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ATLAGH
Le traitement des charges peut se décomposer en six étapes selon le schéma suivant :
CHARGES INCORPORABLES
Centres Centres
principaux auxiliaires
et centres
de
structure
COUTS COMPLETS
produits, services, commandes...
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Les charges prises en compte pour le calcul des coûts ne coïncident pas exactement avec les
charges enregistrées en comptabilité générale :
- Les charges "non incorporables" sont exclues de l'analyse
- Les charges "supplétives" sont au contraire rajoutées
Le schéma suivant montre bien la différence entre les deux systèmes comptables:
Charges Charges
non communes
incorporable Charges
s
Charges prises
Charges prises en compte par
en compte par la
la comptabilité
comptabilité analytique
générale
Il s'agit de charges comptabilisées en classe 6, mais qui ne correspondent pas à une exploitation
normale de l’entreprise :
- Les charges exceptionnelles (classe 67) ;
- Les amortissements au-delà de l'amortissement économique (par exemple, l'excédent de
l'amortissement dégressif sur l'amortissement linéaire qui peut souvent être considéré
comme une incitation fiscale, ou l'amortissement dérogatoire);
- L’amortissement des frais d’établissement ;
- Les provisions pour dépréciation (stocks avariés,), pour risques (litiges) ou les provisions
réglementées (provisions pour hausse des prix, pour fluctuations des cours,...);
2. Charges supplétives
Il est souhaitable d'introduire des charges supplétives, chaque fois qu'un facteur de production
est utilisé "gratuitement".
- C'est le cas des capitaux propres dont la rémunération ne fait pas partie des charges
de la comptabilité générale. L'utilisation d'un taux conventionnel en permet une évaluation
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raisonnable, qui rajoutée aux frais financiers liés aux emprunts, permet de rendre
comparables deux entreprises ne différant que par leur structure de financement.
- De même, dans une entreprise individuelle, la rémunération de l'exploitant (ou de
son épouse) qui n'est pas salarié, doit être incluse dans le calcul des coûts.
EXEMPLE :
Dans le cas de Vitonia, une rémunération conventionnelle des capitaux propres (120 000
euros) a été prévue au taux de 6% l'an.
D'autre part, 1 600 euros d'amortissements dérogatoires ont été enregistrés en comptabilité
générale.
Les charges incorporables sont ensuite scindées en deux groupes : les charges directes et les
charges indirectes.
1. Les charges directes :
Les charges directes peuvent être affectées directement, c'est-à-dire sans analyse ou calcul
préalable à l'objet de coût.
C'est le cas des matières entrant dans la composition d'un produit, mais aussi des pièces de
rechanges qu'un technicien monte sur un téléviseur en réparation ou du coût horaire de son
intervention (ce qui ne signifie nullement qu'il soit payé l'heure) qui peuvent être affectées
immédiatement, sans calcul intermédiaire, à la réparation d’un client.
Les charges indirectes sont communes à plusieurs objets de coût (plusieurs produits par exemple)
et nécessitent donc des calculs intermédiaires avant de pouvoir être imputées à l'objet de coût.
EXEMPLE :
Pour le cas VITONIA :
Les charges directes du mois de janvier comprennent :
- Les achats de pièces de rechange (moteurs, pompes, tubes de téléviseur, circuits imprimés)
soit 12 400 euros ;
- Le coût du personnel direct : 13 techniciens soit 20 900 euros.
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Comme il n'est pas possible d'étudier individuellement toutes les charges indirectes, elles seront
regroupées avant d'être traitées par bloc. C’est pourquoi l’entreprise va être au préalable
découpé en centres d'analyse. Ce travail est primordial car il va structurer toute l’information de
gestion sur le long terme.
Le PCG propose une nomenclature des centres d’analyse dont le niveau de détail dépend de la taille
de l’entreprise. Il précise ensuite la distinction entre les centres opérationnels et les centres de
structure.
Les centres principaux, parfois appelés centres d'exploitation, correspondent aux activités
d'approvisionnement, production et vente des produits ou services, c'est-à-dire à la trame du
cycle d'exploitation de l'entreprise.
On peut ainsi distinguer les centres suivants :
Les centres auxiliaires fournissent des prestations aux centres principaux (entretien,
chauffage, gardiennage, reprographie,…) et n'ont pas de lien immédiat avec les produits
A titre d’exemple, on peut citer les centres suivants :
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EXEMPLE :
La société VITNIA est constituée de cinq centres d'analyse :
Deux centres principaux
- Atelier de réparation des produits A
- Atelier de réparation des produits B
Deux centres auxiliaires :
- Gestion des bâtiments
- Gestion du matériel
Un centre de structure :
- Administration
1. La répartition primaire :
Les charges indirectes incorporables sont d'abord affectées ou réparties entre tous les centres
d'analyse, auxiliaires, principaux ou de structure.
