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RÉPUBLIQUE GABONAISE

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Ministère de l’Education Nationale
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Et de l’Enseignement Supérieur
Faculté de Droit et de Science politique Université Internationale de Libreville

Exposé de Droit du travail

Thème 7 : l’inspecteur du travail gabonais

Niveau : licence 3

Présenté par :

-ABE ATSAGHET Merveille Berelo


-ANGAH MEYE Nandy Reine Chancia
-ANGUE ABOUNGONO Shérifa
-AVOMO ILETSE Thessa Merveille
-AYIMIGA BOUMI Renella Jennifer
-BASSISSOUA SYRE GOMIS Chandricka Jacqueline
-MBENG ELLANG Helena Elsy marlia
-PANDZA LIVANGA Nabila innel
-OYE MENYE Thessy Géraldine
Chargé de cours :
Dr. MAYOUGOUNG Arlette
Plan détaillé

INTRODUCTION

I/ les droits et obligations de l’inspection du travail gabonais

A- Les droits de l’inspecteur du travail gabonais

B- Les obligations de l’inspecteur du travail gabonais

II/ les moyens d’action de l’inspecteur du travail gabonais

A- Le contrôle

B- La saisine préalable

Bibliographie
Introduction

Dès les premières lois sociales, régissant le travail d’antan, un corps


spécifique de vérification de leur application avait été créé par l’entremise de ce
qui est appelé aujourd’hui inspection du travail. Notion, qui désigne un corps
chargé de contrôler si les dispositions des conventions collectives ou celles du
code de travail sont correctement appliquées dans les entreprises. Cette tâche,
reste fidèlement attribuée en la personne de l’inspecteur du travail. Dans un élan
restrictif, la présente Etude sera étroitement abordée dans la circonscription
législative gabonaise. Dès lors, notre sujet revêt un intérêt juridique en ce qu’il
nous permettra de mieux cerner l’inspecteur du travail gabonais. En partant de
là, nous sommes tentés de savoir qu’est-ce qu’un inspecteur de travail?
Cependant, répondre à cette interrogation susciterait un questionnement sans
fin: qu’est-ce qui lui confère ses prérogatives? A quelles obligations est-il
soumis? De même, quels sont ses moyens d’action ? Afin de cerner l’inspecteur
du travail gabonais, nous présenterons d’ores et déjà les droits et obligations
dudit inspecteur(I) avant que d’aborder ses moyens d’action(II).
I/ les droits et obligations de l’inspecteur du travail gabonais

A- les droits de l’inspecteur gabonais

Conformément à l’article 278 du code du travail gabonais, l’inspecteur du travail


muni de sa carte professionnelle a le pouvoir:
-De pénétrer librement et sans avertissement préalable, à toute heure de jour
et de nuit, dans les établissements où sont employées les personnes jouissant
de la protection légale en matière de travail et de sécurité sociale ;
-De pénétrer de jour comme de nuit dans tous les locaux qu’il estime, pour des
motifs raisonnables, être assujettis au contrôle de l’inspection du travail ;
-De requérir, le cas échéant, les avis et les consultations de médecins et de
techniciens, notamment les prescriptions en matière de sécurité et de santé au
travail. Les médecins et techniciens sont tenus au secret professionnel dans les
mêmes conditions et sous les mêmes sanctions que les inspecteurs du travail ;
-De se faire accompagner dans ses visites, des délégués du personnel de
l’entreprise visitée, d’un interprète si besoin, ainsi que des médecins, des
techniciens visés précédemment.

Par ailleurs, l’inspecteur du travail peut prononcer des sanctions. Selon les
dispositions de l’article 276 du Code du travail gabonais en vigueur, le résultat
d’une intervention chez un employeur par un inspecteur du travail peut prendre
plusieurs formes, qui varient selon la gravité de la situation et l’infraction
commise. Nous avons d’une part, Le risque pénal pendant le contrôle :
-Délit d’obstacle, en cas de refus d’obtempérer, l’employeur ou tout autre
personne s’opposant à l’exercice des fonctions de l’inspecteur du travail risque
1 an d’emprisonnement. Les juges interprètent extensivement le délit
d’obstacle. Ils ont ainsi assimilé l’abstention, la transmission de documents ou
d’informations fausses ou inexactes au refus d’obtempérer. De la même
manière, l’employeur ne peut s’opposer, même en dehors des cas de recherche
d’infractions en matière de travail illégal, à l’audition de salariés à l’intérieur de
son établissement.
-Délit d’outrage et violences. Tout propos grossier ou malveillant peut faire
l’objet de poursuites pénales pour outrage. On se souviendra de chefs
d’entreprise excédés qui ont pu tenir des propos tels que « Vous voulez connaître
la couleur de mon slip, aussi ? », « Vous n’êtes qu’un légume avec votre tête à
claques » ou encore « vous n’êtes qu’un petit fonctionnaire vicieux, un harceleur
». L’employeur encourt alors une peine d’emprisonnement de 6 mois. Les
menaces de mort et les violences physiques sont également réprimées.

