Vous êtes sur la page 1sur 6

¶ 5-006-A-15

Adaptation du fœtus au travail


E. David, C. Vayssière, R. Haberstich, B. Langer, I. Nisand

Plusieurs modifications biochimiques sont observées chez le fœtus à terme durant le travail. Une partie de
ces évènements vont permettre à ce dernier de s’adapter aux contraintes des contractions utérines. Dans
le même temps, l’autre partie de ces modifications va préparer le fœtus à la naissance et lui assurer sa
propre autonomie dès la séparation de sa mère. À l’origine des modifications biochimiques, se trouvent les
catécholamines : la norépinéphrine et l’épinéphrine. Leurs concentrations vont se modifier au cours du
travail et être différentes à l’accouchement selon le bon déroulement ou non du travail. Le rôle des
catécholamines est primordial pour l’équilibre acidobasique, la thermorégulation et le métabolisme in
utero et à la naissance pour le futur nouveau-né. Elles permettent aussi les modifications rapides de
l’épithélium pulmonaire pour assurer la fonction respiratoire du nouveau-né.
© 2006 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Fœtus ; Travail ; Adaptation du fœtus ; Homéostasie

Plan Sakamoto et al., en 1973, réalisent à la naissance des dosages


de catécholamines sur la veine et l’artère ombilicales, ainsi que
¶ Introduction 1 sur l’artère fémorale de la mère. Ils observent que les concen-
trations dans le cordon ombilical, comparées aux taux de la
¶ Catécholamines 1
mère à la naissance, ont une augmentation plus marquée et une
¶ Équilibre acidobasique 2 diminution rapide après l’accouchement [3]. Pour Eliot et al., la
¶ Thermorégulation 3 décroissance débute 15 minutes après l’accouchement, puis reste
¶ Métabolisme 3 stable durant 3 heures. Douze heures après la naissance, les taux
deviennent comparables à ceux d’un adulte [4]. Dans leur revue
¶ Circulation 3
de la littérature, Copper et al., ainsi que Ogundipe et al.,
¶ Fonction pulmonaire 4 signalent qu’un travail normal et un accouchement par voie
¶ Conclusion 5 basse sont associés à une élévation des concentrations au
cordon de la norépinéphrine à la naissance [5, 6]. De même pour
Puolakka et al., qui ont mesuré le taux de norépinéphrine chez
77 enfants, dont 15 sont nés par césarienne, dans la veine et
■ Introduction l’artère ombilicales à la naissance. Le taux de norépinéphrine est
significativement plus élevé dans l’artère ombilicale par rapport
Des modifications physiologiques de type métabolique et à la veine et par rapport aux dosages chez la mère. Les enfants
circulatoire sont observées chez le fœtus au cours du travail, le nés par césarienne ne présentaient pas une élévation de la
but étant son adaptation aux contractions utérines du travail. Il norépinéphrine. Ils montrent ainsi que, durant le travail, le
doit aussi durant cette période se préparer à assurer sa vie extra- système sympathique fœtal est activé et que le fœtus possède la
utérine dès la séparation de sa mère. Il doit acquérir rapidement capacité de produire des catécholamines [7]. Jones et Greiss, sur
à la naissance une autonomie respiratoire, circulatoire et une série de 40 patientes, ainsi que Falconer et Lake, sur une
métabolique. Nous allons décrire ces modifications à l’aide de la série de 77 grossesses après 37 semaines d’aménorrhée, mon-
littérature, qui provient principalement de l’expérimentation trent des concentrations de catécholamines plus importantes
animale. Nous insisterons sur les événements biochimiques qui dans l’artère ombilicale comparées à celles de la veine ombili-
vont s’associer au phénomène de séparation du nouveau-né de cale, renforçant l’idée de l’origine fœtale [8, 9]. Paulick et al., sur
sa mère.
une série de 34 patientes, font la même conclusion. Les concen-
trations de norépinéphrine et d’épinéphrine sont plus élevées
■ Catécholamines dans l’artère ombilicale par rapport à la veine ombilicale.
Comparées aux valeurs du sang veineux maternel, les valeurs de
La période du travail est marquée par une élévation des norépinéphrine sont augmentées de 20 fois, et les valeurs de
concentrations de catécholamines chez le fœtus et sa mère. En l’épinéphrine de dix fois [10].
réponse au stress (l’anxiété ou la douleur), le taux d’épinéphrine À 2-3 cm de dilatation cervicale, les concentrations de
est le premier à s’élever chez le fœtus [1]. La norépinéphrine catécholamines sont quatre à cinq fois plus élevées que chez
augmente préférentiellement durant la deuxième phase de l’adulte, et plus élevées encore durant la deuxième partie du
travail [1, 2]. Lors de cette phase, le transfert de l’oxygène vers les travail [11]. Ces concentrations sont plus importantes si l’accou-
organes vitaux est facilité et favorise l’augmentation de la chement nécessite une extraction instrumentale ou se produit
contractilité cardiaque durant une phase d’hypoxie. par le siège. Au contraire, le taux de catécholamines fœtales est

