Vous êtes sur la page 1sur 15

Cours M1203 – GESTION DES OPERATIONS COURANTES - F.

TAILHARDAT

M1203 – COMPTABILITE FINANCIERE

LES OPERATIONS DU CYCLE D’EXPLOITATION

I LA FACTURE

II LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE

 Notion de valeur ajoutée


 Le paiement de la taxe
 Les comptes relatifs à la TVA
 La déclaration CA3

III LES ACHATS ET LES VENTES

 Classification comptable des achats et des ventes


 Les réductions commerciales et financières
 Les avoirs
 Distinction entre immobilisations et charges

V LES OPERATIONS DE REGLEMENT

 En espèces : la caisse
 Par chèque : la banque et les C.C.P.
 Par effet de commerce : la lettre de change-relevé (L.C.R.)
 Le contrôle de la trésorerie : l’état de rapprochement

1
Cours M712 – GESTION DES OPPERATIONS COURANTES - F. TAILHARDAT

MODELE DE FACTURE

SARL DUPONT
Rue de l'Entreprise
75009 PARIS
Tel : 01 01 01 01 01
Fax : 01 01 01 01 02
Paris, le 21 février 2014

FACTURE n°2014-39
SARL DURAND
rue de la fortune
75110 PARIS

Désignation Quantité Prix unitaire HT Total

Pose papiers peints et 3 70 210


peintures (TVA 20 %)

Vente tringles et 1 70 70
rideaux (TVA 20 %)

Réduction de 10 % 28

Total HT 252

TVA 20 % 50,40

TVA 10 % 0
Total TVA due 50,40

Total TTC en euros 302,40

Date de règlement : 1er mars 2014


Taux des pénalités exigibles à compter du 2 mars 2014 en l'absence de paiement :
..........
Nos conditions de vente ne prévoient pas d'escompte pour paiement anticipé.

SARL au capital de 10 000 euros – RCS Paris 552 000 412

2
Cours M1203 – GESTION DES OPERATIONS COURANTES - F. TAILHARDAT

I LA FACTURE
L’ordonnance du 1er décembre 1986, art.31, stipule qu’il est obligatoire :
- d’établir une facture constatant une transaction commerciale entre deux professionnels, et
ceci en deux exemplaires, l’un pour le vendeur, l’autre pour l’acheteur.
- D’indiquer l’en-tête de l’entreprise qui facture,
- De délivrer une facture dès la livraison du bien ou l’exécution de la prestation de service, et
d’indiquer la date
- De désigner le nom et l’adresse du client
- de mentionner la quantité et la dénomination précise des marchandises ou des services,
ainsi que le prix unitaire hors TVA et . Les factures émises en France sont en principe libellées
en euros, toutefois, s’il s’agit d’une transaction relevant du commerce international, une clause de
paiement en monnaie étrangère est licite.
- de préciser les réductions commerciales dont le principe est acquis et le montant
chiffrable lors de la vente. La facturation à prix nets est illicite.
- de mentionner la date du règlement , ainsi que les conditions d’escompte applicables
en cas de paiement anticipé par rapport aux conditions générales de vente.

Le Code Général des Impôts impose d’indiquer le taux de TVA applicable par produit
ou service, ainsi que de façon distincte, le total hors taxe et la taxe correspondante, par taux
d’imposition.

Depuis le 27 novembre 1992, décret n° 92-1244, il est obligatoire de numéroter les


factures , de même que les factures d’acomptes. La forme juridique de la société et le montant du
capital doivent être mentionnés, ainsi que le numéro d’immatriculation au Registre du Commerce et
des Sociétés .

3
Cours M1203 – GESTION DES OPPERATIONS COURANTES - F. TAILHARDAT

LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE (TVA)

Notion de Valeur Ajoutée : la pâtisserie « Aux


Délices d’Auvergne » fabrique et vend des tartes

Salaire du
Au prix de 10 € à ses Elle achète des produits à ses pâtissier :
CLIENTS FOURNISSEURS 1,55

Impôts :
Farine : 0,96
10 € Hors taxe : 9,48 0,82
Œufs : 0,38
TTC TVA : 0,52
Pommes : 0,77 Bénéfice :
Electricité : 1,20 3,80

CONSOMMATIONS VALEUR
CHIFFRE D’AFFAIRES H.T. - =
INTERMEDIAIRES AJOUTEE

DEFINITION : la valeur ajoutée représente le supplément de valeur, conféré aux


biens et services utilisés par une entreprise.

