IMPLANTATION DES SYSTEMES DE PRODUCTION : 2008-2009

- LA MAITRISE STATISTIQUE DES PROCEDES By ssimoo

- Master spécialisé Logistique & Transport

- Matière : Implantation des systèmes de production
- Sujet traité : La maitrise statistique des procédés (MPS) / Statistical
Process Control (SPC)

Eléments du chapitre
- 1/ Définitions de la maitrise statistique des procédés (MSP).

- 2/ Pourquoi la MSP ?

- 3/ Domaine d’application de la MSP.

- 4/ Les conditions de réussite de la MSP.

- 5/ Les bénéfices de la MSP

- 6/ Les limitations de la MSP

- 7/ La MSP et la maitrise de la production

- 8/ Pilotage de la production par carte de contrôle

- 9/ Exemple de carte de contrôle

- 10/ Application

- 11/ Solution

- 12/ CONCLUSION

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1/ Définitions de la maitrise statistique des procédés (MSP)

Première défnition 1 : La maîtrise statistique des procédés (MSP) (Statistical Process Control ou
SPC en anglais), est le contrôle statistique des processus.

Au travers de représentations graphiques montrant les écarts (en + ou en -) à une valeur donnée
de référence, il sert à anticiper sur les mesures à prendre pour améliorer n'importe quel processus
de fabrication industrielle (automobile, métallurgie, ...)

Deuxième défnition 2 : La maitrise statistique des procédés MSP (ou statistical process control
SPC) est une méthode simple de maitrise de la production basée sur l’analyse statistique. Elle
peut être utilisée à différentes étapes du procédé (production, livraison…) pour analyser ses
variations avec comme objectifs : Réduire et maitriser les variations.

Troisième défnition 3 : La MSP est l’ ensemble actions pour évaluer, régler et maintenir processus
de production en état de fabriquer produits conformes aux spécifcations et avec caractéristiques
stables dans le temps.

Quatrième défnition 4 : La MSP est une suite d’analyses qui comprennent : réfexion sur
processus, caractéristiques signifcatives de ce processus, du produit, des tolérances nécessaires ;
validation outil de production et de son aptitude à fournir ce que l’on attend de lui et enfin mise
en place de cartes de contrôle.

En fait, après avoir présenté quelques défnitions proposées pour cette méthode, on peut bien dire
que la MSP part de l’idée que c’est le processus qui est la cause des défauts du produit, donc,
c’est ce dernier qu’il faut maitriser puisqu’il est instable et a tendance à se déré gler.

Or l'objectif ici consiste à contrôler les paramètres infuant du processus. Les différentes étapes
vont de la sensibilisation du personnel à la mise en place des cartes de contrôle.

Pour bien cerner de quoi il retourne, on citera ci-après quelques idées et distinguera la MSP de la
non MSP.

- Un élément de l'Assurance Qualité et un outil d'amélioration continue (C’est de la MSP)

- Les différentes théories des Statistiques. (Ce n’est pas de la MSP)
- Il faut impérativement maîtriser le Processus afn de diminuer les coûts de non-qualité qui sont
générés par le processus lui-même. (C’est de la MSP)
- Ce n'est pas la Qualité Totale et ne garantit pas le ZERO DEFAUT . (Ce n’est pas de la MSP)
- La responsabilité de la maîtrise des processus incombe d'abord et avant tout au Management.
(C’est de la MSP)
- Les procédés sont conduits par des opérateurs. Le seul outil proposé par la MSP est la carte de
contrôle, qui est simple d'utilisation et à la portée de tout le personnel d'une entreprise. (C’est de
la MSP).

1
Wikipédia l’encyclopédie libre
2
La maitrise statistique des procédés pour améliorer la qualité, page : 3
3
Maitrise statistique des procédés généralités, A.Lamure page : 2
4
Idem

2
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- 2/ Pourquoi la MSP ?

- La MSP est un ensemble d'actions pour évaluer, régler et maintenir un processus de production
en état de fabriquer tous ses produits conformes aux spécifcations retenues et surtout avec des
caractéristiques stables dans le temps.

- La MSP est l’un des éléments dynamiques du système qualité, et à ce titre, concourt à
l'amélioration permanente de la production.

- La MSP ne se limite pas à l'établissement de cartes de contrôle mais c'est une suite d'analyses.
- La MSP est une méthode préventive qui vise à amener le processus au niveau de qualité requis
et à l'y maintenir grâce à un système de surveillance.

- 3/ Domaine d’application de la MSP.

La MSP est un mode de gestion qui conduit à se rendre maître de son outil de production pour
satisfaire les besoins du client, en agissant à temps sur les facteurs techniques et humains
responsables de la qualité. Elle implique à la fois:
• un état d'esprit à instaurer auprès de tous les acteurs;
• l'établissement d'une organisation;
• l'application de quelques techniques à base statistique.

4/ Les conditions de réussite de la MSP.

