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Mélange Des Milieux Pâteux de Rhéologie Complexe: Pratique: Hervé Desplanches
Mélange Des Milieux Pâteux de Rhéologie Complexe: Pratique: Hervé Desplanches
DOCUMENTATION
20/09/2008
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés J 3 861 − 1
Notations et symboles
Symbole Définition
Il ne s’agit que des symboles qui n’ont pas été définis en [J 3 860]
At aire totale d’échange (latérale et fond)
c1 , c 2 , c 3 , c 4 constantes, tableau 2
dc diamètre de la conduite, équation (1)
Eff efficacité, tableau 1
Fe facteur d’échelle Fe = D2 /D1
hc coefficient de transmission thermique paroi-liquide caloporteur
K1 , K 2 constantes de consommation de puissance d’un agitateur en ligne,
équation (1)
KMS constante de la loi de perte de charge d’un mélangeur statique,
équation (2)
K1 pseudo-constante de Metzner et Otto définie par Blasinski
L longueur d’une conduite vide, équation (2)
Lm longueur nécessaire à une homogénéisation donnée, tableau 1
LMS longueur du mélangeur statique, équations (4) et (5)
PMS puissance de pompage consommée par un mélangeur statique,
équation (3)
Ptot puissance totale consommée par un mélangeur dynamique en ligne,
équation (1)
∆p0 perte de charge dans une conduite vide
∆pMS perte de charge dans une conduite équipée d’un mélangeur statique,
équation (2)
Q débit volumique circulant dans un mélangeur statique, équation (2)
Rc résistance thermique paroi-fluide caloporteur
Tc1 température d’entrée du fluide caloporteur dans la double enveloppe
∆T différence de température liquide de procédé-double enveloppe
v vitesse moyenne du liquide dans un mélangeur continu horizontal
voc vitesse moyenne du liquide dans la conduite vide
vp vitesse périphérique en bout de pale d’un mobile d’agitation
ηet viscosité effective d’une pâte non newtonienne dans un tube
Nombres sans dimension
NuMS nombre de Nusselt d’un mélange statique : Nu MS = h d c /λ, équations (4)
et (5)
Pe nombre de Péclet thermique pour un mélangeur statique
Pe = 4 ρQ /πη d c = Re0 Pr
Re0 nombre de Reynolds dans la conduite vide Re0 = ρ voc /ηet d c
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Mouvement
de la pâte
Couvercle
de la cuve
(soulevé)
Mobile
d'agitation
Mobile
du mélange
Bras racleur
Cuve
a mobile simple
(doc. Rayneri)
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Extrudeuse
Chauffage Mélangeur
électrique
Canaux
de refroidissement Figure 9 – Utilisation d’un mélangeur statique comme
homogénéiseur thermique en sortie d’extrudeuse [54]
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— corrélation de Takahashi :
2.1 Cuve avec mobile de proximité
fonctionnant en discontinu ks = 11,4(e / D )−0,41( p/ D )−0,36 ( l /D )0,16
= 11,4(0,025)−0,41 (0,95)−0,36 (0,1 × 0,95)0,16 = 35,4
Le choix d’un double ruban hélicoïdal, particulièrement adapté — corrélation de Yap :
pour les liquides élastiques, sera justifié a posteriori en comparant
ses performances à celles d’une ancre marine, mobile plus tradition- ks = 38,3(0,814)1/n (p /d )−0,14( l /d )−0,024
nel. Au demeurant, le mélange, comme le transfert de chaleur, étant
déterminé par la capacité de circulation globale du mobile et par les = 3,3(0,814)1/0,3(1)−0,14(0,1)−0,024 = 20,4
vitesses locales engendrées dans l’entrefer, seul le ruban hélicoïdal En rejetant le dernier résultat trop faible (dû certainement à un
permet de créer une puissante circulation verticale pariétale et une effet de n surestimé), les quatre premières estimations sont assez
homogénéisation du cœur du liquide complexe. Sa géométrie, opti- voisines pour être moyennées. On obtient :
misée pour favoriser cette action, est la suivante : d = 0,95 D
(D = H = 1 m pour la cuve pilote) ; l = 0,1 d ; p = d ; ha = d. ks = 30,5 ± 2 (∆ = 7 %)
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= 34,1 × 2 0,79 ( 1 ) Ð0,63 ( 0,026 ) Ð0,53 ( 0,1 ) 0,14 1 ( 1,05 ) 0,45 = 300 valeur moyenne kp = 275 ± 20 ;
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— la puissance d’agitation P = 275 × 32,5 × 1,52 × 0,953 = 17 200 W de plus, le gradient de vitesse de référence γú 4 est différent de celui
= 17,2 kW. de Metzner et Otto ([J 3 860, Tableau 5]) :
2.1.5 Calcul de la capacité nette volumique = 0,78 ( 1 000 × 4 180 × 0,25 × 0,95 2 ⁄ 0,6 ) 1 / 3 = 90
de refroidissement du réacteur pourvu
d’un double ruban hélicoïdal (h A ∆T − P )/V — corrélation de Blasinski ; la limite inférieure de la plage de
Reynolds n’est pas précisée ; de plus, elle est établie pour
k s′ = 4π = 12,6 :
Nota : cette capacité doit être au moins égale au flux volumique d’un réacteur exother-
mique.
