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PFE Les Banques Islamiques Dites Partici
PFE Les Banques Islamiques Dites Partici
Réalisé par :
- Ilyass Touil
- Yousra Abennai
Membres de jury :
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Introduction :
Première partie : L’introduction des banques participatives, principale innovation de la
nouvelle loi bancaire.
Chapitre I : Insuffisance des produits bancaires islamiques avant la réforme de la loi bancaire.
Section 2. Analyse du projet de loi sur les banques participatives et des autres réformes de la loi
bancaire
Section1 : Les organismes concernés par les activités des banques participatives
Chapitre 2 : Impact de l’introduction de la finance islamique et des autres réformes du projet de loi
sur le développement économique au Maroc
Section1 : Etude comparative sur l’introduction de la finance islamique dans différents pays et ses
retombées
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FI Finance Islamique
BI Banques Islamiques
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Introduction
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Avant d’entrer dans le vif du sujet, l’on est interpellé par la question de
savoir ce qu’est la banque participative.
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dont la rémunération est liée aux résultats des investissements convenus avec la
clientèle ».
Les dates clés qui ont marqué l’histoire de la banque islamiques sont :
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Cependant, le Maroc est très en retard par rapport à d’autres pays voisins.
Malgré que la finance islamique est présente dans le jargon de ses autorités
monétaires depuis plus de vingt ans maintenant. Les activités dites islamiques
ont fait leur appariation en octobre 2007, date où le gouverneur de la Banque
Centrale du Maroc (Bank Al Maghrib) a autorisé la commercialisation des
produits nommés officiellement «Alternatifs». Depuis cette date, ces nouveaux
produits n’ont pas pu convaincre la grande masse des consommateurs
marocains, et leur commercialisation a rencontré certains obstacles : cherté,
manque de sensibilisation, manque de compétences, absence de cadre
réglementaires approprié,...Par conséquent, l’impact était clair, à peine 111
millions MAD en 0188. Mais, la contradiction est choquante: 94% des
marocains autrement dit 7 marocains sur 10 sont favorables aux produits et
services bancaires conformes à la Charia! (selon une étude récente menée par le
cabinet Islamic Finance Advisory & Assurance Services.
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PREMIERE PARTIE
Les innovations et apports
de la nouvelle loi bancaire
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La finance islamique est basée sur des principes islamiques inspirés de sources
constituants sa jurisprudence tel que le Coran et la sunnah et le ijmaaa. Parmi ses
principes fondamentaux on parle de la prohibition du ribah, le partage perte-profit, les
règles du haram.
Les premières formes de la finance islamique peuvent être associées à l’Âge d’or de
L’Islam entre le VIIIe siècle et le XIVe siècle. Dans un contexte politico-religieux
favorable, le monde arabo-musulman dominait le savoir et était à son apogée. Cette
finance évoquait davantage une économie monétaire vigoureuse. Elle semble
également concentrée autour de la finance publique des khoulafa 1 . En réalité le
démarrage de la finance islamique a été tardif et remonte aux années 1970.
Dans son article de 1969, du Journal of Economic History, Subhi Labib rappelle aussi
que pendant l’Âge d’or de l’Islam, on pouvait détecter dans les territoires des
Khoulafa, du VIIIe au XIIe siècle, les premières formes de capitalisme et d’économie
de marché. L’auteur parle de « capitalisme islamique ». Une économie monétaire est
née, basée sur une monnaie forte et stable : le dinar.
De nombreuses innovations financières firent alors leur apparition : chèques, contrats,
lettre de change, opérations de transferts internationaux de fonds, opérations de
partenariats, comptes d’épargne, change…toutes ces techniques ont été par la suite, à
partir du XIIIe siècle, transférées à l’Europe médiévale.
1
Khoulafa en arabe pluriel de Khalifa, signifie « successeur » sous entendu du prophète Mohamed.
Le porteur du titre a pour rôle de garder l'unité de l'islam et tout musulman lui doit obéissance : c'est le
dirigeant de l’oumma, la communauté des musulmans.
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Mot arabe signifiant « aumône », il représente le troisième des piliers de l'islam. Le musulman est
tenu decalculer à la fin de chaque année lunaire (hégire), ce montant et le donner aux gens les plus
pauvres de sacommunauté.
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Mais la finance islamique telle que nous l’entendons aujourd’hui n’est apparue que
beaucoup plus tard, plus précisément dans les années 1970.
Un développement à l’international :
En 1963 fut crée la première caisse d’épargne islamique dans le village égyptien de
Mit Ghamr (delta du Nil) fondée par l’économiste Ahmed El Naggar. Celle-ci est née
du fait de la méfiance à l’égard des banques qui fonctionnaient selon le modèle
occidental, poussant la population locale à favoriser un esprit d’entraide et de partage
dans une sorte de système tontinier de type islamique. Cette caisse d’épargne ne
facturait ni ne distribuait des intérêts conformément à la charia. Elle investissait dans
des petits projets commerciaux et industriels directement ou en partenariat et
redistribuait ensuite les profits. Cette expérience a contribué à l’expérimentation des
techniques financières islamiques aujourd’hui admises (mourabaha, ijara,
moucharaka… Cf. Section , instruments de la finance islamique).
Ce n’est qu’en 1969 qu’on assiste à la création de véritables institutions financières
islamiques avec des structures importantes notamment le fonds malaisien Tabung
Hadji et la même année le Dallah Albaraka Group crée en Arabie Saoudite. Ce dernier
est devenu depuis un puissant conglomérat multi-activité avec en son sein Albaraka
Banking Group doté d’un très grand nombre de filiales « Charia Compliant »
spécialisées dans la banque de détail et dans la banque d’investissement.
C’est ainsi que depuis les années 1970, on assiste au démarrage de la finance pratiquée
selon les préceptes de la charia à une plus grande échelle appelée dès lors «Islamic
Finance». Elle est apparue sous cette dénomination en décembre 1973 au moyen orient
grâce à l’initiative de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) 3 qui a décidé
de créer la Banque Islamique de Développement en octobre 1975. En mars 1981, est
fondée Dar Al Maal Al Islami 4 , une des plus importantes institutions financières
islamiques dont le siège est à Genève, Cette banque, présidée par Mohammed Al
Faisal Al Saoud, fournit des services bancaires commerciaux islamiques (dépôts, prêts,
cartes de crédit, services de gestion d’actifs, gestion de fonds et de portefeuille). À
côté de cette activité de détail, elle offre des services à la clientèle corporate
(investissement, conseil en placement sur les M&A, offres publiques, souscription de
service d’assurance islamique).
Avec l’augmentation de la manne pétrolière, la création de banques islamiques dans
les monarchies du Golfe s’est accélérée. La finance islamique s’est en effet fortement
corrélée à l’évolution des cours du pétrole et concentrée dans les pays du Conseil de
Coopération du Golfe (CCG).
Très vite le monde de la finance islamique s’est développé et s’est exporté au-delà des
pays d’Islam. Le monde de la finance islamique compte actuellement près de 345
institutions financières ou fenêtres d’institutions financières pratiquant la finance
islamique. Cependant selon la base de données Bankscope seulement 95 banques sont
déclarées purement islamiques. Toujours selon cette base de données, dans les pays du
Golfe et d’Asie sur un total de 284 institutions financières, il n’y en a que 58 déclarées
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http://www.oic-oci.org/
4
http://www.dmitrust..com/index.htm
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Graphique 1 : Part des banques purement islamiques dans les systèmes bancaires
des pays du Golfe et d’Asie (données 2006 et 2007 – BankScope)
Le Bahreïn vient ainsi en tête des pays de l’échantillon avec une part de plus de 80%
de banques islamiques. L’Indonésie se classe en dernière position malgré le
développement que connait la finance islamique dans ce pays, la part des banques
islamiques ne représente que 3% de l’ensemble du système bancaire ce qui laisse une
importante marge de développement au secteur dans ce pays.
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La banque islamique peut être définie comme une banque dont 100 % de son activité
respecte les principes shariatiques. Il est nécessaire de prendre en compte dans cette
définition les « IslamicWindow », les banques conventionnelles qui ont ouvert au sein
de leur activité une filiale islamique.
La banque islamique occupe les mêmes activités qu’une banque conventionnelle
notamment dans son rôle de financement des entreprises et des particuliers. Les actifs
de la banque islamique sont constitués de créances liées aux contrats des produits
islamiques tels que le mourabaha, ijara ou salam…
Le passif est constitué de dépôts des comptes courants et des comptes d’investissement
auxquels s’ajoutent les fonds zakat, qui sont un impôt légal fixé à 2,5% par an qui est
calculé sur la base du patrimoine des ménages tel que l’épargne bancaire ou les
placements.
