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Chapitre 15
Avantages du personnel – IAS19
Pour en savoir plus : IFRS2020 – Chapitre 11 – pp. 259-305
1. Présentation
L’actuelle IAS19 s’applique à compter du 01/01/2013. Elle a fait l’objet d’amendements dont
celui du 07/02/2018 intitulé «Modification, réduction ou liquidation d'un régime» applicable
à compter du 01/01/2019. L’IFRIC14 «IAS19 – Limitation de l’actif au titre de prestations
définies – obligation de financement minimum et leur interaction», applicable à compter du
01/01/2008, fait référence à IAS19.
1. 2 Objectif
Les avantages du personnel désignent toute forme de contrepartie donnée par une entité au
titre des services rendus par son personnel.
Ces avantages résultent (a) de régimes formalisés ou autres accords formalisés passés entre
une entité et des membres du personnel individuels, des groupes de salariés ou leurs
représentants, (b) de dispositions légales ou d’accords sectoriels aux termes desquels les
entités sont tenues de cotiser aux régimes nationaux, régionaux, sectoriels ou autres régimes
multi – employeurs (c) ou, d’usages qui donnent lieu à une obligation implicite.
Les avantages du personnel incluent les prestations servies au personnel ou aux personnes à
leur charge. Les prestations peuvent être payées en numéraire ou en nature (fourniture de
biens ou de services) directement aux salariés, à leurs conjoints, enfants ou autres personnes à
charge ou à des tiers comme des compagnies d’assurance.
2.1 Définition
Les avantages à court terme désignent les avantages du personnel (autres que les indemnités
de fin de contrat de travail) qui sont dus intégralement dans les douze mois suivant la fin de la
période pendant laquelle les salariés ont rendu les services correspondants.
Lorsqu'un salarié a rendu des services à une entité au titre d'un exercice, l'entité comptabilise
le montant non actualisé des avantages à court terme qu'elle s'attend à lui payer en
contrepartie ou la cotisation à payer à la CNSS ou CNRPS en échange de ces services (a) au
passif, après déduction du montant déjà payé. Si le montant déjà payé excède la valeur non
actualisée des prestations, l'entité comptabilise l'excédent à l'actif dans la mesure où le
paiement d'avance conduira, par exemple, à une réduction des paiements futurs ou à un
remboursement en trésorerie et (b) en charges, à moins qu'une autre IFRS n'impose ou
n'autorise l'incorporation des avantages ou des cotisations dans le coût d'un actif.
Une entité comptabilise le coût attendu des avantages à court terme correspondant à des
absences rémunérées (congés annuels, pour maladie et incapacité de courte durée, maternité
ou paternité, pour convenance personnelle…) en charge :
(a) au moment où ils sont pris si les congés sont non cumulables c'est-à-dire non
reportables (congés maladie, maternité, paternité…) et
(b) au moment où ils sont acquis aux salariés s’ils sont cumulables (c'est-à-dire reportables
et peuvent être utilisés lors des périodes futures si les droits ne sont pas intégralement
utilisés en vertu d’accord formalisé ou non) pour le montant supplémentaire qu’elle
s’attend à payer du fait du cumul des droits à la fin de la période de reporting (charges à
payer pour le montant probable).
L’entité doit (obligation légale) rémunérer les absences dues aux congés annuels de son
personnel. Ainsi, les salariés peuvent prétendre à un congé annuel déterminé par référence à
la loi ou aux conventions collectives sectorielles. Ce droit s’acquiert «au mois le mois» au
cours de l’année de référence (art. 113 nouveau du code de travail de Tunisie). La période
légale d’utilisation de ces droits va du 1 er mai au 31 octobre (art. 117 nouveau du code de
travail de Tunisie) avec des possibilités de report dans certains cas. Les états financiers
doivent, à la date de reporting, faire apparaître le montant des indemnités de congés annuels
payés acquises au cours de la période et les charges fiscales et sociales correspondantes. La
sortie d’avantages économiques est probable et correspond à la rémunération d’un service
rendu par les salariés.
Une entité comptabilise le coût attendu des paiements à effectuer au titre de l'intéressement et
des primes uniquement si (a) L'entité a une obligation actuelle (juridique ou implicite)
d'effectuer ces paiements au titre d'événements passés. Une obligation actuelle existe si et
seulement si l'entité n'a pas d'autres solutions réalistes que de payer et (b) une estimation
fiable de l'obligation peut être effectuée.
Les plans d’intéressement et de primes sont souvent indexés sur la performance (bénéfices) et
découlent généralement d’une obligation implicite. Ils résultent de l’activité du personnel et
ont le caractère de charge et non de distributions de bénéfices (transactions avec les
propriétaires).