Gynécologie/Obstétrique 1
5-006-A-15 ¶ Adaptation du fœtus au travail

bas si l’accouchement se déroule par césarienne et plus particu- production du surfactant, et facilitent la mobilisation des acides
lièrement sous anesthésie générale comparée à l’anesthésie gras et du glucose en cas d’utilisation du métabolisme de la voie
locorégionale. En revanche, une césarienne en urgence réalisée anaérobie [7].
en cours de travail entraîne les mêmes taux de catécholamines Les catécholamines ont en effet aussi une action sur la
qu’un accouchement par voie vaginale [1, 7, 11, 12]. glycémie et les acides gras. Les enfants nés par voie basse ont
Irestedt et al. signalent une réduction des flux utérins suite à des glycémies plus élevées que ceux nés par césarienne. Cette
l’élévation des catécholamines maternelles en présence d’une différence est moins marquée à 30 et à 120 minutes de l’accou-
agitation maternelle ou de douleurs dues au travail, favorisant chement. Les acides gras et le glycérol voient leurs taux s’élever
l’asphyxie in utero [11]. Ce phénomène a été démontré chez le à 30 et 120 minutes de vie. En effet, sous l’action des catécho-
singe par Morishima et al. [13]. L’étude a porté sur 25 expérien- lamines, la lipolyse ne débute qu’après la naissance [7] (cf. infra).
ces avec 17 babouins gravides. Sous anesthésie générale Il existe peu de données dans la littérature, mais il ne semble
(halothane et monoxyde d’azote), des cathéters étaient placés pas y avoir de différence dans la réponse selon le sexe [16].
dans l’artère et la veine fémorales de la mère, et dans l’artère
carotidienne et la veine jugulaire du fœtus après hystérotomie.
La pression artérielle maternelle et fœtale, le rythme fœtal et la
■ Équilibre acidobasique
pression intra-amniotique étaient mesurés en continu. Dans Le métabolisme fœtal, comme celui de l’adulte, produit des
16 expériences, le fœtus était normalement oxygéné, permettant acides qui doivent être tamponnés et excrétés pour maintenir
de maintenir un pH artériel à 7,32 et une saturation en oxygène un pH sanguin compatible avec la vie [18].
à 56 %, et dans neuf cas le fœtus était placé en hypoxémie, La source majeure endogène de gaz carbonique (CO2) pro-
avec un pH à 7,26 et une saturation en oxygène à 29 %. Puis, vient de la dégradation du glucose et des acides gras. Le
une fois réveillé, l’animal était stimulé soit par un flash métabolisme aérobie nécessite de l’oxygène et produit du CO2,
lumineux sur son visage, soit une torsion d’un orteil était de l’eau et de l’énergie. Ce CO2 excédentaire se lie à l’eau pour
appliquée durant 15 minutes. Dans cette expérience, l’auteur a libérer dans le plasma des bicarbonates et des ions H+, ce qui se
montré que, en présence d’un stress chez la mère, il y avait une traduit au prélèvement du cordon à la naissance par une baisse
augmentation de l’activité utérine et une diminution du flux du pH, avec une pression partielle en CO2 (PCO2) élevée mais
dans l’artère utérine. Il s’ensuit une diminution du rythme sans déficit de bases initialement. Lors des premières expira-
cardiaque et une asphyxie chez le fœtus, plus particulièrement tions, le CO2 est évacué.
si ce dernier était déjà hypoxémique. L’élévation de l’épi- L’acidose métabolique est secondaire à l’activation du méta-
néphrine et la norépinéphrine en cas de douleur maternelle bolisme anaérobie. Le CO2 est éliminé par le placenta selon un
apparaît comme le facteur entraînant la réduction des flux gradient du fœtus vers sa mère. Il est ensuite éliminé par les
utérins [13-15]. Ohno et al. montrent la corrélation positive entre voies respiratoires de la mère. Si les flux ombilicaux et utéropla-
le taux d’épinéphrine et la pression artérielle systolique de la centaires sont normaux, le CO2 est éliminé très rapidement par
patiente, suggérant une vasoconstriction des vaisseaux utérins les poumons maternels [19]. L’équilibre acidobasique est sous la
en réponse à l’élévation du taux d’épinéphrine [15]. Irestedt et dépendance de l’oxygène maternel et du flux sanguin à travers
al., ainsi que Costa et al., défendent qu’une augmentation de le placenta, de l’oxygène fœtal et de l’élimination du CO2.
l’activité sympathique maternelle durant le travail est probable- La compression cordonale, l’hyperstimulation utérine ou le
ment nocive pour le fœtus par diminution des flux utéropla- décollement placentaire sont de bons exemples de diminution