La banque islamique comporte deux types de comptes:
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a. Le Coran
Le Coran est la source la plus importante de l’Islam puisqu’elle contient les révélations
faites par Dieu au Prophète Mohammed. Evidemment, le Coran n’est pas qu’un texte
de loi, néanmoins il contient approximativement 500 injonctions de nature légale dont
20 portent sur des questions économiques. A la lumière de la classification établie par
Abdu Rahman Doi (1989), les 500 versets à caractère normatif rentrent dans les quatre
catégories suivantes :
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donnent des précisions supplémentaires. Les lois régissant les relations avec les
non Musulmans rentrent dans ce cadre-là
Les injonctions détaillées : le Coran donne toutes les précisions sur ces
commandements et aucune précision n’est nécessaire ou doit être cherchée dans
d’autres sources, par exemple les punitions relatives à certains crimes spécifiques
ou les lois régissant l’héritage.
Des principes fondamentaux de conduite – ces principes n’ont pas de définitions
claires ni tranchées, et le moyen de les mettre en pratique doit être déterminé par le
biais de l’ijtihad (ou le raisonnement personnel) à tout âge. Il est généralement
admis que les injonctions contenues dans le Coran ne doivent nullement être
altérées, mais les conséquences légales, si elles existent, attachées à leur négligence
ou leur non observation ne sont pas spécifiées, par exemple l’interdiction de
l’usure.
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Dans la pratique, le qiyas met en jeu la comparaison entre deux éléments, l’un devant
être mis à la lumière de l’autre. Dans la loi islamique, selon l’affirmation que les
mêmes causent produisent les mêmes effets, il convient toujours de mettre en regard
un nouveau cas au cas originel. Si aucune issue ne peut être trouvée dans le Coran ou
dans les Hadiths, et si le consensus des oulémas ne couvre pas la question, alors il
convient d’utiliser le raisonnement par analogie pour tirer une loi et une conduite
digne. Par exemple, la consommation de drogues ou de stupéfiants est interdite sur la
même base que l’alcool est interdit, dans la mesure où ces substances altèrent l’esprit.
La division la plus importante de l’Islam est celle qui oppose les sunnites des chiites.
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Les chiites accordent aux étudiants en théologie, les mujtahids, les mêmes droits à
interpréter la loi Divine que les éminents docteurs de la loi du passé, et leurs jugements
remplacent le raisonnement par analogie des sunnites.
Avant de présenter les produits conformes aux préceptes de l’islam, il est nécessaire
d’introduire les soubassements de ce type de produits.
La finance islamique est régies par les règles tirées des sources susmentionnées,
cependant contrairement à ce que laissent entendre certaines idées répandues, c’est un
univers construit autour de quelques grands principes positifs ainsi que, mais pas
exclusivement, sur quelques interdits.
En effet, il existe cinq principes qui régulent la finance islamique, dont trois sont
négatifs et deux positifs.
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Cela peut être expliqué par plusieurs facteurs explicatifs. Le premier est le fait que
l’intérêt est une rémunération fixe et connu ex-ante. Le deuxième dénote l’injustice
entre les risques que subissent le préteur et le débiteur. En effet, l’emprunteur assume
une part majoritaire du risque dû au fait que la rémunération qu’il devra céder au
bailleur de fond n’est pas fonction du résultat de l’actif finance. Le créancier est donc
assuré d’un gain sur le prêt alors que le débiteur est assuré du remboursement du prêt.
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Le mot riba, traduit généralement par « usure », signifie littéralement « augmentation ». Mais son interprétation a toujours prêté à
controverse : pour certains, la riba se réfère à toutes les formes d’« intérêt fixe » ; pour d’autres le mot désigne seulement l’intérêt
excessif. Bien que certaines autorités religieuses - y compris l’actuel cheikh d’Al Azhar en Egypte - aient proclamé le caractère licite de
certains types d’intérêt, de nombreux ulémas continuent d’adopter une interprétation restrictive.
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Le Qimâr ou Maysir vise toute forme de contrat dans lequel le droit des parties
contractantes dépend d’un événement aléatoire. C’est, notamment, ce principe que l’on
trouve dans les jeux de hasard et les paris avec mise. Maysir vient en effet de l’adjectif
arabe Yasîr qui veut dire facile. Avant l’avènement de l’Islam, les Arabes
considéraient ces jeux comme, un moyen facile de gagner de l’argent.
La vente porte sur une marchandise qui n’est pas déterminée de façon précise.
La transaction est conclue sans que le prix de la marchandise ne soit fixé de façon
claire.
La transaction porte sur une marchandise déterminée que le vendeur ne possède
pas encore.
Le transfert de propriété est conditionné à un évènement imprévisible.
Ces conditions expliquent pourquoi le risque calculé d’un investissement est autorisé
par la Sharia, en revanche l’interdiction des contrats à terme impliquant le Gharar et le
Maysir vient du fait que le risque de fausse anticipation d’évolution des marchés
pourrait remettre en cause la réalisation de transactions basées sur l’incertitude, la
spéculation, ou même la détention délictuelle d’une information privilégiée et
préalable. Les juristes musulmans justifient également la prohibition de ces
transactions par la nécessité d’orienter les fonds disponibles au financement de
l’économie réelle, au lieu de les laisser alimenter les bulles financières vides de toute
productivité et de richesse utile.
Les trois principes négatifs précédents ont pour corollaires deux principes positifs que
sont :
L’obligation de partage des profits et des pertes : cette notion est un des
éléments clés dans le concept de finance islamique car elle est le reflet des valeurs
que l’Islam transmet à ses fidèles, à savoir justice, égalité sociale et fraternité. Il
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Le principe de partage des pertes et profits est utilisé dans plusieurs techniques de
financements islamiques tels que la Moudaraba ou la banque va financer entièrement
le projet et l’entrepreneur va fournir son travail afin de faire fructifier le montant
investi.
Les profits sont partagés tandis que les pertes sont entièrement assumées par la
banque. Ou encore la Moucharaka, transaction qui permet à la banque et l’entrepreneur
de s’associer pour un projet et partager les pertes et profits. Ces méthodes de
financement se rapprochent du capital risque ou l’investisseur va financer la phase
post-amorçage de l’entreprise. Elles favorisent le développement des entreprises et
donc de la croissance économique.
Nous comprenons rapidement que ce système suppose des risques supérieurs car,
contrairement aux banques conventionnelles, la rémunération d’un type de
financement dépend directement du rendement de l’opération et donc de la gestion du
projet par l’entrepreneur. Le financement islamique ne peut donc être viable qu’avec
des clauses contractuelles strictes permettant à la banque de s’assurer du bon
fonctionnement des affaires.
De plus, dans un tel système, les critères de sélection d’un projet par la banque ne sont
plus bases sur des questions de solvabilité mais plus sur la rentabilité anticipée.
Notre sujet s’articule sur le projet de réforme de la loi bancaire et ses apports
concernant la réglementation de la finance islamique au Maroc, il apparait alors
logique après avoir présenter dans ce premier chapitre des généralités sur la finance
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islamique de passer à la découverte des raisons principales qui été à la base de base du
retard de l’introduction de la finance islamique dans le paysage économique et
financier du pays. On va ainsi procéder à la présentation des principaux apports de la
finance islamique, puis l’analyse de l’expérience de 2007, et celle de Dar Assafae.
En effet ce dernier point peut être démontré par le montant des investissements dont
profite le Maroc notamment en termes d’infrastructure et qui font mobiliser des fonds
en provenance des pays du Golf, en effet un nombre important d’investissement sont
bloqués en raison de l’absence des formules de financement conforme à la sharia ,
dans cette perspective , le développement des institutions financières islamiques aura
pour effet d’attirer des fonds issus des pays islamiques notamment ceux du GCC.
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Les ressources utilisées dans la première version de 2007 sont des ressources puisées
des banques commercialisations qui sont en bonne partie des dépôts à terme rémunérés
par des intérêts ou des pensions de la Bank Al-Maghrib, également contracté sur la
base de rémunération par taux fixe. Ce caractère de non-conformité des ressources à la
« Chariâ » a significativement pénalisé ces produits.
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Etant donné que le client supportera une marge fixe et qu’il payera une mensualité
invariable dans le temps, les banques appliquent un taux fixe pour le calcul de leur
gain, majoré d’une prime fiscale et ce, pour se prémunir contre le risque de
renchérissement du coût des ressources (hausse des taux d’intérêt) et la hausse du taux
de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les produits financiers.
II.5. Communication :
Dites «alternatifs» pas islamiques ! Banque Al Maghrib est catégorique.
L’appellation adoptée pour les produits islamiques et les campagnes marketing
organisées par les établissements de crédit ne devront pas faire de mentions ayant
une connotation ou un caractère religieux. «Les établissements de crédit procéderont à
la commercialisation de ces produits via leurs réseaux ou filiales.
