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Author(s): R. Hissette
Source: Recherches de théologie ancienne et médiévale , Janvier-Décembre 1980, Vol. 47
(Janvier-Décembre 1980), pp. 231-270
Published by: Peeters Publishers
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Recherches de théologie ancienne et médiévale
La condamnation de 1270
34. Dans un récent ouvrage, M. Verger écrit aussi que Tempier fut «poussé
à la fois par les maîtres en théologie et le pape Jean XXI »; J. Verger, Les universités
au Moyen Âge (Coll. «SUP» — L'historien, 14), Paris 1973, p. 96; les italiques
sont de moi. Mmc Renardy abonde dans le même sens : «certains théologiens ont
donc obligé les autorités de tutelle à réagir»; Chr. Renardy, Le monde des
maîtres universitaires..., p. 356.
35. Cf. supra, n. 9.
36. «Cum hoc sit articulus damnatus Parisiis, licet possit esse opinabile apud
multos omnes illos articulos non esse bene damnatos. Nam nos ipsi eramus
Parisiis et tanquam de re palpata testimonium perhibemus quod plures de illis
articulis transierunt non consilio magistrorum sed capitositate paucorum» (In II
Sent., dist. 32, q. 2, a. 3; cf. E. Hocedez, La condamnation..., p. 56). Comme le
remarque M. Miethke, rectifiant les propos de J. Koch récemment suivi encore
par M. Schneider, ce témoignage ne contredit nullement Henri de Gand évoquant
une convocation générale des maîtres (cf. J. Miethke, Papst..., p. 86, n. 148;
Th. Schneider, Die Einheit..., p. 75, n. 57). De son côté, dans la dernière
édition d'un de ses ouvrages, M. Le Goff maintient cette paraphrase du texte de
Gilles: «il ne faut pas s'en soucier (du syllabus) car ces propositions n'ont pas été
faites après convocation de tous les maîtres parisiens, mais à la demande de
quelques têtes bornées»; J. Le Goff, Les intellectuels au moyen âge (Coll.
Microcosme. Le temps qui court, 3), Paris 1976, p. 126. Cette paraphrase n'est pas
tout à fait exacte: 1. elle nie à tort une convocation des maîtres; 2. Gilles critique
la procédure qui aboutit à la condamnation de certains articles, mais ne dit pas
de ne pas se soucier de l'édit; à ce sujet, cf. E. Hocedez, ibid., p. 55.
37. J. Châtillon, L'exercice..., p. 43.
38. Voici in extenso le témoignage d'Henri de Gand, dont des fragments ont
été cités déjà et analysés (cf. supra, n. 18 et 23) : «in hoc concordabant omnes magistri
theologiae congregati super hoc, quorum ego eram unus, unanimiter concedentes
quod substantia angeli non est ratio angelum esse in loco secundum substantiam»
(R. Hissette, Enquête..., p. 105, n. 2). De cet aveu du maître gantois, M. Châtillon
conclut que «les maîtres en théologie furent unanimes à réprouver la doctrine de la
localisation des anges par leur seule action» (J. Châtillon, L'exercice..., p. 43).
Cela n'est pas dit dans le texte. En fait Henri réagit à la censure de la proposition
54, selon laquelle les substances séparées ne sont pas localisées en raison de leur
substance (R. Hissette, ibid., p. 104).
39. Supra, p. 234.
40. «Magnarum et gravium personarum crebra zeloque fidei accensa insinuavit
relatio...; ... tarn doctorum sacrae Scripturae, quam aliorum prudentium virorum
communicato consilio...» (R. Hissette, Enquête..., p. 13).
