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A.

Anatomie du foie: Le foie est lisse, souple de couleur brune, constitué d’un parenchyme friable entouré
d’une capsule qui se prolonge à l’intérieur du foie par des gaines fibreuses et qui entourent les vaisseaux
portaux appelés les gaines péri-portales. Le foie se situe dans l’hypochondre droit, se moule à la face
inférieure de la coupole diaphragmatique droite. C’est un organe abdomino-thoracique, son bord supérieur
se projette sur le 5éme espace intercostal droit sur la ligne mamelonnaire. En bas, le foie n’est perceptible
que pendant une inspiration profonde. Le foie est divisé macroscopiquement en 02 lobes, droit et gauche
par le ligament falciforme et le ligament rond. Une Ligne fictive joignant le bord gauche de la veine cave
inferieur au lit vésiculaire sépare le foie droit du foie gauche (ligne de Cantlie).
B. Le foie droit est divisé en 02 Secteurs antérieur et postérieur par la scissure portale droite, qui est la
projection de la veine sus hépatique droite, chaque secteur est divisé en fonction de sa vascularisation
artérielle, portale ainsi que biliaire en deux segments supérieur et inférieur. Le secteur antérieur comprend
le segment 8 (supérieur) et 5 (inférieur), le secteur postérieur comprend le segment 7 (supérieur) Et 6
(inférieur). Le foie gauche comprend 3 segments, le segment 4 qui est limité à droite par la ligne de Cantlie
qui est la projection de la veine sus hépatique médiane, et à gauche par le ligament falciforme et qui forme
avec le segment 3 Le secteur antérieur gauche. Le Secteur postérieur gauche comprend un seul segment, le
segment 2 situé à gauche de la veine sus hépatique gauche.

C.

Intérêt chirurgical : La connaissance des différents segments, secteurs et lobes est nécessaire pour effectuer
les différentes segmentectomie et hépatectomies pour traiter le CVB. Aidé par le repérage échographique,
les résections doivent être anatomiques pour réduire les saignements per opératoires.
B. Les Veines sus hépatiques Il existe trois veines hépatiques principales qui s’abouchent dans la veine cave
inférieure: la veine sus hépatique droite, la veine sus hépatique médiane, et la veine sus hépatique gauche.
Ces trois veines sus hépatiques divisent le foie en quatre secteurs (antérieur et postérieur droits, antérieur et
postérieur gauches).
La veine sus hépatique droite est un gros tronc veineux qui se jette au bord droit de la veine cave inférieur,
elle draine les secteurs antérieur et postérieur du foie droit. La veine sus hépatique gauche est située entre
les deux secteurs paramédian et latéral du foie gauche qu’elle draine. Elle adhère, en arrière, au ligament
d’Arantius. Elle rejoint la terminaison de la veine sus hépatique médiane pour former un court tronc
commun. Ce tronc commun peut recevoir une veine diaphragmatique inférieure gauche. La veine sus
hépatique médiane est formée par la jonction de deux branches droite et gauche à la partie moyenne du
foie, dans le plan du hile. Elle chemine dans la scissure principale (ligne de Cantlie) du foie qui sépare le foie
droit du foie gauche dont elle reçoit une partie du sang. Le lobe caudé (lobe De Spiegel) a des veines
hépatiques indépendantes (les veines spiegheliennes, très courtes) qui se jettent directement dans la veine
cave rétro-hépatique. Intérêt Chirurgical : La biségementéctomie IVb- V est limitée à droite par la veine sus
hépatique droite qui doit être repérée par une échographie per opératoire. La veine sus hépatique médiane
se termine au milieu du lit vésiculaire, elle est ligaturée pour permettre la résection.
Le foie restant doit impérativement avoir au moins une veine sus hépatique de drainage quelque soit la
résection envisagée.
