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État musulman souverain, attaché à son unité nationale et à son intégrité territoriale, le
Royaume du Maroc entend préserver, dans sa plénitude et sa diversité, son identité nationale
une et indivisible. Son unité, forgée par la convergence de ses composantes arabo-islamique,
amazighe et saharo-hassanie, s'est nourrie et enrichie de ses affluents africain, andalou,
hébraïque et méditerranéen.
Mesurant l'impératif de renforcer le rôle qui lui revient sur la scène mondiale, le Royaume du
Maroc, membre actif au sein des organisations internationales, s'engage à souscrire aux
principes, droits et obligations énoncés dans leurs chartes et conventions respectives, il
réaffirme son attachement aux droits de l'Homme tels qu'ils sont universellement reconnus,
ainsi que sa volonté de continuer à œuvrer pour préserver la paix et la sécurité dans le
monde.
Se fondant sur ces valeurs et ces principes immuables, et fort de sa ferme volonté de raffermir
les liens de fraternité, de coopération, de solidarité et de partenariat constructif avec les
autres États, et d'œuvrer pour le progrès commun, le Royaume du Maroc, État uni,
totalement souverain, appartenant au Grand Maghreb, réaffirme ce qui suit et s'y engage :
- Œuvrer à la construction de l'Union du Maghreb, comme option stratégique,
- Approfondir le sens d'appartenance à la Oumma arabo-islamique, et renforcer les liens de
fraternité et de solidarité avec ses peuples frères,
- Consolider les relations de coopération et de solidarité avec les peuples et les pays
d'Afrique, notamment les pays du Sahel et du Sahara,
- Intensifier les relations de coopération rapprochée et de partenariat avec les pays de
voisinage euro-méditerranéen,
- Élargir et diversifier ses relations d'amitié et ses rapports d'échanges humains,
économiques, scientifiques, techniques et culturels avec tous les pays du monde,
- Renforcer la coopération Sud-Sud,
- Protéger et promouvoir les dispositifs des droits de l'Homme et du droit international
humanitaire et contribuer à leur développement dans leur indivisibilité et leur universalité,
- Bannir et combattre toute discrimination à l'encontre de quiconque, en raison du sexe, de la
couleur, des croyances, de la culture, de l'origine sociale ou régionale, de la langue, de
l'handicap ou de quelque circonstance personnelle que ce soit,
- accorder aux conventions internationales dûment ratifiées par lui, dans le cadre des
dispositions de la Constitution et des lois du Royaume, dans le respect de son identité
nationale immuable, et dès la publication de ces conventions, la primauté sur le droit interne
du pays, et harmoniser en conséquence les dispositions pertinentes de sa législation
nationale.
2-Remarques importantes :
3- Le préambule fait partie intégrante de la constitution càd que les dispositions qu’il
renferme peuvent être utilisées par les juges pour y chercher des éléments d'interprétation
lorsque les autres textes normatifs manquent de clarté ou de précision. Il s’agit d’une partie
préliminaire de celle-ci qui prend la forme d'une proclamation solennelle des droits et libertés
des citoyens ainsi que des orientations et des principes fondamentaux de l'organisation de
l’Etat et de la société. Une lecture attentive et scrupuleuse des dispositions qu’il consacre
permet de dégager les fondements principaux d’une organisation sociale, ainsi que ses
principales ambitions et aspirations.
