est de même (BOI-ANNX-000120). Dès lors, en pratique, les droits de douane acquittés à
ON
l’occasion de l’acquisition d’une immobilisation et incorporés au prix de revient ne peuvent faire l’objet que
EC
d’un amortissement (voir no 1404-1).
S
UE
Q
DI
Taxe sur les véhicules de tourisme Elle est due tous les ans par les entreprises à 876
RI
raison des véhicules de tourisme définis à l’article 1010 du CGI, possédés et immatriculés en France à JU
ES
leur nom ou utilisés au cours d’une période allant du 1er octobre de chaque année au 30 septembre de
NC
l’année suivante (CGI, art. 1010 à 1010 B ; voir Mémento Fiscal no 75100 à 75150). Cette taxe annuelle, calculée
IE
SC
par trimestre civil, est déclarée et versée au plus tard le 30 novembre (CGI A II, art. 310 E et A III, art. 406 bis).
S
DE
Elle est enregistrée au compte 63514 « Taxe sur les voitures des sociétés ».
E
LT
Il résulte de la période trimestrielle de référence de la taxe qu’une charge à payer est, à notre avis, à
CU
comptabiliser, pour les sociétés dont l’exercice coïncide avec l’année civile et pour celles qui clôturent à
:FA
la fin d’un trimestre civil, au titre du dernier trimestre de l’exercice en cours au compte 448 « Etat-charges
om
à payer ».
x.c
rvo
Fiscalement Pour les entreprises soumises à l’IS, cette taxe n’est pas déductible (CGI, art. 213 et 1010) et
ola
Pour les entreprises non soumises à l’IS, elle est déductible l’exercice de sa comptabilisation.
uh
S’agissant des sociétés de personnes (voir no 1870), elle n’est pas déductible pour la détermination de la
part de résultat revenant à un associé soumis à l’IS (CAA Paris 5 janvier 2004, no 00-238 ; pour la part revenant aux
commanditaires d’une SCS, BOI-TFP-TVS-50 no 20).
877 Taxe sur les surfaces commerciales (Tascom) A compter du 1er janvier 2016,
2 cette taxe, à laquelle sont soumis les magasins de commerce de détail dépassant certains seuils, est due
par les établissements (Loi no 72-657 du 13 juillet 1972, art. 6 modifié par la loi no 2015-1786 du 29 décembre 2015,
art. 66 ; BOI-TFP-TSC) :
– existant au 1er janvier n et elle est alors calculée en fonction du chiffre d’affaires de l’année n – 1 ;
– mais également qui cessent définitivement leur exploitation en cours d’année ; dans ce cas, elle est
calculée en fonction du chiffre d’affaires réalisé au cours de l’année de cessation d’exploitation.
Pour plus de détails sur le champ et les modalités d’application de la Tascom, voir Mémento Fiscal no 75995.
A compter du 1er janvier 2016, la taxe sur les surfaces commerciales (ainsi que la taxe additionnelle
due par certains distributeurs ; CGI, art. 302 bis ZA ; BOI-TFP-TASC) constitue, à notre avis, une charge de
l’exercice au cours duquel a été réalisé le chiffre d’affaires sur lequel elle est basée (dès qu’il
est probable que celui-ci, annualisé au prorata de la durée d’exploitation, atteigne le seuil
d’assujettissement).
En effet, la Tascom est désormais due, en pratique, dès que l’exploitant réalise un chiffre d’affaires,
peu importe son existence ou non au 1er janvier de l’année suivant la réalisation de ce chiffre
d’affaires. En conséquence, elle est à provisionner au fur et à mesure de la réalisation du chiffre
d’affaires à partir duquel elle est déterminée.
Sur les deux traitements comptables qui coexistaient en pratique avant le 1er janvier 2016, voir notre édition
2016, no 877-2.
La taxe sur les surfaces commerciales (ainsi que la taxe additionnelle due par certains distributeurs ;
CGI, art. 302 bis ZA) est constatée, à notre avis, au débit du compte 6358 « Autres droits », par le crédit
du compte 447 « Autres impôts, taxes et versements assimilés ».
Fiscalement Cette taxe étant déductible (CGI, art. 39-1-6o) et due, à compter du 1er janvier 2016, indépen-
damment de l’existence de l’établissement au 1er janvier (voir ci-avant), la provision devrait désormais, à
notre avis, être admise en déduction. En effet, la non-déductibilité de la provision (BOI-BIC-PROV-30-20-20
no 280 et 290), fondée sur le fait que le fait générateur de la Tascom était l’existence de l’établissement au
1er janvier, ne nous paraît désormais plus justifiée, sauf à considérer, artificiellement à notre avis, que la
Tascom aurait deux faits générateurs distincts (l’un en l’absence de cessation d’activité, l’autre en cas de
cessation d’activité). Toutefois, l’Administration n’a pas encore mis à jour le Bofip précité.
OM
ON
Sur les entreprises redevables, le mode de calcul, le taux de la contribution et l’abattement d’assiette appli-
EC
cable voir Mémento Fiscal no 75000 à 75050.
S
UE
La contribution sociale de solidarité des sociétés constitue, à notre avis (voir no 860) :
Q
DI
– soit une charge de l’exercice en cours au 1er janvier de l’année d’exigibilité de l’imposition ;
RI
En effet, le fait générateur de l’obligation est constitué par l’existence de l’entreprise au 1er janvier de JU
ES
– soit une charge de l’exercice au cours duquel a été réalisé le chiffre d’affaires sur lequel
IE
SC
elle est basée (en ce sens, Bull. CNC no 26, avril 1976 p. 12 et Bull. CNCC no 33, mars 1979, EC 79-08, p. 107).
S
Cette charge est débitée au compte 6371 « Contribution sociale de solidarité » par le crédit du
DE
E
Fiscalement La contribution constitue une charge déductible des résultats de l’exercice en cours au
:FA
premier jour de l’année civile au titre de laquelle elle est effectivement due (CGI, art. 39-1-6o).
om
x.c
a. les entreprises clôturant au 31 décembre n, doivent réintégrer en totalité au résultat fiscal de l’exer-
1.s
cice clos (imprimé no 2058-A, ligne WI) la charge à payer comptabilisée au titre de la contribution assise
uh
sur le chiffre d’affaires de l’année n. Cette charge sera déduite du résultat de l’exercice suivant sur
l’imprimé no 2058-A (ligne WU) ;
b. les entreprises arrêtant leurs comptes à une date différente du 31 décembre (exercice décalé), ne
peuvent déduire de leur résultat imposable de l’exercice (n/n + 1) que la contribution due au titre de l’année
n + 1 et calculée sur le chiffre d’affaires réalisé entre le 1er janvier n et le 31 décembre n (contribution versée
ou provisionnée selon que la date de clôture se situe après ou avant la date de paiement).
■ Exemple
Une entreprise clôturant au 31 mars peut déduire de son résultat imposable au 31 mars n + 1 la contribu-
tion calculée sur le chiffre d’affaires réalisé entre le 1er janvier n et le 31 décembre n.
Sur l’imprimé de détermination du résultat fiscal no 2058-A, il conviendra :
– de réintégrer (ligne WI) la contribution calculée sur le chiffre d’affaires réalisé entre le 1er janvier n + 1
et le 31 mars n + 1 ;
– de déduire (ligne WU) la contribution calculée sur le chiffre d’affaires réalisé entre le 1er janvier n et le
31 mars n et qui avait été réintégrée à la clôture de l’exercice précédent.
OM
contribution annuelle qui s’applique aux ventes réalisées en France (CSS, art. L 245-5-5-1).
ON
2. Une taxe annuelle est également due par les laboratoires de biologie médicale au titre des
EC
examens soumis au contrôle national de qualité (CGI, art. 1600-0 R).
S
UE
Q
Etant recouvrées au profit de la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés ou
DI
RI
par l’Urssaf, ces taxes et contributions sont, à notre avis, à comptabiliser dans une subdivision du
compte 637 « Autres impôts, taxes et versements assimilés (autres organismes) ». JU
ES
NC
Fiscalement En l’absence de disposition contraire, ces taxes et contributions sont, à notre avis,
IE
déductibles.
SC
S
b. Contribution sur le chiffre d’affaires des entreprises exploitant une ou plusieurs spécialités
DE
pharmaceutiques Cette contribution est assise sur le chiffre d’affaires HT réalisé en France et dans les
E
LT
DOM au cours de l’année civile au titre des médicaments bénéficiant d’un enregistrement, d’une AMM
CU
:FA
ou d’une autorisation parallèle, à l’exception des spécialités génériques, des médicaments orphelins et
om
des médicaments dérivés du sang (CSS, art. L 245-6 ; voir Mémento Fiscal no 76060).
x.c
Une contribution additionnelle assise sur le chiffre d’affaires réalisé au titre des spécialités pharmaceu-
rvo
tiques remboursables ou des spécialités inscrites sur la liste des médicaments agréés à l’usage des collecti-
ola
vités est également due (CSS, art. L 245-6 ; voir Mémento Fiscal no 76060).
ch
1.s
Etant recouvrées par l’Etat au profit de la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs
uh
salariés, ces contributions sont, à notre avis, à comptabiliser au débit du compte 637 « Autres
impôts, taxes et versements assimilés (autres organismes) ».
Fiscalement Ces contributions ne sont pas déductibles de l’assiette du résultat imposable (CSS art. L 245-6, IX ;
CGI art. 238 bis GC). En conséquence, elles doivent être réintégrées extra-comptablement sur l’imprimé
no 2058-A (ligne WQ).
c. Contributions dues par les laboratoires pharmaceutiques au titre de leurs dépenses promo-
tionnelles et d’information à l’intention des prescripteurs Il s’agit de la contribution des entreprises
de préparation de médicaments (CSS, art. L 245-1 à L 245-5-1 A) et de la contribution à la charge des fabricants
ou distributeurs de dispositifs médicaux, tissus et cellules, produits de santé autres que les médicaments
(CSS, art. L 245-5-1 à L 245-5-6).
Etant recouvrées par les Urssaf, ces contributions sont, à notre avis, comptabilisées au débit du
compte 637 « Autres impôts, taxes et versements assimilés (autres organismes) ».
Fiscalement Ces contributions ne sont pas déductibles de l’assiette du résultat imposable (CSS, art. L 245-5
et L 245-5-4 ; CGI, art. 238 bis GB et 238 bis GD). En conséquence, elles sont réintégrées extra-comptablement
sur l’imprimé no 2058-A (ligne WQ).
333
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
d. Remises « conventionnelles » Le Code de la sécurité sociale (art. L 138-10) prévoit que les entreprises
assurant l’exploitation de certaines spécialités pharmaceutiques sont redevables d’une contribution (dite
« clause de sauvegarde ville ») lorsque les dépenses de médicaments remboursables excèdent le taux de
progression de l’objectif national de dépenses d’assurance maladie assigné annuellement par le Parle-
ment, sauf signature d’une convention spécifique (CSS, art. L 138-13).
La contribution dite « clause de sauvegarde ville » répond, à notre avis, à la définition des taxes
donnée par l’article 514-1 du PCG (voir no 859). En conséquence, elle est à comptabiliser dans le
compte 637 « Autres impôts, taxes et versements assimilés (autres organismes) ».
En revanche, lorsqu’en application d’une convention, l’entreprise est amenée à verser une remise
au lieu et place de la contribution, cette remise est comptabilisée dès qu’il est probable que l’entre-
prise devra la payer et que son montant peut être estimé avec une fiabilité suffisante (Bull. CNCC no 175,
septembre 2014, EC 2014-25, p. 411 s.). Selon ce même bulletin, elle est inscrite, au choix de l’entreprise :
– soit en impôts et taxes dans le compte 637 « Autres impôts, taxes et versements assimilés
(autres organismes) » dans la mesure où elle répond à la définition des « Impôts et taxes » prévue
par le PCG (art. 514-1 ; voir no 859),
– soit en moins du chiffre d’affaires s’agissant d’un ajustement du prix de vente des
médicaments.
Le fait qu’à compter de 2015, les remises dues ont un caractère libératoire (voir loi de financement de la sécurité
sociale 2015 no 2015-1554) ne remet pas en cause, à notre avis, la possibilité de comptabiliser ces remises en
moins du chiffre d’affaires.
Toutefois, la Cour de cassation estime pour sa part que la remise versée par une entreprise pharma-
ceutique en raison du non-respect des engagements de la convention souscrite ne revêt pas le
caractère d’une remise accordée par l’entreprise, mais d’une sanction financière (Cass. civ. 6 novembre
2014, no 13-26.568, 1662).
Remarque Nécessaire arbitrage de l’ANC : face à ce choix, le bulletin CNCC (précité) souhaite que
l’ANC puisse se prononcer sur la qualification et le traitement comptable dans les comptes annuels de
ces remises dues par les entreprises pharmaceutiques. Suite à la position retenue par la Cour de cassation
(Arrêt précité), cet arbitrage nous semble d’autant plus nécessaire.
881 Taxe concernant le recrutement des étrangers Cette taxe forfaitaire versée
à l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii ; voir Mémento Social no 35720) est, à notre
avis, à comptabiliser au compte 637 « Autres impôts, taxes et versements assimilés (autres organis-
OM
mes) ». Elle n’a pas le caractère de charges sociales et ne peut être assimilée à des frais de
ON
recrutement.
EC
S
UE
883 Contributions des employeurs dans le cadre des régimes de
Q
DI
retraite supplémentaire à prestations définies Les sommes versées dans le
RI
JU
cadre des régimes de retraite supplémentaire à prestations définies (dits régimes « additifs », « différen-
ES
NC
tiels » ou « chapeaux » ; voir no 945-2) sont exclues de plein droit et sans limitation de l’assiette des cotisa-
IE
tions sur salaires, de la CSG et de la CRDS, et du forfait social, et sont soumises en contrepartie à une
SC
contribution spécifique patronale (CSS, art. L 137-11 et R 137-3 ; voir Mémento Social no 23010 à 23015).
S
DE
Cette contribution étant versée directement à l’Urssaf, elle est, à notre avis, comptabilisée dans le
E
LT
compte 6378 « Autres impôts, taxes et versements assimilés (autres organismes) – Taxes diverses »,
CU
voir no 859-1.
:FA
La contribution spécifique est assise, sur option de l’entreprise (voir Mémento Social no 23015) :
ola
ch
Sur les modalités de l’option ainsi que les conséquences du défaut d’option, voir Mémento Social no 23015.
En cas de gestion externe (voir no 950 s.), l’assiette des cotisations est donc constituée soit des rentes
versées aux bénéficiaires, soit des primes versées aux organismes tiers.
En cas de gestion interne (régimes créés avant le 1er janvier 2012 ; voir no 947 s.), l’assiette des cotisations
est constituée soit des rentes versées aux bénéficiaires, soit de la partie de la dotation aux provisions,
ou du montant mentionné en annexe au bilan, correspondant au coût des services rendus au cours
de l’exercice.
Remarques 1. Absence de provision La comptabilisation d’une provision pour engagements de
retraite n’étant pas obligatoire (voir no 947), l’éventuelle option sur l’assujettissement des dotations
aux provisions peut conduire à comptabiliser la contribution alors que la dotation elle-même n’est
pas comptabilisée ou partiellement. L’assiette (le coût des services passés) doit, dans cette situation,
être calculée conformément à la méthode préférentielle de la recommandation de l’ANC no 2013-02
(en ce sens, circulaire 105/2004 du 8 mars 2004 renvoyant expressément à l’ancienne recommandation du CNC
no 2003-R.01, désormais abrogée et remplacée par la recommandation ANC précitée. La définition du
coût des services passés n’ayant pas été modifiée dans la nouvelle recommandation, ce changement
de réglementation est neutre sur le montant de la contribution).
334
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
2. Société mère établissant des comptes consolidés en normes IFRS La circulaire précitée prévoit
qu’en présence de comptes consolidés de la société mère du groupe d’appartenance, établis selon
le référentiel IFRS et certifiés, l’assiette sera définie par rapport aux montants figurant dans lesdits
comptes.
OM
ON
A notre avis, lorsqu’un nombre important de salariés est concerné, ces charges peuvent constituer
EC
un élément exceptionnel du résultat des activités ordinaires et peuvent donc être enregistrées au
S
UE
compte 6788 « Charges exceptionnelles diverses » (voir no 2755).
Q
DI
Ces charges entrent dans le calcul de la provision pour licenciement, voir no 911 s. Dans le cadre d’un
RI
plan de restructuration, voir no 941-2. JU
ES
NC
IE
SC
– par des charges, liées à ces rémunérations : cotisations de Sécurité sociale, cotisations aux
ola
Elles ont pris, au fil du temps, des formes extrêmement diverses qui sont successivement examinées ci-après :
– sur les rémunérations traditionnelles du personnel, des dirigeants de l’exploitant industriel, voir
no 886 à 893 ;
– sur les congés payés et les comptes épargne-temps, voir no 894 à 895 ;
– sur les RTT et repos compensateurs, voir no 896 et 897 ;
– sur les rémunérations diverses et compléments de salaire, voir no 900 à 908 (notamment abonde-
ments de l’employeur no 905 et intéressement no 906) ;
– sur les indemnités diverses, voir no 909-1 à 917 (notamment indemnités de licenciement no 911 et de
préretraite no 917 I.) ;
– sur les remboursements de frais, voir no 918 et 919 ;
– sur les dépenses diverses bénéficiant au personnel, voir no 921 à 926 ;
– sur les rémunérations et cotisations prises en charge par l’Etat, voir no 927 et 928 ;
– sur les avantages en nature, pourboires, créances et dettes du personnel, voir no 930 à 938 ;
– sur les engagements de retraite, voir no 945 à 954 s. ;
– sur les stock-options et actions attribués gratuitement, voir no 3195 et 3196 s.
335
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
886 Principe Les charges de personnel et les cotisations sociales obligatoires à la charge de l’entre-
prise constituent (Bull. CNC no 49, 4e trimestre 1981, p. 14) des charges de l’exercice au cours duquel
l’activité a été génératrice des faits ou situations entraînant l’exigibilité (immédiate ou diffé-
rée) de ces prélèvements.
Fiscalement Il en est de même : seules les rémunérations dont l’entreprise est devenue débitrice au cours
de l’exercice sont susceptibles d’être portées en déduction du résultat fiscal de cet exercice (BOI-BIC-CHG-40-
40-10 no 170). En pratique, la déductibilité des charges de personnel ne peut résulter que des conventions
existant entre l’employeur et son personnel ou d’engagements fermes et irrévocables pris en faveur du
personnel avant la clôture de l’exercice.
Dans le cas particulier des rappels de salaires, la jurisprudence (CE 15 janvier 1975, no 89992 et CE 28 juillet 1999,
no 172200) considère que, dès lors qu’ils sont destinés à rémunérer des services rendus au cours des années
précédentes, ils sont déductibles de l’exercice au cours duquel ils ont été décidés.
Ecritures de paie Toutes les rémunérations du personnel, y compris celles allouées aux
gérants majoritaires et aux administrateurs de sociétés, sont inscrites au compte 641 « Rémunéra-
tions du personnel » (PCG, art. 946-64).
Les charges annexes aux salaires sont comprises dans les indemnités et avantages divers (compte 6414).
Les salaires rémunérant la durée des stages de formation professionnelle et les heures de délégations
diverses (délégués syndicaux) sont inscrits au compte 6411 (Bull. CNC no 32, octobre 1977, p. 4).
Selon le PCG (art. 944-42), le compte 421 « Rémunérations dues au personnel » est crédité des rémuné-
rations brutes à payer au personnel par le débit des comptes de charges intéressés. Il est débité :
– du montant des avances et acomptes versés au personnel par le crédit du compte 425 « Personnel-
Avances et acomptes » (ce compte ayant été débité au moment du versement des avances, par le
crédit d’un compte de trésorerie) ;
– du montant des oppositions notifiées à l’entreprise à l’encontre de membres de son personnel
par le crédit du compte 427 « Personnel-Oppositions » ;
– de la quote-part des charges sociales incombant au personnel par le crédit du compte 43 « Sécu-
rité sociale et autres organismes sociaux » (voir no 944) ;
OM
Y compris la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de la dette sociale
ON
(CRDS).
EC
– du montant des règlements effectués au personnel par le crédit d’un compte de trésorerie.
S
UE
Toutefois, à notre avis (schéma de comptabilisation préconisé également par le plan comptable professionnel de la
Q
DI
fonderie-mécanique), par simplification, les entreprises peuvent également enregistrer le montant net
RI
à payer (et non le brut), au vu des bulletins de paye, le compte 641 « Rémunérations du personnel » JU
ES
(montant brut) étant débité par le crédit des comptes ouverts à chacun des tiers bénéficiaires :
NC
Il en est de même, à notre avis, de la comptabilisation des éléments de paie obtenus de l’Administration,
om
dans le cadre de l’utilisation du titre emploi-service entreprises ou du TESE (voir Mémento Social no 24030).
x.c
rvo
■ Exemple de comptabilisation
ola
Le livre de paie d’une entreprise fournit pour un mois les éléments suivants :
ch
1.s
Rémunérations brutes :
uh
336
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
Charges salariales :
Retenues Sécurité sociale sur salaires et appointements ..................................................................................................... − 24 500
Pôle emploi.................................................................................................................................................................................................................... − 5 000
Retraite des cadres ................................................................................................................................................................................................. − 8 500
Retraite complémentaire ................................................................................................................................................................................... − 6 000
Complémentaire santé / Mutuelle............................................................................................................................................................ − 400
Contribution sociale généralisée (CSG) (245 000 × 98,25 % × 7,5 %).................................................................. – 18 053
Contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) (245 000 × 98,25 % × 0,5 %) ............. – 1 203
Saisie-arrêt...................................................................................................................................................................................................................... − 300
Déductions d’acomptes versés..................................................................................................................................................................... − 30 000
Net à payer.................................................................................................................................................................................................................... 151 044
Charges patronales :
Sécurité sociale salaires et appointements........................................................................................................................................ 42 000
Pôle emploi .................................................................................................................................................................................................................. 10 000
Retraite des cadres ................................................................................................................................................................................................. 14 700
Retraite complémentaire ................................................................................................................................................................................... 6 000
Complémentaire santé / Mutuelle............................................................................................................................................................ 400
73 100
Ecritures de paie :
D C
6411 Salaires, appointements et commissions de base ..................................... 210 000
6411 Heures supplémentaires sur salaires ...................................................................... 10 000
6413 Primes sur appointements .............................................................................................. 11 000
6413 Gratifications sur salaires ................................................................................................. 2 000
6414 Indemnités .................................................................................................................................... 12 000
431 Urssaf (1) ........................................................................................................................................... 48 756
4372 Caisse de retraite des cadres ....................................................................................... 8 500
4373 Caisse de retraite complémentaire ......................................................................... 6 000
4374 Complémentaire santé / Mutuelle ............................................................................ 400
427 Oppositions .................................................................................................................................. 300
OM
425 Avances et acomptes au personnel ....................................................................... 30 000
ON
421 Rémunérations dues (selon livre de paie folio x) ......................................... 151 044
EC
(1) 48 756 = 24 500 (retenues SS) + 18 053 (CSG) + 1 203 (CRDS) + 5 000 (Pôle emploi).
S
UE
Q
DI
RI
D C JU
ES
sociales) .............................................................................................................................................
rvo
– soit d’un accord ou d’une convention lorsque ceux-ci prévoient par exemple une gratification à
l’occasion de la médaille du travail, un lissage des rémunérations en période de modulation ou
encore une variation de la durée du travail au cours de la période pluriannuelle de préretraite ;
– soit des pratiques passées de l’entreprise (obligation implicite) qui ont créé une attente fondée
chez les salariés quant au versement de primes liées à l’exercice écoulé ;
– soit de l’annonce aux salariés avant la clôture qu’une prime sera versée.
b. Sortie de ressources probable à la date d’arrêté des comptes La sortie de ressources est en
général certaine. Elle est sans contrepartie pour l’entreprise dès lors qu’elle constitue un élément de
rémunération du ou des exercice(s) écoulé(s). Elle est estimée en fonction des informations connues
à la date d’arrêté des comptes (PCG, art. 322-2).
Fiscalement Les rémunérations dues à la clôture sont déductibles dès lors qu’elles correspondent :
– à un travail effectif et ne sont pas excessives eu égard au service rendu (voir no 887) ;
– à une créance du personnel sur l’entreprise et à une dette de cette dernière, certaine dans son principe
et déterminée dans son montant. Elles représentent dans ce cas des charges à payer (CE 1er avril 1987,
no 51831 ; BOI-BIC-CHG-40-40-10 no 190 ; BOI-BIC-PROV-30-20-10 no 1).
En outre, lorsque les éléments nécessaires au calcul des rémunérations ne sont pas encore connus avec
précision, les provisions pour rémunérations dues à la clôture sont admises en déduction à condition que
l’entreprise ait pris avant la clôture de l’exercice un engagement ferme et irrévocable quant au principe et
au mode de calcul des sommes en cause, de telle sorte qu’elle ait une dette certaine et nettement précisée
(CE 18 juin 1971, no 80167 ; BOI-BIC-PROV-30-20-10 no 1 et BOI-BIC-PROV-30-20-10-20 no 1 à 70). Sur la distinction
entre charges à payer et provisions, voir no 2557. Sur les modalités de déduction des charges à payer comp-
tables ayant fiscalement la nature de provisions, voir no 736-2.
Selon l’Administration, cet engagement peut résulter des statuts, d’une convention ou d’une décision des
dirigeants portée à la connaissance du personnel avant la clôture de l’exercice (BOI-BIC-PROV-30-20-10-20
no 60). Selon la jurisprudence, il pourrait également résulter d’un usage constant (CE 28 avril 1982, no 20330)
ou d’un accord tacite résultant de l’approbation par l’assemblée générale des comptes mentionnant le
versement de primes décidées par le gérant (CE 8 juillet 2011, no 316824), sous réserve que le mode de calcul
des versements effectués pendant plusieurs exercices soit suffisamment précis (CAA Bordeaux 15 novembre
1994, no 93-1495 et BOI-BIC-PROV-30-20-10-20 no 70).
Cas particulier Primes versées aux dirigeants :
– dans les SARL, les suppléments de rémunération versés aux gérants sont déductibles même s’ils n’ont pas
fait l’objet d’une décision en assemblée générale avant la clôture de l’exercice, dès lors que l’assemblée
OM
générale qui a régulièrement approuvé les comptes de l’exercice a ratifié les conventions passées au cours
ON
du même exercice (CE 5 juin 1991, no 68103 ; en sens contraire toutefois CAA Nancy 14 février 2002, no 97-1161) sous
EC
réserve que le versement de la rémunération ne soit pas soumis à condition, telle que par exemple l’existence
S
d’un fonds de roulement suffisant à la clôture (CE 8 juillet 2011, no 316824) ;
UE
Q
– dans les SA, les compléments de rémunération versés au président et au directeur général en n ne sont
DI
RI
déductibles des résultats de l’exercice que s’ils ont été approuvés préalablement par une délibération du
JU
conseil d’administration (CE 6 avril 2001, no 198233 ; CAA Bordeaux 10 avril 2001, no 98-407). La validation des
ES
versements par une délibération du conseil d’administration postérieure à la clôture ou par l’assemblée
NC
IE
générale approuvant les comptes ne peut être retenue comme justificatif (CAA Bordeaux précitée). Il en est de
SC
même à notre avis des provisions dotées en n pour des versements effectués en n + 1.
S
DE
E
LT
886 Primes et gratifications de fin d’exercice Lors de leur versement, ces primes sont
CU
2
et compte tenu de la faible incertitude pesant en général sur l’échéance et le montant des primes
om
x.c
à payer, celles-ci devraient, à notre avis, le plus souvent être constatées en charges à payer (voir
rvo
no 2557) et non en provisions (Avis CNC no 2000-01, § 1.2). Le compte « Provisions » nous semble devoir
ola
être utilisé pour certains bonus alloués aux dirigeants dont le montant n’est pas certain (par exemple,
ch
1.s
A notre avis, si le paiement du treizième mois aux salariés est suspendu en raison d’un accord particu-
lier négocié avec les organisations syndicales, un rattrapage étant prévu au cours des exercices suivants
dans le cas où la société serait à nouveau bénéficiaire, il n’y a pas lieu de constituer une provision tant
que le versement n’est pas probable, mais l’annexe doit mentionner ce passif éventuel (voir no 2833).
plies au-delà des limites prévues par l’accord, les rémunérations correspondantes sont payées
mensuellement aux salariés en plus de la rémunération « lissée », avec le salaire du mois considéré.
A la clôture de l’exercice, dans le cas où la période de référence ne coïncide pas avec l’exercice
social (ou en cas de rupture ou suspension du contrat de travail), deux cas de figure peuvent être
envisagés :
1. Le nombre des heures réellement effectuées est supérieur aux heures payées : les droits acquis
au cours de la période de référence constituent une charge de l’exercice et doivent être comptabi-
lisés en charges à payer pour le surplus des heures effectuées, valorisées, à notre avis, au taux
horaire calculé sur la base du dernier salaire (ainsi que pour le montant des charges patronales
correspondantes).
Remarque Suspension ou rupture de contrat de travail au cours de la période de référence :
une charge à payer est également à constater. C’est, dans ce cas, l’accord qui fixe le droit à rémuné-
ration et à repos compensateur dû au salarié.
2. Le nombre des heures réellement effectuées est inférieur aux heures payées : à notre avis, une
charge constatée d’avance devrait pouvoir être comptabilisée pour le supplément de rémunéra-
tion perçue par le salarié ainsi que pour les charges patronales.
Sur la prise en compte du produit, le cas échéant, dans le coût de production des stocks, voir no 1172-4.
Charges sociales sur rémunérations dues à la clôture de l’exercice Toutes les 886
charges relatives aux rémunérations dues à la clôture doivent être comptabilisées en charges à payer 5
(application des règles sur les passifs ; PCG, art. 322-1 s.).
Pour le lien entre la comptabilisation de la rémunération et l’exigibilité des cotisations de Sécurité
sociale pour la société et de l’impôt sur le revenu pour le bénéficiaire, voir no 935.
Remarque Majoration de la cotisation due au titre des accidents du travail : dans le régime
général de sécurité sociale, pour les entreprises de plus de 20 salariés, la cotisation due au titre des
accidents du travail tient compte du risque propre à l’entreprise (nombre et gravité des accidents) pour
les 3 dernières années connues (voir Mémento Social no 23530). Ainsi, si le risque de l’entreprise a augmenté
au titre de l’année n, le taux de cotisation pour les années n + 2 à n + 4 est majoré. Comptablement,
une hausse attendue des cotisations de sécurité sociale résultant d’une augmentation du risque au cours
de l’année n ne doit cependant pas être provisionnée à la clôture de l’exercice n (Bull. CNCC no 168, décembre
2012, EC 2012-44, p. 747 s.). En effet, dans le régime général de sécurité sociale :
OM
– le taux majoré s’appliquant aux rémunérations n + 1, il n’existe aucune obligation à la clôture de
ON
l’exercice n relative à une augmentation attendue du taux de cotisations liées aux accidents du travail
EC
(Bull. CNCC précité) ;
S
UE
– les obligations au titre des accidents du travail ne constituent pas un régime à prestations définies mais
Q
un régime à cotisations définies (sur ces notions, voir no 945-2), l’entreprise n’ayant pas l’engagement de
DI
RI
payer l’indemnité due au salarié. L’obligation de payer ces cotisations ne naît donc qu’avec la fourniture JU
d’un travail effectif par les salariés au titre des exercices n + 2 à n + 4.
ES
NC
Fiscalement Pour des faits antérieurs à l’entrée en vigueur des règles comptables sur les passifs, il a été
IE
SC
jugé que la majoration, pour les exercices ultérieurs, des cotisations dues au titre de l’indemnisation des
S
accidents du travail peut donner lieu à provision déductible dès la clôture de l’exercice au cours duquel les
DE
décisions d’indemnisation sont intervenues (CAA Paris 28 septembre 2010, no 09PA01352 définitif suite à CE (na)
E
LT
En revanche, une provision est nécessaire lorsque les indemnisations des accidents du travail sont gérées
om
dans le cadre d’un régime à prestations définies comme c’est le cas, par exemple, dans l’industrie
x.c
électrique et gazière.
rvo
ola
Fiscalement Ces provisions sont déductibles dès lors qu’elles sont évaluées selon une méthode statistique
ch
prenant notamment en compte la probabilité de réalisation du risque liée à l’éloignement dans le temps
1.s
uh
(CAA Versailles 21 juillet 2015, no 14VE01122, 14VE01123, 14VE01643, 14VE02708). Pour plus de détails sur le calcul
statistique des provisions, voir no 2577-3.
Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) Les entreprises soumises à l’IS 886
ou à l’IR (à l’exclusion de celles soumises à un régime forfaitaire d’imposition) peuvent bénéficier du CICE, 6
calculé sur les rémunérations brutes versées au cours de l’année civile et n’excédant pas un certain
plafond (CGI, art. 244 quater C ; CGI A III, art. 49 septies P à 49 septies T ; pour plus de détails, voir Mémento Fiscal
no 10510 à 10518).
Sur l’absence d’incidence du CICE sur le calcul de la participation des salariés, voir no 2962-2 et no 2965.
En général, le CICE s’impute sur l’impôt dû au titre de l’année au cours de laquelle les rémunérations
ont été versées.
Pour les entreprises dont l’exercice ne coïncide pas avec l’année civile, l’imputation se fait sur l’impôt dû au
titre de l’exercice clos au cours de l’année suivante.
L’excédent de crédit d’impôt constitue une créance sur l’Etat qui peut être utilisée pour le paiement de
l’impôt dû au titre des trois années suivantes, y compris pour les acomptes d’IS versés postérieurement
au dépôt de la déclaration spéciale relative au CICE (BOI-BIC-RICI-10-150-30-10 no 10 ; BOI-BIC-RICI-10-150-30-20
339
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
886 no 40 ; Rép. Carré, AN 2 juin 2015, no 66968), remplacée à compter de 2016 par la déclaration récapitulative des
crédits et réductions d’impôt. La fraction non utilisée à l’issue de cette période est remboursée.
6
(suite) Sur les entreprises pouvant toutefois bénéficier d’un remboursement immédiat de la créance de CICE, voir
Mémento Fiscal no 10515.
I. Date de comptabilisation du produit Selon la CNCC (Communiqué du 23 mai 2013 publié au Bull. CNCC
no 170, juin 2013, p. 156 s.), à la clôture de l’exercice, un produit à recevoir est constaté sur les versements
ainsi que sur les passifs comptabilisés au titre des rémunérations éligibles. En effet, le produit de
crédit d’impôt est acquis progressivement, au rythme de l’engagement des charges de rémunération
correspondantes.
Fiscalement Selon l’Administration, la créance ne constituant pas un produit imposable, ce dernier doit
être déduit extra-comptablement sur l’imprimé no 2058-A (ligne XG, à notre avis).
Remarques 1. Passifs à prendre en compte Selon la CNCC (Communiqué précité), sont notamment
concernés les passifs comptabilisés au titre des décalages de paie (salaires m payés en début m + 1), des
absences rémunérées, des primes et bonus, dus à la clôture mais versés au cours de l’exercice suivant, à
condition toutefois que ces éléments soient toujours éligibles au CICE l’année de leur versement effectif.
En revanche, compte tenu des conditions de fiabilité et de probabilité d’obtention du CICE, la prise en
compte des éléments de rémunération différés à long terme (indemnités de retraite, par exemple) devrait
être rare (Communiqué CNCC précité).
2. Exercice social ne coïncidant pas avec l’année civile Selon la CNCC (Communiqué précité), la comptabi-
lisation d’un produit à recevoir est également justifiée dans les comptes annuels dont la clôture ne
coïncide pas avec l’année civile qui sert de référence pour le calcul annuel du crédit d’impôt.
3. Comptes consolidés Selon la CNCC (Communiqué précité), ce traitement comptable s’applique égale-
ment aux comptes consolidés établis en règles françaises (voir Mémento Comptes consolidés no 3437) ou selon
les normes IFRS (voir Mémento IFRS no 27556).
II. Présentation du produit au compte de résultat
Quel que soit le mode de comptabilisation retenu, il doit être explicité en annexe (voir III.) et il est définitif
(sauf cas de changement de méthode prévu par le PCG et décrit au no 363-1).
Sur l’incidence du classement du CICE sur l’évaluation des stocks, voir no 1172-4.
Compte tenu des positions de l’ANC et de la CNCC (présentées ci-après), plusieurs présentations
OM
sont possibles :
ON
a. Comptabilisation en diminution des charges de personnel Selon l’ANC, le CICE n’a pas la
EC
nature d’un impôt (compte tenu de l’objectif poursuivi par le législateur mais celle d’une réduction
S
UE
de charges sociales. Une comptabilisation en moins des charges de personnel est donc justifiée (Note
Q
DI
d’information ANC du 28 février 2013).
RI
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-RICI-10-150-30-10 no 1). Par ailleurs, les charges de personnel étant JU
ES
exclues de la valeur ajoutée (BOI-CVAE-BASE-20 no 300), ce mode de comptabilisation permet d’exclure naturel-
NC
L’ANC a ainsi acté que d’autres comptabilisations en exploitation n’étaient pas pertinentes : compte de
CU
:FA
Remarque Absence d’incidence sur la comptabilisation du crédit d’impôt recherche (CIR) : la comp-
rvo
ola
tabilisation du CICE préconisée par l’ANC (Note d’information précitée) ne modifie pas celle du crédit d’impôt
ch
recherche (CIR). Les entreprises doivent donc maintenir leur comptabilisation actuelle, en principe en diminu-
1.s
uh
tion de l’impôt sur les bénéfices (voir no 1691-1), afin d’éviter tout risque fiscal sur la CVAE.
b. Comptabilisation en diminution de l’impôt sur les sociétés La position de l’ANC n’étant
pas issue d’un texte réglementaire, les entreprises ont la possibilité de retenir un autre mode de
comptabilisation (Communiqué CNCC précité). Elles peuvent, en particulier, comptabiliser le CICE en dimi-
nution de l’impôt, comme tous leurs autres crédits d’impôt (ainsi le CIR, voir no 1691-1).
Remarques 1. Traitement dans les comptes consolidés Dans les comptes consolidés (en ce sens,
Communiqué CNCC précité) :
– soit la présentation retenue dans les comptes sociaux est maintenue,
– soit, lorsque le CICE a été classé en diminution de l’impôt dans les comptes sociaux, il peut être reclassé
en diminution des charges de personnel (en application du principe de prédominance de la substance
sur l’apparence prévu par le § 300 du règlement CRC no 99-02).
2. Comptabilisation en cas d’intégration fiscale Dans les comptes de la société mère tête du groupe
intégré, le CICE généré par les filiales et utilisé par la société mère pour acquitter l’impôt du groupe est,
à notre avis, à inscrire en diminution de l’impôt sur les sociétés du groupe. En effet, au niveau de la
société intégrante, le CICE perd sa nature de réduction de charges sociales pour devenir un moyen de
paiement de l’impôt. Sur les schémas comptables à retenir, voir no 2876-1.
340
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
3. Comptabilisation du CICE généré par les sociétés de personnes Selon la Commission commune 886
de doctrine comptable du CSOEC et de la CNCC de février 2014, les sociétés de personnes fiscalement
6
transparentes (sur cette notion, voir no 1885) ne doivent pas comptabiliser en produit le CICE qu’elles ont
généré (position publiée au Bull. CNCC no 173, mars 2014, p. 11). (suite)
Fiscalement En effet, le crédit d’impôt dont sont titulaires les sociétés de personnes est transféré aux
associés au prorata de leurs droits, à condition qu’ils soient redevables de l’IS ou, s’il s’agit de personnes
physiques, qu’ils participent de manière personnelle, continue et directe à l’accomplissement des actes
nécessaires à l’activité de la société (CGI, art. 244 quater C, IV).
En conséquence, les sociétés associées soumises à l’IS doivent comptabiliser leur quote-part du CICE
calculé et déclaré par la société de personnes dans laquelle elles sont associées.
Le produit de CICE n’ayant plus de lien avec les charges comptabilisées au titre des rémunérations éligibles
(car les versements de ces rémunérations ont été effectués et comptabilisés par la société de personnes),
la créance de CICE devient un moyen de paiement de l’IS et perd sa substance de réduction de charges
de personnel. Le produit est donc à comptabiliser en réduction de la charge d’impôt.
Il en est de même pour les entreprises individuelles ou EIRL n’ayant pas opté pour l’IS : le CICE n’est pas
comptabilisé dans leurs comptes annuels mais il est imputé sur l’IR qui est acquitté par l’exploitant individuel.
III. Présentation au bilan à la clôture Il est possible, à notre avis, de compenser au bilan la
créance de CICE générée au cours de l’exercice et la dette d’impôt due au titre de cet exercice.
IV. Information à fournir
1. Information en annexe sur la comptabilisation Selon la CNCC (Communiqué du 23 mai 2013 précité),
l’annexe aux comptes annuels doit fournir :
a. une description des principes comptables retenus en matière de comptabilisation et de présenta-
tion du CICE ;
b. une indication des impacts associés à la prise en compte du CICE sur les états financiers.
Il s’agit, à notre avis, d’indiquer notamment les impacts significatifs sur les principaux agrégats du compte
de résultat.
2. Information sur l’utilisation L’entreprise doit retracer dans ses comptes annuels l’utilisation du
CICE conformément aux objectifs du législateur (CGI, art. 244 quater C).
Selon l’article 244 quater C du CGI, le crédit d’impôt :
OM
– doit permettre de financer des efforts en matière d’investissement, de recherche, d’innovation, de forma-
ON
tion, de recrutement, de prospection de nouveaux marchés, de transition écologique et énergétique et de
EC
reconstitution du fonds de roulement ;
S
UE
– mais ne peut ni financer une hausse de la part des bénéfices distribués ni augmenter les rémunérations
Q
DI
des dirigeants.
RI
Ces informations doivent figurer sous la forme d’une description littéraire, en annexe du bilan ou JU
ES
dans une note jointe aux comptes (CGI, art. 244 quater C ; BOI-BIC-RICI-10-150-30-20 no 220 et 230). Toutefois,
NC
cette obligation n’ayant pas été reprise dans les textes comptables (Code de commerce ou PCG),
IE
SC
les informations peuvent, selon le bulletin CNCC, figurer dans le rapport de gestion (Bull. CNCC no 178,
S
DE
Ces informations correspondent à une obligation de transparence mais ne conditionnent pas l’attribution
CU
du CICE, ni ne sont susceptibles d’entraîner sa remise en cause (Rép. Le Callennec, AN 16 avril 2013, p. 4175).
:FA
om
Sur les conséquences sur le rapport du commissaire aux comptes d’une information incohérente ou de
x.c
l’absence d’information sur l’utilisation du CICE, voir Bull. CNCC no 178 précité (CNP 2014-11). Sur
rvo
ola
l’information à donner au comité d’entreprise sur l’utilisation des sommes reçues par l’entreprise au titre
ch
En revanche, pour les groupes intégrés, la société mère peut effectuer jusqu’à quatre cessions partielles de
créance « en germe », le nombre de cessions ne devant pas excéder le nombre d’entités du groupe (BOI-
BIC-RICI-10-150-30-20 no 214).
2. Evaluation de la créance L’entreprise doit évaluer le montant de CICE auquel elle aura droit. Elle peut
pour cela utiliser tous les moyens et informations, y compris prévisionnels, dont elle dispose. Ainsi, l’évalua-
tion peut être réalisée, par exemple, par référence à la masse salariale constatée l’année n – 1 ou par
référence à celle du début de l’année n (Rép. Le Fur, AN 29 octobre 2013, no 23554).
Une fois la créance future cédée, l’entreprise cédante ne pourra plus imputer sur son impôt que la partie
de la créance non cédée (correspondant à la différence entre le montant cédé et le montant réellement
constaté du crédit d’impôt, lors du dépôt de la déclaration fiscale annuelle).
Sur l’attestation du commissaire aux comptes ou de l’expert-comptable sur l’estimation du montant du
CICE en cas de mobilisation de la créance en germe, voir respectivement no 5359-4 et no 5317.
Comptablement, la mobilisation de la créance entraîne les conséquences suivantes (Communiqué
de la Commission commune de doctrine comptable du CSOEC et de la CNCC d’avril 2014,
www.cncc.fr) :
– en cas de cession-escompte, voir no 2115 ;
– en cas de cession à titre de garantie, voir no 2115-1 ;
– la cession de la créance en germe constitue une cession de créance future, à traiter conformément
au no 2115-2.
OM
I. Prise et exercice des fonctions de dirigeant Quels que soient leurs régimes fiscal et social,
ON
les rémunérations des dirigeants constituent des charges de personnel à inscrire au compte 641
EC
« Rémunérations du personnel » (PCG, art. 946-64).
S
UE
Q
Fiscalement 1. Sociétés soumises à l’IS « Les rémunérations ne sont admises en déduction des résultats
DI
des sociétés soumises à l’IS que dans la mesure où elles correspondent à un travail effectif et ne sont pas
RI
excessives eu égard à l’importance du service rendu. Cette disposition s’applique à toutes les rémunérations JU
ES
Pour l’appréciation du caractère normal des rémunérations et la liste des critères habituellement retenus par
S
DE
En ce qui concerne les rémunérations des dirigeants dues à la clôture, voir no 886-1. Pour ce qui est des
LT
2. Sociétés soumises à l’IR Les rémunérations allouées aux membres, dirigeants ou gérants des sociétés
om
de personnes et assimilées n’ayant pas opté pour l’IS ainsi qu’aux gérants associés de SARL de caractère
x.c
familial ayant opté pour le régime fiscal des sociétés de personnes n’ont pas la nature d’une charge d’exploi-
rvo
tation et ne sont en conséquence pas déductibles du résultat fiscal (voir Mémento Fiscal no 23605 et 23645). Il
ola
ch
Socialement Sur le régime social des dirigeants de sociétés, voir Mémento Social no 28400 à 28665.
Les rémunérations qu’un dirigeant de société reçoit régulièrement peuvent constituer un abus de biens
sociaux si, d’une part, les rémunérations sont hors de proportion avec les fonctions effectivement exer-
cées et si, d’autre part, la société est en difficulté (Bull. CNCC no 22, juin 1976, p. 155, no 39 p. 304 et no 43 p. 357
– Rapport COB 1975 et 1980). C’est pour chaque société du groupe qu’il convient d’examiner si le temps
consacré aux fonctions dans cette société justifie la rémunération perçue, et c’est de la situation particu-
lière de chaque société qu’il faut rapprocher ladite rémunération. Ce ne serait que dans l’hypothèse où
l’ensemble des sociétés du groupe déposerait leurs bilans que le délit pourrait s’apprécier à l’égard du
groupe (Bull. CNCC no 44, décembre 1981, EJ 81-132, p. 510).
Remarque Octroi d’une rémunération excessive : ni l’autorisation du conseil d’administration
ni l’absence de critique de la part de l’expert-comptable, du commissaire aux comptes et des contrô-
leurs fiscaux n’effacent le caractère délictueux des détournements commis. De même, la régularisation
ultérieure de prélèvements illégaux n’enlève pas aux faits leur caractère délictueux (Cass. crim.
22 septembre 2004, no 03-82.266).
Juridiquement La fixation de la rémunération du président-directeur général ne constitue pas une conven-
tion réglementée soumise à la procédure de contrôle prévue aux articles L 225-38 s. du Code de commerce
342
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
(Cass. com. 3 mars 1987). Il en est de même des augmentations de salaire de ces dirigeants ou des modifica-
tions des modalités de rémunération qui ne se rattachent pas au changement ou cessation des fonctions
(en ce sens, Comm. CNCC du 11 octobre 2005).
Pour plus de détails ainsi que pour des exemples issus de la jurisprudence, voir Mémento Sociétés nos 40570 à
40575 et no 42570.
II. Changement ou cessation des fonctions de dirigeant Les indemnités versées aux dirigeants
à l’occasion de la cessation de leurs fonctions sont, à notre avis, enregistrées en charges de person-
nel lorsque ces dirigeants disposent d’un contrat de travail, dans les « autres charges de gestion
courante » dans le cas contraire.
Sont notamment visés les éléments tels qu’indemnités de départ, indemnités de non-concurrence, para-
chutes dorés, indemnités de retraite, etc.
Fiscalement a. Principe Les indemnités de congédiement, notamment en cas de révocation abusive, sont
en principe déductibles, sous réserve qu’elles ne constituent pas un acte anormal de gestion ou la contrepar-
tie d’un abandon des droits sociaux (BOI-IS-BASE-30-20-30 no 1 à 20 citant la jurisprudence du Conseil d’Etat).
b. SA cotées La déductibilité des rémunérations différées (indemnité de départ, indemnité de non-concur-
rence, indemnité de retraite) versées par une SA dont les titres sont admis aux négociations sur un marché
réglementé à l’un de ses dirigeants (hors administrateurs et membres du conseil de surveillance) à l’occasion
de la cessation ou du changement de ses fonctions est limitée à 3 fois le plafond de la Sécurité sociale par
bénéficiaire (CGI, art. 39-5 bis modifié par la loi de finances pour 2016 no 2015-1785, art. 22 ; voir Mémento Fiscal
no 8585). Le surplus est non déductible quel que soit l’exercice de son versement et doit donc être réintégré
sur l’imprimé no 2058-A (ligne WQ).
Socialement Sur l’assujettissement aux cotisations sociales des indemnités de rupture versées aux diri-
geants, voir no 911.
Juridiquement a. SA et SCA dont les titres sont admis aux négociations sur un marché réglementé
Les engagements pris au bénéfice de leurs dirigeants et correspondant à des éléments de rémunération, des
indemnités ou des avantages dus à la cessation des fonctions ou à des engagements de retraite supplémen-
taire à prestations définies sont soumis à la procédure des conventions réglementées (C. com. art. L 225-22-1,
L 225-79-1, L 225-42-1 et L 225-90-1), voir Mémento Sociétés no 52720. Sont en particulier visés les bonus de départ
ou « parachutes dorés ». N’est néanmoins pas soumise à cette procédure la clause prévoyant une indemnité
de départ contenue dans un contrat de travail conclu régulièrement à une date à laquelle le bénéficiaire
OM
n’était pas encore mandataire social (Cass. soc. 10 avril 2013, no 11-25.841).
ON
Les engagements visés sont ceux pris par la société elle-même ou par une société qu’elle contrôle ou qui la
EC
S
contrôle (contrôle exclusif ou conjoint au sens de l’article L 233-16 du Code de commerce).
UE
En outre, ces engagements sont soumis à des procédures de contrôle renforcées :
Q
DI
– les conventions doivent fixer des conditions de performance conditionnant le versement des rémunéra-
RI
tions (voir Mémento Sociétés no 52730 et 52750) ; JU
ES
– elles sont soumises à une procédure d’approbation plus contraignante que celle des conventions
NC
IE
– elles doivent faire l’objet de deux mesures de publicité spécifiques (définies par les articles R 225-34-1 et
S
DE
– le commissaire aux comptes doit notamment mentionner dans son rapport spécial le montant et les
LT
CU
modalités d’octroi de chacun de ces engagements (C. com. art. R 225-31 6o).
:FA
om
b. Sociétés dont les titres ne sont pas admis aux négociations sur un marché réglementé La procé-
x.c
dure des conventions réglementées ne s’applique pas lorsque les pensions de retraite et autres avantages liés
rvo
à la cessation des fonctions s’analysent en un complément de rémunération (voir Mémento Sociétés no 52690).
ola
ch
Sur le rapport spécial du commissaire aux comptes sur les conventions réglementées, voir no 5373.
uh
OM
431 « Sécurité sociale » par le crédit du compte de trésorerie concerné ;
ON
– en fin d’exercice, une fois le montant du revenu connu, le montant exact des cotisations dues
EC
S
au titre de l’exercice est déterminé. La charge correspondante est alors enregistrée au débit du
UE
compte 646 « Cotisations sociales personnelles de l’exploitant » par le crédit du compte 431.
Q
DI
RI
Fiscalement Ces cotisations (acomptes provisionnels et versements complémentaires de régularisation JU
provisionnés) sont déductibles du résultat de l’exercice auquel elles se rapportent, indépendamment de leurs
ES
NC
II. Assurance chômage N’étant pas obligatoires, les cotisations versées au titre de ce régime
S
DE
constituent une charge d’ordre personnel ; elles ne sont donc généralement pas comptabilisées.
E
pourrait fort bien leur être appliqué ; elles seraient alors constatées en charges d’exploitation au
:FA
Fiscalement Les cotisations et les primes versées au titre de régimes facultatifs de perte d’emploi subie
rvo
mis en place par les organismes de Sécurité sociale ou dans le cadre de contrats d’assurance de groupe sont
ola
déductibles dans les limites d’un certain plafond (voir Mémento Fiscal no 8685 à 8715).
ch
1.s
uh
III. Assurances complémentaires maladie ou invalidité, décès ou retraite Deux cas sont à
distinguer :
– elles ne sont pas obligatoires (car souscrites dans le but de garantir soit le paiement d’indemnités
journalières en cas d’arrêt de travail consécutif à une maladie, soit le paiement de prestations supplé-
mentaires à celles résultant d’un régime obligatoire, soit le versement d’un capital « décès » ou
« invalidité permanente », soit le paiement de capitaux, retraites ou avantages viagers) ; les dévelop-
pements du II. ci-avant leur sont donc applicables ;
Fiscalement Les cotisations et les primes versées au titre des régimes facultatifs complémentaires de
prévoyance (maladie, invalidité, décès) ou de retraite mis en place par les organismes de Sécurité sociale (y
compris les cotisations facultatives à l’assurance volontaire contre les accidents du travail et les maladies
professionnelles, Rép. Cardo, AN 16 janvier 2007, no 10540 non reprise dans Bofip) ou dans le cadre de contrats
d’assurance de groupe (maladie, décès, invalidité, perte d’emploi, retraite complémentaire) sont déductibles
sous certaines conditions et dans certaines limites (voir Mémento Fiscal no 8685 à 8695).
– elles sont destinées à couvrir uniquement des risques spécifiquement professionnels,
comme par exemple un engagement de rembourser un prêt ou de payer les redevances d’un contrat
de crédit-bail ; elles constituent alors des charges d’exploitation, voir no 830-3.
344
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
Fiscalement Les cotisations sont déductibles (Rép. Cardo, AN 16 janvier 2007, no 10540 non reprise dans Bofip).
Voir toutefois no 830-3 en ce qui concerne l’étalement de ces dernières.
IV. CSG et CRDS L’Urssaf fait des appels de cotisations regroupant la cotisation personnelle
d’allocations familiales (à ne pas confondre avec la cotisation d’allocations familiales, voir Mémento
Social no 54550 à 54610), la CSG et la CRDS dues sur les revenus professionnels de l’exploitant. Les
écritures sont les suivantes :
– en cours d’exercice, lors des versements provisionnels : débit des comptes 108 « Compte de
l’exploitant » pour le montant de la CSG non déductible et de la CRDS qui sont à la charge de
l’exploitant et 637 « Autres impôts, taxes et versements assimilés » pour le montant de la CSG
déductible par le crédit du compte 431 « Sécurité sociale Urssaf » (ce compte étant immédiatement
soldé par le crédit d’un compte de trésorerie) ;
En pratique, par mesure de simplification, il paraît possible, à notre avis, en cours d’exercice, de comptabi-
liser la totalité de la CSG au compte 646 « Cotisations sociales personnelles de l’exploitant », comme la
cotisation personnelle relative aux allocations familiales avec laquelle elle est payée. Dans ce cas, en fin
d’exercice, les écritures de régularisation suivantes sont comptabilisées :
– débit du compte 637 « Autres impôts, taxes et versements assimilés » par le crédit du compte 646
« Cotisations sociales personnelles de l’exploitant » pour le montant de la CSG déductible ;
– débit du compte 108 « Compte de l’exploitant » par le crédit du compte 646 « Cotisations sociales
personnelles de l’exploitant » pour le montant de la CRDS et de la CSG non déductible.
– en fin d’exercice, lorsque le montant exact de la CSG et de la CRDS est connu, un ajustement
est effectué et les mêmes comptes sont utilisés.
OM
pas rémunéré. Il est affilié personnellement aux organismes d’assurances vieillesse (CSS, art. L 622-8).
ON
Le résultat de l’entreprise rémunère à la fois le travail de l’exploitant et de son conjoint et les
EC
capitaux propres qu’ils ont engagés dans l’affaire.
S
UE
Leurs cotisations sociales ont le caractère de charges d’exploitation à inscrire au compte 646 « Coti-
Q
DI
sations sociales personnelles de l’exploitant » (et, par extension, de son conjoint).
RI
JU
Fiscalement Les cotisations du conjoint collaborateur aux régimes obligatoires d’assurance vieillesse et
ES
NC
d’invalidité-décès des travailleurs non salariés ainsi que celles versées à son nom dans le cadre d’un contrat
IE
d’assurance de groupe sont déductibles (CGI, art. 154 bis ; voir Mémento Fiscal no 8685 et 8690). Il en est de
SC
même des cotisations versées par les conjoints collaborateurs en application des facultés de rachat de cotisa-
S
DE
En ce qui concerne les sociétés, ce statut est limité au conjoint de gérant associé unique ou associé
CU
:FA
majoritaire d’une SARL dont l’effectif n’excède pas 20 salariés (C. com. art. L 121-4 et R 121-3).
om
II. Conjoint salarié Salarié par le chef d’entreprise sous l’autorité duquel il est censé exercer son
x.c
rvo
activité dès lors qu’il participe effectivement à l’entreprise, il perçoit un salaire correspondant au
ola
salaire normal de sa catégorie professionnelle ; s’il exerce au sein de l’entreprise des activités diverses
ch
1.s
ou une activité qui n’est pas définie par une convention collective, sa rémunération horaire minimale
uh
III. Conjoint associé dans une SARL familiale à l’activité de laquelle il participe Il est affilié
personnellement aux différents régimes sociaux des non-salariés.
Sa rémunération et les charges sociales sont des charges de personnel (comptes 641 et 645).
Fiscalement A défaut de disposition particulière le concernant, le régime général des associés lui est
applicable.
IV. Conjoint associé dans une société de personnes Sa rémunération et les charges sociales
sont des charges de personnel.
Fiscalement Le régime des associés des sociétés de personnes s’applique (voir Mémento Fiscal no 23645 à
23660).
OM
ou par accord des parties (voir Mémento Social no 13410).
ON
La période de congés payés est rémunérée par une indemnité (de congés payés) dont le calcul (prévu
EC
par la loi) peut s’effectuer selon deux modes, le plus favorable au salarié étant à retenir :
S
UE
– calcul en fonction de la rémunération annuelle : l’indemnité afférente au congé est égale (sur la
Q
DI
base d’un congé légal de cinq semaines) au dixième de la rémunération totale perçue par le salarié
RI
au cours de la période de référence ; JU
ES
– calcul en fonction du salaire qui aurait été perçu pendant le congé : l’indemnité est calculée à
NC
partir des rémunérations perçues par les salariés pendant la période de référence précédant le congé.
IE
SC
L’application de cette méthode (pour du personnel mensuel) conduit l’employeur à continuer de verser
S
En pratique, le deuxième mode de calcul est généralement plus favorable au salarié lorsque celui-ci a
LT
CU
894 Principe de constatation de la charge afférente aux congés payés Les comptes
x.c
rvo
1 d’un exercice doivent comporter le montant des indemnités de congés payés qui sont déjà acquises
ola
au jour le jour par chaque salarié ainsi que les charges sociales et fiscales correspondantes. En effet
ch
(PCG, art. 321-1/1 s. et 322-1 s. ; avis CNC no 2000-01, § 1.3), les congés payés répondent aux conditions de
1.s
uh
b. Régime dérogatoire (réservé aux entreprises créées avant 1987 et ayant opté pour ce régime déroga-
toire) : ne peuvent être déduites qu’au titre de l’exercice au cours duquel elles sont effectivement versées ;
elles sont considérées comme revêtant le caractère d’un salaire de substitution qui constitue une charge
normale de l’exercice au cours duquel le salarié prend le congé correspondant. Il en résulte une réintégra-
tion (ligne WI) sur l’imprimé de détermination du résultat fiscal no 2058-A et une déduction (ligne WU)
correspondant généralement à la réintégration effectuée l’exercice précédent (Sur les conséquences en
matière d’impôts différés, voir no 2885-3).
Toutefois (régime sur option), lorsque dans une entreprise, la période légale d’utilisation des droits à congés
payés (1er mai au 31 octobre de chaque année) a été prolongée jusqu’à une date postérieure à celle du
bilan, les indemnités restant dues à la clôture de l’exercice sont déductibles (à titre de charges à payer)
comme celles versées aux salariés qui ont pris leur congé pendant l’exercice (BOI-BIC-PROV-30-20-10-10 no 120).
Cette règle n’est pas applicable lorsque l’exercice est clos durant la période légale des congés.
OM
pour éteindre son obligation envers le salarié (PCG, art. 321-2).
ON
EC
En conséquence, compte tenu du mode de calcul de l’indemnité de congés payés rappelé ci-avant (voir
S
no 894), doit être retenu à la clôture de l’exercice le plus élevé des deux montants suivants :
UE
Q
Le calcul doit en principe être fait salarié par salarié.
DI
RI
– 10 % des rémunérations augmentées des charges sociales et fiscales sur la période de référence JU
(1er juin n − 31 mai n + 1) ramenée au nombre de jours de congés acquis depuis le début de la
ES
NC
période de référence (1er juin n) et jusqu’à la date de clôture de l’exercice (déduction faite, le cas
IE
SC
Conformément au PCG (art. 323-6), l’estimation de la rémunération totale qui sera perçue par le salarié à la
E
fin de la période de référence doit prendre en compte les augmentations de salaire postérieures à la date
LT
CU
de clôture dès lors que celles-ci peuvent être déterminées avec certitude à la date d’arrêté des comptes. De
:FA
la même façon, les évolutions attendues de la législation sociale (plafond de Sécurité sociale, nouveaux taux,
om
– le salaire, augmenté des charges sociales et fiscales, qui serait versé pendant la période de congés
ola
acquis depuis le début de la période de référence (1er juin n) et jusqu’à la date de clôture de l’exercice
1.s
uh
894 Toutefois, les méthodes approximatives d’évaluation utilisées en pratique jusqu’à présent et basées
uniquement sur les rémunérations passées, nous paraissent pouvoir toujours être utilisées si elles aboutis-
2
sent à un résultat proche :
(suite)
Ce sera le cas notamment lorsqu’aucune augmentation significative des salaires ou des charges liées n’est
prévue sur l’exercice suivant.
– calcul individu par individu Les congés sont calculés bénéficiaire par bénéficiaire, ainsi que les
charges sociales et fiscales correspondant à la catégorie de chaque bénéficiaire ;
– calcul approximatif mensuel Chaque mois, il est retenu 1/10 des rémunérations de chaque mois de
la période de référence et 1/10 des charges sociales et fiscales correspondantes ;
Il s’agit des mêmes charges que pour le calcul exact.
Par ailleurs, les congés effectivement payés sous forme d’indemnités compensatrices lors des départs
avant la clôture de l’exercice doivent être déduits.
– calcul approximatif à la fin de l’exercice La formule à appliquer dans ce cas est la suivante :
Masse salariale globale du mois de clôture de l’exercice (1) × (n/10 (2)) × (Effectif au 1er jour de l’exercice
suivant / Effectif correspondant à la paie du dernier mois de l’exercice (3)).
(1) Cette masse correspond aux rémunérations du dernier mois de l’exercice (déduction faite, le cas
échéant, des primes et gratifications annuelles) auxquelles est appliqué le coefficient des charges sociales
et fiscales de l’entreprise calculé par le rapport : charges sociales et fiscales de l’exercice/frais de personnel
de l’exercice.
En cas d’augmentation de rémunérations en cours d’exercice, cette méthode donnera un montant supérieur.
Les charges sociales et fiscales sont, à notre avis, des charges moyennes et non pas des charges marginales.
(2) n représente le nombre de mois écoulés entre le début de la période de référence (1er juin) et la date
de clôture de l’exercice.
– Pour un exercice coïncidant avec l’année civile : n = 7.
– Pour une entreprise clôturant par exemple au 31 mars : n = 10 ; au 31 juillet : n = 2.
Remarque Entreprises clôturant après le 1er mai : dans ce cas, il y a lieu de déduire les congés
déjà pris.
(3) Ce rapport permet de tenir compte d’une manière globale du solde des mouvements d’effectifs
intervenus sur l’exercice (départs et nouveaux embauchés).
Cette méthode ne peut donc s’appliquer que si la rotation du personnel est faible.
OM
■ Exemple
ON
Soit une entreprise clôturant ses comptes avec l’année civile. Un de ses salariés perçoit un salaire mensuel
EC
de 1 600 €. En vertu d’une décision prise par la direction après la clôture mais avant la date d’arrêté des
S
UE
comptes, son salaire passera à 1 800 € à compter du 1er janvier n + 1. Le taux de charges sociales et
Q
DI
fiscales s’appliquant à ce salaire est de 50 % ; à la date d’arrêté des comptes, aucune évolution de ce
RI
taux n’est attendue. A la date de clôture, compte tenu des congés de la période déjà pris sur l’exercice, JU
ES
le salarié a acquis 10 jours ouvrables de congés payés.
NC
écoulé depuis le début de la période de référence (1er juin) : 1 600 × 7 = 11 200 € et percevra au cours
SC
de l’exercice suivant, jusqu’à la fin de la période de référence (31 mai) : 1 800 × 5 = 9 000 €. Sa rémunéra-
S
DE
tion totale sur la période de référence s’élève donc à : 11 200 + 9 000 = 20 200 €. L’indemnité qu’il
E
LT
percevra lorsqu’il prendra ses congés s’élève ainsi à : 20 200 × 10 % = 2 020 €. Augmentée des charges
CU
sociales et fiscales, la charge s’élève pour l’entreprise à : 2 020 × 1,5 = 3 030 € soit 3 030/30 = 101 € par
:FA
augmenté des charges sociales et fiscales, celui-ci correspond à une charge pour l’entreprise de : 1 800 ×
ola
Par hypothèse, on considère que les congés sont pris sur un mois comptant en moyenne 26 jours ouvrés.
uh
La règle du maintien du salaire étant plus favorable au salarié que la règle du dixième de la rémunération,
c’est celle-ci qui doit être retenue. Il en résulte une charge pour l’entreprise estimée à : 103,85 ×
10 jours = 1 038,5 €.
Cas particulier Rémunération de la période de congé du président-directeur général et des direc-
teurs généraux (unique et délégués) non liés par ailleurs par un contrat de travail avec l’entre-
prise : ils ont la qualité de mandataires et leur rémunération est fixée en général sur une base annuelle
par le conseil d’administration. A notre avis, si, en fait, pour la ou les période(s) de congés ils perçoivent
leur rémunération normale – que l’on qualifie à tort d’indemnités de congés payés – c’est uniquement
la conséquence d’une répartition (par douzième) de leur rémunération globale. Il en résulte qu’à la clôture
d’un exercice ils ont perçu les 12/12e de ce à quoi ils avaient droit (peu importe la qualification donnée)
et il n’y a pas lieu de constater une charge à payer.
II. Calcul des droits acquis afférents aux exercices antérieurs Ils correspondent au nombre
de jours non utilisés au titre des droits légaux (période de référence antérieure à l’exercice),
augmenté, le cas échéant, des congés payés d’ancienneté et de fractionnement.
348
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
■ Exemple
Pour les exercices coïncidant avec l’année civile (exercice n), il s’agit des droits acquis pendant la période
de référence du 1er juin (n – 1) au 31 mai n et non encore utilisés.
Ce reliquat doit être valorisé suivant la même méthode que celle applicable aux droits de l’exercice
(voir I.).
Comptabilisation de la charge afférente aux congés payés Elle peut être opérée 894
soit chaque mois, soit au moment de la prise des congés et à la clôture de l’exercice. 3
Remarque Rapprochement entre total de la déclaration annuelle des salaires (ex-DADS) et
montant des salaires payés au cours de l’année civile : pour faciliter ce rapprochement, il est conseillé
d’utiliser un compte spécial pour l’enregistrement des provisions pour indemnités de congés payés.
A notre avis, une subdivision du compte 6412 (6412X) pourrait être utilisée pour enregistrer les congés
provisionnés.
I. Comptabilisation de la charge de congés payés :
a. Comptabilisation mensuelle Les droits acquis sont comptabilisés par le biais de comptes
d’abonnement (voir principe no 771).
1. A la fin de chaque mois, les droits acquis sont comptabilisés :
– au débit du compte 6412X « Congés payés provisionnés » (subdivision du 6412),
– au crédit d’une subdivision du compte 4886 « Compte de répartition périodique des charges ».
2. Lors de la prise des congés L’écriture générale mensuelle de la paie enregistre le montant de
l’indemnité des congés payés :
– au débit du compte d’abonnement 4886 qui se substitue au compte 6412 « Congés payés »,
– au crédit du compte 421 « Rémunérations dues au personnel ».
3. A la clôture de l’exercice Les indemnités de congés restant à payer sont provisionnées en
fonction du salaire qui sera perçu par le salarié, c’est-à-dire compte tenu des informations connues
– prévisions d’augmentation par exemple – à la date d’établissement des comptes (les charges
sociales doivent également tenir compte des évolutions connues : augmentations de taux, de
plafond de Sécurité sociale…).
Le compte 4886 est alors soldé :
– par le crédit du compte 4282 « Dettes provisionnées pour congés à payer »,
OM
– et éventuellement par le débit du compte 6412X « Congés payés provisionnés » pour tenir compte de
ON
l’évolution prévisible des rémunérations non incluse dans le montant de l’abonnement mensuel.
EC
En début d’exercice suivant, le compte 4282 est soldé par le crédit du compte 4886.
S
UE
b. Comptabilisation non mensuelle Elle est opérée, d’une part, lors de la prise des congés et,
Q
DI
d’autre part, à la clôture de l’exercice.
RI
1. Lors de la prise des congés, la substitution de l’indemnité de congés payés au salaire se traduit JU
ES
à la fin du mois concerné, lors de l’écriture générale mensuelle de la paie (voir no 886), par une
NC
décomposition entre les rémunérations correspondant à des salaires (compte 6411) et celles corres-
IE
SC
2. A la clôture de l’exercice, les indemnités de congés sont provisionnées comme indiqué ci-
E
Cette provision constitue une charge à payer et non une provision pour risques et charges compte tenu de
x.c
rvo
la faible incertitude relative à son échéance et son montant (Avis CNC no 2000-01, § 1.2).
ola
Celles supplémentaires dues pour fractionnement du congé (voir Mémento Social no 13435 et 13445) sont
ch
1.s
Celles virées au compte épargne-temps sont créditées, à notre avis, dans une subdivision du compte
428 « Personnel-Charges à payer » (voir no 895).
Sur la prise en compte des charges de congés à payer dans le coût de production des stocks, voir
no 1172-1.
II. Comptabilisation des charges sociales et fiscales Le montant des charges fiscales et sociales
est débité dans chacun des comptes de charges concernés : compte 645, 631 et 633 par le crédit
des comptes 4382 et 4482.
III. Régularisation des indemnités et charges sur exercice suivant Au cours de l’exercice n + 1, les
charges constatées lors de l’exercice n sont portées respectivement au crédit des comptes où elles
avaient été débitées et au débit des comptes où elles avaient été créditées.
Compte épargne-temps Le compte épargne-temps (CET) a pour objet de permettre aux sala- 895
riés d’accumuler des droits à congé rémunéré ou de se constituer une épargne (C. trav. art. L 3151-1).
Pour une présentation détaillée du dispositif (champ d’application, modalités d’alimentation et utili-
sation du compte, etc.), voir Mémento Social no 30800 à 30830.
349
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
895 Les modalités d’alimentation, de revalorisation éventuelle, d’utilisation puis de liquidation ou de transfert
(suite) d’un employeur à un autre du compte épargne-temps sont définies par la convention ou l’accord collectif.
Le CET peut être alimenté en jours de congés (congés payés, repos compensateur de remplacement,
etc.) ou à l’aide d’éléments monétaires [les primes et indemnités, une fraction de l’augmentation indivi-
duelle de salaire, l’abondement de l’employeur (voir no 905-1), les sommes issues de la participation ou
de plans d’épargne entreprise à l’issue de leur période d’indisponibilité, de l’intéressement (C. trav.
art. L 3343-1), etc.].
Les éléments affectés au compte épargne-temps, qu’ils soient monétaires ou temporels, peuvent être
valorisés, selon les modalités définies par l’accord :
– soit sous forme de congés rémunérés par une indemnité de congés ;
– soit sous forme d’épargne.
Même lorsque la convention ou l’accord collectif ne prévoit pas de convertir sous forme d’épargne les
droits affectés sur le compte épargne-temps, le salarié peut demander, sous réserve de l’accord de l’em-
ployeur cette monétisation, ou l’utilisation des droits affectés sur le compte pour cesser progressivement
son activité (C. trav. art. L 3153-1). Pour plus de détails, voir Mémento Social no 30810.
Socialement Voir Mémento Social no 30825 et 30830.
Le CET peut être utilisé par le salarié à tout moment sans avoir à respecter un délai maximum d’utilisation.
En l’absence de limite de stockage des droits prévue sur le plan légal, le délai d’utilisation du CET (géré
en congés ou en épargne) doit être fixé dans la convention ou l’accord collectif.
Lorsque les droits acquis par l’assuré excèdent un plafond dont le montant est défini par l’article L 3253-
17 du Code du travail (voir Mémento Social no 30800 à 30830 et 70914), les sommes supplémentaires épargnées
et les cotisations obligatoires afférentes doivent être garanties par la convention ou l’accord collectif ou,
à défaut, par un dispositif mis en place par l’employeur.
Remarque Dispositif d’assurance ou de garantie financière : tant qu’un tel dispositif n’a pas
été mis en place, les droits excédant le plafond doivent être liquidés (C. trav. art. L 3154-2), le salarié
percevant une indemnité correspondant à leur conversion monétaire (sur la comptabilisation de la
charge en résultant, voir 5. ci-après). En revanche, lorsqu’un dispositif de garantie financière a été
mis en place, les droits acquis sont pris en compte dans le compte épargne-temps (voir 1. ci-après).
Comptablement, à notre avis :
Il est nécessaire de suivre extra-comptablement les éléments affectés au compte épargne-temps, salarié
par salarié, dans leur unité d’origine (jour pour les congés, montant pour les éléments monétaires) et
dans leur unité d’affectation.
OM
1. Lors de l’alimentation du compte Le montant des congés et des sommes affectées au CET
ON
EC
est crédité dans un sous-compte 4286X « Personnel – Charges à payer – Compte épargne-temps »
S
par le transfert des dettes de personnel servant à l’alimentation du CET et définies par l’accord.
UE
Q
Les congés sont valorisés à leur dernière valeur d’indemnisation (voir no 894) et les sommes épargnées à leur
DI
RI
valeur nominale (sans revalorisation).
JU
2. Au cours de la gestion du compte (en congés ou sous forme d’épargne) Selon les modalités
ES
NC
de l’accord (et éventuellement le choix effectué par le salarié), les éléments du sous-compte précé-
IE
dent sont ventilés dans des subdivisions du compte 4286XX « Personnel – Charges à payer – Compte
SC
L’accord peut imposer ou donner le choix aux salariés entre une gestion de leur compte en congés ou sous
CU
:FA
forme monétaire. Il doit, dans ce cas, prévoir à la fois les modes de conversion des congés en épargne et
om
Sur la liquidation obligatoire des droits excédant le plafond légal, voir 5. ci-après.
rvo
ola
a. Réévaluation des droits stockés (en congés ou sous forme d’épargne) Les sommes intégrées
uh
dans le CET (indemnité compensatrice de congé ou épargne) sont éventuellement réévaluées selon
les modalités de revalorisation fixées dans l’accord, l’augmentation en résultant étant enregistrée
dans un compte de charges de personnel.
b. Comptabilisation des charges sociales Dans la mesure où ces sommes sont soumises à charges
sociales (sauf exceptions, voir Mémento Social no 30825 et 30830), elles donnent lieu à un complément de
charges à payer.
Remarques 1. Maintien de la charge à payer La charge à payer reste comptabilisée tant que l’entre-
prise a une obligation envers son salarié. Sur le délai d’utilisation du CET, voir ci-avant.
2. Rupture du contrat de travail ou renonciation au CET Dans ces deux cas, une charge à payer doit
également être constatée : c’est l’accord qui doit ainsi prévoir les modalités de calcul de cette indemnité
compensatrice de congés.
Fiscalement La fraction du CET alimentée au moyen du report des congés payés annuels peut donner
lieu à une déduction sous forme de charges à payer à hauteur des droits acquis des salariés à la clôture de
l’exercice, en application des dispositions de l’article 39-1-1o du CGI. Il en est de même pour la partie des
primes d’intéressement (BOI-BIC-PTP-20-10 no 290) et des augmentations individuelles de salaires converties
par les salariés.
350
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
OM
droits acquis qui excèdent le plafond légal étant liquidés dès le franchissement de ce plafond, le
ON
compte 4286XX « Personnel – Charges à payer – Compte épargne-temps » n’est pas mouvementé
EC
S
du fait de l’acquisition de ces droits. L’indemnité résultant de leur conversion monétaire est compta-
UE
bilisée en charges de personnel par le crédit du compte de trésorerie.
Q
DI
RI
JU
ES
repos supplémentaires
IE
o
(jours de RTT, voir Mémento Social n 30350 à 30380) Comme la charge
SC
afférente aux congés payés (voir no 894-1), une charge à payer, correspondant aux droits acquis et
S
DE
non utilisés à la clôture, et les charges sociales afférentes doivent être comptabilisées (voir no 894-3),
E
LT
y compris lorsque ceux-ci sont portés sur un compte épargne-temps (voir no 895).
CU
:FA
Les jours de repos supplémentaires à octroyer suivent le même traitement comptable que les congés à
ch
1.s
payer, la charge à payer en résultant est à incorporer dans le coût de production des stocks (voir
uh
no 1172-1).
Repos compensateur Les droits acquis par les salariés qui ont effectué des heures supplé- 897
mentaires, qu’il s’agisse de la contrepartie obligatoire en repos (voir Mémento Social no 41180 à 41240)
ou du repos compensateur de remplacement (voir Mémento Social no 41150 et 41155) sont, à notre avis,
de même nature que l’indemnité de congés payés :
a. Ils constituent une charge de l’exercice ;
b. Ils doivent être provisionnés à la clôture de l’exercice au cours duquel sont nés ces droits. L’in-
demnisation est calculée selon les mêmes modalités que celle des congés payés (voir no 894-2).
Fiscalement L’indemnité de repos compensateur est, à notre avis, déductible indépendamment du régime
retenu pour les charges de congés payés.
Socialement L’indemnité de repos compensateur a le caractère de salaire (voir Mémento Social no 41230) et
est donc soumise à toutes les cotisations de Sécurité sociale, de chômage, de retraite et prévoyance ainsi
qu’à la CSG et la CRDS.
351
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
Remarques 1. Indemnisation versée en espèces Les droits au repos compensateur peuvent donner
lieu à une indemnisation versée en espèces (en cas de rupture du contrat de travail ou d’empêchement
du fait de l’employeur) qui sera calculée suivant les mêmes modalités que l’indemnisation en cas de prise
du congé. Cette indemnité est considérée comme :
– un élément de salaire, lorsqu’elle résulte de la rupture du contrat de travail (voir Mémento Social no 41235).
Dans ce cas, elle est à comptabiliser au débit du compte 6411 « Salaires » ;
– ayant le caractère de dommages et intérêts rémunérant le préjudice subi, lorsque le salarié a été privé
de son repos du fait de l’employeur (voir Mémento Social no 41240). Dans cette situation, l’indemnité est à
comptabiliser au débit du compte 6414 « Indemnités diverses ».
Socialement Elle est alors exonérée de cotisations sociales (voir Mémento Social no 41240).
2. Compte épargne-temps Les heures acquises au titre du repos compensateur de remplacement
peuvent également être affectées à un compte épargne-temps. Sur leur valorisation, voir no 895.
901 Rémunérations de caractère exceptionnel Elles ne constituent pas, à notre avis, des
charges exceptionnelles puisqu’elles sont, par définition, utilisées dans le cadre de l’objet social.
Aucune distinction n’est donc à effectuer et elles sont à classer au compte 641 « Rémunérations du
OM
personnel ».
ON
EC
902 Rémunérations occultes Ces rémunérations (sommes comptabilisées versées à des
S
UE
personnes dont l’entreprise refuse de révéler l’identité) paraissent devoir être enregistrées au compte
Q
DI
622 « Rémunérations d’intermédiaires et honoraires » et la pénalité fiscale dont elles sont passibles,
RI
à notre avis, au compte 6358 « Autres droits », le terme « pénalité » retenu dans le CGI ne lui JU
ES
retirant pas son caractère d’impôt forfaitaire sur un revenu mobilier (CGI, art. 111-c) de caractère
NC
courant.
IE
SC
903 Médailles du travail La médaille du travail est destinée à récompenser certains salariés de
CU
l’ancienneté de leurs services ou de la qualité de leur travail (Décret no 84-591 du 4 juillet 1984 ; voir Mémento
:FA
om
Social no 17150).
x.c
Lorsque l’accord ou la convention prévoit que l’employeur verse une gratification au salarié concerné
rvo
et prend à sa charge les frais de médaille, l’ensemble est comptabilisé lors du versement au compte
ola
ch
Fiscalement Cette gratification est déductible, en application des principes généraux. Telle est également
la position du Conseil d’Etat qui a implicitement reconnu le caractère déductible de la provision correspon-
dante (voir ci-après et no 2577-1).
A la clôture de l’exercice, dans le cadre des règles sur les passifs (PCG, art. 321-2 s.), une provision
correspondant aux versements probables liés aux salariés présents dans l’entreprise doit être constituée
au crédit du compte 158 « Autres provisions pour charges ». En effet, l’accord ou la convention crée à
la charge de l’entreprise une obligation de verser aux salariés présents à la clôture de l’exercice les
gratifications prévues. En outre, ce versement est sans contrepartie future pour l’entreprise dans la
mesure où il correspond à la rémunération d’un service passé rendu par les salariés.
Remarque Textes applicables : la définition de la notion d’engagement de retraite et avantages
similaires exclut de façon explicite les médailles du travail (sur cette définition, voir no 945). C’est la
raison pour laquelle les entreprises doivent suivre, pour la comptabilisation des médailles du travail,
les règles générales sur les passifs et non celles relatives aux engagements de retraite et avantages
similaires et doivent donc les provisionner, à la fois dans les comptes individuels et consolidés et ce,
quelle que soit la méthode retenue pour la constatation de leurs engagements de retraite (provision-
nement ou non dans les comptes).
352
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
OM
« exagérées ».
ON
EC
Abondement à un plan d’épargne Le plan d’épargne salariale est prévu par les articles 905
S
UE
L 3332-1 à L 3335-1 et R 3332-1 à R 3335-3 du Code du travail, voir Mémento Social no 55640 à 55810.
Q
DI
La contribution de l’employeur (abondement) à la constitution, pour les salariés, d’un portefeuille de
RI
valeurs mobilières peut s’effectuer dans le cadre d’un plan : JU
ES
– constitué au niveau d’une entreprise ou d’un groupe d’entreprises (PEE ; voir Mémento Social no 55655 à
NC
55730) ;
IE
– commun à plusieurs entreprises ne constituant pas un groupe (PEI ; voir Mémento Social no 55750 à 55765) ;
SC
– épargne pour la retraite collective (Perco) d’entreprise ou interentreprises (voir Mémento Social no 55780 à
S
DE
55810).
E
LT
– les sommes transférées d’un PEE ou PEI à un Perco (voir Mémento Social no 55695) ;
x.c
rvo
– les sommes issues de la participation et versées sur un PEE ou un PEI, lorsque le versement de la
ola
participation au titre de la dernière période d’activité du salarié intervient après son départ de l’entreprise,
ch
– les sommes transférées d’un PEE ou d’un PEI à un PEE ou PEI à condition que le nouveau plan ait une
durée de blocage aussi longue et que les sommes soient transférées à l’expiration de la période d’indispo-
nibilité (voir Mémento Social no 55695).
I. Contribution de l’employeur Cette contribution constitue (PCG, art. 944-42) une charge de
personnel :
a. A débiter au compte 647 « Autres charges sociales » pour le montant de l’abondement et au
compte 645 « Charges de Sécurité sociale » pour le forfait social (voir no 907) ;
En effet, elle n’a pas, à notre avis, le même caractère que la participation des salariés car elle est indépen-
dante des résultats de l’entreprise, n’est pas la contrepartie d’un travail et ne bénéficie qu’aux salariés
qui décident de souscrire au plan.
b. Par le crédit :
– d’une part du compte 431 « Sécurité sociale Urssaf » pour le montant de la CSG et de la CRDS
précomptées par l’employeur lors du versement de l’abondement, ainsi que pour le montant du
forfait social ;
– et, d’autre part, du compte 421 « Rémunérations dues » pour le montant de l’abondement dimi-
nué de la CSG et de la CRDS.
353
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
Socialement En effet, l’abondement est exonéré de cotisations sociales (voir Mémento Social no 55720) mais
est soumis à CSG, CRDS et forfait social, qu’il bénéficie aux salariés comme aux dirigeants (voir Mémento
Social no 21460 et no 81110). La CSG et la CRDS sont prélevées sur le montant de l’abondement versé par
l’entreprise soit sur le plan d’épargne d’entreprise, soit lors de la souscription ou l’acquisition d’actions de
sociétés par leurs salariés.
Fiscalement Ces sommes sont déductibles des bénéfices imposables (CGI, art. 237 ter ; BOI-BIC-PTP-20-30
no 360).
c. Lors du versement des abondements nets à la société teneur de comptes, le compte 421 et le
compte 431 qui enregistrent le montant de la CSG, de la CRDS et du forfait social exigibles sont
débités par le crédit du compte de trésorerie concerné.
En général, l’abondement est versé dès que le salarié a lui-même procédé à son versement ou au transfert
des sommes sur le plan d’épargne. Si tel n’était pas le cas ou si la clôture de l’exercice survenait entre le
versement du salarié au plan d’épargne et le versement de l’abondement, ce dernier donnerait lieu, à
notre avis, à une comptabilisation en charges à payer compte tenu de l’obligation de l’entreprise de
procéder à l’abondement des sommes déjà versées ou transférées sur le plan d’épargne.
Remarque Traitement à la clôture :
– Principe Aucune provision ne peut, à notre avis, être constatée au titre de sommes qui n’ont pas
été affectées par les salariés au plan d’épargne à la date de clôture ;
– Abondement lié à l’intéressement L’abondement de l’employeur résultant du versement, par
un salarié, de son intéressement sur un plan d’épargne salariale devrait, à notre avis, être provisionné
en même temps que l’intéressement en fonction de la probabilité que le salarié effectue un tel
versement. En effet, l’accessoire (l’abondement) suit le principal (l’intéressement) qui, lui-même, fait
l’objet d’une provision (voir no 906).
II. Frais de gestion Les frais de gestion dus sur les sommes versées sur le plan (qui sont en
général à la charge de l’entreprise) sont, à notre avis, à comptabiliser au compte 628 « Charges
externes diverses » (voir no 858).
905 Abondement à un compte épargne-temps (voir no 895) Le complément versé par l’entre-
1 prise au compte épargne-temps du salarié dans les conditions prévues par la convention ou l’accord
collectif est, à notre avis, une charge de personnel à traiter comme l’abondement dans le cadre des
plans d’épargne d’entreprise.
OM
Fiscalement Il en est, à notre avis, de même.
ON
EC
S
905 Abondement accordé dans le cadre d’une augmentation de capital L’abonde-
UE
Q
ment complétant l’investissement des salariés qui souscrivent à l’augmentation de capital de l’entre-
DI
2
RI
prise constitue une charge de personnel (Bull. CNCC no 138, juin 2005, EJ 2005-16, p. 303 s.).
JU
ES
En effet, selon le bulletin CNCC précité, le coût de l’abondement ne peut pas être considéré comme un
NC
coût externe directement lié à l’opération (qui bénéficierait, à ce titre, de la possibilité d’être imputé sur
IE
la prime d’émission, voir no 2327-1). Ce traitement est à retenir à la fois dans les comptes individuels et
SC
consolidés.
S
DE
E
LT
906 Intéressement (C. trav. art. L 3311-1 à L 3315-5). Voir Mémento Social no 55420 à 55585.
CU
Le système d’intéressement des salariés à l’entreprise est facultatif et indépendant du régime des
:FA
om
I. A la clôture de l’exercice, les sommes dues constituent des charges à payer à créditer au
ch
– soit, si l’on privilégie leur nature comptable, d’un compte de charges de personnel : 6414
« Indemnités et avantages divers » ou 648 « Autres charges de personnel » ;
En effet, s’agissant de la contrepartie d’un travail, les sommes versées n’ont pas le même caractère
que la participation des salariés. L’intéressement, qui résulte d’une décision de l’entreprise et qui peut
être indépendant de ses résultats, est limité en fonction du montant des salaires et peut ne concerner
qu’une partie des salariés (établissements, unités de travail, etc.). A l’inverse, la participation des salariés
aux résultats, qui résulte d’une obligation légale, concerne, y compris en cas d’accords dérogatoires, tous
les salariés et est fonction uniquement des résultats de l’entreprise (voir no 2960 s.).
– soit, si l’on privilégie leur nature économique, d’une subdivision à créer du compte 69 à présen-
ter après le résultat exceptionnel sur une ligne spécifique (comme la participation des salariés).
En effet (C. trav. art. L 3314-2), l’intéressement doit être collectif, présenter un caractère aléatoire et résulter
d’une formule de calcul liée aux résultats ou aux performances de l’entreprise.
Fiscalement
– Le montant des participations versées aux salariés en application d’un accord d’intéressement est déduc-
tible (CGI, art. 237 ter A). A la différence de la participation, l’intéressement ne s’analyse pas comme une
affectation du résultat de l’entreprise. Les sommes dues au titre de l’intéressement sont donc déductibles
354
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
du résultat de l’exercice au titre duquel elles sont attribuées, le cas échéant sous forme de charge à payer
lorsque leur versement effectif n’est pas encore intervenu (BOI-BIC-PTP-20-10 no 290). La déductibilité de l’inté-
ressement versé aux travailleurs non salariés (notamment entrepreneurs individuels et mandataires sociaux
de sociétés soumises à l’IR) est soumise à certaines conditions et limites (C. trav. art. L 3315-3 ; BOI-BIC-PTP-20-10 no 300) ;
– Comme on l’a vu à propos des rémunérations dues à la clôture de l’exercice (voir no 886-2), ne sont pas
déductibles les sommes versées au titre d’un projet de convention d’intéressement qui, même s’il a été
présenté aux salariés avant la clôture, n’était pas formalisé à cette date (CAA Nancy 15 février 1996, no 93-550).
Sur les conséquences d’une rectification fiscale, voir no 2913.
Sur le crédit d’impôt dont l’entreprise peut bénéficier, voir no 906-2 et Mémento Fiscal no 88750.
Socialement L’intéressement est soumis à la CSG, à la CRDS (voir Mémento Social no 21460), au forfait social
(voir Mémento Social no 81110) et à la taxe sur les salaires (CGI, art. 231 ; voir Mémento Social no 55585). Sur la
comptabilisation du forfait social et de la taxe sur les salaires, voir respectivement no 907 et 862-4.
Remarque Période de calcul de l’intéressement différente de celle de l’exercice comptable
(C. trav. art. L 3314-2 et circulaire interministérielle du 22 novembre 2001, fiche 4) : tel est le cas lorsque pour une
clôture au 31 décembre, la période de calcul de l’intéressement est 1er décembre-30 novembre. Compta-
blement, une provision pour charge au titre du mois de décembre nous paraît alors pouvoir être consti-
tuée si l’intéressement sur la période suivante peut être estimé avec une fiabilité suffisante (PCG,
art. 322-1 et 322-4).
Sur l’intéressement versé dans un compte épargne-temps, voir no 895.
II. Lorsque le montant de l’intéressement a été définitivement fixé par l’organe chargé d’ap-
prouver les comptes, la dette envers les salariés est constatée au crédit du compte 431 « Sécurité
sociale – Urssaf » pour le montant de la CSG, de la CRDS exigibles et d’un sous-compte de 421
« Personnel – Rémunérations dues » pour le montant de l’intéressement à verser par le débit du
compte 4286 « Autres charges à payer ».
Remarque Supplément d’intéressement : la direction de l’entreprise (Conseil d’administration ou
directoire) a la possibilité de décider de verser un supplément d’intéressement au titre de l’exercice clos
(C. trav. art. L 3314-10 ; voir Mémento Social no 55500).
III. Lors du versement de la somme, soit au salarié directement, soit au plan d’épargne (PEE, PEI,
Perco), le compte 421 sera débité par le crédit du compte de trésorerie concerné.
Lorsqu’un salarié qui a quitté l’entreprise ne peut être atteint à la dernière adresse qu’il a indiquée (voir
no 2972), l’entreprise ne peut constater la dette en profit ; en effet (C. trav. art. D 3313-11 modifié par le décret
OM
no 2015-1606 du 7 décembre 2015), elle devra conserver cette somme à sa disposition pendant un an à compter
ON
de la date limite de versement de l’intéressement (dernier jour du cinquième mois qui suit la clôture de
EC
l’exercice ; C. trav. art. L 3314-9) puis la verser à la Caisse des dépôts et consignations auprès de laquelle
S
UE
l’intéressé pourra la réclamer pendant vingt ans (ou vingt-sept ans en cas de décès du bénéficiaire).
Q
DI
RI
Socialement Voir Mémento Social no 55555.
JU
ES
IV. En cas de retard dans le versement de l’intéressement, les intérêts dus aux salariés sont à
NC
porter, à notre avis, au débit d’un compte de charges financières 668 « Autres charges financières »
IE
SC
par le crédit du compte 4286 « Autres charges à payer » où la dette d’intéressement est enregistrée.
S
DE
Ces intérêts sont versés aux salariés en même temps que le principal.
E
LT
Avances sur intéressement Il est possible de verser en cours d’exercice des avances à 906
x.c
valoir sur le montant définitif de l’intéressement à condition que les données retenues pour leur
rvo
1
calcul soient suffisamment fiables (Circulaire interministérielle du 3 janvier 1992, no 2.5). Ces avances
ola
ch
sont à comptabiliser à notre avis au débit du compte 425 « Personnel-Avances et acomptes » par
1.s
Ce compte sera soldé lors de la constatation de la dette d’intéressement définitive pour l’exercice, ou, si
l’enveloppe totale de l’intéressement est inférieure au montant des avances versées en cours d’exercice, lors
du reversement par les salariés des éventuels trop-perçus (reversement obligatoire ; Circulaire interministérielle du
22 novembre 2001, dossier intéressement, fiche 5).
Crédit d’impôt intéressement Les entreprises de moins de cinquante salariés qui ont conclu 906
un accord d’intéressement entre le 4 décembre 2008 et le 31 décembre 2014 peuvent obtenir, pendant 2
toute la durée de validité de l’accord, un crédit d’impôt calculé d’après le montant total des primes dues
aux salariés. En cas de dépassement du seuil de cinquante salariés au titre d’un exercice clos entre le
1er janvier 2015 et le 31 décembre 2017, le bénéfice de ce crédit d’impôt est maintenu, au titre de
l’exercice du dépassement et des deux exercices suivants. Soumis au respect de la réglementation euro-
péenne relative aux aides d’Etat (pour plus de détails, voir Mémento Fiscal no 92605 à 92730), ce crédit d’impôt
est imputable sur l’impôt de l’exercice au titre duquel les primes d’intéressement sont dues. En cas
d’insuffisance de cet impôt, l’excédent est restitué (CGI, art. 244 quater T modifié par la loi de finances pour 2016
no 2015-1785, art. 15 ; CGI A III, art. 49 septies ZY et ZZ ; BOI-BIC-RICI-10-90 ; voir Mémento Fiscal no 88750).
355
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
907 Forfait social Cette contribution patronale concerne les sommes versées soumises à la CSG et
exonérées de cotisations patronales (CSS, art. L 137-15 et L 137-16).
Sur les sommes soumises au forfait social, voir Mémento Social no 81100 à 81130.
Comptablement, le forfait social constitue une charge de l’exercice au cours duquel les sommes
auxquelles il s’applique sont comptabilisées (en ce sens, Bull. CNCC no 153, mars 2009, EC 2008-81, p. 288). Il
donne lieu à la comptabilisation d’une charge à payer au crédit du compte 4386 « Organismes
sociaux – Autres charges à payer », par le débit du compte 6451 « Cotisations à l’Urssaf », étant
versé à cet organisme.
Le taux à prendre en compte pour le calcul de la charge à payer à la clôture est celui applicable à
la date à laquelle les sommes soumises au forfait social seront effectivement versées (sous réserve
que la loi fixant ce taux soit votée à la clôture).
Fiscalement Cette cotisation sociale est déductible du résultat imposable de l’exercice au titre duquel sont dus
les rémunérations et gains qui y sont soumis (BOI-BIC-CHG-40-40-40 no 1 et 10).
Sur le cas du forfait social dû au titre de la participation, voir no 2972.
OM
(CSS, art. L 137-13)
ON
EC
Socialement Les entreprises employant des salariés auxquels des stock-options ou des actions gratuites
S
ont été attribuées sont redevables d’une contribution patronale dont l’exigibilité diffère selon qu’il s’agit de
UE
Q
stock-options ou d’AGA, voir Mémento Social no 55905 et 55945 et FR 32/15 inf. 7.