Sensibilisation, motivation
La connaissance des outils
Les préalables et information du
utilisés.
personnel

• Une implica tion réelle des
dirigeants qui doivent être
convaincus de ses rapports
techniques, commerciaux et
sociaux;
• Une formation modulée;
• L'utilisation de quelques
outils spécifques
- Chacun dans l'entreprise
doit connaître les objectifs
de celle-ci, doit avoir une
vision claire de son rôle et
de ses responsabilités dans
cette action et doit être
informé régulièrement des
progrès accomplis.
• Les outils classiques de la
qualité: relevés, histogrammes,
diagrammes cause/effet,
statistiques élémentaires, etc. ;
• Les outils spécifiques de la
MSP : défnition de l'aptitude des
moyens et processus et leur
mesure, cartes de contrôle avec
limites calculées.

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- 5/ Les bénéfices de la MSP

La mise en place d’une telle méthode au sein de l’entreprise d’une mani ère effcace et réussi
dans tous ses cotés permet des résultats remarquables à savoir :

 L’amélioration de la production et de la productivité

D’autres effets positifs induits qui accompagne l’effet principal, parmi lesquels on cite :
 Un langage commun entre toutes les fonctions de l'entreprise.
 La démarche de résolution de problèmes de qualité en production.
 La maîtrise des procédures, des produits et processus.
 Des échanges avec les donneurs d'ordre.
 L’image de l'entreprise vis-à-vis des auditeurs de clients potentiels.

- 6/ Les limitations de la MSP

En fait une bonne application de la MSP assure des bons résultats, en revanche elle ne fait l’objet
d’un outil idéal, tout simplement comme tout autre outil la MSP présente des limites :

 La MSP est une méthode destinée aux moyennes et grandes séries;

 La MSP est un système fondé sur un retour rapide d'informations du processus vers le
processus.
 La maîtrise des variations suppose, a priori, que la mesure soit fable et que la carte de
contrôle refète bien l'état instantané du processus.
 La MSP est un grand pas en avant vers la conformité de l'ensemble de la production.
Toutefois, elle ne garantit pas le zéro défaut.

- 7/ La MSP et la maitrise de la production

Quels que soit le type des procédés, ils sont incapables de donner dans tous les cas le même
produit. Lorsqu’on contrôle une des caractéristiques d’un produit, on constate une dispersion des
valeurs mesurées autour de la valeur cible.

A ce niveau on distingue deux types de variabilité :

 La variabilité inhérente au procédé : elle est due à la variation normale du procédé : Exemple :
usure d’une machine.
 La variabilité externe : due à un mauvais ajustement ou mauvaise intervention humaine :
Exemple : mauvaise calibration d’une balance.
Mais, en fait d’où vient cette variabilité et quel rôle la MSP peut jouer à ce stade ?

- La variabilité provient de l’absence de répétitivité parfaite du procédé. Les cause s principales

en sont l’usure des machines et des matériaux, les opérateurs, les méthodes de transformation,

l’environnement…l’analyse du procédé permet de dissocier cinq éléments qui sont à la base de

la variation et appelés les 5M : machine, matière, main d’œuvre, méthodes et milieu.

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Pour ce qui du rôle de la MSP, elle aide à faire un tri entre la variation normale et celle anormale
qui nécessite une action. Elle permet également de déterminer la capabilité du procédé, c'est-à-
dire le degré avec lequel il est maitrisable.et enfn, elle apporte des outils méthodologiques
nécessaire aux opérateurs pour piloter la production.

- 8/ Pilotage de la production par carte de contrôle

L’analyse de la production sur un équipement montre que, en l’absence de d éréglage, la

répartition des produits suit une courbe en cloche (ou courbe de gauss) selon une loi « la loi
normale »

Dans le cas de la production d’un équipement, nous sommes bien dans le cadre de ce théorème.
En effet, de nombreux facteurs agissent sur les caractéristiques du produit de manière aléatoire.

Ces facteurs sont en grande partie indépendants et l’ordre de grandeur de ces effets est faible
dans un procédé maitrisé.

Grace à ce théorème central limite n’est pas vérifié.il y a donc un ou plus ieurs facteurs qui
agissent avec un ordre de grandeur plus important que les autres.

Précisons que la dispersion aléatoire est prise comme étant égale à six fois l'écart type de la
dispersion du procédé, c'est-à- dire l’intervalle contenant 99,73% des produ its fabriqués par le
procédé (dans l’hypothèse d’une courbe de gauss).

Les valeurs « cible -3 σ » et « cible +3σ » représentent les limites naturelles du procédé.

L’outil de base de la MSP est la carte de contrôle qui est en fait une visualisation graphique et
dynamique d’une caractéristique du produit ou de l’aptitude du procédé. En pratique, com me
montré ci-dessous, on reporte sur un graphique la valeur de la caractéristique mesurée en
fonction du temps ou du numéro de lot. L’analyse des variations par rapport aux limites fixées,
moyenne et moyenne , permet de tirer les conclusions quant aux variations et à la maitrise
du procédé.

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Figure 2 : Carte de contrôle de moyennes (LSC/LIC) 5

****

On va veiller à appliquer en priorité les cartes de contrôle et la MSP à la ou aux caractéristiques

les plus signifcatives de la qualité du produit ou du procédé.

