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Mémoire de fin d’études pour l’obtention du diplô me

de ………………………

Sous le thème :

L’accord de libre-échange du Maroc avec la


Turquie : quel impact sur l’économie
marocaine ?

Réalisé par :

Encadré par :

 Dr. …….: Professeur de l’enseignement


supérieur à …………………….

Année Universitaire : 2022 – 2023


Dédicace :

C’est avec profonde gratitude et sincères mots que je dédie ce modeste travail de fin d’étude :

A mes chers parents qui ont sacrifié leurs vies pour ma réussite et qui ont éclairé mon chemin par
leurs conseils précieux. J’espère qu’un jour je pourrai leur rendre un peu de ce qu’ils ont fait
pour moi.

A mes chers frères et sœurs

A ma chère famille maternelle et paternelle

A mes chers professeurs qui n’ont épargné aucun effort pour m’assurer une formation de haute
qualité, nulle dédicace ne saura être à la hauteur de mon respect pour eux

A toutes les personnes qui m’ont aidé de près ou de loin dans la réalisation de ce travail.
Remerciements

Au terme de la rédaction de ce mémoire, c’est un devoir agréable d’exprimer en


quelques lignes la reconnaissance que je dois à tous ceux qui ont contribué à l’aboutissement
de ce travail, qu’ils trouvent ici mes vifs respects et ma profonde gratitude.

Je tiens à remercier tout d’abord mon professeur de recherches,...........................qui a


eu l’amabilité de m’encadrer tout au long de la durée de formation.

Je ne trouve pas les mots pour exprimer ma gratitude envers mes parents pour leurs
patiences, leurs amours, leurs soutiens et surtout leurs bienveillances. Sans leurs
encouragements ce travail n’allait pas voir le jour.

Je dédie également ce travail à mes frères/sœurs, pour toute la complicité et l’entente


qui nous unissent, ce travail est un témoignage de mon attachement et de mon amour.

Enfin je ne peux pas oublier mes professeurs ………………………, je les remercie


sincèrement pour m’avoir donnée ce niveau qui a constitué mon véritable appui et mon
support durant ce travail et il le fera le long du mon chemin professionnel.
Résumé :

Dans la littérature économique, de nombreux auteurs utilisent comme


synonymes commerce extérieur et commerce international. Le commerce extérieur comprend
tous les échanges entre résidents de divers pays. Divisé en commerce d'importation,
commerce d'exportation et commerce de réexportation.

Le commerce d'importation fait référence à l'achat de produits à l'étranger pour la


consommation locale. Le commerce d'exportation fait référence au commerce dans lequel les
marchandises produites dans un pays sont vendues à l'étranger.

Le commerce de transit est la possibilité d'autoriser les produits originaires du pays A


et destinés à la consommation dans le pays C à traverser le pays B sans payer de droits de
douane.

Abstrat :

In the economic literature, many authors use as synonyms foreign trade and
international trade. Foreign trade includes all trade between residents of various countries.
Divided into import trade, export trade and re-export trade. mport trade refers to the
purchase of products from abroad for local consumption. Export trade refers to the trade in
which goods produced in one country are sold abroad.

Transit trade is the possibility of allowing products originating in country A and


intended for consumption in country C to pass through country B without paying customs
duties.
Liste des abréviations :

 BNT : Barrières non tarifaires

 FMI : Fond monétaire internationale

 GATT : Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce

 HOS : Modèle Heckscher-Ohlin-Samuelson

 IDE : Investissement direct à l'étranger

 OMC : Organisation mondial du commerce

 TVA : Taxe sur la valeur ajoutée


Liste des figures :

Figure 1 : Illustration de la spécialisation factorielle................................................................11


Figure 2 : Evolution des échanges commerciaux maroco-turcs...............................................26
Figure 3 : Evolution de la demande turque adressée au Maroc..............................................29
Figure 4 : PIB et bien être.........................................................................................................39
Figure 5 : Les avantages du libre échange...............................................................................43
Figure 6 : Groupes de produits importés de la Turquie...........................................................47
Figure 7 : Principaux produits importés de la Turquie.............................................................47
Figure 8 : Evolution des importations dans le cadre de l’Accord avec la Turquie....................48

Tableau :

Tableau I : Avantages absolus, avantages relatifs et dotation factorielle................................11


Introduction générale :

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le commerce international est devenu de


plus en plus important. Tous les pays sont devenus interdépendants, bénéficiant de la mise en
place d'un cadre institutionnel propice aux échanges. Aujourd'hui, même les pays les plus
fermés sont contraints d'ouvrir progressivement leurs frontières et de participer à cet immense
marché mondial.

Le commerce international correspond à l'ensemble des biens et services échangés


entre les espaces économiques des pays. Il est mesuré par les exportations mondiales totales
(importations) ; Claude-Danièle Echaudemaison et Frank Bazureau2 (2013)1.

La base du commerce international fait l'objet de diverses analyses, dont les théories
de l'avantage comparatif et de la dotation factorielle. Il existe certaines restrictions au libre-
échange, qui peuvent justifier l'émergence d'un protectionnisme, cherchant à protéger la
production nationale.

L'entreprise s'internationalise et promeut la mondialisation économique, notamment


par le biais d'investissements directs à l'étranger. Par conséquent, l'un des principaux défis de
cette compétition internationale est d'établir une position concurrentielle.

La balance du commerce extérieur est la différence entre la valeur des exportations et


la valeur des importations de deux pays (ou deux régions). Elle peut être liée à l'échange de
produits ou de tous produits (biens et services).

1 SAMIRAMIN : Science économique et développement endogène, p.72

1
Le développement dynamique des transactions internationales depuis 1950 s'est
accompagné d'une transformation profonde des logiques de l'échange et de la répartition
mondiale des activités à travers l'essor des entreprises multinationales. Mais le retour récent
des crises a conduit à une résurgence des réflexes protectionnistes et à une recherche effrénée
des avantages de la compétitivité.

L'ensemble de ces transformations a profondément modifié la hiérarchie de la


puissance économique entre les régions du monde, faisant émerger de nouveaux partenaires.

Notre thématique de travail s’alentour autour d’une question centrale :

« L’accord de libre-échange entre le Maroc et la Turquie, quels enjeux pour le Maroc ?

En terme de notre mémoire, nous allons mettre l’accent sur les principales théories du
commerce international tout en passant par la description de la stratégie d’insertion de
l’économie marocaine dans l’économie mondiale et en second lieu nous allons pu synthétiser
les fondamentaux du libre-échange tout en indiquant l’impact du libre-échange sur l’économie
marocaine.

2
Chapitre I : Les conceptions théoriques du commerce
international

Toutes les économies, quels que soient leur structure, leur système politique et leur
échelle, participent au commerce international. Pour les économistes, le fondement de
l'échange doit être trouvé dans la théorie des coûts comparés élaborée par David Ricardo en
1817.

Les caractéristiques de l'évolution de l'économie mondiale depuis la Seconde Guerre


mondiale et le développement sans précédent du commerce multilatéral avec la croissance
économique, on peut penser que le prochain millénaire sera celui du libre-échange, et l'ère du
protectionnisme est révolue. En effet, bien que les baisses tarifaires réalisées dans le cadre du
GATT aient favorisé le mouvement de libéralisation des échanges, le monde n'a jamais cessé
de potentiel protectionnisme :

Dans les pays industrialisés développés, c'est encore la règle de l'agriculture et des
services, et il appartient au domaine réservé des pouvoirs publics. Son interventionnisme
reflète le besoin d'arbitrage entre les intérêts de groupes qui ne bénéficient pas tous des
avantages du libre-échange.

Dans les pays en développement, jusque dans les années 1970, le protectionnisme
industriel a été utilisé comme un outil de développement et a favorisé l'industrialisation par la
substitution des importations avant qu'il ne soit jugé inefficace.

Dans cette partie, nous aborderons d'abord la politique commerciale internationale


générale, nous aborderons le libre-échange et le protectionnisme, puis nous étudierons le cas
du Maroc, qui fera l'objet du chapitre 2.

3
Section 1 : Cadre théorique du commerce international

1. L’analyse mercantiliste du commerce international2 :

Le mercantilisme était un courant de pensée économique contemporain de la


colonisation du nouveau monde et du triomphe de la monarchie absolue en Europe du XVIe
siècle au milieu du XVIIIe siècle.

Il estime que « le roi prend l'or pour pouvoir et perçoit des impôts avec l'or, et doit
s'appuyer sur la classe marchande pour favoriser le développement de l'industrie et du
commerce du pays, afin que l'excédent commercial permette aux métaux précieux d'entrer »1.
Cette croyance se répand et soutient une vision dynamique de l'économie et de la politique
nationales.

Les tenants du mercantilisme prônent le développement économique et enrichissent le


pays par un commerce extérieur bien organisé afin de générer un excédent de la balance
commerciale.

Dès 1613, l'économiste italien Antonio Serra croyait que c'était le résultat d'un
investissement rationnel et volontaire dans des activités économiques aux rendements
croissants.

Selon les tenants de cette doctrine, l'échange international est une opportunité de conflit dont
seuls les plus forts peuvent profiter. Essayez de comprendre pourquoi les penseurs les plus
célèbres au cours des siècles, et il y a encore beaucoup d'hommes politiques spécialisés dans
le tiers-monde (comme Samir Amin, Gund Fran), ont pu penser que ce genre d'échange est en
vain3.

