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Rouges sur les arrangements qui aboutissent parfois à récompenser… l’échec.

Deux organisations
professionnelles, l’AFEP et le MEDEF, ont tenté de répondre à l’émotion suscitée par certains
scandales en édictant une série de recommandations en Octobre 2008 à l’intention des sociétés
cotées. Parmi celles-ci figurent la suppression du cumul contrat de travail-mandat social (V. supra, n°
N548), qui permet parfois au bénéficiaire de jouir d’un double parachute, mais aussi le plafonnement
à deux ans de rémunération des indemnités de départ et l’encadrement des retraites
complémentaires des dirigeants. Ces suggestions sont dépourvues de force obligatoire ; cependant,
la très grande majorité des sociétés concernées ont décidé de les appliquer.

2) Les aspects fiscaux

563. – Quand un dirigeant perçoit une indemnité à l’occasion de la cessation de ses fonctions, il se
préoccupe légitimement de son traitement fiscal. Par principe, les indemnités perçues en cas de
révocation d’un dirigeant sont imposables (CGI, art. 80 duodecies), mais elles sont exonérées dans la
limite :

- soit du montant conventionnel ou légal de l’indemnité de licenciement ;

- soit du plus élevé des deux montants suivants : le double de la rémunération annuelle brute du
bénéficiaire ou la moitié de l’indemnité versée.

En tout état de cause, la fraction exonérée ne peut excéder six fois le plafond annuel de la sécurité
sociale (212 112 £ pour 2011).

564. – Coté société, les sommes sont déductibles dès lors que la rémunération correspond à un travail
effectif et qu’elle n’est pas excessive (CGI, art. 39-1-1°) ; il faut donc vérifier si le versement est
conforme à l’intérêt de la société, dans son principe comme dans son montant (43)(43) (V. infra, n°
583). Après avoir encadré, dans les sociétés cotées, le régime juridique des indemnités ou avantage
alloués au président, directeur général ou directeur général délégué à raison de la cessation ou du
changement de fonctions (V. supra, n°559), le législateur a décidé d’en plafonner la déductibilité
fiscale dans la loi de finance pour 2009 : ces rémunérations ne sont déductibles que dans la limite de
six fois le plafond annuel de la sécurité sociale par bénéficiaire (212 112 £ pour 2011) (CGI, art.39-5
bis).

3) Les aspects sociaux

565. – Du point de vue des cotisations sociales et contributions sociales (CSG, CRDS), le principe est
que les indemnités imposables fiscalement sont de la même façon soumises à cotisations et
prélèvement sociaux (CSS, art. L. 241-1). La réciproque n’est pas vraie puisque les indemnités
exonérées d’impôts sont désormais soumises à cotisations et contributions sociales au-delà d’une
limite fixée à trois fois le plafond annuel de la cotisation sociale (106 056 pour 2011). Egalement, les
indemnités supérieures à 30 fois le plafond annuel de la sécurité sociale (1 060 560 £ pour 2011) sont
assujetties à cotisations et contributions sociales dès le premier euro. Voilà qui est dissuasif pour les
intéressés comme pour les sociétés débitrices.

(43)(43)
CE, avr. 1999 : RTD com. 2000, p. 214, obs. Fl. Deboissy : déductible de l’indemnité versée au PDG révoqué au motif
que le versement a eu pour but de permettre à la société, en gardant l’ancien dirigeant à son service comme directeur
commercial, de conserver la clientèle attachée à la famille et d’éviter tout litige susceptible de résulter de la baisse de sa
rémunération.
III. Le directeur général et les directeurs généraux délégués

566. – Le directeur général est à la fois chef d’entreprise et le représentant légal de la société : c’est le
vrai patron de la société. Il peut de surcroit présider le conseil d’administration lorsque les deux
fonctions n’ont pas été dissociées (V. supra, n°512).

567. – Directeur général, directeur général délégué, directeur général unique et directeur
technique : gare aux confusions.

On prendra garde à ne pas confondre les personnes suivantes :


 Le directeur général délégué assiste le directeur général (V. infra, n° 575 et s.) ;
 Le titre de directeur général unique est utilisé lorsqu’une seule personne exerce les
fonctions dévolues au directoire dans la SA de type nouveau (V. infra, n° 664) ; par ailleurs,
lorsque les statuts prévoit que le pouvoir de représentation est attribué à un ou plusieurs
membre du directoire autres que le président, ceux-ci portent le titre de directeurs
généraux (V. infra, n° 678) ;
 Le directeur technique, contrairement aux personnes précédentes, n’est pas un dirigent
mais un salarié, cadre supérieur de la société (V. infra, n° 575).

A. La nomination

568. – C’est le conseil, et non l’assemblé, qui désigne le directeur général (C. com. art. L. 225-51-1) ;
toute close contraire serait nulle. La loi impose certaine qualité aux candidats :

 Le directeur général est nécessairement une personne physique (C. com. art. L 225-51-1) ;
 Il ne doit pas être âgé de plus de soixante-cinq ans, mais les statuts peuvent déroger à cette
condition d’âge (C. com. art. L. 225-54) ;
 Une même personne ne peut exercer simultanément plus d’un mandat de directeur général
ou de membre du directoire de sociétés anonymes ayant leur siège sur le territoire français
(C. com. art. L 225-54-1) ; par exception, un deuxième mandat peut être exercé dans une
filiale contrôlée au sens de l’article L. 233-16 (V. infra, n° 1523) ; un deuxième mandat peut
également être exercé dans une autre société, à condition que cette dernière ne soit pas
cotée ;
 Le directeur général peut, sauf exigence statutaire, ne pas être administrateur ; il est ainsi
possible de faire appel à un tiers sans avoir à se préoccuper de lui faire acquérir ou de lui
prêter des actions de la société.

B. Le statut
1) Le statut juridique
a) La difficulté de qualification

569. – Il n’est pas facile de situer le directeur général dans le catalogue des classifications juridique, à
moins de procéder par élimination. Il est avérer qu’il n’a pas la qualité de commerçant, encore qu’il
en possède certaines prérogatives, (il est électeur et éligible à la chambre de commerce et au
tribunal de commerce), et surtout qu’il en subisse certaines servitudes : ainsi, en cas de
redressement judiciaire de la société, il est exposé à certaines sanctions (V. supra, n° 308 et s.).

Il est également certain qu’il n’a pas, à raison de ses fonction, la qualité de salarié ; il ne bénéficie
donc d’aucune des mesures de protections offerte par le droit de travail, d’où par exemple
l’incompétence du conseil des prud’hommes à son endroit ; mais sur le plan fiscal et sur le plan
social, il bénéficie des mêmes avantages que les salariés (V. infra, n° 574). S’il dispose en outre d’un
contrat de travail (V. infra, n° 572), il va de soi qu’il est alors, à ce titre, salarié de la société.