DI
RI
Pour le traitement comptable de cette contribution dans le cadre de plans de stock-options, voir no 3195-1 IV. JU
Pour le traitement comptable de cette contribution dans le cadre de plans d’attributions gratuites d’ac-
ES
NC
compte personnel de prévention de la pénibilité dès qu’il est exposé à certains facteurs de risques profes-
E
1
LT
sionnels. Le financement de ce dispositif est assuré par le versement de deux cotisations supportées par
CU
les entreprises : une cotisation de base, due (à compter de 2017) par tous les employeurs, et une cotisa-
:FA
om
tion spécifique due par les seuls employeurs qui exposent effectivement leurs salariés à des facteurs de
x.c
pénibilité (C. trav. art. L 4162-20). Ces cotisations sont versées à un fonds, Etablissement Public de l’Etat.
rvo
Ces cotisations sont enregistrées, à notre avis, en charges dans un sous-compte du compte 648 « Autres
1.s
OM
charge et produit signalé ci-avant et facilite en outre le suivi de l’encaissement des prestations.
ON
EC
Lors du remboursement des indemnités, le compte 4387 est crédité par le débit d’un compte de
S
trésorerie.
UE
Q
b. Cotisations sociales Il ne nous paraît pas utile de régulariser lors de chaque paie l’avance de
DI
RI
cotisations sociales sur les indemnités journalières. JU
ES
En effet, celles-ci ne donneront pas lieu à indemnisation mais se trouveront régularisées par la minoration
NC
des charges sociales lors du paiement des indemnités journalières (qui en sont exonérées sauf en ce qui
IE
SC
a. Indemnités journalières S’il subsiste à cette date des indemnités journalières avancées aux
:FA
salariés et non encore perçues des organismes sociaux, aucune régularisation n’est à effectuer
om
car les décalages ont déjà été neutralisés lors des écritures de paie.
x.c
rvo
exercices, d’opérer une régularisation des charges à récupérer, dans la mesure où les sommes
ch
1.s
Une évaluation peut à notre avis être aisément faite en appliquant un pourcentage estimé de charges
patronales au montant des indemnités journalières figurant à la clôture au compte 4387.
Remarque Réduction du plafond annuel des cotisations : en pratique, le bénéfice de l’exonération
de cotisations sur les indemnités journalières peut être en partie annulé si le maintien du salaire a eu
pour effet de réduire le plafond annuel des cotisations de Sécurité sociale. Dans ce cas, en effet, un
complément de cotisation est exigé lors de l’établissement de la déclaration annuelle des salaires (ex-
DADS) (voir Mémento Social no 23455).
Le montant des cotisations sociales à régulariser est débité au compte 486 « Charges constatées
d’avance » par le crédit des comptes de charges concernés.
Cette écriture est extournée soit à l’ouverture de l’exercice suivant, soit lors du versement des
indemnités journalières.
■ Exemple
Soit une entreprise clôturant ses comptes avec l’année civile. Un de ses salariés est absent pour maladie
une partie du mois de décembre de l’année n.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
357
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
1. En cours d’exercice
(exemple en décembre n)
Selon journal des salaires* . 1 700 (1) ....... 800 (2) ................................................................... 2 000 ............... 500
Indemnités à recevoir* . . . . 1 000 ........................................................................ 1 000
2. Clôture de l’exercice
(Régularisation des charges
patronales incluses dans
les indemnités non encore
reçues à cette date) . . . . 250 ........................................................................ 250 (3)
3. Janvier n + 1
– Selon journal des salaires . . 2 040 ............ 722 ........................................................................... 2 400 ............... 362
– Perception des indemnités . 1 000 .......................... 950 ..................... 50
– Extourne de la régularisation
sur les charges patronales** 250 ........................................................ 250
OM
Elle peut avoir déjà été effectuée à l’ouverture de l’exercice n + 1.
ON
(1) 1 700 = 2 000 (salaire brut) – 300 (charges salariales).
EC
(2) 800 = 500 (charges patronales) + 300 (charges salariales).
S
(3) 250 = 500/2 (500 de charges patronales pour 2 000 de salaires, donc la moitié pour 1 000 correspondant aux
UE
indemnités journalières ; cette règle de trois est inexacte si le salarié est cadre).
Q
DI
RI
JU
ES
909
NC
5
perte de salaire résultant de la fermeture temporaire de l’établissement ou d’une réduction de l’horaire
S
DE
L’indemnité versée au salarié par l’entreprise au titre de l’activité partielle constitue une charge à
om
L’allocation d’activité partielle versée par l’Etat à l’employeur en compensation de cette indemnité
ola
versée au salarié est, à notre avis, comptabilisée au débit du compte 443 « Opérations particulières
ch
1.s
avec l’Etat » par le crédit du compte de charges 6414 dès que la prise en charge par l’Etat est
uh
OM
2. Sortie probable de ressources à la date d’arrêté des comptes sans contrepartie Cette
ON
condition est généralement toujours remplie, la décision finale de licenciement étant prise par l’em-
EC
ployeur et ne conférant pas d’avantages économiques futurs à l’entreprise.
S
UE
Le fait que des négociations puissent survenir ne remet pas en cause l’engagement de l’entreprise
Q
DI
(voir no 941-1).
RI
JU
b. La provision doit être constituée pour le montant des indemnités légales et convention-
ES
nelles à verser (et des cotisations sociales afférentes), et des autres coûts liés au licenciement sans
NC
IE
– contribution spécifique dans le cadre de certains régimes de préretraite d’entreprise : voir no 884 ;
E
– contribution des employeurs due au titre de la revitalisation du bassin d’emploi : voir no 862-5 ;
om
– subventions versées aux entreprises acceptant d’embaucher les salariés licenciés : voir no 911-1 I ;
x.c
rvo
359
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
911 a. Indemnités de licenciement économique dont la provision est exclue du droit à déduction Le
(suite) tableau ci-après, établi par nos soins, distingue parmi les diverses dépenses celles qui sont exclues, ou pas,
du droit à déduction de la provision.
OM
– et déduction (ligne WU) des reprises de provisions précédemment réintégrées.
ON
Socialement Les indemnités de licenciement sont, en principe, exonérées de cotisations sociales : voir
EC
Mémento Social no 49040.
S
UE
Pour les indemnités de licenciement versées en dehors d’un plan de sauvegarde de l’emploi : voir Mémento
Q
DI
Social no 22845.
RI
Pour les indemnités versées dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi, voir Mémento Social no 22850. JU
ES
Pour les indemnités de rupture du contrat de travail et de cessation forcée des fonctions de dirigeants
NC
contracté une assurance ayant pour objet le remboursement de l’indemnité de licenciement payée,
E
de non-compensation (voir no 2577-3 VII.). En effet, l’entreprise n’est pas dégagée de son obligation de
:FA
régler les indemnités de licenciement pour lesquelles elle s’est assurée. Elle doit donc provisionner le
om
■ Exemples
1.s
er
1 cas – A la date de clôture, le salarié n’a pas encore été convoqué à l’entretien préalable mais le sera
avant l’arrêté des comptes.
A la date de clôture, il n’existe pas d’obligation de l’entreprise vis-à-vis du salarié, celui-ci n’ayant pas été
averti du licenciement probable à cette date. Aucune provision ne peut être comptabilisée.
2e cas – A la date de clôture, le salarié a été convoqué à l’entretien préalable.
A la date de clôture, il existe une obligation de l’entreprise vis-à-vis du salarié, le salarié ayant reçu avant
cette date la lettre le convoquant à l’entretien préalable. La sortie de ressources est probable et sans
contrepartie. Une provision doit donc être comptabilisée.
Fiscalement La convocation à l’entretien préalable étant intervenue avant la clôture, la provision consti-
tuée sera en principe déductible s’agissant d’un licenciement pour motif personnel.
Sur les conditions à remplir pour bénéficier de l’exonération des cotisations de sécurité sociale, voir
Mémento Social no 22840 à 22870. Sur l’assujettissement à la CRDS et à la CSG, voir Mémento Social no 21480.
A l’arrêté des comptes, cette charge, comptabilisée au compte 6414, présente le caractère d’une
« charge à payer ». En effet, une fois le licenciement notifié, l’entreprise connaît le montant exact
de la prime de licenciement, ce qui rend la dette certaine et précise dans son montant.
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-PROV-30-20-10-20 no 90). Il en résulte que la limitation de la déduc-
tion des provisions pour licenciement économique prévue à l’article 39-1-5o du CGI ne s’applique pas.
Sur la divergence qui peut exister sur la notion de charge à payer sur le plan comptable et sur le plan fiscal,
voir no 736-2.
Sur sa non-incorporation dans les stocks, voir no 1172.
En ce qui concerne le caractère de cette charge, à notre avis :
– si le licenciement est isolé, elle constitue une charge d’exploitation ;
– si le licenciement est collectif (ou tout au moins significatif par rapport, par exemple, à une unité de
production), elle devrait constituer également, dans la majorité des cas, une charge d’exploitation et
ce même si l’entreprise retient la conception du résultat courant qui découle du plan de comptes du PCG
(voir no 2755), l’objectif d’un plan de licenciement étant d’adapter les effectifs aux besoins de l’activité.
Toutefois, en pratique, cette charge est souvent classée en exceptionnel. Dans le cadre d’une application
de la conception internationale (voir no 2755), cette charge constitue un élément exceptionnel du résultat
des activités ordinaires, ce qui permet de mieux traduire la véritable rentabilité de la société sur le long
terme. Sur la conception à retenir en pratique, voir no 2757.
OM
transformer à terme en une subvention, et à condition qu’à cette date le réembauchage apparaisse
ON
durable, le prêt nous paraît devoir être provisionné en totalité (charge exceptionnelle) dès son
EC
octroi pour tenir compte de cette transformation probable.
S
UE
Lorsque le prêt est transformé en subvention, il est soldé par un compte de charges exceptionnelles
Q
DI
et la provision reprise en résultat (exceptionnel).
RI
III. Sommes versées à un fonds pour couvrir les indemnités de licenciement Le traitement JU
ES
comptable de ces sommes est déterminé par l’analyse du contrat (Bull. CNCC no 140, décembre 2005, EC
NC
2005-62, p. 713) :
IE
SC
a. Charges d’exploitation Les sommes versées constituent des charges d’exploitation à comptabili-
S
DE
ser au compte 616 « Primes d’assurance » lorsqu’elles ne sont récupérées par l’entreprise qu’en cas
E
Dans ce cas, les versements effectués, constituant des cotisations d’assurance, sont destinés uniquement
:FA
à couvrir le risque de paiement des indemnités de licenciement. Or, les fonds sont versés en contrepartie
om
d’un service (droit à remboursement en cas de versement d’indemnités de licenciement) consommé par
x.c
rvo
l’entité, que le licenciement ait lieu ou non par la suite. En conséquence, les versements constituent des
ola
charges.
ch
1.s
Fiscalement Les primes d’assurance groupe garantissant le paiement (par les entreprises) d’indemnités de
uh
congédiement versées au personnel sont déductibles lorsque les indemnités attribuées au personnel en cas
de licenciement sont prévues par les conventions collectives ou par un accord inscrit dans le règlement
intérieur de l’entreprise et entrant dans le cadre d’une convention collective conforme aux dispositions du
Code du travail (BOI-BIC-CHG-40-40-20 no 100 ; BOI-BIC-PROV-30-20-10-20 no 240). Le versement des primes doit
se traduire par une diminution de l’actif net de l’entreprise versante (Rép. Pons, AN 21 août 1993, no 12039,
non reprise sur ce point dans Bofip), ce qui suppose que cette entreprise perde la libre disposition des primes
(CE 6 novembre 1991, no 68654).
Sur les conditions de comptabilisation de l’indemnité d’assurance en produits à recevoir, en cas de
survenance d’un licenciement, voir no 2399.
b. Actifs financiers Les sommes versées constituent des actifs financiers lorsqu’en l’absence de
licenciement elles peuvent être récupérées par l’entreprise sans aucune autre condition.
En effet, dans ce cas, les sommes versées correspondent au placement réalisé par l’entreprise, dans un
fonds de garantie destiné à couvrir les indemnités de licenciement dues aux membres du personnel, lors
de la survenance de mesures de restructuration individuelles ou collectives.
En outre, une information complète sur cet actif financier et sur le sous-jacent correspondant doit être
donnée en annexe (Bull. CNCC précité).
361
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
911 Fiscalement Il en est de même, à notre avis, dès lors que l’entreprise conserve la propriété et la disposition
des sommes versées (Rép. Hamelin AN 4 février 1978, no 35481 non reprise dans Bofip).
1 En revanche, lorsque le contrat d’assurance prévoit le reversement à l’entreprise du montant des provisions
(suite) mathématiques constituées par l’assureur au cas où le risque de verser les indemnités disparaît, les primes
versées conservent leur caractère de charges déductibles (CE 6 novembre 1991, no 68654).
Remarques 1. Droits à remboursement Selon le bulletin CNCC précité, les remboursements effec-
tués par le fonds viennent diminuer le montant de l’actif financier comptabilisé.
2. Produits financiers Selon le bulletin CNCC précité, les produits financiers attachés aux versements
effectués par l’entreprise doivent être comptabilisés en résultat financier selon les modalités de restitution
prévues au contrat.
IV. Subventions versées à une association ayant pour but d’aider les industriels de la profes-
sion dans leurs efforts de reconversion A notre avis, si elles sont récurrentes, elles ont le caractère
de charges d’exploitation (« Primes d’assurance » – compte 616, ou « Concours divers » – compte
628).
Sinon, elles constituent une charge exceptionnelle.
Fiscalement Ces subventions sont déductibles (CE 3 juillet 1985, no 45543).
V. Restructuration Les licenciements prévus dans le cadre d’une restructuration font partie
intégrante de son coût (voir no 941-2) ; il n’y a donc pas lieu de les distinguer en constituant une
provision spécifique pour licenciement (sauf éventuellement pour isoler la provision pour licencie-
ment non déductible, voir no 911).
VI. Sommes versées à un cabinet de conseil en réinsertion professionnelle (Outplacement)
Fiscalement Les dépenses correspondant au prix de ces prestations sont déductibles (BOI-BIC-CHG-40-40-20
no 110).
A notre avis (voir no 911), ces dépenses liées à un engagement pris par l’entreprise vis-à-vis des
salariés dans le cadre du licenciement devraient donner lieu à la constitution d’une provision en
même temps que les autres charges et indemnités liées au licenciement. En effet, elles sont sans
contrepartie pour l’entreprise.
Fiscalement Elles seraient alors déductibles dans les mêmes conditions, c’est-à-dire sous forme de provi-
sion, si le licenciement est annoncé avant la clôture de l’exercice (voir no 911).
OM
VII. Indemnité de clientèle versée à un VRP licencié Il s’agit d’une indemnité légale (C. trav.
ON
art. L 7313-13) non cumulable avec les indemnités légales et conventionnelles de licenciement et suivant le
EC
régime social des indemnités de licenciement (voir Mémento Social no 61395).
S
UE
Se substituant aux charges habituelles de licenciement, elle constitue, à notre avis, une charge
Q
d’exploitation à porter au compte 6414 « Indemnités et avantages divers ». A notre avis, ces
DI
RI
dépenses devraient donner lieu à la constitution d’une provision en même temps que les autres JU
indemnités liées au licenciement. En effet, elles sont sans contrepartie pour l’entreprise.
ES
NC
– est exceptionnel par rapport à l’activité de l’entreprise, il convient de la comptabiliser parmi les charges
DE
– rémunère un autre élément que le préjudice subi par le représentant, elle peut constituer un droit
CU
d’exclusivité de vente (voir no 1633-2), et dans ce cas aucune provision ne peut être constituée à la clôture
:FA
om
Fiscalement L’indemnité légale présentant le caractère de dommages et intérêts, elle constitue une charge
rvo
ola
VIII. Indemnité de non-concurrence (voir Mémento Social no 69665) La comptabilisation des indem-
uh
La réponse à cette question dépend de l’analyse qui est faite de l’indemnité. Le point essentiel est
de savoir s’il peut être considéré qu’un service est rendu à l’entreprise pendant la période de non-
concurrence alors même que le salarié n’effectue pas, à proprement parler, de prestation pour
l’entreprise :
– certains estiment que l’absence d’action positive de la part du salarié interdit de reconnaître un service
rendu. Dans ce cas, l’indemnité de non-concurrence est un accessoire à l’indemnité de licenciement et
est provisionnée en totalité dès le licenciement, peu importent ses modalités de versement ;
– d’autres considèrent, au contraire, que l’entreprise bénéficie d’un service de « non-concurrence »
durant la période couverte par l’indemnité qui permet de justifier sa prise en charge de manière étalée.
Cette seconde analyse est confortée notamment par le fait que :
– sur le plan social, l’indemnité de non-concurrence est considérée comme un salaire et soumise à cotisa-
tions sociales (voir Mémento Social no 69665) ;
– elle peut faire l’objet d’un remboursement en cas de non-respect de la clause de non-concurrence par le
salarié ;
– elle est en général versée de manière étalée sur toute la période de non-concurrence (et non en une seule
fois au moment du licenciement).
Indemnités de rupture conventionnelle Le Code du travail (art. L 1237-11 à L 1237-16) autorise 911
l’employeur et le salarié à rompre le contrat de travail d’un commun accord, les conditions de la rupture 2
étant définies dans une convention de rupture. Le salarié perçoit alors une indemnité spécifique de
rupture conventionnelle.
Pour plus de détails concernant ce mode de rupture, voir Mémento Social no 69100 à 69145.
Socialement Voir Mémento Social no 22885 et 81120.
Sur le plan comptable, les indemnités de rupture conventionnelle sont, à notre avis, à provisionner
dès la date de signature de la convention par les parties, sans attendre la fin du délai de
rétractation de 15 jours ni l’homologation administrative.
En effet :
– la faculté qu’ont l’employeur et le salarié de se rétracter et d’annuler la rupture du contrat de travail
avant ce délai ne permet pas, à notre avis, de considérer que l’obligation n’est que conditionnelle entre
la signature de la convention et la fin du délai de rétractation (ce qui interdirait de constituer une provision
dès la signature de la convention) ;
OM
– avant la fin du délai de rétractation de l’employeur, celui-ci a une obligation plus que probable de
ON
verser l’indemnité, la convention matérialisant en principe l’accord des parties sur les conditions de la
EC
rupture, sur lequel l’employeur ne devrait pas revenir. L’employeur doit donc être considéré comme
S
UE
engagé envers le salarié.
Q
DI
Fiscalement Cette provision est à notre avis déductible en application des conditions générales de déduc-
RI
tion des provisions (CGI, art. 39-1-5o). Sur le cas particulier du départ des dirigeants de SA cotées, voir no 887. JU
ES
NC
Dès l’homologation de la convention, l’indemnité constitue une dette pour l’entreprise, à comptabili-
IE
ser dans un sous-compte du compte 428 « Personnel – Charges à payer », l’obligation de l’entreprise
SC
Fiscalement L’indemnité de rupture conventionnelle est déductible, sauf si elle est versée à un dirigeant
:FA
salarié de SA dont les titres sont admis aux négociations sur un marché réglementé et pour la partie des
om
rémunérations différées qui lui sont versées à l’occasion de la rupture excédant 3 fois le plafond annuel de
x.c
la Sécurité sociale (cette limitation était de 6 fois le plafond de la Sécurité sociale pour les exercices ouverts
rvo
avant le 1er novembre 2015) (CGI, art. 39-5 bis modifié par la loi de finances pour 2016 no 2015-1785, art. 22) (voir
ola
ch
no 887).
1.s
uh
911 Indemnité de rupture de la période d’essai La rupture de la période d’essai par l’em-
4 ployeur, sans respect du délai de préavis, donne droit à une indemnité pour le salarié, à comptabiliser
au débit du compte 6414 « indemnités et avantages divers ».
Socialement Elle est soumise à cotisations sociales, voir Mémento Social no 22900 b.
OM
Remarque Evaluation de la provision : la recommandation CNC no 2003-R.01 (§ 822) précise que le
ON
montant de la provision doit être déterminé en prenant en compte le nombre attendu de personnes
EC
qui accepteront l’offre. Lorsqu’il y a incertitude sur le nombre de personnes qui accepteront l’offre, il
S
UE
existe un passif éventuel qui doit faire l’objet d’une information en annexe à moins que l’éventualité de
Q
DI
la perte ne soit lointaine.
RI
En outre (Rec. précitée, § 821) si les indemnités sont versées sur une période supérieure à 12 mois, le montant JU
ES
de la provision doit faire l’objet d’une actualisation dont le taux est déterminé selon les mêmes modalités
NC
En ce qui concerne les indemnités à verser dans le cadre d’une restructuration, voir no 941 s.
S
DE
914
E
En cas de départ d’un salarié, à la clôture d’un exercice, à notre avis, deux situations sont possibles
x.c
– il est prévu d’effectuer le préavis : aucune indemnité compensatrice n’est due. Aucune écriture
ch
– le préavis ne sera pas effectué : l’indemnité constitue alors un passif (PCG, art. 322-1) à constater
en charges à payer (elle n’aura en effet aucune contrepartie, aucun travail effectif, en n + 1).
Ce qui sera le cas pour partie en cas de congé de reclassement, les absences du salarié ayant lieu pendant
le préavis (voir Mémento Social no 48465). Tel sera le cas également :
– en cas de congé de mobilité (voir Mémento Social no 48450) ;
– en cas d’adhésion du salarié licencié à un contrat de sécurisation professionnelle (CSP). En effet, dans
ce cas, le salarié n’effectue pas son préavis. Néanmoins, pour financer le CSP, l’employeur est tenu de
verser à Pôle emploi une somme correspondant à l’indemnité de préavis que le salarié aurait perçue s’il
n’avait pas adhéré au CSP (C. trav. art. L 1233-69 ; voir Mémento Social no 48410).
Fiscalement Cette charge à payer est déductible.
Le maintien temporaire de la couverture sociale est totalement gratuit pour les anciens salariés
bénéficiaires (CSS, art. L 911-8) ce qui signifie, en pratique, que le financement est intégralement assuré
par mutualisation et intégré au coût des contributions payées sur les rémunérations versées aux
salariés en activité.
Pour plus de détails (champ d’application, régime social des cotisations, etc.), voir Mémento Social no 59220 à
59300.
La rupture du contrat de travail ne devrait pas entraîner d’obligation, pour l’employeur, de constituer
une provision au titre du coût du maintien de la couverture sociale pour les anciens salariés. En
effet, si le régime assurant ces garanties (la mutuelle) est un régime à cotisations définies (sur cette
notion, voir no 945-2) du fait du système de mutualisation générale, l’employeur n’a pas d’autre
obligation que celle de payer les cotisations aux mutuelles (intégrant le coût du maintien de la
couverture sociale), obligation qui ne naît qu’avec la fourniture d’un travail effectif par les salariés
en poste, lors des exercices ultérieurs.
En revanche, lorsque le régime de mutuelle est un régime à prestations définies (cas de certains régimes
multi-employeurs, plus rares en pratique) ou lorsque l’employeur s’est engagé à maintenir la couverture
au-delà du délai légal, une provision est à constater dès la rupture du contrat de travail. Dans ce cas, en
effet, le paiement des cotisations ne libère pas l’entreprise de son obligation à l’égard des anciens salariés.
Indemnité de précarité (ou indemnité de fin de contrat) Les salariés sous contrat à 914
durée déterminée ont droit, à l’issue de leur contrat de travail à une indemnité de fin de contrat, égale- 2
ment appelée « indemnité de précarité », correspondant à 10 % de la rémunération brute versée pendant
la durée du contrat de travail. Toutefois, cette indemnité n’est légalement pas due dans certains cas et
notamment lorsque le CDD est suivi par un CDI.
Pour plus de détails sur les CDD ouvrant droit à cette indemnité et sur les situations particulières dans
lesquelles elle n’est pas due, voir Mémento Social no 20170.
I. Versement de l’indemnité L’indemnité est comptabilisée, à notre avis, au compte 6414
« Indemnités et avantages divers ».
Fiscalement Elle est, à notre avis, déductible.
II. A la clôture de l’exercice Dès qu’il est probable que l’employeur aura à verser l’indemnité de
précarité, une provision doit être constituée (PCG, art. 322-2). En pratique, une provision sera, à notre
OM
avis, à comptabiliser dans la majorité des cas, dès le début du contrat à durée déterminée. Elle est
ON
alors constituée mensuellement, sur la base de 10 % de la rémunération perçue par le salarié.
EC
En effet, les conditions de constitution d’une provision sont alors remplies :
S
UE
– Existence d’une obligation à la clôture : elle découle des dispositions légales régissant les contrats
Q
à durée déterminée qui prévoient que la signature d’un CDD engage l’employeur à verser une indemnité
DI
RI
de précarité à condition qu’un CDI ne soit pas proposé au salarié en fin de contrat (C. trav. art. L 1243-8 s.). JU
Cette obligation conditionnelle doit néanmoins donner lieu à constatation d’une provision dès lors qu’à
ES
NC
la clôture, la réalisation de la condition est probable (en ce sens, PCG, art. 624-1 à 624-18 relatifs aux stock-options
IE
et aux actions gratuites, voir no 3195-1 et 3196-1) et sous réserve que les autres critères de comptabilisation
SC
– Probabilité d’une sortie de ressources dès le début du CDD : pour la plupart des CDD, il est
E
LT
probable, dès leur signature, que l’employeur aura à verser l’indemnité de précarité. En effet, l’objet
CU
initial d’un CDD est l’exécution d’une tâche précise et temporaire, par exemple en remplacement d’une
:FA
personne absente ou d’un salarié passé provisoirement à temps partiel ou dont le contrat est suspendu
om
ou dans les cas d’accroissement temporaire d’activité de l’entreprise (C. trav. art. L 1242-2, 1o et 2o). Il ne
x.c
rvo
dans la prestation réalisée par le salarié durant le CDD. Au fur et à mesure de l’exécution du contrat, la
1.s
uh
quote-part d’indemnité de précarité acquise par le salarié n’a donc plus de contrepartie pour l’employeur ;
– La provision est estimée en tenant compte de la probabilité d’avoir à verser l’indemnité : la
probabilité qu’un CDD se poursuive en CDI est, en principe, à apprécier au cas par cas (c’est-à-dire
contrat par contrat) en fonction des faits et circonstances. Toutefois, dans certaines entreprises, le recours
au CDD est récurrent pour une même activité et une même cause ; ces CDD constituent alors un
ensemble homogène (PCG, art. 323-2 ; voir no 2577-1). Dans ce cas, la probabilité d’avoir à verser des indem-
nités en fin de contrat peut être estimée de manière statistique. La provision est alors calculée en appli-
quant la probabilité d’avoir à verser l’indemnité à l’ensemble des CDD.
Fiscalement En revanche, la CAA de Versailles, par une décision à notre avis contestable (voir FRC 10/14,
inf. 7) a refusé la déduction de cette provision au motif que le versement de l’indemnité n’était qu’éventuel
tant que les contrats n’étaient pas achevés (CAA Versailles 22 janvier 2013, no 11VE02776).
OM
1. Ces plans sont assimilables à des régimes de retraite.
ON
Le plan revient à avancer l’âge de la retraite pour le salarié qui s’engage à n’exercer aucune activité profes-
EC
sionnelle pendant la période couverte par le régime de cessation d’activité.
S
UE
Les allocations constituent des avantages postérieurs à l’emploi qui suivent la comptabilisation des
Q
DI
engagements de retraite : inscription au passif en provision constituée au fur et à mesure de
RI
l’acquisition des droits à l’adhésion au plan ou engagements hors bilan, voir no 947 s. JU
ES
2. Ces plans ne sont pas assimilables à un régime de retraite et sont analysés comme des plans de
NC
IE
restructuration. Dans ce cas, les règles de droit commun sur les passifs (PCG, art. 321-1/1 s. et 322-1 s.)
SC
En pratique, la solution à privilégier devrait dépendre, à notre avis, des caractéristiques du plan :
E
LT
– régime de retraite : plan ouvert sur une période longue ou systématiquement renouvelé ;
CU
– plan de restructuration : plan ponctuel, ouvert sur une période courte sans renouvellement possible.
:FA
om
Remarques 1. Information en annexe Quelle que soit l’approche retenue, il convient de fournir
x.c
2. Montant de l’engagement L’engagement doit prendre en compte le fait qu’une partie des
ola
ch
allocations versées par l’entreprise est prise en charge par l’Etat (sous certaines conditions définies aux articles
1.s
R 5123-22 à R 5123-29 du Code du travail). L’engagement constaté à la clôture (en provision ou en hors
uh
OM
– si le plan est récurrent ou ouvert sur une longue période, il est possible de considérer qu’il s’agit
ON
plutôt d’avantages assimilables aux retraites ;
EC
– en revanche, si le plan est ponctuel, la deuxième approche (provision pour restructuration) semble la
S
UE
plus pertinente.
Q
DI
Fiscalement L’Administration refuse la déduction de ces provisions, les assimilant à des provisions pour
RI
retraite (position prise dans le cadre du compte épargne-temps ; voir no 895 : Rép. Gantier, AN 19 février 2001, JU
ES
Autres indemnités versées Stagiaires A notre avis, les indemnités dues aux 917
S
DE
stagiaires (étudiants et élèves des écoles techniques) par l’entreprise semblent pouvoir être enregis- 1
E
LT
trées au débit du compte 64 « Charges de personnel », même si ceux-ci ne sont pas titulaires d’un
CU
contrat de travail ou d’un contrat de gérance (et non au débit du compte 621 « Personnel extérieur
:FA
om
En ce qui concerne les cotisations sociales, voir Mémento Social no 46060 à 46070.
rvo
ola
Fiscalement Ces indemnités sont déductibles dans les conditions de droit commun (CGI, art. 39-1-1o).
ch
1.s
uh
Volontariat international en entreprise (VIE) Le VIE est une des formes du service civique 917
régie par les articles L 122-1 s. du Code du service national et dans le cadre duquel : 2
– le volontaire est placé sous la tutelle professionnelle de l’entreprise ayant recours à ses services,
– mais dépend de Business France (anciennement Ubifrance), à qui il est lié par une convention.
Pour sa gestion administrative et juridique Business France facture mensuellement à l’entreprise française
le coût de la mission : indemnité forfaitaire mensuelle, frais de gestion et de protection sociale du volon-
taire (voir Mémento Social no 46110 s.).
A notre avis, les coûts de la mission facturés par Business France à l’entreprise française ayant
recours aux services du volontaire semblent pouvoir être enregistrés au débit du compte 621 « Per-
sonnel extérieur à l’entreprise » (en ce sens, Bull. CNC, no 72, 3e trimestre 1987 ; voir no 837).
En effet, le volontaire n’étant ni salarié ni stagiaire de l’entreprise française, les sommes qui lui sont
refacturées au titre du VIE ne peuvent pas être comptabilisées au compte 64 (en ce sens, voir no 885).
Fiscalement Les indemnités versées aux VIE placés auprès d’une filiale ou d’une succursale située à l’étran-
ger sont déductibles du résultat imposable de l’entreprise française dans la limite du montant légal qui leur
est applicable (BOI-BIC-CHG-40-20-30 no 20).
367
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
917 Indemnité d’intempérie (entreprises du bâtiment, voir Mémento Social no 7190) Alors que les
3 cotisations versées par les employeurs sont assimilées à des charges sociales (compte 645 « Charges
de Sécurité sociale et de prévoyance »), les avances et les remboursements correspondant aux
risques assurés s’enregistrent à un compte de tiers ouvert au nom de la caisse de congés payés
habilitée à couvrir directement les risques d’intempéries (compte 437 « Autres organismes
sociaux »). Toutefois, dans la mesure où l’entreprise conserverait définitivement à sa charge une
quote-part d’avances, elle serait à comprendre parmi les salaires (compte 6414 « Indemnités et
avantages divers ») (Rép. Liot, Sén. 17 septembre 1969, no 8644, non reprise dans Bofip).
Fiscalement et Socialement
Cette indemnité :
– échappe aux cotisations sociales applicables aux salaires (voir Mémento Social no 23070) ;
– est assimilée, pour le bénéficiaire, à un salaire imposable à l’impôt sur le revenu ;
– n’est pas soumise aux taxes et participations sur les salaires.
D’où la nécessité de la suivre isolément en comptabilité.
OM
indemnité, la probabilité que la condition se réalise et que la prime soit versée est estimée en considérant
ON
cet ensemble d’obligations comme un tout (PCG, art. 323-2 ; voir no 2577-1). En pratique, le montant de la
EC
provision est ainsi calculé en tenant compte du taux moyen de versement (constaté au moyen de statis-
S
UE
tiques historiques).
Q
DI
Cette provision est constituée de manière progressive en fonction du rythme d’acquisition des droits.
RI
JU
Ainsi, à la clôture de l’exercice n, une prime dont le montant est fonction du chiffre d’affaires réalisé sur
ES
la durée du contrat est provisionnée sur la base du chiffre d’affaires réalisé à la clôture de l’exercice.
NC
IE
Fiscalement Certes, le Conseil d’Etat a admis le principe de la constitution d’une provision pour indemnité
SC
de fin de contrat sous réserve qu’elle soit calculée avec une probabilité suffisante (CE 12 février 1990, no 88375
S
DE
et 4 mai 1979, no 10727). Toutefois, lorsque l’indemnité n’est due qu’aux seuls locataires-gérants justifiant
E
LT
d’une certaine ancienneté, le Conseil d’Etat a jugé que le calcul de la provision ne doit pas prendre en
CU
compte les contrats de gérance n’ayant pas atteint l’ancienneté minimale requise à la date de clôture, même
:FA
s’il est établi qu’un certain pourcentage de ces contrats se poursuivra au-delà de ce terme. En effet, tant
om
x.c
que la condition d’ancienneté n’est pas réalisée, l’entreprise n’est pas irrévocablement engagée au verse-
rvo
ment futur de l’indemnité (CE 31 mai 2000, no 179552 ; sur l’évolution de la position du Conseil d’Etat dans
ola
En outre, lorsque l’indemnité n’est due qu’aux locataires-gérants ne renouvelant pas leur contrat, le calcul
uh
de la provision doit tenir compte, par un calcul statistique ou une estimation raisonnable en l’absence
d’historique, des cocontractants susceptibles de reconduire leur contrat (CAA Versailles 1er avril 2014,
no 13VE01286 définitif suite à CE (na) 27 février 2015, no 380836).
Pour plus de détails sur le calcul statistique des provisions, voir no 2577-3.
Pour le locataire-gérant, voir no 2408.
Pour le franchisé, voir no 4164.
917 Indemnité d’expatriation Elle nous paraît devoir être enregistrée dans les salaires.
5 En ce qui concerne les cotisations de Sécurité sociale, voir Mémento Social no 78700.
versées au personnel), que les sommes remboursées soient déterminées d’après les dépenses réelle-
ment supportées par les intéressés ou en application d’un barème forfaitaire.
Toutefois, à notre avis, peuvent être inscrits au compte 6414 « Indemnités et avantages divers » les
allocations et remboursements assimilés à des compléments de rémunération et soumis à cotisations
sociales, seule la fraction (forfaitaire ou réelle) exonérée de ces cotisations étant portée alors dans
les comptes de charges par nature.
Socialement Le remboursement de ces frais par l’employeur est normalement exonéré de cotisations sociales.
Pour plus de détails sur les conditions d’exonération, voir Mémento Social no 22600 à 22800.
Fiscalement Les allocations, indemnités et remboursements de frais sont en principe déductibles du résul-
tat de l’entreprise dès lors qu’ils correspondent à des dépenses effectives et justifiées (CGI, art. 39-1-1o , voir
Mémento Fiscal no 23710 à 23730). Toutefois :
– les allocations forfaitaires attribuées aux cadres (toutes entreprises) et à certains dirigeants et associés de
SARL et de sociétés de personnes ne sont pas déductibles, lorsque l’entreprise a déjà inscrit en charges des
remboursements de frais versés à ces personnes qui sont couverts par ces allocations ;
Cette règle, dite « du non-cumul », ne concerne pas les dirigeants salariés qui sont imposés sur ces alloca-
tions dans la catégorie des salaires (voir Mémento Fiscal no 23730) ;
– les remboursements et allocations forfaitaires portant sur des charges somptuaires ne sont pas déductibles
(CGI, art. 39-4, voir no 990).
Les remboursements de frais accordés aux dirigeants et salariés les mieux rémunérés doivent figurer sur le
relevé des frais généraux (voir no 962).
Sur le remboursement des frais de déplacement des membres du conseil de surveillance et du conseil
d’administration, voir no 851.
OM
ou de véhicules hybrides rechargeables) (C. trav. art. L 3261-3 ; voir Mémento Social no 70530) ;
ON
EC
– soit sous forme du versement d’une indemnité kilométrique (Circ. DSS 7 du 7-1-2003 : BOSS 4-03 ; Mémento
S
Social no 22710).
UE
Q
Fiscalement Les remboursements de frais de déplacement domicile-lieu de travail ne sont pas déductibles,
DI
RI
ces trajets ne correspondant pas à un travail effectif (CAA Bordeaux 2 février 2016, no 14BX01553). Ces frais
JU
doivent donc être réintégrés extra-comptablement sur l’imprimé no 2058-A (ligne WQ). Pour une décision
ES
NC
contraire concernant les frais de transport d’un dirigeant, voir toutefois CE 2 juillet 1986, no 38610.
IE
Cas particulier Exploitants individuels : les frais de trajet domicile-lieu de travail exposés par les exploitants
SC
individuels sont déductibles lorsque la distance séparant le domicile du lieu de travail n’excède pas 40 kilo-
S
DE
mètres, la déduction des frais correspondant à une distance supérieure nécessitant en revanche de pouvoir
E
c. La prise en charge, de manière facultative et dans certaines conditions, sous forme de versement d’une
:FA
indemnité kilométrique, de tout ou partie des frais engagés par les salariés pour leurs trajets domicile-
om
x.c
lieu de travail effectués à vélo (y compris vélo électrique ; C. trav. art. L 3261-3-1, al. 1 ; voir Mémento Social
rvo
no 70530).
ola
Sur la réduction d’impôt dont bénéficient les entreprises qui mettent à la disposition de leurs salariés une
ch
1.s
flotte de vélos pour leurs déplacements domicile-lieu de travail, voir Mémento Fiscal no 10715.
uh
Ces prises en charge constituent, à notre avis, une charge sociale à porter au débit du compte 647
« Autres charges sociales ».
Si l’accord prévoit que le chef d’entreprise acquiert les titres de transport, à notre avis, il les comprend
dans les charges sociales, puis récupère la quote-part à la charge des salariés par le crédit du compte de
charges concerné.
– en excluant les sommes qui correspondent à la rémunération des dirigeants sociaux, aux rembourse-
ments de frais et aux indemnités contractuelles et additionnelles (versées dans le cadre d’un PSE, tel que défini
par l’article L 1233-61 du Code du travail) dues à la rupture du contrat de travail (Cass. soc. 9 juillet 2014 précité) ainsi
que les rémunérations des salariés mis à disposition d’autres entreprises (Cass. soc. 31 mai 2016 précité) ;
– en incluant en revanche les sommes qui correspondent à des indemnités légales et conventionnelles de
retraite, de licenciement et de préavis dues à la rupture du contrat de travail (Cass. soc. 9 juillet 2014 précité) ainsi
que les gratifications versées aux stagiaires (Cass. soc. 31 mai 2016 précité).
La Cour de cassation (Cass. soc. 31 mai 2016 précité) précise que les provisions de nature salariale qui sont
comptabilisées directement au compte 641 doivent être incluses dans la masse salariale retenue pour le
calcul des budgets versés au comité d’entreprise. Toutefois, les provisions, au sens comptable (voir no 2556
et notamment les provisions pour retraite) n’étant pas dotées par le compte 641 mais par le compte 68,
cette précision ne devrait, à notre avis, concerner, en pratique, que les charges à payer (au sens comptable ;
voir no 736-2) comptabilisées en contrepartie du compte 641 (notamment les congés payés et les rémunéra-
tions variables).
b. A laquelle s’ajoutent les rémunérations des salariés mis à disposition de l’entreprise par une entreprise
extérieure, même si ces rémunérations ne figurent pas au compte 641 (mais au compte 621, voir no 837)
(Cass. soc. 9 juillet 2014 précité).
I. En cours d’exercice Les sommes versées par un employeur à son comité d’entreprise et desti-
nées à financer des œuvres sociales instituées dans l’intérêt direct du personnel de l’entreprise sont
à enregistrer au débit du compte 6472 « Versements aux comités d’entreprise et d’établissement »
par le crédit d’un compte de trésorerie (PCG, art. 944-42).
En revanche, l’imputation sur la subvention de fonctionnement devant être versée au comité d’en-
treprise de moyens en personnel mis à disposition de ce dernier (imputation qui est licite ; Cass. crim.
11 février 1992, no T 90-87.500 PF) n’entraîne, à notre avis, aucune écriture particulière, les charges
correspondantes étant classées par nature en « Frais de personnel ».
La solution revenant à débiter le compte 6472 par le crédit d’un compte de transfert de charges ne nous
paraît pas correcte car relevant d’une écriture de gestion (classement par destination). Ainsi, seul un
calcul extra-comptable permet de calculer la réduction de subvention de fonctionnement.
II. En fin d’exercice Il convient de régulariser le montant de cette charge lorsque les sommes déjà
versées (ainsi que les moyens mis à la disposition) sont inférieures au montant des contributions et
subventions calculé pour l’exercice selon une formule légale ou contractuelle. La charge restant à payer
OM
est débitée au compte 6472 par le crédit du compte 422 « Comités d’entreprise, d’établissement, … ».
ON
EC
Fiscalement Les sommes versées, qui cessent normalement d’être à la disposition de l’entreprise, sont
S
UE
considérées dans leur intégralité comme des charges déductibles même lorsqu’elles excèdent le montant de
Q
DI
la cotisation minimum obligatoire (BOI-BIC-CHG-40-40-60 no 30).
RI
JU
ES
922 Titres-restaurant
NC
IE
Aucun compte n’a été prévu pour l’enregistrement des titres-restaurant. Il nous paraît pouvoir être
DE
opéré ainsi :
E
LT
– lors de leur achat, les titres sont débités au compte 437 « Autres organismes sociaux » (et non
CU
:FA
467. Débiteurs divers, voir remarque no 944) par le crédit d’un compte financier ;
om
– lors de leur remise au personnel, le compte 437 est crédité par le débit, selon le cas, du compte 421
x.c
« Rémunérations dues au personnel » ou d’un compte financier pour la part à la charge du personnel et
rvo
du compte 647 « Autres charges sociales » pour la part restant à la charge de l’entreprise.
ola
ch
1.s
Fiscalement La part contributive des employeurs au prix des titres-restaurant est déductible du bénéfice
uh
370
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
Vêtements de travail Ils nous paraissent devoir être, selon les circonstances, soit enregistrés au 924
compte 6022 s’ils sont stockés ou 606 s’ils ne le sont pas (voir no 804), soit immobilisés (voir no 1138).
Chèques-vacances Sur la réglementation des chèques-vacances, voir Mémento Social no 13755 925
OM
à 13770.
ON
EC
Cette contribution de l’employeur, constitue, à notre avis, une charge sociale (au même titre que
S
les titres-restaurant : voir no 922) à porter au débit du compte 647.
UE
Q
Toutefois, à la différence des titres-restaurant, des charges sociales sont également dues. Celles-ci
DI
RI
nous paraissent devoir être comptabilisées dans le même compte (647) et non avec les autres
JU
charges sociales.
ES
NC
926
IE
Création et financement de crèches Aucun compte spécifique n’a été prévu pour l’enregis-
SC
trement des dépenses relatives à la création et au fonctionnement de crèches d’entreprises. Les dépenses
S
DE
doivent, à notre avis, être enregistrées en résultat par nature et donner lieu à l’inscription au bilan d’immo-
E
LT
bilisations, le cas échéant. En revanche, s’agissant de versements à une crèche collective commune à
CU
plusieurs entreprises, la charge est à constater, à notre avis, au compte 647 « Autres charges sociales ».
:FA
Il en est de même, à notre avis, pour les primes de crèches versées par l’employeur.
om
x.c
Fiscalement Les entreprises qui financent la création de crèches en faveur de leurs salariés peuvent
rvo
déduire les frais de fonctionnement et les amortissements afférents à ces dépenses quand elles sont immobi-
ola
ch
lisées. De même, les versements à une crèche collective sont admis en déduction dès lors qu’ils ont pour
1.s
contrepartie l’octroi d’un avantage déterminé au personnel de l’entreprise versante (Rép. Hamel, Sén. 18 juin
uh
2002, no 39800, non reprise dans Bofip), tel à notre avis le droit de profiter des services offerts par la crèche.
Sur le crédit d’impôt auquel ouvrent droit ces dépenses, voir no 927-6.
Aides financières aux services à la personne versées par les entreprises Les 926
entreprises peuvent faire bénéficier leurs salariés et, dans certains cas, leurs mandataires sociaux 1
(BOI-BIC-CHG-40-50-10 no 10 et 20), d’une aide financière au titre des services à la personne :
– sous la forme d’un versement au salarié (C. trav. art. L 7233-4 et L 7233-5) ou de la remise d’un chèque
emploi-service universel (« Cesu ») (C. trav. art. L 1271-12 à L 1271-14) ;
– exonérée, notamment, de cotisations sociales dans la limite d’un certain plafond. Pour plus de détails
sur le régime social de ces aides, voir Mémento Social no 22416.
Ces aides financières sont, à notre avis, à comptabiliser dans le compte 647 « Autres charges
sociales » l’exercice au cours duquel elles ont été accordées.
C’est-à-dire, selon le cas, l’exercice du versement de l’aide ou de la remise du « Cesu » au personnel.
Cas particulier « Cesu » préfinancé : lorsque l’aide financière est versée au salarié sous la forme d’un
« Cesu » préfinancé, ce dernier suit, à notre avis, le traitement comptable des titres-restaurant (voir no 922).
371
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
Fiscalement Les aides financières, y compris le « Cesu » préfinancé, attribuées par une personne morale
à ses salariés comme à ses mandataires sociaux (BOI-BIC-CHG-40-50-10 no 80) :
– constituent des charges déductibles, dans la limite du plafond fixé pour l’exonération de charges sociales
(voir ci-avant) ;
– ouvrent droit au crédit d’impôt famille (voir no 927-6 et Mémento Fiscal no 10555).
En outre, le produit correspondant à l’aide financière qu’un exploitant individuel s’attribue est exonéré dans
la limite de 1830 € pour le calcul du bénéfice imposable d’une entreprise individuelle.
OM
même si son montant est dégressif.
ON
Toutefois, dans le cas où un logiciel de paie générerait une écriture automatique de paie (écriture englo-
EC
bant les rémunérations, les charges patronales et salariales), il serait nécessaire, pour tenir compte de
S
UE
l’exonération de charges patronales, d’annuler partiellement cette écriture en débitant les comptes 43
Q
« Sécurité sociale et autres organismes sociaux » concernés, par le crédit du compte 645 « Charges de
DI
RI
Sécurité sociale et de prévoyance ». L’écriture inverse serait à enregistrer en cas de remise en cause
JU
éventuelle de l’exonération de cotisations patronales.
ES
NC
Si les exonérations de charges patronales ont une incidence significative sur le résultat, une informa-
IE
Remarque Exercice social ne coïncidant pas avec l’année civile : dès lors que la réduction de cotisa-
S
DE
tions est déterminée par année civile mais calculée mensuellement par anticipation (cas de la réduction
E
LT
générale de cotisations, voir Mémento Social no 1880 à 1955), l’entreprise doit, à la clôture de l’exercice,
CU
apprécier tous les éléments de rémunération (jusqu’à la fin de l’année civile) pouvant venir impacter
:FA
l’objet d’une provision ou d’une charge à payer dès lors que son montant peut être déterminé de façon
x.c
rvo
Sur la charge à payer à constituer en cas de restitution des aides de l’Etat, voir no 928.
ch
1.s
uh
Fiscalement Il en est de même (CGI, art. 38). Selon la jurisprudence [position contraire à la doctrine admi-
nistrative (BOI-BIC-PDSTK-10-30-10-20 no 190)], les primes régionales à la création d’entreprise et à l’emploi ont
le caractère de subvention d’équipement et sont donc susceptibles d’être imposées de manière étalée,
conformément à l’article 42 septies du CGI (voir no 3247 ; CE 30 juillet 2003, no 236945 ; CAA Nantes 16 décembre
2002, no 99-1379).
OM
Inversement, s’il a été attribué par anticipation, le remboursement forfaitaire sera enregistré pour partie
ON
en produits constatés d’avance à la clôture de l’exercice.
EC
Cas particulier Embauche des handicapés : lorsque les dépenses d’adaptation du poste constituent pour
S
UE
l’entreprise des immobilisations, le remboursement de l’Etat ne peut venir à notre avis en moins de ces
Q
DI
dépenses à l’actif ; il constitue, sur le plan comptable, une « subvention d’investissement » qui peut donc être
RI
soit comptabilisée immédiatement en produit exceptionnel soit étalée comme l’immobilisation (voir no 3245 s.). JU
ES
Sur la contribution incombant à l’employeur en matière d’emploi des handicapés, voir no 879.
NC
IE
SC
nisme paritaire) rembourse à l’entreprise, en totalité ou partie, une charge qu’elle a supportée dans 4
E
LT
Dans ce cas, l’Etat prend à sa charge les allocations, participations et autres charges versées par
x.c
l’entreprise et inscrites au compte 6414 « Indemnités et avantages divers » (ou bien les dépenses
rvo
ola
dues au conseil extérieur comptabilisées au compte 617 « Etudes et recherches », ou, le cas échéant,
ch
Dès lors que la prise en charge par l’Etat est acquise, il convient de constater, sans attendre un
uh
remboursement, la créance sur l’Etat au débit du compte 443 « Opérations particulières avec l’Etat »
par le crédit du compte de charges concerné (6414, 617 ou 6226), et non 791 « Transferts de
charges d’exploitation » comme dans le cas d’un remboursement forfaitaire (voir no 927-3).
En effet, par rapport aux remboursements forfaitaires qui sont, par hypothèse, indépendants du montant
des charges de personnel supportées par l’entreprise, ce remboursement porte sur une charge précise
qu’il est possible de créditer.
A la clôture de l’exercice, par analogie avec le traitement applicable en cas de remboursement forfaitaire (voir
no 927-3), dans l’hypothèse où l’entreprise n’aurait pas reçu de l’Etat la confirmation formelle de l’engagement
de remboursement mais que le remboursement peut néanmoins être considéré comme certain, le compte
4487 « Etat – Produits à recevoir » est à débiter par le crédit du compte de charges concerné.
Inversement, s’il a été attribué par anticipation, le remboursement forfaitaire sera enregistré pour partie en
produits constatés d’avance à la clôture de l’exercice.
Les avances reçues le cas échéant de l’Etat sont à comptabiliser au crédit de ce compte 443 par le débit
du compte de trésorerie concerné.
Sur le traitement comptable de l’allocation d’activité partielle, voir no 909-5.
373
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
927 Crédit d’impôt famille Les dépenses engagées par les entreprises afin de permettre à leurs
6 salariés ayant des enfants à charge de mieux concilier leur vie professionnelle et leur vie familiale ouvrent
droit à un crédit d’impôt famille (CGI, art. 244 quater F ; CGI A III, art. 49 septies Y à 49 septies YC ;
BOI-BIC-RICI-10-130), correspondant à un pourcentage des dépenses éligibles engagées au cours de l’année
civile. Le crédit d’impôt est plafonné à 500 000 € par an.
Pour plus de détails, voir Mémento Fiscal no 10555.
L’existence du crédit d’impôt ne modifie pas la comptabilisation des dépenses y ouvrant droit,
qui doivent être classées par nature.
Le crédit d’impôt s’impute sur l’impôt dû sur les résultats de l’exercice au cours duquel les dépenses sont
engagées. La fraction excédant l’impôt dû est remboursable à l’entreprise (CGI, art. 199 ter E).
Sur l’absence d’incidence du crédit d’impôt famille sur le calcul de la participation des salariés, voir
no 2962-2.
Dans tous les cas, il constitue pour l’exercice concerné un produit de l’exercice à comptabiliser en
diminution de l’impôt sur les bénéfices (Information de l’ANC sur l’avancement des travaux du
groupe « Impôts, taxes et versements assimilés » pour l’établissement des comptes indivi-
duels et consolidés selon les règles françaises, publiée le 11 janvier 2011 sur le site de l’ANC,
www.autoritecomptable.fr) :
– s’il est imputé immédiatement, au crédit du compte 695,
– s’il n’est pas imputé (ou partiellement), au compte 699 dans une subdivision intitulée par exemple
« Produits – Crédit d’impôt famille » par le débit d’une subdivision du compte 444, s’intitulant par
exemple, « Etat – Crédit d’impôt restituable » (cette subdivision étant soldée lors de l’obtention du
OM
ON
remboursement).
EC
Et ce, par analogie avec la position retenue pour le report en arrière des déficits par le PCG d’une part (voir
S
no 2863) et avec le traitement appliqué pour le crédit d’impôt recherche d’autre part (voir no 1691-1).
UE
Q
DI
Remarque Produit d’exploitation : il n’est plus possible, à notre avis, de comptabiliser le crédit d’im-
RI
pôt en produit d’exploitation dans les comptes individuels. En revanche, ce traitement reste possible, à JU
ES
notre avis, dans les comptes consolidés établis en règles françaises, voir no 1691-1.
NC
Fiscalement
IE
SC
– le crédit d’impôt imputé sur l’IS de l’exercice diminue le montant de l’impôt à réintégrer extra-comptable-
S
DE
– le crédit d’impôt (ou la fraction de crédit d’impôt) non imputable mais remboursable et comptabilisé en
LT
CU
Exercice social ne coïncidant pas avec l’année civile Dans cette hypothèse, le calcul du crédit
om
x.c
d’impôt s’effectue néanmoins sur l’année civile (CGI A III, art. 49 septies YA). Il en résulte que l’imputation
rvo
du crédit d’impôt famille se fait sur l’impôt dû au titre de l’exercice clos au cours de l’année civile
ola
du Code de commerce (voir no 506), un prorata de crédit d’impôt devrait, à notre avis, être comptabi-
lisé en produit à recevoir à la clôture de l’exercice, le crédit d’impôt étant acquis à cette date.
Ce prorata est calculé sur la base des dépenses engagées entre le 1er janvier et la date de clôture
uniquement.
En effet, il n’est pas possible, à notre avis, de tenir également compte des dépenses prévisionnelles à
effectuer entre la clôture de l’exercice et la fin de l’année, même si celles-ci s’avèrent inéluctables (salaires
par exemple) et de constater le crédit d’impôt à recevoir prorata temporis, ces dépenses prévisionnelles
ne pouvant donner lieu à provisions et le crédit d’impôt n’étant pas encore acquis.
Fiscalement Le produit à recevoir comptabilisé doit être déduit extra-comptablement (imprimé no 2058-A,
ligne XG).
927 Crédit d’impôt apprentissage Les entreprises peuvent bénéficier d’un crédit d’impôt appren-
7 tissage dont le montant, déterminé par année civile, est calculé en multipliant par une somme forfaitaire
le nombre moyen annuel d’apprentis n’ayant pas achevé la première année de leur cycle de formation
dans l’entreprise, et qui préparent un diplôme ou un titre équivalent au plus au BTS ou à un diplôme
374
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
d’IUT, et pour lesquels le contrat avec l’entreprise a atteint une durée d’au moins un mois au cours de
l’année (CGI, art. 244 quater G et A III, art. 49 septies YJ à 49 septies YO ; BOI-BIC-RICI-10-40).
Pour plus de détails, voir Mémento Fiscal no 10525.
Exercice social coïncidant avec l’année civile Le crédit d’impôt est imputable sur l’impôt dû au
titre de l’exercice au cours duquel les apprentis ont été employés (CGI, art. 199 ter F et 220 H ; BOI-BIC-RICI-
10-40 no 250). La fraction excédant l’impôt dû est restituable (CGI, art. 199 ter F et 220 H ; BOI-BIC-RICI-10-40
no 250 à 270).
La comptabilisation du crédit d’impôt et les retraitements extra-comptables à effectuer sont iden-
tiques à ceux applicables au crédit d’impôt famille (voir no 927-6).
Exercice social ne coïncidant pas avec l’année civile Dans cette hypothèse, le crédit d’impôt est
imputé sur l’impôt dû au titre de l’exercice clos au cours de l’année civile suivant celle prise en
compte pour le calcul du nombre moyen annuel d’apprentis (BOI-BIC-RICI-10-40 no 250). Il en résulte que
le crédit d’impôt est susceptible d’être imputé sur l’impôt de l’exercice suivant celui de l’engagement
d’une quote-part des dépenses d’apprentissage.
Constatation d’un produit à recevoir En cas d’exercice social ne coïncidant pas avec l’année civile
(ou en cas d’arrêté intermédiaire), un prorata de crédit d’impôt devrait, à notre avis, être comptabi-
lisé en produit à recevoir à la clôture de l’exercice, dès lors que des apprentis ont été employés
au moins un mois entre le 1er janvier et la date de clôture de l’exercice.
A notre avis, ce prorata est égal au crédit d’impôt (le cas échéant plafonné) de l’année civile en cours à
la date de la clôture de l’exercice, calculé en fonction d’une moyenne annuelle ne tenant compte
que des apprentis employés au moins un mois entre le 1er janvier et la clôture.
Fiscalement Le produit à recevoir comptabilisé doit être déduit extra-comptablement sur l’imprimé
no 2058-A (ligne XG).
■ Exemple
A la clôture de l’exercice 1/4/n – 1 au 31/3/n, une entreprise a employé trois apprentis éligibles au crédit
d’impôt entre le 1/1/n et le 31/3/n pour les durées suivantes :
– apprenti A employé 2 mois ;
– apprenti B employé 3 mois ;
– apprenti C employé 1 mois.
Le crédit d’impôt apprentissage n, calculé en fonction du nombre moyen annuel d’apprentis de l’année
civile n, est imputable sur l’IS de l’exercice clos au 31 mars n + 1.
OM
Le prorata de crédit d’impôt de l’année civile n à comptabiliser en produit à recevoir au titre de l’exercice
n – 1/n est égal à 800 € [[(2 + 3 + 1)/12] × 1 600*].
ON
EC
* Montant forfaitaire à retenir pour le calcul du crédit d’impôt ; voir Mémento Fiscal no 10525.
S
UE
Q
DI
RI
Restitution des aides (à l’emploi ou à la formation) de l’Etat L’entreprise peut 928
JU
être amenée à reverser les aides dont elle a bénéficié, notamment si le contrat de travail est rompu
ES
NC
– lorsqu’une entreprise envisageant la fermeture d’un établissement, qui a pour conséquence un licencie-
DE
ment pour motif économique, n’a pas respecté son obligation de recherche d’un repreneur (C. trav.
E
LT
art. L 1233-57-21) ;
CU
– ou lorsqu’une entreprise bénéficiant de certains allègements de cotisations patronales n’a pas respecté
:FA
son obligation annuelle de négociation sur les salaires (CSS, art. L 241-13, L 131-4-2 et L 752-3-1).
om
x.c
Toutefois, lorsque le contrat est rompu pour faute grave (ou lourde) ou pour cas de force majeure, le
rvo
a. Paiement des charges sociales initialement exonérées. Dès la notification de la rupture du contrat
1.s
de travail ou le constat de non-respect des conditions d’embauche, l’entreprise constate le montant des
uh
cotisations qui seront à reverser en débitant le compte 6451 « Cotisations à l’Urssaf » par le crédit du
compte 431 « Sécurité sociale ».
En cas de travail dissimulé, le paiement des charges sociales donne lieu, à notre avis, à la constatation
d’une provision dès l’établissement du procès-verbal de travail dissimulé (sur cette procédure, voir Mémento
Social no 79540 et C. trav. art. L 8272-1).
b. Reversement des subventions Dès la notification de la rupture du contrat et lorsqu’elle doit reverser
l’aide octroyée, l’entreprise doit constater la restitution de l’aide acquise :
– en contrepassant l’écriture initiale si l’aide a été obtenue au cours de l’exercice ;
– en constatant, à notre avis, une « autre charge de gestion courante » (compte 658) si l’aide a été
obtenue lors d’un exercice antérieur.
Remarque Restitution probable : lorsqu’il apparaît, en cours d’exécution du contrat, que ce dernier
ne sera pas exécuté et que l’employeur devra, à ce titre, restituer les aides obtenues, une provision devrait
être constituée.
Fiscalement La subvention est imposable lorsqu’elle est définitivement acquise (BOI-BIC-PDSTK-10-30-10-10
no 1 et 10). Corrélativement, sa restitution est déductible dès qu’elle est certaine dans son principe et dans
son montant.
375
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
Cas particuliers Restitution des aides sur décision de la Commission européenne les jugeant illé-
gales Tant que l’Etat français, qui s’est vu notifier cette décision par la Commission européenne et a fait
appel de cette décision auprès de la CJCE, n’a pas expressément fait connaître aux entreprises les moda-
lités de restitution de ces aides jugées illégales, aucune provision n’est à constituer à ce titre ; mais une
information détaillée sur le risque lié à la décision de la Commission européenne est à fournir dans
l’annexe (Bureau du Conseil national de la CNCC, 23 février 1998, 20 janvier 1999 ; Revue SIC no 161, mars 1998, p. 31).
Cette position, prise dans le cadre du Plan textile, paraît, à notre avis, extrapolable à toute aide jugée
illégale, d’autant qu’elle a été confirmée en 1999 (Télex Commissaires CNCC no 82, mai-juin 1999 et bureau du
conseil national de la CNCC, 7 juillet 1999) par l’obligation de constituer une provision dès lors qu’un accord
était finalement intervenu. Une même position a été prise en 2005 dans le cadre du remboursement des
exonérations fiscales octroyées aux entreprises au titre de l’article 44 septies du CGI (réponse de la Commission
des études comptables de la CNCC du 18 avril 2005, reproduite dans le Bull. CNCC no 138, juin 2005, p. 178 s.).
Avantages en nature Les avantages en nature sont des prestations (biens ou services)
fournies par l’employeur au salarié pour son usage privé, à titre gratuit ou moyennant une participa-
tion du salarié inférieure à leur valeur.
930 Non-obligation de comptabilisation Bien qu’en principe les entreprises doivent les inscrire
en comptabilité (CGI, art. 54 bis), l’Administration admet, en l’absence de rubrique distincte au compte
de résultat, qu’elles puissent s’abstenir de les comptabiliser (BOI-BIC-CHG-40-40-30 no 660 et BOI-BIC-DECLA-
30-10-20-10 no 270 à 290). Mais cette dérogation est subordonnée à l’établissement, en annexe à la
comptabilité, d’un état comportant l’indication de leur montant par catégorie, soit pour chaque
bénéficiaire s’il s’agit d’avantages particuliers, soit globalement s’il s’agit d’avantages collectifs.
Cet état n’a pas à être joint à la déclaration de résultat mais doit seulement être tenu à la disposition du
service des impôts (BOI-BIC-CHG-40-40-30 no 660).
Fiscalement A défaut d’inscription explicite en comptabilité, l’entreprise risque de se voir refuser la déduc-
tion des avantages en nature considérés alors comme des avantages occultes (en dernier lieu CE 24 mars 2006,
no 260787), dans le cas où l’entreprise ne se conforme pas aux conditions posées ci-avant par la tolérance
administrative. Voir Mémento Fiscal no 10955 c.
En ce qui concerne les dirigeants, voir Mémento Fiscal no 23740.
Remarques 1. Déclaration sur l’état des salaires Les avantages en nature doivent également être
OM
déclarés avec la déclaration annuelle des salaires (ex-DADS) (voir no 960).
ON
2. Types d’avantages et évaluation En ce qui concerne les différents avantages en nature (nourriture,
EC
logement, téléphone, automobile, etc.) et leur évaluation, voir Mémento Social no 22480 à 22585.
S
UE
Q
DI
931 Méthodes de comptabilisation Les charges étant comptabilisées selon leur nature (loyer,
RI
entretien, amortissements, etc.) et non selon leur destination (personnel bénéficiaire), il n’existe pas JU
ES
A notre avis, plusieurs méthodes sont possibles pour suivre les avantages en comptabilité :
IE
SC
I. Méthode du dédoublement des comptes Les charges qui ont le caractère d’avantages en
S
DE
nature sont enregistrées selon leur classement comptable normal et une écriture complémentaire
E
LT
■ Exemple
om
Un loyer de 6 000 est payé et constitue un avantage en nature. Il est enregistré aux comptes (par exemple)
x.c
rvo
6417 et 6418.
ola
ch
1.s
II. Dans les secteurs où les avantages en nature sont importants, il peut être intéressant de les
faire figurer au compte de résultat en les enregistrant au compte 64 « Charges de personnel ».
Ayant déjà été portés en charges, selon leur nature, lorsque les dépenses ont été engagées ou
parl’intermédiairedesamortissements,ilenrésulteunedoubleinscriptionparmileschargesquinécessite
en contrepartie la création du compte correcteur de charges 791 « Transferts de charges
d’exploitation ».
Fiscalement Il appartient aux entreprises relevant du régime simplifié d’utiliser le compte de produits
« Travaux et charges engagés par l’entreprise pour elle-même » (Rép. Sergheraert, AN 7 février 1983, no 15613,
non reprise dans Bofip).
376
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
III. Pour sa part, le secrétariat du CNC (Bull. no 36-02) avait préconisé les solutions suivantes (sauf
pour les entreprises hôtelières) reprises dans le guide des entreprises à commerces multiples :
– le montant de l’avantage est enregistré au débit d’un sous-compte de « Charges de personnel »
correspondant aux fonctions exercées dans l’entreprise par le personnel bénéficiaire, par exemple,
pour le personnel salarié, le sous-compte 6417 « Avantages en nature » ;
– en contrepartie, il est possible de créditer : soit les comptes de charges qui ont déjà été normalement
débités et, pour les avantages qui n’ont pas ou qui n’ont que partiellement donné lieu à un enregistre-
ment en charge (cas du logement gratuit), le compte « Produits des activités annexes » (708) ; soit le
compte de la classe 7 « Prestations fournies sous forme d’avantages en nature au personnel (et à
l’exploitant) » (subdivision à créer du compte 791 « Transferts de charges d’exploitation »).
Pour l’hôtellerie, compte 726 « Production consommée ».
A notre avis, l’entreprise a intérêt à comptabiliser les avantages en nature dans certains cas :
a. Logement du personnel L’employeur peut :
– soit réclamer un loyer qui vient en diminution de la rémunération à verser : il constitue un produit
des activités annexes (7083 « Locations diverses ») ;
– soit ne rien leur réclamer ou une somme inférieure au loyer : il en résulte un avantage en nature qui
nous paraît devoir également être enregistré (au compte 708, une des solutions préconisées par le CNC),
en contrepartie du fait que l’immeuble est amorti dans sa totalité.
b. Avantages en nature des dirigeants Si le bénéficiaire a la qualité de salarié, ils constituent un supplément
de rémunération. Mais s’il n’a pas cette qualité, ils s’imputent (Rép. Sergheraert, AN 10 mai 1979, no 12776, non reprise
dans Bofip) :
– sur les jetons de présence alloués,
– sur le compte courant de l’intéressé pour l’éventuelle partie excédant le montant des jetons de présence.
Ceci implique, à notre avis, leur comptabilisation au crédit du compte 791.
c. Avantages en nature de l’exploitant individuel L’utilisation privative d’un immeuble porté à l’ac-
tif de l’entreprise peut, à notre avis, être enregistrée au débit du compte 108 « Compte de l’exploitant »
par le crédit du compte 791.
Les prélèvements en nature (nourriture, chauffage, carburants, etc.) sont également débités au compte
108 par le crédit des comptes de charges concernés ou, à défaut, du compte 791.
OM
Fiscalement En effet :
ON
1. Au regard de l’impôt sur les bénéfices, les pourboires sont à inclure dans les recettes de l’entreprise.
EC
Ils doivent d’ailleurs toujours transiter par la comptabilité même s’ils sont directement encaissés par le
S
UE
personnel. A cette recette, correspond une charge de personnel déductible d’égale valeur (BOI-BIC-CHG-10-
Q
20-20 no 90).
DI
RI
2. Au regard de la TVA, toutes les majorations de prix réclamées à titre de pourboires « obligatoires » à
JU
la clientèle des entreprises industrielles et commerciales (notamment hôtels, restaurants, cafés, brasseries,
ES
NC
bars, salons de thé, salons de coiffure, etc.) constituent un élément du prix à soumettre à la TVA, y
IE
compris les pourboires perçus directement auprès des clients par les employés (BOI-TVA-BASE-10-20-40-20
SC
I. Pourboires encaissés et répartis par l’employeur Lors de l’enregistrement des recettes par
:FA
l’employeur, celui-ci constate les pourboires à répartir au débit d’un compte de trésorerie par le
om
crédit du compte à créer 4261 « Service au pourcentage à répartir » et du compte 4457 « TVA
x.c
collectée », celle-ci étant calculée sur l’ensemble des recettes, pourboires compris.
rvo
ola
Lors de la répartition des montants bruts de pourboires, ceux-ci sont virés du compte 4261 au
ch
Prêts au personnel Quelle que soit leur échéance, ils sont comptabilisés au compte 2743, 934
même s’ils sont effectués dans le cadre de l’effort à la construction (voir no 864-2).
Ces prêts sont possibles même pour un administrateur ; voir no 2202.
377
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
OM
les cotisations sur acomptes ne sont exigibles qu’à la date de versement du solde.
ON
EC
S
936 Opposition sur salaires et cession de salaires (voir Mémento Social no 70940 à 70950) La
UE
Q
fraction du salaire qui fait l’objet de saisie ou de cession est comptabilisée au crédit du compte 427
DI
RI
« Personnel – Oppositions » (PCG, art. 944-42) par le débit des comptes 64 concernés, ou du compte
JU
421 « Rémunérations dues au personnel » selon que les rémunérations dues sont enregistrées pour
ES
limitant les possibilités, pour l’employeur créancier du salarié, d’effectuer des retenues sur la rému-
E
nération de celui-ci, il convient, avant d’opérer une telle compensation en comptabilité, de tenir
LT
CU
938 Rémunérations non réclamées L’action en paiement des salaires se prescrit par trois ans
x.c
rvo
La prescription joue, quelle que soit la forme de la rémunération, pour toutes les sommes qui ont leur cause
ch
1.s
En revanche, la prescription de trois ans ne vise pas les créances n’ayant pas le caractère de salaire,
c’est-à-dire les sommes ayant la nature d’indemnités (indemnité de licenciement ou de rupture
abusive de contrat) pour lesquelles une prescription de 2 ans s’applique (C. trav. art. L 1471-1 ; voir
no 996-2).
a. Début Le délai de prescription de 3 ans ou de 2 ans selon la nature de la rémunération (salaire ou
sommes de nature indemnitaire) commence à courir à compter de la date à laquelle le salarié a connu
ou aurait dû connaître les faits lui permettant d’agir (C. trav. art. L 3245-1 et L 1471-1).
b. Interruption La prescription peut être interrompue par une reconnaissance de dette, une demande
en justice, un acte d’exécution forcée (C. civ. art. 2240, 2241 et 2244).
Pour plus de détails, voir Mémento Social no 70815.
Il résulte de la prescription triennale ou biennale que les rémunérations non réclamées dans le délai
de trois ans ou deux ans (selon la nature de la rémunération réclamée) à compter de la date à
laquelle le salarié a connu ou aurait dû connaître les faits lui permettant d’agir constituent pour
l’entreprise un produit exceptionnel sur exercices antérieurs à créditer au compte 77 « Produits
exceptionnels sur opérations de gestion » (subdivision 7718 « Autres produits exceptionnels sur
opérations de gestion ») par le débit du compte 421 « Personnel-Rémunérations dues ».
378
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
Dans une autre conception du résultat courant (voir no 2755), il serait possible, à notre avis, de les considérer
comme des produits d’exploitation à enregistrer au compte 75.
Transfert de passifs sociaux associé à un transfert de salariés Lors des opéra- 938
tions de restructuration entraînant un transfert d’activité (notamment lors des cessions de fonds de 1
commerce), il est fréquent que :
– le repreneur soit tenu, contractuellement ou légalement, de reprendre les obligations qui incombaient
à l’ancien employeur envers les salariés transférés dont les contrats de travail subsistent (notamment en vertu
de l’article L 1224-2 du Code du travail) ;
– l’apporteur indemnise le repreneur à hauteur des passifs sociaux transférés, c’est-à-dire de toutes les
sommes dues aux salariés à la date de transfert (augmentées, le cas échéant, des charges sociales
afférentes).
En l’absence de dispositions spécifiques dans le PCG sur les modalités de sortie des passifs sociaux
transférés dans ce contexte les règles générales s’appliquent.
I. Chez l’apporteur Le transfert des salariés entraîne :
– le transfert au repreneur des engagements de retraite qui incombaient à l’apporteur (ancien
employeur) et, par suite, l’extinction de l’obligation pour l’ancien employeur ;
– en contrepartie du transfert de l’engagement, l’apporteur doit indemniser le repreneur à hauteur
du passif transféré.
L’apporteur se libérant de son obligation en versant l’indemnité, la provision doit, conformément
aux dispositions générales applicables aux provisions (PCG art. 941-15 et C. com. art. R 123-179 ; voir no 2583),
être reprise par le résultat.
L’apporteur doit alors comptabiliser une charge au titre de l’indemnisation accordée au repreneur.
II. Chez le repreneur Dès lors que le repreneur est indemnisé à hauteur des passifs qu’il assume,
aucune charge n’est constatée dans ses comptes, y compris pour les provisions reprises. En effet, le
repreneur étant intégralement indemnisé, son obligation se limite à assurer le paiement des engage-
ments repris, ce qui ne donne lieu à aucune écriture en résultat.
Sur la comptabilisation de la reprise des passifs sociaux dans le cadre de la reprise d’actifs d’une société
en liquidation judiciaire, voir no 1422.
■ Exemple
OM
Le 1er janvier n, le groupe F décide, dans le cadre d’une réorganisation, de transférer de la société F1 à
ON
la société F2 son activité maintenance et les 200 salariés se rapportant à cette activité.
EC
Il est convenu que F1, l’apporteur, indemnise F2, le repreneur, à hauteur des passifs sociaux attachés aux
S
UE
salariés transférés. L’indemnité est calculée sur la base de la valeur nette comptable des passifs transférés,
Q
DI
à savoir 1 168 qui se décomposent comme suit :
RI
– Provision pour engagements de retraite : 335 JU
ES
1. Les provisions transférées, ainsi que l’indemnité versée en contrepartie, transitent par le résultat de
:FA
de retraite
A nouveau
Provision pour engagements de retraite . . . . 335
01/01/n – Transfert de la provision pour
engagements de retraite
Reprise de la provision pour engagements
de retraite . . . . . . . . . . . . . . . . . . 335 …........…........…........…..……………………......….. 335
Transfert au repreneur . . . . . . . . . . . . 335 …........…........…........…..…………………..….. 335
x/x/n – Paiement
Paiement de la dette au repreneur . . . . . . 335 …........…........… 335
379
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
A notre avis, un classement en résultat exceptionnel de ces opérations pourrait, selon les circonstances,
être retenu (sous réserve d’expliciter en annexe la composition du résultat exceptionnel), voir no 2755.
2. Les dettes et les charges à payer transférées, ainsi que l’indemnité versée en contrepartie, transitent
exclusivement par le bilan comme suit :
4286x 4282 438x 46x 512
Charges à payer – Dettes Charges Dette Banque
RTT provisionnées sociales sur envers
pour congés charges à payer le repreneur
à payer
A nouveau
RTT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125 ........…........…........…..…….. 63
Congés payés . . . . . . . . . . . . . . . . 430 …........….... 215
01/01/n – Transfert des passifs sociaux
Transfert au repreneur . . . . . . . . . . . . 125 ........…....... 430 ........…..…. 278 ........…..….......... 833
x/x/n – Paiement
Paiement de la dette au repreneur . . . . . . 833 …........….........… 833
OM
ON
EC
S
UE
Q
E. Autres charges de gestion courante (compte 65)
DI
RI
JU
ES
I. Les charges d’exploitation qui ne sont pas considérées comme des consommations intermédiaires
SC
C’est la notion de « production » de la Comptabilité nationale qui a été retenue. Le système élargi de
E
LT
– les jetons de présence et les rémunérations des gérants majoritaires de SARL sont des revenus distribués
om
x.c
Y sont incluses les pertes sur créances « Clients » irrécouvrables (voir no 650 s.).
ola
ch
II. Les opérations d’exploitation réalisées par l’intermédiaire de sociétés en participation (voir no 4272) ;
1.s
uh
– les redevances sur chiffre d’affaires versées pour la concession d’une licence d’exploitation ou 939
de production d’une marque ou d’un brevet, qui devraient constituer à notre avis, dans la quasi- 1
totalité des cas, des charges et exceptionnellement des immobilisations incorporelles (voir no 1639-4), (suite)
Fiscalement Ces redevances sont immédiatement déductibles dès lors qu’elles :
– ne sont pas immobilisées (voir no 1639-4) ou incorporées dans les stocks (voir no 1184-1) ;
– et ne sont pas excessives (BOI-BIC-CHG-40-20-10 no 10). La jurisprudence (voir Doc. FL BIC-IX-22400 s.) appré-
cie le montant normal ou non des redevances versées en fonction notamment de l’influence du droit
concédé sur l’évolution du chiffre d’affaires ;
– et ont une contrepartie réelle. Tel n’est pas le cas d’un brevet tombé dans le domaine public (CAA Nancy
26 mars 1992, no 90-433) sauf si la concession accorde une autre contrepartie comme l’utilisation d’une marque
de forte notoriété (CAA Paris 15 juin 1999, no 98-54).
Sur les conditions supplémentaires de déductibilité en cas de versement à une société localisée dans un Etat
ou Territoire à fiscalité privilégiée ou non coopératif (« ETNC », voir no 2849), voir Mémento Fiscal no 78295.
Remarques Concession et sous-concession de brevets et autres actifs incorporels suscep-
tibles de relever du régime du long terme.
1. Si les redevances sont imposées au taux réduit des plus-values à long terme chez le concédant (voir
no 649-1), ce qui n’est pas le cas lorsqu’il est établi à l’étranger (TA Montreuil 3 mars 2014, no 1207917), les
redevances ne sont déductibles par l’entreprise concessionnaire, lorsqu’elle est liée au concédant
(sur cette notion, voir no 1808) qu’à hauteur de 45 % (15/33,1/3) de leur montant, sauf si l’entreprise
concessionnaire apporte la preuve de la réalité et de la rentabilité de la concession (CGI, art. 39-12).
2. En outre, en cas de sous-concession, lorsque le sous-concédant bénéficie de l’imposition au taux
réduit des redevances de sous-concession (voir no 649-1), la déduction des redevances versées au
concédant est effectuée dans les conditions suivantes (CGI, art. 39-12 bis) :
– si leur montant est inférieur à celui des redevances perçues du sous-concessionnaire, elles sont
déductibles du résultat net de la sous-concession taxé au taux de 15 % et non au taux de droit
commun (voir no 649-1),
– si leur montant est supérieur à celui des redevances perçues du sous-concessionnaire, cet excédent est
déductible du résultat imposable au taux de droit commun mais à hauteur de 45 % de son montant.
Sur le cas où la sous-concession est consentie au cours d’un exercice postérieur à la concession, voir
Mémento Fiscal no 19227.
En revanche, les redevances sur chiffre d’affaires versées pour l’acquisition d’un fonds de commerce,
OM
d’un brevet ou d’une marque constituent des immobilisations (voir no 1610-1) et ne sont donc pas enregis-
ON
EC
trées au compte 65.
S
UE
– les redevances de franchisage (voir no 4166),
Q
– les droits d’auteur et de reproduction (compte 6516 ; liste du PCG, art. 932-1) La TVA retenue
DI
RI
à la source due sur les droits passibles de la TVA est à enregistrer, à notre avis, dans une subdivision JU
à créer du compte 4455 « Taxes sur le chiffre d’affaires à décaisser », par exemple 44552
ES
NC
Exemple
S
DE
Un éditeur reçoit une facture de droit d’auteur de 1 100 TTC qui s’analyse comme suit :
E
LT
Montant de la TVA retenue à la source par l’éditeur et à acquitter au Trésor (droits à déduction fixés
om
Pour plus de détails sur le régime de TVA et de déduction forfaitaire, voir Mémento Fiscal no 61705.
– la redevance sur les alcools « libres » perçue au profit du service des alcools (compte 6358 « Autres
droits » ou compte 60 si elle est rattachée aux achats) ;
– les redevances dues à l’Etat sur les ventes de matériels objets d’une aide à l’innovation (à notre avis,
compte 628 « Divers (autres charges externes) ») ;
– les redevances de gérance libre ou de locations de fonds de commerce (compte 613 « Locations »),
voir no 817 ;
– les redevances de crédit-bail mobilier et immobilier (compte 612).
OM
ON
Les avantages en nature des dirigeants non salariés s’imputent sur les jetons de présence qui leur sont
EC
alloués (voir no 930 s.).
S
UE
Fiscalement a. Exercice de déduction : c’est celui au cours duquel la décision d’attribution des jetons
Q
DI
de présence est prise.
RI
b. Montant déductible : la déduction des jetons de présence alloués au titre d’un exercice est : JU
ES
– subordonnée à l’exercice, par le bénéficiaire, d’un travail effectif (BOI-IS-BASE-30-20-20 no 20 ; CAA Versailles
NC
15 juillet 2010, no 09-1944 rendue définitive par CE (na) 14 décembre 2011, no 344158) ;
IE
SC
du conseil de surveillance) la rémunération moyenne déductible attribuée au cours de l’exercice aux dix ou
DE
cinq salariés les mieux rétribués, selon que l’effectif de l’entreprise excède ou non 200 salariés. Si la société
E
LT
emploie moins de cinq personnes, la déduction est limitée à 457 € par membre du Conseil (CGI,
CU
:FA
art. 210 sexies). Pour plus de détails, voir Mémento Fiscal no 23580 et 23585.
om
– réintégration (ligne WQ) des jetons de présence constituant fiscalement une charge de l’exercice, mais
ola
ch
– l’exercice de comptabilisation de la charge à payer : réintégration (ligne WI) du montant des jetons de
présence comptabilisés en charges à payer ;
– l’exercice suivant : déduction extra-comptable (ligne WU) de la reprise de la charge à payer précédemment
réintégrée et réintégration (ligne WQ) de la quote-part des jetons de présence constatés en charges non
déductibles car excédant les limites définies ci-avant.
Sur les obligations déclaratives, voir no 961.
939 Pertes et gains de change sur créances et dettes commerciales Les résultats de
3 change sur les dettes et créances commerciales sont enregistrés en résultat d’exploitation dans les
comptes (PCG, art. 932-1) :
– 656 – « Pertes de change sur créances et dettes commerciales »,
– 756 – « Gains de change sur créances et dettes commerciales ».
En effet, le risque de change sur ces éléments est lié à l’exploitation au même titre, par exemple, que les
dépréciations de créances commerciales déjà enregistrées en résultat d’exploitation (Note de présentation du
règlement ANC no 2015-05, § 3.1.3).
382
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
Lorsque le résultat de change est lié à une opération ayant un caractère financier (emprunt bancaire en
devise, liquidités en devises…), voir no 2225.
Diverses autres charges de gestion courante A comptabiliser au compte 658, elles 939
peuvent, par exemple, comprendre : 5
– les transactions sur les valeurs d’actif (cessions d’immobilisations) : pour l’appréciation de leur
caractère courant, voir no 1566 ;
– les différences de caisse négatives (à notre avis et Guide comptable des entreprises à commerces
multiples, voir no 295) :
Dans le courant de l’exercice, il est préférable de porter à ce compte toutes les différences de caisse
qu’elles soient positives ou négatives. Ce n’est qu’en fin d’exercice que le solde, s’il est créditeur (cas
rare) est viré au compte 758 « Différences de caisse – positives ». Cette comptabilisation ne nous paraît
pas aller à l’encontre du principe de non-compensation ;
– la démarque inconnue (voir no 2413-1) ;
– la remise de faux billets (voir no 2413-2) ;
– les différences de règlement (négatives) sur les créances et les dettes (à notre avis) ;
– les pénalités sur marchés (voir no 2419) ;
– certaines indemnités d’éviction ou de résiliation de bail (voir no 2404-1).
Le Guide « Sucreries » prescrit, pour les opérations sur marchés internationaux, de comptabiliser les
pertes sur arbitrage au compte 656.
Sur la validité des plans comptables professionnels, voir no 295.
Redevances de fortage Le contrat de fortage est un contrat de droit privé par lequel un 939
propriétaire foncier accorde à un exploitant de carrière le droit exclusif d’exploiter le sous-sol d’un 6
terrain et d’en extraire les granulats pendant une certaine durée et moyennant un prix généralement
versé sous la forme de redevances annuelles.
Deux éléments d’inégale importance caractérisent le contrat de fortage (Note de présentation du règlement ANC
no 2014-05 relatif à la comptabilisation des terrains de carrières et des redevances de fortage) :
– l’élément principal est constitué par l’acquisition des matériaux extraits ;
– l’élément accessoire, indissociable de l’acquisition des matériaux, est le droit exclusif d’exploiter le sous-
OM
sol et d’occuper les lieux.
ON
EC
Remarque Les règles énoncées ci-après s’appliquent :
S
– aux exploitants de carrières,
UE
Q
– à l’exclusion des exploitants de substances de mines.
DI
RI
a. Redevances variables en fonction du tonnage extrait Les redevances de fortage constituent des JU
ES
charges d’exploitation, à comptabiliser de la manière suivante (PCG, art. 617-4 et 617-5) :
NC
– au fur et à mesure de l’extraction des matériaux, les redevances à verser sont comptabilisées
IE
en charges, à notre avis, en contrepartie d’un compte de tiers (à solder au moment du paiement
SC
S
de la redevance correspondante) ;
DE
A notre avis, elles sont comptabilisées dans un sous-compte du compte 651 « Redevances ».
E
LT
CU
– à la clôture de l’exercice, les redevances versées relatives aux matériaux extraits non encore
:FA
utilisés dans le cours de la production de l’exercice sont comptabilisées en stocks, en tant qu’élément
om
En effet (Note de présentation du Règlement ANC no 2014-05, § 4.1), s’appuyant sur une jurisprudence constante de
ola
la Cour de cassation qui définit le contrat de fortage comme une vente de meubles par anticipation (Cass. civ.
ch
1.s
23 juin 1952, Bull. civ. 1952, I, no 207 et Cass. com. 4 février 1963), l’ANC a considéré que le contrat de fortage est
uh
assimilable à un contrat d’approvisionnement exclusif dans lequel la redevance rémunère l’acquisition des
matériaux extraits dont le prix, qui ne sera dû qu’au moment de l’achat effectif des matériaux (l’extraction au
cas particulier), est néanmoins fixé à l’avance dans le contrat. Les redevances ne peuvent donc pas être considé-
rées comme le coût d’un droit incorporel acquis lors de la signature du contrat de fortage.
L’ANC prévoit cependant qu’un droit incorporel soit comptabilisé en cas de rachat du contrat de fortage à
un autre exploitant. Le droit est alors comptabilisé à l’actif à hauteur du prix d’achat du contrat augmenté
des coûts directement attribuables à l’acquisition de ce droit (frais d’exploration, notamment) (Note de présen-
tation précitée, § 4.3).
Les matériaux extraits ne sont des éléments identifiables du patrimoine de l’exploitant que lorsqu’ils sont extraits du
sol. Ils ne sont donc comptabilisés à l’actif du bilan de l’exploitant qu’au fur et à mesure de leur extraction.
S’agissant de matériaux destinés à être incorporés dans la production ou à être vendus, ils répondent à la
définition d’un stock.
b. Redevances minimales garanties et redevances forfaitaires prévues au contrat (PCG, art. 617-5
et Note de présentation précitée, § 4.2.2) :
1. Lorsque l’extraction annuelle est suffisante pour couvrir leur montant, elles sont imputées sur les
redevances variables de l’exercice et comptabilisées comme les redevances variables (voir ci-avant).
383
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
2. En revanche, lorsque l’extraction annuelle est insuffisante pour couvrir leur montant (elles ne sont
donc pas imputables sur les redevances variables de l’exercice) :
– les redevances non imputées au cours de l’exercice sont comptabilisées en charges constatées
d’avance si le contrat prévoit leur report sur les extractions futures et s’il est quasiment certain que
l’extraction future sera suffisante pour les absorber ;
Cette quasi-certitude est justifiée lorsque l’exploitant est en mesure de démontrer que les redevances sont
dimensionnées en fonction du potentiel de la carrière et de ses prévisions d’extraction.
Dans ce cas, les charges constatées d’avance seront reprises en résultat au fur et à mesure de
l’extraction des matériaux.
– dans le cas inverse, les redevances non imputées au cours de l’exercice sont comptabilisées en
charges.
■ Exemple
Un exploitant de carrière (titulaire d’une autorisation administrative d’exploitation de la carrière) verse au
propriétaire d’un terrain, à la fin de chaque semestre, des redevances afin d’exploiter le sous-sol du
terrain. Ces redevances sont variables en fonction des volumes extraits (10 €/T). Toutefois, le paiement
d’un minimum de 100 K€ (soit 10 000 T), reportable sur les années suivantes, est prévu en cas d’extrac-
tion inférieure à 10 000 T.
Au terme de la première année, suite à des difficultés techniques, l’exploitant n’a pu extraire que 4 000 T
de matériaux, dont le quart seulement a été transformé et vendu. Le gisement est toutefois commerciale-
ment exploitable et devrait s’avérer rentable dès la 2e année d’exploitation (il est prévu d’extraire plus de
20 000 T de matériaux au cours de cette 2e année).
L’exploitant verse 100 K€ à la fin du 1er semestre, puis rien à la fin du 2e semestre, le volume minimum
de 10 000 T n’ayant pas été atteint.
A la clôture de la 1re année, l’exploitant doit donc comptabiliser la redevance minimum garantie de la
façon suivante :
– 10 K€ en charges ;
– 30 K€ en stocks ;
– 60 K€ en charges constatées d’avance (les 6 000 T versées par avance devant être imputées sur l’exer-
cice suivant).
Fiscalement Il en est de même pour les redevances versées depuis 2005 (BOI-BIC-CHG-20-10-20 no 175 ;
OM
CAA Nancy 19 avril 2012, no 10NC00201), et, à notre avis, pour les redevances versées avant 2005 (CE 30 mai
ON
2012, no 323004), le Conseil d’Etat ayant adopté la qualification juridique sur laquelle repose la position
EC
comptable dans une affaire visant la qualification de l’indemnisation perçue par un exploitant de carrière.
S
UE
Q
DI
RI
JU
III. Provisions pour risques et provisions
ES
NC
Selon leur objet et l’activité de l’entreprise, elles peuvent présenter un caractère courant ou
om
exceptionnel. Ne sont retenues dans ce chapitre que celles qui concernent habituellement
x.c
l’exploitation.
rvo
ola
Sur les éléments de synthèse concernant la définition, les règles de constitution et l’évaluation des provisions,
ch
OM
prise), voir no 941-1 ;
ON
– les coûts devant être provisionnés (« sortie de ressources probable »), voir no 941-2 ;
EC
– la comptabilisation des provisions pour restructuration, voir no 941-3.
S
UE
Q
Remarque Restructurations lentes : notons que ces différents types de restructuration ne concer-
DI
RI
nent pas ce que l’on pourrait appeler des restructurations lentes, consistant, dans l’attente de nouveaux
JU
marchés ou de lancement de nouvelles productions, à poursuivre durant quelques années l’exploita-
ES
tion d’investissements bien que celle-ci doive, d’après les plans prévisionnels, s’avérer déficitaire.
NC
IE
Dans ce cas, à notre avis, il n’y a pas lieu de constater une provision pour restructuration mais
SC
d’apprécier si la valeur actuelle des investissements concernés (calculée en actualisant les cash-flows
S
DE
futurs, par analogie à une évaluation de fonds de commerce) ne se trouve pas affectée de manière
E
telle qu’une provision doive être constituée au-delà de la valeur nette comptable résultant du plan
LT
CU
941
x.c
Existence d’une obligation à la clôture Le PCG (art. 322-10) précise les modalités de consti-
rvo
tution des provisions pour restructuration. Selon ce texte, les coûts de restructuration constituent un 1
ola
passif s’ils résultent d’une obligation de l’entreprise vis-à-vis de tiers, ayant pour origine la décision prise
ch
1.s
par l’organe compétent, matérialisée avant la date de clôture par l’annonce de cette décision
uh
aux tiers concernés, et à condition que l’entreprise n’attende plus de contrepartie de ceux-ci.
Les provisions qui répondent à ces conditions doivent être enregistrées dans le compte 154 « Provisions
pour restructurations » (PCG, art. 941-15).
Il ressort de cet article qu’une provision pour restructuration ne peut (et ne doit) être constituée que
si l’entreprise s’est manifestement engagée à la mettre en œuvre. Pour cela, il faut que les
conditions suivantes soient remplies :
Remarque Fait générateur unique : le PCG (art. 322-10) et l’avis CNC no 2000-01 définissent un fait
générateur unique pour la constitution des provisions pour restructuration : l’annonce à la clôture de la
décision de restructurer. En conséquence, à notre avis, ce fait générateur doit être systématiquement
retenu même si le PCG prévoit d’autres faits générateurs pour certains éléments constituant la provision.
Ainsi, par exemple, lorsque la restructuration implique un déménagement, la provision correspondante
doit être constituée dès l’annonce du plan sans attendre la résiliation du bail.
I. Existence d’un plan de restructuration formalisé (Avis précité, § 5.12.3) Le plan formalisé et
détaillé doit préciser au moins :
– l’activité ou la partie d’activité concernée ;
385
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
OM
Code du travail (dit « Livre I » ; voir Mémento Social no 48190). En effet, à ce stade de la procédure, le projet comporte
ON
déjà, à notre avis, les détails requis par l’avis et il ne nous semble donc pas nécessaire d’attendre, le cas échéant,
EC
la rédaction du plan de sauvegarde de l’emploi ;
S
UE
– soit lors de l’ouverture des négociations avec les organisations syndicales (dans le cadre de l’élaboration
Q
de l’accord collectif majoritaire prévu par l’article L 1233-24-1 du Code du travail ; voir Mémento Social no 48153)
DI
RI
si les informations mises à leur disposition sont suffisamment détaillées pour constituer une annonce aux JU
ES
salariés au sens de l’avis du CNC précité.
NC
Si l’entreprise n’est pas dotée d’institution représentative du personnel, l’annonce est réputée réalisée lors-
IE
que le plan de sauvegarde de l’emploi est porté à la connaissance des salariés sur les lieux de travail (conformé-
SC
requiert que les entreprises d’au moins 50 salariés licenciant au moins 10 salariés sur 30 jours (qui, à ce
CU
titre, doivent établir un plan de sauvegarde de l’emploi – PSE ; voir Mémento Social no 48170) fixent le contenu
:FA
om
du PSE soit par un accord collectif majoritaire négocié avec les syndicats, soit par un document établi
x.c
unilatéralement par l’employeur (voir Mémento Social no 48150). Le contenu de cet accord collectif et de ce
rvo
document unilatéral (selon le cas) est contrôlé a posteriori par l’Administration. Toutefois les entreprises
ola
– le contrôle administratif ne porte pas sur le motif des licenciements, mais sur la régularité de la procédure,
uh
qui n’est pas un élément à prendre en compte pour déterminer le fait générateur de la provision ;
– le refus de validation de l’accord collectif majoritaire ou d’homologation du document unilatéral de
l’employeur (selon le cas) empêche la notification des licenciements mais n’a pas nécessairement d’inci-
dence sur la décision de l’entreprise de procéder à la restructuration. En effet si elle le souhaite, elle peut
présenter une nouvelle demande.
En revanche, les modifications apportées au PSE suite aux commentaires de l’Administration peuvent
entraîner, le cas échéant, des ajustements du montant de la provision.
2. En revanche (à notre avis) :
– en cas d’annonce publique à la presse faite préalablement à cette consultation du comité d’entre-
prise, il n’est pas certain que l’annonce soit suffisamment détaillée pour constituer une annonce aux
salariés au sens de l’avis ;
– en cas de dépôt d’OPA ou d’OPE, même si les orientations en matière d’emploi figurent dans la
note d’information transmise par l’auteur de l’offre au comité d’entreprise de la cible, cette information
du comité d’entreprise ne permettra pas le cas échéant la constitution d’une provision. En effet, les règles
s’opposent à la constitution d’une provision dès lors qu’il n’existe pas d’engagement irrévocable tant que
l’opération n’est pas conclue (voir ci-après III. Condition supplémentaire) ;
386
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
– en cas d’information du comité d’entreprise européen (CEE) : aucune disposition légale ou régle- 941
mentaire ne prévoit d’obligation concernant l’information du comité d’entreprise européen sur les plans
1
de restructuration. Le contenu de l’annonce au comité européen n’étant pas réglementé, il convient de
retenir une approche au cas par cas, selon les informations figurant dans l’annonce, pour déterminer si (suite)
cette annonce est suffisante pour constater une provision au niveau des comptes sociaux d’une filiale. Si
le plan annoncé au CEE est d’une précision suffisante par pays (du niveau de détail exigé au niveau local
pour que les salariés des filiales se sentent concernés, voir ci-avant), une provision doit être constatée
dans les comptes sociaux des filiales, à notre avis, sans attendre la réunion du comité d’entreprise local
(sous réserve que les autres conditions de constitution de la provision soient respectées) (voir également
CJCE 10 septembre 2009, aff. C-44/08). Le Code du travail n’établissant aucune priorité d’information du CEE
par rapport au comité d’entreprise français (TGI Paris 27 avril 2007, no 07-52509), cette « anticipation » grâce
aux informations fournies au CEE peut trouver son utilité dans les groupes et filiales qui souhaitent
provisionner dès la prise de décision de restructurer, sans attendre que toutes les formalités locales soient
effectuées, notamment si la restructuration est décidée à une date proche de la clôture.