3 - Eléments de réponse :
Extraits du livre de Kelsen, H., Théorie pure du droit, trad. par Ch. Eisenmann,
Dalloz, 1962, p. 299-302 :
Dans les développements précédents, on a déjà évoqué à mainte reprise cette
particularité que présente le droit de régler lui-même sa propre création. On peut
distinguer deux modalités différentes de ce règlement. Parfois, il porte uniquement sur
la procédure : des normes déterminent exclusivement la procédure selon laquelle
d’autres normes devront être créées. Parfois, il va plus loin et porte également sur le
fond : des normes déterminent – jusqu’à un certain point – le contenu, le fond
d’autres normes dont elles prévoient la création. On a déjà analysé le rapport entre
les normes qui réglementent la création d’autres normes et ces autres normes : en
accord avec le caractère dynamique de l’unité des ordres juridiques, une norme est
valable si et parce qu’elle a été créée d’une certaine façon, celle que détermine une
autre norme ; cette dernière constitue ainsi le fondement immédiat de la validité de la
première. Pour exprimer la relation en question, on peut utiliser l’image spatiale de
la hiérarchie, du rapport de supériorité-subordination : la norme qui règle la création
est la norme supérieure, la norme créée conformément à ses dispositions est la norme
inférieure. L’ordre juridique n’est pas un système de normes juridiques placées toutes
au même rang, mais un édifice à plusieurs étages superposés, une pyramide ou
hiérarchie formée (pour ainsi dire) d’un certain nombre d’étages ou couches de
normes juridiques. Son unité résulte de la connexion entre éléments qui découle du
fait que la validité d’une norme qui est créée conformément à une autre norme repose
sur celleci ; qu’à son tour, la création de cette dernière a été elle aussi réglée par
d’autres, qui constituent à leur tour le fondement de sa validité ; et cette démarche
régressive débouche finalement sur la norme fondamentale – norme supposée. La
norme fondamentale hypothétique – en ce sens – est par conséquent le fondement de
validité suprême, qui fonde et scelle l’unité de ce système de création. Commençons
par raisonner uniquement sur les ordres juridiques étatiques. Si l’on s’en tient aux
seules normes positives, le degré suprême de ces ordres est formé par leur
Constitution. Il faut entendre ici ce terme en un sens matériel ; où il se définit : la
norme positive ou les normes positives qui règlent la création des normes juridiques
générales. La Constitution ainsi entendue peut être créée soit par la voie de coutume,
soit par un acte ayant cet objet et ayant pour auteurs un individu ou plusieurs
individus, autrement dit : par acte de législation. Dans le second cas, elle est toujours
consignée dans un document ; pour cette raison, on l’appelle une Constitution ‘écrite’
; alors que la Constitution coutumière est une Constitution non-écrite. Il se peut aussi
qu’une Constitution au sens matériel se compose pour partie de normes légiférées et
écrites, pour partie de normes coutumières et non-écrites. Il est également possible
que les normes d’une Constitution créée coutumièrement soient codifiées à un moment
donné ; si cette codification est l’œuvre d’un organe de création du droit et a par suite
un caractère obligatoire, la Constitution née coutumière devient une Constitution
écrite. Le terme Constitution est pris aussi en un sens formel : la Constitution au sens
formel est un document qualifié de Constitution, qui – en tant que Constitution écrite
– contient non seulement des normes qui règlent la création des normes juridiques
générales, c’est-à-dire la législation, mais également des normes qui se rapportent à
d’autres objets politiquement importants, et, en outre, des dispositions aux termes
desquelles les normes contenues dans ce document ne peuvent pas être abrogées ou
modifiées de la même façon que les lois ordinaires, mais seulement par une procédure
particulière, à des conditions de difficulté accrue. Ces dispositions représentent la
forme constitutionnelle ; en tant que forme, cette forme constitutionnelle peut recevoir
n’importe quel contenu, et elle sert en première ligne à stabiliser les normes que l’on
a appelées la Constitution matérielle, et qui sont la base positive de l’ensemble de
l’ordre juridique étatique ».
Rappels importants :
Une norme est juridique lorsque cette qualité lui est conférée par une autre
Eléments de réponse :
La
con
stit
utio et les
Les traités
n
conventions
internationales
ratifiés
Exercice : Après avoir défini les principaux pouvoirs qui régissent l’Etat du
Maroc, représentez par un schéma la manière dont s’établit cet équilibre.
Supports de travail :(A consulter pour comprendre, et non pas apprendre par cœur !!!) Art
1de la Constitution ; Certains articles du titre III, IV, V, VI et VII de la constitution ; Extrait
Art 1 (alinéa 2) : Le régime constitutionnel du Royaume est fondé sur la séparation,
l'équilibre et la collaboration des pouvoirs, ainsi que sur la démocratie citoyenne et
participative, et les principes de bonne gouvernance et de la corrélation entre la
responsabilité et la reddition des comptes.