Montant Taux
Bénéfice net avant intéressement 50.000,000 104,9%
Intéressement net d’impôt (4,9%=7%*(1-0,3)) 2.335,557 4,9%
Bénéfice net après intéressement 47.664,443 100%
Comptabilisation
Charges de personnel (47.664,443*7%) (R) 3.336,510
Etat, impôt sur les bénéfices (3.336,50*0,3) (B) 1.000,953
Rémunération due au personnel (B) 3.336,510
Impôt sur les bénéfices (R) 1.000,953
IAS19 n’impose pas de fournir des informations spécifiques sur les avantages à court terme.
Toutefois, d’autres IFRS peuvent imposer de fournir certaines informations telles que IAS24
qui requiert la divulgation d’informations sur les avantages accordés aux principaux
dirigeants et IAS01 qui impose la divulgation d’informations sur les charges représentatives
d’avantages du personnel.
3.1 Définition
Ils désignent les avantages du personnel (autres que les indemnités de cessation d’emploi (fin
de contrat de travail)) qui sont payables après la cessation de l’emploi. Ils comprennent
principalement les pensions de retraite (payables sous forme de capital à la date de départ à la
retraite ou sous forme de rentes durant la période de retraite) ainsi que les Indemnités de
Départ à la Retraite IDP (ou de fin de carrière). D’autres prestations peuvent également être
accordées au personnel ayant cessé leur activité telle que l’assurance maladie ou l’assistance
médicale ou les avantages en nature maintenus pour les retraités.
Les régimes d’avantages postérieurs à l’emploi désignent les accords formalisés ou non
formalisés en vertu desquels une entité verse des avantages postérieurs à l’emploi à un ou
plusieurs salariés. Ils sont classés en régimes à cotisations (ou contributions) définies ou en
régimes à prestations définies selon la réalité économique du régime qui ressort de ses
principaux termes et conditions.
suffisants pour faire face aux prestations prévues) incombent, en substance, au salarié. Ce type
de régime correspond aux régimes de retraite en Tunisie.
Les régimes à prestations définies : Régimes d’avantages postérieurs à l’emploi autres que
les régimes à cotisations définies. Dans ce type de régime, l’entité a l’obligation de payer les
prestations convenues aux salariés en activité et aux anciens salariés et supporte, en
substance, le risque actuariel et le risque de placement. Ce type de régime correspond, en
général, à celui en vigueur dans les pays anglo-saxons.
Les régimes généraux et obligatoires sont établis par des dispositions légales ou
réglementaires pour couvrir toutes les entités (ou toutes les entités d’une catégorie donnée, par
exemple d’un secteur d’activité) et sont gérés par une autorité publique au niveau national ou
régional ou par un autre organisme non contrôlé par l’entité présentant l’information
financière. Ils sont des régimes à prestations définies ou à cotisations définies, selon
l’obligation qui en résulte pour l’entité. Dans la plupart de ces régimes, l’entité n’a aucune
obligation de payer ces prestations futures. Sa seule obligation est de payer les cotisations
lorsqu’elles deviennent exigibles. C’est pourquoi ces régimes sont normalement des régimes à
cotisations définies.
Les régimes à prestations assurées : Les entités peuvent faire appel à un organisme externe
(une compagnie d’assurance) pour limiter leur risque ou pour financer (capitaliser) un régime
à prestations définies (régimes à prestations assurées) moyennant le paiement de primes
d’assurance, par exemple. Elles comptabilisent le régime comme un régime à cotisations
définies à défaut elles comptabilisent un régime à prestations définies si elles ont, directement
ou indirectement, une obligation juridique ou implicite (a) de payer directement les
prestations aux salariés à leur date d’exigibilité ou (b) d’effectuer des paiements
complémentaires si l’assureur ne paye pas toutes les prestations futures liées aux services
rendus par les salariés au titre de la période en cours et des périodes antérieures.
juste valeur) pour tout autre contrat d’assurance si elle est quasiment certaine que
l’assureur remboursera partiellement ou totalement l’obligation.
Le paiement de primes fixes d’assurance, au titre d’un contrat d’assurance souscrit au nom
d’un participant (salarié) ou d’un groupe de participants au régime sans que l’entité ait
l’obligation actuelle de combler les pertes sur le contrat ou de payer les prestations aux
salariés, correspond en substance au règlement de l’obligation et non à un placement pour
satisfaire à cette obligation. En conséquence, l’entité n’a ni un actif ni un passif et
comptabilise ses paiements en tant que régime à cotisations définies.
