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Dépréciations des immobilisations : Calcul et comptabilisation

(2 exercices)
Màj le 5 mars 2023

À chaque clôture, l’entreprise doit apprécier s’il y a un indice quelconque


montrant qu’une immobilisation a pu perdre de la valeur. Lorsqu’il existe un
indice de perte de valeur, un test de dépréciation est effectué : l’entreprise
examine si la valeur actuelle de l’immobilisation est inférieure à la valeur
nette comptable.

Sommaire du cours :  afficher 


Dépréciations des immobilisations
Si tel est le cas, il convient d’enregistrer une dépréciation de
l’immobilisation. Une nouvelle valeur nette comptable est ainsi définie.

La valeur actuelle correspond au maximum entre la valeur vénale (valeur


de marché à la date de clôture) et la valeur d’usage (somme des
avantages économiques futures).

La comptabilisation de la dépréciation consiste à constater une charge par


une dotation pour dépréciation et à enregistrer une diminution de la valeur
de l’actif par une dépréciation de l’immobilisation.

La dépréciation est ajustée à la clôture des exercices suivants selon que la


perte de valeur est augmentée ou diminuée. Si le bien déprécié est une
immobilisation amortissable, le plan d’amortissement est révisé : la base
amortissable utilisée pour comptabiliser les amortissements des exercices
suivants est diminuée des dépréciations cumulées.

Dans le cas d’un bien amorti et déprécié, il convient d’examiner que la


valeur nette comptable n’est pas supérieure à la valeur nette comptable du
bien, s’il avait été juste constaté l’amortissement économique du bien à
partir de la base amortissable d’origine.

Si tel est le cas, il convient d’inscrire cette dernière au bilan en corrigeant


les dépréciations cumulées.
Dépréciations des immobilisations : Indice de perte de valeur
À la clôture de l’exercice, l’entreprise Cédric a relevé les informations
suivantes :

1. baisse du cours des actions détenues par l’entreprise ;


2. application d’une nouvelle réglementation plus contraignante pour les
normes de sécurité à respecter pour l’ouverture et la fermeture de la
barrière d’entrée. La barrière de sécurité ne peut plus être utilisée ;
3. apparition d’une innovation technologique en matière de transmission
des données informatiques rendant contre-productifs les moyens
informatiques actuels de l’entreprise ;
4. application d’une nouvelle loi anti-tabac conduisant à une
augmentation des temps de pause du personnel ;
5. réalisation d’une bretelle d’autoroute à proximité de l’entrepôt de
livraison de l’entreprise ;
6. construction d’un axe autoroutier à proximité de biens immobiliers de
l’entreprise mis en location pour une résidence de personnes âgées ;
7. dégradation physique des machines industrielles engendrée par leur
utilisation normale dans le cycle de production ;
8.  usure anormale des tapis roulants de la chaîne automatique du fait
des cadences intensives imposées pour atteindre la productivité des
nouveaux concurrents ;
9. constatation d’une économie de coûts, réalisée par la nouvelle
machine, inférieure à celle normalement attendue du fait de blocage
organisationnel ;
10. inondation de l’entrepôt. Perte de la moitié des stocks.

Définir, s’il en existe, des indices de perte de valeur pour chacune des
informations ci-dessus.
Corrigé de l’exercice :

Calcul et comptabilisation d’une dépréciation


Une ligne de production est constituée de deux machines M1 et M2. Ces
machines apparaissent pour leur valeur ci après dans le bilan de
l’entreprise Tondeur à la fin de l’exercice N (avant prise en compte
d’éventuelles dépréciations).

Du fait de l’apparition de nouveaux procédés, les technologies des


machines M1 et M2 sont devenues obsolètes. Il existe un marché
d’occasion pour ces machines industrielles. La valeur vénale fin N+5 est
estimée à 500 000 € pour la machine M1 et à 1 500 000 € pour la machine
M2.

La ligne de production est susceptible de générer des entrées de trésorerie


(chiffre d’affaires) mais également des sorties de trésorerie (coûts
d’exploitation de la ligne de production : matières premières, main-d’œuvre,
charges de production, à l’exclusion des dotations aux amortissements). Le
comptable a estimé les flux de trésorerie espérés pour les machines M1 et
M2 sur 5 ans. Ces prévisions sont présentées dans le tableau ci-après.

L’exercice comptable coïncide avec l’année civile.