Article 47.…...Le Roi nomme le Chef du Gouvernement au sein du parti politique arrivé en
tête des élections des membres de la Chambre des Représentants, et au vu de leurs résultats.
Sur proposition du Chef du Gouvernement, Il nomme les membres du gouvernement.
Le Roi peut, à Son initiative, et après consultation du Chef du Gouvernement, mettre fin aux
fonctions d'un ou de plusieurs membres du gouvernement. ……..
Article 48.…Le Roi préside le Conseil des ministres composé du Chef du Gouvernement et
des ministres.
Article 50….Le Roi promulgue la loi dans les trente jours qui suivent la transmission au
gouvernement de la loi définitivement adoptée….
Article 51……Le Roi peut dissoudre, par dahir, les deux Chambres du Parlement ou l'une
d'elles dans les conditions prévues aux Articles 96, 97 et 98.
Article 55……Il signe et ratifie les traités……
Article 57……Le Roi approuve par dahir la nomination des magistrats par le Conseil
supérieur du pouvoir judiciaire.
Article 59…..…Lorsque l'intégrité du territoire national est menacée ou que se produisent des
événements qui entravent le fonctionnement régulier des institutions constitutionnelles, le Roi
peut, après avoir consulté le Chef du Gouvernement, le président de la Chambre des
Représentant, le président de la Chambre des Conseillers, ainsi que le président de la Cour
Constitutionnelle, et adressé un message à la nation, proclamer par dahir l'état d'exception.
De ce fait, le Roi est habilité à prendre les mesures qu'imposent la défense de l'intégrité
territoriale et le retour, dans un moindre délai, au fonctionnement normal des institutions
constitutionnelles.
Le Parlement ne peut être dissous pendant l'exercice des pouvoirs exceptionnels……
Article 67. Les ministres ont accès à chaque Chambre et à leurs commissions. Ils peuvent se
faire assister de commissaires désignés par eux………
Article 68 .Le Chef du Gouvernement peut également demander au président de la Chambre
des Représentants et au président de la Chambre des Conseillers de tenir des réunions
communes des deux Chambres, pour la présentation d'informations portant sur des affaires
revêtant un caractère national important.
Art 70 : ……Une loi d'habilitation peut autoriser le gouvernement, pendant un délai limité et
en vue d'un objectif déterminé, à prendre par décret des mesures qui sont normalement du
domaine de la loi……
Article 76. Le gouvernement soumet annuellement au Parlement une loi de règlement de la
loi de finances portant sur l'exercice précédent. Cette loi inclut le bilan des budgets
d'investissement dont la durée est arrivée à échéance.
Article 77. Le Parlement et le gouvernement veillent à la préservation de l'équilibre des
finances de l'État.
Le gouvernement peut opposer, de manière motivée, l'irrecevabilité à toute proposition ou
amendement formulés par les membres du Parlement lorsque leur adoption aurait pour
conséquence, par rapport à la loi de finances, soit une diminution des ressources publiques,
soit la création ou l'aggravation des charges publiques.
Article 79. Le gouvernement peut opposer l'irrecevabilité à toute proposition ou
amendement qui n'est pas du domaine de la loi.
En cas de désaccord, la Cour Constitutionnelle statue, dans un délai de huit jours, à la
demande du Président de l'une ou l'autre Chambre du Parlement ou du Chef du
Gouvernement.
Article 81. Le gouvernement peut prendre, dans l'intervalle des sessions, avec l'accord des
commissions concernées des deux Chambres, des décrets-lois qui doivent être, au cours de la
session ordinaire suivante du Parlement, soumis à ratification de celui-ci……….
Art 84. La Chambre des Représentants délibère la première sur les projets de loi et sur les
propositions de loi initiées par ses membres, la Chambre des Conseillers délibère en premier
sur les propositions de loi initiées par ses membres.
Article 88. Après la désignation des membres du gouvernement par le Roi, le Chef du
Gouvernement présente et expose devant les deux Chambres du Parlement réunies, le
programme qu'il compte appliquer.
