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DR02-001-G Fondamentaux du droit et des contrats

Séance n° 2 – Concepts fondamentaux

Coordinateur du module : Raphaël Fournier

Semestre 2 – Année 2022-2023

Consignes :

- Les étudiants ont l’obligation de préparer sérieusement, avant chaque séance les
exercices demandés. Les exercices pourront être relevés par chaque enseignant à
l’occasion de chacune des séances.

- Ce travail doit être rédigé de façon manuscrite (les copies en format électronique
ne seront pas acceptées). Les travaux non faits, faits trop partiellement ou sous un autre
format que manuscrit seront signalés comme « non faits » par l’enseignant, ce qui pourra
entraîner les pénalités prévues par les textes en vigueur à l’ESSCA.

- Les nom et prénom doivent être précisés sur la copie manuscrite (susceptible d’être
relevée avant d’entrer en cours (les copies avec nom et prénom effacés et
« corrigés » ne seront pas acceptées).
Sommaire
DOCUMENT N°1 : Les branches du droit : présentation, intérêts et limites ___________ 2
DOCUMENT N°2 : Le droit objectif et les droits subjectifs : de quoi s’agit-il ? _________ 5
DOCUMENT N°3 : Les sources des droits subjectifs : les actes et les faits juridiques __ 5
DOCUMENT N°4 : Les titulaires des droits subjectifs – E. Cadou _____________________ 9
DOCUMENT N°5 : Exercices à préparer en intégralité de façon manuscrite ________ 10
Questions __________________________________________________________________________ 10
Les actes et les faits juridiques : Vrai ou faux ? Si l’affirmation est fausse, justifiez votre réponse ____ 11
Qualifiez juridiquement chaque évènement _______________________________________________ 12
Applications pratiques. Vous déterminerez pour chacune des situations si elle relève du droit public ou
du droit privé et préciserez si possible sa sous-branche ______________________________________ 12

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DOCUMENT N°1 : Les branches du droit : présentation, intérêts et
limites
www.ultimatedroit.fr/branches-droit-definition-263/

Maj le 20/10/2019

L’esprit humain aime classer les choses, les personnes, les notions dans des catégories
différentes. Ceci lui permet de créer des cases qui lui semblent parfaitement distinctes. Les
règles de droit n’échappent pas à ce besoin. Devant le foisonnement de celles-ci il est apparu
nécessaire de procéder à une classification. S’il est possible de simplement distinguer les
règles de droit interne des règles internationales et de l’Union Européenne c’est une autre
catégorisation qui s’est imposée. En effet les règles de droit sont usuellement classées en
différentes branches. Nous allons vous présenter ces branches, avant d’évoquer l’intérêt de
cette classification et ses limites.

1) Présentation des branches du droit

Lorsqu’on évoque les branches de droit cela revient surtout à faire référence à deux branches
principales. Elles sont considérées comme étant de la plus haute importance en droit et sont
souvent désignées comme constituant la summa divisio. Ces deux branches de droit
principales sont le droit privé et le droit public.

a) Le droit privé

Le droit privé est constitué par l’ensemble des règles de droit qui ont vocation à régir les
rapports des particuliers entre eux. L’observation de cette définition donne à penser qu’il
s’agit de règles organisées de façon horizontale avec une égalité, en droit, entre les
particuliers.

Le droit privé se subdivise en plusieurs sous-branches dont les principales sont les
suivantes :

– le droit civil constitue le droit commun du droit privé. A défaut de règles spécifiques pour
une autre branche du droit c’est au droit civil qu’il faut se référer.

– le droit commercial concerne les règles applicables aux commerçants et aux actes de
commerce.

– le droit des sociétés concerne les règles applicables aux sociétés civiles et commerciales.

– le droit du travail concerne les règles applicables aux employeurs privés et aux salariés.

– le droit international privé concerne les règles applicables aux particuliers en présence d’un
élément d’extranéité donnant à une situation une connotation internationale.

b) Le droit public

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Le droit public est constitué par les règles de droit applicables à l’organisation et au
fonctionnement des pouvoirs publics ainsi qu’à leurs rapports avec les particuliers. On peut
donc estimer qu’à l’opposé du droit privé on se trouve en présence de règles construites
d’une façon verticale avec des dominants (les pouvoirs publics et en premier lieu l’État) et
des dominés (les particuliers). Chaque progression des droits des particuliers face aux
pouvoirs publics est donc le résultat d’un combat car l’État par nature préfère asseoir sa
domination (il en va de même pour les autres pouvoirs publics).