centaires [1, 11]. Irestedt et al. se basent sur une revue de la des échanges. Lors d’une occlusion du cordon, le CO2 est retenu
littérature, Costa et al. sur une étude concernant 19 patientes chez le fœtus et est responsable d’une acidose respiratoire. Si
enceintes avec dosage des catécholamines maternel et au l’étiologie disparaît, l’acidose se corrige rapidement, puisque le
cordon ombilical du nouveau-né comparé aux dosages de transfert de l’oxygène et du CO2 est rétabli.
70 patientes non enceintes. Le mécanisme aboutissant à Le taux fœtal de CO2 peut être augmenté en cas de dépres-
l’élévation des catécholamines se fait en réponse à un stress : sion respiratoire maternelle causée par une sédation, le sulfate
compression fœtale, acidose et stimulations sensorielles ou de magnésium ou une hypokaliémie. Toutes ces étiologies
thermiques durant l’accouchement [1, 2]. Nous voyons ici le peuvent entraîner une acidose respiratoire fœtale. L’acidose
bénéfice théorique de la diminution du stress maternel durant respiratoire va faire baisser le pH fœtal sans accroître le déficit
le travail pour la mère et l’enfant à naître. de base. Cependant, si l’occlusion et l’hypoxie persistent, une
Pour Bistoletti et al., un travail avec une bradycardie ou des acidose mixte se développe en raison de la voie anaérobie
ralentissements variables ou tardifs est associé à une augmenta- utilisée [18].
tion significative de la norépinéphrine [2]. L’épinéphrine ne Une alcalose respiratoire maternelle par hyperventilation
change pas, même si l’Apgar ou le pH sont bas. Des décéléra- réduit la PCO2 et augmente le pH. Les étiologies possibles sont
tions précoces ou une tachycardie sans ralentissement ne sont l’anxiété maternelle sévère, la fièvre, un sepsis, une pneumonie,
pas associées à une augmentation significative de une embolie pulmonaire, l’altitude. Dans ce cas aussi, elle est
catécholamines. rapidement corrigée si l’étiologie disparaît [18, 19].
L’asphyxie fœtale favorise l’élévation des catécholamines [2, 4, Durant le travail, le fœtus est soumis à des épisodes intermit-
16]. Il existe une corrélation entre le score d’Apgar et le taux de
tents et continus d’hypoxie relative. En effet, à chaque contrac-
catécholamines à la naissance. Les catécholamines favorisent tion utérine, les flux utérins vont diminuer et ainsi réduire la
l’augmentation de la fréquence cardiaque, stimulent les mouve- perfusion placentaire, aboutissant à une altération des transports
ments respiratoires, les réflexes et le tonus musculaire. En gazeux transplacentaires. L’acidose s’aggrave au cours de chaque
revanche, la stimulation du système sympathique pendant une contraction et le pH remonte dans la phase de relaxation. Si la
hypoxie entraîne une vasoconstriction périphérique dont le grossesse est d’évolution simple et si l’apport en oxygène est
témoin est la pâleur chez le nouveau-né [17]. normal, la majorité des fœtus tolèrent les contractions sans
L’activation de l’activité sympathique fœtale à terme va altérations des réserves, même si durant l’évolution normale du
favoriser l’adaptation néonatale pour la fonction respiratoire et travail nous observons une réduction progressive du pH fœtal,
la fonction métabolique, et plus particulièrement en présence de la pression partielle en oxygène (PO2), des bicarbonates, et
d’une hypoxie [9, 16]. Falconer et Lake consolident l’idée de une élévation de la PCO2 et des déficits de bases (Tableau 1).
l’effet protecteur en cas d’activation du système sympathique Quand les réserves ne sont pas suffisantes, les contractions
fœtal en présence d’une asphyxie, car elle favorise l’irrigation mènent à une acidose fœtale ou une aggravation d’une acidose
vers le cœur, le cerveau et les reins [9]. Irestedt et al. signalent préexistante (retard de croissance in utero) [18]. Pour que la
l’inhibition de ce système en cas d’administration de bêtablo- réduction de perfusion de la chambre intervilleuse reste toléra-
quant à la mère [11]. ble par le fœtus durant le travail, il faut que les contractions
Les catécholamines fœtales préparent l’adaptation extra- utérines durent moins de 60 secondes, qu’elles soient séparées
utérine du fœtus (cf. supra) en favorisant la résorption du par des intervalles supérieurs à 2 minutes et que leur intensité
liquide contenu dans les poumons (effet de l’épinéphrine), la reste inférieure à 30 mmHg. Sinon, nous pouvons observer un