Ce programme doit dégager les lignes directrices de l'action que le gouvernement se propose
de mener dans les divers secteurs de l'activité nationale et notamment, dans les domaines
intéressant la politique économique, sociale, environnementale, culturelle et extérieure.
Ce programme fait l'objet d'un débat devant chacune des deux Chambres. Il est suivi d'un
vote à la Chambre des Représentants.
Le Gouvernement est investi après avoir obtenu la confiance de la Chambre des
Représentants, exprimée par le vote de la majorité absolue des membres composant la dite
Chambre, en faveur du programme du Gouvernement.
Article 92. Sous la présidence du Chef du Gouvernement, le Conseil du Gouvernement
délibère
- de la politique générale de l'État avant sa présentation en Conseil des ministres ;
- des politiques publiques ;
- des politiques sectorielles ;
- de l'engagement de la responsabilité du gouvernement devant la Chambre des
Représentants
- des questions d'actualité liées aux droits de l'Homme et à l'ordre public ;
- des projets de loi, dont le projet de loi de finances, avant leur dépôt au bureau de la
Chambre des Représentants, sans préjudice des dispositions de l'Article 49 de la présente
Constitution ;
- des décrets-lois ;
- des projets de décrets réglementaires ;
- des projets de décrets visés aux Articles 65 (2e alinéa), 66 et 70 (3e alinéa) de la présente
Constitution ;
- des conventions internationales avant leur soumission au Conseil des ministres ;
- de la nomination des secrétaires généraux et des directeurs centraux des administrations
publiques, des présidents d'universités, des doyens et des directeurs des écoles et instituts
supérieurs………
Article 95. Le Roi peut demander aux deux Chambres du Parlement qu'il soit procédé à une
nouvelle lecture de tout projet ou proposition de loi.
La demande d'une nouvelle lecture est formulée par message. Cette nouvelle lecture ne peut
être refusée.
Article 96. Le Roi peut, après avoir consulté le président de la Cour Constitutionnelle et
informé le Chef du Gouvernement, le président de la Chambre des Représentants et le
président de la Chambre des Conseillers, dissoudre par dahir, les deux Chambres ou l'une
d'elles seulement.
La dissolution a lieu après message adressé par le Roi à la Nation.
Article 99. La déclaration de guerre, décidée en Conseil des ministres, conformément à
l'Article 49 de la présente Constitution, a lieu après communication faite par le Roi au
Parlement.
Article 100. Une séance par semaine est réservée dans chaque Chambre par priorité aux
questions des membres de celle-ci et aux réponses du gouvernement. Le gouvernement doit
donner sa réponse dans les vingt jours suivant la date à laquelle il a été saisi de la question.
Les réponses aux questions de politique générale sont données par le Chef du Gouvernement.
Une séance par mois est réservée à ces questions et les réponses y afférentes sont présentées
devant la Chambre concernée dans les trente jours suivant la date de leur transmission au
Chef du Gouvernement.
Article 101. Le Chef du Gouvernement présente devant le Parlement un bilan d'étape de
l'action gouvernementale, à son initiative ou à la demande du tiers des membres de la
Chambre des Représentants ou de la majorité des membres de la Chambre des Conseillers.
Une séance annuelle est réservée par le Parlement à la discussion et à l'évaluation des
politiques publiques.
Article 102. Les commissions concernées dans chacune des deux Chambres peuvent
demander à auditionner les responsables des administrations et des établissements et
entreprises publics, en présence et sous la responsabilité des ministres dont ils relèvent.
Article 103. Le Chef du Gouvernement peut engager la responsabilité du gouvernement
devant la Chambre des Représentants, sur une déclaration de politique générale ou sur le
vote d'un texte.
La confiance ne peut être refusée ou le texte rejeté qu'à la majorité absolue des membres
composant la Chambre des Représentants. Le vote ne peut intervenir que trois jours francs
après que la question de confiance ait été posée. Le refus de confiance entraîne la démission
collective du gouvernement.
Article 104. Le Chef du Gouvernement peut dissoudre la Chambre des Représentants, par
décret pris en Conseil des ministres, après avoir consulté le Roi, le président de cette
Chambre et le président de la Cour constitutionnelle.