Chacun conduira sa propre communication sur ces produits dans le cadre du respect
des principes directeurs». Selon une note de Bank Al-Maghrib.
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III.1. Présentation :
Après seulement 18 mois du lancement des produits alternatifs, Bank Al-Maghrib
donna son aval le 13 mai 2010 pour la création de «Dar Assafaa»; société de
Financement spécialisée dans les produits alternatifs au Maroc.
Dotée de 9 agences éparpillées sur 8 villes marocaines (Casablanca, Marrakech, Rabat,
Tanger, Agadir, Meknès, Fès et Oujda), La nouvelle entité indépendante, première
société de financement alternatif au Maroc, est filiale à 100% du groupe Attijariwafa
Bank et a démarré son activité en juillet 2010. La filiale dispose d'un capital de 50
millions de dirhams et repose, pour son financement, dans un premier temps, sur des
fonds propres institutionnels ainsi que des instruments alternatifs de dettes.
Dans son démarrage, «Dar Assafaa », dotée d'un savoir-faire spécifique dans les
services financiers alternatifs, cible les particuliers et les professionnels désireux de
financer leurs projets immobiliers et l'acquisition de leurs biens de consommation par
le biais de produits alternatifs.
III.2. Produits :
Selon des responsables dans Dar Assafaa, Pas moins de 100 millions de DH -12M$,
fut le montant des crédits distribués par Dar Assafaa en seulement 3 mois d’activité
(de juin à août 2010), la distribution de ces crédits a principalement porté sur le
financement d’habitations, de commerces, ou même de terrains. Par contre, on a
constaté qu’une faible proportion de la clientèle de Dar Assafaa a recours au crédit à la
consommation.
Dar Assafaa met ainsi différentes formules de financement à la disposition de ses
clients:
Safaa Immo
Safaa Auto
Safaa Conso
Safaa Tajhiz
Pour ce qui est de la compétitivité de ces produits, comparativement avec les produits
classiques, on note qu’ils restent pénalisés sur le plan fiscal : ils sont 7% plus cher.
Même si la TVA a été ramenée au même niveau qu'un produit classique, il faut dire
que le produit, Dar Assafaa reste moins compétitif mais intéressant pour une certaine
catégorie de clientèle.
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Le capital qui a totalement été consommé provient des dividendes relatifs aux
participations d’Attijariwafa Bank dans Sonasid et dans des filiales financières
spécialisées du groupe, notamment Attijari Finances Corp. et Attijari intermédiation».
Dans ces conditions, «Hissab Assafaa», à l’instar des comptes bancaires classiques,
propose une carte de paiement et de retrait, ainsi qu’un carnet de chèques. Le client
peut ainsi déposer et retirer son argent à sa convenance.
Pour mettre en place cette nouvelle offre, la filiale d’Attijariwafa Bank s’est dotée
d’un système d’informations conforme aux produits islamiques. Ainsi, ce système ne
prend pas en compte les dates de valeur, le calcul de taux d’intérêt et la notion de
découvert qui n’existe pas dans ce type d’établissement.
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Le projet de loi n° 103-12 reflète le choix du Maroc d’introduire les métiers de, la
finance participative dans le secteur financier national selon une approche
d’assimilation en appliquant, d’une part, les dispositions spécifiques dans chacune de
ces dites lois. Cette approche correspond à celle retenue par plusieurs pays dans le
monde tels que la Malaisie et ma Turquie. D’autres pays ont choisi de mettre en place
des lois spécifiques régissant l’ensemble des aspects juridiques, réglementaires et
institutionnels liés aux différents métiers de la finance participative.
Ces produits sont conçus pour éviter l’apparition de toute forme quelconque de
l’intérêt prohibé. Et désormais, il est déclaré que dans ces instruments l’usure disparaît
pour faire place à la marge commerciale.
I.1. La Mourabaha
La Mourabaha est un contrat de vente au prix de revient majoré d’une marge
bénéficiaire connue et convenue entre l’acheteur et le vendeur.
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I.3. La Moudaraba :
Il s’agit d’une forme d’association entre le capital financier d’une part et le travail de
l’autre.
La gestion de l’affaire est totalement entre les mains du travailleur « Moudarib » alors
que les actifs acquis grâce au capital avancé demeurent la propriété du capitaliste «
Rab el Mal ». Les profits nets sont partagés entre les deux parties suivant des
proportions agréées d’avance alors que la perte sur le capital est à la charge du seul «
capitaliste ».
- Soit que les déposants confient à la banque leurs fonds (comptes de dépôts à terme)
afin que cette dernière les investisse dans des opérations et des projets viables et
suffisamment rentables. Dans ce cas, la banque joue le rôle de « Moudarib » et affiche
son accord pour le principe de partager les profits avec les détenteurs des comptes
d’investissement y afférents et de leur faire supporter les éventuelles pertes sauf
lorsque de telles pertes font suite à des négligences de la part de la banque ; le cas
échéant, c’est cette dernière qui supporterait les pertes.
- Soit que la banque devienne bailleur de fonds et finance ses clients, avec les dépôts
collectés. Il est à remarquer alors, que la collecte de dépôts se fait dans les banques
islamiques exclusivement dans le cadre de Moudaraba. Le financement accordé aux
clients peut être réalisé sous forme Moudaraba mais aussi sous d’autres formes telles
que la Moucharaka, Ijara, Mourabaha.
I.4. L’Ijara :
C’est un contrat de location de biens, assorti d’une promesse de vente au profit du
locataire.
Il s’agit d’une technique de financement qui fait intervenir trois acteurs principaux : le
fournisseur (fabricant ou vendeur) du bien, le bailleur (en l’occurrence la banque qui
achète le bien pour le louer à son client) et le locataire qui loue le bien en se réservant
l’option de l’acquérir définitivement au terme du contrat de location. Dans ce genre de
financement, les banques islamiques ont vu une technique qui s’accommode avec leur
orientation aussi bien dans l’effort de concourir au développement du monde
musulman que dans un strict respect de la Sharia puisque cette opération est
considérée comme étant licite et conforme aux préceptes du droit musulman.
De la définition précédente, il découle que le droit de propriété du bien revient à la
banque durant toute la période du contrat, tandis que le droit de jouissance revient au
locataire. Et selon les jurisconsultes musulmans19 ce type de contrat comporte trois
éléments majeurs : la forme, qui inclut une offre et un consentement, les parties au
contrat et l’objet du contrat, qui inclut le montant du loyer et le service ou le bien
transféré.
Les conditions de licéité sont :
L’objet de la location doit être licite, connu et accepté par les deux parties,
La location doit porter sur des biens durables, c’est à dire non destructibles du fait
de la jouissance ou de l’utilisation,
Le bien loué de même que les accessoires nécessaires à son usage, doivent être
remis à l’utilisateur en état de servir à l’utilisation à laquelle ledit bien est destiné,
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I.5. L’Istisna :
L’Istisna est un contrat d’entreprise en vertu duquel une partie (Moustasni’i) demande
à une autre (Sani’i) de lui fabriquer ou construire un ouvrage moyennant une
rémunération payable d’avance, de manière fractionnée ou à terme. Il s’agit d’une
variante qui s’apparente au contrat Salam à la différence que l’objet de la transaction
porte sur la livraison, non pas de marchandises achetées en l’état, mais de produits
finis ayant subi un processus de transformation. La formule de l’Istisna, mise en
pratique par une banque Islamique peut revêtir l’aspect d’une opération triangulaire
faisant intervenir aux côtés de la Banque, le Maître de l’ouvrage et l’Entrepreneur dans
le cadre d’un double Istisna.
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Après avoir découvrir l’ensemble d’instruments de la finance islamique ainsi que les
critères de base de leurs classification, mais aussi la mise en point des différences et
concordances grâce à la comparaison entre les banques islamiques et les banques
traditionnelles, il s’avère maintenant possible de passer à l’analyse des dispositions
juridiques contenues dans le projets de réforme de la loi bancaire, dont on va procéder
à la présentation de la structure générale du projet de loi, à l’analyse des dispositions
relatives à la finance islamique et finalement aux autres réformes.
Pour assurer une analyse complète, il s’agit de présenter la structure principale des
dispositions du projet de loi et se focaliser ensuite sur les innovation de ce projet de
réforme en commençant par l’analyse des apports relatifs à la finance islamique et
finalement les autres réformes de la loi.
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Ledit projet de loi se décline en 196 articles répartis sur neuf titres portant sur les
aspects suivants :
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Chapitre II intermédiaires en 11
opérations effectuées par
les établissements de crédit
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plus forte de l’épargne publique, laquelle pourrait être orientée vers le financement
des activités productives.
Toutefois, il est important de signaler que la mise en place effective d’un système
bancaire participatif est tributaire d’un certain nombre de mesures
d’accompagnement d’ordres fiscal, légal, réglementaire et opérationnel.