On considère qu’un procédé est sous contrôle statistique lorsque toutes les valeurs des
échantillons mesurés tombent à l’intérieur des limites naturelles du procédé. Tant qu’une valeur
est dan s ces limites, il n’y a pas de raison d’agir sur le procédé, on risquerait de décentrer un
procédé bien centré.

Si une valeur sort de ces limites 6 , il y a une forte probabilité que le procédé ne soit plus maitrisé
et qu’une variation anormale en soit la c ause, il faut alors le recentrer.

Figure 3 : Carte de contrôle d’un procédé hors de contrôle

5
LCS : limite de contrôle supérieure / LCI : limite de contrôle inférieur
6
Voir fgure 3

6
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Pour une effcacité maximale des cartes de contrôle, il est indispensable que les actions sur le
procédé soient dictées par les cartes. Le pilotage du procédé par des cartes doit se substituer et
non pas s’additionner aux méthodes empiriques de pilotage.

De nombreuses entreprises confondent la MSP et les cartes de contrôle. Les cartes de contrôle ne
sont qu’un outil pour atteindre l’objectif de mise sous contrôle du procédé, de maitrise des
sources de variabilités pour avoir une meilleure qualité à un meilleur prix. La mise en place
d’une carte de contrôle doit s’inscrire dans une démarche continue.

- 9/ Exemple de carte de contrôle

« …La carte de contrôle de la qualité apporte une aide précieuse tant dans les processus
commandés manuellement que dans les commandes automatiques de mesurage. Elle permet de
se forger à tout moment une idée de l’allure du processus et, face à des défaillances éventuelles,
elle instaure la clarté nécessaire à toute intervention rapide… »7

7
Maitrise statistique des procédés – I.U.T de MULHOUSE, page : 18

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- 10/ Application

Soit 30 pièces qui ont été usinées sur un tour et qui ont les diamètres suivants :

19.985 19.990 19.990 19.991 19.992 pour N°1 à 5

19.993 19.990 19.990 19.992 19.994 pour N°6 à 10
19.993 19.994 19.996 19.995 19.995 pour N°11 à 15
19.994 19.991 19.993 19.992 19.993 pour N°16 à 20
19.995 19.997 20.000 20.002 20.002 pour N°21 à 25
20.004 20.006 20.006 20.005 20.005 pour N°26 à 30

a) On vous demande de déterminer la moyenne et l'écart-type de cet

échantillon. Estimer l'écart- type de la population et calculer ensuite les limites de
surveillance et de contrôle des cartes de contrôle de la moyenne et de l'écart-type
en vue de fabriquer des arbres de diamètre 20 h7 . On considèrera
que la taille des prélèvements sera de 5 pièces.Calculer Cp et Cpk. Tracer la
distribution puis placer TS et TI. Calculer le pourcentage de rebut théorique et le
comparer au pourcentage réel.

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b) Tracer l'évolution de la dimension en fonction du numéro d'ordre d'usinage .

En supposant une évolution linéaire de la dimension en fonction du numéro
d'ordre d’usinage, on a déterminé la droite des moindres carrés :
y = 5.65295. 10 -4 x + 19.986737
Avec le coefficient de corrélation r2 = 0.764

Représentez cette droite sur un graphe et calculer :

1/ la variation de dimension d'une pièce due à l'usure de l’outil.
2/ la variation totale de dimension des pièces due à l'usure de l’outil.

c) Représentez l'écart entre la dimension et le modèle linéaire.

Ceci montre l'évolution de la partie aléatoire de la dimension en fonction du
numéro d'ordre d'usinage .
L'écart ei sera calculé par :
ei = yi - axi – b

Donner l'étendue des écarts ei

d) Répartir les écarts e i dans 6 classes différentes et tracer l’histogramme.

Calculer les fréquences et fréquences cumulées et tracer la droite de Henry.

e) En supposant que l'on puisse changer l'I.T. de la pièce qui serait amené
Recalculez les limites supérieures ainsi que le coefficient d'adaptation
machine.
En considérant les 30 pièces de l'échantillon comme les premières d'une série,
quel serait le nombre de pièces N réalisées, en considérant un risque de 0.1 %,
avant que la limite supérieure de contrôle ne soit dépassée sans aucun réglage

f) En supposant pour les N pièces une durée effective d'usinage de 5 mn,

combien de pièces peut-on réaliser avec la même arête en supposant une durée de
vie d'arête de 15 mn.

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- 12 COCLUSION

L’accroissement de la qualité s’obtient par la réduction de la variabilité. La MSP y contribue en

fournissant des outils de mesure et de décision les plus objectifs possibles. C’ est un formidable
outil très simple, utilisable par les opérateurs, qui ne nécessite pas nécessairement des outils
informatiques. Elle permet de piloter un procédé en réduisant les variabilités. Les conséquences
en sont : La diminution des variations de qualité, et la réduction des rejets. Tous bénéfces pour
l’entreprise.

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