Ni commerçant, ni salarié, qu’est-il donc ? On répond généralement qu’il est un organe social – on
parlait autrefois de fonctionnaire social – dont les pouvoirs sont définis par la loi et ne procède pas
d’un mandat conféré par les actionnaires. S’agissant en revanche des relations avec les actionnaires,
on continu de le qualifier de mandataire social pour justifier sa révocabilité, sa responsabilité et son
obligation de rendre périodiquement compte de sa gestion.

b) Le mode de rémunération

570. – les modalités de rémunération sont variable ; on rencontre même des directions générales non
rémunéré (V. infra, n° 582). Habituellement, la rémunération comprend une partie fixe et une partie
variable constitué d’un intéressement à la progression des affaires (un pourcentage des bénéfices,
voir du chiffre d’affaire). S’y ajoutent les avantages en nature, tel que logement et voiture de
fonction, garde-robe, assurance-vie au profit de l’épouse et des enfants, complément de retraite (V.
infra, n° 586), inscription au cercle et au club de golf, loge à l’opéra, croisière de formation, chirurgie
esthétique… ; attention cependant au risque pénal d’abus de bien sociaux en cas de prise en charge
de dépenses purement privés étrangères à l’intérêt de la société (V. infra, n° 638 et s.). Les options
de souscription ou d’achat d’actions peuvent de même constituer un substantiel complément de
rémunération bénéficiant d’un régime fiscal attrayant (V. infra, n° 804 et s.), de même que des
attributions d’action gratuite (V. infra, n° 820 et s.). S’il cumule sa fonction avec un contrat de travail,
le directeur général peut percevoir un salaire (V. infra, n° 572). S’il a la qualité d’administrateur, il
reçoit également des jetons de présence (V. supra, n° 532).

Comme celle du président (V. supra, n° 544 et 547), la rémunération du directeur général doit être
révélé dans le rapport de gestion.

571. – Qui fixe la rémunération du directeur général ? La loi se contente de préciser que c’est au
conseil de déterminer la rémunération du directeur général (C. com. art. L. 225-53, al. 3). S’agit-il
d’une convention réglementée relevant des formalités de l’article L. 225-38 (V. infra, n° 618 et s.) ?
Pour la cours de cassation, la fixation de la rémunération du PDG n’entre pas dans les champs des
conventions réglementé à raison de son caractère unilatéral, exclusif de toute convention, ce qui est
une vue bien théorique des choses car en fait une véritable négociation s’instaure (44)(44). La
compétence du conseil est exclusive, ce qui condamne la pratique largement répandue qui confie à
un comité ad hoc le soin de déterminer la rémunération du directeur général alors que le comité ne
devrait avoir qu’un rôle consultatif (V. supra, n° 541) (45)(45). En tout état de cause, les actionnaires ne
sont pas invités à voter sur la rémunération ; de là un encouragement aux excès (V. infra, n° 583).
Une solution pourrait consister à donner aux actionnaires la possibilité d’émettre au moyen un avis
sur la rémunération des dirigeants, ce que l’on dénomme ailleurs say on pay ; la solution existe déjà
au Royaume Unis, elle vient d’être rendue facultative en Allemagne.

(44)(44)
Cass. Com. 3 mars 1987: Reve. Sociétés 1987, p. 266, note Y. Guyond; l’arrêt statue à propos d’un complément de
retraite fondé sur le travail accompli par le bénéficiaire et la part qu’il avait prise dans le développement et la réussite
exceptionnelle de l’entreprise.
(45)(45)
Cass. Com. 11 Oct. 2005: JCP E 2005, 1796, note H Hovasse; JPC E 2005, 1834, n° 4, obs. J-J. Caussain, Fl. Deboissy et
G. Wicker: un comité ad hoc avait attribué un complément de retraite au président du conseil d’administration, sans qu’il y
ait eu délibération de cette instance ; l’irrégularité commise justifie le refus de la société de verser le complément de
retraite.
La compétence du conseil d’administration est préalable. Un dirigeant la appris à ses dépens qui
estimé suffisante une ratification à postériori du conseil d’administration ; il fut condamné à restituer
les rémunérations indument perçues(46)(46). Pire, faute de décision préalable du conseil
d’administration, le complément de rémunération alloué au dirigeant ne constitue pas une charge
déductible des résultats de la société (47)(47).

Il n’existe aucun plafond, de là parfois des excès et des débats (V. infra, n° 583).

c) Le cumul avec un contrat de travail

572. – Si le directeur général est membre du conseil d’administration, les conditions posées à l’égard
des administrateurs lui sont applicables (sur les recommandations émises en la matière par les
organisations professionnelle, V. supra, n° 548) : impossibilité pour un directeur général en fonction
de devenir salarié, limitation au tiers des administrateurs salariés, emploi effectif et subordonné (V.
supra, n° 534 et s.).

En revanche, lorsque le directeur général n’est pas membre du conseil d’administration, la seule
condition tient à l’existence d’un emploi effectif et subordonné ; en particulier, la règle de
l’antériorité du contrat de travail ne semble pas être applicable. Si la conclusion du contrat de travail
est postérieure à la prise de fonctions de directeur général, elle est soumise à la procédure des
conventions réglementées (V. infra, n° 621).

S’agissant du lien de subordination, la jurisprudence se montre très attentive. Ainsi la maitrise du


capital par l’intéressé est incompatible avec l’existence d’un lien de subordination ; la solution
semble acquise en ce qui concerne les gérants majoritaires de SARL (V. infra, n° 1073) ; elle doit valoir
pour les mêmes raisons à l’encontre du directeur général majoritaire d’une SA. L’objection tombe si
le directeur général ne détient qu’une participation minoritaire. Il en est ainsi lorsque les actionnaires
de contrôle de la société demandent à l’un des cadres d’en prendre la direction tout en conservant
ses fonctions salariées antérieurs. Sa liberté d’action n’est que relative et il doit prendre les
directives de ses mandats pour ses décisions importantes.

573. – Terminons par deux précisions :

 Toutes les modifications du contrat de travail, une augmentation de salaire ou l’octroi d’un
complément de retraite, doit être soumise aux formalités applicables aux conventions
réglementées (V. infra, n° 621) ; il est donc plus simple d’augmenter la rémunération allouée
ès qualité de directeur général – qui procède d’une décision unilatérale - que celle allouée
ès qualité de salarié – qui procède d’une modification du contrat ;
 Ni l’assemblé ni le conseil n’on compétence pour licencier un salarié ; en cas de cumul des
fonctions, c’est donc le directeur général seul qui a qualité pour se licencier lui-même ; la
marche à suivre est la suivante : le conseil révoque le directeur général et le successeur
licencie le salarié déchu.

2) Le statut fiscal et social

574. – Comme le président du conseil d’administration, le directeur général bénéficie du même statut
fiscal et social que les salariés (V. supra, n° 549). Pour ce qui est de l’ISF, la fonction du directeur
général ouvre droit à l’exonération des actions détenues au titre des biens professionnels (CGI, art.
885 O bis).