41. Cf. supra, n. 31.
42. F. Van Steenberghen, Maître Siger..., p. 149.
entre eux aucune unité de vue. Car on ne peut estimer que, par sa
lettre du 28 avril, Jean XXI a demandé une extension de l'enquête
à la faculté de théologie, puisque dans sa première lettre, il ne
l'avait pas limitée aux artiens, seuls visés le 7 mars, d'après le
prologue du décret43. Il semble bien d'ailleurs, poursuit M. Miethke,
qu'avant l'envoi de la seconde bulle, le pape n'avait pas été informé
de la condamnation parisienne44; peut-être même l'a-t-il ignorée
jusqu'à sa mort le 20 mai 127745. Bref, il n'y eut aucune coordina
tion entre la papauté et la juridiction épiscopale; au contraire,
il faut parler d'une rivalité dans l'exercice des pouvoirs, l'évêque
ayant voulu prévenir, par le recours au conseil des maîtres, une
intervention de la curie46.
Comme le remarque M. Miethke, il est exact que, dans sa première
lettre, Jean XXI n'avait pas restreint l'enquête à la seule faculté
des arts47. Mais ignorait-il le décret de Tempier en enjoignant
dans la seconde bulle de mener les recherches tarn in artibus quam
in theologia48 ? Le pape pourrait avoir été incité à réitérer sa
démarche pour un des deux motifs suivants : ou bien, sa lettre
demeurant sans réponse, il était impatient d'être mis au courant
de la situation régnant à Paris, ou bien des nouvelles récentes
l'avaient confirmé dans sa volonté d'instruire l'affaire pour mieux
y remédier. Mais si c'est par impatience qu'il avait fait expédier
la seconde bulle, comment y expliquer l'absence de protestations
contre la négligence de ses premières injonctions49? On est donc
porté à croire que de nouveaux échos de l'agitation parisienne lui
étaient parvenus, mettant en cause non seulement la faculté des
arts, mais aussi celle de théologie. Avait-il appris la condamnation
du 7 mars prononcée plus de cinquante jours auparavant? C'est
50. Dans son ouvrage, Maître Siger..., p. 149, M. Van Steenberghen accepte
cette hypothèse. Il faut noter à ce propos que la ratification pontificale de la condam
nation qu'invoque Duns Scot dans son Ordinatio (lib. 2, dis t. 2) n'a rien à voir
avec Jean XXI, puisqu'elle est déduite seulement des Décrétâtes de Grégoire IX;
cf. C. Balic, Il decreto del 7 marzo 1277 del vescovo di Parigi e l'origine dello scotismo,
dans Tommaso d'Aquino nel suo settimo centenario. Atti del Congresso internazionale
(Roma-Napoli—17/24 aprile 1974), Tommaso d'Aquino nella storia de! pensiero,
t. 2 : Da! medioevo ad oggi, Naples 1976, p. 281.
51. «... nonnulli Parisius studentes in artibus propriae facultatis limites exce
dentes quosdam manifestos et exsecrabiles errores, immo potius vanitates et insanias
falsas in rotulo seu scedulis, praesentibus his annexo seu annexis contentas quasi
dubitabiles in scholis tractare et disputare praesumunt» (R. Hissette, Enquête...,
p. 13).
52. Sur les 219 thèses condamnées le 7 mars 1277, environ 40 concernaient la
théologie (cf. les propositions 180-219; ibid., p. 274-312).
53. J. Verger, Les universités..., p. 79.
54. D'où peut-être son silence voulu sur l'acte de Tempier, s'il souhaitait ne pas
se laisser lier par le jugement de l'évêque, tout en ne désirant pas désavouer sa
condamnation du néo-paganisme. Sur l'attitude de la papauté à l'occasion des
procès antérieurs de Gérard de Borgo San Donnino et de Guillaume de Saint
Amour, cf. J. Miethke, Papst..., p. 70-81.
55. F. Van Steenberghen, Maître Siger..., p. 148.
56. «Environ un mois pour correspondre de Paris à Rome», précise A. Calle
baut, dans Jean Pecham..., p. 461, η. 1. C'est sans doute sur cette évaluation que
la durée de l'enquête préparatoire à la condamnation fut estimée à «moins de
trois semaines» par P. Glorieux; voir à ce sujet F. Van Steenberghen, Maître
Siger..., p. 147, n. 18.