4
Cours M1203 – GESTION DES OPPERATIONS COURANTES - F. TAILHARDAT

LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE

La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est un impôt sur la consommation perçu à des
taux variables selon la nature des produits ou services facturés.

La TVA est une taxe unique à paiement fractionné : elle est collectée par les
entreprises qui font office de collecteur d’impôts pour le compte de l’Etat. La taxe est
supportée en définitive, par le consommateur final.

Chaque intermédiaire, fabricant, grossiste, revendeur, commerçant, détaillant etc…,


calcule chaque mois (ou chaque trimestre s’il s’agit de très petites entreprises), le
montant de TVA à reverser à l’Etat de la manière suivante :

TVA FACTUREE AUX CLIENTS - TVA PORTEE SUR LES FACTURES


D’ACHATS DE BIENS OU DE SERVICES

TVA COLLECTEE - TVA DEDUCTIBLE = TVA A REVERSER

LES TAUX DE TVA EN VIGUEUR

TAUX SPECIFIQUE : 2,1 % médicaments remboursés SS…


TAUX REDUIT: 5,5 % produits alimentaires, abonnements
EDF, gaz…, livres
TAUX REDUIT INTERMEDIAIRE : 7 % travaux réalisés dans
l’habitation principale
TAUX INTERMEDIAIRE : 10% Transport de personnes,
hébergement

TAUX NORMAL: 20 % taux de droit commun

5
Cours M1203 – GESTION DES OPPERATIONS COURANTES - F. TAILHARDAT

LE PAIEMENT DE LA TVA

La TVA COLLECTEE par l’entreprise sur ses clients est une DETTE envers l’Etat.

La TVA PAYEE par l’entreprise à ses fournisseurs est une CREANCE sur l’Etat.
Elle est DEDUCTIBLE de la TVA collectée.

La TVA A PAYER est une DETTE de l’entreprise envers l’Etat

REGLE DE FORME

Lors de la délivrance d’une facture, doivent apparaître de façon distincte :

- le prix hors taxe des biens ou services facturés,


- le taux de la TVA,
- le montant de la TVA.

6
Cours M1203 – GESTION DES OPPERATIONS COURANTES - F. TAILHARDAT

LES COMPTES RELATIFS A LA TVA

La TVA constitue soit une créance de l’entreprise sur l’Etat (TVA déductible ou
crédit de TVA), soit une dette de l’entreprise envers l’Etat (TVA collectée ou TVA
à payer).

La TVA sera donc comptabilisée dans la CLASSE 4 réservée aux comptes de


TIERS.

CLASSE 4 44 : ETAT 445 : ETAT-TVA …

4456 : ETAT – TVA DEDUCTIBLE


44562 : Etat – TVA déductible sur immobilisations

44566 : Etat – TVA déductible sur autres biens et


Services

44567 : Etat – Crédit de TVA

4457 : ETAT - TVA COLLECTEE

44571 : Etat – TVA collectée

4455 : ETAT – TVA A DECAISSER


44551 : Etat – TVA à décaisser

La TVA due à l’Etat au titre des acquisitions intra-communautaire est enregistrée au


compte :

4452 : TVA DUE SUR OPERATIONS


INTRA-COMMUNAUTAIRES

7
Cours M1203 – GESTION DES OPERATIONS COURANTES - F. TAILHARDAT

LA DECLARATION CA3
Dans le cas le plus courant (« Régime du réel normal »), l’entreprise doit établir chaque mois
une déclaration récapitulative des opérations de TVA sur un imprimé fiscal, dit CA3.
En effet, la TVA collectée par les entreprises doit être reversée à l’Etat selon certaines
modalités pour lesquelles il est nécessaire de définir deux notions fondamentales :
- Le fait générateur : « fait par lequel sont réalisées les conditions légales nécessaires pour
l’exigibilité de la taxe ».
- L’exigibilité : « droit que le Trésor Public peut faire valoir, à partir d’un moment donné, auprès du
redevable pour obtenir le paiement de la taxe ».

