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Le recours à l’arbitrage devient l’une des voies les plus empruntées par les

justiciables en matière commerciale ou industrielle, le professionnalisme, la


confidentialité et bien autres avantages qu’il présente. En vertu du principe de
l’autonomie de la volonté des parties, le recours à cette justice privée s’effectue au
moyen d’une clause compromissoire ou d’un compromis d’arbitrage.
Contrairement aux juridictions étatiques, le tribunal arbitral rend une décision sous
forme de sentence arbitrale en présence des parties dans le respect du principe du
contradictoire. Et à l’image de la décision d’un juge étatique, la décision d’un ou des
arbitres, n’a aucune force exécutoire, car l’arbitre n’est investi d’aucune autorité
publique. De ce fait, l’exéquatur s’impose pour toute sentence arbitrale.

PRESENTATION DES PARTIES AU LITIGE

Le litige en présence oppose d’un côté Monsieur Bernard Tapie né le 26 janvier


1943 et mort le 03 octobre 2021, ex-propriétaire de l’olympique de Marseille,
et du groupe de la Provence qui édite le journal du même nom, un homme
d’affaires également un homme politique français devenu ministre sous le
mandat du président François Mitterrand en1992.
De l’autre nous avons le Consortium de réalisation (CDR) qui n’est
que le crédit lyonnais qui est à l’origine d’une structure ad hoc chargé de
gérer les dettes et le passif du Crédit Lyonnais après la quasi-faillite de la
banque en 1995 dû à ses dettes et passifs dans les années 80, ce CDR qui
appartient à l’Etat devient la personne morale responsable devant la justice
sur l’affaire ADIDAS.

OBJET DU LITIGE ET LES FAITS


Dans cette affaire, la cour d’Appel de Paris autorise une médiation entre
Bernard Tapie et le seul propriétaire du Consortium de réalisation (CDR) qui n’est
d’autre que l'État pour un accord amiable le 12 novembre 2004, mais la
médiation échoue. Ce qui a amené à la cour d’Appel de rendre sa décision en
condamnant le CDR à payer 135 millions d’euros dont un préjudice de 66
millions d’euros augmentés de l’infraction de la hausse du titre Adidas le 30
septembre 2005. Mais à la demande du gouvernement, le CDR saisie la
Cour de cassation le 9 octobre 2006 et casse l'arrêt de la cour d'appel se
basant sur le fait que ce ne soit pas le crédit lyonnais mais bien la SdBO
(la Société de Banque Occidentale) une filiale à 100 %de sa seule subtilité de
forme qui ait signé le mandat de vente d'Adidas.

L’objet du litige est la recherche d’une solution amiable entre les deux
parties pour éviter le risque d’annulation de la vente d'Adidas par Bernard
Tapie dont la valeur est estimée à 709 millions d’euros.
LA PROCEDURE

L’affaire prend un premier virage en 2007. Alors Nicolas Sarkozy vient d’être
élu président de la France, Christine Lagarde la nouvelle ministre de
l’économie et son chef de cabinet Stéphane Richard demandent au CDR
d’accepter le recours à un Tribunal arbitral réclamé par le camp Tapie.
Le tribunal arbitral condamne le CDR à verser 404 millions d’euros indemnité
à ce dernier dont 45 millions pour préjudice moral le 07 juillet 2008. Le CDR
ne conteste pas et ne tente aucun recours en annulation. L’essentiel de sa
sentence qui rend fortune à l‘homme d’affaire est rédigé par l’un des trois
juges arbitres un haut magistrat à la retraite « Pierre Estoup ».
Rapidement des voix s’élèvent pour contester ces décisions. En 2011 des
députés socialistes saisissent la justice et après l’élection de François Holland
en 2012 l’Etat porte plainte contre la décision du tribunal arbitral et dépose un
recours en révision auprès de la cour de cassation et en parallèle un juge
d’instruction est nommé.
L’enquête pénal relève que l’intervention litigieux du magistrat Estoup entache
de fraude l’ensemble de la procédure et les enquêteurs démontrent que des
liens étroits existe entre Tapie son avocat Maurice Lantourne et Pierre
Estoup.
Par la suite les trois sont mis en examen en 2013 pour escroquerie en bande
organisé ainsi que le directeur de cabinet de Christine Lagarde, Stéphane
richard car il lui ait reproché d’avoir refusé un recours contre l’arbitrage et
Christine Lagarde poursuivie pour négligence.
L’ensemble de ses éléments a convaincu la cour de cassation d’annuler en
février 2015 la décision du tribunal arbitral de verser 404 millions d’euros à
Bernard Tapie et aujourd’hui celui-ci réclame 1milliard d’euro à l’état.

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