Cependant, les mercantilistes n'ont pas cherché à établir un système purement


autosuffisant, mais ont essayé de créer des conditions qui rendraient le commerce
international avantageux pour un pays et nuiraient à d'autres commerçants coopératifs. Même
si l'échange lui-même est improductif, en particulier, chaque pays peut orienter l'échange vers
ses propres intérêts aux dépens des autres associés.

2
DOMINGO (J) : `' le monde en crise'', coll. Gauthier, ABC édition, Montreuil, 1989, p.115
3
https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_du_commerce_international

4
1.1. Le bullionisme espagnol :

Selon cette théorie, la richesse d'un pays équivaut au stock de métaux précieux. Pour
qu'un pays puisse accumuler des métaux précieux, il doit avoir un bon solde extérieur. Dès
lors, le principe de la politique commerciale d'un tel pays est clair : il s'agit de freiner au
maximum les importations, de les interdire jusqu'à présent, et de favoriser les exportations par
tous les moyens.

1.2. Le mercantilisme commercial anglais :

Comme l'Espagne, la Grande-Bretagne au 17ème siècle a également bénéficié du


commerce international. Afin de s'appuyer sur une supériorité absolue, il promulgua des
traités coloniaux et des lois de navigation. Il convient de souligner que les deux systèmes de
traités coloniaux et de droit de la navigation sont complémentaires.

Le commerce entre la métropole et ses colonies fournissait du fret à la flotte nationale


et, à lui seul, consolidait l'approvisionnement principal de la métropole coloniale dans le cas
de l'Espagne.

1.3. Le mercantilisme industriel :

Colbert croit que le développement économique dépend de la qualité de sa main-


d'œuvre. Cependant, les industries qui exigent les qualifications les plus élevées sont
essentiellement destinées à la production de produits de luxe. Afin de permettre la mise en
place d'une telle industrie4.

En d'autres termes, les importations doivent être interdites. De plus, la consommation


de produits de luxe corrompt les mœurs, il faut donc encourager les exportations.

L'incapacité à comprendre la source de revenu représentée par tous les participants au


commerce international est le dénominateur commun de toutes ces théories.

4
BINZANGI : Cours de théorie de la dépendance et du développement, 1ère licence 1997, ISPL-UC, Cours
inedit

5
Il est donc facile de réfuter ces théories au XVIIIe siècle, d'une part par David Hume
en 1750 et d'autre part par David Ricardo en 1817.

2. L’analyse classique de l’échange international :

A. Smith pense qu'en raison de la division du travail, les pays peuvent produire tous
les biens à leur place, mais importer des biens produits dans d'autres pays et en bénéficier, car
la spécialisation augmente considérablement la productivité.

De plus, Smith estime que le commerce extérieur lui-même a des avantages,


tant qu'il arrive à temps et se développe spontanément.

RICARDO et ses successeurs, en particulier S. MILL, doivent trouver une base


scientifique solide pour la théorie du commerce international.

2.1. La loi des coûts comparatif :

La loi stipule que la spécialisation internationale est bonne pour chaque pays, même
si le coût absolu de toutes ses activités économiques est très faible.

2.2. La théorie des valeurs internationales :

S. MILL ne se base pas uniquement sur la comparaison des coûts de production. Il


décrit la réponse à la demande car elle se reflète dans chaque pays pour chaque produit
considéré5.

Selon lui, les prix relatifs au niveau international sont donc déterminés par les forces
du marché des produits de base de chaque pays considéré.

5
Charles GILES : Histoire des doctrines économiques, p.16

6
2.3. La théorie du commerce internationale :

Selon les tenants de cette doctrine, la spécialisation d'échange se fait selon la


dotation relative en facteurs de production dans chaque pays.

La théorie économique ne s'est pas arrêtée en si bon chemin. Dans le cadre plus vaste
de la macro économie, elle cherche à comprendre, derrière la loi des avantages comparatifs,
quels sont les facteurs qui déterminent la spécialisation internationale.

Une thèse qui, par sa cohérence logique est encore aujourd'hui d'explication la plus
acceptée de cette spécialisation est celle d'HECKSCHER - OHLIN6.

2.4. La théorie d’HECKECHER-OHLIN (Loi des proportions des


facteurs) :

Selon cette théorie, un pays se spécialise en fonction de son intensité factorielle


relative. Cette théorie ne considère généralement que le capital et le travail.

2.5. Vérification du gain de l’échange :

Les économistes ont mené plusieurs études pour prouver l'existence et les
déterminants des gains commerciaux par des chiffres. L'une des études, l'étude LEONTIEF,
a constaté que la théorie D'HECKSCHER-OHLIN n'explique pas la spécialisation des États-
Unis d'Amérique.

Leontief a réussi à prouver par une étude statistique que les États-Unis exportent des
biens relativement abondants en main-d'œuvre et importent des biens relativement riches en
capital.

Ce résultat est contraire à la logique et constitue le paradoxe dit de Léontief.

6 B. BURGENMEIER : Op.Cit, p. 370


7
L'explication du paradoxe se résume en 3 points7 :

Conceptuellement, d'après le théorème de HECKSCHER-OHLIN, la fonction de


production est la même quel que soit le lieu de production. Leontief a tenté de
préciser que ce théorème n'est possible que si les fonctions de production aux États-
Unis et à l'étranger sont les mêmes. Cependant, dans la pratique, l'introduction du
progrès technologique ne se fait pas dans toutes les zones de production en même
temps, et il peut y avoir des différences, et il y a bien des différences dans les
fonctions de production des puits de pétrole américains et européens importés des
États-Unis. Explique la force de l'évaluation de Leontief du facteur travail plus élevé
en termes d'exportations américaines.

La seconde explication met l'accent sur le fait que les facteurs de production ne sont
pas homogènes. Statistiquement parlant, il est particulièrement difficile de quantifier
le capital humain. Si ces marchandises sont incluses dans les facteurs de production
de l'industrie d'exportation, ces marchandises deviendront relativement à forte
intensité de main-d'œuvre, mais en fait ce n'est pas le cas, car ces capitaux humains
doivent être investis en amont dans l'éducation et la formation professionnelle.

Leontief a des données sur la valeur, tandis que la théorie de HECKSCHER-OHLIN


est basée sur des quantités réelles.

Ainsi, le biais qu'il faut introduire dans les comparaisons internationales vient du fait
qu'en raison des fluctuations des taux de change et des barrières commerciales, le niveau
des prix n'est pas unique au monde.

7
B. BURGENMEIER : Op.Cit, p. 370

8
Section 2 : Théorie classique du commerce international
1. La théorie des avantages absolus d’Adam Smith :

Selon Adam Smith (18ème siècle), tous les pays ont intérêt à se spécialiser et à
développer les échanges avec les autres pays. Il défend le principe que chaque pays doit se
spécialiser dans la production pour laquelle il est le plus efficace.

Les gains de productivité engendrés par la spécialisation propre à chaque pays


entraînent ainsi un accroissement de la production mondiale parallèlement au développement
des échanges.

Or la limite du raisonnement apparaît lorsqu’un pays ne dispose d’aucun avantage


absolu. En réponse, David Ricardo (19ème siècle) va renforcer l'analyse d'Adam Smith.

2. La théorie des avantages comparatifs de David Ricardo :

La théorie des avantages absolus de Smith mène à une situation problématique : si un


pays n’a d’avantage absolu pour aucun produit (c’est à dire s’il n’est plus productif que les
autres pays pour aucun bien), il n’aurait pas intérêt à se lancer dans la spécialisation d’un
produit en particulier, et aurait intérêt à garder ses frontières fermées au commerce
international (pas de libre-échange).

Selon la théorie de l’avantage absolu, l’Angleterre n’a donc aucun intérêt à ouvrir ses
frontières pour échanger ces biens, ce serait risquer que les Anglais achètent tout au Portugal
et donc que l’économie nationale s’effondre.

3. La dotation factorielle : le « théorème HOS » :

Le reproche principal que font les libéraux à Ricardo porte sur l’origine de l’avantage
comparatif : pourquoi certains pays ont un avantage et pas d’autres ?

C’est dans la 1ère moitié du XXème siècle que la réponse va venir avec trois
économistes qui vont alors formuler la « loi de la spécialisation factorielle » : Eli

9
Hecksher(1879-1952), Bertil Ohlin (1899-1979), des Suédois et l’Américain Paul
Samuelson (1915), d’où le nom de Théorème HOS8.

L’idée de base est que chaque pays est pourvu de façon inégale en trois facteurs de
production principaux : la terre, le capital technique, le travail.

Selon cette loi, chaque pays doit se spécialiser dans la production qui incorpore le plus
de facteurs de production dont il est doté, et importer des produits incorporant des facteurs de
production qui sont rares.

Cette spécialisation fondée sur la spécialisation factorielle permet à chaque pays d’obtenir un
avantage, et en même temps l’optimisation progressive des facteurs au niveau mondial.

Exemple : La Chine a développé ses échanges internationaux en s’appuyant sur le


facteur travail et en important massivement le facteur capital.

8 GILLINS MALCOLM & autre : Economie de développement, 2ème éd, De Boeck Université, Bruxelles, 1990, p28.

10
Figure 1 : Illustration de la spécialisation factorielle

La Chine exporte des produits incorporant Le facteur travail devient Le prix du travail augmente
beaucoup de travail. plus rare sur le marché
chinois.