D’une part, les banques participatives, comme tout système bancaire, ne peuvent
opérer que dans le cadre d’un système financier global. Ainsi, il est indispensable
que l’adoption de cette nouvelle loi bancaire soit accompagnée par l’entrée en
vigueur de dispositions légales relatives à l’introduction de la finance participatives
dans les secteurs de l’assurance et des marchés des capitaux, et ce en vue de
favoriser l’émergence d’un système financier participatif intégré.
D’autre part, l’entrée en vigueur de cette nouvelle loi devrait également être
accompagnée par la mise en place d’un régime fiscal spécifique, et ce afin d’éviter
la double taxation et de rendre possible le montage d’un certain nombre de produit
participatifs telles que les opérations de Ijara ou encore de financements
participatifs (MoucharaKa). Il s’agit en particulier de prévoir un traitement fiscal
spécifique des revenus locatifs et des plus-values réalisées sur la vente de
marchandises ou de biens meubles et immeubles dans le cadre des produits
d’investissement et/ou de financement que proposent les banque participatives. Il
en est de même pour les frais d’enregistrement à la conservation foncière et autres
droits similaires, et qui, sauf dispositions spécifiques, donneraient lieu à une double
taxation desdites transactions.
A défaut d’une mise à niveau du régime fiscal, les couts des transactions relatifs au
financement et à l’investissement par les banques participatives seraient
inéluctablement augmentés par le fait de cette double taxation et constitueraient (en
particulier les montages de MoucharaKa et Moudaraba).
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A noter par ailleurs que les contraintes précitées sont d’autant plus accentuées étant
donné la disponibilité limitée de compétences dans le domaine des services
d’accompagnement et du conseil juridique et financier spécifiques aux produits de
la finance participatives au Maroc. A cet effet, la nouveauté des métiers, ajoutée à
la complexité des transactions de financement participatif pourraient décourager les
opérateurs économiques à faire appel à ce genre d’opérations.
Sur un autre plan, le projet de loi n’a pas fait l’objet d’une évaluation préalable de
l’expérience passée relative à l’introduction des produits de financement alternatif.
De plus, aucun mécanisme de suivi et d’évaluation de l’impact de l’introduction
des banques participatives dans le système bancaire national n’est prévu à ce stade.
Par ailleurs, le projet de loi met en évidence les banques participatives comme
seule forme de banques alternatives. Or, le financement de l’économie a également
besoin de la finance coopérative, mutualiste, solidaire, et des investissements
socialement responsables.
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Les nouvelles dispositions du projet de loi n° 103-12 exigent, de fait pour leur
entrée en vigueur, le renforcement du rôle de la Banque centrale et de ses
prérogatives en adéquation avec les nouvelles dispositions du projet de loi, et ce
afin d’en assurer l’effectivité. Or, aucune référence n’a été faite aux amendements
dans ce sens du Statut de Bank Al-Maghrib ;
Il en est de même pour le conseil supérieur des Oulémas, à qui le projet de loi
confère un certain nombre de prérogatives, conformément a ses missions telles
que définies par la Constitution et les lois le régissant.
Le projet de loi ainsi que les documents de présentations y afférents ne font pas
référence aux exigences d’amendements des textes réglementaires et législatifs
régissant l’activité du conseil supérieur des Oulémas, notamment en ce qui concerne
ses nouvelles prérogatives et les modalités de son intervention ; lesquels amendements
sont indispensables pour permettre au CSO de se doter des outils juridiques et
institutionnels nécessaires à l’exercice de ses nouvelles missions.
Le projet de loi n° 103-12 reflète le choix du Maroc d’introduire les métiers de, la
finance participative dans le secteur financier national selon une approche
d’assimilation en appliquant, d’une part, les dispositions spécifiques dans chacune de
ces dites lois. Cette approche correspond à celle retenue par plusieurs pays dans le
44
ESTS
monde tels que la Malaisie et ma Turquie. D’autres pays ont choisi de mettre en place
des lois spécifiques régissant l’ensemble des aspects juridiques, réglementaires et
institutionnels liés aux différents métiers de la finance participative.
Or, le projet de loi tel qu’il est présenté ne prévoit pas de dispositions spécifiques en
relation avec le traitement des engagements contractuels liés aux transactions de
location et/ou de vente faisant objet d’un produit bancaire participatif. De ce fait, ces
engagements resteront, au regard de la loi, des opérations indépendantes et dissociés
du cadre bancaire dans lequel elles ont été conclues, et ce en dépit de toute
contradiction et/ou incohérence éventuelle avec l’objet de leur conclusion.
Enfin, et à défaut d’avoir opté pour une loi spécifique regroupant l’ensemble des
dispositions nécessaires pour un encadrement réglementaire effectif des différents
aspects de l’industrie financière participative, il est indispensable d’inscrire ce projet
45
ESTS
Le projet de loi précise clairement que le conseil supérieur des Oulémas est la seule
autorité compétente pour donner un avis de conformité s’agissant de l’activité des
banques participatives et des produits et service de type participatif. Cette démarche
traduit la spécificité du Maroc et le distingue des autres pays où la responsabilité des
avis de conformité est confiée à des comités dont les membres sont nommés par les
institutions bancaires elles-mêmes. Elle présente par ailleurs un avantage certain dans
le sens où elle permet d’appliquer le principe d’unicité du référentiel religieux au
domaine de la finance participative et devrait favoriser une évolution cohérente du
secteur.
Les prérogatives du conseil supérieur des Oulémas consistent à émettre des avis de
conformité sur les produits et services offerts par les banques participatives, et ce en
application des principales dispositions ci-après :
Toutefois, le projet de loi tel qu’il est formulé suscite un certain nombre de
préoccupations à plusieurs égards :
Sur la portée des avis de conformité : le projet de loi sous-entend que ce sont les
activités et produits participatifs qui sont soumis à l’avis de conformité par le
conseil supérieur des Oulémas et non pas les institutions elles-mêmes.
46
ESTS
En effet, l’article 54 du projet de loi définit les banques participatives comme étant des
« personnes morales […], habilitées à exercer à titre de profession habituelle les
activités visées aux articles premier, 55 et 58 de la présente loi, ainsi que les opérations
commerciales, financières et d’investissements, après avis conforme du conseil
supérieur des Oulémas ». Ces établissements de crédit sont donc autorisés à mener des
activités bancaires et à commercialiser des produits participatifs après l’avis de
conformité du conseil supérieur des Oulémas ; ce qui induit une incompréhension de
l’objet dudit avis de conformité entre activités et institutions.
Enfin, cette ambigüité est d’autant plus accentuée s’agissant des dispositions visant à
autoriser l’ensemble des banques conventionnelles et autres établissements de crédit
ou organismes assimilés, à commercialiser des produits et services participatifs, sans
pour autant contraindre ces derniers à se soumettre aux exigences de création de
comités d’audit interne dédiés au suivi de la conformité avec les avis du conseil
supérieur des Oulémas.
Une autre ambigüité apparait au sujet des prérogatives du conseil supérieur des
Oulémas et sur le volet relatif à la création d’un comité d’audit interne dans les
banques participatives chargé du suivi et contrôle de la conformité avec les avis
du CSO. Le projet de loi, de par ses dispositions, rend obligatoire l’institution de
ce comité, uniquement pour les banques participatives sans faire référence aux
banques conventionnelles ni autres établissements de crédits autorisés à
commercialiser des produits et services participatifs.
47
ESTS
à ces rapports et aux manquements éventuels qu’ils révèleraient, n’est, elle non plus,
pas précisée dans le projet de loi.
Par ailleurs, le projet de loi reste silencieux sur le rôle du conseil supérieur des
Oulémas dans la constitution de ces nouveaux comités d’audit et de suivi de la
conformité. En effet, aucune précision n’est donnée à ce niveau en termes d’exigences
spécifiques concernant les membres le constituant, ou encore d’avis nécessaire de la
part du conseil supérieur des Oulémas à cet effet.
Enfin, le projet de loi n° 103-12 ne fait aucune référence à des régimes de sanctions en
cas de non-respect des avis de conformité émis par le conseil supérieur des Oulémas.
De même, il ne précise pas les mesures de coordination entre ce dernier et Bank Al-
Maghrib à ce sujet.
Par ailleurs, le projet de nouvelle loi prévoit la création d’un fonds de garantie
spécifique aux banques participatives à l’instar de celui déjà en place et qui restera
réservé aux banques conventionnelles et autres établissements de crédit concernés. Ce
dispositif devrait permettre de mettre en place les mécanismes nécessaires pour
préserver les droits des déposants utilisant ce type de banques et de protéger leurs
intérêts, tout en se dotant des moyens pour faire face aux risques de défaillances d’un
ou de plusieurs opérateurs bancaires participatifs.