Dans le cas du réservoir de stockage d’un milieu pâteux qui doit être maintenu liquide à
γú e′ = 3,15 ; η e′ = 186 ; Re e′ = 1,21 ; Pr e′ = 1,296 × 10 6
une certaine température, l’énergie d’agitation dégradée en chaleur est favorable à la capa-
cité nette d’échange thermique qui s’écrit alors (hA ∆T + P )/ V, capacité qui doit compen- Nu = 0,22 Re e0,5 Pr e0,33 Vis e0,14 ( e ⁄ d ) Ð0,22 ( p ⁄ d ) Ð0,18
ser la perte thermique du liquide chaud vers l’extérieur.
= 0,22 ( 1,21 ) 0,5 ( 1,296 × 10 6 ) 0,33 ( 0,8 ) 0,14 ( 0,026 ) Ð0, 22 ( 1 ) Ð0, 18 = 55
■ Si la cuve est pourvue d’une double enveloppe latérale de refroi-
dissement A = π D H = 3,14 m2. La dispersion des estimations est beaucoup plus forte que pour
les calculs de ks et kp. En rejetant le résultat issu de l’équation de
■ Le coefficient d’échange liquide agité-paroi peut être évalué Nagata qui s’écarte trop de l’ensemble, on obtient une valeur
à partir des équations du tableau [J 3 860, Tableau 3] concernant les moyenne à 30 % de précision :
milieux rhéofluidifiants (aucune équation ne tient compte des pro-
priétés élastiques) en régime laminaire (certaines équations sont Nu = 100 ± 30 (∆ = 30 %) et hRF = Nu λ/D = 100 × 0,60/1
proposées sur une plage de nombres de Reynolds s’étendant du hRF = 60 W m−2 K−1
laminaire à l’intermédiaire).
— corrélation de Nagata :
Les propriétés viscoélastiques du milieu pâteux réduisent le
transfert thermique par rapport aux rhéofluidifiants purs en inhi-
Nu = 1,39 Re e1 / 3 Pr e1 / 3 Vis 0,2 ( e ⁄ D ) Ð1 / 3 bant le débit de circulation de l’agitateur.
