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Alexandra Michalewski
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1. E. R. DODDS, « The Parmenides of Plato and the Origin of the neoplatonic One », The
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10. Cf. par exemple, E. R. DODDS, « Numenius… » art. cit., p. 16-17, A. H. ARMSTRONG,
The Architecture of the Intelligible Universe in the Philosophy of Plotinus. An analytical
and historical Study, Cambridge, University Press, 1940, 19672, p. 7 ; P.-A. MEIJER, Plotinus
on the Good or the One (Enneads VI, 9), An analytical Commentary, Amsterdam, Gieben,
1992, p. 157-162, insiste vivement sur la dette que les Ennéades ont à l’égard de Numénius. Il
voit dans le fragment 2, 11-12, où il est dit que l’union avec le Bien doit s’effectuer « seul à seul »
(τþ γαθþ µóνû µóνον) une préfiguration de la formule plotinienne µóνû µóνον que l’on trouve,
par exemple, traité 1 [I, 6] Sur le Beau, 7, 8 ; traité 9 [6, 9] Sur le Bien ou l’Un, 11, 50 ; traité
38 [VI, 7] Comment la multiplicité des idées s’est établie et sur le Bien, 34, 7.
11. Sur ce point, cf. par exemple J. Trouillard, qui note que le passage du « médio » au
« néo » platonisme apparaît lorsque le Parménide devient le texte central autour duquel s’arti-
culent les exégèses des platoniciens, « Le Parménide de Platon et son interprétation néoplato-
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repose en effet sur une triade principielle – le dieu, les Idées, la matière 20.
Dans leur interprétation du Timée, les médioplatoniciens réunissent en une
seule entité le démiurge et le Bien de la République. Le dieu, qui occupe la
première place dans la hiérarchie ontologique, précède les Idées, considé-
rées comme ses pensées. Il est un intellect éternel, immuable, parfait et bon.
Or, à cette dimension intellective, se joint une dimension fabricatrice : il est
également le « meilleur des artisans 21 », assemblant le désordre initial des
éléments, amenant la matière du chaos à l’ordre en lui imposant les mesu-
res et proportions contemplées dans le monde intelligible. Concilier ces deux
aspects de l’activité divine, impassible et intellective d’une part, marquée de
sollicitude et tournée vers le sensible d’autre part, pose problème. Si le dieu
est directement impliqué dans le travail d’harmonisation de la matière, cela
risque de compromettre sa transcendance, mais surtout de poser un pro-
blème logique 22 : en effet, sans compter la question de la dignité de l’acti-
vité divine mise à mal par le travail, comment est-il tout simplement possi-
ble à un dieu parfaitement immuable et impassible d’être directement
impliqué dans la transformation du matériau élémentaire ? Le Didaskalikos
d’Alcinoos 23 est très certainement le texte médioplatonicien qui, par sa fac-
ture même, exprime ces difficultés, engendrées par la Drei-Prinzipien-Lehre.
En effet, le début du chapitre IX 24 rappelle explicitement que la physique
repose sur trois principes : le dieu, les Idées, la matière. Or cette affirmation
est fortement nuancée dès le chapitre suivant qui distingue très nettement
un intellect premier 25, immobile, et un second intellect, celui de l’âme du
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principe démiurgique et si nous déclarions que seul celui qui préexiste devrait dès lors pouvoir
éminemment œuvrer, vraisemblable serait cette approche de l’argument ; mais s’il ne s’agit
pas du démiurge et que l’enquête porte sur le Premier, je tiens pour impie ce langage » [trad.
É. des Places].
34. Fgt. 16, 1-4.
35. Fgt. 22, 1-5: ΝουµÐνιοσ δè τòν µèν πρòτον κατà τò ê στι ζþον τáττει καí φησιν ν προσ-
χρÐσει το δευτéρου νοε²ν, τòν δè δεúτερον κατà τòν νοÂν καì τοÂτον αÊ ν προσχρÐσει τοÂ
τρíτου δηµιουργε²ν, τòν δè τρíτον κατà τòν διανοοúµενον [nous traduisons].
36. Cf. par exemple, ALCINOOS, Didaskalikos IX, H, 163, 14 ; ATTICUS, fgt. 9, 40. Pour
un aperçu de cette question, cf. entre autres, R. E. WITT, Albinus and the History of Middle
Platonism, Cambridge, J. Hopkins UP, 1937, Amsterdam, M. Hakkert, 19712, p. 70-71 ; C. de
VOGEL, « À la recherche des étapes précises entre Platon et le néoplatonisme », Mnemosyne 4,
vol. 7, 1954, p. 118 ; A. RICH, « The Platonic Ideas as the Thoughts of God », Mnemosyne 4,
vol. 7 (1954), p. 123-133 ; G. REYDAMS-SCHILS, Demiurge and Providence, Turnhout, Brepols,
p. 145 ; J. DILLON, « The Ideas as Thouhgts of God », Études platoniciennes VIII, Paris, Belles
Lettres, 2011, p. 31-42.
