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Section 2 

: différents audits et leurs acteurs

Différents audits peuvent être réalisés dans le cadre de missions d’expertise comptable ou dans le
cadre de missions de commissariat aux comptes, ou encore dans le cadre de missions d’audit
interne, soit dans d’autres missions.

1. Missions d’audit de l’expert-comptable


 En 1966, le Conseil supérieur de l’Ordre des experts comptables avait adopté un certain
nombre de recommandations relatives aux missions du professionnel ;
 À partir de 1990, le Conseil supérieur a programmé la transformation de l’ensemble des
recommandations relatives à l’exercice des missions en normes.

L’ensemble des normes de l’Ordre des experts comptables se compose :

 De normes générales (normes de comportement professionnel, normes de travail et normes


de rapport) ;
 De normes spécifiques : normes d’audit et d’examen limité ;
 D’une norme distincte relative à la mission de présentation ;
 Des normes relatives aux « autres missions » (missions de procédures convenues sans
expression d’assurance).

Remarque  : Les missions d’audit effectuées par un expert-comptable sont appelées « mission
d’audit contractuel ».

1.1 Fondements économiques de l’audit contractuel  :

La demande d’un audit peut être effectuée par l’entreprise ou par des tiers.

Demande faite par l’entreprise

Les préoccupations que les entreprises demandent pour un audit sont généralement :

a) Le besoin pour l’entreprise, d’une information financière fiable avant de l’utiliser ou de la


présenter à des tiers ;
b) L’appréciation de son organisation actuelle, en vue d’en déceler les insuffisances et de
l’améliorer ;
c) La nécessité d’éviter la survenance des fraudes, ou de détournements éventuels.

Demande faite par des tiers

Certains tiers en relation avec l’entreprise ont souvent intérêt à ce que les comptes qui leur sont
soumis soient préalablement audités avant de prendre des décisions susceptibles d’avoir des
incidences sur leur devenir et celui de l’entreprise.

1.2 Fondements juridiques de l’audit contractuel  :

Formation du contrat  : Les devis émanent généralement des clients ; si un tiers est à l'origine
de l'offre, celle-ci doit être accompagnée d'un accord que l'entreprise accepte d'être auditée.
Obligations de l’auditeur et de son client  : En matière d’audit contractuel, l’obligation du
professionnel est une obligation de moyens, en raison même de l’impossibilité de vérifier
l’exactitude ou le fondement de tous les renseignements communiqués par le client.
2. Missions d’audit du commissaire aux comptes  :
 Vérification des comptes, contrôle de la sincérité et de la régularité des comptes annuels
établis, etc.
 Sous réserve des règles propres aux SARL, aux sociétés de personnes, aux sociétés en
commandite par actions, aux sociétés par actions simplifiées, aux groupements d’intérêt
économique, aux personnes morales de droit privé non commerçantes et aux entreprises
publiques, les commissaires aux comptes interviennent dans la vie de ces organisations dans
les mêmes conditions que dans la vie des sociétés anonymes .
 La mission de contrôle et de vérification confiée aux commissaires aux comptes est une tâche
difficile et délicate.
2.1 Différentes missions du commissaire aux comptes  :

Pour lui permettre de mieux contrôler les dirigeants, et mieux informer les actionnaires, le
législateur a considérablement élargi le rôle du C.A.C. en l’investissant d’une mission
permanente de :
 Vérifier les valeurs et documents comptables de la société
 Vérifier la conformité de la comptabilité aux règles prescrites par la loi
 Vérifier la sincérité et la concordance avec les états de synthèse des
informations données dans le rapport de gestion et dans les documents
communiqués aux actionnaires sur le patrimoine de la société, sa situation
financière et ses résultats.