Pour produire elle importe Elle dispose alors de plus de Le prix du capital diminue
beaucoup de capital. capital sur son marché.

Egalisation progressive du prix


des facteurs

Tableau I : Avantages absolus, avantages relatifs et dotation factorielle

Adam Smith David Ricardo Hecksher, Ohlin & Samuelson


« Avantages « Avantages « Dotation factorielle »
absolus » relatifs»

Chaque pays gagne à Chaque pays gagne à Chaque pays gagne à


Théorie produire ce pour quoi produire ce pour quoi il produire ce qui utilise les
il al’avantage absolu a un avantage facteurs dont ilest
et à acheter le reste. comparatif età acheter abondamment doté.
le reste.

Mesure Temps de Temps de Les facteurs de


travail travail production :travail,
des
nécessaire à nécessaire à capital, terre.
avantag la production. la production.

es

Conclusi
Le libre-échange Le libre-échange est Le libre-échange favorise la
on est nécessaire. Le CI est croissance mondiale et le
Nécessaire. unjeu à somme développement de tous les
positive. pays.

Questio Que fait un pays Comment prendre en Les dotations factorielles sont-
n’ayantaucun compte tous les elleséternelles et identiques
nsen avantage absolu ? facteursde production dans leurs effets ?
?
suspens

11
Section 3 : Les théories récentes du commerce international
1. Les théories récentes du commerce international9 :

Dans les années 1980, la méthode qui a dominé jusqu'à présent était « une nouvelle
L'initiateur le plus célèbre de la théorie du commerce international est Paul Krugman.

Et c'est très relatif, tant que cette "nouvelle théorie" s'étend effectivement L'ouvrage
ancien vise aussi à expliquer les caractéristiques du commerce International contemporain :

Le commerce international à la croissance la plus rapide entre les pays au niveau de


développement Comparable, avec les mêmes dotations factorielles (l'Allemagne est le
principal partenaire économique de France).

Le commerce intra-branche occupe une place importante dans le commerce mondial.

Le principal inconvénient des anciennes "théories" est qu'elles sont difficiles à


formuler Explication de l'importance empirique du commerce entre pays développés et du
commerce intra-branche (deux formes de commerce résumées par le terme « commerce
homogène ») Et la stratégie des entreprises multinationales.

L'auteur central est Paul Krugman, prix Le prix Nobel d'économie en 2008, l'article
principal est Krugman (1979), « Augmenter les rendements, Concurrence monopolistique et
commerce international, "Journal of International Economics :

 Considérez d'abord la stratégie d'une entreprise multinationale, y compris l'analyse


Les actions de l'entreprise « price-maker » (cadre de concurrence imparfait). Il
comprend également, Analyser les stratégies d'internationalisation de certains «
nouveaux » modèles théoriques Entreprise (investissement direct étranger), il faut
donc se débarrasser d'un cadre dans lequel les facteurs La production (capital) est
fixée internationalement.

9
ERROUX : Introduction à l'aide internationale aux PVD, Tome1.

12
 Selon Krugman (2009), “The Increasing Returns Revolution in Trade and
Geography” (in The American Economic Review) : « The new models of trade […]
didn’t supplant traditional trade theory so much as supplement it [… and] helped
build a bridge between the analysis of trade between countries and the location of
production within countries. ».

 Avant que n’émergent les « nouvelles » théories, les travaux de Vernon (1966)
(théorie du cycle de vie des produits) et d’Akamatsu (1937,1962) (vol d’oies
sauvages), entre autres, décrivaient déjà un commerce international (et une
internationalisation des firmes) dans un cadre de concurrence imparfaite. Ces
travaux prenaient cependant une forme totalement différente de celle des « nouvelles
» théories, lesquelles développent des modèles mathématiques reposant sur une
levée partielle des hypothèses du modèle néo-classique.

1.1. Les économies d’échelle externes à la firme :

Il faut bien distinguer la notion de retour d'échelle, qui mesure tous les facteurs de
production augmentent proportionnellement en nombre en même temps a partir de
l'efficacité de cet élément, il mesure l'effet de l'ajout d'un seul élément la sortie dépasse la
sortie.

Le concept de rendements d'échelle est différent des économies d'échelle, ces


dernières reflétant la baisse des coûts unitaires de production et la quantité produite ;
cependant, l'existence de rendements d'échelle croissants signifie il y a des économies
d'échelle et vice versa.

1.2. L’influence de l’histoire sur les spécialisations :

Les avantages comparatifs n’expliquent généralement pas les échanges dans le cas
d’industries bénéficiant de rendements d’échelle. Dans ce cas, la taille du pays et les
‘accidents historiques’ peuvent expliquer la spécialisation.

13
Un pays de grande taille bénéficie d’économies d’échelle importante sur son marché
intérieur, ce qui lui permet de vendre à un prix relativement faible sur le marché mondial,
même s’il ne dispose pas d’avantage comparatif dans la production du bien (les courbes de
coût moyen de certains petits pays peuvent se situer ‘en dessous’ de celle du grand pays).

Les ‘accidents historiques’, quant à eux, font que la production débute dans un
endroit plutôt que dans un autre, et, par conséquent, par le jeu des économies d’échelle, le
coût de production du bien est la plus faible à cet endroit, donc également le prix de vente
des entreprises se situant à cet endroit (avantage de ‘first mover’) si la concurrence est
préservée (économies d’échelle externes) ; un exemple souvent cité par Paul Krugman est
celui de la production de boutons à Qiaotou (60% de la production mondiale de boutons,
80% de la production mondiale de fermetures Eclair).

Cette spécialisation liée aux rendements d’échelle croissants peut être stable même
lorsque les avantages comparatifs évoluent. Un cas particulier est celui des rendements
d’échelle croissants dynamiques (qui peuvent être lié à un processus d’apprentissage) qui
impliquent que les coûts unitaires de production décroissent avec la production cumulée au
cours du temps.

1.3. Les dynamiques d’agglomération (l’économie géographique) :


rendements croissants et coûts de transport :

Au début des années 1990, Paul Krugman va renouveler la géographie économique


en mobilisant les concepts de l’analyse économique. Dans Krugman (1991), « Increasing
Returns and Economic Geography », l’économie géographique est définie de manière
générale comme l’étude de « la répartition spatiale des facteurs de production ».

Proposant une analyse (parmi d’autres) de la localisation des firmes, cette (nouvelle)
économie géographique apporte en conséquence, dans le même temps, une explication de la
spécialisation des pays et des régions.

Est mise au jour, dans les secteurs à rendements d’échelle croissants, l’influence de
la taille de la région ou du pays ainsi que des coûts de transports (plus largement, toutes les
‘frictions’ existantes dans la circulation des biens, intermédiaires ou finis) dans les
dynamiques d’agglomération.

14
L’agglomération des unités de production, c’est-à-dire leur concentration
géographique, s’explique par l’économie de coûts de transport (plus largement de coûts de
transaction) et les économies d’échelle qu’elle permet.

Est alors susceptible d’apparaître la causalité circulaire suivante : localisation de la


demande ⇒ localisation de la production ⇒ localisation de la demande (et des travailleurs) :
« la production industrielle tend à se concentrer là où le marché est grand, mais le marché
est grand là où la production industrielle est concentrée » (Krugman (1991)).

La force centripète en jeu peut conduire à l'opposition entre le « central »


(l'industrie) et le « périphérique » (l'agriculture) au niveau régional, voire international : «
Lorsqu'un certain indicateur prend en compte les coûts de transport et les économies
d'échelle, la proportion des dépenses non agricoles dépasse la valeur critique.

La population commence à se concentrer et les régions se divisent ; une fois


déclenché, ce processus sera auto-entretenu (Krugman (1991)).

1.4. Les économies d’échelle internes à la firme :

Les nouvelles théories du commerce international s’appuient largement sur les


modèles microéconomiques de marchés en concurrence imparfaite. Plusieurs structures de
marché peuvent être distinguées entre le cas type de la concurrence parfaite (où la quantité
optimale pour le producteur est telle que le prix est égal au coût marginal) et le cas type de
concurrence imparfaite qu’est le monopole (où la quantité optimale pour le producteur est
telle que la recette marginale est égale au coût marginal).

Les modèles microéconomiques de concurrence imparfaite peuvent être classés en


plusieurs catégories, selon que les produits sont homogènes ou différenciés et selon que la
concurrence se fait en quantité ou en prix.

Dans le cas de produits homogènes, les modèles les plus connus sont l’oligopole de
Cournot et l’oligopole de Stackelberg lorsque la concurrence se fait en quantité et,
l’oligopole (duopole) de Bertrand lorsque la concurrence se fait en prix.

15
Pour ces différentes formes d’interaction stratégique entre les firmes, une question
soulevée est celle de la possibilité d’une collusion (tacite). Dans le cas de produits
différenciés, le type de marché qui s’établit et appelé marché de concurrence
monopolistique.

A travers ce premier chapitre, consacré aux fondements théoriques du libre-échange,


les caractéristiques du libre-échange seront mises en exergue, un moyen de mieux cerner la
stratégie d’ouverture du Maroc abordée dans le second chapitre10.

