Vous êtes sur la page 1sur 130

BURKINA FASO

Unité-Progrès-Justice
……………………………..
MINISTERE DE l’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET DE L’INNOVATION
……………………………..
UNIVERSITE JOSEPH KI ZERBO

Unité de Formation et de Recherche en Sciences de la Santé (UFR/SDS)


Section de médecine
Année universitaire 2018-2019 Thèse N°396

PLEURESIE CHEZ L’ENFANT EN MILIEU CHIRURGICAL:


ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES, DIAGNOSTIQUES,
THERAPEUTIQUES ET EVOLUTIFS AU CENTRE HOSPITALIER
UNIVERSITAIRE PEDIATRIQUE CHARLES DE GAULLE
Thèse :
présentée et soutenue publiquement le 10 Janvier 2020 à 15h pour l’obtention du grade de
Docteur en Médecine (Diplôme d’Etat)
Par
Josué Kambaswenné SIA
Né le 13 septembre 1991 à Guelwongo (Burkina Faso)

Directeur de thèse : Président du jury :


Dr Isso OUEDRAOGO (MCA) Dr Solange OUEDRAOGO (MCA)

Co-directeur de thèse : Membres du jury

Dr Wendlamita Toussaint TAPSOBA (A) Dr Isso OUEDRAOGO (MCA)

Dr Maurice ZIDA (MCA)

Dr Abdoul Risgou OUEDRAOGO (A)


LISTE DES
RESPONSABLES
ADMINISTRATIFS
ET DES
ENSEIGNANTS DE
L’UFR/SDS
Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au
CHUP-CDG
I
Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au
CHUP-CDG
II
Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au
CHUP-CDG
III
Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au
CHUP-CDG
IV
Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au
CHUP-CDG
V
Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au
CHUP-CDG
VI
Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au
CHUP-CDG
VII
Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au
CHUP-CDG
VIII
DEDICACES
Je dédie cette thèse…

 Au Seigneur Jésus Christ…

Jusqu’ici Tu m’as toujours secouru, je n’ai connu que succès. Ta protection, Ta


santé, Ta sagesse et Ton intelligence m’ont toujours suivi.

Je n’ai pas connu d’obstacle au cours de mon parcours au-dessus de mes forces
car Toi tu es ma force.

Ma réussite vient de Toi !

Que la gloire Te revienne !

 A ma chère mère, Rosalie Konou

Mère, j’y suis arrivé !

Je rends grâce à Dieu pour t’avoir eu comme mère.

Maman, merci pour tout ! Tu as fait de moi ce que je suis. De mon éducation à
ma scolarisation. Tes prières m’ont soutenu mère. Ta phrase : « Le Dieu qui a
commencé cette œuvre en toi, le terminera », m’a toujours été d’un grand
réconfort. Elle raisonne toujours dans ma tête quand je suis face à une difficulté.

Les mots manquent pour exprimer l’amour que je porte pour toi mère !

Mère, tu es tout pour moi, ce travail je te le dédie.

 A mon père, SIA Tindambiré Silas

Père, je ne pourrai jamais te remercier assez. Tu t’es battu pour moi, bien avant
ma naissance. Je n’ai manqué de rien. Je suis fier d’être ton fils, en même temps
j’ai peur de ne pas pouvoir faire le dixième de ce que tu as fait pour moi.

Merci papa !

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
IX
 A mes sœurs Evodie, Nicole, Blandine, Hortence et à mon petit frère
Caleb

J’ai passé une merveilleuse enfance avec vous. Vous m’avez soutenu. Je ne puis
vous remercier assez.

Dieu veillera sur nous !

Restons soudés, je vous aime !

 A mon oncle Mathieu Kassirabié et à son épouse tante Natacha

Merci pour tout. Vous avez contribué à ma réussite. Le Seigneur vous le rendra
au centuple. Ce travail est le vôtre !

 A ma grand-mère Adjadi

Grand-mère, merci pour tes prières et conseils. Que Dieu veille sur toi !

Nous aurons toujours besoin de toi !

 A ma Camellia

J’ai trouvé en toi une partie de moi. Tu as participé à ce travail, tu m’as encouragé.

Que le Seigneur nous aide à accomplir nos projets !

Merci pour ton soutien et ta compréhension!

Tu es ma rose !

 A mes oncles, Dr Bata, Jean Rongo, pasteur Marc, pasteur Paul,


pasteur Joseph Tanga, pasteur Simon, pasteur Florent, pasteur
Etienne, Pascal…

Merci pour vos prières, conseils et soutiens. Dieu vous le rende au centuple.

Ce travail est le vôtre !

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
X
 A mes tantes, Bani, Justine, Nignan, Balori, Kawè, Martine,…

Vous avez été pour moi un soutien d’une valeur inestimable.

Merci grandement !

 A mes cousins et cousines Dr Romond, Dr Boua, pasteur Samuel,


Bienvenu, Bertille, Aimée, Jacqueline, Pauline…

Aucune expression ne saurait mesurer la grandeur de votre aide ! Je vous dédie


cette thèse.

 Aux thésards de la chirurgie pédiatrique, Gouba, Viviane, Ela, Flora,


Jacques, Youl, Kéré, Malicka

Ce travail est aussi le vôtre. Vous avez participé à son aboutissement.

Dieu nous accorde une belle carrière et une vie de famille réussie !

 A mes camarades internes, l’équipe des « MT », Evariste, Sébastien,


Younoussa, Brahima ; Edor, Pascaline, Semdé, Dieudonné, Zaché,
Diallo, Karambiri, Edwi…

Nous avons passé de merveilleux moments d’internat ensemble. Merci pour les
connaissances partagées, merci pour la collaboration franche. Ce travail est le
vôtre !

Que le Tout puissant veille sur nous !

 A mes ainés, DES Ouattara, DES Zeba, DES Kambou, DES Lassané,
Dr Thombiano, Dr Ganamé, Dr Zongo, Dr Korbéogo, Dr Carama, Dr
Lengani…

J’ai appris de vous. Vous vous êtes ouverts à moi, vous m’avez appris beaucoup.
Ce travail est le vôtre !

Dieu vous bénisse !

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
XI
 A mon maître du primaire Mr Bazemo Ludovic, mes professeurs du
lycée Mr Sawadogo Yacouba, Mr Ouattara Babou, Mr Simon
Compaoré, Mr Sylvain Compaoré, Mr Placide Ouédraogo, Mr Dakono
Simon, Mr Zalaté

Vous avez bâti tour à tour ma vie scolaire. Je suis empreint de vos connaissances
et vos différentes personnalités. Vous êtes la base de ce succès.

Dieu vous bénisse à jamais !


 A mes amis d’enfance, du primaire et du lycée, Thomas, Adama,
N’yaaba, Joseph, Maurice, Neyaga, David, Amed, Jean Marie…
Rien ne saurait remplacer une amitié sincère. Vous faites partie de mon histoire,
j’ai appris de vous. Ce travail est taché de votre caractère et de vos connaissances.
 A tous ceux que je n’ai pas pu citer
Les mots ne peuvent exprimer la grandeur de ce que vous avez fait pour moi.
Soyez en remerciés !

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
XII
REMERCIEMENTS
Aucuns mots ni expressions ne pourraient exprimer toute la gratitude que je porte
envers ces merveilleuses personnes sans qui ce travail n’aurait pas abouti.

Nos remerciements vont à l’endroit de…

 A notre directeur de thèse, Dr Isso OUEDRAOGO, maître de


conférences agrégé en chirurgie pédiatrique
Vous avez permis la réalisation de ce travail. Malgré vos multiples occupations
vous avez su trouver du temps pour superviser ce travail. Vos connaissances et
conseils ont été d’une grande importance.
Dieu le tout puissant vous bénisse, vous et votre famille !

 A notre co-directeur de thèse, Dr Wendlamita Toussaint TAPSOBA,


assistant en chirurgie pédiatrique
Vous avez consacré votre temps pour nous encadrer. Votre rigueur, votre
abnégation, ont permis l’aboutissement de ce travail. Vous nous avez guidé pas à
pas jusqu’à la fin de ce document. Nous avons appris de votre personne, de votre
rigueur et de vos connaissances. Nous ne saurons vous remercier assez. Seul le
Tout-puissant pourra vous récompenser au centuple.
Belle carrière hospitalo-universitaire à vous !
 A tout le personnel paramédical du service de chirurgie pédiatrique
Merci pour votre collaboration !
 A tous les patients et à leurs parents
Merci pour votre contribution. C’est grâce à vous que cette étude a pu être menée.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
XII
« Par délibération, l’unité de
formation et de recherche en
science de la santé (UFR/SDS)
a arrêté que les opinions émises
dans les dissertations qui seront
présentées doivent être
AVERTISSEMENT
considérées comme propres à
leurs auteurs et qu’elle
n’entend leur donner aucune
approbation ni improbation »
A nos Maîtres et
Juges
 A notre Maître et Juge : Dr Solange OUEDRAOGO/YUGBARE
Vous êtes :
- Maître de conférences de pédiatrie à l’Unité de Formation et de Recherche
en Science de la Santé (UFR/SDS) de l’Université Joseph Ki-Zerbo.
- Médecin pédiatre pneumologue au Centre Hospitalier Universitaire de
Bogodogo (CHU-B).
- Chef du service de pédiatrie du Centre Hospitalier Universitaire de
Bogodogo.
Cher Maître,
Vous avez accepté de présider le jury de ce travail malgré votre calendrier chargé.
Merci pour l’honneur que vous nous faites.
Cher maître, nous avons bénéficié de vos enseignements théoriques et pratiques
durant notre cursus. Votre rigueur, votre sens du travail bien fait, et vos qualités
humaines font de vous un maître admirable.
Veuillez trouver en ce travail toute notre gratitude et nos remerciements.
Que le Seigneur vous bénisse vous et votre famille, amen!

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
XIII
 A notre honorable Maître et directeur de thèse : Dr Isso OUEDRAGO

Vous êtes :

- Maître de conférences agrégé en chirurgie pédiatrique à l’Unité de


Formation et de Recherche en Science de la Santé (UFR/SDS) de
l’Université Joseph Ki-Zerbo.
- Chirurgien pédiatre au Centre Hospitalier Universitaire Pédiatrique Charles
De Gaulle (CHUP-CDG)
- Président régional de l’ordre des médecins.

Cher Maître

Vous nous avez fait le grand honneur d’accepter de nous diriger dans ce travail
avec bienveillance et rigueur. L’apprentissage théorique et pratique que nous
avons bénéficié nous a été et sera toujours d’une grande satisfaction. Durant nos
stages pratiques, nous avons pu constater votre abnégation au travail, votre
rigueur, vos connaissances, et votre sens de la responsabilité. Ces qualités nous
ont impressionné et forgé en nous une grande admiration.

Honorable Maître, nous ne saurons vous remercier pour l’honneur que vous nous
avez fait en acceptant de nous permettre d’apprendre encore plus à vos côtés à
travers cette thèse. Retrouvez en ce travail toute notre gratitude.

Puisse Dieu le Tout Puissant vous bénir et bénir l’œuvre de vos mains, amen !

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
XIV
 A notre Maître et Juge : Docteur Maurice ZIDA

Vous êtes :

- Maître de conférences agrégé en chirurgie viscérale à l’Unité de Formation


et de Recherche en Science de la Santé (UFR/SDS) de l’Université Joseph
Ki-Zerbo.
- Chirurgien viscérale au Centre Hospitalier Universitaire Yalgado
OUEDRAOGO (CHU-YO)
- Chef de service de chirurgie générale et digestive du Centre Hospitalier
Universitaire Yalgado OUEDRAOGO
- Colonel-major des forces armées du Burkina Faso
- Chevalier de l’ordre national

Cher maître,

Nous sommes très reconnaissants de l’honneur que vous nous faites en acceptant
de juger ce travail malgré votre emploi du temps chargé. Nous avons
particulièrement été marqués par la spontanéité avec laquelle vous avez réagi à
notre sollicitation et à l’accueil que vous nous avez réservé. Votre compétence,
votre rigueur et vos qualités professionnelles et humaines suscitent en nous un
profond respect.

Permettez-nous donc de vous témoigner toue notre gratitude et notre


reconnaissance.

Que Dieu vous bénisse abondamment et qu’il vous accorde une vie heureuse et
accomplie sur terre !

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
XV
 A notre Maître et Juge : Docteur Abdoul Risgou OUEDRAOGO

Vous êtes :

- Assistant en pneumologie à l’Unité de Formation et de Recherche en


Science de la Santé (UFR/SDS) de l’Université Joseph Ki-Zerbo.
- Médecin pneumologue au service de Pneumologie du Centre Hospitalier
Universitaire Yalgado OUEDRAOGO
- Médecin pneumologue au service de pneumologie au centre Hospitalier
Universitaire de Tengandogo

Cher Maître,

Nous avons été très touchés par l’honneur que vous nous faites en acceptant de
juger notre travail. Nous avons appris de vous pendant nos stages pratiques en 3 e
et 4e année. Nous avons appris votre amour du travail, votre disponibilité à
enseigner, nous avons appris la grandeur de l’homme que vous êtes.

Cher maître soyez rassuré que ce que nous avons appris de vous pendant ces
moments a beaucoup contribué dans notre formation médicale. Nous vous en
sommes énormément reconnaissants. Nous prions que le Dieu Tout Puissant vous
accorde longue vie et vous bénisse davantage.

Belle carrière hospitalo-universitaire à vous !

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
XVI
LISTE DES
SIGLES ET
ABREVIATIONS
Liste des sigles et abréviations:

3TC : Lamuvidine
ABC : Abacavir
BAAR : Bacille acido-alcoolo-résistant
BK : bacille de Koch
BGN : Bacille à gram négatif
CHUP-CDG : Centre Hospitalier Universitaire Pédiatrique Charles De Gaule
CHR : Centre hospitalier Régional
CHU-YO : Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo
CM : Centre médical
CMA : Centre médical avec antenne chirurgicale
CRP : C-reactive protein
EFV : Efavirenz
GB : globules blancs
IDR : intradermo-réaction
LDH : Lactate déshydrogénase
LEAD : lupus érythémateux aigu disséminé
NFS : numération formule sanguine
PEV : Programme élargi de vaccination
RAA : rhumatisme articulaire aigu
TDM : tomodensitométrie
UFR/SDS : unité de formation et de recherche en sciences de la santé
VIH : virus de l’immunodéficience humaine

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
XVII
LISTES DES
FIGURES ET
TABLEAUX
Liste des tableaux

Tableau I:Répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-CDG en


fonction des tranches d’âge……………………………………………………37

Tableau II: Répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-CDG


en fonction des signes fonctionnels………………………………………..…. 38
Tableau III: Répartition patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-CGDG
selon les principaux syndromes et signes physiques…... ................... …………40
Tableau IV: Répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-CDG
selon les pathologies associées..………..………………………………….….41

Tableau V: Répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-CDG


en fonction des signes radiographiques………………………………………. 42

Tableau VI: Répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-CDG

selon l’aspect macroscopique du liquide pleural.……………………………….43

Tableau VII: Répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-CDG


en fonction de la cytologie du liquide pleural ..................................................... 44
Tableau VIII: Répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-
CDG selon le germe isolé.................................................................................... 45
Tableau IX: Répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-CDG
en fonction du type d’anémie……….…………………………………………. 46

Tableau X: Répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-CDG

en fonction des troubles ioniques…………………………………………….....47

Tableau XI: Répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-CDG

en fonction des molécules d'antibiotiques……………………………………... 48

Tableau XII: Répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-CDG

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG XVIII
en fonction de la molécule de corticoïde administrée…………………………..49

Tableau XIII : Répartition des patients ponctionnés au CHUP-CDG en fonction

de l'abondance de l’épanchement……….………………………………………51

Tableau XIV : Répartition des patients drainés pour pleurésie au CHUP-CDG


selon l'abondance de l'épanchement……………………………………………53
Tableau XV: Répartition des patients hospitalisés pour pleurésie en fonction des
incidents survenus lors du drainage…………………………………………….54
Tableau XVI : Répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-
CDG en fonction des complications………………………….. ....................... 57

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG XIX
Liste des figures

Figure 1: Pression intrapleurale ........................................................................... 6


Figure 2:Cinq compartiments permettant les échanges .................................... 7
Figure 3: Pleurésie parapneumonique de petite abondance..………………..…14
Figure 4: Pleurésie gauche de grande abondance avec effet de masse…………16
Figure 5: Pleurésie gauche enkystée .................................................................. 17
Figure 6: Répartition annuelle des patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-
CDG ..................................................................................................................... 35
Figure 7: Répartition mensuelle des patients hospitalisés pour pleurésie au
CHUP-CDG......................................................................................................... 36
Figure 8:Répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-CDG en
fonction des antécédents personnels / terrain…………………..……………….39
Figure 9: Répartition des patients ponctionnés pour pleurésie au CHUP-CDG
selon les tranches d'âge…………………………….…………………..……….51

Figure 10: Répartition des patients drainés pour pleurésie au CHUP-CDG en


fonction des tranches d'âge………….............................……............................54

Figure 11 : Répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-CDG


selon le motif de reprise de drainage................................................................... 55

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG XX
SOMMAIRE
Table des matières