37. Cf. J. PÉPIN, « Éléments pour une histoire des relations entre l’intelligence et l’intelli-
gible chez Platon et dans le néoplatonisme », Revue Philosophique 81, 1956, p. 44.
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ligible déployé dans les différentes espèces qu’il contient, mais, en quelque
sorte, un paradigme du vivant intelligible tel qu’il est pensé par le démiurge.
Il s’agirait d’une sorte d’état brut du modèle intelligible qui n’a pas encore
déployé toutes les espèces et que le dieu tient comme enroulées, enveloppées
dans son unité suprême 38. La multiplication de l’être comme modèle, conte-
nant en lui les paradigmes de toutes les espèces sensibles, ne se produit que
dans le second intellect, démiurge du monde sensible. Le premier dieu
contiendrait ainsi sur un mode éminent la multiplicité des espèces qui appa-
raîtront au niveau ontologique inférieur. Plus on descend dans la hiérarchie
des principes, plus l’unité se détend, jusqu’au démiurge qui entre en contact
avec la matière. Le premier dieu contient dans l’unité de sa phronesis 39 ce
que le second intellect déploie et divise dans l’acte de penser (νοε²ν) qui le
caractérise. La simplicité du Premier n’exclut pas l’identité de l’être et de la
pensée, elle exclut la possibilité que l’être se scinde ou se divise, comme le
fait le second intellect. Le premier dieu est le plus haut point d’unité entre
l’ousia et la pensée, si bien que même l’écart réflexif est impossible, délé-
gué au second intellect. Au sein du premier dieu, il y a un contact immédiat,
direct, sans faille, entre l’être, totalement concentré en lui-même et l’intel-
lect qui l’appréhende dans son unité. Ce contact est caractérisé par
Numénius comme « immobilité » (στηκòσ σται 40), mais cette immobilité
peut aussi être comprise comme « un mouvement inné, d’où procèdent l’or-
dre du monde, sa manence éternelle 41 ». L’intellection proprement dite n’ap-
paraît qu’au niveau du second intellect que le premier « utilise » pour pen-
ser. Le fragment 22 présente en effet la relation des trois dieux comme régie
par une proskhresis, une « utilisation » du principe inférieur par le principe
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pas à une véritable position doctrinale. Il critique ainsi la leçon de Thedinga (F. THEDINGA, De
Numenio philosopho platonico, Bonn, 1875) qui ajoute νοÂν à πρòτον.
43. M. FREDE, « Numenius… », art. cit., p.1070.
44. J. P. KENNEY, « Proschresis Revisited : An Essay in Numenian Theology », Origeniana
Quinta, R. J. Daly ed., Leuven, Peeters, 1992, p. 223.
45. Fgt. 41, 8-9. Trad. É. des Places
46. Fgt.16, 6.
47. J. P. KENNEY, « Proschresis… », art. cit., p. 222-224 ; cf. aussi E. R. DODDS,
« Numenius… », art. cit., p. 14.
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rien n’interdit de dire que l’intelligible est l’Intellect en repos, dans l’unité et
la tranquillité, et que, par ailleurs, l’Intellect qui voit cet Intellect qui demeure
est un acte qui vient de l’Intellect et qui voit l’Intellect en repos. Et en le
voyant, l’Intellect est en quelque sorte l’Intellect de l’Intellect en repos et cela
parce qu’il le pense 50.
Cette interprétation de Tim. 39 e 7-9, ne sera pas maintenue dans les trai-
tés ultérieurs 51. Le traité 33 [II, 9] en présente une vive critique: « Ces gens,
qui ne comprenaient pas, ont supposé qu’il y avait l’Intellect au repos qui
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L’Un est antérieur à tout 54, y compris à l’Intellect, qui ne peut être pre-
mier 55 pour une raison logique : l’Intellect est caractérisé par la pensée, qui
implique de distinguer l’acte de penser de l’objet pensé 56. Il n’est pas
l’Intellect divin, il est au-delà. Mais il est également au-delà du « repos » lui-
même 57, de cette stasis parfaite 58 attribuée au Premier selon Numénius.