A l’instar du droit privé, le droit public se subdivise lui aussi en plusieurs sous-branches dont
les principales sont les suivantes :

– le droit constitutionnel concerne les règles de droit relatives à la forme de l’État, à son
fonctionnement, au fonctionnement des pouvoirs publics et aux droits et libertés
fondamentaux des citoyens.

– le droit administratif concerne les règles applicables entre les particuliers et l’administration.
Il concerne aussi le rôle de l’administration et des pouvoirs publics.

– le droit international public concerne les règles applicables entre les États et les
organisations internationales.

– le droit fiscal concerne les règles applicables aux impôts.

– le droit de la sécurité sociale concerne les règles applicables aux assurés sociaux et aux
organismes sociaux.

2) L’intérêt de la division entre le droit privé et le droit public

La division entre le droit privé et le droit public permet de rationaliser le foisonnement des
différentes règles de droit. Il permet ainsi une plus grande compréhension du droit et une
meilleure cohérence de celui-ci.

Cette classification permet également d’établir une correspondance entre les branches du
droit et les juridictions appelées à connaître d’un litige. En effet, les juridictions compétentes
dans les litiges de droit privé sont les juridictions judiciaires, tandis que celles devant
intervenir dans les litiges relatifs au droit public sont les juridictions administratives. Les
difficultés relatives à la répartition des compétences entre ces deux ordres peuvent être
réglées par le Tribunal des conflits.

L’opposition entre le droit privé et le droit public, ainsi qu’entre leurs différentes subdivisions,
permet aussi de cerner plus rapidement les règles applicables, en particulier lorsqu’une
codification a été effectuée. Ainsi pour un litige intéressant le droit commercial, les règles
applicables sont le plus souvent contenues dans le code du commerce tandis que dans le
cadre d’un dossier relevant du droit fiscal il y aura lieu en général d’appliquer des règles
prévues par le code général des impôts.

La distinction entre le droit privé et le droit public a également des conséquences en matière
de formation, de professionnalisation et de spécialisation des juristes. Ainsi si lors des
premières années de formation des juristes les matières enseignées comportent des

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matières relevant du droit privé et du droit public, progressivement les étudiants en droit vont
se diriger vers l’une de ces deux branches principales. Ainsi naîtront les privatistes et les
publicistes. Au cours de leurs études les étudiants vont par la suite disposer de la possibilité
de se spécialiser dans une sous-branche du droit. Cette spécialisation doit logiquement avoir
une influence ultérieure pour déterminer les domaines du droit sur lesquels ils seront appelés
à intervenir au cours de leur carrière professionnelle. Dans l’exercice de leur profession ils
pourront se spécialiser encore plus dans une sous-branche particulière du droit. Ainsi
progressivement ils vont délaisser une branche du droit au profit de celle qui remporte leur
adhésion.

3) Les limites de la division entre le droit privé et le droit public

La division entre le droit privé et le droit public si elle présente des aspects positifs peut
toutefois se voir opposer des critiques. Celles-ci résultent de l’existence de droits mixtes,
d’une tendance à des regroupements transversaux et d’une perméabilité des branches du
droit.

a) Les droits mixtes

La répartition entre le droit privé et le droit public est fragilisée par l’existence de droits mixtes.
Ainsi le droit pénal qui constitue l’ensemble des règles définissant et punissant les infractions
est considéré comme pouvant se rattacher à la fois au droit privé et au droit public. Certains
toutefois le classent uniquement dans le droit public, ce qui est un comble du non-sens
puisqu’il est enseigné aux privatistes. A côté de droits traditionnellement considérés comme
mixtes tels que le droit des assurances où le droit de la propriété intellectuelle d’autres droits
pouvant classiquement être rattachés uniquement à une seule des branches principales du
droit tendent progressivement à se rapprocher également de l’autre branche principale du
droit, c’est notamment le cas du droit de l’environnement.

b) La tendance à des regroupements transversaux

Il est possible de constater que des sous-branches du droit privé peuvent être regroupées
avec des sous-branches du droit public sous une désignation unitaire. Ainsi le droit social
peut regrouper le droit du travail (droit privé) et le droit de la sécurité sociale (droit public).