V) C. Eléments du pédicule hépatique : Le pédicule hépatique est contenu dans la partie inférieure et droite
du petit épiploon. Il comprend la veine porte, l’artère hépatique et la voie biliaire principale, ainsi que des
éléments accessoires : Les vaisseaux, les lymphatiques et les nerfs.
a. La veine porte et ses branches La veine porte amène au foie le sang de la partie sous diaphragmatique du
tube digestif, du pancréas et de la rate. Elle se dirige obliquement en haut, à droite et en avant; elle est
l’élément le plus postérieur du pédicule hépatique. Entre Le pédicule hépatique en avant et la veine cave
inférieure en arrière, se situe l’hiatus de Winslow qui donne accès à l’arrière cavité des épiploons. Au cours
de son trajet, la veine porte reçoit des collatérales : Sur sa gauche, la veine gastrique gauche (ancienne
veine coronaire stomachique) et la veine gastrique droite (ancienne Veine pylorique).
Sur sa droite, la veine pancréatico-duodénale supérieure droite et les veines cystiques. Il n’y a pas une veine
cystique (drainant Le sang veineux de la vésicule biliaire), mais plusieurs veines mal systématisées. Certaines
se jettent directement dans le tronc porte, d’autres dans la branche droite, certaines veines traversent le lit
vésiculaire, le parenchyme hépatique et se jettent dans les branches portes ou sus hépatiques adjacentes.
Ceci explique la diffusion particulière des cancers de la vésicule et la nécessité, pour faire un curage complet,
d’enlever le parenchyme hépatique correspondant a ce territoire (segments IV et V).
b. Les artères hépatiques La vascularisation artérielle hépatique est très variable, les variations sont de deux
ordres : D’une part, la triple vascularisation du foie primitif, artère hépatique gauche naissant de la
gastrique gauche, une artère hépatique moyenne naissant du tronc cœliaque, et une artère hépatique droite
naissant de l’artère mésentérique supérieure (AMS). D’autre part, les possibles modifications d’origine de
l’artère gastrique gauche, de l’hépatique moyenne (naissant Le plus souvent du tronc cœliaque, mais
parfois directement de l’aorte) et de l’artère mésentérique supérieure (naissant Le plus souvent isolement
de l’aorte). En situation modale, l’artère hépatique commune nait du tronc cœliaque, donne l’artère
gastroduodénale, puis chemine dans le pédicule hépatique en artère hépatique propre ou moyenne et se
termine en 02 branches : l’artère hépatique droite et l’artère hépatique gauche. L’artère Hépatique propre
donne 02 collatérales : l’artère gastrique droite et l’artère cystique. Intérêt Chirurgical : La connaissance de
l’anatomie des éléments du pédicule hépatique avec les différentes variations permet d’effectuer les
lymphadénectomies de manière plus sure, évitant les lésions accidentelles de l’artère ou de la veine porte.
La lésion d’une artère hépatique droite exclusive naissant de l’AMS expose à une nécrose hépatique.
V) D. Voies: Les voies biliaires intra hépatiques dans le foie humain mesurent plus de 02 km, les canaux
biliaires forment un riche réseau satellite au réseau portal. Leur diamètre augmente à chaque fois qu’on se
rapproche du hile hépatique

Dans 80 à 85% des cas, ces branches segmentaires s’anastomosent pour donner les branches biliaires
sectorielles antérieures (5 et 8) et postérieures (6 et 7) pour le foie droit. L’union de ces 02 canaux sectoriels
donne le canal hépatique droit qui est court (environs 09mm). Dans le foie gauche, l’anastomose du canal
sectoriel du 2 et du 3 forme le canal hépatique gauche à hauteur de la scissure ombilicale et reçoit le canal
sectoriel du 4 qui va s’anastomoser en un seul tronc avec le canal droit formant la convergence biliaire. Le
canal gauche est plus long et plus horizontal que le droit le rendant plus accessible aux anastomoses. Le
segment 1 se draine dans le canal droit et gauche.
a. La convergence biliaire supérieure et variations anatomiques [56,57]: Dans 57% des cas, le canal
antérieur droit s’anastomose avec le canal postérieur droit formant le canal hépatique droit. A coté de
cela, différentes variations anatomiques existent. La confluence du canal droit et gauche forme la
convergence biliaire supérieure. La voie biliaire accessoire est formée par la vésicule biliaire et le canal
cystique qui s’abouche sur le versant droit de la voie biliaire principale.