Pour l’assujetti, l’exigibilité est la notion la plus importante, car elle permet de déterminer à
quelle période il convient de rattacher les opérations réalisées. Pour le client, elle détermine la date à
laquelle il peut récupérer la taxe qui lui est facturée.

Fait générateur Exigibilité


Livraison de biens Livraison Livraison
Prestation de services Exécution Paiement (cas général)

En pratique, pour les livraisons de biens, la date d’exigibilité se confond le plus souvent avec la date de
facturation.

Condition de forme : Seule la taxe mentionnée sur les factures d’achat peut être récupérée
(déductible de la TVA collectée).

TVA A DECAISSER = TVA COLLECTEE - TVA DEDUCTIBLE


au titre du mois M du mois M S/ABS et Immos du mois M

REMARQUE : il peut arriver que pour un mois donné, le total de la TVA déductible soit supérieur à la
TVA collectée ; l’entreprise bénéficie alors d’un crédit de taxe qu’elle pourra reporter sur le mois
suivant. La TVA due au titre d’un mois M est payée à l’administration fiscale entre le 15 et le 24 du
mois M+1.

TRAITEMENT COMPTABLE DE LA DECLARATION

On utilise le virement comptable pour transférer chaque mois la différence entre la TVA
déductible et la TVA collectée :

au compte 44551 - Etat-TVA à décaisser


SI TVA EXIGIBLE > TVA DEDUCTIBLE

au compte 44567 - Etat-crédit de TVA à reporter


SI TVA EXIGIBLE < TVA DEDUCTIBLE

Nota bene : la TVA collectée est arrondie au centime inférieur, la TVA déductible au centime
supérieur. La différence résultant des arrondis de centimes constitue un produit de gestion courante
(compte 758).

LA TVA N’EST PAS UNE CHARGE POUR L’ENTREPRISE (sauf cas de TVA non déductible), il
n’y a donc PAS DE FLUX DE RESULTAT ASSOCIE A LA TVA.

LA TVA DONNE LIEU A DES OPERATIONS DE DECAISSEMENT ET D’ENCAISSEMENT.


Elle entraîne donc DES FLUX DE TRESORERIE associés aux règlements des fournisseurs, des
clients et de l’Etat.

8
Cours M1203 – GESTION DES OPPERATIONS COURANTES - F. TAILHARDAT

9
Cours M1203 – GESTION DES OPPERATIONS COURANTES - F. TAILHARDAT

III LES ACHATS ET LES VENTES

 Classification comptable des achats et des ventes

- LES ACHATS
Les achats sont des biens achetés pour être utilisés au cours d’un processus de production, ou
consommés au premier usage ou être revendus en l’état.

ACHATS (60)

A STOCKER NON-STOCKABLES 606 DE SERVICES


601-602-607 ou non stockés par l’entreprise 604

Le prix d’ACHAT est porté au débit du compte correspondant à la nature de l’opération.


Le prix d’achat s’entend généralement du prix net de taxe récupérable et net des réductions
commerciales éventuellement portées sur la facture ; on parle alors de montant net commercial hors
taxe récupérable. Les majorations éventuelles de facturation, tels les frais de port s’enregistrent au
compte 624 Transports de biens.

- LES VENTES
Les ventes représentent les ressources acquises pour le prix des marchandises cédées, des travaux
effectués ou des services rendus. Elles sont enregistrées au prix facturé, net de taxes collectées,
déduction faites des réductions commerciales éventuelles.

VENTES (70)

DE PRESTATIONS DE SERVICES DE MARCHANDISES DE PRODUITS FINIS* 701


Travaux 704 707 INTERMEDIAIRES** 702
Etudes 705 OU RESIDUELS*** 703
Prestations de services 706
Produits des activités annexes 708
(commissions, port facturé, locations diverses ...)

* Produits finis : produits dont le stade de fabrication est achevé.


** Produits intermédiaires : produits ayant atteint un certain stade d’achèvement et destinés à entrer
dans une nouvelle phase du cycle de fabrication.
*** Produits résiduels : déchets et rebuts de fabrication.

 Les réductions commerciales et financières

- REDUCTIONS COMMERCIALES

Elles comprennent les rabais, les remises et les ristournes.

- RABAIS : réduction pratiquée exceptionnellement sur le prix préalablement convenu pour


tenir compte, par exemple, d’un défaut de qualité ou de conformité des objets vendus.