Dans un régime à cotisations définies, l’entité est déchargée de toute obligation à compter du
paiement de ses cotisations à l’organisme distinct (CNSS, CNRPS). Le coût des avantages
postérieurs à l’emploi correspond uniquement aux cotisations de la période. Les obligations
sont évaluées sur une base non actualisée sauf lorsqu’elles sont exigibles plus de douze mois
après fin de la période.
Les régimes à prestations définies peuvent être des régimes non capitalisés (ou non financés)
ou des régimes intégralement ou partiellement capitalisés (ou financés) par les cotisations
versées par l’entité et parfois par celles des salariés à une entité ou un fonds juridiquement
distinct de l’entité et sur lesquels sont prélevées les prestations servies au personnel. Le
versement à l’échéance des prestations financées dépend non seulement de la situation
financière et des performances du fonds mais également de la capacité de l’entité et de sa
disposition à pallier une insuffisance éventuelle des actifs du fonds. L’entité supporte en
substance les risques actuariels et de placement liés au régime. En conséquence, la dépense
constatée pour un régime à prestations définies n’est pas nécessairement le montant de la
cotisation due pour la période.
(i) d’utiliser une méthode actuarielle (la méthode des unités de crédit projetées) pour
estimer le montant des avantages accumulés par les salariés. Cela suppose qu’elle fasse des
estimations (hypothèses actuarielles) sur les variables démographiques (mortalité et
rotation du personnel) et financières (augmentations futures des salaires et des coûts
médicaux) qui affecteront le coût des prestations.
(ii) d’actualiser ces prestations afin de déterminer la valeur actuelle de l’obligation au titre
des prestations définies et le coût des services rendus au cours de la période.
(iii) de déduire la juste valeur des actifs du régime de la valeur actualisée de l’obligation
au titre des prestations définies.
(b) de déterminer le montant du passif (ou de l’actif) net au titre des prestations définies à
partir du montant du déficit ou de l’excédent déterminé en (a) ajusté pour inclure l’effet du
plafonnement du montant de l’actif net.
(d) de déterminer les réévaluations du passif (ou de l’actif) net au titre des prestations
définies à comptabiliser en AERG. Ces réévaluations comprennent :
Le montant comptabilisé au passif (ou à l’actif) net au titre de prestations définies est égal au
montant du déficit (ou de l’excédent) correspondant à la différence entre :
Si cette différence est positive, il s’agit d’un passif (provision pour pensions de retraite,
provision pour indemnité de départ à la retraite…). donne lieu à un Actif d’Impôt Différé à
comptabiliser conformément aux critères de comptabilisation prévus par IAS12.
Dans le cas contraire, il s’agit d’un actif (droit à remboursement). Logiquement, si cette
situation se produit et perdure elle entraînera un remboursement ou une diminution des
cotisations à venir d’où la comptabilisation d’un actif à évaluer au minimum (a) du
montant déterminé ci-dessus et (b) le plafond de l’actif (valeur actualisée du droit à
remboursement ou de la diminution des cotisations) conformément à IFRIC14. Il crée un
Passif d’Impôt Différé.
Pour évaluer la valeur actuelle des obligations au titre des avantages postérieurs à l’emploi et
le coût des services rendus au cours de la période, il faut (i) appliquer une méthode
d’évaluation actuarielle (méthode des unités de crédit projetées), (ii) attribuer les droits à
prestations aux périodes de service et (iii) faire des hypothèses actuarielles.
La méthode des unités de crédit projetées considère que chaque période de service donne lieu
à une unité supplémentaire de droits à prestations évaluée séparément pour obtenir
l’obligation finale.
Solution
Comptabilisation
Fin N
Charges de personnel (coût des services rendus) (R) 89
Provision pour Indemnité de Départ à la Retraite (B) 89
89 = 131/(1,1)4
Fin N+1
Charges de personnel (coût des services rendus) (R) 98
Charges financières (coût financier) (89*10%) (R) 9
Provision pour Indemnité de Départ à la Retraite (B) 107
98 = 131/(1,1)3
La provision pour IDR génère un Actif d’Impôt Différé (VC passif < BF passif) ; Base Fiscale = 0
Pour déterminer la valeur actuelle des obligations au titre des prestations définies, le coût des
services rendus au cours de la période et, le cas échéant, le coût des services passés, l’entité
rattache les droits à prestations aux périodes de service selon la formule de calcul des
prestations établie par le régime.