2 Gynécologie/Obstétrique
Adaptation du fœtus au travail ¶ 5-006-A-15

Tableau 1. fœtus de sa consommation en oxygène et l’augmentation de la


Évolution du pH au scalp, de la pression partielle en gaz carbonique concentration fœtale en glycérol [26] . Ces inhibiteurs vont
(PCO2), de la pression partielle en oxygène (PO2) et de la base excess permettre au fœtus d’accumuler de la graisse brune avant la
durant le travail (d’après Huch R, Huch A. In: Beard RW, Nathanielsz PW naissance, plus particulièrement dans les régions de la nuque,
editors. Fetal physiology and medicine. New York, Marcel Dekker Inc., de la scapula, du médiastin et des loges rénales [27].
1984). Zilianti et al., sur une série de 97 patientes, montrent dans le
Premier Premier Second
groupe d’enfants nés avec un Apgar supérieur à 7 ou avec un
stade précoce stade tardif stade pH supérieur à 7,27, une différence de + 0,2 °C chez le fœtus
comparée à la température maternelle. En revanche, dans le
pH 7,33 ± 0,03 7,32 ± 0,02 7, 29 ± 0,04 groupe des dix enfants nés avec un Apgar inférieur à 6 ou un
PCO2 (mmHg) 44 ± 4,05 42 ± 5,1 46,3 ± 4,2 pH inférieur à 7,19, ils notent une température fœtale inférieure
PO2 (mmHg) 21,8 ± 2,6 21,3 ± 2,1 16,5 ± 1,4 de 0,5 °C 20 minutes avant l’accouchement. La température
Bicarbonates (mmol/l) 20,1 ± 1,2 19,1 ± 2,1 17 ± 2 fœtale est prise par une électrode au scalp. Cette différence
Base excess (mmol/l) 3,9 ± 1,9 4,1 ± 2,5 6,4 ± 1,8 s’explique par la présence d’un taux de catécholamines in utero
plus élevé chez les enfants nés dans un contexte d’anomalie du
Moyenne ± déviation standard. rythme cardiaque fœtal [22].
En revanche, Walker et al., sur leur série, ne retrouvent pas
de différence fœtomaternelle de température [28] . Un biais
arrêt circulatoire de la perfusion de la chambre intervilleuse
possible lors de la réalisation de ces études est la déperdition de
avec hypoxémie puis hypoxie fœtale [20].
chaleur au scalp lors de la prise de la température.
Le métabolisme fœtal produit aussi des acides non carboni-
ques et non volatils, comme l’acide lactique et l’acide urique. Le
rein fœtal ne peut pas les éliminer. Ils sont aussi éliminés ■ Métabolisme
lentement par le placenta vers la mère, puis par le rein
maternel [21]. Le substrat de base du fœtus est le glucose. Le fœtus est bien
sûr dépendant de l’apport maternel en glucose durant la
grossesse [29].
■ Thermorégulation La glycémie fœtale est inférieure de 20 à 30 mg/dl à celle de
la mère. Lors du dernier mois de gestation, le fœtus stocke du
Le métabolisme fœtal produit de la chaleur. Le fœtus est glycogène dans le foie [30]. Ainsi, une quantité suffisante est
obligé, pour conserver une température stable, d’éliminer cette stockée dans le foie fœtal chez les enfants sains et à terme,
chaleur par transfert vers sa mère. La température fœtale est permettant d’assurer un taux de glucose stable durant les
estimée, selon les auteurs [22, 23], supérieure à la température 12 premières heures de vie. Les autres substrats utilisés sont les
maternelle de 0,2 à 0,5 °C. L’élimination de la chaleur produite lactates provenant du métabolisme placentaire et les acides
par le fœtus se fait par la vascularisation ombilicale vers la aminés transportés de la mère au fœtus. Les acides aminés
mère, mais aussi par l’intermédiaire des membranes amnioti- servent de substrat à la glycogenèse dans le foie fœtal.
ques et de la surface placentaire [24]. Physiologiquement, durant le travail, l’apport maternel de
Chez l’animal, des auteurs ont montré une élévation de la glucose par voie orale est à privilégier par rapport à la voie
température fœtale lors de l’occlusion du cordon ombilical in veineuse car elle évite les douleurs, le stress, la restriction des
utero [15, 25]. mouvements, la surcharge de liquide, l’hyperglycémie mater-
Chez l’humain, ce phénomène est décrit par Power et al. Au nelle et l’hyponatrémie [29]. Ludka et Roberts ont observé que,
cours des contractions utérines, nous observons une diminution en présence d’une hyponatrémie, il existait plus fréquemment
des flux utérins et par conséquent une réduction du transfert de une tachypnée et une perte de poids plus marquée du
la chaleur vers la mère, aboutissant à une élévation de la nouveau-né durant les 48 premières heures [29].
température fœtale [25] . Ainsi, le fœtus peut connaître une Le résultat d’une hyperglycémie maternelle est une hypergly-
aptitude réduite à dissiper la chaleur, en présence d’une cémie et un hyperinsulinisme chez le fœtus, et finalement une
insuffisance utéroplacentaire ou d’une compression du cordon. hypoglycémie néonatale. Le nouveau-né peut répondre par une
Nous comprenons aussi qu’une fièvre maternelle, même détresse respiratoire, une apnée, une cyanose et des convulsions
limitée, va induire une hyperthermie fœtale et une tachycardie selon l’importance de l’hypoglycémie.
fœtale secondaire par défaut de transfert [22]. L’augmentation des catécholamines, due à l’accouchement,
Au contraire, à la naissance, l’enfant se trouve dans un stimule les lipases dans le tissu adipeux du nouveau-né. La
environnement froid et doit alors lutter contre la déperdition de graisse stockée est hydrolysée en glycérol et en acides gras libres
chaleur. Le nouveau-né humain est capable de produire de la servant de substrats pour la glycogenèse. La graisse brune, ici
chaleur par un phénomène de thermogenèse, généré à partir du concernée, est différente métaboliquement de la graisse blanche
tissu adipeux de graisse brune et par l’intermédiaire de tremble- ordinaire. Elle contient un plus grand nombre de mitochon-
ments musculaires [25] . La thermogenèse fait intervenir un dries, une plus grande vascularisation et une plus grande
métabolisme d’oxydation des triglycérides et des lipides. Elle est innervation de type sympathique [27]. Le rôle de l’hormone
initiée par la sécrétion de norépinéphrine, qui, en stimulant une thyroïdienne, la triiodothyronine, est d’assurer la transforma-
lipase, hydrolyse les triglycérides et les lipides. La triiodothyro- tion de l’énergie intracellulaire en chaleur (cf. supra) [31].
nine (T3) favorise la sensibilité de la cellule aux catécholamines. Le métabolisme fœtal n’est pas diminué par une hypoxie
Le glycérol et les acides gras produits sont alors exportés vers les moyenne. Il peut être diminué en présence d’exercice maternel,
tissus pour être utilisés comme substrats. Cette voie semble de faim maternelle sévère, par certaines drogues administrées à
permettre de produire une chaleur de meilleure qualité compa- la mère et en cas d’activité fœtale faible. En revanche, le
rée à celle créée par les tremblements musculaires. La thermo- métabolisme est augmenté en cas d’activité musculaire fœtale
genèse débute dès le clampage du cordon. ou suite à une production hormonale fœtale comme les caté-
Power et al., ainsi que Sawa et al., avancent l’existence cholamines, les hormones thyroïdiennes et l’insuline [32].
d’inhibition de la thermogenèse in utero par des molécules
circulantes d’origine placentaire, telles que les prostaglandines
E2 et l’adénosine. Ces molécules bloquent l’induction de la
■ Circulation
thermogenèse par les catécholamines [19, 26]. Sawa et al. ont In utero, le placenta joue le rôle de poumon, de rein et
mesuré la concentration d’adénosine dans le sang fœtal avant d’intestin pour le fœtus. Pour ce faire, une oxygénation satisfai-
et après occlusion du cordon. Ils observent une chute de 40 % sante et une vascularisation placentaire normale sont
de la concentration de l’adénosine dans les minutes qui suivent nécessaires.
l’occlusion. Dans le même temps, ils observent des signes du Le fœtus n’est pas capable d’augmenter le flux ombilical en
phénomène de thermogenèse tels que l’augmentation par le réponse à une hypoxie ou une déplétion de son volume