(46)(46)
Cass. Com. 15 déc. 1987: Bull. Joly Sociétés 1988, p. 80. – V. A. Picand-L’Amérec, L’autorémunération du président du
conseil d’administration : Bull. Joly Sociétés 1988, p. 319.
(47)(47)
CAA Bordeaux, 10 avr. 2001 : Dr fisc. 2002, n° 7, comm. 124, concl. M. Heinis. – CE, 6 avr. 2001 : Dr. Fisc. 2002, n° 526.
C. – L’assistance du directeur général : le directeur général délégué

1. La distinction d’avec les directeurs techniques

575. – rien n’est plus ambiguë que le titre de directeur (V. supra, n° 567), certaines société ayant la
manie d’en user et d’en abuser. Il ne faut surtout pas confondre le directeur général délégué (c’est
un mandataire social désigné par le conseil d’administration) et les directeurs techniques (ce sont des
cadres supérieurs embauchés par le directeur général). Le premier est la doublure du directeur
général ; les seconds ne sont pas des mandataires sociaux, mais sont de vrais salariés bénéficiant de
toutes les garanties attachées à cette qualité, à qui la responsabilité d’un service a été confiée :
directeur financier, directeur juridique, directeur comptable, directeur de la production directeur de
la communication… Le comble de la confusion est atteint lorsqu’un directeur technique est appelé
directeur général adjoint, ce qui ne veut juridiquement rien dire.

Les directeurs techniques n’ont pas la qualité de représentant légal de la société (V. supra, n° 276) (48)
(48), même s’ils sont promus fondés de pouvoir avec délégation de pouvoirs dans des domaines bien
délimités (V. supra, n° 281). A l’opposé, le directeur général délégué est un mandataire social qui
assiste le directeur général et dispose du pouvoir légal de représenter la société à l’égard des tiers (V.
infra, n° 579).

2. La désignation des directeurs généraux délégués

576. – Sur proposition du directeur général, le conseil d’administration peut donc nommer un ou
plusieurs personnes physiques chargés d’assister le directeur général avec le titre de directeur
général délégué. Le nombre maximum de directeurs généraux délégués est fixé par les statuts ; en
tout état de cause, il ne peut pas être supérieur à cinq (C. comm., art. L. 225-53). La désignation d’un
directeur général délégué est facultative.

3. Le statut du directeur général délégué

577. – les conditions à remplir sont les suivantes :

 Etre une personne physique (C. com., art. L. 225-53) ;


 Ne pas être âgé de plus de soixante-cinq ans, sauf dérogation statuaire (C. com., art. L. 225-
54).

En revanche, il n’est pas nécessaire d’être actionnaire ni d’être administrateur. Le nombre de


mandats de directeurs généraux délégués susceptibles d’être détenus n’est pas plafonné.

Le cumul d’un mandat de directeur général délégué et d’un contrat de travail est envisageable, à
condition que les deux fonctions soient nettement distinguées et qu’il y ait une véritable
subordination de l’intéressé(49)(49) (sur les recommandations émises en la matière par les
organisations professionnelles, V. supra, n° 548). Si le directeur général délégué est membre du
conseil d’administration, les conditions prévues pour les administrateurs lui sont applicables (V.
supra, n° 536). A l’inverse, quand il n’est pas administrateur, il convient sans doute d’admettre,
comme pour le directeur général non administrateur (V. supra, n° 572), qu’aucune condition
d’antériorité n’est exigée : un directeur général délégué en fonction peut donc conclure un contrat

(48)(48)
CA Dijon, 28 nov. 2003 : Dr. Sociétés mars 2004, n° 47, obs. J. Monnet : inopposabilité à la société d’un bail signé par
le directeur des ventes, simple préposé.
(49)(49)
Cass. Soc. 29 janv. 1992 : RJDA 1992, p. 272 : la subordination est notamment induite du fait que le directeur général
avait reçu des « avertissements »pour absences injustifiées.
de travail avec la société en respectant la procédure des conventions réglementées (V. infra, n° 618
et s.).

La rémunération du directeur général délégué est déterminée par le conseil d’administration (C.
com., art. L. 225-53) ; elle donne lieu à information des actionnaires (V. supra, n° 544 et 547).

Enfin, le directeur général délégué bénéficie du même statut social et fiscal que le directeur général
(V. supra, n° 574).

4. La durée des fonctions du directeur général délégué

578. – La durée du mandat du directeur général délégué est fixé par le conseil d’administration en
accord avec le directeur général (C. comm., art. L. 225-56, II).

Le directeur général délégué suit le sort du directeur général (C. com., art. L. 225-55, al. 2) ; aussi, en
cas de décès, démission ou révocation de ce dernier, n’est-il maintenu en fonction que jusqu’à la
nomination d’un nouveau directeur général, sauf à ce dernier à propose au conseil de reconduire le
directeur général délégué dans ses fonctions.

Le directeur général délégué est révocable à tout moment par le conseil sur proposition du
directeur général ; mais, si la révocation a lieu sans juste motif, elle peut donner lieu à dommages et
intérêts à la différence d’un administrateur par exemple (V. supra, n° 524).

5. Les pouvoirs du directeur général délégué

579. – Le directeur général délégué n’a pas de pouvoir propre, mais seulement des pouvoirs délégués,
tels que les a défini le conseil d’administration en accord avec le directeur général (C. com., art. L.
225-56, II al. 1er). Mais cet aménagement interne des fonctions est sans incidence à l’égard des tiers,
puisque les directeurs généraux délégués disposent à l’égard des tiers des même pouvoir que le
directeur général (C. com., art. L. 225-56, II, al. 2). En leur qualité de représentants légaux, ils ont le
pouvoir d’engager la société, les clauses limitant leurs pouvoirs étant inopposables aux tiers (50)(50).

D. La fin des fonctions

580. – La durée des fonctions du directeur général est fixée par le conseil d’administration.
Contrairement à la règle qui vaut pour le président, lorsque le directeur général est membre du
conseil d’administration, la durée de ses fonctions n’est pas calquée sur la durée de son mandat
d’administrateur. D’autres événements mettent fin à ses fonctions : décès, arrivée de la limite d’âge,
démission (V. supra, n° 524 et infra, n° 588), révocation.

581. – le directeur général est révocable à tout moment par le conseil d’administration (C.com., art. L.
225-55T, al. 1 er). Lorsque le directeur général assume les fonctions de président, il est révocable ad
nutum sans qu’un motif soit exigé (V. supra, n° 552 et s.). En revanche, lorsque les fonctions de
président et de directeur général sont dissociées, et si la révocation et décidé sans juste motif, la
révocation peut donner lieu à des dommages et intérêt (C. com., art. L. 225-55). S’agissant de
l’appréciation du juste motif de révocation, il y a lieu de se reporter à la jurisprudence développée à
propos des membres du directoire et des gérants de SARL (V. infra, n°1076) .Outre l’argument-de
l’absence de juste motif, le directeur général peut également invoquer la violation du principe du
contradictoire .Ainsi, malgré l’emploi de la formule «à tout moment » utilisé par l’article L.225-55, le
directeur général doit être mis en mesure de présenter ces observations préalablement à sa
(50)(50)
V. Cass., 10 juin 1997 : Bull. Jolly sociétés 1997, p. 967 ; JCP E 1998, I, 510, n° 7, obs. A. Viandier et J.-J. Caussain :
l’arrêt pose que le directeur général a les mêmes pouvoirs de représenter la société et de l’engager à l’égard des tiers que le
PDG.
révocation. Il peut également obtenir des dommages-intérêts si sa révocation est intervenu dans des
circonstances injurieuses ou vexatoires (V. supra, n°555). Une indemnité conventionnelle est
envisageable ; elle obéit aux mêmes règles que celles concernant le président et le directeur général
(V. supra, n°558 et s.).