L’Un surpasse l’Intellect et l’être, non seulement « en dignité et en puis-
sance », comme l’affirme Platon dans la République et comme le soute-
naient les médioplatoniciens, mais de manière absolue, ainsi que l’affirme
déjà le traité 7 (V, 4) 59. Ces analyses sont reprises et développées dans les
traités 9 (VI, 9) et 10 (V, 1) 60. Néanmoins, le traité 7, s’il affirme l’antério-
rité radicale de l’Un et sa situation par-delà l’être et l’Intellect, est égale-
ment l’un des textes où les difficultés de l’hénologie plotinienne apparais-
sent très clairement. Ce texte est en effet le premier traité où Plotin expose
ce qu’il est convenu d’appeler la théorie, dite « des deux actes 61 », selon
laquelle un principe, par le seul effet de sa perfection, produit spontané-
ment une réalité dérivée 62 qui devient un être accompli dans le mouvement
de conversion effectué vers son origine. Cette théorie est un élément cen-
tral de la dynamique processive qui permet de penser comment un prin-
cipe, par sa seule perfection, sans sortir de lui-même et sans se soucier de
ce qui dérive de lui, peut être cause d’une autre existence. Dans le chapitre
2 de ce court traité se trouvent des expressions qui, attribuant au Premier
les mêmes qualités qu’à l’Intellect, mais sur un mode éminent, semblent
œuvrer dans le sens d’un rapprochement entre l’Un et le premier principe
de Numénius. L’Un y est appelé « intelligible », un intelligible dans un total
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« repos » (ν στáσει α¸δíû) 63, possédant la « vie » en lui, et exerçant même
une forme suprême de pensée (κατανóησισ) 64 : « Mais comment l’Intellect
vient-il de l’intelligible ? – L’intelligible demeure auprès de lui-même et n’a
besoin de rien, à la différence de ce qui voit et de ce qui intellige 65 ». Ces
expressions posent problème : l’Un, dont il est clairement affirmé qu’il est
antérieur à tout et à l’Intellect, est nommé « intelligible ». Pour mieux com-
prendre les enjeux de ce passage, il faut considérer le contexte général du
traité. Il présente la théorie des deux actes, en vertu de laquelle un principe
produit une image dérivée, simplement en restant en lui-même, tout comme
le feu, en étant simplement foyer, diffuse hors de lui lumière et chaleur. La
méthode d’appréhension de l’Un se fait ici par une remontée analogique de
l’intelligible vers sa source, et l’on peut voir dans l’appellation de l’Un
comme intelligible « une sorte de passage à la limite, d’hyperbolisation des
traits propres à l’Intellect 66 ». Pour L. Lavaud, « l’affirmation du caractère
intelligible de l’Un » répond dans le traité « à une logique d’ensemble qui
tend à faire refluer sur le premier principe les attributs propres aux réali-
tés qui en dérivent 67 ». Cette hypothèse de lecture permet d’avoir une
approche cohérente du traité 7. L’existence des deux lignes de force qui le
partagent – à la fois tenir l’antériorité de l’Un, sa différence, et le considé-
rer comme cause de l’Intellect – est caractéristique des difficultés de l’exi-
gence plotinienne concernant le premier principe : poser un principe à la
fois totalement autre que son produit, et en même temps cause de l’être
avec lequel il doit bien avoir, en tant que cause, un certain rapport. En effet,
si le principe est totalement différent de ce qu’il engendre, comment s’ef-
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63. Traité 7, 2, 18. P. A. MEIJER, Plotinus on the Good…, op. cit., p. 50 voit dans l’emploi
de cette formule dans le traité 7 l’indice d’une influence manifeste de Numénius (fragment 15
déjà cité supra n. 41).
64. Traité 7, 2, 17.
65. Traité 7, 2, 12-14, trad. J.-F. Pradeau.
66. L. LAVAUD, D’une métaphysique à l’autre: figures de l’altérité dans la philosophie de
Plotin, Paris, Vrin, 2008, p. 219.
67. L. LAVAUD, op. cit, p. 217. L’interprétation proposée par L. Lavaud de ce passage tend
vers un fort rapprochement entre Plotin et Numénius et vers une assimilation des thèses de
Plotin dans le traité 7 aux doctrines médioplatoniciennes, où « l’hénologie ne représente rien
d’autre que le point culminant de l’ontologie » (p. 221).