Le C.A.C. doit établir un rapport qui porte à la connaissance des dirigeants   :

 Les contrôles et vérifications effectués


 Les modifications éventuelles à apporter à des postes des états de synthèse
 Les irrégularités et inexactitudes découvertes
 Les conclusions
 Tous les faits délictueux dont il a eu connaissance
Pour exercer cette mission le commissaire aux comptes doit être parfaitement
informé des affaires sociales. C’est la raison pour laquelle, il doit être :
 Convoqué aux assemblées d’actionnaires
 Convoqué aux réunions du conseil d’administration et du directoire qui
arrêtent les comptes de l’exercice écoulé
 Disposer, suffisamment de temps à l’avance, des comptes et documents
qui seront soumis aux actionnaires lors de l’assemblée générale
 Les dirigeants doivent tenir à la disposition du C.A.C. au siège social :
- L’inventaire, le compte du résultat et le bilan 60 jours au moins
avant la convocation de l’A.G. annuelle
- Les états de synthèse et le rapport sur les
opérations de l’exercice par le conseil
d’administration ou le directoire 60 jours
au moins avant la tenue de l’A.G.

2.2 Normes d’exercice professionnel des commissaires aux comptes  :


 Les normes encadrent l’exercice professionnel du commissaire aux comptes. Une norme
définit les diligences que le commissaire aux comptes doit mettre en œuvre, elle ne fixe pas
les responsabilités respectives du commissaire aux comptes et de l’entité.
 Une norme doit être claire et compréhensible pour tous : commissaires aux comptes et
autres acteurs du monde économique et judiciaire. Elle ne paraphrase pas les textes
législatifs ou réglementaires et doit être suffisamment explicite pour qu’il ne soit pas
nécessaire de fournir des exemples de rédaction ou des modèles.
a) Dispositions relatives à l’exercice des missions  :

Dans le cadre de son statut légal et réglementaire, la profession de commissaire aux comptes a été
invitée, dès sa création, à s’administrer elle-même. C’est ainsi que le Conseil national avait élaboré,
dès 1976, un Code des devoirs et intérêts professionnels, devenu, depuis 1998 Code de déontologie
professionnelle. Les normes d’exercice professionnel fixent cependant les règles applicables
lorsqu’un audit est effectué par plusieurs commissaires aux comptes.

b) Normes relatives à la mission d’audit  :

Ces normes traitent de la mission d’audit telle qu’elle est définie dans le cadre conceptuel des
interventions du commissaire aux comptes : elles examinent les aspects généraux, l’évaluation du
risque d’audit et les procédures à mettre en œuvre, l’obtention des éléments probants, l’utilisation
des travaux d’autres professionnels et les rapports établis à l’issue de la mission. Une norme
spécifique a été établie pour l’audit des petites et moyennes entités.

c) Norme relative à la mission d’examen limité  :

La norme relative à la mission d’examen limité traite de la mission d’examen limité telle qu’elle est
définie dans le cadre conceptuel des interventions du commissaire aux comptes.

d) Normes relatives aux interventions définies par convention  :

Les normes relatives aux interventions définies par convention concernent des missions que le
commissaire aux comptes peut être appelé à effectuer.

e) Normes relatives aux vérifications et informations spécifiques  :

Les normes relatives aux vérifications et informations spécifiques concernent des missions connexes
à la mission générale d’audit du commissaire aux comptes.
f) Normes relatives aux interventions définies par la loi et le règlement   :

Les normes relatives aux interventions définies par la loi et le règlement concernent également des
missions connexes à la mission générale d’audit du commissaire aux comptes.

g) Normes relatives aux missions particulières confiées à un commissaire aux comptes   :

Les normes relatives aux missions particulières traitent de missions qui, dans certaines circonstances,
seront confiées à un commissaire aux comptes. Elles traitent notamment du commissariat aux
apports et du commissariat à la fusion.

3. Missions d’audit de l’auditeur interne  :


L'auditeur interne est chargé d'analyser l'ensemble du fonctionnement de l'organisation de
l'entreprise, y compris ses systèmes d'information, le degré de maîtrise des opérations, et détecter
les éventuels insuffisances et risques qui pourraient altérer sa rentabilité et profitabilité.

3.1 Missions de l’auditeur interne  :

Les missions de l’auditeur interne sont de deux types : des missions d’assurance et des missions de
conseil.