De même le droit des affaires peut regrouper le droit commercial (droit privé), le droit des
sociétés (droit privé), le droit fiscal (droit public), le droit de la propriété intellectuelle (droit
mixte).

c) La perméabilité des branches du droit

Les sous-branches du droit privé et du droit public ne sont pas imperméables. Une sous-
branche relevant du droit privé peut comporter des éléments du droit public. Ainsi en matière
de droit du travail, classiquement classé comme relevant du droit privé, certains recours
doivent être exercés devant le juge administratif. Le droit public peut aussi se teinter de
privatisation. Tel est le cas en présence du développement de l’emploi de personnes par les
personnes publiques mais en leur conférant un statut de droit privé. Cette perméabilité peut
entraîner des confusions et incertitudes. Ainsi certains classent le droit de la sécurité sociale
dans le droit privé, alors que d’autres estiment qu’il relève du droit public.

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DOCUMENT N°2 : Le droit objectif et les droits subjectifs : de quoi
s’agit-il ?
Source : juriswin.com (publié le 7 juillet 2018)

Le droit est composé d’un ensemble de règles formelles qui régissent les rapports entre
les hommes : c’est le droit objectif. Mais le droit désigne également des prérogatives et des
privilèges reconnus à chaque individu : ce sont les droits subjectifs.

Schématiquement, cette distinction entre droit objectif et droit subjectif permet d’identifier
d’un côté ce qu’on a le droit (ou l’interdiction) de faire, et de l’autre ce dont on a le droit (ou
l’interdiction) de bénéficier :

• Le droit objectif regroupe les règles qui organisent les rapports entre les êtres
humains dans une société en particulier et qui sont sanctionnées par l’autorité publique (par
exemple, le Code de la route interdit de rouler à plus de 130 km/h sur une autoroute).

• Le droit subjectif regroupe les prérogatives dont peuvent se prévaloir les individus
et qu’ils peuvent exercer sous la protection de l’État (par exemple, le Code civil garantit votre
droit au respect de la vie privée et l’État doit intervenir pour le faire respecter).

DOCUMENT N°3 : Les sources des droits subjectifs : les actes et les
faits juridiques

Source : Fiches-droit.com

Un acte juridique est une manifestation de volonté destinée à produire des effets de
droit (c’est-à-dire des droits et des obligations) (article 1100-1 du Code civil).

Les actes juridiques sont à distinguer des faits juridiques. Les faits juridiques sont des
agissements ou des évènements auxquels la loi attache des effets de droit (article 1100-
2 du Code civil).

La différence entre l’acte juridique et le fait juridique tient au fait que les effets de droit
découlant du fait juridique ne sont pas produits par la volonté des individus, mais par la loi
elle-même. Le fait juridique peut être volontaire ou involontaire. Mais dans tous les cas,
l’auteur du fait juridique ne recherchait pas à produire les effets de droit attachés au fait par
la loi.

Inversement, les effets de droit produits par l’acte juridique résultent bien de la volonté des
individus. Le ou les auteurs de l’acte juridique avaient bien la volonté de produire les effets
de droit en question.

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Ainsi, aussi bien les actes juridiques que les faits juridiques produisent des effets de droit.
En effet, les actes juridiques et les faits juridiques sont les sources des droits
subjectifs, c’est-à-dire des prérogatives reconnues aux sujets de droit par le droit
objectif et sanctionnées par lui.

1. Les actes juridiques

Les actes juridiques peuvent être conventionnels ou unilatéraux (article 1100-1 du Code
civil).

Les actes conventionnels sont ceux qui imposent l’accord de deux ou plusieurs
volontés. Ainsi, l’acte juridique sera la création de plusieurs personnes, qui en seront les
parties. Cette catégorie d’actes juridiques correspond aux contrats. Comme exemples de
contrats, on peut citer :

• le contrat de vente, par lequel le vendeur s’engage à livrer la chose promise tandis que
l’acheteur s’oblige à payer le prix convenu

• le contrat de bail, par lequel le bailleur s’engage à assurer la jouissance paisible de la chose
louée, tandis que le locataire s’oblige à payer un loyer

En réalité, la majorité des actes juridiques sont des contrats. Mais il existe aussi des actes
unilatéraux, qui sont l’œuvre d’une seule volonté. L’acte juridique sera alors la création
d’une seule personne. Par exemple, le testament, ou encore la reconnaissance d’un enfant
naturel, sont des actes unilatéraux. Ils ne sont l’œuvre que d’une seule personne, leur auteur.