Première partie : généralités………………………………………………….....1


Introduction et énoncé du problème ...................................................................... 1
1. Définition........................................................................................................... 3
2. Rappels .............................................................................................................. 3
2.1. Rappels anatomiques ...................................................................................... 3
2.1.1. Plèvre viscérale ........................................................................................ 3
2.1.2. Plèvre pariétale ......................................................................................... 4
2.1.3. Culs-de-sac pleuraux ................................................................................ 4
2.1.4. Vascularisation ......................................................................................... 5
2.1.5. Innervation ............................................................................................... 5
2.2. Rappels physiologiques .................................................................................. 5
2.2.1. Renouvellement du liquide pleural .......................................................... 7
3. Physiopathologie ............................................................................................... 8
4. Signes ................................................................................................................ 9
4.1 Type de description : Pleurésie purulente de moyenne abondance du grand
enfant ..................................................................................................................... 9
4.1.1. Signes cliniques ........................................................................................ 9
4.1.2. Signes paracliniques ............................................................................... 11
4.1.2.1. Imagerie médicale ............................................................................... 11
4.1.2.2. Biologie ............................................................................................... 12
4.1.3. Evolution ................................................................................................ 13
4.2. Formes cliniques........................................................................................... 13
4.2.1. Formes selon l’aspect macroscopique du liquide pleural ...................... 13
4.2.1.1. Pleurésie purulente .............................................................................. 13
4.2.1.2. Pleurésie sérofibrineuse ...................................................................... 13
4.2.2. Formes selon l’abondance ...................................................................... 14
4.2.2.1. Pleurésie de petite abondance ............................................................. 14
4.2.2.2. Pleurésie de moyenne abondance ....................................................... 15
4.2.2.3. Pleurésie de grande abondance ........................................................... 15
4.2.3. Formes Topographiques ......................................................................... 16
Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au
CHUP-CDG
XXI
4.2.3.1. Pleurésies de la grande cavité ............................................................. 16
4.2.3.2. Pleurésies localisées ou enkystées ...................................................... 17
5. Diagnostic ........................................................................................................ 18
5.1. Diagnostic positif ......................................................................................... 18
5.2. Diagnostic différentiel .................................................................................. 18
5.3. Diagnostic étiologique.................................................................................. 19
5.3.1. Démarche diagnostic .............................................................................. 19
5.3.2. Etiologies................................................................................................ 21
5.3.2.1. Pleurésies exsudatives ......................................................................... 21
5.3.2.2. Pleurésies transsudatives ..................................................................... 23
5.3.2.3. Pleurésies idiopathiques ...................................................................... 24
6. Traitement........................................................................................................ 24
6.1. Buts ............................................................................................................... 24
6.2. Moyens ......................................................................................................... 24
6.2.1. Moyens médicaux .................................................................................. 24
6.2.2. Moyens chirurgicaux .............................................................................. 26
6.3. Indications .................................................................................................... 26
6.4. Surveillance .................................................................................................. 27
Deuxième partie :Notre étude ............................................................................. 28
1. Objectifs .......................................................................................................... 28
1.1. Objectif général ............................................................................................ 28
1.2. Objectifs spécifiques .................................................................................... 28
2. Méthodologie................................................................................................... 28
2.1. Cadre de l’étude............................................................................................ 28
2.2. Type et période d’étude ................................................................................ 32
2.3. Population d’étude........................................................................................ 32
2.4. Outil et méthode de collecte des données .................................................... 32
2.5. Variables d’étude .......................................................................................... 32
2.6. Analyse des données .................................................................................... 33
2.7. Considérations éthiques et déontologiques .................................................. 33
2.8. Définitions .................................................................................................... 33

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
XXII
3. Résultats .......................................................................................................... 35
3.1. Aspects épidémiologiques ............................................................................ 35
3.1.1. Fréquence et incidence hospitalières...................................................... 35
3.1.2. Fréquence saisonnière ............................................................................ 36
3.1.3. Age ......................................................................................................... 36
3.1.4. Sexe ........................................................................................................ 37
3.2. Aspects cliniques .......................................................................................... 37
3.2.1. Délai de consultation .............................................................................. 37
3.2.2. Données anamnestiques ......................................................................... 37
3.2.3. Signes généraux ..................................................................................... 39
3.2.4. Signes physiques .................................................................................... 39
3.2.5. Pathologies associées ............................................................................. 40
3.3. Aspects paracliniques ................................................................................... 41
3.3.1. Imagerie médicale .................................................................................. 41
3.3.2. Biologie .................................................................................................. 43
3.3.2.1. Analyse du liquide pleural .................................................................. 43
3.3.2.2. Examens phtisiologiques..................................................................... 45
3.3.2.3. Examens hématologiques .................................................................... 46
3.3.2.4. Examens biochimiques du sang .......................................................... 47
3.3.2.5. Examen virologique ............................................................................ 47
3.4. Aspects thérapeutiques ................................................................................. 47
3.4.1. Traitement médical................................................................................. 47
3.4.2. Traitement chirurgical ............................................................................ 50
3.4.2.1. Modalités thérapeutiques .................................................................... 50
3.4.2.2 Ponction pleurale évacuatrice .............................................................. 50
3.4.2.3 Drainage pleural ................................................................................... 52
3.4.3. Kinésithérapie respiratoire ..................................................................... 56
3.5. Aspects évolutifs .......................................................................................... 56
4. COMMENTAIRES ET DISCUSSION .......................................................... 58
4.1. Limites et contraintes de l’étude .................................................................. 58
4.2. Aspects épidémiologiques ............................................................................ 58

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
XXIII
4.2.1. Fréquence et incidence hospitalières...................................................... 58
4.2.2. Fréquence saisonnière ............................................................................ 59
4.2.3. Age ......................................................................................................... 60
4.2.4. Sexe ........................................................................................................ 60
4.3. Aspects cliniques .......................................................................................... 60
4.3.1. Délai de consultation .............................................................................. 60
4.3.2. Données anamnestiques ......................................................................... 61
4.3.3. Signes généraux ..................................................................................... 62
4.3.4. Signes physiques .................................................................................... 62
4.4. Aspects paracliniques ................................................................................... 63
4.4.1. Imagerie médicale .................................................................................. 63
4.4.2. Biologie .................................................................................................. 65
4.4.2.1. Analyse du liquide pleural .................................................................. 65
4.4.2.2. Hémoculture ........................................................................................ 66
4.4.2.3. Hémogramme ...................................................................................... 66
4.5. Aspects thérapeutiques ................................................................................. 66
4.5.1 Traitement médical.................................................................................. 66
4.5.2. Traitement chirurgical ............................................................................ 67
4.5.3. Kinésithérapie respiratoire ..................................................................... 68
4.6. Aspects évolutifs .......................................................................................... 68
Conclusion ........................................................................................................... 69
Suggestions .......................................................................................................... 70
Références ........................................................................................................... 71
Résumé ................................................................................................................ 83

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
XXIV
INTRODUCTION ET
ENONCE DU
PROBLEME
Introduction et énoncé du problème

Les pneumopathies de l’enfant constituent un problème majeur de santé


publique dans le monde. Elles représentent après le paludisme la principale cause
d’hospitalisation et de décès en pédiatrie particulièrement dans les pays en
développement comme le Burkina Faso. A travers le monde, la pneumonie et ses
complications entrainent chaque année 1,3 million de décès chez les enfants et
90% de ces décès sont enregistrés dans ces pays en développement [37]. Selon
Schultz au Etats Unis, 40% des pneumonies se compliquent en une pleurésie et
60% de ces pleurésies sont purulentes [29].
Ces dernières années l’incidence des pleurésies est en nette augmentation
dans le monde. Liese après une étude nationale en Allemagne a constaté une
augmentation de l’incidence de 14/1 000 000 à 18/1 000 000 d’enfants entre 2010
et 2017 [21]. Cette augmentation vient confirmer celle déjà notée par Masson qui
publiait en 2011 une progression de 1 / 100 000 à 5,8 / 100 000 enfants entre 2000
et 2009 en France[23]. En Afrique il n’y a pas d’études réalisées à l’échelle
nationale, cependant les incidences hospitalières retrouvées montrent également
une augmentation. Au Burkina Faso, Kouéta avait colligé sur 3 ans 104 cas de
pleurésie dont 27% en 2007, 35% en 2008 et 38% en 2009 [18]. En Tunisie,
Hamouda et al en 2016 remarquaient à leur tour un doublement de l’incidence
qui passa de 8,3 à 16,4 / 10 000 admissions par an de 2004 à 2012 [14].Cette
recrudescence de la pleurésie serait due à la virulence des bactéries et à leur
résistance aux antibiotiques, la mauvaise couverture vaccinale et aux traitements
anti-inflammatoires [4,5].
Certes l’épidémiologique des pleurésies a connu une évolution, le
diagnostic positif cependant demeure identique. Il se pose à la ponction pleurale
qui ramène un liquide pleural, preuve de l’épanchement. L’échographie
thoracique est réalisée à la recherche de complications ou pour un repérage.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
1
Dans les pays développés, les moyens du diagnostic étiologique sont
sophistiqués et les germes les plus fréquents sont le staphylococcus aureus suivi
du streptococcus pneumoniae. Par contre dans les pays en développement, le
diagnostic étiologique reste confronté à des difficultés. Dans la démarche
étiologique, l’analyse du liquide pleural demeure le meilleur moyen de trouver le
germe mais son taux de positivité est faible. A Ouagadougou, Kouéta avait noté
un taux de positivité de 25%. Malgré ces difficultés des germes sont identifiés
avec une prédominance du staphylocoque aureus suivi du streptocoque
pneumoniae [18].
La prise en charge n’est pas consensuelle. Dans les pays développés, cette
prise en charge a été améliorée avec l’avènement de la thoracotomie vidéo-
assistée et le drainage thoracique avec instillation de fibrinolytiques. Ceci a réduit
la durée d’hospitalisation et la mortalité [12]. Kontouli et al en 2015 ont
remarqué une diminution de la fonction et de la capacité pulmonaire à l’effort à
long terme chez des enfants ayant présenté une pleurésie dans le passé [16]. Dans
nos pays en développement le manque de moyens complique la prise en charge
avec de longs délais d’hospitalisation et des complications telles que la
pachypleurite et l’enkystement.
Au Burkina Faso, il existe peu de données sur la pleurésie chez l’enfant et
plus particulièrement ses aspects thérapeutiques et évolutifs en milieu chirurgical.
Au CHUP-CDG, l’incidence de la pleurésie est en augmentation, les moyens de
drainage et d’aspiration font défaut et les complications sont légion. C’est dans le
but d’actualiser les données sur la pleurésie chez l’enfant au CHUP-CDG et
préciser ses aspects thérapeutiques et évolutifs que cette étude a été initiée.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
2
PREMIERE PARTIE :
GENERALITES
1. Définition
La pleurésie se définit comme étant une inflammation aigue ou chronique
de la plèvre avec ou sans épanchement liquidien entre le feuillet viscéral et le
feuillet pariétal de la plèvre [11,28].

2. Rappels

2.1. Rappels anatomiques


Les plèvres sont des membranes séreuses indépendantes qui tapissent la face
profonde des parties latérales de la cage thoracique et enveloppent chacun des
deux poumons. Chacune des deux plèvres présente deux feuillets :
 un feuillet viscéral qui tapisse la surface du poumon.
 un feuillet pariétal qui revêt la plus grande partie de la face interne des
parois de la cage thoracique.[15]
Ces deux feuillets se continuent l’un avec l’autre sans solution de continuité au
niveau du hile pulmonaire sur la face médiastinale du poumon en formant la ligne
de réflexion de la plèvre. Ils sont normalement maintenus au contact de l’un et de
l’autre par un film liquidien, délimitant entre eux une cavité virtuelle : la cavité
pleurale.

2.1.1. Plèvre viscérale

La plèvre viscérale est mince, transparente et recouvre les poumons. Elle se


réfléchit au niveau du hile pour donner la plèvre pariétale. Au-dessus du hile, cette
réflexion constitue le ligament triangulaire, tendu depuis le bord inférieur de la
veine pulmonaire au diaphragme. La plèvre viscérale tapisse les faces scissurales
des lobes et le fond des scissures. La plèvre viscérale est unie au parenchyme
pulmonaire par une mince couche de tissu conjonctif sous-pleural qui se poursuit
à l’intérieur du parenchyme en formant la trame ou interstitium du poumon. Il

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
3
n’existe aucun plan de clivage chirurgical entre la plèvre viscérale et le
parenchyme pulmonaire.

2.1.2. Plèvre pariétale

La plèvre pariétale comporte trois parties : une plèvre costale, diaphragmatique


et médiastinale qui se poursuivent l’une dans l’autre sans solution de continuité et
en formant les culs-de-sac pleuraux. Elle tapisse presque entièrement la face
endothoracique de la cavité thoracique et repose sur la paroi par l’intermédiaire
du fascia endothoracique.[15]
 La plèvre costale
En avant, le segment costal tapisse la paroi des cartilages costaux jusqu’au bord
du sternum et se réfléchit en arrière pour devenir la plèvre médiastinale.
Latéralement, elle recouvre la cavité costale et les espaces inter-costaux. En
arrière, il s’étend jusqu’à la gouttière latéro-costale où il se réfléchit également en
direction de la plèvre médiastinale pour devenir la plèvre diaphragmatique.
 La plèvre diaphragmatique
Il est très adhérent au diaphragme.
 La plèvre médiastinale
Il recouvre la face médiastinale du thorax. Sa réflexion sur la plèvre viscérale
autour de la racine pulmonaire forme sous le hile des replis frontaux qui
s’adossent pour former le ligament pulmonaire. Le ligament pulmonaire s’étend
jusqu’au diaphragme. Sa lame postérieure s’insinue à droite entre l’œsophage et
la veine azygos, à gauche entre l’œsophage et l’aorte.

2.1.3. Culs-de-sac pleuraux

Ils sont au nombre de trois et tous situés au niveau des bords du poumon :
 Le cul-de-sac costo-diaphragmatique
Il est l’angle d’union des plèvres costale et diaphragmatique.
 Les culs-de-sac costo-médiastinaux antérieur et postérieur

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
4
Ils répondent aux bords correspondants du poumon et sont formés par les plèvres
costale et médiatisnale.
 Le cul-de-sac phrénico-médiastinal
Il est formé par les plèvres diaphragmatique et médiastinale.

2.1.4. Vascularisation

 Vascularisation artérielle
La plèvre pariétale possède une vascularisation artérielle systémique issue des
branches des artères intercostales, diaphragmatiques et mammaires internes.
La plèvre viscérale est, quant à elle, vascularisée d’une part par les branches de
l’artère bronchique sur ses faces médiastinales et diaphragmatiques, d’autre part
par les branches des artères pulmonaires sur sa face costale.
 Vascularisation veineuse
Le drainage de la plèvre pariétale se fait dans la veine azygos et celui de la plèvre
viscérale dans les veines pulmonaires.
 Drainage lymphatique
Les vaisseaux lymphatiques de la plèvre pariétale rejoignent les lymphonoeuds
parasternaux et médiastinaux postérieurs et dans les lymphoneuds du diaphragme.
Tandis que ceux de la plèvre viscérale rejoignent ceux du poumon.

2.1.5. Innervation

Les nerfs de la plèvre pariétale dérivent des nerfs vagues, sympathiques,


intercostaux et phréniques par contre l’innervation de la plèvre viscérale est
assurée par le plexus pulmonaire.

2.2. Rappels physiologiques


La plèvre, composée de deux feuillets, est une membrane métaboliquement
active impliquée dans le maintien de l’homéostasie et la réponse à l’inflammation.
Elle mesure entre 10 et 20 μm d’épaisseur. Le volume physiologique de liquide

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
5
pleural est de 0,2 à 0,5 ml/kg de masse corporelle. Le rôle de la plèvre est de
permettre le glissement du poumon sur la paroi thoracique. Les deux feuillets
pleuraux sont proches mais il n’existe pas de contact entre les deux du fait de
forces répulsives. Il existe une pression hydrostatique de –10 cm d’eau entre les
deux feuillets.[8]

Figure 1: Pression intrapleurale [8]

Afin de comprendre les échanges qui ont lieu entre la plèvre et son environnement,
un modèle à 5 compartiments a été décrit. De part et d’autre de la plèvre, on
retrouve l’espace interstitiel pariétal d’un côté et pulmonaire de l’autre faisant le
lien entre la plèvre et les microcirculations viscérales et systémiques pariétales
(figure3).[8]

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
6
Figure 2:Cinq compartiments permettant les échanges [8]

La séreuse est constituée du mésothélium et du tissu conjonctif sous-jacent. Le


tissu sous mésothélial est composé d’une lame basale et de tissu conjonctif
comprenant des fibres élastiques, du collagène, des fibroblastes, des capillaires et
des lymphatiques. Le feuillet pariétal contient des zones d’interruption de la lame
basale appelées « pores de Wang » (= lymphatic stoma) mettant en contact direct
la cellule mésothéliale avec l’endothélium des lymphatiques.[1,8]

2.2.1. Renouvellement du liquide pleural

Les anciennes théories de fonctionnement de la plèvre se fondaient sur


l’équation de Starling énonçant que le renouvellement du liquide pleural était
entièrement dépendant de la différence entre la pression hydrostatique et la
pression oncotique. Le modèle précisait que la filtration se faisait au niveau de la
plèvre pariétale et la réabsorption au niveau de la plèvre viscérale. Cependant, ce
modèle simplifié négligeait l’existence des lymphatiques pariétaux.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
7
La théorie actuelle du renouvellement du liquide pleural prend en compte le
volume maintenu à un niveau minimal avec une pression liquidienne
subatmosphérique. La production se fait par filtration capillaire à partir de la
plèvre pariétale, puis passe à travers l’endothélium, l’espace interstitiel, le
mésothélium et enfin la cavité pleurale. La réabsorption se fait à 80 % par les
lymphatiques de la plèvre pariétale et notamment grâce à l’existence des pores de
Wang sur la face pariétale (diaphragmatique et médiastinale) de la plèvre. La
totalité du liquide pleural est renouvelée en une heure.
La régulation du liquide pleural dépend essentiellement de l’efficacité du drainage
lymphatique. L’efficacité du drainage lymphatique dépend de l’extension des
lymphatiques au niveau de la plèvre pariétale diaphragmatique et médiastinale.
Elle dépend aussi de la capacité du réseau lymphatique à générer une pression de
–10 cmH2O et de la possibilité d’augmenter le débit lymphatique quand la
quantité du liquide augmente [8].