Contravention de refus de communication de documents obligatoires. Si


l’employeur ne présente pas les livres, registres et documents obligatoires aux
termes du Code du travail, il risque une amende prévue pour les contraventions
de 3ème classe. Cependant, si l’inspection du travail démontre que le
l’employeur a eu pour intention d’entraver les mesures de contrôle, ce dernier
pourra être poursuivi et condamné sur le fondement du délit d’obstacle. Ce
pourra être le cas dans l’hypothèse de refus réitérés de l’employeur.
Puis d’autre part il y a Le risque pénal après le contrôle :
-. Simple observation, constat d’une infraction sans que des suites pénales soient
immédiatement données.
-Mise en demeure : décision administrative obligeant l’employeur à régulariser
une infraction dans les plus brefs délais.
-Procès-verbal : acte juridique dont les sanctions pénales relèvent des tribunaux
de police et correctionnels.
-Sanction administrative : il peut s’agir d’une amende, de pénalités de retard...
- Décision administrative : décision de retrait d’un apprenti ou d’un stagiaire,
convocation du médecin du travail...
-Arrêt des travaux ou de l’activité : en cas de danger grave et imminent.
- Référé devant le tribunal de grande instance : en vue d’obtenir une ordonnance
d’astreinte financière pour l’employeur afin de mettre un terme à une infraction
constatée.
- Signalement au procureur de la République.
-La cessation temporaire d'activité Mais, Dans certaines situations, la loi autorise
l’inspecteur du travail à faire cesser immédiatement toute activité dans
l’entreprise ou sur un chantier particulier. Ces situations relèvent de la mise en
danger de la santé et la sécurité des collaborateurs. L’activité ne pourra
reprendre que lorsque l’employeur aura rétabli la situation, c’est la cessation
temporaire d’activité.
Toutefois, ses droits ne sont pas absolus, ils sont relativisés par certaines limites :
en l’occurrence, Il n’est pas habilité à régler les litiges relatifs au contrat de
travail, seul le conseil de prud’hommes est compétent dans ce domaine. Son
rôle, à ce niveau, se limite à celui de conciliateur. Ses décisions peuvent
également faire l’objet d’un recours administratif (recours gracieux devant
l’inspecteur lui-même ou recours hiérarchique généralement auprès du ministre
chargé du travail) ou d’un recours contentieux (auprès du tribunal administratif).
L’inspecteur du travail n’est pas en principe compétent dans les collectivités pour
l’exercice de son pouvoir de contrôle et de sanction.

Quid de ses obligations ?

B-Les obligations de l’inspecteur du travail

L’inspecteur du travail gabonais est tenu à un rôle de médiateur entre


les employeurs et salariés, facilite les échanges et de conseil.

