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Cours de Droit Constitutionnel (IPAG)
Cours de Droit Constitutionnel (IPAG)
Cours de Droit Constitutionnel (IPAG)
En général, on constate en toute collectivité qu’une personne ou un groupe de personnes parvient à imposer sa volonté.
Dans ce type de groupes s’instaurent des relations sur commandement et obéissance.
Ceci détermine la distinction entre gouvernants et gouvernés.
Le pouvoir politique a pour but de décider, de prévoir et d’initier les différentes actions qui vont permettre à un appareil
étatique de conduire la politique.
C’est le pouvoir d'organiser la société en fonction d'une finalité.
Ce qui différencie le pouvoir politique d’autres pouvoirs; c'est qu'il est originaire, généralisé, finalisé et contraignant.
Cela signifie que l’autorité centrale est à l’origine de tous les pouvoirs, donc de toutes impulsions et initiatives. Les
autres institutions seront secondaires, subordonnées et dépendantes.
Les gouvernants bénéficient d’une autorité qui est géographique et matérielle. Cette autorité pourrait s’emparer de tous
les pouvoirs.
Sa vocation générale s’oppose aux autres systèmes de pouvoir et autres systèmes d’autorité.
La mission du pouvoir politique est finalisée dans le cas où elle est assignée.
M. GRIAT : "Un état est un corps constitué pour la réalisation de diverses idées"
En général, les sociétés modernes préfèrent la négociation aux contraintes. L’État, titulaire du pouvoir politique, est la
seule institution qui peut imposer l'application de la sanction décidée. Les institutions secondaires ont une contrainte
conditionnelle. L’État dispose d’une contrainte inconditionnelle à laquelle on ne peut donc échapper.
L .DUGUIT :"La distinction entre État et les autres institutions ne provient pas d’une différence de nature mais d’une
différence d’effectivité"
A l’origine, tout pouvoir est attaché à une personne. Le pouvoir peut être soumis à certains aléas comme la mort ou la
maladie. Cela ne lui permet pas la transmission de l’autorité.
On passe d’une individualisation du pouvoir à une institutionnalisation du pouvoir.
C’est cette dissociation qui constitue un élément essentiel.
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II – L’origine du pouvoir
Le pouvoir, quelque qu’il soit, a besoin d’être vénéré et respecté : "Que toute personne soit soumise aux autorités
supérieures car il n’y a pas d’autorité qui vienne de Dieu". L’obéissance est un devoir envers le prince (représentant de
Dieu sur terre).
Saint Augustin :"Tout pouvoir vient de Dieu, mais Dieu laisse aux hommes le soin d'organiser ce pouvoir".
Saint Thomas D'Acquin :"Le gouvernement tyrannique n’est pas juste, donc son renversement n’est pas une sédition,
sauf si ce renversement engendre plus de désordre que le régime en place"
C’est une conception d’apparence souple mais en vérité conservatrice.
L'origine relève d'un accord de volonté (contrat, pacte). Théodore de Bèze affirmait que le contrat avait été passé à
l’origine entre le futur roi et ses sujets à en devenir. Les sujets promettaient l'obéissance et le roi garantissait les libertés.
S’il y a rupture du contrat de la part du roi, celui-ci devient un tyran.
L'anglais Hobbes (1588-1679), dans son ouvrage Le Léviathan (1651), explique qu’à l’origine les hommes vivaient
dans un état de nature sans règles. A la suite, ils conclurent un contrat afin d'établir un état qui devait instaurer et
maintenir l’ordre.
Donc, le monarque reste en dehors du pacte, et ne peut pas faire l'objet de reproches.
Hobbes justifie l'absolutisme royal.
L'anglais John Locke (1632-1704) qui rédige deux traités sur le gouvernement civil paru en 1690, précise que les
hommes vivants dans l’état de nature étaient heureux; et, c’est pour parfaire ce bonheur qu’ils ont instauré l’État.
La violation du pacte par le roi dispensait ses sujets de lui obéir. Il recourt à la même théorie pour justifier la révolution
qui a chassée Jacques II du trône.
Pour J.J. Rousseau (1712-1778), dans le Contrat Social, initialement les hommes étaient libres et heureux dans cet état
de nature mais il y eut le développement d'inégalités auxquelles il fallait mettre un terme en concluant un pacte par
lequel les intéressés voulaient se soumettre à l’autorité générale : la Loi.
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Section 2 : L’État
Pour Nietzsche, dans Ainsi parla ZARATHOUSTRA : "l’État est le plus froid des montres froids".
Pour Charles de Saint Évremont, la raison d’État est une raison mystérieuse inventée par la politique pour justifier ce
qui est fait sans raison.
Pour approcher l’État il faut recourir à des outils juridiques qui sont souvent insuffisants.
Raymond Carré de Malberg a une conception différente des autres, qui reposent sur un tronc commun qui est la
nécessité de cohésion du groupe social.
Il parle de "l’union de tous les membres".
L’État est le bien de tous, destiné à satisfaire le besoin collectif. La notion d’État est difficile à définir car il est tant le
pouvoir central, que les gouvernants. L’État est une société politique organisée.
L’État est un concept, une idée, un artifice. C’est le support abstrait du pouvoir.
Le pouvoir politique n’est plus dans une personne mais dans une entité qui est l'État.
Georges Burdeau : "L’État est le titulaire abstrait et permanent du pouvoir, dont les gouvernants sont des
représentants passagers du pouvoir"
La définition générale de l’État n’est pas satisfaisante.
Les origines de l’État sont souvent confondues avec une définition du pouvoir.
Elles seraient nées dans les empires égyptiens et chaldéens.
1 – La conception de Hobbes
Pour lui, l'état de nature est un obstacle aux hommes. Ils s’unissent donc pour la constitution d’un État. L’État apparaît
comme une nécessité, une protection. Les hommes sont tout à fait favorables à renoncer à une partie de leurs pouvoirs
afin de les transférer à l’État.
L’avènement d’un État se réalisera par un contrat conclu par les hommes afin de déterminer sa conception d’entre les
Hommes.
2 – La conception de Locke
Les hommes vivent libres et égaux. Toutefois, s'ils ne parviennent pas à régler les antagonismes, ils pourront le faire en
créant l'Etat.
3 – J.J. Rousseau
Contrat moral se dédoublant (hommes/cité). Dans ce cadre, tout associé abandonne ses droits dans la communauté. Si
l’homme perd sa liberté naturelle, il gagne sa liberté civile.
Dans le cadre proposé la société est le résultat de la volonté générale pour le bien de tous. La liberté civile réalisée est
préférable à la liberté naturelle.
La conception de Montesquieu : "L’État ne peut se constituer et durer que sous réserve de réaliser un principe tendant
à régler les conflits"
La conception de J.J. Rousseau et de Locke : Le contrat est un moyen de résoudre les conflits. Le conflit peut, en une
certaine mesure, générer l’État.
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La conception d’Hegel : L’État résulte de l’évolution conflictuelle de l’histoire et d’une société donnée. Le fondateur de
la méthode dialectique estime que l’homme est au centre d’une contradiction entre son individualisme et sa raison.
Son intérêt particulier, sa personnalité, ne peut s’accomplir que dans l’intérêt général.
C’est à l’État qu’incombe la tâche de réunir l’individu et la collectivité.
Hegel admettait que l’existence d’un prolétariat défavorisé limitait l’existence de l’État comme institution universelle.
LA conception de Marx : Il affirme que l’État résulte d’un conflit de classes. Pour lui, l’amélioration de l’homme
résulte des modes de production qui permettent à leur détenteur de confisquer la plus-value résultant du travail humain.
Les modes de production et rapports de classes qui en résultent constituent l'infrastructure de la société. Ce sont la
morale, l’idéologie, le droit et l’État.
Les rapports de classes étant au profit de la classe dominante, l’État et le droit apparaissent comme des instruments au
service de cette classe dominante. La libération de l’homme suppose la disparition de l’État.
Le prolétariat doit s’emparer de l’appareil étatique, c’est la phase de dictature du prolétariat. L’État ne peut que
s’effacer, c’est la phase de dépérissement de l’État.
La nation devient pour Jenninek et Laband un des éléments constitutifs de l’État. Pour ces auteurs, l’État constitue une
personne morale à laquelle sont attachées des droits et obligations.
Maurice Hauriou dit que l’État est une institution primaire dont :
- l’idée d'œuvre à analyser et à réaliser dans un groupe social
- le pouvoir mis au service de cette idée pour sa généralisation
- manifestation de réunion qui se produit entre les groupes sociaux.
Elles contestent les théories précédentes pour les substituer à une théorie sociologique.
Léon Duguit (1859-1928) n’accepte pas la personnalité morale de l’État et dit que dans tous les groupes sociaux on
trouve toujours un fait unique, des individus plus forts que les autres qui peuvent imposer leur volonté aux autres.
"L’État est la force des plus forts dominant la faiblesse des plus faibles", pour lui l’État est un fait.
Le droit ne crée pas l’État, il constate simplement la domination d’un groupe déterminé.
L’État est le groupe politique qui revendique avec succès le monopole de la contrainte physique légitime.
Les idées ne sont pas imposées car l’État est l’institution qui détient le pouvoir politique. Pour Burdeau l’État est un
pouvoir institutionnalisé.
II – La théorie socio-historique
Elle repose sur l'existence d'une multitude de communautés engendrant un pouvoir politique.
Ces communautés ont à leur tête un groupe d’hommes qui les anime et les commande de manière plus ou moins
consciente.
La société doit faire face à plusieurs problèmes qui peuvent être un danger d’invasion ou la famine (disette)… Pour
résoudre cela, la société devra développer différentes techniques. Il est même possible qu’une oligarchie impose sa
domination et son projet d’organisation sociale.
C – La légitimité de l’État
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L’État dissimule derrière sa personne morale les gouvernants, qui apparaissent comme de simples serviteurs. Il y a
relation fondée sur la recherche d’un intérêt commun et identique.
Un territoire, une population, un pouvoir politique sont trois éléments qui à eux seuls ne définissent pas l’État.
L’État désigne un groupe sociétal, une communauté d’hommes fixée sur un territoire déterminé et relevant d’une
autorité.
A – Un territoire
1 – Notion spatiale
Il n’y a pas d’État sans territoire dans la mesure où le territoire est nécessaire à l’expression de l’autorité politique.
L’existence d’un État est subordonnée à l’existence d’un territoire. Les frontières qui bordent cet espace sont récentes
(XVIe siècle) grâce aux progrès des mathématiques et de la géographie.
Il permet de fixer les hommes et il est le siège d’une multitude d’actions. Puisque la reconnaissance de l’État dépend
d’une notion de frontières, le territoire aura pour fonction d’inscrire les hommes dans un État territoire rigide.
Le territoire contribue à l’attachement des racines pour avoir une nation. Le territoire est l’un des éléments qui
permettent à la nation de réaliser son unité. Le territoire est également le siège de l’État car "Qui tient le sol tient
l’habitant "
B – Une population
S’il n’y a pas d’État sans territoire il n’y a pas d’État sans population. L’État est avant tout une communauté humaine.
Une institution ne peut durer que dans un univers social, d’où la difficulté d’établir une nation.
1 – La nation
Ernest Renan (1823-1892) donne, en 1882, à la Sorbonne une conférence Qu’est-ce qu’une nation :
"Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses constituent cette âme. L’une est la possession en commun
d’un riche legs de souvenirs, l’autre est le désir de vivre ensemble. C'est ce désir de vivre ensemble qui donne de la
nation une vision juste, c’est aussi une solidarité entre les individus. La nation n’est pas seulement un legs de souvenirs,
c’est aussi un avenir, le partage d’une communauté de rêve"
La conception objective de la nation est la conception de Fichte : langue, religion, idéologie, géographie et surtout la
race, conception subjective de la nation.
Fustelle de Coulanges : la nation ne résulte pas seulement de l’objectif, il s’agit d’associer des éléments objectifs à des
éléments variés.
La présence et l'effectivité de l'Etat se manifeste par la puissance publique. Il faut le consentement des gouvernés. Ces
règles constituent des normes qui s’imposent aux particuliers. Seul l’État a le monopole de la contrainte.
L’État dispose d’un pouvoir coercitif. Toutefois l’exercice de ce pouvoir doit résulter d’un consentement implicite de la
population. Dans les rapports de commandement, il faut une certaine confiance.
"Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître, s’il ne transforme sa force en droit et son obéissance
en devoir"
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A – personnalité juridique de l’État
C’est un procédé visant à transformer un groupement en sujets de droit. La personnalité de l’État est dissociée de ses
dirigeants, et leur patrimoine ne peut être commun.
Ses dirigeants ne sont pas propriétaires de leur fonction, ils font des actions au nom de l’État.
B – La souveraineté de l’État
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1 – Souveraineté interne de l’État
Dans les six livres de La République, Jean Bodin en 1576 affirmait qu’il y avait une équivalence entre la souveraineté
et l’indépendance absolue.
L’État a un pouvoir permanent dans le temps.
La souveraineté est la puissance de donner et de casser la loi.
L’État ne peut être subordonné à un quelconque pouvoir, il peut s’organiser comme il le souhaite, n'est lié à aucune
règle, sa liberté est totale. L’État exerce à l’intérieur des frontières une puissance exclusive.
Les auteurs allemands comme Geninek déclaraient que l’État affirmait les compétences de ses compétences. Il a le
pouvoir originaire, illimité, inconditionnel et donc suprême.
Elle est caractérisée par la totale indépendance de l’État par rapport aux autres États. L’État peut conclure des traités qui
peuvent affecter sa souveraineté externe.
Si la souveraineté interne est toujours pertinente, elle doit toujours prendre en compte un certain nombre de données
(exemple des Droits de l'Homme). Chaque citoyen participe à la vie locale, et l’État doit transférer aux autorités locales
certains pouvoirs.
La construction européenne est un abandon d'une partie de la souveraineté de l’État.
Le 30 décembre 1976, le conseil constitutionnel a déclaré la chose suivante : " aucune disposition constitutionnelle
n’autorise des transferts de souveraineté mais des limitations sont possibles ".
En 1985 : " la France ne peut se séparer de ses conditions essentielles d’exercice de la souveraineté. L’État ne peut
s’en séparer que sous la révision de la constitution. Le respect des institutions constitue une condition essentielle de la
souveraineté. La garantie des droits constitue une condition essentielle de la souveraineté ".
Cette jurisprudence ne prenait pas compte de la réalité, car il y a eu des transferts de souveraineté notamment sous la IV e
république.
En mars 1992, sous application du 9 avril 1992, le conseil constitutionnel réinterprète l’article 54 de la constitution
s’éloignant des jurisprudences de 1976 et 1985 : " La souveraineté nationale ne s’oppose pas à ce que la France puisse
conclure des actes internationaux par l’effet de transfert de compétence ".
Le conseil constitutionnel dit que les clauses différentes de la constitution où celles qui portent atteinte aux conditions
essentielle d’exercice de la souveraineté exigeront toujours une révision de la constitution.
Il y a eu révision le 25 juin 1992, après que le conseil constitutionnel ait décidé que Le traité de Maastricht donnait lieu
à des dispositions différentes à la constitution française.
Art. 88-2 de la constitution tire les conséquences de cette évolution que sous réserve de réciprocité.
La France est d’accord pour le transfert de compétence nécessaire à l’établissement de l’union économique et monétaire
de l’Union Européenne. Cette souveraineté externe est marquée par le transfert de compétence.
Ils se distinguent par une seule organisation politique et juridique doté de l’ensemble des compétences, c’est un état
simple.
En règle générale, les états unitaires ont connu une élaboration des structures organisée. Au noyau initial se sont
agrégées au fil des siècles d’autres provinces gagnées à l’ennemi; mais elles présentaient quand même résistance avec
des mœurs et habitudes différentes.
L’État avait la volonté de définir une véritable unité. La centralisation résulte de la volonté d’un état unitaire. C’est un
pouvoir centralisé et concentré.
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B – Les États composés
Avant d’étudier les états composés, on peut rappeler qu'il existe des formes anciennes d'états composés comme les
unions personnelles, où deux monarchies ont le même monarque suite à des règles successorales, elles constituent un
même état car la souveraineté des deux monarchies se fait dans la personnalité unique du monarque.
Les gouvernements sont indépendants comme l’Angleterre et le royaume de Hanovre, ou comme les Pays Bas et le
royaume de Luxembourg (1815-1890). Les unions personnelles ne perdurent pas.
Les unions réelles sont des monarchies associées de façon volontaire, ses monarchies s’associent en la personne du
même monarque avec des gouvernements qui peuvent avoir des ministres communs comme la Suède et la Norvège
jusque 1905.
C’est la nature des liens qui déterminera s'il s'agit d'une confédération on un état fédéral.
1 – La confédération
C’est une association d’états qui respecte la souveraineté de chacun. Elle se réalise en mettant en commun une politique.
L’acte constitutif (ou institutif) est un traité. Les représentants de chaque état se rassemblent dans une conférence où les
décisions seront prises à l’unanimité. S’il y a désaccord, l’état en question pourra se retirer de la confédération
(Américaine, Helvétique). Les confédérations ne perdurent pas, soit elles se dissolvent, ou se transforment en état
fédéral.
2 – L’état fédéral
Il est composé d’un certain nombre d’entités qui présentent les caractéristiques d’un véritable état. Chaque états fédérés
disposent d’une constitution, d’un gouvernement, d’un hymne, d’un parlement et de textes propres.
Ils ne bénéficient pas de la souveraineté externe, et ne sont donc pas de vrais états.
Le fédéralisme par intégration est un rapprochement d’états souverains qui ont ressenti la nécessité d’un état qui se
superpose à eux-mêmes.
La fédération succède souvent à une confédération.
Le principe de superposition : le fédéralisme, implique la superposition de deux ordres juridique et politique. Chaque
état fédéré bénéficie d’une autonomie. La primauté permet au droit fédéral de s’imposer au droit fédéré. Par ailleurs le
droit fédéral s’impose aux états fédérés sans intervention de ces derniers.
Le principe d’autonomie : chaque état fédéré a certaines compétences et les utilise sans restriction ni ingérence. L’État
fédéré élabore ses propres règles juridiques. C’est cette autonomie qui distingue l'organisation de ces états.
C’est la constitution qui définie la compétence de chacun : " Tout ce qui n’est pas de la compétence de l’État fédéral
revient à l’État fédéré ".
Le principe de participation : cela s'exprime par l'intervention de leurs représentants au sein des instances fédérales. Le
parlement des États fédéraux dispose de deux chambres, il y a bicamérisme. L’une est le représentant du peuple et
l’autre est le représentant des unités fédérés (sénat).
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La représentation est la même au sein de chaque état. Chaque Lander au Bundestag dispose de trois à six sièges en
fonction de leur population.
En principe, les deux chambres ont les mêmes prérogatives. La chambre fédérale a des pouvoirs supérieurs par rapport à
la chambre des représentants du peuple. Les chambres peuvent avoir les mêmes pouvoirs. La chambre peut ne pas avoir
tous les pouvoirs reconnus à l’autre chambre tout en ayant égalité pour la législation.
3 – L’évolution du fédéralisme
Il y a des difficultés à cause de la complexité du système. Le fédéralisme va dans le sens d’un renforcement de l’État
fédéral au détriment des États fédérés.
L’État fédéral est mieux armé pour répondre aux aspirations des citoyens pour imposer un réglementation appropriée,
soucieuse des grands équilibres. Sur le plan financier les États fédérés n’ont plus les principales ressources comme
l’impôt sur le revenu. La cour chargée de régler les différents entre l’État fédéral et un État fédéré donne souvent gain
de cause à l’État fédéral.
La communauté européenne s’inscrit dans un type confédéral car il y a un traité et non pas une constitution. Ce sont les
États qui ont les décisions les plus importantes pour les problèmes sensibles comme la défense où il y a simple
coopération. A savoir si cette confédération ne figure pas une véritable fédération.
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Section 3 : La constitution
Sous l’ancien régime le pouvoir royal est encadré par des règles non écrites qui sont une forme de constitution. Ce sont
des règles embryonnaires, imprécises et coutumières.
Le XVIIIe siècle, siècle des lumières, amène une approche de la constitution.
Le constitutionalisme propose de supprimer les coutumes par une constitutionnalisation écrite destinée à limiter le
pouvoir hiérarchique. Ainsi les révolutionnaires de 1789 conçoivent la constitution comme la possibilité de faire un État
et comme possible de diminuer le pouvoir royal.
Cette interprétation est dans l’art. 16 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Toute société dans laquelle
la garantie des droits n’est pas assurée, et la séparation des pouvoirs non déterminée n’a pas de constitution.
Cet exemple montre que toute constitution présente le rôle accordé à l’État, et, l’organisation des pouvoirs est
subordonnée à la société. Il y a une constitution sociale imprégnée d’une institution politique. La constitution peut être
perçue comme une barrière s’opposant à tout arbitraire, mais, il ne faut pas être naïf, la constitution n’a de valeur que
celle l’on lui accorde. La constitution naît d'un besoin de ravalement et peut mourir.
I – Notion de constitution
La définition matérielle s’intéresse au contenu de la constitution, à l’ensemble des règles relatives à la dévolution et à
l’exercice du pouvoir.
Tout état dispose d’une constitution, mais les règles peuvent être écrites ou non. Le critère organique se réfère à
l'énoncer des règles qui ont reçu une forme distincte où dont l’élaboration fait appel à des problèmes distincts.
Elle est écrite, quand les principales règles sont consignées dans un document écrit et solennel. C’est la forme la plus
moderne car l’écrit apporte des garanties contre l’arbitraire.
Le mode d’établissement de la constitution écrite permet de réunir le peuple; or, le peuple est écarté des règles
coutumières. Les premières constitutions écrites sont des constitutions grecques, puis romaines. La colonisation anglaise
de l’Amérique a fait maître une constitution pour rejeter la domination anglaise.
En 1776 : constitution de Virginie ; 3 mai 1791 en Pologne ; 3 septembre 1791 : France
Les règles reposent sur la coutume qui pendant une longue période a bénéficié d'un grand consensus. De nos jours les
constitutions coutumières sont rares comme l’Arabie Saoudite, la Grande Bretagne. Celle de la Grande Bretagne est
basée sur de grands textes écrits.
Il ne faut pas confondre constitution coutumière et coutume constitutionnelle. La constitution coutumière résulte de
tradition écartant l’écrit. La coutume constitutionnelle apparaît dans un état dont la constitution est écrite.
Dans une constitution écrite il peut exister des règles non écrites qui ont une valeur constitutionnelle. La coutume
constitutionnelle résulterait de pratiques qui présenteraient un certain nombre de caractères.
Pour que la coutume soit reconnue, il faut une réitération pendant une longue période car " une fois n’est pas coutume ".
Il faut qu’il y ait consensus des organes intéressés.
La coutume pourrait intervenir pour compléter la constitution ou pour l’interpréter, donc, la coutume deviendrait
interprétative ou supplétive.
La coutume pourrait intervenir pour différencier la constitution et annuler une des dispositions de la constitution. En
réalité, cela n’est pas pertinent, la plupart des auteurs disent qu’il n’y a pas la place pour les coutumes. On constate dans
la pratique l’existence de certains usages considérés comme obligatoires.
En France on évoque l’abandon de la dissolution après la crise de mai 1977. Les gouvernements ont pris également
l’habitude de démissionner après les élections législatives ou présidentielles. Ce ne sont pas des coutumes mais des
pratiques qui n’ont pas la force obligatoire.
1 – La constitution rigide
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Elle ne peut être révisée que par une organisation distincte et selon une procédure différente que celle de l’adoption
d’une loi ordinaire. Il y a méfiance à l’égard du législateur.
2 – La constitution souple
C’est celle qui peut être révisée par les organes, les procédures utilisées pour l’adoption de lois ordinaires. Il n’y a pas
de hiérarchie entre la constitution et les lois ordinaires. En principe les constitutions coutumières sont souples et les
constitutions écrites le sont rarement.
C’est la faculté d’établir les règles fondamentales contenues dans un acte solennel.
Le pouvoir constituant originaire appartient à ceux qui ont décidé d’institutionnaliser le pouvoir. Ce pouvoir
constitutionalisant originaire peut intervenir à la suite d’une révolution qui a balayé l’ordre constitutionnel antérieur. Il
peut intervenir lors d’un vide juridique, à la suite d’une guerre. L’Autriche en 1945 a réactivé la constitution de 1920 au
lieu d’adhérer à une nouvelle constitution.
En principe le pouvoir constituant originaire appartient au peuple, mais qui l’exercera en réalité ?
Il y a plusieurs modalités :
- Les procédés autoritaires; il s’agit de procédés non démocratiques, le peuple est exclu. On fait parfois appel au peuple
pour ratifier sans qu’il n’ait à donner son avis (ex : constitution de l’an huit).
- Les procédés démocratiques; ils confient à une assemblée élue par le peuple qui est chargée d’élaborer une constitution
(1848 & 1875).
Encore appelé institué, il est le pouvoir de faire réviser la constitution. Il faut faire la différence avec les améliorations et
aménagements pour éliminer les lacunes.
La solution française partage cette initiative entre le gouvernement et le parlement. Quand l’initiative appartient au
parlement celle-ci a peu de chance de voir le jour sans l’accord du gouvernement.
Le peuple ne prend jamais l’initiative de la révision de la constitution parce que le peuple est titulaire du pouvoir
constituant originaire et non pas du pouvoir constituant dérivé.
3 – La procédure de la révision
Elle peut être confiée à une assemblée spéciale composée de représentants élus.
Dans cette assemblé spéciale, il y a deux possibilité :
- Des représentants faisant partie d’assemblées parlementaires, mais qui siègent dans une formation différente. La loi
constitutionnelle du 25 février 1975, prévoit qu’ils avaient le droit de déclarer la révision de la constitution (art. 8) et
qu’il y ait une assemblée nationale pour réviser la constitution. Les représentants sont élus spécialement pour réviser la
constitution, il y a une convention.