2. Les faits juridiques

Il existe deux grands types de faits juridiques. Ainsi, les faits juridiques résultent soit de
l’homme, soit de la nature.

➢ Les faits de la nature

Les faits de la nature sont ceux qui ne supposent pas une volonté de l’homme. Ils ne sont
pas causés par l’homme mais résultent au contraire de circonstances extérieures à sa
volonté. Ils peuvent :

• être liés à la vie de l’homme.

• être extérieurs à l’homme.

• résulter du simple écoulement du temps.

Les faits liés à la vie de l’homme sont par exemple :

• la naissance, qui permet l’acquisition de la personnalité juridique, et donc des droits de la


personnalité.
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• le décès, qui met fin à la personnalité juridique et ouvre la transmission du patrimoine de la
personne décédée par voie de succession.

Les faits complètement extérieurs à la vie de l’homme sont divers et variés. Il peut s’agir par
exemple d’une tempête, d’un ouragan, d’un tremblement de terre, d’un incendie… Ces
évènements, en ce qu’ils sont imprévisibles, irrésistibles et extérieurs, constituent en effet
des cas de force majeure. Ils permettent donc l’exclusion de la responsabilité. En présence
d’un tel cas de force majeure, l’auteur du dommage causé à autrui sera exonéré ; il n’aura
pas à réparer le dommage. Il s’agit donc bien de faits juridiques en ce qu’ils créent un effet
de droit (l’exonération de responsabilité).

Enfin, le simple écoulement du temps peut constituer un fait juridique. On vise surtout ici la
prescription, qui peut entraîner différents effets de droit. Ainsi, la prescription peut être :

• acquisitive ; l’écoulement du temps entraîne alors l’acquisition d’un droit, par exemple, le
droit de propriété par possession. Ainsi, l’occupant d’un bien immobilier (appartement,
maison, immeuble…) en devient juridiquement le propriétaire après l’écoulement d’un certain
délai (30 ans ou 10 ans selon les cas) (article 2272 du Code civil).

• extinctive ; l’écoulement du temps entraîne alors la disparition d’un droit, par exemple, le
droit d’exiger le paiement auprès de son débiteur. Ainsi, en principe et sauf exceptions, le
créancier ne peut plus demander au débiteur le paiement de la dette après l’écoulement d’un
délai de 5 ans (article 2224 du Code civil).

➢ Les faits de l’homme

Les faits de l’homme supposent une volonté de l’homme. Leurs conséquences ne sont
pas désirées par leur auteur mais ils supposent, à un moment donné, l’action d’un individu.
Il s’agit :

• des délits et quasi-délits

• des quasi-contrats

- Les délits et quasi-délits

Le délit est un fait illicite intentionnel tandis que le quasi-délit est un fait illicite non intentionnel.

Le délit suppose donc l’intention de nuire de son auteur tandis que le quasi-délit ne suppose
pas que son auteur ait eu l’intention de nuire à la victime.

Dans les deux cas, il s’agit de cas où l’homme a causé un dommage à autrui. Or « tout fait
quelconque de l’homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il
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est arrivé à le réparer » (article 1240 du Code civil). Comme il a été expliqué plus haut, le
dommage causé à autrui constitue donc un fait juridique dont l’effet de droit est l’obligation
de réparer le dommage. C’est ce que l’on appelle la responsabilité civile délictuelle ou
quasi-délictuelle.

A noter qu’il faut bien distinguer la responsabilité civile délictuelle des délits pénaux. Dans
les deux cas, le but est d’engager la responsabilité d’une personne. Mais la responsabilité
civile et la responsabilité pénale sont bien deux régimes de responsabilité distincts. La
responsabilité civile vise à réparer un préjudice subi par la victime, tandis que la
responsabilité pénale vise à sanctionner un comportement que la loi réprime.

- Les quasi-contrats

Les quasi-contrats sont des faits purement volontaires dont il résulte un engagement de
celui qui en profite sans y avoir droit, et parfois un engagement de leur auteur envers
autrui (article 1300 du Code civil).