1. Le dirigeant bénévole

582. – Les fonctions de dirigeants peuvent être gratuites ; même bénévoles, ils n’en doivent pas
moins être vigilants, car la gratuité n’emporte pas l’irresponsabilité. Ni le repentir d’ailleurs : un
président n’avait jamais demandé de rémunération ; au moment de la liquidation amiable de la
société, il réclame 128 000 £ au motif que toute prestation de travail mérite salaire ; cette prétention
est écartée au motif de l’inapplication des règles du droit du travail aux mandataires sociaux (Cass.
Com., 12 janv. 1993 : Bull Jolly Sociétés 1993, p. 338, note Y. Chaput).

D’une façon générale, faute de rémunération, le dirigeant n’exerce pas d’activité professionnelle,
ce qui entraine d’importantes conséquences tant sur le terrain social que fiscal : à défaut de
rémunération, le dirigeant bénévole d’un SA ne peut pas être affilié au régime général de sécurité
sociale des salariés (Cass. ch. réunie, 24 juin 1966 : Rev. sociétés 1967, p. 136) ; il ne relève pas pour
autant du régime des non-salariés ; il ne bénéficie donc d’aucune couverture sociale.

Sur autre plan, les dirigeants condamnés à combler le passif social peuvent, sous certaines
conditions, considérer les sommes ainsi versées comme une charge déductible de leurs
rémunérations imposable (V. supra, n° 303) ; encore faut-il qu’il y ait rémunération, car il n’y a de
charge déductible que là où il y a revenu imposable ; un PDG qui avait accepté son mandat sans
rémunération l’a appris à ses dépens (CE, 18 févr. 1985 : JCP E 1985, II, 14526, concl. De
Guillenschmidt et note C. David). La solution est identique pour le dirigeant bénévole s’étant porté
caution de sa société : faute de revenu, la somme versée au créancier suite à la mise en œuvre du
cautionnement n’est pas déductible (CE, 26 nov. 1999 : RJF 1/2000, n° 50 ; RTD com. 3/2000, p. 752.
obs. FL. Deboissy).

Les biens professionnels sont exonérés de l’impôt de solidarité sur la fortune ; sous certaines
conditions, l’exonération est étendue aux droit sociaux dont sont titulaires les dirigeants de société ;
mais la loi a précisé que les dirigeants bénévoles ou peu rémunérés ne sauraient bénéficier d’une
telle exonération (CGI, art. 885 O bis).

Bref, le bénévolat est hors de prix pour les dirigeants sociaux.

2. Les dirigeants surpayés

583. – Pour les dirigeants rémunérés, il n’y a ni planché ni plafond à respecter. Ils ont droit à une
« juste rémunération », précepte moral qui a les mêmes vertus d’ambiguïté que la notion de « juste
prix ». Il est légitime qu’un haut niveau de rémunération récompense talents et résultats ; en
revanche, si les résultats se dégradent et que la situation financière devient critique, il serait
inconvenant d’octroyer aux dirigeants de substantielles augmentations (indexer sur les déficits ?).

Périodiquement, les esprits s’enflamment, et pas seulement en France, devant le niveau de


rémunération de dirigeants des très grandes entreprises. L’AFEP et le MEDEF ont tenté d’allumer un
couvre-feu en janvier 2007 en publiant des recommandations sur la rémunération des dirigeants
mandataires sociaux de sociétés cotées, qui ont été intégré dans leur rapport sur le gouvernement
d’entreprise ; à coté de divers conseils de procédure, on y trouve des remarques inodores du genre :
« la rémunération des dirigeants de l’entreprise doit être mesurée, équilibrée, équitable et renforcer
la solidarité et la motivation à l’intérieur de l’entreprise » (Recommandations, p. 4). De telles
formules, tout aussi lisse que creuses, font irrésistiblement penser aux fameux « à consommer avec
modération » dont on connait l’efficacité en matière de lutte contre l’alcoolisme. Dans la foulée, le
MEDEF a créé un Comité de supervision des rémunérations susceptible d’être par les conseils
d’administration et présidé par une haute personnalité de la place, dont le moins que l’on puisse dire
est qu’il ne s’est pas appauvri durant sa vie de dirigeant social d’une grande compagnie d’assurance
(cf. Le figaro 6 mai 2009). Cet éminent Comité des sages ne parait pas surchargé de travail.

Si l’on veut éviter que le législateur s’en mêle, des solutions plus énergiques seraient nécessaires
à l’image de ce qui se pratique dans certains pays : vote indicatif des actionnaires sur la
rémunération, fixation d’un plafond de rémunération par l’assemblée. C’est le prochain scandale qui
les rendra nécessaires.

Cependant, des moyens existent d’ores et déjà pour discipliner les appétits financiers des
dirigeants trop gourmands, en droit des sociétés et en droit fiscal.

a. En droit des sociétés

Les minoritaires peuvent demander l’annulation de la délibération du conseil d’administration pour


abus de majorité (CA Paris, 30 mars 1977 : Rev. sociétés 1977, n° 3, p. 470, note J.H.). De la même
façon si le dirigeant, par exemple le gérant d’une SARL, profite de sa position d’associé majoritaire
pour s’octroyer une rémunération excessive (V. infra, n° 1063), les associés minoritaires peuvent
demander l’annulation de la décision sur le fondement de l’abus de majorité et engager sa
responsabilité civile (CA Versailles, 13 oct. 1988 : Rev. sociétés 1989, p. 87, obs. Y. Guyon).
Egalement, si dirigeant s’est octroyé irrégulièrement des augmentations de salaire qui ont mis la
société en difficulté, celle-ci peut demander réparation du préjudice subi (CA Paris, 11 oct. 1988 :
Bull. Joly Sociétés 1988, P. 920). Dans les cas les plus graves, les dirigeants peuvent être condamnés
pour abus de biens sociaux (Cass. Crim., 13 déc. 1988 : Rev. sociétés 1989, p. 257, note B. Bouloc :
dirigeant de fait dont la rémunération représente près du tiers de la marge brute et près de la moitié
des frais généraux. – Cass. Crim. 22 sept. 2004 : Rev. socités 2005, p. 200, note B. Bouloc : dirigeant
d’une société connaissant de graves difficultés, dont la rémunération variait en fonction du chiffre
d’affaires, et qui émettait des factures fictives de manière à augmenter artificiellement le chiffre
d’affaires et donc sa rémunération).

b. En droit fiscal

C’est le fisc qui est le censeur le plus vigilant, s’appuyant sur l’article 39-1-1° du code général des
impôts, qui dispose que « les rémunérations ne sont admises en déduction des résultats que dans la
mesure où elles correspondent à un travail effectif et ne sont pas excessives eu égard à l’importance
du service rendu » (V. aussi, pour le plafonnement de la déductibilité fiscale des indemnités de
départ, supra, n° 571). Cette police fiscale des rémunérations, qui constitue une illustration légale de
la théorie de l’acte anormal de gestion (V. supra, n° 391 et s.), suscite querelles, indignations et
contentieux. Dans les grandes sociétés, privées ou publiques, le fisc se garde bien de remettre en
cause les rémunérations, même élevées, allouées aux dirigeants, car elles reflètent généralement
l’état du « marché des dirigeants ». Son contrôle s’exerce en fait essentiellement à l’encontre des
dirigeants de sociétés familiales ; possédant la majorité du capital, ils déterminent plus ou moins
généreusement le montant de leur rémunération, d’où des abus possibles. En tout état de cause, le
montant de la rémunération doit être apprécié au cas par cas en tenant compte des services
effectivement rendus à la société (CE, 23 janv. 2002 : Dr. fisc. 2002, comm. 382, concl. S. Austry ; RJF
4/2003, n° 378).
La rémunération jugée excessive est réintégrée dans les résultats imposables de la société. Quant
au dirigeant, il est imposé sur ce montant, non selon le régime des salaires mais selon celui des
distributions irrégulières de bénéfices (CGI, art. 111-d) ; si le dirigeant atteint la tranche maximale de
l’impôt sur le revenu, le fisc empoche, en additionnant le supplément d’impôt sur les sociétés et le
supplément d’impôt sur le revenu, une grande partie du montant de la rémunération excessive,
laquelle se trouve quasiment confisquée.