Sur le lien entre les provisions constituées au niveau consolidé et dans les comptes sociaux des filiales,
voir no 941-3 II.
III. Condition supplémentaire pour les restructurations conditionnées par une opération finan-
cière (cession, acquisition, etc.) ou par la levée d’une condition suspensive (autorisation des
autorités…) Le PCG (art. 322-11) précise que tant que l’entreprise n’est pas engagée par un accord
irrévocable, aucune provision ne peut être constituée.
C’est le cas (Avis précité, § 1.3.3.) :
– de la décision de vendre une activité qui a fait l’objet d’une annonce publique mais pour laquelle
l’entreprise n’a pas signé d’accord de vente : tant qu’un accord de vente irrévocable n’est pas
conclu, l’entreprise n’a pas d’obligation de restructurer ;
Tel est également le cas si une restructuration est liée à la réussite d’une OPA ou d’une OPE et que l’OPA
ou l’OPE n’est pas achevée avant la clôture de l’exercice.
– d’un accord sous condition suspensive conclu à la clôture de l’exercice qui ne sera considéré
comme irrévocable à cette date que si la condition est levée avant la date d’arrêté des comptes.
Par exemple, autorisation nécessaire d’une opération de concentration par le ministre de l’Economie ou la
Commission européenne.
Cas particulier OPA et OPE : pour ces opérations, l’exercice du contrôle des concentrations ne fait pas
OM
obstacle au lancement et à l’achèvement de l’opération mais uniquement à l’exercice du droit de vote et
ON
du droit au dividende des titres transférés (C. com. art. L 430-4, al. 2 et décret no 2002-869, art. 6). En consé-
EC
quence, à notre avis, une provision peut être constituée (et doit l’être si les conditions ci-avant sont
S
UE
respectées) même en l’absence d’autorisation dès lors qu’il y a eu un commencement d’exécution du
Q
DI
plan (voir II, a.).
RI
Fiscalement a. Fait générateur L’événement fiscalement constitutif du fait générateur de cette JU
ES
provision n’a pas été précisément défini ni par la jurisprudence ni par l’Administration. Toutefois, l’Adminis-
NC
tration (BOI 4 E-1-98, no 4 non repris dans Bofip) avait précisé, avant que les provisions pour licenciement
IE
SC
économique ne deviennent non déductibles (CGI, art. 39-1-5o ; voir no 911), que ces provisions pouvaient être
S
DE
constituées lorsque les licenciements ont fait l’objet d’une décision formelle à la clôture de l’exercice, caracté-
E
– la convocation à l’entretien préalable par lettre recommandée avec accusé de réception dans les entre-
:FA
Les restructurations s’accompagnant souvent de réduction d’effectifs dans les activités ou établissements
uh
concernés, c’est en pratique ce fait générateur qui est le plus souvent également retenu en matière de
provision pour restructuration.
Toutefois, il convient, à notre avis, de rechercher si un autre fait générateur plus pertinent ne doit pas être
retenu pour la fraction de la provision couvrant des charges autres que salariales. Pour un exemple en
matière de déménagement, voir no 851.
Dans le cas particulier où la restructuration est subordonnée à la réalisation d’une condition suspen-
sive, le fait générateur de la provision est, à notre avis, constitué par la levée de la condition suspensive qui
doit intervenir avant la clôture de l’exercice, et non avant la date d’arrêté des comptes (en ce sens, CE 31 mai
2000, no 179552).
b. Montant Sur les charges fiscalement provisionnables, voir no 941-2.
IV. Exemples
■ Exemple 1 Décision de restructuration prise par la direction
Une entreprise a décidé avant la clôture de l’exercice de mettre en œuvre sur le prochain exercice un plan
de restructuration. Il est motivé par une volonté de délocalisation ne devant plus être remise en cause.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
387
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
941 1er cas – A la date d’arrêté des comptes, le plan détaillé n’était pas annoncé.
1 L’entreprise n’a aucune obligation à la date de clôture puisque le plan n’est pas connu des tiers à cette
date : il n’y a pas eu de commencement d’exécution du plan, ni d’annonce de ses principales caractéris-
(suite)
tiques. Aucune provision ne peut donc être constituée.
2e cas – La restructuration a été annoncée entre la date de clôture et la date d’arrêté des
comptes.
L’entreprise n’a aucune obligation à la date de clôture puisque le plan n’est pas connu des tiers à cette
date (l’annonce après la clôture n’a pas à être prise en compte) : il n’y a pas eu de commencement
d’exécution du plan, ni d’annonce de ses principales caractéristiques. Aucune provision ne peut donc
être constituée.
3e cas – La restructuration et son plan détaillé ont été annoncés avant la clôture.
Il est prévu que la restructuration s’achève au cours du prochain exercice. L’annonce d’un plan formalisé
et détaillé est le fait générateur de l’obligation implicite de restructurer. La restructuration devant s’ache-
ver sur le prochain exercice, ce qui rend improbable toute modification importante du plan, la société
s’est engagée à restructurer vis-à-vis des tiers à la clôture. Une provision doit donc être constituée.
Fiscalement En matière de provision pour licenciement, le fait générateur de la provision, constitué par
l’annonce du plan, étant intervenu avant la clôture de l’exercice, la provision est, en principe, à notre avis,
déductible, à l’exclusion de la fraction correspondant aux indemnités de licenciement économique (CGI,
art. 39-1-5o), dès lors que son montant est évalué avec une approximation suffisante.
4e cas – La restructuration et son plan détaillé ont été annoncés avant la clôture. Sa mise en
œuvre est prévue par étapes successives sur trois ans.
L’annonce d’un plan formalisé et détaillé est le fait générateur de l’obligation implicite de restructurer.
Cependant, le délai de mise en œuvre sur trois ans ne rend pas improbable la modification du plan par
l’entreprise. En conséquence, à notre avis, seules les premières étapes pourront être provisionnées.
Remarques 1. Engagement sur la mise en œuvre des étapes suivantes Un engagement écrit de la
direction sur cette mise en œuvre n’est pas de nature, à notre avis, à créer une obligation implicite et
n’autorise donc pas la constitution d’une provision couvrant l’intégralité des différentes étapes.
2. Délai de mise en œuvre L’avis du CNC ne précise pas ce qu’est « un délai rendant improbable la
modification du plan par l’entreprise ». En pratique, à notre avis, ce délai ne devrait pas dépasser une année.
5e cas – La restructuration et son plan détaillé ont été annoncés avant la clôture. Le contenu du
plan doit être adapté pour tenir compte des modifications imposées à l’entreprise par une auto-
OM
rité administrative ou judiciaire.
ON
Les délais imposés à l’entreprise par les lois ou les règlements ainsi que les modifications imposées par des
EC
procédures légales ou administratives (modifications imposées suite à une assignation de l’entreprise devant
S
UE
le tribunal de grande instance par exemple) ne remettent pas en cause, à notre avis, le principe de la provision
Q
DI
dans la mesure où ces contrôles judiciaires ou administratifs portent sur la procédure sans remettre en
RI
cause l’obligation de l’entreprise vis-à-vis des salariés (en ce sens, Bull. CNCC no 125, mars 2002, p. 120). JU
ES
NC
Fiscalement En matière de provision pour licenciement, le fait générateur de la provision, constitué par
IE
l’annonce du plan, étant intervenu avant la clôture de l’exercice, la provision est, en principe, à notre avis,
SC
art. 39-1-5o), dès lors que son montant est évalué avec une approximation suffisante. Cette condition peut
E
LT
être en pratique plus difficile à respecter lorsque l’achèvement du plan n’est prévu qu’à moyen terme.
CU
:FA
om
à la clôture
rvo
A la clôture de l’exercice, une entreprise a lancé une OPE sur une autre entreprise et a annoncé le plan
ola
ch
détaillé de la restructuration qu’elle mettra en œuvre si cette opération réussit. A la date d’arrêté des
1.s
comptes, l’offre n’est pas clôturée mais il est très probable qu’elle réussisse.
uh
La restructuration est conditionnée par une opération financière qui n’est pas réalisée à la clôture : à la
clôture, l’entreprise n’a donc pas d’obligation de restructurer et aucune provision ne peut être constatée.
Remarque Offre achevée entre la clôture et l’arrêté des comptes : il en serait donc de même dans
ce cas.
■ Exemple 3 Restructuration sous condition d’une opération financière encore sous condition
suspensive à la clôture
Avant la clôture de l’exercice, une entreprise a signé un accord d’acquisition d’une entreprise de son
secteur et a annoncé un plan détaillé de restructuration lié à ce rapprochement. La réalisation définitive
de l’accord est soumise à l’accord de la commission de la concurrence. A la date d’arrêté des comptes,
la commission de la concurrence n’a pas encore donné son accord mais celui-ci paraît probable.
A la date d’arrêté des comptes, la condition suspensive dont dépend le rapprochement (accord de la
commission de la concurrence) n’est pas levée. L’annonce du plan de restructuration ne crée donc pas
d’obligation à la clôture. Aucune provision ne doit être constituée.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
388
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
Remarque Accord obtenu avant la date d’arrêté des comptes : si l’accord avait été obtenu avant la date
d’arrêté des comptes, une provision aurait dû être constituée comme le précise l’avis du CNC précité.
Fiscalement Il en est de même. Dès lors que la condition suspensive n’est pas levée avant la clôture de
l’exercice, la charge n’est qu’éventuelle : aucune provision ne peut être déduite (en ce sens, CE 31 mai 2000,
no 179552).
Sortie de ressources probable à la date d’arrêté des comptes Selon le PCG 941
(art. 323-5), une provision pour restructuration ne doit inclure que les dépenses nécessairement entraî- 2
nées par celle-ci et qui ne sont pas liées aux activités futures.
I. Coûts pouvant faire l’objet d’une provision pour restructuration Il s’agit, par exemple, des
coûts suivants :
Fiscalement Les pertes ou les charges couvertes par la provision pour restructuration doivent être nette-
ment précisées. L’entreprise doit donc détailler cette provision et appliquer le régime fiscal applicable à
chaque type de coûts identifié. La part de la provision pour restructuration correspondant notamment aux
indemnités de licenciement économique légales et conventionnelles ou aux allocations versées en raison du
départ en préretraite n’est pas déductible (CGI, art. 39-1-5o ; voir no 911 et no 947).
– indemnités pour cessation du contrat de travail versées au personnel dont l’entreprise n’attend
plus de contrepartie dans le futur (Avis CNC no 2000-01 sur les passifs, § 5.12.5) ;
Ce qui sera le cas notamment de la rémunération versée au salarié pendant un congé de reclassement
ou de mobilité (voir Mémento Social no 48450 à 48470), ou de la fraction de l’indemnité de préavis supérieure
à la contribution au financement de l’allocation versée dans le cadre d’un contrat de sécurisation profes-
sionnelle (voir Mémento Social no 48390 à 48430).
Y compris, à notre avis, les allocations de préretraite (voir no 917 II.) qui seront versées aux salariés jusqu’à
la date de leur mise en retraite effective ainsi que les indemnités de départ en préretraite (voir no 917 I.) à
verser, dès lors que le plan de préretraite est analysé comme un plan de restructuration, et qui doivent
alors faire l’objet d’une provision pour restructuration dès l’annonce du plan, pour la totalité de l’engage-
ment et sur la base des adhésions probables au plan.
En revanche, si le régime de préretraite est assimilable à un régime de retraite, celui-ci doit être traité comme
les engagements de retraite. Les indemnités et allocations doivent alors faire l’objet d’une provision ou d’une
information en annexe au fur et à mesure de l’acquisition des droits à l’adhésion au régime (voir no 947-1 s.
OM
pour les allocations et no 947-7 pour les indemnités).
ON
EC
Sur les indemnités dont le versement est conditionné à la présence du salarié licencié, voir II ci-après.
S
Remarque Restructuration au sein d’un groupe : la probabilité de sortie de ressources est, à notre
UE
Q
avis, à apprécier au niveau de l’entité qui présente les comptes. En conséquence, le coût lié aux salariés
DI
RI
quittant l’entreprise mais restant dans le groupe doit être pris en compte dans la provision pour restructu-
ration comptabilisée par l’entreprise. En revanche, ce coût sera exclu de la provision comptabilisée au JU
ES
niveau du groupe.
NC
IE
– indemnités de modification du contrat de travail, lorsque cette modification porte sur la réduc-
SC
– coûts de déménagement, à l’exception de ceux liés aux biens qui seront réutilisés (Avis précité, § 5.3) ;
E
LT
Les coûts de déménagement, comme les indemnités de rupture de contrat (voir ci-après) peuvent, à notre
CU
avis, être provisionnés dès l’annonce du plan, sans attendre la résiliation effective du bail ou du contrat, voir
:FA
remarque no 941-1.
om
x.c
En revanche, les coûts de renégociation d’un contrat ne constituent pas un coût de restructuration car ils
ch
OM
à notre avis, elles sont exclues de la provision pour restructuration et elles sont provisionnées de
ON
manière étalée sur la période d’acquisition des droits par le salarié (la période de présence).
EC
III. Exemple
S
UE
Q
■ Exemple
DI
Une entreprise a décidé avant la clôture de l’exercice de mettre en œuvre un plan de restructuration. Il
RI
est motivé par une volonté de délocalisation ne devant plus être remise en cause. Le plan a été annoncé JU
ES
avant la clôture. Le plan prévoit la fermeture d’une usine et le reclassement de certains salariés sur
NC
La provision est limitée aux coûts de fermeture car les coûts de reclassement ont une contrepartie future.
S
DE
Pour d’autres exemples de coûts pouvant ou ne pouvant pas être provisionnés, voir I.
E
LT
CU
IV. Impact des événements post-clôture sur le montant de la provision pour restructuration
:FA
om
Conformément aux règles sur la prise en compte des événements post-clôture (PCG, art. 513-4 et
x.c
323-6 ; voir no 2577-3), la provision est évaluée en tenant compte des événements permettant de
rvo
■ Exemple 1
uh
390
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
Fiscalement Le fait générateur de la provision, constitué par l’annonce du plan, est intervenu avant la
clôture de l’exercice. En matière de provision pour licenciement, la provision est en principe, à notre avis,
déductible, à l’exclusion de la fraction correspondant aux indemnités de licenciement économique (CGI,
art. 39-1-5o), dès lors que son montant est évalué avec une approximation suffisante.
Toutefois, ce montant doit, à notre avis, tenir compte des informations obtenues postérieurement à la
clôture, dès lors que celles-ci aboutissent à une diminution de la provision.
■ Exemple 2
Au 30 novembre n, une entreprise annonce un plan de départs volontaires et prévoit 100 licenciements.
Or, lors de la mise en œuvre du plan post-clôture, il apparaît que le nombre de salariés qui décident de
quitter l’entreprise est plus élevé que prévu, les conditions de départ proposées étant particulièrement
intéressantes.
A la date d’arrêté des comptes, le nombre de salariés quittant l’entreprise n’est donc plus de 100, mais
de 120.
La provision comptabilisée doit être basée sur ce nombre de 120 départs, le changement d’hypothèse
résultant de l’obligation que l’entreprise avait à la clôture. Cette obligation étant constituée par les condi-
tions de départ proposées, il s’agit d’un changement d’évaluation de la provision.
Fiscalement Le fait générateur étant intervenu avant la clôture, la provision pour licenciement est déduc-
tible dans les conditions dans l’exemple 1.
Toutefois, si les ajustements apportés au montant de la provision pour tenir compte de la contestation du
plan de sauvegarde de l’emploi aboutissent à augmenter le montant de la provision, ils ne peuvent être
retenus fiscalement, la contestation ayant lieu postérieurement à la clôture.
OM
b. Au bilan Le PCG et l’avis CNC no 2000-01 sur les passifs précisent que :
ON
EC
– la provision doit être enregistrée dans le compte 154 « provisions pour restructurations » (PCG,
S
art. 941-15) ;
UE
Q
– les pertes liées aux actifs doivent faire l’objet de dépréciations conformément aux règles de dépré-
DI
RI
ciation des actifs (Avis précité, § 1.3.3).
JU
ES
Pour plus de détails sur la dépréciation à comptabiliser, voir no 1500 s.
NC
Sur la distinction entre provisions, charges à payer et dettes, voir no 760 et 2557.
IE
SC
Remarque Lien entre provision pour restructuration et provision pour retraite, voir no 948-2.
S
DE
II. Lien entre comptes individuels et comptes consolidés A titre de règle générale, le règlement
E
LT
CRC no 99-02, § 300 (al. 3) indique que « le groupe ne peut pas, dans une situation donnée et à partir
CU
de faits identiques, apprécier risques et charges de manière différente entre les comptes consolidés et les
:FA
comptes individuels ou les comptes de sous-groupes, comme par exemple les considérer comme
om
x.c
Cette règle, écrite pour les comptes consolidés en règles françaises, trouve, en pratique, également
ola
ch
à s’appliquer pour les comptes consolidés en IFRS, en particulier en matière de provisions pour
1.s
lesquelles les règles de constitution sont identiques entre les IFRS et le PCG. Aussi, si une provision
uh
pour restructuration est constatée au niveau des comptes consolidés, elle devrait l’être également
dans les comptes sociaux des filiales concernées.
Néanmoins, une restructuration provisionnée au niveau du groupe, car répondant aux conditions
d’un passif à ce niveau, peut ne pas l’être au niveau d’une filiale, les seuils d’appréciation du niveau
de détails requis du plan et de l’annonce n’étant pas nécessairement identiques. Cette analyse
différenciée entre comptes consolidés et comptes sociaux dépend des faits et circons-
tances propres à chaque plan de restructuration.
OM
ON
loyers restant à courir entre la date de fin d’utilisation du bien et la date de fin de bail ou les
EC
pénalités de résiliation.
S
UE
II. Sortie de ressources probable à la date d’arrêté des comptes Le paiement des loyers restant
Q
DI
à courir ou de l’indemnité est sans contrepartie future pour l’entreprise car il correspond à des biens
RI
qui ne sont plus utilisés par l’entreprise ; ils doivent donc en principe être provisionnés (Bull. CNCC JU
ES
no 125, mars 2002, EC 2001-82, p. 111 s., dans le cas d’une fermeture de site).
NC
IE
Toutefois, dès lors que l’entreprise peut se soustraire à son obligation (par une sous-location notam-
SC
ment ou par la résiliation du contrat), aucune provision n’est, à notre avis, à constater.
S
DE
E
Exemple Locaux inoccupés pour lesquels le bail n’a pas été résilié
LT
■
CU
1. Les locaux inoccupés sont séparables Dans cette hypothèse, ils sont susceptibles d’être sous-loués
:FA
et, à notre avis, la provision n’est pas justifiée à hauteur des sous-loyers (obtenus ou potentiels). En effet,
om
dans ce cas, le paiement des loyers a pour contrepartie leur refacturation (réelle ou potentielle) au sous-
x.c
rvo
locataire (à partir du moment où l’entreprise a la possibilité de sous-louer les locaux, et même si ces
ola
derniers ne sont pas effectivement sous-loués, les loyers potentiels sont à notre avis à prendre en compte).
ch
1.s
Dans ce cas, le montant susceptible d’être provisionné est égal à la différence entre :
uh
– d’une part la quote-part de loyer correspondant aux surfaces inoccupées et restant à la charge de
l’entreprise ;
– et d’autre part les loyers potentiels de sous-location.
Les loyers potentiels de sous-location doivent être déterminés par rapport à une valeur de marché correspon-
dant, par exemple, au loyer annoncé par un agent immobilier mandaté pour trouver un sous-locataire.
Aussi, si les loyers de sous-location sont au moins égaux aux loyers dus par l’entreprise, aucune provision
n’est à comptabiliser.
En revanche, une provision est constatée si, pour attirer un sous-locataire, l’entreprise doit accorder une
franchise de loyer exceptionnelle ou des loyers inférieurs aux prix du marché.
2. Les locaux inoccupés ne sont pas séparables Le coût de l’inoccupation des locaux est alors, à notre
avis, assimilé à un coût de sous-activité et ne peut pas être provisionné en tant que tel (voir no 942). Une
provision ne serait constatée que s’il est démontré que le contrat est en perte (cas d’un site fermé ne
générant plus de chiffre d’affaires, voir Bull. CNCC no 125 précité).
Fiscalement Voir no 941-2 I.
392
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
OM
– les sommes dues par l’entreprise à la Sécurité sociale ainsi qu’aux différents organismes sociaux
ON
au titre des cotisations patronales d’assurances sociales, d’allocations familiales, d’accidents de
EC
travail, de retraites du personnel… ;
S
UE
– les sommes à régler à ces organismes pour le compte du personnel.
Q
DI
RI
Remarque Eléments à prendre en compte : le terme « sociaux » (comptes 437 et 438) nous paraît
JU
devoir être compris comme « en faveur des salariés » et comprendre par exemple les éléments suivants :
ES
NC
vacances, etc.
SC
Les comptes 46 ne peuvent, à notre avis, être utilisés. En effet, selon nous, ils n’enregistrent pas de
S
DE
dettes de caractère d’exploitation. D’ailleurs le système développé les rattache aux « Dettes diverses ».
E
LT
IV. Comptes 44. Etat et autres collectivités publiques Sont considérés comme des dettes d’ex-
CU
:FA
945 • les retraites facultatives, dites « retraites chapeaux », généralement réservées aux cadres dirigeants ;
(suite)
• les cotisations aux régimes de base de la Sécurité sociale et aux régimes Agirc Arrco.
Sur le traitement particulier des régimes de préretraite, voir no 917.
• Les avantages similaires désignent les avantages postérieurs à l’emploi versés aux salariés
autres que les retraites. Cette définition exclut toutes les prestations versées pendant la durée de
vie active du salarié comme les médailles du travail (voir no 903), ainsi que les avantages en nature
(exclus aussi bien pour les salariés actifs que pour les retraités).
Il s’agit par exemple des garanties de prévoyance s’appliquant après la date de départ en retraite, de l’assu-
rance-vie postérieure à l’emploi, ou de la couverture médicale postérieure à l’emploi.
Ces avantages peuvent résulter de régimes ou autres accords formalisés, de dispositions légales,
d’accords sectoriels ou encore d’usages qui donnent lieu à une obligation implicite (Rec. ANC no 2013-
02, § 6111).
Les usages donnent lieu à une obligation implicite lorsque l’entreprise n’a pas d’autre solution réaliste que
de payer les avantages du personnel. Par exemple, une obligation implicite existe lorsqu’un changement des
usages de l’entreprise entraînerait une dégradation inacceptable de ses relations avec le personnel (Rec.
précitée, § 12).
Les engagements de retraite et avantages similaires sont à distinguer des autres types d’avantages
du personnel selon le classement repris ci-après (catégories définies par IAS 19 « Avantages du
personnel ») :
OM
et avantages similaires de départ en retraite),
ON
(= avantages postérieurs – l’assurance-vie postérieure à l’emploi,
EC
à l’emploi) – les garanties de prévoyance postérieure à
S
UE
l’emploi,
Q
DI
– et la couverture médicale postérieure à l’emploi.
RI
Les autres avantages – les congés liés à l’ancienneté ou congés voir no 885 s. JU
ES
l’ancienneté,
S
DE
394
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
OM
Le versement de retraite » « Provision pour
ON
l’indemnité se fait (Rec. ANC no 2013-02, § 1- pensions et
EC
en une seule fois b). obligations
S
(versement sous similaires »
UE
forme d’un
Q
– en contrepartie du
DI
capital). compte 6815
RI
Sur le montant de « Dotations aux JU
l’indemnité, voir
ES
provisions pour
no 947-7.
NC
risques et charges
IE
chapeaux chapeaux » sont régime à proposées par l’ANC (voir no 947-8). no 954 s.
S
DE
diversité de mise en
uh
395
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
Informa-
Qualifi- Evaluation de Comptabilisation tion
Source
cation l’engagement (1) en
annexe
Régimes Les cotisations aux Régimes à Ces régimes Absence de Voir
de base régimes de base cotisations n’entraînent pas provision. no 954-3
de la sont obligatoires. définies. d’engagement pour Les cotisations d’une
sécurité Les régimes de l’entreprise, celle-ci période, étant liées
sociale et retraite de base de se libérant de son au travail fourni et
Régimes la sécurité sociale et obligation par le rémunérations
Agirc les régimes Agirc paiement des correspondantes,
Arcco Arcco sont des cotisations. elles constituent des
régimes nationaux charges
financés par d’exploitation de la
répartition pour période, à
lesquels l’entreprise comptabiliser au
n’a aucune compte 645
obligation de payer « Charges de
des prestations Sécurité sociale et
futures. Sa seule de Prévoyance »,
obligation est de (voir no 945-2).
s’acquitter des
cotisations quand
elles sont dues.
Le versement de
l’avantage se fait
sous forme de rente.
(1) Sur la comptabilisation des actifs des régimes dits « financés », voir no 950 s.
945 Quels sont les régimes de retraite et avantages similaires devant donner lieu à la
2 constatation d’une provision ou à une information en annexe ? Le traitement comp-
table des régimes de retraite dépend de leur classification qui doit se faire selon la réalité économique
ressortant de leurs termes et conditions (Rec. ANC no 2013-02, § 42. Sur cette recommandation, voir no 947-5).
OM
I. Absence de provision ou d’évaluation en annexe des régimes à cotisations définies
ON
a. Définition Ces régimes sont ceux par lesquels l’employeur s’engage à verser des cotisations
EC
régulières à une entité distincte (organisme gestionnaire). Augmentées du revenu de leur placement,
S
UE
ces cotisations seront reversées sous forme de rentes aux salariés retraités. Le montant de cette
Q
DI
rente résulte de la gestion du régime toujours assurée par un organisme extérieur. L’employeur
RI
n’apporte pas de garantie sur le niveau des rentes versées (engagement dit « de moyens ») (Rec. JU
ES
ANC no 2013-02, § 5 s.). Il n’a aucune obligation, juridique ou implicite, de payer des cotisations supplé-
NC
mentaires en cas d’insuffisance d’actifs (Rec. ANC no 2013-02, § 21 et 5 s.). En pratique en France, ces
IE
SC
Arrco et Agirc ;
LT
CU
– facultatifs comme des régimes de retraite supplémentaire à l’initiative de l’entreprise, qui procu-
:FA
rent aux intéressés un complément de retraite sous forme de rente à partir de la cessation d’activité
om
(ces régimes sont notamment couverts par des contrats d’assurance communément appelés « article
x.c
rvo
83 », par référence à l’article du Code général des impôts qui en définit le régime fiscal).
ola
ployeur se trouve limité au versement des cotisations prévues. Aucune provision ou évaluation de
uh
l’engagement n’est donc à constater ou à fournir. Les cotisations d’une période, étant liées au
travail fourni et à des rémunérations correspondantes, constituent des charges d’exploitation de
cette période (Rec. ANC no 2013-02, § 511), à comptabiliser, à notre avis, au compte 645 « Charges de
Sécurité sociale et de Prévoyance » (voir no 886).
Toutefois, la recommandation ANC no 2013-02 (§ 51) précise que les cotisations dont l’échéance est
supérieure à 12 mois suivant la fin de l’exercice au cours duquel les services ont été rendus par les
salariés doivent donner lieu à une actualisation.
Fiscalement La part patronale des cotisations de sécurité sociale et des cotisations versées à des caisses
de retraite est déductible du bénéfice pendant l’exercice de son versement. Il en est de même des primes
versées aux compagnies d’assurance dès lors que le contrat écarte toute possibilité de restitution au profit
de l’entreprise des capitaux qu’elle a confiés à la compagnie (BOI-BIC-PROV-30-20-10-20 no 320 et 330).
Socialement En ce qui concerne les charges de sécurité sociale sur les complémentaires de retraite à
cotisations définies, voir Mémento Social no 22925, 22930 à 22970.
Sur les informations à donner en annexe, voir no 954-3.
396
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
II. Provision ou évaluation en annexe des régimes à prestations définies Voir no 947 s.
a. Définition Ces régimes sont ceux par lesquels l’employeur s’engage sur le montant ou
garantit le niveau de prestations définies par la convention, le plus souvent en fonction du salaire
et de l’ancienneté du salarié : engagement dit « de résultat ». Ils désignent tous les régimes
d’avantages postérieurs à l’emploi autres que les régimes à cotisations définies (Rec. ANC no 2013-02,
section 2 et § 44).
Dans ces régimes, le risque actuariel (c’est-à-dire le risque que le coût des prestations soit supérieur
au coût prévisionnel) et le risque de placement (c’est-à-dire le risque que les actifs investis soient
insuffisants pour assurer le paiement des prestations attendues) sont assumés par l’entreprise. En
conséquence, l’obligation de l’entreprise peut s’en trouver majorée (Rec. ANC no 2013-02, § 44).
Seul ce type de régime donne lieu à la constatation d’une provision ou à l’évaluation de l’enga-
gement en annexe (voir no 947 s.)
Le facteur déterminant permettant de différencier un régime à prestations définies d’un régime à cotisations
définies est de savoir si l’entreprise est (ou n’est pas) tenue, par les clauses d’une convention ou par les
usages, d’assurer les prestations de retraite convenues. Tout régime qui ne répond pas aux critères de
qualification d’un régime à cotisations définies est, par définition, un régime à prestations définies.
Parmi les différents régimes à prestations définies, on peut distinguer :
1. Les régimes additifs Ce sont des régimes qui versent des prestations indépendantes de ce que
le retraité peut recevoir par ailleurs.
Par exemple, un régime accordant une rente annuelle de 0,2 % du salaire de référence par année d’ancien-
neté, soit un complément de salaire de 8 % pour une carrière de 40 ans.
2. Les régimes différentiels ou « chapeaux » Ces régimes (obligatoirement gérés par un orga-
nisme extérieur : société d’assurances, institution de prévoyance ou mutuelle) garantissent un certain
niveau de ressources de retraite et versent la différence entre cette garantie et tout ou partie des
prestations versées par d’autres régimes dont peut bénéficier un retraité (régime général de la
sécurité sociale et régimes complémentaires Arrco et Agirc).
Par exemple, pour une carrière de 40 ans, un régime qui accorde 1,6 % du salaire de fin de carrière par
année d’ancienneté assure au bénéficiaire 64 % de son salaire de fin de carrière.
Sur la contribution patronale spécifique due dans le cadre de ces régimes, voir no 883.
3. Les régimes mixtes Ces régimes constituent une combinaison entre un régime additif et un
régime différentiel ou « chapeau ».
OM
Par exemple, un régime accordant 1 % du dernier salaire d’activité par année d’ancienneté avec un maxi-
ON
EC
mum de 15 %, le niveau global de la retraite tous régimes confondus ne pourra pas dépasser 75 % du
S
dernier salaire.
UE
Q
b. Comptabilisation Ces régimes créent une obligation pour l’entreprise, ils doivent faire l’objet
DI
RI
d’une provision ou, à minima, d’une évaluation de l’engagement en annexe, voir no 947 s. JU
ES
I. Les régimes interentreprises (multi-employeurs) Ce sont des régimes autres que les régimes 3
E
LT
– d’une part, mettent en commun les actifs apportés par différentes entreprises qui ne sont pas sous
:FA
contrôle commun,
om
– et, d’autre part, utilisent ces actifs pour accorder des avantages au personnel de plusieurs entre-
x.c
rvo
prises, en partant du principe que les niveaux de cotisations et d’avantages sont calculés sans tenir
ola
Ces régimes peuvent être classés soit en régimes à cotisations définies, soit en régimes à presta-
uh
tions définies en fonction de leurs termes et en tenant compte de toutes les obligations implicites
allant au-delà des termes formels du régime (Rec. ANC no 2013-02, § 4.2).
II. Les régimes ayant fait l’objet d’un contrat d’assurance (on parle également de régimes
financés ou gérés en externe) Une entreprise peut décider de payer des primes d’assurance pour
financer un régime d’avantages postérieurs à l’emploi (Rec. ANC no 2013-02, § 4.3). Elle doit alors compta-
biliser le régime :
– comme un régime à cotisations définies, si l’assureur s’engage et garantit les prestations (voir
no 950-2) ;
– comme un régime à prestations définies, si l’assureur ne s’engage qu’à hauteur des fonds
investis et des rendements de ces fonds (voir no 950-2).
397
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
OM
engagements, qui trouve son origine dans la présence actuelle ou passée de salariés au sein de l’entité.
ON
2. Sortie probable de ressources sans contrepartie Il est probable pour les actifs (cette probabilité est
EC
déterminée en fonction de l’âge, de l’ancienneté et de la rotation des effectifs au sein de l’entreprise) et
S
UE
certain pour les retraités que cette obligation de versement entraînera une sortie de ressources sans
Q
DI
contrepartie attendue, soit parce que le salarié aura cessé son activité, soit parce qu’il s’agit d’avantages
RI
par définition sans contrepartie future. JU
ES
Cependant, les dispositions du Code de commerce laissant aux entreprises le choix de constituer ou
NC
non une provision, ces règles ne peuvent avoir pour effet de rendre obligatoire la constitution de
IE
provisions pour retraite et autres avantages. En effet, dans la hiérarchie des textes, les dispositions
SC
Fiscalement 1. Dépenses dont la provision est exclue du droit à déduction L’article 39-1-5o du CGI
LT
CU
interdit la déduction des provisions constituées en vue de faire face aux versements d’allocations en raison
:FA
du départ à la retraite ou préretraite des membres ou anciens membres de son personnel, ou de ses manda-
om
taires sociaux.
x.c
Sont donc concernées par cette interdiction de déduction (BOI-BIC-PROV-30-20-10-20 no 300 ; Rép. Gantier, AN
rvo
ola
19 février 2001, no 52401, non reprise dans Bofip), les provisions couvrant notamment :
ch
– les pensions et compléments de retraite versés lors du départ à la retraite ou pendant la durée de celle-
ci (CAA Nantes 23 juin 1993, no 91-883) ;
– les indemnités de congés de fin de carrière (voir no 917) ;
– les sommes affectées à un compte épargne-temps et qui ne peuvent être utilisées que pour un congé de
fin de carrière (voir no 895) ;
– l’indemnité transactionnelle versée sous forme de rente mensuelle jusqu’à l’âge de la retraite en contrepar-
tie de la renonciation par les salariés à la perception immédiate d’indemnité de licenciement (CE 5 mars 1997,
no 126166) ;
– les cotisations de mutuelle complémentaire santé des salariés de l’entreprise partis en retraite (TA Cergy-
Pontoise 29 octobre 2010, no 07-10782).
Sont également exclues des charges déductibles les provisions pour charges sociales afférentes aux alloca-
tions de départ en retraite (CE 24 mars 2006, no 257330).
Sont en revanche déductibles les provisions pour risque de mise en paiement des sommes dues au fonds
national pour l’emploi, qui ne constituent pas des allocations versées en raison du départ à la retraite ou
préretraite, dès lors que l’exigibilité de ces contributions n’est pas subordonnée au versement des allocations
aux salariés (CE 1er octobre 2013, no 351852).
398
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
OM
sur l’ensemble du personnel qui y a droit. En revanche, la non-reconnaissance totale des écarts actuariels
ON
EC
conformément à la méthode du corridor (voir no 948) ne constitue pas un provisionnement partiel.
S
Les entreprises qui provisionnent partiellement leurs engagements de retraite et avantages simi-
UE
Q
laires peuvent à notre avis :
DI
RI
– maintenir leur situation inchangée ;
JU
Maintenir la situation inchangée, pour une entreprise qui provisionnait les droits des salariés à partir de l’âge
ES
NC
de 50 ans seulement (par exemple), signifie ne pas modifier le champ d’application de sa provision,
IE
par exemple en l’étendant progressivement à d’autres catégories de salariés, mais continuer à la « faire
SC
vivre » en prenant en compte les écarts actuariels et les entrées et sorties dans le montant de la provision.
S
DE
En revanche, depuis l’avis CU CNC no 2000-A du 6 juillet 2000 relatif à la comptabilisation des
:FA
changements de méthode portant sur les engagements de retraite et assimilés (voir conséquences
om
x.c
Une société peut exceptionnellement comptabiliser une nouvelle provision partielle dans le cadre d’opéra-
ola
ch
tions de fusion et d’opérations assimilées lorsqu’elle reprend la provision de société absorbée, voir Mémento
1.s
OM
ON
5 annexe de la provision pour engagements de retraite Application
EC
possible de la Recommandation ANC no 2013-02
S
UE
Q
I. Portée de la Rec. ANC no 2013-02 Les développements repris ici font largement état des
DI
RI
dispositions de la recommandation ANC no 2013-02 émise le 7 novembre 2013 qui propose les
JU
méthodes d’évaluation et, le cas échéant de comptabilisation, des engagements de retraite les plus
ES
NC
adaptées aux différents besoins des entreprises, tout en fixant un cadre commun de référence.
IE
Cette recommandation, largement inspirée de la norme IAS 19, vise à la fois les régimes à cotisations définies
SC
S
et les régimes à prestations définies. Elle n’est pas d’application obligatoire. Les entreprises qui souhaitent
DE
l’appliquer, dans le cadre de la méthode préférentielle sur les provisions ou pour le calcul des informations
E
LT
Pour plus de détails sur la norme IAS 19, voir Mémento IFRS no 28006 s.
:FA
om
a abrogé la recommandation CNC no 2003-R.01 du 1er avril 2003 à l’exception des sections 7 et 8
rvo
de son annexe portant respectivement sur les autres avantages à long terme et sur les indemnités
ola
ch
de rupture de contrat de travail, qui ne sont pas traités par la recommandation ANC no 2013-02.
1.s
2. Adoption de la Rec. ANC no 2013-02 Les entreprises peuvent à tout moment adopter la recom-
mandation ANC no 2013-02 (voir ci-après III.).
Toutefois, les entreprises qui le souhaitent peuvent évaluer leurs engagements de retraite et avan-
tages similaires selon toute autre méthode d’évaluation que celles figurant dans la recommanda-
tion ANC précitée, comme par exemple les normes américaines (FAS 87, 88 et 132 notamment) ou
la recommandation OEC no 1.23 de décembre 1989 (voir no 947-6).
Sur l’information à fournir par les petites entreprises n’ayant pas les moyens d’effectuer une évaluation
actuarielle de leurs engagements de retraite, voir no 954-1.
II. Deux méthodes possibles L’ANC recommande deux méthodes d’évaluation et, le cas échéant,
de comptabilisation, des engagements de retraite et avantages similaires :
– méthode 1 : méthode d’évaluation conforme aux dispositions de l’ancienne recommandation
CNC no 2003-R.01 fondée sur IAS 19 version de mai 2002 ;
– méthode 2 : méthode d’évaluation en tout point conforme à IAS 19 révisée publiée en juin 2011
(la recommandation fait directement et simplement référence à la norme sans même la traduire
contrairement à ce qui avait été fait pour la Rec. CNC de 2003).
400
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
OM
Remarques 1. Portée de la Rec. ANC 2013-02 et choix de la méthode retenue Sur la portée
ON
de la recommandation ANC no 2013-02 et sur la possibilité de choisir une autre méthode d’évalua-
EC
tion que celles qu’elle propose, voir no 947-5.
S
UE
Par exemple, la recommandation OEC no 1.23 de décembre 1989, « Méthode d’évaluation actuarielle
Q
DI
des engagements de retraite », autorise l’application aussi bien d’une méthode issue de la famille
RI
des méthodes d’évaluation rétrospectives (méthode des unités de crédit projetées ou plus excep- JU
ES
tionnellement méthode rétrospective avec droits calculés prorata temporis, toutes deux également
NC
autorisées par FAS 87) que de la famille des méthodes d’évaluation prospectives.
IE
2. Exception pour les entreprises dont l’effectif est inférieur à 250 salariés Selon la recomman-
SC
dation ANC no 2013-02, ces entreprises ne sont pas tenues d’appliquer la méthode actuarielle prévue
S
DE
par cette recommandation sous réserve d’expliciter leur méthode en annexe (Rec. ANC précitée, § 2
E
LT
et 3). En pratique, ces entreprises peuvent, par exemple, faire abstraction de la probabilité de départ
CU
à la retraite ou de décès avant l’âge du départ. Elles peuvent également négliger les hypothèses
:FA
tenant à la croissance des rémunérations à condition d’en tenir compte dans le choix du taux d’actua-
om
x.c
lisation (exemples donnés par la Rec. CNC no 2003-R.01, § 122 non repris par la Rec. ANC no 2013-02).
rvo
3. Différence induite par le choix du corridor Pour les entreprises qui ont des régimes financés (voir
ola
no 950 s.), l’évaluation des produits générés par les actifs du régime selon le taux de rendement attendu
ch
1.s
dans la méthode 1 ou selon le taux d’actualisation dans la méthode 2 ne génère pas de différence sur la
uh
dette actuarielle nette sauf si l’entreprise opte pour la méthode du corridor, voir no 953.
Le montant de la provision est déterminé en fonction d’hypothèses actuarielles et donne lieu à des
calculs complexes. De ce fait :
– il n’y a pas lieu de suivre les provisions individu par individu, mais plutôt d’intégrer dans le cadre
d’une méthode globale et statistique de calcul, les entrées, les démissions, les décès, les départs en
retraite, les retraités en vie au-delà de l’espérance de vie moyenne, etc. ;
– il n’y a pas lieu de reprendre les provisions en fonction des versements effectués aux retraités aux cours
de l’exercice, les calculs statistiques des provisions étant indépendants de ces derniers (voir no 947-9).
II. Les hypothèses actuarielles Les hypothèses sont déterminées sur la base de la meilleure
estimation faite par l’entreprise et doivent être objectives et mutuellement compatibles. Les hypo-
thèses actuarielles comprennent (Rec. ANC no 2013-02, § 6231) :
– les hypothèses démographiques relatives aux bénéficiaires : la mortalité, la rotation du person-
nel et les taux de demandes d’indemnisation pour les régimes médicaux ;
– les hypothèses financières portant sur : le taux d’actualisation, le niveau futur des salaires et
des avantages (évolution des salaires et revalorisation des prestations), le taux de rendement attendu
des actifs du régime et les coûts médicaux (cas des prestations médicales).
401
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
Remarque Taux d’actualisation : les normes comptables laissent peu de liberté dans le choix de ce
taux. Ainsi, selon la recommandation ANC no 2013-02, « le taux à appliquer […] doit être déterminé par
référence à un taux de marché à la date de clôture fondé sur des obligations d’entreprise de première
catégorie. Dans les pays où ce type de marché n’est pas actif, il faut prendre le taux (à la clôture) des
obligations d’Etat » (§ 6241).
En pratique, ce taux traduit la valeur temps de l’argent et doit être déterminé avec prudence en
raisonnant sur le long terme et sur un taux nominal, en chiffrant de manière distincte l’hypothèse
relative à l’inflation.
■ Exemple :
Taux nominal d’actualisation : .. 2,25 %
Inflation : ...................................................... (2,0 %)
Taux net : ..................................................... 0,25 %
Sur le traitement du taux d’actualisation dans les comptes consolidés établis selon les normes IFRS, voir
Mémento IFRS no 28369 et 28370.
947 Application pratique aux indemnités de fin de carrière (IFC ou IDR) Le départ à
7 la retraite donne droit respectivement :
– pour les mises à la retraite (à l’initiative de l’employeur), soit à l’indemnité minimum légale de licencie-
ment, soit à une indemnité conventionnelle ou contractuelle de départ à la retraite si elle est plus favorable ;
– pour les départs volontaires à la retraite (à l’initiative du salarié), à une indemnité de départ en retraite,
légale ou conventionnelle.
Cette qualification a des conséquences à la fois sur le montant de l’indemnité versée et sur son régime
fiscal et social.
Sur les modalités de calcul de l’indemnité de départ à la retraite, voir Mémento Social no 69050 (mise à la retraite)
et no 69065 (départ volontaire).
Sur son régime social, voir no 883-1 et Mémento Social no 22880 à 22895.
Quelle que soit la nature de l’indemnité versée, la charge est à comptabiliser au compte 6414 « Indem-
nités et avantages divers » lors de son versement.
La recommandation ANC no 2013-02 précise l’évaluation de l’engagement lié aux indemnités de fin
de carrière (à déterminer de manière actuarielle, voir no 947-6) et préconise que l’entreprise comptabi-
OM
lise linéairement l’intégralité des engagements « pendant toute la durée d’acquisition conditionnelle
ON
des droits conférés aux bénéficiaires, tout en probabilisant les risques que le salarié quitte l’entreprise
EC
avant son départ » (§ 16).
S
UE
Autrement dit, il convient de ne pas tenir compte des paliers d’acquisition des droits jusqu’au départ à
Q
la retraite, mais au contraire, de considérer tout de suite l’ensemble des droits qui seraient acquis lors du
DI
RI
départ à la retraite, calculé de manière actualisée, puis de le pondérer par la probabilité de présence des JU
salariés à cette date, et enfin de répartir cet ensemble de manière linéaire.
ES
NC
Une convention collective accorde une indemnité de fin de carrière dont le rythme d’accumulation des
E
droits est le suivant : 1/10e de mois de salaire par année d’ancienneté. L’âge de départ à la retraite est
LT
Un salarié de 40 ans, ayant 12 ans d’ancienneté à la date du calcul, partira à la retraite à l’âge de 65 ans
om
(soit dans 25 ans). A la date de l’évaluation, les droits accumulés par ce salarié représentent 1,2 mois de
x.c
en contrepartie du compte 6815 « Dotations aux provisions pour risques et charges d’exploitation » ou, 947
le cas échéant, du compte 7815 « Reprise sur provisions pour risques et charges d’exploitation ». 8
Remarques 1. Comptabilisation de l’engagement relatif aux bénéficiaires retraités Bien que (suite)
le compte 153 ne vise, selon le PCG (art. 941-15), que le personnel de l’entreprise, il est également
possible, à notre avis, d’enregistrer dans ce compte les engagements relatifs aux bénéficiaires
retraités (qui ne font plus partie du personnel). Une distinction pourrait, à notre avis, utilement être
effectuée entre les deux catégories en créant deux sous-comptes, l’un pour les bénéficiaires salariés,
l’autre pour les bénéficiaires retraités.
2. Présentation de la dotation aux provisions en résultat Sur la possibilité de décomposer la
dotation aux provisions pour risques et charges entre le résultat d’exploitation, le résultat financier
et, le cas échéant, le résultat exceptionnel, voir III. ci-après.
Sur la première comptabilisation de la provision pour retraite dans le cadre de la méthode préférentielle,
voir no 947-4.
Sur la comptabilisation de la contribution patronale spécifique due sur le montant des engagements de
retraite provisionnés, voir no 883.
Fiscalement Sur la non-déductibilité des provisions pour engagements de retraite, voir no 947.
II. Eléments constitutifs de la provision enregistrée au bilan Dans le cadre de la recommanda-
tion ANC no 2013-02 (§ 6121), le montant total des engagements à faire figurer au bilan
correspond à :
– l’évaluation actuarielle des prestations accordées, c’est-à-dire la valeur actualisée de l’obliga-
tion au titre des prestations définies (ou Defined Benefit Obligation « DBO ») à la date de clôture
(voir no 947-6) ;
Pour un exemple de calcul des indemnités de départ en retraite, voir no 947-7.
– majorée des profits actuariels (minorée des pertes actuarielles) non encore comptabilisé(e)s, le
cas échéant, en raison du traitement spécifique des écarts actuariels (voir no 948) ;
– diminuée du coût des services passés non encore comptabilisés, le cas échéant, au titre d’un
amendement ou d’une mise en place d’un nouveau régime (voir no 948-1) ;
– et diminuée de la juste valeur à la date de clôture des actifs du régime (voir no 950) qui seront
utilisés directement pour éteindre les obligations.
Sur le cas particulier des régimes excédentaires, voir no 951.
Remarque Différence entre évaluation actuarielle de l’engagement et montant de la provision
OM
à faire figurer au bilan : selon la méthode de comptabilisation choisie (méthode 1 ou méthode 2 proposées
ON
par la Rec. ANC no 2013-02, voir no 947-5) et selon l’option retenue pour la reconnaissance des écarts actuariels
EC
(voir no 948), tout ou partie des écarts actuariels et du coût des services passés peuvent ne pas être
S
UE
reconnus immédiatement au bilan et au compte de résultat, ce qui explique qu’il puisse y avoir une
Q
DI
différence entre la provision figurant au bilan et l’évaluation de l’engagement (appelée valeur actualisée
RI
de l’obligation, voir ci-avant). JU
ES
– le coût des services rendus sur la période, c’est-à-dire l’accroissement de l’obligation pesant
E
– le coût financier, qui résulte du rapprochement de la date de règlement des prestations (voir
:FA
no 947-6) ;
om
– le rendement attendu de tous les actifs du régime et droits à remboursement (voir no 950-2) ;
x.c
rvo
– les écarts actuariels dans la mesure où ils sont comptabilisés (selon la méthode appliquée, voir
ola
no 948) ;
ch
– le coût des services passés dans la mesure où ils sont comptabilisés (valeur actuarielle des droits
1.s
uh
947 Versements des retraites aux salariés et lien avec la provision Selon la recom-
9 mandation ANC no 2013-02, les versements devraient être imputés directement en réduction de la
provision inscrite au passif. Toutefois en pratique, ces versements sont comptabilisés :
– en charge au compte 6414 « Indemnités et avantages divers » par le crédit d’un compte de
trésorerie ou par le crédit d’un compte de dette envers les salariés,
Dès que le montant et l’échéance d’un engagement certain sont connus (qu’il soit versé sous forme de
rente ou de capital), l’engagement devrait être comptabilisé en dette envers le salarié. Dans le cas particulier
des indemnités de fin de carrière, ces conditions sont réunies dès que la date de départ à la retraite du
salarié est connue (en pratique dès lors que le salarié en a fait la demande), puisque, dès cette date,
l’engagement est :
– certain : les droits sont irrémédiablement acquis,
– et le montant et l’échéance peuvent en être estimés de façon relativement précise.
– en contrepartie d’une reprise de la provision pour retraite.
Il n’y a, en réalité, pas de lien direct entre le montant des versements effectués au cours d’un exercice
et la reprise de provision pour retraite effectuée sur le même exercice (celle-ci étant calculée de manière
statistique, voir no 947-6). Néanmoins, toutes choses égales par ailleurs, l’estimation de la provision sera
revue à la baisse pour tenir compte des départs ce qui entraînera une reprise de la provision compensant
la charge constatée lors du versement.
Fiscalement 1. Indemnités de départ en retraite Les versements sont déductibles lorsqu’ils sont
effectifs. Sur le cas particulier du départ des dirigeants de SA cotées, voir no 887.
2. Compléments de retraite La jurisprudence et l’Administration (BOI-BIC-CHG-40-40-50 no 10 s.) acceptent
la déductibilité des pensions au fur et à mesure des versements à la double condition suivante (voir Mémento
Fiscal no 8620) :
– l’existence d’un véritable engagement juridique opposable à l’employeur : il peut résulter d’un
texte écrit (convention collective ou acte unilatéral tel qu’une délibération du conseil d’administration) ou
d’un usage au sens du droit social (CE 9 novembre 1990, no 88765) ;
– le caractère général et impersonnel de cet engagement : dans l’appréciation de ce critère, en principe
le nombre de bénéficiaires importe peu puisqu’il s’agit de savoir si le régime s’applique à une catégorie
objectivement identifiée du personnel (CE 9 novembre 1990, précité). Tel est le cas :
• des catégories de personnel retenues pour l’application du droit du travail (ouvriers, employés, agents de
maîtrise, ingénieurs et cadres) et de celles déterminées à partir de critères objectifs, non restrictifs, clairement
OM
définis, conformément aux usages et aux accords collectifs en vigueur dans la profession (BOI-BIC-CHG-40-40-50
ON
no 20 s.),
EC
• de mandataires sociaux et de salariés dont la rémunération globale dépasse le double du plafond du
S
UE
régime de retraite des cadres prévu par la convention collective (CAA Paris 21 mai 1991, no 542),
Q
DI
• des cadres de direction, même si une seule personne est susceptible de bénéficier du régime (CE 8 juillet
RI
2005, no 259251 ; CAA Bordeaux 4 juin 2008, no 04-1836), JU
ES
• des cadres ayant au moins cinq ans d’ancienneté et des cadres administratifs (CAA Nancy 23 novembre 2006,
NC
En revanche, tel n’est pas le cas d’un ensemble de salariés, dont la seule caractéristique commune est d’avoir
S
DE
fait l’objet d’une mutation en provenance d’une autre société du même groupe (Rép. Lambert, Sén. 7 décembre
E
Remarques 1. Bénéficiaires uniques Sauf abus de droit, ces catégories peuvent ne correspondre
:FA
en fait qu’à un petit nombre de personnes, à l’exclusion toutefois du seul président-directeur général
om
x.c
(CAA Bordeaux 17 juin 1993, no 92-472) ou du gérant salarié d’une société (CAA Lyon 9 juin 1999, no 96-446).
rvo
Toutefois, la déduction des compléments de retraite peut être refusée, alors même que le contrat
ola
s’applique à une catégorie de salariés, lorsque le contexte de l’opération permet d’établir que l’objec-
ch
1.s
tivité apparente du critère de détermination des bénéficiaires dissimule en réalité un avantage parti-
uh
culier pour le seul dirigeant. Ont ainsi été jugées non déductibles les cotisations qui ne bénéficiaient
qu’aux cadres présents depuis plus de 15 ans, soit en l’espèce le PDG et le DG (CE 3 février 2003,
no 231506) ou lorsque le seul cadre de direction était le PDG dans un cas où le taux de cotisation
choisi excluait en pratique la prise en charge pour d’autres cadres (CE 21 décembre 2007, no 284629).
2. Anciens salariés ou dirigeants a. Les pensions ou allocations de secours qui leur sont versées,
en dehors de tout engagement juridique général et impersonnel, ne sont déductibles que
dans des cas exceptionnels, notamment lorsqu’elles ont pour objet d’accorder aux intéressés ou à
leurs ayants droit une aide correspondant à leurs besoins (CE 15 février 2002, no 215323), compte tenu
des pensions perçues par ailleurs par les intéressés au titre des régimes collectifs de retraite (notamment
CE 31 octobre 1975, no 94157).
b. La déductibilité d’une indemnité de départ en retraite et de pensions surcomplémentaires de
retraite ne peut être refusée au seul motif que son bénéficiaire a repris une activité chez son ancien
employeur, comme l’y autorise la loi (CSS, art. L 161-22), six mois au moins après la date d’entrée en
jouissance de sa pension (CE 15 février 2016, no 367753).
En ce qui concerne la contribution spécifique dans le cadre des régimes de retraite supplémentaires (ou
« additifs » ou « chapeaux »), voir no 883.
404
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
OM
– impose d’enregistrer en résultat l’éventuel excédent, de manière étalée sur la durée d’activité moyenne
ON
résiduelle attendue des bénéficiaires du régime de l’entreprise (avec un décalage d’un an comme l’illustre
EC
l’exemple ci-après).
S
Précisons que cette durée d’étalement est différente de celle à retenir pour l’étalement des services
UE
Q
passés dans le cadre de la mise en place d’un nouveau régime ou d’un amendement de régime (voir
DI
RI
no 948-1).
JU
– soit de toute manière plus rapide (mais systématique) que le corridor.
ES
NC
Remarque Permanence des méthodes : la méthode de reconnaissance des écarts actuariels est
IE
■
L’entité Y a un régime d’avantages postérieurs à l’emploi à prestations définies.
E
LT
– durée de vie active moyenne résiduelle attendue des membres du personnel bénéficiant de ce régime :
ola
10 ans.
ch
1.s
405
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
Sur le traitement des écarts actuariels dans les comptes consolidés établis selon les normes IFRS, voir
Mémento IFRS no 28400 à 28402.
948 Mise en place d’un nouveau régime ou d’un avenant (modification ou amende-
1 ment de régime)
I. Sans caractère rétroactif Dans ce cas, seules les charges de retraite de l’exercice et des
exercices futurs sont concernées.
II. Avec caractère rétroactif Dans ce cas, il est nécessaire de distinguer les droits à prestations
liés aux services passés de ceux liés aux services futurs rendus après la mise en place du nouveau
régime ou son amendement.
a. Droits à prestations au titre des services rendus après la mise en place du nouveau régime
(ou de l’avenant) Ils sont pris en compte dans les charges de retraite de l’exercice et des exercices
futurs.
b. Droits à prestations au titre des services passés ou coûts des services passés (rendus avant
la mise en place du nouveau régime ou de l’avenant).
La recommandation ANC no 2013-02 distingue :
– les entreprises ayant opté pour la méthode 1 (Rec. ANC no 2013-02, § 6271 ; sur cette méthode, voir
no 947-5) :
• pour les droits à prestations au titre des services passés non encore acquis, un étalement du coût
est obligatoire selon un mode linéaire et sur la période moyenne restant à courir jusqu’à ce que
OM
les droits correspondants soient définitivement acquis aux salariés ;
ON
• pour les droits à prestations au titre des services passés déjà acquis (par exemple ceux relatifs aux
EC
salariés retraités), pas d’étalement possible : les entreprises doivent constater la charge de retraite
S
pour sa totalité, les droits étant définitivement acquis.
UE
Q
– les entreprises ayant opté pour la méthode 2 (Rec. ANC no 2013-02 renvoyant au traitement en normes IFRS) :
DI
RI
que les droits soient déjà acquis ou non encore acquis, les entreprises doivent constater en charge
JU
la totalité des droits à prestation au titre des services passés.
ES
NC
Sur le traitement des modifications de régimes dans les comptes consolidés établis selon les normes IFRS,
IE
■
Une entité a un régime de retraite à prestations définies prévoyant le versement d’une pension égale à
E
LT
1 % du salaire de fin de carrière pour chaque année de service. Les droits à prestations sont acquis au
CU
:FA
Le 1/01/n l’entité améliore son régime et porte le montant de la pension à 2 % du salaire de fin de
x.c
carrière pour chaque année de service, à compter du 1/01/n – 3. A la date de l’amélioration, la valeur
rvo
actualisée des prestations complémentaires pour la période de service allant du 1/01/n – 3 au 1/01/n est
ola
ch
la suivante :
1.s
II. Impact d’une restructuration Un plan de restructuration entraîne une réduction des engage-
OM
ments de retraite lorsque :
ON
– la réduction d’effectifs porte sur un nombre important de bénéficiaires d’un régime,
EC
– ou les amendements de régime sont tels qu’une part importante des services futurs qui seront
S
UE
rendus par les bénéficiaires du régime ne leur donneront plus droit ou donneront peu de droits à
Q
DI
de nouveaux avantages dans le cadre de ce régime.
RI
L’impact de la réduction de régime est alors comptabilisé en totalité en résultat, en même temps JU
ES
L’évaluation des engagements de retraite ne peut pas être revue à la baisse pour tenir compte d’un plan de
SC
restructuration non provisionné, même si la restructuration est probable. Sur les critères à respecter pour
S
DE
■ Exemples :
CU
– Un accord selon lequel, en échange d’actions de formation, les droits à prestations des salariés mutés
om
x.c
sont gelés et les nouveaux salariés ne sont pas couverts par le régime.
rvo
ola
– tout changement de la valeur actuelle de l’obligation au titre des prestations définies en résultant,
uh
– un prorata, le cas échéant, des écarts actuariels et des coûts des services passés non encore
comptabilisés (voir no 948 et 948-1),
– la variation, le cas échéant, de la juste valeur des actifs du régime (voir no 950).
■ Exemple
Une entreprise décide, dans le cadre d’une restructuration, de réduire son régime de retraite à prestations
définies de telle sorte que les services futurs d’une partie des salariés ne leur donneront plus de droits
complémentaires dans le cadre du régime. Cette modification génère une diminution de la valeur actuelle
de l’obligation de 100 à 90. Le coût de services passés non encore comptabilisés est de 20 et les pertes
actuarielles non encore comptabilisées de 10, avant la réduction de régime.
Le gain/perte de réduction inclut un prorata du coût des services passés et des écarts actuariels non
encore comptabilisés lorsque la réduction touche seulement certains bénéficiaires du régime. Le prorata
est déterminé sur la base de la valeur actuelle de l’obligation avant et après la réduction.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
407
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
Gain
Avant la lié à la Après la
réduction Variation réduction réduction
de régime du de régime
régime
Valeur actuelle de l’obligation au titre 100 10 % 10 90
des prestations définies
Coût des services passés non encore (20) 10 % × (20) (2) (18)
comptabilisés
Perte actuarielle non encore (10) 10 % × (10) (1) (9)
comptabilisée
Provision comptabilisée 70 7 63
948 Impact de la fermeture d’un régime La fermeture d’un régime à prestations définies
3 aux nouveaux salariés d’une entité ne constitue pas une réduction de régime (voir no 948-2) et n’a
pas d’impact sur les comptes. En effet, si une entité décide de ne pas faire bénéficier ses nouveaux
salariés d’un régime à prestations définies existant :
– le nombre de personnes bénéficiant de ce régime diminuera progressivement à travers le taux de
rotation du personnel, plutôt que du fait de l’entité ;
– et la fermeture du régime ne modifiera en rien les droits à prestations des bénéficiaires existants
de ce régime.
OM
tion doit être cohérente avec l’analyse faite lors des changements législatifs antérieurs de même
ON
EC
nature (le bulletin CNCC détaille les conséquences de la loi Fillon du 21 août 2003 ainsi que de la
S
loi de financement de la sécurité sociale pour 2007 et pour 2008).
UE
Q
DI
950 Gestion externe des régimes de retraite à prestations définies
RI
JU
(régimes dits financés) Modalités de gestion externe Le financement (encore
ES
NC
appelé « gestion externe » ou « couverture ») d’un régime à prestations définies peut s’effectuer de
IE
différentes manières :
SC
– soit par un contrat s’assurance (contracté auprès d’une société d’assurance, une mutuelle ou
S
DE
– soit par une caisse de retraite dite « d’entreprise » (une institution de gestion de retraite
CU
supplémentaire – IGRS).
:FA
La gestion externe se traduit par le versement de primes ou de cotisations destinées à couvrir tout
rvo
Sur la portée de l’engagement des compagnies d’assurance ou des caisses de retraite, voir no 950-2.
1.s
uh
Les versements effectués à l’organisme extérieur sont destinés (après déduction des frais de gestion
de l’organisme) à couvrir tout ou partie de l’engagement de l’entreprise vis-à-vis de ses salariés. Ils
sont qualifiés (Rec. ANC no 2013-02, section 2 et § 632 s.) soit d’actifs du régime, soit de droits à rembourse-
ment. Cette qualification détermine leur mode de comptabilisation :
I. Les primes et cotisations sont comptabilisées en charges si elles constituent des actifs du régime
a. Définition Les actifs du régime incluent (Rec. ANC no 2013-02, section 2) :
1. Les actifs détenus par un fonds conférant des avantages à long terme, c’est-à-dire, les
actifs (autres que des instruments financiers non transférables émis par l’entreprise présentant les
états financiers) qui répondent aux conditions suivantes :
– ils sont détenus par une entité (un fonds) juridiquement distincte de l’entreprise présentant ses
états financiers et qui n’existe que pour payer ou financer les avantages du personnel ;
– ils ne peuvent être utilisés que pour payer ou financer les obligations au titre des avantages du
personnel, les créanciers de l’entreprise ne peuvent pas en disposer et ils ne peuvent pas être
restitués à l’entreprise, sauf si :
• les actifs restants sont suffisants pour permettre de faire face à toutes les obligations du régime
(régime excédentaire),
408
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
• ou si les actifs sont restitués à l’entreprise pour couvrir les paiements que celle-ci a déjà effectués
au titre des avantages du personnel.
2. Les contrats d’assurance éligibles Ce sont des contrats d’assurance émis par une compagnie
d’assurance (qui n’est pas une partie liée de l’entreprise présentant ses états financiers) dont les
produits répondent aux conditions suivantes :
– ils ne peuvent être utilisés que pour payer ou financer les prestations du régime,
– et ils ne sont pas disponibles pour les créanciers de l’entreprise (en cas de faillite) et ne
peuvent être restitués à l’entreprise que dans l’une ou l’autre des deux conditions énoncées précé-
demment (voir a.1 ci-avant).
b. Comptabilisation Selon la recommandation ANC no 2013-02 (§ 6121 ; voir no 947-8 II), les fonds
de retraite qualifiés d’actifs du régime sont comptabilisés directement en réduction de la provision
inscrite au bilan. Néanmoins en pratique, afin d’assurer la déductibilité fiscale des cotisations et des
primes versées au fonds de retraite (voir fiscalement ci-après), les entreprises sont amenées à les
comptabiliser en charges, au compte 616 s’il s’agit de primes d’assurance (une subdivision particu-
lière pouvant être créée) ou au compte 6453 s’il s’agit de cotisations versées aux caisses de retraite.
En contrepartie, la provision pour retraite est reprise pour ne faire apparaître au bilan que le montant
de l’engagement non couvert, voir no 950-2.
Pour les sociétés qui appliquent la recommandation ANC précitée, tous les actifs détenus qui ne remplis-
sent pas les conditions précitées, notamment lorsque ces actifs sont hors de portée des créanciers en cas
de faillite, ne peuvent venir en déduction de leurs engagements (Rec. ANC no 2013-02, section 2) ; voir II
ci-après.
Les versements exceptionnels effectués lors de l’entrée dans le régime pour rattraper les droits
déjà acquis par les salariés à cette date peuvent, à notre avis, être comptabilisés au compte 671
« Charges exceptionnelles sur opérations de gestion ».
Fiscalement Selon l’Administration et la jurisprudence (notamment CE 31 octobre 1942, no 65834 ; BOI-BIC-
CHG-40-40-50 no 50), les cotisations versées à une compagnie d’assurance sont déductibles sous quatre
conditions :
1. Conditions propres aux régimes à gestion externe :
– la caisse de retraite ou la compagnie d’assurance a une personnalité distincte de l’entreprise cotisante (CE
21 mars 1975, no 84955),
– l’entreprise ne conserve pas la propriété et la pleine disposition des sommes versées (absence de clause
de restitution au profit de l’entreprise des capitaux confiés). La présence d’une clause prévoyant notamment
OM
la restitution des fonds dans le cas particulier où l’entreprise cesserait d’être assujettie à l’obligation de
ON
verser les indemnités (notamment, à notre avis, en cas de cessation totale ou partielle de l’activité), n’est
EC
pas susceptible de remettre en cause cette déductibilité (CE 6 novembre 1991, no 68654 et CAA Bordeaux
S
UE
1er décembre 1992, no 90-763). Dans ce cas, les fonds récupérés auprès de l’assureur sont réintégrables dans
Q
DI
les résultats imposables de l’exercice de reversement (CAA Bordeaux précité).
RI
2. Conditions générales de déduction des cotisations de retraite, identiques à celles prévues en cas de JU
ES
Socialement En ce qui concerne les charges de sécurité sociale et la contribution patronale spéci-
E
fique dans le cadre des régimes de retraite supplémentaires à prestations définies (ou « additifs » ou « cha-
LT
CU
II. Les primes sont comptabilisées à l’actif du bilan si elles confèrent un droit à rembour-
x.c
sement
rvo
a. Définition Les actifs non éligibles, qui ne peuvent répondre à la définition d’un actif du régime,
ola
ch
peuvent néanmoins constituer des droits à remboursement lorsqu’il est quasiment certain qu’un
1.s
tiers remboursera tout ou partie de la dépense nécessaire pour régler l’obligation (Rec. ANC précitée,
uh
§ 632).
b. Comptabilisation Selon la recommandation ANC no 2013-02 (§ 632 s.), les fonds de retraite
qualifiés de droits à remboursement doivent être comptabilisés à l’actif du bilan et non en diminu-
tion de l’engagement au passif. Pour tous les autres aspects, ils sont traités de la même façon que
les actifs du régime.
Dans le cas plus rare d’une responsabilité totale de la compagnie d’assurance ou de la caisse de retraite
(engagement de résultat), le régime entre alors dans la catégorie des régimes à cotisations définies (voir
no 945-2).
En conséquence, les entreprises ne peuvent en aucun cas se sentir libérées de l’obligation de
suivre leur engagement de retraite sous prétexte qu’elles le font gérer de manière externe.
Comme pour les régimes à prestations définies, elles doivent, le cas échéant (si les actifs du régime
ne sont pas suffisants, voir ci-après III.), constituer une provision ou mentionner leur engagement
dans l’annexe.
II. Les primes ou cotisations qualifiées de droit à remboursement n’ont pas d’impact sur la
provision Le versement de ce type de cotisations est sans conséquence sur le montant de la provi-
sion, le fonds ainsi constitué étant présenté à l’actif du bilan (et en aucun cas en réduction de la
provision), voir no 950 II.
III. Les primes ou cotisations qualifiées d’actif du régime ont un double impact puisqu’elles
permettent :
– de diminuer le montant brut de l’engagement figurant au bilan pour ne faire apparaître que le
montant de l’engagement non couvert (« engagement net »), la juste valeur des actifs du régime
entraînant une reprise du montant brut de l’engagement (voir no 950) (Rec. ANC no 2013-02, § 63 s.) ;
Ainsi, l’entreprise constate la différence entre les engagements pris envers ses salariés et ceux transférés
auprès des organismes extérieurs :
– l’engagement transféré auprès de la compagnie d’assurance représente le montant de la provision tech-
nique figurant au bilan de la compagnie pour la part correspondant au contrat groupe de l’entreprise ;
– l’engagement transféré auprès de la caisse de retraite peut être calculé à partir de l’inventaire technique
qui doit être établi tous les 5 ans (CSS, art. R 731-4).
Les entreprises se doivent d’obtenir, dans le cadre d’un bon contrôle interne, un justificatif de l’organisme
extérieur précisant la valeur vénale à la date de clôture du fonds constitué.
En cas de couverture excédant le montant de l’engagement (régime surfinancé), voir no 951.
Sur les modalités de reprise de la provision pour la ramener à hauteur du montant de l’engagement non
couvert, voir no 950-2.
– et de diminuer la charge de l’exercice : le rendement estimé des actifs (plus-values et produits
financiers) venant réduire l’impact des coûts financiers (actualisation de l’engagement).
Remarques 1. Détermination du rendement estimé Le rendement estimé est toujours calculé
OM
au début de la période mais l’estimation est différente selon que l’entreprise opte pour la méthode 1
ON
ou la méthode 2 de la recommandation ANC no 2013-02, voir no 947-5 II. :
EC
– méthode 1 : le rendement est calculé sur le rendement attendu à long terme des actifs du
S
UE
régime, c’est-à-dire sur la base des attentes du marché,
Q
– méthode 2 : le rendement est calculé sur la base du taux d’actualisation retenu pour le calcul de
DI
RI
la dette.
JU
2. L’écart entre rendement estimé et réalisé constitue un écart actuariel La différence entre
ES
NC
le rendement estimé (déterminé en début d’exercice) et le rendement effectif constaté sur l’exercice
IE
constitue un écart actuariel comptabilisé selon la méthode retenue par l’entreprise (voir no 948).
SC
Sur le traitement du rendement des actifs du régime dans les comptes consolidés établis selon les normes
S
DE
3
x.c
ments exceptionnels destinés à rattraper tout ou partie des droits déjà acquis par les salariés à cette
rvo
date. Ces versements sont comptabilisés en charges (voir no 950) et ils permettent de constituer un
ola
fonds de retraite qui réduira le montant de la provision à comptabiliser (sous réserve de respecter
ch
1.s
les conditions mentionnées au no 950). En application des règles comptables, la reprise de cette
uh
provision, partielle ou totale, est, à notre avis, à comptabiliser en résultat et ce, même si à l’origine,
tout ou partie de la provision a été comptabilisé par capitaux propres en application des règles sur
les changements de méthode (voir no 364-2). Ce produit viendra compenser le montant de la prime
payée à la compagnie d’assurance ou à la caisse de retraite, comptabilisé en charges.
Si, par hypothèse, l’évaluation des engagements de retraite est toujours identique, alors :
– dans le cas où la prime versée couvre la totalité de l’engagement de l’entreprise, la reprise de
la provision doit être totale,
Il en résulte un impact sur le résultat de l’exercice correspondant à l’économie d’impôt lié au montant des
primes versées.
– dans le cas où la prime versée ne couvre pas la totalité de l’engagement pris par la société envers
ses salariés, la reprise doit être partielle, la société restant responsable du paiement des presta-
tions pour la part non couverte par la compagnie d’assurance ou la caisse de retraite.
Remarque Changement de méthode et externalisation dans le même exercice : lorsque la
première comptabilisation de la provision est constatée durant l’exercice où l’entreprise décide de transfé-
rer ses engagements à l’extérieur, la constatation en capitaux propres de l’effet du changement de
méthode n’est, à notre avis, pas remise en cause.
410
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
OM
– ou de pertes qui ne sont que la conséquence de gains actuariels.
ON
Selon la recommandation OEC no 1.23, l’excédent éventuel de cotisations versées par rapport à la charge
EC
annuelle déterminée selon la méthode actuarielle retenue devait être inscrit en charges constatées
S
UE
d’avance (excédent de versement).
Q
DI
Fiscalement La cotisation versée est certes déductible, mais à condition d’être comptabilisée en charges.
RI
En conséquence, la quote-part de cotisation portée en « charges constatées d’avance » n’est, à notre avis, JU
ES
pas déductible.
NC
IE
Les effets de ce plafonnement de l’actif (c’est-à-dire tout excédent du régime qui dépasse ces limites)
SC
■
CU
Le montant de l’engagement (DBO) s’élève à 1 100 et la juste valeur des actifs du régime à 1 190. Le
:FA
Il existe par ailleurs un différé de pertes actuarielles de 110 et de coût des services passés de 70.
x.c
rvo
1. L’entreprise devrait donc faire apparaître à l’actif de son bilan un excédent de financement de 270 qui
ch
1.s
411
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
OM
– soit de manière étalée selon la méthode du corridor,
ON
EC
– soit de manière plus rapide (immédiatement et en totalité
S
en résultat en particulier)
UE
Q
Modifications (ou amendements) de régimes (voir no 948-1)
DI
RI
2. Coût des services passés (droits En résultat de manière Immédiatement en JU
ES
3. Produit financier généré par les Produit valorisé avec le Produit valorisé avec le
S
DE
actuelle de l’obligation
:FA
om
4. Ecart par rapport au rendement Traité comme un écart actuariel (voir ci-avant, en
x.c
412
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
B. Informations en annexe
(au titre des régimes de retraite)
Pour une définition et une présentation des différents régimes de retraites et avantages similaires (IDR,
régimes spéciaux, …), voir tableaux de synthèse no 945 s.
OM
mentionner les engagements pris en matière de pensions, compléments de retraite et indem-
ON
EC
nités assimilées. Cette information doit être fournie de manière globale par catégorie d’organes
S
d’administration, de direction et de surveillance (C. com. art. L 123-13 ; PCG, art. 833-17).
UE
Il convient, à notre avis, de distinguer :
Q
DI
– les engagements de retraite pris au profit des seuls dirigeants : ils doivent faire l’objet d’une
RI
information en annexe ; JU
ES
NC
Les dirigeants sont, à notre avis, les gérants dans les SNC, SCS et SARL, le président du conseil d’administra-
IE
tion ou du directoire et les directeurs généraux (unique et délégués) dans les sociétés anonymes.
SC
– les engagements de retraite collectifs (contrats groupe) dont peuvent bénéficier à la fois les
S
DE
dirigeants et des salariés : à notre avis, l’information n’est alors pas à fournir, l’engagement n’étant
E
LT
On notera d’ailleurs qu’en pratique dans ce dernier cas la détermination du montant des engagements au
om
profit des seuls dirigeants sera rarement possible du fait que les provisions sont calculées sur des bases
x.c
statistiques.
rvo
ola
Sur l’application de la procédure renforcée des conventions réglementées aux engagements de retraite à
ch
prestations définies pour les sociétés dont les titres sont admis aux négociations sur un marché régle-
1.s
Sur l’information devant figurer dans le rapport de gestion à ce titre, voir no 3697-1.
Sur les informations à fournir dans le rapport sur le gouvernement d’entreprise, voir no 3699-2.
OM
décrire les modalités simplifiées d’évaluation retenues.
ON
EC
– description générale des types de régime (les indemnités de départ à la retraite, les régimes de
S
couverture médicale post-emploi…), voir no 945-2 ;
UE
Q
– descriptif de la composition des actifs du régime et/ou des droits à remboursement, voir no 950 ;
DI
RI
– indication de la valeur des principales hypothèses actuarielles (taux d’actualisation, taux
JU
d’augmentation des salaires, taux de rendement des actifs du régime …), voir no 948 ;
ES
NC
II. Lorsque les engagements sont provisionnés, doivent être fournies dans l’annexe les informa-
DE
E
tions suivantes :
LT
CU
– indication que les engagements sont comptabilisés en application de la Rec. ANC no 2013-02,
:FA
voir no 947-5 ;
om
voir no 948 ;
ch
– impacts sur le bilan et le compte de résultat des principaux événements de l’exercice (modifi-
1.s
uh
III. Autres informations Une entreprise doit également fournir une information sur les passifs
éventuels qui pourraient résulter de ses obligations au titre des avantages postérieurs à l’emploi et
plus particulièrement des régimes inter-entreprises (Rec. ANC no 2013-02, § 427 et PCG art. 833-12/2).
414
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
SECTION IV
OM
correspondantes (BOI-BIC-CHG-10-20-20 no 40). En outre, lorsque les fournisseurs du contribuable sont
ON
dispensés d’établir des factures, ce dernier doit néanmoins pouvoir justifier ses achats comptabilisés, notam-
EC
ment en indiquant les dates, le détail et le prix de chaque achat à chaque fournisseur. Les commerçants
S
UE
peuvent, à défaut de factures, fournir « tous documents susceptibles d’y suppléer » ou « d’autres justifica-
Q
DI
tions suffisantes », telles que « fiches de poids, fiches de sortie délivrées dans les marchés », récépissés
RI
d’expédition par chemin de fer, etc. JU
ES
De même (Rép. Pelchat, AN 19 octobre 1987, no 24758, non reprise dans Bofip, s’agissant du négoce de produits de la
NC
cueillette), les entreprises peuvent fournir tout autre moyen de preuve tels que bons ou registres d’achat.
IE
SC
Les entreprises qui établissent elles-mêmes les factures de certains de leurs fournisseurs ont intérêt, pour
S
éviter une éventuelle contestation de leur droit à déduction de la TVA, à ce que ces documents comportent
DE
une véritable authentification par le fournisseur des mentions portées en son nom (CE 19 mars 1986,
E
LT
no 49678).
CU
:FA
La valeur probante de la comptabilité repose essentiellement sur le fait que les écritures portées
om
dans les livres comptables sont corroborées par des pièces justificatives (voir no 326 s.).
x.c
rvo
Ces pièces justificatives, constituées par des originaux, sont numérotées et portent en général la
ola
inversement.
1.s
uh
Outre les pièces justificatives qui émanent des tiers (factures, notes, relevés), l’entreprise doit consti-
tuer des pièces justificatives internes en matière de charges et de frais de personnel : journal des
achats, livre de paie et bulletins de paie (voir no 326).
En ce qui concerne les factures établies par télé-transmission ou adressées par courrier électronique, voir
no 661-7.
Tenue d’un journal des achats et des charges Tenue des comptes 957
fournisseurs La tenue d’une comptabilité auxiliaire des fournisseurs n’est pas obligatoire 1
à condition qu’en fin d’exercice, les dettes et les créances envers les fournisseurs soient regroupées
nominalement par créanciers et débiteurs pour figurer dans l’inventaire. Cependant, sauf dans les
entreprises de petite taille où le suivi du compte global « Fournisseurs » est relativement simple,
notamment à l’aide d’un système de classement des factures enregistrées et non payées, la tenue
de comptes « Fournisseurs individuels » s’avère souvent nécessaire.
La tenue d’un journal des achats est pratiquement indispensable, sauf dans les entreprises de petite
taille, comme subdivision du journal général.
415
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
OM
des résultats des cinq derniers exercices).
ON
Pour un tableau comparatif des différentes déclarations liées aux rémunérations, voir no 997.
EC
S
UE
960 Déclaration annuelle des traitements et salaires Tout employeur doit
Q
DI
produire avant le 1er février de chaque année une déclaration annuelle des salaires (anciennement
RI
appelée « DADS ou déclaration annuelle des données sociales ») indiquant pour chaque bénéficiaire les JU
ES
rémunérations payées pendant l’année précédente. Cette déclaration permet d’accomplir un grand
NC
nombre de formalités auprès de l’Administration fiscale et de l’Urssaf (CGI, art. 87 ; voir Mémento Fiscal
IE
SC
A compter de 2017 (le 1er juillet 2017 au plus tard), toutes les entreprises doivent effectuer la déclaration
DE
annuelle des salaires via la DSN (Déclaration sociale nominative ; CSS art. L 133-5-3, art. R 133-13 et R 133-14
E
LT
La DSN a vocation à remplacer à terme la quasi-totalité des déclarations sociales auxquelles les employeurs
om
sont tenus par une déclaration mensuelle et dématérialisée générée automatiquement par le logiciel de
x.c
paie.
rvo
ola
Pour plus de détails sur la DSN et sur le calendrier de son déploiement, voir Mémento Social no 24022 à 24025
ch
Le défaut de déclaration ou la déclaration tardive est sanctionné par une amende de 5 % des sommes
uh
non déclarées ou déclarées avec retard (CGI, art. 1736-III). Par ailleurs, les omissions ou inexactitudes sont
sanctionnées par une amende forfaitaire (voir Mémento Fiscal no 80190).
Pour satisfaire à cette obligation déclarative, l’organisation de la paie doit prévoir l’obtention (par
des moyens informatiques), d’une fiche individuelle par salarié, qui récapitule l’ensemble des
informations portées sur les différents bulletins de paie, à savoir notamment :
– le total de la rémunération brute, ventilé en éléments imposables à l’impôt sur le revenu et non
exonérés de taxe sur les salaires et non imposables (voir Mémento Fiscal no 21350 à 21735) ;
– le montant des avantages en nature ;
– la rémunération nette après déduction des cotisations sociales.
Un rapprochement entre la comptabilité et la déclaration annuelle est, à notre avis,
nécessaire :
I. Intérêt de ce rapprochement Les déclarations peuvent être vérifiées par les contrôleurs fiscaux,
les contrôleurs de l’Urssaf, les commissaires aux comptes, principalement à partir des données comp-
tables. Il est donc nécessaire que l’entreprise s’assure elle-même, avant l’envoi de la déclaration, de
la concordance de celle-ci avec la comptabilité.
416
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
OM
ON
Le montant des avantages en nature peut éventuellement être recoupé directement avec la compta-
EC
bilité (voir no 930).
S
UE
A défaut d’ouverture de ces sous-comptes, les entreprises peuvent déterminer les montants à porter
Q
DI
sur la DADS d’une manière extra-comptable, en fin d’exercice.
RI
JU
III. Rapprochement en cas de décalage dans le temps :
ES
NC
– lorsque l’exercice social couvre une période différente de l’année civile, par exemple du 1er avril
IE
au 31 mars, le rapprochement s’effectue de la même manière mais porte sur les éléments comptables
SC
des périodes concernées de chacun des deux exercices comprenant l’année civile ; on retient alors les
S
DE
éléments comptables du dernier trimestre du précédent exercice et des neuf premiers mois de l’exercice
E
en cours ;
LT
CU
– lorsque l’entreprise applique le « décalage de la paie » (voir Mémento Social no 23485), elle doit normale-
:FA
ment déclarer les rémunérations effectivement payées au cours de l’année civile. Ainsi, une entreprise
om
qui verse chaque mois des acomptes sur salaires qu’elle régularise le mois suivant doit inclure dans la
x.c
rvo
rémunération imposable de l’année les acomptes versés en décembre, mais pas le solde versé en janvier.
ola
Pour effectuer le rapprochement entre la comptabilité – qui enregistre les charges – et la déclaration, il
ch
convient alors de retenir dans le précédent rapprochement, les charges de décembre de l’année précé-
1.s
uh
dente à novembre de l’année, moins les acomptes versés en décembre de l’année précédente, plus les
acomptes de décembre de l’année.
– régularisation spontanée des déclarations (possible sur les trois années précédentes), admise par l’Adminis-
tration s’il s’agit d’une première demande et si l’entreprise peut justifier, notamment par une attestation
des bénéficiaires, que ces sommes ont été correctement déclarées par ces derniers (BOI-CF-INF-10-40-30 no 20).
Les éléments de cette déclaration (voir Mémento Fiscal no 78355 et 78360) peuvent, mis à part les avan-
tages en nature, être suivis dans des comptes distincts. Cependant, la comptabilité enregistre les
charges d’un exercice (hors taxes) et l’Administration demande le montant des sommes versées
(donc taxes comprises). En fait, les sommes réellement perçues ont été nécessairement enregistrées
au crédit du compte du bénéficiaire et, pour obtenir en comptabilité les éléments nécessaires à cette
déclaration, il est souhaitable d’ouvrir un compte de tiers par bénéficiaire. En ce qui concerne les
avantages en nature, voir no 931.
Les honoraires s’entendent essentiellement des sommes versées en rémunération relevant d’une profes-
sion libérale. Ne sont pas à déclarer les sommes versées pour des services à caractère intrinsèquement
commercial. Il est donc nécessaire de subdiviser le compte 6226.
Les commissions et courtages sont les rétributions des commissionnaires et courtiers proprement dits,
des représentants de commerce non salariés, des démarcheurs. Ne sont pas à déclarer les versements au
titre de prix de transports, prix de façon, courtages de banque et sous certaines conditions les commis-
sions versées à des commissionnaires en douane. Ne sont donc à retenir que les commissions et courtages
enregistrés aux comptes 6221 et suivants. Les commissions bancaires inscrites au compte 627 (voir no 857),
n’étant pas des courtages, semblent devoir être déclarées.
Les ristournes commerciales ou autres se limitent aux remises hors facture autres que celles qui consti-
tuent une simple diminution de prix calculée en fonction des ventes au client. Elles correspondent à un
service particulier. Ne sont à déclarer ni les ristournes déduites des comptes 70 ni celles inscrites au
compte 709.
Les autres rémunérations figurent normalement en comptabilité au compte 65.
Les jetons de présence, qu’ils soient soumis ou non à cotisations sociales, doivent notamment être
déclarés.
Les indemnités et remboursements de frais ne sont à déclarer que dans certains cas. Sur leur compta-
bilisation, voir no 918.
Les frais liés au personnel détaché ou prêté et refacturés à l’entreprise doivent être déclarés.
Sur la publicité relative aux honoraires des commissaires aux comptes, voir no 5287.
962 Relevé de certains frais généraux A l’appui de leur déclaration fiscale de résultats,
OM
les entreprises et sociétés sont tenues de fournir un relevé détaillé (état no 2067) de cinq catégories
ON
de frais généraux (CGI, art. 39-5 et 54 quater) lorsque, pour une ou plusieurs catégories, ces frais excè-
EC
dent certains seuils (voir no 997 et Mémento Fiscal no 9050 à 9060).
S
UE
Les entreprises individuelles sont dispensées de la production du relevé et doivent seulement mentionner
Q
les cadeaux et frais de réception dans un cadre spécial de l’annexe 2031 ter à la déclaration de résultats.
DI
RI
La tenue de la comptabilité doit être organisée en conséquence ; par exemple de la manière JU
ES
suivante :
NC
IE
rémunérées Les éléments nécessaires peuvent être obtenus sur la fiche individuelle récapitulative
S
DE
par salarié.
E
Toutefois, les indemnités servies à l’occasion du départ d’un collaborateur de l’entreprise sous forme
LT
CU
Pour les différences avec les rémunérations à porter sur l’état des 5 ou 10 personnes les mieux rémuné-
rvo
II. Frais de voyages et de déplacements exposés par ces personnes L’ouverture de comptes
1.s
nominatifs pour ce type de frais permet d’obtenir directement les éléments nécessaires.
uh
III. Dépenses et charges afférentes aux véhicules et autres biens dont ces personnes peuvent
disposer en dehors des locaux professionnels L’ouverture de comptes nominatifs peut permettre
également d’obtenir directement les éléments nécessaires ; mais, le plus souvent, ils figurent dans
de nombreux comptes (par exemple : « Entretien et réparations », « Primes d’assurances », « Dota-
tions aux amortissements », etc.) et ils ne peuvent être repris en fin d’année que de manière extra-
comptable ; en outre les dépenses et charges de toute nature afférentes aux immeubles qui
ne sont pas affectés à l’exploitation, ne pouvant être obtenues directement en comptabilité,
doivent faire l’objet d’un état extra-comptable obtenu à partir des éléments figurant dans les
comptes de dotations aux amortissements, assurances, entretien, EDF, etc.
En sont exclues les dépenses qui, « incombant à ces mêmes personnes, ont été prises en charge par l’entre-
prise sous forme de rémunérations indirectes » (CGI A IV, art. 4 K-c), c’est-à-dire l’avantage en nature corres-
pondant à l’usage gratuit du bien pour les besoins privés de l’utilisateur.
IV. Cadeaux de toute nature à l’exception des objets de faible valeur conçus spécialement pour
la publicité et dont la valeur unitaire n’excède pas 69 € TTC par bénéficiaire (CGI A IV, art. 4 J ; voir
Mémento Fiscal no 9050). Ils peuvent être isolés dans un compte unique (subdivision du compte 6234).
418
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
V. Frais de réception, y compris les frais de restaurant et de spectacles Ils peuvent être également
isolés dans le compte 6257.
En ce qui concerne l’information à communiquer sur ces frais, voir no 990.
OM
– il existe un suivi et un rapprochement entre les bons de commande, les bons de réception et les
ON
EC
factures (quantité, prix, conditions de paiement). Les anomalies éventuelles font l’objet d’une analyse et
S
d’un suivi ;
UE
– il existe un dispositif permettant d’éviter le double enregistrement/paiement des factures fournisseurs ;
Q
DI
– il existe un contrôle des avances sur factures fournisseurs (autorisation, suivi, imputation) ;
RI
– il existe un suivi des réceptions refusées/litiges et un contrôle de la comptabilisation des avoirs fournis- JU
ES
– la gestion des règlements fournisseurs fait l’objet de contrôles par une personne indépendante et
IE
SC
autorisée ;
S
– les comptes fournisseurs font l’objet d’un examen et d’une justification périodiques (exhaustivité,
DE
exactitude).
E
LT
CU
b. Maîtrise des processus d’arrêté des comptes Les éléments du contrôle interne à considérer
:FA
– il existe une procédure permettant de s’assurer que les produits et charges ont été enregistrés sur la
x.c
rvo
bonne période ;
ola
– il existe un dispositif permettant d’enregistrer les provisions pour factures non parvenues ou les charges
ch
1.s
Travaux du Coso, de l’OEC et de la CNCC (voir no 390) Sur la base des travaux que nous
avons synthétisés, il apparaît que les principales procédures de contrôle interne à mettre en place
en matière de charges d’exploitation sont les suivantes :
a. Commandes
1. Les achats de marchandises et de matières sont commandés en fonction de besoins justifiés,
pour des quantités optimales, en respectant la politique d’achat définie par l’entreprise.
Les procédures mises en place doivent, à notre avis, permettre de répondre aux exigences suivantes :
– qui peut déclencher la commande ?
– quand passer la commande ?
– quelle quantité faut-il commander ?
– à quel fournisseur doit-on s’adresser ?
La procédure désigne les personnes autorisées à émettre des bons de commande et fixe le montant
maximum autorisé d’engagement par type de produit et par personne.
Les besoins de réapprovisionnement sont déterminés par l’atteinte de seuils de stocks d’alerte (niveau
minimal requis par produit) ou en fonction des besoins communiqués par la production.
419
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
971 La date d’émission de la commande et les quantités à commander dépendent des quantités en
(suite) stock, du taux de consommation et des délais de livraison. Une procédure particulière s’applique afin que
les marchandises non livrées à la date prévue fassent l’objet d’une relance.
Sur les procédures de contrôle interne en matière de stocks, voir no 1275-1 s.
Le choix du fournisseur s’effectue selon les critères définis par l’entreprise en termes de respect des
délais, qualité des produits et services après-vente associés, compétitivité, conformité avec la réglementa-
tion, absence de rupture de stocks, sécurité des approvisionnements.
Une base de référence fournisseurs est établie pour les différents produits achetés. Des outils de mesure de
la performance fournisseurs sont développés pour mettre régulièrement à jour cette base. La base fonctionne
également pour remédier à la défaillance d’un fournisseur en proposant des solutions alternatives.
A partir d’un certain volume d’achat, des procédures de négociation de contrats cadre ou de lancements
d’appel d’offres se déclenchent.
Le non-respect de telles procédures peut conduire à des achats de quantités non économiques :
– soit par des achats excessifs par rapport aux besoins normaux, générant des frais financiers ou des coûts
de stockage excessifs, ainsi que par des pertes dues au vieillissement ou à la détérioration des produits ;
Sur les procédures permettant de détecter sans retard les stocks à rotation lente ou périmés, voir
no 1275-1 s.
– soit par des achats insuffisants ou des commandes passées en urgence, à l’origine de retards de produc-
tion, de pertes de vente, de frais excessifs de réapprovisionnement.
2. Une procédure identique est établie pour les besoins de prestations de services et prévoit
notamment :
– les modalités d’engagement de dépenses (définition de la nature des services achetables, plafonnement
des montants commandés) ;
– le recours obligatoire à une base de référence fournisseurs, les conditions de validation des devis reçus.
Un contrôle global des engagements par rapport au budget alerte l’entreprise sur d’éventuelles mesures
correctives à prendre en cas de non-réalisation ou dépassement des chiffres prévus.
b. Réceptions
1. Un contrôle des réceptions est indispensable. Les livraisons ne sont acceptées qu’en présence d’un
bon de commande, sous réserve de conformité à ses indications.
En pratique, il est nécessaire que le département réception possède une copie de l’ordre d’achat l’autorisant
à effectuer une entrée de marchandises.
Un bon d’entrée (ou de réception) est alors établi pour chaque réception.
OM
ON
Il est conseillé de prénuméroter les bons. Les vérifications concernant qualité, quantité et délai sont matériali-
EC
sées sur le bon dont un exemplaire est transmis au magasinier lors de sa prise en charge.
S
UE
Le respect de ces procédures garantit :
Q
– la détection de quantités reçues inférieures aux quantités commandées ;
DI
RI
– le refus de quantités ou de qualités différentes de celles attendues, susceptibles d’endommager la
JU
production ou générer des coûts de retour de marchandises.
ES
Le service des achats est informé de la réception des marchandises (en étant destinataire d’une copie du
NC
IE
2. Les services font l’objet d’un suivi : il s’agit de mesurer la réalité des prestations fournies, d’identifier
S
DE
le temps passé, de qualifier la nature des résultats obtenus et enfin de vérifier la cohérence avec les
E
LT
c. Contrôle des factures Il est effectué avant de procéder au paiement des factures.
:FA
Le service comptable rapproche les éléments figurant sur la facture : prix, qualité, quantités et
om
x.c
conditions de paiement avec ceux indiqués sur le bon de réception et sur le bon de commande. Un
rvo
La part des achats sans commande doit être réduite à son minimum.
1.s
uh
Les procédures « contrôle des factures reçues » prévoient le suivi et les traitements applicables aux
factures qui présentent des anomalies.
Des dispositifs sont employés pour réduire les risques de doubles comptabilisations et doubles paiements :
il est conseillé de ne travailler qu’à partir des documents originaux. Dès réception des factures, la mention
« duplicata » est portée sur les autres exemplaires du document.
Les originaux des factures comptabilisées portent la référence de l’enregistrement pour éviter
les doubles comptabilisations, faciliter la traçabilité du chemin de révision (voir no 332-5).
Une fois contrôlée et enregistrée, la facture est adressée au responsable désigné par la procédure
en vue d’obtenir l’autorisation de paiement.
La mention « bon à payer » doit être portée sur l’original exclusivement, afin d’éviter d’autoriser
plusieurs fois le paiement d’une même facture : de la même manière, la mention « payé » est apposée
sur les originaux des factures réglées.
L’entreprise doit veiller à ce que l’ensemble de ses moyens de paiements, automatisés ou non, soit
protégé des vols ou des utilisations frauduleuses.
Les retours d’achats font l’objet d’un suivi afin de s’assurer que les remboursements ou notes de
crédit sont bien obtenus. Les documents émis pour le suivi doivent être établis par des personnes
420
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
différentes de celles qui émettent les bons de commande ou qui enregistrent les factures en
comptabilité.
d. La comptabilité doit être en mesure de détecter les marchandises reçues pour lesquelles
aucune facture n’est encore parvenue.
e. Les fonctions commande, réception, expédition, comptabilité, trésorerie doivent être
confiées à des personnes ou à des services différents.
Cadre de référence de l’AMF Le Cadre de référence élaboré par l’AMF, complété par un 972
guide d’application, constitue un outil d’analyse et de conception des systèmes de contrôle interne
et de gestion des risques des sociétés. Pour plus de détails, voir no 391.
L’AMF recommande l’utilisation de ce Cadre à l’ensemble des sociétés dont les titres sont admis à
la négociation sur un marché réglementé (Rec. du 22 juillet 2010).