- Des représentants élus appartenant au peuple, auquel le projet de révision est soumis par référendum.
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Les limites de forme peuvent tenir aux délais et circonstances de la révision. Les limites de délais utilisés pour conforter
une constitution naissante.
L'article 7 de la constitution de 1958 évite la révision quand il y a vacance du président de la république (maladie,
mort…). L’article 89 l'interdit quand il y a une affectation du territoire.
Les limites de fonds interdisent les modifications jugées sur des dispositions importantes. Le dernier alinéa de l’article
89 ne permet pas de modifier la cause républicaine du gouvernement.
Les constituants sont libres, il n’y a pas de canevas universel. La constitution contient des règles relatives à l’institution
du pouvoir et son organisation.
IV – L’autorité de la constitution
A – Suprématie de la constitution
Un système juridique est un ensemble organisé de normes. Certaines normes s’imposeront, il y aura une hiérarchie des
normes représentées par la forme pyramidale (cf. Kelsen).
Une norme tire sa légitimité par sa conformité à une autre norme supérieure, c’est la pyramide de Kelsen. Si la
constitution est au sommet, elle s’impose à toutes les autres normes. Ceci nous donne le caractère contraignant et
solennel. La constitution sert de fondement à la validité de l’ordre juridique dans sa globalité. Une norme suprême est
posée. Cette autorité de la constitution ne serait rien si elle n’était pas protégée.
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La constitution peut être violée par certains organes comme l’exécutif soit par négligence, ignorance ou en toute
connaissance de cause.
La violation sera souvent bénigne du fait de l’ignorance.
Le législateur peut violer la constitution en adoptant une loi contraire à la constitution. La réponse à cette violation par
l’exécutif peut être politique et consistera à destituer les gouvernants qui ont violé cette constitution.
Quand le gouvernement viole (la constitution) les droits du peuple, l’insurrection est le plus important des droits (article
35 de la constitution de 1793).
La procédure d’impeachment (destitution) révoque le gouvernement qui n’a pas respecté la constitution.
En France le président peut en être traduit en justice.
Dans un régime démocratique le contrôle de constitutionnalité pose un dilemme, deux alternatives peuvent se présenter :
- le législateur peut violer en toute impunité la loi. L’absence de contrôle représente alors l’absence de
constitutionnalité de la loi. C’est un organe non issu de l’élection donc indépendant du peuple, donc non démocratique.
- Écarter le contrôle, c’est abandonner la suprématie de la constitution, et faire un contrôle serait refuser la démocratie.
Le contrôle de constitutionnalité est possible dans un système démocratique, même s’il y a quelques réticences.
L’objet de contrôle est la loi. La loi est toujours une expression de la volonté générale adoptée par des représentants de
la nation.
Il peut y avoir mise en cause de la hiérarchie des normes et de l’État de droit s’il n’y a pas de contrôle de
constitutionnalité, et cela renforcerait les pouvoirs du parlement.
La loi ne représente pas seulement la volonté générale, mais selon certaines hypothèses la loi peut être l’expression du
législateur à un moment donné, donc rien ne s’oppose à ce qu’il y ait un contrôle de constitutionnalité.
Le contrôle qu’il n’est pas utile s’il n’est pas ouvert à tous les citoyens et s’il n’est pas assorti de quelques sanctions.
Même si le contrôle a été longuement ouvert, il restera inutile car il reste des imprécisions dans les lois
constitutionnelles. Cela implique une interprétation, ce qui est dangereux.
De plus, il semble anormal de confier le contrôle à un organe qui ne soit pas élu; c’est le "gouvernement des juges".
En France, ce contrôle de constitutionnalité n’était pas prévu jusqu’en 1958. En effet, auparavant, l'article 25 de la
constitution de 1852, définissait que c’était le sénat qui avait la charge de la surveillance.
La constitution de 1946 prévoit un contrôle de constitutionnalité. Les articles 91 à 93 prévoient une certaine forme de
contrôle par un comité constitutionnel.
Ce comité est présidé par le président de la république avec le président de l’assemblée nationale et le président du
conseil de la république. Il y a sept membres élus par l’assemblée nationale, et trois élus par le conseil de la république.
Ce comité ne bénéficiait pas d’une auto-saisine et les particuliers ne pouvaient pas le saisir. Moyennant un délai de
promulgation, il pouvait être saisi par une demande conjointe du président du conseil de la république et du président de
la république.
Le comité examinait la loi et s’efforçait de trouver un accord avec les deux assemblées. En cas d’échec il devait statuer
dans les cinq jours. Si la loi demandait une révision de la constitution, la loi était renvoyée devant l’assemblée nationale
pour une délibération.
Si le parlement maintenait son premier vote, la loi ne pouvait être promulguée qu’après la révision de la constitution.
Cette procédure montre la suprématie de la loi avant 1958. Ce pseudo-contrôle s’est révélé inefficace, et il y eut qu’une
seule saisine en 1948 quand l’assemblée nationale a voulu réduire les délais dans les procédures d’urgence.
Le comité ne s’est pas prononcé car il y eut un accord entre les deux assemblées.
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2 – Les organes de contrôle de la constitutionnalité
Dans ce cadre, le contrôle est confié à des non spécialistes du droit; ou de quelques spécialistes qui ont pour vocation
principale la politique.
Le comité constitutionnel de 1946 donne cette conformité. Ce sont les auteurs que la loi qui vont désigner les
contrôleurs échappant ainsi à toute critique. Il y a absence d’organe de contrôle, car il aura intention de faire un contrôle
d’opportunité et non pas de constitutionnalité (juridique).
En principe, les préférences politiques sont écartées, c’est un contrôle qui fait appel à une notion juridique. Cet organe
peut être un organe juridictionnel ordinaire ou créé à cet effet.
Les cours constitutionnelles sont elles indépendantes ?
Les garanties conférées à ces organes leur donne une certaine indépendance, mais peuvent rester une institution
politique.
a – La procédure du contrôle
Le choix du moment : le contrôle peut intervenir avant, ou après la mise en vigueur de la loi.
Le contrôle à priori intervient avant la promulgation de la loi. C’est un contrôle abstrait intervenant en dehors de toute
application de la loi (la loi ne va pas altérer tout un système juridique). Ce n'est pas un système exempt de tout reproche
car il intervient à chaud, à un moment où les détracteurs de la loi ne sont pas apaisés; et la loi n’a pas livré toutes ses
dispositions contraires à la constitution.
Le contrôle à posteriori vient après la promulgation de la loi, c’est un contrôle concret
Ce système risque d’affecter l’ordre juridique.
Le contrôle par voie d’action : c’est la loi qui est remise en cause.
Il peut être exercé à priori ou à posteriori.
Dans le cadre d’un contrôle à priori et si la loi est reconnue inconstitutionnelle, le texte ne pourra être promulgué. Dans
le posteriori, les effets de la loi seront annulés.
Le contrôle par la voie d’exception ne vise pas une démonstration législative. L’inconstitutionnalité de la loi n’est
pas soulevée à titre principal, il s’agit d’obtenir la non application du texte. Le citoyen soutient que la loi qu’on veut lui
imposer est une exception d’inconstitutionnalité.
Soit le juge ordinaire est compétent pour cette exception d’inconstitutionnalité. Soit le juge ordinaire n’est pas
compétent en ne voulant pas se prononcer, il doit surseoir à statuer et donne autorité à la cour compétente, qui après
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avoir statué renverra cela devant le juge. L’action n’aboutit pas à l’annulation de la loi, mais au refus du juge de
l’appliquer au cas considéré.
Le contrôle par voie d’exception est pratiqué en Allemagne, Suisse, USA et Italie.
Avant le juge considérait qu’il devait d’appliquer toutes les lois, mais à partir de 1823 la cour suprême a eu à se
prononcer contre un problème d’inconstitutionnalité. Aux USA l’exception d’inconstitutionnalité peut être soulevée par
tout citoyen devant le juge ordinaire qui est compétent.
La cour suprême n’a pas trop de compétence pour la vérification d’inconstitutionnalité mais la cour suprême est le
sommet de la pyramide et se sera elle qui sera appelée à se prononcer en dernier recours. En dernière analyse, elle se
prononcera pour ce problème de contrôle de constitutionnalité. Ces décisions auront autorité absolue de la chose jugée.
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Section 4 : La démocratie
La liberté constitue la valeur essentielle de la démocratie et elle ne peut s’épanouir que dans le cas d’un pluralisme
politique obtenu dans le cadre d’un consensus, dans le cadre d’un principe majoritaire.
A – La liberté
C’est la liberté de chaque citoyen, placé au centre de la société qui conditionne l’ensemble des institutions. A cette
primauté est associée l’idée d’égalité de tous les citoyens.
La liberté trouve un écho significatif dans les DDHC, article premier : "les Hommes naissent libres et égaux en droits".
De cette affirmation découle l’ensemble des droits des citoyens, la liberté politique, les libertés individuelles telles que
la sûreté, d’aller et venir, de penser…, ainsi que les libertés économiques.
Toutefois, cette liberté n’est pas sans bornes : article 4 des DDHC "La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit
pas aux autres".
B – Le pluralisme politique
La démocratie impose la nécessité pour le peuple de désigner ses représentants. La démocratie suppose le pluralisme
politique et suppose la multitude de choix. La démocratie libérale doit faire apparaître une multitude de partis, que les
citoyens choisiront en toute connaissance de cause. Le multipartisme est nécessaire pour ce type de régime. La
démocratie ne peut pas se décliner en terme de nature unilatérale, mais elle doit se décliner en pluralité.
C – Principe majoritaire
Il ne faut pas l’éparpillement des idées, mais il doit y avoir un consensus minimum existant en faveur du principe
majoritaire à l’occasion des élections.
Ce sont les élections qui déterminent le principe majoritaire.
La participation du citoyen au pouvoir suppose qu’au préalable, aient été réglés les fonctionnements de sa légitimité. La
question est de savoir qui est le détenteur de la souveraineté. Les philosophes des lumières estimaient que l’Homme est
le résultat, et la source de tout pouvoir. Il y a eux expressions :
- La souveraineté populaire
- La souveraineté nationale
1 – Le titulaire de la souveraineté
a – La souveraineté nationale
Selon cette théorie, la souveraineté appartient à la nation; c’est à dire une identité abstraite, distincte des individus qui la
compose. C’est une conception ancienne, mais reprise au XVIIIe : article 3 des DDHC "Le principe de souveraineté
réside essentiellement dans la nation".
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Il s’agissait de transférer la souveraineté du roi à la nation.
Selon l’article premier du titre trois de la constitution de 1791; la souveraineté est une, indivisible, inaliénable et
imprescriptible.
Une et indivisible; c'est à dire que la nation est globale, elle a une seule volonté. La nation n'appartient plus pour partie à
chacun des citoyens.
Inaliénable; c'est à dire que la délégation est confiée à titre temporaire.
Imprescriptible; c'est à dire qu'elle peut être ôtée à tout moment.
Si la nation est titulaire de la souveraineté, elle la délègue à des représentants à titre provisoire. Donc, elle postule à un
régime représentatif. Les électeurs n’exercent pas un droit, mais une fonction confiée par la nation : c’est la théorie de
l’électorat fonction.
Comme il s’agit d’une fonction et non pas d’un droit, elle est libre d’accorder ou pas. Les représentants représenteront
l’ensemble de la nation, et non pas les représentants de telle ou telle circonscription; donc le mandat impératif est
proscrit.
b – La souveraineté populaire
c – La réalité de la distinction
Cette analyse nous fait trouver des attributs de souveraineté populaire et nationale dans les constitutions françaises. Il y
a une confusion dans l’interprétation de ces théories dont témoigne la constitution de 1946 : article 3 "la souveraineté
nationale appartient au peuple français". La constitution de 1958 a la même formulation.
Les constituants ont eu des difficultés à séparer les deux théories, car il n’y a pas eu de choix à opérer sauf celui de ne
pas choisir. Dans tous les cas le débat opposant ces deux conceptions semble dépassé et renforce la démocratie.
a – La démocratie directe
Le peuple fait la loi, rend des décisions, la justice. C’est un gouvernement direct existant en Grèce. Ce système est assez
peu répandu mais existe encore dans certains cantons suisses, où mais il connaît un fort taux d’absentéisme. Les projets
sont souvent instruits par les fonctionnaires et non pas par les citoyens. Toute loi que le peuple en personne n’a pas
ratifié est nulle. Avec le développement de l’outil informatique on pourra avoir une consultation plus directe.
b – La démocratie représentative
La nation délègue à ses représentants élus au SUD (Suffrage Universel Direct) sa souveraineté. Il y a des raisons
politiques selon Montesquieu :
"Seuls les représentants étaient capables de discuter des affaires mais le peuple est admirable pour choisir ses
représentants".
Le vote des électeurs est limité à la désignation des représentants qui désigneront ensuite les organes exécutifs. Dans
cette hypothèse, l’exécutif précède le législatif. Les gouvernés élisent les membres des assemblées législatives et le chef
de l’État. Dès lors, le chef de l’État jouit de la même légitimité que les parlementaires. Il y a assimilation abusive de la
souveraineté du peuple et du président, il y a une souveraineté parlementaire.
c – La démocratie semi-directe
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Cela implique la coexistence d’organes représentatifs et de modalités d’intervention populaire directes.
Cela consiste à introduire des éléments de démocratie directe dans le système représentatif.
Le veto populaire permet au peuple de s’opposer à la mise en vigueur d’une loi votée par le parlement. La constitution
prévoit un laps de temps entre l’adoption et la mise en vigueur de la loi.
Si un nombre de citoyens fixé par la loi dispose d’une pétition la loi sera soumise au référendum. Si aucune procédure
référendaire n’a été faite pendant ce même laps de temps la loi deviendra incontestable.
Le veto populaire permet au peuple d’avoir une faculté d’empêcher.
La révocation populaire permet au peuple d’une circonscription de mettre fin au mandat électif avant la fin de son
terme.
L’initiative populaire permet au peuple de proposer l’adoption d’une proposition législative ou constitutionnelle.
Une première hypothèse rare, écarte les parlementaires de l’élaboration de la loi en soumettant le projet de loi au
référendum.
Une deuxième hypothèse : consécutivement au dépôt de la pétition, le principe est examiné par le parlement. S’il y a
opposition certaines constitutions prévoient le référendum.
Le référendum consiste à soumettre soit une question soit un texte.
Il y a le référendum de ratification (le plus souvent utilisé) : le peuple est appelé à adopter ou non un texte.
Il y a le référendum constituant ou législatif.
Il y a le référendum de consultation : l’avis du peuple est sollicité par une question précise.
Il ne faut pas confondre référendum et plébiscite, car le plébiscite est fait pour répondre à une question de confiance
posée par un homme. Cette différenciation est théorique car il est difficile de séparer la question de son auteur.
Il peut y avoir :
- l’hérédité
- cooptation, qui permet au gouvernant en place de décider qui sera son successeur. C’est le système privilégié des
oligarchies.
- tirage au sort
Ce sont des procédés obsolètes qui ne prennent pas en compte les citoyens, seule l’élection est possible pour associer les
citoyens.
1– Le droit de suffrage
a – Le suffrage restreint
b – Le suffrage universel
En France, même si la constitution en parle, il faut attendre 1848 pour qu’il soit définitivement reconnu et réservé aux
hommes jusqu’en 1944.
Le suffrage universel ne signifie pas que tous les ressortissants d’un état auront le droit de voter; mais, aucun individu
ne peut être exclu selon son niveau d’études, condition sociale, race, croyance, fortune.
Le suffrage ne sera pas toujours universel : - age
- capacité électorale
- droits civiques
Le vote des étrangers : le traité sur l’union européenne autorise le vote à l’élection municipale pour tout citoyen de
l’union résidant dans un état membre, et qui ne sont pas nationaux.
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En vertu de ce traité l’article 88-3 de la constitution dit que sous réciprocité, le droit de vote d’éligibilité ne peuvent être
accordés qu’aux seuls citoyens de l’UE résidant en France mais ne pouvant pas exercer les fonctions de maire et
d’adjoint.
Ils ne peuvent pas participer à l’élection des sénateurs, car c’est un acte de souveraineté. Le conseil constitutionnel a
autorisé le vote aux européens vivant en France aux élections européennes.
Il est direct, quand les électeurs désignent leurs représentants sans intermédiaire.
Le suffrage est indirect, quand l’élection est en plusieurs étapes et associe des intermédiaires comme les grands
électeurs.
Les intermédiaires peuvent être issus de l'élection antérieure.
Par rapport au scrutin direct, l’indirect peut paraître moins démocratique et a une légitimité moindre. De plus le choix
entre le suffrage direct et indirect n’est pas neutre, il est de fait que le suffrage indirect favorise les notables qui
disposeront d’une influence non négligeable.
C’est une portion du territoire où la population a le droit d'élire un ou plusieurs représentants. C’est une notion spatiale,
politique et administrative. En particulier, quand la circonscription électorale coïncide avec la circonscription
administrative. La détermination des circonscriptions électorales est délicate, le maniement de ces circonscriptions
électorales est chargée d’arrières pensées politiques. Il est possible pour majorité en place de redécouper la carte
électorale si cela peut lui faire gagner des électeurs.
b – Conditions d’éligibilité et de candidature
Ces conditions varient d’une élection à une autre, mais en règle générale elles sont les même que celles qui sont
demandées à l’électorat. Il peut toutefois y avoir une plus grande sévérité selon le mandat considéré.
En principe la candidature est libre, mais sous réserve de respecter certaines conditions telles que le délai de dépôt ou le
parrainage.
Il existe des conditions d’inéligibilité et d’incompatibilité, fixées par le code électoral.
c – La campagne électorale
Elle doit concilier plusieurs impératifs qui tiennent à l’accès des candidats aux moyens de propagande, à la neutralité
des pouvoirs publics et la transparence financière.
Il faut que ces différents paramètres soient réunis pour que l’élection soit reconnue comme régulière. Elle se livre sur le
terrain national et local, et les électeurs doivent être informés des différentes propositions des candidats par propagande.
De plus, il faut assurer l’égalité des candidats par des règlements.
Les pouvoirs publics en France ont adoptés une législation autour de trois actes essentiels :
- Le financement des partis politiques est réglementé par la loi du 15 janvier 1990 modifiant et complétant celle du 15
mars 1988.
- Le financement doit être assuré par l’État et par des dons privés.
- L’encaisse des fonds doit être assurée par une association de financement, ou par un intermédiaire financier. Le
mandataire financier doit être soumis à l’agrément de la commission nationale des comptes et campagnes et du
financement des partis politiques. Dans le financement public, il y a trois volets :
- Un qui permet aux partis de présenter des candidats dans 75 circonscriptions et de recevoir un financement en
fonction du nombre de suffrages obtenus aux élections législatives.
- Le second ne concerne que les partis représentés à l’assemblée nationale en fonction du nombre d’élus. Le
financement privé relève de dispositions particulières :
Le plafonnement des dons
Montant différent des dons selon qu’ils viennent d’une personne physique ou morale
Pas de dons étrangers
Une comptabilité soumise à la commission, et les irrégularités sanctionnées par la loi pénale.
Il y a plafonnement des dépenses électorales fixées par le code électoral.
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La loi de janvier 1995 pour la présidentielle implique :
- Un mandataire financier
- Des comptes de campagne
- 90 millions de francs pour le premier tour
- 120 millions de francs pour le second tour
La situation patrimoniale de certains candidats est soumise à déclaration. Mais par exemple, pour la présidentielle, il n’y
a que celle de la personne élue qui est publiée (14 mai 1995 page 8160 du JO).
Certains doivent s’adresser à la commission nationale pour la transparence de la vie politique, ou au conseil
constitutionnel; comme par exemple pour l’élection présidentielle.
d – déroulement du scrutin
e – Le contentieux électoral
a – La considération générale
L’alternative principale est de choisir entre un système majoritaire, ou un système fondé sur la représentation
proportionnelle.
Dans le cadre d’un système majoritaire, les sièges seront attribués à la liste ou au candidat ayant obtenu la majorité des
suffrages exprimés.
En cas de proportionnelle, les sièges à pourvoir sont attribués proportionnellement au nombre de suffrages recueillis.
Dans les communes de plus de 3500 habitants, s’il y a une liste qui a la majorité absolue au premier tour, elle
bénéficiera de 50% des sièges et le reste est attribué à la proportionnelle.
Dans le cas d’un second tour, c’est la majorité relative qui bénéficiera de 50% des sièges, mais pour les élections
régionales, c’est uniquement 25% des sièges.
En fonction du nombre de candidats à élire, on distingue le scrutin uninominal quand il y a un seul candidat; ou le
scrutin de liste quand il y a plusieurs représentants.
Le scrutin peut être à un ou deux tours.
Quand il y a système majoritaire, en cas de second tour, la majorité relative l’emporte.
b – le scrutin majoritaire
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Au premier tour est élu le candidat ayant obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés. Si ce n'est pas le cas, au
second tour la majorité relative suffira. Pour participer au second tour, il faut avoir eu au premier tour un pourcentage
suffisant de suffrages.
Ce système a été mis en place sous la troisième république pour l’élection des députés. La cinquième république l’a
utilisé également, sauf pour un épisode de la représentation proportionnelle de juillet 1985 à juillet 1986. Contrairement
au mode de scrutin précédent, ce mode de scrutin permet des alliances et favorise les désistements.
De façon générale ce mode de scrutin s’accorde du multipartisme.
Pour le scrutin majoritaire de liste à un tour, est élue la liste ayant obtenu le plus de suffrages.
Le scrutin majoritaire à deux tours a le même fonctionnement que l’uninominal.
Toutefois, il y a le problème de la liberté de choix de l’électeur, car celui-ci sera restreint en présence de listes bloquées.
Pour régler cela, il y a eu le vote préférentiel et le panachage.
Préférentiel : modification de l’ordre sur une liste par l’électeur.
Panachage : rayer certains candidats et les remplacer par d’autres candidats d’une autre liste (communes de moins de
1500 habitants).
c – La représentation proportionnelle
Elle repose sur une philosophie différente de celle du scrutin majoritaire. Il s’agit de répartir les sièges à pourvoir entre
les différentes listes en fonction des voix qu’elles ont obtenues. C’est un système apparemment démocratique qui
privilégie l’équité.
La répartition des sièges s’effectue en deux temps :
- une répartition en fonction d’un quotient électoral, qu’il faut déterminer en divisant le nombre de suffrages exprimés
par le nombre de sièges à pourvoir.
- Ensuite chaque liste obtient autant de sièges que de suffrages, qu’elle a recueilli, contient de fois le quotient. Cette
répartition est insuffisante car il reste des sièges et des suffrages inemployés. La répartition des restes s’effectue soit
selon la technique des plus forts restes qui attribuent des sièges représentants aux listes qui ont le plus grand nombre
de suffrages inemployés, cela tente à favoriser les petits partis; soit selon la technique de la plus forte moyenne
[nombre de suffrages recueillis]/[nombres de sièges attribués + 1], et on recommence le calcul a chaque siège restant
ré-attribué. Ceci favorise la justice électorale.
Par ailleurs la représentation proportionnelle dépossède la souveraineté de l’électeur.
Elle tend à amortir les effets d’une dissolution, qui est une arme dans les mains de l’exécutif.
Ils empruntent à la fois le principe majoritaire et celui de la représentation proportionnelle comme les élections
régionales.
Le système français des apparentements résulte d’une loi de 1951 utilisée en 1951 et en 1956 pour réduire la
représentation des partis jugés hostiles au régime en place. Les listes en présence pouvaient passer entre elles des
accords préélectoraux. Si aucun accord n'apparaît, ce sera une représentation proportionnelle; et s’il y en a un sans que
les listes réunies ne puissent obtenir une majorité absolue, la répartition se faisait à la représentation proportionnelle.
Enfin, si les listes obtiennent la majorité absolue, elles remportent l’ensemble des sièges. Ensuite répartis entre eux à la
représentation proportionnelle.
Le système électoral français se caractérise par sa capacité à être modifié, car les modes de scrutin ne sont pas
constitutionnalisés. C’est une particularité française par rapport aux autres états comme la Belgique et la Grande
Bretagne.
La seule constante française réside dans la préférence pour le scrutin majoritaire à deux tours.
Depuis le début du XXe siècle, la représentation proportionnelle n'a été utilisée qu’à trois reprises :
- sous la troisième république, de 1919 à 1927, la représentation proportionnelle a été utilisée pour les législatives.
- la représentation proportionnelle, pour caractériser le régime de la 4è république (en dehors de 1951 et 1956)
- la loi du 10 juillet 1985, pour l’élection des députés qui devait permettre aux socialistes de ne pas subir de
pertes trop importantes aux élections de 1986.
-
Le 11 juillet 1986, Jacques Chirac restaure le scrutin majoritaire.
21
Chapitre 2 : Les régimes politiques
Jusqu’à une date récente, l’étude des différents régimes politiques se résumait à définir les régimes pluralistes et
monocratiques.
Les premiers étaient issus des règles du droit constitutionnel classique, et les second y échappaient (omnipotence). Cette
distinction était simple.
Il est permis de classer les régimes politiques selon certains critères. La séparation des pouvoirs est un des critères
permettant de classer les régimes politiques.
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Section 1 : Le principe de la séparation des pouvoirs
Guillaume le Conquérant avait institué dans son nouveau royaume un système hiérarchisé, et régnait en monarque
absolu. Régulièrement, il sollicitait ses vassaux (barons) afin d'avoir leur avis, mais ceux-ci n’avaient qu’un rôle
consultatif.
La mort de Guillaume le Conquérant a créé des dissensions au sein de ses héritiers qui souhaitaient avoir les bonnes
grâces des barons qui se révoltèrent.