- REMISE : réduction pratiquée habituellement sur le prix courant en considérant l’importance


de la vente (quantité) ou la qualité du client (profession, fidélité, ancienneté...)

10
Cours M1203 – GESTION DES OPERATIONS COURANTES - F. TAILHARDAT

- RISTOURNE : réduction accordée à la fin d’une année ou d’une saison sur l’ensemble des
opérations (le chiffre d’affaires) faites avec le même tiers pour la période.

NOTA BENE : les réductions commerciales ne s’enregistrent JAMAIS lorsqu’elles figurent sur
une facture d’achat ou de vente et qu’elles concernent les biens facturés sur le document.

- REDUCTION FINANCIERE

L’ESCOMPTE est une réduction de nature financière accordée au client qui règle la facture par
anticipation.
Pour le fournisseur, c’est une charge financière portée au débit du compte 665 - escomptes
accordés.
Pour le client, c’est un produit financier porté au crédit du compte 765 - escomptes obtenus.

 Les avoirs
Une facture d’avoir est établie par un fournisseur pour constater :
- soit un retour de marchandises
- soit une réduction commerciale ou une réduction financière obtenue postérieurement à une
facture « DOIT ».

Une facture d’avoir mentionnant un retour de marchandises s’enregistre comme une facture normale
(DOIT) mais à l’inverse dans les comptes.

Les réductions commerciales sont portées dans des comptes d’achats ou de ventes soustractifs
ayant la particularité d’avoir un 9 en troisième position du compte, signe d’un fonctionnement inversé.

- 609 - RRR obtenus sur achats, sur les avoirs reçus des fournisseurs,

- 709 - RRR accordés sur ventes, sur les avoirs envoyés aux clients.

Les réductions financières sont elles, toujours inscrites dans les comptes vus précédemment quel que
soit le document qui les constate.

 Distinction entre immobilisations et charges

On classe dans la catégorie des immobilisations, les biens destinés à rester durablement dans le
patrimoine de l’entreprise (durée supérieure à l’exercice comptable), mais aussi les dépenses
engagées sur des éléments existants et qui ont pour effet d’augmenter leur valeur ou d’en prolonger la
durée d’utilisation. Ainsi, par exemple, l’échange standard d’un moteur sur un véhicule sera inscrit au
débit du compte 2182-Matériel de transport et non au compte 615-Entretien et réparation.
D’autre part, il convient également de considérer l’activité de l’entreprise : la facture d’achat d’un
micro-ordinateur sera un achat de marchandises (607) dans une entreprise de négoce de matériel de
bureau, mais une immobilisation dans une autre entreprise.

IMPORTANT : L’administration fiscale tolère que soient inscrits directement dans les comptes de
charges appropriés, les biens durables dont le prix unitaire hors taxe n’excède pas 500 €.
Exemple : Les petits outillages, les meubles de bureau, les petits matériels de bureau etc....

11
Cours M1203 – GESTION DES OPERATIONS COURANTES - F. TAILHARDAT

V LES OPERATIONS DE REGLEMENT


Les règlements des créances et des dettes peuvent s’effectuer au comptant ou à crédit. Il
arrive fréquemment qu’un acompte soit exigé lors de la passation de la commande lorsque celle-ci est
importante ou selon les conditions générales de ventes prévues au contrat.
On comptabilise ces acomptes :
- Pour les acomptes versés aux fournisseurs : Au débit du compte 4091-Fournisseurs,
avances et acomptes versés sur commandes. Ce compte sera soldé lors de la réception de la
facture. Si lors de la clôture de l’exercice, ce compte n’était pas soldé, il figurerait alors sur une ligne
distincte de l’actif circulant du bilan.
- Pour les acomptes reçus des clients : Au crédit du compte 4191-Clients, avances et
acomptes reçus sur commandes. Ce compte sera soldé lors de la comptabilisation de la facture
adressée au client. Si lors de la clôture de l’exercice, ce compte n’était pas soldé, il figurerait alors sur
une ligne distincte du passif du bilan, dans les dettes.