Ce cadre de référence théorique permettra de comprendre les enjeux du libre-échange


entre le Maroc et la Turquie dansun contexte de mondialisation et de mettre en évidence ses
spécificités et ses implications sur l’économie marocaine.

Les théories classiques et libérales présentent le libre-échange comme étant source de


profit pour un pays et un facteur d’aide au développement.

C’est ce que nous allons essayer de développer dans ce qui suit.

10
GILLINS (U) : `'Economie du développement'', 2ème éd., De BOECK Université, Bruxelles, 1990, p.17.

16
Chapitre II : Le libre-échange et le bienêtre de la nation

Section 1 : Le libre échange

1. Historique du libre-échange :

L'ère du commerce international moderne a véritablement commencé avec la première


révolution industrielle au début du XIXe siècle, puis s'est développée avec le forage
(l'ouverture) des grandes lignes : De Suez, Panama et l'organisation de lignes maritimes
régulières, grâce aux grands armements.

La révolution industrielle a commencé au Royaume-Uni, elle a rendu possible une


production importante au niveau interne, et la recherche d'exportations a été la source
d'approvisionnement en matières premières au niveau externe.

C'est la raison de l'organisation d'un immense empire colonial britannique. Cette


situation fait de l'Europe de l'Ouest le premier pôle du commerce international, et le
Royaume-Uni occupe une position de leader.

La Grande-Bretagne est en fait devenue l'usine du monde, et l'industrialisation de ce


pays a commencé avec le textile. Les importations comprennent les textiles et les produits
métalliques (acier). Parmi les importations, le coton est le produit principal.

La révolution industrielle s'est déplacée vers les pays suivants : France, Belgique,
Pays-Bas, États-Unis, Japon, Australie, RSA. Dans tous ces pays, les mutations industrielles
ont eu le même effet (surproduction) qu'au Royaume-Uni. À leur tour, ces pays rechercheront
des sources d'exportation et d'approvisionnement en matières premières pour leurs produits
finis. C'est la raison de l'expansion coloniale européenne.

La croissance du commerce international n'est plus le résultat de la seule Grande-


Bretagne, mais aussi le résultat d'autres pays comme la France, la Belgique, le Japon,
l'Allemagne, les États-Unis d'Amérique et les Pays-Bas.

17
Dans le passé, les grands pays de l'époque devenaient fournisseurs de produits finis
aux pays sous-développés ou coloniaux, et ils achetaient des matières premières à ces pays.
La division internationale du travail est donc un fait : dans les relations économiques
internationales, le Sud est le fournisseur de matières premières au Nord et le Nord est le
fournisseur de produits finis au Sud. Dans le commerce international, la division
internationale du travail est plus évidente.

En 1913, le réseau du commerce extérieur était très simple et raisonnablement


structuré. L'Europe occidentale se compose principalement de la Grande-Bretagne, de
l'Allemagne et de la France, qui est de loin le pôle le plus important du commerce
international. En termes de flux de capitaux à la veille de la guerre de 1914, ces trois pays
représentaient 37 % du commerce mondial, et ces trois pays détenaient les trois quarts des
investissements étrangers.

L'Angleterre est en tête avec 41 %, suivie de la France et de l'Allemagne. Les pays


importateurs de capitaux sont principalement les pays en développement d'Europe (Tsars
d'Europe centrale et méridionale). L'Afrique et l'Asie ne représentent qu'une petite partie. Le
sort du PVD était presque dominé à cette époque.

Les pays qui ont bénéficié d'importants investissements sont tous des pays développés.
D'autres sont donc encore marginalisés et ne bénéficient pas des avantages de ce flux de
capitaux. Les difficultés actuelles des pays en développement font partie de ce concept. De
1890 à 1913, ce fut une période d'expansion et de liberté du commerce, ainsi que l'existence
universelle de l'étalon-or dans les monnaies.

Pendant cette période, il n'y avait pas d'obstacles au commerce international.


Cependant, la politique de libre-échange n'est pas universellement appliquée. L'Allemagne et
les États-Unis d'Amérique protègent toujours leur industrialisation naissante de la concurrence
britannique. Pendant cette période, il n'y a aucune restriction physique comme obstacle à la
liberté du commerce international, aucune restriction.

Lorsque la liberté commerciale a été menacée, le monde d'alors l'a imposée à coups de
canons. À cette époque, le monde adhérait en fait à l'étalon-or, autorisait la multilatéralisation
des échanges et favorisait l'équilibre mutuel des soldes des comptes des pays commerçants
par le biais des mécanismes suivants :

18
 Change de devises en or Taux de change fixe ;
 Fixité de taux de change ;
 Régiment de paiement par le mouvement d'or (les excédents et les déficits
commerciaux réglés par le transfert de métal)

1918-1939 fut une période de stagnation et de désintégration. Quatre facteurs


principaux sont à l'origine de cette crise commerciale mondiale :

 La disparition des facteurs d'expansion : Cette disparition est due à l'absence


d'expansion territoriale du capitalisme, à la montée en puissance des États-Unis
comme premier pays industriel ; à la fin de la conquête coloniale et au manque
d'innovation technologique.
 Effets cumulés de la crise de 1929 elle - même.
 La dissociation du système monétaire international
 Le renforcement du protectionnisme.

Depuis 1945, le commerce mondial n'a cessé d'augmenter en valeur, en tonnage et en


volume. Après le triplement des échanges de 1960 à 1974, cette période de croissance s'est
ralentie et a été interrompue par deux baisses en 1975 et 1982.

Ce changement est dû à l'incertitude causée par les variations des prix du pétrole et
des taux de change, ainsi qu'aux problèmes de dette. Les produits d'exportation sont plus
diversifiés : de nouveaux produits comme le manioc ou les composants électroniques
apparaissent sur le marché mondial.

Le GATT fait une distinction entre les minéraux, l'agriculture, les produits
manufacturés et les produits pétroliers. Cette distinction permet de comprendre la relation
entre les différents types d'économies. Au cours des 20 dernières années, la part des produits
agricoles exprimée en valeur dans les exportations mondiales a diminué, la part des produits
de base a également diminué et le commerce des carburants a augmenté.

Les produits manufacturés s'entrecroisant entre 1960 et 1974 représentent


aujourd'hui 70 % des échanges, notamment les produits d'équipement et les produits
mécaniques et électriques. Cette structure de communication illustre comment la terre est
devenue une scène pour les économies avancées.

19
La croissance croissante des actifs incorporels dans le commerce international
confirme cette évolution. Ils intègrent les transports, le tourisme et les services financiers, et
ont un impact énorme sur le commerce des matières premières en fournissant un service
après-vente. À l'heure actuelle, le volume des transactions en capital est 10 fois supérieur au
volume des transactions sur les matières premières.

L'industrie tertiaire joue donc un rôle fondamental dans la mondialisation


économique, car elle est désormais une nécessité dans l'économie nationale.

Il est vrai que les cinq premiers pays exportateurs (États-Unis, RFA, Japon, France
et Royaume-Uni), autrefois grandes puissances commerciales, dominent toujours le marché.
Cependant, à l'exception des États-Unis, le faible pourcentage qu'ils représentent montre
clairement que leur importance relative diminue face à la montée en puissance de nouveaux
pays.

Il y a un besoin croissant de communication. Les plantes ont besoin de conditions


particulières et le sous-sol ne contient pas la même abondance de matières premières et
d'énergie. De plus, les États-Unis ont abandonné partiellement certaines activités
industrielles, comme le textile, la petite machinerie ou la construction navale. Par
conséquent, la division internationale du travail et le rôle des entreprises multinationales
expliquent la structure et la croissance du commerce. Les progrès des transports et les
changements dans les politiques économiques ont renforcé cette évolution.

L'organisation commerciale a été créée à la fin des années 1940. Avec la mise en
place de structures internationales telles que O.C.D.E., C.N.U et C.E.D., le commerce
transfrontalier a prévalu. Et l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce.
Depuis, des accords régionaux se sont formés, notamment en Europe. Le C.A.E.M ou
COMECON (Comité d'assistance économique mutuelle) a organisé une division
internationale du travail en Europe de l'Est, créant des échanges entre les Républiques
populaires, notamment entre elles et l'Union soviétique.

La Communauté économique européenne, qui a réalisé un marché commun,


envisage toujours de grands marchés. C'est un modèle pour les pays du tiers monde qui
voient dans ces organisations un moyen d'améliorer leurs conditions économiques. C.E.A.O.
en Afrique, A.L.A.D.l. en Amérique latine ou A.S.A.N. Asie du Sud-Est espèrent stimuler

20
le commerce intra-continental et intra-régional et pourraient changer les relations
internationales à l'avenir.

Le commerce mondial semble ainsi s'organiser autour de grands ensembles


géographiques tandis que le bilatéralisme menace le multilatéralisme.

A un autre niveau, le rôle intégrateur du FMI ou de la banque mondiale peut être


mentionnée : dispensateurs de crédits "conditionnés", ils disposent ainsi de moyens de
pressions pour peser sur des politiques économiques et même sur les politiques sociales ou sur
la nature du régime politique des nations.

2. Les théories du libre-échange :

Ils suivent la voie tracée par Ricardo pour défendre le libre-échange des possibilités
supplémentaires de consommation en essayant de déterminer si son argument est-il ne doit
être pris en compte que pour expliquer la nature des flux commerciaux internationaux.