Jean sans terre, en 1215, accorde la grande charte aux barons qui prétendaient que la levée des impôts ne pouvait se
faire sans leur consentement; c’est à dire le consentement du conseil (future chambre des lords) qui, lui, se développait
en matière de législation.
Afin d'équilibrer le grand conseil, le roi prit l’habitude de convoquer les représentants des bourgs et des comtés (future
chambre des communes); mais, comme ils n’étaient pas nobles, ils ne pouvaient pas participer au grand conseil. Donc, il
y a eu trois autorités pour approuver les lois.
Au XVIe, les Stuart ont essayé de rétablir la monarchie absolue avec échec.
En 1628, Charles Ier a signé la pétition des droits.
Les Stuart sont à l’origine des révolutions anglaises de 1640 et de 1688.
La révolution de 1688 a marquée l’apogée du parlement en chassant Jacques II du trône, et le parlement fit appel à sa
fille Marie, mariée à Guillaume d’Orange.
Mais en 1689, ils doivent accepter le Bill of Rights qui limite les pouvoirs du roi.
A la fin du XVIIe siècle, il y a eu une séparation entre le législatif et l’exécutif en Angleterre; même si le roi dispose
toujours de quelques prérogatives.
Montesquieu s’en est fortement inspiré pour fonder sa théorie.
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1 – Énoncé de la théorie
Il est à la recherche d’un gouvernement ne conduisant pas à l’absolutisme, jugé attentatoire aux libertés individuelles.
Sa principale préoccupation est d’éviter que le pouvoir ne se transforme en tyrannie, mais il constate toutefois la
déviance des gouvernements.
La monarchie-aristocratie peut se transformer en despotisme et l’aristocratie en ploutocratie.
La liberté ne se trouve que dans les états modérés, et à condition que l’on n’abuse pas du pouvoir. En effet, c’est une
expérience éternelle que tout homme qui a le pouvoir est porté à en abuser.
Il faut que par la disposition des choses le pouvoir arrête le pouvoir.
Dans L’Esprit des lois au chapitre quatre livre onze, le pouvoir de faire des lois et de les exécuter est constaté, tout
comme le pouvoir de juger les crimes. Il estime que lorsque l'on réunit dans la même personne la puissance législative et
la puissance exécutive, il n’y a pas de liberté (peur de lois tyranniques).
La liberté sera également écartée, si la puissance de juger n’est pas séparée de la puissance législative et exécutrice.
Selon Montesquieu, tout serait perdu si le même corps exercerait ces trois pouvoirs. Montesquieu affirme que la
puissance législative doit appartenir au peuple, mais en raison de considérations pratiques, Montesquieu se montre
favorable au régime représentatif.
Il se montre favorable à une règle importante pour la noblesse, qu’est l’élaboration des lois. Le processus législatif
devait faire intervenir les représentants du peuple et la cours des nobles, chacun disposant d’assemblée.
La puissance exécutive doit être confiée à un monarque, car un seul homme sera plus efficace pour l’administrer. Cette
puissance exécutive ne revient pas aux membres du corps législatif. La puissance de juger doit revenir à des personnes
émanant du peuple. Pour lui, la puissance de juger est de toute façon nulle. Le corps législatif est composé de deux
chambres enchaînées par leur faculté d’empêcher. Elles sont liées toutes les deux par la puissance exécutive, elle même
contrôlée par la puissance législative.
Montesquieu reconnaît que ces trois pouvoirs se limitant les uns aux autres allaient conduire à la paralysie, mais par le
mouvement nécessaire des choses elles seront forcées d'aller de concert.
Des auteurs, comme Aristote et Locke analysent les fonctions de l’état, et ont tiré l’idée qu’il serait moins dangereux de
confier ces fonctions à des organes distincts.
Il s’agit d’une séparation des pouvoirs vu par Locke.
Montesquieu développera ces idées.
24
b – La spécialisation des organes
L’état a trois fonctions. L’essentiel est de considérer que la théorie de la séparation des pouvoirs postule pour des
organes spécialisés dans chaque fonction.
Chaque autorité doit avoir une seule fonction sans pouvoir intervenir sur les deux autres. Chacun de ces organes
bénéficie d'un certain pouvoir.
25
Montesquieu disait : "Je serai plus lu que compris"
La séparation des pouvoirs a joué un rôle important dans la conception de notre constitution. On se rend compte que
cette théorie a eu des impacts différents, et les différents régimes politiques n’ont pas respecté à la lettre ce principe. Il y
a eu des atteintes à la non dépendance des juges.
Ainsi, dans les institutions françaises, la séparation des pouvoirs apparaît comme une fiction car le gouvernement joue
un rôle essentiel dans l’élaboration de la loi; et pourtant, on ne semble pas être en tyrannie.
A – le pouvoir législatif
Il consiste à édicter des normes, c’est-à-dire des règles de portée générale et impersonnelle destinées à organiser la vie
en société. La division organique est importante.
L’exercice de la fonction législative peut être confiée à un seul organe, comme en 1848 pour la France. Dans ce cas, cet
organe aura tendance à dominer les autres.
Cette fonction peut être donnée à plusieurs organes participant à l’élaboration de la loi. Ce seront les organes législatifs
partiels. Une assemblée peut être un organe législatif partiel, lorsque l’avis d’une autre assemblée est nécessaire pour
adopter une loi, c’est le bicamérisme ou bicaméralisme.
Dans le cas du bicamérisme, une assemblée est élue au suffrage universel direct (SUD) représentant le peuple, et une
autre chambre qui représente l’aristocratie. Cette seconde ne peut être qualifiée d’organe législatif partiel, que si elle
peut s’opposer à l’autre assemblée.
Le pouvoir exécutif peut être un organe législatif partiel, il y a le droit de veto qui permet de s’opposer à l’adoption
d’une loi. Le veto est absolu, quand il ne peut être surmonté. Il est relatif ou partiel, quand il peut être surmonté par une
majorité qualifiée, et peut être suspensif si la loi peut entrer en vigueur malgré l’opposition du chef de l’exécutif.
B – le pouvoir exécutif
Il a évolué, car désormais il est omniprésent et omnipotent en France par rapport au législatif. A l’origine, la fonction
exécutive est seulement là pour exercer les lois. L’auto-compétence avait un pouvoir pour rendre la loi exécutoire, mais
elle ne disposait pas de pouvoir réglementaire.
Dès la constitution de l’an 3, les autres pouvoirs recevaient une autorité parlementaire. L’évolution vers une fonction
exécutive plus large est amenée lors des relations internationales par les autorités exécutives.
26
A partir de l’an 8, cette fonction exécutive recevra l’initiative des lois, donc, elle accroît son domaine. La fonction
exécutive se résume au pouvoir réglementaire, à la conduite des affaires internationales, aux initiatives et exécution des
lois. Pourtant celle-ci reste subordonnée, mais avec le temps, elle sort du secondaire pour donner les constitutions. Il y
aura par exemple le droit à la dissolution qui est un moyen d’action. Son rôle politique sera fortement accru. L’article 20
de la constitution de 1958 : "le gouvernement détermine et conduit la politique de la nation"
Les constituants français ont choisi un organe dualiste de l’exécutif qui permet une continuité du pouvoir et une
répartition des tâches.
Le chef de l’état peut avoir une fonction de représentation, mais le gouvernement détient la réalité du pouvoir. Le
gouvernement peut être un seul et simple exécutant.
L’exécutif moniste se rencontre exclusivement dans le système présidentiel, mais ne s’oppose pas à l’élection de
ministres.
C – le pouvoir judiciaire
Il veille à l’application régulière des lois et en tranche les litiges entre particuliers.
Pour certains auteurs, il y a deux fonctions : législative et exécutive; mais, il est quand même possible d’intégrer la
fonction juridictionnelle.
La fonction trialiste semble présenter un défaut de conception. La troisième fonction consiste en réalité à appliquer la
loi, elle serait une forme de la fonction exécutive.
Cette classification dualiste définie le juridictionnel comme étant sous l’autorité de l’exécutif avec la non indépendance
des juges.
La fonction dualiste distingue la fonction législative, puis la fonction exécutive comprenant une part de fonction
contentieuse consistant à appliquer les lois, et une part non contentieuse purement administrative.
La conception trialiste parlera de pouvoir et la conception dualiste d’autorité judiciaire.
Il paraît difficile d’élaborer cette (troisième) fonction comme un véritable pouvoir. L’indépendance des juges est un des
gages de la liberté, et ils ne doivent leur carrière ni à l’exécutif ni au législatif.
27
Section 2 : la séparation des pouvoirs et la classification des pouvoirs politiques
On distingue les régimes concentrés en un seul organe, et les régimes qui acceptent une séparation des pouvoirs pouvant
être rigide ou avec certains assouplissements.
Ils sont souvent considérés comme des régimes autoritaires par existence d’un parti unique omniprésent sans opposition.
Tous les régimes de confusion des pouvoirs ne sont pas autoritaires, comme le régime d’assemblée qui admet la liberté
et le pluralisme.
Même dans le cadre du bicaméralisme, le profit du pouvoir est pour une seule assemblée. L’exécutif procède du
législatif dans une assemblée; donc, il doit exécuter les exigences de l’assemblée. Ce type de régime peut aboutir à la
tyrannie qui sera replacée par l’exécutif qui veut reprendre sa revanche.
La convention de 1792 à 1795 est un régime d’assemblée, appelé régime conventionnel.
Sous la IIIe et la IVe république, le régime d’assemblée résultera de toute une série d’éléments :
- une légitimité de l’assemblée face à un exécutif qui procède du législatif
- le mauvais fonctionnement du mécanisme institutionnel
L’exécutif étant sous la dépendance de l’assemblée, il y a eu une instabilité gouvernementale qui a précédée l’agonie de
ce régime.
Le régime américain est considéré comme le symbole du régime présidentiel(constitution américaine de 1787).
Ce régime se caractérise par une séparation rigide du pouvoir exécutif et législatif. Il n’y a pas de moyen de pression ni
d’action. La fonction exécutive appartient soit au président de façon personnelle, soit en faisant appel à ses ministres.
Ses ministres ne constituent pas une partie de l’exécutif, et on ne saurait pas parler de bicéphalisme de l’exécutif. Il y a
un vice-président qui n’a qu’un rôle modeste, qui est celui que le président veut bien lui accorder.
Les assemblées ont a suprématie de leur fonction, car chaque pouvoir évolue dans sa sphère de compétence. Il s’agit
d’une interprétation rigide de la séparation des pouvoirs. Les assemblées ne participent pas au travail de l’exécutif, et
inversement.
Il n’y a pas de moyens d'action réciproques, le président ne peut dissoudre l’assemblée, et elle ne peut pas mettre en
cause la responsabilité du président.
B – La réalité du modèle
Les deux principes de la spécialisation et d’indépendance connaissent une application différente, et il y a plusieurs
exceptions au principe de spécialisation. Le président des Etats-Unis participe à la fonction législative par son droit de
veto. Le congrès intervient dans la fonction exécutive par le vote du budget. Les commissions, comme le sénat
participent à la nomination des fonctionnaires. Le principe d’indépendance est plus scrupuleusement observé, car les
organes sont élus séparément sans réciprocité. Le président a une légitimité due à son pouvoir permettant de débattre sur
le législatif. Cette indépendance se traduit par l’obligation pour un organe de tenir compte de l’autre dans la plupart de
ces actions "check and balancies". Chacun des pouvoirs peut mettre un frein à l’autre et faire l’équilibre.
Les constitutions de 1791, 1795 et 1848, ont interprété les idées de Montesquieu.
Montesquieu prônait un équilibre. Cependant , les français ont pensé qu’il fallait séparer de façon rigide les pouvoirs,
contrairement à la constitution américaine qui n’a pas établi de frontières étanches entre les différents pouvoirs.
De cette incompréhension française, consistant à confondre la séparation des pouvoirs et séparation des fonctions,
résultera les échecs français.
28
A – La naissance du régime parlementaire en Angleterre
Anne, la fille de Guillaume d’Orange et de Marie, mourut sans descendance. Son frère, catholique, ne peut lui succéder;
et c’est donc un arrière petit neveu, Georges Ier, qui devient roi. Toutefois, étant prince allemand du duché de Hanovre,
il ne parle pas anglais, et s'intéresse assez peu à son royaume d'Angleterre. C'est à ce moment là qu'émerge le rôle du
premier ministre, qui servira d'interface, puis deviendra un élément constitutif de la naissance du régime parlementaire.
Les premiers linéaments du régime parlementaire apparaissent dans la charte de 1814, sous la monarchie de juillet.
Après la défaite de Napoléon, Louis XVIII revient d’exil et annonce son intention d'adopter une charte libérale. Il
octroie au peuple français une charte en juillet 1814, tenant compte des évolutions opérées depuis la révolution. Dans
cette charte de 1814, la roi a des pouvoirs plus importants que le monarque anglais; il nomme des ministres qui forment
un cabinet présidé par l’un d’entre eux (premier ministre).
La chambre des pairs (semblable à la chambre des lords), est nommée par le roi. Le nombre des pairs est limité, et
l'élection des députés à la chambre se fait par suffrage censitaire, qui peut être dissoute par le roi. Ceux-ci participent au
législatif. Toutefois, le roi dispose seul de l’initiative des lois, et le monarque a en dernier lieu l’autorité législative. Il
peut refuser l'application des lois votées par les chambres.
Malgré ces différences, la chambre de 1814 avait en germe des éléments de régime parlementaire. La pratique devait
consacrer la double responsabilité des ministres devant le roi et de la chambre des députés.
Charles X succède à son frère en 1824, et se montre plus hostile à la démocratie, tentant même de ré instaurer l’ancien
régime. Il promulgue, le 25 juillet 1830, quatre ordonnances pour suspendre la liberté de presse, modifier la loi
électorale, dissoudre la nouvelle chambre non encore réunie et convoquer les électeurs. En trois jours, le régime fut
balayé.
On ne voulait pas de la république des bourgeois libéraux comme Adolphe Thiers, et on porta au pouvoir Louis Philippe
d’Orléans appartenant à la branche cadette des bourbons.
Louis Philippe d’Orléans jura fidélité à la charte que les députés et les pairs avaient révisé à la hâte. Ainsi, les français
redeviennent des citoyens, le terme octroyer disparaît, et le drapeau tricolore réapparaît . De nouvelles dispositions
diminuent le cens, augmentant l’électorat.
La charte de 1830 ne fait pas allusion à la responsabilité des ministres devant le parlement, car il est acquis. Louis
Philippe d’Orléans devient roi des français sous le nom de Philippe Ier. Celui-ci manifeste une grande admiration pour le
régime parlementaire anglais, et souhaite instaurer les même institutions en mettant en place ce type de régime.
Dans cette période, on observe un consentement entre le roi et le cabinet, soutenu par la majorité des chambres. C’est le
parlementarisme orléaniste, où le gouvernement a sa responsabilité devant le roi et le parlement.
Le cens disparaît avec la proclamation de la république.
L’élément essentiel est la double responsabilité du gouvernement. De plus, les chambres avaient autorité pour critiquer
l’exécutif. L’adress au roi était votée par les chambres en réponse au trône, à l'ouverture de chaque cession.
Les chambres pouvaient discuter des pétitions venant des citoyens, et donner leur avis aux ministres.
La discussion du budget permit aux chambres de contrôler le fonctionnement de chacun des ministères.
C’est l’élément essentiel du régime parlementaire. Le gouvernement détermine sa politique en indépendance, mais il ne
peut la mettre en œuvre sans le consentement parlementaire. L’initiative peut appartenir aux parlementaires ou au
gouvernement.
Le gouvernement peut engager sa responsabilité devant le parlement en posant la question de confiance. Si le parlement
refuse la question de confiance, le gouvernement doit se retirer. En fait, c’est une hypothèse détournée de sa vocation
originelle, devenant un moyen de pression du gouvernement sur sa majorité.
L’initiative peut venir du parlement par une motion de censure, et le gouvernement devra démissionner si le parlement
fait connaître son non accord.
29
A l’origine, le gouvernement a assuré une double responsabilité devant le roi et le parlement. C’est un parlementarisme
dualiste en raison de la perte d’autorité du monarque.
Ainsi, le gouvernement devient moniste car il a sa responsabilité seulement devant le parlement au XIXe siècle.
L’exécutif subordonnée au législatif, il y a risque de régime d’assemblée. Ceci fut jugulé par l’introduction du régime
parlementaire rationalisé.
Après la première guerre mondiale, plusieurs juristes pensent que l’exécutif ne doit pas rester aux simples mains du
parlement.
Il y a eu une idée de renforcer l’exécutif au détriment du parlement. Il y a ainsi eu rationalisation du parlementarisme.
Cette rationalisation a consisté à ajouter au texte constitutionnel des pratiques coutumières; et contrairement à l’idée
reçue, c’est le parlement qui en a profité.
Les constitutions de 1946, 1958 et même la constitution de l’Allemagne témoignent de cette volonté. La motion de
censure fait l’objet de soins particuliers, comme le respect d'un délai de réflexion pour pouvoir la limiter.
On tente de restaurer le droit de dissolution, et on permet au gouvernement d’intervenir davantage dans le processus
législatif.
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a – Les moyens d’action de l’exécutif sur le législatif
Le gouvernement dispose de la possibilité d’élaborer des projets de loi, et d'assister aux réunions de la chambre pour
orienter le débat.
Le gouvernement a le droit de dissolution.
La dissolution consiste, pour l’exécutif, à mettre fin aux mandats des représentants de la nation avant leur terme normal
pour déclencher une nouvelle élection, afin de constituer une nouvelle assemblée qui sera normalement plus conciliante
envers l'exécutif et plus malléable. Seule la chambre basse peut être dissoute.
Le droit de dissolution permet un équilibre des forces assurant la stabilité.
Le droit de dissolution a fait l’objet de plusieurs critiques remettant en cause sa légitimité.
En effet, ce droit de dissolution peut paraître choquant, voire exorbitant, quand il est entre les mains d’un roi ou d’un
président qui procède du législatif et qui ne viendrait pas du suffrage universel.
Il y a des réticences françaises à la dissolution qui a été souvent présentée comme un coup d’état organisé par l’exécutif
au détriment de la représentation nationale.
Après la crise du 16 mai 1877, ce droit est tombé en désuétude jusqu’en 1955.
Il est admit qu'on ne doit pas dissoudre, sauf pour régler un différent entre législatif et exécutif en faisant appel au
peuple pour trancher. C'est pourquoi, il ne faut pas considérer cela comme étant contraire à la démocratie, car il y a le
peuple est sollicité.
Comme toute procédure, la dissolution peut être détournée de sa vocation originale.
La menace d’une dissolution peut résoudre un problème lié à la majorité. Elle peut être une arme pour tirer profit d’une
conjoncture politique favorable; c’est le cas en Grande-Bretagne, où les représentants de la nation n’arrivent presque
jamais à la fin de leur mandat.
La dissolution française du 21 avril 1997 se rattache sûrement à cette conception, même s’il y a des différences. En
effet, lorsque Jacques Chirac a dissout l’Assemblée Nationale un an avant son terme, cela reposait sur des idées
politiciennes. Il s'agissait donc d'une dissolution de convenance, car Jacques Chirac se sentant affaibli pour l’élection
prochaine, voulait prendre de court l’opposition.
Il prétexta des notions de fonds pour accélérer la réforme, et sa volonté de respecter le calendrier de la construction
européenne. Il s’agissait en fait d’une dissolution stratégique qui devait redonner un coup de fouet au gouvernement
affaibli de Juppé.
Cela a raté et a entraîné une cohabitation.
31
Section 3 : Le fonctionnement de régimes politiques étrangers
1 – La permanence du bipartisme
La différence entre les Whigs et les Tories anime toute la vie politique jusqu'à l’apparition au début du XXe siècle des
travaillistes. Le Labor Party vient de l’initiative des syndicats, les trade unions.
A partir de 1935, les libéraux se sont écartés de la lutte du pouvoir au profit des deux autorités qui se succédèrent
ensuite au gouvernement :
Le parti conservateur, qui revendique un recrutement dans toutes les couches de la société, mais appartient de manière
générale à la classe aisée. Il se présente une idéologie basée sur l’honneur et sens du devoir. Il prône un libéralisme
économique qui ne veut pas de l’intervention de l’état dans l’économie et dans le social.
Le parti travailliste (7 millions d’adhérents) est un parti de masse.
L’adhésion des syndicats à ce parti est importante. C'est un parti de centre gauche issu de la classe ouvrière; mais social
démocrate, attachée aux institutions comme ses concurrents directs. La crise du parti travailliste, au début des années
80, est certainement dû au retour du parti libéral dont la montée avait été interrompue par la poussée travailliste vers la
fin des années 70. Progressivement, le parti travailliste s’était gauchisé, et quelques leaders modérés le quittèrent pour
créer le SPD (parti social démocrate) avec un succès immédiat représenté par un groupe parlementaire d’environ trente
personnes à la chambre des communes en 1983. En 1998, il fusionne avec le parti libéral pour former le parti fédéral
démocrate.
Le bipartisme est favorisé par le scrutin uninominal à un tour. Les ententes entre les différents partis sont de fait
écartées.
Seuls les plus grand partis peuvent tirer leur épingle du jeu; ce qui favorise l’injustice, car on peut bénéficier de
suffrages, et être minoritaire en nombre de sièges.
L’opposition a un statut qui lui permet d’être un cabinet fantôme (shadow cabinet)
B – Le cadre institutionnel
1 – La monarchie
La transmission de la couronne est établi sous des règles de 1701 par transmission héréditaire au sein de la famille des
Windsor (appelés Hanovre jusqu’en 1945).
De plus, une femme peut être à la tête du pouvoir comme Elisabeth II, depuis 1952.
La reine est le gouverneur suprême de l’église d’Angleterre.
L’essentiel des pouvoirs de la reine peut se résumer par "la reine règne mais ne gouverne pas". Elle peut nommer le
premier ministre, promulguer la loi, commander l’armée, convoquer et dissoudre le parlement, mais, ces décisions sont
subordonnées à l'accord du premier ministre et des membres du cabinet.
Le monarque est irresponsable et a perdu tout pouvoir politique.
La réalité du pouvoir royal est insignifiante, réduite à une autorité morale.
Toutefois, les anglais manifestent un grand attachement a leur monarque, symbole d’une autorité nationale, d'une
continuité de la tradition. La reine doit se montrer discrète, mais elle se tient informée de l'actualité de son royaume, et
reçoit son premier ministre une fois par semaine.
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2 – Le gouvernement et le cabinet
En application d’une règle non écrite, le premier ministre doit être issu de la majorité sortante. Le premier ministre est
choisi indirectement par les électeurs. Ainsi, Margaret Thatcher due démissionner de ses fonctions en novembre 1990,
car non réélue leader de son parti. Elle fut remplacée par John Major, puis Blair qui est travailliste.
Les pouvoirs du premier ministre sont considérables et sont parfois comparés à ceux d'un monarque.
Tous les membres du gouvernement ne siègent pas au cabinet. C’est une émanation de l’équipe gouvernementale qui ne
comprend qu’une vingtaine de personnes nommées par le premier ministre. On y trouve les représentants des différents
courants politiques, et certains responsables de la vie économique. Le cabinet est un organe collégial et solidaire. Il a
des attributions législatives et exécutives. En matière exécutive, le cabinet a les attributions traditionnelles en la matière.
Les attributions législatives sont très étendues, ainsi son rôle dans le processus législatif est déterminant comme dans le
domaine budgétaire et financier.
Le parlement par une loi d’habilitation peut autoriser le gouvernement à prendre des décisions dans le domaine
législatif. Le premier ministre peut proposer les textes qu’il souhaite.
Le parlement agit comme une chambre de ratification. La motion de censure est rare, comme la mise en cause du
pouvoir politique qui demeure exceptionnelle.
3 – Le parlement
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La loi du 23 mai 1949 devait instituer un régime parlementaire rationalisé, non affecté par la réunification opérée en
octobre 1990.
A – Le cadre institutionnel
1 – l’exécutif
Le bicéphalisme de l’exécutif ne doit pas cacher la vérité voulant que le président de la république ait peu de pouvoirs.
Ceux-ci qui sont concentrés dans les mains du chancelier.
Le président est élu au suffrage universel indirect par le Bundestag et par les délégués de Länder , soit un collège
électoral de 1324 personnes.
Le président, élu pour cinq ans, est rééligible une seule fois. Ses pouvoirs sont formels, il est politiquement
irresponsable et ses actes sont contresignés par le Chancelier et les ministres concernés. Il promulgue la loi, signe les
traités, saisi le tribunal constitutionnel, mais ne préside pas le conseil des ministres qui n’est pas responsable devant lui,
et il ne bénéficie pas de l’initiative des lois.
Il nomme le Chancelier, mais ne peut choisir que le leader du parti politique qui a gagné les élections. Il peut en principe
prononcer la dissolution du Bundestag, si cette chambre n'a pas la possibilité de proposer un nouveau candidat.
Le Chancelier exerce la réalité de la fonction exécutive, les modalités de sa désignation lui assurent le soutien
du Bundestag. Sa désignation est originale, elle peut se décliner en trois volets même si dans les faits la première phase
n’est jamais dépassée.
1- Bundestag élit le candidat proposé par le président
2- Si le candidat n'est pas élu, le Bundestag dispose de quatorze jours pour élire son propre candidat. A
l’expiration de ce délai, si aucun candidat n’est désigné, il y a un second tour de scrutin.
3- Second tour
Les pouvoirs du Chancelier sont importants : - chef du gouvernement
- choisi ses ministres
- révoque ses ministres
Le cabinet n’est pas un organe collégial, d’autant plus que seul le Chancelier reçoit l’investiture du Bundestag, et
assume la responsabilité de la politique gouvernementale.