1) Existe-t-il un indice de perte de valeur justifiant la réalisation de tests de


dépréciation des machines M1 et M2 ?
2) Doit-on enregistrer les dépréciations au niveau de la ligne de production
ou séparément au niveau des machines M1 et M2 ?
3) Déterminer les valeurs actuelles des machines M1 et M2 à la fin de
l’exercice N.
4) Définir les dépréciations éventuelles des machines M1 et M2 à constater
à la fin de l’exercice N.
5) À l’aide de vos calculs, illustrer l’enjeu de constater les dépréciations au
niveau des machines ou au niveau de la ligne de production.
6) Comptabiliser au livre-journal, les écritures relatives aux dépréciations
de la machine M2 à constater à la fin de l’exercice N.
7) Si l’entreprise constate à la fin de l’exercice N+1, une dépréciation
nécessaire de la machine M1 pour 100 k€ et de 200 k€ pour la machine
M2, comptabiliser au livre-journal les écritures nécessaires relatives aux
dépréciations des machines à la fin de l’exercice N+1.
Corrigé de l’exercice
1) Indice de perte de valeur justifiant la réalisation de tests de
dépréciation des machines M1 et M2

Selon, l’article 322-5 alinéa 2 du PCG, « Pour apprécier s’il existe un


quelconque indice qu’un actif ait pu perdre de la valeur, une entreprise doit
au minimum considérer les indices suivants :

– externes : valeur de marché, changements importants, taux d’intérêt ou


de rendement ;
– internes : obsolescence ou dégradation physique, changements
importants dans le mode d’utilisation, performances inférieures aux
prévisions. »

L’apparition de nouveaux procédés constituent un changement de


l’environnement de l’entreprise Tondeur. C’est un indice de perte de valeur
externe qui explique l’obsolescence des machines M1 et M2, donc leurs
pertes de valeur potentielles.

2) Enregistrement des dépréciations

Les dépréciations sont calculées en comparant la valeur actuelle et la


valeur nette comptable des immobilisations. La valeur actuelle correspond
au maximum entre la valeur vénale et la valeur d’usage. La valeur d’usage
s’établit à partir des flux nets de trésorerie attendus.

Cependant, en pratique, il est rare qu’une immobilisation isolée soit source,


à elle seule, d’avantages économiques. C’est généralement un ensemble
d’immobilisations qui conjointement génère des flux économiques. Les
normes internationales (IFRS) préconisent ainsi de définir cet ensemble
(unités génératrices de trésorerie) et de calculer les dépréciations pour cet
ensemble. Ce concept n’est pas présent dans le PCG mais devrait
vraisemblablement apparaître.

Ainsi, actuellement, dans le cadre du PCG, il convient de définir des


dépréciations pour chacune des immobilisations, si tant est qu’on dispose
d’informations sur la valeur vénale ou d’usage pour ces immobilisations.
Les dépréciations sont donc définies au niveau de la machine M1 et au
niveau de la machine M2. Il serait raisonnable d’apprécier si ces machines
sont réellement indépendantes ou si la génération des flux économiques
est réalisée conjointement par les machines M1 et M2.

3) Valeurs actuelles des machines M1 et M2 à la fin de l’exercice N

Selon l’article 322-1 alinéa 11 du PCG, « La valeur d’usage d’un actif est la
valeur des avantages économiques futurs attendus de son utilisation et de
sa sortie. Elle est calculée à partir des estimations des avantages
économiques futurs attendus. Dans la généralité des cas, elle est
déterminée en fonction des flux nets de trésorerie. Si ces derniers ne sont
pas pertinents pour l’entité, d’autres critères devront être retenus pour
évaluer les avantages futurs attendus. » Le PCG ne requiert pas
l’application de l’actualisation des flux futurs.

La valeur actuelle correspond au maximum entre la valeur vénale et la


valeur d’usage.

4) Dépréciations des machines M1 et M2 à constater à la fin de


l’exercice N

5) Enjeu du choix du constat des dépréciations

Calculons la dépréciation au niveau de la ligne de production, comme si les


deux machines étaient indissociables.
Ainsi, selon la façon d’appréhender le calcul des dépréciations (UGT
versus démarche par entreprise et par immobilisations), le montant des
dépréciations constatées est différent :

– si les dépréciations sont calculées au niveau des machines, la dotation


pour dépréciation globale est égale à 300 k€ ;
– si les dépréciations sont calculées pour la ligne de production, il n’y a pas
lieu de constater une dotation.

Cette règle comptable n’est donc pas neutre.

6) Comptabilisation des écritures relatives aux dépréciations de la


machine M2 à constater à la fin de l’exercice N

7) Comptabilisation des écritures relatives aux dépréciations des


machines

Ajustements des dépréciations :

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