Vous souhaitez également savoir ce qui justifie la permanence des tarifs et/ou
mesures protection non commerciale.

2.1. Heckscher-Ohlln (1919-1933) :

En 1919, Eli Heckscher a donné un bref aperçu de la théorie dans un article. Il a été
complété et diffusé par Bertil Ohlin, Aleve d'Heckscher dans les années 1930.

Paul Samuelson a dérivé les conditions mathématiques pour la prédiction Heckscher-


Ohlin Il s'est avéré parfait.

Ceux-ci sont les suivants :

 Nombre déchangistes (pays) de biens et de facteurs égaux à deux. Le modèle


d’HECKSCHER-OHLIN se présente alors par le symbole (2X2X2) ;

 Offres de facteurs (capital, travail) fixées par pays ;

 Immobilité des facteurs entre les pays ;

 Identité des pays ;

21
 Même techniques de production.

2.2. Samuelson (1943) :

Ce théorème a été proposé dans les années 1940 et a établi l'impact du commerce
Différences internationales dans les prix des facteurs externes.

Son hypothèse continue Ceux de Heckscher-Ohlin les complètent en les complétant.

Ils sont les suivants 11:

 Nombres d’échangistes (pays), de biens et de facteurs égaux à deux : modèle (2x2x2);

 Offres des facteurs fixés par pays ;

 Immobilité des facteurs entre les pays ;

 Concurrence prévalant sur tous les marches ;

 Plein emploi des facteurs qu’il y ait ou non échanges extérieurs ;

 Nullité des coûts de transport, d’information ;

 Pas de droits de douane ni autres barrières aux échangés ;

 Identité des fonctions de production utilisées par secteur, quel que soit le pays ;

 Fonctions de production linéaires et homogènes, donc rendements d’échelle

constants;

 Fonctions non sujettes à des renversements dans l’intensité des facteurs

(homothétique) ;

 Production de deux biens identiques pour les deux pays considérés, que ceux-ci se

livrent ou non à des échangés avec l’extérieur.

11
https://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/pleins_textes_7/carton07/35672.pdf

22
3. Etat des lieux des relations Maroc-turques :

Les relations bilatérales entre le Maroc et la Turquie reposent sur des normes
communes. Les deux pays ont des vues similaires sur les questions de sécurité dans le bassin
méditerranéen, les questions d'immigration et la situation au Moyen-Orient.

De même, leurs politiques commerciales sont très similaires, comme le montre leur
engagement auprès de l'OMC. Les deux pays ont convergé sur un certain nombre de normes
et de réglementations, tout en conservant les caractéristiques liées à leurs politiques de
développement sectorielles et régionales uniques.

3.1. Cadre réglementaires des relations bilatérales entre le Maroc et


la Turquie :

Le cadre réglementaire du partenariat maroco-turc remonte au début des années 1980.


Il se caractérise par la diversité et la richesse, qui affectent de nombreux aspects de
l'économie, de la technologie et de la culture.

Cette diversité témoigne des intérêts mutuellement bénéfiques des deux parties dans le
développement d'un véritable partenariat qui peut mieux répondre à leurs objectifs de
développement.

Les accords qui constituent le cadre juridique de la coopération maroco-turque


peuvent être répertoriés comme suit :

 Accord commercial (16 mai 1982).


 Accord de partenariat économique, scientifique et technique (26 juin 1984). • Accord
de partenariat entre le Centre marocain de promotion des exportations (CMPE) et son
homologue turc (20 juin 1984).
 Accord de création d'un Conseil d'affaires Maroc-turc entre les chambres de
commerce, d'industrie et des services des deux pays (novembre 1990).
 Accord de partenariat portant sur le tourisme (août 1992).
 Accord de partenariat entre l'Office de développement industriel (ODI) du Maroc et
son homologue turc (septembre 1996).
 Accord pour l'encouragement et la protection réciproques des investissements (avril
1997).
 Accord de partenariat dans le domaine de l'artisanat (septembre 2000).

23
 Protocole d'accord entre la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM)
et son homologue turc (octobre 2000)12.

De plus, un certain nombre d'activités promotionnelles ont été organisées pour


rapprocher les communautés d'affaires des deux pays et leur permettre d'explorer les diverses
opportunités d'affaires et d'investissement offertes par leurs marchés respectifs. Les deux pays
ont signé un accord de libre-échange le 7 avril 2004, réalisant ainsi l'harmonie économique.

Ce dernier s'inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération commerciale entre


pays tiers de la Méditerranée dans le cadre du processus de Barcelone, et devrait donner un
nouvel élan aux relations bilatérales entre le Maroc et la Turquie.

Compte tenu de l'énorme potentiel d'augmentation des échanges entre les deux pays,
des synergies positives peuvent être obtenues au niveau industriel, notamment par le
développement de coentreprises et l'expansion des investissements croisés dans les deux
économies.

En plus de cet accord, d'autres mesures ont été prises pour améliorer
l'environnement des investissements et des affaires entre les deux pays. Il s'agit d'un accord
visant à éviter la double imposition et à lutter contre l'évasion fiscale et le jumelage des ports
de Casablanca et d'Istanbul.

3.2. Evolution des échanges commerciaux entre le Maroc et


la Turquie :

Durant la décennie 1980, les échanges commerciaux entre le Maroc et la Turquie sont
demeurés globalement faibles et concentrés sur un nombre limité de produits.

Le volume total des échanges n’a guère dépassé 70 millions de dollars entre 1980 et

1989. Toutefois, une dynamique commerciale a été instaurée durant les années 1990, les

échanges bilatéraux se sont orientés à la hausse, tirés par l’accélération des importations

12
Selon le Forum économique mondial sur l'Afrique qui s'est tenu du 13 au 15 juin 2007 : Rankings 2007

24
marocaines en provenance de la Turquie. En moyenne, les échanges commerciaux Maroc-turc

ont atteint près de 110 milliards de dollars entre 1990 et 1999.

Dans les années 1980, les échanges entre le Maroc et la Turquie sont restés

globalement faibles et concentrés sur un nombre limité de produits. Entre 1980 et 1989, le

volume total des échanges dépassait à peine 70 millions de dollars EU.

Cependant, une dynamique commerciale s'est installée dans les années 1990, et le

commerce bilatéral a montré une tendance à la hausse, tiré par l'accélération des importations

marocaines en provenance de Turquie. Entre 1990 et 1999, le volume moyen des échanges

entre le Maroc et la Turquie a atteint près de 110 milliards de dollars américains.

Après l'entrée en vigueur de l'accord de libre-échange entre les deux pays, le

dynamisme commercial de la Turquie sur le marché marocain s'est fortement poursuivi et le

volume des échanges entre le Maroc et la Turquie a dépassé les 8 milliards de dirhams en

2007.

25
Figure 2 : Evolution des échanges commerciaux maroco-turcs

Source : Office des échanges

S’agissant du solde de la balance commerciale marocaine vis à vis de la Turquie, celle-


ci est demeurée excédentaire (près de 57 millions de dollars en moyenne entre 1980 et 1991)
jusqu’en 1991, date à partir de laquelle les importations turques se sont accrues
significativement. Le déficit commercial enregistré avec la Turquie a continué de s’aggraver à
partir de 1997 pour culminer à 5,7 milliards de dirhams en 2007.

En ce qui concerne la structure du commerce bilatéral entre le Maroc et la Turquie,


celle-ci fait apparaître l’existence d’échanges croisés qui relèvent des mêmes secteurs
d’activité.

Ce constat laisse suggérer d’emblée une grande similarité au niveau du profil de


spécialisation des deux économies.

Les importations du Maroc en provenance de Turquie continuent d'afficher une


tendance à la hausse : en 2007, elles ont atteint 6,9 milliards de dirhams, ce qui représente
2,1% des achats totaux de notre pays, plaçant la Turquie au 11ème rang de nos principaux
fournisseurs. Les ventes turques sur le marché marocain sont également relativement diverses.

26
Les exportations de la Turquie vers le Maroc comprennent principalement de l'acier,

du fil machine, des armatures de palplanches, des profilés en acier, des tissus de coton, des

véhicules industriels et des tracteurs agricoles en blooms et billettes.

La proportion croissante de produits manufacturés dans les exportations turques vers

le Maroc témoigne de la transformation structurelle que l'industrie turque a subie au cours des

trois dernières décennies.

Les importations du Maroc en provenance de Turquie continuent d'afficher une

tendance à la hausse : en 2007, elles ont atteint 6,9 milliards de dirhams, ce qui représente

2,1% des achats totaux de notre pays, plaçant la Turquie au 11ème rang de nos principaux

fournisseurs. Les ventes turques sur le marché marocain sont également relativement diverses.

Les exportations de la Turquie vers le Maroc comprennent principalement de l'acier,

du fil machine, des armatures de palplanches, des profilés en acier, des tissus de coton, des

véhicules industriels et des tracteurs agricoles en blooms et billettes.

La proportion croissante de produits manufacturés dans les exportations turques vers

le Maroc témoigne de la transformation structurelle que l'industrie turque a subie au cours des

trois dernières décennies.