Dans les petites et moyennes sociétés, le phénomène de rémunérations excessives est pour une
large part un héritage du passé en raison de l’attrait qu’exerçait le statut fiscal et social des salariés ;
aujourd’hui, au-delà d’un certain plafond, mieux vaut être rémunéré sous forme de dividendes plutôt
que par des salaires.

c. En morale des affaires

La crise économique et financière a mis en lumière des situations politiquement et socialement


inacceptable : ainsi des entreprises qui recourent massivement au chômage partiel ou décidant des
licenciements important, mais continuent d’accorder des rémunérations exorbitantes à leur dirigeant
voire les augmente.

Lorsque l’Etat est appelé à la rescousse et contribue à un plan de soutien, il a les moyens de cesser
cette immoralité et ne il s’en prive pas. Au Etats unis, par exemple, les dirigeants des sociétés
recevant l’aide du gouvernement fédéral voient leur rémunération plafonnée à 500 000 $ ; et dans le
même temps, leurs golden parachute sont limités à un an de rémunération. Des initiatives analogues
ont été prises en Allemagne, au Royaume uni et au Pays bas (les Echos 5 fév. 2009).

En France, le personnel politique a déclaré à plusieurs reprises son intention de suivre le même
chemin. Un premier et timide pas a était fait avec l’encadrement des bonus des dirigeants
(autrement dit la partie variable de leur rémunération) lorsque leur société fait l’objet d’une aide de
l’Etat (D. n° 2009-348, 30 mars 2009, art. 5) ; ainsi le bonus ne peut plus être fonction du cours de
bourse, mais doit prendre en compte la performance de l’entreprise et son degré dans le moyen
terme.

3. Le dirigeant sous-payé

584. – le SMIC n’est pas applicable aux dirigeants de société car ils n’ont pas la qualité de salarié au
regard du droit de travail. On en conclut que l’URSSAF ne saurait calculer les cotisations dues par un
dirigeant bénéficiant du régime social des salariés sur une base au moins égale au SMIC lorsque la
rémunération réellement perçue est inférieure (Cass. Soc., 28 mars 1984 : Bull. civ. 1984, V, n° 129, p.
100).

Si certains dirigeants se satisfont d’une modeste rémunération, inférieure au SMIC, d’autres, à


l’unisson de leurs salariés, réclament une revalorisation régulière, parfois substantielle, de leurs
appointements. Comment régler le conflit lorsque « l’autorité de tutelle » (le conseil d’administration
dans la SA, l’assemblé générale dans la SARL) fait la sourd oreille aux « légitimes revendications » du
dirigeant ?

Une chose est sure : le dirigeant ne peut se faire justice à lui-même et décider unilatéralement une
augmentation – même raisonnable – de sa rémunération. C’est l’occasion de rappeler le principe de
hiérarchie des organes sociaux : Un organe ne saurait s’arroger une prérogative que la loi réserve à
un autre organe (V. infra, n° 594). Le dirigeant qui peut enfreint ce principe encourt une double
sanction : sur le plan civil, il sera tenu de restituer la rémunération indument perçue ; sur le plan
pénal, il risque une condamnation pour abus de biens sociaux (Cass. Crime., 15 juill. 1981 : Bull Jolly
Sociétés 1981, p. 840).

Reste le recours aux tribunaux. Mais ceux-ci sont-ils compétents pour arbitrer la juste
rémunération à laquelle peuvent prétendre les dirigeants ? Tout dépend des circonstances. Par
principe, les tribunaux, qui se gardent de toute immixtion dans le fonctionnement des organes
sociaux, n’ont pas le pouvoir de modifier la rémunération allouée aux dirigeants dès lors qu’il n’est
pas établi que la décision est irrégulière ou abusive (V. infra, n° 1064). A contrario, les juges
retiennent leur compétence en cas d’irrégularité ou d’abus. En voici un exemple concernant un
gérant de SARL, mais la solution vaudrait de la même façon pour un dirigeant de SA. Une SARL,
exploitant une supérette, est contrôlée à égalité par deux familles : M. H (le gérant) et son épouse
(50% des parts), M. T et sa fille (50% des parts), les statuts prévoient que le gérant recevra à titre de
rémunération de son travail et en compensation de la responsabilité attachée à la gestion un
traitement, comportant une partie fixe et une partie proportionnelle. Les résultats de la supérette
progressant de façon satisfaisante, M. H réclame une actualisation de sa rémunération. Qu’il puisse
participer au vote sur sa rémunération (V. infra, n° 1063), sa demande n’a aucune chance d’aboutir
en raison de l’obstruction du clan T. II obtient en fin de compte satisfaction devant les tribunaux qui
tranchent après avoir désigné un expert (CA Versailles, 20 sept. 1990 : Rev. Sociétés 1991, p. 80, note
CI. Rocca).

4. Le dirigeant chômeur

585. – les salariés bénéficient d’une assurance-chômage, mais non les dirigeants de sociétés, même
s’ils sont affiliés en tant que tels au régime général de sécurité sociale ; il n’en va autrement qu’en
cas de cumul d’un contrat de travail et encore les ASSEDIC exercent-elles un contrôle vigilant sur ce
point. Le dirigeant titulaire d’un contrat de travail qui tient qui tient à être rassuré sur sa couverture
sociale peut prendre les devants et demander à l’ASSEDIC de se prononcer sur la validité du cumul de
fonction (Rép. min. à M. Gourmelon : JOAN, 27 avr. 1992, p. 1986) ; une réponse positive le met à
l’abri de toute contestation ultérieure en matière d’AGS ou d’allocation de chômage.

Il n’est pas rare de voir des dirigeants inscrits au pôle emploi, soit que la société ait déposé le bilan,
soit qu’ils aient été révoqués. A défaut de protection légale, les syndicats patronaux ont mis sur pied
un régime volontaire d’assurance-chômage.