Les hypothèses actuarielles sont les meilleures estimations faites par l’entité des variables qui
détermineront le coût final des avantages postérieurs à l’emploi. Elles comprennent :
Illustration 11.10 (source IAS19) : Une entité gère un régime de retraite qui prévoit le
versement d’une pension égale à 2% du salaire de fin de carrière pour chaque année de
service. Les droits à prestations sont acquis au bout de cinq années de service. Début N+5,
l’entité améliore le régime et porte le montant de la pension à 2,5% du salaire de fin de
carrière pour chaque année de service à compter du début N+1. A la date de l’amélioration, la
valeur actuelle des prestations complémentaires pour la période de service allant du début
N+1 au début N+5 est la suivante :
Coût des services passés (Salariés ayant plus de 5 ans de service au début 150.000
N+5)
Coût des services passés (Salariés ayant moins de 5 ans de service au début 120.000
N+5 (période moyenne d’acquisition des droits à prestations : 3 ans)
Coût total des services passés 270.000
Une liquidation est une opération qui élimine toute obligation ultérieure pour tout ou partie
des prestations prévues par un régime à prestations définies par exemple soit en versant un
capital aux bénéficiaires du régime soit en contractant avec une compagnie d’assurance pour
qu’elle prenne en charge l’ensemble des risques résultant du régime. L’entité comptabilise en
résultat net le profit ou la perte résultant d’une liquidation qui est égal à la différence entre :
(a) la valeur actuelle de l’obligation au titre des prestations définies qui est réglée,
déterminée à la date de liquidation et
Ce profit (ou perte) est comptabilisé lorsque la liquidation à lieu c'est-à-dire lorsque l’entité
conclut une opération qui fait disparaître toute obligation juridique ou implicite ultérieure
pour tout ou partie des prestations prévues par le régime. L’évènement à l’origine de la
liquidation doit être étranger aux clauses du régime.
IAS19 imposait déjà à une entité de mettre à jour ses hypothèses actuarielles et de réévaluer
son passif (ou actif) net au titre des prestations définies. Ces amendements clarifient le fait
que l’entité doit utiliser ces hypothèses actuarielles mises à jour pour évaluer le coût des
services actuels et l’intérêt net au titre des prestations définies. L’amendement précise
notamment qu’en cas de modification, de réduction ou de liquidation d’un régime, l’entité
comptabilise et évalue le coût des services passés ou le profit ou la perte résultant d’une
liquidation sans tenir compte de l’effet du plafond de l’actif. Elle détermine, ensuite, l’effet
du plafond de l’actif après la modification, réduction ou liquidation du régime et comptabilise
toute variation de cet effet.
Dans le cadre d’un régime à prestations définies intégralement ou partiellement capitalisé (ou
financé), une entité verse des cotisations au régime (fonds…) qui peuvent être investies dans
des actifs appelés actifs du régime ou actifs de couverture.
Ces actifs génèrent un rendement au régime sous forme d’intérêts, de dividendes et autres
produits tirés desdits actifs ainsi que les profits ou pertes réalisés ou latents sur ces actifs
déduction faite des coûts de gestion desdits actifs et des impôts à payer par le régime. Les
autres frais d’administration ne sont pas portés en déduction du rendement des actifs du
régime.
La juste valeur (au sens d’IFRS13) des actifs du régime est déduite de la valeur actualisée de
l’obligation au titre des prestations définies lors de la détermination du déficit ou de
l’excédent.
Si la valeur actuelle de l’obligation au titre des prestations définies dépasse la juste valeur des
actifs du régime à la fin de la période de reporting, l’entité comptabilise un passif au titre de
prestations définies.
Si la valeur actuelle de l’obligation au titre des prestations définies est inférieur à la juste
valeur des actifs du régime à la fin de la période de reporting, l’entité comptabilise un actif
net correspondant à un droit à remboursement évalué au Min (Montant déterminé ci-
dessus ; Plafond de l’actif (valeur actualisée du droit à remboursement).
(a) comptabilise son droit à remboursement en tant qu’actif distinct et l’évalue à sa juste
valeur
(b) décompose les variations de la juste valeur (en produit d’intérêts généré par les actifs
du régime(1), en coût financier relatif à l’obligation et en intérêts sur l’effet du plafond de
l’actif) et les comptabilise de la même façon que les variations de la juste valeur des actifs
du régime.
(1)
Le produit d’intérêts généré par les actifs du régime est calculé en multipliant la juste
valeur de ces actifs par le taux d’actualisation. La différence entre le produit d’intérêts
généré par les actifs du régime et le rendement des actifs du régime est comprise dans
les réévaluations du passif (de l’actif) net au titre des prestations définies et
comptabiliser en autres éléments de résultat global (IAS19-§125).
Différence entre le rendement des actifs et les produits d’intérêts généré par les
actifs du régime : 500.000*(8%-5%)=15.000 (40.000-25.000) à comptabiliser en
autres éléments du résultat global.
Les réévaluations du passif (ou de l’actif) net au titre des prestations définies comprennent :
(b) le rendement des actifs du régime à l’exclusion des montants inclus dans le calcul des
intérêts nets sur le passif (l’actif) net au titre des prestations définies.