48
ESTS
participatives ; sachant que les opérations financières participatives réalisées par les
banques conventionnelles continueraient, elles, à être couvertes par le fonds actuel.
Face à ce constat, les banques participatives devront faire appel aux marchés
monétaires et interbancaire pour se refinancer afin de répondre à leurs besoins de
gestion de trésorerie et aussi pour faire face à leurs obligations de retrait vis-à-vis de
leurs clientèles. De même, elles devraient recourir à ces marchés pour l’investissement
de leurs excédents de trésorerie.
Par ailleurs, le projet de loi n° 103-12 ne fait pas référence aux règles relatives à la
constitution de ce nouveau fonds de garantie ni aux modalités de contributions y
afférentes. De plus, les dispositions relatives à la gestion des fonds de garantie par la
société nouvellement créée à cet effet ne précisent pas les modalités d’intervention en
cas de difficultés des banques participatives.
Enfin, le projet de loi ne précise pas les dispositions permettant d’instituer les
conditions de contribution des fonds de garantie prévus par la loi au sauvetage des
acteurs systémiques du marché.
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ESTS
Sur un autre plan, le projet de loi ne prévoit pas de dispositions spécifiques destinées à
consacrer les principes de concurrence des prix et de mobilité bancaire.
D’une part, le projet de loi reste silencieux sur l’obligation de transparence des
établissements de crédit par rapport à la composition des prix et coûts des produits et
services qu’ils offrent, notamment en comparaison avec ceux pratiqués par la
concurrence ; ces dispositions étant à ce jour régies uniquement par des circulaires de
Bank Al-Maghrib et ne traduisent pas des droits fondamentaux des clients référencés
dans le projet de loi.
D’autre part, le projet de loi ne fait pas référence au droit de la mobilité et/ou de
portabilité bancaire, ne permettant pas de garantir aux clients des établissements de
crédit de bénéficier pleinement de leur droit d’arbitrage entre les différents
établissements sans contraintes.
L’apport du projet de loi n° 103-12 en matière de protection des clients est très limité.
En effet, à l’exception des dispositions relatives à la création d’un nouveau fonds de
garantie dédié aux banques participatives, le projet de loi reste silencieux sur les
principes fondamentaux de protection des clients et des obligations des établissements
de crédits à cet égard conformément aux meilleures pratiques et standards
internationaux. Il s’agit en particulier :
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ESTS
A cet égard, il est utile de rappeler que certains des principes cités ci-dessus dont
partiellement prévus dans le cadre de mesures et/ou de dispositions réglementaires,
actuellement en vigueur par voie de circulaires de Bank Al-Maghrib. Ils ne sont
cependant pas appuyés par des références explicites dans le texte de projet de loi, et ne
sont pas forcément assortis de mesures correctives et/ou de sanctions pour en garantir
l’applicabilité.
L’objectif d’inclusion financière, visé par l’intégration des banques participatives, doit
être accompagné d’un effort institutionnel de vulgarisation des produits participatifs et
de mise à disposition des citoyens de toute l’information relative à ce nouveau
segment.
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ESTS
Cet encadrement légal doit cependant être accompagné par un dispositif réglementaire
rigoureux de contrôle et de suivi par le régulateur, en l’occurrence Bank Al-Maghrib,
pour garantir la pérennité des systèmes de paiement, la société des institutions
intermédiaires et dépositaires des fonds et éviter les risques de dérives de ces
opérations de paiement ; l’objectif étant de limiter l’impact de leur prolifération en
termes de surendettement des citoyens et d’éviter qu’ils servent de circuits potentiels
pour les opérations de blanchiment d’argent.
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Forces Faiblesses
Elargissement du champ Ambigüité quant à l’approche de
d’application de la loi aux conformité aux avis du conseil
établissements de paiement supérieur des Oulémas et à
spécialisés et aux conglomérats l’articulation des champs
financiers ; d’intervention entre le conseil
Introduction de nouvelles supérieur des Oulémas et Bank Al-
dispositions relatives aux Maghrib en matière de suivi et de
associations de micro-crédit et contrôle de la conformité aux avis
banques offshore ; du CSO ;
Introduction de l’activité de banque Absence d’un chapitre dédié qui fait
participative dans le secteur référence et complète les
bancaire marocain ; dispositions de la loi sur la
Instauration d’un cadre de protection des consommateurs et
surveillance macro-prudentielle et consacre les principes des droits des
de gestion des crises systémiques et clients à l’information et à la
l’introduction de nouvelles règles de transparence.
gouvernance du secteur bancaire ;
Mise en conformité de loi bancaire
avec d’autres textes législatifs par
sa mise en adéquation avec la loi de
lutte anti-blanchiment, celle sur la
concurrence et celle relative à la
protection des données privées ;
Désignation du conseil supérieur
des Oulémas comme seule autorité
compétente pour donner un avis de
conformité s’agissant de l’activité
des banques participatives et des
produits et services de type
participatif.
Opportunités Menaces
Renforcement de l’encadrement La lecture a traduit des
légal et règlementaire en matière de préoccupation concernant les
surveillance du secteur bancaire et enjeux de développement et de
gestion des risques systémiques : financement de l’économie,
o Offrir un cadre réglementaire d’encadrement réglementaire et de
complet et cohérent tenant gestion des risques, de concurrence
compte de l’ensemble des dans le secteur bancaire, de
composantes du système protection des consommateurs,
financier ; d’inclusion financière et de
o Renforcer la résilience du gouvernance des banques ;
secteur financier marocain face Compromission de l’essor des
aux risques d’instabilité à produits participatifs en l’absence
l’international notamment au d’un régime fiscal spécifique à ce
vu des risques sous-jacents liés à type de produits ;
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14. La mise en place d’un référentiel comptable et d’audit financier adapté aux
banques participatives en adéquation avec les standards qui seront adoptés par
Bank Al-Maghrib à cet effet en matière d’information financière et de reporting.
15. L’inscription du processus d’agrément des nouveaux entrants dans le cadre d’une
politique globale orientée vers la croissance et le financement de l’économie
nationale, et ce en adoptant une approche systématique d’évaluation des plans et
stratégies de développement proposés par les demandeurs d’agrément, et de leurs
impacts sociaux et économiques.
16. L’adoption d’une approche progressive et cohérente de déploiement visant à
développer le secteur de la banque participative tout en garantissant une gestion
rigoureuse des risques associés à ce type de banques ainsi que leurs impacts sur la
stabilité du système financier dans sa globalité.
17. La mise en place de mécanismes de suivi et d’évaluation de l’impact de
l’introduction des banques participatives dans le système bancaire.
18. Le développement de campagnes de communication et de vulgarisation des
concepts et des nouvelles dispositions apportées par la loi bancaire en collaboration
avec le Groupement professionnel des Banques du Maroc et les différents acteurs
professionnels et de la société civile opérant dans ce secteur.
19. L’encouragement d’une communication responsable autour des produits et services
de type participatif de manière à éviter une concurrence déloyale par rapport aux
produits conventionnels.
20. Le développement d’une expertise nationale dans le domaine de la finance
participative et des activités de recherche & développement y afférentes en vue de
promouvoir l’émergence d’un secteur d’activités connexes de services
d’accompagnement et de conseil juridique, comptable et financier spécialisés dans
le domaine de la finance participative, en collaboration avec les autorités
ministérielles et gouvernementales concernées, les différentes associations
professionnelles, les représentants de la société civile, les spécialistes du métier et
toutes les parties prenantes compétentes en la matière.
e) Autres mesures d’accompagnement indispensables au renforcement de la
contribution du secteur bancaire au financement de l’économie :
21. Le renforcement de la politique visant à encourager le financement des très petites,
petites et moyennes entreprises (TPE /PME), en capitalisant sur les dispositifs
développés dans ce sens par la Banque centrale, la Caisse centrale de garantie, le
ministère de l’économie et des finances, etc.
22. L’adoption d’un code de gouvernance propre au secteur bancaire, qui reprendrait
les dispositions du code marocain de bonnes pratiques de gouvernance d’entreprise
ainsi que celles de la directive de Bank Al-Maghrib publiée en 2014, complétée et
mise à jour par le volet relatif aux banques participatives.
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La finance islamique est basée sur des principes islamiques inspirés de sources
constituants sa jurisprudence tel que le Coran et la sunnah et le ijmaaa. Parmi ses
principes fondamentaux on parle de la prohibition du ribah, le partage perte-profit, les
règles du haram.
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ESTS
Compte tenu de l’importance capitale du secteur bancaire et de son rôle central dans
l’économie nationale, il est nécessaire que le projet de nouvelle loi bancaire fasse
l’objet, avant son adoption, d’une évaluation pluridimensionnelle.
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DEUXIEME PARTIE
Les enjeux de la réforme
de la loi bancaire.