En 2007, les exportations marocaines à destination de la Turquie n’ont pas dépassé 1,1

milliard de dirhams. Elles ont représenté 0,9% de nos ventes totales à l’étranger, situant la

Turquie au 13ème rang de nos principaux clients. Depuis 1990, les exportations marocaines

vers ce pays ont connu des périodes de fluctuations importantes, en phase avec le cycle de

l’activité turque, lui-même sujet à des variations erratiques. Globalement, les livraisons du

Maroc portent essentiellement sur des produits chimiques (acide phosphorique notamment),

sur la ferraille, déchets, débris de fonte, fer et acier, sur la pâte à papier, sur les tôles et sur les

phosphates.

27
La faiblesse des exportations marocaines vers la Turquie reflète l’inadaptation de notre

offre d’exportation à la demande d’importation adressée par ce pays, compte tenu de la forte

similarité qui existe entre les deux économies. Selon les calculs effectués par la DEPF,

l’indice de similarité entre le Maroc et la Turquie sur les marchés de l’Union Européenne est

très élevé (plus de 80% en moyenne sur la période 1990-2006).

La forte similarité des économies marocaine et turque est elle-même le reflet de la

similitude de leurs avantages comparatifs, notamment pour ce qui est des stades de production

intensifs en main d’œuvre (Textile-cuir, Agroalimentaire).

Les exportations marocaines sont fortement sensibles aux prix et très dépendantes de

la situation conjoncturelle du partenaire turc. Ainsi, dans les relations commerciales du Maroc

avec la Turquie, la spécialisation de notre pays s’est maintenue dans les secteurs peu

dynamiques du commerce mondial13.

Il en résulte une forte exposition des exportations marocaines à l’évolution de la

conjoncture turque, ainsi qu’en témoigne le caractère volatile de la demande d’importation de

la Turquie adressée au Maroc durant les phases récessives de l’économie turque.

Par ailleurs, l’examen de la part des exportations marocaines sur le marché turc, en

baisse depuis 1990, montre que celle-ci a dû stagner durant les dernières années. La part de

marché détenue par les firmes marocaines sur le marché turc n’a dépassé guère 0,1% en

moyenne sur la période 2000-2006. Une telle évolution ne suit pas celle de la demande

d’importation adressée par la Turquie à notre pays.

13
https://www.memoireonline.com/12/08/1727/m_Incidence-du-commerce-international-sur-le
developpement-economique-de-la-RD-Congo8.html

28
En effet, après avoir progressé de 1% durant toute la décennie 1990, la demande

turque adressée au Maroc s’est accrue sensiblement de 2,2% en 2007 et devrait même croître

de 2,5% en 2008.

Figure 3 : Evolution de la demande turque adressée au Maroc

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009*

1% 1% 1.1% 1.2% 1.3% 1.4% 1.5% 1.6% 1.8% 1.9%

Source : Calcul DEPF

Celle-ci doit s'accroître avec la dynamique d'intégration économique de la Turquie,

d'autant plus que le pays est candidat à l'adhésion à l'Union européenne. En fait, les efforts de

la Turquie pour stabiliser la macroéconomie et la stratégie proactive développée pour

promouvoir le commerce extérieur de la Turquie avec les pays de la côte sud de la

Méditerranée sont susceptibles de mettre l'économie en place.

La Turquie est sur la voie de la croissance, ce qui conduit à la montée de la Turquie

sur l'échelle de la spécialisation.

Le résultat inévitable est que la pression concurrentielle de certains segments de

marché à forte intensité de main-d'œuvre est fortement réduite. Celle-ci doit s'accroître avec la

dynamique d'intégration économique de la Turquie, d'autant plus que le pays est candidat à

l'adhésion à l'Union européenne.

En fait, les efforts de la Turquie pour stabiliser la macroéconomie et la stratégie

proactive développée pour promouvoir le commerce extérieur de la Turquie avec les pays de

29
la côte sud de la Méditerranée sont susceptibles de mettre l'économie en place. La Turquie est

sur la voie de la croissance, ce qui conduit à la montée de la Turquie sur l'échelle de la

spécialisation.

30
Chapitre 3 : Analyse de l’accord de libre-échange entre le Maroc et la

Turquie

1. Opportunité et défis de l’accord de libre-échange :

Les opportunités associées à l'Accord de libre-échange Maroc-Turquie sont multiples.

Outre le potentiel d'accroître le commerce et de promouvoir les flux d'investissement direct de

la Turquie vers l'économie nationale, l'accord facilitera également l'entrée des produits

marocains sur le marché de l'UE via le système. Accumulation de règles d'origine

paneuropéennes-méditerranéennes.

Il sera également un maillon important du processus d'intégration de la région

méditerranéenne, formant ainsi une parfaite barrière contre les menaces apportées par la

concurrence accrue de l'Asie, notamment de la Chine.

Dans de tels cas de figure, le gain escompté de l’accord pourrait être réparti

inégalement et profiterait largement aux entreprises turques qui disposent d’une avancée

substantielle en termes d’avantages compétitifs.

a. Au niveau des échanges commerciaux :

La Turquie a une population d'environ 67 millions d'habitants et son PIB par habitant

en termes de parité de pouvoir d'achat est d'environ 8 000 USD. Elle constitue donc un

marché porteur pour les entreprises marocaines, à condition que ces dernières adoptent des

stratégies de positionnement sur des niches et des niches prometteuses.

De plus, compte tenu du niveau de développement économique de la Turquie, sa

structure d'importation a subi des changements importants : les principaux produits importés

31
sont des produits à forte intensité de capital, tels que les machines et le matériel de transport,

les produits chimiques, etc.

Sans ajuster l'offre d'exportation du pays en fonction de la demande d'importation de la

Turquie, cela peut aggraver la rigidité du Maroc et le manque d'approvisionnement du pays.

La composition de la production manufacturière et du commerce extérieur de la

Turquie fait apparaître l’importance de son avantage comparatif au niveau des industries

intensives en main-d'œuvre : la valeur ajoutée des industries de textile-habillement, du cuir,

des produits alimentaires et des boissons et des tabacs représente près d’un tiers de la valeur

ajoutée manufacturière totale.

En particulier, la composition des exportations de textiles et de vêtements continue

d'évoluer vers des produits finis à plus forte valeur ajoutée.

En 2004, la Turquie était le sixième exportateur mondial de vêtements, avec une part

du marché mondial de 3,4%. L'Union Européenne est traditionnellement le principal

débouché de la Turquie, tant pour les textiles que pour les vêtements, suivie des États-Unis.

La place de l’automobile dans les exportations turques ne cesse d’augmenter. En effet,

les investissements de Renault, Fiat, Ford et Honda ont transformé la Turquie en plateforme

exportatrice servant toute la région périphérique.

Ce type d’activité industrialisant exerce des effets d’entraînement sur tout le tissu

productif turc, confortant ainsi la dynamisation de l’avantage compétitif de la Turquie. En

revanche, le Maroc n’a renforcé ses avantages comparatifs que sur les biens finaux intensifs

en travail non qualifié.

Il est même en désavantage comparatif sur les biens intermédiaires intensifs en travail

non qualifié puisqu’il continue encore d’importer des équipements et produits textiles

32
Intermédiaires. Ceci prouve que le Maroc n’a pas opéré une remontée de filière dans son

principal secteur de spécialisation, perpétuant en conséquence des schémas de sous-traitance

passive avec les donneurs d’ordre européens.

Quant aux systèmes de protection douanière des deux pays, leur comparaison

démontre que le Maroc a globalement réduit ses droits de douane sur les matières premières et

les semi-produits en faveur d'une augmentation de la protection effective des produits finis,

alors que la Turquie protège davantage les matières premières plutôt que les produits finis.

Disposant d’un système d’aide publique robuste, l’industrie manufacturière turque bénéficie

d’un avantage comparatif important dans certains secteurs notamment, le textile et cuir,

l’agroalimentaire et l’industrie des véhicules.

De plus, les exportations turques semblent mieux accompagnées et soutenues en

termes de réglementation, de subventions ou encore d’incitations. En effet, en plus de la

compétitivité énergétique, l’industrie manufacturière turque bénéficie des réductions fiscales,

des remboursements de la TVA, de la baisse des taux d’intérêt.

De plus, le gouvernement turc s’engage à développer (encore plus) des mécanismes de

soutien tant au stade de la production qu’à celui des exportations (il procure des matières

premières à des prix compétitifs aux exportateurs) et mis à la disposition des exportateurs des

centres d’accès aux informations relatives à l’exportation.

Dans ces conditions, les entreprises turques semblent mieux loties, l’accord pouvant

conférer un avantage additionnel aux firmes turques sur le marché marocain qu’il ne le permet

aux entreprises marocaines sur le marché turc.

Ceci pose avec acuité la question de la mise en place de mesures d’incitation

conséquentes en faveur de la promotion des exportations marocaines.

33
Par ailleurs, les exportateurs marocains du textile peuvent tirer profit de cet accord

dans la mesure où ils peuvent utiliser de la matière importée, notamment du tissu et autres

intrants, de la Turquie en ayant droit au certificat « EUR » conformément au principe paneuro

méditerranéen de cumul des règles d’origine. Ce certificat d’origine européenne permettra aux

produits confectionnés marocains d’accéder aux marchés de l’Union Européenne en

exonération des droits de douane.

La situation de surcapacité du secteur cimentier en Turquie en lien avec la baisse de la

demande interne, conjuguée à la dévaluation de la livre turque, a renforcé la compétitivité du

ciment turc sur le marché mondial (35 dollars/tonne contre 70 dollars/tonne pour le ciment

marocain).