Le guide d’application propose les principes et points clés d’analyse permettant d’identifier les princi-
paux risques pouvant affecter l’élaboration de l’information comptable et financière relative aux
comptes de personnel (Cadre de référence AMF, IV. § 4.1.8) :
Ces principes et points clés sont formulés sous forme positive plutôt qu’interrogative.
a. Maîtrise des processus amont et de production comptable Les éléments du contrôle interne
à considérer sont les suivants :
– les activités de paie font l’objet de procédures connues et adaptées aux choix d’organisation retenus
(traitements en interne ou externalisés) ;
– il existe une séparation des fonctions de calcul, d’enregistrement, de contrôle, de paiement et de
transmission des feuilles de paie ;
– il existe un dispositif permettant d’assurer la transmission exhaustive, exacte, et en temps utile des
éléments validés nécessaires au calcul de la paie (temps passés, heures supplémentaires, augmentations,
primes, entrées et sorties de personnel, etc.) ;
– il existe un processus visant à assurer la clarté des informations relatives aux avantages accordés au
personnel, notamment pour les avantages postérieurs à l’emploi faisant l’objet de calculs actuariels
OM
complexes ainsi que pour les avantages en nature ou autres avantages pouvant faire l’objet d’évaluations ;
ON
– les écritures de paie sont contrôlées par une personne d’un niveau de responsabilité approprié ;
EC
– l’exactitude du virement des salaires fait l’objet de contrôles ;
S
UE
– les règles comptables appliquées par la société précisent le traitement comptable des actions et options
Q
attribuées aux dirigeants et aux salariés ;
DI
RI
– les comptes de personnel et charges sociales font l’objet d’un examen et d’une justification périodique. JU
ES
b. Maîtrise des processus d’arrêté des comptes Les éléments du contrôle interne à considérer
NC
des provisions pour congés payés, des engagements en matière de plan épargne entreprise, des engage-
E
ments à long terme au bénéfice du personnel, des engagements en matière de retraites et autres avan-
LT
CU
– la société se fait assister, si nécessaire, par des actuaires pour évaluer ses engagements de retraite et
om
Travaux du Coso, de l’OEC et de la CNCC (voir no 390). Sur la base des travaux que nous
ch
1.s
avons synthétisés, il apparaît que les principales procédures de contrôle interne à mettre en place
uh
SECTION V
OM
ON
EC
Pour le passage des comptes aux postes en général, voir no 6005 s.
S
UE
Q
980 Présentation des dettes d’exploitation au bilan Les dettes d’exploitation
DI
RI
sont réunies sous un seul poste au passif, sans qu’il soit tenu compte de la durée du crédit obtenu JU
(plus ou moins d’un an).
ES
NC
I. Système de base Il ne différencie pas les dettes d’exploitation des dettes diverses. Pour
IE
SC
Sur le principe de non-compensation des créances et des dettes, voir no 511 et sur sa traduction comptable
CU
no 511-1.
:FA
a. Il ne doit pas être opéré de compensation entre les comptes 401 et 408 et les comptes 4091 (Avances
om
x.c
et acomptes versés sur commandes) et 4096 (Créances pour emballages et matériels à rendre).
rvo
Bien entendu, les comptes 4091 indiqués ci-avant correspondent à des avances ou acomptes versés sur des
ola
ch
factures non encore reçues à la clôture de l’exercice ; en effet, dès la réception de celles-ci, les comptes
1.s
A notre avis, si les comptes 4091 et 408 concernent la même commande, la véritable dette est consti-
tuée par le montant net et une compensation paraît devoir être opérée.
b. Pour la présentation de ces fournisseurs débiteurs à l’actif du bilan, il est nécessaire, à la clôture de
chaque exercice, de passer l’écriture suivante : crédit du compte 400 : « Fournisseurs et comptes ratta-
chés » par le débit du compte 4097 : « Fournisseurs – Autres avoirs » (voir no 807) pour un montant
correspondant à l’ensemble des comptes fournisseurs (autres que 4091, 4096 et 4098) présentant
un solde débiteur sur la balance auxiliaire fournisseurs (PCG, art. 944-40).
Il s’agit d’une écriture d’inventaire à extourner au début de l’exercice suivant.
c. Les rabais, remises et ristournes à obtenir et autres avoirs non encore reçus (compte 4098) ne
sont pas encore obtenus ou reçus (dans le cas contraire, ils seraient comptabilisés soit en moins du
compte fournisseurs, soit au compte 4097 si le compte fournisseur devenait débiteur).
A notre avis, la véritable dette sur achats et prestations de services est constituée par le montant net de
la dette de l’entreprise envers ses fournisseurs. Il nous paraîtrait donc préférable de fournir ce montant
net au passif et non de comprendre les réductions sur achats parmi les autres créances, à condition qu’il
reste des dettes non encore payées correspondant à ces rabais et avoirs ou qu’il existe des factures à
recevoir (charges à payer) du même fournisseur enregistrées au compte 408.
422
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
II. Système développé Il est distingué (ce qui n’est pas le cas dans le système de base) entre les
éléments d’exploitation et hors exploitation. En conséquence :
– les autres dettes sont scindées entre la ligne « Dettes d’exploitation – Autres » (comptes 441 à
443, 4486 et 458) et la ligne « Dettes diverses – Autres » (voir no 6009) ;
– les autres créances sont scindées entre la ligne « Créances d’exploitation – Autres » et la ligne
« Créances diverses » (voir no 6009).
III. Système abrégé Voir no 6007.
OM
– Information sur les charges constatées d’avance. Voir no 2373.
ON
– Information sur les charges à payer. Voir no 2368.
EC
– Information en matière de crédit-bail. Voir no 1549 à 1550-1.
S
UE
– Information sur les engagements de retraite. Voir no 954 s.
Q
DI
– Information sur les honoraires des commissaires aux comptes. Voir no 5287.
RI
JU
ES
indique de mentionner en annexe le montant détaillé des frais accessoires d’achat lorsqu’ils n’ont
IE
SC
pas été enregistrés dans les comptes de charges par nature prévus à cet effet mais incorporés aux
S
La connaissance des montants peut être obtenue soit par la création d’une subdivision des comptes 607
om
et 601/602, soit par l’ouverture d’un compte 608 « Frais accessoires d’achat » (prévu par le PCG, art. 946-60)
x.c
tion significative nécessaire à l’obtention d’une image fidèle, de fournir la ventilation par catégo-
rie de l’effectif moyen, salarié d’une part et mis à disposition de l’entreprise pendant l’exercice
d’autre part.
Pour les personnes pouvant présenter une annexe simplifiée, seule la mention de l’effectif moyen doit
être donnée sans que soit fournie la ventilation par catégorie (PCG, art. 832-19 et 834-14).
A notre avis :
– l’effectif employé à temps partiel ou pour une durée inférieure à l’exercice est pris en compte en
proportion du temps de travail effectif, par référence à la durée conventionnelle ou légale du travail
(précision du Code de commerce qui a été supprimée par le décret no 2015-903 du 23 juillet 2015) ;
– comme le précisait le PCG 82 (p. II.82), l’effectif à mentionner correspond à l’ensemble des
personnes ayant un contrat de travail et rémunérées directement par l’entreprise (que celui-ci
soit à durée indéterminée ou déterminée) et du personnel mis à disposition qui comprend le person-
nel intérimaire et le personnel détaché ou prêté (y compris celles ayant un contrat de travail intermittent régi par
les art. L 3123-31 à L 3123-37 du Code du travail).
Remarques 1. Notion différente du « nombre moyen de salariés employés au cours de l’exercice »,
critère retenu pour définir les micro-entreprises et les petites entreprises (C. com. art. D 123-200). Ce critère
423
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
est égal à la moyenne arithmétique des effectifs liés par un contrat de travail à la fin de chaque trimestre
de l’année civile, ou de l’exercice comptable lorsque celui-ci ne coïncide pas avec l’année civile.
Sur la définition des micro-entreprises et des petites entreprises ainsi que sur leurs obligations comptables,
voir no 3661-1.
2. Mention des chiffres de l’exercice précédent Aucune obligation n’est explicitement prévue. En
effet, cette mention n’est prévue que pour les postes du bilan et du compte de résultat (C. com. art. L 123-15).
Toutefois, selon l’AMF (Bull. COB no 166, janvier 1984, p. 4) : « En ce qui concerne certains éléments chiffrés
de l’annexe qui constituent des compléments d’information tels que les effectifs de salariés, la présenta-
tion du chiffre correspondant de l’exercice précédent semble également requise. »
3. Subdivision de ces catégories A notre avis (précision du PCG 82, p. II.82), ces catégories pourraient
être subdivisées en éléments identiques ou compatibles avec les postes de la nomenclature d’emplois-
professions approuvée par le Conseil national de la statistique ; soit, au niveau le plus agrégé :
– cadres et professions intellectuelles supérieures ;
– professions intermédiaires ;
– employés ;
– ouvriers.
A notre avis, ces catégories doivent être cohérentes avec celles fournies dans le bilan social.
■ Exemple
(clôture au 31 décembre) :
– 150 salariés à temps complet pendant tout l’exercice.
– 66 salariés à temps partiel pendant tout l’exercice et travaillant 26 h par semaine (durée légale : 35 h).
– 20 salariés nouveaux à temps complet embauchés le 1er septembre.
– 10 salariés ayant quitté l’entreprise le 30 juin (et ayant travaillé à temps complet).
– 30 salariés à temps partiel (24 h par semaine) uniquement du 1er juillet au 30 septembre (il pourrait
s’agir de 30 intérimaires dans les mêmes conditions).
Effectif moyen de l’exercice :
150 + (66 × 26/35) + (20 × 4/12) + (10 × 1/2) + (30 × 24/35 × 3/12) = 216
4. Non-application des règles de décompte prévues par le Code du travail Le Code du travail fixe
uniformément les règles de décompte des effectifs pour la mise en œuvre de l’ensemble des dispositions
qu’il prévoit (art. L 1111-2 et L 1251-54). Ces dispositions ne nous semblent néanmoins pas pouvoir être
étendues aux informations requises par le PCG, autonomes par rapport au Code du travail sur ce point.
OM
ON
EC
984 Information en matière de sous-activité Textes Aucune information
S
UE
n’est prévue expressément par le Code de commerce (il en est de même pour la liste des informa-
Q
DI
tions à fournir selon le PCG). Toutefois, le calcul des charges de sous-activité constituant (CNC, NI
RI
no 35) une méthode d’évaluation appliquée aux charges, aux stocks (PCG, art. 213-32) et aux immobili- JU
ES
sations (PCG, art. 213-18), une information nous paraît nécessaire dans l’annexe. En outre, les informa-
NC
tions en la matière peuvent avoir un caractère significatif (au regard de l’image fidèle et pour la
IE
SC
comparaison des comptes d’un exercice sur l’autre ; C. com art. R 123-195 et PCG, art. 833-1).
S
Ainsi, à notre avis, seraient à fournir en annexe, si elles présentent un caractère significatif, des
DE
– montant des charges de sous-activité exclues des stocks et des immobilisations produites.
x.c
rvo
ola
984 Définition de la charge globale de sous-activité Elle représente, compte tenu des
ch
1.s
1 différents niveaux d’analyse, unités d’œuvre et charges fixes correspondantes, la somme de toutes
uh
les charges de sous-activité de l’entreprise incluses dans toutes les charges concourant à la déter-
mination du résultat de l’exercice et figurant au compte de résultat, indépendamment du fait que
ces charges :
– soient incorporables ou non dans le coût de production des stocks et des immobilisations
produites,
– concernent des biens ayant été ou non vendus.
Remarque Sous-activité visée par le PCG : le PCG ne parle pas de la charge globale de sous-activité.
Il ne traite de la sous-activité qu’en ce qui concerne le coût de production des stocks et des immobilisa-
tions (c’est-à-dire uniquement en ce qui concerne les charges incorporables et les biens non encore
vendus, voir no 984-3). Il en est de même du CNC (NI no 35 dans Doc. no 45).
Le taux de sous-activité ne concerne que les charges fixes, les charges variables étant fonction de 984
l’activité de l’entreprise. Son calcul s’avère délicat dans la pratique. En effet, il fait intervenir trois 1
éléments subjectifs :
(suite)
I. Champ d’application du calcul La sous-activité pouvant concerner toutes les charges, il n’y a
pas lieu, à notre avis, de se limiter aux centres de production. Elle peut également être recherchée
dans les points de vente, services administratifs…
Limiter la sous-activité aux centres de production reviendrait à ne la traiter que dans les entreprises
industrielles.
II. Niveau de détail du calcul Il n’existe pas de règle en la matière, le calcul pouvant être opéré
par secteur d’activité, bâtiment, usine, centre d’analyse, de travail, section, etc.
Une analyse fine ne signifie pas systématiquement un calcul meilleur, l’important étant le caractère signifi-
catif de la sous-activité.
III. Détermination de l’activité (ou capacité) normale Selon le PCG (art. 213-32), la capacité
normale est la production moyenne que l’entreprise s’attend à réaliser sur un certain nombre d’exer-
cices ou de saisons dans des circonstances normales, en tenant compte de la perte de capacité
résultant de l’entretien planifié (méthode de l’imputation rationnelle).
Pour le CNC (NI no 35), l’activité normale correspond à l’activité théorique maximale diminuée des
déperditions incompressibles de l’activité liées aux temps de congés, d’arrêts de travail, de répara-
tions (entretien, pannes, réglage) statistiquement normales et aux contraintes structurelles de l’orga-
nisation (changements d’équipes, goulots d’étranglement…).
Pour la CNCC (Bull. no 57, mars 1985, EC 84-66, p. 152 s.), la mesure de la sous-activité doit se faire sur la base
de l’activité programmée, incluant les temps d’arrêt d’activité (pour entretien ou révision par exemple).
Pour certains (C. Pérochon, Guide d’application du PCG 82, p. 211), l’activité normale est celle susceptible d’assurer
la rentabilité de l’investissement, notion économique correspondant au seuil de rentabilité.
Schéma récapitulatif des différents niveaux de sous-activité (selon le CNC)
Servitudes DIFFERENCE PERMANENTE
CAPACITE
Contraintes, etc. DE DISPONIBILITE
NOMINALE
ou S/activité
CAPACITE
THEORIQUE programmée SOUS-ACTIVITE
NORMALE
S/activité GLOBALE
OM
ACTIVITE constatée
ON
PROGRAMMEE
EC
S
ACTIVITE
UE
REELLE
Q
DI
RI
Le calcul pratique de l’activité normale (à chaque niveau d’analyse) varie, selon le CNC (NI no 35), JU
ES
a. Pour les entreprises industrielles, l’activité normale s’appelle souvent capacité normale de
IE
SC
production. Cette capacité nous paraît devoir être exprimée en heures et non en unités d’œuvre
S
DE
En effet, si l’unité d’œuvre retenue est le nombre d’unités produites, les calculs effectués peuvent être
LT
CU
faussés par la non-prise en compte des écarts de rendement. Notamment, en période de sous-activité, il
:FA
semble bien difficile de maintenir le rendement à un niveau constant ; dans ce cas, la sous-activité expri-
om
mée en unités produites risquerait d’être réduite, de façon purement fictive, par une baisse de rendement.
x.c
rvo
(CNC, NI no 35) :
ch
1.s
Toutefois, dans la pratique, cette capacité peut fluctuer d’un exercice à l’autre, voire d’une saison
à l’autre au sein d’un exercice. Or, l’intérêt du calcul réside dans son caractère significatif ; c’est
pourquoi, au lieu d’exprimer la capacité normale par un chiffre précis, une fourchette par exemple
de l’ordre de 20 % nous paraît pouvoir être utilisée.
425
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
Un certain nombre de plans comptables professionnels fournissent des exemples particuliers compte tenu
de leurs contraintes spécifiques (ind. chimiques, ind. textiles, etc.) Le lecteur voudra bien s’y reporter.
Sur la validité des plans comptables professionnels, voir no 295.
Dans les entreprises à activité saisonnière, en l’absence de position des organismes compétents, il
paraît possible, à notre avis, de calculer la sous-activité :
– soit par rapport à la capacité totale de l’exercice,
– soit par rapport à une capacité qui prendrait en compte les baisses structurelles hors saison.
Si la première solution est plus prudente et se rapproche davantage d’une conception de l’activité
normale : « seuil de rentabilité » (voir ci-avant ouvrage de C. Pérochon), la seconde assimile la baisse d’activité
hors saison à un goulot d’étranglement lié à l’activité de l’entreprise.
De toute façon, les règles les plus importantes en la matière sont, à notre avis, le principe de permanence
des méthodes et l’information dans l’annexe.
b. Dans les autres entreprises, l’activité normale nous paraît pouvoir être exprimée aussi bien en
nombre d’heures qu’en d’autres unités d’œuvre (chiffre d’affaires, nombre de commandes, etc.). Les
remarques faites précédemment pour l’utilisation d’une fourchette semblent également applicables.
A notre avis, une fois fixé le processus de détermination de la sous-activité pour une entreprise
donnée, celui-ci doit être maintenu sauf à justifier des corrections apportées. Dans ce cas, il en
résulterait un changement de méthode.
Pour le CNC (NI no 35), « la détermination de la capacité normale d’une entreprise, pour une période
donnée, est une question de fait qui relève de l’appréciation et de la compétence du chef d’entreprise
et de ses différents responsables. Elle peut être modifiée dans le temps du fait de l’évolution des moyens
dont dispose l’unité de production, de nouveaux objectifs qui lui sont assignés ou encore à la suite de
modifications durables de l’environnement sur le plan politique, économique ou social notamment (d’où
une nouvelle mesure de la capacité normale) ».
OM
ON
administratifs,
EC
– niveau de détail du calcul ; exemples : secteur d’activité, bâtiment, usine, centre d’analyse, de travail,
S
section, etc.
UE
Q
DI
RI
984 La répartition des charges de sous-activité entre résultat courant et résultat excep- JU
ES
– soit éléments exceptionnels non inclus dans résultat courant (conception qui semble être celle du PCG) ;
S
DE
– soit éléments exceptionnels d’exploitation inclus dans résultat courant (conception qui a notre
E
LT
préférence).
CU
:FA
b. du caractère des charges de sous-activité : il ne peut être déterminé qu’après analyse de ses
om
causes qui constituent des accidents par rapport aux hypothèses retenues pour la détermination de
x.c
l’activité normale à chaque stade de la vie de l’entreprise. En conséquence, toute sous-activité est
rvo
ola
Toutefois, selon la nature de ses causes (liaison ou non aux activités ordinaires de
l’entreprise) et la conception retenue pour le résultat courant, la charge de sous-activité, tout en
étant anormale, peut être considérée (sur le plan comptable) comme courante ou exceptionnelle
(voir Bull. CNCC no 174, juin 2014, EC 2014-05, p. 270 et no 112, décembre 1998, EC 98-75, p. 627 s.).
a. Selon la conception « éléments exceptionnels non inclus dans résultat courant », il semble-
rait qu’il faille exclure du résultat courant toutes les charges de sous-activité.
Etant en cours d’exercice comprises dans les charges d’exploitation, il serait alors nécessaire de les
transférer au résultat exceptionnel par le biais d’un compte de transfert de charges d’exploitation
(voir no 2387).
Remarque Incidence de cette exclusion : à moins de déroger à cette conception, cette exclusion
aurait, de toute évidence, pour conséquence d’améliorer le résultat courant et donc la rentabilité de
l’entreprise. En effet, éliminer systématiquement du résultat courant des éléments exceptionnels (comme
la sous-activité) correspondant à des circonstances défavorables liées à l’activité, reviendrait à présenter
toute entreprise avec un résultat courant bénéficiaire, même si, en fait, elle est déficitaire.
Cette solution nous paraît donc à déconseiller.
426
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
Aucun traitement comptable n’est à opérer sur les montants correspondant à ces effets. Une comp-
tabilisation distincte au sein du résultat courant ne paraît pas utile, une information étant fournie
en annexe.
■ Exemple 2 Causes dont les effets sont à comptabiliser en résultat exceptionnel
– sinistre après prise en compte des indemnités d’assurance,
– arrêts ou limitations de la production et de la distribution imposés par les autorités (françaises ou
étrangères),
– rupture d’approvisionnements provenant d’une crise politique internationale,
– événements climatiques ou catastrophes naturelles entraînant une baisse importante et subite de la
production et/ou du chiffre d’affaires.
Les montants correspondant à ces effets sont à transférer au résultat exceptionnel par le biais d’un
compte de transfert de charges (voir no 2387).
Remarque Caractère précis des charges de sous-activité : à notre avis, l’attribution d’un caractère
précis ne peut être effectuée dans les cas suivants :
– grèves de longue durée externes à l’entreprise,
– caractère conjoncturel devenu structurel : à quelle date faut-il changer de traitement comptable ?
A notre avis, la nature de la cause devrait, dans ce cas, primer sur son caractère.
OM
ON
Informations en annexe Elle est recommandée par le bulletin CNCC (no 112, décembre 1998,
EC
S
EC 98-75, p. 627 s.).
UE
Outre l’éventuelle mention des causes, peuvent être indiqués :
Q
DI
– le montant de la charge globale de l’exercice ;
RI
– le montant de la charge incluse dans le résultat courant et dans le résultat exceptionnel ; JU
ES
– la conception du résultat courant retenue pour le traitement des effets des causes de sous-activité.
NC
IE
SC
Montant des charges de sous-activité exclues des stocks et en-cours et des 984
S
DE
immobilisations produites (voir no 1179-1) Par rapport aux développements précédents, l’ex- 3
E
LT
clusion de charges de sous-activité des stocks et en-cours et des immobilisations produites existant
CU
:FA
– il ne s’agit ici que des charges incorporables (et non de toutes les charges) ;
x.c
rvo
– le caractère exceptionnel ou non des charges de sous-activité n’a pas d’importance pour l’évalua-
ola
– enfin, la non-prise en compte des charges de sous-activité dans l’évaluation des stocks et des immobili-
1.s
uh
sations produites a une incidence sur le résultat net de l’exercice (à la différence de la répartition
entre résultat courant et résultat exceptionnel).
Bien que ces charges de sous-activité soient incluses dans la charge globale de sous-activité, leur
montant nous paraît devoir être fourni en annexe, compte tenu de son incidence, d’une part, sur
le montant des stocks et en-cours et des immobilisations produites à la clôture de l’exercice et,
d’autre part, sur le résultat de l’exercice.
Fiscalement Voir no 1179-1.
984 I. Hypothèses
4 ■ Exemple
(suite) a. Soit un produit dont la rentabilité peut s’analyser schématiquement de la façon suivante (les coûts
retenus sont des coûts unitaires correspondant à l’activité normale définie au b.) :
– Chiffre d’affaires .................................................................................................................................................... = 1,0
– Coût de production (valorisation du stock) ................................................................................... = – 0,6
• coût variable .............................................................................................................................................................. = 0,4
• coût fixe direct ......................................................................................................................................................... = 0,02
• coût fixe indirect .................................................................................................................................................... = 0,18
– Autres charges (de distribution) ............................................................................................................... = – 0,1
• variables (3/8) ............................................................................................................................................................ = 0,0375
• fixes (5/8) ...................................................................................................................................................................... = 0,0625
Résultat net (soit 30 % du chiffre d’affaires) ..................................................................................... = 0,3
b. L’entreprise a prévu, lors de l’élaboration de ses coûts standards au début de l’exercice, une activité prévi-
sionnelle de production de 8 000 sur la base de laquelle elle a incorporé les coûts dans les stocks.
Le coût de production unitaire incorporé est donc égal à 0,65, qui se décompose en :
• coût variable = 0,4
• coût fixe direct = 0,025 (= 0,02 × 10 000/8 000)
• coût fixe indirect = 0,225 (= 0,18 × 10 000/8 000)
c. La comparaison entre l’activité normale budgétaire et l’activité réelle de l’entreprise appelle les
commentaires suivants :
Activité normale Activité réelle
Production (en unités) 10 000 7 000
Chiffre d’affaires (en unités) 8 000 6 000
– la réduction de la production a, après analyse de l’écart, deux causes majeures :
• des inondations importantes ayant paralysé l’usine : 2 000 unités
• des raisons diverses liées à l’exploitation : 1 000 unités
– la baisse du chiffre d’affaires provient de l’augmentation des parts de marché réalisée par les
concurrents.
d. L’analyse des écarts d’activité indique donc :
– pour la production, une sous-activité de 3 000 unités, soit de 30 %, dont 20 % suite à des causes
OM
exceptionnelles,
ON
– pour le chiffre d’affaires, une chute de 2 000 unités, soit 25 % ne portant que sur des éléments courants.
EC
S
UE
II. Charges totales et charges de sous-activité de l’exercice
Q
DI
RI
■ Exemple
JU
ES
Charges variables
S
Charges fixes
CU
428
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
OM
ON
EC
V. Informations à fournir dans l’annexe
S
UE
■ Exemple
Q
DI
Ne sont indiqués ici que les éléments chiffrés.
RI
– charge globale de sous-activité de l’exercice = 725 : JU
• charge courante = 325
ES
NC
no 5287 VII.
:FA
om
x.c
Pour un tableau comparatif des différentes déclarations liées aux rémunérations, voir no 997.
ch
1.s
Le PCG (art. 833-17) prescrit pour les personnes morales commerçantes non admises à présenter une annexe
uh
simplifiée d’indiquer en annexe pour les membres des organes d’administration, de direction et de
surveillance, le montant global, pour chaque catégorie des rémunérations qui leur sont allouées.
Remarques Rémunérations visées : la précision selon laquelle les rémunérations s’entendent de
celles versées à raison de leurs fonctions de dirigeant au titre de l’exercice, ainsi que la faculté de ne
pas fournir cette information lorsqu’elle permet d’identifier la situation d’un membre déterminé des
organes de direction ont été supprimées du Code de commerce (Décret no 2015-903 du 23 juillet 2015
supprimant l’article R 123-198 1o du Code de commerce). Elles pourraient cependant être rétablies par un
nouveau règlement de l’ANC à venir (voir no 5810). Pour plus de détails, voir no 986-1.
En outre, les sociétés (SA et SCA) dont les titres sont admis aux négociations sur un marché
réglementé et les sociétés (SA et SCA) dont les titres ne sont pas admis aux négociations
sur un marché réglementé mais qui sont contrôlées au sens de l’article L 233-16 du Code
de commerce par une société dont les titres sont admis aux négociations sur un marché
réglementé doivent fournir d’autres informations dans leur rapport de gestion (C. com. art. L 225-102-1
al. 1 à 3), voir no 3697-1. Voir également no 5371 s. sur l’attestation du commissaire aux comptes.
Sur le contrôle de la rémunération des dirigeants, voir no 887 ; sur les engagements contractés au profit des
dirigeants, voir no 954.
429
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
(a) Le directeur général constitue, avec les directeurs généraux délégués nommés le cas échéant, l’organe
de direction des SA à conseil d’administration. Le rôle du président du conseil d’administration se limite
à la représentation, l’organisation et la direction des travaux du conseil d’administration. Le président du
conseil d’administration peut toutefois assumer la direction générale de la société, en qualité de directeur
général (mais pas de directeur général délégué, Bull. RCS 21-22/2003, p. 47), si le conseil d’administration a choisi le
cumul des deux fonctions (dans ce cas, il prend le titre de « président-directeur général »). Le conseil
d’administration quant à lui détermine les orientations de l’activité de la société et veille à leur mise en
œuvre (C. com. art. L 225-35, L 225-51, L 225-51-1, L 225-53).
(b) Qu’ils soient administrateurs ou non (Bull. CNCC no 57, mars 1985, EC 84-54, p. 143 s.).
(c) Les SAS dans leurs statuts peuvent nommer plusieurs dirigeants portant le titre de directeurs généraux
ou de directeurs généraux délégués (C. com. art. L 227-6).
OM
(d) L’AMF (Bull. COB no 278, mars 1994, p. 20) propose une interprétation plus large de la notion d’organes
ON
de direction en englobant les « dirigeants effectifs ». Bien que cette extension ne concerne en principe
EC
que l’information à donner dans les prospectus soumis au visa de l’AMF, cette dernière, contactée par
S
nos soins, nous a indiqué que, pour pouvoir servir de documents de référence lors de l’émission de
UE
Q
valeurs mobilières, l’information relative à la rémunération des dirigeants doit être fournie dans les
DI
RI
rapports annuels conformément à ses préconisations.
JU
Rémunérations (voir détails II. ci-après) :
ES
(3) Fixées par les statuts ou par décision collective des associés.
S
DE
1 I. Allouées au titre de l’exercice A notre avis, comme pour la déclaration annuelle des salaires (ex-
:FA
DADS), seules sont à inclure les sommes réellement mises à disposition, c’est-à-dire soit versées effective-
om
ment, soit portées en compte courant. Mais ne sont pas à comprendre les sommes portées dans un
x.c
Remarques 1. Frais de siège Le texte ne précise pas si doivent être ou non fournies les rémunérations
ch
versées par une autre société du groupe et facturées à l’entreprise par exemple sous forme de frais de
1.s
uh
siège. L’équivalence des informations à fournir par toutes les entreprises inciterait à les fournir.
A notre avis, les solutions retenues dans le cadre de l’état des 5 ou 10 personnes les mieux rémunérées
paraissent devoir être retenues (voir no 987-3).
Toutefois une estimation n’est pas toujours possible, notamment lorsque les « frais de siège » sont globaux.
Il conviendrait alors de mentionner que l’information ne peut être fournie et les raisons de cette omission.
2. Sociétés dont les titres sont admis aux négociations sur un marché réglementé Davantage
d’informations doivent être fournies dans le rapport de gestion. Pour plus de détails, voir no 3697-1.
II. A raison de leurs fonctions Elles correspondent, à notre avis (en ce sens précision donnée par l’article
R 123-198 1o du Code de commerce, supprimé par le décret no 2015-903 du 23 juillet 2015 ; voir Remarque no 986) :
a. pour les membres des organes d’administration, aux jetons de présence ainsi qu’aux sommes
versées au titre du mandat social (exclusivement) ;
En revanche, les rémunérations du président-directeur général et des directeurs généraux, au titre de leurs
fonctions de direction, ne sont pas à fournir ici mais ci-après (voir b.).
Les sommes allouées aux administrateurs au titre d’un contrat de travail (cumul des fonctions d’administra-
teur avec un emploi salarié) ou des rémunérations exceptionnelles versées pour des missions ou des mandats
particuliers (C. com. art. L 225-46) ne sont pas, à notre avis, à fournir.
430
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
OM
ON
Remarques 1. Mention des chiffres de l’exercice précédent Aucune obligation n’est explicitement
EC
prévue ; toutefois, selon l’AMF (Bull. COB no 166, janvier 1984, p. 4) : « En ce qui concerne certains éléments
S
chiffrés de l’annexe qui constituent des compléments d’informations tels que le montant des rémunéra-
UE
Q
tions…, la présentation du chiffre correspondant de l’exercice précédent semble également requise… ».
DI
RI
2. Exception La faculté de ne pas fournir cette information lorsqu’elle permet d’identifier la situation
d’un membre déterminé des organes de direction a été supprimée du Code de commerce (Décret no 2015- JU
ES
903 du 23 juillet 2015 supprimant l’article R 123-198 1o du Code de commerce). Elle pourrait cependant être rétablie
NC
IE
Pour un tableau comparatif des différentes déclarations liées aux rémunérations, voir no 997.
ch
1.s
uh
Texte Dans les sociétés par actions (C. com. art. L 225-115-4o), sauf dans les SAS (C. com. art. L 227-1, 987
al. 3), tout actionnaire a le droit d’obtenir communication « du montant global, certifié exact par les
commissaires aux comptes, des rémunérations versées aux personnes les mieux rémunérées, le
nombre de ces personnes étant de 10 ou 5 selon que l’effectif du personnel excède ou non 200
salariés ». Cette information est établie, en principe, par l’organe compétent de l’entité qui arrête
les comptes (conseil d’administration ou directoire, gérant pour une SCA).
Lorsque l’effectif moyen du personnel n’est pas supérieur à cinq, la société n’est pas tenue d’établir le
montant global des rémunérations (Note d’information CNCC NI.XVI « Le commissaire aux comptes et les attestations »,
décembre 2012, § 6.81.3). Voir également no 987-4.
Cette information est distincte de celles relatives :
– au montant des rémunérations allouées aux membres des organes d’administration, de direction et de
surveillance, à fournir dans l’annexe (voir no 986) ;
– aux rémunérations des mandataires sociaux indiquées dans le rapport de gestion des sociétés dont
les titres sont admis aux négociations sur un marché réglementé (voir no 3697-1) ;
– aux rémunérations figurant sur le relevé fiscal des frais généraux (CGI, art. 39-5 et 54 quater, voir no 962) ;
les différences sont mises en évidence ci-après.
431
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
987 Qu’entend-on par effectif du personnel ? Il s’agit des salariés qui juridiquement font
1 partie de l’effectif de l’entreprise, y compris :
– les salariés travaillant à l’étranger dans une succursale (Bull. CNCC no 14, juin 1974, p. 244),
– les salariés à temps partiel (Rép. Perrin, AN 21 décembre 1966, no 21356, non reprise dans Bofip),
– les salariés mis à disposition d’autres sociétés (pour la partie des rémunérations versées restant à la
charge de la société, voir NI.XVI précitée, § 6.81.4),
– les salariés mis à disposition de la société par une autre entité (pour la partie des rémunérations versées
à la charge de la société, voir NI.XVI précitée, § 6.81.4).
En revanche, sont à notre avis à exclure les salariés gérés par un GIE qui refacture son personnel aux
sociétés du groupe.
Selon le bulletin CNCC (no 88, décembre 1992, CEP 92-28, p. 638 s.), c’est la notion d’effectif moyen qu’il y a
lieu de retenir (et non celui à la clôture).
Selon la Note d’information CNCC précitée (§ 6.81.3), l’effectif moyen est le nombre de salariés employés
habituellement par la société au cours de l’exercice considéré, à temps complet ou à temps partiel. Pour
les salariés qui ont été embauchés en cours d’exercice, le total du nombre de mois durant lesquels ils ont
été employés est divisé par le nombre de mois de l’exercice. En cas d’entrée ou de sortie en cours de
mois, ce calcul est fait en jours. Le quotient ainsi obtenu doit être arrondi à l’unité inférieure.
La notion de « personnes rémunérées » constitue une notion différente et plus large que celle d’« effectif
du personnel » (voir no 987-2).
987 Quelles peuvent être les personnes les mieux rémunérées ? Il s’agit :
2 a. Des salariés compris dans l’« effectif du personnel » (voir no 987-1).
b. D’autres personnes ne faisant pas partie de l’effectif du personnel, mais rémunérées par
l’entreprise, à savoir :
Il s’agit, à notre avis, aussi bien de personnes physiques que de personnes morales, en l’absence de
distinction opérée par la loi entre ces deux catégories de personnes.
1. des membres d’une profession libérale ou de toute personne non salariée travaillant de façon
exclusive et permanente pour la société et ne recevant de rémunération que de cette société (NI.XVI
précitée, § 6.81.4). Il s’agit notamment des dirigeants n’ayant pas la qualité de salariés (gérants majoritaires
de SARL, etc.), de toute personne exerçant des activités non commerciales (avocats-conseils, conseillers
techniques ; etc.) et prêtant un concours exclusif et permanent à l’entreprise (BOI-BIC-CHG-40-60-10 no 60) ;
2. des personnes recevant des commissions, jetons de présence (NI.XVI précitée, § 6.81.4) ;
OM
ON
3. des personnes dont les salaires sont refacturés par une entreprise dans le cadre d’un groupe de
EC
sociétés : dirigeants communs (Inst. de l’Administration du 22 mars 1967 sur les frais généraux, no 13),
S
et autres personnes. Ainsi, dans un groupe de sociétés, une même personne peut être considérée 2 fois
UE
(ou plus) comme « personne rémunérée », une fois dans la société qui paie le salarié (elle fait partie de
Q
DI
l’effectif du personnel) et une fois dans la (ou les) société(s) qui utilise(nt) ses services (elle fait partie des
RI
personnes rémunérées). JU
ES
NC
IE
3 Pour un tableau comparatif des différentes déclarations liées aux rémunérations, voir no 997.
DE
E
a. Par « rémunérations », il faut comprendre toutes les sommes et avantages perçus, quelles que
LT
CU
soient la forme et la qualification données à ces rémunérations (Rép. Lebas, AN 4 avril 1969, no 3574).
:FA
– des rémunérations brutes incluant tous les avantages et indemnités perçus, quelles que soient
x.c
Les avantages en nature, les indemnités et les allocations diverses sont donc visés (Rép. Lebas, AN 4 avril 1969,
ch
1.s
doit également être pris en compte (Rép. Perrin, AN 21 décembre 1966, no 21356).
– des rémunérations qui ont été effectivement mises à la disposition des intéressés, soit par paie-
ment effectif, soit par inscription en compte courant.
En revanche, en sont exclus :
– les remboursements de frais non forfaitaires ;
– les dépenses et charges afférentes aux véhicules et autres biens, aux immeubles non affectés à
l’exploitation ;
– les indemnités de rupture de contrat, de licenciement ou de fin de carrière (Bull. CNCC no 88, décembre
1992, EJ 92-150, p. 640 s.). Ces montants sont également exclus du relevé des frais généraux (voir no 962).
Seules les indemnités assimilables à un complément de la rémunération de base sont à prendre en compte
pour le calcul des rémunérations versées (Bull. CNCC précité).
Jusqu’à présent, en pratique, les stock-options et les actions gratuites consenties à certains dirigeants
sont en général exclues.
Remarques 1. Sociétés dont les titres sont admis aux négociations sur un marché réglementé
ou sociétés contrôlées par une société dont les titres sont admis aux négociations sur un marché
réglementé L’article L 225-102-1 du Code de commerce décrit les « rémunérations » qui font l’objet
432
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
d’une information dans le rapport de gestion et qui sont nécessairement différentes de celle figurant
sur l’état des 5 ou 10 personnes les mieux rémunérées puisqu’elles comprennent, outre les rémunérations
versées, celles qui sont dues ou susceptibles d’être dues (voir no 3697-1).
2. Rémunérations payées en devises étrangères Dans ce cas, « le cours du change doit être celui
appliqué à la société par l’intermédiaire agréé chargé de procéder au transfert pour chacun des verse-
ments effectués au titre de l’exercice » (Rép. Lebas, AN 4 avril 1969, no 3574).
3. Refacturations En cas de refacturation de rémunération au sein d’un groupe, il faut retenir (NI.XVI
précitée, § 6.81.4) :
– dans la société utilisatrice, les sommes versées à l’entité qui rémunère la personne concernée ;
– dans la société qui refacture, celles restant à la charge de cette société.
Le montant refacturé par une filiale étrangère au titre de la rémunération d’un dirigeant commun exerçant
dans la société mère française et rémunéré exclusivement par la filiale doit être pris en compte par la société
mère pour l’établissement de son attestation (Bull. CNCC no 173, mars 2014, EJ 2013-29, p. 90 s.).
b. Parmi les rémunérations indiquées ci-avant, seules les rémunérations versées doivent être rete-
nues, c’est-à-dire (comme pour la déclaration annuelle des salaires, voir no 960), les sommes réelle-
ment mises à disposition en étant soit versées effectivement, soit portées en compte courant.
Sont donc exclues les sommes portées dans un compte de provision, un compte d’attente ou un compte
de régularisation (NI.XVI précitée, § 6.81.4).
Remarque Distinction avec d’autres déclarations : ces rémunérations versées ne correspondent
pas aux montants figurant :
– sur le relevé fiscal des frais généraux dans lequel sont retenues les charges à payer ou provisions à la
clôture de l’exercice ni à ceux figurant dans l’annexe (voir no 986-1),
– dans le rapport de gestion des sociétés dont les titres sont admis aux négociations sur un marché
réglementé (voir no 3697-1).
OM
personnes les mieux rémunérées. En revanche, si la société a employé en moyenne 4 personnes pendant
ON
l’exercice, elle n’est pas tenue d’établir l’état, même si cette moyenne comprend 7 personnes différentes.
EC
S
Quel montant indiquer ? Seul le montant global des rémunérations versées aux 5 et 987
UE
Q
10 personnes les mieux rémunérées est à indiquer. Les sociétés ne sont pas tenues de fournir le montant
DI
5
RI
des sommes perçues par chaque personne individuellement (Rép. Beucler, AN 29 janvier 1972, no 21584). JU
Il convient donc de déterminer parmi les personnes rémunérées (voir no 987-2) les 5 ou 10 plus hautes
ES
NC
rémunérations (voir notion no 987-3) et d’en indiquer le montant global sur l’état.
IE
SC
Quelles sont les diligences des commissaires aux comptes ? Selon la Note d’in- 987
S
DE
formation CNCC NI.XVI (§ 6.81.2), l’établissement du montant des rémunérations versées aux 5 ou 6
E
LT
Contrôles du commissaire aux comptes (NI.XVI précitée, § 6.82.2) Dans le cadre de l’audit des comptes
:FA
annuels, le commissaire aux comptes a effectué des contrôles sur les postes de charges dans lesquels
om
x.c
sont incluses les rémunérations. Pour établir l’attestation, il effectue les rapprochements nécessaires entre
rvo
le montant global des rémunérations versées aux 10 ou 5 personnes les mieux rémunérées et la comptabi-
ola
lité ou les informations ayant un lien avec la comptabilité dont il est issu [DADS 1, DADS 2 (Ndlr :
ch
1.s
remplacées par la DSN au plus tard à compter du 1er juillet 2017), relevé des frais généraux, …] et vérifie
uh
qu’il concorde avec les éléments ayant servi de base à l’établissement des comptes annuels de l’exercice
clos. Il vérifie, en outre, l’exactitude arithmétique du calcul de ce montant.
Lorsque le montant est communiqué aux actionnaires sans que le commissaire aux comptes ait délivré son
attestation, ou lorsqu’il ne leur est pas communiqué, le commissaire aux comptes en tire les conséquences
appropriées au regard de ses obligations de communication des irrégularités et inexactitudes à l’organe
compétent et de leur signalement à la plus prochaine réunion de l’assemblée générale (NI.XVI précitée,
§ 6.82.1 ; voir no 5365).
Etablissement de l’attestation (NI.XVI précitée, § 6.82.3) Lorsque le commissaire aux comptes constate que
le montant global des rémunérations versées aux 10 ou 5 personnes les mieux rémunérées n’est pas
correctement établi, il demande aux dirigeants de le rectifier avant de délivrer son attestation. A défaut,
il formule une observation dans son attestation.
Lorsque les comptes ont été certifiés avec réserve(s) ou ont fait l’objet d’un refus de certifier, le commis-
saire aux comptes apprécie si la (ou les) réserve(s) ou le refus de certifier a (ont) une incidence sur les
informations à attester et, le cas échéant, formule une impossibilité de conclure.
L’attestation prend la forme d’un document daté et signé par le commissaire aux comptes, auquel est joint le
document établi, daté et signé par la direction de l’entité qui comprend les informations objet de l’attestation.
Exemple d’attestation Voir NI.XVI précitée, § 6.83.
433
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
988 Contenu de l’information L’article L 225-115-5o du Code de commerce dispose que tout
1 actionnaire a le droit d’obtenir communication :
a. du montant global (certifié par les commissaires aux comptes) des versements effectués en
application de l’article 238 bis 1o et 4o du CGI, c’est-à-dire les dons de mécénat (voir no 849 s.).
Le montant des versements correspond à un montant global et non au montant par nature de versement
(NI.XVI précitée, § 6.91.3).
Il s’agit, à notre avis, en l’absence de précisions des organismes compétents, des sommes comptabilisées
dans l’exercice ouvrant droit aux avantages fiscaux, car ainsi l’information est plus complète, et non des
seules sommes ayant effectivement donné lieu à un avantage fiscal. Sur cet avantage fiscal, voir no 849-2.
OM
Pour la CNCC (Bull. no 77, mars 1990, EJ 89-196, p. 121 s. et NI.XVI précitée, § 6.91.3), les dépenses de parrainage
ON
(voir no 848), n’étant pas visées par l’article précité (puisque déductibles dans les conditions visées à l’article 39-1-7o
EC
du CGI), n’entrent pas dans ce montant global. Le montant des dépenses de parrainage n’a donc pas à être
S
UE
communiqué aux actionnaires ni certifié.
Q
DI
b. de la liste des actions nominatives de parrainage et de mécénat A notre avis, devraient y figurer :
RI
– pour les actions de parrainage, le nom officiel de la manifestation (et éventuellement la date), JU
ES
– pour les actions de mécénat, le nom des organismes auxquels les sommes sont versées et, si nécessaire,
NC
Les conditions et délais de mise à disposition de cette liste doivent être fixés par décret (NI.XVI précitée,
S
§ 6.91.1).
DE
Remarques 1. Information en annexe Une information spécifique concernant les dépenses de mécénat et
:FA
de parrainage n’a pas à être fournie dans l’annexe (sauf dans le cas particulier où les dépenses de l’exercice ne
om
988 Contrôle de l’information par le commissaire aux comptes Selon l’article L 225-115-5o
3 du Code de commerce, le commissaire aux comptes :
a. doit certifier le montant global des sommes ouvrant droit à la réduction d’impôt visée à
l’article 238 bis 1o et 4o du CGI.
Lorsque le montant des versements concernés est nul, la société n’a pas à établir de document et le
commissaire aux comptes n’a pas à établir d’attestation (NI.XVI précitée, § 6.91.1).
Les diligences du commissaire aux comptes concernant cette attestation étant identiques à celles effec-
tuées pour l’attestation sur le montant des rémunérations versées aux 5 ou 10 personnes les mieux
rémunérées, voir no 987-6.
434
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
b. n’a pas, en revanche, de par la loi, à certifier la liste des actions nominatives de parrainage,
de mécénat.
Si le commissaire aux comptes a connaissance du fait que cette liste n’est pas établie ou si elle contient
des informations manifestement incohérentes, il lui appartient d’en tirer les conséquences appropriées
au regard de ses obligations de communication des irrégularités et inexactitudes ; voir no 5362 et 5365 (NI.XVI
précitée, § 6.91.1 et 6.92.1).
OM
23 février 2000, no 178745 ; CE 27 novembre 2000, no 197078 ; CE 28 décembre 2007 no 284899 et no 285506 ; CE
ON
28 décembre 2012, no 345841). Sur le cas où le château est classé, voir ci-après.
EC
S
En revanche, sont déductibles les charges afférentes :
UE
– aux résidences de plaisance ou d’agrément qu’une entreprise donne en location à un tiers ou un
Q
DI
dirigeant moyennant un loyer normal (CE 25 novembre 1981, no 11383) ;
RI
– à une propriété qui n’a fait l’objet d’aucun usage entre la date de son acquisition et celle de sa mise JU
ES
– à une résidence qui constitue le siège social de l’entreprise, ou bien fait partie intégrante de l’exploita-
IE
SC
tion et sert à l’accueil de la clientèle (CGI, art. 39-4). Toutefois, l’Administration limite cette mesure aux
S
– aux demeures historiques classées, inscrites à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques
E
LT
ou agréées lorsqu’elles sont exposées pour les besoins de l’exploitation (usage de bureaux, accueil de
CU
:FA
clients, séminaires…) (CGI, art. 39-4, dernier alinéa). Il en est ainsi des charges des entreprises viticoles affé-
om
rentes aux châteaux classés de la région bordelaise servant d’appellation aux crus qu’elles commercialisent
x.c
– aux résidences de plaisance ou d’agrément lorsqu’elles sont exposées dans le cadre de la gestion des
ola
c. Amortissements des véhicules de tourisme, pour la fraction de leur prix d’acquisition qui excède un
certain plafond, ou loyer correspondant (voir no 818 et 1495-4) ;
d. Dépenses de toute nature (y compris l’amortissement) résultant de l’achat, de la location ou de toute
autre opération faite en vue d’obtenir la disposition de yacht ou de bateau de plaisance à voile ou à
moteur, ainsi que de leur entretien. Il en est ainsi des frais de location (CE 20 novembre 2013, no 338170) ou
d’entretien (CAA Paris 11 avril 2003, no 98-312 et no 98-313) d’un voilier de plaisance utilisé par une entreprise à
des fins commerciales et publicitaires dans le cadre d’une gestion commerciale normale.
En revanche, sont déductibles les dépenses afférentes :
– à l’entretien d’un Zodiac nécessaire à une société exploitant un restaurant pour y acheminer la clientèle
venant de la mer (CAA Marseille 20 janvier 2015, no 13MA02150) ;
– à l’entretien de bateaux de plaisance et de yachts par une entreprise ayant pour objet social la location,
la vente ou l’organisation de croisières dans un but lucratif (BOI-BIC-CHG-30-20 no 120), y compris si la société
ne donne en location le bateau qu’à ses associés et à leurs connaissances, sans recours à la publicité ou
à une agence de location, dès lors qu’il ne fait l’objet d’aucune utilisation en dehors de ces périodes de
location (CAA Lyon 16 mars 2010, no 07-2075) ;
– à la location, à l’entretien et à l’amortissement d’un yacht restant à quai, aménagé en bureaux (CE
8 novembre 1978, no 4237 et 4995) ;
435
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
– aux yachts ou bateaux de plaisance engagées par une entreprise en vue d’assurer le fonctionnement de
clubs d’aviron, de canoë ou de voile créés au profit de l’ensemble de son personnel (BOI-BIC-CHG-30-20 no 120).
Pour plus de détails, voir Mémento Fiscal no 9000 s.
Pour l’amortissement des charges somptuaires de façon générale, voir no 1495-14.
II. Dépenses du relevé des frais généraux exclues des charges déductibles fiscalement parce
qu’elles ne figurent pas dans le relevé ou qu’elles sont excessives et que la preuve n’a pas été
apportée qu’elles ont été engagées dans l’intérêt direct de l’entreprise (CGI, art. 39-5 et 223 quinquies).
Il s’agit des dépenses énumérées au no 962 dont le montant réintégré doit être fourni globalement
par catégorie.
Lorsque l’absence de toute mention est simplement la conséquence de l’inexistence de ces
charges, afin qu’aucun doute ne subsiste dans l’esprit des actionnaires, l’AMF recommande de
publier cette information dans l’annexe ou dans le rapport du conseil d’administration (Bull. COB no 62,
juillet 1974, p. 3 et 4).
La communication des réintégrations dans les bénéfices imposables de certains frais généraux (art. CGI précité)
n’est, à notre avis, pas requise dans les SARL, l’article 223 quinquies du CGI ne prévoyant une telle communi-
cation qu’à l’assemblée générale des actionnaires (voir Mémento Sociétés no 32400).
Remarque Rémunérations occultes : selon le bulletin CNCC (no 82, juin 1991, EJ 91-65, p. 265), le
montant des rémunérations occultes (voir no 902) n’a pas à être communiqué ou approuvé par l’as-
semblée et n’exige pas de mention particulière dans le rapport de gestion.
III. Jetons de présence L’assemblée générale doit être informée du risque de dépassement de
leur plafond fiscal (voir no 939-2). En effet « les actionnaires ne peuvent à l’évidence mesurer le
caractère éventuellement excessif du rajustement qu’il leur est demandé d’approuver que s’ils ont
connaissance de la charge fiscale supplémentaire que serait susceptible de comporter ledit rajuste-
ment » (Rapport COB 1976, p. 39).
990 Contrôle de l’information par le commissaire aux comptes La CNCC (NI no 9 « Vérifi-
1 cations spécifiques ») précise l’attitude que devrait avoir le commissaire aux comptes lorsque les diri-
geants prennent une position différente de celle prévue par les textes. Ces précisions sont résumées
dans le tableau ci-après :
Position du commissaire
Position divergente
OM
Nature des charges Textes aux comptes
possible des dirigeants
ON
et traitement normal du CGI dans le rapport
EC
de la société
sur les comptes annuels
S
UE
Dépenses somptuaires art. 39.4 Pas de réintégration Réserve (1) si le risque fiscal
Q
DI
– doivent être réintégrées est important
RI
ou JU
ES
Observation (2)
NC
– irrégularités
IE
SC
– doivent être approuvées art. 223 Pas d’information de l’AG, Observation (2)
S
DE
nistration fiscale
x.c
Peuvent être réintégrées si art. 39.5 Acceptation d’un risque Réserve (1) si le risque fiscal
rvo
ration
Information de l’AG après art. 223 Pas d’information ou infor- Observation (2)
proposition de rehausse- quinquies mation incomplète de l’AG – irrégularités (3)
ment
(1) 1re partie du rapport sur les comptes annuels (opinion sur les comptes).
(2) 3e partie du rapport sur les comptes annuels (dans les vérifications spécifiques).
(3) Pour le ministre de la Justice (Rép. Valbrun, AN 26 mars 1977, p. 1278) : « L’obligation imposée au commissaire aux comptes vis-à-vis
des actionnaires est limitée à la vérification des chiffres globaux fournis par le conseil d’administration. Toutefois, si le commissaire
estimait probable une charge fiscale supplémentaire résultant de la réintégration au résultat imposable des dépenses estimées
excessives ou injustifiées, il devrait demander au conseil d’administration de constituer la provision nécessaire. En cas de refus du
conseil, il lui appartiendrait alors de relever cette absence de provision dans son rapport à l’assemblée ».
SECTION VI
Compléments pratiques
Délais de prescription des créances et des dettes Sont présentés ci-après 996
les délais de prescription :
o
– des dettes et créances commerciales (voir n 996-1) ;
– des dettes à l’égard des salariés et des actionnaires ou associés (voir no 996-2) ;
– des dettes à l’égard des organismes sociaux (voir no 996-3) ;
– des dettes fiscales (voir no 996-4).
Ces délais revêtent une grande importance sur le plan comptable car, en principe, les dettes
impayées ne peuvent être reprises en résultat (en produits donc) avant leur prescription (voir no 734).
Dettes et créances commerciales Le tableau ci-après, établi par nos soins, récapitule les 996
délais de prescription applicables aux dettes et créances commerciales. 1
Nature Point de départ Renvois
des opérations concernées Délai de prescription du délai de
par la prescription prescription no no MDC (1)
5 ans (sauf si
prescriptions spéciales
Ventes ou achats plus courtes, voir
entre commerçants et ci-après ou durée Jour où le titulaire
d’un droit a connu MDC 71731
entre commerçants et conventionnellement
OM
734
non-commerçants réduite ou allongée par ou aurait dû
ON
2416-1
les parties) connaître les faits
EC
510
(C. com. art. L 110-4) (2) lui permettant de
S
UE
l’exercer
Fourniture de biens ou de
Q
2 ans
DI
services par des professionnels MDC 71734
RI
(C. consommation art. L 218-2)
aux consommateurs JU
ES
courtes l’exercer
LT
CU
MDC 71703
contrat international contrat international
om
x.c
1er janvier de
4 ans
rvo
l’année suivant
Produits liés aux contrats conclus (Loi no 68-1250 MDC 60020 à
ola
celle de la
avec les collectivités publiques du 31 déc. 1968, 60030
ch
naissance de la
1.s
art. 1er)
créance
uh
Jour où le titulaire
d’un droit a connu
Paiement d’intérêts moratoires 5 ans ou aurait dû
2220 s. MDC 53827
prévus au contrat (C. civ. art. 2224) connaître les faits
lui permettant de
l’exercer
Remarque Aménagements conventionnels possibles : les délais de prescription peuvent être conventionnellement réduits ou allongés
par les parties sans qu’ils puissent être inférieurs à 1 an ou supérieurs à 10 ans (C. civ. art. 2254). Ces aménagements ne sont toutefois
pas possibles pour les actions en paiement ou en répétition des créances périodiques (loyers, charges locatives, intérêts de sommes
prêtées…) et pour les contrats conclus entre un professionnel et un consommateur et les contrats d’assurance.
(1) MDC : Mémento Droit commercial.
(2) Les règles de prescription visent non seulement les créances et dettes commerciales mais également les créances et dettes d’exploitation
non commerciales, telles que les honoraires d’un avocat (Cass. civ. 4 janvier 2006, no 20 FS-PB ; décision rendue avant 2008 en matière de prescrip-
tion décennale, mais transposable à notre avis au régime de la prescription quinquennale introduit par la loi no 2008-561 du 17 juin 2008).
437
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
996 Dettes à l’égard des salariés et des actionnaires ou associés Le tableau ci-après,
2 établi par nos soins, récapitule les délais de prescription applicables pour les dettes à l’égard des
salariés et des actionnaires ou associés.
Nature Point de départ Renvois
des opérations concernées Délai de prescription du délai de
par la prescription prescription no no MS (3)
Salaires et, plus généralement
tout ce qui est payable par 3 ans
933 s. MS 70815
année ou à des termes (C. trav. art. L 3245-1) (2)
périodiques plus courts (1)
Jour où le salarié a
Dommages et intérêts versés connu ou aurait dû
aux salariés : 2 ans connaître les faits lui MS 14746
– indemnités de licenciement (C. trav. art. L 1471-1) permettant d’agir
– indemnités de rupture abusive
Réserve spéciale de participation (4) 5 ans 2972 MS 55330
Intéressement des salariés (C. civ. art. 2224) 906 MS 55555
Jour où l’actionnaire
ou l’associé a connu
Dividendes non réclamés (5) 5 ans (6) ou aurait dû 2993
connaître les faits
permettant d’agir
Remarque Aménagements conventionnels : les délais de prescription peuvent être réduits ou allongés contractuellement par les
parties, sans qu’ils puissent être inférieurs à 1 an ou supérieurs à 10 ans (C. civ. art. 2254). Ces aménagements ne sont toutefois pas
possibles pour les actions en paiement ou en répétition des créances périodiques (notamment les salaires) et pour les actions en
réparation d’un préjudice résultant d’une discrimination.
(1) Selon la jurisprudence, la notion d’action en paiement des salaires s’entend de toute action concernant les sommes liées à l’exécution
d’un travail salarié (Cass. com. 12 juillet 2006, no 04-48.687).
(2) La loi no 2013-504 du 14 juin 2013 relative à la sécurisation de l’emploi a réduit de 5 à 3 ans le délai de prescription des salaires.
L’article L 3245-1 modifié du Code du travail précise que la demande en paiement des salaires peut porter :
– si l’action est engagée alors que le contrat de travail est toujours en cours, sur les sommes dues au titre des trois dernières années ;
– si le contrat de travail a été rompu, sur les sommes dues au titre des trois années précédant la rupture.
(3) MS : Mémento Social.
(4) Les actions des salariés en paiement de la participation sont soumises à la prescription de droit commun (Cass. soc. no 85-46.027 du
14 avril 1988, Cass. soc. no 86-43.081 du 26 janvier 1989).
(5) Les dividendes non réclamés afférents à des actions sont versés au service des impôts dans les 20 premiers jours de janvier de chaque année
OM
suivant celle de la prescription (Code général de la propriété des personnes publiques, art. L 1126-1-1o et L 1126-2-1o). Lorsque la prescription est acquise,
ON
le compte 457 « Associés – Dividendes à payer » est débité par le crédit du compte 447 « Autres impôts, taxes et versements assimilés ».
EC
(6) Pour les dividendes afférents aux actions, obligations ou autres valeurs mobilières négociables (Code général de la propriété des personnes publiques,
art. L 1126-1-1o) et aux parts sociales (prescription civile de droit commun ou prescription commerciale) la prescription est de 5 ans.
S
UE
Q
DI
RI
JU
ES
NC
IE
SC
S
DE
E
LT
CU
:FA
om
x.c
rvo
ola
ch
1.s
uh
438
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
OM
(cadres et non-cadres) C. com. art. L 110-4) (7) des cotisations
ON
(1) MS : Mémento Social ; MF : Mémento Fiscal.
EC
(2) En cas de cotisations dues sur un rappel de salaire, voir Mémento Paie, Editions Francis Lefebvre, no 8848.
S
UE
(3) La demande de remboursement par l’employeur de cotisations indûment versées se prescrit par 3 ans à compter de la date à laquelle
Q
les cotisations ont été acquittées (CSS art. L 243-6).
DI
(4) Ce délai de prescription concerne l’action civile en recouvrement des cotisations ou des majorations de retard dues par un employeur
RI
intentée indépendamment ou après extinction de l’action publique. En pratique, cette action publique n’est que très rarement utilisée, JU
ES
l’action civile étant en général suffisante pour contraindre l’employeur à régler ses cotisations.
NC
(5) L’action tendant au recouvrement d’une créance de cotisations ayant fait l’objet d’un jugement de condamnation se prescrit par
IE
(6) Pour plus de détails, voir Mémento Paie, Editions Francis Lefebvre, no 5140 s.
S
439
CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION © Ed. Francis Lefebvre
996 Dettes et créances fiscales La prescription des dettes envers et créances sur l’Etat est de
4 4 ans. Toutefois, le point de départ diffère selon qu’il s’agit d’une créance ou d’une dette.
a. Prescription des créances sur l’Etat Le délai de prescription des créances fiscales sur l’Etat
court à compter du premier jour de l’année suivant celle au cours de laquelle les droits ont été
acquis (Loi no 68-1250 du 31 décembre 1968, art. 1 ; CAA Nancy 8 octobre 1998, no 94-652).
Ce délai ne s’applique qu’aux créances déjà acquises. Sur les délais pour former des réclamations
pour obtenir le remboursement d’un impôt, voir Mémento Fiscal no 81825 à 81845.
b. Prescription des dettes envers l’Etat Le tableau ci-après, établi par nos soins, récapitule les
différents points de départ des délais de prescription, qui varient en fonction de la nature de l’impôt.
Nature des opérations Renvois
concernées Point de départ
Délai
par la prescription de l’action du délai
de prescription no MF
en recouvrement de prescription no (1)
de l’Administration
Impôts et taxes recouvrés MF 76950 s.
par voie de rôle :
– Impôt sur le revenu Date de mise en 2848
– Impôts directs locaux, notamment : recouvrement
• CFE du rôle 873
• taxe d’habitation 874
• taxe foncière 874
Impôts et taxes recouvrés sans MF 76950 s.
émission d’un rôle :
– Impôt sur les sociétés 2849 s.
– IFA
– TVA 4 ans (2) 2451 s.
– CVAE 873
– Taxe sur les salaires 862-4
– Droit d’enregistrement Date d’envoi de l’avis
et droit de timbre de mise en
– Autres impôts directs recouvrés recouvrement
sans émission de rôle :
• retenue à la source 642, 1863
• taxe d’apprentissage 861
• participation à l’effort 864 s.
OM
de construction
ON
• participation à la formation 866 s.
EC
professionnelle continue
S
UE
Intérêts de retard, pénalités et
Q
Prescription dans le même délai
DI
amendes fiscales sanctionnant les
et dans les mêmes conditions 2417-4 MF 79700
RI
contraventions aux règles d’assiette
et de recouvrement des impôts (3)
que la prescription de l’impôt correspondant JU
ES
NC
Prescription dans le
IE
de l’impôt du jugement
correspondant (4)
E
LT
CU
(2) Le délai de prescription de l’action en recouvrement est porté à six ans lorsque l’impôt est dû par un redevable établi dans un Etat
om
non membre de l’UE avec lequel la France ne dispose pas d’accord d’assistance mutuelle en matière de recouvrement des créances
x.c
(3) Tel est le cas des intérêts de retard, amendes, majorations, droits en sus, etc.
ola
(4) Ils sont dus en cas de contestations d’impôts directs (assorties d’une demande de sursis de paiement) rejetées par le tribunal
ch
440
© Ed. Francis Lefebvre CHARGES ET DETTES D’EXPLOITATION
OM
ON
– Indemnités et avantages divers non non oui non
EC
(1) Les informations liées aux rémunérations doivent être ventilées entre les organes d’administration, de
S
UE
direction et de surveillance (voir no 986).
Q
DI
(2) Y compris la fraction non déductible (voir Mémento Fiscal no 23665).
RI
(3) A l’exclusion de l’indemnité de non-concurrence et de rupture de contrat. JU
ES
(4) Les rémunérations perçues au titre d’un contrat de travail (en cas de cumul avec des fonctions de
NC
(5) Vise les rémunérations totales et avantages de toute nature versés aux mandataires sociaux. Pour plus
S
de détails, voir no 3697-1 I (sociétés dont les titres sont admis aux négociations sur un marché réglementé)
DE
Sur les procédures de contrôle de la rémunération octroyée aux dirigeants, voir no 887 et no 954.
CU
:FA
om
x.c
rvo
ola
ch
1.s
uh
441
uh
1.s
ch
ola
rvo
x.c
om
:FA
CU
LT
E
DE
S
SC
IE
NC
ES
JU
RI
DI
Q UE
S
EC
ON
OM
CHAPITRE 6
OM
SECTION II
ON
EC
Règles d’évaluation SECTION IV
Valeur probante
S
I Coût d’entrée dans le patrimoine 1151
UE
de la comptabilité et contrôle
Q
DI
A Règle générale d’évaluation
RI
du coût d’entrée 1151 I Obligations en matière
d’inventaire 1270 JU
ES
interne 1275-1
CU
443
LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION © Ed. Francis Lefebvre
1101 Textes applicables proches des IFRS Dans le cadre de la convergence des règles fran-
çaises vers les normes IFRS, les règles relatives à la définition, la comptabilisation et l’évaluation
des stocks sont, depuis le 1er janvier 2005, largement inspirées des normes IAS 2 (stocks) et IAS 23
(coûts d’emprunt).
Fiscalement Les conséquences de ces règles comptables sont présentées pour les stocks essentiellement au
BOI-BIC-PDSTK-20.
Sur l’adaptation des textes fiscaux applicables aux immobilisations corporelles, voir no 1301, aux immobilisa-
tions incorporelles, voir no 1601 et aux titres, voir no 1821.
SECTION I
OM
– il s’agit d’un élément identifiable, voir no 1306 ;
ON
– il est porteur d’avantages économiques futurs, voir no 1307 s. ;
EC
S
– il est contrôlé, voir no 1309 s. ;
UE
– son coût est évalué avec une fiabilité suffisante, voir no 1311.
Q
DI
RI
b. Destiné (PCG, art. 211-7) : JU
– soit à être vendu dans le cours normal de l’activité (ou en-cours de production pour une telle vente),
ES
NC
Sur le cas particulier des véhicules vendus par des entreprises de location de véhicules, voir no 1135 I.
IE
SC
Fiscalement Le critère d’inscription à l’actif des stocks demeure le critère de propriété et n’est pas, comme
CU
en comptabilité, le critère de contrôle (CGI A III, art. 38 ter ; BOI-BIC-PDSTK-20-10 no 10 et 90). Sur les retraitements
:FA
extra-comptables à effectuer dans les cas où le transfert de propriété et le transfert du contrôle ne sont pas
om
x.c
concomitants (par exemple, les biens acquis avec clause de réserve de propriété), voir no 1107.
rvo
ola
Pour un arbre de décision présentant en synthèse les différentes conditions de définition et de comptabili-
ch
Sur l’interprétation de cette définition et son importance sur le coût d’entrée, voir no 1196-4.
Sur l’évaluation des stocks acquis, voir no 1153 s.
II. Les approvisionnements :
Sur l’évaluation des stocks acquis, voir no 1153 s.
– matières premières (et fournitures), c’est-à-dire les objets et substances plus ou moins élaborés
destinés à entrer dans la composition des produits traités ou fabriqués (PCG 82, p. I.35) ;
Les fournitures (premières) entrent dans la fabrication du produit et sont à distinguer des fournitures
consommables (voir ci-après).
– autres approvisionnements : matières consommables et fournitures consommables, c’est-à-
dire les objets et substances plus ou moins élaborés, consommés au premier usage ou rapidement,
et qui concourent au traitement, à la fabrication ou à l’exploitation, sans entrer dans la composition
des produits traités ou fabriqués (PCG 82, p. I.35).
Le classement dans cette catégorie plutôt qu’une autre a son importance car il a des conséquences sur
l’évaluation des stocks à la clôture (voir tableau comparatif no 1202 et en pratique arrêt CE 15 octobre 1997,
no 161620 ; voir no 1202-4 et 1216-2).
III. Les produits :
Sur l’évaluation des stocks produits, voir no 1170 s.
– produits intermédiaires, c’est-à-dire les produits qui ont atteint un stade d’achèvement mais
destinés à entrer dans une nouvelle phase du circuit de production (PCG 82, p. I.38) ;
L’avancement dans un processus général de production ne suffit pas à déterminer la nature du stock.
Son origine (achat externe ou production interne) a une grande importance.
Fiscalement Il en est de même, le Conseil d’Etat les définissant comme des produits parvenus à un stade
intermédiaire du cycle de production qui se déroule au sein de l’entreprise (CE 15 octobre 1997, no 161620).
Ainsi, des concentrés de jus de fruits utilisés par un fabricant de boissons constituent des matières premières
s’ils sont achetés tels quels à un fournisseur alors qu’il s’agirait de produits intermédiaires s’ils étaient
fabriqués par l’entreprise elle-même. De même, constituent des produits intermédiaires les « boîtes blan-
ches » (pleines mais non étiquetées) qu’une entreprise exerçant l’activité de préparation de légumes condi-
tionnés dans des boîtes de conserve fabrique au cours de son cycle de production (CE 30 décembre 2009,
no 304516).
Voir les conséquences sur l’évaluation à la clôture de l’exercice aux no 1202-2 et 1216-1 (produits intermé-
OM
diaires) et aux no 1202-4 et 1216-2 (matières premières).
ON
– produits finis, c’est-à-dire les produits qui ont atteint un stade d’achèvement définitif dans le
EC
cycle de production (PCG 82, p. I.38) ;
S
UE
– produits résiduels (ou matières de récupération), c’est-à-dire les produits constitués par les
Q
DI
déchets et rebuts de fabrication.
RI
Cas particuliers : JU
ES
Productions en cours (ou en-cours de production) Ce sont des biens (ou des services) 1104
E
2
CU
Fiscalement Les productions en cours sont également un élément constitutif des stocks (CGI A III,
:FA
om
art. 38 ter).
x.c
I. Les productions de biens sont des produits ou des travaux en cours (constructions, …).
rvo
ola
II. Les productions de services sont des études ou des prestations de services en cours (projets
ch
1.s
445
LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION © Ed. Francis Lefebvre
B. Conséquences pratiques
sur la comptabilisation des stocks
1106 Le patrimoine comptable diffère du patrimoine juridique
OM
D’un point de vue juri-
ON
dique, c’est le transfert de propriété qui détermine l’entrée ou la sortie d’un bien dans le patri-
EC
moine. En effet, le transfert de propriété, intervenant en principe au moment de la conclusion du
S
UE
contrat et de l’engagement de livrer le bien, emporte juridiquement transfert immédiat des
Q
risques de la chose (C. civ. art. 1196) :
DI
RI
– sans analyse critique des risques réels encourus entre le consentement et la livraison des biens ; JU
– sans prendre en compte les engagements de rachat, le cas échéant.
ES
NC
Fiscalement Il en est en principe de même, les stocks devant être la propriété de l’entreprise (BOI-BIC-
IE
SC
PDSTK-20-10 no 90).
S
DE
Juridiquement Le transfert de propriété peut toutefois être différé par la volonté des parties (par exemple
E
LT
lorsque la vente prévoit une condition suspensive, voir no 562-1), la nature des choses (par exemple lorsque
CU
la chose objet du droit cédé n’est pas encore individualisée, voir no 530) ou par la volonté du législateur
:FA
D’un point de vue comptable, c’est au contraire le transfert de contrôle qui est retenu. La
rvo
date de transfert de contrôle est déterminée au regard d’une analyse minutieuse des clauses du
ola
ch
contrat de vente (ainsi que des contrats liés) afin de déterminer si les risques sont réellement
1.s
transférés et s’il est probable que les avantages économiques futurs iront bien à l’entité.
uh
En pratique, la date de transfert de propriété coïncide en général avec celle de transfert de contrôle
et avec celle de la livraison physique (Avis CU CNC no 2005-E relatif à la comptabilisation d’une vente
avec condition suspensive). Toutefois, le transfert de contrôle comptable peut être déconnecté :
– du transfert de propriété (voir no 1107) ;
– de la livraison physique (voir no 1107-1).
OM
sa sortie) à la date du transfert de contrôle. Dans ces cas, en application des critères de comptabilisa-
ON
tion des actifs, ces biens ne devraient pas être sortis des stocks au moment du transfert de propriété
EC
si le transfert de contrôle n’est pas encore intervenu.
S
UE
Fiscalement Les biens sortant de l’actif au moment du transfert de propriété, il devrait en résulter des
Q
DI
retraitements extra-comptables (BOI-BIC-PDSTK-20-10 no 90).
RI
JU
Toutefois, en pratique, compte tenu des conséquences juridiques incertaines d’une telle compta-
ES
NC
bilisation (en cas de procédure collective notamment) et des retraitements fiscaux (voir fiscalement
IE
ci-après) :
SC
– le stock est souvent sorti du bilan au transfert de propriété (bien que le transfert de contrôle
S
DE
– et seul le résultat est retraité pour tenir compte de la substance économique de l’opération
CU
Sur les ventes avec accord de rachat constituant de véritables modalités de financement, voir no 565.
x.c
Sur les biens vendus sous condition résolutoire, lorsque la réalisation de la condition est probable, voir
rvo
no 562-2.
ola
ch
Fiscalement Dès lors que l’entreprise n’est plus propriétaire de ces biens qui sortent de son stock, le
1.s
uh
résultat de cession doit être imposé. En conséquence, si une provision a été comptabilisée pour neutraliser
la marge, cette provision ne devrait pas, à notre avis, être déductible.
Ventes dans lesquelles le transfert de contrôle ne coïncide pas avec la livrai- 1107
son physique Il s’agit notamment (liste non exhaustive) : 1
a. des biens vendus en consignation (ou en dépôt) chez un destinataire (mandataire ou commis-
sionnaire) qui s’engage à vendre les biens au nom du vendeur ;
Les biens livrés chez le destinataire restent comptabilisés chez le vendeur jusqu’à ce que les biens soient
vendus par le destinataire à une tierce partie. En effet, la vente en consignation s’accompagne d’une
condition suspensive de revente. En conséquence, le transfert de propriété ainsi que le transfert de
contrôle n’interviennent que lorsque l’obligation de revente est remplie par le destinataire. Jusqu’à cette
date, la propriété et l’essentiel des risques et avantages attachés au bien restent au vendeur.
Pour plus de détails sur le produit de la vente, voir no 564.
b. des biens vendus sous condition suspensive (vente à l’essai, vente sous réserve d’installation
et d’inspection…) ;
447
LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION © Ed. Francis Lefebvre
Ces biens restent la propriété du vendeur, ainsi que sous son contrôle, jusqu’à ce que soit levée la
condition suspensive.
En revanche, si la condition suspensive ne porte que sur le paiement du prix, voir no 1107.
Pour plus de détails sur le produit de la vente, voir no 562-1.
c. les ventes selon le transport ;
Sauf si le transfert de propriété est indiqué dans le contrat (cas exceptionnel), lorsque la vente se réfère
à un « incoterm » qui définit le moment du transfert des risques (mais pas celui du transfert de propriété,
Cass. com. 23 juin 1998 ; Bull. civ. IV no 218), il est raisonnable de considérer, en pratique, que le moment du
transfert de propriété intervient au moment du transfert des risques. Pour plus de détails sur les principaux
incoterms et sur le produit de la vente, voir no 560.
d. des biens mis en gage avec dépossession par un débiteur en garantie d’une dette envers son
créancier (C. civ. art. 2333 et C. com. art. L 527-1 s., voir no 2658).
En cas de gage avec dépossession, les stocks, objet du gage, sont livrés au créancier qui doit en assurer
la conservation. Juridiquement, ces biens restent toutefois la propriété du débiteur pendant toute la durée
du gage. En outre, ces biens restent effectivement sous le contrôle du propriétaire puisque celui-ci est
assuré de bénéficier de l’avantage économique lié à leur vente (même en cas de défaut de paiement et
de cession de l’actif gagé, les risques et avantages sont assumés par le débiteur à qui revient la différence
positive ou négative entre le prix de vente et le montant de la dette garantie). Les stocks gagés, même
s’ils sont livrés au créancier bénéficiaire du gage, doivent donc rester comptabilisés au bilan du débiteur
jusqu’à leur vente. Il en est de même des biens faisant l’objet d’un droit de rétention (gage sans déposses-
sion). En revanche, une information est obligatoirement fournie sur les biens gagés, notamment au travers
de l’état des sûretés consenties inséré en annexe (C. com. art. L 232-1 et PCG, art. 833-13/1 ; voir no 2711).
En cas de défaut de paiement de la dette, le créancier peut demander en justice soit la vente, soit l’attribution
du bien pour une valeur déterminée, à la date du transfert, au regard de sa cotation officielle sur un marché
organisé ou par un expert (C. civ. art. 2346 à 2348 et C. com. art. L 527-8). Dans ce cas, le bien est sorti du bilan
du débiteur :
– soit à la date de la vente du bien ; la dette peut alors être compensée avec la créance ;
– soit à la date d’attribution des stocks au créancier ; dans ce cas, à notre avis, une créance est comptabili-
sée pour le montant de la valeur vénale des stocks transférés au bénéficiaire du gage, et la dette est
compensée avec la créance.
OM
Sur l’information en annexe, voir no 1296.
ON
EC
S
UE
1108 Décalage entre achat et réception
Q
DI
RI
1 I. Marchandises ou approvisionnements achetés, non encore réceptionnés à la clôture Lorsque JU
des biens qui doivent figurer dans les stocks (voir no 1106 s.) n’ont pas encore été réceptionnés par l’ache-
ES
NC
teur à la clôture de l’exercice, ils doivent faire l’objet d’une régularisation. Ainsi :
IE
SC
– les stocks sont débités de ces entrées par le crédit d’un compte 603 de variation de stocks ;
S
– si la facture n’a pas encore été reçue, il convient de débiter le compte 60 « Achats » du prix de la
DE
commande par le crédit du compte 408 « Fournisseurs – Factures non parvenues » (PCG, art. 944-40).
E
LT
CU
Tel est le cas, par exemple, lorsque l’achat se réfère à un « incoterm » définissant le moment du transfert
:FA
le contrôle à la clôture Lorsque des biens dont le détenteur n’a ni le contrôle ni la propriété (voir
ola
ch
no 1106 s.) ont été réceptionnés par l’acheteur à la clôture de l’exercice, ils doivent faire l’objet d’une
1.s
régularisation. Ainsi :
uh
– si l’inventaire a été réalisé et comptabilisé, il doit être ajusté par le débit d’un compte 603 de
variation de stocks ;
– si une facture a été reçue, il convient de créditer le compte 60 « Achats » du prix de la facture
par le débit du compte adéquat (charge constatée d’avance).
Tel est le cas, par exemple, des biens achetés en consignation ou sous condition suspensive (voir no 1107-1).
Tel est le cas, par exemple, des ventes avec condition de livraison « départ » ou « ex-works » (voir no 560) :
les biens vendus doivent être sortis du stock du vendeur dès leur mise à disposition dans l’établissement
du vendeur (atelier, entrepôt, usine, etc.).
Fiscalement Les produits qui, ayant été fabriqués en exécution d’un marché ou d’une commande spéciale,
ont, antérieurement à l’inventaire, été réceptionnés en usine ou en magasin et sont en instance de livraison
doivent être exclus du stock (BOI-BIC-PDSTK-20-10 no 160).
II. Produits livrés, dont le vendeur a toujours la propriété à la clôture Lorsque des biens qui
doivent continuer de figurer dans les stocks (voir no 1106 s.) ont été livrés à la clôture de l’exercice,
ils doivent faire l’objet d’une régularisation :
– si l’inventaire a été réalisé et comptabilisé, il doit être ajusté par le crédit d’un compte 603 de
variation de stocks ;
– si une facture a été envoyée, il convient, pour ne pas fausser les résultats, de débiter le compte
70 « Ventes » du prix de la facture par le crédit du compte adéquat (produit constaté d’avance).
OM
donné lieu à facturation, doivent être comptabilisées à l’actif, au compte 34 « En-cours de production de
ON
services », lorsqu’elles remplissent les critères de comptabilisation d’un stock (voir ci-après).
EC
S
Fiscalement Il en est de même (CGI A III, art. 38 ter). En outre, selon le Conseil d’Etat (CE 19 mai 2000,
UE
no 207063) :
Q
DI
– les dispositions de l’article 38-2 du CGI, qui prescrivent que les travaux en cours doivent figurer au bilan
RI
pour leur prix de revient, sont applicables aux prestations de services ; JU
ES
– cet article qui prévoit que les produits correspondant aux créances sur la clientèle sont rattachés, sauf
NC
exception, à l’exercice au cours duquel intervient l’achèvement des prestations, n’a pas pour objet de sous-
IE
SC
L’appréciation du caractère probable des avantages économiques futurs procurés par des prestations
E
de services en cours diffère, à notre avis, selon que la rémunération attendue en contrepartie de
LT
CU
ces prestations présente un caractère certain (voir ci-après I.) ou conditionnel (voir ci-après II.).
:FA
om
prestation n’est pas achevée (et donc le produit n’est pas comptabilisé en résultat, voir no 508), il y a lieu,
rvo
à l’inventaire, à notre avis, de comptabiliser le montant des dépenses exposées, sans qu’il excède la
ola
ch
services », par le crédit du compte 7134 « variation des en-cours de production de services ».
uh
Tel est le cas, par exemple, des prestations exécutées en réponse à des appels d’offre ou consultations
pour lesquelles une rémunération est prévue en contrepartie, quelle que soit l’issue de l’opération (voir
no 1196-1).
Fiscalement Il en est de même (CGI A III, art. 38 ter).
L’exercice suivant, cette écriture est extournée, puis :
– si le projet n’est pas retenu, la rémunération acquise est débitée au compte 411 « Clients » par le
crédit du compte 706 « Prestations de services » ;
– si le projet est retenu, la rémunération conventionnelle est virée au compte 4191 « Clients-Avances
reçues sur commandes », sauf à tenir compte de stipulations contractuelles conduisant à un enregistre-
ment comptable différent.
II. Prestations de services exécutées en contrepartie d’une rémunération conditionnelle
(« success fees ») Tel est le cas, par exemple :
– d’une société de recouvrement de créances qui conclut avec ses clients des contrats prévoyant une
rémunération (sous forme de commission indépendante du coût effectif des opérations) subordonnée au
succès du recouvrement, l’échec de ce recouvrement privant la société de toute rémunération ;
449
LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION © Ed. Francis Lefebvre
– d’une société réalisant des études pour proposer des solutions de restructuration d’immeuble et qui
n’est rémunérée que si le projet est finalement retenu (ces études n’étant pas vendables par ailleurs) ;
– d’une société exerçant l’activité d’agent immobilier qui organise la promotion d’immeubles et n’est rémuné-
rée qu’en cas de signature d’un acte chez le notaire (Bull. CNCC no 167, septembre 2012, EC 2012-20, p. 609).
Lorsqu’à la clôture les prestations ont été partiellement exécutées (ou achevées mais qu’il existe, à cette
date, une probabilité raisonnable, qu’elles soient effectivement rémunérées, les prestations sont comp-
tabilisées pour leur coût de production en stock (prestation de service en cours ; Bull. CNCC précité).
La condition relative à la rémunération n’étant pas levée à la clôture des comptes, aucun chiffre d’affaires
ne peut en revanche être constaté à la clôture.
En conséquence, seuls les coûts engagés après qu’il soit estimé probable que la prestation sera rémunérée
peuvent être activés.
La probabilité de recevoir une rémunération devra être appréciée selon le type de prestation :
– soit prestation par prestation,
En ce sens, le bulletin CNCC précité, qui a considéré, dans le cas des prestations d’agents immobiliers
rémunérées uniquement en cas de signature de l’acte que :
– la probabilité de toucher une commission doit être appréciée au cas par cas. En effet, les ventes immobi-
lières ne sont, en général, pas homogènes de par la nature du bien à vendre et la nature du mandat ;
– cette probabilité sera d’autant plus forte que le mandat de vente est exclusif, le bien est liquide et le
compromis est signé.
– soit, lorsque les prestations peuvent être considérées comme homogènes, à notre avis, en fonction de
statistiques historiques.
Si la condition suspensive portant sur la rémunération est levée à la date de clôture, voir no 514.
En outre, l’activation de coûts de production nécessite que l’entreprise soit en mesure d’identifier
et de mesurer de manière fiable les coûts spécifiquement engagés pour la réalisation de la
prestation en cours (Bulletin CNCC précité).
En conséquence :
– en cas de prestations non homogènes, la société devra disposer d’un suivi individualisé des coûts
spécifiques à chaque prestation (Bull. CNCC précité) ;
– en cas de prestations homogènes, il est possible, à notre avis, d’appliquer le pourcentage de réussite
à l’ensemble des coûts engagés (ce montant représentant en réalité 100 % des coûts des prestations
dont il est probable qu’elles seront rémunérées).
OM
En l’absence d’identification ou de mesure fiable des coûts de production, la prestation en cours ne
ON
EC
peut donner lieu à la constatation d’un stock (Bull. CNCC précité).
S
Si la rémunération convenue au contrat devient inférieure à leur valeur d’entrée, les prestations en
UE
Q
cours doivent être dépréciées (voir no 1202 et 1202-3).
DI
RI
Fiscalement Les travaux en cours relatifs à une activité de recouvrement de créances (CE 26 juillet 2011, JU
ES
no 316081 et 328556) ou d’agent immobilier (CAA Nancy 14 avril 2011, no 10NC00273) doivent être activés pour
NC
leur prix de revient en application de l’article 38-3o du CGI, nonobstant le fait que leur rémunération est
IE
pour l’activité d’agent immobilier, la rémunération est subordonnée à la signature de l’acte de vente). Il
DE
semble ressortir des conclusions du rapporteur public que la décision précitée du Conseil d’Etat a été rendue
E
LT
en considérant l’activité de recouvrement comme un tout et non comme des prestations de recouvrement
CU
indépendantes les unes des autres. Selon cette approche, dès lors que l’activité dans son ensemble est
:FA
rentable, il est probable que les travaux en cours présentent des avantages économiques futurs. Néanmoins,
om
x.c
il n’est pas certain, à notre avis, que ce raisonnement soit transposable à des prestations non homogènes
rvo
pour lesquelles la probabilité d’avantages économiques futurs doit être démontrée pour chaque prestation
ola
OM
consommés ou vendus mais pour être donnés en location à des tiers – voir ci-après II. – la revente des véhicules
ON
après leur utilisation n’étant qu’accessoire à la location) et l’utilisation par des clients successifs donne bien
EC
lieu à une consommation des avantages économiques correspondant à l’amortissement des véhicules.
S
UE
Sur le cas des véhicules acquis auprès d’un concessionnaire ou constructeur, avec une clause de rachat,
Q
DI
voir no 1330.
RI
Fiscalement Selon l’Administration, il en est de même (BOI-BIC-CHG-20-10-10 no 60 et BOI-BIC-AMT-20-40-60-30 JU
ES
no 100). Toutefois, certaines décisions de jurisprudence considèrent que l’inscription en immobilisations des
NC
biens donnés en location ne concerne que les biens dont la période de location excède un an (CE 20 juin 1984,
IE
SC
no 37667 et 37668, CAA Nancy 28 janvier 1993, no 91-467, CAA Lyon 28 mars 2002, no 99-241, CAA Paris 26 septembre 2013,
S
no 11PA03675). D’autres n’appliquent ce critère que dans le cas où la location constitue une activité accessoire
DE
ou exceptionnelle (CAA Lyon 17 avril 1996, no 94-1257 ; CAA Bordeaux 28 juin 1994, no 92-1240).
E
LT
CU
II. Critère lié à la destination de l’élément Une immobilisation est un actif destiné (PCG, art. 211-6) :
om
– soit à être utilisé par l’entreprise dans la production ou la fourniture de biens ou de services,
x.c
rvo
b. Biens à inscrire en immobilisation Doivent être compris dans les immobilisations (et non dans les
stocks) les matériels d’une durée de vie moyenne supérieure à un an qui sont, non pas vendus mais mis à
la disposition d’un client par un fabricant (par voie de prêt ou de dépôt) pour faciliter la distribution de ses
produits, lorsque ce dernier en reste propriétaire, en assume la maîtrise et le remplacement et peut en exiger
le retour (CE 26 mars 2008, no 296625).
Sur le cas des emballages récupérables, voir no 2432 c.
Remarques 1. Conséquence, sur le résultat comptable et fiscal, de la distinction entre stocks et
immobilisations Les éléments figurant en stock, quelle qu’en soit la nature, ne peuvent faire l’objet d’une
dépréciation que dans la mesure où leur valeur réelle à la clôture de l’exercice est inférieure à leur coût de revient.
En revanche, les immobilisations peuvent faire normalement l’objet d’amortissements lorsque leur
dépréciation, qui n’a pas à être démontrée, résulte de l’usage ou du temps. Sur la possibilité de déprécier
des immobilisations, voir no 1500 s.
2. Transfert de stocks à immobilisations Le transfert est, à notre avis, obligatoire quand la destination
du bien n’est plus sa vente mais son utilisation interne ou sa location (pour un exemple dans le cas d’un
marchand de biens, voir no 1199-1). Sur le cas particulier des biens à destination polyvalente, voir no 1136.
A l’inverse, le transfert d’immobilisations à stocks n’est pas autorisé, même en cas de mise en vente du
bien (PCG, art. 946-60), à l’exception des cas de matériels récupérés suite au démontage d’une installation
(PCG, art. 943-36, voir no 1262).
1136 Conséquences pratiques de la distinction entre stocks et immobili-
sations Biens à destination polyvalente (biens destinés à être soit vendus, soit
donnés en location, soit utilisés par l’entreprise)
Remarque préalable : ce traitement ne concerne que les biens dont la destination et la durée d’utilisa-
tion (sur plus ou moins d’un an) sont incertaines lors de leur acquisition.
Ils sont initialement compris dans les stocks avant leur éventuelle affectation ultérieure en immobi-
lisations qui sera irréversible (PCG, art. 946-60).
I. Conditions d’enregistrement du transfert En l’absence de précisions complémentaires, ce
transfert ne doit s’effectuer, à notre avis, que si le bien vient à répondre aux conditions d’immobili-
sation, c’est-à-dire (C. com. art. R 123-181) si « le bien est destiné à servir de façon durable (c’est-à-dire
supérieure à 12 mois, voir no 1135) à l’activité de l’entreprise ».
Tel est le cas, à notre avis :
a. Lorsque l’entreprise décide de le retirer de la vente pour le louer à un tiers ;
OM
ON
Sur les véhicules destinés à la location mais revendus dans un délai inférieur à 12 mois, voir no 1135.
EC
b. Lorsque l’entreprise vient à l’utiliser comme moyen de production ou d’exploitation.
S
UE
En revanche, si le bien ne sert plus comme moyen de production ou d’exploitation (exemple :
Q
DI
bien loué n’étant pas ou plus reloué), il doit néanmoins être maintenu dans les immobilisations,
RI
son transfert étant irréversible (PCG, art. 946-60), et ce, même s’il est destiné à être vendu. JU
ES
Sur le cas particulier du matériel récupéré suite au démontage d’une installation, voir no 1262.
DE
E
II. Comptabilisation du transfert En pratique, que le stock transféré ait été acquis en l’état ou
LT
CU
ait subi ou non une modification, le transfert stocks-immobilisations se comptabilise (PCG, art. 946-
:FA
– débit du compte d’immobilisation concerné et du compte TVA à récupérer (voir fiscalement ci-après),
x.c
– par le crédit d’un sous-compte 72x : « Production immobilisée – Variation des transferts stocks-
rvo
Fiscalement En effet, en matière de TVA, il y a livraison à soi-même, car il y a affectation en tant qu’immo-
uh
bilisation d’un bien qui n’a pas été acquis en tant que tel (BOI-TVA-CHAMP-10-20-20 no 320 à 340).
Sur les spécificités du régime de la TVA immobilière, voir Mémento Fiscal, no 58700 à 59125.
a. Coût d’entrée de l’immobilisation Le bulletin CNCC précise que le transfert se fait à la valeur
nette comptable du bien figurant en stocks à la date du changement de destination (Bull. CNCC no 157,
mars 2010, EC 2009-71, p. 240 s. et no 160, décembre 2010, EC 2010-55, p. 681).
En pratique, cela implique que :
– si le bien transféré était fongible et qu’il était évalué au coût moyen pondéré, le transfert s’effec-
tue à ce coût moyen pondéré ;
– si le stock était préalablement déprécié, il devrait être transféré à sa valeur nette de la dépréciation préala-
blement constatée. Toutefois, pour des raisons fiscales (voir ci-après), il est préférable, à notre avis, de conser-
ver au bilan la valeur brute des biens transférés et les dépréciations antérieurement comptabilisées.
Fiscalement La valeur à retenir est le coût d’acquisition et non pas la valeur nette comptable à la date du
changement d’affectation (CGI A III, art. 38 quinquies ; BOI-BIC-CHG-20-20-10 no 10). Sur les conséquences en
termes d’amortissement, voir ci-après c.
Sur le cas particulier des immeubles acquis sous le régime des marchands de biens (traitement des droits
d’enregistrement initialement compris dans le coût d’entrée), voir no 1199-1.
452
© Ed. Francis Lefebvre LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION
Remarque Frais engagés à l’occasion du transfert : ces frais doivent être inclus dans le coût d’entrée
de l’immobilisation, dès lors qu’il s’agit de coûts :
– directement engagés pour mettre l’actif en place et en état de fonctionner selon l’utilisation prévue
par la direction ;
– marginaux (c’est-à-dire qui n’auraient pas été engagés si le projet n’existait pas).
Tel est le cas, par exemple, des frais d’études et de travaux de mise en conformité engagés dans le but
d’exploiter un immeuble (qui antérieurement était destiné à être vendu) conformément à la nouvelle
utilisation prévue par la direction. Sur les frais de recherche d’un locataire si cet immeuble est destiné à
la location, voir no 586, cas particulier 3.
b. Conséquence du transfert sur la valeur actuelle de l’immobilisation Le changement d’affec-
tation constituant un indice de perte de valeur, ce transfert devrait, à notre avis, s’accompagner
de la mise en œuvre d’un test de dépréciation de l’immobilisation et, le cas échéant, de la
comptabilisation d’une dépréciation de l’immobilisation si sa valeur actuelle s’avère inférieure à sa
valeur nette comptable (coût d’acquisition dans ce cas).
c. Conséquence des dépréciations sur le plan d’amortissement de l’immobilisation Si une
dépréciation a été comptabilisée avant le transfert en immobilisations et qu’elle est conservée lors
du transfert (voir ci-avant a.) ou si une nouvelle dépréciation s’avère nécessaire suite au transfert
(voir ci-avant b.), la base amortissable doit, conformément aux règles d’amortissement, être dimi-
nuée du montant de ces dépréciations comptabilisées (voir no 1505 s.).
Fiscalement Au contraire, la base amortissable s’entend du prix de revient de l’immobilisation, lequel ne
doit pas en principe être minoré des (provisions pour) dépréciations constatées sur cette immobilisation
(CGI A II, art. 15 ; voir no 1505).
En conséquence, afin d’assurer la déductibilité fiscale de la dépréciation des biens, une quote-part
de cette dépréciation doit être transférée annuellement en compte d’amortissement. Cette quote-
part est calculée sur la base de la différence entre :
– la dotation aux amortissements comptabilisée (et donc calculée sur une base minorée de la
dépréciation) ;
– et la dotation théorique qui aurait été comptabilisée en l’absence de dépréciation.
Pour plus de détails sur cette écriture de transfert (en résultat exceptionnel) et pour des exemples d’appli-
cation, voir no 1505-1 et 1505-2.
En ce qui concerne la date de début de l’amortissement, le point de départ devrait correspondre,
OM
ON
à notre avis, à la date du transfert.
EC
Fiscalement Il devrait, à notre avis, en être de même.
S
UE
Q
d. Information en annexe Si le bien polyvalent s’avère significatif dans les comptes individuels de la
DI
RI
société, une information sur son changement de destination doit, à notre avis, être fournie dans l’annexe.
JU
ES
NC
Matériels de démonstration et d’essais Les matériels dont la durée d’utilisation est 1136
IE
supérieure à la durée de l’exercice, entrant dans la catégorie des biens destinés à être utilisés d’une
SC
1
S
manière durable comme instruments de travail, constituent des immobilisations (Bull. CNC no 29-4).
DE
■ Exemple
:FA
(élaboré par nos soins) Un magasin de meubles revend ses modèles d’exposition dans un délai supérieur au cycle
om
normal de vente et avec une décote significative. Dans ce cas, à notre avis, les modèles d’exposition sont des
x.c
rvo
immobilisations car ils sont destinés à être utilisés comme outil de travail, leur vente n’étant qu’accessoire.
ola
ch
1.s
Fiscalement Il en est de même. Ainsi, les véhicules de démonstration constituent normalement des
uh
éléments du stock et non de l’actif immobilisé (BOI-BIC-PDSTK-20-10 no 270) dans la mesure où ils sont
(CE 4 décembre 1985, no 63962 ; CE 20 juin 1969, no 75064) :
– de même nature que ceux faisant l’objet du négoce,
– étroitement liés à l’activité de vente,
– vendus après une courte période d’utilisation inférieure à 12 mois.
Cette jurisprudence peut être étendue à tous les autres matériels de démonstration et d’essais (Bulletin fiscal
F. Lefebvre 4/86, p. 197), à condition toutefois qu’il s’agisse de matériels uniquement utilisés dans le but
de promouvoir des ventes (CAA Lyon 6 décembre 1995, no 93-1214).
En revanche, les éléments et matériels de démonstration, utilisés par une société pendant une période
dépassant largement la durée annuelle de son exercice, constituent des immobilisations, nonobstant le fait
que ces biens ont été mis en vente après leur utilisation (CAA Versailles 10 novembre 2009, no 09-463 pour des
salles de bains exposées pendant deux à trois ans ; CAA Bordeaux 13 mars 2006, no 02-1094 pour des cuisines d’exposition ;
CAA Nantes 28 juin 2010, no 09-2026 pour des véhicules de tourisme), quelles que soient les spécificités de leur
durée de vie ou de leurs conditions de négoce (CE 12 mars 2012, no 341879, pour des véhicules militaires utilisés
en démonstration entre deux et vingt ans).
Voir également le traitement des biens à destination polyvalente, no 1136.