Le Bundestag (ou Diest) représente le peuple, et est élu pour 4 ans selon le système du double vote qui combine scrutin
majoritaire et représentation proportionnelle.
Le Bundesrat représente les différents états, Länder. Chaque land à sa constitution, son parlement, son gouvernement et
sa cour constitutionnelle.
Le Bundesrat est composé de 69 membres, chaque land dispose d’un certain nombre de représentants (3 à 6) en fonction
de la population. Contrairement au schéma classique les représentants des Länder ne sont pas élus mais désignés et
révoqués pour le gouvernement de chaque land.
Se sont ces fonctionnements qui donnent aux allemands une originalité, car la seconde chambre n’en est pas
véritablement une. En général, les parlements ont une attribution législative, et une de contrôle. Les attributions
législatives, c'est à dire l’initiative des lois, appartiennent au gouvernement et aux parlementaires. Le plus fréquemment,
l’initiative revient au parlement, et 6 lois sur 7 sont d’origine gouvernementale.
Le projet de loi est commandé au Bundestag qui a six semaines pour former un avis. Au terme de ce délai, le projet de
loi et l’avis sont envoyés aux parlementaires. Ce sont eux qui ont l’initiative des lois, les propositions émanant du
Bundestag soutenu par 26 députés.
La discussion et l’adoption de la loi sont annoncées à l'ordre du jour par le conseil des anciens où le parlement est
majoritaire.
La discussion se décompose en trois lectures. La première lecture est d'ordre en général, et propose un renvoi vers la
commission compétente. La seconde examine les différentes propositions de la commission et permet une discussion
suivie d’un vote article par article. Enfin, une troisième lecture pour le vote de l’ensemble du texte, ou l’amendement
peut être utilisé. 90% des lois sont votées à l’unanimité.
Seul le Bundestag peut mettre en cause la responsabilité politique du gouvernement.
Il peut assurer le contrôle du gouvernement par l’intermédiaire de questions et, peut décider d‘instaurer des
commissions de contrôle.
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B – Le fonctionnement des institutions
La répartition compétente est fixée par la Loi Fondamentale. L’ordre juridique de l’ordre fédéral se superpose à celui
des états fédérés. Cette répartition, dont la cour constitutionnelle est chargée d'assurer le respect est assez complexe.
La loi fondamentale confère les attributions les plus importantes à l’état fédéral.
La loi fondamentale institue des compétences différentes pour plusieurs domaines.
Le Bundestag et les Länder peuvent les exercer, mais l’état fédéral a un droit prioritaire pour légiférer dans ces
différentes domaines.
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2 – La responsabilité politique du gouvernement
3 – Le droit de dissolution
Selon la Loi Fondamentale, ce droit revient au président. Mais dans les faits cela revient au Chancelier. Il est utilisé en
dernier recours, quand les députés n’arrivent pas à se mettre d’accord sur le choix d’un candidat au moment de sa
désignation, ou après le rejet d’une question de confiance.
4 – La cour constitutionnelle
Siégeant à Karlsruhe, c’est un organe essentiel garant de l’état de droit composé de 16 membres élus pour 50% au
Bundesrat et 50% au Bundestag. Il s’agit pour la plupart de juristes élus pour un mandat de douze ans. Cette cour
constitutionnelle est chargée de trois fonctions essentielles :
Le contrôle de la constitutionalité des lois fédérales et fédérées, à la demande du gouvernement fédéral, du
gouvernement d’un land ou d’un tiers des membres du bundestag. La saisine directe de la cour est également
ouverte à tous citoyen, quand il estime qu’une loi, un acte administratif ou une décision de justice porte atteinte à
ses droits fondamentaux, et sous réserve qu’il ait épuisé ses autres voies de recours.
C’est la voie de recours constitutionnelle.
La cour constitutionnelle est chargée de contrôler la répartition entre état fédéral et état fédéré, et peut trancher un
litige.
La cour constitutionnelle protège la démocratie allemande et peut prononcer la déchéance des droits fondamentaux
d’un individu qui lutterait contre les libertés instituées.
Elle peut prononcer l’interdiction d’un parti politique.
Des dispositions institutionnelles et législatives ont institué la création des partis, qui est libre. Ils doivent rendre compte
publiquement de leurs ressources.
Les deux partis les plus importants en Allemagne sont le SPD, le CDU (parti chrétien démocrate) et FDP (parti libéral).
Le SPD a remporté les élections de septembre 98 avec Gerhard Schröder. Le SPD est un parti socialiste réformiste qui a
perdu l’idéologie marxiste en 1959 (900 000 adhérents). Ce parti accepte les données du système capitaliste et libéral.
Le CDU est un parti modéré de centre droit qui rassemble des catholiques et des protestants, il est étroitement lié avec le
CSU implanté en Bavière (700 000 membres).
Face à ces deux grands géants, le FDP avec seulement 100 000 adhérents est un nain politique. Mais ce petit parti,
attaché au libéralisme économique, a souvent participé au pouvoir avec un rôle charnière en s’alliant avec le SPD
(1969-82), ou en s’alliant avec le CDU depuis 1982. Les verts gauchistes n’ont remportés que 4,7% des voies en
septembre 98. Le parti communiste a une nouvelle appellation, le parti socialiste démocratique qui a remporté 5,2% des
voies en septembre 98.
1 – La constitution
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La constitution américaine est certainement la plus ancienne, elle date du 17 septembre 1787. Le texte d’origine est
divisé en sept articles, mais les plus à retenir sont les trois premiers .
En effet, ils traitent respectivement du pouvoir législatif, exécutif et judiciaire. Cette constitution trahit dans son
organisation l'inspiration de ses auteurs, qui relève du "Siècle des Lumières" français.
Le texte originel regroupe 27 amendements définissant l’organisation des pouvoirs, le droit des citoyens et l'abolition de
l’esclavage.
En 1787, ce texte était moderne, mais désormais, il apparaît archaïque et incapable de répondre aux problèmes d’une
démocratie moderne. C’est la pratique politique qui remplace la carence du texte constitutionnel.
2 – Le fédéralisme
La répartition des compétences a fait l’objet du dixième amendement, selon lequel l’état fédéral ne bénéficie que d’une
compétence d’attribution, et les états fédérés d’une compétence de droit commun.
Les états fédérés conservent une certaine autonomie, chaque état a ses institutions et ses propres règles juridiques et
judiciaires. Le bipartisme américain présente des intérêts particuliers, car il n’y a pas position d’idéologie entre les deux
parties.
B – Le cadre institutionnel
1 – Le Président
Le Président des Etats-Unis a un mandat de quatre ans renouvelable qu’une seule fois.
Le rôle des partis est considérable dans cette élection. Chacun de ces deux partis propose son candidat à la présidence et
vice présidence. Des conventions nationales sont organisées par les deux partis l’été précédant les présidentielles. Les
délégués qui participent à l’élection nationale et qui choisiront les candidats peuvent être désignés par les électeurs de
chaque état à l’occasion d’élections primaires (adoptées par environ trente états), et les autres par caucus par lesquels les
délégués sont élus par les membres du parti.
L’élection aura lieu le premier mardi suivant le premier lundi de novembre.
L’élection des grands électeurs a lieu dans chaque état par liste à un tour. Le nombre de grands électeurs est fixé dans
chaque état au nombre de sénateurs fixé à deux plus les représentants, variant selon l’importance géographique de cet
état.
Dans chaque état la liste qui obtient la majorité recueille tous les sièges des grands électeurs. Ainsi, une majorité
minime des suffrages peut impliquer en nombre important la différence de grands électeurs.
En 1960, 34 227 000 pour Kennedy et 34 108 000 pour Nixon. Il y a une différence minime, pourtant Kennedy aura
303 mandats contre seulement 219 pour Nixon en nombre de sièges.
En 2000, Al Gore a 337 000 voix de plus que Bush, mais n’a que vingt états sur 50 et a moins de grands électeurs que
Bush. Parmi eux, 25 venaient de Floride où l’élection s’est jouée à 537 voies sur six millions d’électeurs.
7 juges de la cour suprême de l’état, qui étaient démocrates, décidèrent de faire recompter les 45 000 bulletins litigieux.
La cour suprême des Etats-Unis est saisie par G.W Bush et par 5 voies contre 4 donne raison à Bush pour cause de
temps.
L’élection officielle par les grands électeurs a eu lieu en mi-décembre, mais sans surprise.
Le vice président joue un rôle effacé. Il est le président du Sénat, mais en réalité il n’assure pas cette fonction.
L’essentiel de l’autorité du vice président apparaît en cas de décès, d'incapacité, de démission, de destitution du
président car il est appelé à le remplacer.
Le Président s’entoure de secrétaires d’état, qui ont un rôle ministériel. Ils sont quinze, choisis et révocables librement.
En vertu de la Constitution, le Président est l’exécutif fédéral. Mais son rôle excède celui prévu par la celle-ci dans la
mesure où il est le principal représentant du pouvoir politique.
Il est chef de l’état, et le chef du gouvernement, car il y a absence d’un véritable cabinet.
Le Président est le chef des armées, mais c’est le Congrès qui les lève et les entretient, qui déclare la guerre et qui
permet au Président d’utiliser celles-ci.
Le Président conclu les traités, mais la ratification doit être autorisée par le Sénat.
2 – Le Congrès
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La Chambre des représentants est composée de 435 membres à scrutin uninominal majoritaire à un tour. Les sièges sont
répartis entre les différents états au regard de l’importance de la population. Leur mandat est court (deux ans), mais cela
est compensé par un fort taux de réélection.
Le Sénat est la chambre la plus prestigieuse., c’est l'organe fédéral par excellence.
Il est constitué de cent membres, deux sénateurs par état élu pour six ans renouvellement par tiers tous les deux ans, au
scrutin majoritaire à un tour.
Le régime présidentiel repose sur une séparation stricte des pouvoirs, mais sans absence totale de relations.
La séparation stricte des pouvoirs a toujours été considérées par les américains comme le signe d'une indépendance.
Ainsi, le Président et les ministres ne sont pas responsables devant le Congrès, qui ne peut donc les renverser.
De même, le Président ne peut pas dissoudre le Congrès.
Cependant, il est évident que le Président intervient dans le législatif, et le Congrès a certains moyens pour financer
l’exécutif.
Le message prononcé chaque année en janvier, permet au président d'intervenir dans le domaine législatif. En cela, il
suggère aux parlementaires, de prendre compte les projets de lois qu'il présente.
Les textes de loi votés par le Congrès doivent être promulgués par le Président dans les dix jours, mais, le président peut
refuser de donner son accord à la loi en y opposant son veto.
Le congrès peut toutefois écarter le veto présidentiel par un vote de chaque chambre à la majorité des deux tiers.
Le veto est surtout utilisé par le président, et peut être levé par les chambres.
Dès l’origine et jusqu’en 1992, le droit de veto a été utilisé 1448 fois, mais levé uniquement neuf fois.
Le recordman du veto est Franklin Roosevelt avec 653 veto en quatre mandats.
Il y a aussi le veto implicite, le « pocket veto ». Cette procédure permet au président de ne pas promulguer la loi
transmise dans les dix jours qui précèdent la clôture de la session du Congrès. Celui-ci n’étant plus en session ne peut
lever le veto, et toute la procédure doit être recommencée à la session suivante.
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PARTIE 2 : Les institutions politiques françaises
C’est une période importante, car elle représente le creusé dans lequel s’est fondu l’essentiel des expériences
constitutionnelles françaises.
La France fait l’apprentissage de la révolution, du césarisme et du pluralisme.
Toute notre histoire constitutionnelle repose sur une période de deux mois du 5 mai 1789 (réunion des états généraux),
au 12 juillet 1789.
Entre ces deux bornes, le 17 juin constitue une date essentielle, car le Tiers-état se constitua en assemblée nationale
avant d’être rejoint le 27 par la noblesse et le clergé.
Le 20 juin, lors du Serment du jeu de paume, les députés se sont jurés de ne pas se séparer avant de donner une
constitution à la France. C’est cette assemblée nationale qui est à l’origine de la constitution de 1791.
Il s’agit du préambule de la constitution de 1791, qui renferme les principes de philosophie politique devant guider les
constituants.
Cette déclaration reflète la philosophie des Lumières, héritage de la doctrine individualiste.
Cette déclaration se rapproche des droits de l’Ecole de la nature. Elle emprunte à Rousseau la définition de la loi, et à
Montesquieu le principe de la séparation des pouvoirs. Elle traduit l’esprit du siècle.
Celle-ci présente 17 articles, et y sont énoncés les droits que l’homme découlant de sa nature. L’article 3 reprend la
souveraineté nationale, l’article 16 la séparation des pouvoirs.
La Déclaration laisse une large place à la loi, mais il n’y a pas d’évocation juridique relative à la Déclaration des Droits
de l'Homme et du Citoyen .
Inspirée de la Constitution de 1787 des Etats–Unis, elle met en œuvre des principes essentiels comme la souveraineté
nationale, la primauté de la constitution et la séparation des pouvoirs. Le corps législatif est composé d’une seule
chambre, l’Assemblée Nationale législative qui a 700 élus pour deux ans. Cette assemblée permanente ne peut être
dissoute par le roi.
C’est une monarchie constitutionnelle, où le roi est irresponsable et inviolable. Il nomme et révoque ses ministres qui ne
sont pas responsables politiquement, mais pénalement.
Le roi a un droit de veto suspensif à toute loi votée par l’Assemblée, qui peut toutefois passer outre en votant le texte.
Cependant, cette séparation trop rigide des pouvoirs ne devait pas permettre aux deux organes essentiels d’avoir des
actions réciproques. Ainsi, les conflits entre le roi et l’Assemblée se développèrent.
Le 10 août 1792, le roi est suspendu, et les français sont appelés à désigner une Convention Nationale, le 21 septembre
1792, qui abolit la royauté et la République est proclamée.
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La Convention fut la première assemblée élue au suffrage universel.
Celle-ci élabora un nouveau texte qui aboutira à la Constitution de 1793, précédée d’une Déclaration des Droits de
l'Homme et du Citoyen (3 articles). Toutefois, cette Déclaration insiste davantage sur l’égalité du citoyen, mais elle
présente une dimension sociale inexistante en 1789.
La Constitution de 1793 s’inspirait des idées de Rousseau, comme le suffrage universel et le recours à la démocratie
semi-directe.
L’Assemblée législative incombe à une assemblé unique élue pour un an au suffrage universel.
Le pouvoir exécutif est collégial, car il est composé de 24 membres. Les conditions de nomination de ce pouvoir
exécutif implique sa soumission à l’Assemblée. Ainsi, l’exécutif n’est pas élu par le peuple, mais pas par le corps
législatif sur une liste de 85 candidats. Son pouvoir est limité à l’administration générale, il doit exécuter les lois et
décrets du corps législatif. Ce corps exécutif na dispose pas de l’initiative des lois et ne peut dissoudre l’Assemblée.
La constitution de 1793 fut acceptée par le peuple, mais n’entra pas en vigueur en raison de la guerre entre l’Angleterre
et l’Autriche.
Après l'exécution de Robespierre, la mise en vigueur de cette Constitution de 1793 fut écartée. On a ensuite abouti à la
Constitution du 5 fructidor de l'an III.
C’est une constitution inspirée par Sieyès, mais qui emprunte les idées de Bonaparte. Il y a confiscation des élections et
introduction du plébiscite. Avec la confiscation des élections et la consultation, on constate que le suffrage universel est
rétabli.
En effet, les électeurs ne désignent personne, ils se contentent d’élaborer des listes de confiance dans lesquelles le
Premier Consul et le Sénat choisiront les autorités appelées à exercer les plus hautes fonctions.
La Constitution introduit aussi le plébiscite, c’est la naissance de l’organisation des pouvoirs. Le pouvoir exécutif est
confié à trois consuls.
L’article 39 de la Constitution désigne Bonaparte comme Premier Consul, Cambacérès comme second consul, et Lebrun
comme troisième consul.
Ce n’est pas un véritable collège, car le Premier Consul concentre l’essentiel du pouvoir.
Le gouvernement a l’initiative des lois, et dispose du pouvoir réglementaire.
Il y a un Conseil d’Etat qui sera chargé par la constitution de rédiger les projets de loi, et de résoudre les problèmes en
matière administrative.
Le pouvoir législatif est confié à deux assemblées :
- Le Tribunat composé de 10 membres, dont le rôle est réduit et qui discute sommairement des projets de loi.
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- Le corps législatif est composé de 800 membres, et il vote les textes proposés par le gouvernement sans pouvoir les
discuter ni les amender.
Ainsi, le Tribunat discute sans décider et le corps législatif décide sans discuter.
Il y a un Sénat conservateur, qui constitue un organe essentiel, car il choisit sur la liste nationale les membres du
Tribunat et du corps législatif. Constitué de 80 membres cooptés, il est chargé de désigner les futurs consuls.
B – La Constitution de l’an X
Après que Napoléon eu été désigné Consul à vie, le sénatus-consultes organique du 4 août 1802 représente une véritable
Constitution forte de 86 articles
Ce texte modifie le système électoral, renforce les pouvoirs du Premier Consul sans l'adhésion des organisations des
différentes assemblées.
Elle résulte du sénatus-consultes organique du 18 mai 1804. Ce texte comprend 142 articles dont le premier confit le
gouvernement de la République à un empereur, c’est un régime dictatorial, militaire avec une apparence de démocratie.
Le Tribunat sera supprimé en 1807.
Le corps législatif n’est plus réuni, seul le Sénat apparaît de plus en plus comme un organe de gouvernement.
Cette période particulière présente des aspects paradoxaux. En effet, après l’expérience césarienne cette période a dû
concilier les acquis de la révolution avec la restauration monarchique. Or, c’est cette restauration qui a introduit le
régime parlementaire en France.
Le principe général de cette charte n’est pas différent de celle de 1814, mais il s'agit ici d'une charte octroyée, car elle
est votée par les chambres et louis Philippe roi des français.
Le roi ne peut nommer les pairs à vie que dans certaines catégories de la société.
Les pouvoirs du roi déclinent.
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IV – Le retour de la République et de l’Empire 1848-1870
A la suite de la "campagne des banquets" et de la journée du 28 février 1848, le roi abdiqua et la République fut
proclamée.
Les électeurs sont appelés le 5 mars 1848 par décret, qui réadopte le suffrage universel abandonné depuis 1792.
Les résultats mettent en place une Assemblée modérée qui comporte qu’une centaine de républicains modérés, 300
monarchistes et une majorité de républicains.
Lors de sa réunion du 4 mai 05, la République fut officiellement proclamée.
Elle se spécifie par l’introduction du suffrage universel (art. 24 de la Constitution), par la recherche d’un certain
équilibre fondé sur la séparation stricte des pouvoirs.
Le pouvoir législatif et exécutif réunis dans une assemblée unique, l’Assemblée Nationale composée de 750 membres
élus pour trois ans. Elle dispose de la compétence législative, mais ne peut pas renverser le gouvernement.
Le pouvoir exécutif est délégué au Président de la République, âgé de 30 ans minimum et élu pour 4 ans au suffrage
universel direct. Il n’est rééligible qu’après un intervalle de quatre ans.
Il a de larges pouvoirs, mais ne peut dissoudre l’Assemblée Nationale.
Le 10 décembre 1848, Louis Napoléon Bonaparte fut élu Président de la République, et fut le premier Président de la
République.
La séparation stricte des pouvoirs ne permettait pas de résoudre les conflits, et ne permettait pas au Président d’être
rééligible.
Face à cette situation, le coup de force devint inévitable et eut lieu le 2 décembre 1851.
Louis Napoléon Bonaparte fit ratifier son coup d’état par un plébiscite, qui lui confia le pouvoir pour élaborer la
Constitution du 14 janvier 1852.
B – Le Second Empire
2 – L’Empire
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Section 2 : la IIIème République
I – Installation du régime
Après la capitulation de l’empereur à Sedan, la foule se rend le 4 septembre 1870 auprès du corps législatif. Un groupe
de députés républicains proclame la République, c’est le gouvernement provisoire de la défense nationale avec Jules
Ferry, Jules Simon, Jules Faure, Léon Gambetta, Emmanuel Arago…
Le général Trochu est chargé des pleins pouvoirs militaires pour organiser la défense nationale. Des élections sont
prévues pour le 16 octobre, mais elles auront lieu le 8 février 1871 en raison de l’invasion prussienne. Le succès
conservateur fut massif.
L’Assemblée Nationale qui se réunit à Bordeaux le 12 février, avant de gagner Versailles le 20 mars 1871, avait pour
charge de gouverner le pays en l’attente d'une nouvelle constitution. Cette assemblée est divisée, et il fallut attendre
quatre ans pour obtenir l’adoption de lois constitutionnelles. Les monarchistes voulaient la paix et les républicains
appelaient à la résistance. Le pays préféra la paix, et donc les monarchistes.
400 monarchistes sur 675 sièges.
200 républicains et une vingtaine de bonapartistes.
Toutefois, la mésentente règne dans le camps des monarchistes entre les légitimistes (comte de Chambord), et les
orléanistes dont le candidat était le comte de Paris.
1 – Le Gouvernement de Thiers
2 – Le Gouvernement de Mac-Mahon
La loi du 20 novembre 1873 sur le septennat confie le pouvoir exécutif pour sept ans au maréchal Mac-Mahon.
Le pouvoir continue à être exercé avec le titre "Président de la République" jusqu’aux modifications par des lois
constitutionnelles. L’article 2 de la loi du 20 novembre 1873 prévoyait la nomination d’une commission de trente
membres pour organiser les lois constitutionnelles.
La loi du 24 février 1875 prévoit l’organisation du Sénat, chambre conservatrice imposée par l’assemblée monarchiste
en contrepartie de la République.
L’article premier d’un projet de loi disposait que le pouvoir législatif s’exerce par deux assemblées : la Chambre des
députés et le Sénat.
Lors de la seconde lecture du 30 novembre, H. Wallon proposa un amendement selon lequel le Président de la
République est élu à la majorité absolue des suffrages par le Sénat et la Chambre des députés réunies dans une
Assemblée Nationale. Il est nommé pour sept ans. L’amendement Wallon sera voté en majorité en première lecture, puis
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en une seconde lecture une large majorité. L’ensemble du projet fut largement amendé. La loi relative à l’organisation
des pouvoirs est adopté le 25 février.
La loi du 16 juillet 1875, quant à elle, porte sur les pouvoirs publics.
Ces trois lois font la constitution de 1875.
La loi du 24 février contient onze articles, celle du 25 février en comporte quatre, et celle du 16 juillet en comporte
quatorze pour un total de 34 pour la constitution.
Cette constitution n’est pas précédée d’une déclaration de droit, il n’y a pas de philosophie politique. Elle n’est pas
marquée de tyrannie, ni d’intolérance.
Cette constitution a connu une longue vie (70 ans)
1 – Le pouvoir exécutif
2 – Le Parlement
Le pouvoir législatif s’exerce par deux assemblés, la Chambre des députés et le Sénat.
Les députés sont élus au suffrage universel selon un scrutin uninominal à deux tours pour quatre ans.
Les 225 sénateurs sont élus au suffrage universel indirect par intervention d’un collège électoral comprenant des
députés, des conseillers généraux, des conseillers d’arrondissements, des délégués sénatoriaux (conseil municipal).
Aux 225 sénateurs, il faut ajouter 75 sénateurs inamovibles par assemblée constituante.
Les sénateurs élus pour neuf ans, renouvelés par tiers tous les trois ans. Les petites communes souvent conservatrices
ont été représentées dans le Sénat.
Le Sénat est vite apparu comme une chambre de notables assurant une sur-représentation des milieux ruraux et des
petites villes, au détriment des zones urbaines.
Le Sénat assure la défense des idées républicaines, et a le droit d’initiative et d’amendement. Les deux Chambres
participent également à la nomination du Président de la République (on retrouve des égalités dans le contrôle du
gouvernement).
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Jules Simon démissionne, et est remplacé par Albert Broglie qui constitue un ministère de droite, alors que la Chambre
des députés et le Sénat sont ajournés.
Le 18 mai, la Chambre des députés, composée majoritairement de républicains, s’élève contre ce nouveau coup de force
du Président.
Le 25 juin, la dissolution de la Chambre des députés est annoncée, et des élections prononcées trois mois plus tard.
Le 15 août, Gambetta, dans un discours à Lille, déclare que "quand la France aura fait entendre sa voix souveraine, il
faudra se soumettre ou se démettre".
Les élections du 24 et 28 octobre 1877 consacrent la victoire des républicains, mais ils perdent 40 sièges.
En 1878, le Président doit subir une politique qui ne lui convient pas.
Le 5 janvier 1879, le renouvellement partiel du Sénat, fait tomber celui-ci dans la majorité des républicains.
Le Président se démet le 30janvier 1879, et le jour même Jules Grévy est élu Président de la République.
Le 7 février 1879, le Président annonce qu’il n’entrera jamais en conflit contre la volonté nationale, et donc n'exercera
pas le droit de dissolution.
Cette déclaration, Constitution Grévy, constitue le point d’aboutissement de la crise du 16 mai 1877.
C’est la fin du régime dualiste.
Le rôle du président de la République se trouve réduit par rapport à celui du Président du Conseil.
La dissolution est discréditée, car jugée anti-républicaine et réactionnelle. Elle ne sera plus utilisée dans la IIIème
République.
Toutefois les conséquences sont regrettables, car dès lors, un gouvernement ne dure sept mois en moyenne.
On assiste à une instabilité gouvernementale et à un régime d’assemblée.
Le Parlement dispose du vote de la loi. Il dispose également de beaucoup de moyens pour contrôler l’activité du
gouvernement, et peut recourir à la question où à l’interpellation.