En effet, Un inspecteur du travail connaît bien l’environnement humain et


matériel de l’entreprise. Il est un interlocuteur naturel des partenaires sociaux
qui font souvent appel à lui en cas de litige, notamment en cas de difficultés de
fonctionnement des institutions représentatives du personnel ou à l’occasion
d’un conflit collectif. L’inspecteur peut servir de médiateur à un blocage des
négociations entre employeur et salariés. Le salarié ou l’employeur peut
contacter l’inspecteur du travail dans les situations suivantes :
-Conflit entre l’employeur et le salarié
-Non respect de la réglementation en matière de conditions et de durée de
travail ,de santé et de sécurité personnelle.
-Harcèlement au sein de l’entreprise
-Non respect des mesures abordées dans le règlement de l’entreprise .
Il est nécessaire d’ajouter que l’inspecteur jouant un rôle médiateur entre
l’employeur et le salarié, l’employeur doit afficher les coordonnés de l’inspection
du travail compétente d’une part et d’autre part le salarié ne peut être
sanctionné par son employeur pour avoir contacté l’inspection du travail .
Nonobstant le fait que l’inspecteur du travail gabonais aborde l’aspect relatif
à faciliter les échanges entre l’employeur et les salariés. Il tâche également de
les informer et de les conseiller. En effet, il informe et conseille les employeurs
et les salariés sur les dispositions légales. L’inspection du travail fournit des
informations et des conseils aux employeurs et aux salariés sur les dispositions
légales applicables à leur situation. Tout employeur comme tout salarié peut
contacter le service de renseignements de la Direction régionale de l’économie,
de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS-DDETS) dont il relève, ainsi que
l’agent de contrôle de l’inspection du travail compétent pour son entreprise. En
facilitant l’accès au droit des employeurs et des salariés, l’inspection du travail
contribue à un meilleur respect de la législation du travail.
Par ailleurs, l'inspecteur du travail a également pour mission de vérifier
l'application du droit de travail. En effet il assure les conditions du travail et
d'embauche, mais peut aussi constater des infractions tels que :
- la discrimination prévu par l'article 8 du code du travail " Toute discrimination
en matière d'emploi et de conditions de travail fondée, notamment, sur la race,
la couleur, le sexe, la religion, l'opinion politique, l'ascendance nationale ou
l'origine sociale est interdite."
- le harcèlement sexuel ou morales en milieu du travail sous les dires de l'articles
291-1du code du travail " Le fait de harceler une personne, sur le lieu ou à
l'occasion du travail, par des propos ou comportements répétés ayant pour objet
ou pour effet une dégradation des conditions de vie susceptible de porter
atteinte à ses droits et à sa dignité, d'altérer sa santé physique et/ou mentale ou
de compromettre". Il est donc le garant de la loi dans le milieu du travail.
De plus, l'inspecteur du travail possède un pouvoir de décision vis a vis de
l'employeur. C'est a dire que l'employeur, dans certaines situations prévu par le
code du travail avant tout action doit prévenir l'inspecteur tels que :
-les dispositifs liés à la durée du travail comme la mise en place des horaires.
- le licenciement du membres de personnel par exemple le délégué syndical, des
conseiller du personnel prud'hommes ou encore du médecin de travail.
-l'employeur doit fournir a l'agent d'inspection du travail, le règlement intérieur
afin qu'il puisse modifier ou réduire des dispositions prévues par le code du
travail.

Des droits aux obligations abordons, hic et nunc les moyens d’action de
l’inspecteur du travail gabonais.

II/ LES MOYENS D’ACTION DE L’INSPECTEUR DU TRAVAIL


A- Le contrôle

Comme évoqué plus haut, en application de l’article 411 du Code du Travail et


l’article 272 alinéa 1 du Code du Travail Gabonais, la mission essentielle de
l’inspecteur du travail est d’assurer, par le contrôle en entreprise, l’application
de la législation du travail, de conseiller, d’informer et de concilier en droit du
travail. Tout comme son rôle, l’étendue de ses moyens d’action est large.
Il peut être contacté par l’employeur, le salarié ou les représentants du
personnel dans certaines situations.
Les agents de contrôle de l’inspection du travail sont chargés de vérifier
l’application, par les employeurs, du droit du travail et des règles d’hygiène et de
sécurité.

Dans le cadre de ses attributions, l’inspecteur du travail dispose de moyens


importants comme :

• pénétrer dans une entreprise et la visiter sans avertissement de


l’employeur ;
• mener des enquêtes et interroger les salariés ;
• demander certains documents ;
• rappeler un employeur à l’ordre lorsqu’il constate que ce dernier
manque à ses obligations en termes de sécurité au travail ou de durée de travail ;
• saisir le juge des référés pour faire cesser une activité dangereuse
pour les salariés ;
• demander à des organismes agréés de vérifier l’état des locaux et
des matériels.

L’inspection du travail est compétente, en matière de contrôle, qu’il s’agisse


d’établissements publics ou privés, d’établissements dirigés par des particuliers
ou des personnes morales, d’établissements industriels, commerciaux ou
agricoles. D’une manière générale, la compétence de l’inspection du travail
embrasse tous les centres de travail et tous les lieux où on peut supposer qu’il y
a des personnes qui exercent une activité de type salarié.