5. Le dirigeant pensionné

586. – Le dirigeant qui prend sa retraite a droit aux mêmes pensions de retraite que les salariés
(régime général, régime des cadres...). Cela ne représente pas le niveau antérieur de rémunération.
D’ou la pratique de certaines sociétés d’allouer aux anciens dirigeants un complément de retraite,
réversible le plus souvent sur la tête du conjoint survivant. Cette pratique des retraites chapeau ou
retraites dorées suscite un abondant contentieux (A. Charveriat, Attribution d’une retraite a un
dirigeant : RJDA 1992, p. 439).

a) En droit des sociétés

On s’accorde en général à voir dans la pension un complément ou un substitut de la rémunération


du dirigeant, d’où la compétence du conseil d’administration quant à son attribution (V. supra, n°
571). Ceci explique que la cour de cassation fasse échapper l’octroi de la pension, présentée comme
un complément de rémunération, à la procédure des conventions règlementées prévu à l’article L.
225-38 du code de commerce (V. infra, n° 620) ; encore faut-il que la société ne soit pas cotée (V.
supra, n° 558) et que la pension réponde aux trois conditions suivantes (Cass. com., 3 mars 1987 :
Rev. societes 1987, p. 266, note Y. Guyon. – Cass. com., 10 fevr. 1998 : Bull. Joly Sociétés 1998, p.
521, note p. Le Cannu) :

– être justifiée par les services rendus à la société pendant l’exercice des fonctions ;
– être proportionnée à ces services ;
– ne pas constituer ne charge excessive pour la société.

Lorsque ces conditions sont remplies, la compétence du conseil d’administration est exclusive et il
n’est pas du pouvoir de l’assemblée générale d’annuler la décision qui a été régulièrement prise
(Cass. com., 22 janv. 1991 : Rev. sociétés 1992, p. 61, note J.-P. Legros).Parce qu’il doit faire l’objet
d’une décision du conseil d’administration, l’octroi d’un complément de retraite ne peut pas résulter
d’une ratification implicite par le conseil (Cass. com., 11 oct. 2005 : JCP E 2005, 1796, note H.
Hovasse ; JCP E 2005, 1834, n° 4, obs. J.-J. Caussain, Fl. Deboissy et G. Wicker). Egalement le conseil
d’administration est seul compétent pour supprimer une pension viagère réversible attribué à un
ancien président lorsque celle-ci constitue une charge excessive eut égard aux difficultés
économiques rencontrées par la société (Cass. com., 24 oct. 2000 : JCP E 2001, p. 37, note Y. Guyon).
L’ex dirigeant ne peut se prévaloir d’aucune rente de situation : sa situation est marquée de sceau de
la précarité.

En revanche, si les conditions exposées plus haut ne sont pas remplies ou si la société est cotée (C.
com., art. L. 225-42-1 et L. 225-90-1), la pension est analyser comme une indemnité exceptionnelle,
devant être soumise à la procédure des conventions réglementées de l’article L. 225-38, puisque
détachée de la rémunération normale du dirigeant (rappr. Cass. com., 7 Juill. 2004 : BRDA 17/2004,
n° 2). Ainsi a-t-il été jugé que l’octroi d’une retraite complémentaire au président de carrefour aurait
dû respecter la procédure des conventions réglementées ; les juges ont notamment relevés que
l’intéressé avait perdu la confiance des actionnaires, que le cours de l’action avait chuté de 57% et
que l’octroi de la pension aurait nécessité l’inscription dans les comptes d’une provision de cinquante
million d’euro ; faute d’avoir été soumise à cette procédure, la retraite a été annulée (Cass. com., 1à
nov. 2009 : Bull. Joly Sociétés 2010, 31, p. 144, note B. Saintourenes ; JCP E 2010, 1087, note Y.
Paclot ; Rev. sociétés 2010, p. 38, note P. Le Cannu ; RJDA 2/2010, n° 162).

b. En doit fiscal

Admettre la déductibilité fiscale des pensions de retraite suppose de caractériser la conformité du


versement à l’intérêt sociale (référence obligée à la théorie de l’acte anormal de gestion, V. supra, n°
391), ce qui conduit à distinguer les régimes de retraite présentant un caractère collectif et
impersonnel et les pensions allouées nominativement à un dirigeant.

Lorsque les cotisations sont versées au titre de régimes de retraite procédant d’obligations légales,
contractuelles, ou même de régimes institués par l’employeur lui-même, les cotisations constituent
des charges déductibles si ces régimes s’appliquent de plein droit à l’ensemble du personnel ou à
certaines catégorie de celui-ci (pour une espèce ou le caractère collectif et impersonnel a été retenu
alors même que, à la date de souscription, seul le PDG était scriptable de bénéficier du contrat, CE, 8
juill.2005, 259251 :RJF 2005, n° 1187. – Comp., CE, 21 déc. 2007, 3e ss-sect., n° 284629 : RJF2008, n°
539) ; on considère alors que les versements sont conformes à l’intérêt de l’entreprise.

En revanche, les pensions ou avantages particuliers allouées à un dirigeant ad nominem en raison


de services rendus ne sont déductibles fiscalement des résultats de la société qu’à titre exceptionnel.
Le fisc est particulièrement intransigeant et ne reconnait la légitimité de la pension que si elle a la
nature d’une aide justifiée par l’état de besoin de l’ancien dirigeant et fondée sur une sorte
d’obligation naturelle d’assistance alimentaire à la charge de la société (CE, 15 fevr. 2002 : JPC E
2002, p. 602 ; RJF 5/2002, n° 479) ; autrement dit, il faudrait supposer que l’ancien dirigeant,
devenu clochard, en soit réduit à « faire la manche »… ; hors de là, la pension est considérée
anormale et ne saurait venir en déduction du bénéfice imposable pour le calcul de l’impôt sur les
sociétés.

En matière d’impôt sur la fortune, le dirigeant qui part en retraite, parce qu’il n’exerce plus des
fonctions dirigeantes dans la société, perd le bénéfice de l’exonération des titres dont il est
propriétaire (CGI, art. 885 O bis). Deux solutions sont envisageables. Il suffit de dissocier les fonctions
de président et de direction générale et de confier la seule présidence à l’ancien PDG ou de
transformer la société en SA de type nouveau et de le désigner comme président du conseil de
surveillance.

6. Le dirigeant amoureux

587. – Chercher la femme… ; l’invitation, politiquement incorrecte, vaut en droit des sociétés comme
ailleurs. Voici une affaire pittoresque dans laquelle les charmes d’une secrétaire ont entrainé une
grave crise sociale ; le président d’une SA devient amoureux d’une assistante et licencie le mari
encombrant, employé dans la même entreprise ; la société est condamné à verser au mari de lourdes
indemnités pour licenciement abusif ; pour empêcher au président de se livrer à d’autres
extravagances ruineuses pour la société, les minoritaires obtiennent la nomination en justice d’un
administrateur provisoire (CA Rouen, 25 sept. 1969 ; JCP 1970, 16219, note Y. Guyon). On aurait tort
d’en conclure que le président ne puisse être amoureux ; il peut l’être, et on lui souhaite, à condition
que ses pulsions ne troubles pas la paix sociale.