3. Physiopathologie
A l’état normal le liquide pleural est clair, stérile avec un pH alcalin. Sa
concentration en protéines est inférieure à 15 g/dl, il contient en moyenne 1500
cellules par microlitre à prédominance lymphocytaire, les globules rouges en sont
absents[11].
La perturbation du phénomène de filtration-réabsorption du liquide pleural est à
l’origine de la pleurésie. On décrit quatre mécanismes :
 Une augmentation du coefficient de filtration au cours de l’inflammation,
l’action des substances telles que histamines et kinines sur la membrane
basale des capillaires entrainent une augmentation du débit sanguin local et
une élévation de la température. [8]
 Une pression oncotique des protéines est modifiée par le passage de
quantités anormales de protéines dans l’espace pleural. Si le taux devient
comparable à celui du plasma, la réabsorption ne pourra se faire que par

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
8
voie lymphatique. A l’opposé, dans les hypo-albumines, le liquide sera
anormalement filtré par la plèvre viscérale.
 La pression hydrostatique est profondément perturbée en cas d’œdème
pulmonaire. Hypertension pulmonaire et hypertension systémique
favorisent le passage de liquide dans la plèvre sans corrélation étroite.
Cependant, le drainage lymphatique est entravé lorsque la plèvre est
épaissie, lorsque le canal thoracique est obstrué et en cas de gêne
circulatoire : hypertension veineuse, défaillance cardiaque droite,
hypertension systémique, infiltration ou compression médiastinale.[11]
 Modification de la réabsorption lymphatique : les lymphatiques constituent
la seule voie de drainage des protéines, donc toute obstruction lymphatique
entrainera une pleurésie riche en protéines. L’hypertension veineuse
systémique est l’un des facteurs qui entrave le drainage lymphatique de la
cavité pleurale. Une infiltration des ganglions médiatisnaux (par fibrose,
cellules tumorales ou particules inertes) est susceptible de favoriser la
constitution d’une pleurésie de type chylo-thorax.
Une augmentation du flux lymphatique médiatisnal lors de la réabsorption
d’une ascite peut en cas de surcharge, aboutir à une issue de liquide hors du
système lymphatique et à la création d’une pleurésie.
Une pachypleurite, une rupture ou une hypoplasie des vaisseaux
lymphatiques sont susceptibles d’entraver le drainage lymphatique et de
conduire à une pleurésie.

4. Signes

4.1 Type de description : Pleurésie purulente de moyenne abondance du


grand enfant

4.1.1. Signes cliniques


 Les signes fonctionnels

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
9
Les signes fonctionnels sont dominés par la douleur.
 C’est une douleur basithoracique latérale type de pesanteur ou de point de
côté ; aggravée par la toux, l’éternuement et l’inspiration profonde ; le
malade adopte souvent une position antalgique en se couchant sur le côté
enflammé pour réduire l’amplitude des mouvements respiratoires de
l’hémithorax atteint.
 La toux : c’est une toux sèche, augmentée par les changements de position,
parfois elle est douloureuse.
 La dyspnée : c’est une dyspnée à type de polypnée. [11,33]
 Les signes généraux
On peut noter une fièvre, une altération de l’état général, un amaigrissement ou
encore une anorexie.[18,33]
 Examen de l’appareil pleuropulmonaire
L’examen de l’appareil respiratoire doit être complet et comparatif des deux
hémithorax. On note :
- une diminution de l’ampliation thoracique et des mouvements
respiratoires du côté atteint ;
- une diminution des vibrations vocales lors des cris de l’enfant ;
- une matité déclive
- une diminution du murmure vésiculaire. [33]
 La ponction pleurale confirme le diagnostic en ramenant du liquide
franchement purulent ou louche. Elle peut être évacuatrice ou exploratrice. La
ponction pleurale se fait chez un patient prémédiqué à l’atropine, après asepsie
large et rigoureuse sur la ligne axillaire postérieure en plein matité.
Habituellement dans le 7e ou 8e espace intercostal en rasant le bord supérieur
de la côte sous-jacente. Quand elle est exploratrice, l’analyse du liquide pleural
sera macroscopique et microscopique.[11]

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
10
4.1.2. Signes paracliniques

4.1.2.1. Imagerie médicale

 La radiographie thoracique :
Elle permet de poser le diagnostic. Lorsque l’épanchement est de moyenne
abondance on observe une opacité homogène non systématisée de la partie inféro-
externe d’un hemithorax avec un effacement de la coupole diaphragmatique. La
limite supérieure de l’épanchement est oblique en haut et en dedans dessinant la
classique ligne de Damoiseau.[11,20]
Le cliché est fait en décubitus latéral pour vérifier l’absence d’enkystement. Si
l’épanchement est libre on observe un niveau horizontal.[11,20]
 L’échographie pleurale
Elle permet d’apprécier le stade évolutif de la pleurésie. C’est un examen facile
à réaliser (y compris au lit du patient et chez les nourrissons) non irradiant et bien
toléré, elle apporte des éléments clés pour la sémiologie en permettant :
 De dissocier une opacité pulmonaire d’une opacité pleurale.
 De caractériser l’épanchement :
- transsonique, fluide, déclive souvent exsudative ;
- échogène, plus épais, souvent purulent ;
- avec fausses membranes, déjà organisé, mais non cloisonné ;
- cloisonné.
 Elle est d’une aide précieuse à la prise en charge. Elle guide les ponctions
vers les zones où l’épanchement est plus fluide, oriente la prise en charge
en cas d’enkystement ou de cloisonnement multiple.[6,11,20]

 La tomodensitométrie thoracique
Elle permet de différencier un épanchement d’un épaississement pleural,
d’évaluer l’état du poumon sous-jacent, de rechercher également des adénopathies

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
11
médiastinales. Elle est indiquée en cas d’échec de la ponction ou du drainage, ou
en cas d’évolution traînante.[11]
 L’imagerie par résonnance magnétique
Elle est rarement nécessaire.

4.1.2.2. Biologie

 L’analyse du liquide pleural


 Macroscopie : on notera l’aspect qui peut être franchement purulent,
verdâtre parfois d’odeur nauséabonde. Dans les formes décapitées le
liquide est simplement louche.[20]
 Biochimie : elle permettra de distinguer l’exsudat du transsudat selon les
critères de Light :
- exsudat : protéines pleurales > protidémie ÷ 2, protéines pleurales > 30 g/L,
LDH pleurale / LDH sérique > 0,6 ;
- transsudat : protéines pleurales<protidémie ÷2, protéines pleurales <30g/l,
LDHpleurale / LDHserique <0,6. [5,33]
 Cytologie : elle permettra de retrouver une cytologie >1000/mm3 dans les
exsudats et < 1000/mm3 dans les transsudats.
Dans les pleurésies purulentes la cytologie est à prédominance
neutrophile.[33]
 Bactériologie : l’examen direct et culture aero-anaerobie permettra d’isoler
le germe en cause.
 L’hémogramme : une hyperleucocytose à polynucléaire neutrophile est en
faveur d’une cause bactérienne[33].
 L’hémoculture ; la sérologie VIH, l’IDR à la tuberculine, le GeneXpert,
la CRP, les gaz du sang, l’échographie cardiaque sont souvent demandés
en fonction du contexte clinique.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
12
4.1.3. Evolution

Sous traitement précoce et efficace, l’évolution se fait vers la guérison sans


séquelles.
Sans traitement l’évolution peut se faire spontanément vers la guérison. Mais
l’évolution classique de la pleurésie purulente se fait en trois stades (diffusion,
collection, enkystement). Le stade d’enkystement est responsable de lourdes
séquelles (pachypleurite avec insuffisance respiratoire restrictive, rétractions
pulmonaires, bronchectasie,…) et peut être à l’origine de fistules broncho-
pleurales. [11,20]

4.2. Formes cliniques

4.2.1. Formes selon l’aspect macroscopique du liquide pleural

4.2.1.1. Pleurésie purulente

C’est le type de description.

4.2.1.2. Pleurésie sérofibrineuse

Sa symptomatologie est fonction de l’importance de l’épanchement. Celui-ci


peut être discret et découvert à la radiographie ou important et entrainer des signes
comme chez l’adulte tels une toux, une dyspnée, une polypnée avec orthopnée,
parfois une cyanose. Ici l’élément douloureux est discret ou manque.
Les signes physiques sont alors nets : immobilité de l’hémithorax, élargissement
des espaces intercostaux, matité franche et hydrique, diminution du murmure
vésiculaire, absence de vibrations lors du cri, incurvation du rachis concave du
côté malade.[11]
La ponction pleurale ramène un liquide citrin, poisseux, avec un taux de protéine
supérieur à 30g/l, Rivalta positive. La pleurésie sérofibrineuse est exsudative.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
13
4.2.2. Formes selon l’abondance

4.2.2.1. Pleurésie de petite abondance

Sur le plan radiologique, on note un comblement d’un cul-de-sac latéral sur le


cliché de face devant faire rechercher un cliché ancien car il pourrait ne s’agir que
d’une séquelle si le patient est asymptomatique. Cet épanchement est parfois
invisible lorsque le cul-de-sac postérieur est profond, d’où l’intérêt du cliché de
profil.[11]

Figure 3: Pleurésie parapneumonique de petite abondance chez une fille de 4ans


présentant une fièvre, toux et douleur basithoracique gauche. Il y a une
fine lame d’épanchement au niveau du cul-de-sac
costodiaphragmatique gauche (flèche) [6]
Source : Dr Calder

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
14
4.2.2.2. Pleurésie de moyenne abondance

C’est le type de description.

4.2.2.3. Pleurésie de grande abondance

L’examen physique va noter une matité de tout un hémithorax. La radiographie


objective une opacité couvrant tout un hémithorax avec un élargissement des
espaces intercostaux et surtout un déplacement du médiastin vers le côté
opposé.[11]

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
15
Figure 4: Pleurésie gauche de grande abondance avec effet de masse. Il s’agit une

radiographie de face d’un garçon de 3 ans présentant une pleurésie

parapneumonique (Astérix). Il y a une petite clarté arrondie à l’apex du

poumon gauche,ailleurs il y a une opacité complète de l’hémothorax

gauche. Le médiastin est dévié à droite (flèches). Il existe aussi une

légère déformation scoliotique du rachis [6]

Source : Dr Calder

4.2.3. Formes Topographiques

4.2.3.1. Pleurésies de la grande cavité

C’est le type de description

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
16
4.2.3.2. Pleurésies localisées ou enkystées

Leurs signes cliniques regroupant une matité suspendue, un silence respiratoire


localisé, sont très difficiles à mettre en évidence. Il s’agit en fait de syndrome
radiologique (figure 5).

Figure 5: Pleurésie gauche enkystée chez un enfant 7ans hospitalisé pour


fièvre, toux et douleur thoracique gauche[6]
Source : Dr Calder
Parmi ces pleurésies enkystées, on peut en distinguer :

 Pleurésies axillaires
Elles réalisent une ombre qui de face est verticale, allongée en fuseau. Son bord
interne, convexe en dedans, fait saillie sur la clarté pulmonaire.
 Pleurésies dorsales
Elles donnent de face une opacité plus ou moins étendue, dense en son centre. De
profil, elle est pariétale postérieure et elle a un aspect en fuseau à bord antérieur
convexe en avant.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
17
 Pleurésies sous mammaires
Elles siègent le plus souvent à droite, opacité vaguement arrondie suspendue de
face et rétropariétale antérieure au niveau de la partie antérieure du petit interlobe.
 Pleurésies médiastinales
Elles présentent une opacité en bande verticale, en sablier, étendue du thorax à la
clavicule, uni ou bilatérale. Il peut être localisé, inférieur, postérieur ou antérieur
sur le profil, ou supérieur, réalisant un élargissement de la silhouette médiastinale
ou une image en cape coiffant le hile.
 Pleurésies diaphragmatiques
Elle se confond à droite avec l’ombre hépatique. Le pneumopéritoine est utile
pour la dépister. De profil elle comble le cul-de-sac antérieur et soulève le poumon
en s’insinuant dans le grand interlobe.

5. Diagnostic

5.1. Diagnostic positif

Le diagnostic de pleurésie est évoqué devant :


- un contexte d’infection respiratoire ;
- une toux, une douleur thoracique et une dyspnée ;
- un syndrome infectieux ;
- un syndrome d’épanchement pleural liquidien ;
Il est affirmé devant la présence d’une opacité dense homogène, non systématisé
de la partie inféro-externe d’un hémithorax à la radiographie.
Il est confirmé à la ponction pleurale qui ramène un liquide pleural franchement
purulent ou louche exsudative avec des polynucléaires altérés.

5.2. Diagnostic différentiel


Il se pose avant la ponction et surtout dans les formes atypiques localisées.
 Sur le plan clinique

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
18
 Pneumonie
La pneumonie survient chez l’enfant de plus de 3 ans le plus souvent, se manifeste
par une douleur thoracique à type de point de côté, une dyspnée, un syndrome de
condensation en foyer. Avec à la radiographie une opacité systématisée, localisée,
à un ou plusieurs lobes avec un bronchogramme aérique sans comblement des
culs-de-sac.
 Sur le plan radiographique le diagnostic se pose avec les autres causes
d’hémithorax opaques
 Atélectasie
Elle se traduit par une voussure d’un hémithorax, avec à la radiographie
pulmonaire une opacité systématisée avec attraction du médiastin et du cœur vers
le même côté qu’elle ; une ascension de la coupole diaphragmatique et un
pincement des espaces intercostaux.
 Hypoplasie pulmonaire
L’hémithorax est réduit avec une matité et un silence respiratoire. A la
radiographie l’hémithorax n’est pas entièrement sombre, des images claires dues
à des languettes du côté opposé sont visibles tant de face que de profil.

5.3. Diagnostic étiologique

5.3.1. Démarche diagnostic

 Clinique
L’interrogatoire va rechercher des antécédents récents de pneumopathie, une
notion de contage tuberculeux, une cardiopathie, une hépatopathie, une
néphropathie, une maladie systémique ou une immunodépression.
L’examen clinique recherchera des signes d’accompagnement tels qu’un
syndrome infectieux, des signes de pneumopathies infectieuses associées, une
altération de l’état général. Il recherchera également des signes extrapulmonaires

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
19
tels que des adénopathies, des signes d’insuffisance cardiaque, de cirrhose, de
rétention hydrosodée, d’autres épanchements.
La ponction pleurale doit être systématique sauf épanchement minime ou avec
cause évidente (insuffisance cardiaque, néphropathie…).
 Paraclinique
La radiographie thoracique notera la présence ou pas d’images parenchymateuses,
de cardiomégalie, ou d’épaississement pleural.
L’analyse du liquide pleurale permettra une orientation étiologique.
 Examen biochimique distinguant selon les critères de Light :
 Transsudats
- protéines pleurales < protidémie ÷ 2 ;
- protéines plèvre < 30 g/L ;
- LDH plèvre / LDH sérum < 0,6.
 Exsudats
- protéines plèvre > protidémie ÷ 2 ;
- protéines plèvre > 30 g/L ;
- LDH plèvre / LDH sérum > 0,6 ;
- En fonction du contexte on dosera : l’adénosine désaminase (ADA) en cas
d’exsudat lymphocytaire inexpliqué. Son élévation > 40 UI/L est un fort
argument pour une pleurésie tuberculeuse. On dosera également la
glycopleurie qui, si < 0,6 g/L est évocatrice de pleurésie purulente,
tuberculeuse, cancéreuse ou rhumatoïde ; une amylopleurie dont
l’élévation survient dans les pancréatites. Un pH < 7,20 est évocateur de
pleurésie purulente ou rhumatoïde.[33]
 Examen cytobactériologique, systématique :
- Cytologie
Cellules < 1 000/mm3 dans les transsudats, et > 1 000 dans les exsudats. Elle
précisera la formule cytologique surtout utile dans les exsudats.
- Bactériologie :

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
20
La recherche de germes se fera à l’examen direct et à la culture en milieu aero-
anaerobie.
 Examen anatomopathologique
Il est indiqué en cas de suspicion de néoplasie pour la recherche de cellules
anormales.

5.3.2. Etiologies

Les étiologies des pleurésies sont nombreuses et extrêmement diverses. Elles


peuvent être regroupées en pleurésies exsudatives et pleurésies transsudatives.

5.3.2.1. Pleurésies exsudatives

 Pleurésies infectieuses
 Pleurésies bactériennes non tuberculeuses
Elles sont caractérisées par un syndrome infectieux franc, hyperleucocytose à
polynucléaire neutrophile. Elles existent sous 2 formes différentes. Une
parapneumonique réactionnelle à une pneumopathie infectieuse le plus souvent
une staphylococcie pleuropulmonaire avec du liquide pleural sans germe et
polynucléaire souvent non altérés. Et une pleurésie bactérienne purulente avec ou
sans pneumopathie, un examen bactériologique habituellement positif sauf
antibiothérapie préalable. Dans ce dernier cas le liquide pleural est riche en
polynucléaire altérés.[11,33]
 Pleurésie tuberculeuse
Le contexte épidémiologique et clinique est évocateur : notion de contage,
signe d’imprégnation tuberculeuse, persistance de la symptomatologie malgré un
traitement antibiotique non spécifique bien conduit[4].
La radiologique va rechercher soigneusement des nodules apicaux de petite taille;
le parenchyme pulmonaire est souvent normal. L’épanchement est citrin,
généralement abondant, très riche en protéines, avec une lymphocytose

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
21
prédominante ou exclusive ; parfois une formule mixte ou initialement
prédominance de neutrophiles.
La recherche de BK dans les expectorations, le liquide d’aspiration
perfibroscopique et des tubages gastriques est systématique. Mais le BK est
rarement retrouvé dans le liquide pleural au direct ou en culture. Le GeneXpert
aide au diagnostique. La biopsie pleurale à l’aveugle positive dans 60 à 75 % des
cas avec un granulome épithéliogigantocellulaire ou caséofolliculaire.[33]
 Pleurésie virale
Il y a un contexte d’infection respiratoire récent avec ou sans notion de virose
dans l’entourage. L’exsudat est peu abondant[11].
 Pleurésie parasitaire
Elles sont exceptionnelles. Souvent réactionnelle à un abcès amibien hépatique
ou à une hydatidose par rupture intrapleurale d’un kyste pulmonaire ou
hépatique[33].