Autrement dit, un quasi-contrat est un fait spontané d’une personne, qui entraîne un
avantage pour un tiers et un appauvrissement pour la personne qui agit.

Afin de rétablir l’équilibre injustement rompu, la loi oblige alors le tiers à indemniser celui
qui, par son intervention, s’est appauvri. Un quasi-contrat est donc bien un fait juridique
puisqu’il crée un effet de droit, à savoir l’obligation pour le tiers d’indemniser la personne qui
est intervenue.

Les différents quasi-contrats sont :

• la gestion d’affaires. Exemple : Une personne entretient un immeuble laissé à l’abandon


par son propriétaire. La personne sera alors fondée à demander au propriétaire le
remboursement des dépenses engagées pour l’entretien de l’immeuble.

• le paiement de l’indu. Exemple : Une compagnie d’assurances verse une indemnité à


l’assuré mais ignorait que le dommage subi par ce dernier n’est pas couvert par le contrat
d’assurance. L’assuré est alors obligé à restitution envers la compagnie d’assurances.

• l’enrichissement injustifié. Exemples : le paiement de la dette d’autrui, le travail non


rémunéré accompli pour autrui.

A noter que le quasi-contrat ne doit pas être confondu avec le contrat. Il s’agit, non pas d’un
acte juridique, mais bien d’un fait juridique. Son auteur est dans une situation proche de celle
créée par un contrat, mais n’avait pas la volonté de produire des effets de droit au moment
de ses agissements.

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DOCUMENT N°4 : Les titulaires des droits subjectifs – E. Cadou

Source : cours.unjf.fr

Les droits subjectifs sont donc l’ensemble des prérogatives que le droit objectif
reconnait et sanctionne au profit des sujets de droit.

Les droits subjectifs ne sont attribués qu’aux sujets de droit, c’est-à-dire aux
personnes dont le droit objectif reconnaît l’existence en leur accordant la personnalité
juridique.

Pour être titulaire de droits subjectifs, il faut avoir l’aptitude à acquérir et à exercer des
droits. Cette aptitude, que l’on appelle la personnalité juridique, est ce qui permet de
distinguer les sujets de droit des objets de droit.

La personnalité juridique sera d’abord reconnue aux personnes physiques, c’est-à-dire aux
individus faits de chair et de sang (section 2) mais également à certains groupements de
biens ou d’individus, que l’on appelle des personnes morales (section 3).

Section 2. Les personnes physiques

Dès lors qu’il existe, tout individu se voit reconnaître la personnalité juridique, et devient
à ce titre, automatiquement, une personne physique sujet de droits et d’obligations.
On obtient ainsi l’équation suivante : Individu = personne physique = sujet de droit, ces
trois éléments étant indissociables les uns des autres.

Il va sans dire que les choses inanimées ne sont pas des sujets de droit, mais ne peuvent
qu’être de simples objets de droit. Ainsi une table, une chaise, un bien immobilier sont
susceptibles d'appropriation, mais ne peuvent se voir attribuer un quelconque patrimoine.

Cela est un peu moins évident en ce qui concerne les animaux, auxquels certains voudraient
voir reconnaître la qualité de sujet de droit.

La loi du 16 février 2015 a introduit dans le Code civil un article 515-14 selon lequel :« Les
animaux sont des êtres vivants doués de sensibilité. Sous réserve des lois qui les protègent,
les animaux sont soumis au régime des biens ». ---/---

Section 3. Les personnes morales

On pourrait être tenté de considérer que seules les personnes physiques, douées d’un corps,
d’une conscience et de volonté, sont aptes à être titulaires de droits et d’obligations. Le droit
positif reconnaît pourtant la personnalité juridique à des groupements de personnes et de

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biens, qu'il assimile à des personnes physiques en leur conférant des biens et des obligations
propres.

Définition : ainsi la personne morale peut être défini comme un groupement doté de la
personnalité juridique qui, par la spécificité de ce but et de ses intérêts, à vocation à
une activité distincte de celle des individus qui la composent.

On distingue à ce titre :

• les personnes morales de droit public : l'Etat, les collectivités territoriales (Régions,
Départements, Communes) et les établissements publics administratifs ;

• les personnes morales de droit privé (sociétés civiles ou commerciales, associations,


syndicats, comités d'entreprises...) qui peuvent ou non avoir un but lucratif ;

• les personnes morales de droit mixte qui empruntent à ces deux régimes (établissements
industriels et commerciaux, Ordres professionnels...).