Remarque préalable : Même en cas de règlement au comptant, il est préférable et même


recommandé de transiter par un compte de tiers (client ou fournisseur) lors de la comptabilisation de
l’opération, pour les raisons suivantes :
- Les cocontractants ne sont pas nécessairement en présence l’un de l’autre lors de l’opération
d’achat-vente ; un paiement « comptant » peut être différé de 8 à 15 jours par rapport à la date de
livraison et de facturation des marchandises ;
- Les statistiques de ventes, le calcul des ristournes de fin d’années ne peuvent s’effectuer que
si toutes les opérations ont été enregistrées, qu’elles soient au comptant ou à crédit ;
- Les documents comptables qui servent à enregistrer les opérations d’achat-vente (factures)
sont différents de ceux destinés à enregistrer les règlements (chèques, traites etc.). De plus, ils sont
comptabilisés dans des journaux spécialisés, journal d’achats, journal de ventes, journal de banque,
journal de caisse, gérés parfois par des services différents dans les entreprises d’une certaine taille.
On tolère toutefois une exception à cette règle, pour les petites dépenses de caisse
concernant des opérations ponctuelles (achat de fournitures de bureau en dépannage, notes de
carburant, pourboires au facteur, achat de quelques timbres -poste...)

 En espèces : la caisse

Le compte 530-CAISSE enregistre tous les mouvements d’espèces reçues (au débit) ou versées au
(crédit). Ce compte ne peut JAMAIS ETRE CREDITEUR. Toute opération doit être justifiée par une
pièce justificative. Il convient de contrôler tous les jours l’existant en caisse avec le solde théorique du
compte 530. Toute différence de caisse est imputée au compte :
- 658 charges diverses de gestion courante
OU - 758 produits divers de gestion courante

 Par chèque : la banque et les C.C.P.

Les comptes 512-BANQUE ou 514-CCP enregistrent les opérations réalisées par chèque, virements
ou effets de commerce. L’établissement financier enregistre les mêmes opérations mais en sens
inverse : on parle de comptes réciproques.

 Par effet de commerce : la lettre de change-relevé (L.C.R.)

Les effets de commerce constituent un instrument de recouvrement des créances et un instrument


de crédit car ils matérialisent l’existence d’une créance par la création d’un titre négociable.
La lettre de change-relevé (L.C.R.) est un écrit par lequel le créancier (le tireur) donne l’ordre à son
débiteur (le tiré) de payer une somme déterminée à une personne désignée (le bénéficiaire).
Dans la pratique, le créancier se désigne lui-même comme bénéficiaire (tireur et bénéficiaire sont alors
confondus). Dans ses modalités actuelles, la L.C.R. consiste en un enregistrement magnétique dès
son entrée dans le circuit bancaire.

12
Cours M1203 – GESTION DES OPERATIONS COURANTES - F. TAILHARDAT

La lettre de change offre 4 principaux avantages :


- juridique : elle permet au fournisseur de bénéficier de garanties qui complètent celles nées
de l’opération de vente.
- administratif : elle est émise par le vendeur et jointe à la facture de vente, évitant ainsi les
manipulations de chèques. De plus, dans le cas des L.C.R. le traitement est rapide et peu coûteux.
- financier : la L.C.R. peut être utilisée par le fournisseur avant son échéance s’il a besoin de
1
liquidités grâce à la procédure de l’escompte (voir ci-après). Commentaire [I1] : A ne pas
- gestion de trésorerie : le fournisseur possède un effet de commerce dont l’échéance est confondre avec la réduction
ferme. financière du même nom.

Dans la catégorie des effets de commerce, il existe également le billet à ordre, qui est un
écrit par lequel une personne (le souscripteur) s’engage à payer une somme déterminée à une date
précise (l’échéance) à l’ordre d’une personne appelée : bénéficiaire. On parle de B.O.R lorsque le
traitement est informatisé. Son usage est moins répandu que celui de la L.C.R.