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Et, tantôt d’expliquer que le secteur bancaire marocain n’a pas la capacité d’absorption
suffisante pour accueillir le nombre important des banques du Golfe intéressées, ce qui
risquerait de le désarticuler complètement. Tout en ajoutant qu’à côté de ce risque
économique et financier, il y aurait un risque diplomatique à octroyer l’agrément à,
seulement, quelques unes de ces banques, étant donné que tous les pays du Golfe sont
des pays frères et doivent donc être traités sur le même pied d’égalité.
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Il y a les modérés qui prônent une adaptation des principes religieux aux contraintes
socio-économiques contemporaines. Un membre du CSO dont les propos ont été
rapportés dans la presse, déclare : « Nous ne pouvons pas rester déconnectés par
rapport au développement de la finance et des besoins de la population qui en
découlent. D’autant plus que la dualité halal/haram dans les transactions financières est
dépassée depuis longtemps».
Et, il y a les rigoristes qui jugent que quand bien même la forme juridique de ces
financements serait charia-compatible, dès lors que leur origine est haram, car émanant
de banques travaillant avec de l’intérêt, ils ne pourraient en aucun cas être halal.
Le problème c’est que, comme le souligne « une source interne au CSO qui requiert
l’anonymat : la décision du conseil doit recueillir l’unanimité de ses membres. A
défaut, la question ne sera pas tranchée»
66
ESTS
De fait, en les qualifiant d’alternatifs (albadila, en arabe), les autorités monétaires ont,
tout simplement, vidé les produits islamiques de leur substance communicationnelle,
les rendant ainsi inaccessibles à la perception de larges pans de la société.
Un tour d’horizon des messages publicitaires dédiés aux produits alternatifs suffit pour
s’en convaincre :
Que des messages édulcorés où aucune mention, ni même allusion n’est faite de la
conformité de ces produits aux préceptes de l’Islam.
En fait, le terme utilisé pour désigner les produits alternatifs est celui de « albadila »,
qui est un mot de l’arabe classique (littéraire). Or, il est important de savoir qu’au
Maroc, l’arabe classique (littéraire) est une langue d’enseignement et non la langue
maternelle. La langue maternelle regroupe plusieurs dialectes : le darija (parlé par une
grande proportion de la population, au centre du pays), le tarifite (dans le nord), le
tamazighte (dans le moyen atlas), le tachalhite (dans le sud) et le hassani (dans le
sahara).
Il faut donc être scolarisé pour pouvoir parler la langue arabe. L’analphabétisme étant,
hélas, un des maux majeurs qui sévissent dans la société marocaine, fatalement, la
subtilité de communication imposée ne pourra être percée que par une faible
proportion de la population. Alors que le terme "islamique" aurait touché, sans
exception aucune, tout le monde ; les lettrés et les illettrés, les arabes et les berbères,
les rifains et les sahraouis.
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ESTS
Ainsi, la finance islamique au sens propre du terme n’existe pas au Maroc, et ce n’est
pas simplement une question de terminologie, mais d’organisation. En effet, il reste
difficile de mettre en place des produits alternatifs en passant par des établissements de
finance conventionnelle. En effet, comme nous l’avons vu précédemment, dans une
banque islamique, toute l’organisation et le circuit d’argent sont changés pour être
conformes à la charia.
I. Problèmes tarifaires :
Les produits bancaires « halal » sont trop chers au Maroc, tel est le constat qui entrave
en premier lieu le développement de cette catégorie de produits. En effet, la clientèle
potentielle existe, nombreux sont les marocains qui, pour des raisons religieuses,
refusent les circuits bancaires conventionnels pour placer leur épargne ou pour
financer leur investissements, cependant ils se heurtent à des produits parfois plus
chers que les produits conventionnels.
Les frais supplémentaires liés à ces modes de financement pèsent lourd sur leur coût et
les pénalisent sur le plan concurrentiel en matière de prix : les frais de transactions et
le coût fiscal supplémentaire ; il s’y ajoute également la rémunération du risque que
supporte la banque.
Le taux de rentabilité exigé par la banque est au maximum car le prix fixé est définitif
et ne peut donner lieu à aucune révision par opposition au taux d’intérêt. Ce qui génère
des marges à supporter par le client plus important que les intérêts supportés dans le
cadre d’un financement conventionnel.
Il faut en effet savoir que les établissements bancaires calculent en interne leur marge
commerciale pour les produits alternatifs sur la base d’un taux d’intérêt, exactement
comme s’il s’agissait d’un prêt classique. Etant donné que le client supportera une
marge fixe et qu’il payera une mensualité invariable dans le temps, les banques
appliquent un taux fixe pour le calcul de leur gain, majoré d’une prime fiscale et ce,
68
ESTS
La fiscalité qui entourait les produits alternatifs au moment du lancement était très
contraignante voir dissuasive.
En effet, et avant l’entrée en vigueur de la loi de finances 2009, les acquisitions
d’immeubles dans la formule Mourabaha étaient assujetties doublement aux droits
d’enregistrement : une première fois lors de l’acquisition par l’établissement bancaire
du bien à financer pour un impôt équivalent à 3% du prix du bien et une deuxième fois
lors de la Mais à supposer que cette problématique soit résolue, il en demeurerait une
d’autant plus préjudiciable. Il s’agit de la TVA. S’agissant de cet impôt, Mourabaha
est doublement pénalisée. A cause d’un différentiel de taux d’abord, puisque le taux en
vigueur pour le financement alternatif est de 20% contre 10% pour un crédit
immobilier classique. A cela s’ajoute la base de calcul de cette taxe : Alors qu’elle
s’applique au seul intérêt dans le cas d’un crédit classique, elle frappe intégralement
l’échéance dans le cas d’un financement alternatif. Une ultime injustice porte
l’estocade à Mourabaha. Pour ce type de financement, les banques ne sont pas
explicitement autorisées par la Direction Générale des Impôts à étaler l’imposition de
leur marge bénéficiaire sur toute la durée du crédit. Elles se voient contraintes, en
effet, à payer intégralement l’impôt au début du contrat, avant même de percevoir le
bénéfice sur lequel il est prélevé.
Mais heureusement cette lourde contrainte fiscale semble être éliminée, en effet la loi
de finances 2010 indique que la formule Mourabaha ne sera plus sanctionnée par la
TVA puisqu’elle ne supportera plus la TVA sur l’échéance totale, mais uniquement
sur le profit de la banque et au taux de 10% seulement contre 20% auparavant. La loi
de finances 2010 met donc fin à la surtaxation de la Mourabaha.
Bank Al Maghrib a interdit les banques et les sociétés de financement d’utiliser ces
mots « Islam » et «conformes à la Charia islamique» pendant la commercialisation des
produits alternatifs. En effet, elles ne doivent pas faire référence à la connotation
religieuse de ces formules. Elles doivent être présentées et commercialisées comme
des produits conventionnels dans le réseau bancaire marocain.
En pratique, il est difficile de ne pas faire allusion à l’aspect religieux de ces produits
pour les compagnes publicitaires. En effet, le label Halal est le seul argument de vente
de ces produits puisqu’ils existent sur le marché dans leur forme conventionnelle. Il est
donc difficile d’expliquer leurs caractéristiques aux clients, surtout les moins avisés,
sans faire allusion à leur aspect religieux.
Depuis le lancement des produits islamiques appelés alternatifs en Octobre 2007,
aucune compagne de communication officielle n’a été menée pour mettre au courant
les clients visés, juste des affiches et dépliants ont été distribués dans les agences sans
69
ESTS
mentionner qu’ils sont halals ou conformes à la Charia, chose qui a été interdite par
Bank Al
Maghrib afin d’éviter toute comparaison et de taxer les transactions bancaires
classiques sur l’intérêt comme Haram. Sachant que la connotation religieuse des ces
formules est le seul argument de vente de ces dernières puisqu’ils sont
commercialisées dans la même forme que les produits conventionnels.
Il y a une certaine réticence au niveau du personnel de la banque pour ces produits et
cela est dû principalement au manque de communication interne et manque de
formation et particulièrement des chargés clientèle, ces derniers sont inaptes à vendre
ces produits et bien faire comprendre aux clients le fonctionnement de ces formules vu
que ce n’est pas le même profil vendeur qui avaient toujours l’habitude de vendre des
produits conventionnels ainsi n’ont pas de compétence au niveau de la Charia et la
religion.
70
ESTS
«L’intervention de l’Etat facilite bien des choses», dit Hafsaoui· Subvention sur le
taux
Lamine Hafsaoui est le PDG de la Banque tunisienne de solidarité. Son objectif:
encadrer le microcrédit en tant qu’instrument d’appui à l’emploi et de lutte contre la
pauvreté sous ma supervision de l’Etat. 154.000 clients bénéficient de ce système.
L’Economiste: Vous dirigez la Banque tunisienne de solidarité. Quelle est la
mission de cette institution?