L’accord de libre-échange avec la Turquie devrait ainsi créer une forte concurrence sur

le marché national. Globalement, un renforcement de la complémentarité intersectorielle entre

le Maroc et la Turquie devrait permettre d’assurer un partage plus profitable des gains issus de

l’échange.

L’amélioration de l’avantage compétitif des entreprises nationales dans certains

secteurs sensibles à l’instar du Textile-Habillement, à travers un approvisionnement à bon

marché, pourrait constituer à cet effet un des aspects favorables de cet accord.

b. Au niveau des flux d’IDE :

En termes d'investissement, les accords de libre-échange devraient multiplier les


opportunités de coopération avec les entreprises turques, notamment dans la mise en œuvre de
projets d'infrastructure au Maroc.

De plus, à travers l'émergence d'une nouvelle spécialisation industrielle, l'éventuelle


intégration de la Turquie dans l'UE devrait accélérer son intégration économique. Le
rattrapage technologique que la Turquie est déjà à l'œuvre aura tendance à favoriser les

34
secteurs à rendement accru, libérant ainsi certains secteurs de production à forte intensité de
main-d'œuvre.

Par conséquent, compte tenu des accords conclus entre le Maroc et ces pays, le Maroc
peut devenir la destination privilégiée des investisseurs turcs, qui peuvent utiliser le Maroc
comme plate-forme d'exportation vers les États-Unis et d'autres pays arabes et africains.

La réalisation de cet objectif demeure toutefois tributaire de la poursuite de


l’amélioration du climat des affaires au Maroc et la dynamisation du rôle des associations
professionnelles marocaines à élargir le champ de coopération avec leurs homologues
turques.

c. Au niveau des flux migratoires :

Compte tenu du statut de la Turquie en tant que candidat potentiel à l'UE, avec
l'amélioration du niveau de vie de sa population et l'augmentation du nombre de personnes, la
Turquie devrait devenir un pays d'accueil pour une main-d'œuvre peu qualifiée. Ses offres
d'emploi qualifiées.

Par ailleurs, pour faire face à l'impact direct des déportations en termes de flux
d'immigration, pour mettre en œuvre des stratégies basées sur des plans d'investissement,
notamment dans l'industrie manufacturière à haute intensité de main-d'œuvre, ce sera le bon
moment pour "renforcer notre attractivité".

Pays européens où l'outsourcing offshore et la formation sur site se développent,


notamment parce qu'en plus des conditions de coûts, les entreprises étrangères recherchent
une main d'œuvre avec des qualifications spécifiques.

2. Mesures complémentaires de mise en valeur de l’efficacité de


l’accord :

Au vu de ce qui précède, les avantages associés à l’accord de libre-échange entre le


Maroc et la Turquie sont multiples. Outre la phase de transition qui devrait permettre au tissu
productif national de se préparer au mieux aux défis du libre-échange, les effets
d’entraînements, que pourrait susciter la dynamique concurrentielle des entreprises turques,
seraient également un facteur d’appui non négligeable pour la réussite de l’intégration
commerciale de l’économie nationale dans son espace régional.

35
Néanmoins, le renforcement de l’efficacité globale de l’accord de libre-échange, pour
en faire un véritable instrument de politique commerciale, nécessite la prise en compte d’un
certain nombre de mesures complémentaires.

En plus du nécessaire remodelage de notre politique industrielle et commerciale, ces


mesures devraient avoir trait aussi bien aux aspects informationnel et logistique qu’aux
aspects réglementaire et institutionnel.

a. Rénovation de la politique industrielle et commerciale :

La stratégie d’ouverture et de libéralisation commerciale rend nécessaire


l’établissement d’une politique industrielle cohérente apte à mieux gérer les divers enjeux
suscités par le libre-échange.

Cette politique devrait accompagner le développement et la diversification de l’offre


exportable, en favorisant les gains de productivité notamment à travers la promotion de la
fonction de recherche et développement. Elle pourrait également s’appuyer sur des stratégies
de montée en gamme et/ou d’intégration verticale relayées par des moyens nécessaires,
financiers et humains pour créer des avantages comparatifs dans les activités à forte intensité
en technologie et travail qualifié.

En assurant une meilleure adaptation de l’appareil productif national à la demande


mondiale, cette stratégie devrait favoriser l’émergence d’avantages comparatifs dynamiques
susceptibles d’inscrire l’économie nationale dans un cercle vertueux de croissance.

b. Dynamisation du cadre informationnel et logistique :

Les aspects informationnel et logistique représentent des éléments clés dans la réussite
d’un accord de libre-échange. En effet, le développement des activités de prospection
commerciale et des tests de marchés devraient inciter les opérateurs marocains à avoir une
plus grande perception sur le potentiel, mais aussi sur les risques afférents au marché turc.
Pour ce faire, un approfondissement du champ de coopération entre les diverses organisations
professionnelles des deux pays serait indispensable.

Parallèlement, la mise en place de circuits de transports directs et la création


d’entreprises mixtes, de type centrales d’achat, disposant d’une maîtrise des canaux de
distribution au niveau du marché turc serait de nature à encourager les exportateurs marocains
à opérer plus agressivement sur ce marché.

36
Il n’en demeure pas moins que le développement d’instruments adéquats de
couverture contre le risque commercial (assurance à l’export) s’avère nécessaire pour inciter
les opérateurs économiques à se lancer sur le marché du partenaire.

La mise en place de tels instruments et le développement d’une cellule de veille et


d’information économique sur la Turquie, ayant pour objectif d’assurer un suivi permanent
des diverses mutations qui s’opèrent sur le marché turc, seraient certainement un facteur
d’appui indispensable pour les entreprises nationales désirant opérer sur le marché turc.

c. Amélioration du cadre réglementaire et institutionnel :

Pour ce qui est des aspects réglementaires, il convient de souligner que l’accord de

libre-échange ne constitue qu’une étape préliminaire dans le processus de renforcement des

relations économiques et commerciales bilatérales.

La réussite de cette étape est pourtant cruciale et conditionne l’approfondissement de

l’intégration des deux économies. A cet effet, l’accord devrait prévoir des mesures destinées à

redresser les déséquilibres pouvant découler d’un partage inéquitable des gains du libre-

échange. La création d’un comité chargé de cette question servira de tribune régulière pour les

consultations et la coopération technique, notamment en matière de règlement des différends.

En outre, la seule réduction des droits de douane n'est certainement pas suffisante pour

assurer l'expansion rapide du commerce. Dès lors, une meilleure exploitation du potentiel de

l’accord suppose son élargissement aux questions d’investissements et de services.

Par ailleurs, cet accord en tant que forme de coopération Sud-Sud, présente la

particularité de s’insérer dans une logique d’intégration régionale à l’échelle euro-

méditerranéenne.

Il devrait ainsi constituer le prélude d’une intégration plus élargie entre les deux rives

de la Méditerranée, pourvu que des mesures complémentaires visant à faciliter le commerce et

l'investissement dans l'ensemble de la région, notamment au travers de procédures douanières

37
appropriées, de stratégies de promotion d'investissement, d'actions visant à renforcer les

normes et les systèmes d'évaluation de conformité régionaux, ainsi que de mesures visant à

promouvoir les droits de propriété intellectuelle, soient mis en œuvre.

L’accord devrait également permettre d'approfondir le dialogue et d’œuvrer dans le

sens d’une plus grande compréhension des questions commerciales communes aux deux pays,

notamment dans le cadre des forums régionaux et multilatéraux.

Section 3 : Le bien-être de la nation

Le Maroc a toujours affirmé son attachement aux pays arabes et la nécessité d’activer,

de dynamiser ses structures et de rationaliser ses mécanismes d’action, en tant que choix

stratégique pour faire face à tous les défis internationaux et aux groupements économiques.

En matière d’accords de libre-échange, le Maroc en a également signé un avec la

Turquie, cet accord devrait faire émerger de nouvelles synergies entre les nouveaux

partenaires et dynamiser leurs échanges commerciaux.

1. Définition du bien être d’une nation :

La notion de bonheur ou de bonheur au sens commun renvoie à un ensemble de

facteurs considérés individuellement ou collectivement : santé, réussite sociale ou

économique, bonheur, réalisation de soi, harmonie avec soi-même et les autres.

Il est devenu un sujet d'intérêt croissant, en particulier pour les psychologues liés aux

cours de psychologie positive. En France, le chercheur Jean-Pierre Rolland (Jean-Pierre

Rolland) pensait en 2000 qu'il fallait distinguer deux méthodes.

Le premier éclaircissement sociologique portera sur les conditions de vie qui

conduiront les individus à faire une évaluation positive de leur propre vie, le second est plus

38
psychologique, et pensera que le bonheur renvoie aux personnes ayant des émotions plus

fortes ou plus positives que négatives.

2. Bien être et PIB: un binôme indissociable :

Le PIB reste un indicateur important de la performance économique et un moteur


fondamental du bien-être. Mais mesurer le bonheur doit aller au-delà du PIB et d'autres
données économiques traditionnelles. Le lien entre PIB et bien-être s'explique non seulement
par des revenus assurant un niveau de vie plus élevé, mais aussi par les dépenses publiques et
privées générées par ces derniers pour des aspects non matériels, tels que l'éducation et la
santé.