L’inspecteur peut procéder à tous examens, contrôles ou enquêtes jugés


nécessaires pour s’assurer que les dispositions légales sont effectivement
observées, et notamment : interroger, soit seul, soit en présence de témoins,
l’employeur ou le personnel de l’entreprise sur toutes les matières relatives à
l’application des dispositions légales.
À l’occasion d’une visite d’inspection, il est de principe que l’inspecteur du travail
informe l’employeur ou son représentant de sa présence, toutefois ce principe
n’est pas absolu et l’inspecteur peut s’en dispenser s’il estime qu’un tel avis
risque de porter préjudice à l’efficacité du contrôle.
Il peut :
• Procéder à tous examens, contrôles ou enquêtes jugés nécessaires
pour s’assurer que les dispositions légales sont effectivement observées, et
notamment interroger, soit seul, soit en présence de témoins, l’employeur ou le
personnel de l’entreprise sur toutes les matières relatives à l’application des
dispositions légales;
• demander communication de tous livres, registres et documents
dont la tenue est prescrite par la Législation relative aux Conditions de Travail,
en vue d’en vérifier la conformité avec les dispositions légales et de les copier ou
d’en établir des extraits ;
• prélever et emporter aux fins d’analyse des échantillons des
matières et substances utilisées ou manipulées, pourvu que l’employeur ou son
représentant soit informé que des matières ou substances ont été prélevées et
emportées à cette fin.

L’agent de contrôle peut prononcer un arrêt temporaire des travaux lorsqu’il


existe, pour la vie ou la santé d’un salarié, un danger grave ou imminent.
Cette procédure, jusqu’alors limitée aux chantiers de bâtiment et de travaux
publics et aux chantiers d’exploitation de bois, concerne désormais tous les
secteurs d’activité.

L’article 420 du Code du travail précise, qu’à l’occasion de son contrôle dans
l’entreprise, il peut, s’il le juge nécessaire, se faire accompagner de médecins du
travail, d’experts ou de techniciens. Les chefs d’établissements étant tenus de
prendre toutes dispositions utiles pour assurer le libre accès de l’Inspecteur du
Travail, que le contrôle soit inopiné ou non.
En cas d’obstruction faite à l’inspecteur, celui-ci, devra en dresser procès-verbal
et requérir immédiatement le Juge de Paix en vue de lui accorder l’entrée des
lieux et faciliter l’exécution de sa tâche (article 419 alinéa 2 du Code du Travail
et article 279 du Code du Travail Gabonais).

Quid de la saisine préalable ?


B-La saisine préalable

Au terme de l’article 352 du code du travail Gabonais :« tout différend


individuel du travail doit être soumis à une procédure de conciliation , à
l’initiative de l’une des parties auprès de l’inspecteur du ressort , à défaut devant
le tribunal du ressort ». En effet l’inspection du travail est une étape obligatoire
en matière de litige en droit du travail , pour tout litige individuel entre un
employé et son employeur , il est donné à la partie relevant le litige la possibilité
de saisir l’inspecteur du travail afin que celui-ci procède à une conciliation . A
défaut de conciliation tel que le relève l’article 363 du même code du travail le
litige sera soumis devant le tribunal du travail compétent c’est à dire celui du lieu
du litige . L’inspecteur du travail est tenu de transmettre le dossier au tribunal
dans un délai maximum de trois mois . Passé ce délai les parties peuvent elle
même saisir directement la juridiction.
Bibliographie

Cours actualisé de droit du travail 2022-2023 du Dr. MAYOUGOUNG Arlette

https://www.cse-guide.fr/contacter-linspecteur-du-travail/

https://www.gpomag.fr/web/dirigeant/droit-et-fiscalite/controle-de-l-
inspection-du-travail-quel-risque-penal

https://www.legigabon.com/single-post/litige-en-droit-du-travail-la-saisine-
pr%C3%A9alable-et-obligatoire-de-l-inspection-du-travail-1

https://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/---ed_dialogue/---
lab_admin/documents/instructionalmaterial/wcms_616136.pdf

https://business.lesechos.fr/amp/49/211149.php

https://travail-emploi.gouv.fr/emploi-et-insertion/tpe-pme/gerer-mes-
ressources-humaines/article/le-role-de-l-inspection-du-travail

https://travail-emploi.gouv.fr/droit-du-travail/le-reglement-des-conflits-
individuels-et-collectifs/article/les-missions-et-les-prerogatives-de-l-inspection-
du-travail-
375384#:~:text=Les%20agents%20de%20contr%C3%B4le%20de,%E2%80%A6)
%2C%20dur%C3%A9e%20du%20travail%2C

https://travail-emploi.gouv.fr/droit-du-travail/le-reglement-des-conflits-
individuels-et-collectifs/article/les-missions-et-les-prerogatives-de-l-inspection-
du-travail-375384

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