 Pleurésies au cours des affections malignes


Elles compliquent les tumeurs métastatiques, un mésothéliome pleural ou une
leucose. On doit soupçonner une origine maligne lorsque le liquide est sanglant,
lorsqu’il est très abondant et se reproduit rapidement après ponction. La biopsie
pleurale et l’histologie de rechercher des cellules malignes.[11,33]
 Pleurésies au cours des maladies systémiques
 Pleurésies au cours du rhumatisme articulaire
Elles accompagnent en général une localisation pulmonaire ou cardiaque de la
maladie, associées alors à une péricardite et siègent à gauche. Dans la moitié des
cas, l’épanchement est bilatéral. Plus rarement, la pleurésie est isolée survenant,
en l’absence d’atteinte articulaire. L’aspect le plus habituel est celui d’un
épanchement peu abondant s’enkystant rapidement en arrière donnant ainsi la
pleurésie en galette de Lasègue. La ponction montre un liquide exsudatif parfois

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
22
hémorragique à formule panachée avec nombreuses cellules endothéliales,
lymphocytes, polynucléaires et hématies.[11]
 Pleurésies de la polyarthrite rhumatoïde
L’épanchement est discret, souvent infra clinique, découvert à la radiologie.
L’association avec une péricardite est fréquente. Le liquide est séro-fibrineux avec
un taux de protéines supérieur à 30g/l, riche en gammaglobulines, une cytologie
bigarrée avec une prédominance lymphocytaire.[11,33]
 L’hémothorax
Le liquide est sanglant, souvent d’origine thoracique, contusion thoracique
grave, plaie pénétrante [11].
 Chylothorax
Le liquide est lactescent, riche en lipide, lymphocytaire. Une lésion du canal
thoracique ou d’une autre grande voie lymphatique soit par traumatisme, un
lymphome, une tuberculose ganglionnaire. [11]

5.3.2.2. Pleurésies transsudatives

 Pleurésie au cours de l’insuffisance cardiaque


Elle est localisée souvent à droite ou bilatérale avec une scissurite souvent
associée. Le liquide est citrin ou sérohématique, pauci cellulaire. Le diagnostic est
évoqué sur l’association avec les autres signes de l’insuffisance cardiaque.[11]
 Pleurésie au cours de la cirrhose
Elle est dite « ascite pleurale », souvent à droite, associée à une ascite.[11,20]
 Pleurésie au cours du syndrome néphrotique
Elle survient dans un contexte de néphropathie avec un syndrome œdémateux.
 Pleurésie au cours du syndrome de Demons-Meigs
Ce syndrome associe une tumeur ovarienne bénigne, une pleurésie transsudative
avec ou sans ascite[11].
 Pleurésies au cours d’autres étiologies

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
23
Elles sont moins fréquentes au cours de la péricardite chronique constrictive, de
la dialyse péritonéale,…

Parmi les causes transsudatives on distingue l’insuffisance cardiaque, le


syndrome néphrotique, la cirrhose du foie, le syndrome de Demons-Meigs, la
péricardite constrictive,…
 Causes exsudatives
Les causes exsudatives comprennent la staphylococcie pleuropulmonaire, la
tuberculose pleurale, la pleurésie virale, la pleurésie parasitaire, le mésothelium
pleural, le traumatisme thoracique, la polyarthrite rhumatoïde, le rhumatisme
articulaire aigu,…

5.3.2.3. Pleurésies idiopathiques

Dans 10% des cas l’étiologie de la pleurésie n’est pas retrouvée.

6. Traitement

6.1. Buts
Le traitement vise à :
- évacuer la collection ;
- Trouver la pathologie causale ;
- favoriser la réexpansion du parenchyme pulmonaire ;
- Prévenir les complications et les récidives.

6.2. Moyens

6.2.1. Moyens médicaux

 Les solutés
- Cristalloïdes : sérum salé isotonique, sérum glucosé isotonique, ringer
lactate, sérum bicarbonaté

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
24
- Colloïdes : la gélofusine
 Sang et dérivés
 Oxygénothérapie
 Médicaments
 Antibiotiques
- Les betalactamines : amoxicilline + acide clavulanique 80 à 100 mg/kg/j
ceftriaxone 50 à 100 mg/kg/j
oxacilline 100-200mg/kg/j en 4-6 injections.
cloxacilline 100-200mg/kg/j en 4-6 injections.
- Les aminosides : gentamycine 3-5 mg/kg/j en perfusion intraveineuse.
- Les floroquinolones : ofloxacine 400 mg/j par voie orale et 8 mg en
perfusion intraveineuse.
ciprofloxacine : 1-1,5g/j en PO et 400mg/j en
perfusion intraveineuse.

- Antituberculeux: Rifampicine(R) 15mg/kg/j


Isoniazide (H) 10mg/kg/j
Pyrazinamide (Z) 35mg/kg/j
Ethambutol (E) 20mg/kg/j
Streptomycine(S) 15mg/kg/j
 Corticoïdes
Ils sont utilisés à la dose de 1 à 2mg/kg/j pendant 15 jours puis diminuée par
paliers de façon progressive.
 Fibrinolytiques
Les fibrinolytiques, streptokinase et urokinase, permettent de fluidifier le pus et
facilitent ainsi le drainage pleural.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
25
6.2.2. Moyens chirurgicaux

 Drainage pleural
C’est un geste simple non dangereux permettant d’évacuer rapidement une
quantité importante de pus.
 Ponctions évacuatrices
Elles devront être fait avec un gros trocart car le pus est le plus souvent épais, on
y adapte un robinet à trois voies raccordé à une seringue étanche, ce qui permet
d’évacuer la plèvre dans de bonnes conditions.
 Décortication pleurale
Elle n’est envisagée que secondairement en présence d’une coque pleurale
épaisse avec collapsus pulmonaire important. C’est là un geste exceptionnel
actuellement, indiqué seulement dans les pleurésies non ou mal traitées.
 Kinésithérapie respiratoire
Elle doit être débutée tôt pour permettre une bonne récupération de la fonction
respiratoire et d’éviter les séquelles à type de pachypleurite. Elle permet une ré-
expansion pulmonaire correcte et une récupération du jeu musculaire
particulièrement diaphragmatique

6.3. Indications
Le traitement est avant tout étiologique. C’est un traitement antibiotique
probabiliste, efficace sur les germes anaérobiques, secondairement adapté à
l’antibiogramme. Une biantibiotherapie est justifiée. Nous utiliserons une
betalactamase (amoxicilline + acide clavulanique 50-100mg/kg/j en 3 prises)
associée à un aminoside (gentamycine 5mg/kg/j).
Le traitement chirurgical est fonction du caractère libre ou enkysté de
l’épanchement et du stade clinique.
 Pleurésie libre : Drainage pleural dès que l’épanchement est abondant,
parfois associé à des lavages de la cavité pleurale.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
26
 Pleurésies enkystées : Drainage pleural associé à une fibrinolyse
intrapleurale ou décortication pleurale.

6.4. Surveillance
 Clinique : on surveillera les constantes telles que la température, la
fréquence respiratoire, la saturation en oxygène, la fréquence cardiaque ; et
la douleur thoracique, la dyspnée…
 Paraclinique : Il faudra contrôler l’hémogramme, la CRP, la radiographie
thoracique après ponction ou drainage pour rechercher un pneumothorax
iatrogène, suivre l’évolution de l’épanchement à la recherche d’un
enkystement, d’une pachypleurite.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
27
DEUXIEME PARTIE :
NOTRE ETUDE
1. Objectifs

1.1. Objectif général


Etudier les aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et
évolutifs de la pleurésie chez les enfants de 0 à 15 ans admis au CHUP-CDG du
1er janvier 2009 au 31 décembre 2018.

1.2. Objectifs spécifiques


 Déterminer l’épidémiologie de la pleurésie chez les enfants au CHUP-CDG
du 1er janvier 2009 au 31décembre 2018.
 Décrire les caractéristiques cliniques de la pleurésie chez les enfants
hospitalisés au CHUP-CDG.
 Préciser les aspects paracliniques de la pleurésie chez les enfants
hospitalisés au CHUP-CDG.
 Identifier les étiologies de la pleurésie chez les enfants hospitalisés au
CHUP-CDG.
 Apprécier les aspects thérapeutiques de la pleurésie chez les enfants
hospitalisés au CHUP-CDG.
 Evaluer les modalités évolutives de la pleurésie chez les enfants
hospitalisés au CHUP-CDG.

2. Méthodologie

2.1. Cadre de l’étude


Le service de chirurgie du Centre Hospitalier Universitaire Pédiatrique Charles
De Gaulle (CHUP-CDG) nous a servi de cadre d’étude. Le CHUP-CDG est situé
au secteur 44 de la ville de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, et constitue
avec les Centres Hospitaliers Universitaires Yalgado OUEDRAOGO,
Tengandogo, Bogodogo, Sourou SANOU et Ouahigouya les six (6) centres de
références du pays.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
28
Ouvert en avril 2001, le CHUP-CDG assure la prise en charge des patients
âgés de zéro à quinze ans. Il a une capacité de cent trente-huit (138) lits. Il assure
également des activités de recherches et de formation et comprend des services
administratifs, médicaux, chirurgicaux et techniques qui offrent des soins
intégrés, continus et globaux aux bénéficiaires. Parmi ces services on peut citer :

- un service de chirurgie pédiatrique et spécialités chirurgicales ;

- un service de pédiatrie médicale et de spécialités médicales ;

- un service d’anesthésie et de réanimation polyvalente ;

- un service d’imagerie médicale ;

- un service de laboratoire d’analyses médicales ;

- un service de pharmacie hospitalière ;

- un service social ;

- un service chargé de l’évaluation de la qualité ;

- un service des soins infirmiers ;

- un service des affaires médicales.

La mission du service de chirurgie pédiatrique consiste en l’accueil,


l’information, la dispensation de soins globaux continus et intégrés aux enfants
de zéro à quinze (0 à 15) ans dont l’état requiert une prise en charge chirurgicale
(diagnostic, traitement, surveillance et prévention). Le service a aussi d’autres
missions qui sont la formation des médecins spécialistes, la recherche et
l’enseignement. Le service possède plusieurs unités et du personnel médical et
paramédical.

 Le personnel
Le personnel du service comprend :
Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au
CHUP-CDG
29
- un professeur titulaire en chirurgie pédiatrique, chef du service ;
- un professeur agrégé en chirurgie pédiatrique ;
- un assistant en chirurgie pédiatrique
- un médecin spécialiste en chirurgie pédiatrique ;
- vingt infirmiers attachés de santé en chirurgie ;
- vingt infirmiers attachés de santé en anesthésie ;
- vingt-quatre infirmiers ;
- quatre agents de soutien.

Le service bénéficie également du soutien d’un psychologue, d’une


diététicienne, de deux kinésithérapeutes, d’une hygiéniste et d’une assistante
sociale.
 Infrastructure
Le service de chirurgie ne dispose pas de système de vide mural et le nombre
d’aspirateur est limité (un aux urgences chirurgicales, 2 au bloc opératoire et un
en hospitalisation). Aussi, localement à l’intérieur du CHUP-CDG, il y a un
problème de disponibilité de drains thoraciques et de trocarts.
 Unité d’hospitalisation chirurgicale
Elle dispose de trente-cinq lits répartis dans dix chambres :
- deux chambres à un lit correspondant à la 1ère catégorie disposant d’une
climatisation et d’un bloc sanitaire ;
- trois chambres à trois lits correspondant à la 2ème catégorie disposant
d’une climatisation, d’une ventilation ;

- quatre chambres à quatre lits correspondant à la 3ème catégorie disposant


d’une climatisation, et d’une ventilation ;

- un apatam climatisé et ventilé comportant 08 lits.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
30
 Bloc opératoire
Situé à une cinquantaine de mètres de l’unité d’hospitalisation, il est constitué
de :
- un hall d’admission ;

- une salle de garde ;

- un vestiaire ;

- un hall de préparation des chirurgiens ;

- trois salles opératoires ;

- une salle de réveil ;

- un bureau de surveillant d’unité ;

- une salle de stérilisation ;

- un magasin pour le stockage du matériel médico- chirurgical

 Unité des urgences chirurgicales


Elle est la porte d’entrée principale des patients et est située dans le même
bâtiment que l’unité des urgences médicales. On y reçoit toutes les urgences
chirurgicales exceptées les traumatismes crâniens. L’unité des urgences
chirurgicales dispose d’une salle d’accueil avec 03 box de surveillance, d’une
salle de soins, et d’une salle d’observation de 08 lits.
 Unité de consultation externe
L’unité de consultation externe est logée dans le bâtiment affecté aux
consultations externes, on y reçoit des patients pour le contrôle post operatoire,
des patients dont l’état permet une prise en charge en ambulatoire.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
31
2.2. Type et période d’étude
Nous avons mené une étude descriptive analytique à collecte rétrospective
d’une période de 10 ans soit du 1er Janvier 2009 au 31 décembre 2018.

2.3. Population d’étude


Tous les patients âgés de zéro à 15 ans hospitalisés dans le service de chirurgie
du CHU-CDG pour pleurésie ont constitué notre population d’étude.
 Critères d’inclusion
Nous avons retenu tous les patients ayant présenté des arguments cliniques,
radiologiques et ou échographiques de pleurésie.
 Critères de non inclusion
Ont été exclus les patients dont les dossiers physiques avaient des
renseignements cliniques incomplets et ou des clichés radiologiques
ininterprétables.

2.4. Outil et méthode de collecte des données


Pour chaque enfant inclus dans l’étude, une fiche anonyme de collecte des
données a été remplie. Les données ont été recueillies à partir des données
cliniques, des registres des consultations externes, des fiches de suivi des
consultations externes et les accompagnants des patients.

2.5. Variables d’étude


Notre étude a retenu pour chaque patient les données suivantes:

- l’identité du patient ;
- les antécédents ;
- le délai de consultation ;
- le motif de consultation ;
- les signes cliniques ;
- les signes para cliniques ;

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
32
- les modalités du traitement ;
- la durée d’hospitalisation ;
- les suites thérapeutiques.

2.6. Analyse des données


Les données recueillies ont été saisies et traitées sur micro-ordinateur et
l’analyse des données a été faite à l’aide des logiciels SPHINX version 5, SPSS
version 21 et Excel 2013.

2.7. Considérations éthiques et déontologiques


L’anonymat et la confidentialité des informations recueillies dans le cadre
de l’étude ont été préservés.

2.8. Définitions
 Nourrisson : Est considéré comme nourrisson, tout patient dont l’âge est
compris entre 28 jours et 24 mois ;
 Petit enfant: Tout patient dont l’âge est compris entre 24 mois à 72 mois
(6 ans) ;
 Grand enfant : Tout patient dont l’âge est compris entre 6 ans et 12 ans ;
 Adolescent : tout enfant d’enfant l’âge est compris entre 12 ans et 15 ans ;
 Succès d’une ponction pleurale évacuatrice : Le résultat d’une ponction
évacuatrice est considéré comme succès lorsque les critères suivants sont
respectés.
 Critères cliniques :
- Amendement des signes de détresse respiratoire après évacuation ;
- amendement de la toux après évacuation;
- saturation périphérique en oxygène après évacuation pleurale supérieure
ou égale à 95%.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
33
 Critères radiologiques

Retour complet ou quasi complet à la paroi du parenchyme pulmonaire à la


radiographie pulmonaire de contrôle après ponction évacuatrice.

 Echec d’une ponction pleurale évacuatrice : le résultat d’une ponction


évacuatrice est considéré comme échec lorsqu’il :
- ne remplit pas les critères de succès sus-cités ;
- s’agit d’une ponction blanche.

Est considérée comme ponction blanche, toute ponction pleurale évacuatrice


d’une pleurésie confirmée radiologiquement dont la ponction avec un trocart de
bon calibre n’a pas ramené un liquide pleural.

 Succès d’un drainage pleural : le résultat d’un drainage pleural est


considéré comme succès lorsqu’il remplit les critères suivants :
 Critères cliniques :
- amendement des signes de détresse respiratoire après drainage ;
- amendement de la toux après drainage;
- saturation périphérique en oxygène après drainage pleural supérieure ou
égale à 95%.
 Critères radiologiques

Retour complet ou quasi complet à la paroi du parenchyme pulmonaire à la


radiographie pulmonaire de contrôle après drainage pleural.

 Rechute d’une pleurésie : c’est la reconstitution immédiate de


l’épanchement pleural liquidien après succès d’un drainage pleural ou
d’une ponction pleurale évacuatrice.
 Délai de consultation : c’est le temps entre le début de la symptomatologie
et l’admission dans le service de chirurgie pédiatrique du CHUP-CDG.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
34
RESULTATS
3. Résultats

3.1. Aspects épidémiologiques

3.1.1. Fréquence et incidence hospitalières

Durant la période d’étude nous avons colligé 124 cas de pleurésies. Treize cas
ont été exclus pour dossier clinique incomplet. Ce qui donne un effectif total
retenu de 111 cas. Pendant cette même période, 25206 patients ont été hospitalisés
dans le service de chirurgie du CHUP-CDG. Les pleurésies représentaient de ce
fait 0,44% des hospitalisations.