b. b. La voie biliaire principale Sous la convergence débute le canal hépatique commun qui descend au
bord droit du pédicule hépatique en avant de la veine porte. La bifurcation de l’artère hépatique
moyenne est située plus à gauche. Le canal hépatique reçoit le canal cystique et devient, à partir de cette
réunion, le canal cholédoque. Il vaut mieux considérer la voie biliaire principale dans son ensemble, elle
est longue de 8 à 10 cm, son calibre est variable de 4 à10mm. Elle descend au bord droit du pédicule, a
sa partie antérieure, en avant de la veine porte dont elle rejoint progressivement le bord gauche.
L’artère hépatique est a gauche de la voie biliaire sur le même plan. La bifurcation en branches
artérielles droite et gauche a lieu au dessous de la convergence biliaire, à une hauteur variable, et la
branche droite croise la voie biliaire principale en passant habituellement en arrière d’elle (mais dans 13
% des cas en avant). Dans son segment retro-pancréatique, la voie biliaire principale est en rapport avec
la face postérieure de la tète du pancréas, soit dans une gouttière, soit dans un véritable tunnel. Son
trajet est croisé par les arcades artérielles et veineuses pancréatiques postérieures. En arrière, par
l’intermédiaire du fascia de Treitz, dans le clivage du décollement duodéno-pancréatique, la voie biliaire
principale répond à la veine cave inferieure. La VBP est divisée en 03 parties et sa vascularisation diffère
en fonction de la partie de la VBP, partie supra duodénale avec une vascularisation essentiellement
axiale provenant des artères rétro-duodénale, hépatique droite, cystique, gastroduodénale et de l’artère
retro portale. 60 % de la vascularisation artérielle provient de la partie inférieure de la VBP au contact du
duodénum et 38% de sa patrie hilaire. Uniquement 2 % de la vascularisation artérielle est non axiale
provenant directement de l’artère hépatique. Le second segment et la partie retro pancréatique de la
VBP qui est vascularisée par l’artère retro-duodénale. La vascularisation est assurée par de multiples
petits vaisseaux formant un plexus mural. Le 3eme segment est la partie hilaire de la VBP, qui reçoit sa
vascularisation par un riche réseau anastomotique de la plaque hilaire.
Intérêt Chirurgical : Les Lésions ischémiques de la VBP post lymphadénectomies ont été décrites, elles
sont probablement secondaire a la lésion de la vascularisation de la VBP lorsqu’on effectue une
squelettisation de celle- ci.
La Vésicule biliaire et le canal cystique La VB est un réservoir de bile qui mesure 7 à 10 cm, le canal
cystique s’abouche dans la voie biliaire principale en différentes manières
La vascularisation artérielle de la vésicule biliaire est assurée par l’artère cystique, cette vascularisation
est de type terminal. L’artère cystique peut prendre naissance de l’artère hépatique droite, gauche ou
moyenne. Le drainage veineux de la VB se fait vers le lit vésiculaire à travers de petites veines
vésiculaires, celles-ci rejoindront la veine porte droite, les branches portales segmentaires ou bien les
sinusoïdes des segments IV et V. Intérêt Chirurgical : Le drainage veineux de la VB s’effectuant
préférentiellement vers le foie explique l’infiltration hépatique lors du CVB et aussi la nécessité d’une
résection hépatique associée
E. Drainage Lymphatique de la vésicule biliaire : Il existe 04 courants lymphatiques, ils sont importants a
connaitre car ils conditionnent le déroulement de la stratégie thérapeutique chirurgicale du CVB. Le
premier courant est supérieur et externe draine le fundus (06%). Le deuxième courant est supérieur et
médian, draine la partie moyenne de la vésicule biliaire (10%). Le troisième courant est inferieur et
externe, draine le corps de la vésicule (82%) Le quatrième courant est inférieur et médian, il est
constant, draine le corps de la VB. V)
F. Voies de dissémination du CVB Le drainage lymphatique du CVB se fait selon 02 courants ; vers les
ganglions cœliaques et vers les ganglions para aortiques. Le CVB, fonction de ces différents types de
drainage veineux et lymphatiques va avoir différents modes de dissémination bien rapportés par Kondo
et al qui retrouve 06 modes de dissémination de ce cancer. Le CVB dissémine par voie lymphatique,
vasculaire, péritonéale (lorsque la séreuse est infiltrée), nerveuse, intra canalaire et puis par contiguïté.
