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I. La Syllabe
L’unité prosodique et rythmique est la syllabe, définie comme le regroupement, dans la
chaîne sonore, de segments autour d'un noyau de grande audibilité. Dans la plupart des cas, ce
noyau est une voyelle (c'est à dire un son pur), et il est possible qu'une syllabe soit constituée
uniquement d'une voyelle, comme dans la réalisation de mots comme «et», «un», «ont», «en»,
«au», etc.:
Le cas le plus fréquent reste celui où une voyelle est associée à une consonne, et le français
tend à rechercher des syllabes ouvertes, qui se terminent par une voyelle, sur le modèle CV
[mo] ou CCV [mwa]. La formule VC (syllabe fermée) n'est réellement possible en français
que devant une syllabe qui commence par une consonne, comme par exemple dans les mots
«action», «obtus» et «urbain»:
Cependant, le français est une langue où les syllabes reçoivent une intensité à peu près
équivalente, si bien qu'il y a peu de différence entre syllabes accentuées et atones, et que les
voyelles conservent les mêmes propriétés. Les variations sont liées au contexte d'apparition
des phonèmes: par exemple, on réalise un «e» ouvert devant une double consonne («cette»),
devant «r» et «l» («fer», «sel»), mais jamais en finale de mot.
Un second accent peut se placer sur la syllabe initiale (ou une autre syllabe) d’un mot pour en
augmenter l’expressivité: c’est l’accent libre ou accent affectif, ou accent emphatique.
A l’intérieur d’un groupe, certaines syllabes portent un accent de force, tandis que d'autres ne
sont pas du tout accentuées (syllabes atones). Seules les syllabes normalement acccentuées
peuvent porter un accent rythmique:
- Les noms et les pronoms non-clitiques: «c’est à moi», «j’y vais sans lui»
- Les verbes (sauf les auxilliaires avoir et être)
- Les adjectifs épithètes: (sauf en cas de possible confusion sémantique: «une belle fille» ∫ «ma
belle-fille»); «une voiture allemande».
- Les adverbes (même règle que l’adjectif): «Il est particulièrement calme»
- les conjonctions polysyllabiques («parce [que]», «sous prétexte [que]»...), les interrogatifs
(«quand», «qui»)
En revanche, on n’accentue généralement pas:
- Les pronoms personnels (je, tu, nous...), sauf parfois s’ils sont suivis de deux clitiques («je te
le dis»)—dans un tel cas, un des trois «e» caducs est généralement maintenu pour éviter une
séquence de trois consonnes.
- Les pronoms clitiques (me, te, vous, ne, y...), les possessifs (mon, leur...) et relatifs («qui»,
«que», «quoi», «dont», «où»)
- Les prépositions et conjonctions monosyllabiques («de», «sous», «sans»; «si», «que»)
- Les adjectifs épithètes antéposés en cas de possible confusion sémantique: «ma belle-fille»
(la femme de mon fils) / «une belle fille» (une fille qui est jolie).
à noter:
- On peut faire porter un accent sur certains mots normalement inaccentués pour marquer une
insistance sur leur sens: «La valise est sous la table»; «Je viendrai si je veux»; «C’est mon lit».
Comme il est impossible d’accentuer les pronoms personnels ou les clitiques, il faut alors
utiliser une paraphrase emphatique: «Je te l’ai donné» > «C’est moi qui te l’ai donné», ou
«C’est à toi que je l’ai donné», ou «C’est ça que je t’ai donné»; «J’y suis allé» > «C’est là où
je suis allé»
- Les noms composés (souvent reconnaissables à leurs traits d’union)sont accentués comme un
mot simple: fil-de-fer, je-m’en-foutisme, quant-à-soi, je-ne-sais-quoi, dur-à-cuire, rez-de-
chaussée, vas-y-que-je-te-pousse...
La phrase 1 signifie que certains Français (ceux qui qui se plaignent) ne veulent pas vivre
àl'étranger.
La phrase 2 signifie que tous les Français se plaignent, et qu'ils ne veulent pas vivre à
l'étranger. Les mots étant exactement les mêmes, c'est l'accent de démarcation qui permet de
faire la différence entre les deux
La ponctuation ne suffit pas à donner l’intention de communication. C’est une aide non
négligeable, mais le contexte seul détermine si il s’agit d’un reproche, d’une inquiétude, d’une
envie…