La question peut être écrite ou orale, permettant à un parlementaire de demander à un ministre une explication sur un
point particulier sans qu'il y ait obligatoirement vote ou débat. L’interpellation demande au gouvernement de
s’expliquer, mais il est obligé de répondre par un débat clôturé par un vote par lequel le Parlement accordera ou non sa
confiance au gouvernement.
La responsabilité politique du gouvernement peut être mise en jeu par la motion de censure et la question de confiance.
A – L’instabilité gouvernementale
Elle résulte de plusieurs causes, comme un déséquilibre institutionnel provenant de la déviance parlementaire qui mène
au régime d’assemblée ou conventionnel.
L’équilibre des pouvoirs est absente, car le Parlement prend le pas sur l’exécutif étant donné que le Président ne peut
dissoudre l’Assemblée.
Le Cabinet devient de plus en plus dépendant du Parlement.
Plusieurs crises financières, politiques et sociales appariassent, motivées par un changement voulu et par une demande
générale.
Millerand (Président de la République de 1920 à 1924), et Doumergue (Président du Conseil en 1934) vont essayer, en
vain, de rendre la dissolution plus facile en supprimant l’avis conforme du Sénat. Ils démissionneront l'un après l'autre.
En 1934, un essai de réforme de l’Etat demeura sans suite.
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Section 3 : Les institutions françaises de 1940 à 1946
I – le Gouvernement de Vichy
Selon celle de 1875, les Chambres avaient le droit de révision par nécessité des lois constitutionnelles par délibération
séparée. Après l’adoption, par chacune, de cette résolution elles devaient se réunir en Assemblée Nationale pour
procéder à la révision.
L’Assemblée Nationale se réunit à Vichy le 10 juillet 1940, et procède à une discussion du projet de révision donnant
tout pouvoir au gouvernement de la République.
L’article unique de cette loi constitutionnelle du 10 juillet 1940 dispose que l’Assemblée Nationale donne tout pouvoir
au gouvernement de la République, sous la signature du maréchal Pétain. Celle-ci a pour effet de promulguer une
nouvelle Constitution de l’état français, afin d'assurer la protection du travail, de la famille et de la patrie.
Ce texte abroge la Constitution antérieure.
B – L’organisation constitutionnelle
Le Conseil de Défense de l’Empire est créé le 27 octobre 1940, afin de doter la France des attributs de la légitimité.
C’est le général De Gaulle, qui monopolise le pouvoir par le biais d’ordonnances à valeur réglementaires ou législatives.
Devant les nombreux ralliements, il constitue le Comité National Français par une ordonnance du 24 septembre 1941.
Les membres nommés par le général délibèrent sur ordonnances, mais elles sont promulguées par le général.
Différents mouvements de résistance, à l’intérieur comme à l’extérieur de la France, se sont opposés, reflétant des
personnalités aux idéologies différentes.
Ainsi, on observa une rivalité entre De Gaulle et le général Giraud qui avait organisé un réseau de résistance à Alger. Ce
dernier bénéficiait de l’appui des américains, car il les avait aidé à organiser le débarquement de novembre 1948 en
Afrique du Nord.
Cette double présidence entraîne la création du Comité Français de Libération Nationale, le 3 juin 1943, qui réélit les
deux gouvernements. Toutefois, cette situation tourne court au profit de De Gaulle, et Giraud démissionne en 1944.
Suite à cela, les événements se précipitent, et le 3 juin 1944, le Comité Français de Libération Nationale devient le
Gouvernement Provisoire de la République Française (GPRF).
C’est le Gouvernement Provisoire de la République Française (du 3juin 1944 au 2 novembre 1945).
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De Gaulle préside le Gouvernement provisoire, et il nomme et révoque ses ministres librement. Ce premier
Gouvernement Provisoire de la République Française dispose du pouvoir exécutif et législatif par ordonnance.
L’Assemblée consultative provisoire, organisée par une ordonnance du 11 octobre 1944, regroupe les représentants de
la résistance.
Il fallait décider s’il convenait de remettre en vigueur les institutions de la IIIème République, ou si une nouvelle
institution s’imposait. Pour trancher, on fit appel au référendum, organisé le 21 octobre 1945.
L’Assemblée Constituante, élue le 21 octobre 1945, résulte de la victoire de trois grands partis existants : le PS, le PC,
le MRP (Mouvement Républicain Populaire)
L’élaboration d’un projet de Constitution fut adopté le 19 octobre 1945. Mais le projet fut rejeté par le peuple le 5 mai
1946. Les différents partis se heurtent sur le sujet, et s'opposent au général de Gaulle, qui démissionne le 20 janvier
1946.
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Section 4 : La IVème République
I – Installation du régime
Devant le rejet du peuple français, une nouvelle Assemblée Constituante est élue le 2 juin 1946. Le tripartisme demeure,
et l’assemblée élit Georges Bidault, Président du Gouvernement. Celui-ci est un membre du MRP composé de membres
du PC et du PS.
Les trois grand partis font campagne à ce sujet, et De Gaulle entre en opposition avec eux.
Il expose à Bayeux, le 16 juin 1946 ses idées constitutionnelles. Le 13 janvier 1946, le projet est adopté par référendum,
et deviendra la Constitution du 27 octobre 1946.
Compte tenu des forces en présence, cette constitution ne pouvait être qu’un compromis. Toutefois, elle donne quand
même un ensemble cohérent, au caractère démocratique.
La Constitution du 27 octobre 1946 contient 12 titres et 106 articles.
Cette Constitution ne comporte pas de déclaration de droit, mais un préambule qui réaffirme les droits et les libertés de
l’Homme, proclame des principes fondamentaux reconnus par les lois de la République, et des principes en politique
économique et sociale jugés "particulièrement nécessaires à notre temps".
A – Organisation du pouvoir
1 – Le pouvoir exécutif
2 – Le Parlement
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Le Conseil de la République succède au Sénat de la IIIème République. Ses membres sont élus au suffrage indirect par un
collège de députés, conseillers généraux et délégués du conseil municipal. Les conseillers sont élus pour six ans, et sont
renouvelés par moitié.
Le mode de scrutin choisi favorise les campagnes et les petites villes, mais les grands centres urbains ne sont pas
représentés.
Le rôle de ce Conseil de la République est modeste avant 1954. En revanche, il participait à l’élection du Président de la
République.
Toutefois, la modestie des attributions de ce Conseil de la République s’explique par la volonté du constituant de fonder
une importante chambre de réflexion.
Avec la révision constitutionnelle du 7 décembre 1954, le Conseil de la République retrouve des attributs d’une
chambre parlementaire.
La question de confiance est posée par le Président du Conseil, après consultation du Conseil des ministres, mais
obtenue à la majorité absolue des assemblées. Si elle n’est pas adoptée, il y a démission du cabinet.
La motion de censure s'oppose, quant à elle, a une initiative parlementaire.
Ces différentes procédures restaient très encadrées par le texte constitutionnel, afin d'assurer la stabilité du
gouvernement. Toutefois, l’absence d’une véritable majorité parlementaire multiplia les crises ministérielles.
2 – La dissolution de l’Assemblée.
Sous la IVème République, la dissolution de l’Assemblée souffre toujours du discrédit résultant de la crise de 16 mai
1877.
La Constitution prévoyait une série de conditions destinées à prévenir les abus de l’exécutif. Selon l’article 51 de la
Constitution, la dissolution ne peut pas intervenir dans les 18 premiers mois de la législature. Si au cours de cette même
période, deux crises ministérielles survenaient à la suite du vote d’une motion de censure, ou du rejet d’une question de
confiance posée par le gouvernement, la dissolution de l’Assemblée pouvait être prononcée en Conseil des ministre,
après avis du Président des assemblées.
Ce droit de dissolution échappe au Président de la République, car il ne peut que la prononcer. Le 2 décembre 1955 vit
la seule dissolution, prononcée par Edgar Faure, Président du Conseil.
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III – La dégradation du régime
Nombreux sont ceux qui pensaient que le tripartisme assurerait une vraie stabilité gouvernementale. Mais il disparaît le
13 mai 1947, lorsque le Président du Conseil se sépare des ministres communistes, coupables à ses yeux d’avoir négligé
la solidarité gouvernementale.
Quelques temps plus tôt, De Gaulle avait créé le RPF (Rassemblement du Peuple Français). La vie de la IVème
République est réglée par le jeu des partis ne permettant pas de dégager une majorité parlementaire.
Les différents gouvernements qui se sont succédés reflètent la disparité parlementaire. Les ministres ne sont que les
représentants de leurs partis, et il ne s’agit pas de faire une politique commune. Les ministres veulent augmenter la
puissance de leur parti au gouvernement.
3 – Le modèle du scrutin
La répartition proportionnelle devait succéder afin de précipiter la chute du PC et du RPF. Ce système électoral fut une
réussite, car les petits partis furent laminés. Mais une fois de plus, ce fut la valse des gouvernements.
1 – L’instabilité gouvernementale
24 gouvernements se sont succédés en douze ans. Pourtant aucune motion de censure ne fut adoptée, mais il y a eu un
vote de méfiance.
2 – L’immobilisme parlementaire
Le Parlement semble plus préoccupé à entraver le gouvernement, plutôt que d’assumer son rôle législatif.
Le jeu des partis, l’absence du renouvellement du personnel ministériel, et le fossé grandissant entre Parlement et peuple
ont contribué à détériorer un régime usé, qui ne résistera pas aux événements de mai 1958.
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Chapitre 2 : Les institutions de la Vème République
La constitution de 1958 résulte des événements de la guerre d’Algérie, et de la volonté de réagir contre l’instabilité des
régimes précédents.
1 – Les faits
Début 1958, la France est dans une situation difficile. La guerre d’Algérie, débutée en 1954, ne trouve pas de solution.
La politique algérienne releva de six ministères.
La coordination de ce problème relevait du Président du Conseil, mais les présidents qui se succédèrent ne purent pas
assumer.
Chacun des ministres entreprit de poursuivre sa propre politique algérienne. Ainsi, Lacoste (ministre présent en Algérie)
menaçait celle-ci d'anarchie.
En février 1958, l’armée procède à une intervention aérienne au dessus de la Tunisie, malgré des ordres contraires de
Paris.
Félix Gaillard accepte l’envoi d’une mission anglo-américaine, mais il est désavoué et démissionne en avril 1958.
Il y a une véritable crise ministérielle, attisée par les complots.
En mai 1958, Pierre Pflimlin (un des dirigeants du MRP) accepte de former un gouvernement.
Le 13 main 1958 une importante manifestation envahit le siège du gouvernement général à Alger. L’armée, où les
gaullistes sont très influents, fraternise avec les civils en fin de journée. Un comité de salut public se constitue avec le
général Massu, et sous l’autorité du général Salan. Le général Massu envoya, au Président de la République de l’époque,
un message exigeant la création à Paris d’un comité de salut public, seul capable de conserver l’Algérie. Le général
Salan est investi des plein pouvoirs par le gouvernement français.
Par la suite les gaullistes réclamèrent le retour du général De Gaulle, seul capable à leurs yeux d’éviter la guerre civile.
De plus, celui-ci ne faisait pas paraître ses opinions sur l’Algérie.
Le général De Gaulle réunit la presse afin de faire une déclaration, où il affirmait qu’il était prêt à assurer la présidence
de la République.
Sur ce, Pierre Pflimlin démissionne le 28 mai 1958.
Le 29 mai, René Coty déclare au Parlement qu’il fait appel au plus illustre des français, et menace de démissionner si
celui-ci refuse le retour de De Gaulle.
De Gaulle constitue un gouvernement national où sont présents Michel Debré, Guy Mollet, Pierre Pflimlin, Jacquinot,
Houphouët-Boigny.
Le général de Gaulle se présente le 1er juin devant l’Assemblée, et reçoit l’investiture avec 329 voix, contre 224. Parmi
ses opposants, on compte des gens comme Pierre Mendès France , François Mitterrand, les communistes, 50% des
socialistes…
Entre le 1er et le 3 juin, le Parlement vote trois textes.
Tout d’abord, une résolution par laquelle les Assemblées se mettaient en Congrès.
Une loi de pleins pouvoirs permettant au gouvernement de prendre des mesures par ordonnance.
Une loi constitutionnelle modifiant la révision de la Constitution de 1946, et chargeant le Gouvernement d’adopter une
nouvelle Constitution.
Le changement aurait dû se faire en fonction de l’article 90 de la Constitution de 1946, mais c’était une procédure trop
longue.
Une résolution votée en 1955 tendait à modifier l’article 90, mais elle se trouvait en sommeil. Toutefois, l'utilisation de
cette résolution permettait au gouvernement de gagner beaucoup de temps.
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Ainsi, le 3 juin 1958, la loi constitutionnelle dispose dans un article unique que la Constitution sera révisée par le
Gouvernement investi le 1er juin 1958. Ce procédé rappelle la loi du 10 juillet 1940 qui investissait le maréchal Pétain,
et jugée alors inconstitutionnelle. Mais, la différence est notable, car Pétain disposait alors des plein pouvoirs.
La loi du 3 juin 1958 impose au gouvernement le respect de cinq principes :
- Seul le suffrage universel est source de tout pouvoir
- Le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif doivent être séparés
- Le Gouvernement doit être responsable devant le Parlement
- L’indépendance de l’autorité judiciaire est nécessaire pour assurer la liberté individuelle
- La Constitution doit permettre d’harmoniser les rapports de la République, avec les peuples qui lui sont associés
Il existe aussi des conditions de forme, ainsi le Parlement avait prévu que le Gouvernement devait recueillir l’avis d’un
comité consultatif étant composé au 2/3 de parlementaires.
Le projet ne devait être arrêté en Conseil des ministres, qu’après avis du Conseil d’Etat.
La nouvelle Constitution devait être soumise au référendum.
B – L’adoption de la constitution
1 – L’élaboration du projet
Deux organes y participèrent : un organe technique (comité d’experts), un organe politique (le comité interministériel).
Le général De Gaulle devait charger Michel Debré d’organiser cette Constitution.
Debré, garde des sceaux, présidait un comité ministériel, composé de quatre ministres d’état issu de la IVème
République : Pflimlin, Jacquinot, Guy Mollet, Houphouët-Boigny.
René Cassin, vice président du Conseil d’Etat y siégeait également, tout comme Georges Pompidou, Antoine Pinay.
Michel Debré devait aussi organiser un groupe d’experts ayant pour charge de proposer des textes juridiques. Ce comité
consultatif constitutionnel avait 39 membres :
- 16 députés
- 10 sénateurs
- 13 personnalités désignées
Il siégea du 30 juillet au 14 août 1958 sous la présidence de Paul Reynaud.
Ce comité se sépara après avoir donné son avis sur la Constitution.
Il se déclare globalement d’accord, mais quelques observations subsistent.
Michel Debré, le 27 août 1958 présenta ce projet devant le Conseil d’Etat qui ajouta quelques précisions.
Le projet de constitution fut présenté au peuple français lors un discours prononcé par De Gaulle, le 4 septembre1958,
place de la République à Paris.
Le référendum était fixé au 28 septembre1958. Son succès traduisit la désaffection vis à vis de la IVème République.
La Constitution est promulguée le 4 octobre1958.
Avant 1992, les nouvelles institutions devaient être mises en place dans une durée de 4 mois. Le gouvernement était
autorisé à prendre à force de loi et par ordonnance diverses mesures de nature législative.
Les ordonnances eurent une grande importance pour ces assemblées (statut des magistrats, durée des mandats…)
Une nouvelle Assemblée fut élue au scrutin uninominal à deux tours les 23 et 30 novembre, et le général De Gaulle fut
élu, le 21 décembre 1958 par un collège élargi, Président de la République.
Les travaux préparatoires à la Constitution ont longtemps été considérés secret, sauf dans l’ouvrage de Guy Mollet 15
ans après La Constitution de 1958, et la thèse de Jean Louis Debré.
En 1984, Pierre Mauroy créa un comité pour la publication des travaux préparatoires de la Constitution de 1958.
Trois volumes furent publiés sur la Constitution en 1984. Ces ouvrages ont l’avantage de présenter les concepteurs.
Elles reposent sur les idées de M. Debré et du général De Gaulle, mais aussi sur les idées des ministres de la IV ème
République.
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Dans l’idéologie de Debré, l’état a la charge des intérêts de la Nation. Elle ne doit pas être le siège de l’instabilité
gouvernementale, et ne doit pas être la proie des partis. Il faut renforcer l’exécutif pour rétablir un certain équilibre
faisant défaut au régime précédent.
Contrairement aux idées reçues, ses idées constitutionnelles étaient peu nombreuses, mais précises sur le rôle du
Président de la République.
Lors du discours de Bayeux le 16 juin 1946, il estime que la fonction du Président de la République en présence de
circonstances exceptionnelles doit être particulièrement larges.
En temps normal, la fonction présidentielle doit définir la politique intérieure et extérieure du pays sans être entravé par
la quotidienneté, remise au gouvernement. Cela ne laisse pas grand chose au Parlement.
Par ailleurs, s’estimant au dessus des partis, le Président prétend résoudre les conflits et réclame le droit de dissoudre
l’Assemblée Nationale et l’appel au référendum.
Il y a deux aspects :
- L'incompatibilité entre la fonction ministérielle et le mandat parlementaire
- Le rôle du Sénat
Le général De Gaulle souhaitait que la Constitution établisse cette incompatibilité pour renforcer la solidité
ministérielle, et stabiliser le gouvernement.
Il fallait aussi démontrer que l’exécutif n’était pas subordonné au législatif.
S’agissant du Sénat, ses compétences étaient plutôt d'ordre économique, culturel…
Avant d’être gaulliste, il avait subi l’influence de Jean Tardieu, mais aussi de Benjamin Constant qui souhaitaient que le
roi exerce une quatrième fonction au dessus des trois autres afin d'arbitrer les conflits pouvant survenir.
Debré estimait que le régime devait être parlementaire, mais en donnant les moyens au gouvernement d’assurer sa
fonction. Il fallait introduire dans la Constitution des renforcements du gouvernement au détriment du Parlement.
B – La conception convergente
Ces conceptions opposées se sont conciliées en raison des concessions tactiques de chacune des parties.
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Les ministres d’Etat voyaient assez mal cette incompatibilité, mais finalement le comité consultatif accepta
temporairement celle-ci.
3 – Le parlementarisme rationalisé
Comme tous les interlocuteurs étaient favorables au renforcement de l’exécutif au détriment du Parlement, la chose fut
vite admise.
Pflimlin réussit à imposer son système de motion de censure, et Debré parvint à inscrire plusieurs mécanismes
favorables au parlementarisme rationalisé. Ce fut le fruit d’une campagne de conciliation permettant aux protagonistes
de reprendre leurs rôles.
Il y a 3 périodes :
- Le père fondateur De Gaulle
- La période post gaullienne
- L'alternance
Le Président nomme son Premier ministre, mais ne peut renvoyer les ministres que sur proposition du premier ministre
(art. 8). Toutefois, De Gaulle a demandé la démission de son Premier ministre.
Le 31 janvier 1964, De Gaulle déclare : "le Président de la République choisit le Premier ministre, et a la faculté de le
changer"
En avril 1962, il demande à Debré de partir. Celui-ci est remplacé par Pompidou.
Réservation du domaine de la défense et des affaires étrangères. La Constitution a diminué les actions du Parlement. Les
députés, élus en 1958, sont essentiellement gaullistes et soutiennent le Chef de l’Etat.
L’effacement du Parlement s’explique sur le tournant de 1962, avec l’élection du Président de la République au suffrage
universel direct.
L’utilisation du référendum renforce encore le rôle de l’Etat.
Le recours au référendum était le moyen de tester la confiance du peuple avec des questions précises.
Après la démission de De Gaulle, Pompidou est élu Président de la République aux élections du 1er et 15 juin 1969, et
choisit la voie de la continuité.
Pompidou meurt en avril 1974, et est remplacé par Valéry Giscard d'Estaing lors des élections du 5 et 19 mai 1974.
Valéry Giscard d'Estaing n’est pas un véritable gaulliste. Issu du parti républicain indépendant, il se déclare plus libéral,
favorable à la construction de l’Europe.
En 1969, il avait demandé à l’électorat de refuser le référendum.
On observe quand même une certaine forme de continuité. Cette période est caractérisée par une conformité
constitutionnelle, mais aussi par une tendance évolutive.
La conception du rôle du Chef de l’Etat continue à faire de lui la clef de voûte des institutions.
Pompidou avait obtenu le départ de son Premier ministre contre la Constitution. Même chose avec Chirac, en août 1976,
qui a dû démissionner.
La pratique du référendum plébiscitaire. Des oppositions politiques s’organisent en 1972, avec une alliance pour le
programme commun (socialiste + communiste + radicaux de gauche).
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Mitterrand échoue de peu aux élections de 1974. Et l’opposition peut saisir le conseil constitutionnel pour s’opposer à
une loi. En 1974 le Président de la République n’appartient pas à une formation majoritaire, mais bien minoritaire de la
majorité parlementaire.
De 1958 à 1981, la même majorité contrôle le pouvoir (Élysée), Matignon et le palais Bourbon.
Avec l’élection de Mitterrand s’ouvre l'alternance.
En 1981, il dissout l’Assemblée Nationale, et les élections donnent une majorité socialiste.
En 1986, à l’issue des élections législatives, la droite parlementaire remporte les élections. Mitterrand reste au pouvoir
mais désigne Chirac, ouvrant ainsi la première cohabitation de 1986 à 1988.
Mitterrand, les 24 avril et 8 mai 1988 est réélu à 54% des voix. Dissolution de l’Assemblée Nationale, le PS remporte
les élections avec une majorité relative de 275 sièges sur 577.
1993 voit une quatrième alternance avec la victoire aux élections législatives de l’Union pour la France, c'est donc une
seconde cohabitation un peu plus douce que la première.
Le 7 mai 1995, élection de Chirac, après la dissolution du 21 avril 1997.
Les élections législatives du 25 mai et du 1er juin1997 donnaient une majorité aux partis de gauche. Il s'agit d'une
cohabitation particulière, avec un président de droite et un premier ministre de gauche.
En définitif, la Constitution de 1958 tranche avec les IIIème et IVème, puisqu’elle apporte une stabilité gouvernementale.
Cette stabilité résulte du rôle du Président de la République, qui n’est plus soumis aux pressions parlementaires.
La constitution de 1958 a fait preuve d’une certaine capacité d’adaptation.
B – Le fonctionnement du régime
Lorsque le Président de la République, le Premier ministre et le Président de l’Assemblée Nationale sont en désaccord,
la primauté relève du Chef de l’Etat (situation qualifiée de normale)
Dans cette application du régime du Président de la République, celui-ci est le principal détenteur du pouvoir politique.
Dans ce schéma le Président de la République "gouverne", et c’est bien lui qui choisit son Premier ministre.
Il confit à celui-ci l’exécution du programme pour lequel il a été élu. La conséquence est l’effacement du Premier
ministre qui évolue dans l’ombre du chef de l’état.
Le Président de la République et le Premier ministre ont des majorités parlementaires opposées. Il y a prépondérance du
Premier ministre et du gouvernement.
A l’issue des élections de 86, 93, et 97, les principaux protagonistes sont contraints de vivre ensemble.
Quatre textes constitutionnels prévoyaient un exécutif bicéphale équilibré.
En application de l’art. 20 de la Constitution, le gouvernement détermine la politique de la Nation. Cette conception n’a
jamais prévalue, et le chef de l’Etat disposait de la plénitude du pouvoir.
Cette conception était déjà inscrite dans le texte d’origine de la Constitution, c’est une lecture inédite du texte de la
Constitution.
Le Chef de l’Etat exerce enfin sa mission arbitrale, tandis que le gouvernement exerce la plénitude de ses pouvoirs. La
conséquence est l’effacement relatif du Président de la République.
En dehors de la dissolution, les pouvoirs propres du Chef de l’Etat ne sont pas d’une grande utilité en période de
cohabitation.
Il ne peut décider de l’organisation d’un référendum, dans la mesure où il doit être proposé par le gouvernement. Son
prétendu domaine réservé (défense et affaires étrangères) l’un ne peut pas faire grand chose sans l’autre.
Cette neutralité peut être écartée, si le Chef de l’Etat décide d’user de la plénitude de ses fonctions. Au niveau de la
nomination du gouvernement, il n’est pas obligé de nommer le Premier ministre dans l’opposition. Il dispose d’une
tribune médiatique, et a également le choix du moment. Il peut décider, quand il veut, de saisir le Conseil
Constitutionnel.
IV – La révision de la Constitution
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A – La révision prévue par l’article 89
1 – Les principes
Selon l’art 89 de la Constitution, la révision appartient au Président de la République sur proposition du Premier
ministre ou du Parlement.
Le texte doit être voté par les deux assemblées. L’Assemblée Nationale perd sa suprématie. S’il s’agit d’une proposition
de loi, le texte, après avoir été voté par les deux chambres, doit être soumis au référendum.
S’il s’agit d’un projet de révision, le Président de la République doit le soumettre au référendum ou le présenter au
Parlement.
Si le Congrès est convoqué, le projet de révision lui est soumis, et doit être approuver par au moins 2/5ème des membres
pour être adopté.
Au terme de l’art. 89, aucune procédure de révision ne peut être engagée si elle porte atteinte à la sécurité du territoire.
L’article 7 de la Constitution de 1958 stipule que durant la vacance du Président de la République, il ne peut y avoir de
révision.
En dehors de la révision de 1960 de l’art. 85, la Constitution a fait l’objet de douze révisions adoptées par le congrès :
- La loi constitutionnelle du 30 décembre 1963 modifie l’article 28 de la Constitution, c’est-à-dire les dates de début
et les durées des cessions ordinaires du Parlement.
