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Équilibres thermodynamiques
par Jean-Pierre CORRIOU
Ingénieur des Arts et Manufactures
Docteur ès Sciences
Maître-Assistant au Laboratoire de Chimie Nucléaire et Industrielle
de l’École Centrale de Paris
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur J 1 028 − 1
THERMODYNAMIQUE CHIMIQUE __________________________________________________________________________________________________________
dP s ∆H s
------------- = ------------- dT
Ps RT 2
1.1 Diagrammes
soit sous forme intégrée :
1.1.1 Isothermes Ps
1 1
ln -------- = – ∆ H s ----- – -------
s T T0
P0
Sur la figure 1, la partie AB de l’isotherme de température
inférieure à la température critique correspond à la phase vapeur ■ L’équation d’Antoine, fournissant la pression de vapeur saturante
qui se comporte comme un gaz parfait à pression faible. La en fonction de la température nettement inférieure à la température
partie DE, presque verticale, correspond à la phase liquide dont la critique, correspond à une adaptation de l’équation de Clapeyron à
compressibilité est très faible sauf lorsque l’on se rapproche du l’aide des données expérimentales :
point critique C. La droite horizontale BD constitue le palier de
liquéfaction. En B, la vapeur saturante est en équilibre avec une ln P s = A – B /(C + T )
goutte de liquide (point de rosée ) ; en D, le liquide saturé est en
équilibre avec une bulle de vapeur (point de bulle ). Exemples : si Ps est exprimée en atmosphères, on a :
3 816,44
Lorsque la température devient très supérieure à la température ln P s = 11,670 3 – -------------------------- pour l’eau [54]
critique, l’isotherme se rapproche d’une hyperbole correspondant à T – 46,13
l’équation d’état des gaz parfaits.
1 511,42
ln P s = 9,030 4 – -------------------------- pour l’éthane [54]
■ L’équation de Clapeyron (3) dans [J 1 026] : T – 17,16
(figure 17 dans [J 1 026])
dP s ∆H s L’équation de Riedel (§ 5.3) fournit une corrélation permettant de
------------- = ------------------
dT T ∆V s calculer la pression de vapeur.
dP s
∆H vap = T ( V vap – V ) -------------
dT
avec V vap et V volumes molaires respectivement de la vapeur
saturante et du liquide saturé.
Loin de la température critique, il est possible de négliger la
dilatation du liquide à pression constante et l’équation suivante
peut être utilisée :
∆H vap vap
------------------- = C Pm – C Pm
dT
vap
C Pm et C Pm sont les capacités thermiques molaires respective-
ment de la vapeur et du liquide à pression constante.
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_________________________________________________________________________________________________________ THERMODYNAMIQUE CHIMIQUE
n x 1 = n vap y B + n x B
d’où :
n vap x1 – xB M M2
------------- = -------------------
- = --------------------------
-
n yB – x1 M 2 M vap Figure 3 – Diagramme d’équilibre liquide-vapeur,
pour un mélange binaire A + B
On en déduit la règle du levier :
La variance du système (§ 3.3 dans [J 1 025]) est : Les coefficients de fugacité peuvent être exprimés [5] par
l’équation suivante :
v=c+2–ϕ=n car c=n et ϕ=2
Il suffit donc de déterminer n variables indépendantes qui sont
généralement obtenues par résolution des n relations d’équilibre
fi
RT ln -----------
yi P = RT ln ϕ i = V – --------
P
0 i
P
RT
- dP
(équivalentes aux relations d’égalité des potentiels chimiques) : (6)
= --------
∞
∂P
– --------- dV – RT ln Z
RT
vap
fi = fi avec 1in (2) ∂n
V V
i T, V, n j
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Les volumes molaires partiels V i doivent être déterminés à partir d’où l’on tire la constante d’équilibre :
d’équations d’état :
0
— pour des pressions inférieures à 10 bar [24], on peut utiliser y Pi
l’équation d’état du viriel tronquée à l’ordre 2 (§ 2.7 K i = -----i- = --------
-
xi P
dans [J 1 026]) ;
— pour des pressions plus élevées, il faut utiliser d’autres types
■ La seconde convention dite convention dissymétrique établit une
d’équations d’état comme celle de Redlich-Kwong (31)
distinction entre solvant et soluté et devient importante pour les
dans [J 1 026].
domaines de pression élevée [47]. Pour le soluté i :
L’équation (4) permet de calculer les propriétés thermo-
dynamiques des phases homogènes et ne présente pas les γ i → 1 quand x i → 0 et xk → 1
difficultés d’extrapolation de l’équation (8) ci-après. Elle a été
employée par Barbe, Dennery, Grison [5] à partir des équations avec k indice du solvant.
d’état de Hirschfelder, Bühler, McGee et Sutton. La principale Lorsqu’un mélange est à la température T comprise entre Tci
difficulté est de décrire correctement l’état liquide représenté très et Tc k , k est considéré comme le solvant (liquide) et i comme le
souvent par un liquide quasi incompressible et une vapeur quasi
parfaite. Il est dans ce cas généralement préférable d’utiliser pour soluté (généralement gazeux). Dans ce cas, la fugacité f i0 est
la phase liquide le coefficient d’activité
γi lié à la fugacité par la remplacée par le coefficient de Henry i dans le solvant k à la
relation : température T et à la pression de référence P.
0
f i = γ i xi f i (7)
f i = γ i xi i ( k ) (13)
0
où fi est la fugacité du composé i dans un état de référence.
Si plusieurs composants du mélange doivent être considérés
Le système à résoudre devient : comme solvants, il faut prendre pour i ( k ) le coefficient de Henry
0 vap du soluté i dans le mélange de solvants.
γ i xi f i = ϕi yi P (8)
Les solvants sont les composés condensables pour lesquels on
avec 1 i n . peut appliquer les équations (9) et (10) ; les solutés sont les
La définition de l’état de référence est arbitraire et permet de lier composés incondensables pour lesquels on applique l’équation
fugacité et coefficient d’activité ; seule la température doit être (13). Si la pression P réf de l’état de référence est différente de la
celle du système ; la composition et la pression doivent être pression P , le coefficient d’activité γ i est lié à cet état de référence
spécifiées [48]. défini à P réf et l’équation (7) doit être modifiée :
∞
P réf
lim
f2 V2
P 2 ( 1 ) = -------- exp - dP
------------ (15)
x2 → 0 x 2 RT
0
0 0 0 1 P1
fi = P i ϕ i exp ----------- V mi dP (9)
RT 0
Pi
L’exposant ∞ se rapporte aux solutions infiniment diluées.
P
RT
1
Le facteur exp ----------- P
0
i
V mi dP est appelé correction de 0
P 1 est la pression de vapeur saturante du solvant 1 à la tempé-
∞
rature T, V 2 est le volume molaire partiel du soluté 2 infiniment
Poynting [24].
dilué dans le solvant 1 à la température T . Dans la convention
0 dissymétrique, on a :
Le coefficient de fugacité ϕ i du corps pur (vapeur saturante) à
0 ∞
0 2 = f 2 γ 2
la température T et à la pression P i est égal à :
∞
avec γ2 coefficient d’activité à dilution infinie dans la convention
0
P
i
0 1 vap RT symétrique.
ϕi = exp ----------- V mi – ----------- dP (10)
RT 0 P
L’équation (8) devient : En résumé, on peut écrire :
— dans la convention symétrique :
P
ϕi
vap 0 0
RT
1
y i P = x i γ i P i ϕ i exp ----------- P
0
i
V mi dP (11)
fi = γ i
sym
xi f
0
i avec γ i
sym
→ 1 quand x i → 1
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En utilisant la convention symétrique : température constante pour des mélanges liquides non idéaux. Ces
modèles semi-prédictifs ont tous besoin d’un certain nombre de
sym sym ∞
f2 = γ 2 x 2 f 20 avec γ 2 →γ 2 quand x 2 → 0 données expérimentales.
∑ x i d In γ i = 0 (17)
A 12 A 21 x 1 x 2 2
i=1 Modèle A ji x j
RT -------------------------------------------
- A ij ------------------------------------
de Van Laar A 12 x 1 + A 21 x 2 A ij x i + A ji x i
Les coefficients d’activité γ i à pression constante dépendent de
la température et de la composition. Suivant la convention choisie, Modèle 2
symétrique ou dissymétrique, la relation obtenue est différente : de Margules
RT x1 x 2 (A 21 x 1 + A12 x 2) [ A ij + 2 ( A ji – A ij ) x i ] x j
— dans la convention symétrique, les coefficients d’activité sont
liés à la fonction molaire d’excès de Gibbs par la relation :
Ces modèles sont limités en général aux systèmes binaires et il
E vaut mieux utiliser le modèle de Van Laar.