- Lamine Hafsaoui: La Banque tunisienne de solidarité est fondée en 1998. Elle fait
suite à la création du Fonds national de solidarité ou «Fonds 2626», lancé une année
plus tôt. Ce fonds, qui collectait chez des citoyens et auprès des entreprises, a bénéficié
de la contribution de l’Etat pour mettre en place l’infrastructure économique et sociale
nécessaire dans les zones démunies. Pour donner du contenu à tout cela, il fallait
nécessairement créer des sources de revenus pour les couches sociales les plus
pauvres, défavorisées. Dès lors, la question était de savoir quelle institution mettre en
place pour s’en occuper. On a d’abord pensé à un fonds, et puis les pouvoirs publics
ont décidé que ce serait une banque, en l’occurrence la Banque tunisienne de
solidarité. Pour cela aussi, il y a eu un effort solidaire extraordinaire du fait que les
actionnaires de la BTS, au nombre de 220.000, représentent pratiquement tous les
Tunisiens. On peut dire que chaque famille tunisienne a participé au capital de cette
banque, majoritairement public.
La BTS est une banque publique destinée à financer les microprojets et les
microcrédits au profit des couches sociales les plus défavorisées, des couches ne
71
ESTS
pouvant pas présenter de garanties bancaires donc n’ayant pas accès au système
bancaire traditionnel.
En quoi est-ce que le système d’aide sociale tunisien est différent de celui du
Maroc?
- D’abord, chaque pays a son environnement et ses objectifs. En Tunisie, c’est un
objectif réellement de développement économique, social, intégré et durable. Quand
on parle de système de solidarité intégré, cela veut dire un système destiné à toutes les
régions, tous les segments, toutes les couches sociales… Pour cela, il faut que la
politique de microfinance et microcrédit s’inscrive dans la politique nationale de
développement. Ce qui relève de la responsabilité et du rôle de l’Etat. Car les
populations pauvres sont forcément les exclus d’un modèle de développement
politique raté, et le fait de les repêcher reste en premier lieu une fonction de l’Etat.
Mais sachant que les moyens d’action de l’Etat sont très compliqués, pas toujours
souples, ne permettent pas de répondre très simplement et très vite aux attentes des
couches sociales les plus défavorisées, c’est pour cela que nous avons pensé à faire
participer la société civile à Dpt. Centre de Documentation 38 travers les associations.
Il n’empêche que sur le plan objectif, c’est toujours à l’Etat d’en arrêter les détails, de
même que sur le plan accompagnement. En revanche, pour l’exécution des projets sur
le terrain, c’est la société civile, à travers les associations, qui en a la responsabilité.
L’intervention de l’Etat facilite bien des choses et sa contribution permet d’appliquer
un taux de 5%. Ce qui est rentable pour tout le monde…
Comment tout cela se traduit-il concrètement sur le terrain social?
La BTS intervient sur deux plans. Le financement des microprojets plafonnés à 80.000
dinars, soit environ 60.000 dollars pour les diplômés de l’enseignement supérieur et
20.000 dinars (12.000 dollars) pour les autres. Depuis la création de la BTS, nous
avons financé 60.000 projets, et 55.000 ont donné des résultats encourageants, dont
beaucoup de projets financés au profit des diplômés de l’enseignement supérieur.
D’ailleurs, certaines de ces TPE ou PME sont tellement performantes au point de
s’ouvrir au marché de l’exportation. Pour le volet microcrédit, à fin 2006, la BTS a
utilisé 150 millions de dinars (fonds publics), et le taux de recouvrement est de 83% au
niveau de la banque et 93% au niveau des associations. Ça fonctionne très bien et ça
donne de bons résultats. Le système permet la création d’emplois, ce qui est l’objectif
primordial de l’Etat tunisien. Sur ce plan également, on apporte des réponses
concrètes. La BTS est devenue un ascenseur social, car elle permet à des personnes
issues des couches défavorisées d’acquérir des considérations sociales au travers des
petits projets d’entreprise ou de création de richesse.
72
ESTS
II.2. Les placements ne doivent ni être liés à des activités prohibées par
l'islam :
Les "sukuks" ne rapportent aucun intérêt proprement dit, conformément à la deuxième
sourate du Coran qui interdit l'usure.
Le souscripteur perçoit un revenu tiré du bien dans lequel son argent a été investi
(puits de pétrole, mines, loyers immobiliers, etc.) et récupère sa mise à l'échéance de
l'obligation, généralement cinq ans, sans aucune majoration.
Les placements ne doivent ni être liés à des activités prohibées par l'islam (production
d'alcool ou de viande de porc), ni avoir une dimension spéculative.
Le montage financier doit en outre être avalisé par des spécialistes de la charia, la loi
coranique. Ce qui pourrait se heurter à des difficultés de réalisation au Japon, où la
communauté musulmane est minuscule.
Si le projet de la JBIC voit le jour, ce serait la première fois qu'un "sukuk" serait lancé
par un gouvernement central d'un grand pays industrialisé.
73
ESTS
III.1. Historique :
Bahreïn est un archipel de 695 Km2 situé dans le Golfe arabo-persique, entre la côte
orientale de l'Arabie Saoudite et la péninsule du Qatar. Il s’agit d’un émirat pétrolier.
En effet, les premiers gisements y ont été découverts en 1932. En 1961 arrive au
pouvoir le cheick Isa Bin Salmane Al Khalifa. Le pays devient indépendant en 1971.
Le modèle de constitution adopté en 1973 prévoyait un régime équivalent à celui
d’une monarchie parlementaire, mais l’émir dissout l’assemblée nationale en 1975. Il
crée à la place une sorte de Conseil Consultatif, sans aucun pouvoir de décision.
En 1981, Bahreïn adhère au Conseil de Coopération du Golfe (CCG). Depuis
novembre 1986, l'île principale est reliée à l'Arabie Saoudite par un pont de 25
kilomètres de long. Le pays a été secoué par de violentes émeutes en 1995, exigeant
notamment la mise en place d’un réel pouvoir législatif, avec la tenue d’élections. De
fait, les attributions du Conseil Consultatif ont été légèrement élargies, sans que l’on
puisse réellement parler d’un organe législatif démocratique. Depuis la mort de l’émir
en 1999, c’est son fils Cheick Hammad el Khalifa qui dirige le pays.
74
ESTS
Bahreïn est un petit Etat qui ne dispose pas de beaucoup de ressources et par
conséquent, le fait que les exportations soient beaucoup plus élevées que les
importations est révélateur du fait que les exportations de pétrole sont primordiales
pour Bahreïn.
Toutefois, il est évident que les réserves pétrolières ne seront pas suffisantes pour
porter, seules, le développement ultérieur de Bahreïn. C’est pourquoi, même si les
chiffres ne sont pas disponibles, il y a fort à parier que le secteur tertiaire occupera une
place de plus en plus importante dans l’économie Bahreïni. En effet, Bahreïn compte
désormais de plus en plus sur l’évolution du secteur financier pour poursuivre son
développement.
75
ESTS
monarchie. En effet, Bahreïn compte un peu plus de 500 000 d’habitants et une
multitude d’institutions financières. On trouve 19 banques commerciales dont 7 ont
leur siège social à Bahreïn.
En outre, Bahreïn rassemble 47 banques off-shore, 23 banques d’affaires et 15
compagnies d’assurance. Or Bahreïn est une place financière où s’entremêlent
finances traditionnelle et islamique. C’est pourquoi parmi toutes ces institutions
financières on compte plus de trente institutions financières islamiques dont 2 banques
commerciales islamiques, 12 banques d’investissement islamiques, 2 banques off-
shore, 4 Takaful (assurances) et plusieurs banques occidentales avec des fenêtres de
finance islamique.
C’est notamment à Bahreïn qu’est fondée la première banque islamique dont le capital
appartient totalement à une banque occidentale. Ainsi, en 1996, la City Islamic
Investment Bank, filiale de Citibank, est la première filiale de banque occidentale à
recevoir une licence bancaire à Bahreïn.
Cet attrait des principales institutions financières internationales pour Bahreïn est
révélateur de la volonté de Bahreïn de devenir le centre mondial de la finance
islamique.
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Elle est également appelée à faire vite et à rattraper le retard enregistré en la matière en
commençant par l’autorisation des autres catégories de contrats islamiques et
notamment ceux répondant aux besoins de financement des entreprises et surtout à
lever les barrières à l’entrée des banques purement islamiques car le financement
islamique peut constituer un levier puissant de mobilisation et d'affectation d'une
épargne additionnelle, avec le renforcement du secteur financier, pour but de
développer l'économie réelle.