Dans ces lignes «Jean de Pouilly nous apprend... que les maîtres
étaient au nombre de 16 et que c'étaient ceux-là mêmes qui avaient
siégé avec Etienne qui se réunirent pour accepter la proposition
magistrale»72. Et puisqu'elle aurait pu les exposer à l'excommuni
cation, la déclaration des maîtres a donc suivi la condamnation
du 7 mars. Mais s'agissait-il alors du premier ou du second procès
de Gilles? S'appuyant sur une autre note marginale, qui qualifie
la même liste d'articles invoqués contre Gilles par les termes secundo
datos13, Hocedez reportait la propositio magistralis au second
69. Ε. Hocedez, La condamnation..., p. 58. Il faut lire dans cette phrase 7 au
lieu de 3 mars; de même, dans la dernière ligne de la p. 58, lire 7 au lieu de 2 mars;
également p. 57 (§ 1 des conclusions).
70. Ibid., p. 49; cf. aussi p. 42-43.
71. E. Hocedez, ibid., p. 51. La mention de l'évêque Stephanus a été omise
par Hocedez; elle se trouve cependant dans le manuscrit qu'il transcrit, Val. tat. 1017,
fol. 71va (et non 1. 15. Elle figure aussi dans la première version du Quodl. I
de Jean de Pouilly (Paris Nat. lat. 14565, fol. 111ra (et non va), 1. 32-39), comme
le signale L. Hödl, Die Kritik des Johannes de Polliaco an der philosophischen und
theologischen «ratio» in der Auseinandersetzung mit den averroistischen Unterschei
dungslehren (Miscellanea Martin Grabmann. Gedenkblatt zum 10. Todestag. Mit
teilungen des Grabmann-Instituts der Universität München, 3, Munich 1959), p. 20.
72. Ε. Hocedez, La condamnation..., p. 51.
73. Ibid., p. 42.
74. Ibid., p. 49. Cette datation repose sur une lettre du 1er juin 1285, dans
laquelle le pape Honorius IV enjoignait à l'évêque de Paris de convoquer tous les
maîtres pour régler le cas de Gilles. Elle est confirmée par la première version du
Quodl. X d'Henri de Gand, qui y évoque une réunion des maîtres régents et non
régents, tenue en 1285 (soit avant Pâques 1286) et vraisemblablement à identifier avec
la session demandée par le pape (cf. L. Hödl, Neue Nachrichten..., p. 184;
J. Miethke, Papst..., p. 90).
75. R. HlSSETTE, Enquête..., p. 258; R. Macken, Heinrich von Gent..., p. 129.
Même s'il estime (à tort) qu'est ici concerné Gilles de Lessines et non Gilles de
Rome, le P. San Cristôbal-Sebastiân situe néanmoins entre Pâques et Noël 1286
la concession de la propositio magistralis (A. San Cristôbal-Sebastiân, Contro
versias acerca de la volundad desde 1270 a 1300. Estudio histôrico-doctrinal, Madrid
1958, p. 273). Sur la substitution de Gilles de Lessines à Gilles de Rome, voir
ibid., p. 76, et la réponse du P. Macken, dans La temporalité radicale de la créature
selon Henri de Gand, dans Rech. Théol. anc. méd. 38 (1971) p. 247, et Heinrich
von Gent..., p. 130, n. 24.
76. C. Eubel, Hierarchia catholica..., t. 1, p. 391.
77. Voir le tableau des chaires de théologie dans P. Glorieux, Répertoire des
maîtres en théologie de Paris au XIIIe siècle, t. 1 (Études de Philos, médiév., 17),
Paris 1933, hors-texte afférent à la p. 228.
78. Cf. supra, n. 74.
79. Cf. supra, n. 72.
80. Dans ces conditions, la précision du nombre de maîtres (16) par Jean de
Pouilly ne concerne évidemment pas la réunion de 1286, comme le croyait
M. Miethke (Papst..., p. 90, n. 163).
81. Sur les démêlés de Gilles avec Tempier, voir E. Hocedez, La condamnation...,
p. 35-36.