G m sym
----------------------
RT
- = ∑ xi In γ i (18) Des modèles plus récents tels que ceux décrits ci-après (Wilson,
NRTL, UNIQUAC) sont plus souvent employés, plus précis et
d’où : surtout s’adaptent aux mélanges multicomposants en n’exigeant
que des paramètres relatifs aux systèmes binaires.
E
∂n G m sym
RT In γ i =
------------------------------
∂n i
-
T,P,n j ≠ i
1.2.2.2 Modèle de Wilson
E (19)
∑ xj --------------------------
∂ Le modèle semi-théorique de Wilson, fondé sur le concept de
E G m sym
= G m sym – - composition locale, s’applique correctement aux mélanges
j≠i
∂x j T,P,n k ≠ j et i s’écartant beaucoup de l’idéalité [72]. Le modèle de Wilson n’exige
que deux paramètres ajustables par système binaire [48] ;
— dans la convention dissymétrique, les coefficients d’activité l’enthalpie libre molaire d’excès est donnée par :
sont liés à la fonction molaire d’excès dissymétrique de Gibbs par
la relation : E n n
Gm
E
G m dis
-----------
RT
- = – ∑ x i In
∑ Λ x ij j (22)
∑ ∑
i=1 j=1
-------------------- = x k In γ k + x i In γ i
RT solvant solutés avec :
E
À cause de la dissymétrie, la fonction G m dis ne tend vers 0
λ ij – λ ii
– --------------------
RT
lorsque x k tend vers 1 que dans le cas des solvants (et non pas Vj
Λ ij = ---------- exp - et Λ ii = 1 ∀i (23)
lorsque x i → 1).Les coefficients d’activité γ i sont déduits par les
Vi
relations :
E
V i représente le volume molaire liquide du composant i pur.
∂n G m dis
RT In γ k =
----------------------------
∂n k T,P,n j ≠ k
(20) λ i j – λ i i est un terme d’énergie déterminé empiriquement, et, en
première approximation, indépendant de la température (λij = λji
et λi j < 0). On obtient le coefficient d’activité par :
pour les solvants, avec γ k → 1 quand x k → 1 ;
E n n
∂n G m dis x k Λ ki
---------------------------- ∑ x Λ – ∑
RT In γ i = (21) In γ i = 1 – In j ij ---------------------------
- (24)
∂n i
n
T,P,n j ≠ i j=1 k=1
∑ x j Λ kj
pour les solutés, avec γ i → 1 quand x i → 0. j=1
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Pour un mélange binaire, le coefficient d’activité γ i peut être Il faut donc déterminer les trois paramètres t 12 , t 21 et α12 . On
calculé par :
peut définir C ij = t ij RT qui dépend linéairement de la tempéra-
Λ ij Λ ji ture. Le paramètre α i j de non-hasard prend des valeurs comprises
In γ i = – In ( x i + Λ ij x j ) + x j --------------------------
x i + Λ ij x j
- – --------------------------
Λ ji x i + x j
-
(25) entre 0,2 et 0,47 [56] selon le système binaire considéré.
C R
n n
x j exp [ – α ji ( g ji – g ii ) RT ] In γ i = In γ i + In γ i
E
Gm = ∑ xi ∑ - ( g ji – g ii ) (26)
-----------------------------------------------------------------------------------------------
n
Φ θi Φ
i=1 j=1
∑ x k exp [ – α ki ( g ki – g ii ) RT ] C z
In γ i = In --------i + ------ q i In -------- + i – --------i ∑ xj j (34)
k=1 xi 2 Φi xi j
∑ ki k G x j
x j G ij
In γ i = ------------------------------- + ∑ -------------------------
j
∑ kj k G x
- t ij – ---------------------------------
∑ Gkj xk
- (28) par contre, représenter des équilibres liquide-liquide pour des
mélanges de multicomposants avec seulement deux paramètres
k k k par système binaire, y compris pour des mélanges de liquides
soit pour un mélange binaire : polaires et non polaires.
t ---------------------------
2 1
x +x G
2 G ji G ij γ1
In γ i = x j ji - + t ij ------------------------------------ (30) In -------
- dx = 0
i j ji ( x j + x i G ij ) 2 0 γ2
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∑ xj ν m ∑ ∑ xj ν n
j j
Le second test le plus fréquent est en fait la vérification Xm = (fraction molaire du groupe m
individuelle des points expérimentaux. j n j dans le mélange),
Ψmn = exp (– amn /T ),
1.2.3 Modèles de prévision de calcul a mn paramètres d’interaction (qui ont été évalués d’après les
des coefficients d’activité données expérimentales d’équilibre de phase), avec
a mn ≠ a nm .
En l’absence de données expérimentales, il est nécessaire de
recourir à un modèle de prévision totale faisant appel aux propriétés
des corps purs, afin d’estimer les coefficients d’activité.
i
In Γ k = Q k 1 – In ∑ θ m
i
m
Ψ mk – ∑ θ m Ψ km
m
i
∑θ n
i
n Ψ nm
(40)
Le modèle de Flory-Huggins s’appliquant aux solutions de poly-
∑X
m è r e s a i n s i q u e l a t h é o ri e d e l a s o l u t i o n r é g u l i è re d e i i i
avec θm = X m Qm n Q n (fraction d’aire du groupe n dans
Scatchard-Hildebrand [70] [73] dérivent des équations d’enthalpie n le corps pur i ),
libre d’excès pour des représentations très simplifiées de
l’environnement moléculaire en solution.
∑ν
i i i
Xm = νm n (fraction molaire du groupe m dans le
Actuellement, les méthodes de contribution de groupe n corps pur i ).
(considérant les groupes fonctionnels de chacun des composants)
sont les plus développées pour prévoir les coefficients Les valeurs des différents paramètres ainsi que des exemples
d’activité [30]. Le modèle le plus utilisé est le modèle UNIFAC d’application sont cités dans les références [23] [25] [60]. Des
(UNIQUAC functional group activity coefficients ) dérivé du modèle équilibres liquide-vapeur sont ainsi totalement prévisibles pour un
UNIQUAC et permettant de calculer les coefficients d’activité pour grand nombre de constituants, lorsqu’aucune donnée expérimentale
des mélanges qui ne sont ni des électrolytes ni des polymères, à n’est disponible pour un mélange liquide particulier.
pression modérée et à température comprise entre 300 et 425 K [23]
[25] [60]. Le coefficient d’activité γ i du composant i dans un mélange
multicomposants, comme dans le modèle UNIQUAC, est donné par
la relation :
C R
2. Équilibre liquide-solide
In γ i = In γ i + In γ i (36)
µA µA
In Γ k = Q k 1 – In
∑ θ
m
m
Ψ mk – ∑ θ m Ψ km
m
∑ θn Ψnm
n
(39)
∂ In a A
--------------------- 1
= ------
∂ ---------------
T
- ∂ ----------
T
-
----------------------- – -------------------
H A – HA
0 sol
∆H
- = -------------f-
= ------------------------------
∂T P,x A R ∂T ∂T RT 2 RT 2
Xm Qm
avec θm = --------------------------- (fraction d’aire du groupe m ),
∆ H f est l’enthalpie de fusion molaire partielle de A à la tempéra-
∑ Xn Qn ture T.
n
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∂ In x A ∆H
--------------------- = -------------f- (42)
∂T RT 2 2.2.1 Modèle de la solution idéale
où ∆H f représente l’enthalpie molaire de fusion du corps pur A. On Considérons toujours un système binaire A B dans lequel A et B
en déduit l’abaissement cryoscopique par la relation : se comportent indépendamment : l’énergie interne U est
indépendante de l’arrangement des atomes de A et B entre eux. Il
∆H ∆ T s’agit d’une solution idéale de substitution.
In x A = -------------f- ------------f-
R TT f
Le volume molaire de mélange de la solution idéale est nul :
ou si x A ≈ 1 donc T ≈ Tf : Mid E
V m = 0 = V E ⇒ V Mid = 0 = V m
∆H ∆ T
In x A = -------------f- ------------f- (43) id
L’enthalpie molaire H m est égale à :
R 2
Tf
id
H m = H A xA + H B xB
La relation (41) est souvent utilisée pour déduire des mesures
d’abaissement cryoscopique les coefficients d’activité et les L’enthalpie molaire de mélange :
énergies libres de mélange [37]. La variation des capacités
thermiques C P en fonction de la température devra être prise en M id E
H m = H m – ( H A xA + H B xB ) = 0 = H m
considération :
est nulle.