Gynécologie/Obstétrique 3
5-006-A-15 ¶ Adaptation du fœtus au travail

sanguin, d’où l’importance de conserver un flux ombilical l’aptitude à absorber du sodium. Chapman et al. ont décrit une
normal [33]. De même, il ne possède pas la capacité d’augmenter augmentation physiologique de l’activité membranaire de la
son débit cardiaque pour compenser la présence d’une hypoxie. pompe à sodium durant le travail et après la naissance. Pour
Au contraire de l’adulte, le fœtus, pour se défendre, va alors cela, ils ont, chez des fœtus de brebis, apprécié la production du
diminuer sa consommation en oxygène. Nous allons observer liquide pulmonaire, étudié la composition de ce liquide et
une redistribution du sang vers les organes vitaux, le cerveau et mesuré les différences de potentiel électrique transpulmonaire à
le cœur. Au long cours, il en résulte une altération de sa l’aide de cathéters vasculaires et trachéaux avant, pendant et
croissance. après le travail [41].
Pendant la contraction, la pression intra-utérine et la pression Quelques jours avant l’accouchement, on observe une dimi-
artérielle fœtale augmentent, tandis que la circulation dans nution des mouvements respiratoires afin de préserver les
l’espace intervilleux diminue ou s’arrête [34]. L’adaptation fœtale réserves. Ils cessent complètement durant la phase d’expulsion.
se fait par des variations de la fréquence cardiaque : accélération Boylan et Parisi estiment la durée des mouvements respiratoires
ou décélération précoce du rythme cardiaque fœtal. La com- à 10 % du temps du travail. Ces mouvements respiratoires
pression de la tête aggrave la diminution du débit carotidien et demandent de l’énergie, la diminution est une réponse de
de la fréquence cardiaque. protection à une éventuelle hypoxie [18]. Chez le fœtus à terme
La régulation sanguine se fait grâce à l’innervation des et mature, ce phénomène est plus marqué [22].
organes vasculaires. Les barorécepteurs semblent actifs et L’oxygène nasal donné à la mère augmente la fréquence des
efficaces, quel que soit le degré de maturité à terme [33]. mouvements respiratoires fœtaux en présence d’un retard de
À terme, le cœur et les vaisseaux fœtaux, hormis les vaisseaux croissance, mais sans retentissement si la croissance est
ombilicaux, sont sous le contrôle du système nerveux auto- normale [42].
nome : la stimulation du sympathique entraîne une tachycardie, Une augmentation de la PCO 2 maternelle augmente la
la stimulation du vague une bradycardie [33]. fréquence respiratoire fœtale, alors qu’une hyperventilation
Les flux utérins sont sous la dépendance de la pression maternelle a l’effet contraire [43].
artérielle maternelle, du débit cardiaque et du tonus utérin. Les
La fréquence respiratoire fœtale peut être diminuée par des
artères spiralées et les espaces intervilleux sont occlus durant les
drogues injectées à la mère ou par une hypoglycémie mater-
contractions utérines. Fleischer et al. montrent que 70 % du lit
nelle [44]. La fonction respiratoire peut être altérée par une
placentaire normal s’occlut durant les contractions [35]. En cas
dépression du système central nerveux en présence d’éthanol,
de réserves placentaires diminuées, les contractions utérines
de diazépam ou de barbituriques.
peuvent aboutir à une hypoxie fœtale et à une acidose [34].
Lors de la naissance, le début de la ventilation par le Les prostaglandines (PG) E2 diminuent aussi la fréquence
nouveau-né se fait en concomitance avec une diminution de la respiratoire. Elles augmentent spontanément juste avant et
résistance vasculaire pulmonaire et une augmentation du flux pendant le travail, d’où l’explication de la diminution des
vasculaire pulmonaire. La saturation en oxygène et le taux réflexes de mouvements respiratoires. Lors de la compression du
d’oxygène dans le poumon s’élèvent, les résistances vasculaires cordon [45], il y a production d’un inhibiteur de la PGE2.
diminuent et les shunts cardiaques fœtaux disparaissent [36]. L’augmentation des catécholamines à la naissance intervient
Concernant la circulation cérébrale, Maesel et al. montrent dans ce phénomène d’absorption du liquide. À terme, seul 8 à
l’absence de modification de l’index de pulsatilité de l’artère 10 % environ du sang sortant du ventricule droit se dirige vers
cérébrale moyenne durant et entre les contractions durant le la circulation pulmonaire en raison de la résistance vasculaire
travail. Ils observent une baisse de cet index 4 minutes après du système pulmonaire [35].
l’accouchement, puis une élévation à 1 heure [37]. L’efficacité L’ouverture de la vascularisation pulmonaire se fait en moins
des barorécepteurs permettrait le maintien d’un débit cérébral de 1 minute après le clampage du cordon. La circulation
suffisant au cours de l’accouchement. Les échanges gazeux en pulmonaire augmente de 10 à 50 % [46]. Plusieurs mécanismes
oxygène et en CO 2 , la fermeture du ductus arteriosus, la sont impliqués. Pour Teitel, le lit pulmonaire se dilate en
modification de la température corporelle, l’élévation des réponse à l’arrivée de l’oxygène dans les poumons à la nais-
catécholamines durant l’accouchement, sont des événements sance. La diminution de la température corporelle du
intervenant dans ces modifications de l’index de pulsatilité dans nouveau-né et la perte placentaire favorisent l’augmentation du
les vaisseaux cérébraux. À 24 heures de vie, l’index de pulsatilité flux sanguin pulmonaire [47]. La distension des poumons par
à l’artère cérébrale moyenne baisse de nouveau. l’air aboutit au changement de la tension intra-alvéolaire et
Yagel et al. ont montré une baisse des résistances vasculaires entraîne la réduction de la résistance des tissus périvasculai-
durant les contractions utérines, permettant de protéger le res [48]. Pour Thorbun et pour Teitel, la fermeture du canal
cerveau d’une éventuelle hypoxie [38]. artériel après la naissance résulte de la combinaison de l’aug-
mentation de la saturation en oxygène et de la réduction du
flux sanguin ductal causée par l’élévation du flux pulmonaire et
■ Fonction pulmonaire la diminution des PGE2 avec l’occlusion du cordon [47, 49].
Pour assurer les échanges gazeux à la naissance, les poumons Une naissance prématurée ou sans travail peut empêcher ce
du nouveau-né doivent rapidement remplacer le placenta. Cette processus [47, 49].
transition est possible car le liquide amniotique va être éliminé Au clampage du cordon ou dès la cessation du flux dans
des poumons, les mouvements respiratoires deviennent conti- l’artère ombilicale, les PGE2 et la PO2 diminuent, et la PCO2
nus, les résistances vasculaires pulmonaires deviennent infé- augmente. Ces modifications permettent une ventilation
rieures aux résistances systémiques et le shunt cardiaque droite- spontanée.
gauche disparaît. Pour Haworth et al., dans une étude concernant le cochon,
Le risque de persistance de liquide amniotique dans les les cellules musculaires de l’endothélium se remodèlent dans les
poumons est plus élevé si l’enfant naît par césarienne, comparé petites artères des poumons. La lumière des vaisseaux s’agrandit
à la voie basse ou si la césarienne est faite en urgence en cours après quelques minutes de vie, et cela durant plusieurs semaines
de travail [39]. L’élimination du liquide amniotique est assurée après la naissance. Une hypoxie périnatale peut modifier ce
par le phénomène de compression lors de la descente dans le processus de transformation en augmentant la muscularité des
bassin, mais surtout par la résorption via le réseau vasculaire du petits vaisseaux du lit pulmonaire et va empêcher la chute
nouveau-né. Cette dernière est, pour Bland, l’action la plus normale de la résistance vasculaire pulmonaire [50].
importante pour assurer l’élimination du liquide [40]. Katz et Bowes ont montré que, en cas d’hypoxie, il apparaît
In utero, l’épithélium pulmonaire sécrète dans l’espace une augmentation du tonus vasculaire pulmonaire in utero,
pulmonaire du chlorure selon un gradient permettant de d’où une hypoperfusion pulmonaire, des épisodes de réflexes
maintenir du fluide dans le poumon [40]. respiratoires et une altération de l’activité ciliaire. Tous ces
Après la naissance, l’épithélium pulmonaire se modifie. La phénomènes peuvent favoriser un syndrome d’inhalation
propriété de sécrétion de chlorure va être remplacée par méconiale [46].