453
LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION © Ed. Francis Lefebvre
1137 Pièces de rechange Selon le PCG, les pièces de rechange et le matériel d’entretien sont en
règle générale comptabilisés en stocks (que l’utilisation soit immédiate ou différée et quel que
soit le rythme de consommation), sauf dans les cas particuliers suivants (PCG, art. 213-21) :
– les éléments spécifiques ne pouvant être utilisés qu’avec une immobilisation (pièces de
rechange, pièces de sécurité et matériel d’entretien) constituent toujours des immobilisations ;
Fiscalement Il en est de même (CAA Nantes 12 juin 2014, no 13NT01648 ; BOI-BIC-AMT-10-20 no 200 ; BOI-BIC-
PVMV-10-10-10 no 80).
Ils sont à amortir, à notre avis, dès leur acquisition, sur la durée de l’immobilisation à laquelle ils sont
rattachés, sans attendre leur utilisation effective.
– les pièces de sécurité et les pièces de rechange principales que l’entité compte utiliser sur une
durée supérieure à 12 mois (en général, un exercice social) constituent toujours des
immobilisations.
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-AMT-10-20 no 200 ; BOI-BIC-PVMV-10-10-10 no 80).
a. Les pièces de rechange principales comptabilisées en immobilisations sont, selon le Comité
d’urgence du CNC no 2005-D du 1er juin 2005 (§ 2.2), destinées à remplacer ou à être intégrées à
un composant de l’immobilisation principale. Leur remplacement est donc planifié.
En conséquence, elles ne sont amorties qu’à compter du remplacement effectif de la pièce (c’est-
à-dire lors de son montage), selon les mêmes modalités (durée, mode) que celles du composant lié :
en effet, les avantages économiques liés à cet actif ne seront obtenus qu’à partir de l’utilisation
effective de la pièce, après le remplacement.
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-AMT-10-20 no 210).
b. Les pièces de sécurité, comptabilisées en immobilisation mais non encore utilisées, correspon-
dent à des pièces principales d’une installation, acquises pour être utilisées en cas de panne ou
de casse accidentelle afin d’éviter une interruption longue du cycle de production ou un risque en
matière de sécurité. Leur remplacement n’est pas planifié.
En conséquence, elles sont à amortir dès l’acquisition (sans attendre leur utilisation effective), sur la
durée initiale de l’immobilisation principale : en effet, les avantages économiques liés à cet actif
résultent de sa disponibilité immédiate au cours de l’utilisation de l’immobilisation principale.
Lors du remplacement effectif, la durée d’amortissement de ces pièces est ramenée à leur durée
OM
d’utilisation (conformément aux règles relatives à l’amortissement, voir no 1460 s.).
ON
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-AMT-10-20 no 210).
EC
S
Ainsi, ces pièces sont amorties sur la double durée : d’assurance (durée pendant laquelle elles ne
UE
Q
sont pas utilisées, mais sont disponibles en cas de réparation) et d’utilisation (durée pendant laquelle
DI
RI
elles sont effectivement utilisées sur l’immobilisation principale). Ces durées seront évaluées selon
JU
des statistiques.
ES
Si, lors du remplacement, l’immobilisation principale est en fin de vie, la valeur nette de la pièce est
NC
IE
Le tableau ci-après, élaboré par nos soins, présente de manière synthétique le traitement à retenir
S
DE
Amortissement dès
x.c
Amortissement à compter
uh
Linge et vêtements de travail Lorsqu’ils sont acquis, non pour être vendus, mais pour être 1138
loués, ils constituent les instruments de travail de l’entreprise et répondent ainsi à la définition des
immobilisations affectées aux opérations professionnelles. Représentant le moyen essentiel pour l’en-
treprise de réaliser son objet, ils ne peuvent bénéficier de la tolérance administrative selon laquelle le
prix d’acquisition des matériels et outillages de faible valeur peut être passé en charge (voir no 1341).
Sur leur amortissement, voir no 1495-6.
Animaux En l’absence de référence explicite dans le PCG, conformément aux solutions énon- 1139
cées par le PCG agricole (arrêté du 11 décembre 1986, voir no 295), le classement des différentes catégories
d’animaux pourrait être le suivant pour les entreprises industrielles et commerciales qui en possèdent
occasionnellement :
– les animaux de trait adultes sont immobilisés ;
– les animaux achetés ou élevés pour être commercialisés sont classés en stocks ;
– les animaux reproducteurs peuvent, au choix, être portés en immobilisations en cours ou stockés ;
Fiscalement Toutefois, les poules pondeuses constituent des immobilisations par nature à comptabiliser
comme telles, même si elles sont affectées à l’exploitation pendant une période qui n’excède pas une année
(Rép. Delahais, AN 12 février 1990, no 19087, non reprise dans Bofip ; TA Grenoble 27 janvier 1994, no 89-3468).
– les chiens de garde étant destinés à être utilisés de façon durable dans l’entreprise doivent, à
notre avis, être immobilisés (compte 2185 « Cheptel », le PCG ne prévoyant pas d’autre compte
pour les animaux).
Domaines forestiers Selon l’avis CNC no 2002-15 du 22 octobre 2002 relatif aux règles 1139
comptables applicables aux sociétés d’épargne forestière (§ 2.2.2.1) constitue : 1
– un stock (et non une immobilisation), l’ensemble du boisement d’une forêt, qu’il s’agisse des bois
arrivés à maturité ou de ceux en cours de croissance, dès lors qu’ils sont destinés à être coupés et vendus ;
Sur le coût d’entrée des stocks de bois, voir no 1199-3.
Fiscalement Il en est de même (CE 30 décembre 1998, no 136430 ; BOI-BIC-PDSTK-20-30 no 120 s. et Rép. Godon
AN 25 mars 1978, no 38160, non reprise dans Bofip ; BOI-BIC-PDSTK-20-30 no 120).
– une immobilisation corporelle non amortissable à porter au compte 211 « Terrains » le sol
d’un domaine forestier non acquis en vue de la revente.
OM
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-PDSTK-20-30 no 120 s. et Rép. Godon, AN 25 mars 1978, no 38160, non
ON
reprise dans Bofip).
EC
Selon l’avis précité, les éléments attachés au domaine forestier (bâtiments, infrastructures, maté-
S
UE
riel de sylviculture et d’exploitation forestière, terrains à vocation pastorale ou chasse, étangs…)
Q
DI
sont, selon les conditions d’acquisition, à comptabiliser :
RI
– soit en immobilisation non amortissable avec le sol, JU
ES
et matériels).
S
DE
A notre avis, dès lors qu’ils sont identifiables, les éléments attachés au domaine forestier devraient faire
E
Fiscalement Il devrait à notre avis en être de même. Sur la majoration temporaire du taux d’amortissement
:FA
dégressif de certains matériels utilisés par les entreprises de première transformation du bois, voir no 1466-1.
om
x.c
rvo
Les plantations à demeure, c’est-à-dire les plantations destinées à rester en place pendant 1139
ola
2
1.s
Fiscalement Elles doivent être obligatoirement inscrites à l’actif, quelle que soit l’option prise pour les
uh
terres qui les supportent (CE 25 juillet 1980, no 15122 à 15124 ; BOI-BA-BASE-20-10-20 no 190).
Dans le PCG agricole, elles sont immobilisées au compte 246 « Plantations pérennes ».
Sur la validité des plans comptables professionnels, voir no 295.
Immeuble destiné à la revente dès son acquisition L’acquéreur d’un immeuble 1140
souhaitant bénéficier de droits d’enregistrement réduits peut prendre l’engagement auprès de
l’Administration fiscale de revendre ce bien dans un délai de cinq ans (CGI art. 1115). Afin de détermi-
ner si l’immeuble doit être classé en stock ou en immobilisation, il convient, à notre avis, d’analyser
si l’engagement de revente constitue sa destination principale, compte tenu de l’activité de l’acqué-
reur et de son cycle d’exploitation :
– si le bien est destiné à être revendu dans un court délai et si les bénéfices attendus du bien sont
principalement constitués par la plus-value escomptée lors de la revente, l’immeuble devrait, à notre
avis, être comptabilisé en stock ;
Tel est le cas, notamment, en général, pour les professionnels marchands de biens. En effet, dans le cas
du marchand de biens, même en l’absence d’engagement de revendre, il y a une présomption que la
455
LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION © Ed. Francis Lefebvre
revente est prévue à court terme, compte tenu de l’activité même d’un marchand de biens. Pour la
comptabilisation en stock de l’immeuble, voir no 1199-1.
Fiscalement Dans des décisions rendues à propos de marchands de biens, le Conseil d’Etat a jugé qu’un
immeuble acquis à l’origine dans une perspective de revente constitue un stock (pour un terrain, CE 4 juillet
1979, no 5511 ; pour un immeuble bâti, CE 14 novembre 1990, no 57363), même s’il est donné à bail à une société
hôtelière chargée d’en assurer l’exploitation (CE 9 avril 2014, no 358278).
– la comptabilisation en immobilisation pourrait, à notre avis, être justifiée si le bien, avant d’être
revendu, est mis en location pour des revenus nets significatifs par rapport au gain espéré lors de
la revente.
Pour la comptabilisation d’un immeuble de placement en immobilisation, voir no 1435 et 1491 (pour
l’amortissement).
1141 Stocks de matières et marchandises pouvant être détenus à des fins de place-
ment (or, autres métaux et pierres précieuses, vin, gaz, pétrole…) Il s’agit, en général, de
matières et marchandises cotées sur un marché.
Leur traitement diffère selon l’objet de leur détention. Il faut donc que les entreprises puissent
expliciter les objectifs de détention de leurs stocks en annexe.
Lorsque plusieurs des objectifs ci-après coexistent, il est fortement recommandé de suivre les différents
stocks au moyen d’outils de contrôle interne appropriés.
A notre avis :
I. Ces matières sont comptabilisées en stocks (voir no 1202 s.) si elles sont détenues dans le but
d’être :
– transformées,
Ainsi, l’or détenu par un fabricant de bijoux devrait, à notre avis, toujours être comptabilisé en stock.
– ou revendues dans le cadre normal de l’activité de l’entreprise (négoce).
La difficulté est de distinguer une activité de négoce (qui peut être accessoire à l’activité principale) d’un
simple placement. A notre avis, cette distinction est une question de fait. Le volume significatif des
achats/ventes, la détention physique de la matière et sa gestion sont, à notre avis, des indices d’une
activité de négoce.
Ainsi, selon le bulletin CNCC (no 167, septembre 2012, EC 2012-06, p. 619), une entreprise qui réalise des
OM
achats/ventes de vin, même à des fins de placement, doit suivre le traitement comptable d’un négociant
ON
EC
dès lors qu’elle a :
S
– le même objectif qu’un négociant en vins (revente des vins achetés aux conditions du marché dans les
UE
3 à 5 ans),
Q
DI
– les mêmes contraintes (recherche des vins à acheter, conservation des vins dans de bonnes conditions,
RI
recherche d’acquéreurs sur le marché…). JU
ES
II. Si elles sont détenues à des fins de placement sans qu’une activité de négoce ne soit identi-
S
DE
fiée (voir I. ci-avant), leur comptabilisation à l’actif dépend, à notre avis, de l’horizon de cession
E
LT
– si l’entreprise souhaite revendre son placement dans un bref délai, celui-ci est à comptabiliser
:FA
de dépôts en banque ;
rvo
– si l’entreprise ne souhaite pas le revendre dans un bref délai, il est à comptabiliser dans les
ola
Fiscalement Les pièces d’or et les lingots de métaux précieux constituent un actif immobilisé dès lors que
uh
V. Stocks particuliers
1145 Quotas d’émission de gaz à effet de serre et unités assimilées
(URE, REC…) Sont concernés par le traitement comptable décrit ci-dessous (PCG, art. 615) :
a. les quotas d’émission de gaz à effet de serre (C. env. art. L 229-7) ;
456
© Ed. Francis Lefebvre LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION
Le dispositif juridique de ce système d’échange de quotas est défini par le Code de l’environnement 1145
(C. env. art. L 229-5 à L 229-24), transposant en droit français les directives européennes 2003/87/CE du (suite)
13 octobre 2003 et 2009/29/CE du 23 avril 2009. Dans le cadre de ce dispositif :
– les entreprises concernées se voient attribuer des quotas par l’Etat, gratuitement ou par mise aux
enchères ;
Jusqu’au 31 décembre 2012, les quotas étaient attribués exclusivement gratuitement. Depuis le 1er janvier
2013, le fonctionnement du système d’échange de quotas d’émission de CO2 a été modifié. Il ne repose
désormais plus uniquement sur une allocation gratuite, mais également sur une mise aux enchères des
quotas (C. env. art. L 229-8). Au cours du nouveau plan national d’attribution des quotas en cours (2013-
2020), la part gratuite des quotas alloués par l’Etat va donc progressivement diminuer, au profit des quotas
mis aux enchères. Les émissions de gaz à effet de serre se traduiront alors par un coût de production
supplémentaire lié à l’obligation d’acquérir une part croissante des quotas.
– sous réserve de leur restitution à l’Etat. Ainsi, au 30 avril de chaque année, les exploitants doivent
restituer à l’Etat un nombre de quotas égal au total des émissions de gaz à effet de serre réalisées par
leurs installations au cours de l’année précédente. Les entreprises peuvent, dans certaines limites, s’acquit-
ter de leurs obligations en restituant d’autres unités telles que les URE (unité de réduction d’émission)
ou REC (réductions d’émissions certifiées) en lieu et place des quotas (voir ci-après b.).
b. d’autres « crédits carbone » dont les caractéristiques sont proches des quotas d’émission de
gaz à effet de serre.
Il s’agit :
– des unités de réduction des émissions (URE) et unités de réduction d’émission certifiées (REC)
(C. env. art. L229-7, al. 6 et L 229-22) et autres unités listées à l’article L 229-7, al. 6 du Code de l’environne-
ment. Ces unités peuvent être restituées en lieu et place des quotas (voir ci-avant a.) ;
– des unités de quantité attribuée et des unités d’absorption (C. env. art. L 229-24).
C’est le règlement ANC no 2012-03 du 4 octobre 2012 intégré au PCG (Règlement ANC no 2014-03),
homologué le 7 janvier 2013, et sa Note de présentation, qui fournissent les modalités de comptabi-
lisation des quotas d’émission et unités assimilées.
Ce nouveau traitement comptable modifie en profondeur l’ancien traitement des quotas retenu lorsque ceux-ci
étaient entièrement gratuits (Règl. CRC no 2004-08 abrogé, Avis CU CNC no 2004-C et Rec. no 2009-R.02 rapportés).
Deux modes de comptabilisation Les quotas et unités assimilés sont comptabilisés diffé-
OM
remment selon qu’ils sont détenus :
ON
EC
– pour se conformer aux exigences de la réglementation ; dans ce cas ils sont comptabilisés selon
S
le modèle économique « production » (voir no 1145-1) ;
QUE
Remarque Les quotas alloués par l’Etat étant attribués à raison des émissions de gaz à effet de
DI
RI
serre, ils sont réputés être utilisés exclusivement dans le cadre du modèle économique « Production » JU
(Note de présentation précitée § 4.2.1).
ES
NC
– à des fins de négoce ; dans ce cas ils sont comptabilisés selon le modèle économique « négo-
IE
ce » (voir no 1145-2).
SC
S
Chaque modèle économique a sa propre logique. Le tableau ci-dessous, établi par l’ANC, compare les
DE
E
caractéristiques propres aux deux modèles (Note de présentation du règlement précité, § 3.2) :
LT
CU
:FA
Volontaire
Imposé
rvo
production
ch
1.s
Remarques 1. Coexistence des modèles économiques (Note de présentation précitée, § 8) Les deux
modèles économiques peuvent coexister au sein d’une même entreprise. Lorsque les deux modèles
coexistent, il est recommandé de ventiler les quotas et unités assimilés utilisés selon chaque modèle au
moyen de la gestion de portefeuilles distincts, ou au moyen d’outils appropriés de contrôle interne.
2. Documentation du modèle économique de l’entité (Note de présentation précitée, § 8) La comptabilisa-
tion et l’évaluation des quotas et unités assimilés étant distinctes selon le modèle économique de l’entre-
prise, il appartient à cette dernière de documenter le ou les modèles économiques retenus.
Le modèle économique « Production » peut notamment être documenté au moyen des éléments suivants
(liste non exhaustive) :
– description de la stratégie et de la politique d’achat de quotas et unités assimilés ;
– documentation des contrats d’achat (au comptant, à terme, et dérivés sur quotas) ;
457
LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION © Ed. Francis Lefebvre
– adossement des contrats d’achat aux émissions passées et aux émissions futures hautement probables ;
allocation des achats à des périodes précises de production ;
– justification des cessions occasionnelles.
Dans le modèle économique « production », la cession des quotas acquis précédemment est possible, à la
marge :
– pour résorber des excédents de quotas, lorsque les prévisions d’émissions sont revues à la baisse ;
– ou dans le cadre de l’optimisation des coûts de production ; les mouvements (hors ceux liés aux opérations
de couverture) doivent alors être limités.
En outre, des changements importants intervenus dans la gestion des quotas et unités assimilés doivent
être justifiés par des événements de nature particulière (par exemple, baisse de production liée à un arrêt
imprévu et prolongé des installations, pertes de parts de marché).
Nature des quotas et unités assimilées Les quotas et unités assimilés constituent une
matière première de nature « administrative » et sont comptabilisés dans des comptes de stocks.
OM
pas comptabilisés à leur valeur vénale en contrepartie d’un passif. Au contraire, leur comptabilisation
ON
pour un coût nul a pour objet de traduire :
EC
– que l’attribution gratuite des quotas par l’Etat a pour but de permettre aux exploitants de ne pas
S
encourir de coûts de production supplémentaires à hauteur d’un certain plafond d’émissions (Note de
UE
Q
présentation précitée) ;
DI
RI
– que tant que le plafond de quotas gratuit n’est pas atteint, l’entreprise ne doit pas s’attendre à une
sortie de ressource, donc n’a pas à comptabiliser de passif. JU
ES
NC
réduction d’émissions ou de destruction de gaz à effet de serre) ont, contrairement aux quotas
SC
gratuits, un coût pour l’entreprise. Elles sont donc comptabilisées à leur coût de production, selon
S
DE
les règles générales applicables aux autres stocks (voir no 1170 s.).
E
LT
b. A la clôture :
CU
:FA
1. Si les quotas et unités assimilées détenus en portefeuille sont inférieurs aux émissions
om
En effet, dans ce cas, les quotas en portefeuille ne sont plus disponibles pour couvrir de futures émissions
rvo
ola
de gaz à effet de serre. Ils ne sont donc plus porteurs d’avantages économiques futurs pour l’entité et
ch
ne répondent donc plus à la définition d’un actif. Les quotas et unités assimilés conservés postérieurement
1.s
à l’émission de gaz à effet de serre pour être restitués à l’Etat restent néanmoins suivis hors bilan, dans
uh
– s’ils sont détenus à des fins de restitution : c’est la valeur d’usage qui doit être retenue (prix de 1145
vente du produit fini dans lequel est incorporé le coût des quotas et unités assimilées, diminué des 1
frais d’achèvement et des frais de commercialisation). Une dépréciation n’est en conséquence à
(suite)
constater que si le coût de production des produits finis dans lesquels le coût des quotas et unités
assimilées est incorporé est supérieur à la valeur actuelle de ces mêmes produits finis (Note de présenta-
tion précitée).
c. Sortie des quotas et unités assimilées Les quotas et unités assimilées sont sortis des stocks :
– au fur et à mesure de l’émission de gaz à effet de serre ; dans ce cas, les quotas et unités
assimilées en stock sont dits « consommés » par les émissions ;
Ces unités consommées, conservées pour être restituées à l’Etat, sont suivies hors bilan, dans une compta-
bilité matière (voir ci-après IV.).
– ou en cas de cession.
Les plus-values et moins-values de cession sont comptabilisées en résultat d’exploitation.
Fiscalement Il en est de même (CAA Versailles 4 mars 2014, no 12VE01061 ; TA Montreuil 4 octobre 2011
no 1005709 et no 1005710 ; décisions rendues en matière de taxe professionnelle et en application du règlement
CRC no 2004-08 abrogé depuis mais applicables, à notre avis, dans le régime actuel et transposables en
matière d’IS).
Sur l’impact d’une cession sur la dette de quotas à acquérir, voir ci-dessous II.
Les quotas d’émission sont des articles interchangeables dont les règles d’évaluation suivent les
méthodes Fifo (voir no 1158) ou CUMP (voir no 1156 s.). Il en est de même pour chacune des autres
catégories d’unités assimilées (REC, URE…).
II. Au passif
a. Dès que les émissions de gaz deviennent supérieures aux quotas et unités assimilées
détenus en portefeuille, une dette de quotas à acquérir est comptabilisée au passif.
En effet, dans ce cas, les unités en portefeuille sont insuffisantes pour couvrir les émissions. Il existe donc
une obligation, pour l’entité, d’acquérir des quotas ou autres unités assimilées pour pouvoir restituer le
nombre de quotas requis.
En revanche, tant que les émissions restent inférieures aux quotas et unités assimilées en portefeuille,
aucune dette n’est à constater au passif.
Cette dette est comptabilisée au crédit du compte 449 « Etat – Quotas d’émission à acquérir »
OM
(PCG, art. 932-1 rubrique 44), par la contrepartie d’un compte d’achats stockés 601y à créer « Achats
ON
stockés – quotas de gaz à effet de serre à acquérir » (Note de présentation précitée).
EC
Elle est constituée sur la base de la valeur de marché des quotas ou unités assimilées puisqu’elle
S
UE
correspond au coût des quotas qu’il est nécessaire d’acquérir au titre des émissions de gaz à effet
Q
DI
de serre réalisées.
RI
Remarques 1. Estimation du passif pour les entités bénéficiant de quotas d’émission JU
ES
alloués gratuitement par l’Etat (Note de présentation précitée) Si, à la clôture, l’entité dispose de prévi-
NC
sions fiables permettant de justifier, sur la durée résiduelle du plan, de la génération de futurs excé-
IE
SC
dents de quotas alloués (qui viendront compenser le déficit), la dette peut être limitée de manière à
S
DE
ce que le déficit constaté à la clôture ne dépasse pas le montant global du déficit attendu en fin de
E
période.
LT
CU
La détermination des excédents de quotas alloués par rapport aux prévisions d’émissions de gaz à
:FA
effet de serre sur la durée résiduelle du plan doit toutefois être documentée et fondée sur des
om
– le résultat d’actions techniques de réduction des émissions dès lors que ce résultat peut être
ola
ch
2. Conséquence d’une cession de quota ou unité assimilée La cession d’un quota ou unité
uh
assimilée sur le marché, alors que ce quota était destiné à couvrir une émission passée (suivi hors-
bilan, voir ci-dessous IV), entraîne la reconstitution d’une dette. En effet, cette vente entraîne une
nouvelle obligation d’acheter des quotas ou unités assimilées pour être en conformité.
b. Extinction de la dette La dette est éteinte par l’achat des quotas ou unités assimilées, sans
attendre leur restitution.
En effet, dès lors que le quota (ou l’unité assimilée) est acquis, l’entreprise n’attend plus de sortie de
ressource supplémentaire.
Ainsi, à l’achat des quotas, le compte 601y « Achats stockés – quotas de gaz à effet de serre à
acquérir » est crédité par le débit du compte 449 « Etat – Quotas d’émission à acquérir » (Note de
présentation précitée).
III. Informations en Annexe Les entreprises doivent mentionner en annexe les informations
suivantes (PCG, art. 615-22, 833-8/1, 833-20/6) :
– la valeur comptable des stocks de quotas et unités assimilées ;
– la méthode comptable adoptée pour évaluer les stocks de quotas et unités assimilées ;
– la méthode utilisée pour le calcul des dépréciations et montants des dépréciations ;
459
LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION © Ed. Francis Lefebvre
– la description du ou des modèles économiques retenus pour gérer et comptabiliser les quotas et
unités assimilées (modèle « Production », modèle « Négoce ») ;
– l’estimation des émissions réalisées de gaz à effet de serre ;
– les hypothèses prises en compte pour l’évaluation du passif « quotas d’émission à acquérir » ;
Lorsque l’entreprise tient compte des futurs excédents pour l’évaluation de leur passif de « quotas à resti-
tuer » (voir ci-avant II.a), elle doit indiquer les hypothèses de détermination de ces excédents et notamment
les faits et circonstances (par exemple, les actions techniques planifiées de réduction des émissions ou les
arrêts d’activité programmés) pris en considération pour estimer les émissions futures de gaz à effet de
serre.
– toute information pertinente sur la gestion du risque CO2 ;
– le nombre de quotas restant à recevoir de l’Etat au titre de la période pluriannuelle d’allocation
gratuite de quotas en cours dans les « engagements reçus ».
IV. Suivi des quotas et unités assimilées en comptabilité matière (hors bilan) Les entreprises
ayant retenu le modèle « Production » doivent suivre les quotas d’émission et autres unités dans
une comptabilité matière tenue hors bilan. Cette comptabilité matière fait apparaître les quantités
de quotas et unités assimilées détenues, en distinguant (par catégorie d’unité) :
– les unités gérées selon le modèle économique « production » et, en cas de coexistence des deux
modèles, celles gérées selon le modèle économique « négoce » ;
– et, au sein du modèle économique « production », les unités destinées à couvrir les émissions de
gaz à effet de serre réalisées, de celles destinées à couvrir les émissions futures.
Les quotas destinés à couvrir les émissions futures sont néanmoins toujours comptabilisés au bilan, contraire-
ment aux quotas destinés à couvrir des émissions réalisées.
Le tableau ci-après, établi par nos soins, est un exemple de suivi qui peut, à notre avis, être retenu
par les entreprises :
Quotas Quotas à restituer à l’Etat Quotas CER à restituer CER
CER en
en non non
Le Le … porte- Le Le …
porte- consom- consom-
30/04/n + 1 30/04/n + 2 feuille 30/04/n + 1 30/04/n + 2
feuille més més
V. Amende versée pour non-respect des obligations Elle est comptabilisée en charge.
OM
ON
1145 Comptabilisation dans le cadre du modèle économique « négoce » Les quotas
EC
et unités assimilées acquis en vue d’être revendus sont comptabilisés en stocks dès leur acquisition,
S
2
UE
pour leur coût d’acquisition.
Q
DI
A la clôture de l’exercice, ils sont évalués à leur valeur vénale. Si cette dernière est inférieure au
RI
coût d’entrée, le stock est déprécié. JU
ES
Les quotas d’émission gérés selon le modèle économique « production » et les quotas d’émission gérés
NC
selon le modèle économique « négoce » font l’objet d’une évaluation distincte. En conséquence, lors-
IE
SC
qu’une entité gère les quotas selon les deux modèles, la dépréciation constatée sur les quotas « négoce »
S
ne peut être compensée par les plus-values latentes sur les quotas « production » et inversement.
DE
E
Les quotas et unités assimilées sont sortis uniquement lors de leur cession. Le résultat de cession
LT
CU
Leur détention n’étant pas liée au modèle « production », ils ne sont pas consommés par l’émission de
om
x.c
gaz à effet de serre, même lorsqu’ils sont détenus par une entreprise soumise à cette réglementation.
rvo
décrit ci-après :
a. les entreprises « contraintes » soumises à une obligation de réaliser ou d’inciter à réaliser des
économies d’énergie pour une période pluri-annuelle, en fonction de leurs ventes d’énergie.
En contrepartie des actions menées, elles reçoivent des certificats d’économies d’énergie (CEE). A l’issue de
cette période pluriannuelle, pour se libérer de leur obligation d’économies d’énergie, les entités doivent :
– soit restituer à l’Etat le nombre de certificats correspondant à leurs obligations ;
– soit acquitter un versement libératoire à hauteur des certificats manquants ainsi qu’une pénalité de
10 % pour chaque semestre de retard.
Ce dispositif est défini par le Code de l’énergie (art. L 221-1 à L 221-11) et le décret no 2009-803 du 26 juin 2009,
art. 2.
b. les entreprises « non contraintes » pouvant également produire et/ou détenir des certificats
d’économie d’énergie.
Deux modes de comptabilisation sont prévus par les articles 616-2 s. du PCG pour les
exercices ouverts à compter du 1er janvier 2015.
460
© Ed. Francis Lefebvre LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION
Modèle « Economies
Modèle « Négoce »
d’énergie »
Imposé Volontaire
Obtention ou achat Lié à l’activité de vente Distinct de l’activité de vente
d’énergie d’énergie
Finalité de l’obtention ou de
Mise en conformité Réaliser des plus-values
l’achat
Remarques 1. Coexistence des modèles économiques (Note de présentation précitée, § 10) Les deux
modèles économiques peuvent coexister au sein d’une même entreprise. Lorsque les deux modèles
coexistent, il est recommandé de ventiler les CEE utilisés selon chaque modèle au moyen de la gestion
de portefeuilles distincts, ou au moyen d’outils appropriés de contrôle interne.
2. Documentation du modèle économique de l’entité (Note de présentation précitée, § 10) La comptabilisa-
tion et l’évaluation des CEE étant distinctes selon le modèle économique de l’entreprise, il appartient à
cette dernière de documenter le ou les modèles économiques retenus. Dans ce cadre :
– les cessions doivent être justifiées ;
Dans le modèle économique « Economies d’énergie », la cession des CEE est possible, à la marge :
• pour résorber des excédents de CEE, lorsque les prévisions d’émissions sont revues à la baisse ;
• ou dans le cadre de l’optimisation des coûts de production ; les mouvements doivent alors être limités.
– des changements importants intervenus dans la gestion des CEE doivent être justifiés par des événe-
ments de nature particulière (par exemple, baisse notable et prolongée des ventes d’énergie, pertes de
parts de marché).
Nature des CEE Les CEE constituent une fourniture de nature « administrative » et sont comp-
tabilisés dans des comptes de stocks.
OM
ON
Comptabilisation dans le cadre du modèle économique « économies d’éner- 1146
EC
S
gie » Le traitement des CEE dans le cadre du modèle économique « économies d’énergie » est 1
UE
Q
identique à celui des quotas de gaz à effet de serre dans le cadre du modèle économique « produc-
DI
RI
tion » (voir no 1145). En conséquence :
JU
ES
I. A l’actif Les CEE sont comptabilisés en stock pour leur coût d’acquisition (CEE acquis) ou de
NC
Les coûts directs seront généralement constitués de la main-d’œuvre directe affectée aux actions d’écono-
DE
mies d’énergie, ainsi que des versements directs sous forme d’incitation financière aux économies d’éner-
E
LT
Pour plus de détails, voir no 1145 le cas similaire des quotas de gaz à effet de serre.
x.c
rvo
d’économies d’énergie ;
ch
1.s
A la date de clôture de l’exercice, les CEE en stocks sont évalués suivant les mêmes règles que les quotas
de gaz à effet de serre (voir no 1145).
II. Au passif a. Dès que les obligations d’économies d’énergie (au titre des ventes d’énergie
réalisées) deviennent supérieures aux CEE (acquis, obtenus ou en cours d’obtention) nécessaires
à leur couverture, une dette de CEE à acquérir est comptabilisée au passif.
Pour plus de détails, voir no 1145 le cas similaire des quotas de gaz à effet de serre.
La dette est constituée sur la base du montant des dépenses restant à engager pour acquérir ou
produire le nombre de CEE nécessaire.
Lorsque l’entité estime qu’elle n’aura pas d’autre choix réaliste que d’acquitter le versement au Trésor
public pour se libérer de l’obligation, la dette est à évaluer en fonction du versement libératoire et des
pénalités dues le cas échéant.
Sur les conséquences de la vente d’un CEE, voir no 1145.
b. Extinction de la dette La dette est éteinte par :
– la réalisation effective des dépenses d’économies d’énergie ayant la nature de charges permet-
tant l’obtention des certificats,
461
LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION © Ed. Francis Lefebvre
OM
1146 Comptabilisation dans le cadre du modèle économique « négoce »
ON
EC
2 Sont nécessairement comptabilisés selon le modèle « négoce », les CEE détenus par les entreprises « non
S
contraintes », ces entités n’ayant pas d’obligations d’économies d’énergie (Note de présentation précitée, § 8).
UE
Q
Les CEE acquis sont comptabilisés en stocks pour leur coût d’acquisition. Les CEE obtenus de
DI
RI
l’Etat ou en cours d’obtention en contrepartie des actions d’économies d’énergie sont enregistrés à
JU
leur coût de production.
ES
NC
Les CEE obtenus et acquis sont considérés comme des articles interchangeables et les règles d’évaluation
IE
A la clôture de l’exercice, ils sont évalués à leur valeur vénale. Si cette dernière est inférieure à leur
DE
Les CEE gérés selon le modèle économique « économie d’énergie » et les CEE gérés selon le modèle
:FA
économique « négoce » font l’objet d’une évaluation distincte. En conséquence, lorsqu’une entité gère
om
les CEE selon les deux modèles, la dépréciation constatée sur les CEE « négoce » ne peut être compensée
x.c
par les plus-values latentes sur les CEE « économie d’énergie » et inversement.
rvo
ola
Les CEE sont sortis uniquement lors de leur cession. Le résultat de cession est comptabilisé en
ch
1.s
résultat d’exploitation.
uh
Leur détention n’étant pas liée au modèle « économie d’énergie », ils ne sont pas consommés par les
ventes d’énergie, même lorsqu’ils sont détenus par une entreprise soumise à cette réglementation.
SECTION II
Par ailleurs, certaines opérations particulières sont à prendre en compte dans l’évaluation des stocks,
notamment :
– les provisions réglementées relatives aux stocks (voir no 1231 s.) ;
– les réévaluations (voir no 1253).
Notion de coûts Le coût des stocks doit comprendre tous les coûts d’acquisition, de trans- 1152
formation et autres coûts encourus pour amener les stocks à l’endroit et dans l’état où ils se trouvent
(PCG, art. 213-30).
OM
Ainsi, selon le stade d’élaboration des stocks, divers coûts (et non « prix ») peuvent être déterminés,
ON
par exemple :
EC
– après approvisionnement : coût d’acquisition (voir no 1165 s.) ;
S
UE
– après fabrication : coût de production (voir no 1170 s.) ;
Q
DI
– après distribution : coût de revient.
RI
En ce qui concerne la comptabilité analytique (non reprise dans le PCG), voir no 1272 s. JU
ES
NC
IE
1
DE
= =
LT
CU
+ des matières
om
Charges directes
ch
et indirectes de
1.s
production
uh
Remarque Date d’inscription en comptabilité : dans le cas particulier des stocks et en-cours, cette
date est différente selon que l’entreprise pratique l’inventaire permanent (date d’entrée dans le patri-
moine en cours d’exercice, voir no 1271-2) ou intermittent (date de clôture de l’exercice). A notre avis, cette
date doit être sans incidence sur l’évaluation du coût d’entrée.
463
LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION © Ed. Francis Lefebvre
OM
Sur le cas particulier des contrats à long terme, voir no 542-3.
ON
EC
S
1155 Distinction entre éléments identifiables et interchangeables Selon le
UE
Q
PCG (art. 213-33 et 213-34), une distinction doit être opérée selon que les articles en stock (matières
DI
RI
premières, marchandises, produits finis…) peuvent être suivis individuellement (articles identifiables, JU
voir no 1155-1) ou non (articles interchangeables, voir no 1155-2).
ES
NC
Le tableau suivant, élaboré par nos soins, récapitule les différentes méthodes pouvant être retenues
IE
des stocks
:FA
om
ou
rvo
identifiables
– Prix du détail (1) 1164
ola
ch
ou
1.s
uh
Sur les méthodes de valorisation des stocks en normes IFRS, voir Mémento IFRS no 34987.
1155 Les éléments identifiables (c’est-à-dire les éléments qui ne sont pas habituellement
1 fongibles, ainsi que les biens ou services produits et affectés à des projets spécifiques)
a. Méthode d’évaluation du coût Ils sont évalués à leur coût réel d’entrée, c’est-à-dire en
procédant à une identification spécifique de leurs coûts individuels (PCG, art. 213-33).
464
© Ed. Francis Lefebvre LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION
A défaut de définition expresse, sont identifiables, selon différents commentaires administratifs, les
produits portant un numéro de série ou les produits que l’on peut différencier selon leur date d’acquisi-
tion ou de fabrication.
Sur l’évaluation de leur coût d’acquisition, voir no 1165 s.
Sur l’évaluation de leur coût de production, voir no 1170 s.
Fiscalement Il en est de même (CGI A III, art. 38 nonies ; BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-10 no 20).
b. Techniques pouvant être utilisées pour évaluer le coût Voir no 1155-2 c.
Les éléments interchangeables (c’est-à-dire les articles interchangeables qui, à l’intérieur 1155
de chaque catégorie, ne peuvent être unitairement identifiés après leur entrée en magasin) 2
a. Méthodes d’évaluation du coût Ils sont évalués à leur coût estimé d’entrée, considéré
comme égal au total formé par :
– le coût des stocks à l’arrêté du précédent exercice, considéré comme un coût d’entrée dans les
comptes de l’exercice,
– le coût d’entrée des achats et des productions de l’exercice.
Ce total est réparti entre les articles consommés dans l’exercice et les articles existant en stock par
application (PCG, art. 213-34) :
– soit d’une méthode de coût moyen pondéré (CMP), voir no 1156 s. ;
– soit de la méthode « premier entré/premier sorti » (en anglais Fifo), voir no 1158.
Ces deux méthodes sont les seules admises par le Code de commerce (C. com. art. L 123-18, al. 3). Voir no 1159 s.
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-10 no 20).
Leur utilisation implique, en principe, la tenue d’un inventaire permanent des stocks (voir no 1271-2).
Toutefois, lorsque ce n’est pas le cas, l’entreprise rétablit, d’une manière extra-comptable (à partir des
dernières factures d’achat pour le coût d’acquisition ou des dossiers techniques pour le coût de produc-
tion) le montant de ses stocks à la clôture de l’exercice.
b. Homogénéité de la méthode choisie La méthode à choisir doit obligatoirement suivre le
principe d’homogénéité. Ainsi, une entité doit obligatoirement utiliser la même méthode pour
tous les stocks de même nature et d’usage similaire (PCG, art. 213-35).
Remarques 1. Notion d’usage similaire Elle est, à notre avis, propre à chaque entité. En consé-
OM
quence, un usage similaire pour une entité ne l’est pas nécessairement pour une autre entité ou un autre
ON
EC
utilisateur des biens produits.
S
2. Une différence dans l’implantation géographique des stocks ne suffit pas à justifier des choix de
UE
Q
méthodes différentes.
DI
RI
■ Exemples JU
ES
• Un constructeur automobile pourrait retenir la méthode du CMP pour les stocks de matières premières
IE
SC
telles que les tôles et la méthode Fifo pour les portières de voitures constitutives de produits intermédiaires
S
• De même, des bobines de tissu uni utilisées pour recouvrir des murs peuvent être valorisées selon la
E
LT
méthode du CMP alors que des bobines de tissu imprimé utilisées pour la confection de vêtements
CU
:FA
• En revanche, dans une usine de fabrication de bouteilles en plastique destinées à contenir des liquides
x.c
non identiques mais de même nature, la même méthode de valorisation des stocks doit être retenue,
rvo
ola
quel que soit le contenu des bouteilles (même nature et usage similaire).
ch
• De même, une usine qui fabrique plusieurs produits de peinture pour carrosserie de voiture (usage
1.s
uh
similaire) à partir des mêmes composants (même nature) doit utiliser la même méthode de valorisation
des stocks, quel que soit le procédé de fabrication et notamment le type de conditionnement de ses
produits (en pots ou en « sticks »).
c. Techniques pouvant être utilisées pour évaluer le coût Les techniques d’évaluation du coût
des stocks, telles que la méthode du coût standard (voir no 1163 s.) ou la méthode du prix de détail
(voir no 1164), peuvent être utilisées pour des raisons pratiques, si ces méthodes donnent des résultats
proches du coût (PCG, art. 213-35).
d. Impossibilité d’évaluer le coût Dans des cas exceptionnels, lorsque le coût d’entrée ne peut
être déterminé par application des règles générales d’évaluation, le PCG prévoit également des
méthodes dérogatoires d’évaluation du coût d’entrée, voir no 1164-1.
■ Exemple
Achat de 10 articles A à 15 le 1/1
Achat de 20 articles A à 16 le 2/1
Achat de 30 articles A à 17 le 3/1
Le coût moyen pondéré est égal à :
[(10 × 15) + (20 × 16) + (30 × 17)] / [10 + 20 + 30] = 16,33
1157 Calcul du coût moyen pondéré Il diffère selon la période retenue pour sa détermination.
Selon le PCG (art. 213-34), il est calculé :
– à chaque entrée,
– ou sur une période n’excédant pas, en principe, la durée moyenne de stockage.
A notre avis, la première méthode est appropriée à la pratique de l’inventaire permanent (voir no 1271-2)
et la seconde à celle de l’inventaire intermittent.
Selon le bulletin CNCC (no 57, mars 1985, EC 84-66, p. 152), il résulte de la définition du PCG l’impossibilité d’éva-
luer les stocks sur la base du coût moyen pondéré annuel si la rotation des articles concernés est inférieure à
douze mois. Il est de la compétence et de la responsabilité du commissaire aux comptes d’apprécier, si une
autre période de référence que celle de la durée moyenne de stockage est utilisée, les conséquences de
l’application de cette méthode sur les résultats et d’en faire éventuellement état dans son rapport général.
Fiscalement La méthode du coût moyen pondéré est admise pour les éléments interchangeables (BOI-BIC-
PDSTK-20-20-10-10 no 20). L’Administration a précisé (Rép. Raynal, AN 19 octobre 1987, no 24238, non reprise dans
Bofip) que les deux méthodes de calcul (énoncées par le PCG) ne peuvent être appliquées simultanément.
Elle admet ainsi l’application de l’une ou de l’autre pour l’évaluation de produits non identifiables (voir Doc.
FL BIC-VI-6800 à 6805).
■ Exemple de calcul de coût moyen pondéré
Date Nature de l’opération Quantité Prix unitaire Total
1/1 Stock initial 100 10 1 000
2/4 Sortie pour ventes − 20
3/8 Sortie pour ventes − 10
4/9 Achats 100 15 1 500
5/10 Sortie pour ventes − 110
7/10 Sortie pour ventes − 30
6/11 Achats 200 20 4 000
OM
10/12 Sortie pour ventes − 130
ON
31/12 Stock final 100
EC
a. Calcul d’un nouveau coût moyen pondéré lors de chaque entrée : les sorties des stocks sont
S
UE
valorisées au coût moyen pondéré calculé lors de la dernière entrée. Ce coût moyen pondéré est obtenu
Q
DI
par la formule suivante :
RI
Valeur du stock précédent (à l’ancien coût unitaire moyen pondéré) + Prix des achats / Quantités totales JU
ES
en stock
NC
Q P V Q P V
CU
:FA
■ Exemple Fifo
(mêmes données qu’au no 1157) :
Mouvements Stock
Opérations + entrées, () sorties
Q P V Q P V
1/1 Stock initial ..................... 100 10 1 000
2/4 Sorties pour ventes .. (20) 10 (200) 80 10 800
3/8 Sorties pour ventes .. (10) 10 (100) 70 10 700
4/9 Achats ................................. + 100 15 + 1 500 170 70 10 2 200
100 15
5/10 Sorties .............................. (110) 70 10 (700) 60 15 900
40 15 (600)
7/10 Sorties .............................. (30) 15 (450) 30 15 450
6/11 Achats .............................. + 200 20 + 4 000 230 30 15 4 450
200 20
10/12 Sorties ........................... (130) 30 15 (450) 100 20 2 000
100 20 (2 000)
OM
Sur la suppression de la méthode de la valeur de remplacement dans les comptes consolidés pour les
ON
exercices ouverts à compter du 1er janvier 2016, voir Mémento Comptes consolidés no 1043 b.
EC
Sur les méthodes de valorisation des stocks en normes IFRS, voir Mémento IFRS no 34987.
S
UE
Q
1160
DI
Méthode Lifo (de l’anglais « last in, first out » – c’est-à-dire « dernier entré, premier sorti »)
RI
Les sorties sont valorisées au prix de l’article le plus récent des stocks, c’est-à-dire sur la base des JU
ES
derniers coûts d’achat ou de production. Le principe de base de la méthode Lifo est que le revenu
NC
est mieux déterminé lorsqu’on associe aux ventes de l’exercice le coût de remplacement des
IE
SC
marchandises vendues.
S
DE
■ Exemple Lifo
E
Opérations
x.c
Q P V Q P V
rvo
Sur les méthodes de valorisation des stocks en normes IFRS, voir Mémento IFRS no 34987.
Méthode Nifo (valeur de remplacement) (de l’anglais, « next in, first out », c’est-à-dire 1161
« prochain entré, premier sorti ») Elle est proche dans sa conception de la méthode Lifo (voir no 1160).
Les entreprises évaluent leurs sorties de stocks à leur valeur de remplacement, montant que le chef
d’entreprise aurait accepté de payer pour acquérir un bien de substitution permettant d’assurer un
467
LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION © Ed. Francis Lefebvre
flux identique de biens et services dans les mêmes conditions d’exploitation. En pratique, les sorties
sont évaluées au prix de la dernière facture (ou d’une estimation de la prochaine) ou au prix de la
dernière production (ou d’une estimation de la prochaine).
■ Exemple Nifo
Une entreprise qui a acheté un produit 10, mais devra payer 15 pour le renouveler, associe au prix de
sa vente un coût de 15 (et non de 10).
En conséquence, les sorties étant évaluées à leur valeur de remplacement, il est nécessaire, pour ne
pas obtenir un stock négatif, de réévaluer le stock restant ; le stock est donc réévalué de manière
permanente (l’écart de réévaluation étant neutralisé).
Sur les méthodes de valorisation des stocks en normes IFRS, voir Mémento IFRS no 34987.
1163 Utilisation de coûts standards prévisionnels Les coûts standards retiennent les
niveaux normaux d’utilisation de matières premières et de fournitures, de main-d’œuvre, d’effi-
cience et de capacité.
En fin d’exercice, une comparaison avec les coûts réels doit alors permettre de réintégrer globa-
lement dans la valeur des stocks les écarts entre coûts réels et coûts standards.
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-10 no 20).
A notre avis, comme le précisait le PCG 1982 (p. III.98) dans le volet consacré à la comptabilité de
gestion, les entreprises qui tiennent une comptabilité analytique comportant une évaluation des
coûts de revient par la méthode des « coûts standards prévisionnels » doivent donc prendre toutes
les mesures, comptables ou autres, nécessaires pour incorporer les « écarts sur coûts préétablis »
dans le coût de revient des stocks, de sorte que ce coût, déterminé à la clôture de chaque exercice,
puisse être regardé comme représentant le coût de production moyen pondéré.
■ Exemple
Coût standard prévisionnel 100, l’écart sur coût standard à la fin de l’exercice est de 5 ; les stocks doivent
OM
être valorisés au coût réel de 95.
ON
EC
L’écriture ci-après nous paraît devoir être enregistrée :
S
crédit du compte de stock concerné (classe 3), débit du compte « Variation de stocks » (603 ou 713).
UE
Q
DI
Toutefois, seule la fraction jugée significative des écarts doit être incorporée.
RI
JU
Remarque Analyse des écarts : l’entreprise ne doit pas se borner à incorporer ou non les écarts ; elle
ES
doit, avant tout, les analyser et en retrouver les causes, ne serait-ce que pour améliorer la fiabilité des
NC
IE
coûts standards prévisionnels ultérieurs. En effet, selon le PCG (art. 213-35), les coûts standards sont régu-
SC
lièrement réexaminés et, le cas échéant, révisés à la lumière des conditions récentes de production.
S
DE
Il s’effectue en deux
x.c
1 étapes :
rvo
ola
I. Détermination de l’écart global sur l’exercice Il correspond à la différence entre le coût pré-
ch
II. Calcul de l’écart concernant le stock final L’écart à incorporer dans le stock final est égal à
l’écart total de l’exercice (déterminé ci-avant) multiplié par un rapport.
Plusieurs rapports peuvent être utilisés selon le degré de précision des éléments fournis par la comp-
tabilité analytique et la durée de rotation des stocks et en-cours.
A notre avis, une bonne approche, quelle que soit la durée de rotation, est fournie par le rapport suivant :
nombre d’unités d’œuvre standard de l’exercice restant en stocks / nombre d’unités d’œuvre standard
imputées dans l’exercice.
S’il n’est pas possible de connaître les quantités, le rapport peut se faire en valeur ; dans ce cas, la notion
de rotation intervient et le rapport est égal :
– si celle-ci est inférieure à un an, à : Stock final / Production de l’exercice ;
– si celle-ci est supérieure à un an, à : Stock final / (Stock final − (Stock initial + Production de l’exercice).
1164 Utilisation du prix de détail Le coût des stocks est déterminé en déduisant de la valeur
de vente des stocks le pourcentage approprié de marge brute et de frais de commercialisation.
Fiscalement La méthode du prix de détail peut également être utilisée de façon exceptionnelle lorsqu’il
n’est pas possible d’effectuer une évaluation précise du coût de revient des stocks par une autre méthode
468
© Ed. Francis Lefebvre LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION
OM
ON
Biens dont le coût d’entrée ne peut être déterminé par application 1164
EC
des règles générales d’évaluation Selon le PCG (art. 214-24), dans les cas excep- 1
S
UE
tionnels où, à la date de clôture de l’exercice, il n’est pas possible de déterminer le coût d’acquisi-
Q
DI
tion ou de production par application des règles générales d’évaluation (voir no 1156 s.), les stocks
RI
sont évalués selon l’une des méthodes d’évaluation exceptionnelles suivantes : JU
ES
Ces méthodes préconisées par le PCG ont pour objet de conduire les entreprises à rechercher un coût
NC
IE
– 1re méthode : « Les stocks sont évalués au coût d’acquisition ou de production de biens équivalents
S
DE
Si cette évaluation est supérieure à la valeur d’inventaire des biens à la date du bilan, une dépréciation
CU
:FA
Remarque Distinction avec la méthode du coût de remplacement : cette méthode ne doit pas être
x.c
confondue avec la méthode du coût de remplacement. En effet, selon la méthode retenue, la valorisation
rvo
ola
– la méthode du coût d’acquisition ou de production de biens équivalents permet d’évaluer le stock à son
1.s
uh
Fiscalement Dans le cas où l’identification des prix de revient détaillés des éléments en stock s’avère
impossible, il convient d’admettre les résultats d’une évaluation approchée obtenue en appliquant aux quan-
tités en stock les prix unitaires moyens pondérés déterminés d’après les achats effectués au cours d’une
certaine période, la durée de cette période étant fixée en fonction de la rapidité avec laquelle le stock se
renouvelle (BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-10 no 120).
– 2e méthode : « Si la méthode précédente n’est pas praticable, les biens en stock sont évalués à
leur valeur actuelle à la date de clôture de l’exercice ».
Sont visés notamment les déchets et produits fatals du secteur des métaux précieux.
469
LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION © Ed. Francis Lefebvre
1165 Le coût d’acquisition est déterminé par l’addition des éléments suivants (C. com. art. R 123-
1 178-1o et PCG, art. 213-31) :
– prix d’achat, voir no 1166 s.,
– coûts directement attribuables à l’acquisition (frais accessoires d’achat), voir no 1167 s.
C’est un coût réel de caractère définitif (sur le prix déterminé de manière prévisionnelle, voir no 1166-1).
Sur la possibilité d’inclure les frais financiers dans le coût d’acquisition (PCG, art. 213-30), voir no 1168 s.
Sur l’obligation d’inclure le résultat de couverture dans le coût d’acquisition (PCG, art. 420-1 et 628-11), voir
no 1169.
Fiscalement Il en est de même (CGI A III, art. 38 nonies), aucune divergence n’existant, selon l’Administra-
tion, entre l’évaluation comptable et l’évaluation fiscale (BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-10 no 40). Toutefois, sur les
divergences résultant de l’incorporation des frais de commercialisation ultérieure, voir no 1202-1 et 1216.
1166 Prix d’achat C’est le montant résultant de l’accord des parties à la date de l’opération.
Sur la possibilité de déterminer le prix de manière prévisionnelle, voir no 1166-1.
Sur la conversion monétaire lorsque les achats ont été effectués en devises, voir no 2181.
I. En sont déduits (PCG, art. 213-31) :
a. les taxes légalement récupérables : TVA et taxes assimilées ;
b. les rabais, remises et ristournes sur factures d’achats et déduits directement des comptes
d’achats correspondants ;
– Remise à recevoir Selon le bulletin CNCC, il doit être tenu compte des rabais, remises et ristournes
hors factures indépendamment de leur comptabilisation (voir no 807) dès lors qu’ils sont identifiables et
OM
rattachables à des achats déterminés (même s’ils sont obtenus au cours de l’exercice suivant celui de
ON
EC
l’acquisition du stock). Ainsi, lorsque le montant des ristournes à recevoir n’est pas connu, une estima-
S
tion doit en être réalisée (il est alors possible de procéder à une évaluation statistique sur la base des
UE
éléments historiques connus, avec une vision prospective, c’est-à-dire adaptée à l’exercice en cours). En
Q
DI
revanche, les écarts apparaissant entre les estimations et les sommes effectivement perçues sont un
RI
élément du résultat de l’exercice au cours duquel ils apparaissent et ne sont donc pas incorporables JU
ES
dans le coût des stocks (Bull. CNCC no 97, mars 1995, EC 94-85, p. 126 et no 146, juin 2007, EC 2007-33, p. 344 s.).
NC
– Remise accordée à la revente Si la remise n’est accordée que lorsque le produit est vendu, elle ne
IE
SC
doit être comptabilisée en résultat qu’au moment de la vente et ne peut donc être prise en compte dans
S
– Remises globales accordées sur un ensemble d’achats Quand des ristournes concernent plusieurs
E
LT
familles de produits stockés, elles doivent être incorporées dans le coût d’acquisition du stock de chaque famille
CU
au prorata de la valeur de chacun des stocks sur le total acheté (Bull. CNCC no 172, décembre 2013, EC 2013-44) ;
:FA
om
– Coopérations commerciales (promotions des produits telles tête de gondole, catalogue, etc.). Lors-
x.c
que le contrat justifiant la facturation du fournisseur prévoit des prestations à effectuer par le distributeur,
rvo
les coopérations commerciales sont présumées être un élément du chiffre d’affaires. Elles ne constituent
ola
Fiscalement Il en est de même, y compris dans le cas où les sommes versées par le fournisseur au distribu-
uh
teur sont calculées en fonction du montant des achats (CE 4 février 2015, no 365815).
En revanche, dès lors qu’une prestation ne peut pas être clairement identifiée à hauteur de la rémunéra-
tion perçue, les coopérations commerciales facturées par un distributeur à son fournisseur devraient
pouvoir, à notre avis, être considérées comme des ristournes à déduire du prix d’achat, notamment
lorsqu’elles représentent un pourcentage du prix unitaire du produit. En ce sens, la loi pour le dévelop-
pement de la concurrence (C. com. art. L 442-2) traite les coopérations commerciales fondées sur un pour-
centage du prix du produit comme des avantages financiers à déduire du prix unitaire du produit pour
définir le seuil de revente à perte.
Sur le traitement de cette somme chez le fournisseur, voir no 841.
c. les escomptes de règlement obtenus immédiatement (voir no 2224-2).
Les escomptes de règlement obtenus constituent une exception au principe d’indépendance du coût
d’acquisition par rapport au mode de financement des stocks (voir no 1403-1). Cette approche permet de
rétablir l’actif à son véritable prix lorsque celui-ci est versé avant échéance.
Fiscalement Il en est de même (CGI A III, art. 38 nonies ; BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-10 no 40 ; BOI-BIC-CHG-20-20-
10 no 20 ; voir no 2224-2).
470
© Ed. Francis Lefebvre LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION
Les escomptes de règlement obtenus ultérieurement sont, à notre avis, également à inclure dans
le coût de revient.
Fiscalement Il en est, à notre avis, de même.
II. Eléments exclus du coût d’acquisition Il n’est pas tenu compte dans le prix d’achat des
stocks :
– des subventions obtenues qui sont sans incidence sur le calcul du coût des biens financés (PCG,
art. 213-6 ; voir no 1193) ;
– des modalités de règlement (voir no 1403-1).
Prix déterminé de manière prévisionnelle Lorsqu’un bien a été acheté au cours d’un 1166
exercice moyennant un prix déterminé de manière prévisionnelle, le prix définitif n’étant fixé qu’au bout 1
d’une certaine période (selon des critères arrêtés en commun entre l’acheteur et le vendeur), la société
est en droit de rectifier directement dans ses écritures comptables le prix théorique d’achat pour le faire
correspondre avec le prix réel effectivement versé au fournisseur, conformément au principe de l’évalua-
tion des actifs à leur valeur historique (voir no 1610), d’où une augmentation ou une diminution des stocks.
Fiscalement Il en est de même (TA Besançon 6 juin 1996, no 91-739 ; BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-10 no 40).
Sur l’incidence sur le montant de la dette, voir no 776.
Frais accessoires d’achat Principe Ce sont toutes les charges directement attri- 1167
buables à l’acquisition des produits finis, des matières premières et des services. En outre, le coût
d’acquisition inclut tous les coûts encourus pour amener les stocks à l’endroit et dans l’état où
ils se trouvent (PCG, art. 213-30 et 213-31).
Fiscalement Il en est de même (CGI A III, art. 38 nonies). En effet, par frais directement attribuables à l’acqui-
sition, il faut comprendre tous les coûts qui peuvent être considérés comme directement engagés pour la
réalisation de l’acquisition des biens (BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-10 no 40).
Remarque Absence d’option : contrairement aux frais d’acquisition des immobilisations (voir no 1404-
3), les frais accessoires d’achat de stocks ne bénéficient d’aucune option pour une comptabilisation immé-
diate en charges.
En conséquence, à notre avis :
I. Constituent des frais accessoires, à inclure dans le coût d’entrée du stock acquis :
OM
ON
a. Les frais variables ou présentant un certain degré de variabilité. Il s’agit par exemple des coûts
EC
externes tels que :
S
UE
– les commissions et courtages sur achats, sauf ceux versés aux organismes d’achat, s’ils ne sont pas
Q
directement affectables aux achats concernés (Bull. CNC no 61, 4e trimestre 1984, p. 7).
DI
RI
Fiscalement Constituent des frais accessoires à comprendre dans le prix de revient des marchandises en JU
ES
– un grand magasin à une société qui effectue des achats pour son compte en application d’un contrat de
IE
SC
– une société à une centrale d’achats (CAA Nancy 21 avril 1994, no 92-149 définitif suite à CE (na) 26 janvier 1996,
DE
no 160242).
E
LT
CU
Fiscalement Il en est en principe de même (CGI A III, art. 38 nonies et BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-10 no 40). Voir
om
– les frais de manutention (PCG, art. 213-31 et CGI A III, art. 38 nonies),
ola
ch
1167 Fiscalement Il en est de même (CE 20 décembre 1972, no 83877 ; BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-10 no 40, voir no 1196-4).
(suite) • des frais de réception (déchargement), sauf si le coût du magasinier et du matériel de manutention ne
peut pas être imputé directement, sans calcul (sur la base de feuilles de temps par exemple), aux achats
de l’exercice. Dans ce cas, ces frais sont exclus du coût d’acquisition des stocks (voir ci-après II.a).
Fiscalement L’Administration n’établit pas une telle différence et exclut du coût d’acquisition tous les
coûts indirects (BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-10 no 40). Toutefois, l’Administration précisant par ailleurs qu’aucune
divergence n’existe entre l’évaluation comptable et l’évaluation fiscale des stocks (BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-10
no 40), un alignement de la position fiscale sur la position comptable est, à notre avis, envisageable.
– les frais administratifs des structures dédiées à 100 % à l’acquisition.
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-10 no 110).
Ces frais concernent essentiellement les frais généraux et administratifs qui, par nature, ne sont pas
directement attribuables à l’acquisition d’un stock de produits (il est généralement difficile d’imputer par
exemple les frais liés à la fonction approvisionnement à l’acquisition d’un seul stock de produits) mais
qui, de fait, le deviennent, dès lors qu’il s’agit des frais généraux et administratifs d’une structure
dédiée à l’acquisition de ce stock (Avis CNC no 2004-15, § 4.2.1.2.). La structure doit être dédiée exclusivement
à une seule gamme de produits et non plusieurs.
Par « gamme de produits », il convient d’entendre, à notre avis :
– gamme de produits finis,
– gamme de services,
– type de matières premières achetées…
c. Sur la possibilité d’inclure les frais financiers dans le coût d’acquisition (PCG, art. 213-30), voir no 1168 s.
II. Ne constituent pas des frais accessoires et sont donc à comptabiliser directement en charges,
les autres coûts administratifs et frais généraux (frais fixes).
Il s’agit, par exemple :
a. Des frais internes de la « fonction approvisionnement » qui comprennent notamment (Bull.
CNC no 61, 4e trimestre 1984, p. 7) :
– les frais générés par la sélection des fournisseurs, l’étude des offres, la rédaction des contrats, la
passation des commandes,
– le transport et la manutention non affectés ou imputés aux achats de l’exercice (tels que la rémunéra-
tion du magasinier et l’amortissement du matériel de manutention),
OM
– les contrôles de réception en qualité, quantité et prix facturé.
ON
EC
Fiscalement Il en est de même même si le coût du service interne est déterminable par la comptabilité
S
UE
analytique (CAA Paris 21 novembre 1996, no 95-3463).
Q
DI
En revanche :
RI
– ces frais peuvent être retenus dans le coût de production (Bull. CNCC no 87, septembre 1992, EC 92-04, p. 507), JU
ES
– si la « fonction approvisionnement » était externalisée, elle devrait, à notre avis, être incluse en tant
IE
SC
– si cette fonction est exclusivement dédiée à une gamme de produits, les coûts sont directement attri-
CU
buables à l’acquisition des stocks de cette gamme de produits, et doivent donc être inclus dans le coût
:FA
b. Des frais de réception avec les fournisseurs dans le cadre de la négociation des prix ;
rvo
ola
d. Des redevances techniques dues lors de la vente qui sont, à notre avis, des frais de distribu-
1.s
uh
472
© Ed. Francis Lefebvre LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION
• Dans une société de transformation de métaux tels que l’aluminium, l’acier et le titane, l’amortissement
du matériel de manutention commun au déchargement de ces 3 types de métaux ne sera pas inclus dans
le coût d’acquisition des matières premières (en revanche, ce coût sera inclus dans le coût de production,
voir no 1176).
Les frais ultérieurs de stockage Il s’agit principalement des frais suivants : location d’entre- 1167
pôts, frais de stockage chez le transporteur, transports entre magasins, frais généraux concernant le 1
magasin (entretien des locaux, consommation d’énergie de la fonction « magasin », frais d’assurance
portant sur le stock de matières premières, etc.).
Ces frais sont exclus du coût d’acquisition, sauf lorsque les conditions spécifiques d’exploitation
justifient leur inclusion (Avis CNC no 2004-15, § 4.4.1), ce qui, à notre avis, est rare en pratique, en dehors
du cas particulier des marchandises acquises (voir no 1196-4).
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-10 no 40). Ces frais constituent en principe des
charges de l’exercice au cours duquel intervient le stockage (CE 29 avril 2002, no 224979 ; CE 1er octobre 2001,
no 209035 ; CAA Paris 16 mars 1999, no 96-1424). Les frais de stockage de vins vieux d’un négociant en vins et
spiritueux ne peuvent être compris dans le coût d’acquisition, ces frais ne présentant pas un caractère
accessoire par rapport à l’achat de ces marchandises (CAA Nantes 4 avril 1990, no 509).
Toutefois, dans la plupart des cas, les frais de stockage des matières premières exclus du coût
d’acquisition seront inclus dans le coût de production (voir no 1180).
Pour les frais financiers ayant le caractère de charges de stockage, voir no 1180-1.
Coûts d’emprunt Principe Les intérêts des capitaux empruntés sont en principe comp- 1168
tabilisés en charges de la période au cours de laquelle ils ont couru (voir no 2220-3).
Toutefois, sur la possibilité ou l’obligation de porter certains de ces frais financiers à l’actif, voir no 2128-1
(primes de remboursement) et no 2126 (frais d’émission d’emprunt).
Leur éventuelle incorporation dans le coût des stocks résulte du Code de commerce et du PCG,
selon lesquels les coûts d’emprunt peuvent être (C. com. art. R 123-178-2o et PCG, art. 213-9.1) :
– soit comptabilisés en charges,
– soit incorporés au coût du stock, selon des modalités définies par les textes (voir ci-après).
Aucune méthode préférentielle n’a été actée (voir la note de présentation de l’avis du CNC, § 4.3).
OM
Fiscalement Il en est de même (CGI A III, art. 38 undecies), l’option comptable retenue déterminant les condi-
ON
tions de déductibilité fiscale des coûts d’emprunt (BOI-BIC-CHG-20-20-10 no 160).
EC
S
Remarques 1. Sous-capitalisation Lorsque les capitaux sont empruntés auprès d’entreprises liées
UE
ou que les avances sont consenties par une entreprise tierce mais garanties par des entreprises liées,
Q
DI
les intérêts correspondants, s’ils sont incorporés au coût de revient des stocks, ne sont pas soumis
RI
aux règles de limitation de déduction lorsque l’entreprise est sous-capitalisée au sens fiscal (voir JU
ES
no 2203), y compris lorsqu’ils sont déduits ultérieurement de manière indirecte, sous forme d’amortis-
NC
2. Limitation générale de déduction des charges financières Les charges financières afférentes
S
aux stocks à rotation lente (stocks de produits faisant l’objet d’une obligation réglementaire de
DE
conservation et dont le cycle de rotation est supérieur à trois ans) ne sont pas prises en compte dans
E
LT
le montant des charges financières nettes soumises à la limitation générale de déduction (voir
CU
:FA
no 2220-2) (CGI, art. 212 bis). L’Administration admet que les contrats ne soient pas exclusivement
om
Sur la divergence avec les normes IFRS, voir Mémento IFRS no 69020.
rvo
ola
ch
Modalités d’application Ce sont les mêmes que celles applicables aux immobilisations (voir 1168
1.s
uh
no 1410 s.). Elles sont applicables tant pour les stocks acquis que pour les stocks produits (voir no 1185). 1
Fiscalement Sur les modalités d’application de l’option pour l’incorporation des coûts d’emprunt dans le
coût des stocks et des immobilisations, voir no 1410 s.
Sur le traitement comptable des coûts d’emprunt en normes IFRS, voir Mémento IFRS no 37982 s. et 38050 s.
I. Notion d’actifs éligibles
a. Les stocks exigent une longue période de préparation ou de construction.
Le CNC (Bull. no 21, janvier 1975, p. 9) fournit les exemples suivants repris dans la recommandation OEC
no 1.19 : vieillissement des vins, construction d’immeubles chez les promoteurs, construction ou rénova-
tion de logements, contrats à long terme (production de machines-outils, construction de navires…).
Pour plus de détails sur la nature d’actifs pouvant donner lieu à incorporation des coûts d’emprunt : « actifs
éligibles », voir no 1410-1.
Remarque Durée minimum de 12 mois : l’incorporation des coûts d’emprunt dans le coût de produc-
tion des stocks ne pourra être effectuée que lorsque le cycle de production sera supérieur à 12 mois.
Cette période minimum de 12 mois prévue par le Code de commerce (C. com. art. R 123-178-2o) n’existe ni
pour l’incorporation des charges financières dans le coût de production des immobilisations (voir no 1410-1)
473
LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION © Ed. Francis Lefebvre
ni pour l’établissement des comptes consolidés (C. com. art. R 233-10-4o ; voir Mémento Comptes consolidés no 3416)
et n’est pas prévue par la directive comptable européenne.
Un vœu avait été émis dans l’avis du CNC no 2004-15 afin de supprimer cette disposition. Toutefois,
cette disposition et donc la durée minimale de 12 mois pour l’incorporation des coûts d’emprunt dans le
coût de production des stocks ont bien été maintenus dans le Code de commerce modifié en 2015.
b. Il peut s’agir de stocks acquis ou produits.
Pour plus de détails, voir no 1410-1.
c. Les conditions d’activation suivent les critères généraux de comptabilisation des actifs.
Pour plus de détails sur ces conditions, voir no 1410-2.
II. Principe d’homogénéité dans le traitement des coûts d’emprunts Retenir l’option pour l’in-
corporation au coût d’entrée pour une catégorie d’actifs éligibles implique de l’appliquer à l’ensemble
des actifs éligibles de l’entreprise (c’est-à-dire les immobilisations et stocks, acquis et produits).
Rappelons toutefois qu’en pratique le coût d’acquisition des stocks ne devrait que rarement inclure les
coûts d’emprunt (voir ci-avant c.).
Pour plus de détails sur l’homogénéité dans l’application de l’option, voir no 1410 II.
III. Montant des charges financières incorporables Il est fonction :
a. de la notion de coûts retenue ;
Pour plus de détails sur la notion de coûts d’emprunt à retenir, voir no 1410-3.
Sur le cas particulier des contrats à long terme, voir no 549.
b. de la période d’incorporation des coûts ;
Pour plus de détails sur la période d’incorporation, voir no 1410-4.
Remarques 1. Date de fin de la période d’incorporation La période d’incorporation cesse non pas
lorsque le niveau d’utilisation prévu par la direction est atteint, comme c’est le cas pour une immobilisa-
tion (voir no 1410-4), mais lorsque le stock est prêt à être vendu.
2. Dépréciation L’incorporation des charges financières ne doit pas être interrompue du fait qu’elle rend
le coût total de production supérieur à la valeur d’inventaire du stock en cause ; dans ce cas, une déprécia-
tion doit être comptabilisée à concurrence de l’excédent du coût total par rapport à la valeur d’inventaire
(Rec. OEC no 1.19 ; Avis CNC no 2004-15, § 4.1.3.2).
Pour plus de détails sur la dépréciation des stocks, voir no 1215 s.
OM
3. Frais financiers ayant le caractère de charges de stockage En général, ils ne sont pas encourus
ON
dans la période de production, sauf si les frais de stockage s’avèrent nécessaires au processus de produc-
EC
tion préalablement à une nouvelle étape de la production. Voir no 1180-1.
S
UE
c. de la nature spécifique ou non du financement ;
Q
DI
Pour plus de détails sur le calcul des coûts d’emprunt incorporables, voir no 1410-5.
RI
Pour un exemple d’application lorsque l’opération n’est pas financée totalement par des emprunts spéci- JU
ES
En effet, les stocks et en-cours peuvent engendrer des produits financiers. Tel est le cas :
DE
– des constructions d’immeubles ou de logements du fait des appels de fonds ou autres avances simi-
E
LT
laires reçus,
CU
– des contrats de longue durée du fait des avances et acomptes versés par les clients sur les commandes
:FA
en cours.
om
x.c
Pour plus de détails sur le traitement de ces produits financiers, voir no 1410-5.
rvo
ola
1168 Exemple d’application Lorsque l’opération n’est pas financée totalement par des emprunts
2 spécifiques.
■ Exemple
Pour financer la production de plusieurs voiliers dont le cycle de production est d’environ 12 mois, une
société a recours à des emprunts.
Par hypothèse, l’entreprise ne procède à aucun remboursement d’emprunt tant que la production n’est
pas vendue.
Comme présenté dans le tableau ci-après, il n’y a pas d’affectation directe de ces emprunts à la produc-
tion de chaque voilier.
474
© Ed. Francis Lefebvre LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION
Le plan de financement de la production est géré pour l’ensemble de la fabrication en tenant compte
des budgets de dépenses et des acomptes versés par les clients.
La production du voilier X a débuté le 15/12/n-1 et s’est achevée le 31/12/n.
Pour ce voilier, le plan de financement des achats à payer, diminués des acomptes reçus du client est le
suivant :
OM
Total 170 000
ON
EC
Les emprunts n’étant pas spécifiques à la production du voilier X, le taux d’intérêt à retenir est la moyenne
S
UE
pondérée des coûts d’emprunt, soit 5,9 %.
Q
Pour déterminer le montant à incorporer dans le coût de production du voilier, il convient d’appliquer ce
DI
RI
taux d’intérêt aux dépenses engagées dans le cadre de la production de l’actif.
JU
Par hypothèse et par simplification, il est considéré que les dépenses sont engagées de manière linéaire au
ES
NC
cours de chaque mois. Ainsi, le mois d’engagement des dépenses compte pour un demi-mois d’emprunt.
IE
SC
Février 0 0
ola
Mars 0 0
ch
1.s
Mai 0 0
Juin 50 000 1 598
Juillet 30 000 811
Août 0 0
Septembre 30 000 516
Octobre 0 0
Novembre 30 000 221
Décembre 0 0
Total 170 000 4 547
(1) 565 = [10 000 (dépenses engagées au cours du mois de janvier) × 5,9 % (taux moyen pondéré) × 11,5 (nombre de
mois d’emprunt jusqu’au 31/12)] /12.
475
LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION © Ed. Francis Lefebvre
1169 Résultat (et frais) de couverture Principe En cas de couverture d’un achat
stocké, le résultat de couverture (latent ou réalisé) est reconnu au compte de résultat de manière
symétrique au mode de comptabilisation des produits et charges sur l’élément couvert, conformé-
ment aux principes de la comptabilité de couverture (PCG, art. 628-11, voir no 2142-4). En conséquence :
a. Couvertures d’achats libellés en devises :
Pour un exemple d’application, voir no 2147-2.
1. L’effet de la couverture doit obligatoirement être intégré dans la valeur d’entrée du stock, en
complément du prix d’achat (PCG, art. 420-1). Sur le prix d’achat, voir no 2081.
Ainsi :
– les variations de valeur de l’instrument de couverture, entre la date où l’instrument a été affecté à la
relation de couverture et la date d’achat, sont comptabilisées en plus ou en moins du coût d’entrée des
stocks couverts (qu’il s’agisse d’un résultat latent ou réalisé) ;
– si l’instrument de couverture n’est pas dénoué à la date de l’achat (cas le plus fréquent car l’achat est
en général couvert jusqu’à son règlement), les variations de valeur entre la date d’achat et la date de
règlement ne peuvent être incluses dans le coût des stocks. Elles sont comptabilisées dans un compte
d’attente et conservées au bilan jusqu’au règlement de la dette.
Fiscalement Les entreprises qui couvrent le risque de change découlant d’un achat à terme de marchan-
dises ou de matières premières payables en devises étrangères en achetant simultanément au même terme
les devises correspondantes, peuvent fixer le prix de revient de ces achats à terme à une valeur en euros
obtenue en appliquant le taux de change retenu pour l’acquisition à terme des moyens de paiement en
monnaie étrangère. Dans ce cas, aucune différence de change n’affectera le résultat imposable des exercices
compris dans la période d’exécution des contrats à terme (BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-10 no 90).
En cas de couverture d’un stock détenu à l’étranger, voir no 1222.
2. Les frais engagés pour mettre en place les couvertures (notamment les primes d’option et
report/déport) peuvent, au choix de l’entreprise (PCG, art. 420-1, 628-12 et 628-13) :
– soit être étalés sur la durée de la couverture,
– soit être différés dans le coût du stock.
Sur ces options, voir no 2143-1 (primes d’option) et 2143-2 (report/déport).
Les autres frais de mise en place des couvertures peuvent également être différés dans le coût du stock
(PCG, art. 420-1). En l’absence de précision de textes, ces frais devraient également pouvoir, à notre avis,
être étalés sur la durée de la couverture (voir no 2143-4).
OM
ON
Remarque Changement de réglementation applicable à compter du 1/01/2017 (avec antici-
EC
pation possible dès 2016) : les principes comptables applicables aux instruments financiers à terme
S
et aux opérations de couverture ont été modifiés par le règlement ANC no 2015-05 du 2 juillet 2015.
UE
Q
Ce dernier est d’application obligatoire aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2017, avec
DI
RI
la possibilité d’une application anticipée aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2016 (voir
no 5798) : JU
ES
– jusqu’à la première application du règlement ANC précité, il n’existe aucune prescription concer-
NC
– à compter de l’exercice de première application, les entreprises doivent choisir le traitement des
S
DE
frais de couverture et respecter le principe d’homogénéité et de permanence des méthodes. Sur les
E
b. Couverture d’un achat de marchandises ou de matières premières dont le cours fluctue sur
:FA
le marché (or, blé, pétrole…). Par analogie avec le traitement d’une couverture en devises (voir ci-
om
avant a.) :
x.c
rvo
1. L’effet de la couverture devrait, à notre avis, être intégré au coût d’entrée des stocks, en
ch
1.s
Sur le prix d’achat des stocks de marchandises et de matières premières (prix facturé), voir no 800.
Ainsi :
– les variations de valeur de l’instrument de couverture, entre la date où l’instrument a été affecté à la
relation de couverture et la date d’achat, sont comptabilisées en plus ou en moins du coût d’entrée des
stocks couverts ;
– en revanche, si la couverture n’est pas dénouée au moment de la livraison (notamment lorsque l’entre-
prise choisit de couvrir son stock jusqu’à sa sortie du bilan), les variations de valeur à compter de la date
d’achat sont comptabilisées dans un compte d’attente (478 « Différence d’évaluation sur instruments de
trésorerie ») et conservées au bilan jusqu’à la sortie du stock. Elles ne sont donc pas incluses dans le coût
d’entrée des stocks. En revanche, elles sont prises en compte dans le calcul de sa dépréciation, le cas
échéant (voir no 1223).
2. Les frais engagés pour mettre en place les couvertures ne peuvent pas tous être intégrés au
coût d’acquisition (Note de présentation du règlement no 2015-05 relatif aux instruments financiers à terme et aux opéra-
tions de couverture, § 4.2) :
– les primes d’option et autres frais de dossier devraient pouvoir être inclus (voir no 2143-1 et 2143-4),
– le report/déport est obligatoirement étalé sur la durée de la couverture (voir no 2143-3).
476
© Ed. Francis Lefebvre LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION
Le coût de production Selon le PCG (art. 213-30), le coût de production est constitué du coût
des approvisionnements augmenté des autres coûts engagés par l’entreprise au cours des opérations
de production, pour amener le bien dans l’état et à l’endroit où il se trouve. Il est donc déterminé
par l’addition des éléments suivants (C. com. art. R 123-178-2o et PCG, art. 213-32) :
– le coût d’acquisition des matières consommées pour sa production, évalué comme indiqué
aux no 1166 s. (prix d’achat) et no 1167 s. (frais accessoires) ;
– les charges directes de production, (voir no 1171 s.) ;
– les charges indirectes de production (voir no 1175 s.).
Sur la possibilité d’inclure les frais financiers dans le coût de production des stocks (PCG, art. 213-30),
voir no 1185.
Fiscalement Il en est de même, les produits (en cours et finis) en stocks étant évalués au coût de production qui
comprend les coûts directement engagés pour la production ainsi que les frais indirects de production variables
ou fixes et, sur option et à certaines conditions, les coûts des emprunts (voir no 1185), (CGI A III, art. 38 nonies). Cette
définition fiscale correspond à celle du coût de production du PCG (BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-10 no 110).
C’est un coût réel, de caractère définitif.
OM
Renvois no Exemples
(Règl. CRC no 2004-06)
ON
EC
Charges directes 1171 s. Main-d’œuvre directe Incluses
S
systématiquement
UE
Q
DI
Charges indirectes 1175 s.
RI
Main-d’œuvre
– Frais variables de 1176 Inclus systématiquement JU
indirecte, énergie
ES
production
NC
IE
structures
E
administratives
LT
CU
propres à l’unité de
:FA
production
om
x.c
production (2)
– Amortissement des autres 1176-4 Logiciels autonomes, Inclus
immobilisations brevets et dessins à notre avis lorsque les
incorporelles acquis travaux correspondants sont
utilisés dans le processus de
production
– Frais généraux 1178 Frais de siège Exclus
administratifs (ou frais en général
d’administration générale)
Frais de distribution 1184 s. Frais commerciaux, Exclus
redevances
(1) Les coûts de développement spécifiques à une commande constituent des charges directement attribuables
incorporées dans le coût d’entrée par le biais de l’amortissement, ou en tant que charges directes, selon que l’option
pour l’incorporation des coûts de développement en immobilisations incorporelles a été choisie ou non (voir no 1176-3).
(2) Si l’entreprise a opté pour l’incorporation de ces coûts en immobilisations incorporelles. A défaut, les coûts de
développement ne peuvent pas être incorporés aux stocks (voir no 1176-3).
477
LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION © Ed. Francis Lefebvre
1170 Production sous-traitée Les coûts de sous-traitance (Bull. CNCC no 87, septembre 1992, EC 92-04,
2 p. 507) peuvent être retenus dans le coût de production si l’entreprise assure la responsabilité du
processus de fabrication dont seule l’exécution matérielle est confiée à un tiers. La responsabilité
du processus de production sera établie dès lors que l’entreprise effectue notamment les achats de
matières premières et maîtrise le développement des programmes de fabrication, tant en termes de
quantité que de qualité des produits.
Pour plus de détails sur les charges de sous-traitance, voir no 802.
1170 Charges intervenues avant le début de la production Les règles françaises ne four-
3 nissent aucune précision sur ce point, sauf en ce qui concerne les travaux en cours liés aux contrats
de construction. L’avis CNC no 99-10 précise en effet (voir no 548-1) que les coûts d’un contrat de
construction comprennent tous les coûts qui lui sont imputables pendant la période qui s’étend de
la date de signature du contrat à la date d’achèvement définitif de celui-ci.
En cas d’appel d’offres, si une rémunération est prévue, voir no 1196-1.
1171 Charges directes de production Selon le PCG, il s’agit des charges qui sont directe-
ment liées à la production (PCG, art. 213-32), c’est-à-dire, à notre avis, qui peuvent être affectées à
la production sans calcul. Elles peuvent être variables ou fixes.
Fiscalement Il en est en pratique, à notre avis, de même, les coûts directs de production s’entendant,
selon l’Administration, des coûts directement liés aux unités produites : la main-d’œuvre, les coûts des
matières premières et fournitures consommées (BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-10 no 110).
Il s’agit par exemple :
– de la rémunération de la main-d’œuvre directe de production (PCG, art. 213-32). Sur la notion de rémuné-
ration, voir ci-après no 1172 s. ;
– des matières premières consommées (y compris les quotas de gaz à effet de serre et autres crédits
carbone, voir no 1145) ;
– des prestations de service directement liées à la production ;
Tel est le cas, par exemple :
• du personnel intérimaire affecté aux opérations de production ;
• de la sous-traitance industrielle si l’entreprise assure la responsabilité du processus de fabrication dont
seule l’exécution matérielle est confiée à un tiers (comme les opérations de travail à façon dans le textile,
OM
les opérations d’usinage dans la métallurgie…) voir no 802 et 1170-2 ;
ON
• des redevances d’utilisation d’un brevet, dès lors qu’elles sont calculées sur la base des unités produites
EC
(voir no 1184-1) ;
S
UE
• de conseils techniques apportés à la production d’un stock en particulier…
Q
DI
RI
Fiscalement Il en est de même, dès lors qu’ils correspondent à des prestations de services et de conseils
techniques ayant une incidence directe sur la qualité des produits (CAA Bordeaux 1er juillet 2013, no 11BX02428 JU
ES
à propos des honoraires d’un œnologue consulté au cours du processus de fabrication de vins).
NC
IE
– des charges engagées exclusivement à l’occasion d’une commande d’un client telles que les frais d’utili-
SC
1172 Coût de la main-d’œuvre Il comprend tous les frais et charges que l’entreprise assume en
:FA
om
raison de l’emploi de ses salariés (et du personnel intérimaire) affectés aux opérations de production,
x.c
dès lors que ces frais et charges peuvent être rattachés directement aux opérations de production.
rvo
ola
Il recouvre notamment :
uh
– les salaires et avantages au personnel à court et à long terme, dès lors qu’ils sont versés aux
actifs participant à la production : congés (voir no 1172-1), avantages en nature, primes, gratifica-
tions, intéressement (voir no 1172-2), salaires versés dans le cadre des préretraites progressives… ;
– les cotisations et les taxes assises sur ces rémunérations : cotisations sociales patronales, taxe
d’apprentissage, formation continue, effort construction… ;
– certaines charges de retraite, pour la partie correspondant aux actifs participant à la produc-
tion (voir no 1172-3 a. et b.) ;
– à notre avis, les produits à caractère social, dont le CICE lorsque ce dernier est comptabilisé en
réduction des charges de personnel (voir no 1172-4) ;
– le coût du personnel intérimaire.
Remarque Existence d’accords collectifs : à notre avis, en cas d’accords collectifs d’aménagement du
temps de travail, lorsque la rémunération annuelle est indépendante de l’horaire réel, il paraît souhaitable
de retenir un coût moyen annuel de production (à défaut, le coût des stocks serait plus élevé en « basse »
saison) et de tenir compte de l’éventuelle régularisation de charges effectuée à la clôture de l’exercice
(voir no 886-3). Il en est de même en cas de modulation en période pluriannuelle d’une convention de
préretraite progressive (voir no 886-4).
478
© Ed. Francis Lefebvre LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION
En revanche, les éléments suivants ne devraient pas, à notre avis, figurer dans les charges incorpo-
rables au coût de production des stocks :
– les charges à caractère social obligatoires destinées à garantir un minimum de ressources aux
salariés ;
Telles que :
– les salaires versés en cas de chômage technique temporaire ;
– les avantages postérieurs à l’emploi : il s’agit par exemple du versement des indemnités de licenciement,
de retraite (voir no 1172-3 c.), de préretraite, des allocations de retraite et préretraite… ;
– les contributions dues en cas de rupture du contrat de travail, de préretraites progressives…
En effet, le principe de prudence conduit, par analogie avec la solution adoptée pour les charges de
sous-activité (voir no 1179-1), à ne pas les incorporer dans les coûts.
– les sommes versées dans le cadre de la participation des salariés.
A notre avis, ces sommes ne sont pas incorporables car la formule de calcul de la participation dépend
toujours, même dans le cadre d’un accord dérogatoire, du résultat global de l’entreprise.
Fiscalement Il devrait en être de même. Toutefois, dans le cas particulier d’une prime destinée à compenser
la perte par les salariés d’une société absorbée de la participation dont ils bénéficiaient antérieurement, le
Conseil d’Etat (CE 20 octobre 2000, no 180798) a estimé que celle-ci constituait une charge incorporable aux stocks,
conformément aux règles de la comptabilité analytique pour la partie concernant le personnel de production,
une telle prime ayant le caractère d’un complément de salaire et non la nature d’une participation.
Charges de congés à payer Elles représentent une charge de l’exercice au titre duquel les 1172
droits sont acquis aux salariés du fait de leur participation à l’activité de l’entreprise (voir no 894 s.). 1
Elles sont donc, à notre avis, incorporables dans le coût des stocks.
Fiscalement Il en est de même, y compris lorsque l’entreprise a opté pour l’ancien régime des « provisions
pour congés payés » interdisant leur déduction fiscale immédiate (CE 20 décembre 1972, no 75318, CE 20 mai
1985, no 42581 et 42582 ; BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-10 no 130). En conséquence, les droits acquis doivent être
incorporés aux stocks, indépendamment de l’option retenue depuis le 31 décembre 1987 concernant
leur régime fiscal (déductible ou non, voir no 894-1).
Il en est de même, à notre avis, pour les charges afférentes à la réduction du temps de travail (voir no 896)
et au repos compensateur (voir no 897).
OM
Sommes versées dans le cadre de l’intéressement A notre avis, l’incorporation de 1172
ON
ces sommes, qui constituent des charges de personnel (voir no 906), dépend – pour le personnel
EC
2
affecté à la production – de la base sur laquelle est calculé l’intéressement :
S
UE
– si elle est fonction du chiffre d’affaires total ou du résultat global (de l’unité de travail ou de
Q
DI
l’établissement) ou de tout autre mode indépendant de la production, ces charges ne sont pas
RI
incorporables ; JU
ES
– si l’objectif fixé dans le cadre de l’intéressement est atteint au stade de la production, ces charges
SC
sont dès lors acquises aux salariés et doivent alors être incorporées dans les stocks.
S
DE
Fiscalement La prime versée aux salariés doit être incluse dans le prix de revient des stocks lorsque son
E
LT
attribution est liée à une amélioration de la productivité (CAA Nantes 12 mai 1993, no 91-787).
CU
:FA
om
Charges de retraite L’article L 123-13, al. 3 du Code de commerce laisse aux entreprises le 1172
x.c
choix de provisionner ou non les charges liées à leurs engagements de retraite (voir no 947). Par
rvo
3
ola
ailleurs, les entreprises peuvent s’acquitter de leurs engagements soit sous forme de versements
ch
directs aux bénéficiaires (retraités) soit sous forme de cotisations versées par exemple à des compa-
1.s
gnies d’assurance. D’où, pour le traitement de l’incorporation des charges de retraite dans les stocks,
uh
De même, à notre avis, la contribution spécifique due par les employeurs dans le cadre des régimes de
retraite à prestations définies (voir no 883) serait :
– incorporable si elle est assise sur les primes versées aux organismes ou les dotations aux provisions
(coût des salariés qui travaillent),
– non incorporable si elle est assise sur les versements de rentes aux retraités (coût des retraités).
1172 Produits à caractère social L’incorporation (négative) des produits à caractère social
4 provenant des aides de l’Etat (voir no 927 s.) doit, à notre avis, être effectuée, une mention dans
l’annexe étant souhaitable.
En effet, le stock doit en tenir compte afin de ne pas créer une distorsion entre le coût du stock et les
charges réelles ; en outre, le produit (ou l’économie des charges) se fera ressentir uniquement au moment
de la vente, c’est-à-dire seulement lorsque le produit sera réalisé.
Cas particulier du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) A notre avis, et en
l’absence de précision des organismes compétents, sa prise en compte dans le calcul du coût d’en-
trée des stocks dépend de sa comptabilisation dans le compte de résultat (voir no 886-6) :
– s’il est comptabilisé en moins des charges de personnel, il devrait être incorporé au coût des
stocks, pour la quote-part rattachable à la production ;
En effet, dans ce cas, le CICE est considéré comme une réduction de charges sociales qui, calculée sur
les rémunérations brutes, est directement rattachable aux salariés affectés aux opérations de production.
– s’il est comptabilisé en diminution de l’impôt, il n’a pas d’impact sur le calcul du coût d’entrée
des stocks, a l’instar des autres crédits d’impôts (CIR, etc.).
En effet, dans ce cas, il est considéré comme un produit d’impôt à caractère général.
OM
Dans ce cas, de même que le total de la rémunération de l’exploitant est, en fin d’exercice, débité au
ON
compte 108 par le crédit du compte 797 « Transfert de charges exceptionnelles » (voir no 890), il sera
EC
nécessaire de constater un transfert de produits exceptionnels (compte 799) par le crédit du compte de
S
UE
l’exploitant (compte 108), pour le montant de la rémunération compris dans le coût de production.
Q
DI
RI
Fiscalement Cette rémunération n’est, à notre avis, pas incorporable au coût de production, par analogie JU
ES
avec la position retenue en matière d’immobilisation (voir ci-après).
NC
Fiscalement En revanche, le prix de revient des immobilisations créées par l’entreprise ne peut
S
DE
comprendre une estimation du travail personnel de l’exploitant consacré à la réalisation des installations de
E
LT
l’entreprise dès lors que la rémunération de ce travail n’entre pas dans le coût réel de production défini à
CU
l’article 38 quinquies de l’annexe III au CGI (CAA Nantes 16 décembre 1992, no 91-10 ; CAA Bordeaux 6 avril 1994,
:FA
no 92-839). Ces décisions rendues dans le cadre des anciennes règles sur les actifs devront, à notre avis, être
om
généraux de production qui sont encourus pour transformer les matières premières en produits
uh
finis et, d’autre part, des autres coûts encourus pour amener les stocks à l’endroit et dans
l’état où ils se trouvent (PCG, art. 213-30 et 213-32).
Il n’existe pas de liste exhaustive des charges devant entrer dans les coûts de production.
Sur la possibilité d’inclure les frais financiers dans le coût de production (PCG, art. 213-30), voir no 1185.
Selon le Code de commerce (art. R 123-178-2o) le coût de production n’inclut qu’une fraction des
charges indirectes. Le terme « fraction » signifie, à notre avis que :
a. Sont inclus dans le coût de production des stocks :
– les frais généraux de production (voir no 1176 s.),
– les frais d’administration et de gestion des sites de production (voir no 1177) ;
b. Sont exclus, en principe, du coût de production :
– les frais généraux administratifs (voir no 1178),
– les frais de stockage (voir no 1180 s.),
– les pertes et gaspillages (voir no 1181),
– la quote-part de charges correspondant à la sous-activité (voir no 1179-1),
– les frais de commercialisation (voir no 1184 s.).
480
© Ed. Francis Lefebvre LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION
Selon la 4e directive (art. 35-3 b), une fraction raisonnable des coûts qui ne sont qu’indirectement
imputables au produit considéré peut être ajoutée au coût de revient, dans la mesure où ces coûts
concernent la période de fabrication.
Fiscalement Les définitions comptables et fiscales des charges indirectes de production étant identiques,
aucun retraitement extra-comptable ne devrait être effectué, sauf en cas d’incorporation d’une quote-part
d’amortissement des frais de développement ou de conception de logiciels, voir no 1176-3 et 1176-4 (BOI-BIC-
PDSTK-20-20-10-10 no 140). Par ailleurs, « étant donné l’extrême diversité des situations particulières, il ne
saurait être envisagé d’établir une liste des dépenses – et notamment de celles qui ne se rapportent pas
directement à la fabrication – à comprendre dans le prix de revient des produits semi-ouvrés ou finis invento-
riés à la clôture de chaque exercice. Il s’agit là, en effet, d’une question de fait qui ne peut être résolue
qu’en fonction de la nature des frais exposés, et qu’il appartiendrait à chaque entreprise de résoudre, en ce
qui la concerne, sous le contrôle de l’Administration, et bien entendu, du juge de l’impôt » (Rép. Poher, Sén.
13 juin 1963, no 3282 et Rép. Bayard, AN 26 décembre 1988, no 1069, non reprises dans Bofip).
Les frais généraux de production Selon le PCG, les frais généraux de production, inclus 1176
dans le coût de production des stocks, peuvent être variables ou fixes (PCG, art. 213-32) :
a. Les frais de production variables. Il s’agit des coûts indirects de production, encourus pour
transformer les matières premières en produits finis, qui varient directement ou presque directe-
ment, en fonction du volume de production.
Tel est le cas pour (PCG, art. 213-32) :
– les matières premières indirectes consommées ;
– la main-d’œuvre indirecte de production (sur la notion de rémunération, voir no 1172 s.) ;
Tel est également le cas, à notre avis :
– de certaines prestations de service ;
Par exemple :
• le loyer d’un site de production et de toute autre charge directement liée au fonctionnement de ce site
(entretien, assurance…, (voir no 1176) ;
• l’entretien des machines de production en fonction du volume produit ;
• la redevance versée au titre de l’utilisation d’un matériel pris en crédit-bail (voir no 1176-2) ;
• des études menées dans le cadre de la fabrication d’un outillage spécialisé et exclusivement lié à une
production donnée (par le biais d’un amortissement, lorsque ces études sont immobilisées ; voir no 1176-3)…
– de la consommation en énergie (eau, électricité, gaz…).
OM
b. Les frais généraux de production fixes. Il s’agit des coûts indirects de production, encourus
ON
EC
pour transformer les matières premières en produits finis, qui demeurent relativement constants
S
indépendamment du volume de production.
UE
Q
Tel est le cas pour (PCG, art. 213-32) :
DI
RI
– l’amortissement des bâtiments, de l’équipement industriel et des machines (voir no 1176-1) ;
JU
ES
Il en est de même, à notre avis, pour les charges de location ou redevances de crédit-bail (voir no 1176-2).
NC
– la quote-part d’amortissement d’autres immobilisations incorporelles telles que les logiciels, les brevets,
CU
Fiscalement Il en est de même (BOI 4 A-13-05, no 153 non reprise dans Bofip), sous réserve des précisions
x.c
données par l’Administration en ce qui concerne l’incorporation d’une quote-part d’amortissement des frais
rvo
ola
écart « amortissement interne – amortissement pour dépréciation » de la même manière que les écarts
sur coûts préétablis (voir no 1163 s.).
Sur l’incorporation dans les stocks des compléments d’amortissements dus aux réévaluations, voir no 1253.
1176 Redevances de crédit-bail Elles sont, le cas échéant, à incorporer au même titre que le
2 seraient les dotations aux amortissements des matériels utilisés pour la fabrication si l’entreprise en
était propriétaire (voir no 1176-1).
En ce qui concerne la prise en compte ou non des quotes-parts de frais financiers incluses dans
les redevances, deux solutions (à indiquer dans l’annexe) paraissent, à notre avis (en ce sens également,
Bull. CNCC no 94, juin 1994, p. 304, EC 94-01), possibles :
– incorporation aux stocks : cette solution est cohérente avec le traitement des redevances par le
PCG qui les considère globalement comme des charges d’exploitation ;
– non-incorporation aux stocks : cette solution est cohérente avec le traitement des amortissements
d’un même bien acquis à crédit comme si la société en était propriétaire.
Pour des raisons de cohérence, cette deuxième solution implique, à notre avis, pour l’établissement des
comptes consolidés, l’application de la possibilité prévue par le Code de commerce (art. R 233-10-5o ; voir
Mémento Comptes consolidés no 3379 s.).
OM
ON
III. Frais de développement comptabilisés en charges L’option pour la comptabilisation immé-
EC
diate en charges des frais de développement ne doit pas être remise en cause par une incorporation
S
UE
de cette charge dans le coût des stocks. Toutefois, la quote-part de frais qui se rapporte à la
Q
production de l’exercice au cours duquel les frais de développement ont été engagés est, à notre
DI
RI
avis, incorporée au coût des stocks à la clôture.
JU
ES
Fiscalement Si l’entreprise a opté pour la comptabilisation des frais de développement en charges, ces
NC
frais ne peuvent pas être pris en compte dans l’évaluation du coût des stocks (CGI, art. 236-I, BOI-BIC-PDSTK-
IE
SC
20-20-10-10 no 140). Sur les coûts de développement engagés pour la réalisation de commandes de tiers, voir
S
ci-après IV.