∂∆H ∂T = ∆CP = ∆a + ( ∆b ) T M
L’enthalpie libre molaire de formation ou de mélange G m d’une
∆CP est la différence entre la capacité thermique molaire partielle solution est égale à :
du solvant en solution et la capacité thermique molaire du solvant M
à l’état solide. G m = G m – ( G A0 x A + G 0B x B )
Pour une solution diluée, l’abaissement cryoscopique ∆T f défini
Comme l’énergie de Gibbs molaire de la solution est :
par la relation (43) est relié à la molalité m B égale au nombre de
moles de soluté B introduit dans 1 kg de solvant A et à la masse
Gm = G A xA + G B xB
molaire du solvant MA (kg /mol) par la relation :
2 on obtient :
∆T f = RT f M A / ∆H f m B = K f m B (44) M 0 0
G m = ( G A – G A )x A + ( G B – G B )x B
avec :
Les enthalpies libres molaires partielles sont liées aux activités
nB 2 par :
- et K f = R T f M A / ∆H f
m B = ------------------- (45)
nA MA G A = µ A = µ 0A + RT In a A
La constante cryoscopique K f ne dépend que du solvant à la donc :
température normale de fusion. M
G m = RT x A In a A + RT x B In a B (46)
Exemple : pour l’eau, K f = 1,86 kg · K · mol –1.
Pour une solution idéale, l’activité est égale à la fraction molaire,
d’où :
2.2 Conditions d’équilibre Gm
Mid
= RT x A In x A + RT x B In x B (47)
À l’équilibre, l’entropie S du système a une valeur maximale L’entropie molaire idéale de mélange est égale à :
tandis que l’énergie libre de Gibbs G a une valeur minimale. Pour
Mid
nombre d’équilibres solide-liquide (cas des alliages), le volume Sm = – R ( x A In x A + x B In x B ) (48)
reste constant et la variation d’énergie libre de Helmholtz ∆F est
égale à la variation d’énergie libre de Gibbs ∆G.
Considérons un système binaire A B constitué de deux phases α 2.2.2 Modèle de la solution réelle
et β en équilibre. Dans ce cas, les potentiels chimiques de chaque
constituant sont égaux dans chacune des phases : Dans l’expression de l’activité intervient le coefficient d’activité
α β α β
qui exprime l’écart par rapport à l’idéalité :
µA = µA et µB = µB
aA
ce que l’on peut exprimer par les relations liant les énergies libres γ A = --------
-
xA
molaires partielles de Gibbs :
L’expression de l’enthalpie libre molaire de mélange devient :
α β
∂G
∂n A
-------------
T, P , n B
=
∂G
∂ nA
------------
T , P , nB
M
G m = RT ( x A In x A + x B In x B + x A In γ A + x B In γ B ) (49)
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Gm = Gm + Gm
E H AA + H BB
G m = zN A x A ( 1 – x A ) H AB – ------------------------------
-
2
donc l’enthalpie libre molaire d’excès est :
E
E
G m = RT ( x A In γ A + x B In γ B ) (50) G m = Lx A ( 1 – x A ) (54)
H AA + H BB
2.2.3 Modèle de la solution régulière H AB – ------------------------------
- [3] [31]. L’expression (54) de l’énergie libre
2
avec interactions
molaire d’excès de Gibbs sert également de définition aux solutions
régulières.
Nota : se reporter aux références [27] [33] [50] dans la fiche documentaire [Doc. J 1 029].
H
On fait l’hypothèse, dans le cas de la solution régulière, que le H AA + H BB
volume d’excès et l’entropie d’excès sont nuls. Par contre, l’enthal- ■ Si le terme - est nul, l’enthalpie de mélange
– ------------------------------
AB
2
pie de mélange ou d’excès n’est pas nulle.
est nulle, la solution est alors idéale (figure 4b ).
Dans une solution binaire A B, trois types d’interactions peuvent
H
se produire : entre atomes A et A, entre atomes B et B, entre H AA + H BB
atomes A et B. ■ Si le terme - e s t n é g a t i f, l ’ e n t h a l p i e
– ------------------------------
AB
2
Eij est l’énergie d’interaction ij et Hij l’enthalpie d’interaction ij. d’interaction entre atomes différents est plus forte que la moyenne
Si le nombre de coordination de la solution, égal au nombre de des enthalpies d’interactions entre atomes identiques et il y a
plus proches voisins de chaque atome, est z (z = 8 pour un réseau tendance à la formation d’un composé (figure 4a ).
cubique à faces centrées) et NA la constante d’Avogadro, l’enthalpie
H
H AA + H BB
molaire totale d’interaction de la solution homogène s’écrit : ■ Si le terme – ------------------------------
AB - est positif, les atomes
2
zN A semblables s’attirent plus fortement que les atomes différents ; il y a
Hm = ------------- x A H AA + ( 1 – x A )H BB
2 tendance à la formation d’un mélange de A et B plutôt qu’à celle
d’une phase homogène (figure 4c ).
H AA + H BB
+ 2x A ( 1 – x A ) H AB – ------------------------------
-
2 Dans l’expression (53) de l’enthalpie libre de mélange, le terme
entropique devient de plus en plus important avec l’accroissement
Les enthalpies molaires des corps purs A et B sont : de la température et devient prépondérant par rapport au terme
enthalpique à une température donnée ; l’enthalpie molaire de
zN A zN A mélange est égale à :
H mA = -------------
- H AA et H mB = -------------
- H BB
2 2 M
H m = Lx A ( 1 – x A )
L’enthalpie molaire de mélange est alors :
H AA + H BB
en posant L = z NA H AB – ------------------------------
- .
M H AA + H BB
H m = zN A x A ( 1 – x A ) H AB – ------------------------------
- (51) 2
2
L’enthalpie libre molaire de mélange devient :
Le signe de l’enthalpie molaire de mélange est alors le signe du M
G m = Lx A ( 1 – x A ) + N A kT [ x A In x A + ( 1 – x A )In ( 1 – x A ) ] (55)
H AA + H BB
2
facteur H AB – ------------------------------
- .
L’enthalpie libre de mélange par atome GM
peut être m /NA
L’entropie molaire de mélange est donnée par la relation (48) où calculée en fonction du terme sans dimension NAkT /L = RT /L à la
l’on peut remplacer R par NAk (avec k : constante de Boltzmann) : température du système.
Les courbes G M
m /N A kT en fonction de xA sont représentées sur
M
S m = – N A k [ x A In x A + ( 1 – x A ) In ( 1 – x A ) ] (52) la figure 5.
soit :
M H AA + H BB
G m = zN A x A ( 1 – x A ) H AB – ------------------------------
-
2 (53)
+ N A kT [ x A In x A + ( 1 – x A )In ( 1 – x A ) ]
0 H AA + H BB
G m = x A G A0 + ( 1 – x A ) G B + zN A x A ( 1 – x A ) H AB – ------------------------------
-
2
+ N A kT [ x A In x A + ( 1 – x A )In ( 1 – x A ) ]
0 0
G A et G B sont les énergies libres molaires de Gibbs des corps Figure 4 – Variation des grandeurs de mélange
purs A et B. en fonction de l’enthalpie d’interaction
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Si la réaction de formation s’est déroulée à une température L’énergie d’une liaison covalente A — B peut être déterminée en
différente, il faut imaginer un chemin thermodynamique partant du considérant la dissociation de la molécule AB :
même état initial, aboutissant au même état final et passant par les
états à 298,15 K ci-après. : B → A. + .B
A—
∆ H 0f (T )
Éléments i ( T ) Composé T L’enthalpie de cette réaction est l’opposée de l’énergie de la
liaison A — B :
∆ Hi ∆ H composé
∆Hdissociation = – ∆HA — B
∆ H 0f ( 298,15 K )
Éléments i ( 298,15 K ) Composé ( 298,15 K )
■ La loi de Kirchoff permet de calculer la variation d’une enthalpie
Les chaleurs de formation sont généralement exprimées dans de réaction avec la température, comme dans le cas de l’enthalpie
l’état standard, donc on peut écrire : de formation d’un composé : pour une réaction se déroulant à
pression constante, la variation d’enthalpie est liée à la variation de
∆H 0f ( 298,15 K ) = ∆ H 0f ( T ) – ∑ νi ∆ H i – ∆ H composé température par :
i
∂ (∆H )
Si l’intervalle de température est restreint et s’il n’y a pas de d (∆H ) = -------------------dT
changement d’état, les capacités thermiques des éléments et du ∂T
composé sont constantes et l’enthalpie de formation du composé
à 298,15 K est : soit en intégrant, pour une transformation entre deux
températures T1 et T2 :
∆H 0f ( 298,15 K ) = ∆ H 0f + C Pcomposé – ∑ νi C P i ( 298,15 – T )
T2
i ∂ (∆H )
∆H 2 = ∆H 1 + -------------------dT
S’il y a un changement d’état, il doit apparaître dans le chemin T1 ∂T
thermodynamique et l’enthalpie de changement d’état sera
introduite, avec éventuellement des capacités thermiques molaires
différentes de part et d’autre du changement d’état. ∂ (∆H )
Le terme ------------------- peut être exprimé en fonction des capacités
∂T
L’enthalpie de formation d’un composé caractérise la stabilité de
thermiques molaires partielles des réactifs et des produits :
ce composé : de deux composés, le plus stable est celui qui a
l’enthalpie de formation la plus faible à température ambiante.