Pr e = c p η e ⁄ λ = 4 180 × 100 ⁄ 0,6 = 697 000 Selon Ulbrecht et Patterson [55], pour une vis d’Archimède
avec tube de tirage :
Les paramètres rhéologiques t BC et n n’étant pas connus à la tem- (NQC)RFE /(NQC)RF = (1 + 0,45 Wi0)−0,3
pérature de paroi de la double enveloppe, nous devons supposer
Vise ≅ Vis0 = η0 /η0p = 2000/2500 = 0,80 (hypothèse raisonnable car η0 et pour Carreau, avec le même système d’agitation en milieu
est le coefficient du modèle de Carreau qui varie le plus fortement viscoélastique :
avec la température). xc ( 2− n ) x c Ð ( 1− n ) y
Nu ∝ Re cg y ∝ (N
Pr cg QC ) RFE avec x c ≈ y ≈ 1 ⁄ 3
Nu = 1,39 (2,26)1/3 (697 000)1/3 (0,80)0,20 (0,025)−1/3 = 520
Nu ∝ ( N QC ) RFE
1/3 donc Nu ∝ (1 + 0,45 Wi0)−0,1
— corrélation de Kuriyama :
En considérant cet effet valable pour le double ruban
hélicoïdal :
Nu = 0,64 [ Re e Pr e F D 2 p ⁄ ( d 2 e ) ] 1 / 3 Vis e0,2
h = hRF (1 + 0,45 Wi0)−0,1 = 60 (1 + 0,45 × 7,5)−0,1 = 60 × 0,86
n −1 0,3−1
---------- ---------------- h = 50 W · m Ð2 · K Ð1
F = [1 + e ⁄ ( 0,046 D ) 0,4 ] n = [ 1 + ( 0,025 ⁄ 0,046 ) 0,4 ] 0,3 = 0,26
Nu = 0,64 (2,26 × 697 000 × 0,26 × 12 × 0,95/(0,952 × 0,025))1/3 × 0,80,2 ■ Différence de température liquide pâteux de rhéologie
= 160 complexe-paroi de la cuve
— corrélation de Shamlou établie pour Ree < 1 ; elle doit sous- La résistance thermique paroi de la double enveloppe-fluide
estimer légèrement Nu :
caloporteur est très faible (Rc = 1/hc ≅ 10−3 m2 · K · W−1)
devant celle correspondant à l’échange liquide pâteux-
Nu = 0,17 Re e0,16 Pr e1 / 3 Vis e0,19 n R0,22 ( e ⁄ d ) −0,45 ( p ⁄ D ) −0,24
paroi (1/h = 2 × 10−2 m2 · K · W−1) de même que la résistance
Nu = 0,17 (2,26)0,16 (697 000)1/3 (0,8)0,19 20,22 0,026−0,45 0,95−0,24 conductive de la paroi proprement dite, donc T p e T c ; de plus, la
= 100
faible valeur de h maintient pratiquement constante la différence de
température entre les deux fluides à sa valeur à l’entrée du
— corrélation de Mitsuishi ; elle ne contient pas de modules géo-
métriques, mais a été établie pour un système d’agitation similaire ; caloporteur ; on en déduit ( T Ð T p ) e ( T Ð T c1 ) .
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■ Capacité nette de refroidissement volumique caractéristiques lors d’une extrapolation, il faut modifier certains
Pour un écart raisonnable de température de 20 K entre le liquide paramètres géométriques).
de procédé et le liquide caloporteur (avec V = πD 2 H/4 = 0,785 m3) : En régime laminaire, pour maintenir constant le temps de
mélange du réacteur, il convient de travailler à vitesse de rotation
Φc Ð P h A ∆T Ð P ( 50 × 3,14 × 20 ) Ð 1 950
---------------- = ----------------------------- = ----------------------------------------------------------------- du mobile constante, ce qui maintient la puissance volumique
V V 0,785 inchangée, mais fait chuter la capacité nette de refroidissement déjà
3 140 Ð 1950 assez faible (h ∝ N1/3 D −4/3 pour x = y = 1/3 ; donc hA ∆T /V ∝ N1/3
= ---------------------------------- = 1 520 W/m 3
0,785 D −4/3 ∝ D −4/3 à N constant). Aussi, les effets thermiques risquent-ils
de devenir rapidement le phénomène limitant, ne serait-ce que pour
(Φc − P )/V = 1,52 kW/m3 évacuer l’énergie d’agitation (cf. calcul de Dmax , équation 100 de
La chaleur d’agitation réduit de 60 % une capacité de refroidisse- [J 3 860]).
ment déjà faible si l’on a affaire à un phénomène exothermique. Maintenir inchangée la vitesse de rotation du mobile lors
du scaling-up peut entraîner des contraintes mécaniques trop fortes
Si l’on considère à nouveau le cas de l’ancre dans des condi- ou bien peut dégrader un produit sensible au cisaillement (la vitesse
tions de fonctionnement permettant d’obtenir le même temps périphérique en bout de pale vp = πNd croît proportionnellement à D
de mélange que le double ruban hélicoïdal (N = 1,5 ; ηe = 32,5 ; avec ce critère). Aussi peut-on envisager d’utiliser un autre critère
Ree = 42 ; P = 17 200 W). d’extrapolation, comme vp inchangé, si l’on peut augmenter le
L’ancre permet d’obtenir un coefficient d’échange thermique temps de mélange.
de 105 W · m−2 · K−1 (les corrélations applicables du tableau Les résultats obtenus avec ces deux types d’extrapolation de
[J 3 860, Tableau 2], sont celles de Heinlein et de Shamlou, elles mélangeurs non newtoniens mécaniquement agités en régime
fournissent deux estimations proches de hRF, respectivement laminaire sont groupés dans le tableau 2.