L’effectif des 111 cas sur la période de 10 ans donne une incidence hospitalière de
11,1 cas par an. La répartition annuelle des patients hospitalisés pour pleurésie au
CHUP-CDG est présentée par la figure 6.

25 23

20
15
15
Effectif

12
11
10 10
9
10

4 4
5
2

0
2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020
effectif
Linéaire (effectif) Année

Légende : Linéaire (effectif) : Courbe de tendance

Effectif : effectif annuel

Figure 6: Répartition annuelle des patients hospitalisés pour pleurésie au


CHUP-CDG

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
35
Au cours des 10 ans, l’incidence a présenté une irrégularité mais d’une façon
globale la tendance de l’incidence est haussière.

3.1.2. Fréquence saisonnière

Au cours de l’année, la répartition du nombre de cas n’est pas uniforme. La


répartition mensuelle des malades est résumée dans la figure 7.
16 14
14 12 12
11 11 11
12 10
9
10
Nombre de cas

7
8 6
5
6 4
4
2
0

Mois

Figure 7:Répartition mensuelle des patients hospitalisés pleurésie au CHUP-


CDG.
Le premier trimestre a enregistré le plus de cas, soit 34,2% des cas de pleurésies.

3.1.3. Age

L’âge moyen des patients était de 57,4 mois avec des extrêmes de 1 et 168 mois.
La répartition des patients en fonction des tranches d’âge est illustrée dans le tableau
I.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
36
Tableau I:Répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-CDG en
fonction des tranches d’âge (N=111)

Tranches d’âge Effectif Pourcentage (%)

Nourrisson 37 33,3

Petit enfant 38 34,2

Grand enfant 14 12,6

Adolescent 14 12,6

TOTAL 111 100

3.1.4. Sexe

Soixante-sept patients étaient de sexe masculin, soit 60,4% et 44 de sexe féminin


(39,6%), soit un sex-ratio de 1,5.

3.2. Aspects cliniques

3.2.1. Délai de consultation

Le délai moyen de consultation était de 14 jours avec des extrêmes de 4 jours et


30 jours. Trente-et-un patients soit 27,9% des cas ont consulté dans les 7 premiers
jours d’évolution de la maladie. Les autres, 80 patients (72,1%), ont consulté au-delà
de 7 jours.

3.2.2. Données anamnestiques

L’interrogatoire des patients avait noté que 14 patients, soit 12,6%, ont eu un
épisode récent d’infection respiratoire traité dans un centre de santé. La nature du
traitement n’avait pas pu être précisée. L’interrogatoire avait également trouvé:
 Signes fonctionnels

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
37
La répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-CDG en
fonction des signes fonctionnels a été résumée dans le tableau II.

Tableau II: Répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-CDG


en fonction des signes fonctionnels

Signes fonctionnels Effectif Pourcentage (%)

Toux 78 70,3

Dyspnée 66 59,5

Hyperthermie 50 45

Douleur thoracique 32 28,8

Douleur abdominale 6 5,4

Vomissements 6 5,4

Diarrhée 5 4,5

Parmi les signes fonctionnels, la toux, la dyspnée et l’hyperthermie ont été les
plus fréquents et constituaient les principaux motifs de consultation.

 Antécédents personnels / terrain


Neuf patients ont présenté un antécédent ou un terrain pathologique soit 7,2% des
cas. La figure 8 montre la répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au
CHUP-CDG en fonction des antécédents.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
38
3,5
3
3 3
2,5
Effectif

2 2,7% 2,7%
1,5
1 1 1 1
0,5
0,9% 0,9% 0,9
0
Malnutrition Infection à Drépanocytose Otite avec Traumatisme
VIH otorrhée thoracique
Antécédents personnels / terrain

Figure 8:Répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-CDG en


fonction des antécédents personnels / terrain
Nous observons une prépondérance de la malnutrition et de la drépanocytose.

3.2.3. Signes généraux

L’examen général à l’entrée trouvait par ordre de fréquence, une hyperthermie


chez 95 patients (85,6%), une altération de l’état général chez 38 (34,2%), une
dénutrition chez 3 patients (2,8%), et une déshydratation chez 2 patients (1,8%).

3.2.4. Signes physiques

La répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-CDG en fonction


des principaux syndromes et signes physiques à l’examen de l’appareil
pleuropulmonaire a été présentée par le tableau III.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
39
Tableau III: Répartition patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-CGDG
selon les principaux syndromes et signes physiques

Syndrome / Signes physiques Effectif Pourcentage (%)

Syndrome d'épanchement pleural


103 92,8
liquidien

Détresse respiratoire 33 29,7

Syndrome de condensation
18 16,2
pulmonaire

Syndrome d'épanchement pleural


2 1,8
mixte

Ballonnement abdominal 2 1,8

Le syndrome d’épanchement pleural liquidien était le syndrome prédominant.


Chez les 18 patients qui présentaient le syndrome de condensation pulmonaire, 10
avaient une pleuropneumopathie bactérienne et 8 une staphylococcie
pleuropulmonaire.

3.2.5. Pathologies associées

Quatorze patients soit 12,6% avaient une pathologie associée. Le tableau IV


présente la répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-CDG selon
les pathologies associées.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
40
Tableau IV: Répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-CDG
selon les pathologies associées (n= 14)

Pathologies associées Effectif Pourcentage (%)

Epanchement péricardique 7 50,3

Abcès des parties molles thoraciques 1 7,1

Candidose buccale 1 7,1

Corps étranger des voies aériennes


1 7,1
supérieures

Coxarthrite 1 7,1

Otite moyenne aigue 1 7,1

Traumatisme ouvert du thorax 1 7,1

Néphropathie 1 7,1

Total 14 100

L’épanchement péricardique était la pathologie associée la plus fréquente.

3.3. Aspects paracliniques

3.3.1. Imagerie médicale

 Radiographie pulmonaire
La radiographie pulmonaire à l’admission mettait en évidence des images
d’opacités hydriques sans bronchogramme aérique chez tous les patients. Ces
images d’épanchement étaient localisées à droite chez 64 patients (57,7%), à gauche
chez 45 patients (40,5%) et bilatérales chez 2 patients (1,8%). Le détail des signes
radiologiques à l’admission est donné par le tableau V.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
41
Tableau V: Répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-CDG

en fonction des signes radiographiques

Résultat de la radiographie pulmonaire Effectif Pourcentage (%)

Epanchement pleural de grande abondance 82 73,9

Epanchement pleural de moyenne abondance 14 12,6

hydropneumothorax 13 11,7

Opacités alvéolo-interstitielles 7 6,3

Epanchement pleural de petite abondance 4 3,6

Cloisonnement 2 1,8

Image d'emphysème pulmonaire 1 0,9

Selon l’abondance de l’épanchement pleural, la pleurésie de grande abondance


était celle qui prédominait.

La ligne de Damoiseau était bien individualisée chez les patients qui présentaient
un épanchement de moyenne abondance.

 Echographie pleurale

Devant la suspicion clinique et radiologique d’un épanchement cloisonné, une


échographie thoracique a été réalisée chez 21 patients (18,9%). Cette échographie a
montré 15 cas de pleurésies libres (74,4%) et 6 cas de pleurésies enkystées (26,6%)
dont une associée à une pachypleurite.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
42
3.3.2. Biologie

3.3.2.1. Analyse du liquide pleural

 Aspect macroscopique du liquide pleural

L’aspect macroscopique du liquide a été précisé chez 99 patients. La répartition


des patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-CDG selon l’aspect
macroscopique du liquide pleural est présentée par le tableau VI.

Tableau VI: Répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-CDG


selon l’aspect macroscopique du liquide pleural (n=99)

Aspect macroscopie du
Effectif Pourcentage (%)
liquide pleural

Purulent 83 83,8

Jaune citrin 15 15,2

Séro-hématique 1 1

TOTAL 99 100

L’analyse macroscopique du liquide pleural a montré que l’aspect purulent était


le plus fréquent (pleurésie purulente) suivi de l’aspect jaune citrin (pleurésie
sérofibrineuse).

 Analyse biochimique

L’analyse biochimique a été réalisée chez 19 patients, soit 17,1%. Le Rivalta


était positif chez 16 malades (84,2%) et négatif chez 3 patients (15,8%).

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
43
 Etude cytologique

L’étude cytologique du liquide pleural a été réalisée chez 28 patients, soit 25,2%.
Le tableau VII montre la répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au
CHUP-CDG en fonction de la cytologie du liquide pleural.

Tableau VII: Répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-


CDG en fonction de la cytologie du liquide pleural (n=28)
Cytologie Effectif Pourcentage (%)
Prédominance neutrophile 17 60,7
Elevée Prédominance lymphocytaire 7 25

Prédominance éosinophile 3 10,7

Normale 1 3,6
Total 28 100

La cytologie du liquide pleural était élevée à prédominance neutrophile dans la


majeure partie des cas.

 Etude bactériologique du liquide

La recherche bactériologique dans le liquide pleural a été faite chez 53 patients


(47,7%). Elle était positive chez 16 patients soit 30,2% et négative chez 37 malades,
soit 69,8%. Le tableau VIII montre la répartition des patients hospitalisés pour
pleurésie au CHUP-CDG selon le germe isolé.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
44
Tableau VIII: Répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au
CHUP-CDG selon le germe isolé (n = 16)

Germes isolés Effectif Pourcentage (%)

Staphylococcus aureus 8 50

Escherichia coli 3 18,7

Candida albicans 1 6,3

Streptococcus sp 1 6,3

Streptocoque multi résistant 1 6,3

Pseudomonas aeruginosa 1 6,2

BAAR 1 6,2

TOTAL 16 100

On constate une fréquence plus élevée du staphylococus aureus.

3.3.2.2. Examens phtisiologiques

La recherche de BAAR dans les crachats a été faite chez 6 patients. Un patient
était positif, les autres étaient négatifs;

L’intradermoréaction à la tuberculine a été réalisée chez 2 patients et était


revenue positive chez un malade et négative chez l’autre ;

Le GeneXpert a été réalisée chez un patient et était revenu négatif.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
45
3.3.2.3. Examens hématologiques

 Hémogramme
L’hémogramme a été réalisée chez 101 patients soit 91%. Elle a permis de trouver
une hyperleucocytose chez 86 patients (85,1%). Parmi cet effectif,
l’hyperleucocytose était à prédominance neutrophile chez 74 patients (86%) et
lymphocytaire chez 12 patients (13,9%).

Par ailleurs, 92 patients présentaient une anémie, soit 91,1%. Le tableau IX présente
la répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-CDG en fonction du
type d’anémie.

Tableau IX: Répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-CDG


en fonction du type d’anémie (n = 92)
Type d’anémies Effectif Pourcentage (%)
Normocytaire Normochrome 45 55,5
Anémie modérée Normocytaire hypochrome 11 13,6
Microcytaire Normochrome 11 13,6
Microcytaire Hypochrome 14 17,3

Normocytaire Normochrome 3 27,3


Anémie sévère Normocytaire hypochrome 3 27,3
Microcytaire Hypochrome 5 45,4
Total 92 100

L’anémie modérée était la plus fréquente.

 Hémoculture

L’hémoculture réalisée chez 5 patients, était négative chez 4 malades et positive


au Klebsiella pneumoniae chez un malade.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
46
3.3.2.4. Examens biochimiques du sang

La C-reactive protein, réalisée chez 9 malades, était élevée dans tous les cas.

L’ionogramme sanguin a été réalisé chez 82 patients soit 73,9%. Chez 20


patients (24,4%), il y avait des troubles ioniques. La répartition des patients en
fonction des troubles ioniques est présentée par le tableau X.

Tableau X: Répartition des patients des patients hospitalisés pour pleurésie au


CHUP-CDG en fonction des troubles ioniques

Troubles ioniques Effectif Pourcentage (%)

Hypocalcémie 11 55

Hyponatrémie 9 45

Hypokaliémie 6 30

Hypoprotidméie 3 15

Hypoglycémie 1 5

3.3.2.5. Examen virologique

La sérologie rétrovirale a été demandée chez 8 malades. Parmi ces patients, un


était positif au VIH 1 et les autres négatifs.

3.4. Aspects thérapeutiques

3.4.1. Traitement médical

Tous les patients ont bénéficié de la prise d’une voie veineuse et de


l’instauration :
- D’une antibiothérapie

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
47
Tous les patients ont eu une antibiothérapie. Cette antibiothérapie était faite à
base d’une bêtalactamine seule ou associée à un aminoside ou à un imidazolé. Le
tableau XI résume la répartition des patients hospitalisés pour pleurésie en
fonction des molécules d’antibiotiques administrées.

Tableau XI: Répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-CDG


en fonction des molécules d'antibiotiques
Molécules Effectif Pourcentage (%)

Ceftriaxone + gentamycine 35 31,5

Ceftriaxone + gentamycine + métronidazole 30 27

Ceftriaxone + métronidazole 16 14,4

Ceftriaxone 15 13,5

Amoxicilline-acide clavulanique 6 5,4

Amoxicilline-acide clavulanique + 3 2,7


métronidazole

Amoxicilline-acide clavulanique + 2 1,8


gentamycine

Antituberculeux 1 0,9

Cloxacilline 1 0,9

Oxacilline 1 0,9

Oxacilline +Gentamycine 1 0,9

L’association ceftriaxone + gentamycine était la plus administrée suivie de


l’association ceftriaxone + gentamycine + métronidazole.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
48
Par ailleurs, un patient séropositif a eu un traitement antirétroviral selon le schéma
ABC+3TC+EFV et d’une prophylaxie au cotrimoxazole.

- Corticothérapie

Dix-sept patients ont eu une corticothérapie, soit 15,3% des cas. Les molécules
de corticoïdes utilisées dans cette corticothérapie sont présentées dans le tableau XII.

Tableau XII: Répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-CDG


en fonction de la molécule de corticoïde administrée

Molécules Effectif Pourcentage (%)

Hémisuccinate
6 5,4
d’hydrocortisone

Betamethasone 4 3,6

Hydrocortisone 2 1,8

Prednisone 2 1,8

Dexamethasone 1 0,9

Methylprednisolone 1 0,9

Prednisolone 1 0,9

L’hémisuccinate d’hydrocortisone était la molécule la plus utilisée.

La durée moyenne de la corticothérapie était de 4 jours avec des extrêmes de 1 jour


et 8 jours. Cette corticothérapie a été instaurée en pré et poursuivie en post-drainage
chez 10 patients, soit 58,8%. Chez les 7 autres patients (41,2%), elle a été mise en
route en post-drainage.

D’autres anti-inflammatoires ont été utilisés chez 3 patients, soit 2,7%.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
49
3.4.2. Traitement chirurgical

3.4.2.1. Modalités thérapeutiques

Le traitement chirurgical a consisté en deux modalités :

- une ponction pleurale évacuatrice : Elle a été indiquée chez 40 patients, soit
36%.
- un drainage pleural : Il a été pratiqué chez 96 patients, soit 86,5%.

3.4.2.2 Ponction pleurale évacuatrice

La ponction pleurale évacuatrice a été réalisée chez 40 patients, soit 36%. Elle a
été réalisée dans la salle de pansement du bloc opératoire chez 29 patients (72,5%)
et aux urgences chirurgicales chez 11 patients (27,5%).

 Difficultés

Chez ces patients, les difficultés rencontrées lors de la ponction évacuatrice étaient
dominées par les pleurs (chez 27patients soit 67,5%), l’agitation (chez 17 patients
soit 42,5%) et la difficulté à trouver un trocart de bon calibre rencontrés chez 32
patients (80%).

 Indications
- Selon l’abondance de l’épanchement pleural

Le tableau XIII présente la répartition des patients chez qui une ponction
évacuatrice a été pratiquée selon l’abondance de l’épanchement pleural.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
50
Tableau XIII : Répartition des patients ponctionnés au CHUP-CDG en fonction
de l'abondance de l’épanchement (n= 40)
Abondance de l’épanchement Effectif Pourcentage (%)
Grand abondance 30 75
Moyenne abondance 3 7,5
Petite abondance 3 7,5
Hydropneumothorax 3 7,5
Epanchement cloisonné 1 2,5
Total 40 100

La ponction pleurale évacuatrice a été plus indiquée chez les patients présentant un
épanchement de grande abondance.
- Selon l’âge des patients

La ponction pleurale évacuatrice a été pratiquée chez les patients de tout âge. La
figure 6 montre la répartition des patients ponctionnés en fonction de l’âge.

14

12
13
10 12
32,5%
Effectif

8 30%
8
6 7
20%
4
17,5%
2

Nourrissons Grand enfants Petit enfants adolescents


Tranches d'âge

Figure 9: Répartition des patients ponctionnés pour pleurésie au CHUP-CDG


selon les tranches d'âge

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
51
La ponction pleurale évacuatrice a été plus pratiquée chez les nourrissons.

 Conditions de réalisation

La ponction pleurale évacuatrice ayant été la plus pratiquée chez les nourrissons,
elle avait nécessité une contention par les accompagnants chez 31 patients soit
77,5%, chez les autres une contention n’était pas nécessaire. Chez 2 patients (5%) il
y a eu une infiltration locale d’anesthésique, et chez un patient, une prémédication à
l’atropine a été réalisée. Il n’y a pas eu d’anesthésie générale ni l’administration d’un
antalgique particulier.

 Incidents / accidents

Lors de la ponction pleurale évacuatrice des incidents sont survenus. Parmi ces
incidents, l’hémorragie était survenue chez 5 patients soit 12,5%, l’accès de dyspnée
chez 4 patients (10%) et le pneumothorax iatrogène chez 2 patients (5%).