DE
E
En l’absence de commande ferme (voir ci-après IV.), les frais ne se rapportant pas à la production de
LT
l’exercice ne répondent pas à la définition d’un stock et ne peuvent donc pas être comptabilisés en en-
CU
:FA
IV. Frais destinés à être vendus dans le cadre d’une commande ferme (frais ayant une « contre-
x.c
rvo
partie spécifique ») Ces frais répondent à la définition d’un stock et sont donc obligatoirement
ola
comptabilisés en en-cours de production. La totalité des frais de développement ainsi stockés peut
ch
ensuite être incorporée dans le coût de production des pièces au rythme de leur production et
1.s
uh
donc sur plusieurs exercices (Annexe I de la note de présentation de l’avis CNC no 2004-15, exemples § 3.1).
L’existence d’une commande ferme permet, en effet, d’assurer une contrepartie spécifique aux stocks,
condition requise par les règles comptables antérieures à 2005 pour la comptabilisation des frais de déve-
loppement en stock (Doc. CNC no 2, janvier 1974, commentant la note d’information CNC no 23 de novembre 1971).
Les commandes fermes sont celles qui garantissent le paiement des coûts de développement.
Tel est le cas, à notre avis, lorsque :
– la commande du client prévoit spécifiquement le financement par ce dernier de la totalité des
travaux de développement,
– les coûts de développement sont refacturés dans le prix des pièces, le nombre de pièces est
garanti à la commande et ce nombre permet de couvrir le coût des développements nécessaires.
En revanche, ne constituent pas des commandes fermes et ne sont donc pas considérées comme
des opérations de développement avec contrepartie spécifique (Doc. CNC précitée) :
– la partie non couverte par le client des travaux de recherche et développement faisant l’objet
d’une commande de participation,
– les travaux entrepris en fonction de clients potentiels,
– les travaux de recherche et développement effectués à l’initiative de l’industriel pour maintenir
ou développer le potentiel « recherche » de la firme.
482
© Ed. Francis Lefebvre LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION
Sur l’incorporation, dans le coût de production des contrats à long terme, des frais engagés avant
la signature du contrat, voir no 548-1 II.
Fiscalement Les dépenses ayant une contrepartie spécifique doivent s’incorporer au coût de revient des
commandes qui figurent dans les comptes de stocks ou travaux en cours (BOI-BIC-CHG-20-30-30 no 1 ; BOI-BIC-
PDSTK-20-20-10-10 no 140 et 230). Selon le Conseil d’Etat, cette doctrine n’est pas contraire à l’article 236-I du
CGI dans la mesure où les dépenses ayant une contrepartie spécifique sont, par leur nature, exclues de
l’option offerte par cet article (CE 11 juillet 2011, no 340202).
Notion de contrepartie spécifique : Selon l’Administration (BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-10 no 230 ; BOI-BIC-
PDSTK-20-20-10-10 no 140), les dépenses ont une contrepartie spécifique lorsqu’elles sont engagées pour la
réalisation de commandes de tiers (par exemple en sous-traitance). Toutefois, le Tribunal administratif de
Montreuil a jugé que ne constituait pas une commande ferme une lettre d’intention confirmant à une
entreprise l’attribution d’un marché mais ne comportant pas un engagement suffisamment précis, notam-
ment d’ordre quantitatif, sur la chose et le prix (TA Montreuil 18 novembre 2013, no 1206500).
OM
En revanche, est, à notre avis, exclu du coût de production des stocks, l’amortissement des immobi-
ON
EC
lisations incorporelles suivantes : sites internet ou marques acquises.
S
UE
En effet, ces frais immobilisés ne répondent pas aux conditions d’incorporation (PCG, art. 213-32 ; voir
Q
no 1175) : ils ne sont encourus ni pour transformer les matières premières en produits finis, ni pour amener
DI
RI
les stocks à l’endroit et dans l’état où ils se trouvent. Ils constituent, à notre avis, des frais de commerciali-
JU
sation (voir no 1184 s.).
ES
NC
Fiscalement Il devrait, à notre avis, en être de même, les définitions comptable et fiscale des charges
IE
SC
indirectes de production étant identiques (BOI 4 A-13-05, no 153 non reprise dans Bofip), sous réserve du cas
S
Frais de gestion et d’administration des sites de production Ils sont, à notre avis, 1177
CU
:FA
systématiquement inclus dans le coût de production des stocks. En effet, à la différence des frais géné-
om
raux engagés par les sièges administratifs (voir no 1178), les frais généraux engagés sur les sites de
x.c
production sont encourus pour amener les stocks à l’endroit et dans l’état où ils se trouvent.
rvo
ola
– rémunération (sur la notion de rémunération, voir no 1172 s.), fournitures et consommation d’éner-
gie des centres administratifs de l’usine ;
A titre d’exemple :
• le « service d’achats et de suivi de fabrication » (qualité, gestion des flux, approvisionnements…) (Bull.
CNCC no 87, septembre 1992, EC 92-04, p. 507) ;
• le bureau d’étude chargé de définir les caractéristiques des produits fabriqués et de préparer les achats, à
hauteur de leur participation au processus de fabrication ;
Fiscalement Il en est de même (CAA Douai 6 avril 2000, no 97-616).
• la direction du site, la comptabilité, le contrôle de gestion, les ressources humaines, l’informatique, la
qualité…
– entretien des bâtiments administratifs du site de production ;
– amortissement des bâtiments administratifs du site de production (sur la notion d’amortissement,
voir no 1176-1) ;
Il en est de même pour les charges de location ou redevances de crédit-bail.
– assurance du site de production (voir no 1183).
483
LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION © Ed. Francis Lefebvre
1178 Frais généraux administratifs Les frais généraux administratifs qui ne contribuent pas à
mettre les stocks à l’endroit et dans l’état où ils se trouvent sont systématiquement exclus du coût
o
de production des stocks (Avis CNC n 2004-15, § 4.4.2).
Les frais généraux administratifs sont essentiellement constitués :
– des frais de la direction générale, financière, industrielle, commerciale, etc. ;
– des frais de siège (qu’ils soient refacturés par la société mère de l’entité ou par le siège social de
l’entité) : rémunérations, jetons de présence, assurances et entretien des locaux du siège social…
Fiscalement Il en est de même (CGI A III, art. 38 nonies ; BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-10 no 110 ; CE 10 décembre
1990, no 61347).
Cependant, sont inclus dans le coût des stocks les frais généraux des structures dédiées à la
production.
En effet, selon le PCG, les frais généraux administratifs des structures dédiées sont inclus dans le coût
de production des stocks (PCG, art. 213-31). En effet, dès lors qu’ils concernent une structure dédiée à la
production, ils contribuent à mettre les stocks à l’endroit et dans l’état où ils se trouvent.
Fiscalement Il en est de même (CGI A III, art. 38 nonies ; BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-10 no 110).
De telles structures dédiées sont, par exemple :
– un site industriel dédié à la production des stocks (voir no 1177),
– une société civile immobilière dédiée à la construction d’un programme immobilier (voir no 548-1).
Sur la notion de structure dédiée, voir no 1404-1.
Sur les frais généraux administratifs des sites de production, voir no 1177.
Sur le cas particulier des programmes immobiliers donnant lieu à la création de sociétés dédiées à un
programme unique, voir no 548-1.
1179 Sous-activité
1 I. Principe Selon le PCG (art. 213-32), la quote-part de charges (les frais fixes de production) corres-
pondant à la sous-activité n’est pas incorporable au coût de production.
En outre, le PCG fournit les précisions suivantes :
– l’appréciation de la sous-activité doit être effectuée par référence à la capacité normale attendue
de production de l’entreprise, le niveau réel de production ;
– la capacité normale est la production moyenne que l’entreprise s’attend à réaliser sur un certain
OM
nombre d’exercices ou de saisons dans des circonstances normales, en tenant compte de la perte de
ON
capacité résultant de l’entretien planifié (méthode de l’imputation rationnelle).
EC
Toutefois le niveau réel de production peut être retenu s’il est proche de la capacité de production
S
UE
normale.
Q
DI
Il en résulte que la part de charges fixes non imputée se trouve ainsi rattachée à l’exercice dans
RI
lequel est constatée la sous-activité et reste donc à sa charge. JU
ES
NC
Fiscalement Il en est de même (CGI A III, art. 38 nonies ; BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-10 no 110 et 240), la charge
IE
Remarques 1. La doctrine est plus précise sur la définition de la capacité normale Pour le CNC
S
DE
(NI no 35), l’activité normale correspond à l’activité théorique maximale diminuée des déperditions incom-
E
LT
pressibles de l’activité liées aux temps de congés, d’arrêts de travail, de réparations (entretien, pannes,
CU
montant de charges fixes retenu en vue de l’incorporation dans les coûts est égal à leur montant réel
ola
multiplié par le rapport : Niveau réel d’activité/Niveau normal d’activité (précision du PCG 82, p. III.101).
ch
Pour la détermination du niveau normal d’activité et l’information à fournir dans l’annexe, voir no 984 s.
1.s
uh
Suractivité En l’absence de précisions du PCG, à notre avis, les stocks doivent être évalués 1179
selon la règle générale, c’est-à-dire à leur coût réel de production, qui tient compte de la suractivité 2
et minore donc les frais fixes par rapport à une activité normale.
Sur la définition de la capacité normale attendue, voir no 1179-1.
■ Exemple
Le coût de production unitaire d’un article sur la base d’une capacité normale de 1 000 articles se
décompose de la manière suivante :
– charges variables : 300,
– charges fixes : 100.
La production réelle de l’exercice s’élève à 1 250 articles, soit une suractivité de 25 %.
Le stock final se compose de 50 articles.
Le coût réel unitaire de production à retenir pour la valorisation des 50 articles en stocks à la clôture
de l’exercice s’élèverait à : 380 (soit 300 de charges variables + (100 × 1 000 / 1 250) = 80 de charges
fixes).
Cette solution nous paraît préférable à un raisonnement marginal dans lequel aucune charge
fixe ne serait retenue pour la détermination du stock de clôture au-delà de l’activité normale (le
raisonnement marginal reporte sur l’exercice de la vente la prise en compte du gain lié à la
suractivité).
OM
■ Exemple
ON
(reprise de l’exemple précédent) : le coût marginal de production serait égal à : 300.
EC
(soit 300 de charges variables et 0 de charges fixes). En effet, au-delà du 1 000e article, les charges fixes
S
UE
sont « amorties ». Les 50 articles restant en stocks sont valorisés sans charge fixe, la suractivité de l’exer-
Q
cice portant sur 250 articles.
DI
RI
JU
En outre, le raisonnement marginal pourrait entraîner une fluctuation importante de l’évaluation
ES
NC
Fiscalement A notre avis, seule la solution faisant apparaître le coût réel paraît acceptable (voir également,
S
dans ce sens, les conclusions du commissaire du gouvernement sous CAA Nancy 18 décembre 1997, no 93-835).
DE
E
LT
Frais de stockage Ils sont, en général, exclus du coût de production (comptabilisés directe- 1180
CU
:FA
En effet, dans ce cas, ils sont bien nécessaires pour amener les stocks à l’endroit et dans l’état où ils se
ola
trouvent.
ch
1.s
Fiscalement Il en est de même (BOI 4 A-13-05, no 153 non reprise dans Bofip).
uh
A notre avis, il convient dans ce cas particulier de tenir compte pour ces frais de la date effective
de stockage (précision du PCG 1982, p. II.10). La justification d’une telle incorporation devrait, à
notre avis, être indiquée dans l’annexe.
En conséquence, en pratique :
– les frais de stockage des matières premières, des marchandises « à transformer en produits
finis » et des en-cours de fabrication sont inclus dans le coût de production des produits finis
(ceux-ci étant en effet nécessaires pour amener les stocks à l’endroit et dans l’état où ils se
trouvent) ;
– les frais de stockage des produits finis et des marchandises « à revendre en l’état » sont
exclus (ceux-ci n’étant en général pas nécessaires pour amener les stocks à l’endroit et dans l’état
où ils se trouvent).
Il s’agit notamment des frais suivants :
– amortissements ou loyers d’entrepôts, frais de stockage de produits finis chez le transporteur ;
– frais de réception dans le lieu de stockage ;
– mise en œuvre de procédés de conservation en l’état en attendant la mise en vente : par exemple, à notre
avis, l’arrosage de stocks de bois, le traitement anti-germinatif de pommes de terre. En revanche, les traite-
485
LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION © Ed. Francis Lefebvre
ments avant expédition et nécessaires à la vente constituent, à notre avis, un élément du coût de production,
dès lors que le client a commandé un produit traité ;
– frais d’assurance portant sur le stock de produits finis (voir no 1183).
Sur les frais de conditionnement et d’expédition, voir no 1184.
Pour les frais financiers ayant le caractère de charges de stockage et les conditions de leur inclusion dans
le coût de production des stocks, voir no 1180-1.
Sur le coût d’une « marchandise », voir no 1196-4.
1180 Frais financiers ayant le caractère de charges de stockage A notre avis, ces frais
1 peuvent être inclus dans le coût de production des stocks, si les conditions suivantes sont simultané-
ment remplies :
– l’entreprise a opté pour l’intégration des coûts d’emprunt dans le coût d’entrée de ses actifs (voir
no 1168 s.),
– et le stockage est nécessaire au processus de production préalablement à une nouvelle étape de
la production (voir no 1180).
Dans ce cas, l’incorporation de ces frais doit suivre certaines règles :
– la durée de stockage doit dépasser l’exercice (voir no 1168-1 I.a.) ;
– l’entreprise doit avoir opté pour l’incorporation au coût d’entrée, ce qui implique de retenir cette même
option pour tous les actifs éligibles de l’entreprise (voir no 1168-1 II.) ;
– la nature des frais financiers engagés pour le stockage doit être compatible avec la notion de coûts
d’emprunt définie par le PCG (voir no 1168-1 III.a.) ;
– l’incorporation doit cesser dès que le stockage n’est plus nécessaire au processus de production (voir
no 1168-1 III.b.).
Sinon, ces frais sont comptabilisés directement en charges.
1181 Pertes et gaspillages Ils sont exclus du coût de production (PCG, art. 213-30).
Selon l’avis du CNC no 2004-15, les « pertes et gaspillages » concernent (§ 4.4.2) :
– d’une part, les montants anormaux de déchets de fabrication, c’est-à-dire les écarts de rendement
sur matière tels que les rebuts, les erreurs dans les poids mis en œuvre, etc.,
Toutefois, si des chutes sont récupérées pour une autre fabrication ou pour être vendues, il ne s’agit pas de
pertes ou gaspillages mais de déchets ou produits résiduels (pour l’évaluation de ces derniers, voir no 1186-1).
OM
– et d’autre part, les montants anormaux de main-d’œuvre et autres coûts de production, c’est-à-dire
ON
les écarts de rendement sur main-d’œuvre, consommables, énergie, etc. (par rapport aux prévisions,
EC
aux normes de fabrication ou aux coûts préétablis).
S
UE
En pratique, les entreprises doivent donc exclure du coût d’entrée des stocks les écarts de rende-
Q
ment (dus à une mauvaise qualité, un mauvais ordonnancement, etc.). Toutefois, à notre avis :
DI
RI
– seuls les pertes et gaspillages exceptionnels sont exclus ; JU
– en revanche, si pour produire un bien il y a nécessairement des « chutes » ou déchets, ceux-ci
ES
NC
constituent bien des charges incorporables (et donc n’ont pas à être exclus).
IE
SC
Dans ce cas, si ces chutes ont une valeur de revente, c’est le coût de la chute net de son prix de revente
S
qui est inclus dans le coût de production (le stock de déchets étant en effet valorisé à sa valeur probable
DE
sur des faits antérieurs à 2005 mais à notre avis toujours applicable, seules les pertes accidentelles, à l’exclu-
om
sion de celles inhérentes au procédé de fabrication, doivent être exclues du coût de revient des stocks (CE
x.c
23 juin 1958, no 41493 ; CE 31 octobre 1990, no 97720 ; BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-10 no 50 et 60 ; CAA Nancy 2 mai
rvo
– deuxième approche : la CFE est à considérer, à l’instar de la CVAE, comme un impôt à caractère
général non incorporable. En effet, étant susceptible d’être plafonné en fonction de la valeur ajoutée,
son montant peut fluctuer en fonction de cet agrégat général.
Fiscalement Selon nos informations, l’Administration ne serait pas favorable à l’incorporation de la CET dans
les stocks au regard des arguments qui, selon Olivier Fouquet, Président de la Section des Finances au Conseil
d’Etat, interrogé par nos soins dans le cadre de notre journée « Arrêté des comptes et résultat fiscal 2003 »,
Les Echos Conférences – PwC, avaient conduit le Conseil d’Etat à considérer la taxe professionnelle comme un
impôt général (CE 3 novembre 2003, no 248888). En effet, comme pour l’ancienne taxe professionnelle :
– la CVAE est exclusivement calculée sur la valeur ajoutée, qui n’est pas directement reliée à l’outil de
production ;
– il existe pour la CFE un décalage de 2 ans entre l’année de prise en compte des éléments de calcul et
l’année d’imposition ;
– l’assiette d’imposition à la CET est fréquemment déconnectée du montant de l’impôt, compte tenu des
corrections pouvant être apportées, comme le plafonnement en fonction de la valeur ajoutée (voir no 873).
Taxe foncière A notre avis et en l’absence de précision des organismes compétents, elle devrait 1182
être incorporable au coût des stocks, pour la quote-part rattachable à la production. 1
En effet, la taxe foncière est assise sur les valeurs locatives des immobilisations et, contrairement à la CFE
(voir no 1182), elle n’est pas susceptible d’être plafonnée en fonction de la valeur ajoutée. A l’instar de
toutes les charges liées aux bâtiments et installations de production (amortissements, entretien…), il
devrait être possible de déterminer la quote-part de taxe rattachable à l’outil de production et ainsi de
déterminer la part de la taxe foncière incorporable au coût des stocks.
Toutefois la jurisprudence fiscale considérant la taxe foncière comme un impôt de caractère général (voir
ci-après), beaucoup d’entreprises ne l’incorporent pas, à ce jour, dans leurs stocks.
Fiscalement Le Conseil d’Etat ne s’est jamais prononcé sur cette question mais la jurisprudence des cours
inférieures considère que la taxe foncière est un impôt général qui ne fait pas partie des charges de produc-
tion à prendre en compte dans le coût de revient des stocks (CAA Paris 11 juillet 2003, no 98-1676 et TA Versailles
7 décembre 2000, no 92-8935).
Frais d’assurance Leur incorporation ou non dans les stocks dépend de la nature des biens 1183
couverts. A notre avis, les frais d’assurance couvrant :
– le transport des matières premières et marchandises, en provenance du fournisseur, entrent dans
OM
le coût d’acquisition des biens (voir no 1167 I. a.) ;
ON
– le site de production, entrent généralement dans le coût de production des biens, en tant que frais
EC
d’administration et de gestion des sites de production (sur les conditions d’incorporation, voir no 1177) ;
S
UE
– les stocks de matières premières, marchandises « à transformer en produits finis » et en-
Q
cours de production (qu’il s’agisse de stocks spécifiques ou d’un montant global) sont incorporés
DI
RI
dans le coût de production de ces biens ; JU
ES
En effet, ils permettent, à notre avis, d’amener les stocks à l’endroit et dans l’état où ils se trouvent (voir
NC
no 1175).
IE
SC
Ces frais, constituant des charges de stockage, peuvent toutefois, dans des cas particuliers, être inclus dans
:FA
Frais commerciaux Selon l’avis du CNC no 2004-15 (§ 4.4.2) ces frais constituent une charge de 1184
ch
1.s
l’exercice au cours duquel ils sont engagés et ne sont pas à comprendre dans l’évaluation des stocks,
uh
n’ayant pas la nature de « charges de production ». En effet, ces frais ne répondent pas aux conditions
d’incorporation (PCG, art. 213-32, voir no 1175) : ils ne sont ni encourus pour transformer les matières premières
en produits finis, ni encourus pour amener les stocks à l’endroit et dans l’état où ils se trouvent.
Fiscalement Il en est de même, ces frais étant exclus du coût de production des stocks (BOI-BIC-PDSTK-20-
20-10-10 no 190 ; CE 10 décembre 1990, no 61347 et 12 janvier 1977, no 396).
Sur le cas particulier :
– des contrats à long terme, voir no 548-1 ;
– des ventes en l’état futur d’achèvement, voir no 567 ;
– des coûts d’acquisition de contrat, voir no 1633-1.
Les frais de commercialisation sont notamment les suivants :
– frais de publicité (voir no 847), dont par exemple les imprimés et catalogues publicitaires ou encore les frais
de foires et d’expositions (frais d’inscription, frais de transport et de montage des stands ; voir no 847) ;
– frais de transport supportés pour amener les produits finis et marchandises chez le client ;
– frais de transport d’un local de vente à un autre de la société ;
En revanche, à notre avis, si les produits finis (ou marchandises) sont stockés dans un entrepôt général (ne
constituant pas un lieu de vente) avant d’être expédiés sur leur lieu de vente (magasin de l’entreprise ou zone
487
LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION © Ed. Francis Lefebvre
de mise à disposition au client), les frais de transport entre cet entrepôt général et le lieu de vente sont bien
inclus dans leur coût de production (voir no 1167 I.b.) dès lors qu’il ne s’écoule pas un délai inutile entre les deux
zones de stockage. Tel est le cas, notamment dans l’activité de distribution, des frais de transport entre les lieux
de production et l’entrepôt général, puis de l’entrepôt général jusque dans les magasins de la société.
– coût du service des expéditions (salaires, emballages réalisés au départ de l’usine dans le seul but de faciliter
le transport), qui devrait suivre, dans la plupart des cas, à notre avis, le traitement des frais de transport ;
En revanche, l’emballage réalisé en bout de chaîne de production, ou encore l’emballage permettant de
respecter le conditionnement commandé par le client font, à notre avis, partie du coût de production (voir
no 1196-4). En effet, ils sont nécessaires pour amener les stocks à l’endroit et dans l’état où ils se trouvent.
– commissions versées aux commerciaux salariés ;
– commissions versées à des non-salariés (représentants ou intermédiaires) en vue de l’obtention d’un
marché (voir no 840) ;
– frais de l’équipe marketing ;
– redevances techniques dues (à la société mère) lors de la vente (voir no 1184-1) ;
– redevances de marques (voir no 1184-1) ;
– amortissement des marques acquises ;
– amortissement des sites internet ;
– assurances couvrant le recouvrement des créances (Coface, Sfac, etc.) ; sur les autres frais d’assurance,
voir no 1183 ;
– taxes assises sur le chiffre d’affaires ;
– les coûts supportés pour l’élimination des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) :
la cotisation versée par les producteurs à un éco-organisme au titre de leur participation financière à la
filière de collecte et de valorisation des déchets d’EEE ménagers et professionnels (voir no 815-2), à notre
avis, celle-ci étant due à la vente ; de même la provision pour élimination des déchets issus des DEEE (voir
no 1516-3). Pour plus de détails sur la réglementation sur les DEEE, voir no 1516-3 ;
– impôt sur les sociétés, calculé sur la base du résultat et donc directement attribuable au résultat et non
à la production.
1184 Redevances Il convient de distinguer les redevances sur ventes des redevances de fabrication
1 ou de production.
I. Redevances sur ventes (par exemple redevances de marques) En général, elles sont dues et
versées après la vente du produit correspondant. A la clôture de l’exercice :
OM
– pour les produits vendus n’ayant pas encore fait l’objet d’un versement de redevance, il est
ON
nécessaire de constituer une charge à payer, le vendeur ayant l’obligation de verser la redevance
EC
liée aux produits vendus et celle-ci étant sans contrepartie future (PCG, art. 322-1 s.) (les produits vendus
S
n’étant plus en stock, cette charge n’est pas incorporable dans les stocks) ;
UE
Q
DI
Fiscalement Cette charge est, à notre avis, déductible.
RI
– pour les produits encore en stocks, la vente n’étant pas encore réalisée, l’entreprise n’a pas JU
ES
encore l’obligation (PCG, art. 322-1 s.) de verser la redevance et aucune charge n’est donc à constater
NC
en charges à payer (et donc aucune charge n’est incorporable à ce titre dans les stocks). Toutefois,
IE
SC
elles doivent être prises en compte pour la détermination d’une éventuelle dépréciation, s’agissant
S
Fiscalement La fraction de la (provision pour) dépréciation correspondant à ces redevances n’est pas
CU
déductible, dès lors qu’elles constituent des frais de commercialisation restant à supporter jusqu’à la vente
:FA
II. Redevances sur des moyens de production (brevets de production, droit de fabrication…)
rvo
ola
a. Si elles sont évaluées sur la base des unités produites, ces redevances doivent être comptabi-
ch
lisées en charges au fur et à mesure de la production, avec pour contrepartie une dette vis-à-vis du
1.s
uh
concédant (PCG, art. 322-1 s.), et incorporées au coût de production des stocks.
Fiscalement Il en est de même, le coût de production devant inclure l’ensemble des charges directes ou
indirectes de production (CGI A III, art. 38 nonies).
b. Si elles sont évaluées sur la base des unités vendues (c’est-à-dire versées lors de l’enregistre-
ment du chiffre d’affaires), à notre avis, deux interprétations sont possibles :
– soit on considère qu’elles se rapportent, par nature, à la production (le chiffre d’affaires n’interve-
nant qu’au niveau des modalités de leur calcul) ; elles doivent, en conséquence, être incorporées
aux stocks ;
Lorsque cette interprétation est retenue, deux pratiques sont observées :
– soit les entreprises incorporent dans leurs stocks les redevances qu’elles estiment devoir sur les produits
en stocks (mais qui ne seront payées que lors de la vente de ces produits). Dans ce cas, une charge à payer
est comptabilisée en contrepartie de l’accroissement des stocks (en ce sens Bull. CNCC no 53, mars 1984, p. 112,
Etude CNCC). Cette écriture n’a toutefois pas d’impact sur le résultat ;
– soit les entreprises incorporent dans leurs stocks une quote-part des redevances constatées en charges de
l’exercice. Dans cette approche, peu importe que ces redevances soient calculées sur les produits vendus (et
donc plus en stocks à la clôture), elles constituent le coût annuel du brevet ou du droit nécessaire à la
488
© Ed. Francis Lefebvre LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION
production de l’exercice et, à ce titre, elles sont considérées comme incorporables aux stocks (cette approche
ne fait cependant pas le lien entre les stocks produits et les redevances qui seront payées sur ces stocks).
– soit on considère qu’elles se rapportent à la commercialisation des produits du fait qu’elles sont générées
par leur vente : dans ce cas, les redevances ne sont pas incorporables au coût de production.
Fiscalement Lorsque le fait générateur est constitué par la vente des produits, les redevances constituent
des charges de l’exercice de réalisation des ventes et ne peuvent être incorporées au coût de revient des
stocks (CE 5 février 1992, no 84569 ; CE 10 novembre 1993, no 89415, CAA Paris, 9 avril 2002, no 97-3619 et 00-457).
Coûts d’emprunt Le traitement des coûts d’emprunt dans le coût de production des stocks 1185
est le même que celui applicable aux stocks acquis à titre onéreux. En conséquence, les intérêts des
capitaux empruntés peuvent être (C. com. art. R 123-178-2o et PCG, art. 213-9.1) :
– soit comptabilisés en charges de la période au cours de laquelle ils ont couru,
– soit incorporés, sous certaines conditions, dans le coût du stock produit.
Les stocks et en-cours concernés sont ceux produits ou sous-traités.
Sur l’obligation d’activer les coûts d’emprunt en normes IFRS, voir Mémento IFRS no 37986.
Pour plus de détails sur les conditions de comptabilisation des coûts d’emprunt dans le coût d’entrée des
stocks, voir no 1168 s.
Fiscalement Il en est de même, voir no 1168 s.
OM
ON
■ Exemple 1
EC
Un brocanteur débarrasse un grenier pour un prix forfaitaire de 4 000. Il y récupère le mobilier et les
S
bibelots revendables suivants :
UE
Q
DI
RI
Valeur de vente Coût d’entrée
estimée estimé (1) JU
ES
■Exemple 2
rvo
Un ferrailleur achète un matériel hors d’usage pour 4 000. Il y récupère les métaux suivants :
ola
ch
1.s
Mention doit être faite, à notre avis, dans l’annexe, au titre des informations sur les méthodes
d’évaluation (voir no 1294-1).
II. Biens produits conjointement Il en est de même lorsque les biens sont produits de façon
conjointe et indissociable, pour un coût global de production (PCG, art. 213-7).
Selon l’avis du CNC no 2004-15 (§ 4.4.2), il peut en être ainsi à l’occasion de la production de produits
résiduels (voir no 1186-1) et de produits liés.
A défaut de pouvoir évaluer directement chacun d’eux, le coût d’un ou plusieurs des biens acquis ou
produits est évalué par référence à un prix de marché, ou forfaitairement s’il n’en existe pas. Le coût des
autres biens s’établira par différence entre le coût d’entrée global et le coût déjà attribué (PCG, art. 213-7).
489
LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION © Ed. Francis Lefebvre
Selon l’avis du CNC no 2004-15 (§ 4.4.2), lorsque les coûts de transformation de chaque produit ne sont
pas identifiables séparément, ils sont répartis entre les produits sur une base rationnelle et cohérente.
Cette répartition peut être opérée par exemple sur la base de la valeur de vente relative de chaque
produit, soit au stade du processus de production où les produits deviennent identifiables séparément,
soit à l’achèvement de la production.
Fiscalement Selon l’Administration, les précisions comptables données dans l’avis du CNC précité sur les coûts
de production des stocks peuvent également s’appliquer en matière fiscale (BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-10 no 20).
■ Exemple
La production d’un produit a coûté 100 000 et il en est résulté un sous-produit dont le prix du marché
de vente est de 4 000 ; les frais de distribution pour ce sous-produit sont estimés à 60.
Coût du sous-produit : 4 000 − 60 = 3 940
Coût du produit principal : 100 000 − 3 940 = 96 060
Mention doit être faite, à notre avis, dans l’annexe, au titre des informations sur les méthodes
d’évaluation (voir no 1294-1).
1186 Produits résiduels (déchets et rebuts) En l’absence de coût de production, sont retenus
1 le cours du jour du marché ou, à défaut, la valeur probable de réalisation, nets des frais de distribu-
tion (coût d’entrée et valeur d’inventaire se trouvent confondus).
Cette méthode, préconisée par l’OEC (Rec. révision contractuelle no 22.02, mise en révision), ressort de la comp-
tabilité analytique du PCG et de celle qui a été préconisée pour les produits liés (PCG, art. 213-7, voir no 1186 II.).
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-10 no 160) sous réserve des frais de distribution qui
ne peuvent être retenus (voir no 1202-1).
1188 Stocks acquis par voie d’échange Les stocks suivent le même principe d’évaluation que
les immobilisations. Ils sont donc comptabilisés à leur valeur vénale (PCG, art. 213-1 et 213-3), sous
réserve de deux exceptions propres aux échanges. Pour plus de détails, voir no 1443.
Sur la définition de la valeur vénale, voir no 1450-3.
Fiscalement Par symétrie avec les immobilisations, il devrait, à notre avis, en être de même (voir no 1443).
Tel est le cas, par exemple, d’une société d’exploitation forestière rémunérée du nettoyage de parcelles
forestières par l’attribution des souches enlevées. Ces souches sont alors comptabilisées en stock pour
OM
leur valeur vénale en contrepartie d’un compte de produits d’exploitation.
ON
EC
1189 Stocks acquis à titre gratuit
S
Comme les immobilisations, ils sont évalués à leur valeur
UE
vénale (PCG, art. 213-4). Pour plus de détails, voir no 1445.
Q
DI
RI
Sur la définition de la valeur vénale, voir no 1450-3.
JU
ES
Fiscalement Il en est de même (CE 9 décembre 2009, no 302059).
NC
IE
1190
SC
complète d’activité Comme les immobilisations, ils sont évalués à la valeur figurant dans le
E
traité d’apport. Le traité d’apport doit refléter la valeur vénale, sous réserve de deux exceptions.
LT
CU
En effet, les apports en nature isolés figurant dans le traité d’apport étant assimilés à des échanges (PCG,
:FA
art. 213-2), les règles relatives aux échanges leur sont appliquées.
om
x.c
Fiscalement Par symétrie avec les immobilisations, il devrait en être de même (CGI A II, art. 38 quinquies,
rvo
voir no 1441).
ola
ch
Ne sont pas visés par ces règles d’évaluation les stocks apportés dans le cadre d’une opération de fusion, scission,
apport partiel d’actif ou dissolution par confusion de patrimoine. Le coût d’entrée de ces éléments a été précisé
par le Règlement CRC no 2004-01 relatif aux opérations de fusions et assimilées dont les dispositions ont été
intégrées dans le Règlement ANC no 2014-03 relatif au plan comptable général (voir no 4358 s.).
Stocks subventionnés Les subventions obtenues sont sans incidence sur le calcul du 1193
coût des biens financés (PCG, art. 213-6), ce qui signifie que celles-ci doivent être prises en résultat
lorsqu’elles sont acquises (voir no 648 s.).
Sur le traitement comptable des stocks subventionnés en normes IFRS, voir Mémento IFRS no 39518.
OM
ON
Sur la valeur à retenir à l’arrêté des comptes, voir no 1217.
EC
S
UE
Offres en cours Il s’agit de prestations en cours exécutées en réponse à des appels d’offre ou 1196
Q
DI
consultations pour lesquelles, en contrepartie, est prévue une rémunération quelle que soit l’is- 1
RI
sue de l’opération. A notre avis, les solutions données par le plan professionnel de l’ingénierie JU
ES
restent applicables :
NC
– à l’inventaire, il y a lieu de valoriser le montant des dépenses exposées, sans qu’il excède la
IE
SC
rémunération conventionnelle : débit du compte 348 « Offres en cours » par le crédit du compte
S
Puis :
CU
– si le projet n’est pas retenu, la rémunération acquise est débitée au compte 411 « Clients » par
:FA
– si le projet est retenu, la rémunération conventionnelle est virée au compte 4191 « Clients-
rvo
Avances reçues sur commandes », sauf à tenir compte de stipulations contractuelles conduisant à
ola
Biens produits dans des lieux différents A notre avis, les produits doivent être évalués 1196
au coût de production de leur lieu de fabrication. A défaut (cas qui devrait être exceptionnel), un 2
coût moyen (tous lieux confondus) pourrait être utilisé.
Coût d’une « marchandise » La distinction entre marchandises et produits finis est essen- 1196
tielle. En effet, les marchandises sont évaluées au coût d’acquisition qui comprend le prix d’achat 4
et les frais accessoires d’achat alors que les produits finis sont évalués au coût de production qui,
lui, comprend, outre le coût d’acquisition, les charges directes et indirectes de production.
A notre avis, en l’absence de précisions des textes et des organismes compétents, les marchandises
sont transformées en « produits finis » :
– quelle que soit la modification, que celle-ci augmente par exemple de 0,5 % ou de 15 % le
coût d’acquisition de la « marchandise », transformant cette dernière en un produit fini valorisé à
un coût de production égal au coût d’acquisition de la « marchandise » majoré (dans l’exemple) de
0,5 % ou de 15 % ;
– en cas de reconditionnement, les frais correspondants devant être incorporés au coût de
production : il s’agit non seulement du coût de l’emballage lui-même (le PCG – liste des comptes –
491
LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION © Ed. Francis Lefebvre
classe les emballages achetés et non immobilisés dans les « autres approvisionnements »), mais aussi
des frais de main-d’œuvre et de l’amortissement des machines utilisées.
Sur les notions de rémunération, voir no 1172 s. et d’amortissement, voir no 1176-1.
Fiscalement La jurisprudence considère également :
– qu’une opération de remembrement (de terrains) consiste au minimum à effectuer un conditionnement
et qu’un simple reconditionnement transforme une marchandise en produit fini (CE 10 décembre 1990,
no 61347) ;
– que les dépenses de ravalement réalisées par un marchand de biens sur un immeuble destiné à la revente
ont pour effet de faire passer celui-ci du stade de « marchandise » à celui de « produit fini » (CAA Paris
10 février 2000, no 97-3383 définitif suite à CE (na) 14 mars 2001, no 220274).
En revanche, les marchandises demeurent à notre avis des « marchandises revendues en l’état » :
– en cas de contrôle à la réception des marchandises ; les frais de contrôle faisant partie de la
fonction « Approvisionnements » (au sens « fonction Achat ») n’entrent donc à ce titre (Bull. CNC
no 61, p. 7) ni dans le coût d’acquisition, ni dans le coût de production ;
– en cas de stockage, les frais de stockage n’étant pas compris dans le coût d’acquisition (voir
no 1167-1) ;
En outre, sont à notre avis incorporables au coût d’entrée des marchandises les frais de transport entre
l’entrepôt général (notamment lorsqu’il ne s’agit pas d’un lieu de vente) et le magasin de vente (voir
no 1167 I.b).
Fiscalement Seules présentent le caractère de frais accessoires d’achat les dépenses qui ont pour objet
l’acheminement des marchandises achetées vers l’un des magasins de l’entreprise et non les dépenses affé-
rentes à des déplacements d’un local à l’autre de la même entreprise. Il s’ensuit qu’une entreprise commer-
ciale à succursales multiples, pour l’évaluation de son stock de marchandises, n’a pas à tenir compte des
frais de transport desdites marchandises entre ses entrepôts et ses magasins de vente ou d’un magasin à
un autre (CE 20 décembre 1972, no 83877 ; BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-10 no 40).
Sur le stockage de vins vieux, voir no 1167-1.
– en cas de simple adaptation des marchandises, lors de la vente, aux besoins des clients (cas
notamment de la distribution).
1199 Marchands de biens ou, plus généralement, immeuble acquis en vue d’une
revente immédiate
OM
1
ON
I. Coût d’entrée en stock En l’absence de règles spécifiques, le coût d’entrée des immeubles ou
EC
appartements en stocks doit être évalué selon les règles générales (voir no 1165 s. pour le coût d’acquisi-
S
UE
tion et no 1170 s. pour le coût de production).
Q
DI
Les immeubles acquis par des marchands de biens étant destinés à la revente, ils sont en principe compta-
RI
bilisés en stocks (voir no 1140). JU
ES
Sur la distinction entre stock et immobilisation pour un immeuble acquis avec engagement de revente,
NC
voir no 1140.
IE
SC
Toutefois, l’application des règles générales appelle à notre avis les remarques suivantes :
S
DE
a. Coût d’acquisition Les frais d’acquisition des immeubles stockés font obligatoirement partie du coût
E
LT
d’acquisition (contrairement aux « frais d’acquisition d’immobilisations » qui peuvent être comptabilisés
CU
– des honoraires ;
ch
– les frais financiers engagés pendant la période de rénovation et correspondant aux capitaux
empruntés pour financer le bien (prix d’acquisition et coût de la rénovation), si la société a retenu cette
option (voir no 1168) et dès lors que :
• les travaux réalisés sont nécessaires pour amener le stock dans l’état où il sera prêt à être vendu,
• et la durée des travaux (et non celle de détention du bien pour la revente) dépasse douze mois, des
travaux de rénovation légère ne pouvant donc être concernés (en ce sens, Bull. CNCC no 86, juin 1992, EC 91-89,
p. 362 s.).
Pour plus de détails sur les modalités d’application de cette option, voir no 1168 s.
Sur les autres frais à inclure dans le coût de production des constructions, voir no 1435-1.
Fiscalement Il devrait en être de même, dans la mesure où les coûts d’emprunt incorporables dans les
stocks sont les mêmes que ceux retenus sur le plan comptable (BOI-BIC-PVMV-10-20-20 no 270 et 280).
c. Charges de copropriété En revanche, les charges de copropriété courantes (entretien, nettoyage,
gardien, etc.), nous paraissent dans tous les cas constituer des charges immédiatement déductibles.
Sur l’évaluation à la clôture, voir no 1209.
II. Absence de cession dans le délai fiscal imparti L’acquisition d’immeubles acquis en vue de leur
revente ou de leur construction bénéficie de droits d’enregistrement réduits. Ce taux réduit est cependant
régularisé en cas de non-respect de l’engagement dans le délai prévu aux articles 1115 du CGI pour
l’engagement de revendre et 1594-0 G du CGI pour l’engagement de construire (BOI-TVA-IMM-10-10-10 ;
BOI-ENR-DMTOI-10-50) (voir no 877). En cas de régularisation :
– si le marchand de biens a toujours l’intention de revendre/construire, et même si cette régularisa-
tion intervient plusieurs années après l’acquisition, les droits de mutation complémentaires constituent
des frais accessoires d’achat qu’il convient d’inclure dans le coût de revient des stocks (en ce sens, Bull.
CNCC no 167, septembre 2012, EC 2012-21, p. 623). En effet, la jurisprudence précise clairement que le fait
générateur des droits d’enregistrement rétroactivement dus est l’acte de mutation et non le non-respect
de l’engagement de construire ou de revendre (Cass. com. 6 octobre 1998, no 1487 P rendu sous l’empire de
l’ancienne législation mais, à notre avis, encore applicable). D’ailleurs, si la société n’avait pas placé cette
opération à l’origine sous le régime de droits d’enregistrement réduits et avait dès l’acquisition acquitté
les droits de mutation au taux plein, ces droits auraient été inclus dans le coût d’acquisition ;
– si l’intention est désormais d’exploiter le bien en propre (Bull. no 157, mars 2010, EC 2009-71, p. 240 s.) :
• le stock est reclassé en immobilisation,
Pour plus de détails sur la comptabilisation et les conséquences du transfert de stocks à immobilisations,
OM
voir no 1136.
ON
• les droits de mutation complémentaires constituent des frais d’acquisition de l’immobilisation et
EC
sont soit immobilisés, soit comptabilisés en charges, selon l’option retenue par le marchand de biens
S
UE
pour ses autres frais d’acquisition d’immobilisations (voir no 1404-3).
Q
DI
Fiscalement Si le droit complémentaire est comptabilisé en charge, celle-ci est déductible (CAA Paris 10 juil-
RI
let 1990, no 89-762 et no 89-763 ; CAA Nantes 26 décembre 2003, no 00-969). S’il est immobilisé, il devrait suivre, à JU
ES
• Si l’entreprise a opté pour la comptabilisation en charges de ses frais d’acquisition, elle doit provisionner
SC
les droits d’enregistrement complémentaires dès son intention d’exploiter le bien en propre.
S
DE
Fiscalement Si les droits sont comptabilisés en charges, la provision pour impôt dont une entreprise
E
LT
s’estime redevable en raison de sa décision de ne pas revendre des immeubles qu’elle a acquis en exonéra-
CU
tion de droits d’enregistrement est déductible dès lors que constituent un événement en cours à la clôture,
:FA
om
de nature à rendre probable l’imposition future des droits d’enregistrement (CE 25 mars 2013, no 355608) :
x.c
– les demandes présentées par l’entreprise auprès de l’Administration tendant à la mise en recouvrement
rvo
Dans les deux cas, si l’incorporation des droits de mutation complémentaires rend la valeur comptable
du bien supérieure à sa valeur actuelle, une dépréciation doit être constatée (cette situation est d’autant
plus probable que l’immeuble n’a pas pu être vendu au cours de la période prévue initialement).
Il en est, à notre avis, de même pour les droits d’enregistrement dus en cas de non-respect de l’engage-
ment de construire prévu à l’article 1594-0 G du CGI.
Remarques 1. Les droits de mutation à taux réduit et autres frais d’acquisition initialement compris
dans le coût d’entrée du stock sont maintenus dans le coût d’entrée de l’immeuble, qu’il soit reclassé ou
non en immobilisation.
2. En revanche, l’intérêt de retard dû à l’occasion de cette régularisation doit être comptabilisé en
charges exceptionnelles au compte 6712 « Pénalités, amendes fiscales et pénales ».
Sur les autres frais à inclure dans le coût d’acquisition des terrains et immeubles, voir no 1415 s.
Fabricants de bijoux Le coût d’entrée des bijoux fabriqués doit être évalué en tenant 1199
compte (voir no 1170 s.) : 2
– du prix des matières premières,
– du coût de fabrication.
493
LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION © Ed. Francis Lefebvre
En conséquence, il n’est pas possible d’évaluer un stock de produits façonnés à partir d’or et autres
métaux et pierres précieuses au seul prix des matières premières, sans prendre en compte le coût
de fabrication.
Fiscalement Il en est de même (CE 9 janvier 1959, no 42464).
1199 Forêts : stocks de bois Selon l’avis CNC no 2002-15 du 22 octobre 2002 relatif aux règles
3 comptables applicables aux sociétés d’épargne forestière :
– les bois sur pied mûrs ou en cours de croissance, sont comptabilisés pour leur prix d’achat (valeur
d’expertise à l’entrée dans la société d’épargne forestière), majoré, à notre avis, des frais accessoires
(§ 2.2.1.1) ;
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-PDSTK-20-30 no 120 à 160).
– les bois sur pied en cours de croissance sont impactés de tous les travaux qui participent à la
création et la valorisation des peuplements (de la préparation des sols avant plantation, jusqu’à
l’élagage inclus) (§ 2.2.2.1).
Fiscalement En application de l’article 38 nonies de l’Annexe III au CGI (BOI-BIC-PDSTK-20-30 no 130 à 160),
le coût de production des stocks doit inclure les coûts entraînés par :
– la préparation des sols,
– la plantation et la replantation,
– la mise en place des générations.
Pour plus de détails, voir Doc. FL BIC-VI-16400 à 17025.
Sur la distinction entre stock et immobilisation, voir no 1139-1.
OM
Selon l’avis CU CNC précité, elle peut être inscrite dans un sous-compte spécifique des achats de
ON
marchandises (voir no 799).
EC
S
Fiscalement Il devrait, à notre avis, en être de même.
UE
Q
DI
Pour plus de détails sur la réglementation sur les DEEE et les différentes obligations des producteurs,
RI
distributeurs et utilisateurs, voir no 1516-3. JU
ES
NC
IE
Fiscalement C’est le cours du jour qui est retenu (CGI, art. 38-3). Sur la définition jurisprudentielle du
ch
1.s
En outre, le prix et les perspectives de vente sont à prendre en considération (PCG, art. 214-22). Voir no 1204 s.
1201 Evaluation par unité ou catégorie Les stocks et en-cours sont évalués unité par
unité ou catégorie par catégorie, l’unité d’inventaire étant la plus petite partie qui peut être invento-
riée sous chaque article (PCG, art. 214-22).
Il s’agit, selon nous :
– pour les articles ou catégories individualisables, de l’article ou de la catégorie d’articles,
– pour les articles interchangeables, de la catégorie d’articles.
Toutefois, en cas de difficulté d’application, les produits ou travaux en cours peuvent faire l’objet
d’évaluations globales (industries du verre, par exemple).
494
© Ed. Francis Lefebvre LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION
B. Modalités d’évaluation
Détermination de la valeur actuelle Selon le PCG, la valeur actuelle est la plus 1202
élevée de la valeur vénale ou de la valeur d’usage (PCG, art. 214-22).
Toutefois, en pratique, cette valeur actuelle devrait, à notre avis, ne correspondre qu’à une seule
valeur (soit la valeur vénale, soit la valeur d’utilité), selon la destination du stock.
En effet, selon le PCG (art. 214-22), les perspectives de vente sont à prendre en considération pour juger
des éventuelles dépréciations des stocks.
Ainsi, devrait être retenue :
– la valeur vénale, si le stock est destiné à être vendu en l’état ;
C’est le montant qui pourrait être obtenu, à la date de clôture, de la vente des produits finis ou des
marchandises lors d’une transaction conclue à des conditions normales de marché, net des coûts de
sortie (PCG, art. 214-6).
Pour la détermination de la valeur vénale :
– des produits finis ou marchandises revendues en l’état, voir no 1202-1.
– des produits intermédiaires destinés à être vendus en l’état, voir no 1202-2 II.
– des matières premières destinées à être revendues en l’état, voir no 1202-4.
– la valeur d’usage, si le stock doit entrer dans un processus de production. Dans la généralité
des cas, elle est déterminée en fonction des flux nets de trésorerie attendus.
Pour la détermination de la valeur d’usage dans le cas des produits intermédiaires, voir no 1202-2 et dans le
cas des matières premières, voir no 1202-4.
Dans le cas particulier des stocks, les flux nets de trésorerie futurs devraient tenir compte, à notre avis :
– non seulement du prix de vente estimé de ces stocks (il s’agit, à notre avis, en l’absence de précisions
dans les textes et conformément aux IFRS [IAS 2.6], du prix de vente estimé dans le cours normal de
l’activité de l’entreprise),
– mais également des coûts nécessaires à leur achèvement et à leur distribution.
Remarque Différentes destinations pour une même catégorie de stock : pour une même catégo-
rie de stock, il n’existe pas nécessairement une seule destination. Ainsi, certains produits intermédiaires
peuvent être, au choix de l’entreprise, soit vendus en l’état, soit incorporés dans le processus de produc-
tion à venir (voir no 1202-2).
A notre avis, la valeur actuelle peut être appréciée de la manière suivante :
OM
ON
Nature du stock Valeur vénale Valeur d’usage
EC
S
Matières premières/Approvisionnements (voir no 1202-4)
UE
Q
– destinés à être utilisés dans la production x
DI
RI
– destinés à être vendus en l’état x
JU
Produits intermédiaires/ En-cours de production
ES
NC
En outre, le prix et les perspectives de vente sont à prendre en considération pour juger des
x.c
Produits finis et marchandises revendues en l’état A notre avis, elle est déterminée 1202
1.s
uh
en fonction de leur valeur actuelle qui devrait être égale à la valeur vénale (voir no 1202). Celle-ci 1
correspond au prix de vente estimé de l’entreprise, déduction faite de la totalité des frais restant
à supporter pour parvenir à la vente.
Sur le cas particulier des stocks ayant fait l’objet d’un contrat de vente ferme, voir no 1217.
Sur le cas des marchandises cotées, voir no 1223.
I. Prix de vente estimé En l’absence de disposition comptable, les précisions apportées sur la
définition fiscale du cours du jour nous paraissent applicables sur le plan comptable, sous réserve
de la prise en compte des événements postérieurs à la clôture (voir no 1204 s.).
Fiscalement Le cours du jour visé par l’article 38-3 du CGI s’entend de la valeur que l’entreprise retirerait
de la vente, effectuée dans les conditions normales à la date de l’inventaire, des produits pour lesquels
ce mode d’évaluation est retenu (BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-20 no 1).
a. Prix de vente : il s’agit du prix de vente estimé du stock, et non de son coût de remplacement (prix que
l’entreprise devrait payer pour acquérir ces mêmes stocks) (CE 20 janvier 1984, no 34784 ; BOI-BIC-PDSTK-20-20-
10-20 no 1). Sur l’utilisation des mercuriales, voir d. ci-après.
b. Conditions normales : la jurisprudence (CE 3 février 1989, no 57456 ; CE 10 février 1989, no 73281 et CE 28 juin
1991, no 79339) définit le cours du jour à la clôture, s’agissant des marchandises dont une entreprise fait le
495
LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION © Ed. Francis Lefebvre
commerce, comme le prix auquel, à cette date, cette entreprise peut, dans les conditions de son exploitation
à cette même date, normalement escompter vendre les biens qu’elle possède en stock. Le cours à retenir
ne peut être appliqué à un ensemble de produits que si ceux-ci présentent des caractéristiques analogues
(CE 2 avril 1990, no 88285-88763 et CAA Bordeaux 25 février 1992, no 91-42).
c. Date de l’inventaire : le cours du jour résulte en général des tarifs ou mercuriales publiés à la date de
l’inventaire ou à la date la plus rapprochée (BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-20 no 1 ; voir toutefois d. ci-après). Le
Conseil d’Etat admet l’utilisation de cours constatés aux environs de la clôture si aucun cours n’est disponible
à cette date ou si ce cours n’est pas pertinent. Il refuse en revanche l’utilisation de cours largement antérieurs
ou postérieurs à la clôture, tels qu’une moyenne des cours constatés entre la clôture et l’arrêté des comptes
(CE 21 mai 2012, no 332090). En l’absence de mercuriales fiables, le cours du jour à retenir à la clôture du
31 décembre peut être calculé à partir des ventes réalisées entre le 15 décembre et le 15 janvier dès lors
que ces ventes ont porté sur des quantités importantes et variées, suffisamment représentatives des diffé-
rents produits en stock à la clôture ; une période de 2 mois (1er décembre – 31 janvier) a en revanche été
écartée car trop longue (CAA Bordeaux 21 mars 1995, no 93-1430).
d. Précisions sur l’utilisation de mercuriales : les cours du jour résultant d’une cote officielle, même
agréée par l’Administration, ne peuvent être retenus dès lors que l’entreprise pratique habituellement
d’autres prix. De même (CAA Bordeaux 22 juillet 1996, no 93-549), le cours du jour à retenir est celui qui
correspond au prix que l’entreprise est en mesure de tirer effectivement sur le marché de la vente de son
stock, et non un prix théorique (tel un prix de catalogue).
En ce qui concerne les stocks subventionnés lors de la vente, voir no 1218.
Le bénéfice à prévoir (c’est-à-dire en fait la marge habituelle faite sur ces produits) n’est pas à
déduire du prix du marché. En effet, une perte de marge qui sera constatée l’exercice suivant ne
constitue pas une charge probable mais une diminution de produit probable, le produit étant quand
même vendu à un prix supérieur à son coût de revient.
De même, le risque de non-recouvrement du prix de la vente n’est pas un élément à déduire du
prix de marché.
II. Frais restant à supporter jusqu’à la vente (coûts de sortie) Pour des produits finis et des
marchandises revendues en l’état, ces frais (ou coûts) – prévisionnels – correspondent en pratique :
– aux frais d’acte, frais de timbre et taxes similaires liées à la transaction ;
– aux frais de distribution directs : notamment frais de transport, frais de commissionnaires et de
courtage ;
– au coût de la garantie accordée après la vente (coût de réparation ou de remplacement), celui-ci
étant déterminé de la même manière que la provision pour charges à constituer lors de la vente
OM
ON
(voir no 610) ;
EC
– le cas échéant, s’il s’agit d’un bien d’occasion, au coût des réparations restant à effectuer (voir
S
no 1207).
UE
Q
Remarques 1. Coûts externes et internes Les coûts de sortie sont tous les coûts externes ou internes
DI
RI
à l’entité, permettant de mettre le stock en état d’être vendu (pour plus de détails, sur la définition de JU
ces frais, voir no 1450-3), toutefois, en pratique :
ES
NC
– en général, seuls les coûts externes devraient, à notre avis, être retenus, compte tenu de la difficulté
IE
– les commissions versées aux vendeurs de l’entreprise pourraient néanmoins être comprises dans ces
S
DE
2. Ristournes sur le chiffre d’affaires Les coûts de sortie peuvent, à l’inverse, être minorés, le cas
CU
échéant, de ristournes sur chiffre d’affaires (hors facture) dès lors que celles-ci sont directement ratta-
:FA
Fiscalement Les dépenses nécessaires à la commercialisation ultérieure des stocks non encore engagées
rvo
à la clôture sont exclues, tant pour l’évaluation des stocks que pour la constitution d’une provision pour
ola
ch
perte (CGI, art. 39-1-5o, al. 1). Ces frais correspondent à toutes les dépenses, incorporables ou non incorpo-
1.s
rables aux stocks, non engagées à la clôture, qu’il s’agisse des frais de commercialisation proprement dits,
uh
tels que frais de publicité et de démarchage, ou par exemple des frais de remise en état d’un stock de
matériels d’occasion (BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-10 no 210 ; BOI-BIC-PROV-30-10-20 no 190 ; CAA Lyon 2 juin 2005,
no 99-2311 et TA Dijon 1er juin 1999, no 98-5572).
Sur les retraitements extra-comptables nécessaires en cas de dépréciation, voir no 1216.
1202 Produits intermédiaires Ils sont évalués à la valeur actuelle (voir no 1202), qui devrait, à notre
2 avis, dépendre de l’existence ou non d’un marché pour ce produit intermédiaire et de la destination
que l’entreprise prévoit pour ces biens.
En effet, selon le PCG (art. 214-22), les perspectives de vente sont à prendre en considération pour juger
des éventuelles dépréciations des stocks.
Fiscalement En revanche, la jurisprudence s’organise autour de l’existence ou non d’un marché, quelle
que soit la destination finale du stock, comme précisé par Emmanuel Glaser, Rapporteur public dans ses
conclusions sous l’arrêt CE 30 décembre 2009, no 304516.
I. S’ils ne peuvent être vendus que finis (c’est-à-dire en l’absence de marché pour les produits
intermédiaires), c’est la valeur d’usage, c’est-à-dire le prix de vente du produit fini diminué des
496
© Ed. Francis Lefebvre LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION
frais de commercialisation et des coûts d’achèvement, qui devrait être retenue (la valeur vénale
n’étant pas déterminable).
Sur les conséquences, sur le calcul de la dépréciation, de l’utilisation de la valeur d’usage, voir no 1216-1.
Fiscalement L’approche est identique (CE 21 mai 2012, no 332090 ; CE 30 décembre 2009, no 304516 ; BOI-BIC-
PDSTK-20-20-10-20 no 30). En effet, en l’absence de marché pour les produits intermédiaires :
– aucune autre méthode de valorisation des produits intermédiaires non susceptibles d’être vendus en l’état
n’est possible, dès lors que ces produits n’ont de valeur qu’en tant que composants des futurs produits finis
dans lesquels ils ont vocation à s’incorporer, comme l’a souligné Stéphane Verclytte, maître des requêtes au
Conseil d’Etat dans une chronique commentant l’arrêt du Conseil d’Etat du 15 octobre 1997, no 161620
(voir no 1202-4) ;
– même s’il existe des ventes en l’état ponctuelles et effectuées à titre exceptionnel (par exemple dans le
cadre de « dépannage concurrence »), ces ventes ne sont pas suffisantes pour qualifier l’existence d’un
marché, et donc d’un prix de marché auquel ces produits devraient être évalués (CE 30 décembre 2009 précité).
Toutefois, contrairement à la règle comptable, le prix de vente à retenir doit être minoré des seuls coûts
d’achèvement, les frais de commercialisation non encore engagés à la clôture étant exclus, tant pour
l’évaluation des stocks que pour la constitution d’une provision pour perte (sur les retraitements extra-
comptables à effectuer, voir no 1216).
II. S’ils peuvent être vendus tels quels (avant leur entrée dans une nouvelle phase du circuit de
production), la valeur actuelle à retenir sera, à notre avis, différente selon la destination des stocks
(voir no 1202).
En pratique, sauf cas particulier (commande spécifique à honorer par exemple), la décision de l’entreprise
quant à la destination de ces stocks intermédiaires devrait être guidée par la plus forte rentabilité du
débouché à la clôture.
Par exemple, un produit intermédiaire destiné initialement à la production pourrait finalement être vendu
tel quel :
– si sa valeur vénale est telle que la marge sur ce produit intermédiaire est supérieure à la marge prévue
sur le produit fini ;
– en cas de surproduction ou de changement de production, pour écouler les produits intermédiaires
devenus inutiles.
La valeur actuelle des produits intermédiaires pouvant être vendus tels quels devrait donc, à notre avis,
bien correspondre in fine à la plus élevée de la valeur vénale ou de la valeur d’usage.
a. Les produits intermédiaires sont destinés à être vendus en l’état Dans ce cas :
OM
– ils doivent être reclassés, à la clôture, en produits finis (lorsqu’ils sont produits par l’entreprise) ou
ON
EC
en marchandises revendues en l’état (lorsqu’ils ont été achetés) ;
S
– c’est la valeur vénale, c’est-à-dire le prix de vente du produit intermédiaire diminué des frais de
UE
commercialisation, qui est à retenir (voir no 1202-1) pour apprécier la nécessité d’une dépréciation.
Q
DI
RI
b. Les produits intermédiaires sont destinés à être intégrés dans le processus de production
d’un produit fini. Dans ce cas, seule la valeur d’usage, c’est-à-dire le prix de vente du produit JU
ES
fini diminué des charges de production à venir et des frais de commercialisation, devrait être retenue.
NC
IE
Sur les conséquences, sur le calcul de la dépréciation, de l’utilisation de la valeur d’usage, voir no 1216-1.
SC
S
Fiscalement Dès lors que les produits intermédiaires sont susceptibles d’être vendus en l’état, leur cours
DE
du jour doit s’entendre de leur prix de vente en l’état à la clôture (CE 17 octobre 2007, no 284054). Peu importe,
E
LT
donc, que ces produits soient effectivement destinés à être vendus en l’état ou à être incorporés à des
CU
produits finis (sur les retraitements extra-comptables nécessaires en cas de dépréciation, voir no 1216-1). En
:FA
om
outre, comme indiqué ci-avant I., le prix de vente ne doit pas être minoré des frais de commercialisation
x.c
En-cours de production Pour les évaluer, la méthode à utiliser est fonction notamment des 1202
1.s
uh
Sur les conséquences, sur le calcul de la dépréciation, de l’utilisation de la valeur d’usage, voir no 1216-2.
Fiscalement Il devrait, à notre avis, en être de même (CE 30 décembre 2009, no 304516 rendu en matière de
produits intermédiaires mais, à notre avis, applicable également aux matières premières), sauf à hauteur des
frais de commercialisation. Sur les retraitements extra-comptables correspondants, voir no 1216.
II. Si elles peuvent être vendues telles quelles (avant leur entrée dans une nouvelle phase du
circuit de production), la valeur actuelle à retenir pour apprécier la nécessité d’une dépréciation est
différente selon la destination des stocks :
– la valeur vénale (prix de vente en l’état diminué des frais de commercialisation) est à retenir si le
stock est destiné à être revendu en l’état ;
– la valeur d’usage (prix de vente du produit fini dans lequel sont incorporées les matières premières,
diminué des frais d’achèvement et des frais de commercialisation) est à retenir si le stock est destiné
à être intégré dans un produit fini.
Sur les conséquences, sur le calcul de la dépréciation, de l’utilisation de la valeur d’usage, voir no 1216-2.
Fiscalement L’Administration (BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-20 no 1) et le Conseil d’Etat (CE 21 juin 2002, no 222622
et CE 15 octobre 1997, no 161620) ont une approche fiscale plus libérale que l’approche comptable (voir étude
de Stéphane Verclytte, maître des requêtes au Conseil d’Etat, RJF 1/98, p. 2 s.). En effet, peu importe que les matières
soient ou non destinées à être incorporées dans un produit fini, le cours du jour des matières premières
correspond au prix auquel s’effectue normalement leur commerce à la date de l’inventaire, c’est-à-dire à
leur prix de marché non diminué des frais de commercialisation. Sur les conséquences de cette divergence,
identiques à celles existant pour les produits intermédiaires, voir no 1216-1.
1204 Prix et perspectives de vente Prix et perspectives de vente sont à prendre en consi-
dération pour juger des éventuelles dépréciations à effectuer (PCG, art. 214-22). En conséquence, à
notre avis, il convient de tenir compte, dans l’évaluation de la valeur actuelle, de :
– la destination des stocks : voir no 1202-2 (produits intermédiaires) et 1202-4 (matières premières) ;
– l’évolution du prix du marché (articles bradés) : voir no 1205 ;
– l’écoulement des produits (rotation lente et obsolescence) : voir no 1206.
A notre avis, les évolutions de prix et d’écoulement à retenir sont celles connues jusqu’à la date d’arrêté
des comptes, les dépréciations dont le principe était déjà acquis à la clôture devant tenir compte des
événements postérieurs à la clôture (voir no 2829).
OM
Fiscalement Il doit être fait abstraction des circonstances intervenues postérieurement à la clôture, dont
ON
EC
il ne peut être tenu compte qu’au titre de l’exercice auquel elles se rapportent (BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-20
S
no 1 ; CE 18 juillet 1930, Dupont 1931, p. 157 ; CAA Bordeaux 17 octobre 2013, no 11BX03266).
UE
Q
DI
RI
1205 Evolution du prix du marché (ou du prix de vente) Plusieurs situations sont possibles : JU
ES
1. Lorsque l’évolution de prix confirme les conditions existant à la fin de la période (en ce
NC
sens également Rec. OEC no 1-12 ; voir no 2829), c’est-à-dire, à notre avis, lorsque ces événements peuvent
IE
SC
être anticipés à la date de clôture, l’évolution du prix doit être prise en compte.
S
Tel est le cas, par exemple, lorsque les produits sont vendus après la clôture à des prix inférieurs à
DE
Dans ce cas, il convient de déduire les frais de commercialisation du prix de vente bradé (et non du
om
Selon le plan comptable des industries textiles, une décote est à pratiquer pour les produits de collection
uh
saisonniers ou soumis aux aléas de la mode ainsi qu’aux stocks non encore démodés représentant des
quantités significatives sensiblement supérieures aux commandes.
Sur la validité des plans comptables professionnels, voir no 295.
■ Exemple
(à notre avis) : Un stock d’un coût d’achat de 1 000 comprend des articles destinés à être bradés (à 80 %
du prix normal) ; en pratique, 90 % le seront (soit, pour le stock bradé, un coût d’achat de 900) et les
frais de distribution à prévoir s’élèvent à 270.
D’où, pour un coût d’achat de 900, une dépréciation de 130 (900 – 770).
498
© Ed. Francis Lefebvre LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION
2. En revanche, lorsque l’évolution de prix après la clôture indique une situation apparue
postérieurement à la date de clôture, celle-ci ne doit pas être prise en compte dans l’évalua-
tion des stocks à la clôture (voir no 2830).
Tel est le cas, par exemple, lorsque les produits sont vendus après la clôture à des prix inférieurs à
ceux pratiqués à la date de clôture du fait :
– d’une dégradation des produits suite à un dégât des eaux,
– d’une baisse des cours de bourse des produits en stocks, lorsque ceux-ci sont cotés sur un
marché reconnu (type LME – London Metal Exchange). Dans ce cas, ils doivent être évalués au
cours observé à la date de clôture :
– même si ce cours continue de chuter après la clôture,
– même si la vente du stock coté est intervenue entre la date de clôture et la date d’arrêté des
comptes, pour un prix inférieur au cours au 31 décembre.
En effet, la cotation sur un marché reconnu et liquide d’un actif à une date donnée est censée tenir
compte de toutes les données disponibles à cette date. Aussi, toute baisse ultérieure est réputée résulter
d’événements nouveaux qui doivent être pris en compte au moment où ils surviennent (voir no 2083-4).
Toutefois, si l’impact de la baisse des cours post-clôture est significatif sur la situation économique et
financière, une information en annexe doit être fournie au titre des événements post-clôture (voir no 2830).
Il en est de même, à notre avis, pour les produits finis dont le prix est indexé sur le cours de matières
premières cotées sur un marché reconnu.
Fiscalement Il en est, en principe, de même (BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-20 no 1 ; CE 18 juillet 1930, no 80279).
Toutefois, sur les stocks de matières premières (ou de produits intermédiaires) destinés à être incorporés
dans un produit fini, voir no 1202-4 et 1216-2. Sur les stocks de produits intermédiaires, voir no 1202-2 et 1216-1.
Ecoulement des produits L’écoulement de certains produits stockés peut être réduit (rota- 1206
tion faible), traduisant soit une baisse de la demande soit une obsolescence.
Tel est le cas, notamment :
– des articles défraîchis, démodés et détériorés,
– des pièces détachées ou de rechange, relatives à des matériels qui ne sont plus produits ou dont la
production a dû être considérablement ralentie,
– des articles pour lesquels de nouvelles normes de fabrication sont imposées rendant ainsi les anciens
stocks périmés.
OM
Les perspectives de vente, et notamment les taux de rotation des marchandises, constituent des
ON
indices de perte de valeur déclenchant un test de dépréciation et donc un calcul de la valeur
EC
actuelle des stocks (PCG, art. 214-22).
S
Les taux de rotation ne doivent pas, en principe, être utilisés directement dans le calcul statistique
UE
Q
d’une dépréciation forfaitaire, une dépréciation sur stocks ne devant être constatée que si le coût
DI
RI
d’entrée est supérieur à sa valeur actuelle. Une dépréciation pour rotation faible calculée à partir
JU
des taux de rotation observés ne pourra donc être justifiée qu’à la condition qu’elle conduise à
ES
De telles dépréciations pourraient, par exemple, être conservées si le taux moyen de dépréciation par
SC
catégorie (et non un pourcentage forfaitaire général) est établi par référence à des statistiques fiables :
S
DE
– mettant clairement en évidence le lien entre ces catégories, le taux de dépréciation et les pertes effec-
CU
– et mentionner dans le rapport de gestion les difficultés rencontrées dans l’écoulement de ses
ola
Fiscalement Selon la jurisprudence, le principe de cette (provision pour) dépréciation est admis à
uh
condition :
1. Que la dépréciation soit probable et non éventuelle. Ainsi n’est pas admise en déduction une
(provision pour) dépréciation :
– correspondant au risque de mévente des stocks, dès lors qu’il n’est fait état d’aucune circonstance permet-
tant de regarder comme probables, à la clôture de l’exercice, des difficultés d’écoulement des produits
fabriqués et non encore livrés (CE 3 mars 1982, no 24513 ; BOI-BIC-PROV-20-10-30 no 60) ;
– de pièces destinées à des véhicules dont la fabrication devait être arrêtée, dès lors qu’aucun arrêt de
fabrication n’était prévu à sa date de constitution (CE 30 avril 1969 no 74863 ; BOI-BIC-PROV-20-10-30 no 60) ;
– uniquement fondée sur une interdiction temporaire de vente, qui n’affecterait ni la valeur intrinsèque
des produits ni leur valeur probable de réalisation (CAA Nancy 20 janvier 2000, no 97-2467).
Ont en revanche été jugées déductibles, des (provisions pour) dépréciation :
– étayées par des statistiques issues des données comptables de l’entreprise attestant de l’obsolescence de
semences agricoles en raison de l’apparition de nouvelles variétés plus performantes (CE 21 décembre 2007,
no 288099),
– justifiées par la défaillance du client quasi-exclusif d’un article spécifique (CE 4 novembre 1985, no 46003),
par un refus du client des stocks commandés ou un changement des normes obligatoires édictées par la
personne morale de droit public cliente (CE 18 mars 1983, no 27832),
499
LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION © Ed. Francis Lefebvre
– résultant de changements de normes européennes (fabrication, qualité, etc.) à condition que la directive
ait été transposée ou que le délai de transposition accordé à l’Etat ait expiré (CE 9 janvier 1995, no 136535).
2. Que son montant soit évalué avec une approximation suffisante y compris à l’aide de méthodes
statistiques (CE 7 novembre 1975, no 86136 ; BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-20 no 90 ; voir no 2577-3). Cela implique qu’elle
soit fondée sur des critères précis tenant à la nature des biens et à leurs conditions d’exploitation, la seule
référence au critère de la durée de rotation étant insuffisante. Ainsi par exemple, les stocks à la clôture
peuvent être évalués :
– d’après les prix pratiqués lors des dernières ventes de l’exercice portant sur des quantités et qualités de
stocks suffisamment significatives (CE 21 novembre 2007, no 274912) ou bien en appliquant à leur coût de
revient un abattement forfaitaire fondé sur les prix pratiqués, sous réserve que cet abattement soit déterminé
d’après un calcul fiable tenant compte des conditions de commercialisation par l’entreprise des éléments
concernés (CE 26 octobre 1983, no 33457 ; BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-20 no 90) ;
– par référence à des cotations professionnelles, sous réserve que la situation propre de l’entreprise soit
prise en compte (notamment CAA Lyon 2 juin 2005, no 99-2311, voir no 1207) ;
– en tenant compte de leur détérioration matérielle, de leur obsolescence ou de changements de modes,
sous réserve que leur dépréciation ne soit pas déterminée exclusivement d’après leur ancienneté et qu’elle
soit justifiée distinctement pour chaque catégorie d’éléments en cause, compte tenu des conditions d’exploi-
tation de l’entreprise (notamment CE 8 juillet 2015, no 367767 ; CE 8 juillet 2009, no 305776 ; CE 17 novembre 2000,
no 181458 ; CE 3 février 1989, no 57456 ; BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-20 no 80).
Pour les entreprises de petite taille, l’Administration admet qu’il ne soit pas procédé à des calculs poussés
pour déterminer le montant des provisions. En revanche, elle exige des entreprises de taille importante que
ce montant soit déterminé avec le maximum de précision et de fiabilité à partir des éléments réels en leur
possession, dès lors qu’elles disposent d’importants moyens techniques de gestion (BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-
20 no 90).
3. Que les produits ne soient pas revendus à des prix supérieurs au prix d’acquisition (référence au
prix de marché) : dans ce cas aucune (provision pour) dépréciation ne peut être admise, quelle que soit la
durée de leur détention en stocks (CE 12 janvier 1983, no 37363) et même si elle est calculée selon les données
d’un barème professionnel (CE 17 février 1982, no 11190 ; BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-20 no 1 ; CE 26 janvier 1990,
no 66092). Toutefois, le fait qu’une pièce faisant partie d’un lot en stock ait été vendue à un prix supérieur
à son prix de revient ne fait pas obstacle à la constitution d’une (provision pour) dépréciation de ce lot s’il
apparaît que la valeur globale du lot au cours du jour est inférieure à son prix de revient (CE 20 janvier 1984,
no 34784 ; BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-20 no 70).
OM
Pour plus de détails et d’autres exemples de (provisions pour) dépréciation de stocks admises ou non en
ON
déduction, voir Doc FL. BIC-VI-9450 à 10545.
EC
S
UE
Q
DI
C. Cas particuliers
RI
JU
ES
A défaut d’indications dans le PCG, leur valeur d’inventaire nous paraît être
IE
constituée par le prix du marché net de frais de distribution et des coûts de réparation (voir no 1202-1).
SC
S
Fiscalement Les cotations publiées par les organismes professionnels ou les publications spécialisées
DE
E
dont la notoriété est établie au plan national peuvent constituer un élément d’appréciation important ; mais
LT
s’agissant de cotations moyennes, on ne saurait leur attribuer une valeur absolue, cette seule référence
CU
:FA
étant jugée insuffisante par l’Administration (BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-20 no 20) et la jurisprudence (pour la cote
om
« Argus » : CE 13 juillet 2007, no 289233 et 289261 ; CE 31 mai 2000, no 170118 et CE 8 janvier 1997, no 153394 ;
x.c
pour la cote dite « SIMO » : CE 10 février 1989, no 73281 et CAA Lyon 2 juin 2005, no 99-2311).
rvo
ola
Il appartient au contraire à l’entreprise de tenir compte éventuellement des circonstances de nature à confé-
ch
1.s
rer aux matériels à évaluer une valeur probable de réalisation supérieure à celle résultant des cotations, par
uh
exemple :
– l’état du matériel : lorsque le matériel usagé est dans un état particulièrement bon – et d’autant plus si
cet état était « confirmé » par un prix d’acquisition déjà supérieur à la norme générale – ou encore lorsqu’il
a fait l’objet d’importants travaux (BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-20 no 20) ;
– pour un revendeur de matériels d’occasion, à notre avis, les facteurs influençant les performances commer-
ciales de l’entreprise, tels que son implantation géographique ou sa situation concurrentielle (par exemple, pour
un distributeur de véhicules exerçant son activité dans une région montagneuse, le marché de l’occasion est
moins porteur pour les petites voitures de ville que pour les véhicules tout terrain, type 4 × 4).
Sur la possibilité d’évaluer la provision sur la base de données statistiques, voir no 2577-3.
Sont en revanche exclus de l’évaluation de la valeur d’inventaire les frais de commercialisation restant à
engager jusqu’à la vente (voir no 1202-1).
Remarque Absence d’évolution prévisible de la jurisprudence du Conseil d’Etat : dans ses
conclusions sous l’arrêt précité de 2007, le Commissaire du Gouvernement Stéphane Verclytte s’est
interrogé sur le bien-fondé du refus de cette cotation compte tenu du caractère standard des véhi-
cules de l’espèce. Le Conseil d’Etat a toutefois confirmé le rejet de principe de la simple application
de la cote Argus.
500
© Ed. Francis Lefebvre LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION
OM
valeur d’usage (voir no 1202-2 et 1202-3). C’est-à-dire pour le marchand de biens :
ON
– la valeur vénale de l’immeuble s’il était fini (voir I. ci-avant) ;
EC
– diminuée des coûts d’achèvement, c’est-à-dire les coûts restant à supporter pour pouvoir
S
UE
mettre l’immeuble en état d’être présenté à la vente, à savoir :
Q
• les travaux de remise en état ou de rénovation qui seront incorporables au coût de production
DI
RI
du stock, ainsi que les éventuels frais financiers incorporables à ces coûts, JU
ES
Par exemple, ces travaux peuvent être des dépenses de ravalement, de peinture, etc.
NC
• et, pour les biens en cours de construction ou de restructuration, les coûts des travaux
IE
SC
restant à effectuer, ainsi que les éventuels frais financiers afférents s’ils sont incorporables au coût
S
de ces travaux.
DE
S’il résulte de la comparaison entre la valeur actuelle et le coût du stock une moins-value latente,
E
LT
construction.
om
Fiscalement Les frais de commercialisation restant à engager jusqu’à la vente sont exclus de l’évaluation
x.c
rvo
Pour plus de détails sur les coûts incorporables au coût de production des stocks, voir no 1170 s.
ch
1.s
Pour plus de détails sur le traitement des frais financiers, voir no 1168 s. et 1180-1.
uh
Fiscalement Les stocks sont évalués au prix de revient ou au cours du jour de la clôture de l’exercice, si
ce cours est inférieur au prix de revient (CGI, art. 38-3). Dans ce cas, l’entreprise doit constituer, à due
concurrence, une (provision pour) dépréciation (CGI A III, art. 38 decies ; BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-20 no 60). Cette
provision est déductible dans les conditions prévues à l’article 39-1-5o du CGI.
Toutefois, lorsqu’un calcul de dépréciation doit être réalisé sur un stock bénéficiant d’une couver-
ture, il est tenu compte des effets de la couverture dans le calcul de l’éventuelle dépréciation
(PCG, art. 628-15). Voir no 1222 s.
Sur les principes d’évaluation post-clôture des stocks en normes IFRS, voir Mémento IFRS no 34989 s.
1215 Classement comptable La dépréciation des stocks ne peut être enregistrée directement
1 en réduction du coût d’entrée (principe de non-compensation). Le coût d’entrée doit être main-
tenu et la perte de valeur fait l’objet d’une dépréciation. Les entreprises qui ne respecteraient pas
cette règle commettraient une irrégularité pour la présentation de leur bilan (Rép. Longuet, AN 21 avril
1980, no 21900, non reprise dans Bofip ; BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-20 no 60).
Sur le classement comptable de la perte de valeur dans le coût d’entrée des stocks en normes IFRS, voir
Mémento IFRS no 34989.
Fiscalement En revanche, la possibilité de déprécier directement les stocks est admise en dépit de son
irrégularité comptable (BOI-BIC-PDSTK-20-20-10-20 no 60). Ainsi (CE 23 février 1977, no 98252 ; CE 6 janvier 1984,
no 36432 et CAA Paris 22 juillet 1993, no 92-485), une entreprise qui a omis d’user de la faculté de constituer
une (provision pour) dépréciation de son stock ne doit pas, du seul fait de cette omission, être privée du
droit, qu’elle tient de l’article 38-3 du CGI, d’évaluer son stock au cours du jour de la clôture de l’exercice,
si ce cours est inférieur au prix de revient. En outre, cette dépréciation directe n’a pas à être mentionnée
sur le tableau de provisions, mention dont l’omission est en principe sanctionnée par une pénalité de 5 %
(TA Cergy-Pontoise 10 février 2009, no 04-207) (voir no 2574). Cette faculté de constater la dépréciation par décote
directe n’est toutefois pas admise pour les travaux en cours (BOI-BIC-PDSTK-20-20-20 no 1).
Par ailleurs, une surévaluation des stocks due à l’utilisation d’une méthode d’évaluation irrégulière ne peut
être compensée par la constitution d’une (provision pour) dépréciation des stocks, celle-ci ne répondant à
aucune des conditions de déduction posées par l’article 39-1-5o du CGI (CE 20 janvier 1984, no 34784).
Sur les conditions formelles de déductibilité des (provisions pour) dépréciation, voir no 2574.
Sur le schéma de comptabilisation des dépréciations, voir no 1257.
OM
Sur le caractère courant ou exceptionnel de la dotation pour dépréciation, voir no 1258.
ON
EC
1215 Obligations en matière de dépréciations
S
UE
Q
2 Sur les sanctions en matière de (non-) constitution de dépréciations, voir no 2573.
DI
RI
I. Constatation obligatoire des dépréciations Même en cas d’absence ou d’insuffisance du béné- JU
ES
fice, il doit être procédé aux dépréciations (et amortissements) nécessaires pour que les comptes
NC
annuels donnent une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et du résultat de l’entre-
IE
SC
Les provisions nécessaires doivent être constituées indépendamment de leur déductibilité fiscale.
E
LT
II. Reprise obligatoire par le résultat des dépréciations devenues sans objet Les dépréciations
CU
sont rapportées au résultat quand les raisons qui les ont motivées ont cessé d’exister (C. com. art.
:FA
om
Fiscalement La provision (pour dépréciation) qui devient sans objet au cours d’un exercice doit être
ola
rapportée aux bénéfices imposables dudit exercice, sauf s’il s’agit d’une provision (pour dépréciation) dont
ch
■ Exemple
Produits intermédiaires Une dépréciation doit être comptabilisée si la valeur actuelle est 1216
inférieure au coût de production (ou d’acquisition). Cette valeur actuelle est différente selon la 1
destination des produits (voir no 1202-2) :
– lorsqu’ils sont destinés à être vendus, ils sont évalués à la valeur vénale ;
– lorsqu’ils sont destinés à être intégrés dans le processus de production d’un produit fini, ils sont
évalués à la valeur d’usage. Dans ce cas, une dépréciation des produits intermédiaires n’est possible
que si les produits finis auxquels ils sont incorporés sont eux-mêmes dépréciés, c’est-à-dire si
le coût de revient du produit fini (coût des stocks de produits intermédiaires augmenté des coûts
d’achèvement et de commercialisation) est supérieur à son prix de vente probable.
En effet, à notre avis, la position du bulletin CNCC (no 110, juin 1998, EC 98-13, p. 217 s.) concernant l’évalua-
OM
tion des matières premières (voir no 1216-2) peut être étendue à l’évaluation des produits intermédiaires.
ON
Fiscalement Les modalités d’évaluation de la valeur actuelle ne suivent pas le même principe. Le tableau
EC
suivant, établi par nos soins, présente une comparaison des valeurs comptable et fiscale à retenir pour le
S
UE
calcul de la dépréciation, selon la destination des produits intermédiaires :
Q
DI
RI
Modalités d’évaluation à la clôture JU
Situation
ES
Les produits intermédiaires ne Valeur d’usage du produit Prix de vente du produit fini
SC
(ou qu’exceptionnellement) Prix de vente du produit fini d’achèvement mais pas des
E
LT
d’achèvement
om
x.c
marché) intermédiaire :
uh
503
LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION © Ed. Francis Lefebvre
1216 Le tableau ci-après, établi par nos soins, présente les conséquences des divergences entre les solutions
comptable et fiscale :
1
(suite) Dépréciation à la clôture
Situation Sur le plan Divergences
Sur le plan fiscal
comptable
Les produits Dépréciation si valeur Dépréciation si prix Réintégration
intermédiaires ne d’usage du produit de vente du produit (imprimé no 2058-A,
peuvent être vendus intermédiaire < fini diminué des ligne WI) de la
en l’état (ou valeur comptable du coûts d’achèvement dépréciation à
qu’exceptionnellement) produit intermédiaire < valeur comptable concurrence des frais
Dépréciation = prix du produit de commercialisation
de vente du produit intermédiaire restant à supporter à
fini diminué des frais Dépréciation = prix la clôture (1)
de commercialisation de vente du produit
et des coûts fini diminué des seuls
d’achèvement – coûts d’achèvement
valeur comptable du – valeur comptable
produit intermédiaire du produit
intermédiaire
Il existe un prix de Dépréciation si valeur Dépréciation si valeur Réintégration
marché pour les vénale du produit vénale du produit (imprimé no 2058-A,
produits intermédiaire < intermédiaire (hors ligne WI) de la
intermédiaires et valeur comptable du frais de dépréciation à
l’entreprise a produit intermédiaire commercialisation) < concurrence des frais
l’intention de les Dépréciation = prix valeur comptable du de commercialisation
vendre en l’état de vente du produit produit intermédiaire restant à supporter à
intermédiaire Dépréciation = prix la clôture (1)
diminué des frais de de vente du produit
commercialisation – intermédiaire – valeur
valeur comptable du comptable du
produit intermédiaire produit intermédiaire
Les produits Dépréciation si valeur Dépréciation si valeur Si dépréciation
OM
intermédiaires d’usage du produit vénale du produit comptable <
ON
peuvent être vendus intermédaire < valeur intermédiaire (hors dépréciation fiscale
EC
en l’état mais comptable du frais de alors provision
S
UE
l’intention de produit intermédiaire commercialisation) < réglementée possible
Q
Dépréciation = prix
DI
l’entreprise est de les valeur comptable du (voir ci-après)
RI
intégrer dans le de vente du produit produit intermédiaire Si dépréciation JU
processus de fini diminué des frais Dépréciation = prix comptable >
ES
NC
du produit
:FA
intermédiaire
om
x.c
est susceptible d’être supérieure à la dépréciation admise sur le plan comptable lorsque les produits
uh
intermédiaires sont susceptibles d’être vendus en l’état mais qu’ils sont destinés à être intégrés dans
un processus de production d’un produit fini (voir tableau ci-avant). La déduction fiscale de cette
dépréciation complémentaire n’est toutefois possible que si cette dernière est comptabilisée (CGI,
art. 39-1-5o).
Pour ne pas perdre l’avantage conféré par la solution fiscale plus avantageuse, une dépréciation
complémentaire devrait pouvoir être constituée sous la forme d’une provision réglementée égale
à la différence entre le cours du jour à la date d’inventaire et le coût de revient des produits
intermédiaires.
En effet, selon les informations recueillies auprès du Conseil d’Etat dans le cadre de notre journée « Arrêté
des comptes et résultat fiscal 2008 », Les Echos Conférences – PwC :
– cette dépréciation fiscale complémentaire répondrait à la définition des provisions réglementées. Celles-
ci sont, en effet, définies par le PCG comme des dépréciations « ne correspondant pas à l’objet normal
d’une dépréciation, mais comptabilisées en application de dispositions légales » (PCG, art. 313-1 et 941-14 ;
voir no 3220) ;
– la jurisprudence du Conseil d’Etat ne faisant qu’interpréter la loi (en l’espèce l’art. 38-3 du CGI), il devrait
être possible de considérer que la provision réglementée est bien constituée en application d’une disposi-
tion légale.
504
© Ed. Francis Lefebvre LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION
■ Exemple
Un négociant en vins dispose d’un stock de 100 litres de vin en fûts qu’il compte vendre en bouteilles.
Au 31 décembre :
– le prix de vente des vins en bouteilles est de 50 €/litre, sachant que le coût d’embouteillage est de
4 €/litre,
– le prix de vente des vins en vrac est de 30 €/litre,
– le coût de revient des stocks de vins en comptabilité est de 40 €/litre.
Fiscalement Au contraire, le stock de vin peut être évalué sur la base du vin en vrac, soit à 3 000 €
(100 litres × 30 €). Une dépréciation de 1 000 € est alors fiscalement admise. Cette dépréciation exclusive-
ment fiscale peut faire l’objet d’une provision réglementée.
OM
considération pour juger des éventuelles dépréciations à effectuer (voir no 1204 s.) ;
ON
– la constitution d’une dépréciation sur la base du cours du jour des matières premières alors que les
EC
produits finis ne sont pas dépréciés traduirait la comptabilisation d’un manque à gagner, ce qui n’est pas
S
conforme aux principes comptables en vigueur.
UE
Q
DI
Fiscalement Les modalités d’évaluation de la valeur actuelle ne sont pas identiques (voir no 1202-4). Ainsi,
RI
en application de la jurisprudence fiscale, la dépréciation déductible fiscalement peut s’avérer supérieure à JU
ES
la dépréciation admise sur le plan comptable lorsque les matières premières sont susceptibles d’être vendues
NC
telles quelles mais qu’elles sont destinées à être intégrées dans le processus de production d’un produit fini.
IE
Sur les solutions envisageables pour ne pas perdre l’avantage conféré par la solution fiscale plus avanta-
SC
C. Cas particuliers
:FA
om
x.c
1217
rvo
Contrats de vente ferme Selon le PCG (art. 214-23), à la date de clôture de l’exercice, la
ola
valeur d’entrée est toujours retenue pour les stocks et productions en cours qui ont fait l’objet
ch
1.s
d’un contrat de vente ferme dont l’exécution interviendra ultérieurement, dès lors que le prix de
uh
vente stipulé couvre à la fois cette valeur et la totalité des frais restant à supporter pour la bonne
exécution du contrat.
Il en est de même pour la fixation de la valeur des approvisionnements entrant dans la fabrication
de produits qui ont fait l’objet d’un contrat de vente ferme dès lors que ces stocks d’approvisionne-
ment ont été individualisés et que le prix de vente stipulé couvre à la fois le coût d’entrée de ces
approvisionnements, les coûts de transformation et la totalité des frais restant à supporter pour la
bonne exécution du contrat.
■ Exemple
– Coût d’entrée : 100
– Valeur de marché du stock : 98
– Prix résultant du contrat de vente ferme : 102
– Frais prévisionnels de vente : 1
Bien que la valeur de marché soit inférieure au coût d’entrée, aucune dépréciation n’est à constituer, le
prix « ferme » (102) étant supérieur au coût d’entrée (100) majoré des frais de vente (1).
1219 Stocks acquis avec clause de réserve de propriété Les transactions assorties d’une
telle clause étant comptabilisées à la date de livraison des biens et non à celle du transfert de
propriété (PCG, art. 512-3), la perte de valeur constatée entre la date d’acquisition et celle de transfert
de propriété doit être comptabilisée chez l’acquéreur par voie de dépréciation dont le montant est
déterminé suivant les règles communément admises.
OM
En effet (NI CNC no 33, doc. no 24), c’est l’acquéreur qui supportera l’éventuelle dépréciation des biens entre
ON
la livraison et le transfert de propriété sans diminution du prix à payer.
EC
S
Fiscalement La clause de réserve de propriété est sans effet sur les modalités de comptabilisation et
UE
Q
d’évaluation des stocks (BOI-BIC-PDSTK-20-10 no 100).
DI
RI
1220 Vols et destructions portant sur des biens en stocks Sur la comptabilisation de la JU
ES
o
Sur la comptabilisation de l’indemnité d’assurance, voir n 2400-2.
IE
SC
S
produits contenant de l’amiante (décret no 96-1133 du 24 décembre 1996) qu’ils doivent être considérés comme
LT
CU
er
déchets contenant de l’amiante depuis le 1 janvier 1997 (notamment Rép. Gengenwin, AN 11 décembre 1996,
:FA
p. 8171, non reprise dans Bofip et Rép. Bouvard, AN 20 janvier 1997, p. 302).
om
En conséquence, une dépréciation doit être constituée sur la totalité de ces stocks encore dans
x.c
rvo
l’entreprise.
ola
Sur la constitution d’une provision pour charges d’élimination des produits, voir no 1516-2.
uh
des flux futurs de trésorerie en devises liés à ce stock (prix de cession), au risque de variation de
change. Dans ce cas, la dépréciation est calculée en tenant compte des variations de valeur de la
couverture, que ces dernières soient enregistrées en compte d’attente ou non comptabilisées (PCG,
art. 628-15 nouveau, applicable par anticipation dès 2016, voir no 5798). Pour plus de détails, voir no 2142-7).
Sur un exemple d’application, voir no 2147-5.
Il ne faut pas confondre cette stratégie de couverture avec la couverture du coût d’acquisition d’un
stock acquis en devises (mais détenu en France). Cette couverture vise à réduire l’exposition du coût
d’acquisition en devises des stocks, au risque de variation de change (sur son traitement, voir no 1169).
Remarque Changement de réglementation applicable à compter du 1/01/2017 (avec antici-
pation possible dès 2016) : les principes comptables applicables aux instruments financiers à terme et
aux opérations de couverture ont été modifiés par le règlement ANC no 2015-05 du 2 juillet 2015. Ce
dernier est d’application obligatoire aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2017, avec la possibi-
lité d’une application anticipée aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2016 (voir no 5798) :
– jusqu’à la première application du règlement ANC précité, la comptabilité de couverture n’est pas
obligatoire. En conséquence, même si la valeur d’utilité du stock détenu à l’étranger est éligible à la
comptabilité de couverture, l’opération de couverture peut être traitée en position ouverte isolée (sur
ces règles, voir Mémento Comptable 2016, no 2141 à 2149) ;
– à compter de l’exercice de première application, la comptabilité de couverture est obligatoire et
dès lors que la couverture de la valeur d’utilité des stocks détenus à l’étranger est identifiée en
gestion, la comptabilité de couverture s’applique obligatoirement. Sur les mesures de première appli-
cation du règlement ANC no 2015-05 précité, voir no 5799.
Stocks de matières et marchandises dont le cours fluctue (or, blé, pétrole…) 1223
I. Stocks non couverts Lorsque la valeur actuelle des stocks (voir no 1202-1 pour les marchandises
et no 1202-4 pour les matières) devient inférieure à leur valeur comptable, une dépréciation doit
être comptabilisée. C’est notamment le cas si les cours baissent à la clôture.
Sur la possibilité d’inclure ces stocks dans le calcul de la position globale sur matières premières et marchan-
dises, voir no 1223-1.
En revanche, lorsque la valeur actuelle des stocks devient supérieure à leur valeur comptable,
notamment en cas de hausse des cours, il n’est pas possible de revaloriser le stock (C. com. art. L 123-18).
II. Stocks couverts En cas de couverture de la valeur (d’inventaire) des stocks, les variations de
OM
valeur de la couverture entre la date d’affectation de la couverture et la date de sortie des stocks
ON
(qu’elles soient enregistrées en compte d’attente ou non comptabilisées) s’ajoutent à (ou se retran-
EC
chent de) la valeur comptable du stock pour le calcul des éventuelles dépréciations (PCG art. 628-15
S
UE
nouveau, applicable par anticipation dès 2016, voir no 5798). Pour plus de détails, voir no 2142-7.
Q
DI
Si la couverture a, dans un premier temps, été affectée à l’acquisition du stock (voir no 1169), les variations
RI
de valeur de la couverture jusqu’à la date d’achat des stocks sont comprises dans le coût d’entrée des JU
ES
stocks (voir no 1169). Seules les variations postérieures à la date d’achat comptabilisées au bilan dans un
NC
pation possible dès 2016) : les principes comptables applicables aux instruments financiers à terme
E
et aux opérations de couverture ont été modifiés par le règlement ANC no 2015-05 du 2 juillet 2015.
LT
CU
Il est d’application obligatoire aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2017, avec la possibilité
:FA
d’une application anticipée aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2016 (voir no 5798) :
om
– jusqu’à la première application du règlement ANC précité, la comptabilité de couverture n’est pas
x.c
obligatoire. En conséquence, même si la valeur d’utilité du stock détenu à l’étranger est éligible à la
rvo
ola
comptabilité de couverture, l’opération de couverture peut être traitée en position ouverte isolée (sur
ch
– à compter de l’exercice de première application, dès lors que la couverture de la valeur d’utilité
uh
des stocks détenus à l’étranger est identifiée en gestion, la comptabilité de couverture s’applique
obligatoirement. Sur les mesures de première application du règlement ANC no 2015-05 précité, voir
no 5799.
Seule la perte latente sur cette position globale nette est provisionnée sous forme (PCG, art. 214-22
précité) :
– de dépréciation des éléments d’actifs en perte latente,
– d’une provision pour risque pour le solde.
Les modalités retenues pour la détermination des dépréciations et provisions basées sur une position
globale sur marchandises ou matières premières doivent être documentées (PCG, art. 214-22 précité) et
données en annexe (voir no 2279).
Remarque Changement de réglementation applicable à compter du 1/01/2017 (avec antici-
pation possible dès 2016) : les principes comptables applicables aux instruments financiers à terme
et aux opérations de couverture ont été modifiés par le règlement ANC no 2015-05 du 2 juillet 2015.
Il est d’application obligatoire aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2017, avec la possibilité
d’une application anticipée aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2016 (voir no 5798) :
– jusqu’à la première application du règlement ANC précité, les principes de la position globale sur
matières premières n’existaient pas ;
– à compter de l’exercice de première application, les provisions pour pertes latentes calculées sur
la base d’une position globale sur matières premières doivent obligatoirement être estimées d’après
les principes indiqués par le PCG. Sur les mesures de première application du règlement ANC
no 2015-05 précité, voir no 5799.
OM
ment bénéficiaire. Pour plus de détails sur cette provision réglementée, voir no 1216-1 et 1216-2.
ON
Selon le PCG (art. 313-1 et 941-14), elles sont comptabilisées dans une subdivision du compte 143
EC
« Provisions réglementées relatives aux stocks » :
S
UE
– 1431 « Hausse des prix »,
Q
– 1432 « Fluctuation des cours ».
DI
RI
Les provisions réglementées étant intégrées dans les capitaux propres, elles n’ont pas d’impact négatif sur JU
les ratios liés au niveau de la situation nette (perte de la moitié du capital social, ratio d’endettement…).