∂ (∆H )
------------------- =
∂T ∑ νj CPj – ∑ νi CPi = ∆C P
3.2.3 Chaleur de réaction j i
T ce T2
■ La loi de Hess, qui apparaît comme une illustration du premier ce
principe de la thermodynamique, stipule que l’enthalpie de réaction ∆H 2 = ∆H 1 + ( ∆C P ) dT + ∑ ν j ∆H j + ( ∆C P′ ) dT (62)
T1 T ce
ne dépend pas du nombre ni de la nature des états intermédiaires. Il j
est ainsi possible de calculer indirectement des chaleurs de réaction
non déterminables expérimentalement, par exemple celle de la Si la réaction se déroule à volume constant, la chaleur de réaction
formation de CO à partir de ses éléments (CO ne se forme pas seul) : est la variation d’énergie interne ∆U et la capacité thermique
molaire intervenant est celle à volume constant CV .
T2
∆U 2 = ∆U 1 + ( ∆C V )dT (63)
T1
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1 000 elle est dite enthalpie libre standard de formation à la température
∆H 1 000 = ∆ C P d T + ∆ H 298,15 de réaction (qui peut être différente de 298,15 K).
298,15
Considérons la formation de CO à 298,15 K selon :
= 13,326 T – 18,471 × 10 –3 T 2 – 1,859 × 10 5T –1
+ 5,797 × 10 –6 T 3 1298,15
000
– 110,58 × 10 3
0
– S CO 2
0 1 0
0 0 1 0
– S CO – ----- S O2 = S CO – S C – ----- S O2
2 2
Et, d’après [33] :
0
∆S 1 = 89,36 J · K –1 · mol –1 = (213,75 – 5,743 – 205,09)
– (213,75 – 197,64 – 102,54) = 197,64 – 5,743 – 102,54
0
D’après la loi de Hess, on a : L’entropie de formation ∆S 1 de CO est différente de l’entropie
∆U3 = ∆U1 + ∆U2 = ∆U1 0
standard S CO de CO puisque les entropies standards de C et de O2
L’enthalpie ∆H1 peut être liée à l’énergie interne ∆U1 par la ne sont pas nulles à 298,15 K.
relation :
∆H1 = ∆U1 + P (V1 – V ) ∆G 01 = ∆G 03 – ∆G 02 = ( ∆H 03 – T∆S 03 ) – ( ∆H 02 – T∆S 02 )
= ( ∆H 03 – ∆H 02 ) – T ( ∆S 03 – ∆S 02 ) = ∆H 01 – T∆S 01
Les gaz Ai et Aj sont parfaits, donc on a :
∆G 01 = – 110,58 – 298,15 × 89,36 × 10 –3 = – 137,2 k J/mol
PV 1 = RT ∑ νj et PV = RT ∑ νi L’enthalpie, l’entropie et l’enthalpie libre, fonctions d’état, ne
j i
dépendent que de l’état initial et de l’état final, et non du chemin
d’où : parcouru. On peut donc obtenir ces grandeurs par combinaison de
réactions et l’on remarquera que chaque grandeur pour la réaction
∆H 1 = ∆U 1 + RT
∑ ν – ∑ ν
j
j
i
i inverse d’une réaction donnée sera l’opposée de la grandeur en
question.
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3.3.2 Entropie et enthalpie libre de réaction ∆G 0 est l’enthalpie libre standard de réaction et Kx la constante
d’action de masse relative aux fractions molaires. À l’équilibre,
l’enthalpie libre de réaction ∆G est nulle et l’on en déduit :
On utilisera des lois analogues à l’équation (60). L’entropie de
réaction ∆S r est égale à la somme des entropies molaires partielles ∆G 0 = – RT In Kx
des produits j diminuée de la somme des entropies molaires
partielles des réactifs i à la température et à la pression 0f
L’enthalpie libre standard ∆G 298,15 de formation peut être déduite
considérées :
des valeurs des enthalpies standards de formation et des entropies
standards données dans la littérature (tableau 2).
∆S r =
∑ ν S – ∑ ν S
j
j j
i
i i (65)
On vérifie que l’enthalpie libre de formation de NH3 à 298,15 K est :
L’entropie de réaction à une température T2 peut être calculée en CP (N2) = 31,14 – 1,36 × 10 –2 T + 26,79 × 10 –6 T 2
fonction de l’entropie de réaction à la température T1 : – 11,68 × 10 –9 T 3
T2
CP (H2) = 27,13 + 9,27 × 10 –3 T – 13,80 × 10 –6 T 2
∆S 2 = ∆S 1 +
T1
-------------
∆C
T
P
- dT
+ 7,64 × 10–9 T 3
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(0) est :
Corps H 0f
298,15 S 0298,15 G 0f
298,15 µ i = µi0 + RT In a i
considéré (1)
(kJ · mol–1) (J · mol–1 · K–1) (kJ · mol–1) avec ai activité du corps i.
N2 0 191,57 0 Si les composants i sont à l’état gazeux, le potentiel chimique est
H2 0 130,63 0 exprimé en fonction de la fugacité fi par la relation (13) dans
NH3 – 45,96 192,74 – 16,16 [J 1 026] :
d’après [33] d’après [33] d’après [54]
f
(1) Dans l’état standard : corps pur, gaz parfait, à T et P = 1 atm. µ i = µ 0i + RT In ------i-
f i0
L’enthalpie libre standard de la réaction croît rapidement avec la La variation d’énergie libre de Gibbs est donnée par la
température, donc la constante d’équilibre : relation (12) dans [J 1 025] :
K P = exp ( – ∆ G T0 / RT ) dG = – S dT + V dP + ∑ µ i dn i
i
diminue avec T et l’équilibre réactionnel est fortement déplacé vers
la gauche, donc en sens contraire de la formation des produits. soit, à température et à pression constantes :
Dans la pratique industrielle, il faudra trouver un optimum de
température pour que la cinétique de la réaction soit suffisamment dG = ∑ µ i dni
rapide et que la constante d’équilibre ne soit pas trop défavorable. i
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= exp – --8,314
Pi Pj
∑ νi µ0i + RT In ---------0- ∑ νj µ0j + RT In ---------0-
∆ G0
× 600
31 400
= K P = exp – -----------600
------- ------------------------------- = 1,85 × 10 –3
i P j P RT
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Si les nombres de moles d’azote et d’hydrogène sont en proportions La constante d’équilibre relative aux pressions partielles s’écrit :
stœchiométriques, par exemple (n1)0 = 100, (n 2)0 = 300, on obtient à
∏ [ (f j ) ν (f 0) ] ∏ [ ( fi ) ν (f 0)
l’équilibre les relations liant les fractions molaires y1 , y2 , y3 : Kf = j – νj i – νi
] (84)
j i
1 ( 1 – y );
y 1 = ------ 3 (1 – y )
y 2 = ------
3 3
4 4 De même que K P , la constante K f est sans dimension. La fuga-
cité f est souvent remplacée par son expression en fonction du
Notons que la constante d’équilibre KP diminue lorsque la tempéra-
coefficient de fugacité ϕ et de la fraction molaire y du gaz :
ture croît et que le degré d’avancement (tableau 4) décroît
simultanément ; par contre, il augmente si la pression augmente. fi = ϕi yi P
La constante d’équilibre peut être exprimée en fonction des frac-
L’expression (84) devient :
tions molaires yi des gaz parfaits i en faisant intervenir la pression
totale P :
∑ν – ∑ν
∏ (ϕ ) ( P/f
j i
∏ ( yj ) ∏ ( ϕi ) ∏ ( yi )
Pi = yi P ; Pj = yj P νj νj νi νi 0)
j
j i = Kf (85)
j j i i
la relation (79) devient :
La valeur de Kf peut être déterminée par la connaissance de
∑ν – ∑ν ∑ν – ∑ν
∏ (y ) ∏ (y )
νj νi
j i j i
l’énergie libre standard de Gibbs pour la réaction :
j i ( P/P 0 ) j i = Ky ( P/P 0 ) j i = K P (80)
j i In Kf = – ∆G 0/RT (86)
où Ky est la constante d’équilibre relative aux fractions molaires :
et est utilisée pour déterminer les fractions molaires yi des
constituants gazeux.