Les conditions de naissance et de mort de la personne morale sont très variables :

• La naissance des personnes morales de droit privé est généralement conditionnée par la
rédaction de statuts et la déclaration de constitution auprès des pouvoirs publics.

• La dissolution des personnes morales de droit privé peut-être volontaire judiciaire ou légale

• Les personnes morales de droit public naissent et meurent généralement par la volonté du
législateur ou de l'exécutif

Lorsqu’un groupement se voit reconnaître la personnalité morale, c’est lui-même qui est
titulaire de droits et d’obligations, et cette personnalité est distincte de celle des individus qui
la composent.

DOCUMENT N°5 : Exercices à préparer en intégralité de façon


manuscrite

Questions

Question 1 : Socle du droit public, je prévois notamment l’organisation des pouvoirs publics.
Quelle branche du droit suis-je ? Complétez ma définition.

*****************

Question 2 : ensemble des règles juridiques qui régissent la vie des individus au sein de la
société et dont le respect est garanti par la puissance publique, qui suis-je ?
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*****************

Question 3 : l’affirmation selon laquelle tous les sujets de droit ont les mêmes droits
subjectifs est-elle exacte ?

*****************

Question 4 : une personne morale se réduit-elle à l’ensemble des droits et obligations des
individus qui la composent ?

*****************

Question 5 : à quelles conditions autrui peut-il exiger de nous un dû ?

**************************

Les actes et les faits juridiques : Vrai ou faux ? Si l’affirmation est fausse, justifiez votre
réponse

Affirmation Vrai Faux


Les effets de droit des faits
juridiques sont voulus par
leurs auteurs.
Un fait juridique volontaire
peut être commis dans
l’intention de nuire à autrui.
Tous les faits juridiques sont
involontaires.
Un évènement de force
majeure est un fait juridique
qui ne permet pas d’exclure
toute responsabilité.
Un quasi-contrat est un fait
juridique car il s’agit pour une
personne d’agir volontairement
mais sans raison au profit
d’autrui et à son propre
désavantage.
Tous les actes juridiques sont
des contrats.
Seuls les faits juridiques
produisent des effets de droit.

**************************

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Qualifiez juridiquement chaque évènement

Evènement Acte Acte juridique Fait Quasi-délit Délit


juridique conventionnel juridique (1) (2)
unilatéral naturel
La publication d’un avis de
décès dans un journal
Un don à une association
Un incendie de forêt causé
par un épisode de sècheresse
La falsification d’une facture
Un incendie volontaire
La constitution d’une SARL
(contrat de société : au moins
deux associés)
La conclusion d’un accord
d’entreprise entre un chef
d’entreprise et deux délégués
syndicaux.
L’arrivée à l’âge de la majorité
civile d’une personne
physique

(1) : fait juridique illicite non intentionnel (2) : fait juridique illicite intentionnel

*****************

Applications pratiques. Vous déterminerez pour chacune des situations si elle relève du
droit public ou du droit privé et préciserez si possible sa sous-branche

Question 1 : Mme Chicanou envisage de contester le redressement fiscal que le Trésor public
lui a notifié au titre de son impôt sur le revenu des années 2020 et 2021.

*****************

Question 2 : Paul et Virginie envisagent de signer un contrat de mariage de séparation de


biens chez un notaire, quelques jours avant leur mariage.

*****************

Question 3 : M. Oboulot conteste le calcul de ses heures supplémentaires fait par son
employeur auquel le lie un contrat à durée indéterminée (CDI).

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Question 4 : M. Patrocuit, boulanger, passe avec la société Bienmoulu un contrat destiné à
l’approvisionner de façon régulière en farine de blé.

*****************

Question 5 : M. Bâtisseur a déposé en mairie une demande de permis de construire pour une
habitation individuelle, sur un terrain dont il est propriétaire.

*****************

Question 6 : Le véhicule de M. Pressé a été photographié à 140 km/h sur l’autoroute Rhin-
Rhône.

*****************

Question 7 : Fanny, étudiante à Bordeaux, perçoit une aide pour le logement (APL) de la Caisse
d’Allocations Familiales (CAF). Celle-ci a commis une erreur de calcul de la prestation à la
suite de laquelle le versement qu’elle a reçu excédait celui auquel elle avait droit.

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