Cela a permis d’introduire les bases du traitement moderne du CVB4
Rappel physiologique du foie et des voies biliaires : VI) A. Anatomie fonctionnelle du foie (Le lobule
hépatique) [58]: Le foie est constitué de cellules hépatiques épithéliales nommées hépatocytes (60% des
cellules) et de cellules du système réticuloendothéliales : les cellules de Kupffer (40% des cellules). Le
lobule hépatique est l’unité fonctionnelle du foie. Il se présente comme un livre dont les « pages»
seraient formées par des lames d’hépatocytes orientées de façon radiaire et dont le « dos »
correspondrait à la veine hépatique centro-lobulaire qui forme l’axe central du lobule. A la périphérie
des lobules se trouvent des formations étoilées nommées espaces portes. Ils sont occupés par des
vaisseaux issus de la veine porte et de l’artère hépatique ainsi que par les canaux biliaires. Le sang circule
entre les lames épithéliales dans des capillaires sinusoïdes. La circulation est centripète depuis l’espace
porte jusqu’à la veine centro-lobulaire. La bile progresse en sens inverse de façon centrifuge pour
rejoindre les canaux biliaires situés dans les espaces portes. Les capillaires sinusoïdes sont formées par
des cellules fenestrées (0.2µm). Cela permet aux grosses molécules (250 000 daltons) d’entrer au
contact direct des hépatocytes dans l’espace de Disse qui est situé entre les capillaires et les lames
d’hépatocytes. La composition des liquides remplissant l’espace de Disse est identique à celle du plasma
sanguin. Les hépatocytes forment une monocouche autour de chaque capillaire et ils occupent 85% du
volume hépatique. Ils sont responsables de la formation de la bile et des différentes transformations
métaboliques. Les cellules de Kupffer sont des macrophages situés dans la lumière des capillaires
sinusoïdes et fixés aux intersections de leurs ramifications. Elles ont pour rôle de phagocyter les
particules étrangères qui arriveraient de l’intestin avant qu’elles ne gagnent la circulation générale. IV)
B. Formation de la bile La bile est formée par les hépatocytes. Elle est drainée par des sillons (gouttière)
creusés sur les surfaces pariétales des hépatocytes. Des gouttières appartenant à deux hépatocytes,
placées en vis-à-vis, forment des canalicules borgnes d’un diamètre de 1µm. Elles convergent pour
former des ductules biliaires ayant une paroi épithéliale propre. De là, la bile va se trouver stockée par la
VB et/ou progresser vers le tube digestif par le canal cholédoque dont l'extrémité est fermée par le
sphincter d'Oddi. La bile résulte à la fois de processus de sécrétion et d’excrétion. Les produits de
sécrétion sont les phospholipides, immunoglobulines A, acides biliaires et les produits d’excrétion sont le
cholestérol, les pigments biliaires, les métabolites des xénobiotiques…etc. Les fonctions d’excrétion sont
assurées par des transporteurs membranaires (MDR, MRP…) situés sur les membranes canaliculaires. VI)
C. La bile [58] : La bile est la sécrétion exocrine du foie. Son principal rôle est de favoriser l’absorption
des graisses grâce aux sels biliaires. Chez l’homme, les hépatocytes secrètent quotidiennement environ
1L de bile. La bile est un liquide jaune (bile hépatique) ou vert olive Son pH est basique entre 7.6 et 8.6.