Ky = ∏ yjνj ∏ yiνi (81)
j i ■ Si le mélange gazeux est idéal, les coefficients de fugacité ϕi sont
égaux aux coefficients de fugacité ϕ 0i des corps purs à la tempéra-
Dans le cas où Σ νj = Σνi , la réaction se fait sans variation de
ture T et à la pression P et ne dépendent donc pas des fractions
volume du gaz parfait et Ky est égal à K P .
molaires yi ; ils peuvent alors être déterminés à partir d’une équa-
Si Σ νj > Σ νi , lorsque les gaz sont parfaits, la réaction se fait avec tion d’état par exemple. Si chaque gaz se comporte au sein du
augmentation de volume et la constante d’équilibre K y décroît mélange comme un gaz parfait, ϕi = 1 et on est ramené au cas
lorsque la pression croît : l’équilibre est déplacé dans le sens de la simple des gaz parfaits.
formation des produits.
La constante d’équilibre peut être exprimée en fonction des ■ Dans le cas général, le problème est complexe car les coefficients
concentrations ci des gaz parfaits i puisque Pi = ci RT ; la de fugacité sont fonction des fractions molaires yi . Il faut utiliser un
relation (79) devient : procédé itératif en partant de la première étape ϕi = 1 et calculer les
fractions molaires yi , déterminer les coefficients de fugacité ϕi asso-
(82) ciés à ces fractions molaires yi à l’aide d’une équation d’état et ainsi
∑ν – ∑ν ∑ν – ∑ν de suite jusqu’à ce qu’il y ait convergence des fractions
∏j ( cj ) ∏i ( c i ) ( RT/P )
j i j i
νj νi
KP = 0 j i = K C ( RT/P 0 ) j i molaires yi [52]. (0)
Exemple : reprenons l’exemple de la réaction N 2 + 3H 2 !2NH 3 ,
avec : dans laquelle précédemment chacun des gaz avait été supposé parfait ;
si les gaz sont considérés maintenant dans leur état réel, il faut faire
intervenir les fugacités fi :
∏ ( Cj ) ∏ ( Ci )
νj νi
KC =
j i
K f = ( f NH3 ) 2 (f 0) 2 / ( f N2 ) ( f H2 ) 3
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Supposons toujours que l’hydrogène et l’azote soient introduits dans Le calcul de l’équilibre ne peut pas être direct car les coefficients ϕi
leur rapport stœchiométrique : sont fonction des fractions molaires yi ; dans un premier temps, la
y H2 = 3y N2 détermination du rapport K ϕ des coefficients de fugacité en fonction de
d’où : la fraction molaire de NH3 (y3) est effectuée et une fonction
polynomiale :
y H2 = 0,75 ( 1 – y NH3 ) et y N2 = 0,25 ( 1 – y NH3 )
4
Les coefficients de fugacité ϕi pour chaque constituant i peuvent être
calculés à partir des coefficients Aii et Bii de l’équation de
Kϕ = ∑ aj ( y3 ) j
j=1
Redlich-Kwong [J 1 026] exprimant le facteur de compressibilité Z du
corps pur i en fonction de la pression : est calculée pour chaque pression (figure 7).
Ensuite, un calcul par itération permet de déterminer les fractions
A 2ii = Ω a /Pc ( Tri ) 2,5 Ω a = 0,427 48 molaires. Pour chaque pression P, la valeur initiale choisie pour y3 est
B ii = Ωb /Pc Tri celle obtenue en négligeant les coefficients de fugacité (ϕi = 1).
T ri = T /T ci
Lorsque la différence entre deux valeurs de y3 obtenues par deux itéra-
tions successives est inférieure à 10 –3, les dernières valeurs obtenues
Les données critiques pour N2 , H2 , NH3 sont rassemblées dans le des yi sont considérées comme celles de l’équilibre (tableau 5).
tableau ci-après. L’influence des coefficients de fugacité croît lorsque la pression
Tc (K) Pc (atm) totale croît donc, avec elle, l’écart par rapport à l’idéalité.
N2 136,15 33,5 La correction de fugacité est négligeable pour 10 atm, faible pour
H2 32,95 12,8 100 atm et très importante pour 1 000 atm (figure 8).
NH3 405,45 111,3
Les règles de mélange proposées [53] sont :
A = ∑ yi Aii ; B = ∑ yi Bii
i i
A2
A2
Z 3 – Z 2 + BP --------- – BP – 1 Z – --------- ( BP ) 2 = 0
B B
1 A2
B A2
2
- – BP – 1 – --------- ( BP ) 2 – --------- < 0
-----BP --------
3 B 27
— en phase liquide Z si :
1 A2
-----BP --------
3 B
A2
B 27
2
- – BP – 1 – --------- ( BP ) 2 – --------- > 0 Figure 7 – Variation du rapport des coefficients de fugacité
en fonction de la fraction molaire d’ammoniac
pour différentes pressions
Lorsqu’il existe trois solutions, la plus grande est égale à Z vap, la plus
petite à Z et la solution intermédiaire Z0 est dénuée de sens phy-
sique.
3.5.3 Cas des solutions
Connaissant Z vap, le coefficient de fugacité ϕi du corps i gazeux peut
être calculé d’après l’équation : Le potentiel chimique µi du composant i est égal à :
B
In ϕ i = ------ii-- ( Z vap – 1 ) – In ( Z vap – BP ) ∑ νi ( µ0i + RT In ai ) = ∑ νj ( µ0j + RT In aj )
B i j
(87)
A2 A
B
BP
– --------- 2 ------ii-- – ------ii-- In 1 + ----------
B A B Z vap
avec i indice des réactifs,
j indice des produits.
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et :
ci = ni /V
A une valeur donnée y3 pour NH3 correspondent les valeurs : La solution étant supposée très diluée, on peut écrire :
y2 = 0,75 (1 – y3) pour H2 Vsolution ≈ nsolvant V solvant et le volume molaire partiel du solvant
y1 = 0,25 (1 – y3) pour N2
est peu différent du volume molaire du solvant pur :
Vm solvant = V 0 donc ci = yi /V 0
Figure 8 – Variations des coefficients de fugacité d’où :
en fonction de la fraction molaire
Kc = ∏ (cj ) ∏ (ci )
νj νi
= K y (V 0 )
–
∑ ν – ∑ ν
j
j
i
i
(91)
Soit : j i
Nota : la thermodynamique des solutions électrolytiques est traitée par ailleurs dans les
j
∏i ( ai ) ν
RT In ∏ ( aj ) νj i = ∑ νi µ0i – ∑ νj µ0j
i j
= Cte articles Électrochimie [J 1 600] [J 1 602] [J 1 604] [J 1 606] [J 1 607] de ce traité.
Le lecteur est invité à s’y reporter.
∂ ( ∆G ) ∂ ( ∆G ) ∂ ( ∆G ) ∂ ( ∆G )
Ky = ∏ ( yj ) ν ∏ ( yi ) ν
j i (90) d ( ∆G ) = -------------------- dT + -------------------- dP + ∑ -------------------- dn i + ∑ -------------------- dn j = 0
∂T ∂P ∂n i ∂n j
j i i j
et :
En utilisant l’avancement réactionnel dξ tel que :
In K y = – ∆ G 0T / RT dni = – νi dξ et dnj = νj dξ
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∂ ∂
– d ( ∆G ) = d = ----------- dn 1 + ----------- dξ = 0
Le terme ----------
∂ξ
∂
- est toujours négatif, donc : ∂n 1 ∂ξ
In K P = – ∆ G T / RT
0 Si le système est supposé idéal, le potentiel chimique µi est :
donc :
∂G
Comme ----------
∂T
-
P
= – S , on obtient :
nj
d ( In K ) 1 ∂µ j ∂ In -------
--------------------P----- = ----------- ( ∆ G 0T – T∆S T0 ) n RT
------------ = – RT ------------------- = – ----------
dT RT 2 ∂n 1 ∂ n1 n
ou : ∂µ
de même, pour -----------i- si i ≠ 1 .
∂n 1
d ( In K P ) ∆H T0 ∂µ 1
------------------------- = -------------
- (94) RT RT
-----------
- = ---------- – ----------
dT RT 2 ∂n 1 n1 n
Nous aurions pu déduire cette égalité de la relation (48)
on obtient alors :
dans [J 1 025] de Gibbs-Helmholtz :
νi νj ν ν
∂
∂T RT
G
---------- ---------
H
= – -------------
RT 2
∂
∂n 1 i≠1
n
----------- = – RT + ∑ ------
- – ∑ ------ – -----1- + -----1
j
n n 1 n
en l’appliquant aux conditions de l’état standard. d’où, en remplaçant dans l’expression de d :
∆ν ν 1 ∂
— Lorsque la réaction est endothermique : ∆H T est positif, la
0
RT --------- + -------
n n1
dn 1 = – ----------- dξ
∂ξ
constante d’équilibre croît avec la température.