L 'aristotélisme hétérodoxe
96. Cf. F. Van Steenberghen, Maître Siger..., p. 397-399. Précisons aussi que
si Boèce et Siger ont effectivement été les cibles principales de la censure de 1277,
le mouvement doctrinal qu'ils représentaient n'a pas été, comme tel, moins épargné
alors qu'en 1270; il n'y a, sous ce rapport, aucune différence entre les deux
condamnations, et le texte de Tempier ne met pas «personnellement en cause Siger
de Brabant et Boèce de Dacie»; Chr. Renardy, Le monde des maîtres universitaires...,
p. 355 (les italiques sont de moi). Voir à ce sujet, R. Hissette, Enquête..., p. 11-12.
97. La citation est littérale, même si l'incohérence grammaticale pourrait en
faire douter. Cf. J. Le Goff, Les intellectuels..., p. 123.
98. L'éloge du Stagirite, que l'auteur prête à Siger : «Je dis qu'Aristote a achevé
les sciences...» (ibid., p. 121-122) doit être restitué à Averroès; cf. E. Renan,
Averroès et l'averroisme. Essai historique, 9e éd., Paris, s.d., p. 55.
99. M. Le Goff est ici manifestement tributaire des contresens de Mandonnet;
cf. R. Hissette, Enquête..., p. 179. Sur la causalité créatrice selon Siger, voir aussi
mon étude : Substance et création selon Siger de Brabant. A propos de l'interprétation
d'Étienne Gilson, dans Rech. Théol. anc. méd. 46 (1979) p. 221-224. L'identification
erronée entre création du monde et commencement du monde dans le temps a déjà
été dénoncée à plusieurs reprises; cf. F. Van Steenberghen, La philosophie au
divine des futurs contingents n'est pas davantage attesté par les
textes100. Quant à la thèse pernicieuse de l'unique intellect, il ne
s'agit pas de l'intellect agent, mais de l'intellect réceptif101; cette
doctrine averroïste a beaucoup séduit Siger et d'autres maîtres
parisiens102; il n'est pas douteux cependant que le maître braban
çon l'a finalement rejetée103.
Mme Renardy semble ignorer que l'authenticité en est controversée (Chr. Renardy,
Le monde des maîtres universitaires..., p. 355, n. 17).
110. F. Van Steenberghen, ibid., p. 237; aussi R. Hissette, Enquête..., p. 46-47.
111. C'est pourtant ce que fait M. Rotholz: «Siger von Brabant selbst offeriert
dem Betrachter durch seine Bereitwilligkeit, den Konflikten mit der 'doctrina
christiana' ins Gesicht zu sehen, ein psychologisches Rätselspiel, angereichert durch
die fundamentale Spannung zwischen Glauben und ratio, ohne auch nur den leisesten
Versuch zu machen, irgendeine 'Harmonie ' herbeizußihren » (W. G. H. Rotholz, Von der
politischen Wissenschaft..., p. 340). Voir aussi J. Verger, Les universités..., p. 95 :
«Les averroïstes renonçaient donc à concilier Aristote et le christianisme, la raison
et la foi; ils pensaient qu'il y avait deux ordres de vérité... ». De même M. Jeauneau :
«Les représentants les plus en vue de l'averroïsme au XIIIe siècle à l'université
de Paris... disent... que la vérité est une chose et que la philosophie en est une
autre. Et le prestige qui, pour eux, s'attache à la 'Philosophie' n'est pas sans
ressembler au prestige qui, pour beaucoup d'entre nous, s'attache à la 'Science'.
Pas de conflit possible entre la science (ou la philosophie) et la foi, quand on
sépare si bien l'une de l'autre qu'elles n'ont plus entre elles aucun rapport»
(E. Jeauneau, La philosophie médiévale, Coll. Que sais-je?, n° 1044, Paris 1975,
p. 98-99). Les italiques dans ces citations sont de moi.