Dans le cadre des missions d’assurance, l’auditeur interne procède à une évaluation objective en vue
de formuler en toute indépendance une opinion ou des conclusions sur un processus, un système ou
tout autre sujet. Il détermine la nature et l’étendue de ses missions qui comportent généralement
trois types d’intervenants :

1. Le propriétaire du processus
2. L’auditeur interne
3. l’utilisateur

Les missions de conseil sont généralement entreprises à la demande d’un client. Leur nature et leur
périmètre font l’objet d’un accord avec ce dernier. Elles comportent généralement deux
intervenants :

1. L’occurrence l’auditeur interne


2. Le client
3.2 Normes de l’audit interne  :

Objectifs  :

1. Définir les principes fondamentaux de la pratique de l’audit interne et fournir un cadre de


référence pour sa réalisation et sa promotion.
2. Établir les critères qui permettent d’apprécier le fonctionnement de l’audit interne.
3. Favoriser l’amélioration des processus d’organisation et des opérations d’audit interne

Les normes sont des principes obligatoires  :

1. Les normes sont constituées de déclarations sur les conditions fondamentales pour la
pratique professionnelle de l’audit interne et pour l’évaluation de sa performance.
2. Elles peuvent être complétées par des interprétations qui en clarifient les termes et les
concepts fondamentaux.
Les trois catégories de normes de l’AI  :

1. Les normes de qualification


2. Les normes de fonctionnement
3. Les normes de mise en œuvre
4. Les autres audits  :
L’audit peut être conduit par une personne issue d’une profession organisée (expert-comptable,
commissaire aux comptes, auditeur interne), mais il peut être également conduit par des personnes
venant d’horizons différents (informaticiens, avocats, ingénieurs, fonctionnaires, etc.). On peut ainsi
trouver :

 L’audit juridique : consistant à analyser les règles de fonctionnement d’une entité (statuts…),
les contrats, etc.
 L’audit fiscal : contrôle de la bonne application des règles fiscales ;
 L’audit social : vérification de la bonne application de la réglementation sociale dans
l’entreprise et à identifier les zones de risques (contrôle Urssaf, prud’hommes, etc.) ;
 L’audit informatique : évaluation du niveau de contrôle des risques associés aux activités
informatiques ;
 L’audit du besoin informatique, lequel peut donner lieu à un projet ou à plusieurs projets ;
 L’audit de sécurité, qui répertorie les points forts, et surtout les points faibles (vulnérabilités)
de tout ou partie du système ;
 L’audit stratégique : évaluation de l’organisation en vue d’une proposition d’actions
performantes ;
 L’audit économique : réflexion sur le devenir d’une exploitation ;
 L’audit de qualité : outil de suivi du bon fonctionnement de l’organisation et de détection des
dysfonctionnements ; etc. ……
5. La documentation des travaux d’audit : le dossier de travail  :
Il est recommandé aux auditeurs de tenir des dossiers de travail contenant des documents relatifs à
la société ainsi que la date et la durée de leurs interventions et de celles de leurs collaborateurs. Les
dossiers de travail constituent, par ailleurs la documentation la plus efficace pour une prise de
connaissance générale de l’entreprise et la planification de la mission lors des exercices ultérieurs.

On peut distinguer quatre dossiers à caractère permanent : Le dossier permanent ; Le dossier de


contrôle interne et de procédures (appelé aussi : Dossier Système) ; Le dossier de travail (consacré
au contrôle de comptes) ; Le dossier général de l’exercice.

Le dossier permanent : Ce dossier réunit l’ensemble des informations qui portent sur des
caractéristiques générales de la société et qui pourront être utilisées lors des contrôles ultérieurs. Le
dossier permanent est constitué au cours de la première intervention d’audit, il fera par la suite
l’objet d’une mise à jour.

Le dossier du contrôle interne et de procédures : Un deuxième dossier à caractère permanent


présente l’ensemble des travaux effectués par l’auditeur dans le cadre de son évaluation du contrôle
interne.

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