Le Chef du gouvernement présente devant la Chambre des Représentants une déclaration
portant notamment sur les motifs et les buts de cette décision.
Article 105. La Chambre des Représentants peut mettre en cause la responsabilité du
gouvernement par le vote d'une motion de censure. Celle-ci n'est recevable que si elle est
signée par le cinquième au moins des membres composant la Chambre.
La motion de censure n'est approuvée par la Chambre des Représentants que par un vote pris
à la majorité absolue des membres qui la composent.
Le vote ne peut intervenir que trois jours francs après le dépôt de la motion. Le vote de
censure entraîne la démission collective du gouvernement.
Lorsque le gouvernement est censuré par la Chambre des Représentants, aucune motion de
censure de cette Chambre n'est recevable pendant un délai d'un an.
Article 106. La Chambre des Conseillers peut interpeller le gouvernement par le moyen d'une
motion signée par le cinquième au moins de ses membres. Elle ne peut être votée, trois jours
francs après son dépôt, que par la majorité absolue des membres de cette Chambre.
Le texte de la motion d'interpellation est immédiatement adressé par le Président de la
Chambre des Conseillers au Chef du Gouvernement qui dispose d'un délai de six jours pour
présenter devant cette Chambre la réponse du gouvernement. Celle-ci est suivie d'un débat
sans vote.
Article 107….Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir
exécutif. Le Roi est le garant de l'indépendance du pouvoir judiciaire.
Extrait de De l’Esprit des lois. Livre XI, chapitre VI. Montesquieu, 1748,
Par la première, le prince ou le magistrat fait des lois pour un temps ou pour toujours, et
corrige ou abroge celles qui sont faites. Par la seconde, il fait la paix ou la guerre, envoie ou
reçoit des ambassades, établit, la sûreté, prévient les invasions. Par la troisième, il punit les
crimes, ou juge les différends des particuliers. On appellera cette dernière la puissance de
juger ; et l’autre, simplement la puissance exécutrice de l’état.
La liberté politique, dans un citoyen, est cette tranquillité d’esprit qui provient de l’opinion
que chacun a de sa sûreté : et, pour qu’on ait cette liberté, il faut que le gouvernement soit
tel, qu’un citoyen ne puisse pas craindre un autre citoyen.
Il n’y a point encore de liberté, si la puissance de juger n’est pas séparée de la puissance
législative, et de l’exécutrice. Si elle était jointe à la puissance législative, le pouvoir sur la
vie et la liberté des citoyens serait arbitraire ; car le juge serait législateur. Si elle était jointe
à la puissance exécutrice, le juge pourrait avoir la force d’un oppresseur.
Tout serait perdu, si le même homme, ou le même corps des principaux, ou des nobles, ou du
peuple, exerçaient ces trois pouvoirs ; celui de faire des lois, celui d’exécuter les résolutions
publiques, et celui de juger les crimes ou les différends des particuliers.
Dans la plupart des royaumes de l’Europe, le gouvernement est modéré ; parce que le prince,
qui a les deux premiers pouvoirs, laisse à ses sujets l’exercice du troisième. Chez les Turcs,
où ces trois pouvoirs sont réunis sur la tête du sultan, il règne un affreux despotisme.
Texte intégral sur Gallica : Firmin-Didot frères, fils et Cie (Paris), 1857
"Pour qu'on ne puisse pas abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des
choses, le pouvoir arrête le pouvoir." L'Esprit des lois – 1748. (Livre XI,
Chapitre IV)
Afin d’en arriver là, il faut diviser le pouvoir, c’est-à-dire séparer les pouvoirs.
Eléments de réponse :
La royauté
Le Roi
Arbitrage
Promulgue les lois
Préside le conseil des
Peut dissoudre le
ministres
parlement
Contrôle des actions du gouvernement
Motion de censure
Le pouvoir législatif Le pouvoir exécutif
Le pouvoir judiciaire
Le travail préparatoire :
1-La première étape de cette préparation est la lecture attentive du sujet. Cette lecture doit
permettre d’identifier chacun des termes du sujet, les notions clés mais également les petits
mots (conjonctions et articles). Après étude de ces termes, il convient de commencer à
interroger le sujet : pourquoi cette formulation et pas une autre ? Que sous-entend le sujet ?