On parle d'AFFECTATION si la charge ne concerne qu'un centre ou s'il existe un moyen de mesure
objectif (par exemple, l'existence de sous compteurs permet d'affecter la consommation d'électricité
sans aucune hésitation).
On parle de RÉPARTITION si l'on utilise des clefs de répartition, relativement fixes : la superficie des
locaux pour frais de chauffage, les effectifs pour les charges de personnel, le coût des immobilisations
pour les charges financières...
- Les coûts salariaux indirects peuvent être affectés aux différents centres d’analyse : la
secrétaire et le gérant au centre administratif, les responsables d'atelier à leurs ateliers respectifs, et
chacun des deux demi postes à l'entretien du matériel et des bâtiments;
- Les éléments supplétifs (rémunération des capitaux propres) seront affectés au centre
"administration » ;
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- Par contre, les petites fournitures et les autres charges externes (autres approvisionnements
seront réparties par souci de simplification, au prorata des clefs suivantes:
2. La répartition secondaire
La répartition secondaire consiste à répartir les coûts des centres auxiliaires (total de la répartition
primaire) entre les centres principaux et de structure, au profit desquels ils travaillent. Cette
fourniture de prestations peut s'évaluer par une "mesure réelle" de la consommation du centre
principal, chaque fois qu'une unité de mesure physique a pu être déterminée.
Après la répartition secondaire, la totalité des charges des centres auxiliaires ont été réparties entre
les centres principaux et de structure.
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1.1. Définition :
L'activité d'un centre opérationnel est le plus souvent mesurée au moyen d'une unité physique,
appelée unité d'œuvre qui est censée refléter les comportements de coûts du centre. Il devrait y
avoir non seulement une corrélation entre les dépenses du centre et cette variable, mais aussi une
relation de cause à effet, car l’unité d’œuvre sera également utilisée comme paramètre de gestion :
on pourra par exemple chercher à réduire la consommation d’unités d’œuvre pour diminuer les
dépenses du centre.
- L’heure de main d'ouvre pour les ateliers où la main d'ouvre est le facteur
prépondérant ;
- L’heure machine pour les ateliers fortement mécanisés ;
- Le poids des matières consommées ;
- Le nombre de pièces traitées.
Pour éviter tous biais dans le calcul des coûts, il est indispensable de respecter l'hypothèse
d'homogénéité des centres d'analyse. Cela signifie que toutes les tâches accomplies dans le centre
doivent être semblables et avoir le même comportement de coûts.
REMARQUE :
Dans les centres de structure, il n'est en général pas possible de déterminer une unité de mesure
physique, suffisamment représentative de l'activité du centre. C’est pourquoi on utilise comme
palliatif un taux de frais, obtenu en divisant les charges du centre par une assiette de frais : le chiffre
d'affaires, le coût de production ou la valeur ajoutée.
Il s'obtient en divisant le total des frais du centre après la répartition secondaire par le nombre
d'unités d'ouvre. Ainsi les charges d'un centre d'analyse peuvent être cédées à un autre centre ou
imputées aux coûts des produits.
Cout de l’unité d’œuvre = total des charges du centre / nombre d’unités d’œuvre (ou assiette de frais)
On a dénombré 1000 heures de travail dans l’atelier « Produits A » et 1 200 heures dans l’atelier «
Produits B ».
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Quant aux frais du centre administration, ils seront répartis au moyen d'un taux de frais, calculé à
partir du coût de production (assiette de frais). Celui-ci comprendra tous les frais directs et indirects, à
l'exception ici des frais administratifs (la notion de coût de production sera plus précisément
développée dans le chapitre suivant).
Coût de production :
Il est maintenant possible d'établir le tableau de répartition des charges indirectes complet:
Charges
indirectes Totaux Gestion du Gestion des Produits A Produits B Administration
matériel bâtiments
Autres approvts 2 500 175 125 825 1 175 200
Charges externes 20 000 2 000 2 000 6 000 6 000 4 000
Personnel 14 560 800 800 3 500 3 500 5 960
Amortissement 13 400 800 600 5 235 4 640 2 125
Charges supplétives 600 600
Total répartition
primaire 51 060 3 775 3 525 15 560 15 315 12 885
Gestion du matériel -3775 2 265 1 510
Gestion des bâtiments -3525 1 175 1 175 1 175
Total répartition
secondaire 51 060 0 0 19 000 18 000 14 060
Nature de l’u.o. ou
assiette de frais H m.o.d. H m.o.d. Coût de
production
Nombre d’u.o.