145 et 142 (celles-ci sont moyennées, puis corrigées de l’effet de
viscoélasticité avec Wi0 = 45) qui ne permet même pas d’éva-
cuer la chaleur d’agitation. Tableau 2 – Effet d’un changement d’échelle en similitude
Φc = h A ∆T = 6 615 << 17 200 W géométrique sur la grandeur caractéristique de l’agitation
non newtonienne en régime laminaire Nu ∝ (Ree Pre)1/3
■ Augmentation de la capacité de refroidissement du
réacteur agité par le double ruban hélicoïdal Caractéristiques t M (et P/V ) = Cte vp = π N d = Cte
En chemisant également le fond du réacteur et en supposant que
le coefficient d’échange avec le milieu pâteux y est identique à celui N 1 D −1
calculé à la paroi latérale, on peut augmenter de 25 % le flux de γú e 1 D −1
refroidissement :
ηe 1 D 1−n
(h At ∆T − P )/V = [(50 × 3,93 × 20) − 1 950]/0,785 = 2 520 W/m3 Ree D2 Dn
Quand la vitesse de l’agitateur est imposée par le temps de Wi0 1 D −1
mélange, on ne peut pas améliorer la capacité nette de refroidisse-
ment en travaillant à Nopt équation 99 de 5 ; cette capacité est limi- tM 1 D
tée par la géométrie du mobile, la taille de l’installation et la πNd D 1
rhéologie du milieu. Ainsi, la valeur obtenue de h se situe sur la
plage 20-200 W · m−2 · K−1 relative à l’agitation de liquides pâteux. P/V 1 D −1−n
La limite inférieure de h correspondant au transfert conductif à tra- h A ∆T/V D −4/3 D −5/3
vers une couche limite, d’épaisseur égale à l’entrefer, renouvelée
(h A ∆T − P )/V c1 D −4/3 − c2 c3 D −5/3 − c 4 D −1−n
périodiquement par l’agitateur (hmin = λ/e soit 40 λ/ D pour
e = 0,05 D). N = Cte N ∝ D −1
Si le procédé l’impose, le mobile hélicoïdal lui-même peut être Critères d’extrapolation
utilisé comme échangeur. L’agitateur-échangeur qui nécessite un Exemple : Ree ∝ D 2 donc ( R e 2 ⁄ R e 1 ) = ( D 2 ⁄ D 1 ) 2 = F e2 (1 : pilote ; 2 :
investissement plus élevé permet d’obtenir un meilleur coefficient cuve industrielle ; Fe : facteur d’échelle).
de transmission thermique (cf. tableau [J 3 860, Tableau 7]) mais sa n : indice de comportement d’Oswald du fluide ; c1, c2 ... c4 : constantes.
surface d’échange est plus faible.
Le mobile hélicoïdal − échangeur fonctionne avec les caractéristi-
Une application numérique correspondant au système d’agitation
ques géométriques (d /D = 0,95 ; n R = 2 ; p = d ; l = 0,1 d ) et opératoi-
préalablement étudié est présentée dans le tableau 3 pour un fac-
res (N = 0,25) précédentes.
teur d’échelle de 2,5 (V2 / V1 = 15,6).
Le coefficient d’échange milieu pâteux-ruban peut être calculé par
l’équation de Mitsuishi ([J 3 860, Tableau 6]). On aboutit à hA = 5,3 h
= 310 W · m−2 · K−1. Cependant, l’aire d’échange du ruban est très
inférieure à celle de la double enveloppe (AA/A = 1/5 pour p = d ). Ainsi 2.2 Calcul de mélangeurs statiques
l’agitateur-échangeur ne permet que de doubler le flux de refroidisse- continus
ment (h A ∆T + hA AA ∆T ≅ 2 h A ∆T ) en dépit d’un coût élevé.