0
— Si la réaction est exothermique : ∆H T est négatif,
KP décroît avec la température.
avec ∆ν = ∑ νj – ∑ νi .
j i
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n1
En introduisant la fraction molaire y 1 = -------- , on obtient : — à la cathode :
n
ν1 ∂
RT
n y1
------- ∆ν + -------
dn 1 = – ----------- dξ
∂ξ
(95)
+ 1
2H + 2e – + ----- O 2 ( g ) → H 2 O ( )
2
Puisque nous avons supposé un apport de réactif A1 , le terme dn1 soit globalement :
est positif ; d’autre part ∂/∂ξ est toujours négatif, donc la variation
de degré d’avancement dξ est du signe de (∆ν + ν1/y1). 1
H 2 ( g ) + ----- O 2 ( g ) → H 2 O ( )
2
Exemple
Reprenons le cas de la synthèse de l’ammoniac : comporte deux électrodes poreuses inattaquées à travers lesquelles
circulent le combustible et l’oxydant introduits en continu, lesquels
N 2 + 3H 2 !2NH 3 ∆ν = – 2 réagissent en formant des produits de réaction qui doivent être
évacués : le système est ouvert.
■ Supposons qu’il soit fait un ajout d’azote (ν1 = 1) :
Dans les deux cas, aux bornes des électrodes, règne une
différence de potentiel égale à la force électromotrice (V ) de la
— si
pile. Dans le circuit extérieur, les électrons circulent de l’anode à la
1 cathode. Si l’on considère la pile Daniell, le zinc étant un métal plus
y 1 < ----- , ∆ν + ν 1 /y 1 > 0 donc dξ > 0 électropositif se dissout tandis que le cuivre se dépose :
2
— à l’anode :
l’addition d’azote favorise alors la production d’ammoniac ;
Zn → Zn2+ + 2 e –
— si — à la cathode :
1 Cu2+ + 2e – → Cu
y 1 > ----- , ∆ν + ν 1 /y 1 < 0 donc dξ < 0
2 La quantité d’électricité traversant la pile est :
dans ce cas, l’addition d’azote est défavorable à la production
q = n
d’ammoniac.
■ Supposons que l’ajout soit fait d’hydrogène : avec = 96 485 C/mol constante de Faraday,
ν1 = 3 donc (∆ν + ν1/y1) > 0 n = 2 nombre d’électrons de la réaction ;
le travail électrique maximal récupérable fourni par la pile est
L’ajout d’hydrogène favorise toujours la production d’ammoniac.
alors :
Cet exemple montre qu’il n’est pas possible d’appliquer le prin- δW él = – 2
cipe de Le Chatelier dans le cas de l’addition d’un constituant par-
ticipant à la réaction. égal à l’enthalpie libre de la réaction :
Par contre, si le constituant ajouté est inerte et agit seulement ∆G = – n (96)
comme un diluant, on obtient :
Le travail peut être mis sous la forme générale :
RT ∆ν ∂
------------------- dn = – ---------- dξ
n ∂ξ δW = force × déplacement = ( – )dq
donc dξ a le signe de ∆ν. avec dq = n .
Les relations de thermodynamique peuvent alors être dévelop-
L’addition d’un constituant inerte déplace l’équilibre dans le pées dans le cas d’une transformation réversible :
sens correspondant à une augmentation du nombre de moles.
dU = T dS – P dV – dq
dH = T dS + V dP – dq
3.7 Propriétés thermodynamiques
des piles réversibles dF = – S dT – P dV – dq
dG = – S dT + V dP – dq
Un dispositif traditionnel a pour fonction de transformer l’éner-
gie thermique reçue sous une forme donnée (énergie de d’où l’on déduit les relations :
combustion, énergie nucléaire, énergie solaire) en travail mécani-
que ou électrique ; cette transformation est limitée par le rende- ∂∆U
ment de Carnot. Au contraire, une pile transforme directement en = --------------
∂q
-
S, V
= --∂∆
------------
∂q
H
S, P
= --∂∆
-----------
∂q
F
T, V
= --∂∆
------------
∂q
G
T, P
travail électrique l’énergie chimique créée par une réaction.
U n e p i l e g a l va n i q u e ( p a r e x e m p l e , p i l e D a n i e l l : Les relations de Gibbs-Helmholtz :
Zn|ZnSO4 ::CuSO4|Cu) est constituée de deux électrodes métalli- ∂∆G
ques corrodables, plongeant dans un ou plusieurs électrolytes : le --------------
∂T
-
P
= – ∆ S et --∂∆
------------
∂P
G
T
= ∆V
système est fermé.
Une pile à combustible, pile à hydrogène par exemple : deviennent en utilisant la relation ∆G = – n :
— à l’anode : ∂ ∂
H2(g) → 2 H + + 2e – ∂T
n ----------
P
= ∆S et
n ----------
∂P T
= – ∆V (97)
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Exemple
Pour la pile Daniell, = 1,093 4 V à 273 K avec
4.1 Tension interfaciale
∂
∂
∂T ∂T
-------- = – 0,453 × 10 –3 V ⋅ K –1 d ′ où T --------- = – 0,123 7 V .
4.1.1 Définition
∂ sont généralement inférieures
Notons que les valeurs de --------- - L’environnement des molécules à l’interface qui sépare les phases
∂T
à 1 mV · K–1. est différent de l’environnement des molécules situées dans le cœur
de chacune des phases. En effet, la concentration molaire
L’enthalpie libre de la réaction à 273 K est : n
volumique ------ , entre autres paramètres, subit une variation rapide
∆G = – n = – 210 992 J ⋅ mol –1 V
assimilable à une discontinuité selon la normale à l’interface, alors
L’entropie de réaction à 273 K est : qu’au sein des phases, les variations sont beaucoup plus faibles ;
cette anisotropie caractérise l’interface.
∂
∆S = n ---------- = – 87,41 J ⋅ K –1 ⋅ mol –1
∂T
L’interface peut être de cinq types : gaz-solide, gaz-liquide,
liquide-liquide, liquide-solide ou solide-solide. Une condition
nécessaire à l’existence stable d’une interface est que l’énergie
L’enthalpie de réaction à 273 K est : libre de formation soit positive ou nulle.
∆H = ∆G + T∆S = – 234 853 J · mol–1 Considérons (figure 9) un film de savon étendu sur un cadre
dont la surface est variable à l’aide d’une réglette mobile. On
Cette équation (98) permet de mesurer la chaleur de réaction constate expérimentalement qu’une force F agissant sur la réglette
avec une grande précision, supérieure à celle des mesures calori- mobile tend à s’opposer à l’agrandissement de la surface. Si la
métriques. réglette de longueur est déplacée d’une longueur dx, si la force
Connaissant la loi d’action de masse : par unité de longueur a pour valeur γ, le travail réversible effectué
en tirant sur la réglette est :
∆G = ∆G 0 + RT In K a = ∆ G 0 + RT In
∏ (a ) ∏ (a )
j
j
νj
i
i
νi
(99) W = γ ( 2 d x ) (101)
le facteur 2 tient compte de l’interface de part et d’autre du cadre.
l’équation : = – ∆ G / n peut être écrite sous la forme :
En notant dA la variation d’aire interfaciale, le travail s’écrit :
RT
= 0 – -----------In
n ∏ (a ) j
νj
∏ ( ai ) ν i
W = γ dA (102)
j i Le terme γ, appelé tension interfaciale, est l’équivalent d’une pres-
sion de surface : c’est une force par unité de longueur (N/m) qui
0 est la force électromotrice standard. s’identifie à une énergie par unité de surface dans le cas fréquent
À l’équilibre, on a : des surfaces planes, développables, voire sphériques fermées [20].
La pression classique P est une pression volumique et, dans ce cas,
RT
0 = -------- In K a (100) le travail réversible s’exprime selon :
n
W = – P dV
Exemple
La tension interfaciale peut être mesurée par de nombreuses
En fonction des potentiels d’électrode π et des potentiels méthodes dont l’une des meilleures pour une interface liquide-
standards π 0, la force électromotrice de la pile Daniell est : liquide ou liquide-gaz est l’arrachement d’une lame verticale
RT RT formant un ménisque dont le poids est mesuré [58].