Coût de l’u.o. ou taux de
frais
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Les charges indirectes sont imputées aux différents objets de coût en fonction de leur consommation
d'unitésd'oeuvre (ou le cas échéant, au prorata d'une assiette de frais) et viennent s'ajouter aux charges
directes précédemment affectées.
Ainsi, le coût de la réparation d'un téléviseur ayant réclamé une heure de travail et le
remplacement du tubecouleur :
Eléments Quantité Prix unitaire Montant
Charges directes
Tube couleur 1 200
MOD 1 9,50
Charges indirectes
Centre Produits A 1 19
Cout de production
Centre Administration 228,50 20 %
Coût de revient
NB : 20 900 / (1 000 + 1 200) = 9,50 €
Ou d'une machine à laver, ayant réclamé deux heures et demi d'intervention et le remplacement
de deuxpièces de rechange :
Eléments Quantité Prix unitaire Montant
Charges directes
Résistances 2 6
Pompe 1 53,50
MOD 2,5 9,50
Charges indirectes
Centre Produits B 2,5 15
Cout de production
Centre Administration 126,75 20 %
Coût de revient
Il s'agira d'un coût complet puisque la totalité des charges concernant l'objet de coût a
été affectéeou imputée (dans le cas contraire, on parlerait d'un coût partiel)
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Les charges incorporables (directes et indirectes) seront donc agrégées par étapes, en suivant
le schéma de production.
On obtiendra ainsi, successivement :
- Le coût d'approvisionnement (appelé parfois coût d'achat ou coût d'acquisition)
- Le coût de production
- Le coût de revient (coût complet)
Le schéma ci-après présente d'une manière détaillée les étapes de calcul du coût de revient (ou
coût complet).
En guise d'application nous nous appuyons sur Lucas de l'entreprise RGERBE, spécialisée dans la
fabrication des bagues à partir de l'argent des perles et autres.
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Charges directes liées aux achats Charges indirectes liées aux achats
Coût = Prix d’achat HT + Centre Approvisionnement
d’achat Autres charges
ETAPE 2 : STOCK DE MATIERES PREMIERES (CALCUL DU COÛT D’ACHAT DES MATIERES CONSOMMEES)
ETAPE 4 : STOCK DE PRODUITS FINIS (CALCUL DU COÛT DU PRODUCTION DES PRODUITS VENDUS)
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ANNEXE
Achats du mois :
Perles : 20 000 unités pour 38 000 €.
Argent : 6 000 unités pour 10 200 €.
Production achevée :
23 000 bagues B1.
2 400 bagues B2.
Ventes du mois :
21 600 bagues B1 à 18 € l'une.
3 200 bagues B2 à 37€ l'une.
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1er mars
Perles 5 000 perles pour 9 250 €.
Argent 3 000 unités pour 4 860 €.
Bagues B1 3 000 bagues pour 28 400 €.
Bagues B2. 1 800 bagues pour 50 910 €
Nota. MOD = Main d'œuvre directe. CPPV = Coût de production des produits vendus.
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Dans ce cas l’entreprise produit sur commande (production en flux tendus), le coût de revient se
calculera donc en une seule étape (dans un seul tableau), puisque le calcul n‘est pas perturbé par le
stockage. Il n’y a donc pas lieu de présenter des CIP.
Pour illustrer ce cas de figure, on prendra l’exemple d’une entreprise qui opère dans le secteur de
l’hôtellerie.
Exemple d’application :
L’hôtel Grand Ouest est un hôtel implanté dans l’ouest de la France, dans le cadre de sa stratégie de
croissance interne, Le groupe Grand Ouest a implanté un hôtel de catégorie C dans la région de
Lannion depuis un an.
L’hôtel dénommé « Hôtel du Cap Nord » cible principalement les clients particuliers.
Dans le but d’améliorer la performance financière de l’hôtel du Cap Nord, la direction a recruté un
contrôleur de gestion. Ce dernier a mis en place une comptabilité de gestion afin de déterminer avec
précision le coût de revient des chambres et d'en juger la profitabilité.
Travail à faire :
A partir des données fournies en annexes :
1) Compléter le tableau de répartition des charges indirectes ;
2) Calculer le coût de revient et le résultat des chambres « Suite » par période de
location : Semaine et Week-end. Discuter la pertinence des coûts calculés.
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Ce modèle n’est plus adapté au contexte actuel de l’entreprise et présente plusieurs limites :
Le découpage de l’entreprise en centres Je suppose que les activités soient
homogènes, ce qui n’est pas toujours le cas, Ainsi que reglande pour un centre
approvisionnement, les activités concerne la réception et l’entreposage des matières
1ère ou marchandise, La recherche de fournisseurs, la gestion commandes… De même
les clés de répartition peuvent être plus ou moins arbitraires ;
Les activités en amont et en aval de la production prennent de plus en plus de
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