112. Comme le remarque M. Wippel, il est possible que le prestige croissant
attaché à la faculté des arts ait amené certains de ses maîtres à envisager d'y faire
carrière plutôt que de passer à une faculté supérieure, en théologie notamment
(J.F. Wippel, The Condemnations..., p. 195, n. 60). Cela ne suffit pas cependant
pour conclure avec M. Dufeil, que «de cette scission professionnelle entre philo
sophie et théologie, on a fait, en forçant quelque peu, une théorie de la double
vérité, une opposition de la Foi et de la Raison. Ce n'était probablement pas une
séparation, mais une distinction que de bons théologiens admirent sans scandale»
(M.-M. Dufeil, Guillaume de Saint-Amour..., p. 356). En réalité, c'est bien d'une
philosophie séparée que Siger et son groupe ont fait peser la menace, et S. Thomas
lui-même s'est ému de ce danger de rationalisme; M. Dufeil le reconnaît d'ailleurs
aussi en mentionnant les prises de position des artiens néfastes à la théologie
(ibid., p. 357). En outre, on ne saurait réduire à un simple conflit de facultés,
par ailleurs réel, la crise intérieure des maîtres. Sur tout ceci, cf. F. Van Steen
berghen, Maître Siger..., p. 252-255.
116. Sur les recherches persistantes de Siger, cf. F. Van Steenberghen, Maître
Siger..., p. 255-256; à propos d'ambiguïtés dans le commentaire anonyme à la
Physique mentionné ci-dessus (n. 115), cf. R. Hissette, Enquête..., p. 46-47,
288-290; enfin sur Boèce de Dacie qui, en approfondissant le problème, a modifié
dans le De aeternitate mundi certains développements des Quaestiones super libres
physicorum, cf. R. Hissette, Boèce de Dacie et les Questions sur la Physique du
Clm 9559, dans Rech. Théol. anc. méd. 39 (1972) p. 75-77.
117. On ne peut donc admettre qu'un groupe de maîtres, «als deren Schulhäupter
Siger von Brabant und Boetius de Dacia genannt werden, glaubte an die Möglichkeit
eines mit philosophischen Mitteln nicht aufhebbaren Konfliktes zwischen Philo
sophie und Offenbarungstheologie»; J. Vennebusch, Die Questiones in très libres
de anima des Simon von Faversham, dans Archiv fiir Geschichte der Philosophie 47
(1965) p. 20.
118. Cf. supra, η. 111.
119. Siger de Brabant, Questions sur la Métaphysique, éd. C. A. Graiff
(.Philos. mèdiév., 1), Louvain 1948, p. 7, 1. 8-10.
148. R. Hissette, ibid., p. 257-260; voir aussi les notices afférentes aux propo
sitions 151, 157, 163-165, ibid., p. 231-234, 241-250, 255-257.
149. H. Ley, ibid., p. 160: «Die atheistische Intelligenz der Pariser Universität
besitzt zu Ketzerverbrennungen keine positive Haltung, was die zur Exkommuni
kation führenden Momente steigert».
150. R. Hissette, ibid., p. 273.
151. H. Ley, ibid., p. 187: «Für Siger ist das Vornehmste im Menschen der
Intellekt, für Thomas die Unsterblichkeit der Einzelseele. Thomas beharrt auf
einer Kluft zwischen Seele und Materie. Die Seele ist im Menschen vom Körper
umkleidet und kann ihn nach Belieben benutzen oder verlassen».
152. R. Hissette, ibid., p. 211.
153. Th. Schneider, Die Einheit des Menschen..., p. 12-63; F. Van Steen
berghen, Maître Siger..., p. 347-360.