- La loi constitutionnelle du 26 octobre 1974 devait modifier le second alinéa de l’art. 62 de la Constitution pour
permettre la saisine du Conseil Constitutionnel (60 sénateurs ou 60 députés)
- La loi constitutionnelle du 18 juin 1976 ajouta plusieurs alinéas à l’article 7 de la Constitution, qui était destiné à
fixer les règles en cas d’empêchement ou de décès d’un candidat à l’élection présidentielle.
- La loi constitutionnelle du 25 juin 1992 apporta les modifications nécessaires à la Constitution, afin de permettre la
ratification du traité de Maastricht.
- La loi constitutionnelle du 27 juillet 1993 concerna la réforme du Conseil Supérieur de la Magistrature, et la
création d’une cour de justice de la République qui était destinée à apprécier les fautes pénales et des délits mineurs.
- La loi constitutionnelle du 4 août 1995 fut relative à l’élargissement du champ du référendum, et elle concerna aussi
la durée de la session ordinaire et l'immunité des parlementaires.
- La loi constitutionnelle du 22 février 1996 compléta l’article 34, modifia l’article 39 et ajouta un article 47-1.
Il s’agissait de donner compétence au Parlement pour se prononcer, chaque année, sur des lois de financement de la
sécurité sociale.
- La loi constitutionnelle du 20 juillet 1998 avait pour but de rendre compatible les dispositions de la Constitution
avec celles relatives au statut de la Nouvelle-Calédonie.
- La loi constitutionnelle du 25 janvier 1999 devait adapter notre Constitution afin de permettre la ratification du
traité d’Amsterdam.
- Deux lois constitutionnelles ont été promulguées le 8 juillet 1999 :
La première insère au titre de l’article 6 de la Constitution un article 53-2, afin de permettre la ratification
du traité relatif à la Cour Pénale Internationale.
La seconde complète les articles 3 et 4 de la Constitution. Désormais, selon le dernier alinéa de l’article 3 de
la Constitution, la loi favorise l’égal accès aux hommes et aux femmes aux mandats électoraux et fonctions
électives. Selon le dernier alinéa de l’article 4 de la Constitution, les partis politiques doivent contribuer à la
mise en œuvre du principe de parité précité.
- La loi constitutionnelle du 26 octobre 2000 modifia l’article 6 de la Constitution pour le quinquennat. Cette loi fut
adoptée par référendum le 25 septembre 2000 à 73% de oui, mais avec 70% d’abstention.
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Le second projet concerna la création des régions, et la rénovation du Sénat. Il fut rejeté par le peuple le 2 avril 1969.
Ce sont surtout des raisons d’origines politiques, mais aussi d’origines pratiques.
En effet, la procédure prévue par l’art. 89 de la Constitution prévoit que "les deux Chambres soient d’accord pour voter
en terme identique le projet de loi". Il s'agit donc un préalable indispensable. Or, en 1962, le général De Gaulle n’avait
pas de majorité de soutien ni à l’Assemblée Nationale, ni au Sénat, concernant l’élection du ¨Président de la République
au suffrage universel direct. De même en 1969, le Sénat s’était révélé hostile à un projet qui visait à amoindrir ses
prérogatives, son rôle.
Ces raisons expliquent pourquoi le général De Gaulle est recouru à l’art. 11, une fois avec un succès en 1962, et une fois
avec un échec en 1969.
Cela étant, le recours à l’article 11 de la Constitution apparaît bel et bien illégal et inconstitutionnel, car seul l’art. 89
prévoit la procédure de révision de la Constitution.
Dès lors, ces utilisations de l’art. 11 pour réviser la Constitution ont fait l’objet de critiques, qu’il faut examiner
rapidement.
Ainsi, plusieurs hommes politiques ont essayés de justifier l’utilisation de l’article 11.
Certains ont fait valoir que le recours à l’art. 11 pour réviser la Constitution permettait de redonner au peuple la parole
et le moyen d’exercer sa compétence constituante.
Mais en réalité l’argument ne tient pas, dans la mesure où c’est son pouvoir constituant dérivé qui est mis en avant et
pas son pouvoir constituant originaire.
Tout en reconnaissant que la situation était pour le moins irrégulière, on considéra en réalité que les deux articles
pouvaient intervenir de façon concurrente, c'est-à-dire que l'on pouvait utiliser selon les circonstances politiques soit
l’art. 11 ou l'art. 89.
Mais en réalité, cette thèse fait peu de cas de la Constitution et en particulier de l’article 89.
Pompidou a fait une analyse un peu plus subtile en 1962. Ainsi, il a remarqué qu’en application de l’article 89 de la
Constitution, une révision d’origine parlementaire pouvait être adoptée par les deux assemblées, et ratifiée par le peuple
sous la forme d’un référendum sans que le Président de la République n’intervienne (excepté pour soumettre la
proposition de révision au référendum). Et de ce fait, il lui apparaît normal que le Chef de l’Etat dispose aussi de la
possibilité de saisir le peuple d’un projet de révision constitutionnelle, donc de recourir à l’article 11 pour réviser la
Constitution. En quelques sortes, c’était un contresens.
De même, Vedel considérait en 1969, que l’épisode de 1962 constituait une coutume qui légitimait ainsi l’utilisation de
l’article 11 prévue en 1969.
Donc, le recours à l’art. 11 pour réviser la Constitution apparaît bel et bien inconstitutionnel.
Quelle est la nature du régime de la Vème République ?
Dans son discours devant le Conseil d’Etat, prononcé le 27 août 1958, Michel Debré se prononce sur une orientation
parlementaire du régime. De fait, si l’on se réfère au texte de la Constitution, on constate les emprunts au régime
parlementaire. En effet, la volonté des constituants était d’établir un régime parlementaire.
On sait que parmi les cinq principes imposée au Gouvernement pour l’élaboration de la Constitution, figurait la
responsabilité du Gouvernement devant le Parlement Or, il s'agit bien là de l’attribut essentiel du régime parlementaire.
D’ailleurs, cette obligation se trouve concrétisée par l’art. 20 de la Constitution disposant que : "Le Gouvernement est
responsable devant le Parlement dans les conditions prévues par l’art. 49 et l'art. 50".
Mais la responsabilité du Gouvernement devant le Parlement n’est pas le seul signe de régime parlementaire de la Vème
République. On constate en effet d’autres éléments du régime parlementaire : l’existence (du moins jusqu’en 1962) d’un
seul pouvoir issu du suffrage universel, un exécutif bicéphale et relativement égalitaire.
Si on se réfère au texte de la Constitution, le Président de la République est politiquement irresponsable, ce qui entraîne
l’intervention du contreseing ministériel sauf dans le cadre de ses pouvoirs propres prévus par l’article 19.
L’Assemblée Nationale dispose de la possibilité de renverser le Gouvernement, et elle peut être dissoute par le Président
de la République.
Au regard de la pratique institutionnelle, il serait permis de voir un régime parlementaire dualiste en raison de la
responsabilité du Gouvernement devant le Parlement, mais aussi devant le Chef de l’Etat. Toutefois, ce régime
parlementaire est quelque peu particulier en raison de l’affaiblissement du rôle du Parlement, qui est encadré et soumis à
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une procédure stricte lorsqu’il veut renverser le Gouvernement. En effet, le Parlement dispose de compétences
législatives et d’attributions limitées définies par l’art. 34 de la Constitution.
Il s’agit d’un régime parlementaire, mais il est rationalisé.
En fait, la pratique institutionnelle peut nous livrer une autre grille de lecture en faveur d’un régime présidentiel, surtout
d’ailleurs après la réforme/révision de 1962.
En effet depuis cette date, il existe deux pouvoirs issus du suffrage universel direct : l’Assemblée Nationale, et le
Président de la République.
Dans le cadre du régime parlementaire classique, l’Assemblée Nationale, normalement issue de la force politique
résultante des élections et reflétant la volonté du peuple, doit nommer le Premier ministre et définir la composition du
Gouvernement. Or depuis 1962, les choses sont bien différentes, car le Chef de l’Etat et le Gouvernement sont
prépondérants dans ces choix.
Pour autant, il ne peut pas s’agir d’un véritable régime présidentiel, car la responsabilité politique du Gouvernement est
toujours existante, même si elle est difficile à mettre en œuvre. Il existe aussi le droit de dissolution, régulièrement
utilisé.
La nature juridique de la Vème République peut varier en application des alternances.
On constate en effet que le régime emprunte davantage à la cohabitation; et qu’il emprunte plus au régime présidentiel
qu’au régime parlementaire en période de fait majoritaire.
On pourrait en effet se montrer favorable à l’émergence d’institutions "semi-présidentielles", comme nous disait
Maurice Duverger, mais en droit constitutionnel "semi-présidentiel" ne veut pas dire grand chose.
En quelques sortes, on pouvait qualifier ce régime de régime mixte, car il emprunte à la fois du régime présidentiel et du
régime parlementaire.
Mais il faut bien reconnaître que la nature du régime de la Vème République évolue en fonction des situations, sans pour
autant se rattacher aux modèles connus, ou préconçus.
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Section 2 : Le pouvoir exécutif
Pouvoir exécutif au sein de cette nouvelle Constitution, le Président de la République, clef de voûte des institutions,
semble être le grand gagnant du nouveau régime.
Cette volonté est concrétisée dans le texte de la Constitution, car il occupe le titre 2 de celle-ci.
Si le Président de la République, sous la IVème République, était relayé au titre 5, c’est désormais l’ensemble de
l’exécutif qui bénéficie de ces nouvelles institutions.
I – Le Président de la République
Sous la IIIème et la IVème République, le Président était élu par les parlementaires des deux Chambres réunies à
Versailles. Cette désignation, résultant de l’amendement Wallon, devait sceller la République.
Cette solution d'un Chef de l’Etat subordonné aux chambres, permettait aux assemblées d'être tranquilles, et les incitait
peu à nommer des personnages de premier plan.
Ainsi, Clemenceau ne disait-il pas : "Je vote pour le plus sot", c’est-à-dire celui qui posera le moins de problèmes.
Cela donna lieu parfois à des élections très difficiles, comme celle Coty sous la IV ème République où il ne fallut pas
moins de 13 tours de scrutin.
Ce principe est dénoncé par De Gaulle, dans son fameux discours du 16 juin 1946 à Bayeux, où il dit que le pouvoir
exécutif ne doit pas procéder du législatif.
Pour lui, le Chef de l’Etat doit être élu par un collège électoral englobant certes le Parlement, mais de façon plus élargie.
Les art. 6 et 7 du texte originel de la Constitution s’inspiraient de ces principes, car jusqu’en 1952 le Président de la
République était élu au suffrage universel indirect par un collège électoral de 80 personnes composé de députés, de
sénateurs, de conseillers généraux, d'élus des DOM TOM et des délégués de conseils municipaux.
La première réforme fut proposée par Pompidou, concernant le passage du septennat au quinquennat. Ce projet fut
déposé le 6 septembre 1973, et voté le 16 octobre par l’Assemblée Nationale avec une majorité insuffisante pour que le
Président de la République puisse entamer une révision de la Constitution. De plus, le Congrès ne voulait pas faire appel
au référendum suite au fâcheux épisode de 1969.
Valéry Giscard d'Estaing et Mitterrand étaient d’accord sue ce même principe, toutefois après leu accession au pouvoir,
ils n’ont rien changé.
En 2000, le Président de la République et le Premier ministre devaient s'affronter dans une petite course politique, avec
la volonté des socialistes de réduire le mandat présidentiel.
Le 24 septembre 2000, la loi constitutionnelle du 2 octobre 2000 est adoptée par référendum avec 73,5% de oui, et
malgré une abstention de 69,68%.
Le quinquennat devrait ainsi permettre de consulter plus souvent les électeurs sur le choix du Président de la
République, et permettre d’éviter une cohabitation (pas si évident).
Par ailleurs, la coexistence d'élections législatives et présidentielles risque de banaliser ces dernières.
Ce système accordait une plus grande importance au Président de la République, et assurait la primauté de celui-ci.
Le 20 septembre 1962, le Président de la République déclara qu’il avait décidé, sur proposition du Gouvernement, de
soumettre au peuple un projet de révision des art. 6 et 7 de la Constitution, afin de permettre l’élection du Président de la
République.
Pour pouvoir se présenter aux élections présidentielles, il faut avoir la nationalité française, être âgé de 23 ans au
minimum, et avoir accompli son service militaire.
Afin de prévenir les candidats fantaisistes, il convient d'être représenté par 500 parrains (parlementaires, conseillers
régionaux, conseillers généraux, maires…). Ces parrains doivent provenir de 30 départements différents, et il ne peut y
en plus de 10% issus du même département.
Les présentations se font par le biais d’un imprimé distribué par les préfets aux parrains éventuels. Ces imprimés
doivent être renvoyés au Conseil Constitutionnel, 18 jours avant le premier tour de scrutin.
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Les candidats doivent donner leur consultation, déposer auprès du Conseil Constitutionnel, sous enveloppe scellée, une
déclaration sur l’honneur précisant leur situation patrimoniale, et s’engager en cas d’élection à déposer une autre
déclaration.
Le Conseil Constitutionnel vérifie que les candidats remplissent l’ensemble des conditions requises.
La liste officielle des candidats sera publiée dans le JO au plus tard le 16ème jour avant le premier tour.
c – La campagne électorale
Les règles visent à assurer l’égalité des principaux candidats. La vérification est appréciée par la Commission Nationale
de Contrôle de la Campagne pour l’élection du Président de la République, créé en 1964.
Chaque candidat peut faire connaître sa candidature par le biais de panneaux électoraux, ou par l’envoi d’une profession
de foi aux électeurs (programme).
L’Etat prend en charge les frais de la campagne officielle. Elle est fixée par un calendrier publié au JO. Cette campagne
effective dure 15 jours pour le premier tour, et 8 jours pour le second tour. Elle s’achève le vendredi à minuit qui
précède le scrutin. Dès lors, la circulation de tracts est interdite.
Pour assurer l’égalité des candidats, le temps d’antenne est contrôlé par le CSA.
A l’origine, les textes ne prévoyaient pas les accidents de parcours, comme le décès, qui affectent les candidats.
Donc, l’art. 7 de la Constitution fut modifié afin de remédier à ces éventuelles situations dans lesquelles un candidat
peut disparaître ou être empêché.
Les 5 alinéas furent ajoutés à l’article 7 de la Constitution afin de parer à la situation où un candidat peut être empêché
ou disparaître.
Ainsi, si dans les sept jours précédents la date limite de dépôt des candidatures un candidat décède ou se trouve
empêchée, le Conseil Constitutionnel peut reporter les élections.
Si avant le premier tour, un candidat meurt ou est empêché, le Conseil Constitutionnel a l’obligation de prononcer le
report de l’élection.
En cas de mort ou d’empêchement de l’un des deux candidats les plus favorisés au premier tour, le Conseil
Constitutionnel doit déclarer la nécessité de recommencer l’ensemble des élections. De même, en cas de mort ou
d’empêchement de l’un des deux candidats pour le second tour.
En vertu de l’art. 58 de la Constitution, c’est le Conseil Constitutionnel qui veille à la régularité des élections et
prononce les résultats.
En tenant compte des deux mandats de Mitterrand, il y a eu cinq présidents élus au suffrage universel direct depuis
1962.
De Gaulle, le 5 décembre et 19 décembre 1965, fut élu avec 55,2% suffrage, contre 44,8% pour Mitterrand
Pompidou, aux élections du 1er et 15 juin 1969, remporta 58,2% des suffrages, contre 41,8% pour Alain Poher. La
gauche était divisée lors de ces différentes élections.
Valery Giscard d'Estaing, le 5 et 19 mai 1974 devient Président avec 50,8% des suffrages exprimés, contre 49,2% pour
Mitterrand.
Mitterrand, 26 avril et 10 mai 1981 gagne avec 51,8% des suffrages, contre Valéry Giscard d'Estaing avec 48,2%.
Mitterrand réélu, après les élections des 24 avril et 8 mai 1988, avec 54% des suffrages contre 46% pour Chirac.
Enfin, Chirac, aux élections du 23 avril et 7 mai 1995, est élu avec 52,64% des suffrages contre 47,36% pour Jospin.
Il est permis d’envisager que le Président de la République doit cesser ses fonctions en raison d’une absence ou d’une
affection. Le Chef de l’Etat se trouve alors dans l’incapacité d’assurer ses fonctions.
Ces hypothèses sont susceptibles de donner lieu à l’exercice d’une suppléance. Le troisième alinéa de l’art. 21 de la
Constitution prévoit que le Premier ministre peut suppléer le Président de la République dans la présidence des conseils
et communautés supérieurs de défense nationale.
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Le dernier alinéa de l’art. 21 dispose aussi qu’à titre exceptionnel, le Premier ministre peut suppléer le Président de la
République pour la présidence d’un conseil des ministres, mais en vertu d’une délégation expresse, et sur un ordre du
jour déterminé.
Mais en dehors de ces deux hypothèses, rien ne semble prévu pour parer à une cessation temporaire des fonctions
présidentielles.
Le mandat peut être interrompu en cas de décès du Président de la République, de démission ou d’empêchement.
Ces trois hypothèses ouvrent une période d’intérim.
Les deux premiers cas donnent lieu à de nouvelles élections, le troisième cas est plus délicat. Il s'agit du caractère
définitif résultant d’une affection physique ou mentale.
Cet empêchement n’a jamais été constaté lors de la Vème République. En revanche, De Gaulle a démissionné, et
Pompidou est mort le 2 avril 1974 en donnant naissance à une période d’intérim.
Si l’une de ces trois hypothèses se produit, il revient au Conseil Constitutionnel, saisi par le Gouvernement, de constater
la vacance du Président de la République, et ce en vertu du quatrième alinéa de l’art. 7 de la Constitution.
Qui va assurer l’intérim ?
Sous la IIIème République, le Conseil des ministres exerçait temporairement les fonctions du Président.
Sous la IVème République, la tâche incombait au Président de l’Assemblée Nationale.
L'art. 7 de la Constitution de 1958 prévoit également la compétence du président du Sénat, et c’est d’ailleurs Alain
Poher qui assura l’intérim de 1969 et de 1974 en sa qualité de président du Sénat.
Les pouvoirs du Président intérimaire sont limités pendant cette période, selon l’art. 7.
Ces dispositions visent à l’empêcher de prendre des décisions visant à conforter sa position. Dans cette optique, le
dernier alinéa de l’art.7 de la Constitution prévoit la responsabilité du Gouvernement devant le Parlement, et l’art.59
prévoit qu’aucune révision constitutionnelle ne peut être appliquée pendant la vacance du Président de la République.
Toutefois, rien ne s’oppose à ce que le Président intérimaire face usage de l’art.16, et ait recours à la bombe atomique.
1 – L’irresponsabilité présidentielle
L’irresponsabilité du Président de la République est traditionnelle dans notre histoire constitutionnelle. Cette
irresponsabilité est affirmée dès la première constitution (de 1791), ainsi la personne du roi est inviolable et sacrée. Les
différents textes qui suivent confirment.
Bien qu'irresponsable politiquement, le Chef de l’Etat reste responsable des délits et crimes qui vient à commettre.
Toutefois dans une décision du 22 janvier 1999, la responsabilité pénale du Chef de l’Etat ne paraît être mis en cause
que devant la haute cour de justice.
Selon l’art.68 de la Constitution, le Président de la République n’est responsable que des actes relevant de la haute
trahison.
Il ne peut être mis en accusation que par les assemblées, et par une majorité absolue des membres les composants. C’est
la haute cour de justice, instituée par l’art.67 de la Constitution et comprenant un nombre égal de députés et sénateurs
élus en leur sein, qui serait appelé à le juger.
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3 – La présidence des conseils
La rénovation du statut du Président de la République, entreprise par la Constitution de 1958, devait lui reconnaître un
pouvoir accru pour mener en bien sa mission.
Ces pouvoirs traditionnels ont été renforcés, et ils sont donc plus importants que dans les régimes précédents, et de plus
il est dispensé du contreseing ministériel, appelé "pouvoir propre".
Le second alinéa de l’art.8 de la Constitution dispose que le Président de la République nomme les ministres sur
proposition du Premier ministre, et met fin à leur fonction.
Le décret présidentiel comportant les noms de l’équipe gouvernementale est contresigné par le Premier ministre. Quant
à l’intensité étendu du Président de la République en la matière, il apparaît que cette liberté est tributaire des
circonstances politiques du moment.
Son pouvoir de nomination est étendu en période de fait majoritaire, et restreint lors d’une cohabitation. Ceci dit
Mitterrand a refuser de nommer des ministres.
De même le second alinéa de l’art.13 donne le pouvoir de nommer, et de promouvoir les emplois civils et militaires. Il
dit aussi partager ce pouvoir avec le Premier ministre en application de l’art.21 de la Constitution.
L’art.13 de la Constitution fournit la liste des autorités pouvant être nommées par le Président : les préfets, les
conseillers d’état, les ambassadeurs, les officiers généraux, les recteurs d’académie…
Le président nomme 70 000 agents chaque année.
Selon l’art.13, le Président de la République signe les ordonnances et les décrets délibérés en Conseil des ministres.
Cet article confère un pouvoir réglementaire au Président, car les décrets ont une vocation réglementaire.
Ce pouvoir doit être partagé avec un Premier ministre selon l’art.21 de la Constitution, mais son principal titulaire reste
le Premier ministre, et la liste des décrets est délibérée en Conseil des ministres.
Son pouvoir, au regard du premier alinéa de l’art.10, permet au Président de promulguer les lois. La promulgation de
l’acte, par lequel le Président atteste officiellement l’existence d’un acte législatif, donne ordre aux autorités publiques
d’observer et de faire observer cet acte.
Le président est tenu de promulguer les lois dans un délai de 15 jours, donc il ne peut pas choisir car c’est une
compétence liée à ce délai. Par ailleurs, selon le second alinéa de l’art.10, le Président peut demander au Parlement,
avant l’expiration du délai de promulgation, une nouvelle lecture qui ne peut lui être refusée.
Le président ouvre et clôt les cessions extraordinaires du Parlement en vertu de l’art.30.
Selon l’art.15, le Président de la République est le chef des armées; et selon l’art.14 de la Constitution le Président
accrédite les ambassadeurs.
Enfin, il négocie et ratifie les traités selon l’art 52 de la Constitution.
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Selon l’art.17 de la Constitution, le Président de la République a le droit de grâce, mais il ne concerne pas uniquement la
peine capitale (abolie). Ce droit de grâce s’applique à toute condamnation pénale.
Pour tous ces pouvoirs partagés, le contreseing du Premier ministre est indispensable.
La caractéristique des pouvoirs propres du Président de la République constitue l’innovation essentielle de la Vème
République, dans la mesure où sous le régime précédent chaque acte du Président devrait être contresigné.
Ici, le pouvoir exclu le contreseing ministériel.
Dans des cas précis, et dans des domaines énumérés de façon limitative dans art.19 de la Constitution, le Président peut
décider seul. Cela est d'autant plus radical, que ces domaines de compétence appartiennent à des domaines tout à fait
primordiaux.
Selon l’art.11 de la Constitution, le Président de la République, sur proposition du Gouvernement pendant la durée des
sessions, ou sur proposition conjointe des deux assemblées, peut soumettre au référendum tout projet de la loi sur les
pouvoirs publics. Il peut s'agir de réformes relatives à la politique économique ou sociale de la nation, et aux services
publics qui y concourent, en tendant à autoriser la ratification d’un traité qui aurait des incidences sur le fonctionnement
des institutions.
La proposition doit émaner du Gouvernement ou des deux Chambres.
Les propositions doivent être publiées au JO, et l’utilisation du verbe "pouvoir" montre que le Président de la
République reste maître de la décision, et peut émettre ou non un avis favorable à la demande.
La proposition conjointe des deux assemblées se matérialise par le vote d’une motion par chacune des assemblées qui
proposent au Chef de l’Etat de soumettre au référendum un projet de loi.
Les propositions de lois d’origine parlementaires sont exclues.
63
Depuis la réforme constitutionnelle du 4 août 1995, lorsque le référendum est utilisé à son initiative, le gouvernement
est tenu de faire une déclaration devant chaque assemblée suivie d’un débat.
Jusqu’en 1995, le champ d’application est réduit.
En 1984, Mitterrand avait proposé d’étendre ce champ pour soumettre au peuple les projets de lois concernant les
garanties fondamentales des libertés publiques. Ceci fut abandonné, car il y eu opposition du Sénat.
Chirac a repris cela, et la loi constitutionnelle du 4 août 1995 élargit le champ d’application en ajoutant le projet de loi
portant sur la politique économique et sociale de la nation, et les services publics qui y concourent.
Quand le référendum est approuvé, il y a promulgation sous quinze jours suivant les résultats de la consultation.
De Gaulle recourut au référendum à quatre reprises.
Le 8 janvier 1961 et le 4 avril 1962, concernant la politique d’autodétermination en Algérie, les accords d’Evian et pour
s’assurer du soutien des français pendant cette période difficile.
Le 28 octobre 1962, pour élection du président au suffrage universel direct.
Le 27 avril 1969, relatif à l‘instauration des régions et la réforme du Sénat. Ce référendum refusé par le peuple provoqua
le départ de De Gaulle.
Le référendum fut ensuite peu réalisé.
Celui du 23 avril 1972 était destiné à autoriser le Président de la République à ratifier le traité de l’adhésion de la
Grande-Bretagne, l’Irlande, le Danemark, et de la Norvège.
Mais Pompidou n’a pas associé son avenir politique au référendum.
Le 6 novembre 1988, référendum sur le statut de la Nouvelle-Calédonie.
Le 20 septembre1992, référendum pour autoriser le Président de la République à ratifier le traité de Maastricht.
Le Président de la République peut, après la consultation du Premier ministre et du président de chacune des
assemblées, prononcer la dissolution de l’Assemblée Nationale.