Cependant, les gens se rendent de plus en plus compte qu'il ne suffit pas de se
concentrer uniquement sur le PIB pour améliorer la vie de tous.

Le graphique ci-dessous illustre cette idée en comparant le PIB par habitant de chaque
pays avec sa performance dans l'indice « Better Life ». Par conséquent, nous pouvons
observer une corrélation positive entre ces deux variables.

En d'autres termes, les pays avec un PIB par habitant élevé sont également des pays
avec un bonheur moyen plus élevé. Cependant, cette relation diminue à mesure que le revenu
augmente, ce qui signifie qu'au-dessus d'un certain seuil, une augmentation du revenu est peu
susceptible de produire un niveau de bien-être plus élevé. Un autre aspect intéressant est
l'inadéquation entre les performances économiques et le bien-être dans certains pays.

En fait, certains pays essaient d'offrir des niveaux de bien-être plus élevés que prévu
sur la seule base du revenu. C'est vrai dans les pays nordiques, tout comme la Nouvelle-
Zélande.

Dans les deux cas, comment expliquer que performance économique et bien-être ne
vont pas de pair ? La première raison est que certains pays choisissent de mettre l'accent sur le
bien-être non matériel et donc de réduire le travail pour parvenir à un meilleur équilibre entre
vie professionnelle et vie privée. Cela signifie des revenus plus faibles, mais aussi plus de
temps libre, du temps à partager avec les amis et la famille, dédié au service bénévole ou à la
communauté.

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Une autre voie est liée à la qualité environnementale de ces pays. Une production
économique plus faible peut limiter les émissions polluantes, offrant ainsi un environnement
plus sain. Mais en dernière analyse, le bonheur est une question de démocratie et de choix
social. Plus important encore, les pays agissent selon les souhaits de leurs citoyens.

Figure 4 : PIB et bien être

3 L’impact du libre-échange sur l’économie marocaine

L’accord avec la Turquie est source de nouvelles opportunités et contraintes pour le


Maroc. Comme une zone de libre-échange implique le démantèlement total des tarifs
douanier, les flux des échanges commerciaux bilatéraux sont appelés à augmenter et les
secteurs concernés par l’accord risquent une concurrence rude.

40
1. Evolution des échanges commerciaux :

Le volume global des échanges commerciaux entre le Royaume du Maroc et la


République de Turquie a connu une croissance soutenue depuis l’entrée en vigueur de

41
l’Accord de l’ordre de 10 % en passant de 6.6 milliards dirhams en 2006 à 8.6 milliards
dirhams en 2010.

- Les exportations marocaines vers la Turquie ont été marquées par une tendance
haussière durant toute la période 2006-2010 et se sont chiffrées à près de 2.2 Milliards
dirhams en 2010 contre 1 Milliard dirhams en 2006 enregistrant ainsi une hausse de l’ordre de
31%.

Ces exportations sont constituées principalement de produits ayant une valeur ajoutée
de plus en plus importante tels que les véhicules industriels exportés par le Maroc vers la
Turquie dès 2009ouencorel’acidephosphorique.

- De même, les importations marocaines en provenance de Turquie ont connu une


progression de 7% au cours de la même période en passant de 5.5 à 6.4 milliards dirhams de
2006 à 2010. Le taux de couverture des importations par les exportations est passé de 20% en
2006 à 35% en 2010.

Ces importations sont constituées principalement de produits métallurgiques,


mécaniques, électriques et électroniques (files, 9 voitures particulières, pièces détachées
automobiles, moteurs thermiques et appareils récepteurs radio et télévision), de produits
chimiques et de textile (files, tissus et tapis).

Ainsi, la Turquie occupe le 14ème rang parmi les clients du Royaume et elle se
positionne parmi les 10 premiers fournisseurs internationaux de produits.

2. Impact de l’accord sur certains secteurs :

Le textile : En 2007, les exportations marocaines de vêtements confectionnés vers la


Turquie sont de 6,35Mdh contre 2,61Mdh en 2005 c'est-à-dire une évolution de
143,3%. De ce fait, la mise en œuvre de l’accord est une opportunité aux industriels de
textiles marocains pour exporter davantage surtout qu’ils bénéficient immédiatement
du démantèlement total.

Energie et Cimenterie : L’accord risque d’influencer sur le secteur du ciment en


ravivant la concurrence sur le marché locale compte tenu de la compétitivité
énergétique et la compétitivité prix du ciment turc sachant que l’énergie et les
combustibles contribuent pour près de la moitié le prix de revient de la tonne de

42
ciment.

Pharmaceutique : l’accord conclu avec la Turquie risque d’entrainer plus de


problème pour le développement du secteur pharmaceutique marocain à cause de la
taille réduite de ce secteur et du faite d’une multiplication de médicaments de
différentes origines.

En 2006, les exportations turques des produits pharmaceutiques à destination du


Maroc sont estimées à 1,5Mdh, soit une évolution de 130% par rapport à l’année 2005
(0,6Mdh).

3. Impact de l’accord sur les investissements étrangers :

L’accord de libre-échange représente une opportunité pour les entreprises turques pour
participer aux projets d’infrastructure au Maroc notamment 10 les routes, les aéroports ou les
sites touristiques et les services de construction et d’ingénierie.

En outre, cet accord offre aussi l’opportunité pour les pays partenaires de devenir plus
attrayants aux investisseurs étrangers.

4. Importation dans le cadre des accords de libre-échange :

Pour sa part, l’accord de libre-échange avec la Turquie, a été conclu le 7 Avril 2004,
en vue de l’instauration d’une zone de libre-échange industrielle entre le Maroc et la Turquie
sur une période transitoire maximale de 10 ans.

Il s’inscrit dans le cadre des engagements pris par les pays sud-méditerranéens lors de
la Déclaration de Barcelone en 1995.

Les différents accords avec la Turquie sont synthétisés de la manière suivante :

43
Figure 6 : Groupes de produits importés de la Turquie

Figure 7 : Principaux produits importés de la Turquie

44
Figure 8 : Evolution des importations dans le cadre de l’Accord avec la Turquie

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Conclusion Générale :

L’accord du libre-échange entre le Maroc et la Turquie a été analysé dans ce mémoire en


mettant l'accent sur ses enjeux pour le Maroc. À travers l'étude des différentes théories du
commerce international, il est devenu évident que le libre-échange est considéré comme
bénéfique pour les pays qui y adhèrent. Cependant, l'impact de ces accords doit être
examiné de manière plus approfondie pour comprendre les opportunités et les défis qu'ils
peuvent présenter pour les pays partenaires.

Dans le cadre de cet accord, le Maroc et la Turquie ont pris des engagements pour
renforcer leur coopération économique en supprimant les obstacles au commerce. Cette
étude a révélé que l'impact de l'accord de libre-échange sur les échanges commerciaux
entre les deux pays a été positif. Néanmoins, il y a encore des défis à surmonter pour que
les avantages escomptés de cet accord puissent être pleinement réalisés.

L'analyse de l'accord de libre-échange entre le Maroc et la Turquie a montré que les


opportunités économiques offertes par cet accord sont nombreuses, mais que les défis sont
également importants. Des mesures complémentaires doivent être prises pour améliorer
l'efficacité de cet accord et permettre aux deux pays de tirer pleinement parti des avantages
qu'il offre. En fin de compte, cet accord peut contribuer à renforcer la position économique
du Maroc dans la région.

En gros, cet accord a également un impact sur certains secteurs de l'économie marocaine,
notamment les investissements étrangers et les importations. En conséquence, il est
important pour le Maroc de prendre en compte ces impacts lors de l'élaboration de sa
politique économique future.

En somme, l'accord de libre-échange entre le Maroc et la Turquie est une opportunité pour
les deux pays de renforcer leur coopération économique et de favoriser une croissance
économique durable. Cependant, des mesures supplémentaires doivent être prises pour
surmonter les défis et tirer pleinement parti des avantages qu'il offre.

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Référence :

Bibliographie :

 Charles GILES : Histoire des doctrines économiques, p.16


 B. BURGENMEIER : Op.Cit, p. 370
 SAMIRAMIN : Science économique et développement endogène, p.72
 DOMINGO (J) : `' le monde en crise'', coll. Gauthier, ABC édition, Montreuil,
1989,p.115
 BINZANGI : Cours de théorie de la dépendance et du développement, 1ère licence
1997, ISPL-UC, Cours inedit
 Selon le Forum économique mondial sur l'Afrique qui s'est tenu du 13 au 15
juin 2007 : Rankings 2007
 Krugman P., M. Obstfeld et M. Melitz, Economie internationale, 9ième édition,
Pearson, 2012.
 Lemoine M., P. Madiès et T. Madiès, Les grandes questions d’économie de et
finance internationales, 2ième édition, de Boeck, 2012
 El Mouhoub M., Mondialisation et délocalisation des entreprises, Repères, La
Découverte, 3ième édition, 2011.
 Mucchielli J.-L., Relations économiques internationales, Hachette, 2005, 4ième
édition

Webographie :

 https://horizon.documentation.ird.fr/exldoc/pleins_textes/pleins_textes_7/carton07/356
72.pdf

 https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_du_commerce_international

47
 https://www.memoireonline.com/12/08/1727/m_Incidence-du-commerce-international-
sur-le-developpement-economique-de-la-RD-Congo8.html

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