= π Cu – π Zn = π 0Cu + ---------- In a Cu 2+ – π Zn – --------- In a Zn 2+
2 2
À l’équilibre : 4.1.2 Pressions interne et externe
pour une surface courbe
RT
0 = π 0Cu – π 0Zn = ---------- In [ a Cu 2+ / a Zn 2+ ]
2
Les liquides tendent à diminuer leur surface afin de rendre mini-
La connaissance de la force électromotrice en fonction de la male l’enthalpie libre d’excès de surface. Par conséquent, la sur-
pression et de la température pour les réactions électrochimiques face d’une bulle de savon sera sphérique.
a conduit : Considérons une bulle de savon de rayon r ; la pression interne
— Nernst à introduire le troisième principe selon lequel est notée Pint et la pression externe Pext .
l’augmentation d’entropie d’une réaction tend vers zéro lorsque la L’énergie totale de la surface est : E = 4 π r 2 γ.
température tend vers 0, hypothèse modifiée par Planck, Lewis et Si le rayon diminue de dr, la variation d’énergie de surface est :
d’autres qui ont proposé que l’entropie des corps purs tende vers
zéro au voisinage du zéro absolu ; dE = γ (8 π r dr )
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γ (8πr dr ) = (Pint – Pext )(4πr 2 dr ) D’autre part, l’équation (103) appliquée à la variation de rayon
donne :
Pint – Pext = 2γ /r (103)
dPint – dPext = d(2 γ /r ) = 2 γ d(1/r )
Plus une goutte est petite, ou plus la tension interfaciale γ est On obtient alors :
élevée, et plus une différence de pression importante de part et
d’autre de la surface courbe peut être maintenue. [(Vext – Vint ) /Vint ] dPext = 2 γ d(1/r )
Une équation plus générale est obtenue en considérant un élément Le volume molaire Vint du liquide est négligeable devant le
de surface courbe défini par ses rayons de courbure r1 et r2 variant volume molaire Vext de la phase gazeuse, donc :
faiblement, suivant la normale à la courbe, d’une distance dz de telle
façon que les rayons de courbure r1 et r2 restent sensiblement (Vext /Vint ) dPext = 2 γ d(1/r )
constants (figure 10). La surface est A = xy et la variation de surface
est dA = x dy + y dx. Si la phase gazeuse peut être assimilée à un gaz parfait :
Le travail dû à la variation de surface est donc : PextVext = RT
W = γ (x dy + y dx ) La relation :
La variation de volume est xy dz et le travail des forces de dPext /Pext = 2γ Vint /RT d(1/r )
pression s’écrit :
déduite des deux équations précédentes peut être intégrée entre la
W = (Pint – Pext ) xy dz
limite correspondant à la surface plane : r = ∞, P = P0 et la limite
Par des considérations géométriques, on obtient les égalités : pour une gouttelette : r, P.
L’équation de Kelvin ainsi obtenue :
dx = x dz /r 1 et dy = y dz /r 2
RT In (P /P0) = 2 γ Vm /r (105)
On peut alors simplifier l’égalité des deux formes de travail :
(Vm volume molaire du liquide) est la seconde relation importante.
γ (x dy + y dx) = (Pint – Pext) xy dz
Exemple
qui devient : Considérons un brouillard formé de gouttelettes d’eau à 293,15 K :
Au-dessus d’une surface liquide plane règne une pression de 4.1.4 Ascension capillaire
vapeur P0 ; considérons le même liquide sous forme de gouttelettes
(brouillard) ; dans ce cas, sa pression de vapeur P est supérieure Lorsqu’un tube cylindrique de faible diamètre est plongé dans
à P0 . un liquide mouillant le matériau du tube, le ménisque est concave
et est assimilable à une portion de sphère de rayon r (figure 11).
Soit une gouttelette de rayon r subissant une variation de
rayon dr liée au transfert des atomes de la gouttelette vers la phase La pression en un point du liquide situé immédiatement
gazeuse ; à l’équilibre, la variation d’énergie libre est nulle : en-dessous du ménisque est inférieure à la pression au niveau de
la surface plane extérieure au tube ; le liquide monte donc dans le
∆G = 0 = Vint dPint – Vext dPext tube.
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Figure 12 – Mouillage
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Figure 13 – Flottation
----------
∂T
∂G
-
P
= –S
– 2/3
–1
surfaces planes, développables, voire sphériques fermées [20] :
1 1
γ 1/4 --------- – ---------------
V V vap
= Cte = [ P ] (117)
dG = – S dT + V dP + γ dA + ∑ µi dni (110)
Le terme [P ] représente le parachor qui est une quantité de la
i
dimension d’un volume molaire au terme γ 1/4 près tenant compte
donc : de l’influence des forces intermoléculaires et indépendante de la
γ = ----------
∂A
∂G
-
T, P , n i
(111)
température. Le parachor est une propriété additive pour les atomes
et les groupements fonctionnels en première approximation [54].
La relation de Sugden est fréquemment présentée sous la forme
La tension interfaciale γ est égale à la variation d’enthalpie libre
simplifiée :
du système pour une variation unitaire de surface à température et
à pression constantes. [ P ] = γ 1/4 V
La tension interfaciale γ est égale à l’enthalpie libre de surface
par unité de surface :
4.2.3 Influence de la pression
GA
∂G
∂A
= γ = -----------
T, P , n i
(112)
L’influence d’une variation de pression appliquée d’un côté ou de
l’autre de l’interface sur la tension interfaciale peut être déduite de
tandis que le potentiel chimique µi est égal à l’enthalpie libre l’équation (110) :
partielle molaire :
µ i = Gi ---------
∂P
∂γ
-
T, A
= --∂∂---AV---- P, T
(118)
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La pression devrait av oir pour effet d’accroître la tension 4.2.4.2 Cas d’un système binaire
interfaciale, mais la tension étant produite par l’ajout d’un
Considérons un système binaire constitué du solvant 1 et du
composant, par exemple un gaz inerte, il apparaît un terme
soluté 2. À température et à pression constantes, l’équation (110)
d’adsorption prédominant et fréquemment, en apparence, la
s’écrit :
tension interfaciale diminue quand la pression augmente [48].
dG = γ dA + µ1dn1 + µ2 dn2
4.2.4 Influence de la composition Notons par n1 et n2 le nombre de moles dans la couche superfi-
4.2.4.1 Définition de la concentration superficielle cielle et par n 01 et n 02 le nombre de moles au cœur du liquide.
Les phases α et β sont séparées par une surface plane L’enthalpie libre totale dans la couche superficielle est :
(figure 14).
G = γ A + n 1 µ1 + n 2 µ 2
La concentration d’un constituant i au cœur du liquide n’est pas
la même qu’au voisinage de la surface où elle varie dans une cou- La formule de Gibbs-Duhem donne :
che mince d’épaisseur (x1 + x2) située de part et d’autre de l’inter- A d γ + n1d µ1 + n2dµ2 = 0
face.
Les potentiels chimiques µ1 et µ2 sont les mêmes au cœur de la
Soit c αi et c iβ les concentrations au cœur des phases α et β solution et dans la couche superficielle et l’on a au cœur de la
respectivement. solution :
L’excès molaire de surface (ou concentration superficielle Γi ) du n 01 dµ 1 + n 02 dµ 2 = 0
constituant i est la différence (positive ou négative) entre le nombre
par unité de surface des moles effectivement présentes (ni ) dans la La concentration superficielle Γ2 est égale à :
couche superficielle et le nombre par unité de surface des moles qui
y seraient contenues si la concentration était la même qu’au cœur n2 1 n 02
de la solution, d’où : Γ 2 = -------- – ------n 1 ---------
-
A A n0 1
Γ i = n i – ( x 1 c αi + x 2 c iβ)
La combinaison des trois relations précédentes pour éliminer le
β terme dµ1 fournit la relation :
Dans le cas où la phase β est gazeuse loin du point critique, c i
peut être négligée et on obtient : dγ + Γ2dµ2 = 0
Γ′1 = n′i – x 1′ c αi = n i – x 1 c αi = Γ i c dγ
Γ 2 = – ---------- ---------- (120)
RT dc
On constate donc que la concentration superficielle est ainsi
Les vérifications expérimentales de cette loi sont difficiles ; la
parfaitement définie et ne dépend pas de l’épaisseur de la couche
variation de la tension interfaciale γ en fonction de la concentration
superficielle.
peut être positive ou négative.
■ Lorsque d γ /dc est positif (cas du chlorure de sodium en solution
aqueuse), la concentration superficielle est négative, il y a donc
défaut molaire à la surface.
■ Si la tension interfaciale est abaissée par la présence d’un soluté,
le soluté doit être adsorbé à l’interface (d’après l’équation de Gibbs).
Cette adsorption correspond à la formation d’une couche mono-
moléculaire de soluté à la surface.
■ Pour les solutions diluées, la tension interfaciale varie linéaire-
ment avec la concentration :
γ = γ0 – bc
avec γ0 tension interfaciale du solvant pur.