154. Cf. J. Miethke, Papst..., p. 86; F. Van Steenberghen, Maître Siger...,
p. 152; R. Hissette, Enquête..., p. 9-10. Toutes proportions gardées, on peut aussi
reprocher à M. Rivera de Ventosa d'avoir accordé trop de crédit au témoignage
de quelques propositions déterministes censurées (cf. E. Rivera de Ventosa,
Juan Duns Escoto..., p. 51-52); voir à ce sujet R. Hissette, Enquête..., p. 230-263.
Les conséquences de cette faiblesse sont toutefois sans commune mesure avec ce
que produisent les élucubrations de M. Ley.
155. H. Ley, Geschichte..., p. 148, 153, 181, 184, 186, 187.
156. F. Van Steenberghen, Maître Siger..., p. 391-395, 408; aussi La philo
sophie au XIIIe siècle, p. 514-520. Parmi ces influences néoplatoniciennes se trouve
évidemment celle d'Averroès. Elle n'était toutefois pas la seule; pour Siger et son
école, le maître arabe demeurait «une source secondaire parmi d'autres, une
autorité que l'on discute au même titre que celle de Platon ou celle d'Avicenne»
(Maître Siger..., p. 394). Cela exclut de présenter la philosophie de Siger et de
son groupe comme un « Aristo telismo averroizado » : T. de Andres Hernansanz,
Un problema de hoy..., p. 15.
157. Cf. supra, p. 250 et 259, et les notes 141 et 146.
158. F. Van Steenberghen, La philosophie au XIII' siècle, p. 530, aussi
R. FIissette, Enquête..., p. 316.
159. Sur cette citation devant l'inquisiteur, cf. F. Van Steenberghen, Maître
Siger..., p. 141-143. C'est donc à tort que cette citation est encore datée'du 23 novem
bre 1277 dans P. Glorieux, Aux origines de la Sorbonne. I. Robert de Sorbon.
L'homme. Le collège. Les documents (Études de Philos, médiév., 53), Paris 1966,
p. 121 et 298.
160. R. Macken, Heinrich von Gent..., p. 140: «Als Folge der Verurteilung und
ihrer Umstände verschwanden die angesehensten Vertreter des 'radikalen' Aristote
lismus, wie Siger von Brabant, Berner von Nivelles, und Boetius von Dacien definitiv
aus der Universität»; cf. J. Verger, Les universités..., p. 96: «les maîtres aver
roïstes furent expulsés de l'université».
161. Chr. Renardy, Le monde des maîtres universitaires..., p. 359. Il semble
même qu'après 1277 Bernier a pu poursuivre à Paris «en toute quiétude sa carrière
de théologien» (F. Van Steenberghen, Maître Siger..., p. 161; voir aussi p. 144).
Au sujet de Bernier, cf. également P. Glorieux, Aux origines de la Sorbonne. I,
p. 121 et 298.
162. H. Ley, Geschichte der Aufklärung..., p. 179: «Wahrscheinlich verließ er
(Siger) kurz vor dem Erlaß der 219 Thesen Tempiers mit Goswin und Boethius
von Dacien Paris».
163. J. Pinborg, Zur Philosophie..., p. 165. Dans son ouvrage: Le monde des
maîtres universitaires..., p. 354, n. 11, M™ Renardy présente comme une certitude
que Boèce «entra... dans l'ordre dominicain».
164. J. Pinborg, ibid. ; aussi F. Van Steenberghen, Maître Siger..., p. 27. Le
P. Kaeppeli est encore tributaire d'un malentendu quand il écrit : «ex testamento
Henrici episcopi Lincopensis concludere licet Boetium anno 1283 (Apr. 11) in curia
Romana moram traxisse»; Th. Kaeppeli, Scriptores Ordinis Praedicatorum Medii
Aevi, vol. 1, Rome 1970, p. 246. La même remarque s'applique au P. Weisheipl,
pour qui le compagnon de Siger «is commonly thought to be Boethius of Dacia»
(J.A. WeiSheipl, Friar Thomas..., p. 274); l'auteur signale toutefois aussi l'autre
alternative possible : l'entrée de Boèce dans l'ordre dominicain (ibid.).