ES
NC
Les dotations et reprises de provisions sont portées respectivement au débit et au crédit des comptes
IE
Ces provisions n’ont donc pas d’incidence sur l’analyse des performances de l’entreprise effectuée au
DE
Fiscalement Ces provisions d’origine fiscale ne sont admises en déduction du résultat fiscal que si elles
CU
– elles ne sont pas soumises à la règle de permanence des méthodes comptables (prévue par C. com.
ch
art. L 123-17). La provision pour hausse des prix peut donc être dotée et reprise au gré de l’entreprise (dans
1.s
les limites fiscales). Les changements constituent des modifications d’opportunité (voir no 363-3) à indiquer
uh
1231 Provision pour hausse des prix La provision pour hausse de prix a été instituée (CGI,
1 art. 39-1-5o) afin de permettre aux entreprises de déduire temporairement des bases de l’impôt une fraction
des bénéfices investis dans la reconstitution des stocks en cas de hausse des prix importante.
Pour plus de détails, voir Mémento Fiscal no 10000 et 10005.
Elle offre un avantage de trésorerie temporaire grâce à l’économie temporaire d’impôt qu’elle procure.
Cette économie est immédiate ou bien future en cas d’IS insuffisant. En effet, dans ce cas, la provision
n’est pas limitée au montant du bénéfice imposable, mais peut générer un déficit fiscal reportable en
avant ou en arrière. En revanche, elle a un impact défavorable sur le bénéfice distribuable et entraîne
une diminution temporaire de la participation des salariés (la provision réduisant le résultat fiscal, la base
de calcul de la participation se trouve mécaniquement diminuée).
508
© Ed. Francis Lefebvre LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION
Principe Lorsque, pour une matière ou un produit donné, il est constaté au cours d’une période 1231
ne pouvant excéder deux exercices successifs, une hausse des prix supérieure à 10 %, l’entreprise 1
est fondée à déduire une provision correspondant à la fraction de cette hausse supérieure à 10 %. (suite)
Une provision pour hausse de prix peut être constituée dans les deux cas suivants.
a. Si Vn − 2 < Vn − 1 et Vn > 110 % × Vn − 2, alors la dotation de l’exercice n est au plus égale à :
Quantités en stock à fin n × (Vn − 110 % × Vn − 2) − dotation (n − 1).
Vn = valeur d’inventaire à la fin de l’exercice n (voir ci-après notre remarque).
b. Si Vn − 1 < Vn − 2 et Vn > 110 % × Vn − 1, alors la dotation de l’exercice n est au plus égale à :
Quantités en stock à fin n × (Vn − 110 % × Vn − 1).
Il n’est pas possible de choisir la solution la plus avantageuse, le critère déterminant étant la comparaison
entre Vn − 2 et Vn − 1.
Remarque Valeur d’inventaire : la « valeur d’inventaire » s’entend du prix de revient (prix d’achat
majoré des frais de transport, commissions, assurances…) diminué, le cas échéant, du montant de la
dépréciation qui a pu être constatée par voie de provision (BOI-BIC-PROV-60-30-10 no 180). La méthode de
valorisation des stocks (CUMP ou Fifo) peut avoir un impact sur le montant de la provision. En effet :
– la méthode du Coût Unitaire Moyen Pondéré (CUMP) a pour effet de lisser les augmentations succes-
sives de prix,
– la méthode Fifo (ou Peps) favorise l’entreprise qui entend profiter pleinement de la PHP. En effet, les
sorties étant autorisées au coût de l’article le plus ancien, les stocks résiduels se trouvent de ce fait évalués
aux derniers coûts d’acquisition ou de production.
■ Exemple
Les modalités de calcul peuvent se résumer comme suit (pour la valeur d’inventaire d’un produit) en
fonction des différentes hypothèses suivantes :
Clôture
n−2 n−1 n Provision à constituer en n (1)
Hypothèses
1 100 105 130 130 − (100 × 1,1) = 20
2 100 115 130 130 − (100 × 1,1) = 20
− PHP 2008 [soit 115 − (100 × 1,1)]
= 15
3 105 100 115 115 − (100 × 1,1) = 5
4 95 105 100 Pas de provision (2)
OM
ON
5 100 105 110 Pas de provision (3)
EC
(1) Le montant de la provision (avant plafonnement, voir ci-après no 5) s’obtient en multipliant le coefficient ainsi obtenu
S
UE
par la quantité de produits en stock à la clôture de l’exercice.
Q
(2) Pas de provision en n − 1 (car critère de hausse des prix supérieure à 10 % non rempli en n − 1) mais une provision
DI
en n − 2.
RI
(3) Critère de hausse des prix supérieure à 10 % non rempli. JU
ES
NC
IE
Fiscalement Outre les traditionnelles conditions formelles de déduction des provisions (voir no 2574), les
SC
entreprises qui dotent une provision pour hausse des prix doivent, pour leur déclaration annuelle des
S
DE
résultats :
E
– inscrire le montant global de la provision sur le tableau de la liasse no 2056 et détailler sur un feuillet séparé
LT
CU
le montant de la provision selon l’année de constitution (CGI A III, art. 10 decies ; BOI-BIC-PROV-60-30-20 no 20),
:FA
– joindre sur un feuillet séparé les éléments de calcul de la provision, notamment les quantités de matières
om
à raison desquelles la provision est constituée, les valeurs d’inventaire nécessaires au calcul, la dotation
x.c
Le montant de la dotation annuelle de la provision est plafonné à 15 millions d’euros (ce qui
1.s
uh
induit une économie maximale d’IS de 5 M€), majoré, le cas échéant, d’une fraction égale à 10 %
de la provision avant plafonnement.
Toutefois, pour les entreprises dont la durée moyenne de rotation des stocks, pondérée par matières
et produits, est supérieure à un an, le plafond majoré dans les conditions décrites ci-avant est
multiplié par cette durée moyenne exprimée en mois divisée par douze.
Détermination de la provision par matière ou par produit La provision doit en
principe être déterminée par matière, produit ou approvisionnement de même nature (BOI-BIC-PROV-
60-30-10 no 90), mais l’Administration (BOI-BIC-PROV-60-30-10 no 100) admet également la constitution d’une
provision, pour des produits qui, bien que quelque peu différents par nature de ceux existant
à l’ouverture de l’exercice considéré ou de l’exercice précédent, ont des valeurs d’inventaire
comparables à celles conférées à ces derniers produits, la différence de prix constatée provenant
essentiellement d’une hausse des prix.
Toutefois, l’Administration et la jurisprudence introduisent certains critères auxquels il convient d’être
attentif avant d’opérer des regroupements. Ainsi :
– les stocks des différents établissements d’une entreprise (même matière ou même produit) peuvent
être totalisés (BOI-BIC-PROV-60-30-10 no 100) ;
509
LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION © Ed. Francis Lefebvre
1231 – les entreprises qui ignorent la valeur du stock de leurs succursales peuvent la déterminer forfaitairement
pour la provision en multipliant la dotation afférente au stock du siège par le rapport entre, d’une part,
1
la valeur d’inventaire réunie du stock du siège et des succursales et, d’autre part, la valeur d’inventaire
(suite) du stock du siège, à condition que la consistance du stock du siège et des succursales ne diffère pas
sensiblement (BOI-BIC-PROV-60-30-10 no 120).
a. Regroupements non autorisés Ne peuvent entrer dans le calcul d’une même provision :
– des produits ayant subi une transformation modifiant leur nature, soit par adjonction aux produits en
stock d’appareillages ou de dispositifs constituant une amélioration technique, soit par substitution aux
appareils en stock d’appareils d’un nouveau type, même s’ils entrent dans la composition de produits
ayant fait l’objet d’une telle provision (CE 30 mars 1992, no 71394) ;
– les produits qui ne sont pas de même nature eu égard soit à la variété de leurs marques et de leurs
modèles, soit à la diversité de leur conditionnement et de leur composition, soit à la différence de styles
ou de types (CAA Nantes 5 mai 2008, no 07-930 définitif suite à CE (na) 28 décembre 2009, no 318682 ; CAA Nantes
20 octobre 1993, no 92-274).
Il en est ainsi, par exemple :
– de vins de qualités différentes au sein d’une même appellation d’origine (CE 24 avril 2012, no 326979).
C’est pourquoi, tant que la qualité et le prix afférents à la récolte de l’année ne sont pas encore établis
(la récolte se trouvant encore en cuve), aucune provision ne peut être constituée dès lors que le millésime
de l’année en cours ne peut être considéré comme de même nature que celui des années antérieures
(CE 28 décembre 2012, no 345841) ;
– de vins en bouteille, obtenus notamment après assemblages, et de vins en vrac produits par un même
domaine (CAA Bordeaux 3 novembre 2015, no 14BX00052) ;
– d’alcools de crus différents ou de classes d’âge différentes (millésime) (CE 9 novembre 1994, no 133537 ;
CAA Nantes, 29 mars 2006, no 04-951 ; BOI-BIC-PROV-60-30-10 no 90) ;
– des produits achetés sur des marchés ou selon des modes d’acquisition différents, tels que des blés
acquis sur le marché libre et ceux acquis à un prix réglementé auprès de l’Office national interprofession-
nel des céréales (CAA Paris 2 novembre 1994, no 93-1104), des sucres dont le prix d’achat diffère selon leur
situation au regard de la réglementation communautaire (CAA Paris 28 novembre 2007, no 05-2671) ;
– des terrains que détient en stock une entreprise de construction d’immeubles, faute pour les terrains
d’être des pièces ou denrées fongibles ou d’être des produits standards (BOI-BIC-PROV-60-30-10 no 150) ;
– de véhicules automobiles neufs appartenant à une même gamme mais présentant une grande variété
de modèles et des caractéristiques techniques différentes (CAA Douai 26 avril 2005, no 02-945) ;
– de véhicules automobiles d’occasion, leur valeur d’inventaire étant soumise, dans la plus part des cas,
d’un exercice à l’autre à la variation de multiples éléments (marque, modèle, ancienneté des véhicules,
OM
état mécanique, aspect extérieur) (BOI-BIC-PROV-60-30-10 no 110).
ON
EC
b. Regroupements autorisés Il est admis que :
S
– les pièces détachées et accessoires de toute nature destinés aux véhicules d’occasions puissent faire
UE
l’objet d’une provision, dès lors qu’ils forment des catégories homogènes et peu nombreuses, groupant
Q
DI
des éléments comparables et dont les éléments en stocks ne varient pas sensiblement d’un exercice à
RI
l’autre sur le plan qualitatif (BOI-BIC-PROV-60-30-10 no 110) ; JU
ES
– un négociant en vin puisse calculer une provision en distinguant entre vins rouges et vins blancs ainsi
NC
que selon les crus (grands crus, villages réputés, appellations contrôlées supérieures et appellations
IE
SC
contrôlées les plus courantes) et l’origine des vins (mousseux et champagne, d’appellation d’origine
S
(CAA Bordeaux 4 mai 2004, no 01-2818 ; Rép. Sempé, Sén. 23 octobre 1981, no 129, non reprise dans Bofip) ;
E
LT
d’âge, seul le produit final commercialisé constitue un « produit » susceptible de faire l’objet de la provi-
om
– un négociant en meubles puisse constituer une PHP si les différentes familles de meubles sont regrou-
rvo
(BOI-BIC-PROV-60-30-10 no 140) ;
1.s
– le bois soit groupé en trois rubriques englobant les diverses essences : les bois sur pied, les produits
uh
En cas de dotation partielle, par exemple limitée à certains produits ou références, le calcul doit toute-
fois porter sur l’intégralité des quantités de chaque matière, produit ou approvisionnement que l’entre-
prise a en stock et la dotation doit être répartie entre les différents produits ou matières pour lesquels la
provision a été comptabilisée (BOI-BIC-PROV-60-30-10 no 290).
En principe, la reprise doit intervenir au plus tard à l’expiration de la sixième année suivant la clôture
de l’exercice au cours duquel elle a été constituée sauf dans les secteurs professionnels où la durée
normale de rotation des stocks est supérieure à trois ans qui sont autorisés à réintégrer leurs provi-
sions pour hausse de prix après la sixième année, dans un délai double de celui de la rotation
normale des stocks (CGI, art. 39-1-5o).
510
© Ed. Francis Lefebvre LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION
Toutefois, s’agissant d’une provision purement fiscale, la provision pour hausse des prix peut être
reprise de façon anticipée avant la fin de ce délai, pour quelque motif que ce soit.
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-PROV-60-30-30 no 10).
Le fait que la provision soit devenue sans objet (la société ayant cessé l’activité de production concernée,
seule la commercialisation des produits s’étant poursuivie) n’implique pas obligatoirement sa réintégration
anticipée (CE 30 décembre 1996, no 160480). En revanche, la provision pour hausse des prix doit faire l’objet
d’une réintégration anticipée en cas de cession ou de cessation d’entreprise (à l’exclusion de certaines
opérations de restructuration bénéficiant d’un régime de faveur), ou de cession de la totalité du stock
accompagnée d’un changement d’objet ou de mode d’exploitation (CGI A III, art. 10 duodecies).
Fiscalement Cette reprise de provision est imposable (BOI-BIC-PROV-60-30-30 no 10 et 20).
SECTION III
OM
ON
A. Comptabilisation des stocks et en-cours
EC
S
UE
Enregistrement des stocks et en-cours Les stocks sont traités différemment 1255
Q
DI
selon que le compte « Stocks » est suivi ou non en cours d’exercice. Le PCG ne prescrit pas son
RI
suivi en comptabilité générale (intermittence de l’inventaire) mais fournit une méthode qui le permet JU
ES
(permanence de l’inventaire).
NC
IE
SC
principe :
DE
E
– les achats de biens d’exploitation sont entrés en stocks lors de leur entrée dans le patrimoine
LT
de l’entreprise (voir no 1105 s.) et ils en sortent lors de leur consommation pour la production (approvi-
CU
:FA
– les produits fabriqués par l’entreprise sont entrés en stocks lors de leur mise en magasin en
x.c
cours ou en fin de fabrication (produits intermédiaires ou finis) et ils en sortent au stade suivant du
rvo
entre entrées et sorties de stocks constitue la production stockée (ou le déstockage) de l’exercice.
1.s
Ceci implique que les stocks soient suivis en comptabilité (inventaire permanent, voir no 1271-2). A
uh
défaut, les achats sont provisoirement considérés comme des charges de l’exercice et les stocks sont
déterminés – d’une manière extra-comptable – à la clôture de l’exercice.
La comptabilisation des stocks est donc la conséquence de celle des achats consommés de l’exercice (voir
no 801 s.) et de la production stockée de l’exercice comprise dans les produits d’exploitation (voir no 645 s.).
Biens identiques acquis et produits Selon le PCG (art. 943), lorsqu’une entreprise « utilise 1255
concurremment et indistinctement une matière (achetée) et un produit intermédiaire ou fini 1
(fabriqué par elle) en tous points semblables et ne se distinguant que par leur origine, elle peut
n’ouvrir qu’un seul compte pour cette matière ou ce produit. Il en est de même lorsqu’une marchan-
dise et un produit fini en tous points semblables sont destinés à la vente ».
A notre avis, en pratique, il est nécessaire de distinguer selon que l’activité de négoce ou de produc-
tion est ou non marginale par rapport à l’autre.
I. Une activité (de négoce ou de production) est marginale par rapport à l’autre (de production
ou de négoce) : la solution préconisée par le PCG peut s’appliquer.
Il est possible de regrouper les achats, ventes et stocks dans les comptes de marchandises (si l’activité
de production est marginale), dans les comptes de production (si l’activité de négoce est marginale).
511
LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION © Ed. Francis Lefebvre
Cette solution a été utilisée dans le plan comptable des sociétés coopératives de consommation : regrou-
pement aux comptes 37, 6037, 607 et 707 pour les entreprises dont l’activité de transformation est
marginale par rapport à celle de négoce.
Pour le plan comptable des industries laitières et le guide de la chaussure, même si l’activité de production
est prépondérante, les entreprises peuvent comptabiliser les achats de produits identiques à ceux
fabriqués par l’entreprise et les achats de produits fabriqués à l’extérieur pour être commercialisés sous
les marques de l’entreprise au compte 604 « Sous-traitance Production » et les suivre dans les comptes
de stocks respectifs.
Sur la validité des plans comptables et guides professionnels, voir no 295.
II. Aucune des deux activités (négoce et production) n’est marginale Dans ce cas, à notre avis,
il ne paraît pas souhaitable d’utiliser des comptes d’achats et de ventes identiques, la solution
pouvant être la suivante :
a. Les achats sont comptabilisés dans leurs comptes respectifs ;
b. La répartition du chiffre d’affaires entre « Production vendue » et « Ventes de marchandises »
peut être effectuée de la manière suivante :
– déterminer la marge moyenne réalisée sur l’ensemble du produit vendu ;
– appliquer cette marge au compte « Achats de marchandises » (qui est connu) afin de déterminer
le montant des « Ventes de marchandises » ;
– calculer la « Production vendue » par différence entre le total du chiffre d’affaires et les « Ventes
de marchandises » préalablement déterminées.
En ce qui concerne les stocks :
– ceux figurant au bilan sont ventilés selon qu’il s’agit de matières premières, etc., ou de produits finis ;
– les « variations de stock » du compte de résultat, en revanche, sauf si elles sont significatives,
peuvent ne pas être ventilées. En effet, l’imprécision qui en résulte ne porte que sur une variation
et non sur des données brutes.
■ Exemple
Stock initial : 150 ; stock final : 200 ; achats de marchandises : 100 (qui, eux, sont connus) ; chiffre
d’affaires : 400.
La marge appliquée aux achats de marchandises nous semble pouvoir être estimée par l’entreprise (par
exemple 50 %).
Le chiffre d’affaires peut donc être décomposé :
= 150 (100 × 1,5)
OM
– en ventes de marchandises
= 250 (400 − 150)
ON
– en production vendue (par différence)
EC
Total = 400
S
UE
La variation de stock (50) peut être considérée comme représentant intégralement une variation de la
Q
DI
production stockée.
RI
JU
ES
1255
NC
2 n’est pas connue Lorsque la destination finale d’un achat n’est pas connue, le classement est
S
effectué selon l’activité principale (négoce ou production) de l’entreprise. Les changements ultérieurs
DE
d’affectation font l’objet d’un virement de compte à compte sans utilisation des comptes de produits
E
LT
(guide comptable des industries et du commerce du bétail et de la viande, voir no 295-1). Dès lors, les comptes de
CU
:FA
Il ne faut pas confondre ces biens (qui sont toujours stockés) avec des biens à destination polyvalente
x.c
3
1256 Prise en considération de la sous-activité L’élimination de la sous-activité des stocks
dépend de la méthode d’inventaire appliquée :
– en cas d’inventaire intermittent, la correction de la production stockée est faite lors de la
valorisation de l’inventaire. Elle ne donne donc pas lieu à écritures complémentaires ;
– en cas d’inventaire permanent (voir no 1271-2), il est nécessaire de corriger la production stockée
(débit du compte 71) par le crédit des comptes de stocks ou d’en-cours concernés (comptes 33 à 35).
Sur la sous-activité en général, voir no 984 s.
Sur l’exclusion du coût de production de la quote-part de charges correspondant à la sous-activité, voir no 1179-1.
Si elles présentent un caractère exceptionnel, il est possible d’utiliser le compte 6873 « Dotations aux 1257
dépréciations » (voir no 1258). (suite)
– les diminutions et les annulations sont enregistrées au compte 7817 « Reprises sur déprécia-
tions des actifs circulants (autres que les valeurs mobilières de placement) » par le débit de la subdivi-
sion concernée du compte 39.
Si elles présentent un caractère exceptionnel, il est possible d’utiliser le compte 7876 « Reprises sur
dépréciations exceptionnelles » (voir no 1258).
Fiscalement La possibilité de déprécier les stocks en réduisant directement le coût d’entrée est au
contraire admise en dépit de son irrégularité comptable. Pour plus de détails, voir no 1215-1.
Sur la règle générale de constitution et d’évaluation de stocks à l’arrêté des comptes, voir également no 1215 s.
Sur le classement comptable de la perte de valeur dans le coût d’entrée des stocks en normes IFRS, voir
Mémento IFRS no 34989.
Diverses méthodes de comptabilisation sont concevables, selon l’analyse qui est faite de la situation.
A notre avis (en ce sens également, Bull. CNCC no 61, mars 1986, EC 86-05, p. 110 s.) :
– lorsque le stock final comprend certains éléments déjà compris dans le stock initial (et
dépréciés), la méthode I. ci-après (par catégories de stock) est plus logique ;
– lorsque le stock final ne comprend pas les mêmes éléments que le stock initial, il est plus
logique de procéder selon la méthode II. ci-après.
Le cas échéant, les deux méthodes peuvent donc être simultanément employées.
Méthode I. Suivre la méthode générale du PCG (art. 943-39) pour les dépréciations, c’est-à-dire :
– constater par voie de reprise les diminutions de dépréciation ;
– constater par voie de dotation les augmentations de dépréciation.
Cette méthode peut se concevoir par catégorie de stocks ou pour son ensemble.
■ Exemple
Dépréciation sur : Stock initial Stock final Variation
– approvisionnements ....................................................... 30 90 + 60
– en-cours .................................................................................... 10 0 − 10
− 10
OM
– produits finis ......................................................................... 40 30
ON
– produits intermédiaires ............................................... 20 30 + 10
EC
100 150 + 50
S
QUE
a. par catégorie de stocks :
DI
RI
Bilan Résultat JU
ES
NC
39 681 781
IE
exploitation exploitation
S
DE
E
A nouveau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
LT
CU
Approvisionnements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 ................. 60
:FA
om
20 170 70 20
Solde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150
b. pour l’ensemble des stocks :
39 681
Dépréciations Dotation
exploitation
A nouveau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
Complément de dotation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 .................... 50
Méthode II. Procéder à une annulation globale de la dépréciation sur le stock initial (par reprise de
la dépréciation au compte 7817 « Reprises sur dépréciations des actifs circulants ») et constater la déprécia-
tion du stock final (par dotation au compte 6817 « Dotations aux dépréciations des actifs circulants »).
513
LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION © Ed. Francis Lefebvre
Exemple
(reprise de l’exemple précédent) 39 6817 7817
Dépréciations Dotation Reprise
exploitation exploitation
A nouveau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
Annulation (stock initial) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100 ........................................................... 100
Constatation (stock final) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150 ............... 150
B. Cas particuliers
1260 Produits vendus par l’entreprise, remis gratuitement Voir no 845-2.
OM
Lorsqu’ils sont destinés à être réutilisés pour de nouvelles installations (par exemple : lignes élec-
ON
triques, canalisations, etc.), ils peuvent être simplement transférés dans un compte spécial d’immo-
EC
bilisations (PCG, art. 212-8).
S
UE
Dans les autres cas, les matières et matériaux récupérés peuvent être repris dans les stocks par le débit
Q
du compte 36 « Stocks provenant d’immobilisations » qui fait apparaître, en cours d’exercice, les
DI
RI
entrées en stock des éléments qui figuraient au compte 21 « Immobilisations » au début de l’exercice. JU
En fin d’exercice, le compte 36 est soldé par le débit du compte 603 « Variation des stocks (approvision-
ES
NC
nements et marchandises) ». Si des éléments de ce stock subsistent à cette date, ils sont inscrits dans les
IE
comptes appropriés de la classe 3 par le crédit du compte 603 (PCG, art. 943-36).
SC
S
Remarque Plan comptable professionnel des transports routiers : bien que le PCG préconise le
DE
compte 603, le plan comptable professionnel des transports routiers propose le compte 7135 « Variation
E
LT
des stocks de produits ». Ce compte nous paraît pouvoir être utilisé notamment si l’entreprise a procédé
CU
■ Exemple
ola
Un matériel acheté 100 000 et amorti pour 80 000 est démonté. Les pièces récupérées sont vendues ou conser-
ch
vées pour un usage interne. Stock de ces pièces à la clôture de l’exercice : 9 000. Inventaire intermittent.
1.s
uh
100 100 80 80 20 20
514
© Ed. Francis Lefebvre LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION
Stocks hors magasins En ce qui concerne les stocks dont l’entreprise est déjà propriétaire 1263
mais qui sont en voie d’acheminement (non encore réceptionnés) ou ont été mis en dépôt ou
en consignation, le compte 38 peut être utilisé, dans le cadre du système de l’inventaire perma-
nent (voir no 1271-2) pour comptabiliser les stocks jusqu’à réception dans les magasins de l’entreprise
ou dans ceux du dépositaire ou consignataire (PCG, art. 943/38).
Le PCG ne donne pas d’intitulé au compte 38. Nous préconisons de l’appeler « Stocks hors magasins ».
Dès réception ils sont ventilés dans les comptes de stocks correspondant à leur nature. En fin de
période, si le compte 38 n’est pas soldé, les entreprises doivent donner le détail des stocks ainsi
comptabilisés (PCG, art. 943/38).
Rectification du stock Dans la pratique, la rectification du stock d’ouverture, qu’elle soit 1265
consécutive à la constatation d’une erreur commise lors de l’inventaire physique ou à un change-
ment de méthode d’évaluation, entraîne en contrepartie une charge ou un produit exceptionnel,
une information devant être fournie en annexe si son montant est significatif.
Ainsi, la variation des stocks de l’exercice est calculée sur des bases homogènes.
Sur les conséquences au regard de la TVA du passage du mode de comptabilisation TTC au mode de
comptabilisation HT, voir no 2513 s.
SECTION IV
OM
ON
détaillé et estimatif des stocks et en-cours.
EC
Remarque Suppression du livre d’inventaire : pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2016,
S
UE
les commerçants n’ont plus l’obligation de tenir un livre d’inventaire (voir no 303). Les opérations d’inventaire,
Q
au moins une fois tous les douze mois, doivent en revanche continuer à être réalisées (voir no 333).
DI
RI
La législation commerciale ne fournit aucune précision sur les modalités de l’inventaire des stocks. JU
ES
pondant à la classification des comptes, des divers éléments composant les stocks,
SC
S
Fiscalement Il en est de même : l’inventaire matériel consiste en un recensement et une évaluation des
LT
CU
En pratique, la liste des stocks peut comporter le lieu géographique, la référence, la quantité et
om
le prix de valorisation. En revanche, les entreprises ne sont pas tenues d’indiquer sur ces docu-
x.c
rvo
ments d’inventaire les noms des fournisseurs ou les références aux factures d’achat correspondantes.
ola
ch
Fiscalement Ce document doit énumérer autant d’articles qu’il existe de produits de caractéristiques
1.s
différentes en raison de leur nature, de leurs dimensions, de leur marque, de leur prix unitaire (BOI-BIC-PDSTK-
uh
20-10 no 310).
L’inventaire doit être présenté à toute réquisition de l’Administration (CGI, art. 54).
En ce qui concerne la conservation de cet état détaillé, elle suit, à notre avis, le même traitement
que les autres pièces justificatives, voir no 329 s.
En pratique, il convient de distinguer selon que l’entreprise s’est ou non dotée d’un inventaire
permanent.
1271 En l’absence d’inventaire permanent Dans ce cas, un inventaire physique annuel doit
1 impérativement être réalisé à la date de clôture de l’exercice.
Toutefois, les usages ont admis que l’inventaire puisse être fait quelques jours avant ou après, dans
la mesure où l’inventaire à la date de clôture peut être rétabli à partir de celui qui a été effectué.
Fiscalement Il en est de même (Rép. de Pierrebourg, AN 2 août 1956, no 2065, non reprise dans Bofip ; BOI-
BIC-PDSTK-20-10 no 310) : « Si une entreprise éprouve de sérieuses difficultés pour établir son inventaire à la
date de clôture, en raison de l’activité commerciale de fin d’exercice, elle peut l’effectuer à une date anté-
rieure à celle de la clôture, en corrigeant quotidiennement jusqu’à cette clôture les quantités recensées en
les diminuant des marchandises vendues et en les augmentant des marchandises achetées ». Cette solution
est subordonnée à la condition « que l’inventaire soit établi à une date relativement proche de la clôture et
que les documents et pièces justificatives conservés par l’entreprise permettent l’identification des matières
premières, marchandises et approvisionnements en stock au jour de cette clôture, ainsi que la connaissance
des prix de revient détaillés correspondants ».
1271 S’il existe un inventaire permanent Selon le bulletin CNCC (no 83, septembre 1991, CD 91-03,
2 p. 395 s.), un inventaire comptable permanent :
I. Constitue un inventaire En effet, chaque année, les entreprises doivent (voir no 333-2) effectuer un
inventaire, c’est-à-dire un relevé de tous les éléments d’actif et de passif au regard desquels sont mention-
nées la quantité et la valeur de chacun d’eux à la date d’inventaire.
Le PCG 1982 (p. I.34) définissait l’inventaire comptable permanent comme une « organisation des comp-
tes de stocks qui, par l’enregistrement des mouvements, permet de connaître de façon constante, en
cours d’exercice, les existants chiffrés en quantités et en valeurs ».
Le bulletin CNCC en a donc déduit que l’inventaire comptable permanent constitue ce relevé d’inventaire,
à condition, bien entendu, qu’il soit fiable.
Même si la définition de l’inventaire permanent n’a pas été reprise dans le PCG en l’absence de nouvelle
définition proposée par les organismes compétents et dans la logique de la réécriture du PCG à droit
constant (voir no 228), il nous paraît toujours possible et utile de continuer de se référer au PCG 1982.
II. Est considéré comme fiable (Bull. précité) s’il permet notamment :
– d’une part, de s’assurer de l’existence et de l’appartenance des stocks ;
OM
– d’autre part, de détecter leur qualité et leur degré de rotation.
ON
III. S’il est fiable, permet de choisir une (ou plusieurs) date(s) d’inventaire physique En effet
EC
l’entreprise peut alors effectuer :
S
UE
– soit un inventaire physique annuel complet, au choix, à la date de clôture ou à une date
Q
DI
antérieure. Toutefois (Bull. CNCC, no 68, décembre 1987, EC 87-59, p. 489), un écart maximum de 2 à 3 mois
RI
est souhaitable entre la prise d’inventaire et la clôture pour que l’inventaire soit fiable en fin d’exercice ; JU
ES
NC
Fiscalement Le Conseil d’Etat (CE 26 juillet 1991, no 112906) a aligné les solutions fiscales sur les règles
IE
comptables, ainsi que sur la pratique, en acceptant qu’un grand magasin, tenant un inventaire perma-
SC
nent, réalise son inventaire physique annuel deux mois avant la clôture de l’exercice, dès lors que l’organi-
S
DE
– soit des inventaires physiques tournants qui consistent à confronter pendant l’exercice des
CU
quantités d’un certain nombre d’articles figurant sur les fiches de stocks avec les quantités réelles,
:FA
de manière à ce que chaque type d’articles soit contrôlé au moins une fois par année.
om
x.c
IV. S’il est fiable, permet de ne pas inventorier la totalité des articles au cours d’un exercice
rvo
à condition d’utiliser des méthodes statistiques fiables Cette réduction de l’inventaire physique
ola
ch
n’est possible (Bull. CNCC no 83 précité) qu’en cas d’utilisation d’une méthode rigoureuse et fiable
1.s
risque d’échantillonnage.
Le bulletin CNCC précité souligne qu’il appartient au commissaire aux comptes d’apprécier non seule-
ment le fonctionnement de l’inventaire permanent, mais également les modalités d’application de cette
méthode d’échantillonnage statistique, notamment pour ce qui concerne :
– la définition de la (ou des) population(s) (fichier de référence exhaustif) ;
– la détermination de la taille de l’échantillon ;
– la définition de l’erreur comptable, sur un plan à la fois quantitatif et monétaire ;
– le degré de confiance requis.
effet, le Code de commerce ne fait aucune référence à la comptabilité analytique. En outre, le PCG
n’a pas retenu les dispositions du PCG 82 consacrées à la comptabilité analytique en raison de son
caractère facultatif (l’arrêté du 27 avril 1982 portant approbation du PCG 82 ne se référant qu’à la comptabilité générale).
Cependant, la comptabilité analytique reste souvent indispensable à la détermination pratique des
coûts.
Selon le PCG 82 (p. III.7), elle constitue la technique normale de détermination des coûts.
Ainsi, tant que les organismes compétents ne se seront pas prononcés sur son sort, il convient, à
notre avis, de continuer de se référer au PCG 82 (voir no 228).
Fiscalement Aucune disposition du CGI n’oblige les entreprises à tenir une comptabilité analytique. Ainsi,
le caractère incomplet d’une comptabilité analytique ne suffit pas à démontrer le défaut de sincérité de la
comptabilité (CE 27 mai 1988, no 47504). Toutefois, en cas de vérification de comptabilité, les entreprises qui
tiennent une comptabilité analytique et qui répondent à certains critères financiers ont l’obligation de la
présenter aux agents de l’Administration (LPF, art. L 13), sous peine d’une amende de 20 000 € (CGI,
art. 1729 E). Pour plus de détails voir Mémento Fiscal no 78138.
OM
ON
– création de secteurs distincts d’activité : tenue d’une comptabilité séparée (CE 4 janvier 1974, no 87555
EC
et 28 avril 1976, no 94471).
S
UE
II. Conséquences sur la réalisation de certaines opérations Elles concernent :
Q
DI
a. Les contrats à long terme (voir no 542-3) ;
RI
JU
b. Les marchés publics Selon l’article 64 de l’ordonnance no 2015-899 du 23 juillet 2015 relative
ES
aux marchés publics, les entreprises titulaires de marchés publics peuvent être assujetties à présenter
NC
IE
Dans le domaine aéronautique et spatial et les domaines des télécommunications (Arrêté du 20 décembre
E
LT
2000 ; JO du 29 décembre 2000, p. 20806), l’entreprise atteste par écrit de l’exactitude du descriptif, de
CU
l’unicité du système comptable de l’entreprise et de ses méthodes d’enregistrement des coûts et de suivi
:FA
comptable des affaires vis-à-vis de tous ses clients, de leur utilisation effective et de leur fiabilité.
om
x.c
Dans le cas d’utilisation d’éléments de coûts préétablis, l’arrêté (art. 4) prévoit que le système adopté doit
rvo
permettre d’analyser les écarts et de les réincorporer, s’ils sont jugés significatifs par un avis des commis-
ola
ch
1273 Esprit du « plan comptable analytique » Ses dispositions sont constituées par « un
1 éventail de solutions entre lesquelles l’entreprise peut opérer des choix et des combinaisons en
fonction de ses particularités. Pour faciliter ces choix, l’éventail des solutions est présenté dans un
cadre général, adaptable à toutes les entreprises quels que soient leur dimension, leur dispersion
géographique, leur structure organique, leur branche professionnelle et leur degré d’intégration. Ce
cadre général est donc un système ouvert à partir duquel peut être établi un plan de comptabilité
analytique en retenant les solutions les mieux appropriées pour répondre aux besoins d’information
exprimés par les responsables de l’entreprise ».
Cet éventail de solutions concerne tout particulièrement :
– les différentes liaisons possibles entre la comptabilité analytique et la comptabilité générale ;
– le choix entre comptabilité analytique intégrée et comptabilité analytique autonome ;
– le choix entre les coûts à calculer ;
– le choix dans la manière d’exercer le contrôle de gestion ;
– le choix entre les éléments d’analyse économique.
1273 Terminologie Parmi les nombreux termes utilisés dans le PCG, les principaux à retenir nous
2 paraissent être les suivants :
a. Le prix est l’expression monétaire de la valeur d’une transaction ; ce terme s’applique uniquement
aux relations de l’entreprise avec le milieu extérieur (prix de vente, prix d’achat) (PCG 82, p. III.8).
b. L’expression « produit courant » caractérise à l’issue du cycle d’exploitation la contrevaleur moné-
taire des biens et services créés par l’entreprise (ou des marchandises revendues en l’état) : « prix de
vente » des biens et services vendus aux clients, valeur appropriée pour les biens et les services créés par
l’entreprise elle-même (PCG 82, p. III.8).
c. Le terme « produit » désigne les biens et services créés par l’entreprise, le qualificatif ajouté précisant
les stades d’élaboration ; par exemple « produits intermédiaires » (achevés en attente d’un stade ulté-
rieur), produits finis (à vendre), produits vendus, etc. (PCG 82, p. III.8).
d. Le « coût » est l’accumulation des charges sur un produit. Il peut être déterminé aux différents stades
de l’élaboration du produit : coût du produit approvisionné, coût du produit fabriqué, coût du produit
distribué (ce dernier étant appelé « coût de revient » et non plus par le terme traditionnel « prix de
revient ») (PCG 82, p. III.8).
D’une façon générale, chaque type de coût se caractérise par trois caractéristiques indépendantes les
unes des autres (PCG 82, p. III.9) :
OM
– son champ d’application : coût par fonction économique (production, distribution, administration),
ON
coût par moyen d’exploitation (magasin, usine), coût par activité d’exploitation (famille de produits), coût
EC
par responsabilité (directeur commercial, directeur technique, etc.) ;
S
UE
– son contenu : « coût complet traditionnel » incorporant sans modification toutes les charges de la
Q
DI
comptabilité générale, « coût complet économique » (après ajustement de certaines charges en vue d’une
RI
meilleure expression économique), « coût variable » (incorporant les charges qui varient avec la produc- JU
ES
tion et la vente), « coût direct » (incorporant seulement les charges directes) ;
NC
– le moment du calcul : « coûts constatés » (encore appelés « coûts réels » ou « coûts historiques »),
IE
« coûts préétablis » (désignés selon les cas par les termes : « coûts standards », « devis », « budget de
SC
charges », « coûts prévisionnels »). La comparaison entre coûts préétablis et coûts constatés fait appa-
S
DE
Le choix des coûts à calculer résulte de plusieurs contraintes : nature de l’activité, mode de gestion,
CU
e. Une « charge » est un élément de coût introduit dans le réseau d’analyse d’exploitation (PCG 82,
om
x.c
– les « charges incorporables » et les « charges non incorporables », selon que leur incorporation aux
ola
coûts est, ou non, jugée raisonnable par le chef d’entreprise (PCG 82, p. I.23) ;
ch
1.s
– les « charges directes » qu’il est possible d’affecter immédiatement, sans calcul intermédiaire, au coût
uh
d’un produit déterminé et les « charges indirectes » qui nécessitent un calcul intermédiaire pour être
imputées au coût d’un produit déterminé (PCG 82, p. I.23) ;
– les « charges de structure » liées à l’existence de l’entreprise et correspondant, pour chaque période
de calcul, à une capacité de production donnée (elles sont relativement « fixes » lorsque le niveau d’acti-
vité évolue peu) et les « charges opérationnelles » liées au fonctionnement de l’entreprise (elles sont,
le plus généralement, « variables » avec le volume d’activité, sans que cette variation lui soit nécessaire-
ment proportionnelle) (PCG 82, p. I.23 et I.24) ;
– les « charges calculées » dont le montant est évalué selon des critères appropriés :
1. Charges de « substitution » dont le critère d’évaluation peut être différent des charges correspon-
dantes de comptabilité générale :
• « valeur de remplacement matière » lorsqu’elle se substitue à « prix d’achat matières »,
• « charges d’usage » lorsqu’elles se substituent à « amortissements »,
• « charges étalées » lorsqu’elles se substituent à « provisions » ;
2. Charges « supplétives » qui ne figurent pas en comptabilité générale :
• « rémunération conventionnelle du travail non rémunéré en tant que tel »,
• « rémunération conventionnelle des capitaux propres » (PCG 82, p. I.22).
518
© Ed. Francis Lefebvre LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION
f. Le centre d’analyse est une division de l’unité comptable (ensemble ou division de l’entreprise) où
sont analysés des éléments de charges « indirectes » préalablement à leur imputation aux comptes de
coûts des produits intéressés. Les opérations d’analyse comprennent :
– l’affectation des charges qui peuvent être directement rattachées au centre ;
– la répartition entre les centres des autres charges qu’ils doivent prendre en compte ;
– la cession de prestations entre centres.
Au terme de ces opérations, le coût de chaque centre d’analyse peut être imputé au compte du coût à
l’aide d’une « unité d’œuvre ». Les centres d’analyse comprennent les centres de travail et les sections
(PCG 82, p. I.21).
La comptabilité analytique du PCG 82 propose – à titre indicatif – un classement fonctionnel des centres
d’analyse.
g. Le centre de travail est un « centre d’analyse correspondant à une division de l’organigramme de
l’entreprise telle que bureau, service, atelier, magasin. On classe généralement du point de vue comptable
les centres de travail en « centres opérationnels » et « centres de structure ».
« Les centres opérationnels peuvent eux-mêmes être distingués en « centres principaux » et « centres
auxiliaires ». Un centre de travail peut comprendre plusieurs sections » (PCG 82, p. I.22).
h. Une section est une « subdivision ouverte à l’intérieur d’un centre de travail lorsque la précision
recherchée dans le calcul des coûts de produits conduit à effectuer l’imputation d’un coût d’un centre
de travail au moyen de plusieurs unités d’œuvre (et non d’une seule) ».
« Une section ouverte en dehors des centres de travail avec pour seul objectif de faciliter des opérations
de répartition, de cession entre centres d’analyse ou d’imputation est dite « fictive » ou de « calcul ».
« Les sections sont couramment appelées « homogènes » du fait de l’homogénéité des charges qui les
constituent par rapport au mode d’imputation choisi » (PCG 82, p. I.40).
i. L’unité d’œuvre est l’« unité d’imputation du coût d’un centre d’analyse aux comptes de coûts de
produits » (PCG 82, p. I.43).
Choix entre les coûts à calculer La comptabilité analytique du PCG 82 ne présente pas 1273
de conceptions nouvelles mais recense l’ensemble des conceptions possibles : coûts complets 3
ou partiels, coûts constatés ou préétablis. La méthode des coûts complets n’est plus présentée
comme la méthode de base, mais comme l’une des méthodes susceptible d’être appliquée par
l’entreprise en fonction de la nature de son activité et de son mode de gestion.
Le calcul des coûts est indispensable au contrôle de gestion et à l’analyse économique. Selon les
buts poursuivis dans ces deux domaines, les coûts seront :
OM
– des coûts complets : l’analyse comptable de l’ensemble des charges est poursuivie jusque dans ses
ON
détails, notamment dans le calcul des coûts des produits vendus ou des commandes exécutées ;
EC
– des coûts partiels : l’analyse comptable de l’ensemble des charges n’est menée en détail qu’au niveau
S
UE
jugé utile et le reste des charges est traité en sous-ensembles.
Q
DI
Dans chacune de ces méthodes, les valeurs numériques qui constituent l’information peuvent être :
RI
– constatées par des inscriptions comptables et des calculs effectués postérieurement aux faits qui leur JU
ES
ont donné naissance ;
NC
– préétablies par des calculs fondés sur des hypothèses, en utilisant un mode de calcul identique à celui
IE
qui permettra ultérieurement la constatation d’écarts (les différences entre valeurs préétablies et valeurs
SC
– en incorporant, sans modification, toutes les charges de la comptabilité générale : c’est le coût 4
om
complet traditionnel ;
x.c
– en incorporant les mêmes charges, mais après ajustement de certaines d’entre elles ou ajout en vue
rvo
ola
d’une meilleure expression économique : c’est le coût complet avec différences d’incorporation, ou
ch
Dans le calcul d’un coût « complet », la totalité des charges indirectes est analysée :
uh
– celles qui ne sont pas affectées directement aux centres d’analyse sont « réparties » entre ces centres
selon une « clé de répartition » ;
– puis, après cession éventuelle de prestations entre centres dont certaines font l’objet d’une répartition,
elles sont « imputées » aux coûts recherchés selon une « clé d’imputation ».
Coûts partiels (constatés ou préétablis) La comptabilité analytique du PCG 82 (p. III.9) 1273
présente deux catégories de coûts partiels : le coût variable et le coût direct. 5
La comparaison entre un prix de vente et un coût partiel ne peut aboutir à un « résultat » (perte ou
profit) puisqu’une partie des charges n’a pas été prise en considération, mais à une « marge ».
a. Coût variable Un coût variable (de produit, de commande, d’activité) est constitué par les seules charges
qui varient avec le volume d’activité de l’entreprise, sans qu’il y ait nécessairement exacte proportionnalité
entre variation des charges et variation du volume des produits obtenus (méthode du direct costing).
La différence entre le total des charges de l’entreprise et les charges variables forme une masse consti-
tuant les « charges de structure », souvent considérées comme « fixes » pour une période de temps
relativement courte, un exercice comptable par exemple (il va de soi que, sur une longue période, toutes
les charges sont variables).
519
LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION © Ed. Francis Lefebvre
Dans cette méthode, le coût est formé des seules charges qui varient avec les quantités produites. On ne
recherche pas la rentabilité nette des différents produits ou activités, se contentant de dégager une marge quelles
que soient les charges de structure qui pourraient être effectivement appliquées au coût des produits.
Cette marge est toutefois d’une grande utilité pour le calcul du seuil de rentabilité (point mort).
b. Coût direct Un coût « direct » est constitué :
– des charges qui lui sont directement affectées ; ce sont le plus généralement, des charges « opération-
nelles » (ou « variables ») ;
– des charges qui peuvent être rattachées à ce coût sans ambiguïté, même si elles transitent par les centres
d’analyse ; certaines sont « opérationnelles » (ou « variables »), d’autres sont « de structure » (ou « fixes »).
Dans cette méthode, on incorpore au coût les charges opérationnelles et de structure le concernant. La
marge dégagée contribue à couvrir les charges et les coûts communs à toutes les activités de l’entreprise.
OM
928. Centres de distribution
ON
929. Autres frais à couvrir
EC
93. Coûts des produits stockés
S
UE
930 à 939. (pour attribution selon les besoins de l’entreprise)
Q
DI
94. Stocks
RI
940. Marchandises JU
ES
Différences d’incorporation
uh
X X X X
OM
ON
EC
S
UE
Q
b. Comptabilité analytique intégrée Il n’y a pas de comptes réfléchis, différentes modalités étant
DI
RI
envisagées : JU
– le support matériel des écritures de comptabilité analytique est constitué par des comptes ou des
ES
NC
– les comptes des classes 6 et 7 servent de comptes de passage et enregistrent les « charges d’ex-
S
DE
– les comptes des classes 6 et 7 ne sont servis qu’en fin d’exercice, les charges et produits étant
CU
enregistrés directement dans les comptes appropriés de la classe 3 ou dans les comptes de la classe
:FA
9, ces inscriptions étant accompagnées d’un code nature permettant de regrouper (au moins en fin
om
x.c
La comptabilité analytique du PCG 82 ne donne pas beaucoup de précisions sur les modalités de la compta-
ola
ch
b. Codification multiple Deux ou plusieurs codifications sont attribuées, selon des critères différents,
à chaque donnée dès son entrée et dans la mesure où celle-ci est apte, en l’état, à l’analyse. La procédure
de « codification multiple » peut assouplir le système de la partie double de la comptabilité générale dont
l’utilisation se retrouve, en comptabilité analytique, dans la méthode des comptes réfléchis.
Ce procédé de classement direct et simultané des données permet l’utilisation de différentes chaînes
d’analyse pour répondre à des besoins diversifiés : analyse par fonction, par activité, par zone
géographique, etc.
Le recours aux moyens modernes de traitement de l’information procure la permanence du rappro-
chement et, par là même, l’automaticité du contrôle.
c. « Système croisé » Dans un numéro spécial (juin 1989) de 47 pages, intitulé « Normalisation
comptable et gestion de l’entreprise : l’intégration par le système croisé », le CNC propose une
nouvelle conception systématique de l’information comptable selon laquelle « les informations de
l’entreprise sont réorganisées à partir d’un système comptable unique cohérent. L’opposition
apparente entre comptabilité générale et comptabilité analytique disparaît et les informations habi-
tuellement obtenues par des traitements ou retraitements extra-comptables sont désormais fournies
par la comptabilité ». « Il s’agit d’un outil intégré d’enregistrement et de mesure au service de
la gestion, utilisable à tous les niveaux de responsabilité tant opérationnelle que fonctionnelle, tout
en permettant de satisfaire les besoins d’information des tiers ».
1275 Cadre de référence de l’AMF Le Cadre de référence élaboré par l’AMF, complété par un
1 guide d’application, constitue un outil d’analyse et de conception des systèmes de contrôle interne
et de gestion des risques des sociétés. Pour plus de détails, voir no 391.
L’AMF recommande l’utilisation de ce Cadre à l’ensemble des sociétés dont les titres sont admis à
OM
ON
la négociation sur un marché réglementé (Recommandation du 22 juillet 2010).
EC
Le guide d’application propose les principes et points clés d’analyse permettant d’identifier les princi-
S
paux risques pouvant affecter l’élaboration de l’information comptable et financière relative aux
UE
Q
stocks et encours (Cadre de référence AMF, IV, § 4.1.5) :
DI
RI
Ces principes et points clés sont formulés sous forme positive plutôt qu’interrogative. JU
ES
I. Maîtrise des processus amont et de production comptable Les éléments du contrôle interne
NC
IE
– il est procédé à un inventaire physique (au moins une fois par an ou à des inventaires de contrôle
S
DE
comptabilité ;
:FA
om
– le coût de production fait l’objet de calculs adéquats et les frais correspondants sont imputés de
rvo
manière complète et exacte (dans la mesure où ces coûts sont utilisés pour la valorisation des stocks) ;
ola
ch
– le calcul des coûts de production est cohérent avec les éléments comptables réels ;
1.s
– les autres éléments permettant de valoriser les stocks (prix de revient d’achat nets, entrées, sorties)
uh
Travaux du Coso, de l’OEC et de la CNCC (Voir no 390) Sur la base des travaux que nous 1275
avons synthétisés, il apparaît que les principales procédures recommandées pour un bon contrôle 2
interne portent notamment sur les points suivants :
I. Les quantités entrées et sorties de stocks font l’objet d’autorisations appropriées et d’un suivi
régulier communiqué aux personnes intéressées dans des délais satisfaisants.
Sur le processus de contrôle interne des achats de marchandises, voir no 971.
II. Les quantités en stock sont protégées de manière suffisante contre les pertes provenant de
vols, gaspillages, prélèvements non autorisés et contre les risques divers, les procédures de contrôle
interne devant conduire à :
– prendre des dispositions pour faciliter l’identification et le rangement convenable des stocks ;
– rendre les magasiniers responsables des quantités placées sous leur contrôle ;
– protéger les stocks contre les risques de détérioration (humidité, incendie, etc.) ;
– revoir périodiquement les valeurs pour lesquelles les stocks sont assurés.
III. Des inventaires physiques sont réalisés régulièrement pour rapprocher les soldes comptables
des stocks de leur réalité physique. Des procédures de traitement des écarts sont proposées (voir
également no 1271).
IV. Des mesures préalables doivent être prises pour assurer une prise d’inventaire physique
correcte.
Les instructions d’inventaire (établies notamment à l’aide de la Rec. OEC, Révision contractuelle no 22.02, mise en
révision) précisent en particulier :
– le but de l’inventaire physique, son importance, sa date ;
– la désignation des départements où l’inventaire aura lieu ;
– les stocks à inventorier et ceux qui ne le seront pas ; parmi ces derniers figurent, par exemple, les
articles qui ont fait l’objet des comptages tournants pendant l’exercice, les articles de faible valeur qui
sont imputés aux comptes de frais lors de leur acquisition ;
En outre, la réglementation fiscale impose un recensement effectif de tous les articles en fin d’exercice
(voir no 1271 s.).
– les noms des personnes affectées à l’inventaire et leurs responsabilités respectives ;
– la nature des imprimés et leur utilisation (il est particulièrement recommandé de procéder à une prénu-
mérotation des imprimés afin de s’assurer que tous seront restitués) ;
– les méthodes de comptage et d’enregistrement des quantités (un double comptage, effectué par des
personnes différentes et vérifié en cas de divergence, est particulièrement utile ; en outre une progression
OM
géographique permet d’éviter les risques d’oubli d’une partie des stocks) ;
ON
– les vérifications à opérer pour détecter les omissions et déterminer si tous les articles inventoriés ont
EC
bien été collationnés sur les listes d’inventaire ;
S
UE
– les précautions à prendre pour maintenir immédiatement, avant et après l’inventaire, la correspondance
Q
DI
entre les entrées et les sorties et la comptabilisation des mouvements ;
RI
– la nécessité d’indiquer, sur les imprimés d’inventaire, les articles qui paraissent usagés, anciens ou à JU
ES
Remarque Méthode du double comptage à l’aide de tickets : parmi les procédures d’inventaire
IE
SC
qui peuvent être recommandées, citons la méthode du double comptage à l’aide de tickets. La
S
préparation de l’inventaire se fait en disposant sur chaque type de produits un ticket prénuméroté à
DE
trois volets (chaque volet étant prénuméroté). Une première équipe de comptage inscrit sur le volet
E
LT
2 le numéro de l’article, sa description et son emplacement et, sur le volet 3, la quantité comptée ;
CU
La seconde équipe de comptage vérifie les indications portées sur le volet 2, inscrit la quantité
x.c
Tous les tickets émis ayant été restitués, les volets 3 et 2 sont comparés ; si des différences apparais-
ola
Exemple
uh
■
de ticket à trois volets :
1
no 1214
2
Deuxième comptage no 1214
Produit :
Référence :
Désignation :
Quantité :
Equipe de comptage :
3
Premier comptage no 1214
Quantité :
Equipe de comptage :
523
LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION © Ed. Francis Lefebvre
OM
ON
IV. Contrôle externe
EC
S
UE
Q
1280 Le contrôle des stocks et des travaux en cours a fait l’objet de développements dans la norme
DI
RI
d’exercice professionnel NEP 501 « Caractère probant des éléments collectés (Applications spécifi- JU
ques) » § 03 à 06, dans la Note d’information CNCC no 5 « Observations physiques » (septembre
ES
NC
1992) et dans une recommandation de l’OEC (Révision contractuelle, no 22.02 « Contrôle des stocks et des travaux
IE
en cours »).
SC
S
DE
Remarque NEP : sur leur évolution, voir no 5252 ; sur la liste des NEP, voir no 5376.
E
LT
Selon la NEP précitée (NEP § 03), lorsque le commissaire aux comptes estime que les stocks sont
CU
significatifs, il assiste à la prise d’inventaire physique afin de collecter des éléments suffisants et
:FA
Lorsque sa présence à la prise d’inventaire physique est impossible (NEP précitée, § 06), notamment en raison
rvo
de la nature et du lieu de cet inventaire, le commissaire aux comptes détermine s’il peut mettre en œuvre
ola
ch
des procédures d’audit alternatives fournissant des éléments présentant un caractère probant équivalent.
1.s
En cas d’impossibilité d’assister à l’inventaire, la Note d’information CNCC NI.I fournit des modèles
uh
1280 Buts poursuivis L’observation physique ayant pour but de confirmer l’existence et l’état des
1 éléments actifs qui figurent dans le bilan, le commissaire aux comptes devra orienter ses travaux
vers les objectifs suivants :
– avant la prise d’inventaire : s’assurer que l’entreprise a prévu des moyens adaptés permettant d’effec-
tuer le recensement des actifs dans de bonnes conditions de fiabilité ;
– pendant la prise d’inventaire : s’assurer que ces moyens sont mis en œuvre de façon satisfaisante ;
524
© Ed. Francis Lefebvre LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION
– après la prise d’inventaire : s’assurer que les travaux d’inventaire ont été correctement exploités par
l’entreprise.
Il en résulte les différentes étapes de contrôle suivantes.
OM
I. Problèmes liés à la mesure Certains produits ou articles peuvent poser des problèmes de 3
ON
mesure qui sont généralement bien maîtrisés par les professions concernées.
EC
Par exemple :
S
UE
– les produits pondéreux (charbon en tas, minerais, etc.), qui nécessitent des techniques de conversion
Q
DI
de volume,
RI
– le comptage de quantités importantes de petites pièces (vis, écrous, rondelles, etc.) qui s’effectue par JU
ES
comptage d’un étalon après pesage et application au poids de l’ensemble de la population. Il existe pour
NC
de la dépréciation des articles inventoriés peut parfois poser des problèmes techniques qui pourront
E
être résolus en faisant appel à un technicien ou en faisant procéder à des analyses sur des échantil-
LT
CU
III. Contrôle des en-cours Le commissaire aux comptes sera souvent confronté à des problèmes
om
x.c
particuliers d’identification des produits et de leur stade d’avancement, lors de l’observation des
rvo
travaux en cours.
ola
ch
Voir également no 550-1 les conditions de visite et de contrôle des chantiers BTP à l’étranger et no 4286 pour
uh
SECTION V
525
LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION © Ed. Francis Lefebvre
1291 Cas particulier des stocks acquis avec clause de réserve de propriété Ils doivent
1 figurer sur une ligne distincte à l’actif (Loi du 12 mai 1980, art. 3). Les actifs avec clause de réserve de propriété
sont regroupés sur une ligne distincte portant la mention « dont… avec clause de réserve de propriété ». En
cas d’impossibilité d’identifier les biens, un renvoi au pied du bilan indique le montant restant à payer sur ces
biens. Le montant à payer comprend celui des effets non échus (PCG art. 821-1 s.) ; voir modèle no 6005 s.
A notre avis, ces informations peuvent figurer dans l’annexe (voir no 1294-4).
Fiscalement Il en est de même, le coût de revient de ces produits doit être mentionné à la dernière ligne
du tableau 2050 qui doit être joint à la liasse fiscale.
1292 Présentation au compte de résultat Quel que soit le système suivi, les stocks et
en-cours n’y figurent pas, leur incidence sur le résultat étant constituée par leurs variations qui
OM
figurent sur deux lignes spéciales.
ON
Les dotations aux dépréciations des stocks et en-cours et leurs reprises sont comprises dans les
EC
dotations et reprises-exploitation sur actifs circulants.
S
UE
Q
Ou, le cas échéant, dans les dotations et reprises exceptionnelles.
DI
RI
Pour le passage des comptes aux postes en général, voir no 7005 s. JU
ES
NC
IE
1293
:FA
Les tableaux récapitulatifs suivants, établis par nos soins, listent l’intégralité des informations
om
Pour la liste complète des informations en annexe expressément prescrites par le Code de commerce et le
ch
1.s
Seuil de signification Le Code de commerce et le PCG prescrivent un certain nombre d’infor- 1293
mations qui ne sont à fournir que si elles sont significatives (voir no 3674-2). 3
Pour plus de détails sur les objectifs et conséquences de l’annexe, voir no 3674 s.
Sur les précisions apportées sur le caractère significatif :
– par la NEP 320 « Application de la notion de caractère significatif lors de la planification et la réalisation
d’un audit » et la NEP 450 « Evaluation des anomalies relevées au cours de l’audit », voir no 5340 ;
– par la NEP 315 « Connaissance de l’entité et de son environnement et évaluation du risque d’anomalies
significatives dans les comptes », voir no 5331-1.
OM
– les modalités générales d’évaluation du coût d’entrée des
ON
stocks :
EC
• acquis à titre onéreux (voir no 1165 s.) ;
S
UE
• produits (voir no 1170 s.) ;
Q
DI
• acquis ou produits conjointement pour un coût global (voir
RI
no 1186) ; JU
ES
Par exemple :
rvo
ola
1294 Méthodes utilisées pour le calcul des dépréciations et des provisions régle-
2 mentées
Réf.
Détail des informations requises
C. com. art. PCG art.
833-8/1 1. Dépréciations : méthodes utilisées pour le calcul des dépréciations
par catégories (sur la notion de catégorie, voir no 1295-1).
833-15 2. Provisions réglementées : indication, même approximative, de
l’impact sur le résultat de ces provisions réglementées (1).
Par exemple : provision pour hausse de prix (voir no 1231-1).
(1) Application des dispositions fiscales concernant les provisions réglementées. Le PCG (art. 833-15) prescrit une
indication, même approximative, de la mesure dans laquelle le résultat de l’exercice a été affecté par l’application de ces
provisions réglementées. Notamment (voir no 3054) :
– dotations de l’exercice aux provisions réglementées ;
– reprises de l’exercice aux provisions réglementées ;
– impact des impôts résultant des dotations et reprises de provisions réglementées.
Les personnes morales bénéficiant d’une présentation simplifiée de leurs comptes et les personnes physiques ne sont pas
tenues de fournir cette information.
1294 Informations nécessaires à l’obtention d’une image fidèle En outre, une informa-
3 tion est expressément prescrite :
– lorsque l’application d’une prescription comptable ne permet pas de donner une image fidèle ;
– en cas de changement de méthodes comptables, d’estimation comptable, d’option fiscale ou en
cas de correction d’erreur.
Sur la définition :
– d’un changement de méthodes comptables, voir no 363-1 ;
– d’un changement d’estimation, voir no 363-2 ;
– d’un changement d’option fiscale, voir no 363-3 ;
– d’une correction d’erreur, voir no 363-2.
OM
Réf.
ON
Détail des informations requises
EC
C. com. art. PCG art.
S
UE
L 123-14 1. Lorsque l’application d’une prescription comptable ne permet
Q
DI
pas de donner une image fidèle :
RI
a. Si elle ne suffit pas pour donner une image fidèle, des informations JU
ES
Par exemple :
IE
SC
no 1422) ;
E
LT
833-2/2 une image fidèle, l’entreprise doit déroger à la règle. Cette dérogation
ola
ch
l’entreprise.
L 123-17 833-2 2. En cas de changements comptables. Sur l’information à fournir en
cas :
– de changement de méthodes comptables, voir no 1585-3 point 2 du
tableau ;
– de changement d’estimation, voir no 1585-3 point 3 du tableau ;
– de changement d’option fiscale, voir no 1585-3 point 4 du tableau ;
Par exemple : possibilités fiscales non utilisées (voir no 1231).
– de correction d’erreur, voir no 1585-3 point 5 du tableau.
Par exemple : rectification du stock d’ouverture suite à une erreur
commise lors de l’inventaire physique (voir no 1265).
1294 Informations non expressément prescrites par les règles comptables (liste non
4 exhaustive) Outre les informations précédentes, l’entreprise doit fournir toutes celles qu’elle estime
significatives et nécessaires à l’obtention d’une image fidèle (C. com. art. R 123-195).
528
© Ed. Francis Lefebvre LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION
Réf.
C. com. Détail des informations requises
PCG art.
art.
– Stocks acquis avec clause de réserve de propriété (voir no 1291-1).
– Prise en considération du niveau normal d’activité et appréciation de la
sous-activité (voir no 1179-1). Pour plus de détails, voir no 984 s.
– Incorporation ou non des quotes-parts de frais financiers incluses dans les
redevances de crédit-bail (voir no 1176-2).
– Incorporation ou non des produits à caractère social provenant des aides
de l’Etat (voir no 1172-4).
Montants se rapportant aux stocks et en-cours Outre les méthodes utilisées 1295
pour le calcul des dépréciations (voir no 1294-2), doivent être fournis dans l’annexe les montants de
valeurs brutes et de dépréciations, à l’ouverture et à la clôture de l’exercice (PCG, art. 833-3/1 à 833-3/4).
OM
ON
(1) Catégorie de stocks Les textes ne donnent pas de précision sur la notion de « catégorie de stocks ». A notre avis,
EC
il s’agit, s’ils sont significatifs, des postes apparaissant dans le bilan « en tableau » (prévu à l’article 821-1 du PCG) :
S
– les stocks de matières premières et autres approvisionnements,
UE
– les en-cours de production,
Q
DI
– les stocks de produits intermédiaires et finis,
RI
– les stocks de marchandises.
D’autres catégories, spécifiques à l’entreprise, peuvent être ajoutées, dès lors qu’elles ont un caractère significatif, JU
ES
par exemple :
NC
– les déchets,
IE
(2) Eléments fongibles Evaluation sur la base du dernier prix du marché (voir no 1295-2). Les personnes physiques ne
CU
sont pas tenues de fournir cette information (PCG, art. 834-6/3 et 835-6/3).
:FA
om
1295
x.c
Evaluation sur la base du dernier prix de marché Le PCG (art. 833-8/4) prescrit, en
rvo
tant qu’information significative nécessaire à l’obtention d’une image fidèle, de fournir l’indication
ola
2
de la différence entre :
ch
1.s
– et, d’autre part, leur évaluation sur la base du dernier prix du marché connu à la clôture des comptes.
Cette information permet, à notre avis :
– en indiquant le dernier prix du marché, de fournir une idée de la valeur de remplacement à la
clôture de l’exercice : par exemple le coût moyen pondéré d’un article acheté au début de chaque
mois du dernier trimestre 100, 110 et 120 est de 110, le cours du marché à la date de clôture des
comptes pouvant être de 130 ;
– également, d’informer des changements intervenus entre la date d’arrêté des comptes et la date
de clôture effective du bilan.
En tout état de cause, ceci nous paraît s’appliquer à des stocks de caractère particulier, soumis
à des variations importantes comme les matières premières.
L’OEC semble également avoir une interprétation restrictive : « Cette information pourrait ne concerner que
des produits n’ayant subi aucune transformation dans l’entreprise et donc n’incorporant pas de valeur ajou-
tée, c’est-à-dire les stocks d’approvisionnements, de marchandises ».
Par ailleurs, il convient de tenir compte du fait que cette information peut être utile par son caractère
global mais présente peu d’intérêt produit par produit (même s’il est possible de l’obtenir, ce qui
n’est pas toujours le cas).
529
LES STOCKS ET EN-COURS DE PRODUCTION © Ed. Francis Lefebvre
1295 Informations non expressément prescrites par les règles comptables Outre
3 les informations précédentes, l’entreprise doit fournir toutes celles qu’elle estime significatives et
nécessaires à l’obtention d’une image fidèle (C. com. art. R 123-195).
Telles que le coût des ventes comptabilisé en charge sur l’exercice [IAS 2.36 (d)].
Engagements
Pour plus de détails sur les informations à fournir concernant les engagements, voir no 2709 s.
Le PCG (art. 833-18/1) prescrit une information obligatoire sur le montant des engagements financiers.
En outre, l’entreprise doit fournir toutes celles qu’elle estime significatives et que leur connais-
sance est nécessaire à l’appréciation de la situation financière de l’entité (voir no 1296).
1296 Informations non expressément prescrites par les règles comptables (liste non
exhaustive)
Réf.
C. com. Détail des informations requises
PCG art.
art.
Engagements donnés
Par exemple : gage d’une dette portant sur un stock.
Engagements réciproques
Par exemple :
– marchandises détenues pour le compte de tiers (marchandises en dépôt) ; (1)
– achats de marchandises à terme (voir no 2710-2) ;
– ventes à terme ;
– commandes importantes de clients (voir no 2710-2).
(1) L’entreprise détentrice n’en étant pas propriétaire, elles ne peuvent figurer à son bilan (voir no 1107-1). Il est possible
de les faire figurer en annexe dans les engagements réciproques.
1297 Autres informations Outre les informations sur les principes, règles et méthodes comp-
tables (voir no 1294 s.), les montants se rapportant aux stocks et en-cours (voir no 1295 s.) et les engage-
OM
ments (voir no 1296), d’autres informations doivent être fournies si elles sont significatives et
ON
nécessaires à l’obtention d’une image fidèle.
EC
S
UE
1297 Informations obligatoires
Q
DI
RI
1
Réf. JU
Détail des informations requises
ES
R 123-178-2o 833-8/2 L’information sur les coûts d’emprunt est prescrite pour les immobilisa-
SC
1297 Informations non expressément prescrites par les règles comptables (liste non
CU
:FA
2 exhaustive)
om
x.c
Réf.
rvo
ola
PCG art.
1.s
art.
uh
Les immobilisations
corporelles
Plan du chapitre §§ 1300
SECTION I IV Evaluation lors de la sortie
Définition et éléments du patrimoine 1520
constitutifs A Valeur nette comptable 1521
I Critères de définition B Prix de cession 1522
et de comptabilisation 1303
C Cas particuliers 1523
II Eléments constitutifs
du patrimoine comptable 1320 V Réévaluations 1539
A Principe général SECTION III
de comptabilisation 1320 Immobilisations acquises
B Conséquences pratiques 1321 en application d’un contrat
de location
C Exceptions au principe général
de comptabilisation 1340 I Définition et comptabilisation
du contrat de location 1540
III Classement comptable 1350
II Traitement des dépenses
IV Critères de distinction ultérieures 1545
OM
entre immobilisations III Provisions liées
ON
corporelles et stocks 1360 aux immobilisations 1548-1
EC
S
V Décomposition IV Présentation des comptes
UE
des immobilisations corporelles 1370
Q
annuels et autres informations 1549
DI
RI
VI Traitement des dépenses
ultérieures et des coûts
SECTION IV JU
ES
Schémas usuels
de démantèlement et de remise
NC
de comptabilisation
en état 1390
IE
SC
I Acquisition et production
A Dépenses ultérieures 1390
S
d’immobilisations 1551
DE
B Coûts de démantèlement
E
II Amortissements 1555
LT
Règles d’évaluation
du patrimoine 1564
x.c
rvo
I Coût d’entrée
SECTION V
ola
Valeur probante
1.s
531
IMMOBILISATIONS CORPORELLES © Ed. Francis Lefebvre
1301 Textes applicables proches des IFRS Dans le cadre de la convergence des règles fran-
çaises vers les normes IFRS, les règles concernant la définition, la comptabilisation, l’évaluation,
l’amortissement et la dépréciation des immobilisations corporelles sont, depuis le 1er janvier
2005, largement inspirées des normes IAS 16, immobilisations corporelles, IAS 36, dépréciation
d’actifs et IAS 23, coûts d’emprunt.
Ainsi, les précisions données dans les développements ci-après sur les modalités d’application des règles
comptables sont souvent inspirées des normes IFRS, en général plus complètes et précises que le PCG.
Le tableau ci-après, établi par nos soins, présente de manière synthétique :
– les textes élaborés au CNC et à l’ANC ainsi que les thèmes et les principaux sujets qu’ils abordent,
– les normes IFRS vers lesquelles la convergence du PCG a été réalisée.
Normes IFRS
Textes Thèmes Commentaires no
concernées
o
– Règl. CRC n 2002-10 Amortissement des actifs IAS 16 (Immo. corpo- – Durée d’amortissement
1452 s.
– Règl. CRC no 2005-09 immobilisés (1) relles) – Valeur résiduelle
– Avis CNC no 2002-07
– Avis CU CNC no 2005-D – Valeur réelle
Dépréciation des actifs immo- IAS 36 (Dépréciation
– Règl. ANC no 2015-06 – Valeur d’usage 1500 s.
bilisés d’actifs)
– Regroupement d’actifs
– Règl. CRC no 2002-10 Composants et PGR/PGE (2) – IAS 16 (Immo. corpo- – Définition des composants
– Règl. CRC no 2003-07 relles)
– IAS 37 (Provisions,
– Avis CU CNC no 2003-E passifs éventuels et – Calcul des composants 1370 s.
– Communiqué du CNC actifs éventuels) – Choix entre composants et
du 2 septembre 2005 PGR/PGE
– Règl. CRC no 2004-06 Définition, comptabilisation et – IAS 16 (Immo. corpo- – Patrimoine comptable
évaluation des actifs relles)
– Avis CNC no 2004-15 – IAS 23 (Coûts d’em- – Charges différées et à étaler 1303 s.
– Avis CU CNC no 2005-D prunt) – Coûts incorporables dans le 2302-
coût d’entrée 2 s.
– Coûts de démantèlement et 1400 s.
– Avis CU CNC no 2005-H
de remise en état 1396 s.
– Communiqué du CNC
du 2 septembre 2005
(1) Sur les mesures de simplification prévues pour les PME, voir no 1460-4.
(2) PGR : provision pour grosses réparations ; PGE : provision pour gros entretien.
OM
ON
Fiscalement Cette évolution comptable a nécessité une adaptation des textes fiscaux applicables aux
EC
immobilisations corporelles (notamment CGI, art. 39 ter C et 237 septies ; CGI A II, art. 15 bis ; CGI A III, art. 38 quin-
S
UE
quies et 38 undecies), que l’Administration a engagée selon trois axes principaux : le maintien de la connexion
Q
de la fiscalité avec la comptabilité, la préservation (dans la mesure du possible) de la neutralité fiscale tant
DI
RI
pour les entreprises que pour l’Etat et la simplicité des retraitements fiscaux.
JU
ES
Pour l’adaptation des textes fiscaux applicables aux stocks, voir no 1101.
NC
IE
SC
S
DE
SECTION I
E
LT
CU
Actifs traités selon les règles générales Les critères de définition et de comptabilisa- 1304
tion définis par le règlement CRC no 2004-06 sur les actifs sont applicables depuis le 1er janvier 1
2005, aux actifs suivants :
– les immobilisations corporelles et incorporelles (coûts initiaux et coûts ultérieurs) :
Pour plus de détails sur les critères de définition et de comptabilisation d’une immobilisation :
– corporelle, voir no 1306 s. (coûts initiaux) et no 1390 s. (coûts ultérieurs),
– incorporelle, voir no 1603 s. (coûts initiaux) et no 1670 (coûts ultérieurs).
– les stocks ;
Pour plus de détails sur les critères de définition et de comptabilisation d’un stock, voir no 1103 s.
OM
– les charges constatées d’avance.
ON
Pour plus de détails sur les critères de définition d’une charge constatée d’avance, voir no 736-1.
EC
S
UE
Actifs traités selon des règles spécifiques 1304
Q
Certains actifs restent définis selon des
DI
RI
règles spécifiques, différentes des règles générales de définition, de comptabilisation et d’évalua- 2
o JU
tion des actifs, retenues par le règlement CRC n 2004-06, en raison :
ES
NC
– de l’exclusion du champ d’application du règlement CRC précité de certains actifs, voir ci-après I.
IE
Les tableaux récapitulatifs ci-après, établis par nos soins, présentent de manière synthétique les
E
LT
éléments non visés par les règles générales sur les actifs et renvoient aux traitements comptables
CU
I. Certains actifs sont exclus du champ d’application du règlement CRC no 2004-06 sur les
x.c
actifs :
rvo
ola
533
IMMOBILISATIONS CORPORELLES © Ed. Francis Lefebvre
OM
de rachat ;
ON
– des contrats de location cachée tels que les contrats compor- 1526
EC
tant une clause de buy-back.
S
Remarque Preneurs : en revanche, sont à notre avis concernées
UE
Q
par les règles générales de comptabilisation des actifs, les
DI
RI
dépenses engagées par le locataire sur les biens pris en location,
telles que les dépenses de remplacement (voir no 1546 s.) et les JU
ES
IAS 38,
DE
IAS 32 et 39,
créances, prêts, etc.
uh
Instruments 2052 s.
Toutefois, le règlement CRC no 2004-06 a étendu aux titres immo-
financiers
bilisés les nouvelles règles générales d’évaluation des actifs (voir
no 1832 s.).
– Les frais d’émission des emprunts
Du fait de leur exclusion du champ d’application du règlement
CRC no 2004-06, les frais d’émission d’emprunts peuvent donc
2126
être maintenus en charges à répartir (PCG, art. 212-11).
Sur l’incorporation de l’amortissement des frais d’émission dans le
coût d’entrée des actifs, voir no 1410-3-II.
– Les primes d’émission et de remboursement d’emprunts
Sur l’incorporation de l’amortissement des primes d’émission et de
2128 s.
remboursement d’emprunts dans le coût d’entrée des actifs, voir
no 1410-3 II.
4. Les actifs d’impôt différé IAS 12, Impôts 2880 s.
sur le résultat
534
© Ed. Francis Lefebvre IMMOBILISATIONS CORPORELLES
Norme IFRS
Actifs exclus du champ d’application du Règl. CRC no 2004-06 no
concernée
5. Les contrats de concession
(dont les contrats de délégation de service public) et les marchés
de « partenariat public – privé » (PPP) (1)
L’exclusion concernant les contrats de concession de service public
vise uniquement les dispositions spécifiques afférentes à la comp-
tabilisation des immobilisations exploitées dans le cadre de
4110 s.
contrats de concession, c’est-à-dire :
IFRIC 12 (concessions)
– les conditions de comptabilisation des immobilisations mises en
4140 s. (PPP)
concession,
– la provision pour renouvellement,
– l’amortissement de caducité.
En revanche, la méthode par composants peut être appliquée aux
immobilisations mises en concession (réponse du CNC à la CNCC
du 4 janvier 2006) (2)
b. Autres exclusions du champ d’application des règles sur les actifs, à notre avis
1. Les actifs résultant des avantages du personnel
Ces actifs ont fait l’objet d’une recommandation spécifique de IAS 19,
l’ANC (Rec. ANC no 2013-02 du 7 novembre 2013) relative aux règles de compta- Avantages du
950
bilisation et d’évaluation des engagements de retraite et avantages personnel
similaires.
2. Les contrats de construction
Il s’agit des travaux en cours générés par des contrats de IAS 11, Contrats
construction (contrats à long terme), y compris les contrats de construction 536 s.
directement connexes de fourniture de services (PCG, art. 622-1)
(1) Sont également concernés les autorisations d’occupation temporaire (AOT), locations avec option d’achat (LOA), baux
emphytéotiques administratifs (BEA)… Voir no 4142.
(2) Selon le CNC, l’application de la méthode par composants nécessite cependant une analyse des provisions relatives
aux immobilisations mises en concession (provision pour renouvellement en particulier) afin de ne pas risquer de compta-
biliser deux fois la charge de renouvellement (réponse à la CNCC du 4 janvier 2006).
OM
II. Le statut de certains éléments n’est pas encore déterminé Il s’agit principalement des
ON
EC
éléments dont l’inclusion ou non dans le champ d’application des contrats de location n’est pas
S
déterminée, et qui, à l’heure actuelle, n’ont fait l’objet d’aucune position définitive, ni en règles
UE
françaises ni en normes IFRS, de la part des organismes comptables compétents.
Q
DI
En l’absence de définition de la nature de ces actifs (immobilisation ou location), l’ancien traite-
RI
ment comptable reste applicable. JU
ES
NC
propriété)
CU
:FA
III. Certains textes de hiérarchie supérieure au règlement CRC no 2004-06 sur les actifs en
om
x.c
limitent la portée pratique Il s’agit des éléments qui, bien que ne répondant pas aux conditions
rvo
générales de définition des actifs introduites par le règlement précité, sont maintenus à l’actif, ce
ola
traitement comptable étant prévu par des textes (Code de commerce) de niveau hiérarchique supé-
ch
1.s
Toutefois, des vœux sont émis dans l’avis du CNC no 2004-15 afin de supprimer ces textes de niveau
hiérarchique supérieur. Ces textes ont cependant été maintenus dans le Code de commerce modifié en
2015 suite à la transposition de la directive comptable européenne unique no 2013/34/UE du 26 juin
2013 (voir no 280-1).
Notion d’élément identifiable Pour être comptabilisé à l’actif, l’élément doit être 1306
identifiable (PCG, art. 211-1).
Il doit également remplir les autres critères de définition et de comptabilisation :
– il est porteur d’avantages économiques futurs, voir no 1307 s.,
535
IMMOBILISATIONS CORPORELLES © Ed. Francis Lefebvre
1308 Définition d’un avantage économique futur L’avantage économique futur représentatif
d’un actif est le potentiel qu’a cet actif de contribuer, directement ou indirectement, à des flux
nets de trésorerie au bénéfice de l’entité (PCG, art. 211-2).
OM
Il en résulte les remarques suivantes :
ON
EC
I. Les avantages économiques futurs sont en principe associés aux flux nets de trésorerie
S
attendus C’est notamment le cas pour les entreprises industrielles et commerciales.
UE
Q
Toutefois, si les flux de trésorerie attendus ne sont pas pertinents pour l’entité, d’autres critères devront
DI
RI
être retenus pour évaluer les avantages futurs attendus (PCG, art. 214-6).
JU
Remarque Associations, fondations et entités du service public : les avantages économiques futurs
ES
NC
peuvent également être associés au potentiel de services attendus, si les flux de trésorerie ne sont pas
IE
pertinents pour l’entité. C’est notamment le cas pour les associations et les fondations, ainsi que pour
SC
les entités du secteur public, pour leur partie d’activité autre qu’industrielle et commerciale (PCG, art. 211-3
S
DE
et 211-2). Pour ces organismes, l’avantage économique futur représentatif des actifs utilisés pour la partie
E
LT
– n’est pas le potentiel qu’ont ces actifs de contribuer à des flux nets de trésorerie au bénéfice de l’entité,
:FA
– mais le potentiel de services qui doit profiter à des tiers ou à l’entité conformément à sa mission ou à
om
son objet (PCG, art. 211-3). Le potentiel de services attendus de l’utilisation d’un actif par une association
x.c
rvo
ou une entité du service public est fonction de l’utilité sociale correspondant à l’objet ou à la mission de
ola
II. La notion de « potentiel pour contribuer à des flux nets de trésorerie » n’est pas précisée
uh
par les textes français Le PCG ne fournit pas de précision sur cette notion. Toutefois, selon les
normes IFRS, le potentiel peut être (Cadre de l’IASB.53 à .55) :
– le potentiel de production,
Il s’agit, par exemple, de l’acquisition d’une nouvelle machine. Ainsi, l’acquisition d’une nouvelle
machine d’embouteillage d’eau permettant l’accroissement de la cadence de mise en bouteilles et donc la
production, permettra d’augmenter les ventes et les flux de trésorerie liés. En conséquence, les avantages
économiques futurs seront également augmentés.
– la possibilité de conversion en trésorerie,
Il s’agit, par exemple, du stock de produits finis. Ces biens pourront être vendus en contrepartie d’un
flux de trésorerie, ce qui représente des avantages économiques futurs.
– la capacité à réduire les sorties de trésorerie.
Par exemple, le remplacement d’un moteur entraînant une réduction de la consommation d’énergie
permettra de diminuer les flux de trésorerie négatifs et donc d’augmenter les avantages économiques
futurs.
Pour un exemple concernant les immobilisations incorporelles, voir no 1608.
536
© Ed. Francis Lefebvre IMMOBILISATIONS CORPORELLES
III. La contribution aux flux nets de trésorerie peut être directe ou indirecte :
– directe dans le cas, par exemple, de la conversion de l’actif en trésorerie (par exemple, la vente
d’un matériel) ;
– indirecte dans le cas, par exemple, de sièges sociaux.
Sur le cas particulier des dépenses liées à la sécurité et à l’environnement qui, bien que n’augmen-
tant pas directement les avantages économiques futurs se rattachant à un actif existant donné,
sont comptabilisées à l’actif si elles sont nécessaires pour que l’entité puisse obtenir les avantages
économiques futurs de ses autres actifs, voir no 1394-1.
Notion de ressource contrôlée Pour être comptabilisé à l’actif, l’élément doit géné- 1309
rer une ressource contrôlée par l’entité du fait d’événements passés (PCG, art. 211-1).
Il doit également remplir les autres critères de définition et de comptabilisation :
– il s’agit d’un élément identifiable, voir no 1306,
– il est porteur d’avantages économiques futurs, voir no 1307 s.,
– son coût est évalué avec une fiabilité suffisante, voir no 1311.
A défaut, l’élément est comptabilisé en charges, même si les autres critères de définition et de comptabili-
sation sont remplis.
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-CHG-20-10-10 no 1 à 50).
En conséquence, l’entrée dans le patrimoine intervient, dans tous les cas, à la date de transfert
du contrôle (sur la notion de transfert de contrôle, voir no 1310).
Sur les cas particuliers (non visés par les règles générales de définition et de comptabilisation des
immobilisations) :
– des contrats de crédit-bail, voir no 1541 s.
– des contrats de cession-bail, voir no 1530.
Il en résulte que pour comptabiliser une immobilisation à l’actif, ce n’est pas le critère de
propriété qui est essentiel mais celui de contrôle. Il existe donc une différence fondamentale
entre le patrimoine juridique, essentiellement fondé sur le transfert de propriété, et le patrimoine
comptable. Sur les conséquences pratiques de cette différence, voir no 1324 s.
Le transfert de contrôle Il intervient dès qu’il est probable que les avantages écono- 1310
miques futurs iront à l’entité (PCG, art. 212-1), ce qui implique, comme en IFRS, que l’entité ait le
OM
pouvoir :
ON
– d’obtenir les avantages économiques futurs découlant de la ressource sous-jacente ;
EC
– de restreindre l’accès des tiers à ces avantages.
S
UE
En conséquence, un élément générant des avantages économiques futurs ne pourra être porté à
Q
DI
l’actif d’une entité que s’il existe une certitude suffisante que ces avantages économiques futurs
RI
bénéficieront à l’entité (avis CNC précité, § 3.1) et qu’ils pourront être estimés de façon suffisamment JU
ES
fiable.
NC
En général, l’entité dispose d’une certitude suffisante qu’elle bénéficiera des avantages économiques
S
DE
futurs lorsqu’elle est titulaire d’un droit qu’elle peut faire appliquer par un tribunal, qu’il s’agisse
E
LT
En effet, la détention de ce droit constitue en principe une présomption de contrôle suffisante dans la
:FA
om
mesure où il est opposable aux tiers, et peut ainsi leur restreindre l’accès aux avantages générés par
x.c
l’élément.
rvo
Toutefois, dans certains cas, la possibilité de se prévaloir d’un droit ne constitue pas une condition
ola
ch
suffisante pour démontrer le contrôle, notamment lorsqu’il ne permet pas de restreindre l’accès des
1.s
tiers aux avantages économiques futurs afférents à l’immobilisation. Il convient alors d’analyser la
uh
situation et les clauses des contrats de manière attentive afin de s’assurer que tous les critères sont
remplis.
Pour un exemple d’application, voir no 1312.
Remarques 1. Transfert des risques significatifs Le pouvoir d’obtenir les avantages économiques
futurs implique également, en général, que l’entité assume les risques significatifs liés à l’actif (avis CNC
no 2004-15, § 3.1).
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-CHG-20-10-10 no 40 à 50).
C’est généralement le cas :
– lorsque le droit de propriété a été transféré ;
– lorsque le cédant conserve uniquement des risques non significatifs.
■ Exemple
Constituent, à notre avis, des risques significatifs (liste non exhaustive) :
– une obligation essentielle attachée à l’immobilisation et non couverte par une garantie à la charge du
cédant ;
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
537
IMMOBILISATIONS CORPORELLES © Ed. Francis Lefebvre
– l’installation lorsque celle-ci représente une part importante du contrat qui n’a pas encore été achevée
par le cédant ;
– la perte de valeur sur le marché ;
– l’annulation de la vente (voir ci-après 2.).
A l’inverse, ne sont, à notre avis, pas considérés comme significatifs, les risques (liste non exhaustive) :
– de non-recouvrabilité ou de remboursement ;
– d’inspection lorsqu’il s’agit d’une simple formalité ou d’installation lorsqu’elle n’a pour but que la
détermination finale des prix contractuels (sauf s’il s’agit de conditions suspensives, voir no 562-1).
2. Risques d’annulation de la vente Certains contrats de vente comportent des risques d’annulation
de la vente (ventes à l’essai, ventes avec accords de rachat et autres ventes avec conditions résolutoires).
Dans ce cas, l’incertitude quant à la probabilité de retour pouvant constituer un risque essentiel attaché
à l’actif cédé, le contrôle n’est pas nécessairement transféré au moment du transfert de propriété et le
bien ne devrait pas systématiquement sortir du bilan du vendeur (et ne devrait pas être comptabilisé au
bilan de l’acquéreur). Toutefois, en pratique, selon les règles actuelles de prise en compte du chiffre
d’affaires (voir no 562-2 et 565), l’immobilisation est effectivement sortie du bilan au transfert de propriété et
une provision est comptabilisée pour tenir compte de la perte future liée à la vente initiale. Parallèlement,
l’immobilisation est donc bien comptabilisée au bilan de l’acquéreur dès le transfert de propriété (même
si le transfert de contrôle n’est pas encore intervenu).
3. Sortie d’actifs L’entrée dans le patrimoine de l’acquéreur au transfert de contrôle devrait en principe
correspondre à la sortie du patrimoine du cédant.
En effet, à notre avis, les critères définis pour l’entrée d’un bien stocké ou immobilisé, devraient également
pouvoir s’appliquer à la cession de ces biens. En conséquence, il ne devrait pas y avoir de décalage entre :
– la date de sortie de l’actif chez la société le cédant, et
– la date d’entrée de l’actif chez la société l’acquérant.
Toutefois, selon la note de présentation de l’avis du CNC no 2004-15 (Avant-propos), les conditions de sortie
des actifs seront précisées ultérieurement.
1311 Notion de fiabilité du coût d’entrée Un élément est comptabilisé à l’actif lorsque
son coût ou sa valeur peut être évalué avec une fiabilité suffisante (PCG, art. 212-1).
Il doit également remplir les autres critères de définition et de comptabilisation :
– il s’agit d’un élément identifiable, voir no 1306,
OM
– il est porteur d’avantages économiques futurs, voir no 1307 s.,
ON
– il génère une ressource que l’entité contrôle, voir no 1309 s.
EC
A défaut, l’élément est comptabilisé en charges, même si les autres critères de définition et de comptabili-
S
UE
sation sont remplis.
Q
DI
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-CHG-20-20-10 no 10).
RI
JU
En général, ce critère devrait être aisément satisfait. En effet, l’évaluation du coût est considérée
ES
NC
– pour les biens acquis, lorsqu’il existe une transaction permettant d’identifier le coût d’entrée du
SC
Il s’agit par exemple d’actes d’acquisition de terrain, de factures d’achats de matériel, etc.
E
LT
– pour les biens produits, lorsque l’entreprise peut déterminer leur coût de production sur la base
CU
:FA
Il s’agit par exemple de factures d’achats de matières premières, de factures d’honoraires, de bulletins
x.c
Sur les règles d’évaluation du coût d’entrée des immobilisations corporelles, voir no 1400 s.
uh
538
© Ed. Francis Lefebvre IMMOBILISATIONS CORPORELLES
– la propriété juridique du moule est attribuée au sous-traitant, mais elle est transférée au donneur d’ordre 1312
au terme du contrat, (suite)
– le moule ne peut être utilisé par le sous-traitant que pour fabriquer des pièces prévues au contrat,
– les risques liés au moule sont assumés par le donneur d’ordre : le contrat prévoit notamment une factura-
tion complémentaire au profit du sous-traitant si le nombre de pièces fabriquées est insuffisant pour couvrir
le coût de fabrication du moule.
Ce moule industriel répond aux critères de définition et de comptabilisation d’une immobilisation
corporelle pour le donneur d’ordre. Il est donc à inscrire à l’actif de ce dernier, bien qu’il n’en soit
pas propriétaire. En effet, le moule est :
1. identifiable : il fait l’objet d’un contrat, peut être individualisé par son numéro de série ou encore sa
date de production ;
2. porteur d’avantages économiques futurs : la production de pièces à partir de ce moule permettant
d’augmenter les ventes du donneur d’ordre et donc ses flux de trésorerie, ses avantages économiques
futurs seront également augmentés ;
3. génère une ressource contrôlée par le donneur d’ordre : bien que le droit de propriété ne soit
pas transféré au donneur d’ordre à l’origine, l’analyse du contrat permet de démontrer que :
a. l’essentiel des risques a été transféré au donneur d’ordre : le contrat prévoit qu’une facturation
complémentaire sera émise par le donneur d’ordre au profit du sous-traitant si le nombre de pièces est
insuffisant pour couvrir le coût de fabrication du moule. Cette obligation constitue, à notre avis, dans cet
exemple, un risque significatif attaché au moule ;
b. il est probable que les avantages économiques futurs iront au donneur d’ordre : seul le
donneur d’ordre bénéficiera des avantages économiques futurs liés à la production de pièces à partir du
moule, ce dernier ne pouvant être utilisé par le sous-traitant que pour fabriquer les pièces prévues au
contrat (protection vis-à-vis des tiers).
4. son coût peut être évalué avec une fiabilité suffisante ;
En effet, le donneur d’ordre peut obtenir auprès du sous-traitant le coût de production du moule.
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-CHG-20-10-10 no 50).
Remarques 1. Comptabilisation d’une dette chez le donneur d’ordre En contrepartie de la comp-
tabilisation du moule à l’actif du donneur d’ordre, une dette vis-à-vis du sous-traitant devrait, à notre
avis, être constatée.
2. Cas où l’immobilisation resterait comptabilisée chez le sous-traitant Si l’analyse du contrat
conduisait à conclure qu’il y a absence de contrôle de la part du donneur d’ordre sur le moule (par
exemple, si le moule peut être utilisé pour une autre production et qu’il n’est pas transféré au donneur
OM
ON
d’ordre en fin de contrat) :
EC
– ce moule serait comptabilisé en immobilisations dans les comptes du sous-traitant,
S
– la participation au financement serait comptabilisée chez le donneur d’ordre par le biais de l’augmenta-
UE
tion du prix des pièces.
Q
DI
RI
Sur le traitement comptable d’un contrat de location en substance mais n’en ayant pas la forme juridique, JU
ES
539
IMMOBILISATIONS CORPORELLES © Ed. Francis Lefebvre
1313 Synthèse L’approche méthodologique permettant de définir les éléments susceptibles d’être
portés à l’actif peut être schématisée par l’arbre de décision suivant, élaboré par nos soins :
L’élément NON
est-il identifiable ?
OUI
L’élément est-il
porteur NON
d’avantages
économiques
futurs ?
OUI
OUI
OUI
OM
ON
EC
L’élément
S
UE
est-il destiné à être vendu
Q
ou utilisé dans le processus
DI
RI
de production ? JU
ES
NC
IE
SC
OUI NON
S
DE
E
LT
Immobilisation
CU
:FA
(1)
om
x.c
rvo
ola
ch
L’élément a-t-il
1.s
une substance
uh
physique ?
OUI NON
Immobilisation Immobilisation
Stock Charges
corporelle incorporelle
(1) L’élément est destiné à être loué, utilisé dans la production ou dans la gestion interne et sur plusieurs exercices.
540
© Ed. Francis Lefebvre IMMOBILISATIONS CORPORELLES
OM
relles (voir no 1303 s.) les conséquences suivantes :
ON
Une analyse des contrats est nécessaire 1322
EC
Afin de s’assurer que les critères de définition et de
S
comptabilisation sont remplis, il convient de procéder à une analyse minutieuse des clauses des contrats.
UE
Q
En pratique, est notamment recherchée la date de transfert de contrôle (sur la notion de transfert
DI
de contrôle, voir no 1310). C’est cette date qui permet de comptabiliser l’entrée et la sortie de l’immo-
RI
bilisation (voir no 1320). JU
ES
NC
Pour un exemple d’analyse d’un contrat (fabrication d’un moule industriel), voir no 1312.
IE
SC
moine comptable et le patrimoine juridique sont en pratique identiques, le transfert de contrôle (fait géné-
E
rateur de l’entrée d’une immobilisation dans le patrimoine comptable, voir no 1320) étant dans la plupart des
LT
CU
cas concomitant au transfert de propriété (fait générateur de l’entrée dans le patrimoine juridique).
:FA
Juridiquement Il n’y a pas eu, au CNC, d’analyse des conséquences juridiques, notamment en cas de
procédure collective, de la comptabilisation des actifs sur la base d’un patrimoine économique distinct du
patrimoine juridique. Ces problématiques ont été mises en évidence dans un rapport présenté en 2005 par
le groupe de travail « IAS et droit » du CNC.
En outre, selon les règles actuelles de prise en compte du chiffre d’affaires, l’immobilisation doit bien être
sortie du bilan à la date du transfert de propriété. En conséquence, à notre avis, seul le résultat doit être
retraité pour tenir compte de la substance économique de l’opération.
b. Lorsque l’acquéreur n’est pas encore propriétaire de biens dont il contrôle déjà la ressource.
Dans certains cas particuliers, des règles comptables spécifiques prévoient que ces immobilisations sont
comptabilisées à l’actif de l’entité alors même qu’elle n’en est pas propriétaire (PCG, art. 512-3).
Tel est le cas, par exemple :
– des biens acquis avec clause de réserve de propriété (voir no 1327 et 561) ;
Fiscalement Il en est de même (voir no 1327).
– des biens acquis sous condition suspensive portant sur le paiement du prix (voir no 562-1) ;
Fiscalement Il en est de même (voir no 562-1).
– des biens acquis à la barre du Tribunal de commerce, lorsque le tribunal décide de confier au cession-
naire (à sa demande et sous sa responsabilité) la gestion et donc la jouissance de l’entreprise cédée. Dans
ce cas, les biens sont inscrits à l’actif du repreneur dès la date d’entrée en jouissance décidée par le
tribunal, sans attendre la signature de l’acte de cession (Bull. CNCC no 172, décembre 2013, EC 2013-53, p. 674 s.).
En revanche, sur le cas particulier des biens pris en crédit-bail, qui restent comptabilisés au bilan du
propriétaire bien qu’il n’en ait plus le contrôle, voir no 1541 s.
1326 Constructions sur sol d’autrui Toutes constructions, plantations et ouvrages sur un terrain
ou dans l’intérieur, sont présumés faits par le propriétaire à ses frais et lui appartenir si le contraire n’est
pas prouvé, la propriété du sol emportant la propriété du dessus et du dessous (C. civ. art. 552 et 553). Par le
jeu de l’accession, le propriétaire du sol devient donc le propriétaire des constructions et aménagements
édifiés par le locataire. Toutefois, selon la jurisprudence de la Cour de cassation, l’accession ne joue,
sauf clause contraire, qu’à l’expiration du contrat de bail (notamment Cass. civ. 1er décembre 1964).
Jusqu’à l’expiration du bail, c’est le locataire qui est temporairement le propriétaire des construc-
tions et qui est donc en droit de les enlever ou même de les vendre ou de les hypothéquer.
A l’expiration du bail, il est de règle générale que le propriétaire du sol a le droit, soit de retenir les
OM
constructions qui ont été édifiées par un tiers, soit d’obliger celui-ci à les supprimer à ses frais (C. civ. art. 555).
ON
EC
Sur l’obligation de remise en état de bien appartenant à autrui, voir no 1548-1.
