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LES ENTEROCOCCUS

INTRODUCTION :  CULTURE : ne nécessitent pas CO2, 24h à 37°C :


• Le genre Enterococccus regroupe actuellement 27 • Poussent bien sur des milieux ordinaires : CLED,
espèces du fait de leurs caractéristiques biochimiques, gélose au sang.
physiologiques, antigéniques et génétiques. • Croissance dans des conditions hostiles : Milieu
• CGP en diplocoques, NON exigeants. hypersalé (6,5% NaCl).
• Commensaux du tube digestif. • Si prélèvements polymicrobiens : milieux sélectifs
• Responsables d'infections diverses (urinaires et [ANC]…
d’endocardites…).  BEA et Azide de sodium : coloration noire des
• Les plus fréquemment isolés sont Enterococcus entérocoques.
faecalis (80 % des cas), et à un moindre degré  Milieux gélosés à la céphalexine, de l’aztréonam et de
Enterococcus faecium (5 à 10 % des cas). l’arabinose pour l’isolement d’E. faecium.
I. EPIDEMIOLOGIE :  Milieu gélosé ANC.
 Réservoir :  Milieux chromogéniques pour l’identification à partir des
■ Homme : Voies digestives+++, Voies génito-urinaires. urines : couleur turquoise.
■ Environnement+/-.  En bouillon nutritif, les entérocoques donnent un trouble
 Transmission : homogène avec ou sans dépôt.
■ Porte d’entrée digestive,
■ pose d’un cathéter en milieu hospitalier++ ➔ Les colonies sont larges (0,5 à 1,5 mm), bombées,
■ Manuportage. blanches ou gris-blanc.
 Facteurs favorisants :
➔ La majorité est non hémolytique. Légère alpha-
■ Antibiothérapie (déséquilibre de la flore digestive ou
hémolyse pour E. faecalis après 48 H d’incubation.
vaginale).
■ Chirurgie digestive.
■ Nutrition parentérale.
 Aspects épidémiologiques : Endémies,
 Facteurs de virulences et physiopathologie :
 Facteurs d’adhésions = Adhésines : peptide
diffusible, Aggregation substance (asa1), Enterococcal
surface protein. →Adhésion aux épithéliums et au  IDENTIFICATION :
endothéliums. ◼ Identification du genre :
 Phospholipides : infections nosocomiales.  Test à la catalase : négative.
II. CLINIQUE :  Croissance en milieu hypersalé 6,5% de NaCl, en
 IU, infections intra-abdominales. présence de bile à 40 % : ce qui les différencie des
 Suppurations diverses (après exploration digestive ou streptocoques, notamment des streptocoques du groupe D.
urologique).
 Possèdent l’Ag du groupe D de Lancefield (comme les
 Bactériémies (si ID++), endocardites (10 à 15 % des
S. du groupe D) : peu d’intérêt en pratique.
cas), sepsis néonatal, endophtalmies.
 Dégradation de l’esculine : noircissement du milieu
III. DIAGNOSTIC DIRECT :
Bile-esculine.
 PRELEVEMENT : en fonction des signes d’appels :
• Bacitracine : R.
Hémocultures, urines, pus…
• Optochine : R.
 TRANSPORT : Germes résistants à la dessiccation et
• N’hydrolysent pas l’hippurate de sodium.
au refroidissement ➔ Ne nécessite pas de milieu de
• Ne possèdent pas de capsule.
transport.
▪ Une croissance en milieux hostiles à 10 et 45°C.
 EXAMEN DIRECT :
▪ Hydrolyse du PYR.
Après coloration de Gram :
◼ Identification de l’espèce :
 Cocci à Gram positif,
• Galeries biochimiques : Manuelle ou automatisées :
 ovoïdes,
API20 Strep®, rapid ID 32 Strep®, Vitek 2®, Phoenix.
 regroupés en isolé ou
en courtes chainettes.
IV. SENSIBILITE AUX ANTIBIOTIQUES :
Selon les recommandations CA-SFM 2021
• Méthode par diffusion en milieu gélosé.
• Milieu : Gélose de Mueller-Hinton.
• Inoculum : 0,5 McFarland.
• Incubation : atmosphère normale, 35±2ºC, 20±4H.
A-RESISTANCE NATURELLE :
◼ Communes : Mécillinam, Aztréonam, Céftazidime, Acide nalidixique, Péfloxacine, Acide fusidique,
Oxacilline, Céphalosporines de 1ère à 4ème génération, Ertapénème, Sulfamides et Colistine.
◼ E.Faecalis, E.avium : Lincosamides, Streptogramines A.
◼ E gallinarum, E. casseliflavus : VAN
B-RESISTANCES ACQUISES :
 Bêtalactamines :
• Les souches d’Enterococccus résistantes à l’Ampicilline sont résistantes aux autres β-lactamines, y
compris les carbapénèmes.
• Et donc la sensibilité est déduite à celle de l’Ampicilline.
• Mécanisme : modification de la PLP5 qui présente une affinité diminuée pour les β-lactamines.

 Fluoroquinolones : La recherche de la résistance se fait à l’aide de la Norfloxacine.


• Si NOR = S Ciprofloxacine et Lévofloxacine sont catégorisées S.
• Si NOR = R Sensibilité des autres FQ doit être déterminée.
 Aminosides :
• Résistance naturelle de bas niveau à tous les aminosides (BNR).
• Si souche sauvage : Effet synergique bactéricide avec Pénicilline ou Glycopeptide.
• Si souche résistante : effet synergique aboli++.
• Mécanisme : inactivation enzymatique par 3 enzymes (AAT, ANT, APT).
 Glycopeptides :
• Souches S à la vancomycine = zones d'inhibition à contours nets (a).
• Souches R à la vancomycine = ➔ contour flou (c) ou
➔ présence de colonies à l'intérieur de la zone d'inhibition(d).
Après lecture à 24H d’incubation ➔ phénotype (ERV)
• Mécanismes : modification de la cible
(précurseur du peptidoglycane : D-ALA-D-ALA est remplacé par le D-ALA-D-SER).

Exemples de zones d’inhibition de souches d’Enterococcus spp. avec la vancomycine (disque chargé à 5 μg).
a) Bord à contours nets et diamètre d’inhibition ≥12 mm. Rendre sensible.
b-d) Bord à contours flous ou présence de colonies dans la zone d’inhibition. Rendre résistant même si la zone d’inhibition est ≥12 mm.
ATB RECOMMANDATIONS
• Si AMP =S ➔ rendre S : Peni G, AMX, AMC, PIP, IMP.
β-LACTAMINES • Si AMP=R ➔ rendre R tous les B-lactamines.
NB : résistance par modifications de la PLP5 qui présente une affinité diminuée pour les
β-lactamines.
FQ • Par norfloxacine :
- Nor = S ➔ Cipro + Levo = S.
- Nor = R ➔ la sensibilité des FQ doit être déterminée.
• Les souches d'entérocoques sensibles à la Van présentent des zones
d'inhibition à contours nets.
GLYCOPEPTIDES
• L'examen des contours doit être effectué sous lumière directe et une
résistance est suspectée devant :
→ un contour flou ou
→ la présence de colonies à l'intérieur de la zone d'inhibition.
• La détection de la résistance de bas niveau à la Van (vanB) nécessite
une incubation prolongée à 48h.

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