 Résultats immédiats

L’examen clinique et radiologique après ponction évacuatrice avait permis de


conclure à un succès chez 12 patients (30%) et un échec chez 28 patients (70%).

3.4.2.3 Drainage pleural

Quatre-vingt et seize patients ont eu un drainage pleural ce qui représentait


86,5%. La durée moyenne du drainage était 14 jours avec des extrêmes de 2 jours et
45 jours.

 Difficultés

Les principales difficultés rencontrées lors du drainage pleural étaient le


problème de disponibilité des drains thoraciques de calibre adapté rencontré chez 34
patients (35,4%) et l’absence de système de vide mural pour l’aspiration continue.
Ainsi, parmi ces patients drainés, 50 ont eu une aspiration discontinue (52,1%), le

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
52
reste des patients n’ont pas eu d’aspiration. Le nombre moyen d’aspiration était de
4 avec des extrêmes de 1 et 8 fois.

 Indications
- Selon l’abondance de l’épanchement

Le tableau XIV présente la répartition des patients drainés selon l’abondance de


l’épanchement.

Tableau XIV: Répartition des patients drainés pour pleurésie au CHUP-CDG


selon l’abondance de l’épanchement (n = 96)

Abondance de l’épanchement Effectif Pourcentage (%)

Epanchement de grande abondance 73 76

Epanchement de moyenne abondance 11 11,5

Hydropneumothorax 10 10,5

Epanchement de petite abondance 1 1

Epanchement cloisonné 1 1

TOTAL 96 100

Les épanchements de grande abondance étaient les plus drainés.

- Selon l’âge des patients

La figure 10 montre la répartition des patients drainés selon les tranches d’âge.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
53
50
45
40 43
35 44,8%
Effectif

30
25
20 23
15 18
24%
10 18,7% 12
5 12,5%
0
Nourrissons Grand enfants Petit enfants Adolescents
Tranches d'âge

Figure 10: Répartition des patients drainés pour pleurésie au CHUP-CDG en


fonction des tranches d'âge
Le drainage pleural a été le plus pratiqué chez les nourrissons.
 Conditions de réalisation
Les drainages pleuraux ont été pratiqués au bloc opératoire sous anesthésie
générale chez tous les patients.
 Incidents / accidents

Lors du drainage pleural des patients, des incidents sont survenus. Le tableau XV
montre la répartition des patients en fonction des incidents survenus lors du drainage.

Tableau XV: Répartition des patients hospitalisés pour pleurésie en fonction des
incidents survenus lors du drainage

Incidents survenus Effectif Pourcentage (%)

Chute accidentelle du drain 10 10,4

Malposition du drain 7 7,3

TOTAL 17 100

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
54
Ces incidents, associés à certaines difficultés ont entrainé des reprises de drainage
chez certains patients. Ainsi, 26 ont eu un drainage itératif (26,3%). Chez 25 patients
(96,2%), le drainage a été réalisé deux fois et chez un patient (3,8%), il a été pratiqué
trois fois. La répartition des patients selon les motifs de reprise de drainage a été
présentée par la figure 9.

3; 11,5%
6; 23,1%

7; 26,9%
Réchute de la pleurésie
10; 38,5%
Chute accidentelle du drain
Malposition du drain
Drain de petit calibre

Figure 11 : Répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au CHUP-CDG


selon le motif de reprise de drainage (n = 26)
La chute accidentelle du drain était de loin le motif de drainage itératif le plus
fréquent. Quant au motif « drain de petit calibre », il s’agissait de drainage non
efficace pour cause du calibre petit du drain. Celui-ci a alors été changé par un drain
de calibre supérieur.

 Résultats

L’examen clinique et radiologique après drainage nous a permis de conclure à un


succès chez tous les patients drainés.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
55
3.4.3. Kinésithérapie respiratoire

La kinésithérapie respiratoire a été réalisée chez 4 patients, soit 3,6% avec moins
de 5 séances de rééducation pour chaque malade.

3.5. Aspects évolutifs

 Durée d’hospitalisation

Tous les patients n’ont pas pu bénéficier du traitement jusqu’à la sortie autorisée
par l’équipe médicale. Deux patients sont sortis contre avis médical. Il s’agissait de
deux patients qui présentaient un tableau de pleurésie de moyenne abondance chez
l’un, et de petite abondance chez l’autre. Cliniquement ils présentaient tous une toux
et une fébricule, un bon état général avec un syndrome d’épanchement liquidien
pleural gauche. Le motif de la décharge était le manque de moyens financiers.

Dans l’ensemble, la durée moyenne d’hospitalisation était de 18 jours avec des


extrêmes de 3 jours et 63 jours.

 Etat au dernier contrôle

Dix-huit patients se sont présentés à la consultation de contrôle. Tous ont


bénéficié d’un examen clinique et il était normal chez 14 patients (77,8%), deux
patients (11,1%) présentaient une dyspnée, un patient (5,5%) une hyperthermie et
un autre (5,5%) une toux. Certains parents des patients n’ayant pas respecté le
rendez-vous (31 patients, soit 27,9%) ont assuré que leurs enfants étaient en bon état
clinique lorsque nous les avons joint au téléphone. Deux autres patients sont décédés
à domicile. Nos tentatives de joindre les 60 autres patients ont été infructueuses.

La radiographie pulmonaire réalisée chez tous les patients à la consultation de


contrôle, était normal chez 16 patients. Un patient présentait une pachypleurite et un
autre un enkystement pleural.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
56
 Complications

Douze patients avaient présenté des complications. Les complications


diagnostiquées au cours de l’hospitalisation associées à celles décelées au cours du
dernier contrôle, nous ont permis de faire un récapitulatif des complications dans le
tableau XVI.

Tableau XVI: Répartition des patients hospitalisés pour pleurésie au

CHUP-CDG en fonction des complications (n = 12)


Complications Effectif Pourcentage (%)
Enkystement pleural 7 6,3

Pneumothorax iatrogène 2 1,8

Pachypleurite 2 1,8

Emphysème pulmonaire 1 0,9

L’enkystement était de loin la complication la plus fréquente.

Le recul moyen chez les patients vus à la consultation de contrôle était de 3 mois.

 Statut final

Nous avons notifié 3 cas de décès. De ce fait, la mortalité représentait 2,7% des
cas. Parmi ces décès, l’un est survenu au cours de l’hospitalisation. Il s’agissait d’un
nourrisson de 48 mois qui présentait à l’admission une toux, une dyspnée et une
hyperthermie. Son état général était altéré, il y avait un syndrome d’épanchement
pleural et une détresse respiratoire. La radiographie avait présenté un épanchement
droit de grande abondance. En cours d’hospitalisation avant la prise en charge
chirurgicale le décès est survenu dans un tableau de sepsis.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
57
Pour les deux autres décès, ils sont survenus après l’hospitalisation, à domicile et le
contexte n’a pas pu être précisé.

L’évolution était favorable chez 96 patients, soit 86,5%, nous avons notifié 3 cas de
décès (2,7%) et 12 cas de complications (11,8).

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
58
DISCUSSION
4. COMMENTAIRES ET DISCUSSION

4.1. Limites et contraintes de l’étude


Durant notre étude nous avons été confrontés à plusieurs limites et contraintes
telles que :
- l’état endommagé de certains dossiers avec amputation d’informations
utiles ;
- l’absence de certaines informations dans les dossiers médicaux et les
registre de consultation externe ;
- les difficultés économiques et l’éloignement géographique du domicile de
certains patients n’ont pas permis le respect du rendez-vous de contrôle
postopératoire ; ce non-respect du rendez-vous de contrôle par ces patients
nous a contraint à les appeler par téléphone pour obtenir des
informations complémentaires;
- la fiabilité des informations obtenues par appel téléphonique.
Malgré ces limites et contraintes inhérentes au caractère rétrospectif de notre
étude, nous sommes parvenus à des résultats qui nous ont permis de faire des
commentaires et de mener une discussion.

4.2. Aspects épidémiologiques

4.2.1. Fréquence et incidence hospitalières

 Fréquence hospitalière
Dans notre étude, la fréquence hospitalière était de 0,4% des hospitalisations.
Cette fréquence relativement faible s’explique par le fait que la pleurésie
purulente est généralement une complication des pneumopathies bactérienne et
elle survient dans un contexte d’échec de la prise en charge de celles-ci [29].
Aussi, le problème d’accessibilité géographique et financière du CHUP-CDG a
pu contribuer à réduire le nombre de patients y admis pour pleurésie. Des

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
58
fréquences similaires avaient été déjà trouvées par Kouéta et Garba qui
rapportaient respectivement 0,6% et 1,04% [18,24].
 Incidence hospitalière
Dans notre série, l’incidence annuelle était de 11,1 cas par an. Cette incidence
légèrement supérieure à celle qu’avaient trouvée Kouéta et al. Dans leur étude,
Kouéta et al. rapportaient une incidence annuelle de 9 cas par an [18]. Bien que
cette incidence soit faible, on note une augmentation de l’incidence annuelle sur
les 10 ans. Ces dernières années, une augmentation de l’incidence de la pleurésie
est constatée aussi bien dans les pays en voie de développement que dans les pays
développés [2,6,13,18,19,21–23]. Ainsi, Kouéta au Burkina Faso et Alao au Niger
trouvaient respectivement dans leurs séries une augmentation de 27% à 38% entre
2007 et 2009, et 12,7% à 26,8% entre 2004 et 2007 [2,18]. En occident, Liese,
Mahon et Masson avaient noté respectivement une augmentation de 14/1 000 000
à 18/1 000 000 d’enfants entre 2010 et 2017, un accroissement de 1 / 100 000 à
10 / 100 000 enfants entre 1998 et 2012, et une progression de 1/100 000 à 5,8/100
000 enfants entre 2000 et 2009.
Cette recrudescence serait due d’une part, à la virulence et à la résistance des
bactéries aux antibiotiques et d’autre part à des facteurs propres à l’hôte que sont
essentiellement le jeune âge, la malnutrition, l’immunodépression et la mauvaise
couverture vaccinale contre les principaux germes en cause [2,18,19,21].

4.2.2. Fréquence saisonnière

Dans notre étude, nous avons noté une prédominance des pleurésies durant le
premier trimestre de l’année avec 34,2% des cas durant cette période. Dans notre
pays, cette période de l’année correspond à la période où l’harmattan avec ses
vents secs et froids favorise non seulement la fragilisation de la muqueuse
rhinopharyngée en l’asséchant, mais aussi la propagation des agents infectieux à
tropisme respiratoire. Cette influence saisonnière a également été rapportée par
certains auteurs tels que Kouéta, Thiam et Dass [9,18,35].

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
59
4.2.3. Age

L’âge moyen des patients dans notre série était de 57,4 mois. Cette moyenne
est proche de celle trouvée par Thiam et al. mais, légèrement supérieure à celle de
Kouéta et al. Ces deux auteurs rapportaient respectivement dans leurs études, une
moyenne d’âge de 59,1 mois et 50 mois [18,35].

La tranche d’âge des petits enfants était la plus représentée avec 34,2%. Ce
résultat est différent de ceux de Kouéta et al. et Garba qui avaient rapporté une
proportion plus importante de nourrissons avec respectivement 49,4% et
36%[18,24]. [18], qui trouvaient une proportion plus importante (49,4%), et celui
de Garba qui avait rapporté une proportion moins importante (36%) [24]. Cette
prédominance des nourrissons s’expliquerait par la plus grande susceptibilité du
nourrisson aux infections du fait de son immaturité immunitaire.

4.2.4. Sexe

Nous avons noté une prédominance masculine avec 60,4% et un sex-ratio de


1,5. La prédominance masculine a beaucoup été rapportée dans la littérature sans
aucune explication substantielle [2,18,24,32,34].

4.3. Aspects cliniques

4.3.1. Délai de consultation

Dans notre étude nous avons noté un retard à la consultation. En effet, le délai
moyen de consultation était de 14 jours (extrêmes de 4 jours et 30 jours) et 72,1%
des patients ont consulté au-delà de 7 jours d’évolution de la maladie. Ce retard a
aussi été rapporté par Garba et Thiam qui notaient respectivement un délai moyen
de 21,02±18,24 jours et 21 jours [24, 34]. Dans l’étude de Thiam et al, le délai
était supérieur à 7 jours chez 80,6% des patients.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
60
Par ailleurs, le délai de consultation est largement supérieur à ceux des auteurs
occidentaux. Kyrie et Krenke notaient respectivement un délai moyen de
consultation de 7 jours et 9 jours [16, 29].
Cette différence pourrait s’expliquer par le problème d’accessibilité géographique
et financière des hôpitaux dans notre contexte, l’auto-médication très répandue et
souvent le recours aux guérisseurs traditionnels.

4.3.2. Données anamnestiques

 Signes fonctionnels
Le signe fonctionnel le plus fréquemment rencontré dans notre étude était la
toux avec 70,3% suivie de la dyspnée (59,5%) et de la fièvre (45%). Ces trois
signes s’associant le plus souvent ont été rapportés à des proportions variées dans
la littérature. Dans la série de Kouéta et al., la fièvre était la plus fréquente avec
82% suivie de la toux et de la dyspnée avec respectivement 72% et 52% [18]. Ces
trois signes, fièvre, toux et dyspnée avaient également été trouvé par Sakran avec
des fréquences respectives de 98%, 94% et 83% [28]. Cette triade constitue la
triade caractéristique de la staphylococcie pleuropulmonaire [18] et montre qu’un
seul signe constitue rarement un motif de consultation.
 Antécédents / terrain
Une malnutrition et une drépanocytaire ont été trouvées à une même proportion
de 2,7% dans notre étude. Ce taux de malnutrition est très faible comparée à ceux
de Kouéta et Garba qui rapportaient respectivement 47% et 34% de cas de
malnutrition[18,24]. Cette différence s’expliquerait par le fait que notre étude a
été menée dans un service de chirurgie. Dans les services de chirurgie, la
recherche de la malnutrition n’est pas toujours systématique et des cas de
malnutrition ont pu être omis.
La malnutrition entraine une hypoprotidémie responsable d’une baisse de
l’immunité. De ce fait, la malnutrition tout comme la drépanocytose, est citée dans
de nombreuses études comme étant un facteur favorisant de la pleurésie [2,10,18].

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
61
4.3.3. Signes généraux

L’examen général des patients de notre série à l’entrée trouvait principalement


une hyperthermie (85,6%) et une altération de l’état général (34,2%). Alao et al.
trouvaient une fièvre et une altération de l’état général à des proportions plus
importantes de l’ordre de 76,1% et 74,6% [2]. L’altération de l’état général est le
reflet du retard de consultation et de l’état septique des patients.

4.3.4. Signes physiques

Dans notre série, l’examen physique à l’entrée avait trouvé :

 un syndrome d’épanchement pleural liquidien

Ce syndrome était présent chez 92,8% des patients. Ce résultat est similaire à ceux
de Alao et Kouéta qui rapportaient respectivement 91,5% et 96,5% [2,18]. En
effet, le syndrome d’épanchement pleural est un syndrome caractéristique de la
pleurésie. Il est le reflet de la présence d’une collection liquidienne dans l’espace
pleural. Mais, du fait de la petite abondance de l’épanchement chez certains
patients, ce syndrome n’a pas pu être mis en évidence cliniquement.

 une détresse respiratoire

Ce syndrome était présent chez 29,7% des patients. Ce résultat est supérieur à
celui que rapportaient Hamouda et al. dans leur étude (16,5%) [14]. Cependant il
est largement inférieur à ceux rapportés par Kouéta et Alao. Dans leurs séries,
Kouéta et Alao avaient trouvé respectivement une proportion de 90,6% et 64,2%
de patients présentant une détresse respiratoire.

La détresse respiratoire au cours de la pleurésie est un signe de retentissement.


Elle est due à l’effet compressif de l’épanchement qui entraine une gêne de la
mécanique ventilatoire. Certains facteurs comme la rapidité d’installation de
l’épanchement, l’état de tonicité des muscles respiratoires en place et la présence
ou pas d’une altération de l’état général pourraient aussi intervenir dans la

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
62
survenue de la détresse respiratoire. Ces facteurs pourraient expliquer l’écart de
proportion entre la détresse respiratoire et l’épanchement de grande abondance
dans notre série tout comme dans celle de Hamouda et al. Dans notre série,
l’épanchement de grande abondance représentait 73,9% des patients. Dans celle
de Hamouda et al., il représentait 37,8% des patients [14].

 Syndrome de condensation pulmonaire

Le syndrome de condensation pulmonaire était présent chez 16,2% des patients


de notre série. Kouéta et Alao trouvaient respectivement 26% et 43,7% de patients
présentant un syndrome de condensation [2,18].

Le syndrome de condensation est le reflet de la pneumopathie causale. Cette


pneumopathie n’est pas toujours présente au cours de la pleurésie. C’est ce qui
explique que le syndrome de condensation ne soit pas présent chez tous les
patients.