Traitement comptable des effets de commerce

Une entreprise peut utiliser des effets de commerce pour :


- se faire payer de ses clients :
➨ 413 - Clients, effets à recevoir (au débit)
- payer ses fournisseurs :
➨ 403 - Fournisseurs, effets à payer (au crédit)

Exemple d’application

Remarque : Lors de la création de l’effet, il faut apposer un timbre fiscal (4 F pour les effets domiciliés).
Lors de l’achat des timbres fiscaux, l’entreprise comptabilise cette charge au compte :
6354 - Droits d’enregistrement et de timbres

Utilisation des effets de commerce

- A l’échéance : l’encaissement
Quelques jours avant l’échéance, les effets sont remis par le bénéficiaire à la banque qui se
chargera de les encaisser auprès des banques des clients (les tirés). En rémunération du service
rendu, la banque retient une commission d’encaissement soumise à TVA portée au compte 6275 -
Services bancaires, frais sur effets. Le P.C.G. prévoit l’utilisation du compte 5113-Effets à
l’encaissement pour la période comprise entre la date de remise de l’effet et son apparition effective
sur le compte bancaire.

1
A ne pas confondre avec la réduction financière du même nom.

13
Cours M1203 – GESTION DES OPERATIONS COURANTES - F. TAILHARDAT

Exemple d’application

- Avant l’échéance : l’escompte ou négociation


Le tireur peut escompter ou négocier l’effet auprès de sa banque avant l’échéance, s’il a
besoin de liquidités. Cette opération sera ignorée du tiré dont la seule obligation est de payer la
somme due à l’échéance. La remise à l’escompte s’effectue sur un bordereau d’escompte, sur lequel
on inscrit les noms des tirés, dates d’échéance, et montant des effets. La banque avance le montant
nominal porté sur l’effet sous déduction d’un agio.
L’agio comprend :
- les intérêts d’escompte calculés en fonction du nombre de jours d’escompte (compte
6616-Intérêts bancaires sur opérations de financement) ;
- une commission bancaire soumise à TVA (6275-frais sur effets)

MONTANT NET PORTE AU COMPTE = VALEUR NOMINALE - AGIO

Lors de la remise à l’escompte, dans l’attente de recevoir le détail de l’agio et le montant net porté au
compte, le P.C.G. recommande l’utilisation du compte 5114-Effets à l’escompte.

Exemple d’application

14
Cours M1203 – GESTION DES OPERATIONS COURANTES - F. TAILHARDAT

- Autres procédures d’encaissement et de crédit

Le Crédit de Mobilisation des créances commerciales (C.M.C.C.) : c’est une technique bancaire qui se
substitue à l’escompte d’effets de commerce. Une entreprise, possédant plusieurs créances sur ses
clients constatées par des factures ou des effets non négociables (échéance > 90 jours), souscrit un
billet à l’ordre de sa banque qui est escompté par elle : ainsi, l’escompte d’effets multiples est
remplacé par celui d’un seul billet à ordre souscrit au bénéfice de la banque. Cette opération donne
lieu à perception d’agios par la banque. La valeur nominale du billet ainsi créé est portée au crédit du
compte 5191-C.M.C.C. jusqu’à son échéance, le compte 512-banque étant lui débité du montant net.

Les cessions de créances professionnelles (loi DAILLY)


L’objectif est de permettre aux entreprises de céder ou de donner en nantissement (c’est-à-dire de
gager) des créances, par la seule remise d’un bordereau à un établissement financier en vue d’obtenir
un crédit en contrepartie. Cette technique est prévue par la loi du 2 janvier 1981, dite loi Dailly.

 Le contrôle de la trésorerie : l’état de rapprochement

Les comptes 512-Banque et 514-CCP tenus par une entreprise enregistrent les mêmes opérations
que le compte de l’entreprise tenu par ces établissement financiers, mais en sens inverse : ce sont
des comptes réciproques comme nous l’avons souligné précédemment.
Cependant, les opérations ne peuvent être enregistrées simultanément dans chaque comptabilité :
- les chèques émis par l’entreprise ne sont comptabilisés par la banque ou les CCP qu’après
encaissement par le bénéficiaire,
- la banque ou les CCP enregistrent des opérations (virements, prélèvements...) dont
l’entreprise ne sera informée qu’ultérieurement.

C’est pourquoi en raison du décalage de l’enregistrement des opérations dans le temps dans l’un et
l’autre compte, les soldes des comptes sont rarement identiques à ceux des relevés envoyés par la
banque ou les CCP. Il convient donc d’identifier les causes de différence des soldes à une date
donnée (une fois par mois au minimum) et de rétablir la concordance des soldes. Cette opération
porte le nom d’ETAT de RAPPROCHEMENT.

15

Vous aimerez peut-être aussi