D’autres désagréments peuvent survenir l’orque le dirigeant cesse d’être amoureux. En voici une
illustration : dans une petite SARL familiale, le mari exerce les fonctions de gérant majoritaire, tandis
que son épouse, associé minoritaire, le second en tant que salariée. Divorce. L’épouse lance une
guérilla judiciaire : demande de dissolution de la société pour mésentente, demande de désignation
d’un administrateur provisoire pour crise grave… Il y a effectivement crise. L’époux-gérant y met fin
en licenciant l’épouse-salariée ; le licenciement n’est pas considéré comme abusif, le dissentiment du
couple rendant impossible la continuation du contrat de travail dans une entreprise de petite taille
nécessitant de bonnes relations entre deux personnes appelées à collaborer constamment (CA Aix-
en-Provence, 3 janv. 1990 : Dr. sociétés janv. 1991, p. 4).

Dans le même désordre d’idées, il a été jugé que l’existence d’une procédure de divorce entre le
gérant et son épouse associée constituait un motif de révocation du gérant (CA Rouen, 13 juin 1991 :
jurisdata n° 1991-050351. – Adde CA Versailles, 13 nov. 2007 : RJDA 4/2008, n° 430 ; la révocation est
jugée infondée), comme la découverte de l’existante d’une famille naturelle (Cass. com., 25 sept.
2007, n° 06-12274 : BRDA 22/2007, n° 8, Dr. sociétés 2008, n° 28, obs. R. Mortier) ; aux lecteurs qui
pourraient être tenté de conclure au retour de l’ordre moral, il faut préciser que, dans cette affaire,
le gérant de la société (civile) immobilière avait modifié les modalités de gestion du patrimoine social
en le mettant en location, ce qui avait privé son épouse et ses enfants de la possibilité d’habité
l’immeuble considéré, avant de prendre le large pour rejoindre la famille naturelle qu’il avait
considérée parallèlement.

7. Le dirigeant démissionnaire
588. – le code du commerce est discret sur la question de la démission des dirigeants. Raison de plus
pour que les statuts imposent un minimum de précaution, l’institution d’un délai de préavis
notamment. En cas de contentieux, les tribunaux se réfèrent aux règles du mandat. Or, l’article 2007
du code civil dispose que « le mandataire peut renoncer au mandat en notifiant au mandant sa
renonciation ». Il s’agit d’un droit discrétionnaire qui n’a pas à être justifié ; en application de ce
principe, nul ne doit demeurer prisonnier de sa fonction. Mais liberté ne signifie pas licence ; le
dirigeant engagerait sa responsabilité et pourrait être condamné à des dommages-intérêts si la
démission intervenait à contretemps, dans des conditions intempestives, ou dans l’intention de nuire
à la société. Un minimum de civilité est requis de la part du dirigeant qui abandonne son poste.
L’existence d’un motif légitime (désaccord sur un point important) et le respect de délais
raisonnables de préavis interdisent de qualifier la démission d’abusive (CA paris, 12 mai 1993 : JCP E
1994, 331, n° 7, obs. A. Viandier et J.-J. Caussain).

Le dirigeant démissionnaire ne saurait exiger des dommages-intérêts puisqu’il quitte la société à sa


seule initiative. Encore faut-il qu’il s’agisse d’une vraie démission et non d’une révocation déguisée.
On ne s’y trompe pas quand on dit d’un personnage qu’il a « démissionné ». Parfois, toutes les
parties en présence sont d’accord pour camoufler la révocation sous la forme moins infamante d’une
démission, assortie le cas échéant d’une confortable indemnité. Dans d’autres cas, les maitres de
l’affaire s’emploient à forcer le dirigeant en place à présenter sa démission, de façon à le priver de
tout droit à indemnité ; la démission équivaut alors à une révocation ; un gérant d’une SARL
« démissionné » de la sorte a pu obtenir des dommages-intérêts pour révocation sans juste motif
(Cass. com., 30 mai 1980 : Bull. civ. 1980, IV, n° 224, p. 181), de la même façon, le gérant qui a remis
entre les mains de l’associé majoritaire d’une SARL une lettre de démission signé en blanc pourra
plaider, lorsque la lettre cessera d’être blanche, qu’il a été l’objet d’une révocation abusive (V. infra,
n° 1106).

Quant au dirigeant qui, de façon impulsive et sous le coup de l’émotion, donne sa démission, est-il
en droit de la reprendre ? La réponse est négative. Sauf stipulation contraire des statuts, la démission
produit tous ses effets dès lors qu’elle a été portée à la connaissance de la société, aucune
acceptation de cette dernière n’étant nécessaire. Il s’ensuit que la démission ne peut faire l’objet
d’une rétractation, son auteur pourrait en contester seulement la validité en démontrant que sa
volonté n’a pas été libre et éclairée (Cass. com., 22 févr. 2005 : JCP E 2005, 683, note J.-L. Navarro). Il
s’ensuit également selon la chambre sociale de la cour de cassation, que la méconnaissance de
l’obligation statuaire de respecter un préavis peut seulement ouvrir droit à des dommages et
intérêts, sauf pour le dirigeant démissionnaire à établir qu’il était dans l’impossibilité de continuer le
mandat (Cass. soc., 1er févr. 2011, n° 10-20953 : Bull. Joly Sociétés 2011, 183, p. 373, note B.
Dondero ; Dr. sociétés 2011, n° 65, obs. M.-L. Coquelet : par suite, le directeur général
démissionnaire d’une SA, par ailleurs titulaire d’un contrat de travail, a pu, pendant le délai de
préavis, valablement être désigné comme délégué syndical).

Vis-à-vis des tiers, la situation est différente et la démission ne leur est opposable que du jour ou
les formalités de publicités sont effectuées (Cass. com., 28 nov. 1995 : RJDA 1996, p. 362. – V. supra,
n° 270). Aussi un administrateur démissionnaire est-il fondé à exiger en justice que soit mentionné le
caractère erroné de sa qualité d’administrateur sur tous les documents sociaux, de même que la
publication de la décision de justice dans un journal d’annonces légales (CA Paris 15 mars 2002 : JCP E
2003, 1639, n° 4, obs. J.-J Caussain, Fl Deboissy et G. Wicker).

8. Le dirigeant incompétent
589. – La compétence n’est pas une condition de nomination et n’importe qui, n’aurait-il aucune
notion de comptabilité, de droit ou de gestion est autorisé à diriger une entreprise. Il peut donc
arriver que le dirigeant social soit incompétent… et que l’on s’en aperçoive. Cela entraine diverses
conséquences. Ainsi l’incapacité notoire d’un gérant de SARL – attestée par les créanciers de
l’entreprise, le propriétaire du local commercial, le comptable agréé (qu’en disait la concierge ?)... –
constitue un juste motif de révocation dispensant de la société d’indemniser le dirigeant limogé ; la
cour d’appel ajoute même, ce qui est un mode d’appréciation insolite, que le bien-fondé de la
révocation s’est trouvé confirmé par la progression du chiffre d’affaires consécutive au congédiement
de l’intéressé (CA Agen, 9 nov. 1989 : cah. Jurispr. Aquitaine 1/1990, n° 2632, p. 85, obs. p. Le
Cannu). Pareillement, un gérant qui travaillerait en dilettante pourrait être révoqué sans
indemnisation (Cass. com., 22 oct. 2002 : Bull Joly Sociétés 2003, p. 182, obs. G. Baranger ; preuve
non apportée en l’espèce).