4.4. Aspects paracliniques

4.4.1. Imagerie médicale

Dans notre série, nous avons trouvé :


 A la radiographie pulmonaire
Nous avons trouvé une prédominance à droite de l’épanchement pleural (57,7%).
Cette observation est semblable à celles déjà faites par Kouéta et Becker. Dans
leurs études, Kouéta et Becker trouvaient respectivement 54% et 53,5% de
pleurésie droite [3, 18]. Cette prédilection du côté droit est due à la disposition
anatomique de la bronche souche droite qui continue pratiquement la direction de
la trachée et donc plus facilement atteint par les germes pathogènes lors de la
contamination par voie aérienne.
Par contre, Sakran et Garba trouvaient dans leurs séries, une prédominance de la
pleurésie à gauche avec respectivement 55% et 52% [24, 27]. Cette différence

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
63
pourrait s’expliquer par la taille de leurs populations d’étude relativement faible.
En effet, dans leurs séries, Sakran et Garba, avaient colligé respectivement 53 et
50 patients, ce qui a pu influencer les résultats.
En plus, la pleurésie de grande abondance était prédominant dans notre étude. Elle
était constatée dans 73,9% des cas. Ce même constat avait été fait par Garba qui
rapportait 78% [24]. Par contre, ce résultat est largement supérieur à celui de
Kouéta et al. qui trouvaient une proportion de 45% de pleurésie de grande
abondance. Cette différence s’expliquerait par le fait que l’étude de kouéta et al.
s’est mené dans un service de pédiatrie médicale et, la prise en charge des
pleurésies de grande abondance étant chirurgicale, beaucoup de patients ont dû
avoir été transférés en chirurgie.
La prédominance de l’épanchement de grande abondance serait due au retard de
consultation que connaissent les patients dans nos contrées qui entraine un retard
de diagnostic et du même coup un retard de prise en charge.
Par ailleurs, un hydropneumothorax a été noté chez 11,7% des patients dans notre
série. Ce résultat est semblable à celui de Dass et al. qui trouvaient 13,3% de
hydropneumothorax. Ce syndrome mixte serait dû à l’action du staphylocoque
[18].
 A l’échographie thoracique

Nous avons trouvé 26,6% cas de pleurésies enkystées dont une associée à une
pachypleurite. Chez Thiam et al., la proportion de pleurésie enkystée était moins
importante de l’ordre de 16,2%. Par contre, Il avait trouvé une plus grande
importante de pachypleurite (27,9%).

Ces complications sont le reflet du retard de prise en charge du au retard de


consultation dans nos contrées. Et l’échographie a été utile à localiser, elle sert aussi
à guider les ponctions ou drainages pleuraux.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
64
4.4.2. Biologie

4.4.2.1. Analyse du liquide pleural

 Examen macroscopique
A la macroscopie, l’aspect purulent du liquide pleural était prédominant avec
une fréquence de 81,8% des cas. Ce résultat est similaire à ceux de Kouéta et
Thiam qui trouvaient respectivement 81% et 80%. Cet aspect purulent du liquide
pleural est la résultante de la présence de débris leucocytaires.

 Examen bactériologique

Le diagnostic bactériologique des pleurésies de l’enfant permet non seulement


de guider l’antibiothérapie mais aussi d’assurer une surveillance épidémiologique
à l’ère des résistances bactériennes de plus en plus fréquente. Nous avons trouvé
une étiologie bactérienne dans 30,2% des ponctions pleurales de notre série. Des
études montrant un taux de positivité quasi similaire des ponctions pleurales ont
été menées au Burkina Faso, en Israël, en Finlande et en Australie par
respectivement Kouéta (25%), Sakran. (32%), Niemi (21%) et Strachan (33,12%)
[18,25,28,34]. Le faible taux de positivité de l’analyse bactériologique, pourrait
s’expliquer par le fort taux d’enfants ayant reçu des antibiotiques avant leur
hospitalisation. Aussi, la technique d’analyse influencerait le résultat. La
recherche d’antigènes solubles dans le liquide pleural et les techniques génétiques,
comme l’amplification génomique par polymerase chain reaction (PCR) des
germes suspectés sont plus rentable que la culture du liquide pleural. Liese et al.
dans leur étude trouvaient un taux de positivité de 34,4% lorsque la recherche est
faite par culture du liquide pleurale contre 53,2% quand elle est faite par PCR
[21].Cela vient confirmer l’étude de Perez et al. qui rapportaient que 81% des
cultures négatives du liquide pleural sont positives par PCR [26].
Les principaux germes trouvés étaient le Staphylococcus aureus (50%),
Escherichia coli (18,7%) et le Streptococcus pneumonia (12,5%). Ces résultats

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
65
sont en accord avec certaines données de la littérature qui ont trouvé ces mêmes
germes à des proportions variées [13, 17, 21].

4.4.2.2. Hémoculture

Dans notre série, l’hémoculture réalisée pour recherche étiologique, était positive
dans 20% des cas. Des résultats similaires ont été trouvés par Kouéta (16,7%),
Thiam (24,8%) et Niemi (20%) [18,25,35]. Ces faibles proportions de du taux de
positivité de l’hémoculture, confirme le fait que l’hémoculture n’est pas l’examen
de choix pour la recherche étiologique de la pleurésie.

4.4.2.3. Hémogramme

L’hémogramme dans notre étude a permis de retrouver une hyperleucocytose


à prédominance neutrophile dans 86% des cas. Ce résultat est proche de celui de
Alao et al. qui trouvaient 90,1% d’hyperleucocytose à prédominance neutrophile.
L’hémogramme mettait également en évidence une anémie chez 91,1% des
patients de notre série. Ce résultat est en accord avec les différentes séries
africaines dans lesquelles l’anémie est considérée comme un facteur aggravant le
tableau chez ces enfants [18, 23, 24, 26, 34].

4.5. Aspects thérapeutiques

4.5.1 Traitement médical

 Antibiothérapie
L’antibiothérapie associait une bêta-lactamine à un aminoside ou à un
imidazolé. Ainsi, l’association ceftriaxone + gentamycine était la plus utilisée
(31,5%), suivie de l’association ceftriaxone + gentamycine + métronidazole
(27%). Ces associations le plus souvent probabilistes sont en accord avec les
données de la littérature africaine [18, 23, 24, 30, 34]. Nous ne disposons pas de
C2G formes parentérales sur notre marché et les formes orales disponibles sont
inaccessibles du fait de leur coût.
 Corticothérapie
Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au
CHUP-CDG
66
Les corticoïdes ont été faiblement utilisés en post-opératoire dans notre série.
Nous avons trouvé une utilisation des corticoïdes dans 13,5% des cas. Par contre
Kouéta trouvait 98% de patients ayant eu un antiinflammatoire [18]. En post-
opératoire, les corticoïdes sont prescrits en vue de prévenir les pachypleurites.

4.5.2. Traitement chirurgical

Dans notre série, l’attitude chirurgicale a consisté à un drainage pleural chez


86,5% des patients. Parmi ces patients drainés, les nourrissons représentaient
44,8% et les patients ayant un épanchement de grande abondance 76%. Malgré
les difficultés constatées telles que le problème de disponibilité de drains
thoraciques et l’absence de système de vide mural permettant l’aspiration
continue, le résultat a été un succès dans tous les cas.

Ces difficultés ont souvent conduit à la réalisation d’une ponction pleurale


évacuatrice chez des patients présentant un épanchement de grande abondance.
Ainsi, la ponction pleurale évacuatrice a été réalisée chez 36% des patients. Parmi
ces patients, 75% avait un épanchement de grande abondance. Malgré
l’abondance de l’épanchement, elle a été pratiquée du fait de la difficulté à trouver
les drains thoraciques et le problème de moyens financiers. Le résultat a été un
échec dans 70% des cas. La ponction pleurale évacuatrice ne devrait pas être
indiquée quand la pleurésie est de grande abondance.

Bien que le drainage ait connu un succès chez tous les patients de notre série, de
nombreuses complications sont survenues au bout de longues périodes de
drainage et d’hospitalisation. En effet, dans notre étude la durée moyenne de
drainage était de 14 jours avec des extrêmes de 2 jours et 45 jours. Cette moyenne
est largement supérieure à celle de Thiam et al. qui rapportaient une durée
moyenne de 7 jours [35].

L’attitude thérapeutique adoptée dans notre série est la même que celle des
différentes séries africaines [2,18,24,35]. Par contre dans les pays développés, le

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
67
drainage est de moins en moins pratiqué au profit de la thoracotomie vidéo-
assistée ou le drainage associé à une fibrinolyse qui offre de meilleurs résultats en
terme de durée d’hospitalisation et de complications [7,12,22,28,32,36].

4.5.3. Kinésithérapie respiratoire

La kinésithérapie respiratoire a été réalisée que chez 3,6% des patients. Une
faible proportion de patients ayant eu une kinésithérapie avait également été
rapportée par Kouéta. Dans leur étude, Kouéta et al. rapportait une proportion de
7,7% [18]. Ce résultat pourrait s’expliquer par l’insuffisance des unités de
rééducation pour enfant dans notre contexte.

4.6. Aspects évolutifs

Dans notre série, la durée moyenne d’hospitalisation était de 18 jours avec


des extrêmes de 3 jours et 63 jours. Cette longue durée d’hospitalisation est aussi
rapportée par Kouéta, Garba et Alao qui trouvaient respectivement 17,
22,67±10,97 et 14,6 jours [2,18,24]. Par contre cette durée est beaucoup plus
courte chez les équipes procédant par thoracotomie vidéo-assistée ou associant la
fibrinolyse au drainage [5, 15, 25, 26]. Cette différence s’expliquerait par la
différence de technique chirurgicale et également les difficultés de trouver les
drains thoraciques dans notre contexte, la fréquence des incidents occasionnant
des reprises de drainage et surtout l’absence de système de vide mural qui ne
permettant pas une aspiration continue des patients drainés.
Au contrôle, seul 16,2 % des patients de notre série étaient revenus. Cette faible
proportion des patients à la consultation de contrôle avait été déjà constatée par
Thiam et al. Dans leur série, Thiam et al. trouvaient une proportion 26% [35].
Cette faible proportion pourrait s’expliquer par le problème d’accessibilité
géographique du CHUP-CDG.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
68
La mortalité était 2,7 % des patients, elle est inférieure à celle que rapportaient
Kouéta et al. (8,6%) [18]. Cette différence s’explique par le fait que dans la série
de Kouéta et al., il y avait une proportion plus importante de malnutrition et
d’immunodéprimés, ce qui a pu influencer la mortalité.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
69
CONCLUSION ET
SUGGESTIONS
Conclusion

Cette étude a permis de montrer que l’incidence de la pleurésie chez


l’enfant est en nette augmentation. La pleurésie est plus fréquente dans la tranche
d’âge des nourrissons avec une prédominance masculine.

Le tableau clinique était fait d’une toux, d’une hyperthermie, d’une dyspnée et
d’un syndrome d’épanchement pleural liquidien. La radiographie pulmonaire
montrait une opacité de tonalité hydrique de tout ou d’une partie du champ
pulmonaire sans bronchogramme aérique. Combinée à la clinique, La
radiographique pulmonaire permet de faire la ponction pleurale qui confirmait le
diagnostic en ramenant un liquide pleural le plus souvent purulent. L’analyse
cytologique du liquide pleural montrait une cytologie élevée à prédominance
neutrophile. La bactériologie mettait en évidence le staphylococcus aureus.

Le traitement médical était fait d’une double antibiothérapie parfois associée à


une corticothérapie. Le traitement chirurgical se résumait en une ponction pleurale
évacuatrice et en un drainage pleural. Malgré les difficultés liées à l’absence de
dispositif d’aspiration, les résultats sont encourageants. Dans les pays développés
ces deux modalités thérapeutiques sont en train d’être remplacées par la
thoracotomie vidéo-assistée qui donne de meilleurs résultats.

L’évolution dans notre série était favorable dans son ensemble en dépit de
quelques complications telles les pachypleurites et l’enkystement pleural. A long
terme, il persiste un doute quant à l’avenir respiratoire de ces patients souvent
drainés de façon itérative. Quel est le niveau de risque de survenu d’une
insuffisance respiratoire chez ces patients ? Des études doivent être menées afin
de lever le doute.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
69
Suggestions

- Au Ministre de la santé :
- faciliter la formation de chirurgiens pédiatres en nombre suffisant ;
- renforcer les capacités des chirurgiens pédiatres en thoracotomie vidéo-
assistée.
 A la Directrice Générale du CHUP-CDG :
- équiper le service de chirurgie de système de vide mural d’aspiration ;
- disponibiliser dans la pharmacie du CHUP-CDG des trocarts pour la
ponction pleurale évacuatrice et les drains thoraciques pour le drainage
pleural avec les valves anti reflux;
- mettre en place un système numérique d’archivage des dossiers cliniques et
registres.
 Aux agents de santé :
- Assurer une bonne prise en charge de toute infection respiration chez les
enfants ;
- référer le plutôt possible tout cas de pleurésie surtout quand elle est de grande
abondance pour une prise en charge adéquate.
 A la population:
- Respecter les rendez-vous de la consultation de contrôle.
- Eviter l’automédication ;
- consulter le plutôt possible devant une toux, une fièvre ou une dyspnée chez
l’enfant.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
70
REFERENCES
Références
1. AL K. Histologie et biologie cellulaire : une introduction à l’anatomie
pathologique. 1ere édition. Bruxelles.

2. Alao M, Sagbo G, Diakité A. Pleurésie chez l’enfant au centre national


hospitalier et universitaire de Cotonou: Aspects épidémiologiques,
cliniques, paracliniques et thérapeutiques.

3. Becker A, Amantéa SL, Fraga JC, Zanella MI. Impact of antibiotic therapy
on laboratory analysis of parapneumonic pleural fluid in children. Journal
of Pediatric Surgery. mars 2011;46(3):452‑7.

4. Ben Ameur S, Smaoui S, Kamoun F, Chabchoub I, Kamoun T, Messaadi F,


et al. [Unilateral to bilateral pleurisy: Pleural tuberculosis?]. Arch Pediatr.
avr 2016;23(4):385‑8.

5. Burgess LJ, Maritz FJ, Taljaard JJF. Comparative Analysis of the Biochemical
Parameters Used to Distinguish Between Pleural Transudates and
Exudates. Chest. juin 1995;107(6):1604‑9.

6. Calder A, Owens CM. Imaging of parapneumonic pleural effusions and


empyema in children. Pediatric Radiology. juin 2009;39(6):527‑37.

7. Carter E, Waldhausen J, Zhang W, Hoffman L, Redding G. Management of


children with empyema: Pleural drainage is not always necessary. Pediatric
Pulmonology. 2010;n/a-n/a.

8. Copin M-C, Le Pimpec Barthes F, Roche A, Copin M-C. Anatomie


microscopique de la plèvre et physiopathologie des épanchements
pleuraux. Revue des Maladies Respiratoires 2013;5(3):106‑8.

9. Dass R, Deka NM, Barman H, Duwarah SG, Khyriem AB, Saikia MK, et al.
Empyema Thoracis: Analysis of 150 Cases from a Tertiary Care Centre in
North East India. Indian J Pediatr. 2011;78(11):1371‑7.

10. Desrumaux A, François P, Pascal C, Cans C, Croizé J, Gout J-P, et al.


Épidémiologie et caractéristiques cliniques des complications suppuratives
des pneumonies de l’enfant. Arch Pédiatr 2007;14(11):1298‑303.

11. Gerbeaux J, Couvreur J, Tournier G. Pathologie respiratoire de l’enfant. 2e


edition. [En ligne]. 20,rue de Vaugiard : FLAMMARION MEDECINE-
SCIENCES; 1975 [consulté le 25 nov 2019]. 513‑527 p. (PEDIATRIE).

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
71
Disponible: https://www.librairie-madison.fr/livre/109550-pathologie-
respiratoire-de-l-enfant-jacques-gerbeaux-jacques-couvreur-guy-tournier-
flammarion

12. Goldin AB, Parimi C, LaRiviere C, Garrison MM, Larison CL, Sawin RS.
Outcomes associated with type of intervention and timing in complex
pediatric empyema. The American Journal of Surgery. mai
2012;203(5):665‑73.

13. Grijalva CG, Nuorti JP, Zhu Y, Griffin MR. Increasing Incidence of Empyema
Complicating Childhood Community‐Acquired Pneumonia in the United
States. CLIN INFECT DIS. 15 mars 2010;50(6):805‑13.

14. Hamouda S, Chraiet K, Khalsi F, Bel Hadj I, Brini I, Smaoui H, et al.


Community-acquired pleuropneumonia in children: Bacteriological and
therapeutic challenges. Tunis Med. avr 2016;94(4):290‑7.

15. Kamina P. Anatomie clinique. 2e édition. Vol. Tome 3 THoraxe-Abdomen.


2013.

16. Kontouli K, Hatziagorou E, Kyrvasilis F, Roilides E, Emporiadou M,


Tsanakas J. Long-term outcome of parapneumonic effusions in children:
Lung function and exercise tolerance: Long-Term Outcome of PPE in
Children. Pediatr Pulmonol. juin 2015;50(6):615‑20.

17. Koshy E, Murray J, Bottle A, Sharland M, Saxena S. Impact of the seven-


valent pneumococcal conjugate vaccination (PCV7) programme on
childhood hospital admissions for bacterial pneumonia and empyema in
England: national time-trends study, 1997-2008. Thorax. 1 sept
2010;65(9):770‑4.

18. Kouéta F, Ouédraogo-Yugbaré SO, Ouédraogo G, Ngardjibem D, Dao L,


Napon AM, et al. Pleurésie chez L’enfant: Aspects Epidémiologiques,
Cliniques, Paracliniques, Thérapeutiques et Evolutifs au Centre Hospitalier
Universitaire Pédiatrique Charles de Gaulle de Ouagadougou (Burkina
Faso). Clinics Mother Child H. 2011;8:1‑6.

19. Krenke K, Urbankowska E, Urbankowski T, Lange J, Kulus M. Clinical


characteristics of 323 children with parapneumonic pleural effusion and
pleural empyema due to community acquired pneumonia. J Infect
Chemother. mai 2016;22(5):292‑7.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
72
20. Lebeau B [En ligne]. Pneumologie; 1994 [consulté le 25 nov 2019].
Disponible: https://livre.fnac.com/a1520687/Bernard-Lebeau-
Pneumologie

21. Liese JG, Schoen C, van der Linden M, Lehmann L, Goettler D, Keller S, et
al. Changes in the incidence and bacterial aetiology of paediatric
parapneumonic pleural effusions/empyema in Germany, 2010–2017: a
nationwide surveillance study. Clinical Microbiology and Infection. nov
2018;S1198743X18307250.