Premier de Numénius – Un de Plotin 41
donc pas être vacuité. Sa simplicité féconde est exprimée par Plotin sous
forme de paradoxes, ce qui évite à la pensée de figer la sur-essentialité de
l’Un dans des déterminations qui l’amoindriraient. Comme l’indique la for-
mule qui ouvre le traité 11 (V, 2): « « L’Un est toutes choses et il n’est aucune
d’elles » ; car principe de toutes choses, il n’est pas toutes choses 68 ». Plotin
l’explique quelques lignes plus loin : c’est précisément parce qu’il ne pré-
contient rien, parce que rien n’est en lui que toutes choses sont venues de
lui et, « pour que ce qui est puisse être, pour cette raison, lui, il n’est pas ce
qui est, mais ce qui engendre ce qui est 69 ». L’exigence de simplicité princi-
pielle est ici exprimée de manière radicale : l’Un n’est rien d’autre que la
condition de possibilité infiniment puissante de faire advenir l’être. Plutôt
que de chercher à faire coïncider l’unité du Premier avec la multiplicité iné-
vitable que comportent les notions d’être et de pensée, Plotin ôte au Premier
toute détermination. La simplicité du Premier vient de ce qu’il n’est, à stric-
tement parler, rien – rien de ce qu’il engendre et qui dérive de lui. Parce
qu’elle est générative, la nature du Premier est nécessairement autre que
tout ce qu’elle engendre 70.
Il « donne ce qu’il n’a pas 71 », mais également ce qu’il n’est pas : c’est
parce qu’il n’est pas un être qu’il peut faire advenir l’être. Le chapitre 15 du
traité 49 (V, 3) expose le paradoxe de la sorte : « Mais comment les a-t-il don-
nées? En les possédant ou en ne les possédant pas? Mais, ce qu’il ne possède
pas, comment l’a-t-il donné? Et s’il les possède, il n’est pas simple ; mais s’il
ne les possède pas, comment de lui vient le multiple 72 ? » L’enquête menée
par Plotin pour résoudre cette aporie trouve son aboutissement à la fin du
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Car ce qu’on appelle l’ « être », c’est la première chose qui s’est un peu éloi-
gnée, pour ainsi dire, de l’Un : elle ne souhaitait pas s’avancer plus loin, elle
s’est retournée vers l’intérieur, elle s’est immobilisée et est devenue réalité et
foyer de toutes choses 89.
89. Traité 32 [V, 5] Sur l’intellect et que les intelligibles ne sont pas hors de l’intellect et
sur le Bien, 5, 12-19, trad. R. Dufour.
90. Traité 11, 2, 3-4.
91. Traité 54 [I, 7] Du premier Bien et des autres biens, 1, 16-17, trad. E. Bréhier.
J.-F. Pradeau (L’imitation du principe. Plotin et la participation, Paris, Vrin, 2003, p. 84-85)
voit dans ces lignes de Plotin une critique du fragment 14 de Numénius (« C’est ainsi qu’on
peut voir une lampe allumée à une autre lampe et porteuse d’une lumière dont elle n’a pas privé
la source : sa mèche a seulement été allumée à ce feu : donnée et reçue, elle reste chez le dona-
teur tout en appartenant, identique, au donataire », l. 14-16, trad. É. des Places). J.-F. Pradeau
rappelle, p. 84, que « si l’Un donne effectivement quelque chose, ce ne peut être rien qui soit en
sa possession ». Insistant à juste titre sur le rôle de la conversion du produit vers le producteur,
il note, p. 85, que « le Bien n’est tel que pour ce qui, après lui, le contemple et il n’y a de bien
que pour celui qui reçoit de l’Un une puissance d’être ».
Premier de Numénius – Un de Plotin 45
Résumé: La théologie de Numénius, qui définit le premier dieu comme un principe totalement
simple, solitaire et transcendant, a joué un grand rôle dans la construction de l’hénologie
plotinienne. Or, si cette dernière est en partie héritière des réflexions médioplatoniciennes,
elle marque également un véritable tournant dans l’histoire du platonisme. Tandis que le
premier principe de Numénius exprime l’unité parfaite de l’être et de l’intellect, l’Un de
Plotin est « au-delà de l’être » de manière absolue. Cette différence a des conséquences
décisives, tant sur la manière de concevoir le rapport du premier au second principe, que
sur l’interprétation de la relation de l’Intellect divin à son objet. Cet article se propose
d’analyser, à travers une étude de la conception du premier principe chez Plotin et
Numénius, l’apport métaphysique que représente l’existence d’un principe au-delà de l’être.
Mots-clés : Un. Intellect. Être. Principe. Proskhresis.
Abstract: The theology of Numenius, which defines the first god as a principle which is totally
simple, solitary and transcendent, has played a great part in the construction of the plo-
tinian henology. If the latter, indeed, is in part the inheritor of the Middle Platonist
reflections, it marks equally a real turning point in the history of Platonism. While the
first principle of Numenius expresses the perfect unity of being and intellect, the One of
Plotinus is « beyond Being » in an absolute manner. This difference has decisive conse-
quences, as much on the manner of conceiving the link between the first and the second
principle, as on the interpretation of the relation between the divine Intellect and its
object. This article, through a study of the conception of the first principle of Plotinus
and Numenius, proposes to analyse the metaphysical contribution which is represented by
a principle beyond being.
Key words : One. Intellect. Being. Principle. Proschresis.
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