Autre incidence éventuelle de l’incompétence : la condamnation du dirigeant à des dommages et


intérêts (V. supra, n° 283 et s.) ou la condamnation en responsabilité pour insuffisance d’actif si la
société est mise en redressement judiciaire, puisque la faute de gestion est l’un des critères de mise
en œuvre de l’article L. 651-2 du code de commerce (V. supra, n° 310 et s.).

9. Le dirigeant suicidaire

590. – Une société est-elle responsable du suicide de son directeur général survenu peu de temps
après que ce dernier ait reçu une lettre de convocation au conseil d’administration dont l’ordre du
jour comporté l’étude de sa révocation ? Telle est la question, délicate et inédite, qui a été soumise à
la cours d’appel de Reims en 2003 (CA Reims, 10 nov. 2003 : jurisData n° 2003-237240). La cour
d’appel rejette la demande d’indemnisation des héritiers au motif notamment que la procédure avait
été régulière, que l’intéressé avait eu le temps de préparer utilement sa défense et qu’il n’ignorait
pas avoir « gravement failli aux directives expressément données quant aux modalités prévues pour
honorer la commande du principal client ». La cour conclut à l’absence de faute et ajoute qu’au
surplus il n’existait aucun lien de causalité entre le comportement de la société et le suicide du
directeur général dès lors qu’aucun indice dans le comportement de la victime ne laissait augurer un
tel acte, qui procédait du seul libre arbitre de son auteur. Effectivement, pour le juriste, au-delà du
coupe-problème humaine, c’est bien ce libre arbitre qui empêche de reconnaitre la responsabilité de
la société ; en revanche, si la liberté morale de l’intéressé a été profondément altérée par le
comportement de la société qui aurait harcelé gravement le dirigeant, ou qui l’aurait humilié, alors la
responsabilité de la société serait peut-être engagée. On peut sur ce point évoquer la jurisprudence
développé en droit du travail à propos du suicide, lequel est qualifié d’accident du travail s’il
s’explique par la pression psychologique de l’employeur (rappr. Cass 2 e civ., «  avr. 2003 : RJS 7/2003,
n° 938), mais n’est pas justiciable d’une telle qualification s’il résulte d’un acte réfléchi et volontaire.

On rapprochera cette situation de celle du dirigeant atteint de troubles psychologiques et dont il a


été jugé qu’un tel état de santé est un juste motif de révocation dès lors qu’il constitue une menace
pour le fonctionnement de la société (CA, Paris, 5 mars 2004 : RJDA 11/2004, n° 1226 ; gérant de
SARL). Chemin faisant, c’est la question de la production de pièces se rapportant à l’état de santé du
dirigeant qui se pose ; il a été jugé à cet égard que les exigences de la protection de la vie privée
n’interdisent pas une telle production (Cass. com., 15 mai 2007, n° 715 F-PB : BRDA 14/2007, n° 7) ; la
défense des intérêts de la société peut justifier la production de certificats médicaux et
d’ordonnances ; la cour considère que le principe de légalité des armes (conv. EDH, art. 6) conduit à
autoriser les parties à prouver tout élément de fait essentiel au succès de ses prétentions. On
observera que dans les sociétés cotées, dès lors que le dirigeant est inséparable de la société qu’il a
fondée, au moins dans l’esprit des investisseurs, la question se pose de la nécessaire information du
marché en cas de maladie grave du dirigeant (Rappr. Le cas de Steve Jobs in New York Times 17 janv.
2011).

10. Le dirigeant incapable

591. – Il faudrait en réalité parler du « dirigeant personne protégée » puisque la notion d’incapable
majeur a été abandonné par la loi du 5 mai 2007, ce qui est un bel exemple d’euphémisme législatif.
Le législateur n’a pas saisi l’occasion de la réforme du droit des personnes protégées, puisque tel est
désormais leur nom, pour envisager la situation du dirigeant. Un mineur non émancipé, un majeur
sous tutelle ou encore un majeur sous curatelle peut-il devenir dirigeant social ? Que doit-on décider
lorsqu’une mesure de protection intervient en cours de mandat social ? Tout au plus le décret du 22
décembre 2008 (V. supra, n° 107) prévoit-il que la candidature aux fonctions de gérant ou
d’administrateur est regardée en toute circonstance comme un acte de disposition. On relèvera
d’abord que le texte ne mentionne pas les fonctions dirigeantes qui, dans la SA, ne supposent pas la
qualité d’administrateur (directeur général et directeur général délégué), pas plus qu’il n’envisage les
fonctions dirigeantes dans la SA à directoire et conseil de surveillance ; par un argument par
analogie, voire à fortiori, il semble que la même solution doit être retenue. Il faut ensuite inférer de
la qualification d’acte de disposition posée par le texte que, pour postuler à une fonction dirigeante,
la personne protégée doit se faire assister (régime de la curatelle) ou obtenir les autorisations
nécessaires (régime des mineurs et des majeurs sous tutelle) ; cela laisse donc admettre que la
personne protégée est apte à être titulaire d’un mandat social (capacité de jouissance).

Telle est au demeurant l’orientation de la jurisprudence ainsi qu’en atteste l’espèce suivante. Le
président du conseil d’administration d’une SA placé sous curatelle a mandaté sa fille, en sa qualité
de secrétaire chargée de la gestion administrative, aux fins de conclure une transaction au nom de la
société et d’assister aux négociations. La société qui contestait avoir été régulièrement représentée a
été déboutée au motif que le représentant légal placé sous curatelle n’était « pas frappé d’une
interdiction d’exercer sa fonction de président du conseil d’administration à laquelle il n’avait pas
renoncé » (Cass. com., 29 sept. 2009, n° 08-15125 : JCP E 2009, 2066, note H. Hovasse). La solution
est paradoxale : le majeur sous curatelle a pu valablement transiger seul au nom de la société là ou,
s’il avait agi en son nom propre, il aurait du être assisté de son curateur (C. civ., art.467 et 506). Ce
qui pose la question suivante : une personne qui ne peut gérer seule son propre patrimoine peut-elle
valablement gérer le patrimoine d’autrui ? Il serait logique de répondre par la négative (V. en ce sens,
Avant-projet Catala de réforme du droit des obligations et de la prescription, art. 1121-2, selon lequel
le représentant ne peut entreprendre ou poursuivre la mission à laquelle il est appelé s’il est atteint
d’une incapacité ou frappé d’une interdiction). Faute de prévisions légales, il revient donc aux statuts
de préciser la capacité requise pour exercer des fonctions dirigeante tout en prévoyant que le
dirigeant est réputé démissionnaire si ces conditions viennent à manquer en cours de mandat social.

11. … et d’autres encore

592. – Voici cinq autres portraits de dirigeants à accrocher, faute de place, au fond de la galerie :

– Le dirigeant lointain ; peut-on déménager lorsque l’on est dirigeant ? Oui, à condition de
déménager l’entreprise. Un gérant a été révoqué en raison de son déménagement à 500 Km
du magasin exploité par la société (CA Pau, 6 mars 2003 : RJDA 12/2003, n° 1191) ;
– Le dirigeant intempérant ; peut-on boire et fumer lorsque l’on gère une société ? Oui, car la
conduite d’une entreprise n’est pas celle d’un avion ou d’une automobile, mais

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