(c) toute variation de l’effet du plafond de l’actif à l’exclusion des montants inclus dans le
calcul des intérêts nets sur le passif (l’actif) net au titre des prestations définies.
Ecarts actuariels
Les écarts actuariels (pertes ou gains actuariels) désignent les variations (augmentation ou
diminution) de la valeur actualisée de l’obligation au titre des prestations définies dues (a) à
des ajustements liés à l’expérience et (b) de l’effet des changements apportés aux hypothèses
actuarielles qui résultent à titre d’exemple :
(ii) des changements dans les hypothèses portant sur les options de paiement des prestations,
(iii) des changements dans l’estimation des taux futurs de rotation du personnel, de départ
en retraite anticipée, de mortalité ou d’augmentation des salaires …,
Le coût des services comprend (a) le coût des services rendus au cours de la période, (b)
(1)
le coût des services passés et (c) le profit ou la perte résultant de la liquidation, du régime
(voir définition ci-dessus).
Les intérêts nets sur le passif (ou l’actif) net correspondent à la variation pour la période
(2)
0
NB. L’effet d’impôt a été négligé notamment celui généré par les écarts actuariels
auf si une autre IFRS (IAS02, IAS16…) impose ou permet de les incorporer dans le coût
d’un actif, l’entité comptabilise :
Une entité comptabilise en charges (ou en produits), le total des montants ci-après, sauf si une
IFRS impose (ou permet) de l'incorporer dans le coût d'un actif :
actualisée de l’obligation au titre des prestations définies résultant des services rendus par les
salariés pendant la période considérée.
(b)
Le coût des services passés désigne la variation de la valeur actualisée de l’obligation au
titre des prestations définies pour les services rendus par les salariés au cours de périodes
antérieures qui résulte de la modification d’un régime ou de la réduction d’un régime.
Les intérêts nets sur le passif (l’actif) net au titre des prestations définies correspondent à la
(c)
variation pour la période du passif (de l’actif) net au titre des prestations définies attribuable
au passage du temps. Ils sont composés :
du produit d’intérêts généré par les actifs du régime calculé en multipliant la juste valeur
des actifs du régime par le taux d’actualisation tous deux déterminés au début de l’exercice
et tenant compte de la variation des actifs du régime attribuable au paiement de cotisations
et de prestations au cours de la période.
des intérêts sur l’effet du plafond de l’actif calculé en multipliant le montant de l’effet du
plafond de l’actif par le taux d’actualisation, déterminés tous les deux au début de
l’exercice.
N-1 N
Salaire mensuel 3 000 3 060
Taux d’augmentation des salaires 2% 2%
Taux d’actualisation 5% 5%
Probabilité d’être présent à CTX à la date de départ à la retraite (expérience 50% 50%
passée)
Probabilité d’être en vie à l’âge de départ à la retraite 82,7% 82,7%
Taux de rendement effectif des actifs du régime 7% 7%
Par simplification, il est considéré que le montant des actifs du régime ramené à Salah est de 380
au 31/12/N+1
Qualifier cet avantage du personnel, déterminer la valeur actuelle de l’obligation Fin N et le montant à
constater en charge au titre de N.
Cet avantage est un avantage postérieur à l’emploi car CTX assume les risques actuariels
et de placement liés aux engagements de retraites.
(1)
Le produit d’intérêts généré par les actifs du régime est calculé en multipliant la juste valeur de
ces actifs par le taux d’actualisation (380*5%). La différence entre le produit d’intérêts généré par
les actifs du régime (380*5%) et le rendement des actifs du régime [7,6=(380*7%)-(380*5%)] est
comprise dans les réévaluations du passif (de l’actif) net au titre des prestations définies (IAS19-
§125) en autres éléments du résultat global.
4.1 Définition
Les autres avantages à long terme sont tous les avantages du personnel autres que les
avantages à court terme, les avantages postérieurs à l’emploi et les indemnités de cessation
d’emploi. Ils incluent, par exemple les avantages suivants, à condition que leur règlement
intégral ne soit pas attendu dans les douze mois suivant la clôture de l’exercice où les salariés
ont rendu les services correspondants :
Les autres avantages à long terme ne sont pas soumis au même degré d’incertitude que celui
des avantages postérieurs à l’emploi. En conséquence, IAS19 a prévu une simplification à la
comptabilisation de ces autres avantages à long terme qui sont évalués et comptabilisés selon
les mêmes règles que les régimes à prestations définies à l’exception des réévaluations du
passif (de l’actif) net dont font partie les écarts actuariels qui sont immédiatement et
intégralement comptabilisés en résultat net.