La différence :
Π = γsolvant – γsolution = bc
correspond à une pression de surface exercée par la couche mono-
moléculaire.
L’équation de Gibbs devient :
Figure 14 – Profil des concentrations de part et d’autre de l’interface
entre les phases et Γ = bc /RT = Π/RT
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En notant la surface molaire σ = 1/ Γ, on obtient : La méthode de Lydersen n’est pas la seule et Reid cite de
nombreuses méthodes différentes [54]. (0)
Πσ = RT (121)
soit une loi analogue à la loi des gaz parfaits : l’équation pour un Tableau 6 – Exemples de paramètres
soluté adsorbé en solution diluée correspond à une équation d’état
d’un gaz parfait bidimensionnel. Cette loi a été utilisée par exemple
des équations de Lydersen
pour déterminer la masse molaire d’une protéine adsorbée à la
surface comme un film insoluble. Groupement T P V
aliphatique
5. Estimation des données 0,020 0,227 55
thermodynamiques
halogène — Cl 0,017 0,320 49
Les constantes thermodynamiques pour les corps purs et les
mélanges sont disponibles dans de nombreux manuels et ouvrages
généraux [6] [30] [66] ou spécialisés sur un thème, par exemple : 5.1.2 Facteur acentrique
[24] pour les équilibres liquide-vapeur ;
[73] pour les propriétés de mélange et d’excès. Cette constante représentive de la non-sphéricité d’une molé-
Toutefois, les données manquent fréquemment à l’ingénieur de cule, définie par :
procédé, plus particulièrement en ce qui concerne les mélanges. ω = (– 1 – Ig Pr ) pour Tr = 0,7
L’objet de ce paragraphe 5 est de fournir quelques aides. Par
ailleurs, une base très importante concernant les gaz et les liquides et intervenant dans de nombreuses corrélations et équations d’état,
est fournie par Reid [54], alors que Kubaschewski [33] traite peut être calculée par la méthode suivante : de la température
principalement du domaine métallurgique, Bondi [9] des cristaux, d’ébullition à P = 1 atm, on déduit la température et la pression
liquides et verres, et Van Krevelen [69] des polymères. critiques par une méthode du type de celle de Lydersen, puis on
utilise une loi de pression de vapeur en fonction de la température
Reid [54] traite également des propriétés suivantes : viscosité,
du type :
conductivité thermique, coefficients de diffusion, tension superfi-
cielle pour les gaz et les liquides purs ou les mélanges, qui ne seront B
Ig P = A + -----
pas abordées dans ce qui suit. T
dont les constantes A et B sont déterminées par les deux couples
(Teb , P = 1 atm) et (Tc , Pc ), afin de calculer la pression de vapeur
5.1 Constantes des corps purs réduite Pr à la température réduite Tr = 0,7. Toute loi de vapeur à
(gaz, liquides) deux paramètres serait utilisable. La loi d’Antoine, inexacte près du
point critique, donnerait par extrapolation :
Les calculs des grandeurs thermodynamiques pour les mélanges 3 T eb
requièrent généralement la connaissance des constantes des ω = ------ -----------------------
- Ig P c – 1
7 T c – T eb
composants du mélange pris individuellement.
Exemple du monochloroéthane C2H5Cl :
Vc (cm3/mol) = 40 + Σ∆V
Elles exigent donc la connaissance de la température normale
5.1.4 Paramètres du potentiel de Lennard-Jones
d’ébullition Teb (K) et de la masse molaire M (kg / mol).
Exemple du monochloroéthane C2H5Cl : L’énergie d’interaction U (r ) entre molécules, en fonction de la
distance r les séparant, peut être exprimée par le potentiel de
D’après le tableau 6, on a : Lennard-Jones :
Σ∆T = 0,057 Σ∆P = 0,774 Σ∆V = 159 σ 12 σ 6
U ( r ) = 4 ε 0 ----- – -----
r r
Sachant que Teb = 285,4 K et M = 0,064 5 kg/mol, on obtient :
ε0 est l’énergie de Lennard-Jones, exprimée en joules :
T c = 459,77 K comparée à T c = 460,4 K ⎫ valeurs
⎪ ε0 = (0,791 5 + 0,169 3 ω) kTc
P c = 51,99 atm comparée à P c = 52 atm ⎬ expéri-
V c = 19 9 cm 3 /mol comparée à V c = 199 cm /mol ⎪ mentales
3 avec k = 1,380 6 × 10–23 J/ K constante de Boltzmann,
⎭
Tc (K) température critique,
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σ est la longueur de Lennard-Jones exprimée en La connaissance d’une masse volumique de liquide saturé dans
mètres : des conditions différentes permet d’éliminer la valeur de ρ c
souvent imprécise.
σ = (2,355 1 – 0,087 ω)10–10 (Tc /Pc )1/3
Pour un liquide saturé, la précision peut être améliorée avec
avec Pc (atm) pression critique. l’équation de Yamada et Gunn [74] :
s ref
Exemple du monochloroéthane C2H5Cl : V m = V ref ( Z cr ) Φ ( Tr , T r )
le paragraphe 3.2.1.4 dans [J 1 025] dans le cas de l’éthane, permet vapeur saturée.
de calculer la masse volumique d’un liquide à n’importe quelles
La différence : – ( H – H vap ) est l’enthalpie de vaporisation.
s s
i ai bi ci di ei fi
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(0)
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Il est recommandé dans ce cas de calculer le facteur acentrique 5.4 Enthalpie de vaporisation
d’après l’expression suivante :
– In P c – 5,927 14 + 6,096 48 θ –1 + 1,288 62 In θ – 0,169 347 θ 6 Lorsque la température réduite se situe dans l’intervalle
ω = ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
-
15,251 8 – 15,687 5 θ –1 – 13,472 1 In θ + 0,435 77 θ 6 0,6 T r 1, la relation de Pitzer :
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a activité [P ] parachor
c nombre de Q J quantité de chaleur
constituants
Q˙ W puissance sous forme
c mol · m–3 concentration de chaleur
d accroissement R constante molaire
infinitésimal 82,057 atm · cm3· K –1 · mol –1
des gaz
d’une fonction d’état ou 8,314 J · K –1 · mol –1
f atm fugacité S J · K –1 entropie
h J · atm–1 chaleur latente T K température
k 1,380 6 × 10 –23 J · K –1 constante thermodynamique
de Boltzmann U J énergie interne
I m déplacement V cm3 volume
J · cm–3 chaleur latente W J travail
m mol · kg–1 molalité ˙
W W puissance sous forme
m kg masse de travail
ṁ kg · s –1 débit massique W0 J travail des forces
n mol nombre de moles intérieures au système
ou quantité de matière Y grandeur extensive
q C quantité d’électricité Z facteur
r nm rayon de compressibilité
t s temps α K –1 coefficient
v variance de dilatation thermique
υ m · s –1 vitesse du son αc paramètre de Riedel
x fraction molaire β atm · K –1 coefficient de pression
(généralement thermique
en phase liquide) γ coefficient d’activité
y fraction molaire γ N · m –1 tension interfaciale
en phase vapeur Γ mol · m –2 concentration
z nombre superficielle
de coordination δ accroissement
A m2 aire infinitésimal d’une
J · mol –1 affinité chimique fonction de transfert
B T induction magnétique (dépendant du chemin
parcouru)
C J · K –1 capacité thermique
∆ accroissement fini
D J pertes exergétiques d’une fonction de point
D˙ W dissipation ou d’une propriété
exergétique ε déformation
E J énergie ε0 J énergie caractéristique
E V · m –1 champ électrique de Lennard-Jones
θ oC
A fonction d’état température
du constituant A θ rd angle de mouillage
Ex J exergie κ atm–1 coefficient
F N force de compressibilité
F J énergie libre µ J · mol –1 potentiel chimique
d’Helmholtz µJ T K · atm–1 coefficient
96 485 C · mol –1 constante de Faraday de Joule-Thomson
G J énergie libre de Gibbs ν coefficient
ou enthalpie libre stœchiométrique
H J enthalpie ξ mol avancement
coefficient de Henry réactionnel
J mol · s –1 courant de diffusion ρ kg · m–3 masse volumique
K constante d’équilibres σ N · m–2 contrainte
L J · mol –1 paramètre d’interaction σ m longueur
des solutions régulières caractéristique
de Lennard-Jones
M kg · mol –1 masse molaire
ϕ nombre de phases
A · m–1 polarisation
magnétique ϕ coefficient de fugacité
NA 6,022 × 1023 mol –1 constante d’Avogadro ω facteur acentrique
Ω nombre
P atm pression de configurations
C · m –2 polarisation électrique indépendantes
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