Pouvoir proposé sous contreseing, le chef de l’état n’est pas tenu de suivre les avis demandés. L’exercice de ce droit de
dissolution connaît des limites, car les élections législatives doivent avoir lieu entre 20 et 40 jours après la dissolution.
L’Assemblée se réunit de plein droit le deuxième jeudi qui suit son élection, et une session est ouverte pour une durée
de quinze jours.
Ensuite, une nouvelle dissolution ne peut avoir lieu dans l’année qui suit ces élections.
Toute une série d’interdictions vise à réduire la dissolution en période incertaine.
Elle est interdite pendant l’exercice des pouvoirs exceptionnels du Président (art.16), pendant intérim et vacance.
Sous la Vème République, la dissolution règle le différent entre Assemblée et Parlement, par le peuple.
C’est aussi une possibilité qui s'offre au Chef de l’Etat, quand il est la cible d’attaques.
La dissolution permet également de sortir d’une crise sociale.
Si un désaccord amène un blocage des institutions, la dissolution permet d'éviter une paralysie.
Le recours à la dissolution ne nécessite pas que la crise soit consommée, elle peut être supposée, ainsi les dissolutions
des 22 mai 1981 et du 14 mai 1988 s’inscrivent certainement dans ce cadre. En effet, une crise apparaissait inévitable,
car le Président était face à une majorité hostile.
Le Président de la République est irresponsable, et la mise en jeu de la responsabilité gouvernementale ne doit pas
l’atteindre.
En 1962, suite au conflit entre Pompidou et le Parlement sur l’élection du Président au SUD, l’Assemblée Nationale
adopta une motion de censure et le gouvernement fut renversé.
Le 9 octobre 1962, De Gaulle prononça la dissolution de l’Assemblée Nationale et permit au peuple de trancher le
conflit. Les électeurs donnèrent une majorité au Président de la République, et il renomma Pompidou Premier ministre.
La dissolution peut permettre de sortir d’une crise sociale. Ainsi, le 30 mai 1968, il y a eu dissolution de l’Assemblée
Nationale et les élections donnèrent une majorité au Président.
La dissolution peut soutenir un plan stratégique comme celle du 21 avril 1997.
Les quatre dissolutions depuis 1958 ont toujours donné lieu à un renforcement de l’autorité du Président de la
République, sauf celle de 1997 qui a permis une alternance.
Cela permet au Président de concentrer l’ensemble des pouvoirs en cas de crise relativement grave.
Ce fut la volonté de De Gaulle pour éviter l’effondrement de la France comme en 1940.
64
L' article 16 se caractérise par des situations particulières. Les conditions de sa mise en œuvre sont strictes, il faut que
les institutions de la République, l’intégrité du territoire ou les engagements internationaux soient menacés de manière
grave et immédiate.
Si ces conditions sont réunies, le Président met en œuvre l’art.16 et œuvre les mesures qui en découlent.
Toutefois, le Président doit respecter certaines procédures, comme la consultation du Premier ministre, du président de
l’Assemblée Nationale et le Conseil Constitutionnel.
Il n'y a pas de conséquences à la consultation du Premier ministre et du Président de l’Assemblée Nationale. Concernant
l’avis du Conseil Constitutionnel, celui-ci doit être motivé et publié.
Les effets de l’art.16 sont multiples. Le Parlement se réunit de plein droit et l’Assemblée Nationale ne peut être
dissoute.
Il convient que les mesures adoptées en vertu de cet article soient inspirées par la volonté du pouvoir public.
Ces mesures (décisions) sont soumises au Conseil Constitutionnel par avis restants secrets.
Le 2 mars 1962, par l'arrêt Rubin de Servens, le Conseil d’Etat a considéré que le recours à l’art16 était un acte de
gouvernement, donc aucun recours possible.
Les décisions prises par le Président de la République dans le domaine réglementaire représentent des actes
administratifs et peuvent faire l’objet de recours.
Entre le 23 avril et le 29 septembre 1961, la seule application de l’art.16 fut relative à l’annonce de l’autodétermination
de l’Algérie, lorsque des généraux déclenchèrent un putsch en séquestrant le Président du Gouvernement.
De Gaulle a considéré que la mise en œuvre de l’art.16 était nécessaire, et cela fut confirmée par le Conseil
Constitutionnel le 25 avril 1961.
Ainsi, 22 décisions furent prises par De Gaulle, et le putsch fut éradiqué au bout de trois jours. Il y a eu confusion
organique des pouvoirs.
Ceci est traditionnel en régime parlementaire, et fut utilisé en 1877 par Mac Mahon pour la dissolution et par son
successeur Grévy qui s’est engagé à ne jamais dissoudre.
Ceci est également utilisé pour annoncer les référendums.
II – Le Gouvernement
A – Composition du Gouvernement
1 – Le Premier ministre
Sous la IIIème République, le Président du Conseil est une fonction coutumière. Il faut attendre le 24 décembre 1934
pour voir la création de services rattachés directement au Président du Conseil, et deux chapitres budgétaires.
Sous la IVème et Vème République, le Premier ministre se substitue au Président du Conseil.
L’art.8 al.1 précise qu’il est nommé par le Président de la République. Ce choix est discrétionnaire, car le nouveau
nommé doit avoir une majorité parlementaire.
Dans l’hypothèse d’une forte majorité, il semble logique que se soit le leader de la majorité, mais il peut choisir des
personnes en marge n’ayant pas un grand passé politique, comme Georges Pompidou ou Raymond Barre.
Le Président peut dissoudre l’Assemblée Nationale, et nommer un Premier ministre de son choix comme en 1981 et
1988. Il peut choisir un représentant de la nouvelle majorité comme en 1986, 1993 et 1997.
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Le texte ne fait pas de référence à une investiture préalable, mais l’al.1 de l’art.49 oblige le Premier ministre, après
délibération du Conseil des ministres, à engager la responsabilité du gouvernement sur son programme devant
l’Assemblée Nationale.
En application du second alinéa de l’art.8, le Président nomme les ministres du gouvernement sur proposition du
Premier ministre.
Si le choix appartient au Premier ministre, en période de fait majoritaire, c’est les deux hommes qui composent l’équipe
gouvernementale.
En cohabitation, les pouvoirs du Chef de l’Etat sont souvent limités, mais le Président peut récuser certains candidats.
La nomination est fondée sur la compétence de chacun, mais aussi sur une volonté politique concernant les différentes
tendances de la majorité.
C’est le Président de la République qui la prononce, mais sur proposition du Premier ministre. La démission collective
peut-être provoquée, consentie ou imposée.
La démission individuelle intervient lors d'une divergence sérieuse entre un ministre, le Président de la République et/ou
le Premier ministre.
1 – La hiérarchie gouvernementale
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Viennent ensuite les ministres délégués auprès du Premier ministre, ou auprès d’autres ministres. Ils participent au
Conseil des ministres.
Enfin, il y a les secrétaires d’état, mais ils ne jouissent pas d’une totale liberté dans le secteur qui leur est confié.
Il n’y a pas de ministères d’état actuellement.
Selon l’alinéa 1 de l’article 23 de la Constitution, les fonctions des membres du gouvernement sont incompatibles avec
l’exercice d’un mandat parlementaire, fonction ou profession à caractère national, ou toute fonction publique ou activité
professionnelle.
Il y a également incompatibilité avec les fonctions publiques et privées.
Ces incompatibilités visent à écarter la pression exercée sur le Premier ministre par des employeurs ayant des
revendications particulières contraires à l’intérêt général.
Cela touche aussi les emplois publics.
Cette incompatibilité apparaît dans le public, comme dans le privé.
Incompatibilité également avec un mandat parlementaire. Cette incompatibilité est une innovation de la Vème
République, et elle entre en contradiction avec les règles ayant usage précédemment. Les ministres étaient alors choisis
parmi les députés, qui ne perdaient pas pour autant leur mandat.
Les constituants voulaient se dégager de l’influence des partis, et de leur lutte au sein de l’Assemblée. Cette
incompatibilité intervient donc pour renforcer la solidarité et la stabilité gouvernementale, afin d'empêcher la course au
portefeuille, et pour démonter que l’exécutif ne procédait pas du législatif.
Le 17 novembre 1958, une ordonnance fixa les modalités de cette incompatibilité dans l'art.23 de la Constitution.
Le ministre a un délai d’un mois pour choisir son mandat parlementaire, ou accepter les fonctions ministérielles. Si c’est
un choix ministériel, le parlementaire est remplacé par son suppléant élu en même temps que lui.
L’art. 25 dispose que le suppléant élu remplace le titulaire jusqu’au renouvellement total ou partiel de l’Assemblée à
laquelle il appartenait. Le parlementaire ne retrouve pas immédiatement son siège.
L’ordonnance de 1958 suppose une indemnité égale au traitement ministériel pendant six mois. Cette ordonnance
dispose que le suppléant ne peut pas se présenter contre le ministre démissionnaire à la prochaine cession.
Dans la pratique il est coutume que le ministre demande à son suppléant de démissionner pour tenter de récupérer son
siège.
Les ministres doivent-ils relever des textes de droit commun pour les actes dommageables accomplis dans l’exercice de
leur fonction ?
Si oui, il y a risque de poursuites abusives de la part de particuliers dit "lésés". L’aménagement d’un système particulier
est considéré comme un privilège en faveur des ministres en exonérant leur responsabilité.
Il faut distinguer la responsabilité civile, et la responsabilité pénale.
La responsabilité civile appartient aux règles de droit commun.
La responsabilité pénale des ministres pour des actes dans l’exercice de leur fonction était appréciée traditionnellement
par la haute cour de justice, mais il s’agissait d’une responsabilité théorique car la procédure est lourde et inadaptée. Il y
avait irresponsabilité des ministres.
C’est à la suite de l’affaire du sang contaminé, que la loi constitutionnelle du 27 juillet 1993 a abrogé le second alinéa
de l’art.68 de la Constitution pour créer le 68-1 et le 68-2.
La loi organique du 23 novembre 1993 a précisé les modalités d’application de ces articles.
Au terme de l'art. 68-1 de la Constitution, les membres du gouvernement sont pénalement responsables des actes
accomplis dans l’exercice de leurs fonctions, et qualifiés de crime ou de délit au moment commis. Les actes sont jugés
par la Cour de Justice de la République.
Selon l’art.68-2, la Cour de Justice de la République est composée de douze parlementaires élus pour moitié parmi
Assemblée Nationale, et pour l’autre du Sénat. Trois magistrats de la cour de cassation assurent la présidence de la
Cour.
Toute personne, qui se prétend lésée par un crime ou un délit commis par un membre du gouvernement dans l’exercice
de ces fonctions, peut porter plainte auprès de la commission des requêtes composée de trois magistrats de la cour de
cassation, deux conseillers d’état et deux conseillers maîtres à la cour des comptes. Cette commission examine la
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plainte, et peut la classer ou la transmettre au procureur général de la cour de cassation pour qu’il saisisse la Cour de
Justice de la République.
Lorsque la Cour de Justice de la République est saisie, l’affaire est confiée à une commission d’instruction composée de
trois conseillers à la cour de cassation qui instruisent celle-ci et se prononce sur les suites à donner, l’abandon ou le
renvoi à la cour.
La cour reste liée par le code pénal pour qualifier des faits reprochés, et ne peut infliger que des peines prévues par le
législateur.
La décision de la Cour de Justice de la République peut être déférée à la cour de cassation.
Ce système prévoit un nombre de verrous/filtres pour éviter qu’un ministre soit poursuivi pour raison politique. Le
contrôle de la cour de cassation est aussi un filtre. Comme la cour ne peut pas accorder d’indemnité au plaignant, les
particuliers voulant se porter partie civile doivent saisir les juridictions ordinaires.
En vertu de l’art.68-3, et par dérogation au principe de la non rétroactivité des lois, les dispositions de l’article 68-1 et
68-2 ne sont applicables qu’aux faits commis à la date de l’entrée en vigueur de ces lois.
C – Le fonctionnement du gouvernement
Seule formation collégiale du gouvernement, elle est également la seule ayant une existence constitutionnelle (art.9 de la
Constitution).
Le Conseil des ministres est présidé par le Président de la République.
Il est collégial et solidaire. Les décisions importantes engagent la responsabilité de l’ensemble des ministres. Les
décisions adoptées en Conseil des ministres sont prises au préalable. C’est une consécration de la décision.
Ils sont présidés par le Président de la République. N’y siègent que les ministres et les secrétaires d’état. De hauts
fonctionnaires peuvent également être appelés.
Les décisions prises sont souvent préparatoires à celles du Conseil des ministres.
Ils sont présidés par le Premier ministre, et préparent les textes législatifs ou parlementaires.
Un représentant du Président de la République y est présent.
Le Premier ministre peut rendre des arbitrages à propos d’affaires concernant plusieurs ministères.
Le Premier Ministre assure l’exécution des lois (art. 21), et il bénéficie du pouvoir réglementaire d’en assurer
l'application.
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Sous la IVème république cette exécution des lois est aux mains du Président du Conseil. Le Premier Ministre prend les
actes (décrets) de nature générale et impersonnelle permettant au texte législatif de s’appliquer. D’où le terme de décret
d’application. Le Premier Ministre exerce aussi le pouvoir réglementaire autonome. La distinction entre les deux
pouvoirs réglementaires est artificielle. Le second permet d’intervenir dans les domaines ne donnant pas lieu à un
traitement du législateur.
Le Premier Ministre doit partager ce pouvoir réglementaire avec le Président de la République. L’article 21 dispose que
le Premier Ministre exécute le pouvoir réglementaire sous réserve de l’article 13 qui permet au Président de signer les
décrets délibérés en conseil des ministres.
Le Président est le chef des armées (art.15), mais en vertu de l’article 21, le Premier Ministre est responsable de la
défense nationale et le gouvernement dispose de la force armée (art. 20).
En réalité, cela revient au Président, car il dispose de la puissance nucléaire.
La politique de défense est arrêtée au conseil des ministres sous la présidence du chef de l’état, qui est aussi président du
comité de défense nationale. Le Premier Ministre met en œuvre les décisions du conseil des ministres, et s’occupe de la
loi d’utilisation militaire.
Le ministre de la défense nationale a des fonctions administratives.
L’article 21 prévoit que le Premier Ministre nomme aux emplois civils et militaires, mais c’est le Président qui donne
les emplois les plus importants en application de l’article13 et de l’ordonnance du 28 novembre 1958.
Il dispose de pouvoirs moins spécifiques, mais de plus grande importance. Il renforce son autorité et sa légitimité par
rapport à ses collègues.
Il contresigne les actes du Président.
Il doit être consulté pour la révision de la Constitution selon l’article 89, et dispose d’un pouvoir de proposition.
Il a un pouvoir de saisine du conseil constitutionnel article 54 et 61.
2 – Attributions du gouvernement
En vertu du 1er alinéa de l’article 20, le gouvernement détermine et conduit la politique de la nation. C’est à dire, qu’il
revient au gouvernement de fixer les grandes orientations, et de disposer des moyens pour les accomplir.
Le Premier Ministre a l’initiative des lois en vertu de l’article 39 de la Constitution. En période de fait majoritaire, c’est
davantage la politique du Président de la République.
Le second alinéa dispose que le gouvernement dispose de l’administration et de la force armée.
Il y a des circonstances graves, auxquelles le gouvernement doit avoir la possibilité de faire face. Pour cela, le
constituant et le législateur ont prévu des réponses.
L’état de siège, prévu par les lois de 1849 et 1978, et réglementé par l’article 36 de la Constitution.
L’état de siège est décrété en conseil des ministres, et sa prorogation au delà de 12 jours ne peut être autorisé que par le
parlement (loi).
Il est déclaré en cas de péril imminent, lors d’un état de guerre étrangère où lors d’une insurrection armée.
Il transfert de l’autorité civile à l’autorité militaire les pouvoirs de police.
Il y a l’état d’urgence (loi du 23 avril 1955) décrété en conseil des ministres, en cas d’atteinte grave à l’ordre public ou
en cas de calamité publique.
C’est une extension du pouvoir de police en faveur des préfets, ou en faveur du ministre de l’intérieur. Les deux régimes
se retrouvent sur le terrain de la restriction des libertés.
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Section 3 : Le pouvoir législatif
1 – Elections législatives
C’est une ordonnance du 13 octobre 1958 qui fixe le régime électoral pour l’élection des députés. Il s'agit d'un scrutin
uninominal majoritaire à deux tours.
Elu au premier tour, le candidat dispose de la majorité absolue à condition qu’il ait un quart des voies des inscrits. Lors
du second tour, la majorité relative suffit.
Pour aller au second tour, il faut disposer de 12,5 % des inscrits.
Pour être éligible, il faut être électeur, avoir 23 ans, être en règle au niveau du service national et ne pas être
incompatible ni inéligible.
En dehors de la période de représentation proportionnelle qui dura un an, le scrutin majoritaire est traditionnel sous la
Vème République pour la désignation des députés.
2 – Elections sénatoriales
Ces élections au Suffrage Universel Indirect (SUI) permettent la représentation des collectivités territoriales.
Les français installés hors de France sont représentés par le Sénat.
Le collège électoral est constitué :
- députés
- conseillers régionaux
- conseillers généraux
- délégués des conseils municipaux, dont le nombre varie selon l’importance de la commune.
1 – Suppléance parlementaire
En vertu de l’article 95 de la Constitution, lors des élections des députés et sénateurs, des suppléants doivent également
être élus. Ceci est fait pour éviter des élections partielles, en cas de vacance du siège jusqu’au renouvellement total ou
partiel de l’assemblée à laquelle ils appartiennent.. Le remplacement a lieu dès qu’il y a vacance du siège par décès,
acceptation de fonctions ministérielles, ou fonction gouvernementale de plus de six mois.
La démission du titulaire doit provoquer l’élection partielle.
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- sénateur
- représentant au parlement européen
- ministre
- membre du conseil constitutionnel
- membre du conseil économique et social
-
Il y a des limites au cumul des mandats électifs.
Les lois organiques du 5 décembre 1985 et du 5 avril 2000 prévoient que le mandat parlementaire ne peut pas être
cumulé avec l’exercice de d’un autre mandat électif tel que :
- conseiller régional
- conseiller à l’assemblée de Corse
- conseiller général
- conseiller municipal de Paris
- conseiller municipal d’une commune de plus de 3500 habitants
Il pourrait apparaître incompatible qu’un parlementaire exerce aussi une fonction privée, toutefois, contrairement au
régime précédant le cumul avec une activité privée est admis.
Pour éviter toute collusion, des dérogations au principe de compatibilité sont prévues. L’emploi civil est interdit à un
parlementaire avocat au risque de se mettre en contradiction avec l’intérêt public.
Le code électoral délivre toute une série d’incompatibilités, telles des fonctions de direction dans une entreprise faisant
appel public à l’épargne (art. 146 de la loi organique du code électoral)
A la suite de son élection, le parlementaire frappé d’une incompatibilité a un délai de trente jours pour choisir entre son
mandat et son activité incompatible.
Quand il y a un doute en matière d’incompatibilité, il y a saisine du conseil constitutionnel par le Président de
l’Assemblée, le Garde des Sceaux ou par le parlementaire. Si le conseil constitutionnel estime que l’incompatibilité est
fondée, le parlementaire doit régler sa situation dans un délai de trente jours. Si le parlementaire ne se manifeste pas, il
sera considéré comme démissionnaire d’office par le conseil constitutionnel.
En cours de mandat le parlementaire peut avoir à nouveau des problèmes d’incompatibilité, donc il est tenu de déclarer
au bureau de son assemblée toute nouvelle activité.
Le parlementaire qui ne respecte pas ces dispositions serait déclaré démissionnaire d’office par le conseil
constitutionnel.
En cas d’incompatibilité, le parlementaire sera remplacé par le suppléant.
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3 – Les immunités parlementaires
a – Irresponsabilité
Cette immunité de fond concerne les actes accomplis par le parlementaire dans l’exercice de ses fonctions.
Article 26 alinéa 1 :
Aucun membre du Parlement ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l’occasion de ses opinions, ou
votes émis par lui dans l’exercice de se fonctions. Il ne peut être ni pénalement, ni civilement, poursuivi pour ses
opinions, votes et rapports, qu’il a rédigé dans l’exercice de ses fonctions.
Cette irresponsabilité est perpétuelle, par contre le parlementaire sera toujours responsable des propos ou opinions émis
en dehors de l’exercice de ses fonctions.
b – Inviolabilité
Cette immunité de procédure fut révisée à l’occasion de la révision constitutionnelle du 4 août 1995 article 26 :
Afin d'assurer l’indépendance des parlementaires, l’inviolabilité concerne les actes en dehors de l’exercice de leurs
fonctions. L’inviolabilité n’existe qu’en matière correctionnelle ou criminelle. Peut faire l’objet de poursuites civiles et
contraventionnelles pour le protéger de l’exécutif.
Désormais, le parlementaire ne peut faire l’objet en criminelle ou correctionnelle, d’une arrestation ou de toute autre
mesure privative de liberté, qu’avec l’autorisation du bureau de l’assemblée dont il fait partie. C’est le bureau dont il fait
partie, qui donne l’autorisation prévue, et qui ne s’impose pas en cas de crime ou de flagrant délit.
L’assemblée dont il fait partie le parlementaire peut suspendre les mesures privatives ou restrictives de liberté, mais
uniquement pour la session.
L’article 26 prévoit une séance supplémentaire pour pouvoir envisager cette possibilité.
Chaque assemblée dispose de son règlement, qu’elle a élaboré. Mais ces règlements ont beaucoup de similitudes.
Chaque assemblée a une certaine liberté pour élaborer son règlement.
Le règlement de chaque assemblée est soumis au conseil constitutionnel selon l’article 61 de la Constitution.
L’article 32 de la Constitution :
Le président de l’Assemblée Nationale est élu pour la durée de la législature.
Le président du Sénat est élu à chaque renouvellement partiel (triennal). L’élection a lieu à scrutin secret, et est présidé
par le doyen d’âge. Le président du Sénat est le troisième personnage de l’état, et le président de l’Assemblée Nationale
en est le quatrième.
Le président de chaque assemblée a des attributions parlementaires et constitutionnelles.
Le président dirige et organise les débats, il doit faire respecter le règlement de l’Assemblée (discipline, sûreté…).
Le président du Sénat assure l’intérim du Président de la République.
Les présidents des assemblées doivent être consultés par le Président de la République avant chaque dissolution et avant
l’exécution de l’article 16.
Les présidents de chaque assemblée peuvent saisir le conseil constitutionnel, et nomment chacun trois membres au
conseil constitutionnel article 56 & 61 (respectivement nomination et saisine).
C’est l’instance dirigeante de l’assemblée et est présidé par le président de chaque assemblée. Le bureau est composé de
22 membres du sénat et 22 de l’A.N, un président, 6 vices président, 3 questeurs, 12 secrétaires.
Un vice président peut remplacer le président avec les mêmes pouvoirs.
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Les questeurs chargés de l’administration intérieure de l’assemblée. Les secrétaires chargés des PV de séance, vérifient
les délégations de vote et constate vote et les résultats du scrutin.
Sous la Vème République, ce sont les règlements des assemblées qui fixent l’organisation et le fonctionnement des
groupes parlementaires.
Ces groupes sont en quelque sorte la représentation des grands partis politiques.
Un groupe est composé de 20 députés ou 15 sénateurs. Tous les parlementaires n’appartiennent pas à des groupes.
Certains sont rattachés (partage des mêmes valeurs, mais pas affilié au parti), et les inscrits n’appartiennent pas à un
parti politique.
Chaque groupe a un bureau, un secrétariat administratif et un président.
5 – Commissions parlementaires
Le second alinéa de l’article 46 fixe à six le nombre de commissions permanentes de chaque assemblée. Dans
l’Assemblée Nationale :
- commission des affaires culturelles, familiales et sociales
- commission des affaires étrangères
- commission de la défense nationale et des forces armées
- commission des finances, de l’économie générale et du plan
- commission des lois constitutionnelles, de la législation et administration générale de la République
- commission de la production et des échanges
Tous les parlementaires ont un problème de siège proportionnel à leur importance numérique. Les commissions sont
dirigées par un bureau comprenant un président, un vice président et des secrétaires.
Les commissions permanentes préparent les propositions de loi en les examinant.
Les pouvoirs de ces commissions ne sont pas illimités, contrairement dans les constitutions antérieures.
Pour les projets de loi, ces commissions disposent de la possibilité de rédiger un rapport donnant un avis, un
commentaire, article par article; et des amendements.
On évite, aux niveaux des commissions permanentes, de s’immiscer dans la vie et le travail du gouvernement.
S’il s’agit d’une proposition de loi, la commission est compétente pour faire tout acte semblant utile.
b – Commissions spéciales
Dans l’esprit des constituants de 1958, les commissions spéciales étaient là pour éviter que les commissions
permanentes ne prennent pas l’importance connue auparavant.
L’article 43 alinéa 1 dispose que les projets et propositions de loi se font à la demande du gouvernement ou par
l’assemblée qui en est saisi, et envoyé à des commissions spéciales. Elles sont constituées dans un but précis afin
d'accomplir un travail.
Elles accomplissent un travail essentiel dans la préparation législative. Le gouvernement et les assemblées ont renoncé à
faire appel aux commissions spéciales, sauf lorsqu’un texte pose des problèmes difficiles, techniques ou d'ordre moral.
73
c – Commissions d’enquête
Ces commissions ne peuvent pas comporter plus de 30 membres à l’Assemblée Nationale, et 21 au Sénat, élus à la
représentation proportionnelle.
La création d’une commission d’enquête résulte d’une adoption d’une proposition de résolution déposée par un sénateur
ou un député. Ces commissions sont faites pour recueillir des informations sur des faits déterminés, ou sur la gestion des
services publics et entreprises nationales.