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Tableau 3 – Exemple d’extrapolation en similitude géométrique d’un pilote à une cuve industrielle
Cuve industrielle
Pilote (D2 = 2,5 m ; V2 = 12,3 m3)
Caractéristique
(D1 = 1 m ; V1 = 0,785 m3)
t M = Cte vp = π N d = Cte
N (rév/min) 15 15 6
γú e (s−1) 7,6 7,6 3,05
ηe (Pa · s) 100 100 190
Ree 2,26 14,4 (2) 2,98
Wi0 7,5 7,5 3
t M (mn) 10 10 25
π N d (m/s) 0,75 1,86 0,75
P/V (kW/m3) 2,46 2,46 0,748
h A t ∆T/V (kW/m3) 5,01 1,48 1,09
(h A t ∆T − P )/V (kW/m3) 2,55 P /V > h A t ∆T (3) 0,340
(1) Pour obtenir les résultats à l’échelle industrielle, on utilise le tableau 2. Exemple : (h A t ∆T ) ∝ D−4/3 à t M = Cte ; d’où
( h A t ∆ T ) = ( h A t ∆ T ) F e−4 ⁄ 3 = 5,01 × 2,5 −4 ⁄ 3 = 1,48 .
2 1
(2) On peut considérer que le régime d’écoulement est encore laminaire.
(3) On ne peut maintenir le réacteur isotherme sans utiliser l’agitateur comme échangeur.
Nota : pour un liquide non newtonien, la viscosité effective ηet dans un tube supposé — Coefficient de transmission thermique à la paroi (LMS / dc
vide est calculée au gradient de vitesse 8 voc /dc , ce qui donne pour un milieu ostwaldien
ηet = K (8 voc /dc)n−1.
= (1/0,03) = 33) :
Ces mélangeurs statiques sont choisis car ils sont appropriés NuMS = 1,44 Pe0,33 = 1,44 (38 457)0,33 = 46,9 [équation (4)]
pour cette application et ont des efficacités d’homogénéisation éga- h = Nu MS λ/ d c = 46,9 × 0,6/0,03 = 940 W · m−2 · K−1
les (tableau 1).
— Capacité de refroidissement (A = π dc L = π 0,03 × 1 = 0,094 m2) :
Leurs caractéristiques sont :
— vitesse moyenne dans la conduite supposée vide h A ∆T = 940 × 0,094 × 20 = 1 760 W
v oc = 4 Q ⁄ π d c2 = 4 × 0,000 13 ⁄ ( π 0,03 2 ) = 0,184 m ⁄ s ; ■ Mélangeur Sulzer SMXL
— nombre de Reynolds correspondant Re0 = ρ voc dc /ηet — Perte de charge (tableau 1) :
= 1 000 × 0,184 × 0,03/100 = 0,0552. Le régime est donc laminaire ;
— nombre de Prandtl Pr = cpηet/ λ = 4 180 × 100/0,6 = 696 660 ; ∆pMS = KMS ∆p0 = 7,7 × 6,54 105 = 50,3 × 105 Pa ≡ 50,3 bar
— nombre de Peclet Pe = 4ρ Qc p / π λ dc = Re0 Pr = 0,0552 × 696 660
= 38 457 ; — Énergie de pompage à travers le mélangeur :
— perte de charge à vide en régime laminaire PMS = Q ∆pMS = 0,000 13 × 50,3 × 105 = 650 W
∆ p 0 = 128 η et L Q ⁄ π d c4 [équation (2)] ∆p0 = 128 × 100 × 1
× 0,000 13/(π 0,03 ) = 6,54 × 10 Pa = 6,54 bar.
4 5 — Longueur nécessaire au mélange Lm = 26 dc = 26 × 0,03
= 0,78 m (PMS / Lm sont égaux pour les deux échangeurs ayant la
■ Mélangeur Kenics même efficacité de mélange).
— Coefficient de transmission thermique à la paroi [équa-
— Perte de charge (tableau 1) :
tion (5)] :
∆pMS = KMS ∆p0 = 6,9 × 6,54 × 105 = 45,1 × 105 Pa = 45,1 bar Nu MS = 0,98 Pe0,38 = 0,98 (38 457)0,38 = 54,1
— Énergie de pompage à travers le mélangeur : h = NuMS λ/ d c = 54,1 × 0,6/0,03 = 1 080 W · m−2 · K−1
PMS = Q ∆pMS [équation (3)] — Capacité de refroidissement (A = π d c L = π 0,03 × 1 = 0,094 m2) :
PMS = 0,000 13 × 45,1 × 105 = 590 W h A ∆T = 1 080 × 0,094 × 20 = 2 030 W
— Longueur nécessaire au mélange (tableau 1) : À efficacité de mélange identique, la capacité de refroidissement
du mélangeur Sulzer SMXL est supérieure de 15 % à celle du mélan-
Lm = 29 d c = 29 × 0,03 = 0,87 m ; geur Kenics, dans les conditions de fonctionnement étudiées.