4 Gynécologie/Obstétrique
Adaptation du fœtus au travail ¶ 5-006-A-15

La faim et l’hypoglycémie maternelles dépriment les mouve- [19] Boylan P, Lewis PJ. Fetal breathing in labor. Obstet Gynecol 1980;56:
ments respiratoires. Le fait de donner du glucose à une patiente 35-8.
qui a faim stimule les mouvements respiratoires du fœtus [44]. [20] Uzan S, Berkane N, Verstraete L, Mathieu E, Breart G. L’équilibre
acido-basique du fœtus pendant le travail : physiopathologie et moyens
d’exploration. J Gynécol Obstét Biol Reprod 2003;32(suppl1):

■ Conclusion
1S68-1S78.
[21] Lowe NK, Reiss R. Parturition and fetal adaptation. J Obstet Gynecol
Neonatal Nurs 1996;25:339-49.
Nous avons vu que plusieurs événements s’intriquaient
[22] Zilianti M, Cabello F, Chacon NR, Rincon CS, Salazar JR. Fetal scalp
durant le travail et à la naissance pour permettre au fœtus temperature during labor and its relation to acid-base balance and
d’assurer son autonomie dès la séparation de sa mère. Le rôle condition of the newborn. Obstet Gynecol 1983;61:474-9.
des catécholamines durant le travail semble être la clé de voûte [23] Gluckman PD, Sizonenko SV, Basset NS. The transition from fetus to
de nombreux phénomènes. neonate-an endocrine perspective. Acta Paediatr 1999;428:7-11
Ces données sont nécessaires à la compréhension des méca- [suppl].
nismes d’adaptation du fœtus en péripartum, et sont utiles pour [24] Power GG, Gunn TR, Johnston BM, Nichols G, Gluckmann PD.
une prise en charge du travail et de l’accouchement. Umbilical cord occlusion but not plasma T3 or norepinephrine
stimulate brown adipose thermogenesis in the fetal sheep. J Dev Physiol
.
1989;11:171-7.
[25] Power GG. Fetal thermoregulation:animal and human. In: Polin RA,
■ Références Fox WW, editors. Fetal and neonatal physiology. Philadelphia: WB
Saunders; 1992. p. 477-83.
[1] Costa A, De Filippis V, Voglino M, Giraudi G, Massobrio M, [26] Sawa R, Asakura H, Power GG. Changes in plasma adenosine during
Benedetto C, et al. Adrenocorticotropic hormone and catecholamines stimulated birth of fetal sheep. J Appl Physiol 1991;70:1524-8.
in maternal, umbilical and neonatal plasma in relation to vaginal [27] Asakura H. Fetal and neonatal thermoregulation. J Nippon Med Sch
delivery. J Endocrinol Invest 1988;11:703-9. 2004;71:360-70.
[2] Bistoletti P, Nylund L, Lagercrantz H, Hjemdahl P, Strom H. Fetal scalp [28] Walker D, Walker A, Wood C. Temperature of the human fœtus.
catecholamines during labor. Am J Obstet Gynecol 1983;147:785-8. J Obstet Gynaecol Br Commonw 1969;76:503-11.
[3] Sakamoto S, Kigawa T, Mizuno M, Minaguchi H, Satoh K, Jimbo T, [29] Ludka LM, Roberts CC. Eating and drinking in labor. J Nurse
et al. Adaptation mechanism in the fetus with special reference to fetal Midwifery 1993;38:199-207.
endocrinology. Acta Obstet Gynecol Scand 1977;63:1-9 [suppl]. [30] Kalhan SC. Metabolism of glucose and methods of investigation in the
[4] Eliot RJ, Lam R, Leake RD, Hobel CJ, Fisher DA. Plasma fetus and newborn. In: Polin RA, Fox WW, editors. Fetal and neonatal
catecholamine concentrations in infants at birth and during the first 48 physiology. Philadelphia: WB Saunders; 1992. p. 357-71.
hours of life. J Pediatr 1980;96:311-5. [31] Nelson N. Physiology of transition. In: Avery GB, Fletcher MA,
[5] Copper RL, Goldenberg RL. Catecholamine secretion in fetal adapta- MacDonald MG, editors. Neonatology: pathophysiology and manage-
tion to stress. J Obstet Gynecol Neonatal Nurs 1990;19:223-6. ment of the newborn. Philadelphia: JB Lippincott; 1994. p. 223-47.
[6] Ogundipe OA, Kullama LK, Stein H, Nijland MJ, Ervin MG, Padbury J, [32] Philipps AF. Carbohydrate metabolism of the fœtus. In: Polin RA,
et al. Fetal endocrine and renal responses to in utero ventilation and Fox WW, editors. Fetal and neonatal physiology. Philadelphia: WB
umbilical cord occlusion. Am J Obstet Gynecol 1993;169:1479-86. Saunders; 1992. p. 373-83.