S
UE
Le droit d’accession ainsi reconnu au propriétaire du terrain s’applique dans ses rapports avec un
Q
locataire, mais sous les réserves suivantes, qui découlent de la jurisprudence :
DI
RI
– s’il existe une convention entre le propriétaire et le locataire au sujet des constructions, c’est cette JU
convention qui en règle souverainement le sort ;
ES
NC
Remarques 1. Renouvellement de bail Dans ce cas, il a été jugé que le bailleur ne devenait propriétaire des
S
travaux réalisés par le locataire qu’à l’issue du dernier renouvellement de bail (C. cass., 4 avril 2002, no 697 FS-PIB).
DE
2. Copropriété Lorsque les locaux sont construits dans le cadre de la copropriété, nonobstant la limitation de
E
LT
fait du droit de chaque copropriétaire sur le terrain, il y a construction sur sol propre (et non sur sol d’autrui).
CU
:FA
compte 214 « Constructions sur sol d’autrui », prévu par le PCG (art. 942-21) à cet effet.
ola
Les aménagements et installations réalisés par le locataire pendant le bail doivent être également
ch
1.s
immobilisés et comptabilisés, à notre avis, dans le même compte, même s’ils doivent revenir gratuite-
uh
b. A l’expiration du bail Les constructions et les aménagements constituent, à notre avis, une
immobilisation pour le propriétaire. Si elles sont reçues à titre gratuit, la contrepartie de leur entrée
dans le patrimoine est un produit exceptionnel (voir no 1445).
Fiscalement Il en est de même (CE 10 juillet 1981, no 12865 et 24983 et CE 16 novembre 1981, no 16111 ; CE
5 décembre 2005, no 263505 ; Rép. Villaumé, AN 30 juin 2015, no 51475 ; BOI-BIC-PDSTK-10-10-20 no 260). En cas de
baux successifs, l’immeuble est acquis au bailleur au terme du premier bail qui règle la destination du bien
(CAA Lyon 25 septembre 1996, no 94-768 définitif suite à CE (na) 24 octobre 1997, no 183966).
Sur l’évaluation du coût d’entrée, voir no 1415-3 II.
Sur leur amortissement, voir no 1494 (remarque 2).
c. Cas particulier : bail à construction Un bail à construction est un contrat à titre onéreux d’une
durée comprise entre 18 et 99 ans par lequel le propriétaire d’un terrain en cède l’usage à un locataire
qui s’engage à y édifier des constructions (en règle générale gratuitement, sauf si une convention inter-
venue entre les parties définit différemment leurs droits respectifs sur ces biens). En fin de contrat, ces
constructions reviennent au bailleur (Code de la construction et de l’habitation, art. L 251-1 et L 251-2).
Sur le plan comptable, le bailleur comptabilise, sur toute la période de location (Bull. CNCC no 121, mars
2001, EC 2000-57, p. 126 s.) :
– d’une part, les loyers perçus, le cas échéant,
Fiscalement Les loyers payés en espèces et courus au titre de l’exercice sont immédiatement imposables.
En revanche, lorsque les loyers sont versés, pour tout ou partie, en nature, le revenu, représenté par la
valeur des biens remis (immeubles ou titres), calculée d’après leur prix de revient, peut être étalé sur l’exercice
de remise des biens et les 14 exercices suivants (CGI, art. 33 ter ; BOI-BIC-PDSTK-10-10-20 no 330).
– d’autre part, un produit correspondant à la remise gratuite des constructions par le locataire en
fin de bail, en contrepartie d’un compte de produits à recevoir.
Fiscalement Sur les modalités d’évaluation et d’imposition de ce produit, voir no 1415-3.
En fin de bail, la construction remise au bailleur est donc enregistrée en immobilisations par le crédit du
compte « produits à recevoir » ainsi constitué.
Sur l’évaluation du coût d’entrée, voir no 1415-3 II. (cas particulier).
En effet, selon le bulletin précité, dans le cadre d’un tel bail, la remise de l’immeuble au bailleur ne peut
être analysée comme une acquisition à titre gratuit. Elle correspond à la rémunération en nature perçue
en contrepartie de la mise à disposition du terrain. Cette rémunération, in fine, complète les loyers reçus
pendant la durée du bail. Ainsi, la réalité économique de la transaction peut s’analyser en substance
OM
comme un échange entre, d’une part, la location du terrain et, d’autre part, les versements de loyers et
ON
la remise de la construction en fin de bail.
EC
S
UE
Immobilisations acquises avec clause de réserve de propriété Selon le PCG 1327
Q
DI
(art. 512-3), les immobilisations, objets de cette clause, doivent figurer au bilan de l’acquéreur dès
RI
la date de livraison et non à celle du transfert de propriété. JU
ES
En effet, si le vendeur a transféré les risques et avantages significatifs afférents au bien, mais a conservé le
NC
titre de propriété des biens uniquement pour protéger sa possibilité de recouvrement du montant dû, il y a
IE
SC
bien, à notre avis, transfert de contrôle (sur la notion de transfert de contrôle, voir no 1310) et l’acquéreur doit
S
comptabiliser le bien à son actif à la date de livraison (et non à celle de transfert de propriété).
DE
E
Leur éventuelle dépréciation est constatée par l’acquéreur dès cette date.
LT
CU
construction En l’absence de précisions des organismes compétents et afin de s’assurer que les
uh
critères de définition et de comptabilisation sont remplis, il convient de procéder à une analyse des
clauses contractuelles de l’accord passé entre l’entreprise et la collectivité publique.
Le traitement comptable de ces dépenses est, à notre avis, fonction de la finalité des travaux. Il
existe, à notre avis, deux finalités possibles :
– l’acquisition d’un terrain ou d’une construction, voir ci-après I.
– ou l’exploitation d’un terrain ou d’une construction, voir ci-après II.
I. La participation versée est liée à l’acquisition d’un terrain ou d’une construction Dans ce
cas, l’entreprise souhaite devenir propriétaire du terrain, ou de la construction (même si elle n’est pas
propriétaire du terrain).
La participation constitue, à notre avis, des frais accessoires d’achat à intégrer dans le coût d’en-
trée du terrain ou de la construction que l’entreprise cherche à acquérir :
– si elle est nécessaire et directement liée à l’acquisition,
Pour plus de détails sur la nature des frais accessoires d’achat, voir no 1404 s.
– et si elle est engagée dans la période d’acquisition.
Pour plus de détails sur la période d’acquisition, voir no 1405 s.
543
IMMOBILISATIONS CORPORELLES © Ed. Francis Lefebvre
Toutefois, si l’entreprise souhaite devenir propriétaire du terrain pour édifier une construction, il y
a lieu d’apprécier, au cas par cas, si les travaux :
– valorisent le terrain (incorporation au coût de revient du terrain),
– ou sont nécessaires à l’activité de l’acquéreur (incorporation au coût de revient de la construction).
Fiscalement Il en est de même : les dépenses faites au titre de la participation à des travaux effectués au profit
de tiers, tels que l’aménagement de bretelles d’accès à une voie rapide ou l’aménagement de carrefours,
devraient être intégrées aux coûts de l’immobilisation, dès lors qu’elles sont directement liées à son acquisition
ou à sa production (BOI-BIC-CHG-20-20-10 no 30). Pour des exemples issus de la jurisprudence, voir ci-après.
■ Exemples
(issus de la jurisprudence rendue sous les anciennes règles comptables mais, à notre avis, toujours applicable) :
Une participation constitue un élément du prix de revient :
– d’un terrain, lorsqu’elle finance l’aménagement de la zone industrielle mis à la charge de l’entreprise
par l’acte d’achat du terrain (CE 3 octobre 1973, no 84265 ; BOI-BIC-CHG-20-10-20 no 190) ;
– d’une usine, lorsqu’elle finance des travaux de consolidation des berges d’une rivière nécessités par
l’agrandissement de cette usine et prescrits par le permis de construire (CE 7 juillet 1982, no 24514) ;
– de la construction, lorsque son versement conditionne l’obtention d’un permis de construire (CE
17 février 1992, nos 81690-82782), ou s’il se substitue à une taxe d’urbanisme elle-même incluse dans le prix de
revient (CE 17 février 1992, no 74272) ;
– de la construction, lorsque les équipements (nouvelle voie d’accès à ses terrains ainsi qu’un pont sous
voie ferrée, aménagements nécessaires à une desserte adaptée aux transports fréquents de matériaux
pondéreux) sont nécessaires à l’activité de l’entreprise (CE 16 juin 1993, no 67760) ; en ce sens la note de
présentation de l’avis CNC no 2004-15 sur les actifs (Annexe 1, § 2.3) considérant que les travaux effectués
à proximité de sites concédés tels que les raccordements aux réseaux (aménagement de bretelles d’accès
à une voie rapide, aménagement de carrefours…) à l’occasion d’un chantier, sont directement attri-
buables au coût d’acquisition ou de production et doivent être intégrés au coût global du chantier.
II. La participation versée est liée à l’exploitation d’un terrain ou d’une construction Elle consti-
tue, à notre avis, une immobilisation corporelle amortissable (bien que l’équipement reste la
propriété de la collectivité publique) si ces dépenses sont nécessaires pour que la société puisse :
– obtenir des avantages économiques supplémentaires,
– ou continuer à obtenir des avantages économiques de ses autres actifs.
■ Exemple
OM
Tel est le cas des dépenses de construction d’un tunnel sur le domaine public pour des raisons de sécurité,
ON
sans lequel une société d’extraction de matériaux n’aurait pas été autorisée à exploiter une carrière (Bull.
EC
CNCC no 162, juin 2011, EC 2011-01, p. 281 s.).
S
UE
Constituent également, à notre avis, des immobilisations corporelles, les participations ayant financé :
Q
DI
– les raccords aux réseaux publics d’égout, d’eau, de gaz, d’électricité et de téléphone devenant immé-
RI
diatement la propriété des maîtres d’ouvrage publics ; en revanche, sur les raccordements dans le cadre JU
ES
– les travaux d’amélioration de la desserte routière d’une zone industrielle décidés après l’installation de
S
L’actif ainsi comptabilisé suit alors le même traitement que celui réservé aux aménagements et
CU
installations réalisés par le locataire sur une construction appartenant à autrui (Bull. CNCC précité) :
:FA
om
Sur le droit réel sur les ouvrages, constructions et installations de caractère immobilier édifiés sur le
ch
2. Si le financeur ne contrôle pas le bien, les sommes versées sont comptabilisées en contrepartie
d’une charge constatée d’avance ou d’une créance.
Tel est le cas, par exemple, d’un contrat d’approvisionnement selon lequel des paiements initiaux, non
remboursables, sont effectués par le client (droit de raccordement, par exemple, versé dans le cadre d’un
contrat de fourniture d’énergie). Ces paiements ne sont pas constitutifs d’une immobilisation, mais d’une
charge constatée d’avance à étaler sur la durée du contrat (voir no 736-1), dès lors que l’installation reste
sous le contrôle du fournisseur (il est responsable de son entretien et de son exploitation et il n’est prévu
aucune option d’achat par le client au terme du contrat) (Bull. CNCC no 173, mars 2014, EC 2013-63, p. 116 s.).
Vente de biens avec faculté de rachat (à réméré) Pour le traitement de ces opérations, 1330
voir no 1526.
OM
Remarques 1. Amortissements Les constructions ne peuvent être amorties, conformément aux
ON
principes généraux, qu’à partir de la fin de la période d’incorporation des frais dans le coût d’entrée
EC
(voir no 1459) qui ne peut intervenir avant la date de l’achèvement des travaux. Le transfert de
S
UE
propriété pouvant s’effectuer par tranche de mise en service, l’amortissement peut débuter sur les
Q
parties d’ores et déjà mises en service, sans attendre l’achèvement des travaux sur les autres tranches
DI
RI
en cours de construction. JU
2. Frais financiers Sur la possibilité d’inclure les coûts d’emprunt dans le coût d’entrée de telles
ES
NC
II. Vente à terme (C. civ. art. 1601-2) Le transfert de propriété, constaté par acte authentique lors de
S
Selon le bulletin CNCC (no 87, septembre 1992, EC 91-46, p. 489 s.), tant que l’immeuble n’est pas achevé,
LT
CU
l’acquéreur doit :
:FA
– porter les versements effectués pour son acquisition dans un compte d’avances et acomptes sur immo-
om
– constater la charge d’intérêts en cas d’emprunt (sur la possibilité d’immobiliser cette charge, voir no 1410 s.),
rvo
ola
– indiquer dans l’annexe le montant des engagements pris à la signature du contrat (voir no 1587-1).
ch
1.s
Remarque Amortissements : les constructions ne peuvent être amorties, conformément aux prin-
uh
cipes généraux, qu’à partir de la fin de la période d’incorporation des frais dans le coût d’entrée (voir
no 1459). Voir remarque 1. ci-avant.
1341 Les options offertes par le PCG Eléments d’actifs non significatifs Selon
le PCG, certains « éléments d’actifs non significatifs » peuvent être considérés comme entièrement
consommés dans l’exercice de leur mise en service et, dès lors, être comptabilisés immédiatement
en charges et non en immobilisations (PCG, art. 212-6).
Le PCG n’apporte, toutefois, aucune précision sur :
– la notion d’« éléments d’actifs non significatifs »,
– la nature des biens concernés.
En conséquence, à notre avis, par simplification, l’option offerte par le PCG peut s’appliquer dans
les mêmes conditions que l’option similaire prévue par la tolérance fiscale, exposée ci-après.
Fiscalement Par mesure de simplification, les entreprises peuvent comprendre parmi leurs charges les
matériels et mobiliers détaillés dans le tableau ci-après dont la valeur unitaire n’excède pas 500 € HT
(BOI-BIC-CHG-20-30-10). Le tableau ci-après, établi par nos soins, fournit une synthèse du champ d’application
de cette tolérance fiscale.
Sur l’application de cette tolérance en matière d’incorporels, voir no 1617-2.
Champ d’application
Admis Exclus
de la tolérance
Bien objet de l’activité de
Bien ne constituant pas l’objet
Nature du bien l’entreprise, notamment les biens
même de l’activité de l’entreprise
donnés en location (1)
Bien répondant à la définition du Petit matériel dont l’inscription
• Petits matériels et
PCG pour les comptes 2154 et comptable est prévue dans un
outillages
2155 (2) autre compte (2)
Petit matériel de bureau (3)
• Matériels et mobiliers Meubles meublants lors de
de bureau Meubles meublants en cas de l’aménagement initial de
renouvellement courant (4) l’immeuble ou de leur
renouvellement complet (4)
Valeur du bien (5) Valeur unitaire ≤ 500 € HT Valeur > 500 € HT
(1) Sont notamment exclus : les biens donnés en location dans le cadre de l’activité de l’entreprise, tels que les bicyclettes,
pédalos, skis, etc. (BOI-BIC-CHG-20-10-20 no 280) et les cassettes vidéo (BOI-BIC-AMT-20-40-60-30 no 100 ; CAA Nancy 28 janvier 1993, no 91-
OM
467), ainsi que, pour un opérateur de téléphonie mobile, les cartes SIM insérées dans les téléphones portables (CAA Versailles
18 novembre 2014, no 11VE02931).
ON
En revanche, la tolérance s’applique aux matériels qui ne sont que des vecteurs de commercialisation des produits
EC
distribués par la société tels que les « caddies », utilisés par les clients des magasins en libre-service (BOI-BIC-CHG-20-30-10
S
UE
no 20) ou les distributeurs de savon mis à la disposition de ses clients par une société de vente de produits d’hygiène (CE
Q
23 décembre 2011, no 324236).
DI
(2) La tolérance concerne le matériel répondant à la définition du matériel et de l’outillage à inscrire aux comptes 2154
RI
« Matériel et outillage » et 2155 « Outillage industriel » du PCG 82 (BOI-BIC-CHG-20-30-10 no 20 ; voir no 1355). Il s’agit JU
de l’ensemble des objets, instruments et machines avec lesquels (voir no 1355) :
ES
Sont ainsi visés par exemple les extincteurs. Sont, en revanche, exclus les matériels qui doivent être inscrits dans un autre
S
compte, tels que par exemple les matériels de transport (BOI-BIC-CHG-20-30-10 no 20 ; CE 21 octobre 1987, no 46797).
DE
(3) Tels que les menus équipements de bureau (corbeilles à papier, à correspondance, agrafeuses, pèse-lettres, timbres-
E
dateurs, petites machines à calculer, etc.) (BOI-BIC-CHG-20-30-10 no 30), mais aussi, à notre avis, des matériels immobilisables
LT
au compte 2183 « Matériel de bureau et matériel informatique » (Il ne s’agit que du matériel et non du mobilier
CU
(4) Il est possible, à notre avis, et bien que la doctrine ne le précise pas, de retenir les biens comptabilisés en principe au compte
om
2184 « Mobilier ». Toutefois, la tolérance concerne uniquement le renouvellement courant d’une valeur inférieure à 500 €
x.c
HT des meubles « meublants » de bureau et de mobilier de magasins commerciaux, dont les achats au cours d’un même exercice
rvo
sont limités, pour un bien déterminé, à un petit nombre d’unités. La tolérance n’est pas applicable à l’équipement initial en mobi-
ola
lier d’un immeuble de bureaux, d’un restaurant ou d’un magasin commercial, ni au renouvellement complet de ce mobilier, même
ch
si la valeur unitaire de chaque meuble est inférieure à 500 € HT. La tolérance demeure cependant applicable si l’équipement initial
1.s
uh
ou le renouvellement complet n’excède pas cette limite (BOI-BIC-CHG-20-30-10 no 30 ; CAA Versailles 21 novembre 2013, no 11VE03082).
(5) Dans certains cas, la limite de 500 € s’apprécie en considération du prix global du bien (BOI-BIC-CHG-20-30-10 no 20 et
30). Par exemple (BOI-BIC-CHG-20-30-10 no 20 et 30) :
– pour un système antivol, le prix à retenir correspond au prix global des portiques de détection, des étiquettes attachées
aux produits vendus et des détacheurs dès lors que les étiquettes participent indissociablement avec les portiques et les
détacheurs au même système antivol ;
– pour un meuble de rangement modulable, le prix à retenir correspond au prix global des éléments le composant,
même s’ils peuvent être achetés séparément.
En conséquence, en l’absence de précisions du PCG, les matériels et mobiliers dont la valeur est
inférieure à 500 € HT nous paraissent pouvoir être comptabilisés en charges dans les conditions
prévues par la doctrine fiscale.
Ces éléments sont comptabilisés dans un sous-compte du compte 606 « Achats non stockés de
matériels et fournitures », tels que par exemple le compte 6063 (prévu par le PCG) « Fournitures
d’entretien et de petit équipement », ou, à notre avis, s’agissant d’éléments non stockables (voir
no 804), au compte 6068 « Autres matières et fournitures ».
Une autre solution serait d’immobiliser ces biens et de les amortir en totalité lors de l’exercice de leur
acquisition. Mais, fiscalement (BOI 4 D-1-88, non repris dans Bofip), pour bénéficier de la déductibilité immé-
diate, les entreprises doivent inscrire les biens concernés à un compte de frais généraux.
546
© Ed. Francis Lefebvre IMMOBILISATIONS CORPORELLES
Création d’une entreprise individuelle par affectation de certains biens Dans 1341
les entreprises individuelles, le chef d’entreprise peut choisir de ne pas faire figurer à son bilan 1
un bien lui appartenant. Il s’agit d’une décision de gestion dont il doit tirer les conséquences
comptables et fiscales (voir no 3519 et 3522).
Traitement comptable des éléments dont le statut n’est pas encore 1345
déterminé Biens acquis en nue-propriété ou en usufruit A l’heure actuelle, le statut
des immobilisations faisant l’objet d’un démembrement n’est pas précisé par les textes comptables.
En particulier, la question se pose de savoir si ces éléments entrent ou non dans le champ d’applica-
tion des contrats de location.
Or, les contrats de location sont exclus du champ d’application des règles générales sur les actifs introduites
par le règlement CRC no 2004-06 (voir no 1304-2 I).
En pratique, en l’absence de dispositions explicites des textes :
I. les biens acquis en nue-propriété sont inscrits au bilan du nu-propriétaire en immobilisations
corporelles pour leur valeur d’acquisition ;
L’immobilisation est, le cas échéant, amortissable sur cette base.
Fiscalement En ce sens CE 5 octobre 1977, no 4718 ; BOI-BIC-AMT-10-20 no 260. En revanche, dans le cas
d’un élément incorporel (une marque), la CAA Bordeaux a jugé, à notre avis de façon contestable, que les
droits attachés à la nue-propriété ne peuvent pas être immobilisés au motif qu’ils ne constituent pas une
source régulière de profits (CAA Bordeaux 1er décembre 2014, no 13BX01780).
Remarques 1. Dépenses ultérieures à la charge du nu-propriétaire (C. civ. art. 605 et 606) Elles sont à
comptabiliser selon les critères généraux de distinction entre charges et immobilisations (voir no 1390 s.) :
s’il est probable que l’entité bénéficiera des avantages économiques futurs associés à la dépense et que
son coût peut être évalué avec une fiabilité suffisante, la dépense est comptabilisée à l’actif (par exemple,
le remplacement d’un composant, une dépense d’amélioration…). Dans le cas contraire, elle est compta-
bilisée en charges (par exemple dépense d’entretien annuel).
2. Acquisition de la nue-propriété par l’usufruitier Dans ce cas, à notre avis, la nue-propriété est
inscrite au bilan pour sa valeur d’acquisition et l’usufruit est transféré, pour sa valeur nette comptable
(voir no 1730-1), en immobilisation corporelle.
II. les biens acquis en usufruit ne peuvent donc pas figurer en immobilisations corporelles
même s’ils sont utilisés pour les besoins de l’exploitation.
OM
ON
Fiscalement Il en est de même, les éléments mobiliers ou immobiliers dont une entreprise industrielle ou
EC
commerciale a la jouissance en qualité d’usufruitier ne faisant pas partie de son actif (CE 8 novembre 1965,
S
UE
no 63472 ; BOI-BIC-AMT-10-20 no 260).
Q
DI
Selon le bulletin CNCC (no 158, juin 2010, EC 2009-72, p. 440), deux traitements comptables sont possibles,
RI
selon l’analyse (juridique ou en substance) de l’usufruit : JU
ES
a. selon une analyse juridique (à privilégier selon le bulletin CNCC précité et à notre avis), l’usu-
NC
fruit confère un droit réel sur le bien (art. 578 s.), à enregistrer en immobilisation incorporelle pour
IE
SC
sa valeur d’entrée.
S
DE
Fiscalement C’est la solution retenue par la jurisprudence (en ce sens CE 19 février 2003, no 229373 rendu en
E
LT
matière de bénéfices agricoles mais transposable, à notre avis, en BIC ; TA Poitiers 21 novembre 1996, no 95-1701 portant
CU
sur un bien mobilier et TA Paris 6 juillet 2009, no 04-19716 portant sur un bien immobilier).
:FA
b. selon une analyse en substance (approche non recommandée notamment du fait du risque
rvo
fiscal encouru, voir ci-après), la somme versée pour obtenir un bien en usufruit constitue un loyer
ola
ch
durée du contrat.
uh
En effet, l’usufruit conférant à l’usufruitier un « droit d’utilisation » du bien sur une certaine période,
peut être considéré en substance comme un contrat de location (au sens d’IAS 17). Dans ce cas, comme
pour tout contrat de location, la somme versée à l’entrée est à comptabiliser en charges constatées
d’avance (voir no 817).
Fiscalement L’usufruit étant constitutif d’une immobilisation incorporelle amortissable (voir ci-avant a. et
no 1730-1) sa comptabilisation en charges constatées d’avance pourrait exposer l’entreprise au risque de
différer irrégulièrement les amortissements correspondants (sur cette notion, voir no 1452), selon Paul Perpère,
sous-directeur à la DLF, interrogé par nos soins dans le cadre de notre journée « Arrêté des comptes et
Résultat fiscal 2010 », Les Echos Conférences – PwC.
Remarques 1. Dépenses d’entretien Les dépenses d’entretien à la charge de l’usufruitier (C. civ. art. 605)
sont à comptabiliser en charges, sauf si elles répondent à la définition d’un actif. Elles suivent alors le
traitement des dépenses ultérieures sur les biens loués (voir no 1545 s.).
2. Acquisition de l’usufruit par le nu-propriétaire Dans ce cas de consolidation de l’usufruit et de la
nue-propriété, à notre avis :
– le coût d’acquisition de l’usufruit devrait pouvoir être comptabilisé en immobilisation corporelle, en
complément de la nue-propriété,
547
IMMOBILISATIONS CORPORELLES © Ed. Francis Lefebvre
Toutefois ce coût étant nul lorsque l’usufruit revient au nu-propriétaire à l’issue de la période de démembre-
ment, aucune écriture n’est à comptabiliser. En effet, la nue-propriété a bien été valorisée, au moment du
démembrement (voir no 1918-8), en tenant compte du retour futur de l’usufruit. En outre, le bien ainsi
remembré n’a pas à être réévalué.
– c’est le nouvel ensemble (nue-propriété et usufruit) qui devient amortissable sur la durée d’utilisation
du bien ainsi remembré.
Le seul fait de recouvrer l’usufruit ne modifie en général pas le plan d’amortissement de la nue-propriété.
Sur le traitement de l’usufruit comptabilisé en immobilisation incorporelle, voir no 1730-1.
Sur le démembrement de la propriété et plus particulièrement de la propriété d’actions, voir no 1918-8.
Sur l’acquisition d’usufruit d’actions, voir no 1915-5.
OM
relle entre deux magasins (entreprises à commerces multiples).
ON
EC
2114. Terrains de carrières (Tréfonds) A notre avis, comme le précisait le PCG 82 (p. I.42), il s’agit
S
des terrains d’extraction des matières destinées soit aux besoins de l’entreprise, soit à être revendues en
UE
l’état ou après transformation.
Q
DI
Le terrain de carrière se compose de deux éléments distincts (PCG, art. 617-2) :
RI
– les matériaux à extraire (Gisement), qui répondent à la définition d’un stock et doivent être comptabilisés JU
ES
dans un compte 31 « Matières premières (et fournitures) » ; sur le classement comptable des différents états
NC
4 octobre 2014 relatif à la comptabilisation des terrains de carrières et des redevances de fortage.
S
– le terrain de carrières résiduel (Tréfonds), qui répond à la définition d’une immobilisation corporelle et
DE
Sur la ventilation du coût entre tréfonds et gisement : voir la Note de présentation du règlement ANC précitée.
CU
:FA
2115. Terrains bâtis En cas de difficulté de classement des terrains selon leur destination exacte (exem-
om
ples industriels, commerciaux, administratifs, à usage professionnel ou non) en raison d’un usage diversifié,
x.c
Remarque Ventilation du coût entre terrain et construction : cette ventilation, même si elle s’avère
ch
difficile, notamment dans le cas de la copropriété, est nécessitée par le fait que le terrain n’est pas
1.s
uh
– à titre subsidiaire, sur la ventilation opérée par d’autres entreprises pour des ensembles immobiliers
comparables s’agissant de la localisation, du type de construction, de l’état d’entretien et des possibilités
éventuelles d’agrandissement, seuls pouvant être retenus les immeubles acquis à des dates proches de celle
pour laquelle la ventilation est remise en cause.
2. C’est ensuite au contribuable de démontrer soit que le choix de la méthode retenue par l’Administration
ou sa mise en œuvre sont erronés, soit de justifier son évaluation en se référant à d’autres données.
3. Quelle que soit la méthode retenue, la valeur du terrain doit être déterminée à la date d’entrée du bien
au bilan, y compris si l’immeuble a été acquis à des fins de démolition-reconstruction ou de transformation.
2116. Compte d’ordre sur immobilisations (art. 6 du décret 78-737 du 11 juillet 1978) : il s’agit du compte
d’ordre relatif aux immobilisations non amortissables réévaluées légalement en 1976.
Compte 212. Agencements et aménagements de terrains Travaux destinés à 1352
mettre le terrain en état d’utilisation (PCG, art. 942-21). Il s’agit par exemple des clôtures, mouvements
de terre, drainage, défrichement…
A notre avis, sont également concernés :
– les travaux de viabilité,
– les travaux de création d’espaces verts,
– les travaux d’aménagement de parkings à ciel ouvert.
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-CHG-20-10-10 no 1 à 10 ; CE 19 mars 1969, no 64119 et 72313 pour
des travaux d’aménagement d’un parking ; CE 6 juin 1984, no 38619 pour des travaux d’aménagement d’un
camping ; CAA Nancy 14 février 2002, no 97-1161 pour des travaux d’aménagement d’espaces verts).
– les travaux d’aménagement et d’engazonnement d’un parcours de golf.
Sur les conséquences en matière d’amortissement, voir no 1490-3.
Sur le cas particulier :
– des participations à des dépenses d’équipement liées à l’exploitation d’un terrain, voir no 1328 II. ;
– des travaux effectués par le vendeur d’un terrain avant la vente, voir no 1522.
Compte 213. Constructions Elles comprennent essentiellement les bâtiments, les installa- 1353
tions, agencements, aménagements et les ouvrages d’infrastructure (PCG, art. 942-21). Selon le principe
général de l’approche par les composants, les constructions doivent faire l’objet d’une décomposi-
tion si certains éléments ont des utilisations différentes ou procurent des avantages économiques
selon un rythme différent (voir no 1370 s.).
Les composants et la structure doivent être comptabilisés dans les sous-comptes recommandés
OM
suivants, selon la définition qui leur correspond :
ON
EC
Sur la ventilation du coût entre terrain et construction, voir no 1351.
S
UE
2131. Bâtiments A notre avis, il s’agit de la structure de la construction, c’est-à-dire (Bull. CNCC no 140,
Q
DI
décembre 2005, p. 542 s., « Modalités d’application de la norme IAS 16 et du Règl. CRC no 2002-10 ») :
RI
– des éléments concernant sa stabilité tels les fondations et leurs appuis, les murs, les planchers, les toitures, JU
ES
– ainsi que des aménagements ne répondant pas à la définition d’un composant (dans le cas contraire,
NC
Ces éléments peuvent faire l’objet d’une décomposition, dès lors qu’ils comportent des éléments ayant
SC
des utilisations différentes ou procurant des avantages économiques selon un rythme différent.
S
DE
s’agit des aménagements ayant des utilisations différentes ou procurant des avantages économiques
CU
a. Les installations générales, comme le précisait le PCG 82 (p. I.34), sont des ensembles d’éléments
x.c
dont la liaison organique est la condition nécessaire de leur utilisation et qui sont distincts des unités
rvo
techniques annexées à des installations d’exploitation ou de transport par canalisation ; il en est ainsi par
ola
1354 Compte 214. Constructions sur sol d’autrui Voir comptabilisation no 1326, évaluation
no 1415-3, amortissements no 1494, provision pour remise en état du site no 1548-1 et cession no 1527-1.
OM
2157. Agencements et aménagements des matériels et outillages industriels Sont enregistrées à
ON
ce compte les dépenses présentant des difficultés pratiques de ventilation entre les éléments de l’en-
EC
semble concerné (hydrocarbures : raffinage et distribution).
S
UE
Les entreprises pour lesquelles la distinction entre les comptes 2154, 2155 et 2157 n’est pas indispensable
Q
DI
peuvent regrouper ces comptes sous le numéro 2154 dont l’intitulé est complété en conséquence (exem-
RI
ples : imprimerie, industries du verre). JU
ES
NC
1356 Compte 217. Spécificités Ce compte supplémentaire a été créé par un certain nombre de
IE
SC
– les matériels d’un parc de location (Distributeurs, loueurs et réparateurs de matériels de BTP et de
CU
manutention) ;
:FA
Pour la présentation au bilan, ce compte est rattaché, selon les plans comptables professionnels :
ch
1.s
etc.), appareils de prise de vue, de projection, matériels audiovisuels (caméra, magnétoscopes, téléviseurs,
vidéoprojecteurs), appareils sonores (magnétophones, appareils radio…).
En ce qui concerne le petit matériel de bureau, voir no 1341.
Sur la définition et la comptabilisation des logiciels indissociés (administratifs ou de production), voir
no 1620 et no 1663-1.
2184. Mobilier Le mobilier comprend les meubles et objets assimilés, utilisés tant par le service administratif
que par les autres services, soit à vocation de rangement permanent, soit destinés à faciliter les commodités
(dans le travail comme dans le repos) du personnel, par exemple : bureaux, coffres-forts, meubles de classe-
ment, armoires-vestiaires, meubles de magasin, mobilier de restaurant, tables, chaises, armoires, casiers.
Sur les œuvres d’art, voir no 1495-5.
2186. Emballages récupérables Sur le contenu de ce compte, voir no 2432.
Selon le Guide comptable professionnel des hydrocarbures (recherche et production), le caractère
limitatif des natures prévues dans ces comptes rend difficile l’enregistrement de natures différentes
de celles énoncées. On peut penser, entre autres, aux matériels de laboratoire, de formation profes-
sionnelle, de cantine, d’infirmerie, etc. Ces matériels pourraient être enregistrés dans une subdivision
du compte 218 intitulée : 2188. « Autres matériels » (subdivisée en tant que de besoin).
Sur la validité des plans et guides comptables professionnels, voir no 295.
OM
– des forêts, voir no 1139-1 ;
ON
– des plantations à demeure, voir no 1139-2 ;
EC
– des installations et matériels démontés, voir no 1262 ;
S
UE
– des prototypes, voir no 1662 ;
Q
DI
– des logiciels autonomes à usage commercial (acquis ou créés), voir no 1625.
RI
JU
ES
NC
corporelles
S
DE
E
LT
sants a été introduite par le règlement CRC no 2002-10 sur l’amortissement et la dépréciation des
:FA
om
Sur les dépenses concernées par l’approche par composants, voir no 1370-2.
ola
ch
Principe Si un ou plusieurs éléments constitutifs d’un actif ont chacun des utilisations diffé- 1370
rentes, ou procurent des avantages économiques à l’entreprise selon un rythme différent, chaque 1
élément est comptabilisé séparément et un plan d’amortissement propre à chacun de ces
éléments est retenu (PCG, art. 214-9).
Dans le cas contraire, l’immobilisation reste un bien non décomposable.
En conséquence :
– les différents composants significatifs de l’actif doivent être identifiés dès l’acquisition de l’actif
(sur les modalités d’identification, voir no 1380 s.), le prix d’acquisition faisant l’objet d’une répartition
du coût d’acquisition entre l’actif principal et les différents composants (voir no 1382) ;
– chaque composant doit être comptabilisé de manière séparée à l’actif (voir no 1371 s.) et amorti
sur sa propre durée d’utilisation (voir no 1461-1) ;
– les coûts de remplacement d’un composant doivent être comptabilisés à l’actif et la valeur nette
comptable du composant remplacé sortie de l’actif (voir no 1374) ;
– à défaut d’identification à l’origine, les différents composants significatifs de l’actif doivent être
comptabilisés de manière séparée dès qu’ils sont identifiés ou lorsque la dépense de renouvel-
lement ou de remplacement survient (voir no 1375).
551
IMMOBILISATIONS CORPORELLES © Ed. Francis Lefebvre
1370 Dépenses concernées L’approche par composants vise deux types de dépenses :
2 – les dépenses de remplacement (voir ci-après I.),
– les dépenses de gros entretien ou de grandes visites (voir ci-après II.).
I. Les dépenses de remplacement, dites de 1re catégorie Les composants à identifier correspon-
dent aux éléments destinés à être remplacés à intervalle régulier et ayant des utilisations
différentes de celle de l’immobilisation à laquelle ils se rattachent ou procurant des avantages écono-
miques à l’entité selon un rythme différent (nécessitant l’utilisation de taux ou de modes d’amortis-
sement propres).
Fiscalement Il en est de même (CGI A II, art. 15 bis ; BOI-BIC-CHG-20-10-10 no 80 à 160), la définition fiscale
d’un composant n’étant toutefois pas identique à sa définition comptable (voir no 1380 s.). L’imprimé no 2054
de la liasse fiscale fait apparaître les composants.
Il s’agit par exemple, s’ils répondent à cette définition (voir ci-avant) et s’ils sont significatifs (voir no 1381) :
des lames d’un four, de la toiture ou de la chaudière d’un bâtiment, des sièges d’un avion, des pneus
ou du moteur d’un camion, des tapis d’avancement d’une chaîne de production…
Sur la comptabilisation des composants de 1re catégorie, voir no 1372.
II. Les dépenses de gros entretien ou de grandes visites, dites de 2e catégorie (visites de confor-
mité, grandes visites).
Les composants à identifier correspondent aux dépenses d’entretien faisant l’objet de
programmes pluriannuels de gros entretien ou de grandes visites en application de lois, règle-
ments ou de pratiques constantes de l’entité.
Il s’agit par exemple des dépenses de révision résultant :
– de pratiques constantes de l’entreprise (ravalement…),
– d’une obligation légale, réglementaire ou contractuelle (avions, wagons, matériel naval, certaines
industries lourdes comme la chimie, la sidérurgie, l’industrie pétrolière) telle que les charges de carénage,
nécessaires à l’obtention d’un Certificat de navigabilité.
Fiscalement L’inscription à l’actif, sous forme de composants, des dépenses de gros entretien et grandes
visites n’est pas reconnue (CGI A II, art. 15 bis ; BOI-BIC-CHG-20-20-20 no 280). Sur les retraitements extra-
comptables en résultant, voir no 1373.
Sur la comptabilisation des composants de 2e catégorie, voir no 1373.
Sur la possibilité de provisionner les dépenses de 2e catégorie, voir no 1515.
OM
ON
Remarques 1. La structure L’élément principal (ou résiduel) qui ne fait pas l’objet de remplacement
EC
(I.) ou de gros entretien (II.) pendant sa durée d’utilisation devrait constituer, à notre avis, la structure.
S
UE
Il ne constitue pas en lui-même des dépenses de gros entretien (remplacement ou gros entretien), mais
Q
il fait néanmoins partie des composants à traiter comme tel, notamment en matière d’amortissement.
DI
RI
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-CHG-20-10-10 no 80). JU
ES
Il s’agit par exemple, sous réserve de l’identification des autres éléments de ces immobilisations en tant
NC
que composants, de la carlingue d’un avion, de la caisse d’un camion, du gros œuvre d’un immeuble,
IE
SC
du four en lui-même…
S
DE
2. Cas particulier des immeubles S’agissant de la structure d’un immeuble, celle-ci peut s’apparenter,
E
selon le bulletin CNCC (o 140, décembre 2005, p. 542 s., « Modalités d’application de la norme IAS 16 et du Règl. CRC
LT
CU
no 2002-10 ») aux éléments concernant la stabilité de l’ouvrage, à savoir : fondations, murs, planchers et
:FA
charpente, plus tous les éléments de la construction non identifiés séparément en composants.
om
3. Terminologie Depuis l’entrée en vigueur du règlement CRC no 2002-10, le terme « grosses répara-
x.c
rvo
tions » utilisé par le Code civil (art. 606) est remplacé, en comptabilité, par les termes « remplacement »
ola
(dépenses de 1re catégorie) et « gros entretien et grandes visites » (dépenses de 2e catégorie) et le règle-
ch
Décomposition à l’origine Le tableau ci-après, élaboré par nos soins, présente une 1371
synthèse des traitements comptables à appliquer selon les dépenses concernées :
Catégorie de dépenses Méthodes à appliquer voir no
1re catégorie : Dépenses de remplacement Composants obligatoires 1372
Composant ou PGE (mais PGE à notre avis
2e catégorie : Dépenses de gros entretien 1373
pour des raisons fiscales) (1)
(1) Pour des raisons fiscales, les entreprises ont intérêt, à notre avis, à opter dans leurs comptes individuels pour la constatation
d’une provision pour gros entretien (PGE) ou grandes visites et à ne pas retenir l’approche par composants (voir no 1373).
Remarques 1. Comptes consolidés (règles françaises) Le même choix entre composants ou PGE
existe également dans les comptes consolidés établis en règles françaises. En conséquence, le choix
peut être différent entre les comptes consolidés et les comptes individuels (Règl. CRC no 2003-07, art. 2).
2. Principe d’homogénéité Le traitement doit être identique pour toutes les immobilisations (Avis
CU CNC no 2003-E, § 4).
3. Décomposition ultérieure La décomposition se fait « à l’intérieur du prix d’acquisition », dès
l’origine. Toutefois, elle n’est pas irrévocable, une décomposition ultérieure pouvant également se
faire, voir no 1375.
Dépenses de gros entretien et grandes visites (2e catégorie) Les dépenses de gros 1373
OM
entretien et grandes visites identifiées dès l’origine peuvent, au choix de l’entreprise, être constatées (PCG,
ON
art. 214-10) :
EC
– soit sous forme de composants, voir ci-après I. ;
S
UE
– soit sous forme de provision pour gros entretien, voir ci-après II. et no 1515.
Q
Le traitement doit être identique pour toutes les immobilisations (Avis CU CNC no 2003-E, § 4).
DI
RI
L’option pour la méthode par composants est irréversible (Avis CU CNC 2003-E, § 4), ce qui signifie, à notre JU
ES
avis, que la comptabilisation sous forme de composant devrait être considérée comme une méthode
NC
Pour des raisons fiscales et de simplification, les entreprises ont intérêt, à notre avis, à opter pour
S
Sur la définition des dépenses de gros entretien et de grandes visites (2e catégorie), voir no 1370-2.
LT
CU
Pour plus de détails sur la « provision pour gros entretien ou grandes visites », voir no 1515.
:FA
Pour une comparaison entre l’approche par composants et la provision pour gros entretien, voir ci-après II.
om
Sur la divergence existant avec les normes IFRS, voir Mémento IFRS no 69025.
x.c
rvo
I. Approche par composants Si l’approche par composants est choisie pour les dépenses de gros
ola
entretien et de grandes visites, il en résulte les conséquences suivantes (PCG, art. 214-10) :
ch
1.s
– les dépenses d’entretien futures (estimées à la date de l’acquisition) doivent figurer distincte-
uh
ment à l’actif en tant que composant. Ces composants ne viennent pas augmenter le coût d’entrée
mais sont, comme les composants de 1re catégorie, identifiés « à l’intérieur du prix d’acquisition » ;
– le composant (dépenses d’entretien) est amorti sur la période séparant deux révisions ;
– il n’est, dans ce cas, pas possible de constituer une provision pour gros entretien au titre de ces
dépenses.
Remarque Ventilation du coût d’entrée : il s’agit d’une simple ventilation du coût d’entrée, la somme
de la structure, des composants de remplacement (1re catégorie) et des composants de gros entretien
(2e catégorie) devant correspondre au prix d’acquisition (coût d’entrée) de l’actif.
Sur les modalités d’identification des composants, voir no 1380 s.
Sur l’amortissement de ces composants, voir no 1461-1 (durée).
Sur le traitement de la dépense de remplacement lorsqu’elle survient, voir no 1374.
Fiscalement L’inscription à l’actif, sous forme de composants, des dépenses de gros entretien et grandes
visites n’est pas reconnue (CGI A II, art. 15 bis ; BOI-BIC-CHG-20-20-20 no 280). En effet, selon l’Administration,
ces dépenses ne constituent pas des immobilisations mais des charges. La durée d’amortissement des
composants de 2e catégorie identifiés sur le plan comptable, lors de l’acquisition ou de la création de
l’immobilisation (structure ou composant de 1re catégorie) à laquelle ils se rattachent ne doit donc pas être
553
IMMOBILISATIONS CORPORELLES © Ed. Francis Lefebvre
1373 différente de celle de cette immobilisation. En conséquence, si l’option pour l’approche par composants est
(suite) retenue sur le plan comptable pour les dépenses de gros entretien ou de grandes révisions, les corrections
extra-comptables suivantes doivent être effectuées sur l’imprimé no 2058-A :
– sur la durée séparant l’identification à l’origine (en comptabilité) du composant de 2e catégorie et
son 1er renouvellement (lors de la 1re dépense de gros entretien) : réintégration (ligne WE) de la quote-part
d’amortissement correspondant à la différence entre la durée d’amortissement comptable du composant de
2e catégorie identifié à l’origine et la durée d’amortissement de l’immobilisation (structure ou composant de
1re catégorie) à laquelle il se rattache ;
– lors de chaque renouvellement (lorsque la dépense de gros entretien survient) :
• déduction (ligne XG) des dépenses de gros entretien au titre de l’exercice au cours duquel elles sont
engagées ;
• réintégration (ligne WE) de la VNC du composant comptabilisé en charge si le renouvellement intervient
avant la fin de la période d’amortissement comptable du composant ;
– sur la durée résiduelle de l’immobilisation restant à courir après le 1er renouvellement :
• réintégration (ligne WE) des dotations aux amortissements du composant renouvelé ;
• déduction (ligne XG) des dotations excédentaires aux amortissements non admises en déduction sur le
composant d’origine au rythme d’amortissement de la structure (voir ci-avant).
En cas de cession de l’immobilisation principale, voir no 1521 (notre remarque).
■ Exemple
Une entreprise acquiert le 1er janvier n une immobilisation corporelle pour un prix d’acquisition de
1 500 K€, réparti en :
– une structure pour 1 300 K€, amortie comptablement sur 10 ans (par hypothèse, la durée d’usage est
également de 10 ans),
– un composant de 2e catégorie (gros entretien) pour 200 K€, amorti comptablement sur 4 ans, le
composant devant être renouvelé après cette période.
Par hypothèse :
• l’entreprise a opté pour la comptabilisation des dépenses de 2e catégorie sous forme de composants et
non sous forme de provisions pour gros entretien ;
• le composant est rattaché à la structure du bien décomposé ;
• il est remplacé le 1er janvier n + 4 pour un montant de 360 K€ correspondant aux dépenses engagées lors
du gros entretien, amortissable sur 6 ans (durée résiduelle de vie de la structure).
OM
amortissements déductible Déduction
ON
extra-
EC
Structure Composant Structure Composant comptable
S
UE
Q
n 130 (1) 50 (2) 130 (1) 20 (3) 30 (4)
DI
RI
n+1 130 50 130 20 30 JU
ES
− 320 (5)
S
554
© Ed. Francis Lefebvre IMMOBILISATIONS CORPORELLES
II. Comparaison Approche par composants – Provision pour gros entretien 1373
Pour plus de détails sur la « provision pour gros entretien ou grandes visites », voir no 1515. (suite)
Fiscalement L’inscription à l’actif, sous forme de composant, des dépenses de gros entretien et de grandes
visites n’est pas reconnue (voir ci-avant I.) alors que les provisions pour gros entretien sont déductibles dès
lors qu’elles respectent les conditions de déductibilité fixées à l’article 39, 1-5o du CGI (voir no 1515).
C’est la raison pour laquelle le CNC n’a pas souhaité retenir, dans le cadre de la convergence vers les IFRS,
l’interdiction de provisionner prescrite par les normes IFRS.
a. La répartition de la charge dans le temps est différente En effet, la charge globale (couvrant
les amortissements et les dépenses d’entretien) est identique mais :
– la comptabilisation d’un composant permet un étalement parfait des charges de révision et
d’amortissement sur toute la durée de vie de l’actif ;
– alors que dans le cas de la constitution d’une provision pour gros entretien, les dépenses sont
davantage concentrées sur les premières périodes de révision.
■ Exemple
Un bien d’une valeur de 100, amorti sur 10 ans, nécessitant une dépense de gros entretien de 20 au
bout de 5 ans, doit être inscrit à l’actif pour :
– actif principal : 80 (100 – 20), amorti sur 10 ans,
– composant (dépenses d’entretien) : 20, amorti sur 5 ans et renouvelé au bout de 5 ans.
Le tableau ci-après, établi par nos soins, présente la comparaison du traitement selon que la dépense est
comptabilisée comme un composant de l’actif principal ou qu’elle ait fait l’objet d’une provision pour
gros entretien :
1er cas :
comptabilisation d’un composant
Dotation annuelle Total période
Amortissement Amortissement Total
actif principal (a) composant (b) (a) + (b) = (c) (d) = (c) × 5
re
1 période (5 ans) 8 (1) 4 (1) 12 60
2e période (5 ans) 8 (1) 4 (2) 12 60
Total 80 40 120
OM
ON
2e cas :
EC
constitution d’une provision pour gros entretien
S
UE
Dotation annuelle Total période
Q
DI
RI
Amortissement Provision Total JU
ES
actif principal (e) pour gros entretien (f) (e) + (f) = (g) (h) = (g) × 5
NC
IE
re
1 période (5 ans) 10 (3) 4 (4) 14 70
SC
S
(2) 20 (base amortissable du composant correspondant au montant des dépenses d’entretien) / 5 (durée de vie du
om
composant).
x.c
(4) 20 (dépenses d’entretien ou de révision à engager à la fin de l’année 5) / 5 (étalement sur la période séparant
ola
l’acquisition de la révision).
ch
(5) Aucune PGE n’est comptabilisée au titre d’une 2e dépense d’entretien, le bien cessant d’être utilisé au terme de la
1.s
10e année.
uh
b. La date d’évaluation des coûts est différente Le montant des coûts à comptabiliser dans le
cadre de l’approche par composants est évalué à une date antérieure à celle retenue pour le calcul
de la provision :
– les composants sont déterminés en fonction de la valeur des dépenses probables telles qu’esti-
mées lors de l’acquisition de l’immobilisation ;
– alors que les provisions sont calculées en évaluant les coûts prévisionnels devant survenir à la date
effective du remplacement ou de l’entretien.
c. La nature des coûts est différente Le montant des composants devrait, en général, être
moindre que le montant provisionné. En effet :
– l’approche par composants impose de déterminer « à l’intérieur du coût d’acquisition » la valeur
des différents composants de l’immobilisation principale. Cette détermination ne prend donc en
compte que les éléments incorporables au coût d’entrée ;
– le montant des provisions correspond à un coût de remplacement complet, comprenant des
dépenses non incluses dans le coût d’entrée d’origine, telles que les coûts de démontage.
555
IMMOBILISATIONS CORPORELLES © Ed. Francis Lefebvre
OM
l’acquisition d’un actif séparé, au coût d’acquisition ou au coût de production tels que définis pour l’en-
ON
semble des immobilisations (CGI A III, art. 38 quinquies). En outre, il est précisé qu’en cas d’acquisition conjointe
EC
de plusieurs éléments d’actif dont un composant, il est admis d’avoir recours à une méthode de répartition
S
du prix global (voir no 1382).
UE
Q
En revanche, pour les dépenses de 2e catégorie :
DI
– la dépense de renouvellement est immédiatement déductible,
RI
– la VNC du composant identifié à l’origine sur le plan comptable n’est pas sortie de l’actif et doit donc JU
ES
être réintégrée extra-comptablement. Elle continue d’être amortie sur la durée d’utilisation de l’immobilisa-
NC
Pour plus de détails sur les retraitements extra-comptables à effectuer et un exemple d’application, voir
S
no 1373.
DE
E
1. une durée d’utilisation inférieure ou égale à 12 mois Voir no 1381 II. B. (remarque 1.).
:FA
2. une valeur inférieure ou égale à 500 € Le composant est comptabilisé directement en charges (voir
om
no 1341).
x.c
rvo
Fiscalement Par parallélisme avec la tolérance relative aux immobilisations de faible valeur (voir no 1341),
ola
il est admis, sous certaines conditions, qu’un composant ayant une valeur unitaire inférieure à 500 € HT ne
ch
1.s
soit pas identifié en tant que tel mais immédiatement enregistré en charges (BOI-BIC-CHG-20-10-10 no 90 à
uh
110).
Ainsi, après le remplacement, le total cumulé brut de l’ensemble des composants (y compris la
structure) peut se révéler supérieur au prix d’acquisition d’origine.
Pour un exemple chiffré, voir notre ouvrage « Actifs », septembre 2005, no 2621.
1375 Décomposition ultérieure Le fait qu’un composant n’ait pas été identifié à l’origine
n’interdit pas qu’il le soit ultérieurement. Au contraire, une entreprise peut être amenée à identifier
un composant non identifié à l’origine :
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-CHG-20-10-10 no 150).
– si une dépense importante survient au cours de l’utilisation de l’actif, celle-ci peut alors
devoir être considérée comme un composant (PCG, art. 213-20). Voir no 1375-1.
Ce sera le cas, par exemple :
– du remplacement d’un élément qui ne remplissait pas, à l’origine, les critères d’identification d’un
composant,
– du remplacement d’un élément suite à un accident, aucun composant n’ayant été identifié à l’origine.
556
© Ed. Francis Lefebvre IMMOBILISATIONS CORPORELLES
OM
ON
en charges.
EC
Fiscalement Selon l’Administration (BOI-BIC-CHG-20-20-20 no 150), lorsque le composant de remplacement
S
UE
ne revêt pas un caractère significatif et que ce remplacement n’a pas été considéré en tant que composant
Q
DI
sur le plan comptable, la méthode par composants n’est pas appliquée au remplacement proprement dit.
RI
En conséquence : JU
ES
– le coût du remplacement n’est pas inscrit à l’actif, mais peut être immédiatement comptabilisé en charges ;
NC
II. Sortie du composant non identifié à l’origine et qui va être remplacé Lorsque la dépense
S
DE
survient :
E
– elle est immobilisée pour le montant des dépenses (de remplacement ou de gros entretien)
LT
CU
engagées,
:FA
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-CHG-20-20-10 no 260). Pour plus de détails sur la valeur du compo-
om
x.c
Le composant remplacé n’ayant pas été identifié à l’origine, sa sortie entraînera automatiquement une
1.s
charge. En effet, ce composant aura été amorti depuis l’origine sur la durée de l’utilisation de la structure,
uh
En pratique, il s’agit d’éléments dont le remplacement n’est pas encore intervenu, mais dont l’entreprise
constate qu’ils devront l’être, à plus ou moins court terme, selon des informations dont elle ne disposait
pas à l’origine ou qu’elle avait méconnues par erreur.
Fiscalement Il en est de même pour les dépenses de 1re catégorie (BOI-BIC-CHG-20-10-10 no 150).
■ Exemple
Une machine acquise au 1/01/n n’a pas été décomposée, aucun élément ne répondant, à la date d’acqui-
sition, aux critères d’identification d’un composant (voir no 1381). Elle est amortie sur 10 ans.
En n + 1, une nouvelle technique de production conduit l’entreprise à utiliser davantage l’une des pièces
d’une machine. Alors que la durée d’utilisation de la machine est de 10 ans, cette pièce est désormais à
remplacer tous les 5 ans.
Il en résulte une modification des durées d’amortissement et l’identification de la pièce en tant que
composant (dès lors que l’impact sur le résultat de cette modification de la durée d’amortissement est
significatif, voir no 1381).
OM
– d’affecter le coût d’entrée global de ce bien entre ces différents éléments (voir no 1382) ;
ON
– de regrouper les composants par échéance de renouvellement (voir no 1383).
EC
S
En principe, la décomposition à l’origine est le plus souvent possible à réaliser (voir no 1381 s.), sauf
UE
dans certains cas particuliers (voir no 1384).
Q
DI
RI
JU
1381 Identification des composants au sein de l’actif principal Afin d’identifier les diffé-
ES
NC
rents composants de l’actif, l’avis CU CNC no 2003-E (annexe 2) a proposé les éléments de métho-
IE
L’avis CU CNC 2003-E s’est prononcé dans le cadre de la première application de l’approche par compo-
DE
E
sants. Toutefois, la méthode explicitée dans cet avis peut, à notre avis, être retenue également en période
LT
« de croisière ».
CU
:FA
I. Première étape : technique Cette première étape peut être réalisée de différentes manières
om
x.c
a. Etude par les services techniques Selon l’avis CU CNC no 2003-E, annexe 2, § 1.1, une étude
ola
ch
préalable doit être faite par les services techniques sur les possibilités de ventilation des éléments
1.s
En pratique, à notre avis, l’identification des composants devrait être confiée aux gestionnaires d’immobi-
lisations qui sont les mieux placés pour la réaliser, grâce au suivi qu’ils peuvent faire des remplacements
affectant les immobilisations (nature et coût).
b. Analyse à partir de l’historique En pratique, à notre avis, en l’absence de services techniques
ou de gestionnaires d’immobilisations, ce qui sera généralement le cas dans les PME, l’identification
des éventuels composants pourrait être effectuée grâce à l’analyse, sur les dernières années :
– des factures d’entretien,
– des renouvellements ou remplacements effectifs.
Cette analyse permet en effet d’identifier les éléments d’actif, sources d’entretien ou de renouvellement
important.
c. Recours à des éléments sectoriels Dans le cadre de cette analyse technique, l’entreprise peut
également :
– collecter l’information nécessaire dans son environnement économique (ou concurrentiel),
– avoir recours à des données sectorielles,
558
© Ed. Francis Lefebvre IMMOBILISATIONS CORPORELLES
■ Exemple 1381
Dans le secteur immobilier, plusieurs travaux ont été déjà effectués sur la base d’analyses techniques, (suite)
notamment sur les sociétés foncières, dans le but de proposer aux acteurs du marché un guide d’applica-
tion ou une grille de détermination des composants et de leurs durées de vie attachées.
Ainsi :
– l’avis du CNC no 2004-11 du 23 juin 2004 expose les modalités d’application de l’approche par compo-
sants et des provisions pour gros entretien dans les organismes de logement social ;
– des fédérations de sociétés (FSIF, Fédération des sociétés immobilières et foncières ; FFSA, Fédération
française des sociétés d’assurance) ont élaboré des grilles indiquant les catégories de composants et,
pour chaque type de construction (immeubles de bureaux, immeubles de logements, locaux d’activité),
les fourchettes de répartition en pourcentage du prix entre les composants et les fourchettes de durée
de vie.
Fiscalement Selon l’Administration, il convient de relativiser la portée de ces études sectorielles pour des
entreprises dont l’objet n’est pas la location d’immeubles. En effet, l’identification de composants peut
différer d’une entreprise à une autre, y compris dans un même secteur d’activité, en raison de critères
purement individuels : mode d’utilisation des actifs, niveaux de qualité ou de performance attendus, poli-
tique d’entretien, politique de cession… même si à terme des décompositions types pourront voir le jour
(BOI-BIC-CHG-20-10-10 no 160).
– consulter ses fournisseurs afin d’obtenir les données techniques et connaître les historiques de
renouvellement sur l’immobilisation acquise.
■ Exemple
Tel est le cas notamment lorsque l’entreprise acquiert une immobilisation dans le cadre du développe-
ment d’une nouvelle activité, ou qui constitue un nouveau modèle, situation dans laquelle elle ne dispose
d’aucune donnée historique.
OM
ON
EC
II. Deuxième étape : comptable Ces données techniques ne suffisent pas. Elles doivent ensuite
S
être rapprochées des règles de comptabilisation des actifs. Les propositions techniques, confron-
QUE
tées aux données historiques de remplacement, seront le plus souvent revues pour arrêter un
DI
RI
nombre plus réduit de composants (Avis CU CNC no 2003-E, annexe 2, § 1.1).
JU
ES
En effet, il est préférable à notre avis d’éviter une trop grande multiplication des composants, ce qui engen-
NC
drerait un coût élevé de recherche et de maintien de l’information par rapport aux avantages retirés.
IE
SC
Ainsi, dans le cadre de cette deuxième étape, il convient de vérifier que les composants identifiés,
S
DE
lors de la première étape technique, sont, d’une part, adaptés à l’entreprise et, d’autre part,
E
significatifs.
LT
CU
tions Dans ce cadre, l’entreprise devrait s’assurer que les composants identifiés lors de l’étape
om
A défaut, ces éléments ne constituent pas des composants à comptabiliser et à amortir de manière séparée.
ola
ch
l’entreprise.
Suivant la nature de l’activité et son importance, un élément pourra être considéré comme un composant
par une entreprise ou un groupe et pas pour une autre compte tenu de l’utilisation de l’immobilisation
(activité principale, activité annexe ou autre…) (Avis CU CNC no 2003-E, annexe 2, § 1.1).
■ Exemples
Par application de données sectorielles, la première étape technique a conduit une entreprise à identifier
un composant « toiture » au sein de l’immeuble qu’elle a acquis. L’entreprise a suivi en cela les recom-
mandations d’un guide sectoriel pour l’application de l’approche par composants.
1er cas – La politique de l’entreprise est telle que la toiture, faisant l’objet d’un entretien régulier et
courant, ne sera jamais remplacée. Dans ce cas, au terme de la deuxième étape comptable, l’élément
« toiture » ne constitue plus un composant à identifier séparément, mais est à réintégrer dans l’immobili-
sation principale (structure).
2e cas – La politique de l’entreprise est telle que la toiture est remplacée de manière régulière, mais
partielle (remplacement d’un quart de la toiture tous les 4 ans). Dans ce cas, l’entreprise doit identifier
4 composants au titre de la toiture (et non pas un seul, comme les règles sectorielles le préconisent).
559
IMMOBILISATIONS CORPORELLES © Ed. Francis Lefebvre
1381 Il convient de rappeler qu’un élément spécifique ne constitue un composant que s’il doit faire l’objet
(suite) de remplacements ultérieurement.
■ Exemple
Une entreprise aménage une rampe d’accès pour handicapés. Cette rampe est un élément spécifique
pouvant être aisément isolé de l’immobilisation principale. Toutefois, son remplacement avant la fin de
l’utilisation de l’immobilisation principale n’étant pas prévu par la direction, elle ne constitue pas un
composant à identifier comme tel. Le coût de cet élément vient donc s’ajouter à l’immobilisation princi-
pale (structure).
b. Les composants identifiés sont significatifs Selon l’avis CU CNC no 2003-E (annexe 2, § 1.1), le
composant doit être significatif et doit conserver ce caractère au moment du remplacement et de
la décomptabilisation.
Il convient donc, à notre avis, de concentrer l’analyse :
– non seulement sur les éléments à forte valeur unitaire,
– mais également sur ceux ayant des durées d’amortissement sensiblement différentes de la
durée de l’immobilisation principale.
La durée d’amortissement de l’immobilisation principale à prendre en compte est sa durée réelle
d’utilisation (sur cette durée, voir no 1461-2) et non sa durée d’usage fiscale (Avis CU CNC no 2005-D du
1er juin 2005, § 1.1.1). En effet, l’identification des composants par référence à la durée d’usage de la
structure conduirait à réduire le nombre de composants comptabilisés à l’origine. Ainsi, l’entreprise
n’identifierait pas les composants dont la durée d’utilisation serait supérieure à la durée d’usage de
la structure (mais inférieure à sa durée d’utilisation). Cette pratique serait contraire aux dispositions
du PCG (art. 214-9 et 213-20). En conséquence, des composants doivent être identifiés alors même que
leur durée d’utilisation est supérieure à la durée d’usage de l’immobilisation principale. Voir également
no 1461-1.
Le caractère sera donc jugé significatif en fonction de son impact sur le résultat, qui dépend de
la valeur du composant et de l’écart entre la durée de l’immobilisation et la durée du composant.
Le caractère significatif devrait, à notre avis, s’apprécier pour chaque élément pris de manière indivi-
duelle ou pour un groupe d’éléments présentant les mêmes caractéristiques de durée et de mode
OM
d’amortissement.
ON
En pratique, la ventilation en composants devrait être relativement limitée pour les PME, même si
EC
elle peut s’avérer utile en termes de gestion (voir no 1370-3).
S
UE
Remarques 1. Durées d’utilisation inférieures à 12 mois Les éléments ayant une durée d’utilisation
Q
DI
RI
inférieure à 12 mois ne sont pas, par définition, des composants, mais constituent des charges d’entretien
(voir no 1391). JU
ES
2. Importance du composant eu égard à l’activité de l’entreprise Lorsque les éléments pris indivi-
NC
IE
duellement ne sont pas considérés comme principaux selon les critères définis ci-avant mais que l’entre-
SC
prise dispose d’un grand nombre de ces éléments, elle peut considérer nécessaire d’identifier un
S
DE
composant à raison de l’élément concerné. Ce dernier critère devrait être particulièrement opérant pour
E
LT
les immobilisations qui sont l’objet même de l’activité de l’entreprise, telles que les biens donnés en
CU
Fiscalement La définition des composants prévue à l’article 15 bis de l’Annexe II au CGI retient les
x.c
rvo
mêmes critères d’identification des composants que la définition prévue par le PCG (voir no 1370-2). Dans
ola
ces conditions, selon l’Administration, il doit y avoir identité entre les éléments considérés comme des
ch
composants sur le plan comptable et sur le plan fiscal (BOI-BIC-CHG-20-10-10 no 160). En conséquence :
1.s
uh
– la méthodologie décrite par le CU CNC précité peut être transposée pour identifier des composants sur
le plan fiscal (BOI précité, no 36) ;
– à notre avis, l’Administration devrait s’abstenir de remettre en cause le degré de décomposition comme
le degré de non-décomposition retenu par les entreprises, sauf cas manifestement abusif (manquements
exclusifs de bonne foi, erreurs répétées ou graves).
Toutefois, l’Administration se réserve le droit de demander la justification de l’absence de décomposition
des éléments suivants (BOI-BIC-CHG-20-10-10 no 90 à 130) :
– élément dont la valeur unitaire est supérieure ou égale à 500 € HT ou supérieure ou égale à 15 % du
prix de revient de l’immobilisation dans son ensemble pour des biens meubles (et 1 % pour les immeubles),
– élément dont la durée réelle d’utilisation est inférieure à 80 % de la durée réelle d’utilisation de l’immobili-
sation prise dans son ensemble,
– élément identifié en tant que composant d’une immobilisation de même nature au sein de l’entreprise.
Enfin, en cas de non-inscription à l’actif de composants, par erreur (sauf dans les cas manifestement abusifs),
les dispositions de l’article 39 B (règle de l’amortissement minimal, voir no 1452) ne seront pas opposées à
l’entreprise (BOI-BIC-CHG-20-10-10 no 160). En conséquence, l’amortissement non comptabilisé ne sera pas
considéré comme irrégulièrement différé.
560
© Ed. Francis Lefebvre IMMOBILISATIONS CORPORELLES
Composant significatif
Textes Avis CU CNC no 2003-E CGI A II, art. 15 bis
Selon l’instruction fiscale
(BOI-BIC-CHG-20-10-10 no 90 à 130) :
– forte valeur unitaire
A notre avis : (≥ à 500 € ou ≥ à 15 % du
– forte valeur unitaire coût de revient de
et l’immobilisation pour les
Eléments concernés – durée d’amortissement biens meubles ou 1 % pour
sensiblement différente de les immeubles)
celle de l’immobilisation ou
principale – durée d’amortissement
sensiblement différente
(− 20 % par rapport à la
structure)
Les seuils proposés par l’Administration pour déterminer le niveau de décomposition ne représentent
qu’une sécurité juridique pour les entreprises, qui ne seront plus tenues de justifier de l’absence de
décomposition des éléments inférieurs aux seuils de signification (voir ci-avant, Fiscalement).
En effet, selon Paul Perpère, sous-directeur à la DLF, interrogé par nos soins dans le cadre de notre journée
« Arrêté des comptes et résultat fiscal 2006 », Les Echos Conférences – PwC, ces critères, qui constituent
une mesure de simplification, permettent aux entreprises de connaître les tolérances de l’Administration en
matière de décomposition des immobilisations.
Toutefois, selon les informations recueillies auprès du Conseil d’Etat, ces seuils définis par l’Administration
ne constituent qu’un guide qui n’a pas de valeur impérative et qui ne saurait s’imposer au juge de l’impôt.
En conséquence, à notre avis, une entreprise peut retenir les seuils de l’Administration pour identi-
fier ses composants, tant sur le plan comptable que fiscal, leur utilisation lui évitant de devoir justifier
l’absence de décomposition des éléments inférieurs aux seuils de significativité fiscaux. En revanche, elle
ne sera jamais contrainte d’utiliser ces seuils sur le plan comptable.
OM
En effet :
ON
– un élément supérieur à 500 € ne devrait pas nécessairement être considéré comme un composant : il
EC
S
devrait s’agir d’un composant uniquement si sa durée d’utilisation est sensiblement différente de
UE
celle de la structure et que l’impact de sa comptabilisation en tant que composant est significatif
Q
DI
en termes de résultat. Tel devrait également être le cas :
RI
– d’un élément dont la valeur est supérieure ou égale à 15 % du prix de revient de l’immobilisation dans JU
ES
son ensemble pour des biens meubles (et 1 % pour les immeubles),
NC
– d’un élément dont la durée d’utilisation est différente de + de 20 % par rapport à celle de la structure.
IE
SC
20-10-10 no 160), pour les entreprises établissant des comptes consolidés, le niveau de décomposition
E
retenu pour l’établissement des comptes sociaux devrait, dans la plupart des cas, être identique à celui
LT
CU
A notre avis, cette position de l’Administration est contestable. En effet, l’identification des composants
om
repose sur un critère d’importance relative par rapport au résultat (voir ci-avant). Le caractère significatif
x.c
d’un composant est donc propre à chaque entité et ne peut pas s’apprécier de la même manière dans
rvo
ola
un groupe consolidé et dans les comptes individuels de ses filiales. Autrement dit, si un composant a été
ch
identifié comme significatif dans les comptes individuels, il ne le sera pas nécessairement dans les comptes
1.s
consolidés. Inversement, si un composant n’a pas été identifié dans les comptes consolidés, il peut l’être
uh
Affectation du coût d’entrée global initial Les composants identifiés préalablement 1382
étant au sein de l’actif principal (et non au-delà), la décomposition requiert l’affectation du coût
d’entrée entre les différents composants et la structure. Le coût d’entrée global n’est donc pas
modifié par cette décomposition, il doit être réparti.
Deux situations peuvent, à notre avis, se présenter, selon que l’entreprise dispose directement ou
non des éléments permettant cette décomposition :
I. 1er cas, la décomposition est validée par des pièces justificatives C’est le cas :
– pour les immobilisations acquises neuves à titre onéreux (voir no 1402 s.), si les factures liées à
l’achat des immobilisations font figurer de manière suffisamment détaillée le coût des différents éléments
composant l’actif ;
– pour les immobilisations produites par l’entreprise (voir no 1430 s.), ce sera également le cas si le
décompte de production isole précisément les coûts engagés pour produire chaque élément de l’actif
(actif principal et composants significatifs).
561
IMMOBILISATIONS CORPORELLES © Ed. Francis Lefebvre
Dans cette situation, l’actif principal et chacun des composants est enregistré pour le coût figurant
sur ces pièces justificatives.
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-CHG-20-20-10 no 250).
II. 2e cas, la décomposition n’est pas validée par des pièces justificatives Cette situation, la plus
fréquente, se présente par exemple :
– lors de l’acquisition d’un bien d’occasion,
– en cas d’apport de biens,
– pour les immobilisations acquises neuves à titre onéreux, lorsque les factures liées à l’achat des
immobilisations ne font pas figurer le coût des différents éléments composant l’actif.
Dans ce cas, il est possible, à notre avis :
– de décomposer les valeurs brutes de l’immobilisation acquise, selon la répartition du coût
actuel à neuf, en fonction des données techniques ;
– d’appliquer au coût d’acquisition, le pourcentage de ventilation des catégories de composants,
constaté sur des immobilisations récentes ou rénovées, pondéré le cas échéant par les variations
des conditions économiques et des évolutions techniques (en ce sens, avis CU CNC 2003-E, § 3.1) ;
– de chercher à obtenir les informations nécessaires auprès de ses fournisseurs.
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-CHG-20-20-10 no 250).
Il est également possible, à notre avis, d’utiliser les pièces justificatives des dépenses effectives de
renouvellement ou de gros entretien.
Néanmoins, cette solution pourrait avoir comme conséquence de surévaluer la valeur des composants
souvent inclus pour une valeur moindre dans le coût d’entrée global de l’immobilisation et même parfois
d’aboutir à une « structure » de l’immobilisation principale de valeur nulle.
Des correctifs de valeur des composants sont, dans ce cas, bien entendu nécessaires.
Remarques 1. Frais accessoires Le coût actuel à neuf devrait, à notre avis, comprendre le coût de
l’installation du composant lorsque celui-ci est significatif. En revanche, le coût de démontage devrait, à
notre avis, être exclu (voir no 1373 II. c.).
Sur l’affectation aux différents composants et à la structure des frais accessoires d’acquisition et des coûts
d’emprunts, voir no 1404-2.
2. Immobilisation acquise d’occasion Il convient, pour déterminer le coût du composant, de tenir
compte de la vétusté.
OM
3. Apport ou opérations assimilées réalisées à la valeur nette comptable Il appartient à la société bénéfi-
ON
ciaire de l’apport de procéder à la décomposition des biens apportés. Celle-ci peut se référer à la ventilation
EC
des éléments chez la société apporteuse, sauf si la société bénéficiaire des apports justifie d’une décomposition
S
UE
différente de l’immobilisation du fait d’une utilisation différente notamment (BOI-BIC-CHG-20-20-10 no 250 sur les situa-
Q
tions d’apport à la valeur comptable). Pour plus de détails, voir Mémento Fusions & Acquisitions no 8620.
DI
RI
JU
1383
ES
Regroupement possible Bien que les règles ne le précisent pas, il est à notre avis possible, et
NC
même souhaitable, de regrouper les éléments ainsi décomposés au sein d’une même immobilisation
IE
SC
En ce sens, l’avis CNC no 2004-11 du 23 juin 2004, pour le cas particulier des logements sociaux.
LT
CU
:FA
procéder à la décomposition) En principe, il devrait toujours être possible d’identifier à l’origine les
rvo
En pratique, toutefois, cette décomposition peut se révéler impossible, généralement dans les deux
ch
1.s
cas suivants :
uh
– l’entreprise a identifié des éléments susceptibles d’être remplacés mais ne connaît pas
l’échéance à laquelle ce remplacement devrait avoir lieu,
– l’entreprise ne dispose d’aucune information lui permettant de conclure à l’obligation d’effec-
tuer des remplacements d’éléments au sein de l’immobilisation.
Tel est le cas, notamment, des installations complexes spécialisées. Pour plus de détails, voir no 1389-1.
Toutefois, même si les composants ne sont pas identifiables à l’origine, ils le deviennent en prin-
cipe lors de la survenance de la dépense de remplacement (voir no 1375), sauf si la dépense,
même significative, est accidentelle, et donc, que l’échéance de la prochaine dépense demeure
toujours inconnue.
Ce type d’installations existe notamment dans les industries des hydrocarbures (unités de raffinage), de
l’énergie (centrales nucléaires), pharmaceutiques (ensembles de fabrication d’antibiotiques), etc.
Selon l’avis CU CNC no 2005-D du 1er juin 2005 (§ 1.3), la notion d’installation complexe spécialisée (ICS)
n’a pas de valeur réglementaire, n’ayant pas été reprise explicitement dans le PCG (Règl. 2014-03).
Toutefois, à notre avis :
I. Comptabilisation à l’origine
a. Si aucun remplacement n’est prévu ni prévisible lors de la comptabilisation initiale de l’immo-
bilisation (les éléments sont alors exploités de façon indissociable), les textes actuels ne s’opposent
pas, a priori, à un amortissement sur la même durée et un mode unique pour l’ensemble de
l’installation.
En effet, selon l’article 214-9 du PCG, lorsque des éléments constitutifs d’un actif sont exploités de façon
indissociable, un plan d’amortissement unique est retenu pour l’ensemble de ces éléments.
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-AMT-20-40-60-30 no 110 à 130). En pratique, l’ensemble des éléments
(biens meubles ou immeubles) composant ces installations est amorti selon un plan unique, c’est-à-dire sur
la même durée et selon le même régime que les matériels qui en constituent l’élément prédominant (y
compris le régime de l’amortissement dégressif lorsque l’élément prédominant est éligible à ce système
d’amortissement).
Toutefois, cette situation devrait être exceptionnelle.
b. Si des remplacements sont prévisibles dès l’origine, en revanche, les éléments concernés
doivent, en application de l’approche par composants (voir no 1370 s.), être comptabilisés et donc
amortis séparément. Il ne pourra donc pas y avoir de plan d’amortissement unique pour l’ensemble.
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-AMT-20-40-60-30 no 110 à 130).
II. Comptabilisation des dépenses ultérieures En application de l’article 214-9 du PCG, en cas
de remplacement non prévisible à l’origine, le nouvel élément doit toutefois être comptabilisé sépa-
rément et amorti sur sa durée propre ou la durée résiduelle restant à courir de l’immobilisation
principale, et l’élément renouvelé doit être sorti de l’actif. Le reste de l’immobilisation continue
d’être amorti sur sa durée propre (Avis CU CNC no 2005-D, § 1.3).
Pour plus de détails sur le remplacement de composants identifiés ultérieurement, voir no 1375.
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-AMT-20-40-60-30 no 110 à 130). En outre, la comptabilisation de ces
OM
remplacements sous forme de composants ne remet pas en cause l’application du régime des ICS aux autres
ON
éléments formant l’installation complexe spécialisée.
EC
S
UE
Q
VI. Traitement des dépenses ultérieures
DI
RI
JU
et des coûts de démantèlement
ES
NC
et de remise en état
IE
SC
S
DE
E
A. Dépenses ultérieures
LT
CU
:FA
– les remplacements de composants constatés au titre des dépenses de remplacement d’une part, de
rvo
■ Exemple
Constituent, à notre avis, des immobilisations, les dépenses qui permettent :
– d’augmenter la durée probable d’utilisation du bien (par exemple, la modification d’un outil de presse
spécifique permettant son utilisation pour la production d’un nouveau véhicule et permettant ainsi de
porter sa durée d’utilisation de 8 à 10 ans) ;
– de réduire ses coûts de fonctionnement (par exemple, la mise en place d’appareils de mesures électro-
niques permettant le montage correct des pièces et permettant ainsi d’éviter les mises au rebut) ;
– d’atteindre une capacité de production supérieure (par exemple, la modification des convoyeurs d’une
chaîne d’assemblage permettant d’en accélérer la vitesse) ;
– d’améliorer substantiellement la qualité de la production (par exemple, la modification des processus
des entrées d’injection plastique des moules, évitant ainsi les bavures).
OM
Pour apprécier si le moteur répond aux critères de comptabilisation d’une immobilisation, l’entreprise
ON
doit estimer les avantages économiques futurs de la machine compte tenu de la dépense de remplace-
EC
ment engagée. Cette estimation est réalisée par rapport à l’état de la machine au moment où cette
S
UE
dépense est encourue, c’est-à-dire par rapport à une machine ne fonctionnant plus sans l’engagement
Q
DI
de la dépense. Le tableau suivant présente le traitement comptable résultant de cette analyse :
RI
JU
ES
dépense. Ces derniers sont nuls, la machine ne pouvant plus fonctionner sans le
:FA
remplacement du moteur.
om
x.c
Fiscalement Il en est de même. Selon l’Administration, les dépenses réalisées sur des immobilisations exis-
uh
tantes doivent être immobilisées si elles ont pour objet de prolonger la durée probable d’utilisation, non à la date
d’acquisition ou de création de l’immobilisation, mais à la date à laquelle intervient la dépense en
cause. Il en est de même en cas d’augmentation de la valeur de l’immobilisation (BOI-BIC-CHG-20-20-20 no 140).
Les dépenses d’entretien à comptabiliser en charges au moment où elles sont encourues sont donc les
dépenses récurrentes engagées pour maintenir les avantages économiques futurs que l’entreprise attend
de ses immobilisations (tels qu’évalués juste avant l’engagement de la dépense).
■ Exemple
– le démontage de cylindres de compression pour remplacement des huiles,
– le contrôle d’appareils de dosage des conservateurs incorporés dans les réservoirs à lait,
– les frais de révision des installations et de l’équipement (en revanche, sur les dépenses de grande
révision, voir no 1373),
– toutes les dépenses de remplacement ou d’entretien annuel (moins de 12 mois).
Voir également no 1393 (les agencements et aménagements).
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-CHG-20-20-20 no 140). Constituent des charges déductibles, les
dépenses qui n’ont d’autre objet que de maintenir un élément de l’actif en état tel que son utilisation puisse
être poursuivie jusqu’à la fin de la période d’amortissement restant à courir (BOI-BIC-CHG-20-20-20 no 140 et
no 170 à 210). Pour des exemples issus de la jurisprudence, voir no 1393.
OM
C’est-à-dire si (voir no 1390-1) :
ON
– il est probable que l’entité bénéficiera des avantages économiques futurs associés à l’immobilisation
EC
par rapport aux avantages déterminés juste avant la dépense,
S
UE
– le coût ou la valeur de cette immobilisation peut être évalué avec une fiabilité suffisante.
Q
DI
RI
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-CHG-20-20-20 no 1 et no 90 à 110).
JU
De même, elles ne constituent un nouveau composant que si elles répondent aux conditions de
ES
NC
Toutefois, sur la possibilité de comptabiliser en charges les éléments d’actifs non significatifs, voir no 1341.
S
1392
CU
au fonctionnement d’un matériel entraîne l’immobilisation de la dépense dès lors qu’il s’agit du 1
om
Pour plus de détails sur le traitement comptable et fiscal de cette dépense de remplacement, voir no 1374
ch
1.s
Fiscalement Il en est de même (CE 31 juillet 1992, no 42280 et CAA Bordeaux 16 février 2006, no 02-729).
– des adjonctions d’installations : installations téléphoniques, chauffage central, équipement électrique,
air conditionné, ascenseurs.
Fiscalement Il en est de même (CE 31 mars 1971, no 73813 ; CE 3 décembre 1975, no 89412).
b. Les dépenses d’amélioration (voir no 1392 I). Tel est le cas, par exemple :
– du remplacement d’une installation de chauffage par une autre plus moderne,
– de l’amélioration de standing (décoration).
c. Les remplacements de composants :
– Remplacement de composants de 1re catégorie (voir no 1374, pour les composants identifiés à l’ori-
gine et no 1375, pour les composants non identifiés à l’origine) : les réfections de toitures (par exemple,
lorsque la politique de l’entreprise est telle que la toiture est remplacée de manière régulière, mais
partielle, voir no 1381).
Fiscalement Il en est, à notre avis, de même, la définition fiscale des composants de 1re catégorie retenant
les mêmes critères que sur le plan comptable (voir no 1381). Les nouvelles règles comptables sont contraires
à la jurisprudence antérieure du Conseil d’Etat qui admettait en déduction les dépenses de réfection partielle
de toiture quelle que soit la politique d’entretien de l’entreprise (CE 4 mars 1992, no 80797).
– Remplacement de composants de 2e catégorie (voir no 1373) : les travaux de ravalement d’un
immeuble, même s’ils sont réalisés immédiatement après l’acquisition du bien à l’occasion de sa mise en
service (sauf si une provision a été constatée à ce titre, voir no 1515).
Fiscalement Les dépenses de 2e catégorie n’étant pas admises en tant que composant sur le plan fiscal, leur
renouvellement est immédiatement déductible l’année de leur engagement. Pour plus de détails ainsi que sur
les autres retraitements extra-comptables issus de cette divergence fiscalo-comptable, voir no 1373. La jurispru-
dence avait admis antérieurement à l’entrée en vigueur des nouvelles règles comptables sur les actifs que les
dépenses de ravalement constituaient des charges déductibles (CAA Bordeaux 7 mai 1991, no 89-501).
Toutefois, sont en général considérés comme des dépenses courantes d’entretien et de réparation
à comptabiliser en charges (voir no 1391), sauf si un composant a été identifié à l’origine (voir
no 1372 s.) ou peut être identifié au moment de la dépense (voir no 1375) :
– les peintures extérieures et intérieures (sauf si elles entraînent un accroissement de la valeur de
l’immeuble),
– les travaux de peinture, vitrerie, nettoyage et réfection partielle de réseaux électriques et de plomberie
(CE 8 juillet 1987, no 72701 et 72702 ; CE 6 mai 1985, no 43391),
OM
– le remplacement d’une moquette (CE 13 mai 1991, no 74729).
ON
EC
Voir également le cas des installations complexes spécialisées, no 1389-1.
S
UE
II. Les agencements et aménagements de terrains constituent, à notre avis, des dépenses à immo-
Q
biliser en tant qu’immobilisation à part entière au compte 212. Pour des exemples, voir no 1352.
DI
RI
Sur le cas particulier : JU
ES
– des participations à des dépenses d’équipement liées à l’exploitation d’un terrain, voir no 1328 ;
NC
– des travaux effectués par le vendeur d’un terrain avant la vente, voir no 1522.
IE
SC
S
1 suivante :
LT
CU
En ce sens la CNCC (Bull. no 149, mars 2008, EC 2007-94, p. 126 s.) prenant position dans le secteur du logement
:FA
social, ainsi que l’avis CNC no 2004-11 relatif aux organismes de logement social, applicables, à notre avis,
om
à toute entreprise.
x.c
rvo
(voir no 1392) ;
uh
Les dépenses
procurent-elles directement
des avantages économiques futurs
au moment où elles sont encourues ?
Non
OM
Oui
ON
EC
Non
Les dépenses
S
UE
sont-elles nécessaires
Q
DI
à la poursuite de l’activité ?
RI
JU
ES
NC
Oui
IE
SC
S
DE
Les dépenses engagées pour des raisons de sécurité des personnes ou liées 1394
rvo
à l’environnement
ola
1
ch
Sur le cas particulier des dépenses de remise en état de site, voir no 1396 s.
Sur le cas particulier des dépenses Reach, voir no 1638-4.
Les immobilisations corporelles acquises pour des raisons de sécurité ou liées à l’environnement,
sont immobilisées si elles sont nécessaires pour que l’entité puisse obtenir les avantages écono-
miques futurs de ses autres actifs (PCG, art. 212-4).
Sont visées par ce paragraphe les dépenses de mise en conformité engagées pour des raisons liées
à (avis CU CNC no 2005-D, § 2.1) :
– la sécurité des personnes ;
Ne devraient pas être visées, à notre avis, les dépenses de mise en conformité liées à la sécurité des informa-
tions (par exemple, bases de données, archives), des stocks (par exemple, blindage de portes)… Sur le
traitement comptable de ces autres dépenses de sécurité, voir ci-après no 1394-2.
– l’environnement.
Selon l’avis CU CNC précité, cette disposition concerne :
– les frais de création d’immobilisations nouvelles et d’améliorations apportées à des installations
existantes donnant lieu à la comptabilisation d’immobilisations distinctes,
– les dépenses ultérieures sur matériel existant.
567
IMMOBILISATIONS CORPORELLES © Ed. Francis Lefebvre
1394 Sur la nécessité de constater, le cas échéant, une dépréciation sur les immobilisations devant faire l’objet de
ce type de mise en conformité, voir ci-après III.
1
(suite) I. Conditions d’immobilisation des dépenses engagées pour des raisons de sécurité des
personnes ou liées à l’environnement En pratique, la nécessité pour l’entreprise d’engager ces
dépenses pour que d’autres actifs continuent de produire des avantages économiques se traduit, à
notre avis, par la satisfaction de l’une au moins des deux conditions ci-dessous :
a. Ces dépenses augmentent directement les avantages économiques futurs se rattachant à
un actif donné.
A notre avis, il en est ainsi notamment (voir également no 1390-1 I.) :
– de l’augmentation du rendement ou de la productivité,
– de la réduction substantielle des risques de dysfonctionnement ou d’arrêt d’activité liés à des accidents
du travail,
– de la prévention ou, lorsque cette pollution a un coût pour l’entreprise, la réduction des risques de
pollution.
Remarque Dépenses accessoires au remplacement d’une immobilisation ou d’un composant :
conformément aux règles générales sur les actifs (voir no 1402), les surcoûts engagés pour des raisons
de sécurité ou d’environnement lors du remplacement d’une immobilisation ou d’un composant sont
immobilisables en tant que coûts accessoires nécessaires à la mise en place du nouvel actif (Délibération du
collège de l’ANC du 26 novembre 2014). Sur l’exemple des coûts de désamiantage, voir II. ci-après.
■ Exemples de dépenses à immobiliser
Dépenses liées à l’environnement
– acquisition d’une machine de filtrage des gaz sortant de ses cheminées, lorsqu’une entreprise est
soumise aux quotas d’émission de gaz à effet de serre. En effet, cette dépense permet de réduire les
dépenses liées aux émissions supérieures aux quotas alloués (voir no 1145) ;
– acquisition d’un processus de manipulation de produits chimiques ou d’un système de récupération
des huiles usagées permettant de réduire les futurs coûts d’enlèvement de déchets ;
– dépenses engagées pour limiter la quantité de déchets, dans la mesure où elles permettent de réduire
les coûts d’enlèvement de déchets (voir no 1517-1).
OM
les avantages économiques futurs de ses autres actifs sont uniquement celles :
ON
– imposées par des obligations d’ordre légal ou réglementaire,
EC
– et dont le non-respect entraînerait l’arrêt immédiat ou différé de l’activité ou de l’installa-
S
UE
tion de l’entreprise.
Q
DI
RI
■ Exemples d’obligations
JU
Obligations liées à la sécurité des personnes Les obligations susceptibles d’entraîner l’arrêt de l’activité
ES
• lorsqu’un risque sérieux d’atteinte à l’intégrité physique d’un travailleur résulte de l’inobservation des
SC
la mise hors service, l’immobilisation, la saisie des matériels, des machines, des dispositifs, des produits
E
et autres. Il peut également demander la fermeture temporaire d’un atelier ou chantier (C. trav. art.
LT
CU
L 4372-1) ;
:FA
• lorsque les salariés se trouvent dans une situation dangereuse résultant d’une exposition à des
om
peut demander l’arrêt temporaire de la partie des travaux en cause (C. trav. art. L 4731-2) ;
ola
• dans le secteur du BTP, lorsqu’il existe une cause de danger grave et imminent résultant d’un défaut
ch
de protection contre les chutes de hauteur ou en l’absence de dispositifs de protection de nature à éviter
1.s
uh
les risques liés aux opérations de désamiantage, l’inspecteur du travail peut demander l’arrêt temporaire
de la partie des travaux en cause (C. trav. art. L 4731-1).
Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-CHG-20-20-20 no 240 à 250). Pour une décision contraire, voir CAA
Lyon 17 mars 2016, no 13LY03536.
Sur les conditions de comptabilisation à l’actif des dépenses de sécurité et d’environnement en normes
IFRS, voir Mémento IFRS no 31065.
Remarques 1. Conditions de comptabilisation dérogatoires Ces dépenses de mise en conformité
n’augmentent pas directement les avantages économiques futurs des immobilisations auxquelles elles se
rattachent mais, au moment de leur engagement, elles permettent à l’entité de continuer à bénéficier
des avantages économiques futurs des immobilisations liées (Avis CU CNC no 2005-D, § 2.1). Autrement dit,
si ces dépenses n’étaient pas réalisées, les immobilisations liées qui bénéficiaient, avant ces nouvelles
obligations, d’avantages économiques futurs, en seraient automatiquement privées. L’engagement de
ces dépenses augmente donc les avantages économiques futurs, par rapport à l’état des immobilisations
au moment de ces nouvelles obligations.
L’analyse n’est donc pas limitée au niveau de l’actif existant mais étendue au groupe d’éléments d’actifs liés.
568
© Ed. Francis Lefebvre IMMOBILISATIONS CORPORELLES
II. Comptabilisation en charges des dépenses engagées pour des raisons de sécurité des
personnes ou liées à l’environnement Si aucune des deux conditions ci-dessus (voir I.) n’est
remplie (absence d’obligation de mise en conformité pouvant entraîner l’arrêt de l’activité, ou
absence d’augmentation des avantages économiques futurs se rattachant aux installations exis-
tantes), les dépenses doivent être comptabilisées immédiatement en charges.
OM
■ Exemple
ON
Les dépenses de désamiantage. En effet, lorsque l’obligation de désamianter n’est pas respectée, la
EC
non-exécution de l’obligation de désamiantage n’entraîne que des sanctions pécuniaires ou pénales (décret
S
no 96-97 du 7 février 1996), sauf décision d’arrêt de l’activité par l’inspection du travail. Ainsi, les dépenses de
QUE
diagnostic, de confinement, de nettoyage et d’assainissement n’entraînant pas le remplacement d’une
DI
RI
immobilisation ou d’un composant (voir ci-après dans le cas inverse) doivent être comptabilisées en
charges (Avis CU CNC no 2005-D, § 2.1). Sur la provision à comptabiliser dans ce cas, voir no 1516-4 ; JU
ES
NC
Fiscalement Il en est de même : les dépenses de désamiantage de locaux ne doivent pas être inscrites à
IE
l’actif du bilan dès lors que les opérations de désamiantage ne requièrent pas l’arrêt total de l’activité de
SC
(Délibération du Collège de l’ANC du 26 novembre 2014). Sont concernés les frais d’enlèvement de l’amiante, mais
om
également les frais de transport des déchets et éventuellement de recyclage s’ils sont à la charge de
x.c
l’entreprise.
rvo
ola
ch
III. Dépréciation Les immobilisations devant faire l’objet de ce type de mise en conformité
1.s
a. Dépréciation avant même que cette mise en conformité ne soit réalisée, dès que l’entre-
prise en a connaissance.
■ Exemple
A la suite d’un contrôle de l’inspection du travail, une entreprise de menuiserie est mise en demeure, sous
peine de voir ordonner l’arrêt temporaire de son activité, d’améliorer ses installations de centralisation de
la poussière de bois au niveau de ses ponceuses.
A la clôture, l’entreprise effectue un test de dépréciation sur ses ponceuses.
Pour plus de détails sur le déclenchement du test de dépréciation, voir no 1501 s.
A cette date, par hypothèse :
– les ponceuses sont inscrites à l’actif pour une valeur nette comptable de 1 000 ;
– la valeur vénale des ponceuses est estimée à 600 ;
– les coûts de sortie sont nuls (par hypothèse) ;
– les flux de trésorerie futurs relatifs aux ponceuses sont estimés à 1 300 ; les coûts liés à la future
dépense de sécurité sont estimés à 500. La valeur d’usage, correspondant aux flux de trésorerie futurs,
est donc égale à 800 (1 300 − 500).
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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IMMOBILISATIONS CORPORELLES © Ed. Francis Lefebvre
En effet, les dépenses d’investissement n’augmentant pas, les flux de trésorerie futurs doivent être
compris dans le calcul de la dépréciation. Dans ce cas, la dépense de sécurité permet seulement de
conserver les flux de trésorerie afférents à l’immobilisation. En conséquence, elle est à prendre en compte
dans le calcul.
Compte tenu des règles relatives à la détermination de la dépréciation (voir no 1500 s.), une dépréciation
doit être comptabilisée pour 200 [valeur nette comptable (1 000) – valeur d’usage (800)].
Fiscalement Sur la déductibilité fiscale des dépréciations calculées sur la valeur d’usage, voir no 1502.
Remarques 1. Application différée de l’obligation Si l’entreprise a décidé de ne pas engager de
dépenses de mise en conformité, une révision du plan d’amortissement des biens concernés pourrait
s’avérer nécessaire, voir no 1467.
2. Application immédiate de l’obligation Si l’obligation entraîne la mise au rebut immédiate et obliga-
toire de biens immobilisés antérieurement, un amortissement exceptionnel de ces biens doit être
constaté, voir no 1504.
b. Dépréciation à maintenir après l’engagement des dépenses de ce type de mise en conformité.
■ Exemple
(suite) : Lorsque la dépense est engagée (500) :
– elle est automatiquement immobilisée : la valeur nette comptable des ponceuses à l’actif passe donc
de 1 000 à 1 500 ;
– le montant des flux de trésorerie futurs à retenir pour le calcul de la dépréciation (valeur d’usage)
repasse à 1 300 ;
– la dépréciation reste donc à 200 (= 1 500 − 1 300).
1394 Les dépenses de mises en conformité non liées à la sécurité des personnes
2 ni à l’environnement Il s’agit de dépenses :
– imposées par la loi ou les règlements,
– ou que l’entité s’est elle-même imposée.
Elles sont comptabilisées :
– en charges, si elles ne font que maintenir en état normal d’utilisation les immobilisations ;
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ON
– en immobilisations, si elles génèrent des avantages économiques futurs supplémentaires pour
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l’entreprise.
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Celles-ci n’entraînent en général pas l’arrêt de l’activité ou de l’installation visée par la mise en conformité.
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Toutefois, si le non-respect de l’obligation devait entraîner l’impossibilité matérielle de continuer à utiliser
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l’installation visée sans l’adapter, la dépense de mise en conformité devrait, à notre avis, être comptabili-
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sée en immobilisation. En effet, l’augmentation des avantages économiques futurs liés à la dépense est
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appréciée par rapport à l’état du matériel au moment de la dépense d’adaptation (voir no 1390-1 I.).
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ments. Elles sont à comptabiliser en immobilisations, si elles remplissent tous les critères de défini-
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Elles doivent notamment être porteuses d’avantages économiques futurs pour l’entreprise (augmentation
om
■ Exemples
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l’entreprise,
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Fiscalement L’Administration semble considérer (BOI-BIC-CHG-20-20-20 no 250) que les dépenses de mise
aux normes doivent être immobilisées lorsqu’elles résultent d’obligations d’ordre légal ou réglementaire et
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que leur non-réalisation entraînerait l’arrêt immédiat ou différé de l’activité ou de l’installation de l’entreprise
ON
(conditions réservées, sur le plan comptable aux dépenses liées à l’environnement et à la sécurité). En
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pratique, toutefois, il pourrait être, à notre avis, délicat de déduire fiscalement une dépense de mise en
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conformité d’une installation ou d’un matériel existant qui a été immobilisée sur le plan comptable.
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c. En général, absence de provision, voir no 1518.
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S
Sur la suppression, pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2016, de la possibilité de conserver
à l’actif les immobilisations et les matières premières consommables constamment renouvelées sans modi-
fier leur valeur, voir no 5851.
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provision comptabilisée en contrepartie d’une charge, selon les dispositions générales du PCG rela-
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tives aux provisions ;
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Fiscalement Il en est de même (BOI-BIC-PROV-60-100-10 no 70).
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– la présence d’amiante.
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Sur le traitement des coûts de désamiantage, voir no 1394-1 et sur la provision à constituer, voir no 1516-4. JU
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Une dégradation progressive naît au fur et à mesure de l’utilisation de l’installation. Elle est
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