La bile est principalement formée d’eau (97% pour la bile hépatique et 87% pour la bile vésiculaire) et
d’acides biliaires (1.5 à 3% de la matière sèche de la bile), de cholestérol (rendu soluble par les sels
biliaires et la lécithine), de phospholipides appelés lécithines, de pigments biliaires (déchets provenant
de la dégradation de l’hémoglobine et donnant sa couleur à la bile) et d’ions notamment de
bicarbonates. La bile est sécrétée en continu par le foie, puis éventuellement stockée dans la VB qui la
concentre ce qui explique une composition différente pour la bile hépatique et la bile vésiculaire
VI) D. Les pigments biliairesLe principal pigment biliaire est la bilirubine. Elle provient de la dégradation
de l’hémoglobine par les macrophages du système réticuloendothélial (cellules de Kupffer) avec une
production de l’ordre de 300 mg par jour chez l’homme. Le fer et la globine sont recyclés. En revanche,
l’hème est transformé en biliverdine qui est réduit en bilirubine. Les pigments biliaires doivent être
éliminés et leur accumulation plasmatique conduit à l’ictère. Parvenue dans le sang, la bilirubine qui est
très lipophile doit être transportée par l’albumine avec une grande affinité (risque d’interaction
médicamenteuse). La fraction circulante est improprement appelée « libre » car non encore glucurono-
conjuguée. La bilirubine non conjuguée est très lipophile et elle peut passer dans le système nerveux
central où elle est toxique pour les noyaux gris du cerveau. La captation hépatocytaire de la bilirubine
non conjuguée a lieu au pôle sinusal par un mécanisme actif. La bilirubine captée est liée à des protéines
acceptrices appelées ligandines. Les ligandines sont en faibles concentrations à la naissance et c’est l’une
des causes (avec un défaut de glucurono-conjugaison) de l’ictère du nouveau-né. La bilirubine captée par
l’hépatocyte sera glucurono-conjuguée. La molécule conjuguée devient polaire et sera éliminée
activement par les canaux biliaires. La glucurono-conjugaison nécessite une enzyme : la glucuronyl-
transférase. Cette dernière peut être déficitaire chez le nouveau-né ou être inhibée par certains
médicaments. La bilirubine conjuguée est excrétée activement dans la bile ou elle se retrouve sous la
forme des micelles avec le cholestérol, les sels biliaires et les phospholipides. Parvenue dans l’intestin, la
bilirubine est partiellement transformée par la flore intestinale en différents urobilinogènes qui peuvent
être réabsorbés et ré-excrétés par le foie et/ou le rein. L’urobilinogène donne aux fèces leur couleur
brune habituelle.
VI) E. Les sels biliaires Les sels biliaires sont des molécules à structure stéroïdienne synthétisées par les
hépatocytes à partir du cholestérol sous l’action d’une enzyme : la cholestérol-7- hydrolase. Les acides
biliaires primaires (acides cholique et chénodéoxycholique) sont les seuls à être synthétisés par le foie
(80% des sels biliaires de la bile). Ces stéroïdes souvent conjugués dans le foie à des acides aminés
(glycine encore appelée glycocolle) et à la taurine pour donner des sels de sodium ou de potassium. Sous
forme conjuguée, les sels biliaires sont sécrétés dans la bile par les hépatocytes. Parvenus dans l’intestin,
les acides biliaires sont transformés par la flore bactérienne (déshydroxylation bactérienne) pour former
les acides biliaires secondaires : acide désoxycholique et acide lithocholique. Parvenus en zone iléale, les
acides biliaires conjugués sont déconjugués par les enzymes bactériennes (la flore intestinale devient
importante en zone iléale). Après déconjugaison, l’acide désoxycholique est réabsorbé par l’intestin et il
se retrouve dans le foie où il sera immédiatement ré-excrété vers la bile par un effet de premier
passage ; on parle de cycle entéro-hépathique. En revanche l’acide lithocholique est peu réabsorbé. Les
acides biliaires peuvent passer dans le sang et leur concentration augmente lors de choléstase. CANCER
DE LA VESICULE BILIAIRE 27 Le principal mécanisme régulateur de la synthèse hépatique des sels biliaires
est leur concentration dans le sang portal via un mécanisme de “feed-back négatif”: plus la
concentration portale en sels biliaires est faible, plus la synthèse hépatique de sels biliaires est élevée. Le
rôle des acides biliaires est lié à leurs propriétés détergentes qui favorisent l’émulsification des graisses
c'est-à-dire une dispersion des lipides dans l’eau. Pour ce faire, ils se combinent avec les phospholipides
pour fractionner les gouttelettes de graisse. Les gouttelettes émulsifiées vont former des micelles. La
formation de micelles va permettre l’action de la lipase pancréatique et l’absorption des lipides.