Cette phase d’interrogation du sujet aboutit à une première délimitation du sujet. Cette étape,
cruciale, permet d’éviter une autre erreur classique de la dissertation : le hors-sujet. Il
s’agit ici de cerner les limites du sujet, ce qui se trouve dans le sujet et ce qui en est un peu
plus éloigné.
2-Vient ensuite l’étape de mobilisation des connaissances. Au brouillon, il convient de noter
l’ensemble des idées relatives au sujet, proches ou plus éloignées.
3-Il faut enfin commencer à classer, à regrouper les différentes idées par grand thème afin
de préparer l’étape suivante, la construction du plan de la dissertation.
Elaborer un plan n’a de sens que si la problématique a été identifiée : parce qu’il répond à la
question, il ne peut être préalable à celle-ci. Dans toute la mesure du possible, le plan doit être
commandé par l'idée générale qui domine le sujet. Ce sont les branches de cette idée qui
doivent vous donner la trame. Et tout est parfait si ces deux branches s'opposent. Le plan de la
dissertation juridique se présente traditionnellement en deux parties, deux sous-parties (I. A.
B. II. A. B.)
Il faut essayer de reprendre au maximum les termes du sujet dans les intitulés : c’est le signe
que vous traitez bien le sujet et que vous évitez le hors-sujet.
L’introduction :
L’introduction débute par une accroche : il s’agit d’une ou de deux phrases, percutantes, en
lien avec le sujet. Il peut notamment s’agir d’une citation ou d’une idée forte.
Vient ensuite la définition des termes du sujet. Celle-ci oriente le traitement du sujet. La
définition permet de montrer au correcteur l’étendue du sujet. Traditionnellement, on explique
que l’introduction de la dissertation est construite en forme d’entonnoir, d’une acception large
du sujet vers une acception plus restrictive, qui va être effectivement traitée dans les
développements du devoir. Dès lors, les définitions doivent être les plus larges possibles,
puisqu’elles constituent la « partie haute » de cet entonnoir.
Après ces définitions, on retrouve les éléments mis de côté lors de la phase de mobilisation et
de classement des connaissances, càd les éléments qui sont superficiellement en rapport avec
le sujet mais que vous ne voulez pas traiter. Le point commun de ces éléments est qu’ils sont à
la limite du sujet : s’ils ne trouvent pas leur place dans les développements ultérieurs (parce
qu’ils ne permettent pas réellement de répondre à la problématique), ils doivent être
mentionnés en introduction car ils sont liés au sujet. On pourra, dans ce cas, critiquer votre
choix, mais non, ce qui serait beaucoup plus grave, vous reprocher une omission par
ignorance.
Le « goulot » de l’entonnoir est constitué par l’énoncé de la problématique. Elle ne doit pas
être déconnectée des éléments précédents : au contraire, ceux-ci doivent y conduire
naturellement.
Enfin, vient l’annonce du plan. Il s’agit ici de n’annoncer que les parties (I. et II.) et non les
sous-parties (A. et B.). Cette annonce est meilleure lorsqu’elle est faite sous forme d’une
longue phrase plutôt que de manière artificielle. Il faut ainsi éviter les intitulés du type « Nous
verrons dans une première partie (…) puis nous aborderons dans une seconde partie (…) » et
construire une phrase où les deux intitulés des parties du plan se répondent.
Annoncer clairement les idées directrices. Mais l'essentiel est, dans l'introduction, d'annoncer
les idées directrices de votre sujet, celles que vous avez dégagées de l'étude que vous avez
faite et dont vous allez démontrer la réalité dans le corps de vos développements ; celles sur
lesquelles vous vous efforcerez de construire votre plan, le fil conducteur de votre travail.