Il convient de noter les pertes de charge élevées engendrées par une capacité de refroidissement raisonnable.
l’interposition de tronçons de mélangeurs statiques pour obtenir
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Sortie
Eau d'eau
CaCo3 Égout
P1 P2 P3 P4 150L
PVC PVC PVC PVC Eau de
refroidissement
Alimentation Additif
Vidange liquide
poudre sous
console ISV
Vanne ∅ 200
doseur Alimentation
alvéolaire mélangeur Additif
150L
Doseur Vanne poudre
alvéolaire
Remplissage
par camions
Figure 10 – Dispositif d’introduction sous vide des poudres et des liquides pour la fabrication d’un mastic (doc. Rayneri)
De plus, il serait hasardeux d’aller au-delà, c’est à dire d’effectuer milieu posent des problèmes de vidange qui doivent être pris en
une comparaison scientifique ou technico-économique de perfor- compte lors de la conception du système d’agitation.
mances de mélangeurs fonctionnant selon des principes aussi diffé- Si le produit n’est pas thermodégradable, on peut envisager à la
rents que les cuves agitées par mobiles de proximité et les appareils fin du procédé de le chauffer par la double enveloppe pour le fluidi-
statiques. fier avant de le pomper par une conduite de soutirage, en utilisant
éventuellement une surpression d’air dans le ciel du réacteur pour
les cas difficiles.
3. Environnement Les malaxeurs horizontaux à pales en Z (type Morton-Machines
de Lödige) peuvent basculer en fin d’opération manuellement, élec-
du mélangeur triquement ou au moyen d’un vérin hydraulique selon la dimension,
pour assurer la vidange.
D’autres types de mélangeurs horizontaux à pales sigma sont
Un mélangeur doit être installé selon les spécifications du projet. équipés en série d’une vis en fond de cuve réalisant l’évacuation par
En général, l’équipementier se charge de fournir les organes extrusion. Au cours de l’opération, cette vis tourne au voisinage des
annexes indispensables : supports, moteur d’entraînement, jauges pales en accélérant le mélange, puis, lors de la vidange, le sens de
de contrainte sur l’arbre pour suivre l’évolution de la viscosité, etc. rotation est inversé permettant l’extrusion du produit par un orifice
Le fournisseur peut éventuellement se charger de la « périphérie » latéral. La vis hélicoïdale d’extrusion est entraînée par un moteur
du mélangeur depuis les équipements amont et aval jusqu’à l’auto- indépendant de celui qui commande les pales sigma ; elle peut être
matisation complète du procédé de mélange. arrêtée lors du mélange si le procédé le permet.
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J 3 861 − 12 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés
conditions de travail telles qu’elles sont décrites dans l’article ■ Danger d’incendie, d’explosion
Hygiène Industrielle [73]. Pour chaque poussière combustible, on définit une concentration
minimale explosive ; celle-ci dépend de la granulométrie, de l’éner-
gie de la source d’inflammation, du volume et de la forme de
3.2.1 Précautions au montage et durant l’enceinte.
les opérations d’entretien Pour des poussières de diamètre dp < 100 µm, la concentration
minimale explosive est souvent comprise entre 10 et 60 g · m−3 et
Pour éviter les risques liés à l’électricité statique, tous les raccor- l’énergie minimale d’inflammation entre 10 et 60 mJ [58]. Concen-
dements au mélangeur doivent être équipés de tresses de liaison tration minimale explosive et énergie minimale d’inflammation sont
équipotentielle. d’autant plus faibles que la granulométrie est fine, mais il n’existe
Les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des opérateurs pas de loi générale reliant ces valeurs au diamètre des particules.
lors des interventions sont présentées dans une note technique de Au cours de la mise en œuvre d’opérations de mélange-
la CRAM Rhône-Alpes [56] ; néanmoins, seuls les risques d’accident malaxage, les concentrations en poussières présentant des risques
d’origine mécanique y sont abordés. d’explosion et des risques pour la santé humaine ne peuvent être
atteintes qu’au voisinage des trémies de chargement.