Le montant comptabilisé au passif (ou à l’actif) net au titre des autres avantages à long terme
est égal au montant du déficit (ou de l’excédent) correspondant à la différence entre :
1 + Valeur actuelle de l’obligation au titre du régime des autres avantages à long terme
à la fin de la période de reporting (méthode dite des unités de crédit projetées)
2 - Juste valeur(1) à la date de reporting des actifs du régime (s'ils existent) utilisés
directement pour éteindre les obligations (actifs de couverture)
= Déficit ou excédent [Passif (actif) net]
(1)
La juste valeur est déterminée conformément à IFRS13.
Si cette différence est positive, il s’agit d’un passif (Passif au titre d’autres avantages à
long terme) ; dans le cas contraire il s’agit d’un actif (droit à remboursement).
Ainsi, ce montant peut être négatif (un actif). Logiquement, si cette situation se produit et
perdure elle entraînera un remboursement ou une diminution des cotisations à venir d’où la
comptabilisation d’un actif à évaluer au minimum (a) du montant déterminé ci-dessus et
ISCAE - Ridha ZARROUK Mars 2020 17 sur 25
Module IFRS Cours : IAS19 Avantages du personnel
Le passif net au titre d’autres avantages à long terme donne lieu à un Actif d’Impôt Différé
à comptabiliser conformément aux critères de comptabilisation prévus par IAS12 «Impôts
sur le résultat». Un actif net au titre d’autres avantages à long terme (droit à
remboursement) crée un Passif d’Impôt Différé.
Une entité comptabilise en charges (ou en produits), le total net des montants ci-après, sauf si
une IFRS (IAS02, IAS16…) impose (ou permet) de l'incorporer dans le coût d'un actif :
IAS19 traite ces indemnités séparément des autres avantages du personnel car l’événement
qui génère l’obligation n’est pas le service rendu par le salarié mais au contraire sa cessation
d’emploi. Ainsi, tout avantage du personnel dépendant d’une condition de service futur n’est
pas une indemnité de cessation d’emploi.
Les indemnités de cessation d’emploi sont des avantages du personnel fournis en contrepartie
de la cessation d’emploi du salarié payables suite à (a) la décision de l'entité de mettre fin à
l’emploi du salarié avant l’âge normal de départ à la retraite ou (b) la décision du salarié
d’accepter une offre d’indemnités faite par l’entité en échange de la cessation de son emploi
(IAS19-§08). Elles comprennent à titre d’exemple, les indemnités de licenciement, les
indemnités versées dans le cadre de plans de départ en préretraite ou de plans de départ
volontaire (lorsqu’elles ne sont pas qualifiées d’avantages postérieurs à l’emploi) et les
indemnités transactionnelles. Elles ne comprennent pas les prestations découlant de la cessation
d’emploi d’un salarié à sa demande (sans offre en ce sens par l’entité) ou découlant de
dispositions relatives à la retraite obligatoire. Ces prestations sont des avantages postérieurs à
l’emploi.
Les indemnités de cessation d’emploi sont généralement des montants forfaitaires résultant de
la législation, d’accords transactionnels ou d’obligations implicites. Ces indemnités peuvent
également inclure (i) une amélioration des avantages postérieurs à l’emploi soit indirectement
par l’intermédiaire d’un régime d’avantages du personnel soit directement ou le versement du
salaire jusqu’à la fin du préavis si le salarié ne rend plus de services assurant à l’entité des
avantages économiques.
Les indemnités de cessation d’emploi sont actualisées lorsqu’elles sont dues plus de 12 mois
après la date de reporting. Autrement, elles ne sont pas actualisées. Dans le cas d’une offre
effectuée pour encourager les départs volontaires, l’évaluation des indemnités est basée sur le
nombre de personnes dont on s’attend à ce qu’elles acceptent l’offre.
Si la décision de mettre fin à l’emploi d’un ou plusieurs salarié est prise par l’entité,
elle ne peut plus retirer son offre dès qu’elle a communiqué aux salariés concernés un
plan de licenciement qui satisfait à tous les critères suivants : (a) les mesures requises
pour mener le plan à terme indiquent qu’il est improbable que des changements
importants soient apportés au plan, (b) le plan indique le nombre de personnes visées par
le licenciement, leur catégorie d’emploi ou leur fonction et leur lieu de travail (il n’est
pas nécessaire que le plan identifie chaque salarié visé), ainsi que sa date de réalisation
prévue et (c) le plan fixe les indemnités de cessation d’emploi avec une précision
suffisante pour permettre aux salariés de déterminer la nature et le montant des
prestations qu’ils toucheront lors de la cessation de leur emploi.