L’absorption des vitamines liposolubles (vitamines A, D, E et K) est liée à celle des lipides et elle est donc
favorisée par les acides biliaires. Le cholestérol et les lécithines ne sont pas hydrosolubles. Grâce à la
présence des sels biliaires et à la formation de micelles ils resteront en solution. En cas de modification
dans la composition des sels biliaires, le cholestérol est susceptible de précipiter et d'entraîner la
formation de calcul biliaire. VI) F. La production de bile et son stockage [58]: La production de bile chez
l’homme est de 800 à 1000 ml. La sécrétion biliaire est régulée par des facteurs nerveux et hormonaux.
La stimulation vagale du foie peut multiplier par deux le taux normal de production de la bile. La
sécrétine, une hormone qui stimule la production de suc pancréatique riche en ions bicarbonate
(HCO3-), stimule également la sécrétion d'une bile riche en HCO3-. Enfin, la présence d’une grande
concentration de sels biliaires dans le sang porte augmente aussi le taux de production de bile. La bile
peut être directement évacuée vers l’intestin par le canal cholédoque notamment en phase
postprandiale. En dehors des phases postprandiales, la bile s’accumule dans la vésicule biliaire où elle va
être provisoirement stockée et y subir des transformations pour donner la bile vésiculaire dont la
composition est différente de la bile hépatique. VI) G. La vésicule biliaire [58]: La VB est une poche
borgne qui stocke la bile produite par le foie en période inter-prandiale (au total moins de 50% de la bile
totale produite par 24h chez l’homme). Cela évite d’exposer inutilement la muqueuse digestive pendant
la période de jeûne aux sels biliaires qui sont toxiques pour les entérocytes. La muqueuse vésiculaire va
réabsorber de l’eau et des électrolytes (Na+ et Cl-) pour limiter le volume de bile à stoker et elle sécrète
de la mucine (protectrice des parois) et des ions H+ (acidification de la bile). La bile vésiculaire devient
filante est elle se concentre de 4 à 5 fois par rapport à la bile hépatique ce qui peut dépasser les limites
de solubilité pour les acides biliaires, le cholestérol et la bilirubine avec des risques de formation de
calculs. La vidange de laVB peut se fait soit de façon quasiment totale au cours d’un repas (chasse
biliaire) ou périodiquement mais de façon partielle (environ 20% du contenu) en phase interprandiale
(chez le sujet à jeun).
Au cours d’un repas la VB se vide presque complètement (80%) et exponentiellement en 15- 45 minutes
grâce aux contractions des fibres lisses de la paroi vésiculaire et une ouverture du sphincter d’Oddi. Les
contractions de la vésicule et le relâchement du sphincter d’Oddi sont déclenchés au cours de la phase
céphalique du repas par une stimulation vagale, une libération de CCK (une hormone qui stimule
également la production d’un suc pancréatique riche en enzymes digestives) et une libération de
motiline (une hormone produite par la muqueuse duodénale). Un repas gras avec la présence de lipides
dans le duodénum favorise la vidange biliaire via une sécrétion accrue de CCK. Après un repas, la
vésicule reste vide, la totalité de la bile produite par le foie en période postprandiale étant directement
dirigée vers l’intestin. Ce n’est qu’avec la période de jeûne que la VB va à nouveau se remplir car le
sphincter d’Oddi est fermé. Chez le sujet à jeun, la VB à nouveau remplie va se vider partiellement (20%)
et périodiquement (environ toutes les 90 minutes chez l’homme) en synchronisation avec les phases du
complexe moteur migrant de l’intestin. Un bol de bile est ainsi délivré dans l’intestin au cours de chaque
phase II du CMM (juste avant l’occurrence de la phase III). Le bol est immédiatement poussé vers l’aval
de l’intestin grêle par la phase III du CMM jusqu’à l’iléon où se fera, environ 90 minutes plus tard, la
réabsorption des acides biliaires. Compte tenu de ce caractère périodique, la réabsorption des sels
biliaires au niveau du jéjunum est également périodique. Ce mécanisme de vidange partielle permet de
renouveler la bile vésiculaire en période de jeûne (pendant la nuit) et de re-remplir la vésicule avec de la
bile hépatique ce qui prévient la formation de micro-calculs. Le sphincter d’Oddi régule les flux biliaires
soit vers le duodénum (lorsqu’il est ouvert) soit vers le canal cystique et la vésicule lorsqu’il est fermé.