22. Mahon C, Walker W, Drage A, Best E. Incidence, aetiology and outcome of


pleural empyema and parapneumonic effusion from 1998 to 2012 in a
population of New Zealand children: Pleural empyema in New Zealand
children. Journal of Paediatrics and Child Health. juin 2016;52(6):662‑8.

23. Masson A, Ménetrey C, Garnier F, Bahans C, Fargeot A, Layadi M, et al.


Incidence des pleuropneumopathies à pneumocoque en Limousin à l’ère
de la vaccination. Arch Pédiatr. août 2011;18(8):846‑9.

24. Moumouni G, Rabiou S, Kamaye M, Aboubacar S, Alido S. Profil


épidémiologique et pronostic de la pleurésie chez l’enfant. Jour Franc Viet
de pneumo 19 oct 2015;6:1.

25. Niemi E, Korppi M. Parapneumonic empyema in children before the era of


pneumococcal vaccination: Empyema in children. Acta Paediatrica. sept
2011;100(9):1230‑3.

26. Perez VP, Caierão J, Fischer GB, Dias CAG, d’Azevedo PA. Pleural effusion
with negative culture: a challenge for pneumococcal diagnosis in children.
Diagnostic Microbiology and Infectious Disease. oct 2016;86(2):200‑4.

27. Rachidi Meriem, Rada Nourreddine, Draiss Ghizlane, Bouskraoui


Mohamed, Soraa Nabila. Le profil bactériologique des pleurésies
purulentes au CHU de Marrakech. Revue Francophone des Laboratoires.
févr 2019;2019(509):77‑80.

28. Sakran W, Ababseh ZED, Miron D, Koren A. Thoracic empyema in children:


Clinical presentation, microbiology analysis and therapeutic options.
Journal of Infection and Chemotherapy. avr 2014;20(4):262‑5.

29. Schultz KD, Fan LL, Pinsky J, Ochoa L, Smith EO, Kaplan SL, et al. The
Changing Face of Pleural Empyemas in Children: Epidemiology and
Management. PEDIATRICS. 1 juin 2004;113(6):1735‑40.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
73
30. Shomaker KL, Weiner T, Esther CR. Impact of an evidence-based algorithm
on quality of care in pediatric parapneumonic effusion and empyema.
Pediatr Pulmonol. juill 2011;46(7):722‑8.

31. Simbi KA, Kazadi V, Aissi L-M, Katsuva FM, Luboya NO, Tshilolo L, et al.
Pediatric pleural empyema: one of the management challenges in children
of Democratic Republic of Congo. La Pediatria Medica e Chirurgica [En
ligne]. 23 juin 2017 [consulté le 19 avr 2019];39(2). Disponible:
http://pediatrmedchir.org/index.php/pmc/article/view/131

32. Singh A, Shukla A, Sharma P, Shukla J. Surgical management of stage III


pediatric empyema thoracis. Lung India. 2018;35(3):209.

33. Somogyi A. ECN Le Tout-en-un. 2010e éd. 62, rue Camille Desmoulins, :
ELSEVIER MASSON; 2010. 1038‑1040 p. (Pneumologie).

34. Strachan RE, Cornelius A, Gilbert GL, Gulliver T, Martin A, McDonald T, et


al. Bacterial Causes of Empyema in Children, Australia, 2007–2009. Emerg
Infect Dis. oct 2011;17(10):1839‑45.

35. Thiam L, Faye P, Ba I, Niang B, Boro D, Seck N, et al. Les pleurésies


purulentes chez l’enfant: Expérience du centre hospitalier national
d’enfants Albert Royer de Dakar (SENEGAL). Revue Africaine et Malgache
de Recherche Scientifique/Sciences de la Santé [En ligne]. 25 févr 2018
[consulté le 25 nov 2019];5(2). Disponible:
http://publication.lecames.org/index.php/sante/article/view/782

36. Walker W, Wheeler R, Legg J. Update on the causes, investigation and


management of empyema in childhood. Archives of Disease in Childhood.
1 mai 2011;96(5):482‑8.

37. Zar HJ, Ferkol TW. The global burden of respiratory disease-Impact on
child health: The Global Burden of Respiratory Disease. Pediatr Pulmonol.
mai 2014;49(5):430‑4.

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
74
ICONOGRAPHIE

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
75
Figure 12:Image radiologique d'une pleurésie Figure 13: Image radiologique du contrôle
j1 post-drainage
droite de grande abondance

Figure 14: Image radiologique du contrôle


j7 post-drainage

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
75
Figure 15: Patient de 3ans drainé pour pleurésie droite
de grande abondance
Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au
CHUP-CDG
76
ANNEXE

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
XX
Pleurésie chez l'enfant: Aspects épidémiologiques, cliniques, paracliniques, étiologiques,
thérapeutiques et évolutifs au CHU-CDG de 2009 à 2018

Fiche N°

I-Etat civil et données sociodémographiques

1. Nom : ………………………. 2.Prénom(s) :


………………………………….
3. Age(en mois) 4.Sexe : |__| Masculin |__|Féminin
5. Contact(s)des parents : 6.Provenance : |__|Urbain |__|semi-urbain
|__|Rural

II-Données cliniques

8. Date d'admission: / / 9.Délai de consultation :…………….


10. Motif de consultation : |__| Toux |__|Hyperthermie |__|Difficulté respiratoire
|__|Altération de l'état général |__|Douleurs thoraciques |__|Douleurs abdominales
|__|Diarrhée |__|vomissements |__|Autre Si Autre,
précisez :……………………………….
11. Antécédents : |__|Bronchite |__|Pleurésie |__|Tuberculose pulmonaire |__|Asthme
|__|Cardiopathie |__|Malnutrition |__|VIH |__|Drépanocytaire |__|Autre .Si 'Autre', précisez
:…………………………….
12. Signes fonctionnels et généraux : |__|Toux |__|Dyspnée |__|Douleur thoracique
|__|Douleur abdominale |__|Vomissements |__|Diarrhée |__|Fièvre |__|Altération de l'état
général |__|Autre.
Si 'Autre', précisez :……………………………………

13. Signes physiques : |__|Synd de condensation pulmonaire |__|Synd d'épanchement pleural


gazeux |__|Détresse respiratoire
14. Ponction pleurale : |__| Oui |__|Non
15. Aspect du liquide pleural : |__|Purulent |__|Serofibrineuse |__|Sero-hematique |__|Citrin
|__| 5. Chocolaté |__|Autre Si 'Autre', précisez :……………………………..
16. Pathologies associées : |__|Cardiopathie |__|Néphropathie |__|Pathologie maligne
|__|Malnutrition |__|Asthme |__|Autre

III-Données paracliniques

17. Radiographie pulmonaire : |__|Oui |__|Non


18. Résultats de la radiographie pulmonaire: |__|Epanchement de petite abondance
|__|Epanchement de moyenne abondance |__|Epanchement de grande abondance
|__|Hydropneumothorax |__| Image d'emphysème |__|Image d'une pneumopathie
19. Localisation de l'épanchement: |__| Droite |__|Gauche |__|Bilatérale
20. Echographie Thoracique : |__|Oui |__|Non
21. Résultat de l'échographie thoracique : |__|Pleurésie enkystée |__| Pleurésie libre
22. Biochimique du liquide pleural : |__| Rivalta positif |__|Rivalta négatif
23. Cytologie : |__|Normal |__|Elevé |__|Lymphocytaire |__|PNN |__|PNE
24. Analyse bactériologique du liquide pleural : |__|Positive |__|Négative

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
- 77 -
25. Germes isolés dans liquide pleural : |__|Streptococcus pneumoniae |__|Staphylococcus
aureus
|__|Pseudmonas aeruginosa |__|Klebsiella pneumoniae |__|Enterobacter |__|BAAR |__|Autre
Si 'Autre', précisez :………………………………
26. Intradermoreaction:|__|Oui |__|Non 27.Résultat de l'IDR : |__|inf à 10mm |__|sup ou
égal à 10mm
28. PCR GeneXpert : |__|Oui |__|Non 29.Résultat du GeneXpert : |__|Positif |__|Négatif
30. Quantiferon : |__|Oui |__|Non 31.Résultat du quantiferon : |__|Positif |__|Negatif
32. Hémogramme: |__|GB normal |__|Hyperleucocytose |__|PNN |__|PNE |__|Leucopeunie
|__|HBG normal |__|Anémie modérée |__|Anémie sévère
33. Hémoculture : |__|Oui |__|Non 34. Résultat de l'Hémoculture
|__|Positif |__|Negatif

35. Germes isolés dans le sang : |__|Staphylococcus aureus |__|Streptococcus pneumoniae


|__|Klebsiella pneumoniae |__|Enterobacter |__|Autre Si 'Autre', précisez
:…………………………..
36. Recherche de BAAR dans les crachats : |__|Oui |__|Non
37. Résultat des crachats BAAR : |__|Positif |__|Negatif
38. C-Reactive Protein : |__|Oui |__|Non 39.Résultat de la CRP : |__|Normal |__|Elevé
40. Résultat de l'ionogramme : |__|Normal |__|Anormal
41. Troubles ioniques : |__|HypoNa+ |__|HypoK+ |__|Hypoglycémie |__|HypoCa²+
42. Sérologie VIH: |__|Positive |__|Négative |__|Non demandée

IV-Données Thérapeutiques

43. Transfert en Réanimation : |__|Oui |__|Non 44.Remplissage vasculaire : |__|Oui :


|__|Non
45. Drogues particulières : |__|Oui |__|Non
46. Drogues utilisées : |__|Adrénaline |__|Noradrénaline |__|Dobutamine |__|Dopamine
|__|Autre
47. Antibiothérapie : |___|Ceftriaxone |___|Amoxiciline+acide clavulanique
|___|Gentamycine
|___| Métronidazole |___|Oxacilline |___|cloxacilline |___|Rifampicine |___|Pyrazinamide
|___| Ethambutol |___|Isionazide |___|Autre Si 'autre', précisez
:………………………………..
48. Ponction pleurale évacuatrice : |__|Oui |__|Non
Si oui : Conditions :………………………Difficultés :……………………………
Incidents :……………………………… ...Résultats :…………………………..
49. Drainage Pleural : |__| Oui |__|Non
Si oui : Conditions :………………………Difficultés :……………………………
Incidents :……………………………… ...Résultats :…………………………..
50. Nombre de drainages : |__|Un |__|Deux |__|Trois |__|Quatre |__|Cinq
51. Raison de ces multiples drainages : |__|Reconstitution |__|Chute du drain |__|Malposition
du drain |__|Autre Si Autre, précisez :…………………………….
52. Durée du drainage : 53. Anti-inflammatoire : |__|Oui |__|Non
54.Corticoides : |__|Oui |__|Non 55 .Corticoïde utilisée : |__|Betamethasone
|__|Dexamethasone |__|Methylprednisolone |__|Prednisolone
|__|Prednisone |__|Cortisone |__|Cortisol |__|Autre Si Autre,
précisez :…………………………….
56. Durée de la corticotherapiie :………………
Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au
CHUP-CDG
- 78 -
57. Mode d'instauration de la corticortherapie : |__|Avant drainage |__|Après drainage
58. Transfusion de concentré globulaire :|__|Oui |__|Non 59. Fibrinolyse intrapleurale :
|__|Oui |__|Non
60. Fibrinolytique utilisé : |__|Urokinase |__|streptokinase |__|Autre
Si Autre, précisez :…………………………….
61. Oxygénothérapie : |__|Oui |__|Non
62. Antalgique/antipyrétique : |__|Oui |__|Non 63. Kinésithérapie Respiratoire :
|__|Oui |__|Non
64. Nombre de séances de Kinésithérapie respiratoire : |__|inf à 5 |__|inf à 10 |__|sup à 10
65. Décortication pleurale : |__|Oui |__|Non
66. Traitement des pathologies associées : |__|AntiHTA |__|Chirurgie cardiaque |__|Lait
thérapeutique |__|Chimiothérapie |__|Corticoïde |__|Bronchodilatateurs |__|Apport ionique
|__|Supplémentation en fer

V-Données Evolutives

67. Durée d'hospitalisation :…………………


68. Examen clinique de contrôle : |__|Normal |__|Dyspnée |__|Douleur thoracique |__|Toux
|__|Hyperthermie |__|Autre
69. Radiologie pulmonaire de contrôle : |__|Oui |__|Non
70 .Résultats de La radiographie de contrôle : |__|Normal |__|Pacchypleurite |__|Enkystement
71. Exploration Fonctionnelle respiratoire : |__|Oui |__|Non
72 .Résultats de l'EFR : |__|sydrome obstructif |__|syndrome restrictif |__|syndrome mixte
73. L'évolution : |__|Guéri |__|Décédé |__|Evadé |__|Séquelles
Si séquelles précisez :…………………………………………………………………..
74. Recul :……

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
- 79 -
…………………

Serment
d’Hippocrate

XX
…..
SERMENT D’HIPPOCRATE

<<En présence des maîtres de cette école et de mes chers condisciples, je promets
et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans l’exercice de la
médecine.
Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent et n’exigerai jamais de salaire au-
dessus de mon travail.

Admis à l’intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s’y passe, ma
langue taira les secrets qui me seront confiés et mon état ne servira pas à
corrompre les moeurs ni à favoriser les crimes.

Respectueux et reconnaissant envers mes maîtres, je rendrai à leurs enfants


l’instruction que j’ai reçu de leurs pères.

Que les hommes m’accordent leur estime si je suis resté fidèle à mes promesses.
Que je sois couvert d’opprobre et méprisé de mes confrères si j’y manque. >>

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
- 81 -
RESUME /
ABSTRACT
Résumé
Introduction : Les pneumopathies bactériennes constituent un problème majeur
de santé publique. Elles se compliquent le plus souvent en une pleurésie.
Objectif : Etudier les aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et
évolutifs de la pleurésie chez les enfants de zéro à 15 ans CHUP-CDG de 2009 à
2018.
Méthodologie : Il s’est agi d’une étude transversale descriptive analytique à
collecte rétrospective qui a intéressée tous les patients admis au CHUP-CDG pour
pleurésie.
Résultats : Durant notre étude, 111 cas de pleurésies ont été colligés. Les
pleurésies représentaient 0,4% des hospitalisations. L’incidence annuelle était de
11,1 cas par an. L’âge moyen des patients était de 57,4 mois (1 mois - 168 mois).
Les nourrissons étaient plus représentés avec 42,3%. Le sex-ratio était de 1,5. Le
tableau clinique était constitué de la triade toux (78 patients, soit 70,3%), dyspnée
(66 patients, soit 59,5%), fièvre (50 patients soit 45%) et du syndrome
d’épanchement pleural liquidien (103 patients, soit 92,8%). Le Staphylococcus
aureus était plus fréquent (50%). Sur le plan thérapeutique, l’antibiothérapie
associait une betalactamine à un aminoside ou à un imidazolé. Les moyens
d’évacuation du liquide pleural étaient la ponction pleurale chez 40 patients (36%)
et le drainage pleural chez 96 patients (86,5%). Le taux d’échec de la ponction
pleurale évacuatrice était de 70%. Le drainage pleural était itératif chez 26 patients
(26,3%) avec comme principal motif, la chute accidentelle du drain. L’évolution
était favorable pour 96 patients (86,5%). Douze ont présenté des complications
avec l’enkystement pleural comme la complication la plus fréquente (6,3%). La
mortalité était de 2,7%.
Conclusion : L’amélioration de la prise en charge des pleurésies passe par une
prise charge efficace des pneumopathies communautaires.
Mots-clés : Pleurésie, enfant, traitement des pleurésies, CHUP-CDG.
Auteur : SIA Josué Kambaswenné, (00226) 70 89 99 18 / josuk.sia@gmail.com

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
83
Abstract
Context: Bacterial pneumonia is a major public health problem. They are most
often complicated in a thoracis empyema.
Objective: To study the epidemiological, diagnostic, therapeutic aspects and
outcome of thoracis empyema in children aged from zero to 15 at the pediatric
teaching hospital of Charles De Gaulle from 2009 to 2018.
Methods: This was a retrospective analytical descriptive cross-sectional study
that interested all patients admitted to the the pediatric teaching hospital of
Charles De Gaulle for thoracis empyema.
Results: 111 cas were reported. Thoracis empyema accounted for 0.4% of
hospitalizations. The annual incidence was 11.1 cases per year. The average age
of patients was 57.4 months (1 month- 168 months). Infant age group was highest
at 42.3%. The sex ratio was 1.5 Clinical signs were cough (78 cases, 70.3%),
dyspnea (66 cases, 59.5%) and fever (50 cases 45%). and pleural blossom
syndrome (103 case, 92.8%). The most common germs were Staphylococcus
aureus (50%). Therapeutic associates a betalactamin and an aminoside or an
imidazol. Pleural fluid evacuation means were thoracic drainage and evacuating
pleural punction. Pleural drainage was performed in 96 patients with an average
duration of 14 days (2 days - 45 days). Of these drained patients, 26 had iterative
drainage, the most common reason being accidental fall. Evolution was favorable
for 84 patients. Twelve reported complications of encystment (6.3%),
pachypleurite (1.8%). Mortality was 2,7%

Conclusion: Improving thoracis empyema management passes through efficient


management of community acquired pneumonia.
Keys words: empyema thoracis, management, child

Correspondence to author: SIA Josué Kambaswenné (00226)


70899918/josuk.sia@gmail.com

Pleurésie chez l’enfant : Aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs au


CHUP-CDG
84

Vous aimerez peut-être aussi