Certaines prestations sont à payer quelle que soit la raison du départ du salarié. Leur paiement
est certain (sous réserve d’éventuelles conditions d’acquisition des droits ou de service
minimum) mais la date de leur paiement est incertaine. Bien que ces prestations soient
appelées, dans certains pays, indemnités de licenciement ou primes de licenciement, ce sont
des avantages postérieurs à l’emploi et non pas des indemnités de cessation d’emploi et
l’entité les comptabilise comme des avantages postérieurs à l’emploi.
Illustration 11.15 (Inspiré d’IAS19) : AAA a annoncé la fermeture d’une de ses usines dans
10 mois et a mis fin à l’emploi des 200 salariés de l’usine. Le plan de licenciement annoncé,
début juillet N, aux salariés de l’usine prévoit les indemnités suivantes : (i) 5.000 par salarié
s’il quitte AAA avant la fermeture de l’usine et (ii) 15.000 par salarié s’il reste jusqu’à la
fermeture de l’usine pour honorer les commandes en cours non achevées. La direction de AAA
s’attend à ce que 70 salariés partent avant la fermeture. Analyser cette situation en IFRS
complètes.
IAS19 n’impose pas de fournir des informations spécifiques sur les indemnités de cessation
d’emploi. Toutefois, d’autres IFRS peuvent imposer de fournir certaines informations telles
qu’IAS24 «informations relatives aux parties liées» qui requiert la communication
d’informations sur les avantages accordés aux principaux dirigeants et IAS01 «présentation
des états financiers» qui impose la divulgation d’informations sur les charges représentatives
d’avantages du personnel.
Une entité doit compenser un actif lié à un régime et un passif lié à un autre régime
uniquement si (a) elle détient un droit juridiquement exécutoire d’utiliser l’excédent d’un
régime pour éteindre les obligations d’un autre régime et (b) elle a l’intention d’éteindre les
obligations sur une base nette ou de réaliser l’excédent dégagé sur un régime et d’éteindre
simultanément son obligation en vertu de l’autre régime.
Remarque : Certaines entités distinguent les actifs et les passifs courants des actifs et
des passifs non courants. IAS19 ne précise pas si une entité doit distinguer la partie
courante et la partie non courante des actifs et des passifs résultant des avantages
postérieurs à l’emploi.
7. Etude de cas
Suite à de longues négociations syndicales, la société «S.M.C» a entamé, fin décembre 2006,
l’exécution d’un plan d’assainissement social visant à déduire l’effectif pléthorique de l’une de ses
divisions. Un tel plan prévoit :
Le service d’une pension de préretraite aux dits employés. Cette pension sera servie, jusqu’à
l’âge de la retraite (60 ans), par l’organisme de sécurité sociale et sera prise en charge par
«S.M.C».
Compte tenu de l’espérance de vie du personnel concerné, la société «S.M.C» a estimé les coûts
qui seront supportés, à ce titre durant les 5 prochaines années comme suit :
Préciser le traitement comptable, qui s’impose, pour traduire les différentes opérations conformément
aux IFRS. Pour tout besoin d’actualisation, un taux de 6.75% sera retenu.
Corrigé
Les gratifications de fin de service décidées au profit des employés préretraités constituent la
contrepartie de services rendus et non pas de services à rendre, justifiant, ainsi, leur constatation en
charges.
____________________ _______________________
Charges de personnel (R) 300.000
Charges à payer (B) 300.000
____________________ _______________________
Au 31 décembre 2006, l’annonce du service d’une pension de préretraite aux employés préretraités,
constitue au sens du paragraphe IAS 37.10 une obligation implicite, puisque :
(a) la « S.M.C » a indiqué aux tiers, par sa politique affichée en matière d’assainissement social,
qu’elle assumera certaines responsabilités ; et que
(b) en conséquence, elle a créé chez ces tiers une attente fondée qu’elle assumera ces responsabilités.
Cette obligation actuelle (implicite) découle d’un événement passé (Départ en préretraite de 15
employés) et donnera lieu à la comptabilisation d’une provision, puisque les deux autres conditions
exigées par IAS 37.14 se trouvent être, cumulativement, réunies, à savoir :
- il est probable (i.e. plus probable qu’improbable) qu’une sortie de ressources représentatives
d’avantages économiques sera nécessaire pour éteindre l’obligation ; et
- le montant de l’obligation peut être estimé de manière fiable.