VI)
H. Effet de premier passage et rôle de protection du foie Le foie est placé entre le tube digestif et le
reste de l’organisme ; il joue le rôle de « douane » pour contrôler lors de leur « premier passage »,
toutes les molécules absorbées. Pour assurer cette fonction, la totalité du sang issu du tube digestif est
drainé par un système porte qui assure 75% du débit sanguin hépatique. Le sang artériel oxygéné arrive
au foie par l’artère hépatique (25% du débit). Les molécules faisant l’objet d’un premier passage sont
généralement des xénobiotiques mais également des substances physiologiques comme les sels biliaires.
Certaines molécules très lipophiles, comme pour les lipides, échappent à l'effet de premier passage en
passant par le circuit lymphatique
. Rappel sur l’histologie de la vésicule biliaire [34,59]: La vésicule biliaire est formée de 4 couches :
1. La muqueuse : la muqueuse de la vésicule biliaire est composée de 2 zones bien distinctes :
L’épithélium : formé d’une simple couche de cellules cylindriques à noyaux ovalaires et possédant un
pôle apical bombé et recouvert de microvillosités. Le cytoplasme est riche en vésicules de taille variable.
Ces cellules sont unies les unes aux autres par des inter-digitations et des complexes de jonction apicaux,
mais ménagent entre elles de larges espaces intercellulaires dans leur partie basale. Chez l’homme
l’épithélium s’invagine très profondément dans la muqueuse formant des diverticules appelés : fausses
glandes de Luschka et dans certains cas pathologique jusqu'à la musculeuse appelés : sinus de Rokitanski
Aschoff. Le chorion : appelé également lamina propria. Il est constitué d’un tissu conjonctif lâche très
vascularisé, il contient au niveau du col des glandes muqueuses tubulo-acineuses qui s’étendent en
partie dans la couche musculaire et leur sécrétion donne à la bile son aspect muqueux. Le chorion est
riche en vaisseaux lymphatiques et en filets nerveux et pauvre en lymphocytes et plasmocytes
2. La sous muqueuse : relativement lâche, riche en fibres élastiques, vaisseaux sanguins et lymphatiques
qui drainent l’eau résorbée au cours du processus de concentration de la bile. *
3.La musculeuse : est plexiforme, faite d’un réseau de faisceaux musculaires lisses orientés de façon
variable et séparés par des fibres élastiques et des fibres de collagènes, des fibroblastes, des vaisseaux
sanguins et lymphatiques .Au niveau du collet vésiculaire , elle s’organise en 2 couches.*
4. La séreuse : répond à la séreuse péritonéal, on retrouve : un tissu sous séreux : lieu de passage de
nombreux filets nerveux et vaisseaux lymphatiques. un mésothélium : qui recouvre ce tissu lâche.
CANCER DE LA VESICULE BILIAIRE 31 La séreuse est absente au niveau du lit vésiculaire, elle est
remplacée par une adventice séparant la musculeuse de la capsule de Glison. Les particularités
histologiques de la VB en particuliers l’absence de la musculeuse, la muqueuse et du revêtement séreuse
au niveau de la zone d’accolement au foie (lit vésiculaire), ainsi que la présence d’une communication
entre la muqueuse et la séreuse à travers les diverticules de Luschka facilitent la dissémination loco-
régionales du cancer de la VB.

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