En marche normale, l’accès aux divers éléments mobiles doit être
impossible par construction. Si nécessaire, les protections doivent Il est alors nécessaire d’entourer l’alimentation du mélangeur par
être dimensionnées selon la norme NF E 09-010, les conditions de des anneaux aspirants ou d’utiliser une trémie de chargement à
verrouillage et déverrouillage étant fixées par la norme NF E 09-051. aspiration intégrée, ces éléments étant eux-mêmes reliés à une
aspiration centralisée [58]. Le risque d’explosion peut amener à pré-
Durant les phases de maintenance et de réparation, les moyens
coniser un mélange sous atmosphère inerte ou appauvrie en oxy-
de protection empêchent de façon sûre toute remise en route des
gène.
éléments mobiles par un tiers ; cela peut être obtenu simplement en
déconnectant le branchement électrique ou en la rendant impossi-
ble par l’utilisation de commutateur à clé dans l’armoire électrique.
3.2.3 Règles liées à la mise en œuvre d’un solvant
Avant l’intervention, il faut toujours procéder aux opérations de
lavage et contrôler l’absence de produits nocifs dans le mélangeur.
En règle générale, la présence d’un solvant impose des équipe-
ments dont la sécurité électrique doit être améliorée ou même
3.2.2 Règles liées à la mise en œuvre d’un matériau antidéflagrants ; il est alors très fortement recommandé de travailler
sous vide ou sous atmosphère inerte ou appauvrie.
pulvérulent
Dans le cas de la mise en œuvre d’un solvant, les atmosphères
doivent être contrôlées, aussi bien au chargement qu’au décharge-
Cet article ne traite pas du mélange des poudres et plus générale-
ment du mélangeur.
ment de l’emploi des matériaux pulvérulents ; cependant, la réalisa-
tion de nombreuses pâtes nécessite l’introduction d’une poudre Les valeurs limites de concentration admissible dans l’atmo-
dans le mélangeur. sphère de travail pour une longue durée et pour une exposition de
courte durée (15 minutes) sont régulièrement publiées pour de
Le guide pratique de ventilation de l’INRS [57] précise toutes les nombreux composés chimiques [59] [60]. Les concentrations limites
solutions qui devraient être apportées pour s’assurer que les ris- d’inflammabilité dans l’air, et les températures d’auto-inflammation
ques liés aux poussières sont bien pris en compte. sont regroupées dans la norme NF PA 325M/1984 [58]. Ces valeurs
Les risques sont de deux ordres. de concentration sont prises en compte pour déterminer une venti-
lation correcte de l’atelier dans lequel est situé le mélangeur, mais
■ Danger pour la santé lors de l’inhalation elles ne concernent pas spécifiquement le mélangeur-malaxeur.
Sont considérées comme poussières toutes les particules solides Le mélangeur ne peut présenter un risque spécifique que si l’agi-
qui ont, dans l’air calme, une vitesse de chute inférieure à tation entraîne localement une élévation de température telle que la
0,25 ms−1, ce qui correspond environ à un diamètre dp = 100 µm. La limite inférieure d’inflammabilité soit atteinte. Le véritable risque lié
fraction inspirable, définie par la norme NF X 43-257 (1988), repré- à l’existence de points chauds est la dégradation d’un produit ther-
sente les particules pouvant être inspirées par le nez ou la bouche, mosensible.
les plus grosses (d p > 50 µm) ne pénétrant pas dans les voies respi-
L’énergie générée par le cisaillement est proportionnelle au pro-
ratoires. Parmi celles-ci, seule la fraction dite alvéolaire atteint la
duit ηet v 2 alors que l’énergie transférée au milieu environnant est
zone pulmonaire d’échanges gazeux ; cette fraction est maximale
proportionnelle à la conductivité thermique λ ; par suite, les points
pour d p ≅ 3 µm ; elle est définie par la norme NF X 43-100 (1984).
chauds prennent naissance au sein d’une phase très visqueuse, de
Ces particules ont toujours un effet nocif pour l’organisme soit faible conductivité thermique, soumise à une vitesse de cisaillement
par nature si elles sont irritantes, fibrosantes, toxiques, ou pathogè- intense ; cet ensemble de conditions est réuni dans les malaxeurs à
nes, soit par le seul effet de surcharge pulmonaire. caoutchouc et lors de l’extrusion des polymères.
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés J 3 861 − 13