________________________ ____________________________
Dotations aux provisions (R) 200.000
Provisions pour pensions de préretraite à servir (B) 200.000
________________________ ____________________________
Les Laboratoires Pharmaceutiques du Maghreb "LPM", société anonyme de droit tunisien créée en
2001, est une filiale d’un Groupe international spécialisé dans la fabrication de médicaments
génériques dans plusieurs domaines thérapeutiques. Son activité relève du secteur des industries
manufacturières. Elle opère exclusivement sur le marché local. Son régime fiscal est celui de droit
commun. A ce titre, elle est soumise à l’impôt sur les sociétés au taux de 25%. Elle prépare
annuellement, pour les besoins de la consolidation, des états financiers individuels conformément aux
IFRS complètes en vigueur applicables par le Groupe.
Les conditions de travail au sein de la société "LPM" et les engagements de cette dernière envers son
personnel sont encadrés par une convention collective d’établissement conclue conformément à la
réglementation en vigueur.
Cette convention stipule au niveau de son article 51 que "chaque employé percevra à l’occasion de sa
mise à la retraite à l’âge légal de 60 ans une prime, égale à six mensualités, calculée sur la base du
salaire brut du dernier mois travaillé".
La société "LPM" a, toujours, assumé la charge découlant des obligations prévues par l’article
susvisé.
Par ailleurs, la société "LPM" cotise à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) au titre du
régime obligatoire de retraite de base et aux autres régimes de sécurité sociale, et ce dans les
conditions indiquées en annexe 4.
Au 01/01/2015, le directeur technique a 41 ans d’âge et 15 ans d’ancienneté. Son salaire brut annuel
mensualisé s’élève à 6.448 DT contre 6.200 DT au 01/01/2014.
Pour l’évaluation des obligations mises à sa charge par l’article 51 de la convention collective
d’établissement, la société "LPM" s’appuie sur des hypothèses actuarielles incluant les variables
démographiques (taux de rotation du personnel et taux de mortalité) et financières (taux
d’augmentation des salaires et taux d’actualisation) et qui sont fournies en annexe 4.
Travail à faire : Sur la base des informations fournies en annexe 4, et par référence aux IFRS
complètes, il vous est demandé de :
2) Identifier les régimes d’avantages postérieurs à l’emploi fournis au personnel de la société "LPM"
en indiquant leur nature. (1 point)
3) Evaluer et de comptabiliser, au 31/12/2015, les engagements de la société "LPM" envers son
directeur technique au titre de la prime de départ à la retraite. (1,5 points)
N.B :
(1) Les flux de trésorerie afférents à toutes les opérations sont réputés intervenir, par
simplification, à la fin de chaque année.
La société "LPM" cotise à la CNSS au titre du régime obligatoire de retraite de base et des autres
régimes de sécurité sociale sur la base des taux suivants :
Part Part
Régimes Employeu Employ Total
r é
Régime de retraite de base (1) 7,39% 4,56% 11,95%
Autres régimes de sécurité sociale (2) = (a) +(b) +(c) 11,68% 4,62% 16,30%
(a) Prestations familiales et assurances sociales 5,18% 1,87% 7,05%
(b) Assurance maladie 4,00% 2,75% 6,75%
(c) Réparation des préjudices résultant des accidents de travail 2,50% - 2,50%
Total (1)+(2) 19,07% 9,18% 28,25%
Les hypothèses actuarielles retenues par la société "LPM" pour l’évaluation des obligations mises
à sa charge par l’article 51 de la convention collective d’établissement se présentent comme suit :
Les avantages postérieurs à l’emploi comprennent, par exemple [IAS 19.26] (0,25 point)
Les régimes d'avantages postérieurs à l'emploi sont classés en "régimes à cotisations définies" ou en
"régimes à prestations définies" selon la réalité économique du régime qui ressort de ses principales
dispositions [IAS 19.27]. (0,25 point)
Les régimes qualifiés de "régimes à cotisations définies" ne sont pas représentatifs d’un engagement
pour la société et ne font l’objet d’aucune provision. [IAS 19.50]
(0,25 point)
Seuls les régimes qualifiés de "régimes à prestations définies" sont représentatifs d’un engagement à
la charge de la société nécessitant évaluation et provisionnement. [IAS 19.63]
La société "LPM" cotise à la CNSS au titre du régime général et obligatoire de retraite de base
conformément à la législation en vigueur. Dans ce cadre, elle n’assume aucune obligation juridique ou
implicite de payer des prestations futures. Sa seule obligation se limite au montant des cotisations (0,25 point)
qu'elle s'engage à verser à la CNSS. Il s’agit, donc, d’un "régime à cotisations définies". Le montant
des cotisations appelées au cours de l’exercice est constaté en charges.
Le coût des services rendus correspond à l’accroissement de la valeur actuelle de l’obligation au cours
de l’exercice qui est induit autrement que par le passage du temps, soit 562 DT (8.990 DT - 7.914
DT - 514 DT). (0,125 point)