165. F. Van Steenberghen, Maître Siger..., p. 161-162.
197. Pour le P. Balthasar, depuis 1250, l'averroïsme se présentait «als die einzig
seriöse und radikale Auslegung des einzig 'wissenschaftlichen' Philosophen, Aristo
teles» (H.-U. von Balthasar, Im Raum der Metaphysik, p. 372). Il est vrai qu'à
l'époque Averroès exerce, comme exégète d'Aristote, une influence réelle, qui ira
en se confirmant. Mais en 1250, la situation est très différente de ce qu'elle deviendra
vers 1265 ; même si se manifestent déjà alors des tendances rationalistes et naturalistes,
il n'y a pas encore d'aristotélisme radical comme mouvement philosophique et encore
moins d'averroïsme; voir à ce sujet, F. Van Steenberghen, La philosophie au
XIIIe siècle, p. 362-373.
198. J. Verger, Les universitésp. 96-97.
199. J. Pinborg, Zur Philosophie..., p. 181; Diskussionen um die Wissenschafts
theorie an der Artistenfakultät, dans Die Auseinandersetzungen... (cf. supra, η. 3),
p. 241. Sur la position de S. Bonaventure, voir F. Van Steenberghen, La philosophie
au XIIIe siècle, p. 193-205.
200. J. Pinborg, Diskussionen..., p. 240; concernant Albert et Thomas, cf.
aussi F. Van Steenberghen, La philosophie au XIIIe siècle, p. 277-278, 285-289,
314-316 et Maître Siger..., p. 253-254.
201. H.-U. von Balthasar, Im Raum der Metaphysik, p. 372.
202. J. Verger, Les universités..., p. 97. Si, comme dit l'auteur, Bonaventure
distinguait science et sagesse, c'était moins pour séparer que pour mieux unir.
Cologne. R. Hissette,
boursier de la fondation
Philosophy in the Middle Ages, New York 1955, p. 408-409; H.-U. von Balthasar,
Im Raum der Metaphysik, p. 373. Dans son ouvrage: Les universités..., p. 98-100,
J. Verger signale d'autres «conséquences graves sur l'institution universitaire»,
notamment en théologie une baisse de la pratique des Quodlibets et, in artibus,
à Paris spécialement, un net recul des études de philosophie naturelle et un retour
aux rôle et «disciplines traditionnels (grammaire, logique)» (p. 98). Les répertoires
de P. Glorieux semblent toutefois démentir une diminution du nombre des Quodlibets
après 1277 (P. Glorieux, La littérature quodlibétique de 1260 à 1320, Bibl. thomiste
5, Paris 1925, et La littérature quodlibétique II, Bibl. thomiste 21, Paris 1935; voir
surtout les tableaux, respectivement p. 349-351 et 374-377). Quant à la faculté des
arts, si elle fut effectivement à la fin du siècle un foyer de recherches en grammaire
et logique spéculatives, elle resta aussi un centre d'études en philosophie naturelle,
car les condamnations de Paris en 1277 n'avaient visé «que des excès..., non
l'enseignement normal d'Aristote désormais acquis» (P. Glorieux, La faculté des
arts et ses maîtres au XIIIe siècle, Etudes de Philos, médiév. 59, Paris 1971, p. 45).
C'est d'ailleurs un logicien et théoricien du langage, Gentile da Cingoli, qui, formé
à Paris vers 1290, favorisa au début du XIVe siècle l'essor du péripatétisme
(peut-être même de l'averroïsme) à la faculté des arts de Bologne; à ce sujet,
cf. R. Hissette, Note sur Gentile..., p. 224-228.
212. F. Van Steenberghen, La philosophie au XIIIe siècle, p. 494.
213. «Ich glaube, man hat die Bedeutung der Verurteilung von 1277 weit über
schätzt», écrit M. Pinborg, Zur Philosophie..., p. 182.
214. J. Miethke, Papst..., p. 87.