Ceci dit, l’adoption de la finance islamique par les banques conventionnelles
marocaines leur impose une nouvelle catégorie de risque qui ne rentrent pas dans le
corps de leur métier habituel, en effet des risques nouveaux qu’elles n’ont pas
l’habitude de gérer surgissent, notamment les risques attachés au transfert de propriété
et à la position de revendeur avec tout ce qui s’en suit en terme de garanties et
obligations, chose qui peut induire des conséquences non négligeables. Il serait ainsi
judicieux de prévoir un recours en garantie directe contre le fournisseur sans recours
contre la banque, lorsque cela est juridiquement possible.
Dans le même ordre d’idées, et afin de contourner les obstacles juridiques relatifs à la
non conformité avec les règles prudentielles de couverture de risque, les banques
peuvent développer des partenariats ou alliances avec des banques islamiques
étrangères sous forme de guichets islamiques notamment, pour tirer profits de leur
expérience dans le domaine.
Toujours sur le plan réglementaire, l’introduction des produits islamiques dans le
système bancaire, exige un aménagement au niveau de Bank Al Maghrib. En effet,
l’instrument de la politique monétaire et du crédit, qu’est le taux de réescompte,
n’existe plus pour contrôler ce système. Il reste donc essentiellement à la banque
centrale les trois autres instruments conventionnels que sont le coefficient de réserve,
la persuasion morale et la politique de marché ouvert.
De même, et au cas où la finance islamique se développe suffisamment au Maroc pour
permettre la mise en place de produits d’épargne et de placement (chose que l’on
souhaite vivement et que l’on propose à travers le filtrage islamique qui sera présenté
dans la section III du présent chapitre), il serait nécessaire de développer un marché
secondaire au même titre qu’un marché monétaire interbancaire ,en effet, l’épargnant
soucieux de se conformer aux règles de la Charia, comme tout autre épargnant, est en
général réticent au risque, et a une préférence marquée pour la liquidité , en
conséquence, il désire avoir la possibilité de vendre rapidement, si nécessaire, les titres
qu’il possède. Vu que les titres islamiques sont des titres primaires, car liés à une
entreprise ou une activité particulières, l’existence d’un marché secondaire permettrait
à l’épargnant musulman, de consacrer une plus grande partie de son épargne à du
financement d’investissements à long terme. La présence d’un tel marché permettrait
aussi aux firmes d’y lever des fonds qui s’ajouteraient à ceux qui leur sont offerts par
les banques.
Le marché monétaire interbancaire augmenterait également la liquidité du système.
Dans un système conventionnel, on le sait, les banques ajustent leur position, en
matière de bilan, par le biais du marché monétaire qui leur donne l’occasion de
corriger l’absence de synchronisation entre les paiements et les recettes. Dans un
système islamique, une des activités principales du marché monétaire serait de
canaliser le surplus d’une institution financière vers des projets avec partage du profit
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mis en place par une autre institution financière. Comme les banques islamiques sont
contraintes par la structure des dépôts effectués auprès d’elles, il arrive en effet
qu’elles aient des ressources insuffisantes pour financer un certain type d’opération,
tandis que, simultanément, elles aient un excédent de ressources pour le financement
d’autres opérations. Le marché monétaire permettrait, d’enlever de telles contraintes
de compartimentage. Aspect humain & Marketing
L’enseignement de l’économie islamique au niveau des grandes écoles et universités
doit être encouragé, cela nécessite la confection d’un contenu qui rallie la
connaissance de l’économie à la jurisprudence islamique en matière de commerce.
L’application d’un système bancaire islamique dépend dans une grande mesure de la
détermination de la banque centrale, des banquiers et des hommes d’affaires à
comprendre la nature de ce nouveau système et de ses exigences. Cela nécessite des
stages et des suivis à tous les niveaux. Il est donc impératif d’organiser des stages
théoriques et pratiques, des séminaires, des ateliers et des programmes d’orientation
pour le personnel travaillant dans les différents niveaux de l’échelle organisationnelle.
Ainsi, les banques marocaines ne doivent plus rester renfermées sur elles-mêmes. Elles
doivent se réinventer si elles veulent survivre, privilégier la formation et le
développement humain et faire face à la complexité technique découlant du
développement de nouveaux produits répondant aux exigences religieuses.
Les banques marocaines sont également appelées à faire un grand effort au niveau
communication pour vulgariser le concept et expliquer aux consommateurs le bien-
fondé des produits issus de la finance islamique, en effet, une véritable campagne de
sensibilisation et de vulgarisation sur les concepts d’économie islamique globalisante,
dans une approche «alternative» différente, basée sur la solidarité communautaire, le
partage des risques, de la responsabilité et des revenus doit être menée.
Les banques pourront également bénéficier de leur notoriété, de leur réseau de
distribution régional et international et du savoir faire des ressources disponibles pour
commercialiser des produits alternatifs spécifiques. L’innovation, le marketing,
l’investissement dans les hommes sont donc les voies de salut des banques marocaines
désirant investir dans le domaine de la finance islamique.
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CONCLUSION
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La finance islamique est basée sur des principes islamiques inspirés de sources
constituants sa jurisprudence tel que le Coran et la sunnah et le ijmaaa. Parmi ses
principes fondamentaux on parle de la prohibition du ribah, le partage perte-profit, les
règles du haram.
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Compte tenu de l’importance capitale du secteur bancaire et de son rôle central dans
l’économie nationale, il est nécessaire que le projet de nouvelle loi bancaire fasse
l’objet, avant son adoption, d’une évaluation pluridimensionnelle.
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La lenteur du Maroc au sujet de la finance islamique est due à plusieurs facteurs qu’on
peut diviser en institutions monétaires et ayant relation à ce sujet tel que BAM,
GPBM, gouvernement, conseil supérieur des oulémas, parties politiques et parlements.
La deuxième catégorie de raisons empêchant l’entrée de la finance islamique s’articule
sur l’environnement général dans lequel la finance islamique va mettre les pieds.
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BIBLIOGRAPHIE
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Rapports de recherche
Livres
Sites Web
o https://ribh.files.wordpress.com
o www.islamic-banking.com
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GLOSSAIRE
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Assalam : vente dans laquelle la livraison du bien est retardée jusqu’à une date
déterminée.
Fatwa : avis juridique donné par une autorité religieuse spécialiste de la charia à
propos d’un cas douteux ou d’une question nouvelle ; décision ou décret qui en résulte.
Dans les opérations de financement islamiques, la fatwa est émise par le Comité de la
charia.
Istisnaa: contrat financier islamique qui fournit la main d’oeuvre et l’achat d’un objet
spécifique (contrat de sous-traitance).
Mouhdharaba : forme d’association dans laquelle une des deux parties prenantes
fournit le capital et l’autre le travail.
Mourabaha : contrat financier islamique selon les termes duquel le créancier achète
un actif pour le compte du débiteur et le lui revend avec une marge.
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Zakat : un des cinq piliers de l’Islam, qui correspond à un impôt sur la richesse,
principalement au bénéfice du pauvre et du nécessiteux.
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ANNEXES
Annexe 1 : fiche de recueil et d’organisation des données
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Document PLAN
Première partie
Titre Détails Partie Chapitre Section Sous-section
La finance islamique Chapitre 1 1 1 1 I
une Alternative (1)
traditionnelle
Le rôle de la banque Première partie 1 1 1 II
islamique dans le Chapitre 2
financement des PME
Les banques islamiques Première partie 1 1 1 III
concept, évolution et (1)
principales limites
La finance islamique Deuxième partie 1 1 2 I
une alternative à la Chapitre 1
finance conventionnelle
au Maroc
Finance islamique2 Partie 2 1 1 2 II
III
Bulletin officiel 1 2 2 I
II
III
Deuxième partie
Titre Détails Partie Chapitre Section Sous-section
Les Cahiers de la 2 1 1 I
Finance Islamique II
III
Finance islamique et Partie2 Chapitre 2 : La 2 1 2 I
finance conventionnelle finance islamique - II
Contraintes et défis III
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IV
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TABLE DES
MATIERES
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Remerciements
Sommaire
Introduction Générale…………………………………………………………………6
Chapitre II. La banque participative et son projet de loi dans le cadre de la réforme de la loi
bancaire ………………………...………………………...…………………………………30
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Section 2. Analyse du projet de loi sur les banques participatives et des autres réformes de la loi
bancaire………………………...………………………...…………………………………...37
participatives………………………...………………………...……………………….......63
I. Problèmes tarifaires………………………...………………………...……………68
II. Problème fiscal………………………...………………………...………………...68
III. Problème de commercialisation………………………...…………………….........69
IV. Problème politique…………………………………………………………………70
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Section1 : Etude comparative sur l’introduction de la finance islamique dans différents pays
et ces retombées ………………………...……………………….....................................71
BIBLIOGRAPHIE………………………...………………………...………………………88
GLOSSAIRE………………………………………………………………………………...90
ANNEXES …………………………………………………………………………..............93
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