[7] Puolakka J, Kauppila A, Tuimala R, Jouppila R, Vuori J. The effect of [33] Anderson DF. Regulation of umbilical blood flow. In: Polin RA,
parturition on umbilical blood plasma levels of the epinephrine. Obstet Fox WW, editors. Fetal and neonatal physiology. Philadelphia: WB
Gynecol 1983;61:19-21. Saunders; 1992. p. 694-701.
[8] Jones 3rd CM, Greiss FC. The effect of labor on maternal and fetal
[34] Tchobroutsky C, Merlet C. Circulation placentaire et fœtale II. Presse
circulating catecholamines. Am J Obstet Gynecol 1982;144:149-53.
Med 1967;75:1979-83.
[9] Falconer AD, Lake DM. Circumstances influencing umbilical-cord
[35] Fleischer A. Anyaegbunam A.A, Schulman H, Farmakides G,
plasma catecholamines at delivery. Br J Obstet Gynaecol 1982;89:
Randolph G. Uterine and umbilical artery velocimetry during labor. Am
44-9.
J Obstet Gynecol 1987;157:40-3.
[10] Paulick R, Kastendieck E, Wernze H. Catecholamines in arterial and
[36] Sansoucie DA, Cavaliere TA. Transition from fetal to extrauterine cir-
venous umbilical blood: placental extraction, correlation with fetal
culation. Neonatal Netw 1997;16:5-12.
hypoxia, and transcutaneous partial oxygen tension. J Perinat Med
1985;13:31-42. [37] Maesel A, Sladkevicius P, Valentin L, Marsal K. Fetal cerebral blood
[11] Irestedt L, Lagercrantz H, Belfrage P. Causes and consequences of flow velocity during labor and the early neonatal period. Ultrasound
maternal and fetal sympathoadrenal activation during parturition. Acta Obstet Gynecol 1994;4:372-6.
Obstet Gynecol Scand 1984;118:111-5 [suppl]. [38] Yagel S, Anteby E, Lavy Y, Ben Chetrit A, Palti Z, Hochner-
[12] Faxelius G, Hagnevik J, Lagercrantz H, Lundell B, Irestedt L. Celnikier D, et al. Fetal middle cerebral artery blood flow during normal
Catecholamine surge and lung function after delivery. Arch Dis Child active labor and in labor with variable decelerations. Br J Obstet
1983;58:262-6. Gynaecol 1992;99:483-5.
[13] Morishima HO, Yeh MN, James LS. Reduced uterine blood flow and [39] Cohen M. Carson BS. Respiratory morbidity benefit of awaiting onset
fetal hypoxemia with acute maternal stress: Experimental observation of labor after elective cesarean section. Obstet Gynecol 1985;65:
in the pregnant baboon. Am J Obstet Gynecol 1979;134:270-5. 818-24.
[14] Clapp 3rd JF. Effect of epinephrine infusion on maternal and uterine [40] Bland RD. Formation of fetal lung liquid and its removal near birth. In:
oxygen uptake in the pregnant ewe. Am J Obstet Gynecol 1979;133: Polin RA, Fox WW, editors. Fetal and neonatal physiology.
208-12. Philadelphia: WB Saunders; 1992. p. 782-9.
[15] Ohno H, Yamashita K, Yahata T, Doi R, Kawamura M, Mure K, et al. [41] Chapman DL, Carlton DP, Nielson DW, Cummings JJ, Poulain FR,
Maternal plasma concentrations of catecholamines and cyclic Bland RD. Changes in lung liquid during spontaneous labor in fetal
nucleotides during labor and following delivery. Res Commun Chem sheep. J Appl Physiol 1994;76:523-30.
Pathol Pharmacol 1986;51:183-94. [42] Gagnon R, Hunse C, Vijan S. The effect of maternal hyperoxia on
[16] Padbury JF, Roberman B, Oddie TH, Hobel CJ, Fisher DA. Fetal behavioral activity in growth retarded human fetuses. Am J Obstet
catecholamine release in response to labor and delivery. Obstet Gynecol Gynecol 1990;163:1894-9.
1982;60:607-11. [43] Connors G, Hunse C, Carmichael L, Natale R, Richardson B. The role
[17] Nylund L, Dahlin I, Lagercrantz H. Fetal catecholamines and the Apgar of carbon dioxide in the generation of fetal breathing movements. Am
score. J Perinat Med 1987;15:340-4. J Obstet Gynecol 1988;158:322-7.
[18] Boylan PC, Parisi VM. Fetal acid-base balance. In: Creasy RK, [44] Richardson BS, Gagnon R. Fetal breathing and body movements. In:
Resnik R, editors. Maternal-fetal medecine: principles and practice. Creasy RK, Resnik R, editors. Maternal and fetal medecine: principles
Philadelphia: WB Saunders; 1994. p. 349-58. and practice. Philadelphia: WB Saunders; 1994. p. 258-75.