Pour que l'on puisse vous suivre, il faut qu'on les connaisse. Ne laissez pas à votre lecteur le
soin de découvrir peu à peu ce que vous ne lui révélez qu'en terminant. Ne craignez pas de
dire tout de suite où vous allez, car nul ne fera l'effort nécessaire pour le deviner : vous
n'écrivez pas un roman policier !Aussi, lorsque des textes législatifs commandent le sujet,
citez-les tout de suite. Quand un texte existe, il emporte tout. Il faut donc qu'on le connaisse
dès l'abord
Remarques importantes :
Lorsque vous avez à comparer deux institutions ou deux concepts ou…, ne consacrez
pas la première partie à l'une et la seconde à l'autre, pour vous contenter dans la
conclusion de relever les ressemblances et les différences. Tout votre travail doit être,
dès le début, consacré à comparer. Cherchez donc les idées générales qui gouvernent
la comparaison ou les points principaux sur lesquels le rapprochement des deux
institutions présente un intérêt, et bâtissez là-dessus votre plan.
Lorsque vous avez à faire une étude critique d'une institution, un plan « passe-partout
» consiste à montrer, dans une première partie, comment fonctionne cette institution
en soulignant ses inconvénients, pour tracer les remèdes à apporter, dans une seconde
partie où l'on placera l'étude des projets déposés et du droit comparé. Essayez de
trouver mieux en tachant de fonder votre plan sur une idée générale.
Il n'y a pas qu'un seul plan possible par sujet. On peut en découvrir souvent un grand
nombre qui sont acceptables ; les rechercher et en comparer les mérites constitue un
excellent exercice.
La Rédaction
Annoncer avec cohérence l’enchaînement des divisions. Vous avez adopté une division.
Vous l'avez annoncée, en la justifiant, à la fin de votre introduction. En abordant la première
partie, indiquez le titre de cette partie. Puis, avant d'écrire l'intitulé de la première sous-partie,
annoncez, dans un « chapeau » de deux ou trois lignes les sous-parties qui vont être traitées
dans la première partie.
Enfin, entre les sous-parties et, surtout, entre les parties, il convient d'effectuer une rapide
transition. Transition qui vous permettra d'établir, voire de justifier, le lien entre les
développements qui précèdent et ceux qui vont .suivre. Ces transitions révèlent la cohérence
de votre plan, attestent la logique de votre démonstration. Elles ont donc une importance
primordiale et vous permettront, lorsque vous les rédigerez, de vérifier la qualité de votre
plan.
Traditionnellement, conclure n’est pas obligatoire. Mais si vous voulez rédiger une
conclusion, celle-ci doit contenir le résultat de votre travail. Résumez donc l'essentiel de ce
qui se dégage de votre étude. Sans doute, vous avez déjà, dans l'introduction, signalé les idées
générales qui gouvernent le sujet. Mais, à ce moment-là, vous les avez simplement annoncées,
sans les justifier. Vous avez demandé que l'on vous fasse crédit. Maintenant, vous avez tenu
votre promesse et vous vous justifiez de l'avoir tenue. Ce que vous devez faire apparaître dans
la conclusion, c'est donc précisément que vous avez démontré l'exactitude des idées avancées,
que ces idées découlent de vos développements.
Le langage juridique est un langage précis et tâchez d'écrire des phrases élégantes (surtout ne
rédiger pas en style télégraphique) : posez nettement les questions que vous examinez ;
présentez avec force les arguments que vous faites valoir et défiez-vous de la subtilité, car elle
est l’ennemi de la rigueur et de la clarté.
Votre copie doit être « aérée » et non compacte, le plan de votre travail doit être facilement
repérable, et n'hésitez pas à aller à la ligne chaque fois que vous abordez une question
nouvelle.
Enfin, il est important de porter un soin particulier à l’orthographe (que vous êtes censés
maitriser), la grammaire, le vocabulaire et le style (éviter à tout prix les tournures de
phrases familières !). Il faut essayer, dans la mesure du possible, de consacrer les 5 dernières
minutes de l’examen à se relire pour éviter ces fautes d’inattention.
Source : www.dalloz-fiches.fr
https://www.lepetitjuriste.fr/methodologie-focus-dissertation-juridique/ (consulté
Mars 2020)