Il y a impossibilité de commission d’enquête sur des faits ayant donné lieu à des poursuites judiciaires.
Les commissions d’enquête ont un caractère temporaire de six mois.
Pendant ce temps, la commission a des pouvoirs d’investigations importantes.
Les travaux se concluent par un rapport qui a pour vocation à être publié, mais l’Assemblée peut décider par comité
spécial de publier une partie ou pas du rapport.
C – Le travail parlementaire
1 – Sessions parlementaires
a – Sessions ordinaires
b – Sessions extraordinaires
Article 29 :
Le parlement se réunit en sessions extraordinaires à la demande du Premier Ministre, ou à la majorité de l’Assemblée
Nationale sur un ordre du jour déterminé.
Lorsque la session extraordinaire a lieu à l’initiative du premier ministre (cas général), l’article 29 ne prévoit aucune
disposition particulière.
Si l’initiative parlementaire existe, l’article 29 pose deux limites :
- clôture de la session quand le parlement aura épuisé l’ordre du jour, et celle-ci ne peut excéder 12 jours
- seul le Premier Ministre peut demander une nouvelle session avant l’expiration du mois qui suit le décret de
clôture
Ces sessions extraordinaires sont ouvertes et clauses par le Président de la République, selon l’article 30 de la
Constitution.
La Constitution prévoit que le Parlement se réunit de plein droit pendant les événements extraordinaires :
- après l’élection d’une nouvelle Assemblée consécutive à une dissolution (article 12 alinéa 3)
- en période d’application de l’article 16 (art.16 al.3)
- pour entendre un message du Président hors période de session (art.18 al.3)
2 – Séances
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L'article 48 témoigne de façon excellente du déclin du Parlement.
Il prévoit que l’ordre du jour comporte en priorité la discussion de projets, déposés par le Parlement et propositions de
lois qu’il accepte.
Autrement dit le Parlement a perdu la maîtrise de l’ordre du jour en faveur du gouvernement. Une séance par mois est
fixée à l’examen de l’ordre du jour, défini par chacune des assemblées. Cette nouvelle disposition est insuffisante pour
la maîtrise de l’ordre du jour.
Celui-ci est fixé par la conférence des présidents de façon hebdomadaire.
On distingue l’ordre du jour prioritaire, et l’ordre du jour complémentaire (proposition de la conférence des présidents
de chaque assemblée).
b – Débats
Ils ont lieu sous la présidence de chaque président des assemblées, et ouverts par l’appel du texte inscrit à l’ordre du
jour.
Le rapport de la commission concernée est ensuite rapporté à l’Assemblée. A ce moment, il peut être apposé au texte
une exception d’irrecevabilité et la question préalable.
Dans le cas contraire, la procédure continue par l’intervention des parlementaires qui doivent être inscrits.
Après la clôture de la commission générale on peut lui renvoyer.
c – Les votes
A – Le vote de la loi
1 – Le domaine de la loi
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Toutes les dispositions du bloc de constitutionalité prévoient l’intervention de la loi et du législateur. En outre, le
domaine de la loi s’est progressivement accru.
Par ailleurs, l’extension du domaine législatif peut résulter de l’attitude du gouvernement. Ainsi , il dispose d’armes
constitutionnelles, lorsque la loi empiète sur le domaine réglementaire.
Par exemple, le 30 juillet 1982 le conseil constitutionnel décide "blocage des prix et des revenus". Le conseil estime que
la Constitution n’a pas entendu frapper d’inconstitutionnalité une disposition de nature réglementaire contenu dans une
loi.
Le gouvernement y consent, et ne va pas recourir à l’article 41 de la Constitution. Le domaine de la loi pourra donc
porter sur des domaines réglementaires.
a – Domaine législatif
Elle paraît très limitée. Si le gouvernement prend un règlement en empiétant sur le domaine législatif, aucune
compétence spéciale n’est prévue.
Il faudra attendre que l’un des administrés saisisse le conseil d’état par un recours pour que le règlement soit annulé.
b – Domaine réglementaire
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Si le dépôt a été fait en temps utiles, plusieurs possibilités sont à envisager.
Le parlement peut n’avoir jamais à se prononcer.
Si le parlement est saisi et refuse la ratification, ces ordonnances deviennent caduques.
Le parlement peut aussi les ratifier de façon expresse, et aussi de façon implicite.
Les ordonnances acquerront une valeur législative, dès qu’elles ne seront plus soumises à un contrôle juridictionnel.
a – Préparation de la loi
L’initiative de la loi (article 39) appartient au Premier Ministre et aux membres du Parlement. Les projets de lois (article
39 alinéa 2) doivent être soumis à l’avis du Conseil d’Etat, qui est purement consultatif mais revêt une importance pour
la régularité du texte.
Après cet avis, le projet est délibéré au conseil des ministres, puis déposé sur le bureau de l’une ou l’autre des
assemblées (sauf loi de finances qui va sur le bureau de l’Assemblée Nationale).
Les propositions de lois échappent à ces mesures, car elles ne sont pas soumises à l’avis du Conseil d’Etat et ne sont pas
délibérées au conseil des ministres.
Selon l’article 40 de la Constitution, une irrecevabilité peut être opposée aux amendements et propositions des
parlements, si leur adoption donnait lieu à une baisse des ressources publiques ou une augmentation des charges
publiques.
L’examen en commission :
En principe le président de l’Assemblée Nationale donne son avis sur la commission compétente.
Article 42 alinéa1 :
La commission compétente ne peut pas modifier le projet de loi, toutefois s'il s'agit d'une proposition de loi, la
modification est possible.
L’inscription à l’ODJ (ordre du jour) est nécessaire pour sa discussion (article 48).
b – Examen en séance
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- Une demande de seconde délibération par le gouvernement est possible après le vote des articles pour tout ou partie
du texte.
Les parlementaires ont aussi cette faculté.
La seconde délibération ne porte que sur la nouvelle proposition du gouvernement et sur les amendements y afférent.
- Le vote sur l’ensemble du texte :
Après le vote des articles, et s’il n’y a pas demande de seconde délibération, les représentants des groupes
parlementaires donnent à l’Assemblée leur sentiment à l’égard du texte, puis il est précédé au vote de l‘ensemble du
texte adopté ou rejeté à la majorité des suffrages exprimés.
c – la navette législative
Article 45 alinéa 1 : Tout projet de loi est examiné successivement dans les deux assemblées du Parlement en vue d’une
adoption unique.
Cet alinéa implique que le texte voté en première lecture soit ensuite transmis à l’autre assemblée qui pourra l’amender.
Cette dernière assemblée devra le retransmettre à la première, il y a donc instauration d’une nouvelle navette entre les
deux assemblées.
Celle-ci répond à deux impératifs :
- Délibération sur les points de divergence
- Chaque délibération de l’Assemblée reste soumise à la procédure législative ordinaire avec renvoi à la commission
Il y a possibilité d’amendement et de discussion en séance, c’est-à-dire que les choses risque de durer quelque temps,
sauf s’il y a intervention d’une procédure particulière.
L'article 45 dispose que lorsque un projet ou proposition de loi n’a pas pu être adopté par suite à un désaccord, après
deux lectures par chaque assemblée ou si le gouvernement a procédé en urgence.
Le Premier Ministre a la faculté de provoquer la réunion d’une commission mixte paritaire (7 députés et 7 sénateurs).
Cette commission est chargée de trouver un compromis. Si elle parvient à un accord, le gouvernement a deux
possibilités :
- Il peut soumettre aux deux assemblées le texte pour approbation, donc aucun amendement n’est acceptable sauf s’il
y a accord du gouvernement.
- Il peut ne pas soumettre aux assemblées le texte ou compromis élaboré par la commission. Quand ce dernier ne
convient pas, alors la navette reprend.
Si la commission mixte paritaire ne parvient pas à trouver un accord, ou si les deux assemblées n’approuvent pas le
texte proposé, le gouvernement peut, après une nouvelle lecture par l’Assemblée Nationale et le Sénat, demander à la
seule Assemblée Nationale de statuer définitivement (article 45 alinéa 4), qui statuera seule et reprendra le texte de la
commission mixte paritaire ou le texte qu’elle aura dernièrement voté.
d – Promulgation et publication
Avant cela, le Président de la République et le Conseil Constitutionnel peuvent intervenir, en application de l’article 10
alinéa 2.
Le Président de la République peut avant expiration du délai de promulgation (15 jours) de la loi, demander au
Parlement une nouvelle délibération de la loi, ou de certains de ces articles. Cette nouvelle délibération ne peut être
refusée.
On peut demander au Parlement de reconsidérer sa position.
L'article 61 alinéa 2 dispose que les lois peuvent être déférées au Conseil Constitutionnel avant leur promulgation par le
Président de la République, le Premier Ministre, 60 députés ou 60 sénateurs ou un des deux présidents des assemblées.
Dans ce cas, le Conseil doit statuer dans un délai d’un mois, sauf s’il y a procédure d’urgence (8 jours).
Le délai de promulgation est ainsi suspendu. Les décisions du Conseil Constitutionnel ne sont pas susceptibles de
recours.
La promulgation est un acte par lequel le Président de la République reconnaît qu’une loi a été votée par les organes
législatifs compétents, conformément à la Constitution tout en donnant ordre aux autorités publiques de la respecter et
de la faire respecter.
Il y a une compétence liée (15 jours pour promulguer).
La promulgation rend la loi exécutable et la publication est la procédure utilisée pour que les citoyens aient la
connaissance des lois qui leurs sont opposables.
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5 – Les procédures législatives particulières
Elles ont pour objet d’organiser et expliquer le fonctionnement des pouvoirs publics.
La loi organique peut trouver son origine dans un projet ou dans une proposition de loi, mais un délai de quinze jours
doit séparer le dépôt du texte pour son vote par la première assemblée saisie, faute d’accord des deux assemblées.
Le texte, pour être adopté par l’Assemblée Nationale, doit recueillir la majorité absolue de ses membres.
En revanche, pour les lois organiques relatives au Sénat, la commission mixte paritaire n’est pas applicable, et elles
doivent être votée dans les mêmes termes par les deux assemblées.
En application des articles 46 et 61, les lois organiques doivent être soumises au Conseil Constitutionnel avant leur
promulgation.
Elles fixent la nature et le montant des affectations des ressources et des charges de l’état, c’est le budget.
Il y a aussi une loi de finances rectificative, qui modifie en cours d’année les dispositions et les lois de règlement qui
clôturent l’exercice financier.
La compétence est gouvernementale, c’est le projet de loi de finances.
La révision constitutionnelle du 22 février 1996 a introduit les lois de finances de la sécurité sociale dans l’article 34 de
la Constitution.
Le Parlement peut se prononcer sur la loi de finances de la sécurité sociale, qui détermine la condition de son équilibre
financier.
Confié en première analyse à l’Assemblée Nationale, le régime est fixé par l’article 47 al. 1. Si le parlement ne s’est pas
prononcé sous 50 jours, il est mis en œuvre par le gouvernement.
1 – Information du parlement
Cela peut s’effectuer par la voie des commissions, comme les commissions spéciales ou d’enquête.
Les commissions permanentes peuvent aussi demander au Premier Ministre les informations dont elle a besoin.
Il y a aussi les questions au gouvernement :
- Ecrites, elles permettent aux parlementaires d’interroger les membres du gouvernement, les ministres, qui ont un
mois pour répondre et deux mois s'il y a des difficultés.
- Orales, elles peuvent être sans débat. Elles sont en fait des questions écrites, c’est la réponse du ministre concerné
qui est orale.
C’est une procédure en désuétude, car elle est remplacée par la question au Parlement.
Il peut y avoir une question orale suivie d’un débat après la réponse du ministre. D’autres parlementaires peuvent
intervenir, il y a débat mais pas vote. Supprimée en 1998, elle est remplacé par la question au gouvernement.
En 1974, la retransmission télévisée des débats a remporté un vif succès.
Mais parfois, le parlement souffre d'un déficit d’informations et d’actions. Il y a donc la mise en place de procédures
d’information du Parlement
La loi du 6 juillet 1979 précise qu’il y aura une délégation parlementaire de chaque assemblée pour l’Union
Européenne. Cette loi fut modifiée en 1990.
Cette délégation comprend 36 membres chargés de suivre les travaux des organes de l’Union pour l’information des
assemblées.
La loi constitutionnelle du 25 juillet 1992, qui a constitutionnalisée la procédure par l’article 88 alinéa 4, fut remodifiée
par la loi du 25 janvier 1999.
Selon l’article 88 alinéa 4, le gouvernement soumet à l’Assemblée Nationale et au Sénat des transmissions du Conseil
de l’Union Européenne comportant des dispositions de matière législative.
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2 – la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée Nationale
Le Premier Ministre, après délibération du conseil des ministres, engage la responsabilité du gouvernement devant
l’Assemblée Nationale, sur son programme ou sur une déclaration politique.
Si au regard de la Constitution, cette décision revient au Premier Ministre, il est évident qu’en période de fait majoritaire
le Premier Ministre serait tenu à l’écart. De plus, si cela engage l’avenir du gouvernement, il faut une délibération
préalable en conseil des ministres.
Une fois posée, la question de confiance s’exerce normalement. Le gouvernement doit démissionner s’il n’obtient pas la
majorité des suffrages exprimés.
Il y a distinction sur les modes d’engagement de la responsabilité.
L’engagement de la responsabilité sur le programme serait pour certains obligatoire, mettant ainsi le verbe « engage » à
l’impératif.
L’engagement de responsabilité sur une déclaration de politique générale ne serait que facultatif avec l’utilisation de
l’adverbe « éventuellement ».
Il peut apparaître logique que le gouvernement nouvellement nommé engage sa responsabilité sur son programme. Il y
aurait ainsi une sorte d’investiture de l’Assemblée, tandis que l’engagement de l’Assemblée sur une question politique
d’ordre général n’emporterait pas les mêmes obligations. Il est vite apparu que cette distinction était artificielle.
Si la question se révèle large, le gouvernement aura alors une plus grande latitude pour travailler.
L’Assemblée Nationale met en avant la responsabilité du gouvernement par le vote d’une motion de censure.
Il s’agit de l’arme classique du Parlement dans le cadre d’un régime parlementaire, mais dans l’hypothèse du
parlementarisme rationalisé cette procédure a été fortement bornée pour que le gouvernement ne soit pas facilement
renversé. Ainsi, il faut au moins 1/10 des membres de l’Assemblée Nationale.
Le vote ne peut avoir lieu que 48 H après le dépôt de la motion.
C’est un système apparemment avantageux pour le gouvernement, car l’adoption d’une motion de censure est
particulièrement difficile.
La seule motion de censure de la Vème république le 5 octobre 1962 par 281 voies contre le gouvernement de Pompidou
visait le général De Gaulle, et concernait l’élection du Président de la République au Suffrage Universel Direct (SUD).
Sa portée fut limitée, puisque l’élection a bien été réalisée au SUD, et Pompidou a été reconduit dans ses fonctions.
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Section 4 : Le Conseil Constitutionnel
En 1958, le Conseil Constitutionnel était principalement un organe visant à éviter que le Parlement n’empiète pas sur les
prérogatives du gouvernement.
Le Conseil Constitutionnel devait s’assurer que la répartition des compétences soit respectée (article 84 et 39).
Son rôle s’est accru depuis le 16 juillet1971, avec la liberté d’association. Il y a renaissance du Conseil Constitutionnel.
Le Conseil Constitutionnel est un rouage essentiel des institutions, et il est défenseur des libertés individuelles.
Successeur du comité constitutionnel de la Constitution de 1946, le Conseil Constitutionnel a été créé dans une relative
indifférence.
La nature juridique du Conseil Constitutionnel est de poser des questions, agissant ainsi comme un organe politique ou
juridictionnel.
Depuis lors, la grande majorité de la doctrine établit qu'il s'agit bien d'un organe juridictionnel.
Le Conseil Constitutionnel dit le droit, en se fondant sur des normes juridiques.
Sa procédure nécessite de se juridictionnaliser, avec des décisions ayant autorité de la chose jugée.
Les décisions s’imposent aux pouvoirs publics, et aux autorités administratives et juridictionnelles.
C’est un véritable organe juridictionnel.
A – Sa composition
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B – Le fonctionnement du Conseil Constitutionnel
1 – La saisine
L’auto saisine d’un organe juridictionnel se révèle impossible dans la mesure où il doit être sollicité par une partie
quelconque afin de résoudre le litige donné.
Pourtant, en 1974, Valéry Giscard d'Estaing avait envisagé que le Conseil Constitutionnel puisse s’auto saisir des lois
qui lui paraîtraient porter atteinte aux libertés publiques garanties par la Constitution. Mais ce projet vit une forte
opposition, et fut abandonné.
Il y a une forme d’auto saisine indirecte, lorsque le Conseil est saisi d’un problème d’inconstitutionnalité de certains
articles, qu’il examine avant de les déclarer inconstitutionnels le cas échéant.
Seuls le Premier Ministre, le Président des assemblées et le Président de la République pouvaient saisir le Conseil,
jusqu’en 1974.
La loi constitutionnelle du 29 octobre 1974 a permis à 60 députés ou sénateurs de saisir le Conseil Constitutionnel.
La loi constitutionnelle du 25 juin 1992 modifia l’article 54 de la Constitution, pour que 60 sénateurs ou députés
puissent saisir le Conseil Constitutionnel pour vérifier la conformité des traités à l'égard de la Constitution.
Les deux textes ont une importance substantielle.
En matière électorale, les textes réservaient aux citoyens une possibilité de saisir le Conseil Constitutionnel.
Pour les élections présidentielles (article 58), législatives (article 59), référendaires (article 60), les électeurs peuvent
saisir le Conseil Constitutionnel.
En dehors de cette stricte hypothèse, limitée au contexte électoral, le contrôle se fait par voie d’action et non pas par
voie d’exception.
Les citoyens ne peuvent pas saisir directement le Conseil Constitutionnel.
Pourtant un projet de révision constitutionnelle daté du 2 avril 1990, suggéré par Balladur et accepté par Mitterrand,
envisageait la modification de l’article 61 de la Constitution pour que le citoyen puisse saisir le Conseil Constitutionnel.
Tout citoyen pouvait ainsi contester les dispositions d’une loi relative aux droits fondamentaux.
Chaque citoyen pouvait soulever l’exception d’inconstitutionnalité devant n’importe quelle juridiction sous réserve de
conditions.
Le projet fut voté le 26 avril 1990, par 306 voies contre 246, mais il fut tellement amendé par le Sénat qu’il fut ajourné
par le Président de la République et par le Chef du gouvernement.
Il doit être saisi par une requête signée par le ou les auteurs avant la promulgation de la loi.
La requête doit mentionner les dispositions contestées et les moyens invoqués.
Cette procédure a plusieurs aspects particuliers, comme le secret pour protéger les membres du Conseil Constitutionnel.
Il y a une évolution, car la procédure devient de plus en plus contradictoire. Les parties peuvent demander à être
entendues, et elle intervient davantage en matière de constitutionnalité des lois.
Un conseiller rédige ensuite un rapport, qui a une grande importance même si le Conseil Constitutionnel n’est pas
obligé de le suivre.
Lorsque l’instruction est terminée, il y a instruction en séance avec la présence au minimum de 7 conseillers. Ils
peuvent examiner toutes les dispositions d’un texte (ultra pepita), même si son inconstitutionnalité totale n’a pas été
soulevée.
Les délais sont réduits en fonction de l’importance des décisions (1 mois à 8 jours, s’il y a urgence du gouvernement).
Le recours est suspensif, cela explique la brièveté du délai.
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A – La nature du contrôle
1 – Juridictionnel
Le contrôle est juridictionnel, puisque le Conseil Constitutionnel ne se prononce pas en équité, ni en opportunité, mais
en droit.
Sa mission est de confronter des dispositions législatives à des normes constitutionnelles de référence, afin de voir si les
dispositions législatives sont conformes à la Constitution.
2 – Facultatif
3 – Préventif
B – La portée de la décision
1 – Le contenu de la décision
Décision à la majorité simple, et la voix du président reste prépondérante en cas de différent. Par les visas, le Conseil
Constitutionnel vise le texte par lequel il se fonde.
Par les « considérant », le Conseil motive sa décision.
Ce dispositif est le cœur même de la décision.
La décision consiste à rejeter ou admettre l’inconstitutionnalité.
2 – Conséquences de la décision
Une disposition déclarée non conforme ne peut être promulguée, ni mise en application (article 62).
Pour les engagements internationaux, si le Conseil Constitutionnel déclare que certaines dispositions comportent une
clause contraire à la Constitution, l’autorisation de la ratifier ou de l’approuver ne peut intervenir qu’après révision de la
constitution (article 54).
Lorsque le Conseil Constitutionnel estime qu’une loi ne respecte pas la Constitution en vigueur plusieurs solutions sont
possibles :
- Le Président de la République peut promulguer le texte à l’exception des dispositions entachées
- Le Président peut demander une nouvelle délibération aux assemblées pour une réexamination du projet.
- Les auteurs peuvent modifier le texte dans le sens préconisé par le Conseil Constitutionnel, afin qu’il puisse être à
nouveau présenté au Parlement, et éventuellement au Conseil Constitutionnel s’il est saisi.
3 – Autorité de la décision
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L'article 62 alinéa 2 dispose que les décisions du Conseil Constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours. Elles
s’imposent aux pouvoirs publics, et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles.
Si le Conseil Constitutionnel était saisi à nouveau du même texte, il n’examinerait que les dispositions nouvelles.
Le Conseil Constitutionnel a précisé que l’autorité de ses dispositions s’attachait aux dispositifs et aux motifs qui en
sont le soutien nécessaire.
Ainsi, les décisions du Conseil Constitutionnel s’imposent au gouvernement, au Parlement, au Président de la
République et/ou aux juridictions et autorités administratives.
Pour l’autorité, le problème ne vient pas des pouvoirs publics mais des juridictions suprêmes, car le Conseil
Constitutionnel n’est pas le supérieur hiérarchique du Conseil d’Etat, ni de la cour de cassation.
Pourtant, il faut reconnaître que les juridictions suprêmes se conforment à la ligne tracée par le Conseil Constitutionnel.
Le Conseil Constitutionnel bénéficie d’une compétence d’attribution définie par les textes.
Il a eu l’occasion de le prouver le 14 septembre 1961par la décision de « demande d’avis ». Lorsque le Conseil
Constitutionnel est saisi d’une affaire qui ne rentre pas dans les textes, il doit décliner sa compétence.
L’article 16 et 17 de la Constitution et les dispositions des lois organiques le concernant. Ainsi, en application de
l’article 7, le Conseil Constitutionnel constate l’empêchement provisoire ou définitif du Président de la République.
Au regard de ce même article, pour l’élection présidentielle, il reçoit les candidatures et contrôle le consentement des
candidats, et la répartition des parrains pour établir la liste officielle des candidats.
Il veille à la régularité des élections en proclamant les résultats selon l’article 58 de la Constitution.
Le Conseil Constitutionnel est chargé de prendre les dispositions en cas de décès d’un candidat durant le déroulement
des élections présidentielles dans les hypothèses déjà examinées.
En vertu de l’article 53 de l’ordonnance du 7novembre 1958, le Conseil Constitutionnel est consulté au moment de la
mise en œuvre de l’article 16. C’est une consultation importante, seul rempart à une utilisation abusive de cet article.
Le Conseil Constitutionnel est encore consulté sur chacune des décisions prises par le Président de la République pour
établir rapidement le fonctionnement régulier des pouvoirs publics.
En application de l’article 46 de l’ordonnance du 7 novembre 1958, le Conseil Constitutionnel veille aux régularités des
opérations de vote et de l’organisation du référendum.
B – Compétences juridictionnelles
a – Elections présidentielles
En vertu de l’article7 du décret du 14 mars 1964, le Conseil Constitutionnel est chargé de juger les réclamations
relatives à la liste de candidats qu’il adresse.
Il examine les réclamations relatives à la régularité des opérations électorales.
Dans un délai de 48 heures suivant la clôture du scrutin, le Conseil peut être saisi par un candidat, par un préfet et par
tout électeur ayant fait état d’irrégularité du PV du bureau de vote concerné.
b – Elections parlementaires
Les incompatibilités pour le législatif et le Sénat incombe au Conseil Constitutionnel en vertu des dispositions du code
électoral.
Selon l'article 59 de la Constitution, il statue en cas de constatation sur la régularité des élections parlementaires. Il doit
être saisi dans les dix jours suivant les résultats.
Par une décision du 11 juin 1981, le Conseil Constitutionnel est reconnu compétent pour apprécier la régularité des
opérations préliminaires aux opérations électorales.
Lorsqu’une irrégularité entache la procédure, et que l’écart de voix est peu important, le Conseil Constitutionnel peut
annuler les élections en cause.
Le conseil constitutionnel apprécie le contentieux du financement de la campagne électorale.
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c – Les votations référendaires
Le Conseil Constitutionnel juge les réclamations relatives aux opérations référendaires (article 50 de l’ordonnance du 7
novembre 1958). Il peut être saisi par le préfet ou les électeurs dans les 48 heures après la clôture du scrutin.
En 1962, saisi d’un recours contre la loi adoptée par la procédure de référendum et instaurant l’élection du Président de
la République au SUD, le Conseil Constitutionnel déclina sa compétence.
Dans la décision du 6 novembre 1962 (loi référendaire), il estima que les lois visées par l’article 61 de la Constitution
sont uniquement celles votées par le Parlement, et non pas celles adoptées par référendum par le peuple.
a – Le bloc de constitutionalité
La référence aux lois de la République répudie les lois des périodes d’exception, de la monarchie, et de l'Empire.
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On ne peut pas les considérer comme des véritables normes, il s’agit de directives pour la limitation des droits
fondamentaux.
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