Gynécologie/Obstétrique 5
5-006-A-15 ¶ Adaptation du fœtus au travail

[45] Adamson SL, Kuipers IM, Olson DM. Umbilical cord occlusion [48] Heymann MA. Fetal cardiovascular physiology. In: Creasy RK,
stimulates breathing independent of blood gases and pH. J Appl Physiol Resnik R, editors. Maternal and fetal medicine: principles and
1991;70:1796-809. practice. Philadelphia: WB Saunders; 1994. p. 276-87.
[49] Thorburn GD. The placenta, PGE2 and parturition. Early Hum Dev
[46] Katz VL, Bowes WA. Meconium aspiration syndrome: reflections on a
1992;29:63-73.
murky subject. Am J Obstet Gynecol 1992;166:171-83.
[50] Haworth SG, Hall SM, Chew M, Allen K. Thinning of fetal pulmonary
[47] Teitel DF. Physiologic development of the cardiovascular system in the arterial wall and postnatal remodeling: oltrasructural studies on the
fetus. In: Polin RA, Fox WW, editors. Fetal and neonatal physiology. respiratory unit arteries of the pig. Virchows Arch A Pathol Anat
Philadelphia: WB Saunders; 1992. p. 609-19. Histopathol 1987;411:161-71.

E. David, Praticien hospitalier (eric.david@chru-strasbourg.fr).


Département de gynécologie-obstétrique, hôpital Hautepierre, avenue Molière, 67098 Strasbourg cedex, France.
C. Vayssière, Praticien hospitalier.
CMCO, 19, rue Louis-Pasteur, BP120, 67303 Schiltigheim cedex, France.
R. Haberstich, Chef de clinique.
B. Langer, Professeur des Universités.
I. Nisand, Professeur des Universités, Chef de service.
Département de gynécologie-obstétrique, hôpital Hautepierre, avenue Molière, 67098 Strasbourg cedex, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : David E., Vayssière C., Haberstich R., Langer B., Nisand I. Adaptation du fœtus au travail. EMC (Elsevier
SAS, Paris), Gynécologie/Obstétrique, 5-006-A-15, 2006.

Disponibles sur www.emc-consulte.com


Arbres Iconographies Vidéos / Documents Information Informations Auto-
décisionnels supplémentaires Animations légaux au patient supplémentaires évaluations

6 Gynécologie/Obstétrique

Vous aimerez peut-être aussi