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Séance N 2 Droit Bancaire
Séance N 2 Droit Bancaire
DOC 10
C’est un arrêt rendu par la première chambre civile de la cour de cassation en date
du 6 janvier 2011 concernant l’application des dispositions du code de la
consommation au compte courant.
En l'espèce, un crédit avait été consenti en compte courant, la banque avait assigné
sa cliente en paiement d’une somme au titre du solde débiteur du compte ouvert à
son nom devant la cour d’Appel. La cliente invoquait l’application de dispositions
relatives au crédit à la consommation.La cour d’appel par une décision en date du
22 janvier 2009 a débouté la cliente sans retenir la responsabilité de la banque , au
motif qu’il ressortirait de la volonté des parties de souscrire une convention de crédit
spécifique non soumise au code de la consommation. Dès lors, la cliente s’était
pourvue en cassation.
Au soutien de son pourvoi, elle soutenait que la destination professionnelle du crédit
excluant l’application des dispositions relatives au crédit à la consommation ne
pouvait être qu’ expresse , la responsabilité de la banque était à engager, donc la
cour d’appel avait violé l’article L 311- 2 du code de la consommation De même elle
soutenait que leur commune intention de s’engager dans une opération aussi
complexe autorisant le compte à découvert ne pouvait résulter que d’une
convention expresse, donc la cour d’appel avait violé les articles L 311- 3 du code de
la consommation.
Dès lors, il revient à la cour de cassation de répondre aux questions de
savoir: si les dispositions régissant le crédit à la consommation sont -elles
applicables à la convention de compte courant ? La responsabilité de la banque
peut -elle être engagée dans une convention de compte courant ?
La cour de cassation a rejeté en premier lieu le premier moyen du pourvoi, elle a
opéré un revirement de sa jurisprudence (Cass. 1re civ., 13 mars 2008 : RTD com.
2008, 608, obs. DL). En effet, elle a affirmé que les dispositions régissant le crédit de
la consommation ne sauraient être appliquées à une convention de compte courant
à destination professionnelle.
Et en second lieu elle a cassé partiellement l’arrêt de la cour d’appel,en ce qu’elle
n’a pas retenue la responsabilité de la banque en ces termes “Qu’en se déterminant
ainsi sans préciser si Mme X… avait la qualité d’emprunteur non averti et, dans
l’affirmative, si conformément au devoir de mise en garde auquel elle était tenue à
son égard, la banque justifiait avoir satisfait à cette obligation au regard de ses
capacités financières et des risques de l’endettement nés du découvert litigieux, la
cour d’appel a privé sa décision de base légale “
DOC 11 unité de compte entre compte courant et un compte -titres
C’est un arrêt rendu par la chambre commerciale de la cour de cassation en date 26
janvier 2010 concernant la rupture d’ une convention de compte courant.
En l'espèce une Caisse d’épargne avait notifié, le 13 décembre 2005 à sa cliente
titulaire de deux comptes courants dans ses livres, la cessation de leurs relations
commerciales sous un délai de préavis de 90 jours. En contestation de cette
décision unilatérale le titulaire de comptes a assigné la caisse en paiement de
dommages-intérêts le 27 juin 2006 devant la cour d’Appel d’Aix- en provence.
La cour d’ Appel par une décision du 23 octobre 2008 a débouté l’appelante de sa
demande en retenant que la caisse n’avait pas une obligation de motiver sa
décision, par conséquent elle n’avait pas commis une faute contractuelle.
S’estimant lésée, l’appelante avait formé un pourvoi devant la cour de cassation. Elle
soutenait que la cour d’Appel avait privé sa décision de base légale au regard des
articles 1134 et 1147 du code civil car la convention d’ouverture de compte ne
pouvait être rompue unilatéralement par la banque qu’à la condition que cette
dernière ait motivé sa décision par des considérations propres à sa structure interne
ou à son fonctionnement ou afférentes au mode de fonctionnement du compte.
Dès lors on peut se poser la question de savoir: un établissement bancaire a-t-il
l’obligation de motiver sa décision de rupture unilatérale d’ une convention à durée
indéterminée à défaut de commettre un abus de nature à engager sa
responsabilité ?
La cour de cassation avait rejeté le pourvoi de la demanderesse en retenant
“qu’en l’absence de disposition légale particulière, toute partie à un contrat à durée
indéterminée peut, sans avoir à motiver sa décision, mettre fin unilatéralement à
celui-ci,sauf à engager sa responsabilité en cas d’abus”.